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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
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Lumos
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 30 Mar - 20:12
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
Tu as perdu la notion du temps depuis que Sean t'a mis la main dessus, tu ne saurais dire si tu es là depuis une demi-heure ou trois heures – l’instant présent semble s’étirer à l’infini, sans durée réelle, comme si le temps s’était arrêté. Normalement, après avoir quitté Robin, tu aurais un peu traîné dans les rues de la capitale avant de te mettre en quête de ton squat du jour. Tu ne restes jamais plus de deux ou trois nuits au même endroit : pas d'habitudes, pas de traces, et cela t'oblige à ne jamais te relâcher, à ne jamais te croire en sécurité. Tu ne l'es nulle part comme l'intervention de l'Auror te l'a rappelé. Ça aurait aussi bien pu être un homme de ton père ou des membres du Blood Circle. Et toutes tes précautions n'ont servi à rien, il a suffi d'une fois, d'être au mauvais endroit au mauvais moment pour anéantir treize ans de mensonges et de fuites. Revoir Robin, c'était jouer avec le feu, tu le savais, mais tu croyais faire assez attention... et tu en avais besoin, tu avais besoin de quelqu'un qui sache, en plus de l'aide qu'il peut t'apporter pour retrouver ta mère, avec qui tu puisses être un peu toi-même, baisser les barrières des mensonges, partager cette vérité que tu protèges depuis si longtemps. Exister.

Face à Sean, tu retrouves un peu de contrôle de toi-même maintenant que les dangers irrationnels s'éloignent, mais la tension ne te quitte pas tandis que tu navigues à vue dans votre discussion, sans arriver à déterminer s'il peut en sortir du bien. Tes louvoiements et tes demi-vérités attirent son attention et sa curiosité, éloignent la perspective que tu sois un espion ou un traître, mais à un moment ou à un autre, il sera confronté à la vérité et là... Tu ne fais que reculer l'instant d'en dire davantage, mais tu vas finir par te retrouver acculé. Et... et quoi ? Tu ne sais pas. Qu'est-ce que ça change au fond, qu'il l'apprenne là ou au Ministère ? Tu ne peux pas t'enfuir et même si tu y arrivais, tu aurais les sorciers et le Blood Circle aux trousses. À moins de quitter le pays, tu n'auras aucune chance. Et… tu n’en as même pas envie. Recommencer de zéro ailleurs, te créer une nouvelle identité, un passé, changer ton apparence grâce à la magie… Trouver un travail parce qu’il sera impossible de reprendre tes études sans dossier et même si tu pourrais en créer un faux, les professeurs chercheraient certainement à contacter Poudlard. La tâche te paraît écrasante. Insurmontable. De toute façon, tu ne peux pas abandonner encore plus ta mère, fuir en abandonnant tout espoir de la retrouver.

La surprise de Sean face à l'annonce de la date à laquelle tu as revu ton cousin ne t'échappe pas. Logique, il y a tant de choses que tu aurais pu dire. Mais ce n'est visiblement pas la réponse qu'il attendait et il se rapproche, ravivant ta tension. Depuis combien de temps dure ton secret... La réponse est nette et précise, parce que la date anniversaire est si proche. Mais même sans cela, le temps écoulé a de quoi prendre au dépourvu, et c'est bien ce que tu lis dans l'attitude de Sean. Il ne s'attendait pas à ça – qui pourrait s'y attendre ? Ça remet certainement en perspective tout ce qu'il imaginait à ton sujet. À six ans, on ne commet pas de crime. On est un enfant – mais cette date-là, c'est précisément le jour où tu as cessé d'en être un pour basculer dans un autre monde. C'est bien sûr ta mère qui a géré votre fuite, mais tu as tout de suite eu conscience des enjeux, du danger. De la nécessité de l'aider autant que possible, de te plier à tout ce qu'elle te demanderait, parce que sinon ton père vous retrouverait – et tu le voulais moins que tout, après avoir vu sa haine et sa rage contre toi, cet instant où tu as cessé d'être son fils pour devenir un sorcier, un ennemi, une tare. Cette réaction dont tu t'attends à retrouver le pendant chez les sorciers une fois qu'ils seront au courant. Ton père te hait pour ce que tu es, comment pourraient-ils accepter tes origines ? Sean garde le silence un instant. Qu'est-ce qu'il en déduit ? Il n'a sans doute pas encore assez d'éléments pour comprendre. Sans doute qu'imaginer un né-moldu naître au sein du Blood Circle n'est pas la première chose qui vient en tête. Ça paraît tellement… invraisemblable, une insulte aux probabilités.
Il commente d'un simple « c'est précis » et tu acquiesces.

— Il y a des moments qui marquent.


Ce qui ne lui apprend rien, mais tu restes attentif à ses réactions, à ce qu'il laisse transparaître – que ce soit positif ou négatif. Pour l'instant, ça reste... globalement neutre. Inconfortable, mais neutre. Tu as l'impression de traverser des sables mouvants, que le moindre faux pas les fera se refermer sur toi. Ce serait peut-être plus rapide, plus simple, mais tu retardes le moment au maximum.
Sean ne développe pas le sujet pour le moment, revient sur tes choix de carrière. C'était personnel – façonné par tout ce que tu as traversé, mais personnel quand même. Ta réponse est sincère, une fois encore, mais c'est aussi celle qui va dans le bon sens, celle qui pourrait t'attirer un peu plus de clémence, en lui disant ce qu’il a envie d'entendre. Et tu sais mentir, il en a conscience. Ta réponse ne doit pas l’avancer beaucoup, comme toutes les autres – et chacune d’elles doit soulever de nouvelles questions.
Quoi qu’il en soit, ce que tu rêvais de faire n’a plus vraiment d’importance maintenant. Ça t’aura donné une direction à suivre ces deux dernières années et c’est déjà bien. Sean se recule pour prendre place dans l’un des fauteuils, et ça te détend un peu. Il lui faudra plus de temps pour bouger, attraper sa baguette. De ton côté, tu ne quittes pas le bord de ton siège, incapable de t’y reculer.
Sean revient sur ce que tu as dit. Tu n’as pas oublié non plus ta première journée de stage – tu en as trop montré, mais tu ne voulais pas non plus te brider, tu souhaitais qu’ils aient une bonne opinion de toi. Leur montrer ce que tu valais. Savoir si tu valais vraiment quelque chose, aussi – enfin, non, tu savais que tu avais des compétences, mais tu ne savais pas vraiment à quel niveau tu étais comparé aux Aurors. Et tu étais dans ton élément. Tu hoches la tête.

— Ce n’était pas de la chance. J’ai…

Été entraîné ? Formé ? Non, trop proche de ce que pourrait dire un traître.

— On m’a appris à me défendre.

Et à bien te déplacer. C’est la vérité, mais c’est aussi bien plus que cela. Les heures d’entraînement avec ta mère, à apprendre les arts martiaux, krav maga et MMA, dans l’idée que tu saches te défaire d’un adversaire le plus vite possible. L’attention sans cesse portée à ton environnement – les bruits normaux et ceux qu’il ne devrait pas y avoir, comme des bruits de pas qu’on tente d’étouffer, les mouvements qui peuvent trahir qu’on t’a repéré. La nécessité de t’y fondre, de ne jamais te faire remarquer. La souplesse et les réflexes que tu as développés au fil des années, au fil des courses poursuites avec les hommes de ton père, des réveils en pleine nuit, des fuites désespérées au son des balles dont tu portes les marques pour celles qui t’ont frôlé… Les souvenirs te reviennent, toujours vifs et précis, comme autant de films.

Sean embraie sur les treize ans. Il a l’air d’avoir du mal à croire que tu n’en aies parlé à personne. Pendant dix ans, il n’y a eu que ta mère au courant, et ça t’allait, ça te permettait d’équilibrer avec tous les mensonges que tu sortais à Poudlard, de t’ancrer d’une certaine façon. Puis les deux ans et demi de solitude complète – il y avait bien Elise, mais tu ne lui as jamais rien dit et tu ne fréquentais personne à Poudlard, tu t’es encore plus replié lors de la septième année. C’est pour ça que tu as fini par craquer et rejoindre Robin. Tu avais besoin que quelqu’un sache. De ne pas être qu’un mensonge.
Il y a trop de questions d’un coup, tu ne sais pas dans quel ordre répondre, comment tourner les choses. Quant à être témoin… tu comprends pourquoi il y pense, c’est sans doute logique avec les bribes de vérité que tu sèmes. Mais non. C’est toi, le problème.

— Je ne l’ai confié à personne, non. Et j’en ai seulement parlé avec les deux personnes qui étaient déjà concernées.


Tu vas tenir Carl à l’écart de tout ça. Robin et ta mère, c’est déjà bien assez. Ton cousin savait que tu étais un sorcier, mais il te croyait mort, ton père ne l’avait jamais informé de la vérité.

— Robin est l’une d’elles et c’est pour ça que je suis revenu vers lui. Je n’ai pas vraiment été témoin, j’étais… directement impliqué.


Bientôt, il va t’imaginer en meurtrier haut comme trois pommes. Tu as bien conscience d’éluder la moitié des questions, surtout au sujet de tes parents, mais c’est trop vaste et trop précis à la fois. Et il a déjà beaucoup de morceaux du puzzle, tu connais Robin depuis longtemps, dont la famille dirige le BC, tu es un sorcier et tu protèges un secret, les éléments vont finir par s’additionner. Tu ne lâches que des bribes, mais tu n’en as pourtant jamais autant dit. Sauf à Garnet, peut-être, encore qu’elle croie que ta famille entière a fui le Blood Circle pour te protéger, et que tu as une vie à peu près normale.
La question suivante te prend au dépourvu. Est-ce qu’il pourrait vraiment te croire, sans même parler de te faire confiance ? Enfin, te croire, sûrement, c’est assez énorme comme histoire, ce n’est pas un mensonge qu’on sortirait pour se tirer d’affaire, mais ensuite… C’est la même question qui tourne et boucle et vrille dans ta tête, à laquelle tu es incapable d’apporter un début de réponse.

— Tout abandonner et disparaître serait sans doute la chose la plus intelligente à faire. Mais je n’ai pas envie de perdre plus que je n’ai déjà perdu. Poudlard. Mes… amis. S’il y a une chance que ça s’arrange, que tu puisses me faire confiance… je ne veux pas la laisser passer.


Kayla, Elise, Raphaël, Carl et Robin, encore, Garnet… Le mot sonne presque hésitant, parce qu’en dehors d’Elise, aucune de ces relations n’existait il y a encore quelques mois – et à tous, tu mens, même pour Robin, tu gardes de grandes zones d’ombre. Malgré le ton neutre que tu essaies de garder, ça te paraît triste et pathétique. Tu t’es beaucoup trop approché alors que tu n’aurais pas dû, et maintenant…
Sean a l’air de croire qu’il y a une possibilité pour l’après et tu veux y croire aussi. C’est peut-être naïf et stupide, mais tu as désespérément besoin d’espérer qu’il y a une échappatoire. Mais cela implique que tu lui en dises davantage, plutôt que de le laisser tâter le terrain avec ses questions, et ça te terrifie, tu ne sais même pas par où commencer. Tu tergiverses, les doigts triturant le bord de ton tee-shirt. C’est comme un saut dans le vide. Finalement, c’est une question qui sort, encore un louvoiement parce que tu ne parviens pas à dire les choses frontalement.

— Est-ce que… Est-ce que le nom de Lancaster te dit quelque chose ? Maxwell Lancaster ?


Tu ignores à quel point les sorciers ont fouillé dans l’entourage des Kane, tu n’as pas cherché à savoir, peu désireux de connaître la réponse. Mais ton père étant le beau-frère par alliance de George Kane, son nom a bien dû émerger à un moment, d’autant qu’il a toujours traqué les sorciers. Quant à savoir s’ils ont assez fouiné pour retrouver les journaux de l’époque, découvrir la « tragédie » qui a frappé la famille… Elle a eu beaucoup de retentissement côté moldu, forcément, c’est extrêmement rare qu’une alerte enlèvement débouche sur la « mort » de l’enfant, mais c’est vieux maintenant, treize ans, treize ans et un jour que la voiture de ta mère a été retrouvée dans ce loch et que l’hypothèse de ta mort a été soulevée. « Nathan Lancaster » n’est plus qu’un dossier enterré dans les archives de la police.
Tu ne quittes pas Sean du regard, toujours attentif à ses réactions, conscient de franchir un point de non-retour.

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


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Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

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Dim 1 Mai - 22:55

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

— Il y a des moments qui marquent.

Oui, ces moments qui marquent Sean les connaissait  bien. Tout le monde en connaissait un. Certaines vies étaient plus marquées que d’autres, certaines marques plus profondes que d’autres, mais nul doute que tous les vivaient avec la même intensité, car les ressentis ne se comparaient pas.
Pour autant,  six ans c’est un âge où les choses restent gravées, forment définitivement une personnalité.
Assit, Sean observait son jeune stagiaire, étudiant, suspect, tout en revenant sur son stage. Eirian lui confia qu’il n’avait effectivement pas profité de la chance du débutant, mais qu’il connaissait déjà de bonnes bases de défenses. Enfin base… ça c’était ce que l’Auror présumait, car il ne s’était pas étendu sur le sujet. Pour le moment Eirian répondait à ses questions, une avancée prodigieuse, mais il restait concis et il en déduisait qu’ils restaient donc bien sur le chemin de la vérité. C’était sa manière de contrôler les informations.

Déstabilisant  sans l’agresser, Sean fit de nouveau bifurquer la conversation sur les treize années qu’il lui avait indiquées. Bien qu’un flot de questions se déversait sur lui, le Serdaigle ne paniquait pas, Sean observait bien entendu ses réactions, l’écoutant avec attention.
Robin Kane était donc directement impliqué dans l’affaire, pourtant vu leur manière de communiquer il n’avait pas le mauvais rôle pour Eirian. Il pouvait avoir été un soutien, ça ne devait être qu’un ado à l’époque. Dans quoi pouvaient-ils bien être impliqués tous les deux pour finalement avoir tourné si différemment. Surtout que le jeune homme affirmait ne pas avoir été simple « témoin » mais bien acteur dans l’affaire. Imaginant assez mal Eirian être un enfant criminel, il en déduisait donc qu’il pouvait être la ou une victime, mais en quoi le révéler à quelqu’un pouvait-il être dangereux ?
Un sorcier connaissant depuis aussi longtemps les Kanes… c’est eux qui auraient pu lui en vouloir d’être juste né. Mais encore une fois, sa relation avec le fils, Robin, ne tournait pas autour de la peur.  Alors quoi ? Il l’avait aidé lorsqu’ils étaient enfants ?

« Tu n’as pas l’air d’avoir peur de lui, il t’avait aidé à l’époque ? »

Il ne l’interrogeait pas sur la deuxième personne impliquée, il lui avait déjà posé beaucoup de questions, il devait se montrer plus mesuré et raisonnable malgré la curiosité qu’il avait su susciter.
Sean décida alors d'enchaîner sur un autre sujet qui le tracassait, le ramenant dans le présent, dans un futur possible même. Il voulait voir comment il appréhendait la suite.  Lui-même était assez embarrassé, pour le moment il se sentait comme une balance, oscillant dans un mouvement perpétuel, attendant d’en savoir toujours plus pour arriver à se stabiliser. Pencher du côté de la confiance ou de la répression ? Il n’en était même plus vraiment là pour sa part, il ne voulait que comprendre cette pelote de mystère devant lui, dont il tirait délicatement les fils pour laisser apparaître la tapisserie qu’elle renfermait.  En attendant, une fois dévoilée, il devait aussi savoir quelles étaient les intentions d’Eirian… Il pouvait encore lui mentir et maintenant qu’il était plus calme, il ne serait certainement plus en mesure de savoir s’il disait ou non la vérité.  Le risque était à prendre, s’il continuait sur le chemin de la sincérité peut-être que cette histoire se finirait moins mal qu’elle n’avait commencée.

Le regard toujours fixé sur lui, Sean se tendit légèrement avant de se relâcher. S’il envisageait vraiment de lui faire confiance, si ce n’était pas une mise en scène pour le duper…   Non, dans ses yeux il lui semblait déceler toute la véracité et tout l’espoir qu’il met aussi dans ses mots.  Après une courte pause, il enchaina par une question à son tour, tout en triturant  son T-shirt. Une drôle de question qui fit légèrement se redresser le gryffondor.

« Oui, il est lié aux Kane. De la famille si je me souviens bien, les Lancaster sont des membres du Blood Circle eux-aussi. »

C’était eux qui s’en étaient pris à lui lorsqu’il n’était qu’un enfant ? Avec l’aide de Robin Kane, ou celui-ci, trop jeune pour totalement embrasser l’idéologie familiale, l’avait aidé à leurs échapper ? Encore une fois, tout cela n’avait rien de dangereux à être révélé. Ces dernières années, les attaques du BC n’étaient plus ce qu’on pouvait appeler les événements rares.

« Tu as dû les fuir ? »

Sean avait douze ans d’ancienneté chez les Aurors, presque autant que la date que lui avait indiquée Eirian, mais pas assez pour avoir eu connaissance d’un événement marquant qui aurait pu se produire à ce moment-là. C’était ses années d’étude après tout, il était plongé dans ses révisions…  À moins que…. Quelque chose lui revenait. Leah et les chaînes d’info moldus lui avaient beaucoup relayé l’information à l’époque. Un enfant disparu, décédé même, ça avait tenu en haleine tout le Royaume-Uni. Des recherches démesurées avaient été mises en place jusqu’à ce que tout s’arrête.  Billie, son plus jeune frère avait sept ans à l’époque, ce n’était pas difficile pour la famille O’Malley de s’identifier à cette tragédie. Un an plus tard, il faisait ses débuts au ministère et alors il apprit que l’enfant était celui d’une des familles du BC. Le petit Lancaster. Le Blood Circle ne faisait pas autant parler de lui qu’aujourd’hui, les sorciers n’avaient pas creusé, lui encore moins, il n’était qu’un rookie. Il avait été surpris de l’apprendre tout simplement.
Ses yeux papillonnaient en regardant Eirian. Un gamin. C’était ce qu’il était aussi il y a treize ans.

« Un né-moldu… »

Il ne voyait pas encore vraiment où Robin se positionnait dans ce tableau, mais il savait une chose, Maxwell Lancaster était toujours un membre très actif du Blood Circle, si Eirian était lié à lui, alors cela n’avait fait que renforcer sa détermination. Maintenant, il pouvait voir le danger. Eirian Howl, un Lancaster, un proche des Kane. Si cela se savait… Il pouvait être accusé d’être un espion.  Il… serait poursuivi de toute part.  

«  Tu… » S’il pensait avoir compris les grandes-lignes, Sean avait du mal à savoir quoi dire. C’était si improbable que ça ne pouvait pas être inventé. Son regard tomba sur la valise et toutes les affaires, de simples affaires auxquelles il tenait comme à la prunelle de ses yeux. La fuite n’était donc pas finie ? Il se frotta le menton.  « Tu as vraiment un endroit où loger ? »
Ses yeux se relevèrent sur lui, le souvenir du visage de l’enfant était bien trop flou dans son esprit pour espérer reconnaître le jeune Lancaster d’autrefois.
« Attend, attend, si tu es le gamin Lancaster qui avait disparu… Pourquoi ne pas avoir demandé l’aide du ministère ? De Poudlard ? De…. » Il souffla du nez. «  Tu n’as pas pu t’en sortir autant de temps tout seul et ce n’est pas le jeune Kane qui t’a aidé. Alors…. Alors qu’est ce qui a changé ? »

Ses pensées fusaient et il en devenait incohérent, mais n’y  accordait aucune importance. Il recréait le puzzle sous le regard angoissé d’un jeune homme dont il ne connaissait même plus l’identité.




(c) DΛNDELION
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Eirian Howl
Eirian Howl
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Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 3 Mai - 22:54
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
Les informations sortent petit à petit, une par une. C’est comme éplucher un oignon, une couche après l’autre, pelure après pelure, en une désagréable mise à nu. Pire que désagréable : tu te sens vulnérable, à confier ainsi des choses que tu n’as jamais révélées à personne, au-delà de ceux qui connaissaient déjà une partie de l’histoire. Et pourtant cela n’a pas été simple non plus avec Robin et Carl : tous deux te croyaient morts depuis longtemps, jamais détrompés par leurs parents à ton sujet. Un grief de plus à ajouter à la liste ; c’est odieux d’avoir laissé tes deux amis te pleurer, faire leur deuil de toi, alors que les adultes avaient parfaitement conscience de ce qui se passait.
Tu as grandi avec le secret et le mensonge comme deuxième nature, appris à ne plus répondre à ton véritable prénom, à inventer identité, date de naissance, vies fictives, des pères absents, en déplacement, des frères et sœurs, des vacances et des souvenirs. Appris à aller au plus simple aussi pour construire de meilleurs mensonges : en réalité, peu de gens font des choses extraordinaires pendant les vacances. En réalité, peu de gens cherchent à vraiment savoir ce que leur interlocuteur a fait, à dépasser les convenances de surface. Moins tu en dis, moins tu as de chances de te contredire et mieux vaut une vie banale que rien ne distingue des autres. Avec l’aide de ta mère, puis seul, tu as développé cette capacité jusqu’à pouvoir raconter à peu près n’importe quoi dans n’importe quelle circonstance. Tu as juré de garder le secret, de ne jamais révéler la vérité à qui que ce soit, trop conscient des conséquences.
Et à présent, c’est tout cela qui s’effondre petit à petit, des années de construction, de tromperies, pour exister dans le monde sorcier, rendre réels Eirian Howl et son histoire, les faire exister en dehors de tout soupçon – un nom que tu as bien davantage porté que ta véritable identité, cela fait plus de dix ans maintenant. Et tu es bien plus Eirian que Nathan, qui est pratiquement devenu un étranger ; entendre ton vrai prénom dans la bouche de Robin ou de Carl te fait toujours un drôle d’effet, comme si ce n’était pas vraiment toi. L’image qu’ils ont de toi est loin de celui que tu es devenu et tu n’arrives pas encore à réconcilier les deux. D’une certaine façon, le Nathan de l’époque n’existe plus et il y a un vide entre vous que les années ont creusé.

Tu réponds aux questions de Sean sans trop en dire, ne laissant échapper que le strict minimum. Mis bout à bout, le tableau d’ensemble ne doit pas encore se dégager et tu imagines sans mal la multitude de questions qu’il doit se poser au sujet de Robin comme à ce qui a bien pu arriver dans ton passé pour aboutir à cette situation. Les mots se bloquent dans ta gorge, refusent de sortir. Tu dois y aller petit à petit, sans savoir si tu précipites ta fin ou s’il y a un maigre espoir de t’en sortir, qu’il te croie, qu’il accepte ce que tu dis et ne te prenne pas pour un traître. Tu détestes t’illusionner, mais tu ne peux pas empêcher une petite voix de te souffler que peut-être, peut-être, c’est possible. Sean revient sur ta relation avec Robin. Tu hoches la tête. Tu considérais pratiquement ton cousin comme un grand frère à l’époque, toujours dans ses jambes, à forcer sur les tiennes pour te maintenir au niveau de l’adolescent qu’il était alors. Tu étais déterminé à ne pas être le petit qu'on laisse derrière ; du haut de tes six ans, tu voulais tout faire  comme les grands.

— Je lui fais confiance. Il m’avait protégé.

Protégé ton secret, surtout, lui qui avait été le premier témoin de tes pouvoirs et t’a juré de n’en parler à personne, ce à quoi il s’est tenu. Ça a duré quelques mois, que tu as passés la peur au ventre à l’idée que tes parents le découvrent, pendant lesquels tu as essayé de faire disparaître ta magie, de l’enfouir au fond de toi. Mais ça a été autant de temps gagné pour la suite, tu étais un peu plus grand pour affronter les événements, ça t’a laissé plus de temps avec les tiens. Ça a permis à ta mère de te sauver, plutôt que de voir les agents du Blood Circle débarquer directement à votre porte si Robin avait parlé.

Sean revient au présent, à la façon dont tu envisages les choses pour la suite et tu lui réponds aussi sincèrement que tu peux. La fuite, une nouvelle fois, serait la meilleure solution, mais tu n’en as plus l’énergie ni la force. Et tu ne peux pas t’éloigner de ta mère – même s’il faut bien admettre que tu ne lui as pas été d’une grande aide jusqu’à présent. Depuis ce qui s’est passé, survivre seul te demande bien trop d’énergie, de même que maintenir les apparences devant tout le monde.
Tu t’en veux de cet espoir que tu n’arrives pas à éteindre. Si Sean se retourne contre toi une fois au courant… eh bien, ce ne sera pas une grande surprise. S’il ne le fait pas… tu ne sais pas. Face à ta réponse, Sean se relâche un peu. Il a l’air de te croire pour le moment. À ton tour de poser une question à laquelle il ne s’attendait pas. Maxwell Lancaster. Le prononcer à voix haute te laisse une drôle d’impression. Cela fait si longtemps que tu ne l'as pas dit. Ta mère et toi en parliez parfois, mais vous évitiez le sujet la majeure partie du temps – et vous n’avez plus jamais prononcé votre nom de famille après votre fuite. Trop risqué. L'évoquer maintenant, c’est ramener à la surface tout un pan de ta vie. Tu espères presque que le nom ne dise rien à Sean, mais ce n’est pas le cas. Tu acquiesces, la gorge nouée.

— Oui, c’est bien ça. Famille proche. C’est le beau-frère de George Kane.

La précision n’est pas vraiment utile en soi, même si ça ramène Robin dans le tableau général. « C’est mon père », devrais-tu ajouter, mais tu n’y arrives pas. Tu as passé tellement de temps à enfouir cette vérité que tu ne parviens pas à l’énoncer à voix haute, à la rendre tangible. À l’expression de Sean, il cherche le lien avec toi – pourquoi ce n’était pas quelque chose dont tu pouvais parler.

— Oui.

Difficile de faire plus sobre comme réponse ; difficile de dire ce qu’il y a vraiment derrière cette idée de fuite. Ce n’est pas seulement échapper à un ennemi, à quelqu’un qui aurait déniché un enfant sorcier. Sean garde le silence un instant et tu l’observes en coin. Il réfléchit et tu peux presque voir les pièces du puzzle s’assembler. Tu ne sais pas s’il a entendu parler de « l’affaire Lancaster » comme l’appelaient les journaux ; il est proche du monde moldu, mais cela remonte. La date peut l’y aider cependant, accolée avec le nom. Ta disparition avait secoué le pays, tu te souviens bien des titres de journaux, des infos à la radio et à la télé, que ta mère suivait pour voir à quel point ils se rapprochaient. La façon dont ton père la faisait passer pour folle et dangereuse pour décrédibiliser tout ce qu'elle dirait si on vous rattrapait, tout en versant des larmes de crocodile devant tous les micros et les caméras. Ça t’a fait drôle quand on a annoncé ta « mort », de voir ta photo en une, ton nom s’afficher partout, résonner partout. Tu avais l’impression que cela concernait quelqu’un d’autre, que ce n’était pas vraiment toi. Que tu avais basculé dans un autre monde, que tout était irréel. L’affaire a d’autant plus marqué les esprits que, la majeure partie du temps, les enfants victimes de ce genre d’histoire sont retrouvés vivants. Pour toi, la police n’a même pas découvert ton corps.
Sean te fixe, te donnant l’impression glacée que, d’une façon ou d’une autre, il a compris. Il sait qui tu es. Tu as froid ; c’est comme si une couche de gel prenait corps en toi, te traversait tout entier, te figeant là où tu es. Tu déglutis avec peine, la gorge plus nouée que jamais, de nouveau nauséeux sous l’angoisse qui déborde. Tu dois… fuir. Agir. Non. Tu ne sais pas. Tu te sens acculé, vulnérable.

Un né-moldu, oui, au sein du Blood Circle, tu n’as jamais vraiment su quelle était la probabilité que cela advienne, mais ça ressemble quand même à un défi aux statistiques, à une sorte de blague cosmique, une malédiction lancée avant ta naissance. Tu ne sais pas quel côté de l’arbre généalogique a péché – et malgré toutes les conséquences dramatiques que cela a eu, tu aimerais bien que cela vienne de la famille de ton père. Juste pour rire un peu, pour l’imaginer s’étrangler en découvrant qu’il a du sang sorcier. Mais au fond, ça n’a rien de drôle. Tu ne réponds pas, tu ne vois pas quoi répondre.
En alerte, crispé, prêt à bondir, tu suis le moindre mouvement de Sean. Accompagnes son regard sur ta malle. La question sort, incongrue, si loin de ce que tu imagines – enfin, non, tu n’imaginais pas grand-chose, incapable d’anticiper sa réaction. Tu as le cerveau vide, blanc, tu ne parviens pas à réfléchir. Tu ouvres la bouche, sur le point de lancer un « bien sûr » énergique, bien sûr que tu as un endroit où vivre, voyons, pourquoi imaginer le contraire, bien sûr que tu n’es pas seul, bien sûr que tu allais quelque part. Réflexe de défense, de te raccrocher à ce que tu peux encore taire, ça non plus, tu ne l’as jamais dit à personne, par peur, par honte, parce que tu n’avais pas non plus grand monde à qui le dire au départ. Personne, sauf Elise, la seule à s’être vraiment souciée de ton changement d’attitude au début de la septième année, mais tu ne lui as jamais rien confié. Il n’y a que Sevastian qui l’a su, qui a compris parce qu’il avait traversé la même situation et qu’il a interprété les signes.
Tu te tais, incapable de prononcer le « non ». Qu’est-ce que ça changerait de toute façon ? C’est moins pire que le reste, c’est peut-être le plus acceptable à ton sujet. Tu peux sans doute trouver des tas de raison pour expliquer cette situation. C’est absurde alors que Sean est en train de découvrir le reste. Son regard revient sur toi, tu n’arrives pas à le regarder en face, toujours aussi gelé intérieurement, le corps trop fixe, trop raide, comme une défense face à ce qui t’attend,  à l’affût d'un coup, de paroles qui te  condamneraient. La vérité sort, abrupte. Et tu as beau savoir qu’il sait, ça reste difficile à encaisser. Quelques mots, une demi-phrase qui résume tout. Tant d'événements, de chocs derrière cette « disparition ». C’est presque rien, formulé ainsi, mais c’est presque trop pour toi.
Ses paroles suivantes te raniment un peu. L’aide du Ministère ? Comme si c’était aussi simple, comme s’il suffisait de frapper à une porte. Pour un sang-pur ou un sang-mêlé, peut-être. Une exclamation incrédule t’échappe, tes émotions bouillonnent. Les mots sortent plus brusquement que tu ne l’aurais souhaité.

— Et comment je l’aurais demandée, cette aide ? Le Ministère contacte les nés-moldus l’été avant leur première rentrée, il n’y a aucun contact avec le monde magique avant ! J’étais juste un gosse, je savais que j'étais un sorcier seulement parce que j'étais au courant de l'existence de la magie par le Blood Circle, c’est presque un comble ! Et même après… ça n’était pas possible. Le Ministère n’y aurait jamais cru. Pas avec ce nom-là.

Pas avec cette origine-là. Tu vois déjà bien assez avec quelle défiance les sorciers considèrent la plupart des moldus, voire les nés-moldus pour certains. Alors, quelqu’un qui viendrait du Blood Circle ? Ça n'a même pas été une idée que vous avez envisagée, ta mère et toi. Il y avait déjà trop de mensonges, vous aviez l'habitude de fonctionner ainsi depuis quatre ans.

— C'était plus simple de tout laisser enterré, que les sorciers n'apprennent jamais... tout ça.

Tant que vous étiez deux, du moins. Tant que tu avais quelqu'un à qui te confier. Tu ne comprends pas sa dernière question. Qu'est-ce qui a changé par rapport à quoi ? Tu peux au moins confirmer que ce n'est pas Robin qui t'a aidé à ce moment.

— C'est ma mère qui m'a sauvé. Elle a tout renié pour fuir avec moi et me protéger du Blood Circle et de... de mon père.



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Lun 20 Juin - 1:10

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

Robin Kane protégeant un apprenti sorcier, Sean trouvait ça difficile à croire, surtout en voyant ce qu’il était devenu : le digne successeur de la cause de son père. Eirian le lui affirmait pourtant. Peut-être était-ce alors la raison de la jeunesse,  l’affection qu’il portait à son jeune voisin avant que celui-ci développe sa magie ? Toujours était-il qu’il avait depuis longtemps abandonné sa naïveté. Enfin, si le jeune Serdaigle arrivait encore à le voir sans qu’il se fasse attaquer ou capturer, peut-être y avait-il encore de l’espoir pour lui….  

Lorsqu’ Eirian se mit à évoquer le nom des Lancasters, il eut l’impression que plus qu’une brèche,  une faille venait de s’ouvrir et il s’y engouffra sans trop d’hésitation. Il déclama ce qu’il savait globalement d’eux et Eirian y apporta des précisions. Des précisions qui lui paraissaient importantes, nécessaires de souligner, alors Sean les prit en considération, les ajouta à son puzzle mental.  
L’homme était donc l’oncle de Robin Kane par alliance. Un petit silence s’en suivit que Sean s’empressa de remplir en lui demandant si c’était eux, ou en tout cas ce Maxwell, qu’il avait dû fuir.
La réponse bien que laconique fut positive. Robin avait peut-être pu, à l’époque, retarder  son oncle et Eirian lui en était reconnaissant depuis tout ce temps ? Il y avait peut-être de ça, ou peut-être bien plus.
Soudainement, les éléments se mirent en place dans sa caboche, les pièces du puzzle trouvèrent, leur bon emplacement.  Le silence s’éternisait, le jeune sorcier laissait son ainé cogiter sans intervenir.

Plus le voile se levait, plus la vérité apparaissait, l’image était encore diaphane, mais une chose était vivace à présent : Eirian Howl était l’enfant Lancaster. Un fils du Blood Circle mais aussi un fils de la magie. Un enfant qu’ils auraient voulu voir disparaitre, un enfant qui avait apprit à le faire au péril de sa vie. Sean pouvait voir dans ses yeux que cet enjeu, lui, n’était pas un lointain souvenir.

Il comprenait maintenant mieux la terreur, le doute, ce besoin de fuir qui était encré, cette rage de vivre, aussi. Il avait envie de le voir attester de cette révélation, mais c’était trop frontal, même les mots les plus simples pouvaient avoir une violence qui leur était propre.
Ses yeux tombèrent sur sa malle et d’autres questions lui vinrent à l’esprit, l’une d’elle s’échappa de ses  lippes.  La bouche d’Eirian s’ouvrit à son tour, mais rien n’en sortit. Le silence sur l’endroit où il pourrait loger était éloquent. Il esquivait son regard. Un soupir lui échappa. D’autres questions se pressaient encore et cette fois, il ne pouvait plus les retenir.

Un flot s’échappa alors sous le regard interloqué de l’interrogé. Certain propos le firent tiquer et Eirian répliqua avec une énergie qui lui était rare. Sean ne s’y attendait pas, mais il confirmait pour autant ses suppositions.  Il marquait des points, bien qu’au courant de l’existence des sorciers et leur volonté de les éliminés, à l’époque, il pouvait supposer que leurs connaissances étaient encore limité. Surtout pour un enfant sans aucun soutient du monde magique. Connaitre un cracmol aurait pu être dans leur corde, cela-dit, mais visiblement, il n’en était rien.
La machine s’étant enclenchée, Sean le laissa poursuivre. Cela expliquait son changement d’identité à la fois pour sa famille de fanatique, mais aussi pour la difficulté à faire accepter tout ça pour le Ministère. Au fond, Sean ne pouvait affirmer que le Ministère aurait bien réagit à son cas, si celui-ci leur avait été communiqué… c’était l’ancienne génération à ce moment-là, la génération de sa mère. Bon c’est certain qu’avec Myrna, il aurait été gâté même, mais il ne pouvait en dire autant pour toute la profession, les Mangemorts étaient aussi présents dans leurs rangs et ceux-là… n’auraient eu aucune pitié.

Sean hocha simplement la tête, gardant encore le silence.  Un silence d’or, puisqu’une nouvelle donnée s’ajoutai  au tableau  en cour de restauration : sa mère. Une mère prête à tout pour le sauver d’un père près à tout pour le tuer.  Une enfance comme il ne la souhaiterait à personne. S’il ne pouvait comprendre ou se mettre à sa place, Sean entrevoyait en revanche beaucoup mieux ce qui l’avait conduit jusque là.  

Sean prit un instant pour mesurer l’information, pour l’y aider ses doigts grattaient sa barbe légère.  Pour des révélations, c’était des révélations.  C’était qu’il avait effectivement beaucoup de choses à cacher l’oisillon. Sean n’aurait jamais pu en avoir ne serait-ce qu’une once de soupçon avant ce jour.

«  Ok…. Je commence à comprendre pourquoi tu n’avais pas vraiment envie d’en parler à qui que ce soit. Kane est ton cousin et tu es le vilain petit canard de la famille donc ?  Ta mère est vraiment une personne courageuse. » Il eu un léger rire en le regardant. « Elle a fait du plutôt bon travail. »

Avec tout ce qui se passait en ce moment, c’était une riche idée que d’avoir fait profil bas en gardant secret son lien de filiation. Suivant dans quelle oreille cette information pouvait tomber, la situation pourrait très vite s’aggraver encore. Il devait avoir une sacrée confiance en son cousin, membre du Blood Circle, pour aller lui taper la causette sans craindre de se faire tuer.

« La traque qu’ils ont envers toi n’est pas fini n’est-ce pas ? Tu fuis toujours ton père ? »

Plusieurs éléments le laissait à penser, déjà son angoisse perpétuelle, mais aussi son fameux sac. On ne transporterait pas toute ses affaires constamment avec soi si on ne craignait pas pour sa sécurité. Alors il pouvait tomber durant un déménagement, mais quelle probabilité incroyable. De plus, pourquoi aller voir Kane avec toutes ses affaires ? Il aurait été bien plus sécuritaire de les laisser dans une planque ou chez lui, il aurait aussi pu y laisser à sa mère (si celle-ci était toujours en vie, la question se posait avec une vie pareille). Sauf s’il n’avait effectivement pas le choix que de les avoirs avec lui, comme quelqu’un qui était en fuite et était toujours sur le qui-vive, par exemple.

«  Treize ans… »

Sean se demandait comment il avait pu louper tout ça, lui l’Auror aguerrit. C’était simple finalement et ça se résumait en ce nombre. Durant le temps où il avait apprit à enquêter et déceler le mensonge, Eirian ou quelque soit son nom, avait utilisé ce temps pour  apprendre à mentir et se dissimuler de son mieux. Pour l’un d’entre eux c’était un métier, pour l’autre une question de survit.

Il ne se posait plus la question de s’il lui disait la vérité, c’était évident, qui raconterait une histoire pareille ! Si cela aurait été inventé, c’aurait été utilisé comme excuse bien plus tôt et surtout il n’aurait pas eu ce visage prêt à défaillir à chaque fois qu’il s’en rapprochait.
Sean ne savait presque plus où il en était.  Il l’avait amené ici, parce qu’il craignait qu’il soit un traitre et la pelleté de mensonge qu’il lui avait donné ensuite avait desservit son cas. Mais maintenant il savait, il n’était peut-être pas un traitre, mais il était le fils du plus grand danger actuel pour le monde sorcier, un fils d’une des familles les plus importante du Blood Circle.  Son sang de né-moldu en faisait quelqu’un qui ne pouvait trouver de véritable refuge ni d’un côté de ce monde, ni de l’autre. D’un côté on le haïrait pour son sang, de l’autre pour sa magie.
Et avec tout cela, il était encore en vie, cela tenait presque du miracle.
En tout cas, il ne pouvait l’arrêter pour ça. Il ne pouvait lui en vouloir pour ça. Il ne pouvait pas faire grand-chose.

« Je ne t’emmènerais pas au Ministère pour quelque chose sur laquelle tu n’as pas d’emprise. Ton sang n’est pas un motif de traitrise. En revanche…  tu peux vraiment me dire pourquoi tu as vu Robin Kane maintenant ?»

(c) DΛNDELION
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Lumos
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Mer 22 Juin - 22:38
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« 20 juillet 2020 »
Après des années à mentir, avouer la vérité t’est plus que difficile. Pire : tu ne sais même pas comment faire, quoi dire, quelles précisions donner, comment formuler cette vérité qui, dans le monde sorcier, n’existe encore que pour toi. C’est ce que tu as juré de ne jamais révéler, encore et encore, à ta mère qui craignait que tu ne laisses échapper quelque chose. Mais même à sept ans tu comprenais les enjeux. « Si tu parles, ils te retrouveront et te tueront », « si tu parles, ils te rejetteront », les deux pendants, chacun dans un monde, ont toujours été très clairs et tu as bien pris soin de ne jamais laisser échapper quoi que ce soit, apprenant à forger tes mensonges au fil des mois. C’est devenu une deuxième nature, un réflexe, tu enchaînes les explications bricolées, détournes l’attention, essaies de te faire oublier, de ne pas trahir ce que tu es vraiment.
Face à Sean, la vérité sort par bribes et par louvoiements, parce que tu es incapable de suivre une ligne droite, d’énoncer les choses clairement. Cela ne fait que retarder l’inévitable, mais ça te rassure aussi, tu peux évaluer ses réactions au fur et à mesure. Tu évoques Robin, sans dire de quoi il t’a protégé exactement, sans parler encore de votre lien familial et tu sens bien le scepticisme de Sean. C’est vrai que sur le champ de bataille, ce n’est pas l’image qu’il renvoie. Mais tu ne te sens pas de te lancer dans des explications maintenant.
Tu fais cependant un pas bien plus important en évoquant le nom de ton père et en précisant son lien avec George Kane. Un lien familial qui a toute son importance. Et puis, d’un coup, c’est là, tu le vois, tu le sens, les pièces de puzzle qui s’assemblent, tu vois presque les rouages du cerveau de l’Auror tourner tandis qu’il comprend le sens de ta question, la raison de tous ces mystères, cette chose que tu caches depuis tant de temps.

Tu t’efforces de ne pas bouger, toujours posé dans ce fauteuil, de dissimuler ta nervosité, même si tu as l’impression de te liquéfier de l’intérieur. Voilà, il sait, il a compris, et sans le regarder vraiment en face, tu restes attentif à ses mouvements, à ses réactions, guettant ses prochaines paroles. Sa première question te prend au dépourvu et tu reviens à ta malle. Tu ne peux pas avouer la vérité, mais tu ne veux pas mentir non plus, alors tu gardes le silence et ça doit sans doute lui suffire comme réponse.
La suite te fait réagir plus vivement que tu ne l’aurais voulu. Il faut avoir toute sa vie eu un pied dans le monde sorcier pour ne pas comprendre la difficulté que cela représente pour un né-moldu d’accéder à cet univers. De simplement comprendre qu’il existe. Sans le Blood Circle, tu n’en aurais jamais eu la moindre idée. Et ta simple origine condamnait cette option. Demander de l’aide à des personnes que tes parents combattaient ? Ta mère n’a jamais eu vraiment de doute sur l’accueil qu’on vous réserverait. Bien sûr, il y a quelques personnes du monde sorcier dans le mouvement, des Cracmols qui ont fui à force de tortures, mais tu ne sais pas si ta mère en connaissait – même si elle avait des noms, elle ne devait pas les fréquenter, ils appartenaient malgré tout à l’univers des sorciers. Et comme ils ont choisi de changer de camp, ils ne t’auraient sans doute pas protégé, certains auraient peut-être été ravis de se venger d’une façon ou d’une autre sur un sorcier, même né-moldu. Connaissances ou pas, ta mère n’aurait jamais pu leur faire confiance.

Sean ne répond pas à ton éclat et le silence t’installe. Tu ne sais toujours pas ce qu’il en pense vraiment, si c’est bon ou mauvais pour toi. S’il te croit. Peut-être est-il en train de relire ce qu’il savait et a vu de toi à l’aune de cette histoire qui rebat toutes les cartes. Difficile cependant d’inventer une telle histoire, même si tu n’as rien pour le prouver. Mais quel sorcier irait s’inventer une telle filiation ? Surtout dans cette situation, alors qu’il te soupçonne déjà de traîtrise ?
Il reprend la parole, indiquant qu’il comprend pourquoi tu ne voulais pas en parler. Il rit en disant que ta mère a fait du bon travail avec toi, et un instant tu te demandes s’il se moque de toi, mais ça ne colle pas avec son ton. C’est juste toi qui en as parfaitement conscience. Tu hausses les épaules.

— Je ne suis pas aussi bon qu’elle l’aurait voulu.

Depuis le départ, vous aviez conscience que vous pouviez être séparés. Et vous espériez que cela survienne le plus tard possible. Elle t’a préparé, entraîné, appris à survivre, à te débrouiller dans le maximum de situations possibles. Et toi, tu as tout envoyé en l’air moins de deux mois après sa disparition. Six semaines, c’est tout ce que tu as tenu avant de baisser ta garde de la plus stupide des façons, avant de te retrouver brisé. Tu aurais dû t’en sortir bien mieux que cela. Et ça aurait sans doute été le cas si tu avais été plus prudent, si tu n’avais pas été aussi idiot ce soir-là. Les semaines passés à la rue sans pouvoir utiliser la magie, conscient que ton père te traquait, t’avaient ébranlé, mais ça n’excuse rien. Tu as trahi tout ce qu’elle t’a appris par négligence.
Tu te secoues, essaies d’émerger des pensées violentes et coupables qui reviennent trop souvent.

— « Le vilain petit canard »… ils ne le disent pas aussi aimablement, mais c’est l’idée, oui. C’était… plus que du courage, pour maman. Elle aussi vient d’une famille plutôt importante du Blood Circle. Elle a tout renié et tout sacrifié pour moi ; c’est elle qui m’a permis de fuir, qui a organisé la mise en scène pour faire croire à notre mort et que les autorités abandonnent les recherches, qui a semé les membres du Blood Circle sur nos traces…


Sans parler des faux papiers, des combats où elle a tenu tête à celles et ceux qui vous traquaient… Certes, elle avait l’entraînement presque militaire du Blood Circle, mais tu as pleinement conscience de tout ce que tu lui dois et que tu lui rends si mal. Penser à elle te tord le cœur. Chaque jour, tu as conscience de sa disparition, du temps qui passe, d’à quel point elle te manque, de ce que ton père peut lui faire – et tu te raccroches désespérément à l’idée que s’il l’avait voulue morte, il aurait trouvé le moyen de te le faire savoir. La tuer sans que tu le saches n’aurait pas grand sens à ses yeux, il veut vous faire payer tous les deux. Là aussi, elle t’avait fait jurer de ne pas te jeter dans la gueule du loup s’il lui arrivait quoi que ce soit. La promesse la plus difficile à tenir de ta vie. Tu savais que ton père t’attendait, qu’il espérait sans doute que tu te rues chez lui en découvrant l’absence de ta mère, si jamais tu échappais à ses hommes. Ce n’est pas l’envie qui t’en manquait. Mais sans magie et avec pour seule arme une lame, tu te serais fait prendre, tu aurais ruiné vos dix ans d’effort. Vous seriez morts – et parfois, dans les moments de grande solitude, quand tu te demandes à quoi bon survivre si c’est pour passer ta vie à cela, sans vraiment vivre, tu te dis que ça aurait peut-être été mieux. Tu les refoules rapidement, ces pensées, tu ne veux pas leur donner de l’importance ni de la place. Tant que tu continues d’échapper à ton père, ta mère est sans doute préservée, mais tu espères surtout que Robin pourra mettre la main sur des informations qui te permettront d’agir enfin.
Les questions de Sean te parviennent de loin. Tu as croisé les bras, t’efforces de refouler tes émotions. C’est la première fois que tu parles de ta mère depuis des mois, tu l’avais un peu évoquée avec Robin en février, mais tu ne l’avais pas non plus mentionnée à voix haute avec quelqu’un les deux années précédentes. À rebours, tu prends conscience du « maman » qui t’a échappé, de tout ce que ce simple mot renferme. Tu donnerais absolument n’importe quoi pour la retrouver.
Tu hoches la tête, revenant difficilement à Sean.

— Oui. Il n’arrêtera pas tant qu’il ne m’aura pas mis la main dessus. Mon existence est déjà une tare et une souillure pour lui. Que je lui échappe depuis si longtemps… c’est autant d’humiliation qui s’ajoute par-dessus, c’est comme si je le narguais. Il veut me faire payer.


Sean répète le temps écoulé depuis ta fuite. Treize ans. Tu ne sais pas si ta mère pensait que vous tiendriez si longtemps lorsqu’elle est partie avec toi. Chaque semaine, chaque mois, chaque année gagnée est une victoire – et le rappel aussi que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Tu hoches la tête.

— Et aussi longtemps que je pourrai.

Ces derniers mois, c’est surtout devenu une question de volonté alors que l’épuisement te donne envie de baisser les bras. Mais c’est aussi… Il y a Kayla, les rencontres que tu as faites au sein de l’Ordre, tout ce que tu commençais à construire, qui te donnait envie de tenir le plus longtemps possible, de vivre encore pour en profiter. Et à présent tout dépend de Sean et du crédit qu’il t’accordera.
Comme s’il percevait tes questionnements, il reprend en précisant qu’il ne t’emmènera pas au Ministère seulement pour ton sang. Tu ne peux retenir un regard incrédule dans sa direction. Un bout du nœud d’angoisse se desserre. Il ne te considère pas comme un traître sur ce seul motif là. En revanche… le problème de Robin se pose de nouveau. Que tu l’aies vu ne doit pas paraître logique dans le tableau que tu dépeins.

— Robin… Je l’ai vraiment retrouvé en février, c’est moi qui suis allé le voir. On ne s’était pas revus depuis mon enfance. À l’époque, il a été le premier à découvrir mes pouvoirs, quand j’essayais de les refouler, et il a gardé le secret pendant des mois. On s’entendait très bien et je voulais… je voulais savoir comment il était maintenant, s’il avait changé. J’avais bien conscience du danger, il aurait pu me capturer mais j’avais… besoin de savoir.

Besoin de quelqu’un qui sache qui tu étais, quelqu’un qui ait un lien avec ton ancien « toi ». Il y avait peut-être une chance qu’il soit resté comme dans tes souvenirs – tu l’admirais tellement dans ton enfance, le considérant pratiquement comme un grand frère. Tu relèves le regard avec Sean.

— Il ne savait même pas que j’étais en vie. Ses parents lui ont fait croire que le récit des journaux était vrai, il me pensait mort depuis des années. Et… il n’est pas comme les apparences le montrent. On sait qu’on ne rattrapera pas le temps perdu, qu’on suit des voies différentes, mais on se voit de temps en temps, juste pour… discuter entre cousins. C’est tout. Je ne lui ai rien dit sur l’Ordre, ni le monde sorcier.


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