Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
RSS
RSS



 

Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 25 Fév - 1:54

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

Pour une belle journée, c’était une belle journée. Les températures dépassaient largement les vingt degrés et la chaleur stagnait sur le bitume faisant de la ville une véritable fournaise. Du coup comme la plupart des riverains, Sean s’était réfugié dans les coins boisé de la ville, faisant le tour des parcs. Ho il avait bien entendu passé quelques temps sur le sable chaud, en famille, à la mer même, mais quand les temps étaient trop courts entre deux missions, il préférait rester à Londres. Ainsi il commençait à les connaitre tous assez bien. Flâner devenait agréable quand on n’avait pas l’impression de se perdre toutes les cinq minutes. T-shirt et jean basket, il était l’incarnation du parfait moldu, se fondant dans la foule, si ce n’était sa baguette planquée à la ceinture. Cherchant le couvert des arbres et la tranquillité, il s’était éloigné des bords du lac pris d’assaut et des grands axes bien trop touristiques en cette période. Il passait par les petits chemins de travers, au milieu des fleurs et des arbres luxuriants.

C’est là qu’il perçu le bruit caractéristique de voix, mais pas de la manière classique où il aurait surpris une conversation qui ne lui serait pas adressé, non, c’était l’étouffement très distinctif d’un sortilège… Il aurait été probable qu’en entendant simplement des voix, Sean n’aurait même pas prêté attention à la discussion, ni même tourné le regard vers les deux hommes qui palabraient un peu plus loin, hors du chemin. Mais là étaient ses caractéristiques d’Auror, en reconnaissant un sortilège dans un endroit inopportun, Sean avait immédiatement focalisé son attention dessus… et qu’elle ne fut pas sa surprise en reconnaissant non pas une mais les deux personnes présentes…. Qui n’auraient jamais dû se connaitre, ni se parler ainsi….

Sean se figea tout d’abord, puis recula jusqu’à l’arbre le plus proche pour rester discret. Il ne pouvait pas les entendre, mais il arrivait à les distinguer a travers le rideau du saule pleureur balayé par le vent. L’une des carrures lui était devenue familière. Grande, assez élancé, avec ses bouclettes il lui donnait toujours l’impression d’être un enfant. Pourtant Sean savait très bien qu’il avait les capacités physiques d’un adulte. Mais là il avait besoin d’explication.
QUE FOUTAIT SON STAGIAIRE AVEC LE FILS D’UNE DES TÊTES PENSANTE DU BLOOD CIRCLE !!! Parce que là non plus pas de doute possible c’était de Robin D Kane dont il s’agissait ! Sa photo trônait sur l’un des murs du ministère. L’homme avait fait assez d’interview pour qu’il le remette assez facilement. S’il avait pensé a une agression Sean serait tout de suite intervenu, mais le sortilège, en présence d’un membre du BC et puis l’aisance avec laquelle ils avaient l’air de communiquer, tout cela indiquait clairement que des choses pas claires se tramaient.
Sean commençait à sentir monter en lui les relents pestilentiels d’une vieille rancœur, d’un échec, d’une trahison. Déglutissant difficilement, il laissa la boule couler au fond de ses tripes, nourrissant sa colère. Il n’eut pas à attendre trop longtemps par ailleurs, de toute évidence la conversation était sur sa fin et dans un sursaut de confiance, Eirian défit le sortilège avant qu’ils puissent se séparer.

"Ne t'en fais pas, tout va bien, je gère."

Ho non tout n’allait pas bien ! Loin de là ! Et ils allaient avoir des comptes à rendre ! Enfin surtout le jeune Serdaigle. Sur ces derniers mots les deux hommes se séparèrent. Sean n’avait rien pour interpeler le Kane, pas de preuve, pas de flagrant délit, il n’avait donc aucune raison de le poursuivre. En revanche Eirian…. Suivant son ex-petit protégé, Sean prit des chemins latéraux pour le devancer jusqu’à la sortie. A peine le jeune homme eut-il mit un pied dehors du parc que la main de Sean s’abattit pour lui empoigner l’encolure et le plaquer au mur le plus proche.

« N’essaie même pas Eirian ! »

Le regard de Sean était furieux. Si des flammes avaient pu sortir de ses yeux en cet instant, personne n’en aurait été surprit tant l’aura qu’il devait dégager ne laissait nul doute sur rage qu’il tentait de contenir. Le poing sur la gorge du jeune adulte, Sean dévisageait son stagiaire comme s’il ne le reconnaissait plus. Tout cela lui faisait penser à Charlie. Encore un ? Encore un traitre ? Encore quelqu’un qui était arrivé si près de lui avec qui il avait partagé ses repas et qui voulait secrètement son extermination ? Il l’avait recommandé ! A l’Ordre du Phénix d’abord puis il avait accepté son stage au ministère ! Tout ce temps…. Tout ce temps à épier les multiples faits et gestes, les techniques, les dossiers. Il avait mis Rose en danger, il avait mis le ministère en danger. Encore !
La colère était autant dirigée contre Eirian que contre lui-même de s’être encore une fois fait avoir. De ne s’être pas assez méfié. C’était un gosse !!

« Ta baguette !  Maintenant !»

Tout cela n’allant pas assez vite, il se mit à fouiller le jeune homme et finit par la trouver et la placer dans sa poche arrière faute de mieux. Non il ne prendrait aucun risque ! Il connaissait assez bien les capacités d’Eirian pour savoir qu’il ne valait mieux pas se fier à sa frêle apparence. Il serrait les dents, déformait le tissu du col entre ses doigts qui ne se décrispaient pas, le plaquant toujours de force au mur. Il avait besoin de réponses, d’explications parce que sinon…. Sinon… sinon il serait capable de lui faire traverser le mur.

« Qu’est ce Kane et toi allez gérer ? »


(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Ven 26 Fév - 21:04
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet »
Le soleil a décidé de prendre ses quartiers sur Londres et tu ne t’en plains pas. Ça fait du bien, un peu de chaleur. Et lorsque, avec Robin, vous avez décidé de vous voir, tu as proposé que vous vous retrouviez dans un parc. Beaucoup mieux que les cafés trop bondés et trop bruyants. Rien que l’idée du bruit et de l’agitation qui y règne, sans parler de la température, te donne mal à la tête ; un jour comme celui-là, les terrasses doivent déborder. Au moins, là, vous êtes tranquilles, et il n’y a personne à proximité. Tu ne baisses jamais ta garde, mais c’est la certitude qu’il n’y aura pas de frôlements, de contacts involontaires, de passages dans ton dos, tous les déplacements habituels dans un café ou un bar qui te mettent les nerfs en pelote parce que tu interprètes chacun d’eux comme une potentielle menace et que tu te tiens prêt à y réagir en conséquence. Là, les gens passent à distance, ne s’attardent pas sur vous, et tu as doublé tes précautions en isolant la conversation, comme tu le fais presque à chaque fois. Les passants entendent le bruit confus de la discussion, mais ne peuvent en saisir le moindre mot. Parfait pour ne pas attirer l’attention.
Non que vous ayez de sujet grave à aborder avec ton cousin. Tu as hâte qu’il puisse te donner de nouvelles informations sur ta mère, mais lorsque vous vous retrouvez, c’est aussi pour discuter de tout et de rien, et laisser avec soin la situation actuelle de côté – il n’y a rien de bien nouveau, vous avez tous les deux conscience des camps auxquels vous appartenez et tu sais que ton cousin ne partage pas les idées de sa famille. Malgré les années écoulées, vous ne vous êtes pas si éloignés et tu espères que vous arriverez à reconstruire la relation quasi fraternelle d’autrefois, quand tu passais ton temps dans les jambes de Robin, pourtant bien plus âgé. Contrairement à ton frère, il était plus disponible pour toi.

Ton regard court sur les parterres du parc tout en discutant. C’est déjà la troisième fois que tu viens ici depuis le début du mois, la deuxième pour rencontrer un membre du Blood Circle, la précédente étant avec Garnet, à peine deux jours plus tôt. C’est déjà presque trop malgré la taille du parc ; tu vas éviter les environs pour les prochaines semaines. Pas d’habitudes, pas de routines, ne pas te faire remarquer trop souvent au même endroit, surtout avec des personnes que tu n’es pas censé fréquenter.
La conversation se déroule sans temps mort et tu te détends un peu. Avec lui, tu n’as pas besoin de surveiller tes paroles. Il sait déjà tout. Ou presque. Plusieurs fois, l’idée d’aborder tes ennuis avec ton cousin t’est venue. Lui parler du fait que malgré ton travail, tu n’as pas d’endroit où dormir. Lui avouer l’épuisement, tes angoisses, tes cauchemars, tes nuits sans sommeil, tes problèmes avec la nourriture, parce que tu manges seulement quand tu y penses, pour éviter le malaise, tout ce torrent d’obscurité que tu ne comprends pas, dont tu ne retrouves pas l’origine ces derniers mois – parce que même si Towsen t’a forcé pour que tu lui avoues la vérité, tu n’es pas sûr que ça aurait eu autant de conséquences, surtout à retardement, mais tu ne vois pas quoi d’autre pourrait provoquer… ça. Les marques sur tes bras, trop nombreuses, mais c’est la seule chose qui te soulage, même si ce n’est que quelques minutes. Lui avouer ce qui s’est passé il y a trois ans maintenant, ce que tu n’as jamais dit à personne, ce que tu arrives à peine à formuler dans ta tête. Carl ou lui, ils t’écouteraient, ils pourraient peut-être comprendre. Tu n’y arrives pas. Tu n’arrives pas à trouver les mots pour verbaliser tout ça. Ni à trouver l’occasion, parce que tu ne veux pas… pourrir l’ambiance, vous avez déjà si peu de moments ensemble, leur imposer un fardeau qu’ils n’ont pas à porter. Parce que tu ne veux pas qu’ils voient à quel point le Nathan d’avant n’existe plus. Que leur regard sur toi change. Peur, honte, tout se mêle, et le silence reste la solution la plus simple. Puis, vous avez besoin de vous changer les idées, la situation est déjà bien assez noire, sans que tu les ennuies avec tes propres problèmes. Refusant de gâcher le moment avec Robin, tu enfouis tes pensées au fond de toi, reviens à la discussion, ne gardant qu’un œil sur les passants. Personne ne fait mine de s’approcher ; un léger frisson te traverse cependant, la vague sensation d’être… épié ? Mais il n’y a personne. Encore tes sens qui te jouent des tours.

L’heure de vous séparer arrive de toute façon, bien trop vite, mais il ne serait guère prudent que vos rencontres durent plus longtemps. Robin a dû noter ton changement d’humeur. Au moment où tu lèves le sortilège de protection, il te demande si tout va bien. Tu lui réponds avec un sourire, déterminé : « Ne t’en fais pas, tout va bien, je gère. » Tu n’es pas sûr que ça le rassure complètement, mais il n’insiste pas. Tandis qu’il s’éloigne, tu le suis quelques instants du regard. La sensation ne t’a pas quitté, mais tu n’aperçois rien de suspect, personne n’a l’air de lui emboîter le pas. Tu prends à ton tour la direction d’une sortie. Tu n’as pas vraiment décidé de la suite de la journée.

Alors que tu quittes le parc, la sensation d’un danger imminent revient. Tu as à peine le temps de pivoter qu’on t’empoigne par le col. Tu te débats brutalement. Dans un sursaut qui te fige une seconde, tu reconnais Sean. Ton tuteur de stage, avec qui tu t’es bien entendu pendant ces merveilleuses semaines au Ministère. Il en profite pour te plaquer contre le mur. Ton sac à dos te rentre dans le dos, tu sens la surface dure de ta malle. Le cœur battant, tu luttes contre lui. Il est trop proche, tu ne peux pas te défendre, échapper à sa poigne, mais tu essaies quand même.

— Qu’est-ce que… Lâchez-moi !

Son poing sur la gorge, tu suffoques. La panique te submerge. Tu essaies d’inspirer, mais l’air ne parvient pas jusqu’à tes poumons. Tu te débats comme un fou. Un instant, tu croises son regard, la rage qui y brûle et te poignarde. Il te regarde comme s’il te voyait pour la première fois. Ou la dernière. Avec cet éclat qui ressemble un peu à celui que tu as vu chez ton père, il y a si longtemps – trahison, rage et haine mêlées chez lui. Cet éclat qui disait que tu n’étais plus son fils, juste un monstre à éradiquer ; cet éclat qui t’a fait bien plus mal que la fuite elle-même, que tu n’as jamais oublié et qui t’a hanté longtemps. Est-ce que… Est-ce qu’il t’a vu avec Robin ? Est-ce qu’il y a autre chose qui justifierait ça ? Tu ne sais pas, tu n’arrives pas à réfléchir, focalisé sur le fait qu’il est trop proche, presque collé à toi, qu’il te tient, sur sa peau contre la tienne, sur sa pression sur ta gorge. Tu dois… fuir, tu ne sais pas comment, mais tu dois t’échapper avant que…
Sa voix claque tandis qu’il te demande ta baguette. Les mots te parviennent à retardement. Le temps que tu comprennes, il commence à te fouiller. Tu te crispes, le corps tendu à craquer, tandis que sa main explore tes vêtements. Non.

— Ne me touchez pas, lâchez-moi, ne me touchez pas !

Ta voix vrille tandis que tu tentes de défaire sa prise, de le repousser. Tu ne sais plus vraiment où tu te trouves. Ni contre qui tu te bats. Les images du passé se superposent au présent. D’autres mains sur ton corps, un corps contre le tien, qui t’écrase, une pression sur ta gorge. Tu prends des inspirations heurtées, saccadées, trop rapides, avec la sensation que l’air ne descend pas jusqu’à tes poumons. Il finit par trouver ta baguette, tu amorces un mouvement pour la récupérer, mais tu n’es pas assez rapide, et il ne te lâche pas, te maintient de force contre le mur.

*Sa question t’achève. Il sait. Il sait, il t’a vu avec Robin, il va te faire parler, tu revois Towsen, les liens, sa fiole de Veritaserum qu’il te fait avaler de force, ton esprit, tes pensées, tes souvenirs, tout, à sa merci. Non, non, non. Une seconde, l’instinct pur de la fuite s’empare de toi, noie le reste. Tu as toujours ton couteau. Tu peux profiter de l’effet de surprise pour qu’il s’écarte. Fuir. Espérer le semer dans les rues pleines de monde, qu’il n’osera pas utiliser la magie devant les Moldus. Te perdre dans la ville. Tu dois fuir, c’est ta seule chance.
Sans plus réfléchir, d’une secousse, tu fais tomber ta lame dans ta paume, la brandit entre vous, tout en utilisant ta main libre pour repousser sa prise. Ta réaction le prend au dépourvu et tu en profites pour t’élancer.
Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


*
Spoiler:


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 8 Mar - 1:09

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

La colère l’aveuglait passablement. Était-ce parce que c’était Eirian ? Un gamin en qui il avait eu toute confiance, qu’il imaginait un peu pouvoir guider, devenir un mentor pour lui alors qu’il n’avait jusque-là jamais aspirer à de tels ambitions. Sûrement, et également parce que la sensation de se faire trahir une seconde fois lui était insupportable. Aussi, il ne fit pas attention au fait que le jeune homme se débattait bec et ongles sous sa poigne, paniqué à un point à peine croyable. L’Auror ne remarqua même pas qu’il appuyait trop fort, que ses gestes étaient trop prononcés, qu’il bloquait l’afflux d’air dans la trachée du Serdaigle. Enfin s’il pouvait se débattre et parler c’est que ça allait encore !
En tout cas le jeune homme n’était pas tranquille pour un sou. Un innocent ne se serait pas autant débattu en comprenant qu’il s’était fait attraper par son maître de stage ! Il aurait été surpris certes, mais aurait posé des questions, aurait essayé de comprendre, ou aurait pris ça pour une blague, alors que là, il ne faisait que gesticuler pour échapper à sa prise.  Sean avait visé juste et Eirian en était conscient. Il essaya tant bien que mal de l’intercepter lorsque l’irlandais trouva sa baguette, mais il n’était pas assez vif, bien trop affolé dans ses pensées, ses gestes étaient imprécis.  

A sa question, il le vit soudain pâlir, encore un signe qui ne trompait pas. Sean était excédé, c’était une putain de mauvaise farce ! Et apparemment elle n’allait pas s’arrêter là car il vit clairement cet éclair métallique briller et l’obliger à s’écarter. Un couteau ? Vraiment ? UN PUTAIN DE COUTEAU !
Sean avait lâché Eirian de surprise, en une fraction de seconde, il vit dans ses yeux une détermination qui était bien loin du gamin qu’il connaissait, ce n’était plus les yeux d’Eirian, mais d’un animal acculé en mode survit. L’instant d’après Eirian le repoussait et s’élançait. Sean eu une seconde d’hésitation, le regardant passer. Qu’est-ce que c’était que ça encore ?! C’était lui qui était en droit d’être énervé, qui avait besoin de réponse, pourquoi le gosse en arrivait à de telles extrémités ?! Il ne l’avait pas frappé, menotté, séquestré ! Pourtant son regard trahissait un effroi incommensurable… N'importe quoi ! Une seconde, Eirian était maintenant à quelques pas de lui. Sean sortit sa baguette et se mit sur ses talons.
Le maléfice de jambencoton silencieux toucha le garçon de plein fouet, le faisant chuter en avant avec l’élan de sa course. Dans le mouvement, Sean agrippa le sac à dos d’Eirian, évitant ainsi au dernier moment qu’il s’écrase la face au sol. Il avait besoin qu’il parle. Pas question qu’il s’assomme ainsi, mais Sean continua ensuite de le plaquer au sol. Au moins il ne pourrait plus s’enfuir en utilisant ses jambes avant un moment.

« Il va falloir qu’on ait une discussion toi et moi… »

Récupérant de manière impérieuse le couteau, il releva les yeux sur le monde autour d’eux. Ils attiraient les regards, beaucoup trop.  Des moldus commençaient à les regarder d’un air mauvais, à murmurer en passant. Il faut dire qu’il avait lancé un sort et plaqué au sol un mec bien plus jeune que lui…Chier. Au moins l’avantage c’est qu’avec le secret sorcier éventé, il n’avait plus à se soucier de faire oublietter tout le monde. Une femme cria d’un balcon. C’était le moment de partir, des gens s’arrêtaient à quelques mètres d’eux. Déplaçant sa main du sac à la nuque d’Eirian, il les fit transplaner dans un crac sonore, tourbillonnant sur le trottoir avant de disparaître.

L’instant d’après ils atterrissaient sur les lattes grinçantes d’un parquet usé par les années. L’endroit sentait le renfermé. Sean lâcha Eirian pour se redresser, son visage trahissait sans peine la déception, la colère et aussi un certain dégoût. Le couteau toujours en main, il le rangea dans sa poche à côté de la baguette du jeune homme.

« A quoi tu pensais hein ? Tu tiens vraiment à ce que je t’emmène au Ministère ?! »

Attrapant son sac, il le retira de son dos, pour le balancer un peu plus loin sur le canapé qui occupait la pièce. Sans ses affaires et les jambes il allait peut-être arrêter de penser à fuir maintenant ! Sean faisait les cents pas devant lui. Tel un lion en cage, il essayait de canaliser les diverses émotions qui le traversaient. Il alla regarder vers la fenêtre. Ils étaient à la frontière de la City. L’appartement était une planque pour les aurors en mission. A l’intérieur se trouvait le minimum vital en toute occasion. Sans être luxueux, c’était entretenu. De dehors en revanche, l’immeuble était dégradé et à leur étage une pancarte « for sale » était indiqué sur un châssis pourri par la rouille, les fenêtres fissurées pouvaient laisser penser à un squat. La magie était encore une fois bien pratique pour masquer les apparences.
Son regard retomba sur le jeune homme. Qu’est-ce qu’il allait foutre de lui ? Il aurait déjà dû l’envoyer dans une cellule du Ministère pour l’interroger, pourtant malgré toute son amertume, il ne pouvait se résoudre à le faire sans avoir une explication. Il avait besoin de comprendre. Comment ? Pourquoi un sorcier prometteur voulait trahir les siens ? Il n’était clairement pas en mission d’infiltration puisqu’il avait usé du sortilège devant lui. Alors quoi ?!

« Pourquoi ?! » avait-il crié, lui crachant presque le mot au visage.


(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 10 Mar - 21:59
The whole truth and nothing but the truth
« désoléeee, j'ai l'impression de faire passer Sean pour un monstre sans coeur, c'est juste Eirian qui vrille et surréagit If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 1885401136 »
Lâchez-moi. Tu n’arrives plus à le dire et, de toute façon, tu sais que ça ne servira à rien, ce n’est pas comme s’il allait t’obéir. Cours. Même des années après, l’ordre résonne toujours avec les intonations de ta mère. Commandement absolu, impérieux. Cours. Une nécessité vitale. La panique te tord le ventre. Ton souffle court résonne à tes oreilles, trop rapide, trop haché. Sans plus réfléchir, prêt à tout pour échapper à la prise de celui qui te plaque contre le mur, trop proche pour que tu puisses donner un coup de genou, tu dégaines la seule arme qu’il te reste, ton couteau. Il s’écarte devant l’éclat métallique et tu en profites pour échapper à sa poigne. Une foulée, puis deux et trois, tandis que tu gagnes en vitesse. Cours. Tu connais un peu le coin, tu sais par où passer, il y a encore du monde, tu peux te faufiler, te fondre dans la foule. Disparaître. Trouver un recoin où te dissimuler, éventuellement. Une main crispée sur une bretelle pour maintenir ton sac, l’autre toujours fermée sur ta lame, tu accélères, bouscules un passant qui ne s’écarte pas assez vite. Une fois lancé, difficile de te rattraper. Tu guettes les mouvements dans ton dos, commences à zigzaguer. Pas suffisamment.

Le maléfice te heurte de plein fouet, tu trébuches. Dans un réflexe, tu jettes les mains en avant, conscient malgré tout que sans tes jambes la réception sera rude. Une brusque secousse amortit la chute. Il t’a rattrapé avant que tu touches terre, mais il continue de te plaquer au sol. À plat ventre, sans tes jambes, tu essaies quand même de te débattre, mais tu n’arrives à rien.
Une discussion ? Un frisson glacé court dans ton dos.

— Non…

Il te fait lâcher ton couteau de force. Tu luttes pour te redresser, mais il est plus lourd et plus fort que toi. Des protestations s’élèvent autour de vous. Peut-être que les gens vont intervenir ? Tu commences à l’espérer lorsque sa main se referme sur ta nuque te tirant un sursaut. Le tourbillon du transplanage s’empare de vous. Non, pas ça !

Grincement de lattes, le parquet est dur sous toi, et une odeur de renfermé te monte au nez. Tu enregistres les moindres sensations qui te parviennent, tâches de prendre la mesure des lieux. Il te lâche, et tu en profites pour t’écarter un peu, tester tes appuis. Tes jambes ne te portent toujours pas, tu ne peux que t’asseoir. Tu lèves les yeux, vois la déception, la colère et le dégoût sur son visage, qui te tordent le cœur. Exactement ce que tu n’aurais jamais voulu voir chez lui à ton sujet. Exactement ce à quoi tu t’attendais vu les circonstances. Il range ta lame à côté de ta baguette, tu balaies rapidement la pièce des yeux, un appartement un peu ancien mais bien entretenu, avec ce côté impersonnel des lieux qui ne sont pas vraiment habités. Un coup d’œil sur la porte, verrouillée évidemment, puis les fenêtres – avec une vue qui indique que vous n’êtes pas au rez-de-chaussée. Des portes vers d’autres pièces, fermées elles aussi. À part vous, les lieux ont l’air déserts. Personne ne sait que vous êtes là. Personne ne saura ce qui peut t’arriver. Rien qui t’offre une occasion de t’échapper, surtout tant que tes jambes resteront trop faibles, tu n’arrêtes pas de remuer pour tester tout en sachant que tu sentiras le retour à la normale. Et puis, même si tu y arrivais… Te retrouver sans baguette et les poches pratiquement vides dans les rues de Londres, avec, en plus du Blood Circle, l’Alliance et le Ministère aux trousses ? Tu n’es pas assez stupide pour imaginer leur échapper très longtemps. Et si c’est les Mangemorts qui te trouvent en premier…

T’emmener au Ministère ? Il aurait pu le faire directement, c’est là-bas que ça va se terminer de toute façon, une fois qu’il t’aura fait avouer. Tu ne sais pas bien comment prendre ses mots, il semble dire que le Ministère serait pire qu’ici, mais tu n’as aucune idée de ce qu’il te réserve. Pourquoi t’amener là si ce n’est pas pour te torturer ? À quoi ça rime ? Une pointe de raison se fraie un chemin au milieu du tourbillon fou. C’est Sean. C’est un Auror. C’est un membre de l’Ordre du Phénix. C’est un… peut-être pas un ami, mais quelqu’un que tu aurais volontiers pris pour mentor chez les Aurors, quelqu’un que tu respectes profondément et à qui tu fais confiance sur un certain nombre de plans. Mais ton père était ton père et ça ne l’a pas empêché de te traquer, de vouloir ta mort. Et il y a ce dégoût, cette déception qui te font mal. Quand tu pensais à l’avenir, si tant est que ce mot ait encore un sens pour toi, c’est avec lui et Rose que tu aurais voulu progresser, devenir un Auror. Ce n’était que des rêveries, de toute façon.

Tu ne réponds pas, ça n’en vaut pas la peine. Il se penche sur toi, tu esquisses un mouvement de recul. Il attrape seulement ton sac, tu tentes de le retenir, mais il te l’enlève. Avec une grimace intérieure, tu suis sa trajectoire à travers la pièce, le choc sourd de l’atterrissage sur le canapé. Tu t’en détournes très vite, en espérant que Sean ne comprenne pas l’importance qu’il a pour toi, que toutes tes possessions tiennent dedans. Mais quelle importance maintenant ?
C’est fini.
Peu à peu, tu en prends conscience, sans arriver à le réaliser. Il va te faire parler, tout le monde saura. Elise, Kayla, Raphaël… ils vont comprendre à quel point tu leur as menti. Au moins, tu ne verras pas leur déception. Tu sais à peu près quel sort on réserve aux traîtres en temps de guerre, la silhouette d’Azkaban danse dans ta tête.
C’est fini.
Et tu ne pourras pas aider ta mère, personne ne viendra à son secours maintenant, tu as échoué sur toute la ligne.
Seulement parce que tu as voulu passer un peu de temps avec ton cousin au lieu de garder tes distances.

Désarmé, incapable de te lever, tu ne peux rien faire. Au moins, il ne t’a pas attaché les mains, mais c’est un piètre réconfort. La magie lui donne de toute façon l’avantage. D’en haut, il te domine complètement. Tu ne supportes pas qu’on entrave tes mouvements. Tu hais cette vulnérabilité, cette impuissance qui te rend malade et qui te met complètement à sa merci, qui le laisse libre de te faire ce qu’il veut sans que tu puisses te défendre. Comme avec Towsen, comme avec l’autre. Avec un effort de volonté, tu essaies de te reprendre, de calmer ton souffle toujours erratique. Il ne te touche plus, c’est déjà ça. Pour combien de temps, tu l’ignores.

Sean fait les cent pas, tu ne le quittes pas des yeux, à l’affût du prochain mouvement. Qu’est-ce que tu pourrais lui dire ? Il ne croira pas à une infiltration programmée, d’autant qu’il pourrait facilement s’assurer que ni le Conseil ni l’Ordre n’ont rien décidé en ce sens, ni à une rencontre fortuite. Peut-être le fait que Robin se pose des questions sur les sorciers, que tu essaies de le faire réfléchir ? Mais comment expliquer votre rencontre ? Ce serait trahir aussi les idées de ton cousin, le mettre en danger. Tu es raide comme une corde d’arc, la tension te tire les épaules. Tu n’arrives pas à réfléchir correctement, à trouver un angle qui te sortira de là.
Son regard plonge vers toi, tu ne comptes pas rompre le silence. C’est toujours autant de temps de gagné. Comme si ça allait changer quoi que ce soit. Sean te crache un pourquoi au visage. Tu souffles :

— Je vous jure que je n’ai pas trahi et que je n’ai pas l’intention de le faire, je suis loyal à l’Ordre et aux sorciers. On… discutait seulement. Il s’interroge sur certaines actions du Blood Circle, sur le conflit, les sorciers, tout ça, il m’a reconnu après une mission où on s’est croisés, il voulait juste parler, mais je ne lui ai rien dit d’important. À la fin, il m’a juste demandé si je ne prenais pas trop de risques… je pensais gérer mieux que ça. C’est tout.

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Sam 5 Juin - 20:00

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

La boule au fond de ses entrailles ne désemplissait pas. L’incompréhension, la colère, le sentiment de se faire trahir la nourrissant. Sean sentait l’écœurement monter. Il était agité. Il avait envie de taper dans un mur, de casser la moindre chose à sa portée. Il avait toujours été un grand impulsif et sa formation d’Auror et la vie lui avait appris à se canaliser, mais dans des situations comme celles-là, le naturel revenait au galop. Alors au lieu de cogner, de hurler, il faisait les cents pas. Il fallait se remettre à raisonner. L’instinct c’était bien, il en avait un solide d’ailleurs, mais il ne pouvait pas laisser indéfiniment celui-ci le guider. A présent qu’ils étaient dans un endroit sûr, seul  à seul, il fallait qu’il découvre la vérité.  Le ministère ne lui ferait pas de cadeau s’il l’emmenait là-bas, et il perdrait sûrement l’occasion de comprendre. Il était trop impliqué émotionnellement et inconsciemment il voulait croire que le jeune homme pouvait lui apporter une réponse qui n’était pas celle qu’il pressentait. Qu’il n’était pas de mèche avec le Blood Circle… Pourtant ses yeux ne l’avaient pas trahi. Il savait ce qu’il avait vu. Et il y avait peu de chance qu’une autre explication puisse être vraie.  

Alors la question s’arracha de ses lèvres avec toute la violence et la peine que lui coûtait cette situation. Le jeune sorcier se mit alors enfin à lui parler, lui répondre plus exactement. Jusque là il n’avait fait qu’essayer de fuir, de s’échapper. Aucun échange. Là, des mots sortaient enfin de sa bouche pour dialoguer. Pourtant, ils étaient retenus dans un souffle de peur. Ce qui hérissa un peu plus le poil de Sean qui se mit à froncer du nez.  Il n’admettait pas le fait que le Serdaigle puisse être terrifié. Il n’avait pas le droit de faire la victime alors qu’il fricotait avec le Blood Circle !

Sean l’écoutant néanmoins parler.  « On discutait seulement. » Oui ça il l’avait bien vu qu’ils discutaient. Pourquoi ? Comment en étaient-ils arrivés à discuter ? Eirian essaya de lui donner cette raison, mais Sean secoua la tête. Il n’y croyait pas. Il n’avalait pas cette explication.

« Tu mens. »

Il n’avait pas besoin de veritaserum pour deviner le mensonge. Sean aurait préféré le croire, mais il y avait trop d’incohérence. Alors c’était une rencontre fortuite ? Kane l’aurait reconnu et approché dans un parc ? Et Eirian aurait lancé un sortilège pour ne pas qu’on les entendent ? Non, ça n’avait pas de sens. Pas plus que le fait qu’ils étaient étrangement détendus et familiers. Sean n’avait entendu que la dernière phrase prononcée certes, mais il avait pu les observer un moment, ils étaient cordiaux, pas du tout sur la défensive comme lorsqu’on fait face à son ennemi.  Il y avait autre chose.
Sean n’avait pas envie de livrer son stagiaire en pâture au ministère, mais il le ferait sans hésiter s’il persistait à lui mentir et à continuer dans cette voie. Il ferait ce qu’il faudrait pour protéger ses proches. Seulement, il avait presque considéré ce gamin comme un proche ces derniers mois. Alors il voulait lui laisser une chance… d’avouer, d’alléger son fardeau. Il serait le premier juge.

« C’est parce que tu n’as rien à te reprocher que tu as tenté de me fuir ? De me menacer avec ton couteau ? Tu n’as même pas essayé de comprendre, de nier. Tu t’es débattu comme un forcené et tu t’es mis à courir ! Et là tu me sors une jolie histoire sur une rencontre fortuite dans un parc ?! Il va falloir trouver mieux que ça Eirian. Je veux la vérité ! Dans son ensemble ! Ou je te jure que je t’amènerais à Azkaban moi-même dans l’heure ! »

Sean regarda le sac qui gisait sur le canapé. Il avait été lourd à lancer. Y avait-il des preuves à l’intérieur ? Quelque chose qui lui permettrait de comprendre ?  Des armes ? Un échange entre Kane et lui ? Sean jetta un coup d’œil à Eirian, puis se dirigea vers le sofa. S’il ne voulait pas lui donner de réponses convenables, il les chercherait par lui-même.


(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 14 Juin - 21:12
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
La peur te noue les entrailles, tu n’arrives pas à retrouver ton calme. Tu gardes un œil sur les issues, comme si un chemin allait soudain se libérer, mais sans tes affaires ni ta baguette, c’est peine perdue. Et au corps-à-corps, tu n’as aucune chance face à l’Auror. Alors, fuir quand même, quand l’occasion se présentera, s’il t’offre la moindre échappatoire ? Pour aller où ? Te fondre dans les rues de Londres, espérer gagner une autre grande ville pour t’y cacher ? Est-ce que ça a encore du sens ? Tu en as plus qu’assez de cette course permanente, de ne faire que survivre au lieu de vivre. Sans l’espoir ancré dans ton cœur de retrouver ta mère, sans les rêves que tu entretiens tout en restant lucide, que tu t’en sortes n’aurait aucune valeur. Mais disparaître, en admettant que tu réussisses à tromper un Auror entraîné, ça veut dire renoncer au monde sorcier, à tout ce que tu essaies de construire – qui vient de toute façon de voler en éclats. Tu as encore du mal à en prendre conscience, à te dire que tout est vraiment terminé. Et, si tu fuies, tu n’auras plus aucun moyen de défense face à ton père et à ses hommes, tu t’en es déjà sorti de justesse il y a quelques jours, tu en portes encore les marques. Sans Maxime et vos pouvoirs, tu ne serais pas parvenu à leur échapper, ils étaient juste trop nombreux pour une personne seule. Mais si tu restes là… tu ne sais que trop bien comment ça va finir. Le Ministère. Azkaban. Tu es prêt à tout pour éviter l’horrible prison des sorciers. De toute façon… que ce soit ton père ou les sorciers, tu doutes d’en sortir en vie. En temps de guerre, on ne pardonne pas aux traîtres.

Tout en réfléchissant aux possibilités de suite, tu gardes ton attention fixée sur Sean. Sur sa colère. Malgré toi, tu guettes le moment où il va craquer, abandonner la façade qu’il s’efforce de maintenir pour se retourner contre toi. S’il a besoin de se défouler, tu fais une cible toute désignée et ça le soulagera sans doute bien davantage que de s’en prendre aux murs ou aux meubles. Comment lui en vouloir ? Tu l’as trahi, lui comme tous les autres, tu n’as fait que lui mentir. Comment pourrait-il agir autrement ? Ton père n’a pas fait différemment lorsqu’il a compris ta véritable nature, lorsqu’il a saisi que tu lui avais caché la vérité. Tu n’as jamais oublié la dispute de tes parents, les exclamations de ton père, sa rage froide, tandis que tu restais pétrifié, sous le choc, incapable de comprendre ce qui se déroulait vraiment sous tes yeux. Les mots qui se sont gravés dans ta tête, « monstre », « abomination », tous ceux que tu avais déjà entendus pour désigner les sorciers, qui s’adressaient à toi cette fois. Son regard et son expression. Il avait toujours été dur avec Victor et toi, décidé à faire de vous des tueurs de sorciers, mais tu ne lui avais jamais vu une telle haine ni une telle rage. Comme si, d’un coup, il n’existait plus rien entre vous, que tu n’étais plus son fils – et c’est sans doute le cas d’une certaine façon.
Cette brisure-là, tu la croyais plus ou moins pansée et acceptée, tu te rends compte qu’il n’en est rien. Que c’est elle qui alimente en bonne partie ta peur panique d’avouer la vérité sur ton identité. Parce que si tu as passé douze ans à fuir les balles de ton propre père, à quoi est-ce que tu peux t’attendre de la part de personnes qui te sont moins proches ? Peut-être pas à pire, mais certainement pas à mieux. Tu ne veux pas que tes amis te regardent de la même façon que ton père ce jour-là, comme si tu étais soudain mort à leurs yeux. Si tu avoues que oui, tu es né au sein du Blood Circle, que Robin est ton cousin et que donc le premier ministre Kane qui dirige le Cercle et fait passer toutes les lois anti-sorciers est ton oncle… ça ne fera qu’empirer les choses. Tu ignores à quel point le nom de ton père est connu parmi l’Ordre, et tu n’as pas envie de le découvrir.

La question de Sean sort, brutale, et tu t’efforces de bâtir une explication qui tiendra la route, sans parvenir à masquer ta nervosité et ta peur. La seule chose plausible qui te vient, c’est de jouer sur les convictions de Robin, en espérant que ça ne lui portera pas préjudice. Sean ne te croit pas. Son « tu mens » tombe comme une sentence. Tu te redresses comme tu peux.

— Non ! Je vous dis la vérité. Il veut comprendre davantage les sorciers, je me suis dit que ça pourrait rendre service à l’Ordre…

Sean reprend presque aussitôt. Revient sur ta réaction stupide, amenée par ta phobie du contact. Le stage a déjà établi que tu peinais de plus en plus au corps-à-corps. Impossible de garder le contrôle dès qu’on s’approche trop de toi, malgré tes efforts, comme si tu passais entièrement en mode survie – et c’est le cas, tu n’as plus que l’idée de la fuite en tête, en dépit de toute rationalité. La menace d’Azkaban se rapproche – mais parler t’y amènera encore plus vite. Quoi qu’il en soit, maintenant qu’il t’a vu avec Robin, il croira encore moins que tu fuis le Blood Circle. Qu’est-ce que tu peux concéder ?

— Bien sûr que j’ai essayé de fuir : vous m’avez agressé par surprise, plaqué au mur en m’étranglant. Je ne… pouvais pas me laisser faire ! Ce… ce n’était pas vraiment fortuit comme rencontre, c’est la deuxième fois qu’on se croise. La première fois ne lui a pas suffi, il voulait qu’on se revoie pour en parler plus longuement, ce qu’on a fait aujourd’hui. C’est la vérité…

L’attention de Sean est attirée par ton sac. Tu déglutis. S’il l’ouvre… l’enchantement ne résistera pas à un examen approfondi. Le sortilège d’Extension n’est pas détectable, mais s’il commence à fouiller, il découvrira tes affaires. Tout ce que tu possèdes. Une vrille te tord le ventre. Tu ne peux pas perdre ça en plus – comme s’ils laissaient les gens emporter des affaires personnelles à Azkaban. Mais tu ne veux pas qu’il l’apprenne en sus du reste – absurde, de toute façon, dès qu’ils voudront prévenir ta famille de ton arrestation, ils comprendront qu’il n’y a aucun Howl à l’adresse indiquée, que ça aussi, c’est faux. C’est fini, c’est fini, c’est fini, te rappelle une voix dans ta tête. Ils vont tout savoir. Mais… à la peur et l’angoisse se mêle la honte, tu ne veux pas qu’il comprenne pourquoi tu te balades avec toutes tes possessions sur toi, vêtements et affaires scolaires ensemble. Le plus simple serait que tu fasses semblant de l’ignorer, comme si tu te moquais qu’il fouille dedans, mais tu ne parviens pas à t’y résoudre.

— N’y touchez pas.

Ta voix vacille. Tes jambes ne te répondent toujours pas vraiment, tu t’aides de tes mains pour te déplacer et t’avancer vers lui.

— Il n’y a rien d’important dedans, vous ne trouverez aucune information sur Kane. On n’a vraiment fait que discuter, il ne m’a rien donné. C’était une erreur de ma part d’accepter de lui parler comme ça, j’aurais dû en informer tout de suite l’Ordre, mais je pensais bien faire, je me disais que s’il pouvait prendre du recul sur la situation, ce serait une bonne chose vu sa position au sein du Blood Circle… Vous m’avez vu sur le terrain, je ne suis pas un traître.



Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 8 Sep - 0:42

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

L’auror l’écoutait, mais rien de ce qu’il ne lui disait n’arrivait à l’apaiser ou faire sens. Agressé par surprise, oui il voulait bien le croire, Sean n’avait pas hésité à le plaquer contre le mur, de là à l’étrangler… il était déjà bien moins d’accord avec cette vision des choses. De plus, il avait sorti un couteau contre lui, un foutu couteau ! C’était plus que de la surprise, c’était de la panique, de la survie. Face à lui. Sean serra encore les dents et le jeune homme continua sur sa lancée. La deuxième fois qu’ils se voyaient ?! C’était pire au final. Deux fois plus de chance de prévenir un membre de l’ordre, un membre du ministère. De réfléchir à ne pas se pointer là-bas seul ! Sauf… sauf s’il savait qu’il ne craignait rien. S’il en était intimement convaincu, s’il lui faisait confiance. Et s’il faisait confiance à l’ennemi, c’était qu’il ne pouvait que bien le connaître.

La vérité. Ce mot revenait souvent dans la bouche de son stagiaire, pourtant il n’arrivait pas à y croire, à le croire. Il aurait aimé, sur parole, mais dans son esprit son discours ressemblait à un nuage trop sombre parsemé de quelques faibles éclats de lumières. Quelques pâles rayons de soleil parvenant à s’extirper d’une mélasse dont il n’arrivait même pas à définir les contours.  
Puisqu’il ne tirait rien de ses mots, il s’avança vers le sofa. Là quelques réponses seraient forcément apportées. Un sac amené pour discuter avec le Blood Circle… avait-il marchandé des informations ? Contre quoi ? De l’argent ? Des artefacts ? Des antidotes ?  Il n’avait pas non plus envie d’y croire, mais il était Auror, il devait tout envisager, même le pire… surtout le pire.

Aussitôt la voix d’Eirian s’éleva. Différente. Sean tourna la tête vers lui, l’observant se mettre presque à ramper dans sa direction. Cette vision lui tordit l’estomac. Ce gamin, son premier stagiaire, il l’avait estimé, il connaissait ses compétences, il savait sa ténacité, son potentiel. Le voir diminué ainsi par sa faute, même temporaire, était insupportable.  Pourtant il ne lui avait pas laissé le choix… Et lui-même n’avait pas d’autre choix que de tirer tout cela au clair.

Attrapant le sac, visage détourné, il ferma les yeux une seconde pour les rouvrir, déterminé. Il ne pouvait pas laisser ses sentiments interférer plus que ce qu’ils ne le faisaient déjà. Il lui avait évité le ministère, maintenant c’était à lui de faire le nécessaire.  Se retournant pour lui faire face, il le brandit en l’air, de sorte qu’il ne puisse l’attraper, presque à bout de bras.

« Oui c’était une erreur Eirian, une sacrée foutue erreur ! Tu as dit que c’était la deuxième fois que vous vous rencontriez, tu avais mille occasions d’en parler. Bon sang ne me fait pas croire que tu es quelqu’un d’aussi irréfléchis que ça ! Même si tu voulais bien faire, tu es assez raisonnable pour savoir que cela aurait pu être un piège…. Je ne peux pas croire que tu y serais allé les mains dans les poches, sans être certain de ne courir aucun danger. Alors pourquoi tu te croyais autant en sécurité ? Comment ? Avec le fils Kane ! »

Au bout de son bras, Sean commença à remarquer que la charge était plus lourde qu’il ne l’aurait cru en le voyant. Le sac n’avait pas l’air d’être plein, pourtant il pesait le poids d’un griffon mort.

« Il y a quoi dans ce sac ? Qu’est-ce que tu ne veux pas que je trouve ? »

Il ramena la besace à lui, il avait envie de savoir, de l’ouvrir. Ses doigts coulissèrent sur la fermeture éclaire,  mais son regard retomba sur Eirian. De toute évidence, il y tenait beaucoup, trop peut-être.  Il relâcha la tirette.

« Raconte moi tout et je te le rends. »

C’était un pari. Un peu fou surement. Dangereux sans aucun doute. Mais c’était peut-être le seul moyen de pression qu’il avait, le seul levier qu’il pouvait exercer. Il n’avait pas envie de détruire tout ce qu’il avait battit avec lui. Il espérait qu’il restait un minimum de confiance entre eux. Que s’il faisait un pas assez déterminant pour lui, Eirian serait disposé à plus se dévoiler. Et dans le pire des cas… il finirait par ouvrir le sac.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Ven 10 Sep - 21:04
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
Tu sens bien que Sean ne te croit pas vraiment. Comment le pourrait-il de toute façon ? Les faits parlent contre toi. Il n’y a pas grand-chose qui puisse expliquer que tu te trouvais face à Robin Kane, en train de discuter tranquillement. Mais il n’a pas entendu votre conversation, c’est déjà ça – tu t’efforces de te persuader que c’est quelque chose de positif, mais au fond ça ne change pas grand-chose à ta situation présente. Et le sortilège qui te bloque les jambes, ravivant ton sentiment de vulnérabilité, n’arrange rien. Tu essaies toujours de remuer, mais il tient bien en place. Sean te domine d’en haut, accentuant tes angoisses. Tu luttes contre toi-même pour trouver des idées, quelque chose qui puisse te permettre de te sortir de cette situation, mais rien de vraiment consistant ne te vient.
La panique te noue le ventre et te glace, tu t’obliges à respirer normalement, une inspiration après l’autre, ni trop longue ni trop courte, même si tu as l’impression de manquer d’air. Illusion. Tu n’arrives pas à te calmer, à te concentrer suffisamment sur la conversation, même si tu t’efforces d’insérer de la conviction dans les mensonges que tu alignes. Tu admets que tu as déjà vu Robin avant, mais ça n’améliore pas l’humeur de Sean.

Tu suis d’un œil inquiet son trajet vers le sofa. Vers ton sac. Tu essaies de le retenir, de le rejoindre. Tu te déplaces comme tu peux, assis, luttant toujours contre cette faiblesse que tu hais, contre cette vulnérabilité presque totale dans laquelle tu te retrouves une fois encore et qui te tord le ventre. Et c’est sans doute ridicule et pathétique, mais tu ne supportes pas de rester sans bouger, de le regarder faire. S’il l’ouvre… il comprendra d’autant plus vite, une fois qu’il sera face à tes affaires. Et tu as moins que tout envie qu’il les découvre. Même si ce n’est qu’un vœu pieu. Il n’y a aucune chance qu’il abandonne l’affaire, que tu t’en sortes, pas après avoir été vu avec Robin Kane. À l’angoisse se mêlent la honte et des sentiments plus puérils. Ce sac et ce qu’il contient, c’est tout ce que tu possèdes encore, ta vie entière enfermée dans quelques centimètres carrés de toile qui te suivent partout par la force des choses, parce que tu n’as aucun endroit où le ranger, aucun endroit où le vider non plus – il n’y a qu’à Poudlard que tu te sens assez en sécurité pour cela, que tu arrives à refréner le besoin de toujours garder le minimum vital dedans juste au cas où, pour être prêt à fuir à la première alerte en abandonnant le reste.
Le voir entre les mains de quelqu’un d’autre est insupportable, et tu replonges dans les images de ce soir-là, quand la petite bande t’a agressé pour essayer de te le voler et que tu as bataillé de toutes tes forces pour qu’on ne te l’arrache pas. Avant que l’autre débarque. Stop. Tu refoules les images. Pour l’instant, il n’y a que le présent qui compte. Sean. Et ton sac qu’il tient à bout de bras. Trop haut pour que tu l’attrapes et tu n’essaies même pas, ce serait encore plus ridicule.

Tu ne perds pas un mot de ce qu’il t’assène, même si tu ne le regardes pas vraiment – ce qui impliquerait que tu te dévisses le cou. Pas besoin non plus de te rappeler à quel point tu es à sa merci, toujours au sol. Tu pourrais te mettre debout avec un peu d’appui, mais tes jambes ne supporteraient pas ton poids. Tu grimaces intérieurement. Oui, tu avais sans doute l’air beaucoup trop détendu pour quelqu’un en train de discuter avec un ennemi. Tu serres les dents. Biaises un peu.

— Non, je ne suis pas aussi irréfléchi et je ne me croyais pas non plus en sécurité. Bien sûr que j’ai pensé à un piège, même si je vois mal le Blood Circle utiliser un de leurs héritiers pour un sorcier sans importance comme moi. Je n’y suis pas allé les mains dans les poches, j’étais armé. Baguette et couteau, au cas où, et j’aurais transplané au moindre danger. C’est moi qui ai choisi le lieu du rendez-vous. J’ai repéré les environs avant l’heure et j’ai vérifié qu’il n’y avait rien de suspect aux alentours. C’était le cas puisque personne du Blood Circle ne nous est tombé dessus. Et la première fois, j’ai eu de la chance qu’il soit seul, mais je suis resté sur mes gardes aussi, il était armé, j’avais ma baguette. Je n’avais aucune intention de me jeter dans la gueule du loup ! C’était… c’était une erreur et sans doute orgueilleux de ma part.

Tu t’efforces de garder une voix contrôlée en déroulant tes explications, qui évitent les vraies questions, pour ne pas donner l’impression que tu te moques de lui ou que tu réagis comme s’il te prenait pour un imbécile. L’angoisse ressort dans ton ton. Tu as seulement trop baissé ta garde et tu aurais dû réagir quand tu as cru qu’on vous observait – mais tu as pensé qu’un ennemi attaquerait forcément, et ça n’a pas été le cas jusqu’à la sortie du parc. Mais ça… du moment que vous avez été vus, il était bien trop tard pour corriger le tir. Et rien ne peut rattraper ni racheter cette erreur-là. Tu aurais dû modifier ton apparence, reprendre les bonnes vieilles habitudes de ton enfance, changement de couleur de cheveux, d’yeux… Un sortilège ou deux, c’était réglé. Ta confiance en Robin t’a biaisé ainsi que ton envie de profiter de ton cousin normalement. Tu savais qu’il n’y aurait pas de danger. Pas de son côté, du moins. Laisser la colère contre toi-même t’envahir ne t’aidera pas, tu la repousses.

Sean revient au sac. Il doit percevoir le contraste entre l’apparence extérieure un peu détendue, comme s’il n’était pas plein, et le poids – bien loin de son poids réel, mais assez significatif malgré tout. Un poids qui te rassure sur tes épaules et moins suspect que quelque chose de beaucoup trop léger.

— Rien d’important. Des bouquins moldus que j’ai achetés. Ça n’a rien à voir avec Kane.

Tu te crispes quand Sean pose les doigts sur la fermeture Eclair, retiens un mouvement vers lui. Non. Comme s’il avait entendu la pensée, l’Auror relâche sa pression. Tu prends une inspiration un peu plus profonde, conscient malgré tout de jouer une course contre la montre vaine. Personne ne te sortira de là ; l’ombre d’Azkaban plane toujours. Tout ce que tu peux faire, c’est retarder l’échéance. Essayer de trouver quelque chose qui le convaincra. Tu tressailles en entendant sa proposition. Ton sac contre tes aveux. Ton sac contre un aller direct à Azkaban.
Ton cœur cogne à toute allure contre tes côtes, tu essaies de te concentrer. Il vient peut-être de t’ouvrir une porte de sortie. Il a l’air un peu moins en colère que tout à l’heure, mais ça ne durera sans doute pas très longtemps. Cependant, rien que cela et l’urgence de la situation t’aident à recouvrer un peu de calme, celui que tu retrouves parfois dans les missions quand ton hypervigilance a enfin une cible concrète. Cette concentration intérieure et cette réactivité instinctive face au danger qui t’échappent bien trop souvent. Tu as passé ta vie à mentir, peut-être que ça marchera encore cette fois. La vérité reste exclue d’office, tu n’en es pas encore à creuser ta propre tombe – ou à ouvrir ta propre cellule. Abigail t'a bien conseillé de te confier à tes amis et tes proches, mais elle n'avait sans doute pas ce genre de circonstances en tête.
Deux solutions s’offrent à toi. Ou tu maintiens ce que tu as dit, continues de jouer les innocents – mais Sean tiquera sans doute encore sur ces discussions que tu as acceptées, alors que rien ne le justifiait. Ou tu fais semblant de concéder un morceau de vérité – un morceau qui ressemble à la vérité, un morceau qui contient quelques pourcents de vérité. Ça le satisfera peut-être assez, ça ressemblera à de véritables aveux. Même si… ta gorge se serre. C’est assez proche de la réalité pour raviver tes angoisses. Mais c’est peut-être ta seule chance. Tu prends une inspiration, déglutis nerveusement.

— D’accord. Je vais tout v… te dire.

Tu retrouves le tutoiement d’avant – plus dicté par la nécessité qu’il te croie que par une véritable confiance.

— En fait, je… j’ai déjà croisé Robin Kane quand j’étais plus jeune, on habitait le même quartier. On ne se fréquentait pas, il est plus âgé de toute façon, mais on se connaissait de vue. À l’époque, je ne savais rien de Poudlard, de la magie, du Blood Circle. On a déménagé après mes premières années, et ça a été un soulagement quand les Kane ont commencé à montrer leur vrai visage et que j’ai compris qui ils étaient vraiment. On ne s’est jamais revus, je ne pensais pas qu’il me reconnaîtrait après toutes ces années, mais ça a été le cas… On s’est retrouvés face à face un peu après une mission et… on était seuls et armés tous les deux, aucun de nous n’a pris le risque de lancer les hostilités. Et finalement il m’a demandé comment le gamin qui passait devant chez lui à vélo pouvait être un sorcier… C’est comme ça qu’on a un peu discuté. Et qu’on s’est revus aujourd’hui. Il changera pas d’avis sur les sorciers, il reste clairement un membre du Blood Circle, mais il est peut-être… moins extrême que d’autres.

Tu fixes le parquet.

— Je ne voulais pas en parler parce que vu la situation… c’est compliqué d’admettre que je l’ai déjà croisé. Je suis né-moldu, on peut vite m’accuser de préférer les moldus aux sorciers. Et j’admets qu’aller voir Kane dans ces circonstances était vraiment une très mauvaise idée. Mais je pensais que c’était une occasion d’en apprendre plus sur lui et le Blood Circle, d’agir un peu plus pour l’Ordre. Il ne m’a pas dit grand-chose, tu conclus, avec une mine dépitée.

Comme si c’était une erreur de jeune membre de l’Ordre décidé à bien faire et espérant ramener une information d’importance.

— J'aurais dû tout te dire aussitôt, mais tu m'as vraiment fait peur. Je suis désolé


Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 15 Sep - 16:22

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

Cette situation n’était pas difficile, elle était insupportable. Il ne savait plus comment considérer le jeune homme à moitié immobilisé près de lui. Il ne savait plus. Était-ce toujours son stagiaire, cet élément prometteur à la fois pour l’ordre et pour le ministère, peut-être même un futur Auror ! Ou était-ce une taupe, un traître… de mèche avec le Blood Circle. Il aurait aimé croire qu’il n’était qu’un pauvre idiot, mais il savait, il savait au fond de lui qu’il ne l’était pas. Il avait vu sa manière d’agir, de réfléchir, il était du genre prudent. Il ressemblait à Rose sur ce point. L’effet Serdaigle peut-être ?  Il était méticuleux, réfléchi, à tel point que son impulsivité, lorsqu’il l’avait empoigné, l’avait surpris. Et là encore, il avait été vif d’esprit. A moins que cela ne soit de l’instinct, un instinct bien rodé, préparé.

Un instinct que son visage d’Irlandais aurait dû réprimer… s’il l’avait considéré de son côté. Il ne voyait plus que deux possibilités pour que le jeune Londonien n’ait pas eu une seconde de soulagement en le voyant.
La première : il le voyait depuis toujours comme un ennemi, dans ce cas la traitrise était de mise.
La seconde : Il percevait le monde entier comme des ennemis potentiels. Dans ce cas… avec qui pouvait-il se sentir en sécurité ? Ni l’ordre, ni les Aurors, ni le Blood Circle ? En temps normal, Eirian aurait dû savoir qu’il ne lui ferait jamais aucun mal… alors pourquoi cet instinct primaire si développé et ce besoin de cacher la vérité par couche successive ?

Car c’était bien là ce qu’il ressentait encore. Il ne savait dire où était la frontière dans son mensonge. Ça paraissait crédible, et l’homme qu’il était avait tellement envie de le croire… mais l’Auror était rompu à l’exercice. Les interrogatoires étaient une partie du métier. Il décelait son ton durement maîtrisé, quelques signes évidents d’angoisses. Il ne pouvait pas en tirer de grandes conclusions cependant, la situation n’était en rien banale et en plus de tout il était limité dans ses mouvements. Mouvements qui finiraient par revenir d’ailleurs. Sean gardait cela en tête, le sortilège était efficace oui, mais pas infini. Il n’avait pas prit de mesures supplémentaires car il se savait de taille à le maîtriser. Néanmoins Eirian le lui avait bien fait comprendre, il n’était pas à sous-estimer.

Il avait pensé au sac car c’était là, en s’en approchant, qu’Eirain s’était le plus mit à bouger. Visiblement ce qu’il contenait lui tenait à cœur. C’est pourquoi sa réponse immédiate ne le satisfaisait pas. Pas du tout même. Rien d’important ? Des bouquins ? Alors pourquoi ne devait-il pas y toucher ?
Sean lui laissait une chance, une énième chance, il pouvait encore se rattraper, lui dire la vérité.
Quelques secondes passèrent, le temps que le jeune homme réfléchisse, et Sean, lui, ne le lâcha pas du regard. Prenant place sur l’un des fauteuils qui faisait face au canapé, le sac à ses pieds, gardé à bonne distance du  jeune sorcier.
Première surprise, le tutoiement revint, bien qu’un peu forcé. Seconde surprise, il était près à lui parler. Enfin. Sean restait sur ses gardes, mais il était soulagé malgré tout, qu’il prenne la perche qu’il lui tendait, qu’il accepte d’enfin livrer des explications valables. Coudes sur les genoux, mains croisées, il continuait de le jauger, près à l’écouter et un peu plus calmé.

Le détail de son histoire commença, Kane était une connaissance liée à son enfance, liée à son innocence. Puis, leurs retrouvailles, fortuites, au cours d’une mission, un drapeau blanc instinctif, des questions posées, une autre rencontre programmée. Une belle histoire à laquelle il avait envie de croire, parce que c’était Eirian qui la racontait, parce que le hasard faisant parfois bien les choses… mais non, il y avait des zones d’ombres dans son discours qui lui posait toujours question et cela n’allait pas s’arranger. Son petit discours du né-moldu de lui revenait pas, lui aussi était fils de moldu, avait une sœur moldu et Eirian le savait, il avait déjà croisé Leah aux réunions de l’ordre, et Sean était assez fier de ses origines, de pouvoir être capable de comprendre les deux mentalités radicalement différentes de la société humaine pour qu’il en ait forcément entendu parler dans son stage. L’étudiant savait pertinemment qu’il n’avait pas affaire à un de ses esprits-étroits de mangemort, ou certains sang-pur. Il n’arrivait pas à croire qu’il ait pu douter de sa bienveillance à son égard, s’il lui avait tout raconté à ce moment-là.

Au moins admettait-il avoir fait une erreur, mais ses raisons, une fois de plus énoncées, ne le satisfaisaient pas. Bien qu’il ait l’air totalement sincère, le principe même de ce qui l’avait poussé à agir ainsi ne tenait pas. Sean soupira. En plus il disait n’avoir presque rien appris…  rien que cela cumulé au « tout va bien, je gère. » qu’il avait entendu plus tôt, ne le mettait pas dans la meilleure des positions. C’était typiquement ce qu’aurait pu rétorquer quelqu’un qui avait des choses à cacher. Ils avaient parlé deux fois, il le connaissait depuis tout petit et la seule chose qu’il avait su lui dire sur Kane c’était qu’il était peut-être moins extrême que les autres ? L’auror était bien curieux d’entendre en quoi. A sa connaissance, le moldu n’était pas un enfant de cœur et se retrouvait régulièrement cité dans les rapports du ministère.

Il observait sa mine déconfite, son regain d’une étrange sérénité. Comme s’il s’attendait à tout moment pouvoir sauter sur ses pieds et partir en courant. Sean était tiraillé, il avait envie de croire, mais il ne se remettait pas de ses réactions, de ses mensonges, et ses raisons ne le satisfaisaient pas non plus. Même si l’ordre l’avait accusé de traîtrise avant cela, s’il n’avait rien à se reprocher, il aurait dû lui faire confiance et non pas tirer un couteau contre lui, ne pas paniquer de la sorte.
Sean soupira une fois encore, il avait du mal à prendre une décision basée sur ses simples dires. L’homme voulait lui faire confiance, l’Auror était bien plus modéré. Son regard passa d’Eirian à ses mains, puis de ses mains au sac à dos toujours à ses pieds.

« Bien… je n’ai qu’une seule façon de vérifier si tu joues franc-jeu avec moi maintenant et si je peux continuer à te faire confiance. »

Attrapant le sac, il l’ouvrit sans ménagement et plongea sa main à l’intérieur. Ses yeux s'agrandirent d’abord, il était bien plus grand que prévu, du même genre que le sac de Rose, il avait subi un sort d’extension, mais plus étrange encore, il ne trouvait sous ses doigts aucune couverture de livre. Son visage se referma aussitôt, braquant ses éclairs azuréens sur son stagiaire et il retira du sac la première chose qui avait l’air consistante. Un sac de couchage tomba sur le vieux parquet.

« Eirian qu’est-ce que c’est que ce ça encore ?! »
Sans attendre de réponse, il replongea son bras à l’intérieur.


(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Sam 18 Sep - 15:13
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
Ton sac reste la grande faiblesse et la faille de tout ce que tu pourras dire à Sean. La preuve que ce que tu racontes n’est que mensonges. Tu aurais eu plus de chances de t’en sortir si tu ne l’avais pas eu sur toi, mais tu n’as pas vraiment le choix. Tu n’as aucun endroit où le laisser suffisamment en sécurité pour la journée. Un temps, tu as envisagé les consignes pour certains jours, mais entre le prix et la surveillance, tu as renoncé à l’idée aussi rapidement qu’elle est venue. Sans parler du fait que la simple pensée d’abandonner ton sac pour quelques heures te noue le ventre. Il contient toute ta vie, tout ce que tu possèdes, tu as besoin de l’avoir sous les yeux, à portée de main. De pouvoir l’attraper en quelques secondes en cas d’urgence, en cas d’arrivée du Blood Circle, comme tu l’as fait si souvent dans ton enfance – tu aurais survécu si tu avais dû le laisser derrière toi, mais tu te serais senti encore plus démuni. L’essentiel et rien d’autre, dans quelques centimètres cubes de toile. À la librairie, tu le laisses dans un coin de la réserve et tu vérifies régulièrement qu’il est toujours à sa place et que personne n’y a touché – même si tu sais fondamentalement et rationnellement que jamais Aiko et Ielena n’y toucheraient. De même l’autre jour chez Abigail. Ça t’a coûté de le laisser derrière pour aller voir les dragons, alors que vous étiez les deux seuls occupants humains d’une île protégée par magie qui plus est. Mais c’est plus fort que toi, c’est viscéral. Même il y a trois ans, quand la petite bande croisée par hasard a tenté de te le voler, tu ne l’aurais lâché pour rien au monde. « Tu trimballes la couronne d’Angleterre ou quoi ? » s’était moqué l’autre. Non. Mais pour toi, ça a sans doute la même valeur.
Et maintenant, il est entre les mains d’un autre ; maintenant, il risque de trahir tout ce que tu dissimules. Tu cherches fébrilement un moyen de t’en sortir, de convaincre Sean que tu n’es pas un traître ni un espion. Déjà, essayer de détourner son attention du sac et de son contenu. Impossible de parler du sortilège d’Extension, c’est le plus sûr moyen de l’amener à l’ouvrir directement, puisqu’il pourrait alors contenir tout et n’importe quoi, et il ne croira jamais ce que tu diras. Pour autant, parler de livres est une erreur, une grossière erreur, et tu t’en rends compte dès que les mots sortent de ta bouche, ce n’est pas cohérent avec ton attitude précédente, ni le fait que tu aies l’air d’y tenir autant. Il faut que tu te calmes, très vite. Espérer aussi qu’il t’interroge sur cette contradiction, plutôt que de fouiller directement, mais ça, tu n’y comptes pas vraiment. D’expérience, les choses tournent en général en ta défaveur.
Sean te laisse une chance de t’expliquer, tu dois en profiter. Gagner du temps – c’est tout ce qui est à ta portée maintenant. Le sortilège qui te bloque les jambes finira bien par céder, tu as l’impression qu’il commence à faiblir. Tu n’en montres rien, afin de ne pas attirer son attention. Si tu peux recouvrer ta liberté de mouvement, peut-être que… Peut-être que tu pourras tenter quelque chose. Aussi absurde et vain que ce soit, mais tu ne peux pas te résoudre à juste attendre qu’il te traîne au Ministère, puis à Azkaban. Même si tu as bien conscience que ce ne sera qu’un sursis. Mais tu ne vis que de ça, de sursis en sursis, jusqu’à la prochaine fois où ton père retrouvera ta trace, jusqu’à l’été et la fin de la protection de Poudlard qui te rend vulnérable. Ce sera juste plus compliqué cette fois-ci. Et il y a ta mère. Tu ne peux pas l’abandonner, renoncer alors qu’elle a besoin de toi.

Tandis que tu réfléchis à ce que tu vas dire, Sean s’assoit sur l’un des fauteuils, ton sac à ses pieds. Mieux. Ça le rend un peu moins menaçant. Plus à ta portée aussi. Tu te lances dans tes explications, poses le contexte de cette fausse relation avec Robin – n’en dis pas trop, parce que tu n’as jamais aimé les mensonges qui en révèlent trop d’un coup, donnent trop de détails. Tu préfères attendre les questions pour savoir ce qui retient l’attention de la personne en face et rebondir à partir de là. Tu as besoin de temps et parler peut t’en apporter. Des fourmillements remontent dans tes jambes. Quelques minutes, peut-être, encore, avant que tu ne retrouves pleinement tes mouvements. Tu ne sais pas encore ce que tu vas faire, si une opportunité s’ouvrira, mais tu n’as pas l’intention de la laisser passer.
L’apparence calme de Sean t’aide à retrouver un peu le tien, à regagner en rationalité. Tu détailles la relation avec Robin, ajoutes que c’était compliqué d’en parler à l’Ordre dans le contexte actuel, surtout sans informations valables. On n’aurait pas vu d’un très bon œil que tu voies régulièrement le fils Kane – ce qui est pleinement logique. Le regard de Sean ne te quitte pas. Peut-être qu’il peut y croire. Peut-être que tu pourras préciser et renforcer tout cela. Illusions. Tu restes lucide sur tes chances de t’en sortir, tu n’as aucune bienveillance à attendre d’un Auror dans ces circonstances, tu es déjà chanceux de ne pas être au Ministère.
Tu guettes les réactions de Sean. Il n’a pas l’air de rejeter en bloc ce que tu dis, ce n’est pas pour autant qu’il l’accepte. Difficile à juger tant qu’il ne dit rien. Tu essaies de te tenir prêt à toutes les éventualités, à une réaction violente comme aux questions. Son regard passe de toi au sac à dos et la crispation intérieure revient. Une seule façon de vérifier…

Il ouvre le sac, plongeant la main dedans. Tu retiens de justesse le « Non ! » déjà sur tes lèvres. Sa surprise est immédiate, évidente, plus que visible, signalant le moment où il prend conscience du sortilège d’Extension. Il te retourne un regard noir, et extirpe ton sac de couchage – sa vue te frappe comme un coup de poing au ventre, il était sur le dessus évidemment, tu l’avais rangé après cette nuit.
Et quand il tombe, c’est comme si ta vie achevait de se briser, rendant inutiles et pathétiques les mensonges que tu sors depuis tout à l’heure.
Fuis.
Réflexe animal, primal. Une exclamation lui échappe, tu comprends à peine les mots. Les mots se bousculent dans ta gorge, bribes d’explications vaines. Rien ne pourra changer ce qu’il a sous les yeux.
Fuis.
Sans attendre, il replonge le bras à l’intérieur. Tu es debout avant même de t’en rendre compte, te relevant en souplesse et plongeant vers lui dans le même mouvement, vers la baguette posée juste à ses côtés – c’est elle que tu vises, pas lui, ni la tienne, trop loin, hors d’atteinte, et tu n’essaies même pas. Tu as une seconde, peut-être deux, tant qu’il est dans les profondeurs du sac. La baguette, transplaner, tant pis pour tout le reste tant que tu t’en sors, tant que tu peux t’échapper.
Tes doigts frôlent le bois, se referment pratiquement dessus, mais au même instant une main t'attrape le bras, t'écarte de ta cible, et la pression est comme un électrochoc. Tu donnes une secousse brutale pour te dégager. En vain.

— Non !

L’exclamation sort, étranglée par la panique qui te submerge. Tu essaies encore de te libérer, puis des bras t'enserrent et te maintiennent, et tu ne sens plus que ça, cette pression qui t'écrase, le corps contre le tien. Tu te débats désespérément, de toutes tes forces. Lâchez-moi, lâchez-moi, lâchez-moi. Ta respiration se bloque, tu n'arrives pas à reprendre ton souffle.


Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 20 Sep - 21:56

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

Sean hallucinait, il évoluait dans un mauvais rêve, ça ne pouvait être que ça. La première chose étrange qu’il repéra fut la grandeur démesurée de l’intérieur du sac d’Eirian, pas de quoi sauter au plafond, évidemment, mais une surprise tout de même, ce n’était pas tant monnaie courante, et il se demandait bien pourquoi un étudiant tel que lui aurait besoin de ce genre de chose. Une chose étrange de plus, ça ne pouvait de toute façon pas être un héritage vu qu’il était né-moldu et pour quelle raison ses amis auraient pu penser que cela lui serait utile si ça avait été un cadeau ? Beaucoup trop de questions, trop peu de réponses. La déception ne tarda pas à venir non plus, sous ses doigts il n’y avait aucun signe d’une couverture de livre, ou de parchemins. Juste une texture molle et informe qu’il retira du sac. Il lui avait menti. Encore. Et encore.  Il lui posait pourtant la question, une fois de plus. Une fois de trop. Il lui en voulait de lui mentir ainsi, il lui en voulait de lui prouver ainsi qu’il avait eu tort de lui faire confiance. Les yeux braqués sur son stagiaire, Sean remettait le couvert, à la recherche, vaine, de ces dit livres ou tout autre cachotterie que le Serdaigle pouvait encore lui faire.
Ses doigts tâtèrent une surface rigide mais souple au toucher, semblable à du cuir. Il n'eut pas le temps de chercher à s'extirper que le jeune homme se jeta dans sa direction, manifestement libéré du sortilège.  Son premier réflexe fut de chercher sa baguette et quelle ne fut pas sa surprise une fois de plus de comprendre qu’elle était également la cible de l’étudiant. Posée sur le rebord de son fauteuil, le temps qu’il s’occupe de son sac, il ne dut sa réussite qu’à ses réflexes, le morceau de bois glissant sous la pulpe des doigts d’Eirian alors qu'il empoignait son avant-bras juste à temps. Pour limiter son mouvement. Eirian réagit aussitôt tel un choc électrique pour se dégager de la poigne de l’Auror. En vain, Sean le tient, sa baguette bien en main. Le cri étouffé résonne pourtant à ses oreilles. Son regard perturbe l’O’Malley, une peur panique, presqu’une douleur sur les traits du jeune sorcier. Il tente encore de se libérer, mais c’est peine perdue. Sean resserre encore sa prise, le repoussant, debout à son tour, les agitations d’Howl se font de plus en plus fortes et il commence à craindre une crise. Son entraînement agit pour lui, et il attrape son deuxième bras dans une savante clef pour qu’Eirian se retrouve les bras en croix devant lui, Sean dans son dos venant le maintenir dans cette position, ses bras se resserrant autour de son torse et ses bras immobilisés à mesure qu’il s’agite pour s’en défaire.

« Eirian !! » Gronde-t-il à son oreille. Espérant qu’il arrête de se débattre. « Eirain, calme-toi ! »

Mais il n’a plus l’air de l’entendre. Ses mouvements sont erratiques et soudain sa respiration devient laborieuse. Bon sang mais qu’est ce qu’il était encore entrain de lui faire ! Il avait réagit à l’instinct en le voyant partir en vrille, mais le problème semblait devenir d’un tout autre calibre là. Maintenu contre lui Sean savait  qu’il ne forçait pas encore assez pour lui couper la respiration et les exercices qu’il avait eu lors de ses formations disaient bien que c’était l’une des seules manières de calmer une personne en crise, l’enserrer pour qu’il ne fasse pas de mal, ni à lui ni aux autres. Malheureusement c’était bien des enseignements de bases et non plus un cours approfondi avec des médicomages… Il attendit quelques secondes mais rien ne semblait le faire se calmer, alors Sean posa sa voix, plus calme au creux de l’oreille de son stagiaire.
« Ecoute-moi…  Je vais te lâcher ok ? S’il te plait, ne fait rien de stupide… »

Doucement, Sean relâcha ses doigts, puis desserra ses bras avant de faire un pas en arrière, puis deux, récupérant le sac avant de le braquer avec sa baguette. Il ne lui laissait pas le choix… Désarçonné, il regardait le garçon en priant pour qu’il ne se jette pas à nouveau sur lui ou ne tente pas de prendre la porte. Qu’est ce qu’il se passait ?! A quoi il était en train d'assister au juste et qui était-il ? Que cachait-il ? Il n’avait toujours aucune réponse.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 22 Sep - 21:56
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
Voir Sean fouiller dans ton sac, mettre la main sur tes affaires, que tu prends tant de soin à protéger, achève de te faire perdre le peu de calme que tu avais retrouvé. C’est ta vie et tes mensonges qui s’étalent devant toi, ce que tu t’évertues à cacher depuis tant d’années. C’est tout qui s’effondre une fois de plus ; c’est aussi tout ce qu’il te restait qui t’échappe à présent, et à la panique se mêle une pointe douloureuse qui te tord le ventre. C’est à moi. Mais c’est puéril et ça n’a plus aucune importance désormais. Tu savais bien que tu pouvais tout perdre du jour au lendemain, qu’on pouvait encore t’arracher ce que tu essayais de construire, que tu vivais sur un répit avant la prochaine tempête, dans un œil du cyclone permanent qui pouvait céder la place à de nouvelles rafales. Tu n’espérais même pas t’en sortir,  juste que… ça durerait un peu plus longtemps. Que tu aurais au moins le temps d’aider ta mère.

Tu as peut-être une chance encore, et ton corps réagit pour toi, dans ces réflexes entraînés depuis tant d’années et qui t’ont déjà souvent sauvé la vie. Dès que le sortilège de Sean disparaît, tu te jettes en avant, droit vers sa baguette. Elle seule peut te permettre de t’en sortir, de transplaner. D’essayer de survivre ensuite, une fois de plus.
Tu la frôles des doigts et l’espace d’un battement de cœur fou, tu crois que c’est bon, que tu vas y arriver. Mais ensuite les doigts de l’homme se referment sur ton bras et tu oublies tout le reste pour te concentrer sur sa prise. Tu te débats sans parvenir à le faire lâcher. La pression se renforce tandis qu’il te maintient, il te repousse sans te libérer et il est debout, juste à côté de toi. Tu tends ton bras libre – pour desserrer ses doigts, l’atteindre, lui, n’importe quoi pour qu’il te lâche – mais il te retient au vol. Ses mains te bloquent les poignets, croisent tes bras sur ton torse sans que tu puisses rien faire et il se plaque contre ton dos dans une prise intolérable. Tu ne peux plus bouger, ni te défendre, il est bien trop proche pour que tu puisses lui donner des coups de pied.
Un frisson glacé te traverse ; c’est trop pour tes nerfs aiguisés jusqu’à la rupture, pour ta peur du contact et de l’immobilité, de cette vulnérabilité totale. Non, non, non. La panique se répand en toi, devient terreur profonde, viscérale, absolue, gouffre noir qui t’engloutit. Tu ne sens plus que les pressions sur tes poignets, son corps contre le tien, autour de toi. Les images haïes tourbillonnent, tu es ici et là-bas, tes poignets pris dans une étreinte de fer, un corps qui t’écrase, et cette seule idée en tête : tu dois fuir, t’échapper, avant qu’il puisse faire ce qu’il veut de toi. Tu essaies encore et encore, les muscles contractés tant que tu peux pour briser son emprise, sans résultat. Sa voix gronde à ton oreille, mais tu ne comprends pas, tu veux juste qu’il arrête ça, qu’il te lâche…

Ton souffle devient de plus en plus erratique, impossible à contrôler, et tu as beau respirer vite et fort, l’air n’atteint pas tes poumons – ou pas assez. Un poids comprime ta poitrine à l’intérieur, en plus de la pression insupportable qu’il maintient. Il faut qu’il arrête ou tu vas devenir fou, il faut qu’il arrête ou alors toi, tu dois retrouver le crash, la déconnexion brutale, violente, de tes émotions, qui te laisse à la fois conscient et indifférent à ton sort. Tu ne sentirais plus rien, tu serais à l’abri. « Arrête. » Tu ne sais pas si tu le dis ou si tu le penses seulement.

Il parle, encore, sa voix au creux de ton oreille, plus douce et c’est encore pire, tu ne comprends pas ce qu’il veut. Puis, d’un coup, la pression sur tes poignets se relâche, ainsi que celle sur tes bras et ton torse, et il n’y a plus rien contre ton dos. Toujours en train de te débattre, tu trébuches, manques de t’écrouler – te rattrapes de justesse au dossier du fauteuil à côté, t’y cramponnes avec les forces qu’il te reste, les jambes tremblantes, et c’est tout ce qui te maintient debout, avec l’idée de ne surtout pas te retrouver à terre devant… lui. Avec un temps de retard, tu prends conscience qu’il t’a lâché. Que les pressions que tu ressens encore ne sont que des… sensations.
Inspirer.
Expirer.
C’est pénible et douloureux ; un instant, tu as l’impression que ton corps ne va pas suivre, que tu vas continuer à t’étouffer, mais tu prends une longue inspiration qui cette fois remplit son office. Ton cœur tambourine contre tes côtes, dans une course effrénée.
Tu trembles de la tête aux pieds. Malgré la transpiration, tu es gelé jusqu’au creux des os, d’un froid qui vient de toi et non de l’extérieur, engourdi – des fourmillements te traversent et des taches multicolores dansent devant tes yeux.  La tête te tourne et la nausée t’envahit, un spasme violent te secoue, mais tu manges presque rien en ce moment et tu n’as rien à rendre – c’est sans doute tout ce qui t’évite de vomir, mais ça n’aide pas ton mal de cœur à passer. Un sanglot étouffé monte dans ta poitrine, tu luttes contre les larmes, mais certaines s’échappent et roulent sur tes joues. Tu bats des paupières pour tenter de les chasser, elles se faufilent quand même.
Tu baisses la tête vers tes poignets, là où les sensations insupportables s’attardent, comme une brûlure qui continuerait de creuser son chemin sous la peau. Là où tu ne tolères plus la moindre pression depuis des semaines déjà, t’obligeant à porter des vêtements plus lâches. Tes manches tombent toujours et c’est au moins ça, tes marques sont restées cachées – et le sens du secret est si profondément ancré en toi que tu en es presque soulagé, alors que ce n’est qu’une goutte d’eau à côté du reste.

Il te faut encore quelques profondes inspirations pour reprendre conscience du reste. Tu n’as pas oublié l’Auror, mais il ne bouge pas, ne t’approche pas, et c’est tout ce que tu demandes. Tu te tiens toujours au fauteuil, frissonnant et épuisé, les muscles douloureux à force d’être crispés. Ton malaise ne passe pas. Si tu le lâches, tu vas tomber.
Dans un état second, perdu, tu relèves les yeux vers l’Auror et la baguette pointée sur toi, dans l’expectative, puis le sac qu’il a récupéré, et la petite vrille absurde et idiote est toujours là, comme si cela comptait à côté de tout le reste. S’il t’immobilise ou t’attache… La nausée revient. Mais il t’a lâché, il ne le fera peut-être pas ? C’est stupide comme pensée, mais tu t’y raccroches. Sinon, tu vas t’effondrer. Ou alors, il ne le fera pas, mais il te forcera à boire du Véritaserum, comme le mangemort.

Tes doigts se crispent sur le dossier, tu écartes ta main libre de ton corps, doucement, pour qu’il comprenne que ce n’est pas une menace.

— Je… Je ne vais pas attaquer. Ni… faire quoi que ce soit.

Il ne te croira sans doute pas, pas après tout le reste. Mais tu ne peux plus t’enfuir maintenant, sans baguette, avec les fenêtres trop hautes, et la porte fermée. Les mots franchissent difficilement ta gorge serrée. Tu ne le quittes pas des yeux, la panique toujours à fleur de peau, les nerfs à vif. Qu’est-ce qu’il va te faire ?



Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 30 Sep - 20:53

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

La vision qui s’offrait à son regard céruléen était pénible. Il observait en silence, ne pouvant rien faire de plus. Bien qu’il lui ait exprimé ce qu'il comptait faire, Eirian avait continué de se débattre lorsqu’il l’avait relâché. Contre lui ou un mal plus profond, il n’aurait su le dire, mais à peine éloigné, le jeune homme manqua de trébucher et ne se retint que de justesse à ce fauteuil qu’il venait à peine de quitter. Tout allait si vite… et pourtant certaines secondes semblaient durer des heures. Même ainsi, le Serdaigle n’était pas serein, se débattant encore contre une prise invisible, il mit du temps à comprendre que l’Auror s’était écarté, la baguette toujours levée. Il le regardait enfoncer ses ongles dans le cuir du fauteuil, commencer à se calmer et reprendre un souffle tremblant. Un spasme un peu plus fort lui fit penser que la crise n’était pas terminée, mais rien ne se passa de plus ou presque.  Le visage fermé, Sean regardait des larmes rouler sur les joues de l’étudiant, témoins d’une émotion trop forte, trop brutale et d’une situation qui l’était tout autant.
Sean n’avait rien d’un être insensible et rien dans ce tableau ne le ravissait. Démuni et sur ses gardes, il ne pouvait qu’attendre sans avoir la moindre idée de l’état psychologique dans lequel était plongé son protégé jusque-là et dans lequel il ne semblait pas encore sorti. Il y avait de l’amélioration cependant, il ne se débattait plus, il respirait mieux en prenant de profondes respirations que, sans s’en rendre compte, Sean encourageait en mimétisme.

Percevant son regard, l’auror se demanda s’il allait retenter quelque chose, parfois le désespoir nous fait tenter des choses stupides et à y réfléchir cela devait être ça qui avait poussé Eirain à se jeter sur sa baguette. Le désespoir, au moment où il sortait ses affaires… Son poing se serra sur l’anse de son sac.  Il avait vu juste, plus que le reste, c’était bien pour ce sac qu’Eirian était prêt à tout, mais tout cela pour un sac de couchage… il devait y avoir encore bien d’autres choses à l’intérieur, autrement plus importantes, ce ne pouvait être que cela. Le mystère s’épaississait encore.

Un mouvement d’Eirian et le bois de prunellier s’éleva un peu plus dans les airs, prête à agir au moindre mouvement suspect, mais finalement, elle ne fit que reprendre sa place initiale. La gestuelle du jeune homme était aussi claire que d’élever un drapeau blanc, pour autant, Sean ne pouvait plus lui faire confiance aveuglément, il l’avait déjà trop fait et cela aurait pu tourner au fiasco complet. Néanmoins, l’état du jeune homme le préoccupait plus encore, il ne pouvait pas s’en empêcher. Contrairement à Charlie, Eirian était en vie et pouvait répondre à ses questions, il voulait et pouvait encore comprendre pourquoi toutes ses actions le menaient à la traîtrise. Mort, il ne restait plus que du moldu, presque-membre de sa famille, qu’une sourde colère lié à sa trahison, Charlie était réduit à l’état d’ennemis pour toujours.

« C’est un bon début…  Maintenant, tu peux m’expliquer ce qu’il vient de se passer ?…. » Sa voix trahissait son soulagement et son incompréhension.

Sean abaissa lentement sa baguette. Dire qu’il était dénué de colère en cet instant aurait été mentir, mais l’inquiétude prenait le pas. Les joues humides du jeune garçon, son regard farouche d’animal blessé et sa crispation… Il avait l’air à bout de nerf, à bout de fatigue. Un animal acculé. Fallait-il vraiment en arriver là ? Sean n’y croyait presque plus. Pouvait-il encore lui dire la vérité et lui-même, pouvait-il encore le croire ? L’auror soupira encore, décidément c’était la journée des soupirs.

« Un verre d’eau ? »
Oui, il pourrait retourner ce geste contre lui, briser le verre, en faire une arme, cela lui traversait l’esprit, mais il parait au plus pressé et c’était qu’il ne s’effondre pas à tout instant. Si cela pouvait lui faire du bien et le calmer un peu, alors ça leur serait profitable à tous les deux.



(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Ven 1 Oct - 22:45
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
Malgré la présence de l’Auror juste à côté, impossible à oublier, malgré le danger, tu te concentres sur tes propres sensations, sur la panique qui ne te lâche pas. C’est comme quand tu te réveilles de tes cauchemars. En bien plus fort. Ta respiration d’abord, la sensation d’étouffement qui te noue la gorge, ton souffle bien trop erratique qui ne descend pas vraiment jusqu’à tes poumons. Une inspiration après l’autre, recommencer encore. Et encore. Un frisson te traverse. La nausée ne te quitte pas, te tord le ventre. Tu te tiens toujours au fauteuil pour te soutenir et t’ancrer dans la réalité, pour te raccrocher à quelque chose de tangible, pour ne pas te laisser happer par les souvenirs du passé et les sensations actuelles.
Il y avait longtemps que tu n’avais pas fait une telle crise d’angoisse. Il y avait longtemps aussi qu’on ne t’avait pas retenu, immobilisé de cette façon, bloquant tout mouvement. Les sensations s’attardent sur tes poignets, sur tes bras, dans ton dos, comme si on te tenait encore, et tu n’arrives pas à les chasser, ni à les ignorer. Mais Sean t’a lâché, c’est le plus important, là, tout de suite. Une part de toi aimerait se recroqueviller loin du monde et qu’on ne t’approche plus, une autre te souffle que tu as eu de la chance qu’il te libère assez vite – du moins, tu le penses. Que tu as eu de la chance aussi, il y a quelques jours, que le Blood Circle ne soit pas venu au contact et que tu es devenu bien pathétique. Aucune des deux n’est utile pour le moment. Il faut que tu te reprennes. Tu ne peux pas rester aussi faible, aussi vulnérable face à l’Auror.
Malgré toi, quelques larmes roulent de nouveau sur tes joues, tu inspires profondément. Tes battements de cœur sont toujours erratiques, mais moins qu’il y a quelques instants. Tu n’as plus l’impression que tu vas étouffer, même si ta respiration demeure encore un peu trop hachée. Tu perçois à peine le deuxième souffle qui se cale sur le tien et prend des inspirations aussi profondes, tu t’y accroches à ton tour.

Il n’a pas bougé depuis qu’il t’a lâché, ça ne veut pas dire qu’il ne va rien faire. Enfin, tu parviens à lever les yeux dans sa direction, vers la baguette pointée sur toi, la baguette que tu as frôlée et failli attraper. Ta dernière chance de t’en sortir et tu l’as laissée passer. Sean resserre la main sur la poignée de ton sac et ça te crispe, mais tu as bien conscience qu’il ne te laissera plus approcher. Tu te sens vide, incapable de réfléchir au-delà de tes instincts de survie qui tournent en boucle, inutilement à la recherche d’une solution, qui n’arrivent pas à comprendre que c’est fini, terminé, qu’il va te faire parler et que cette journée s’achèvera à Azkaban. L’épuisement rôde, implacable, beaucoup trop lourd ; tu as bien trop tiré sur la corde ces derniers temps, en forçant sur tes limites, en en demandant toujours plus à ton corps alors que les nuits sans sommeil s’enchaînent, que tu n’as plus la protection de Poudlard et que tu galères pour tout, ne tenant qu’à force de volonté, de déni et par ces réflexes de fuite ou de lutte ancrés en toi depuis tant d’années. Et maintenant que tu as craqué, il se fait d’autant plus sentir, mais tu ne peux pas te laisser aller maintenant.

Tu esquisses un geste pour bien montrer que tu n’as plus d’arme. La baguette de Sean se braque immédiatement, et tu t’interromps net. Il doit comprendre ton intention car il se relâche, et tu complètes ton mouvement d’une phrase. Lorsqu’il te répond, sa voix n’est pas aussi dure que ce que tu pensais, ni aussi colérique. Comme s’il ne savait pas vraiment à quoi s’en tenir, ce qui se répercute dans ses mots. Pour le coup, tu ne cherches pas à mentir, il en a déjà eu une démonstration bien assez éclatante.

— Je… n’aime pas qu’on me touche. Ni être immobilisé. Et les deux à la fois, c’est encore pire.

La tournure frôle l’euphémisme. Sa baguette se baisse, tu n’en restes pas moins sur tes gardes, sans trop savoir à quoi t’attendre. Il n’a pas l’air aussi hostile qu’au début, mais c’est peut-être simplement une apparence. Un soupir échappe à Sean, tu ne le quittes pas des yeux.

— Un verre d’eau ?

Tu serres les dents. Bien sûr. Pour qu’il y mette quoi ? Du Véritaserum, encore, ou n’importe quelle autre potion du même acabit ? Il faudra qu’il te le fasse boire par la force, tu n’as pas l’intention de lui faciliter la tâche sur ce plan-là. Mais… tu ne peux nier qu’un peu d’eau te ferait du bien. Tu as toujours mal au cœur, ça aiderait peut-être. Et ça t’occuperait les mains, ça apaiserait peut-être ta fébrilité. Tu glisses un coup d’œil vers la cuisine américaine, évalues la distance, reviens vers lui. Tu peux tenter, ça te permettra au moins de cerner ses intentions. Et au pire tu peux très bien te passer de boire.

— Est-ce que… Est-ce que je peux me servir moi-même ?


Ça lui évitera au moins d’avoir à s’approcher de toi pour l’apporter. Il hésite, clairement. Il finit par te donner son accord. La pièce tourne un peu quand tu t’écartes du fauteuil, tu serres le poing. Tu prends soin de rester à distance de Sean en gagnant la cuisine ; il ne te quitte pas des yeux, tu sens son regard dans ton dos, comme si tu avais un viseur pointé sur la nuque. Ce qui est assez vrai avec sa baguette.
Tu gagnes le plan de travail, les tiroirs qui s’ouvrent en dessous. Brusquement, sa nervosité te percute. L’appartement ne paie pas de mine, mais il est fonctionnel. Il doit donc y avoir des couverts à proximité. Des couteaux. Et après ? Même si tu trouvais le bon tiroir d’un coup, même si tu plongeais au sol pour gagner une ou deux secondes pour les ouvrir, il aurait le temps de te stupéfixer dix fois. Sans même parler de l’attaquer à distance. Non. La simple idée du sortilège te glace, tu l’imagines te manipuler pendant que tu serais inconscient. Non. Pas maintenant, pas après ce qu’il vient de se passer, pas avec son regard qui te poignarde déjà. C’est déjà bien assez de lui tourner le dos comme tu le fais. Tes doigts se crispent contre le bord de l’évier, tu trembles. Doucement. Du calme. C’est complètement stupide de ne pas être maître de tes réactions à ce point sur ce sujet.
Tu prends une inspiration, ouvres le robinet en essayant de garder des gestes lents. Tu te rinces rapidement les mains, avant de te pencher sur l’évier, les épaules raides de tension, à l’affût du moindre mouvement derrière toi et luttant contre le vertige. L’eau fraîche sur ton visage te fait du bien, puis tu bois dans tes mains en coupe, sans prendre la peine de chercher un verre. Tu n’es pas sûr qu’il apprécie de te voir ouvrir les placards, même en t’indiquant le bon. Et c’est quand même le plus sûr – une vague intuition te souffle que ce n’est pas très rationnel, mais peu t’importe. Tu n’es pas en état de contrarier tes réflexes.
Tu bois quelques gorgées posément. Ça atténue un peu tes haut-le-cœur et t’éclaircit les idées. C’est mieux, mais ce n’est toujours pas la grande forme.
Les gestes toujours lents, tu t’essuies le visage d’un revers de manche avant de quitter la cuisine. Tu ne sais pas vraiment où il veut que tu te mettes, mais tu te doutes bien qu’il ne se relâchera pas tant que tu seras dans cette pièce. Tu souffles :

— Merci.


Il aurait clairement pu t’envoyer bouler ou te forcer à avaler n’importe quoi, mais ça n’a pas l’air d’être dans ses intentions pour le moment.

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Ven 3 Déc - 20:12

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

Baguette baissée, ses doigts restaient crispés sur le bois qui la constituait en grande majorité. Les réactions d’Eirian le décontenançaient. La fuite, le mensonge, encore le mensonge, toujours le mensonge, puis il s’était jeté sur lui, son sac, sa baguette et alors qu’il tentait de le maitriser, cet accès de folie, rage et peur mêlée et maintenant un semblant de calme… Tout cela n’avait que trop duré. Tout cela n’avait aucun sens. Une fois de plus, il s’entendit réclamer une explication. Il en était presque à se demander à quoi bon. Un autre mensonge ?

Non, en tout cas, ça n’en avait pas l’air. Le jeune homme s’expliqua, il n’aimait pas être touché, entravé. Une bien courte explication. Lui non plus n’aimait pas forcement ça, mais il n’en devenait pas pour autant complètement incontrôlable au point de partir en crise !  Il n’était pas près d’avoir des explications claires… au moins il semblait n’y avoir que de la vérité cette fois.
Un soupir s’échappa.

Sean lui proposa un verre d’eau. Autant pour calmer les esprits que pour éviter de voir Eirian s’effondrer sur le parquet.  Aussitôt il sentit une nouvelle crispation de la part de son stagiaire, il avait le regard méfiant, le corps tendu.  Il hésitait. Puis fini par lui demander s’il pouvait aller se servir de lui-même. S’il n’en avait pas marre de soupirer,  Sean aurait surement sorti son plus gros de la journée.  Il se contenta de secouer la tête, roulant légèrement des yeux avant d’acquiescer d’un signe de main, se décalant pour lui laisser le champ libre, tout en lui permettant de garder une distance de sécurité et de pouvoir l’observer à son aise.
La confiance n’était plus de mise, dans un sens comme dans l’autre… du moins pas totale. Il aurait pu, il aurait du, répliquer par la négative. Le laisser accéder à la cuisine, c’était le laisser s’approcher des couteaux ou tout autre ustensile capable de provoquer des dégâts. Il pouvait s’en servir pour l’agresser à nouveau.  Vu l’état de faiblesse du jeune homme, il doutait qu’il trouve encore l’énergie d’y parvenir…. A moins que tout ça ne soit encore que du bluff… Et bien qu’il mette son plan à exécution alors, cela ne ferait que prouver que sa place se trouvait finalement bien à Azkaban.  Peut-être aurait-il dû l’y emmener directement finalement. Il n’avait pas voulut y croire, mais le doute se faisait plus profond.

L’auror fixait la nuque de son stagiaire, les bras le long du corps, la baguette dans une main, prêt à réagir, dans l’autre, le sac était à moitié ouvert. Il le regardait, se rincer les mains d’abord, puis le visage et enfin se mettre à boire. L’apprenti avait préféré ne pas chercher de verre. Peut-être  n’y avait-il pas pensé ou alors c’était justement réfléchi, histoire de ne pas tendre un peu plus  leurs nerfs à tous les deux ? En tout cas, c’était plus simple pour Sean ainsi. Il avait moins de question à se poser sur ce qu’il allait faire avec le contenus des placards.

Le robinet se ferma, Eirian s’écarta et un faible merci parvint aux oreilles de l’irlandais. Le coin de sa bouche s’étira en un sourire fugace. Ils en étaient où à présent ? Mentor et stagiaire, Auror et suspect. Agresseurs et agressés. Sean agissait dans l’intérêt de l’ordre. Il l’avait vu fricoter avec l’ennemi, il avait fait son devoir, mais pour cela il lui était tombé dessus, l’avait empoigné et à ce moment là aussi, Eirian avait complètement paniqué. Il avait mis ça sur le compte d’être prit en flagrant délit, et peut-être  cela en faisait aussi parti, mais il venait d’avoir la démonstration et l’explication que sa terreur devenait totale lorsqu’il était contraint physiquement.  Le couteau et sa fuite pouvaient être des actions guidés, amplifiés, par des émotions primitives, néanmoins, il était loin de tout contact lorsqu’il s’était jeté sur lui pour attraper sa baguette. Et ça… ça il ne lui trouvait pas d’excuses.  

« Va t’assoir avant de tomber Eirian…. »

Le ton était calme, mais ne souffrirait aucune contestation. Il n’était pas près à reprendre de zéro, ni à refaire les mêmes erreurs. Il avait encore un risque à prendre pourtant. Le dernier ? Il avait l’impression que chacun de ses choix précédents auraient déjà du être les derniers, mais il arrivait toujours un imprévu et une nouvelle chance qu’il lui offrait. Et pourquoi ?  

« Qu’est ce qu’on fait maintenant ? »

Il n’attendait pas vraiment de réponse. Il  voulait que le gamin se rende compte d’où tout cela les avaient menés. Les mensonges, le manque de contrôle. Sean n’était pas exempt de défaut. S’il avait réussit à contrôlé sa colère sourde, s’il n’avait pas confronté Eirian si brutalement, s’il avait choisi une voix plus diplomatique, plus rusée, ils n’en seraient pas là non plus. Mais ils en étaient là. Une impasse envahit de questions sans réponses.
Sans crier gare, le sac traversa la pièce pour s’écraser contre le torse du jeune né-moldu. Le bras du sorcier retomba, plus léger et il se rapprocha, restant debout cette fois. Son regard défiait Eirian d’agir imprudemment.

« Tu déballes et tu m’expliques. »

Plus de menaces, plus de questionnements, plus de promesses. Ils avaient dépassé ce stade.  Sean avait dépassé ce stade.






(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Ven 10 Déc - 18:33
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
L’ambiance est lourde tandis que tu t’efforces de recouvrer un semblant de calme – un calme qui n’est qu’une piètre apparence, que tu es bien loin de ressentir. Avec l’angoisse, l’épuisement domine. Ta crise de panique a achevé de te vider de ton énergie, tu restes nauséeux et tu payes le prix des nuits sans sommeil, des repas sautés ou trop légers parce que rien ne passe ou presque. Tu as essayé de te ressaisir après la course-poursuite avec le Blood Circle, mais tu as toujours autant de mal et il est bien trop tôt pour que ça ait le moindre effet.
Tu sens bien que ton explication sur ta peur des contacts ne satisfait pas Sean. Ce n’est pas vraiment une explication d’ailleurs, juste la confirmation que tu n’aimes pas qu’on te maintienne ni qu’on te touche. Mais tu as encore moins envie d’aborder ce sujet-là que le reste. L’Auror soupire sans pousser son interrogatoire. Tu guettes la suite, te tends lorsqu’il te propose à boire. Tu en aurais besoin, oui, ça t’aiderait à te reprendre, mais ça pourrait tout aussi bien être un piège. Il n’a aucune raison de se montrer gentil avec toi après tout ce qu’il vient de se passer. Et tu t’attends à un refus lorsque tu demandes à aller te servir par toi-même. Sean roule des yeux avant d’acquiescer. Tu bouges prudemment, autant pour te stabiliser que pour ne pas donner à penser que tu vas tenter quelque chose. Ça aurait pu être le cas si tu avais été en meilleure forme, mais là… Tu t’en veux à toi-même pour le coup. Comme si tu n’avais pas assez d’ennuis pour t’ajouter en plus des bâtons dans les roues. C’est trop tard maintenant, de toute façon.
Tu te sens toujours perdu entre tes réflexes de survie qui refusent de s’avouer vaincus, qui cherchent et calculent encore, et la conscience aiguë que rien de ce que tu tenteras ne fonctionnera. Quoi que tu dises ou fasses, toute la vie que tu essayais de construire vient de s’effondrer. Vu la réaction de ton propre père en découvrant ta nature de sorcier, tu ne t’es jamais attendu à de la clémence de la part des sorciers en apprenant tes liens avec le Cercle. Certes, tu avais espéré que ton implication dans l’Ordre, au-delà du fait que tu en partages pleinement les idées, te permette de montrer de quel côté tu es vraiment, mais ça te donne tout autant une allure d’espion. De même pour ton stage au Ministère. C’est davantage un facteur aggravant, surtout face à Sean. Ton père aurait pu faire de toi une arme parfaite, infiltrée au cœur du monde des sorciers, s’il avait été capable de dépasser sa haine.

Une fois dans la cuisine, tu fais attention à garder des gestes neutres, n’essaies pas d’ouvrir les placards à la recherche d’un verre. Pas la peine d’en rajouter, alors que la situation est déjà bien assez tendue. Le regard de Sean te brûle la nuque, dérangeant. Tu fais aussi vite que possible, profites quand même de l’eau fraîche qui te soulage et apaise ta nausée, chasse un peu tes vertiges. Tu t’écartes en remerciant l’Auror. Hésites sur la suite. Il n’apprécierait sans doute pas que tu prennes des initiatives et tu as bien conscience de la baguette qui n’attend que de se pointer sur toi. Même si, sans arme, tu ne l’emporteras jamais.
L’Auror t’ordonne d’aller t’asseoir sur un ton qui n’admet pas la contradiction. Tu te crispes, détestant l’idée de te retrouver dans une position encore plus vulnérable, de le laisser te dominer encore plus… mais il n’aura aucun mal à contrer toute protestation ou rébellion. Tout ce que tu peux encore faire, c’est gagner un peu de temps. Pour quoi, tu n’en sais rien, ce n’est pas comme si une échappatoire miraculeuse allait soudainement se présenter. Tu obéis, regagnes le fauteuil sur lequel tu t’assois du bout des fesses sans quitter Sean des yeux, prêt à bondir à la moindre menace plus marquée. Réflexe stupide et inutile là encore. Malgré ta tension, ça te fait du bien de t’asseoir – et tu ne devrais pas le penser, pas dans ces circonstances. Tu es vraiment à bout.
Sa voix s’élève de nouveau. « Qu’est-ce qu’on fait ? »

— Je ne sais pas.


C’est plus de la lassitude que de la provocation. Veritaserum ou sortilège, il trouvera bien le moyen de te faire parler, il a tous les avantages. Tu pourrais dire la vérité, ça t’épargnerait des moments difficiles, mais ça ne ferait que précipiter les choses. Comment croire qu’il le prendra bien ? Quelle chance que cela arrive, qu’il comprenne que tu n’es vraiment pas du Blood Circle ? Ton nom de famille, tes liens de parenté avec les Kane, tout joue contre toi. Tu regrettes que vous vous retrouviez dans cette position, tu l’apprécies sincèrement et tu aurais voulu continuer à apprendre avec lui, comme une sorte de mentor.

Un mouvement brusque. Tu lèves le bras, pas assez vite pour repousser… ton sac, qui te heurte en pleine poitrine. Tout en encaissant le choc douloureux, tu refermes le bras dessus dans un réflexe incontrôlé, relèves les yeux vers Sean sans comprendre. Pourquoi… L’Auror se rapproche et tu prends sur toi pour ne pas te lever, les doigts fermés étroitement sur une bretelle de ton sac. Son regard reste dur et tu luttes pour ne pas bouger, malgré ton instinct qui te hurle de ne pas rester assis alors qu’il est si proche. Seul le rappel de sa baguette toujours prête à se braquer sur toi te permet de rester à ta place. Inutile de jouer avec le feu.
Il te faut quelques secondes pour que ses mots te percutent. Vider ton sac – littéralement. Ça te tord toujours autant le ventre, que ce soit lui ou toi qui le fasses. Tu n’as jamais laissé personne s’en approcher, même Sevastian qui a très vite compris que tu trimballais toutes tes affaires dedans. Étaler ta vie, tes possessions… mais tu n’as pas le choix. Ça le rassurera peut-être de voir que tu ne transportes rien de dangereux. Tu déglutis.

— Il n’y a vraiment rien de dangereux dedans, je ne trahis pas. Ce sont juste des affaires à moi.

Tu l’ouvres un peu plus, lentement, toujours pour ne pas avoir l’air sur le point de sortir une arme. Il a déjà trouvé ton sac de couchage abandonné un peu plus loin ; juste à côté, ce sont ta gourde et le paquet de gâteau que tu gardes sur toi, puis les vêtements que tu portes ces jours-ci, et tu les sors à leur tour, les yeux rivés sur le sac, incapable de regarder Sean, mais attentif malgré tout à ses mouvements. Tu les poses sur l’accoudoir. Puis un livre pris chez Aiko avec son autorisation pour essayer de te changer les idées lors de tes insomnies. Tu laisses de côté tes affaires de toilette pour le moment, hésites lorsque la malle vient sous ta main, mais rien de ce que tu as sorti jusqu’à présent ne peut expliquer le poids du sac. Tu la tires un peu, assez pour faire émerger la largeur de cuir et qu’on puisse reconnaître ce dont il s’agit. Tu le laisses décider s’il veut que tu la sortes entièrement ou pas. Il va certainement vouloir fouiller dedans, vérifier qu’elle ne contient rien de dangereux.

— Après… le parc, je devais aller chez des proches pour la suite des vacances, et c’était plus simple de tout emporter directement, d’où le sortilège d’Extension. C’est un peu compliqué avec mes parents en ce moment, avec tout ce qui se passe, je ne voulais pas les mettre encore plus en danger… Mais voilà, des vêtements, des livres et mes affaires de Poudlard, c’est tout ce qu’il y a dedans.

C’est un résumé efficace, quoiqu’un peu douloureux dans sa brièveté, et c’est au moins la vérité à ce sujet, même si le reste n’est qu’un tissu de mensonges. En dehors de ça, il n’y a que des bricoles, ton portefeuille notamment, mais ça tombe sous le sens.


Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 12 Jan - 22:34

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

Se retrouver avec son sac dans les bras avait eu l’air de surprendre Eirian. Bien, c’était parfaitement ce qu’il voulait, le désorienter un peu plus.  Sean commençait à en avoir marre de jouer au chat et à la souris, d’essayer de le comprendre et par la même occasion de lui sauver les fesses alors qu’il ne faisait pas d’effort de son côté.  Il continuait de se maîtriser, mais l’impatience gagnait du terrain.
Le regard apeuré, que le jeune homme lui lançait, n’aidait pas. Il ne pouvait pas être plus effrayant qu’une cellule du ministère tout de même ? Pas pour lui… si ? Peut-être n’avait-il pas conscience de ce qu’il se passait dans les sous-sols du ministère.  C’était pourtant bien simple, c’était la guerre !  Le ministère avait besoin des mangemorts et ils avaient fait grandir leur influence dans les sphères qui les intéressaient. Autant dire qu’il n’était pas certain que la santé des prisonniers soit leur priorité. Ni des méthodes employées pour faire sortir la vérité de leur bouche lorsque cela touchaient au Blood Circle.

Pour autant le jeune sorcier ne résista pas, il n’avait pas vraiment le choix de toute façon et bien qu’il lui en coutait, commençait à déballer son sac. Quelque part Sean aurait préféré que cela soit figuratif. S’il avait enfin commencé à jouer franc-jeu, il pourrait peut-être encore l’aider. Mais à force, il commençait vraiment à douter de pouvoir encore lui faire confiance sur quelque sujet  que ce soit.
L’étudiant avait prononcé quelques mots pour se dédouaner et réaffirmer son allégeance, mais  il y avait trop de mensonges, cela ne suffisait plus et Sean n’avait pas bougé d’un iota, le poussant silencieusement à faire ce qu’il lui demandait.

Une gourde, de la nourriture, des fringues. Enfin un livre, tiens donc il y en avait bien un ! Mais c’était autre chose maintenant qui semblait vouloir prendre toute l’ouverture du sac. La même chose qu’il avait sentit en plongeant son bras au fond de celui-ci : une malle du même style qu’il avait à Poudlard. Le genre de paquetage qu’on amenait en début d’année et récupérait en fin et encore, Sean lui avait eu l’habitude de laisser quelques trucs dont il n’avait pas besoin durant les vacances. De toute façon, ils avaient des places attirées dans les dortoirs et les elfes faisaient en sorte de les déplacer si le dortoir évoluait.  Tout cela ne lui disait rien qui vaille.  Et encore fallait-il que ce soit bien des vêtements dans cette malle…

La voix du jeune homme s’éleva alors de nouveau, apportant avec elle une énième justification. Des proches cette fois.  Sean recula légèrement jusqu’à s'asseoir sur l’accoudoir le plus proche. Il resta un moment à fixer Eirian, les lèvres légèrement pincées avant de parler lentement, calmement.

«Eiiran….tu m’as parlé de livres… Maintenant c’est des proches ? »

C’était la deuxième ou troisième version qu’il lui donnait. Il en perdait même le fil à force. Il prit une profonde inspiration avant de se claquer le dessus de la cuisse et se redresser.

« Bien, tu sais quoi ? Disons que je te crois.  Donne-moi leur nom, on va vérifier ! Numéro de téléphone ou hibou ? Je les fais se déplacer au ministère ou j'envoie quelqu’un directement à leur porte ? Moldu ? Sorcier ? BC ou OdP ? » S’exclama-t-il d’un ton presque joyeux.

Est-ce qu’il ironisait ? Oui un peu…  Il ne croyait plus vraiment à ses histoires.  La valise et le sac plein oui, ça il l’avait devant les yeux, mais ça pouvait tout aussi bien être là pour rejoindre le Blood Circle sur une promesse de Kane, qu’autre chose. Il n’excluait pas d’y jeter un œil, ce serait d’ailleurs plus prudent. Pour le moment, il continuait de fixer Eirian, se passant une main dans les cheveux, se laissant le temps de réfléchir.

«  Tu sais que tu me fais chier Eirian ? J'essais de t’aider, moi ! J'essais de comprendre et tu me balade depuis le début !  Putin ! Je te surprends avec Kane, tu me mens, ton sac, tu me mens, je sais franchement pas ce que je fou à essayer de te sauver le cul des détraqueurs… Allez ouvre cette malle, et t’iras t’expliquer au ministère. »
De nouveau sur ses deux pieds, les poings sur la taille, Il n’avait même plus la force d’être en colère. Il ressentait juste un énorme gâchis .  



(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Jeu 13 Jan - 23:00
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
Tu ne comprends pas pourquoi Sean te redonne ton sac. Est-ce que c’est une façon de continuer le jeu du gentil Auror entamé avec le verre d’eau, de te rassurer pour te mettre en confiance et faire en sorte que tu coopères ? Tu n’as plus vraiment le choix de toute façon. Désarmé, une baguette pointée sur toi, Sean assez loin pour qu’une nouvelle tentative de fuite échoue à coup sûr… et tu veux moins que tout l’approcher après ce qu’il s’est passé. Pourquoi ne t’a-t-il pas amené directement au Ministère, ça non plus, tu ne le comprends pas, ça lui aurait sans doute facilité les choses. Ou alors, c’est aussi une façon d’atténuer la situation ? Peu importe au fond : tu sais bien qu’ils finiront par te faire parler, que ce soit à coups de Veritaserum ou de sortilèges. Vous êtes en guerre, tu ne te fais guère d’illusion sur le sort qui t’attend. Azkaban, les Détraqueurs… C’est la solution la plus évidente, la plus simple. Ils ne te pardonneront pas tes mensonges, ni tes origines, et c’est normal. Ton idée de contrebalancer cela par ton investissement dans l’Ordre paraît presque dérisoire à présent : quoi que tu fasses, ça n’effacera jamais le reste. C’est ironique, presque, que ce soient les sorciers qui t’aient mis la main dessus, plutôt que ton père. Que ce soit le monde où tu le fuyais qui se retourne contre toi. Mais tu as toujours su que ça pouvait arriver, c’est presque un exploit que tu aies tenu aussi longtemps.
Tu affirmes de nouveau que tu n’as pas trahi, mais tu as bien conscience que les mots ne veulent plus rien dire – toi-même, sachant avec quelle facilité on peut les tordre et les manipuler, tu as toujours donné plus de poids aux actes qu’aux paroles. Sean ne te répond pas, son regard t’invitant à vider ton sac. Ce que tu fais, aussi lentement que possible pour ne pas donner l’impression d’attraper quelque chose de menaçant. Il n’y a que tes affaires dedans maintenant. Tout ce que tu possèdes. Tu sors ce qui vient, montres la malle, juste assez pour qu’il voie ce dont il s’agit. Elle est emplie de tes affaires de Poudlard, uniformes, plumes, parchemins, livres de l’année précédente que tu n’as pas encore revendus, et les ouvrages essentiels que tu as gardés. Tout est là, parce que tu es incapable de laisser quoi que ce soit derrière toi. Certains de tes condisciples laissent une partie de leur décoration, d’autres des ouvrages dont ils savent qu’ils n’auront pas besoin durant l’été. Toi, tu vides systématiquement ton coin, parce que tu n’es jamais sûr d’être là à la rentrée suivante. D’être encore en vie. Et puis… ne pas laisser de traces, rien qui puisse indiquer où tu as été. C’est plus rassurant de tout avoir avec toi, à portée de main, pour ne rien avoir à abandonner en cas d’urgence. Juste deux bretelles à enfiler et c’est bon.

Malgré toi, tu te lances dans une nouvelle explication pour justifier que tu te promènes avec une malle scolaire en plein milieu de l’été. De la famille, des proches… C’est bancal, ça n’explique en rien pourquoi c’était plus simple d’agir comme ça plutôt que de refaire un saut chez tes parents juste avant la rentrée. Mais tu sais bien – et Sean doit le savoir aussi – que ce n’est qu’un moyen de retarder l’inévitable. Ces minutes prises ne servent à rien, mais tu ne vois pas comment agir autrement. Tout lui raconter ? Ça ne fera qu’accélérer les choses. Tu t’es tellement battu pour préserver tes mensonges, ta véritable identité que même à présent, alors que tout est perdu, tu n’arrives pas à te résoudre à ouvrir la bouche. Il croit déjà que tu es un traître, ce que tu pourrais dire n’y changera pas grand-chose. Ce sera juste une confirmation. Tu connais Robin, il est de ta famille… À partir de là, tout est dit.
En t’entendant, Sean affiche une moue plus que sceptique. Appuyé contre un accoudoir, il montre à quel point il ne te croit plus. Tu ne réponds pas. Tu n’es pas sûr qu’il y ait vraiment quelque chose à dire à ce stade. Il reprend sur un ton beaucoup plus joyeux. Vérification d’alibi, bien sûr. Il se moque de toi. Tu en as assez de cette comédie, tu attends le moment où il abandonnera ce jeu pour passer aux choses sérieuses. Il n’attend sans doute pas de réponse cette fois non plus, mais tu rétorques quand même :

— Toute ma famille est moldue. Tous ne sont pas au courant que je suis un sorcier et les autres ne sont pas… très à l’aise avec la magie, ils n’apprécieraient pas vraiment de voir des sorciers débarquer chez eux. Je n’arrête pas de leur dire que je ne leur attirerai pas d’ennuis, que mon engagement dans l’Ordre ne les mettra pas en danger…

Tu auras beau aligner les excuses, le fond ne changera pas : tu ne lui fourniras rien – d’autant que tu n’as rien à donner. Si les Aurors récupèrent l’adresse fournie dans tes dossiers scolaires, ils découvriront vite qu’il n’y a jamais eu de Howl à cet endroit. Qu’il n’y a aucune trace dans le monde moldu d’un Eirian Howl et de sa famille. Et dans ton téléphone… Ni Robin ni Garnet ni Carl ne sont enregistrés sous leurs vrais noms et tu effaces tous les messages qui peuvent trahir vos relations ou leur allégeance. Mais leurs numéros sont bien là. Tout ce que tu peux espérer, c’est que les sorciers n’aient pas les moyens de la police moldue pour remonter leurs traces et comprendre d’où ça vient. Ils n’en ont pas besoin de toute façon : ces informations-là, tu les leur donneras toi-même une fois qu’ils auront décidé de te faire avouer, ils n’ont même pas besoin de se fatiguer à fouiller. Tu jures intérieurement. Tu risques de leur attirer de gros ennuis.
Sean t’étudie et s’énerve soudain. T’aider ? Tu clignes des yeux, puis le fixes à ton tour, sans comprendre, pris par surprise.

— De… m’aider ?


L’incrédulité est pleinement audible dans ta voix. Pourquoi ? Tu ne le prononces pas à voix haute, mais il doit s’entendre dans ta question. Pourquoi est-ce qu’il voudrait t’aider après ce qu’il a vu ? Tu as l’impression que ce n’est pas un numéro, que Sean n’essaie pas de jouer au gentil – et s’il le faisait, il emploierait sans doute un autre ton –, mais quelque chose t’échappe. Il s’est levé, les poings sur les hanches. Ce n’est même pas de la colère ou de l’exaspération, juste… comme s’il en avait marre de tout ça. Tu ne sais pas quoi en penser. C’est peut-être seulement que tu as atteint les limites de sa patience et qu’il va te traîner au Ministère pour passer aux grands moyens, ce que sa dernière phrase a l’air de sous-entendre. La conversation défile dans ta tête, il t’a surtout sommé de t’expliquer, mais… C’est peut-être pour ça qu’il ne t’a pas emmené directement là-bas. Qu’il t’a lâché quand tu paniquais et donné le temps de te remettre, alors qu’il aurait pu être plus brutal depuis le début – il avait toutes les raisons de l’être vu ton comportement. Mais si elle est réelle, son envie de t’aider fera long feu dès qu’il en saura davantage. Qui pourrait croire à ce que tu raconterais ? Qui pourrait y croire alors que tu as menti sur tout depuis des années, ton nom, ta famille, l’endroit où tu vis, ce que tu vis ? Et même en y croyant, qui te soutiendrait ensuite ? Bien sûr, tu as parfois eu envie de dire la vérité, un peu plus souvent ces derniers mois, maintenant que tu commences à avoir de vraies relations, mais tu t’es toujours heurté à cette idée que personne ne pourrait l’admettre. Et ces amitiés qui se créaient étaient trop belles et trop précieuses pour que tu prennes le risque de les briser. Il n’y a qu’à voir ta relation avec Sean. Tu n’as peut-être pas trahi l’Ordre, mais tu as trahi tout ce qu’il voyait en toi, gâché ce qu’il y avait entre vous. Alors qu’il ne sait encore rien, pas même ton vrai lien avec Robin.
Pour t’occuper et ne pas trop le regarder tandis que tes pensées tourbillonnent, tu achèves de sortir ta valise du sac. Elle entraîne avec elle ce qui restait encore dans le sac, trousse toilette et trousse de secours, tant pis. Il est quasiment vide à présent, hormis ton portefeuille et les figurines que vous utilisiez avec ta mère. Tu ouvres ta malle avec précaution tout en répondant :

— Comment est-ce que tu pourrais m’aider ? Ça ne t’attirerait que des ennuis. Je ne suis pas stupide, je sais qu’on est en guerre et je sais à quoi mon attitude ressemble. Comment ça va se terminer. Quoi que je dise, même si c’est la vérité, ça ne changera rien à ce que tout le monde va penser. Personne ne l’acceptera et je n’ai rien pour le prouver.

Sauf à te faire boire du Veritaserum, évidemment. Encore que, certains arrivent à en contrer les effets, ça ne lèverait pas tout doute, surtout sur un sujet aussi sensible. C’est surtout de la lassitude qui ressort de ta voix, et non de la provocation. Elle aurait été facile pourtant. Mais vaine. Est-ce qu’il s’attendait vraiment à autre chose que des mensonges après t’avoir surpris dans une telle situation ?
Tu ne sais pas si tu en dis trop ou pas assez, ou les deux à la fois. C’est le plus sincère que tu arrives  formuler, même tu n’as pas le sentiment d’être très clair dans ce que tu dis, dans cette manière de sous-entendre que oui, tu aurais des choses à expliquer – pour toi, c’est déjà une ouverture de le reconnaître ainsi, mais c’est sans doute encore ta façon tordue de voir les choses. C’est un drôle de sentiment, quelque chose qui ne devrait pas être là, parce que tu ne crois pas vraiment qu’il souhaite t’aider. Au fond, toi aussi, tu en as marre de tout ça, de fuir, de mentir. La fatigue t’écrase et te cloue au sol. Ton vrai grand regret est pour ta mère. Tu n’auras rien pu faire pour elle, tu l’auras abandonné jusqu’au bout. Tu aurais dû tout tenter à l’époque, quitte à te faire prendre, au moins ça se serait fini beaucoup plus tôt.
Avec un effort, tu te ressaisis et montres la malle à Sean. Tu l’as séparée en plusieurs compartiments, le reste de tes vêtements et tes uniformes d’un côté, les livres et les parchemins au centre, le reste des fournitures à l’autre bout, les encriers rangés avec soin.

— Voilà. Mes affaires pour Poudlard. Je peux la vider si tu veux. Il n’y a pas de double fond ni de sortilège dessus.



Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Ven 21 Jan - 1:57

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

Encore une justification vaseuse. Des moldus qui n’étaient pas à l’aise avec les sorciers… Est ce qu’Eirian pensait vraiment qu’à ce moment même il en avait quelque chose à faire que cela risquait de ne pas plaire à sa famille de voir débarquer un sorcier ? Il n’avait donné aucun nom, aucun détail,  aucun lieu, juste vaguement, de la famille. Il aurait voulu faire plus flou qu’il n’y serait pas parvenu. Plus il essayait de le sortir des sables mouvant qui l’engluaient, plus le jeune Serdaigle s’enfonçait. Un vrai piaf pris dans le mazout.  S’il essayait de gagner du temps, il ne s’y prenait pas de la meilleure des manières.  Cela ne faisait que renforcer l’épuisement de l’irlandais  à le sortir de là.  Il essayait vraiment de rester calme, mais l’exaspération gagnait du terrain. Il ne pouvait pas aborder cette affaire comme une autre. Elle était trop personnelle, faisait remonter beaucoup trop de choses. Il avait l’impression que Charlie planait au-dessus d’eux comme ce foutu Peeves, se foutant royalement de sa gueule : «  Alors Seany-Seanou ? Encore un échec ou pas ce gamin ? Tu crois que je le connaissais bien ? C’est peut-être moi qui lui ai donné ton nom… le chat de gouttière ! Non ? Tu veux le sauver ? Qui es-tu capable de sauver ?! »
Sa main glissa dans ses cheveux, faisant disparaître le spectre qu’avait forgé son esprit. Il avait besoin d’un verre. Tout ça l’agaçait tellement !  N’y tenant plus, il prit à parti le jeune homme encore sur le qui-vive au bord de son assise.  L’étudiant bégaya sur le mot « aider », mais Sean n’y prêta pas plus d’attentions, continuant d’exprimer ce qu’il avait sur le cœur.
Pourtant il les voyait bien les yeux tout ronds du jeune homme, papillonner avant de prendre un air d’intense réflexion.  Et bien oui: Aider ! Quoi ? Ce n’était pas évident ? Il n’était pas derrière une grille à ce qu’il sache ! … Bon l’interpellation avait été un peu musclée certes… et sa crise aussi avait pu lui faire penser le contraire, mais s’il ne s’était pas jeté sur lui pour lui chiper sa baguette aussi…   Nan ça lui paraissait clair quand même ! S’il n’avait pas voulu l’aider, Eirian se serait déjà retrouvé  ligoté, menotté et en route pour sa peine.  Non mais vraiment, qu’est ce qu’ils leurs apprenaient en cours de nos jours ?!

Suivant sa dernière injonction, le serdaigle continua de sortir ses affaires du sac. Sac qui paraissait minuscule maintenant, comparé à ce qui était déjà étalé autour de lui. La grosse valise, qui s’en extirpa,  en renforça encore l’impression. Elle avait l’air de faire son poids, mais il n’était pas certain de savoir si cela était dû à sa structure même ou à son contenu.

Reculant pour lui laisser l’espace nécessaire à ce déballage, Sean restait prudent.  S’il n’élevait pas sa baguette, il avait décrispé ses bras, prêt à parer toutes éventualités. La bouche d’Eirian s’ouvrit en même temps que la malle, toute aussi surprenante de contenue.  Depuis le début d’après-midi, c’était certainement la chose la plus sincère qu’il lui avait dite. Pas de justification à deux sous cette fois. Il exprimait un véritable questionnement et une inquiétude à son égard. Puis une résignation sur sa propre condition.  Sean resta interdit. Était-ce l’espoir d’un véritable dialogue qui renaissait ? C’était un début en tout cas, mais il ne fallait pas crier victoire trop vite.
Sean ne répliqua pas tout de suite, il ne devait pas le brusquer. Le laissant tourner la malle pour qu’il lui montre son contenu, il pu alors admirer la panoplie complète du parfait étudiant sorcier. Bien ordonnées, ses affaires étaient rangées avec soin. Si le reste du sac n’avait été que des objets ajoutés en vrac, on décelait là une méticulosité toute particulière. Ce n’était pas quelque chose de fait à la va-vite ou dans la précipitation.  S’il avait projeté de changer ses plans durant ses vacances, cela ne s’était certainement pas décidé à la dernière minute.  Alors pourquoi deux poids, deux mesures ? Une partie des vêtements bien rangés dans une malle et l’autre en vrac dans le sac avec un sac de couchage en première ligne.  Ça n’avait pas grand sens,  les vacances étaient déjà bien entamées.
Eirian proposa de vider lui-même la dernière malle, semblant vouloir jouer franc-jeu sur ce point. La situation était encore un peu trop étrange pour qu’il lui fasse confiance, si quelque chose se cachait au milieu des vêtements… il ne pouvait pas le laisser y accéder.  

« Non, n’y touche plus. Je m’en occupe. »

Intransigeant, il attira avec un léger Accio la malle et se mit à la regarder de plus près, jetant des regards répétés au garçon. Il voyait bien que cela gênait Eirian qu’il s’approche de ses affaires, qu’il les manipule, mais il ne lui avait pas laissé le choix avec ses multiples mensonges. Sean ne fit pas d’excès de zèles, déplaçant légèrement certains vêtements, tâtonnant,  glissant son bras à l’intérieur pour palper le fond. Il ne trouva rien d’inhabituel. Rien que ce qu’elle laissait promettre. Une malle d’étudiant sorcier. D’un mouvement de tête, il lui indiqua qu’il pouvait la récupérer et la refermer.

Pensif, une fois encore, il finit de se reculer pour se rassoir sur le fauteuil face à lui. Penché en avant, les avant bras posés sur ses genoux, il riva son regard azuré sur le jeune Londonien.  Il avait prit le temps de réfléchir à ses quelques mots précédents et tenta une approche.
«Ce que tu caches, tu as déjà essayé d’en parler pour vérifier si ça pouvait être accepté ? »
Les yeux levés vers lui, il attendait évidemment une réponse de sa part, lui laissant même une marge de manœuvre assez large pour parler sans trop en dire. Du moins, il l’espérait.
« Tu as demandé ce que je pourrais faire. Eh bien, dans un premier temps, ce qui me paraît le plus utile serait de t’aider à la prouver cette vérité. Quant aux ennuis, je crois qu’on est bien placés pour dire que je les attire déjà…  Mais Eirian pour t’aider, j’ai besoin de savoir dans quoi je m’embarque et jusqu’ici tu m’as pas facilité les choses, alors aides-moi toi aussi tu veux ?»

Il avait l’impression de marcher sur des œufs et très franchement, il n’était pas certain de ne pas en avoir écrasé quelques-uns avec ses gros sabots. C’était le mieux qu’il pouvait faire pour le moment. Il espérait qu’Eirian ne se referme pas déjà comme une huître, car s’il le faisait, ça ne serait bientôt plus de son ressort et le spectre ricanerait encore. Il n’était capable de sauver personne.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 24 Jan - 22:16
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
Sean ne croit clairement pas à tes vagues explications sur ta prétendue famille. Bien sûr, tu pourrais inventer les noms, les adresses, détailler vos liens, les super vacances que tu as pu passer avec eux, donner du corps à tes inventions… ce ne serait pas compliqué en soi, tu le fais depuis des années, ce ne serait que quelques mensonges ajoutés au reste. Mais il t’emmènerait directement au Ministère pour vérifier, et ça ne tiendrait de toute façon pas très longtemps. Tu oscilles entre la conscience que tout est perdu, que tes mensonges ne te tireront pas d’affaire cette fois, et ton refus de céder aussi vite, aussi… facilement. Tu n’as pas tenu aussi longtemps pour tout déballer au premier gros problème, ce n’est pas ainsi que tu as été élevé. Te rendre, avouer autrement que par la force, n’a jamais été une option : c’est comme signer ton propre arrêt de mort et c’est hors de question. Fuir ou te battre, tu ne connais que ça. Ici, le premier est impossible, le second, inutile. Alors ? Tu ne sais pas et l’épuisement ne t’aide pas à garder les idées claires. Tu paies les nuits sans sommeil, les repas sautés, l’énergie perdue à faire semblant d’aller bien depuis deux ou trois mois, pile au moment où tu aurais besoin d’être en forme et d’avoir l’esprit vif.

L’attitude de Sean te déstabilise. Tu ne comprends pas vraiment ce qu’il veut, pourquoi il parle de t’aider. Il t’a surpris avec l’ennemi, il finira bien par savoir d’où tu viens… ce qui lui fera forcément retirer sa proposition. Peut-être pourrait-on aider « Eirian Howl », étudiant qui a commis une grosse erreur. Mais « Nathan Lancaster » ? Impossible. Et encore faut-il qu’il soit sincère. Il en a l’air, pour autant que tu puisses en juger. Qu’est-ce que ça change au fond ? S’il savait dans quoi il mettait les pieds, il ne l’aurait jamais proposé et ça deviendra caduc dès qu’il en apprendra davantage. C’est plus simple de considérer les choses comme ça que d’imaginer qu’il pourrait réellement t’aider. Même si… Tu ne sais pas, tu t’en veux pour cette petite boule au fond de toi qui le croit, qui a envie de s’y accrocher, alors qu’il est Auror, qu’il a sans doute l’habitude de manier le chaud et le froid pour interroger des suspects – quoique ça ne semble pas trop dans son caractère.
Tandis que tu te penches sur ta malle pour te donner une contenance, tu lui réponds assez sincèrement. À voir comment il réagira à cette réponse qui n’en est pas vraiment une, à cette minuscule ouverture que tu fais, sans savoir pourquoi tu t’y lances. Ça tournera mal et si tu en dis trop, tu le regretteras d’autant plus. Sean ne force pas pour que tu t’expliques mieux. À côté de la valise, ton sac à dos semble minuscule, vidé de toutes tes possessions, rappelant qu’au fond ce n’est pas grand-chose.
Sean étudie la malle à distance, les affaires nettement rangées… telle que tu l’as faite avant de quitter Poudlard pour les vacances. Tu as gardé à portée de main les vêtements dont tu aurais besoin pour l’été, pulls légers et T-shirts à manches longues – peu de choses en soi, tu prévoyais de renflouer un peu ta garde-robe une fois que tu aurais touché ton salaire –, tandis que les uniformes et les pulls d’hiver restaient dans la malle. Pour un œil étranger, rien de tout cela ne doit avoir grand sens.

Sean préfère la fouiller lui-même. Tu ne dis rien lorsqu’il lance son Accio, même si ça te tord le ventre. En soi, rien n’a vraiment de valeur autre que sentimentale pour certains objets, mais c’est viscéral, ce sont tes affaires, absolument tout ce que tu possèdes et tu ne supportes pas de voir quelqu’un d’autre y toucher contre ton gré. Pour une autre personne, ça aurait sans doute moins d’importance, mais tu le vis comme une violation d’intimité. Tu t’obliges à ne pas bouger, même si ta tension ne doit pas échapper à Sean. Tu ne prêtes pas attention à ses coups d’œil, gardes le regard rivé sur ta malle, les bras croisés. Tu t’attends à ce qu’il renverse tout, mais il y va plutôt doucement, déplaçant juste un peu les vêtements et fouillant le fond. Ça te détend un peu.
Il doit se rendre compte que tu ne lui as pas menti sur ce point, car il te fait signe que tu peux la récupérer. Tu attends qu’il recule, te lèves prudemment, partagé entre l’envie de récupérer tes biens et celle de ne pas trop t’approcher de lui. Tu refermes la malle et la tires avec toi avant de reprendre ta place.

Il s’assoit en face de toi. Tu gardes le silence. Tu ne sais toujours pas comment il prend ce que tu lui as dit. Sa question, moins directe que ce à quoi tu t’attendais, te surprend. Ça te rappelle Abigail, au début du mois, ses questions assez larges pour te permettre de dire les choses sans les dire. C’était plus facile pour toi d’y répondre. Tu n’es jamais entré dans les détails, tu ne lui as pas dit exactement de quoi il retournait, quels étaient ces problèmes dont tu parlais, mais tu t’es beaucoup confié sur tes ressentis, ton incapacité à parler aux autres de ce qui t’arrive – la question de Sean y fait drôlement écho d’ailleurs. Ça ne marchera pas ici, il lui faudra forcément du concret à un moment, mais le spectre du Ministère recule un peu.

— Non.

Réponse directe quoique trop courte, mais ça a toujours été une évidence pour toi. Comment les sorciers pourraient-ils accepter tes origines, encore plus maintenant que la guerre est déclarée, alors que ton propre père n’a pas pu passer outre le fait que tu sois un sorcier ? Tu n’as jamais oublié son regard, les mots qu’il t’a jetés, le rejet et la haine si absolus, comme si tu l’avais trahi de la pire des manières – et, pour lui, c’était le cas. Cette blessure-là n’a jamais cicatrisé, teintant ta façon de voir les autres. La magie a complètement oblitéré le fait que tu étais son fils, alors, de la même façon, ta nature de sorcier ne fera jamais oublier que tu es né au sein du Blood Circle, que tes proches sont des tueurs de sorciers. Tu as vu le regard de Sean tout à l’heure et ce sera encore pire ensuite. Il y a Towsen bien sûr, mais tu ne lui aurais jamais parlé de ton plein gré et s’il ne t’avait pas trouvé une utilité, il t’aurait sans doute tué.

— Non, tu répètes. Je n’ai jamais essayé d’en parler à qui que ce soit, je savais que… ça ne passerait pas. Et ça aurait été trop dangereux, pour les autres et pour moi. Je n’avais pas à leur imposer ça.

Ce n’était pas un risque que tu pouvais prendre, te dire que peut-être, avec cette personne, ça marcherait. Les conséquences étaient trop importantes – et tu tenais trop à Poudlard, à ta vie dans le monde sorcier, à cet équilibre précaire que vous arriviez à maintenir avec ta mère, ce semblant de normalité que vous aviez les dernières années pour courir le risque de devoir fuir de nouveau. Elle avait déjà tellement sacrifié pour toi, tu n’allais pas détruire tout ce qu’elle avait fait pour… une potentielle amitié ? l’amour ? Le genre d’histoire qu’on ne voit que dans les films. En sus, confier la vérité, c’était entraîner quelqu’un d’autre dans tes secrets et tes mensonges, le rendre complice, imposer un poids qu’il n’avait pas à porter.

Sean revient sur ce qu’il pourrait faire pour toi. C’est… déstabilisant, toujours. Ta méfiance naturelle te pousse à envisager la manipulation. Et tu ne risques pas d’oublier comment ça s’est terminé avec le dernier type qui a prétendu « t’aider », même si Sean n’a rien en commun avec lui. Mais tant que vous discutez, ça tient à l’écart le Ministère et ses cellules. Quant au fait qu’il attire les ennuis, ça… tu ne connais pas sa vie privée, mais tu es un bel exemple. Il aurait difficilement pu tomber sur pire stagiaire.

— Tu as tiré le gros lot avec moi…


Tu soupires, cherches comment tourner les choses. Tes doigts triturent le bord de ton haut en un geste nerveux, tu t’arrêtes dès que tu t’en rends compte.

— Je ne tiens pas vraiment à la prouver, cette vérité, j’aurais préféré qu’elle reste cachée. Enfin… c’est ce que doivent dire pas mal de criminels, j’imagine. C’est juste que… Tu n’as pas besoin de ces ennuis-là et je ne pense pas que tu voudras encore m’aider ensuite. Si ce n’est pas juste une façon de me faire parler sans passer par le Veritaserum.

Tu as hésité avant de le dire et tu lèves à peine les yeux vers lui. Il fait visiblement des efforts pour dialoguer, plutôt que de te traîner derrière les barreaux. Ramener le sujet sur le tapis n’est pas forcément très malin, mais tu veux voir comment il va y réagir, s’il est vraiment sincère. La vraie question, c’est est-ce que je peux te croire ? et tu n’as aucun droit à la poser, vu la situation. Tu n’as jamais compris comment les autres décidaient de faire confiance, quel était le déclic, si pour eux aussi ça ressemble à un saut terrifiant dans le vide. Il aura la vérité, forcément, par la force ou parce que tu l’auras cru – mais si c’est un piège… En un sens, dans ta vision tordue, c’est plus acceptable de céder face à une magie contre laquelle tu ne peux pas vraiment lutter que de parler de ton plein gré – c’est comme si tu renonçais à te battre jusqu’au bout et tu le regretteras s’il se retourne contre toi. Bien sûr, tu ne peux rien lui dire de tout ça, tu ne saurais même pas comment le formuler.
En fait, le problème, c’est que tu le connais, au moins un peu, que tu l’apprécies, qu’il a été ton maître de stage, et ça rend les choses bien plus compliquées que face à un Auror inconnu – ça se serait mal fini directement, et ça aurait été normal et logique, tu aurais su comment réagir. Là, tu as l’impression de te retrouver dans un entredeux que tu ne parviens pas à résoudre.
Tu ne sais pas quoi penser, ni quoi dire, ni comment répondre à sa demande. Clairement, tu ne l’aides pas plus qu’avant. Tu forces tes doigts à se tenir tranquille, tu prends à peine conscience de la boule de nervosité que tu es en train de devenir.

— Ça ne va pas t’aider non plus et c'est stupide mais… Je ne comprends pas pourquoi tu aurais envie de m’aider après… après ce qui s’est passé.

Robin, le parc, ça a presque l’air d’une autre vie, d’un autre monde à présent.

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 3 Mar - 22:58

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

Fouiller la malle n’avait mené à rien. Pas d’artefact dangereux, pas de compartiment caché. L’auror à déjà quelques années de service, en plus de ça, il a été un étudiant turbulent à Poudlard, sans parler de ses années d’apprentissage. Il connaît bien les tours pour cacher des choses compromettantes dans ce genre de bagage, mais rien. Bien évidemment, il n'est pas infaillible, mais il est assez sûr de lui et le visage d’Eirian n’a pas trahi non plus une anxiété changeante lorsqu’il vérifiait différentes parties de la malle. Bien souvent, un malfrat se vend lui-même avant que l’on découvre les preuves.
Non, le jeune homme n’avait manifesté qu’une tension constante et un soulagement manifeste lorsqu’il pu récupérer ses biens.  Il reste prudent. Plus prudent encore qu’avant sa crise.  Sean à l’impression que quelque chose à basculé. Quelque chose d’autre se joue. Un fil s’est tendu et il faut prendre soin de ne pas le briser.

Il s’était rassis après l’inspection, lui rendant la malle et prenant le temps de l’interroger sur ce qu’il avait lâché, intentionnellement ou par lassitude. La réponse ne se fit pas attendre.  Succincte, directe. Sans appel. Et pourtant, pourtant Sean voyait encore dans ce mot, la possibilité de tirer la ficelle de l’inconnu. S’il n’avait jamais essayé, il ne pouvait donc pas être certain.
Probablement conscient de la dureté de sa réponse, Eirian reprenait, s’expliquait. Il était pétri de certitude, mais plus que ça, c’était l’importance qu’il y mettait qui surprenait Sean. La notion de danger. Pour lui, pour autrui. Quoi que ce soit, il avait l’air sincèrement troublé des conséquences s’il évoquait son problème.
Décidément, il avait l’impression de totalement découvrir le jeune homme qui se tenait devant lui. Comprenant peut-être, en même temps, pourquoi il lui avait toujours semblé un peu distant, en retrait, proche et pourtant difficilement atteignable. Il avait pris cela pour de la timidité ou un simple trait de son tempérament. Visiblement, il n’y avait pas que cela. Il y avait une crainte qu’il n’avait pas su déceler, pas su voir où elle était orientée.  Et il ne la voyait toujours pas distinctement, bien qu’il en devinait à présent les contours.

« Si tu ne l’as jamais fait, alors tu ne peux  pas vraiment savoir. »

Sean ne se voulait pas moralisateur. Il voulait simplement amener l’idée que sa certitude pouvait avoir des failles. Aussi, son discours s’accompagna d’un petit haussement d’épaule pour accentuer le doute.

Répondant à sa précédente question, Sean était direct, sincère, mais il n’oubliait toujours pas que toute cette histoire méritait des éclaircissements.  Il essayait de le pousser gentiment dans la bonne voie, mais Eirian était aussi réticent qu’un cheval sauvage. Il freinait des quatre fers, esquivait tout ce qui pouvait le contraindre et trop se rapprocher de lui.
L’irlandais tentait de s’approcher, de le contourner, trouver le chemin qui le calmerait et lui permettrait de l’accepter, autant dire qu’il s’attendait à un travail où sa patience serait mise à rude épreuve. Un domaine dans lequel il n’excellait pas du  tout.
Il n’était pas sûr de son approche, un peu bancale selon lui, pourtant Eirain eut une réaction immédiate, ce qui était bon signe.  Un soupir.  Un relâchement ?   Le dialogue était rouvert, ils avaient dépassé la confrontation. Sean eut un sourire.

La nervosité restait présente chez l’étudiant, il l’avait remarqué, mais il prenait ça comme un signe de bonne volonté également. Il arrivait à le faire parler, peu à peu.  En revanche la réponse du serdaigle le surprit. Il ne s’attendait pas à ce qu’il veuille que les choses restent comme elles étaient. Une vérité cachée. Une faute commise ? Assez grave pour qu’il soit en danger et mette en danger les autres en la révélant ? Les théories commençaient à se bousculer.
Il n’avait pas tort, c’était effectivement ce qu’un criminel dirait, qu’on ne sache jamais son méfait.  Pourtant, ses mots indiquaient une inquiétude pour son maître de stage et non pour lui-même.  Enfin, juste avant de placer un doute sur les intentions de l’auror.

Sean ne masqua pas sa surprise et fit rapidement le lien avec  sa demande précédente. Le verre d’eau. C’était donc pour cela qu’il avait voulu ce servir tout seul ? Par prudence  ou par expérience ? Le Veritaserum n'était pas vraiment son truc. Certes, Rose savait en fabriquer et celui-ci fonctionnait à la perfection, mais il était plutôt l’apanage des interrogatoires du ministère, devant témoins et juges. Cette potion était radicale, déshumanisante à son goût. Bien évidemment qu’il en avait fait usage en mission. Lorsqu’il n’avait pas le choix, que le temps pressait trop et que la vie d’autres personnes était immédiatement en  jeu.  Il n’allait pas dire le contraire, ni s’en excuser.  Pour autant, aujourd’hui  c’était un jour de repos à la base et il n’avait pas l’habitude de se balader avec ce genre d’artefact sur lui, ni de l’utiliser à tout va.

«  Ce n’est pas vraiment le genre de la maison… Même si j’en conviens, la praticité du Veritaserum est incroyable pour certaines situations, le ministère est assez regardant sur la question. Sans compter que je me promène assez rarement avec ça sur moi, surtout en repos.  Cela dit, oui, j’ai  besoin que tu me parles, sans ça tu comprends que je ne peux pas… que je ne peux plus te faire confiance comme avant. »

Ce n’était pas simple de lui dire ces mots, mais il partait du principe que s’il voulait qu’Eirian soit sincère avec lui, il se devait de l’être également.
Son regard ne quittait pas le sien. Sans détour, sans faux-semblant.  Il était coincé lui aussi. Il ne pouvait pas le laisser repartir ainsi et l’emmener au ministère avec ce qu’il avait surprit et tous ses mensonges, autant l’envoyer à Azkaban directement. Sans parler des interrogatoires qu’il allait subir. Leurs intensités montaient toujours plus…  et le veritaserum n’était pas ce qu’il craignait le plus.

Eirian s’adressa une nouvelle fois à lui. C’était à son tour de prendre des pincettes. L’ainé avait toutefois l’impression qu’il restait franc. Il retrouvait enfin le presqu’adolescent, le jeune adulte réservé. Un peu paumé et pourtant déterminé.  Son regard se fit indulgent et il se leva, s’éloignant pour atteindre la fenêtre. Fouillant dans sa poche arrière, il trouva la baguette du jeune homme, le couteau et  surtout un étui métallique.  Il l’ouvrit, porta une cigarette à sa bouche et l’alluma à l’aide d’un briquet. Il ouvrit la fenêtre, la barrière magique brilla, mais la fumée la traversa.  Il prit une ou deux bouffées supplémentaires.  Le questionnement de son stagiaire tournant dans son esprit.  Lui aussi était un peu paumé.

« Je ne sais pas non plus. Tout t’accable… Mais ça me semble pourtant la bonne chose à faire.   J’ai pas tellement envie de voir mon premier stagiaire passer le reste de sa vie en prison. Surtout que je ne comprends pas ce qu’il se passe avec toi. »

La cigarette avait un gout réconfortant dans tout ce merdier. Une petite et simple stabilité pendant que le reste de ses certitudes vacillaient. Il n’avait pas le droit de flancher pour autant. Alors il se raccrochait au gout du tabac, à la fumée acre tout en gardant Eirian à l’œil.

« C’est si difficile de croire que je veux t’aider ? Je suis certainement pas le meilleur mentor mais…. » Il expira la fumée, sa cigarette se consumant progressivement. « Ouai… vu la situation, je peux comprendre. »

Il écrasa son mégot, le reste de la journée lui revenant. Il l’avait menacé physiquement et verbalement.  Pas étonnant que le fait qu’il veuille l’aidé soit surprenant. Ce n’était pas vraiment le message qu’il avait envoyé jusque là. Il était aussi clair avec lui qu’il avait pu l’être avec Leah quand ils avaient su pour Charly. Il l’avait engueulé au lieu de la soutenir, au lieu de lui dire à quel point il avait eu peur pour elle, a quel point il s’en voulait de ne pas l’avoir protégé de ce fou. Il passait toujours à côté des choses importantes et il s’exprimait toujours de travers. Même s’il faisait de son mieux, il n’était pas franchement facile à suivre de ce côté-là.

« Tu disais que c’était trop dangereux pour toi et les autres d’en parler…  Quelqu’un te menace ? »

Il espérait ne pas lui donner là une excuse, une chance de fabriquer un énième mensonge. Mais après tout, c’était plausible. Il avait peut-être rencontré Robin sous la contrainte.  Peut-être était-il vraiment une victime ?

« Tu peux au moins me dire depuis combien de temps ça dure ? »




(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Jeu 10 Mar - 21:11
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
Récupérer tes affaires te rassérène un peu. Ce n’est pas pour longtemps, bien sûr, mais tu peux au moins faire taire cette fibre possessive stupide et te concentrer sur les vrais problèmes. La situation demeure tendue, de façon différente cependant. Tu restes sur tes gardes, prêt à bondir au moindre signe d’attaque, magique ou non, prêt à te défendre, mais Sean part plutôt sur la piste de la discussion.
Parler, ce n’est pas ton fort, encore moins dans ces circonstances. Et non, tu n’as rien dit à personne, jamais confié la vérité sur ta famille à qui que ce soit, secret que tu protèges énergiquement depuis treize ans – tout pile ou presque, l’anniversaire de ta fuite était il y a une quinzaine de jours. Sean t’étudie tandis que tu détailles un peu ta réponse, toujours aussi évasif. C’est plus facile de tourner autour du pot, mais tu sais qu’il y a un moment où il lui en faudra davantage, où il se lassera de tes reculades et de tes louvoiements. Sa réponse te surprend – et te ferait sourire dans d’autres circonstances. C’est quasiment mot pour mot ce que t’a dit Abigail au début du mois. Que tu ne pouvais pas savoir tant que tu ne l’aurais pas fait, que tes amis t’écouteraient certainement si tu te confiais à eux – ou alors ils ne mériteraient pas que tu les appelles tes amis. C’est cette dernière idée que tu crains le plus, le rejet, les voir se détourner face à une vérité qu’ils ne pourraient pas accepter – et tu les comprendrais, bien sûr que tu les comprendrais, tu n’as fait que leur mentir sur absolument tout depuis le départ, ce ne serait que justice qu’ils s’éloignent. Sans même parler des dommages pour toi ensuite, avec tes secrets éparpillés dans la nature, si jamais tu te livres à la mauvaise personne. Les mots de ta mère se sont gravés profondément en toi, érigés en principes de vie. « Personne ne doit savoir, jamais », que ce soit côté moldu ou sorcier.

— Il y a des choses dont on sait d’emblée qu’elles ne passeront pas. Je ne pouvais pas prendre le risque de tout perdre…

Tu te reprends.

— Je n’ai pas commis de crime, mais il y a des choses qui… ne sont pas acceptables, encore plus en ce moment.

Mais le fait qu’ils soient deux à te le dire – deux en qui tu as eu confiance, à ta manière –, pratiquement avec les mêmes mots, te perturbe. S’ils savaient ce que tu caches, est-ce qu’ils affirmeraient encore la même chose ou est-ce qu’ils t’encourageraient plutôt à le dissimuler ? Comment savoir ? Tu ne sais pas vraiment ce qu’Abigail t’imaginait comme problèmes, au-delà du fait que tu allais assez mal pour t’en prendre à toi-même, mais elle a quand même soutenu que t’ouvrir était la meilleure solution. Tu ne sais pas. Tu ne sais pas. Tu as passé tellement d’années à protéger tout cela farouchement, à tout faire pour que jamais personne ne puisse rien soupçonner… Est-ce qu’il y a vraiment une chance qu’on puisse t’écouter et comprendre et accepter que tu ne sois pas un traître, même si tu as des connaissances au sein du BC ? Est-ce que ces questions ont encore le moindre sens de toute façon, vu la situation ? Ce n’est plus une question de se fier ou non à quelqu’un, mais d’aveux.
Incapable de comprendre pourquoi Sean voudrait t’aider dans cette situation, tu ne peux t’empêcher de soulever la question de Veritaserum – celle qui t’inquiète plus que le reste. Un traître en temps de guerre, tu ne te fais pas trop d’illusions sur les moyens déployés par le Ministère pour te faire parler. Mais la potion, cette perte de contrôle totale qui te laisse sans volonté, incapable de te défendre, qui te transforme en pantin… Tu n’as pas oublié les effets lorsque Towsen t’en a fait boire de force. Et tu préfères encore la douleur que revivre ça. Ta remarque a l’air de prendre Sean au dépourvu et sa réaction semble sincère, comme s’il ne s’attendait pas vraiment à ce que tu envisages de tels recours.
On ne ment pas à un menteur et il ne t’a jamais fait l’impression d’être un manipulateur. Trop impulsif pour cela, peut-être, trop ouvert d’une certaine façon. Il est Auror, tu ne sous-estimes pas ses compétences, d’autant que tu as eu l’occasion de le voir à l’œuvre tant pendant ton stage que lors des missions de l’Ordre du Phénix et même quelques minutes plus tôt. Mais s’il est dangereux, de ton point de vue, il est moins dur que Rose – elle a quelque chose de plus aiguisé, de plus acéré – elle porte bien son nom d’une certaine manière. Sean ne te fait pas le même effet. Et c’est pour ça que tu es plutôt enclin à le croire lorsqu’il te répond que le Veritaserum n’est pas dans son style et qu’il ne se promène pas avec. Ça te rassure aussi, une source d’angoisse que tu peux écarter pour le moment. C’est une sorte de damage-control que tu fais, pour garder une partie de tes moyens. Ta situation est toujours aussi critique, mais tu arrives à y ramener un peu de rationalité.

— D’accord. Et… oui, je sais bien que tu ne peux plus me faire confiance. C’est normal.

Tu ne t’attendais pas à autre chose, même si tu apprécies sa franchise. Il pourrait te rendre la vie bien plus difficile. Tu reviens à ton incompréhension face à son envie de t’aider, surtout après cet aveu. Sean se lève, rejoint la fenêtre. Tu le suis des yeux sans bouger de ta place. Lorsqu’il fouille dans sa poche, tu ne rates pas ta baguette et le renflement de ton couteau, luttes contre la brève impulsion qui te pousse à tenter de les récupérer. Mais il t’arrêterait avant que tu ne puisses l’atteindre et ça achèverait de ruiner toute discussion.
Fight or flight, tu ne connais que ça, l’instinct de survie poussé à l’extrême. La reddition et la discussion n’ont jamais constitué une opportunité qui paraissait viable, surtout face au Blood Circle, et tu ne sais pas comment y réagir. Tu suis ses gestes du regard, machinalement, toujours un peu perdu. Lui non plus ne sait pas vraiment ce qui le pousse à t’aider. Oui, c’est sûr que ça ne doit pas faire bonne impression de se retrouver avec un stagiaire derrière les barreaux. Mais ça arrivera de toute façon, tu auras beau jurer que tu ne trahis pas, tu représentes quand même un risque et une impasse. Sorcier et originaire du Blood Circle, un paradoxe insurmontable en temps de guerre.
Tu restes silencieux, parce qu’il n’y a pas grand-chose à répondre à ça, tout est effectivement contre toi et ça ne sert à rien de le nier. Il enchaîne en te demandant s’il est vraiment si difficile de croire qu’il veut t’aider. Tu fronces les sourcils en entendant la suite, surpris par la soudaine incertitude qui semble s’emparer de lui. Ce n’est pas lui, le problème. C’est toi.

— Je suis désolé. Je ne suis pas doué pour faire confiance aux gens. Et ce n’est pas… toi en particulier. Enfin, un peu quand même parce que la situation ne s’y prête pas, je sais que tout est contre moi. Mais c’est aussi de… penser que quelqu’un a envie de m’aider.

Parce que ça n’en vaut pas la peine. Tu ravales les mots. Ce n’est pas le moment.

— Et… ça ne vaut sans doute rien maintenant, mais tu es un excellent mentor. J’ai beaucoup aimé travailler avec toi et Rose, apprendre à vos côtés. J’espérais… J’aurais aimé faire d’autres stages avec toi l’année prochaine. Je ne dis pas ça pour…

Tu fais un geste de la main entre vous deux sans achever. Ce n’est pas pour t’attirer ses bonnes grâces, il est au-dessus de ça et toi aussi.

— C’est juste que c’est vrai. Et tu n’es pas responsable de ce qui se passe, c’est entièrement ma faute.

Il achève sa cigarette. Sa question te prend au dépourvu et sur le coup tu ne sais pas quoi répondre. Non. Oui. Si, d’une certaine façon. Mais ce n’est pas à l’origine de ta rencontre avec Robin. Ça pourrait t’ouvrir une porte de sortie, tu pourrais saisir le prétexte offert, avouer que si, on t’a forcé, que tu as agi sous la contrainte, que tu ne voulais pas. Mais il t’a vu avec Robin, ce n’est pas l’attitude que tu avais. Et ce serait admettre que tu as trahi et ça, tu ne le veux pas. Ton cousin ne t’a jamais posé de questions sur l’Ordre et tu ne lui aurais de toute façon pas répondu, vous évitez ce genre de sujets. Ça ne devrait pas être si compliqué de répondre à une simple question. Tu soupires, remontes les mains dans tes cheveux qui retombent en vrac sur ton front.

— En quelque sorte, oui. Mais ce n’est pas Robin qui me menace. C’est dangereux parce que… soit je force quelqu’un à partager mon secret, ce qui le met dans une position délicate, soit, le plus probable, ça se retourne contre moi avec le risque… eh bien, comme maintenant, de me retrouver au Ministère.

Tu relèves les yeux vers Sean.

— Mais ce n’est pas quelque chose de dangereux pour le monde sorcier. Ça l’est pour moi, c’est tout.


Le fait de tourner autour du pot, élevé au rang d’art. Ce n’est pas encore la vérité pleine et entière, mais tu ne mens plus. Tu ne sais pas toujours à quoi t’en tenir, même si l’idée de lui parler ne paraît plus aussi effrayante qu’au début. Angoisse et touche d’espoir se mêlent. Au-delà de te croire, est-ce qu’il pourrait vraiment accepter ton histoire, accepter que tu n’es pas un traître et garder le secret quand même ?
Quant à depuis combien de temps ça dure… tu supposes qu’il parle de ton cousin.

— Avec Robin ? Depuis février.

Soit juste après ton entrée dans l’Ordre, ce qui ne parle pas en ta faveur non plus. Tu n’en pouvais plus de n’avoir personne avec qui partager un peu le poids des secrets, personne qui sache la vérité à ton sujet, personne avec qui tu puisses être un peu plus toi-même et non plus un paquet de mensonges. Si tu avais été capable de mieux gérer, tu n’en serais pas là aujourd’hui. Mais tu ne regrettes pas d’avoir retrouvé Robin.


Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 15 Mar - 0:47

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

Il avait joué sur la variable de l’inconnu. L’avait remise en lumière. On ne peut pas savoir tant qu’on n’a pas essayé, non ? Pourtant Eirian reste persuadé du contraire et ne tarde pas à le faire savoir. Il sait déjà ce qu’il l’attend. Il n’imagine même pas que cela se passe autrement. C’est trop risqué. Tout perdre ? A ce point là ? Quoi que ce soit, ce non-crime, c’était assez puissant pour impacter sa vie entière. Cela ne devrait pourtant pas le surprendre, se lier au BC, de quelque manière que ce soit, c’était déjà bien impactant. Mais il insistait sur le fait de n’avoir pas commis de crime, et il avait toujours l’air sincère sur ce point, mais Sean ne pouvait pas se faire confiance non plus, il était trop proche, trop impliqué pour avoir le recul nécessaire. Il le savait. En revanche il pouvait réfléchir, des choses non criminelles et pour autant non acceptable, il y en avait des tas. Il allait devoir garder tous ces détails dans un coin de son esprit. Peut-être finirait-il par reconstituer le puzzle par ses propres moyens.
Il devait récapituler : une vérité qui, si cela s’apprenait, ferait en sorte que les gens ne vouloir plus l’aider, que personne n’acceptera. Une vérité qui n’était pas un crime. Une vérité qu’il voulait garder cacher ou il pourrait tout perdre. Une vérité qui manifestement le liait à Robin Kane.  Le cercle se refermait.  Il garda ses hypothèses pour lui, ses réserves aussi. Quant-aux questions… elles viendraient en temps et en heure.

La discussion s’enchaina, bifurqua sur l’utilisation du véritasérum, Sean resta franc, oui cela était utile, non il n’aimait pas l’utiliser. Non il n’en avait pas, et il était certain que sa surprise vis-à-vis de son hypothèse serait flagrante de sincérité.  Mentir, il savait le faire, après tout en mission d’infiltration, il fallait être crédible en toute circonstance. Il savait mentir, il savait même très bien le faire. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, lui n’avait rien à cacher. Il était face à un garçon angoissé et esseulé, mentir n’avait pas d’intérêt. Seul regagner sa confiance pouvait le faire s’ouvrir. Ou la torture, physique ou psychologique. Il n’était évidemment pas de ces hommes.
En tout cas Eirian à l’air d’accepter sa réponse, de le comprendre même lorsqu’il parle de confiance. Il n’est pas déraisonnable, il n’est pas délirant. Au contraire, il a l’air extrêmement lucide. C’est peut-être ça qui est le plus difficile, tout ne s’arrangerait pas en le raisonnant. Il était maitre de ses actes et d’une partie de ses émotions.  Il sentait bien l’angoisse le dévorer, la peur se mêler, mais il ne décelait pas de colère dirigée contre lu, pourtant après tout ce qu’il lui avait fait subir, elle aurait pu être légitime. Avait-il une tendance plus forte à s’auto-flageller et à retourner toutes ses colères contre lui-même ? Son regard se posa sur les manches longues de l’étudiant. Il faisait trop chaud pour porter des manches longues en Juillet même à Londres… Il soupira,  ce n’était pas le moment de lui demander pourquoi, n’est-ce pas ?

Il finit par aller à la fenêtre et s’allumer une cigarette pour répondre à sa question. Pourquoi l’aider ?  Parce qu’il sentait bien que quelque chose clochait. Tout simplement. Qu’il n’était pas totalement perdu, mais qu’il le serait s’il suivait la procédure. Foutue procédure. Il jouait gros lui aussi. Il le savait. Comme pour le reste il lui avait répondu avec sincérité. Cette fois le jeune homme resta silencieux, alors il enchaina, un moment de doute qui lui échappa. Après tout il n’était pas familier avec ce rôle de mentor, il n’avait même pas réussi à l’être pour ses jeunes frères et sœurs, alors ça ne serait pas étonnant qu’il ait envoyé les mauvais signaux. Enfin, vu la journée, les signaux étaient plus que compliqués à déchiffrer. Il en convenait.  Le froncement de sourcil du jeune Serdaigle en témoignait. Les paroles qui s’en suivirent contrastaient pourtant avec son expression.  L’oisillon s’excusait. Sean ne décelait pas de malice, son esprit était embrouillé, en témoignaient ses pauses et reprises, mais ils avançaient encore sur une bonne voie. Encore une fois, il fut surprit de voir le jeune adulte un peu timide réapparaitre, sortir un peu de sa réserve, se justifier,  essayé de le rassurer et prendre certaines  responsabilités. Mais la responsabilité de quoi exactement ? C’était bien cela qu’il ne savait pas encore. Et puis c’était déroutant, qu’il pense aussi sincèrement, que personne ne voudrait l’aider. Il lui semblait pourtant l’avoir déjà vu en compagnie de ses amis lorsqu’ils se croisaient durant les missions de l’Ordre ou celles plus massives du conseil…. Ce n’était peut-être qu’une impression, mais cela avait l’air de dépasser cette situation, cela avait l’air d’être ancré en lui.
Plus surprenant encore, Eirian continua sur sa lancée en le complimentant, le rassurant, évoquant même  son stage et les prochains à venir. S’il n’était pas sincère en cet instant, c’était un menteur de classe internationale et qu’ils devraient rapidement recruter pour en faire un agent double !!! En tout cas, Sean voulait croire en sa bonne foi et ce n’était pas parce qu’il le brossait dans le sens du poil, non c’était simplement qu’il le sentait au fond de ses tripes. Il ne se forçait pas, ses émotions étaient véritables.  L’auror esquissa un sourire de remerciement, malgré cette situation inédite et étrange, il acceptait  ses mots. Il voyait bien également à quel point le jeune homme était mal, perturbé, acceptait une certaine fatalité.  Évoquer le futur, en cet instant, était risqué. Il ne voulait pas faire de fausses promesses, ne voulait pas non plus fermer la porte à ce qu’il avait espéré lui aussi.

« Rose et moi… On aurait bien aimé retravaillé avec toi, nous aussi.  Tu es… » Il avait du mal à choisir ses mots et dialoguer ainsi n’était pas son fort. « Tu es un bon élément. Et on pense qu’on peut t’apporter encore quelques trucs. »

Si seulement tout ce bordel pouvait se régler sans foutre son avenir en l’air… Si seulement il pouvait il expliquer ce que c’était que ce foutoir.
La cigarette écrasée, l’irlandais avait décidé de repasser aux questions de fond et bien qu’Eirian préférait raser la surface, il ne se débinait pas pour autant. Sean sentait à son soupire, à sa posture, qu’il cherchait les compromis entre ce qu’il pouvait et voulait bien lui dire. Au moins ce n’était pas en vain, Sean apprenait de nouvelles choses. Kane n’était pas l’ennemi, et il l’appelait par son prénom ce qui témoignait d’une certaine proximité, ça corrélait avec ce qu’il lui avait déjà raconté, son histoire de voisinage, mais Sean restait prudent avec les histoires émises plus tôt. En plus de cela, c’était  visiblement que son secret soit simplement connu qui était une menace et ce par n’importe qui. Il parlait de forcer quelqu’un à partager son secret. Le terme était lourd de sens. Il n’y voyait donc que des inconvénients. Il en était intimement persuadé. Ce que Sean ne comprenait pas, c’était si Kane était vraiment mêlé à ce secret ou si c’était encore autre chose…. Être lié à un membre éminent du Blood Circle aurait déjà du être un énorme secret en soit.  Sean prenait toutes les secondes possible pour étirer le temps dans son esprit qui fonctionnait à une vitesse grand V.  Voilà maintenant qu’il parlait de danger pour lui-même et non pour le monde sorcier. Pourquoi choisir spécifiquement le monde sorcier ? Pourquoi rajouter que c’est pour lui-même alors qu’à une phrase de là, il lui parlait de position délicate pour la personne à qui il se confierait, il lui avait même dit qu’il aurait des ennuis s’il le lui révélait. Mais là le véritable danger n’était plus que pour lui, la peur d’être dénoncé et finir au Ministère, pas d’être tué.
Un quiproquo. Il avait voulut lui demander depuis combien de temps cette menace durait, mais Eirian avait encore Kane en tête.  Ce n’était pas grave. Enfin si … FÉVRIER !!  Ça faisait six mois qu’il parlait régulièrement avec le fils Kane ! Le visage de Sean s’assombrit, un million de chose avaient pu être dites depuis ! Un million de…. Le stage chez les aurors avait eu lieux en avril, soit deux mois après le début de leurs entrevues. Bon sang !  L’irlandais prit une inspiration, Eirian n’était pas idiot, il savait que cette information allait le mettre encore une fois dans de beaux draps. Il alourdissait un peu plus  son bagage. Il ne pouvait le faire en connaissance de cause que pour jouer franc-jeu.

« Et ton secret, depuis combien de temps il dure ? »

Quittant le rebord de fenêtre, il revint à proximité du jeune homme. Il ne voulait pas l’acculer, mais il devait être suffisamment proche pour lire dans ses yeux.  De l’autre côté de la table basse, il se lança.

« Dis-moi que tu n’as jamais parlé à Kane des dossiers du ministère et de l’Ordre. Qu’il n’a rien à voir avec ton choix de carrière et que tu ne lui as intentionnellement  rien transmit. »

Autant une demande qu’une injonction. Sean y mettait ses derniers espoirs. Il ne montrait pas d’agressivité, pas de colère, mais quelque soit le secret qu’il tenait tant à cacher, s’il avait vendu à ce moldu des informations alors tout était fini…. Ils étaient sur le terrain de la vérité, c’était le moment de lui prouver qu’il n’était pas un traitre.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Eirian Howl
Eirian Howl
Serdaigle OP
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5387
Gallions : 8603
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #00ccff
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Jeu 17 Mar - 22:12
The whole truth and nothing but the truth
« 20 juillet 2020 »
Tu ne sais pas vraiment ce que Sean peut retirer et conclure des bribes de vérité que tu lâches parce que tu n’arrives pas encore à aller plus loin. Tu te fais l’effet d’être un Petit Poucet qui sème des miettes derrière lui – et l’Auror a bien de la patience d’accepter de suivre tes explications embrouillées pour le moment. Tu n’as pas commis de crime, mais il y a Robin dans le tableau ; il y a tes tentatives de fuite et ta coopération maintenant… tu navigues à vue sans avoir aucune idée d’où tout cela te mènera – enfin, si. Mais c’est déjà beaucoup qu’il écoute tes récits parcellaires sans forcer pour le moment. Ça t’aide à retrouver contenance, à te calmer un peu, à réfléchir, tout en sachant que tu n’iras pas loin.
Tu parviens à calmer peu à peu tes angoisses. Sean ne te ment pas au sujet du Véritaserum, il n’a pas l’intention de t’en faire boire, encore moins par la force, et ça apaise la partie la plus irrationnelle de ton cerveau. Tu comprends bien qu’il ne peut pas te faire encore confiance et c’est logique, bien sûr, c’est plutôt le contraire qui aurait été étonnant. D’autant que tu as toi-même la confiance assez relative en temps normal, alors dans ce genre de circonstances… Tu mesures ce que ça doit lui coûter de t’écouter à cet instant, alors que tous les torts sont pour toi.

Il t’étudie. Son regard se pose un instant sur tes manches bien trop longues pour la saison, mais tu fais mine de ne pas t’en rendre compte. Elles tombent assez bas pour ne rien dévoiler de tes poignets, ni des innombrables cicatrices blanches qui parsèment tes avant-bras. Depuis ta discussion avec Abigail, tu fais encore plus attention à ne rien montrer – tu avais été négligent ce jour-là, une des blessures s’était rouverte en déplaçant un carton à la librairie, tachant ta manche, et tu n’avais pas pris le temps de réparer les dégâts. C’était la fin de la journée, personne ne le verrait, tu aurais tout le loisir de t’en occuper une fois que tu aurais trouvé ton squat du soir, ce n’était pas grave de toute façon, juste un peu de sang – négligent et indifférent… Sauf que ça a déraillé lorsque tu as croisé Abigail et bien sûr, les marques brunes sur le vêtement ne lui ont pas échappé, même si elle ne t’a pas interrogé dessus. C’est le seul moyen à ta portée pour apaiser un peu tes angoisses, calmer le tourbillon fou dans ta tête, toutes les peurs et émotions sur lesquelles tu n’as aucune emprise, retrouver un peu de contrôle – cette douleur-là, tu peux la gérer, tu la maîtrises, tu sais la déclencher et surtout l’arrêter. Ça ne t’apporte qu’un bref répit, mais c’est déjà ça de pris.
Sean ne dit rien, se détourne pour allumer une cigarette à la fenêtre. La distance t’arrange, c’est une illusion de sécurité supplémentaire, s’il bouge, tu as le temps de le voir venir et de réagir en conséquence – tu n’arrives vraiment pas à intégrer que ce n’est pas la tournure que prend la discussion, une part de toi le considère toujours comme un danger – c’est logique en un sens, vu la situation, il a plus ou moins ta vie entre les mains. Mais la force physique est exclue pour le moment.

Lorsque Sean semble culpabiliser de la situation, tu lui réponds qu’il n’en est en rien responsable et tu évoques le rôle de mentor qu’il a joué pour toi. Tu le places dans une position impossible, mais tu ne peux t’en vouloir qu’à toi-même d’avoir été surpris. Tu aurais pu proposer un autre lieu de rendez-vous, être plus prudent… Robin n’est pas toujours très à l’aise face à la magie et tu n’as pas voulu en rajouter avec ta paranoïa habituelle, tu aurais peut-être dû. C’est sans doute un peu étrange d’évoquer ta relation avec Sean dans un tel moment, mais tu n’as pas envie qu’il pense que tout était faux ni qu’il culpabilise. C’est peut-être étrange aussi de te soucier de ça maintenant, mais… tu te vois surtout comme celui qui apporte des ennuis aux autres, comme une sorte d’imposteur dans leurs vies, quelqu’un qui est là alors qu’il n’aurait jamais dû y être. Après tout, il ne traverserait pas ça s’il ne t’avait pas rencontré. Tu ne rattraperas pas ce que tu perds, pas plus que tu ne compenseras le mal causé en quelques phrases, mais ça te serait plus juste ainsi, après tous les mensonges que tu lui as sortis au cours des derniers mois.
Sean te sourit, évoque aussi la suite qu’il imaginait. Retravailler avec eux, apprendre en leur compagnie… tu le voulais – mais tu n’auras que le stage, et c’est déjà bien. Les années de cavale t’ont rendu assez fataliste, incapable de vraiment envisager l’avenir au-delà de quelques mois. Tu prends les choses comme elles se présentent, conscient du compte à rebours qui tourne sans que tu en connaisses la fin. Tout peut s’arrêter du jour au lendemain, d’une balle dans la tête – ou à Azkaban. Alors, chaque mois passé, chaque nouvelle année, chaque expérience, chaque étape franchie sont autant de victoires. Tu auras tenu treize ans, c’est à la fois beaucoup et peu.
Tu hoches la tête, apprécies le compliment à sa juste valeur. Mais il n’y a rien de bien à répondre, vous savez tous les deux que ça n’arrivera pas.

Sean revient sur ce qui te menace, tu louvoies dans tes réponses. Non, ce n’est pas Robin, le problème mais ton père. Tu n’es pas sûr d’être très clair quant à la suite. C’est dangereux pour toi parce que tu perds tout, c’est dangereux pour l’autre parce qu’il risque d’être considéré comme complice s’il ne te dénonce pas – il aurait plus de chances de s’en tirer, tu pourrais argumenter sur le fait qu’il t’a cru, que tu étais convaincant pour qu’il ne lui arrive pas trop d’ennuis… Ce n’est pas quelque chose auquel tu as vraiment réfléchi. Pour aller jusque-là, il aurait déjà fallu envisager de te confier à quelqu’un. Tu n’as pas envie d’entraîner d’autres personnes avec toi, de les mettre en danger.

Lorsque tu mentionnes la date à laquelle tu as retrouvé Robin, tu guettes les réactions de Sean. Le froncement de sourcils, la colère ne t’échappent pas. Février. Il s’est passé tellement de choses depuis. L’Ordre, les missions, le stage. Tant de choses dont tu aurais pu parler en détail à Robin. Mais c’est aussi un signe que tu ne mens pas, tu aurais pu prendre une date bien plus rapprochée, ça aurait pu ne commencer que ce mois-ci, ou en mai, dans une période relativement tranquille.
Quant à la durée de ton secret… c’est presque ironique que la date anniversaire soit si proche. Treize ans. Treize ans de fuite, de clandestinité, de mensonges, de fausses identités, de courses-poursuites. Sean revient vers toi et tu te tends légèrement en le voyant approcher. Tu prends sur toi pour ne pas te lever au cas où, te forces à rester assis, à ne pas même bouger. Mais il s’arrête de l’autre côté de la table basse – mince obstacle, mais obstacle quand même, comme une petite barrière entre vous.

— Ça a fait treize ans il y a neuf jours.

Ce qui ne va sans doute pas l’aider davantage à comprendre de quoi il retourne. Mais c’est la première fois que tu en parles – du moins à quelqu’un qui n’était pas au courant avant, comme Carl ou Robin. Et il y a Towsen bien sûr, mais il t’a arraché ça par la force. 11 juillet 2007. Ce jour-là, tu ne l’oublieras jamais, il s’est gravé en toi avec une précision particulière.

La question de Sean te met mal à l’aise. Parce que si tu n’as effectivement rien transmis à Robin, eh bien… tu ne peux nier que le Mangemort t’a utilisé, et que tu as trahi les Aurors pour protéger ton secret. Ce n’était pas forcément de grandes choses, mais assez pour ralentir un peu certaines enquêtes – et petite ou grande, la trahison reste la trahison. Ça, tu pourras en parler ensuite : quitte à tomber, autant entraîner le Mangemort avec toi. Azkaban te protègera de ses représailles. Tu relèves les yeux vers Sean, le regardes en face – pour ce que ça vaut, puisque tu es capable de mentir les yeux dans les yeux.

— Je te jure que je ne lui ai jamais parlé de l’Ordre ni du ministère. Il ne m’a rien demandé non plus et, même s’il l’avait fait, je ne lui aurais rien donné. Je n’ai rien laissé échapper devant lui. Notre… relation ne tourne pas autour de ça.


Ton choix de mot est plus que vague, même s’il laisse entendre qu’il ne s’agit pas que de rencontre fortuite avec ton cousin.
Quant à ton choix de carrière… C’est presque drôle. Ton père voulait faire de toi un soldat, un tueur de sorciers, il t’a initié aux arts martiaux et aux armes très tôt. Et un soldat, tu es en train de le devenir, d’une certaine façon, dans le camp opposé. Tu ne crois pas que tout est écrit, mais il y a visiblement des choses auxquelles on n’échappe pas. Même si c’est assez paradoxal qu’un fuyard comme toi se retrouve parmi les forces de l’ordre. Tu aimes le terrain, le danger, te retrouver dans la bataille, ces réflexes qui te sauvent la vie, parce que ça fait partie de toi, de ta vie, c’est ce que tu as toujours connu et tu ne t’imagines pas derrière un bureau. Et en septième année, après les premiers mois infernaux, quand tu as de nouveau été capable de réfléchir et de penser à l’avenir à brève échéance… c’était le choix le plus stratégique, celui qui te donnerait le plus d’armes en termes de survie, qui t’aiderait à renforcer tes capacités, à continuer à fuir ton père tout en t’achetant une identité respectable dans le monde sorcier, là où on n’aurait pas trop envie de fouiner. Et quitte à avoir conscience que tu pouvais mourir d’un jour à l’autre, autant faire quelque chose qui te parlait. Mélange de survie et de choix du cœur, les deux intimement mêlés, bien sûr, parce que tu ne distingues plus vraiment ce qui relève de l’un ou de l’autre. Est-ce que tu aurais fait le même choix si tu avais vécu une existence normale ? Tu ne le sauras jamais.

— Non, mon choix de carrière est une décision personnelle, je n’avais pas de contacts avec Robin à ce moment. De même que ma décision de rejoindre l’Ordre. J’aime le terrain, le mélange entre l’aspect sportif et la réflexion… Les Aurors mêlent tout ça, j’espérais… J’espérais vraiment en être capable. Et puis, venir en aide aux autres, traquer les mages noirs… ça me parlait.

Tu hausses les épaules, ça n’a plus vraiment d’importance maintenant.



Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés


If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian 21013008104866668 If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Dim 27 Mar - 20:21

If I Lose My Temper, You Lose Your Head.
Eirian

20 Juillet 2020

Depuis combien de temps étaient-ils là maintenant ? Dans cette planque de l’Ordre au parquet grinçant. Sean perdait la notion du temps. Seule la course du soleil et les ombres qui s’allongeaient pouvaient lui donner une indication de l’heure, mais il aurait fallu pour cela qu’il y prête attention. Il n’avait aucune attention à dédier à ce genre de détail pourtant, pourtant l’interpellation au parc lui paraissait d’un autre temps et extrêmement récente en même temps.  Une faille dans l’espace temps. Le sentiment s’intensifiait, silencieusement en arrière fond.

Il re-découvrait le jeune Howl, semblable et pourtant tout semblait exacerbé. Une tension dans l’air comme si la foudre s’apprêtait à tomber.  Il voyait sa nervosité, son anxiété trahie par ses petits gestes, sa peur au fond des pupilles, sa détermination à tout tenter, près à bondir de son siège. Il voyait aussi le léger relâchement à chaque réponse qu’il lui donnait, était-ce un poids qui tombait de ses épaules où une résignation ?
Et puis il y avait les faits qu’il arrivait à glaner au fur et à mesure de leur conversation.  Ces petits bouts de vérités clairsemés qui le faisaient osciller entre plusieurs sensations, entre plusieurs émotions. La frustration, la colère, la surprise, la peine. Étrange mélange dans les veines. Pour autant il tâchait de rester lucide, s’il était déterminé à aider Eirian et comprendre de quoi il retournait vraiment, les faits étaient trop grave pour les prendre à la légère.  Le mensonge avait enlisé le début de leur conversation et le risque d’y retomber planait au-dessus de lui. Il essayait de faire le tri, mais maintenant le jeu avait changé, Eirian ne cherchait plus tant à mentir qu’à faire de la rétention d’information.  Sean préférait ça.  Ils pouvaient avancer à leur rythme en bonne intelligence. Néanmoins, au vu des dernières informations, beaucoup de choses le tracassaient. Dernière révélation en date ? Eirian fricotait depuis Février avec Robin Kane !  Six mois !! Six mois pendant lesquels Sean avait rencontré Eirian à l’Ordre et l’avait acceptée en stage. Evidemment des questions se posaient. Evidemment, Eirian aurait pu mentir et s’en sortir plus facilement, hors, il lui avait donné cette date, sachant que cela le desservirait. Sean en concluait qu’il voulait être sincère.  

Calmant ses nerfs, il se rapprocha de lui, lui reposant sa question initiale, mieux formulée cette fois pour que le quiproquo ne se reproduise pas. C’était la durée de son secret qu’il voulait découvrir, depuis combien de temps cela durait, et si cela se corrélait avec Kane, avec le Blood Circle, avec une trahison.

La réponse le prit de court. Est-ce qu’il avait encore mal compris ? Etait-ce lui qui avait mal entendu ? Treize ans  et neuf jours, c’était étonnamment précis, c’était extraordinairement long.  Eirian avait quoi… vingt ans ? il aurait eu six ou sept ans, au moment des faits. Qu’est-ce qu’un gamin de cet âge aurait pu faire ?  A moins que ce n’était pas quelque chose qu’il ait fait, mais quelque chose dont il aurait été témoin.  S’il se souvenait bien des propos du Serdaigle, il lui avait baratiné qu’il avait connu les Kane avant d’aller à Poudlard, avant de savoir qu’il était sorcier. Ça pouvait avoir un lien avec eux finalement.  Sean commençait à s’imaginer des théories farfelues et c’était dangereux avec aussi peu d’informations formelles. En tout cas, les faits pouvaient concorder avec un programme de protection des témoins. Ce n’était pas un crime, ça pouvait lui attirer de gros ennuis et forcément, on ne le dévoilait jamais.
Seul bémol dans cette hypothèse, le ministère aurait forcément eu vent de cette affaire.  Pour le moment c’était l’option qui tenait le plus la route si on oubliait la trahison pure et simple.

La surprise avait dû se lire, une fois de plus, sur le visage de Sean, il ne cherchait pas particulièrement à masquer ses émotions de toute façon, toute cette affaire le prenait au dépourvu et Eirian avait conscience de tout cela depuis le début.


« C’est précis.»

Précis oui, mais sans explication supplémentaire. Il était un enfant, un enfant qui gardait un secret sensiblement traumatisant depuis autant de temps.  Il avait parlé d’un déménagement avec ses parents, Sean se demanda si là encore tout était lié ou non. Bon sang, à chaque réponse, des centaines de questions s’imposaient dans son esprit.

Mais avant toute chose, il devait vérifier encore un point, se rassurer, se prouver qu’il ne faisait pas tout cela en vain. Sans lui poser de question, il lui demanda de lui affirmer qu’il n’était pas une cause perdue.
Sean voyait une certaine anxiété se dessiner, mais Eirian releva finalement la tête pour croiser son regard et lui répondre sans trembler. L’Auror ne décelait pas de mensonge. Mais un nouveau problème préoccupait en même temps son esprit. Si cela faisait treize ans que le jeune homme vivait avec un lourd secret, mentir ne devait pas être un exercice compliqué pour lui.
A contrario, il avait réussi à déceler du mensonge dans ses propos bien plus tôt… mais était-ce normal ou parce que la situation était tellement inhabituelle pour le jeune homme, qu’il en avait perdu ses moyens et se dévoilait bien plus facilement ?

Sean se torturait l’esprit, il ne pouvait plus rien prendre pour acquis avec lui. Il ne lui restait que son instinct et sa foi en lui.  Il avait cru en ce jeune homme, devait-il l’abandonner maintenant alors qu’il lui en apprenait plus ? Alors qu’il commençait à se libérer ?
Eirian prenait son temps pour répondre à la deuxième partie de sa demande et l’irlandais lui laissa le temps de la réflexion. Le presser n’aurait produit aucun bénéfice. Il l’aurait braqué. Il venait de lui affirmer qu’il n’avait rien communiqué à l’ennemi. C’était satisfaisant en soi… bien que la question se posait, pourquoi se revoir autant ? Simplement pour parler de souvenirs d’enfance ? De son secret peut-être ? Mais si Kane y était lié, cela n’était pas dangereux et contreproductif ?

— Non, mon choix de carrière est une décision personnelle, je n’avais pas de contacts avec Robin à ce moment. De même que ma décision de rejoindre l’Ordre. J’aime le terrain, le mélange entre l’aspect sportif et la réflexion… Les Aurors mêlent tout ça, j’espérais… J’espérais vraiment en être capable. Et puis, venir en aide aux autres, traquer les mages noirs… ça me parlait.

Le haussement ne lui échappait pas. Il y avait bien de la résignation dans tout cela. La flamme n’était pas éteinte, mais elle s’amenuisait plus le temps passait.  Encore une fois, Eirian lui répondait ce qu’il avait envie d’entendre, cela le calmait quelque peu.  Il avait décidé de lui laisser une chance, de ne pas l’amener au ministère. Il ne l’abandonnerait pas maintenant. Repoussant la petite voix qui lui disait de continuer de se méfier de lui, qu’il pouvait se jouer de lui. Il prit une inspiration et se recula pour se rassoir.  Il avait la bougeotte, cela trahissait sa propre anxiété dans cette affaire.

«  Ça te parlait ? Je me souviens que pour ta première journée de stage, tu nous avais beaucoup impressionné avec Cartwright sur les parcours et les cibles. J’imagine que ce n’était pas de la chance du débutant, maintenant. Tout était lié n’est-ce pas ?»

Cela venait de lui revenir. Eirian lui avait paru extrêmement préparé. Bien plus à l’aise et  compétent qu’une jeune bleusaille classique et ses performances avaient parlés pour lui. Il était plus que prometteur. Sean ne s’était pas posé plus de questions que cela, il faisait partie de l’Ordre, il avait donc eu des entraînements plus poussés que le reste de sa classe. Mais si on mettait tout cela en perspective, le tableau changeait.

Et puis il revint à la charge sur l’information qu’il lui avait délivrée plus tôt.

« Treize ans…  et tu dis que tu n’en as parlé à personne ?!  J’imagine que tu as quand même des gens avec qui tu peux parler de ça, qui sont au courant non ? Tes parents ? Kane ? C’est pour ça que tu as repris contact avec lui ? Tu… Tu as été témoin de choses dont tu ne peux pas parler ?  »

Ce chiffre lui tournait en tête.  Il imaginait la version miniature du garçon à bouclette, terrifié et chamboulé par quelque chose qui le dépassait et qui ne pouvait l’exprimer avec personne. A y réfléchir, Eirian avait toujours été très discret sur sa famille, il n’était même pas certain qu’il ait un jour évoqué les prénoms de ses parents. Le rouge et or restait sur sa piste légèrement bancale de la protection des témoins. Beaucoup de points pouvaient s’expliquer ainsi. Et même si ses questions se faisaient plus précises, il estimait qu’il laissait encore une marge de manœuvre assez large à l’interrogé.

«J’aimerais tout de même savoir encore une chose.  Disons que je te crois, disons que je te fais confiance après tout ça. Tu comptes faire quoi ? Disparaître dans la nature ? Tout laisser derrière toi ? »

Il avait attendu un peu, mais finalement, il se laissa aller à lui demander comment il voyait la suite des choses, si possibilité de suite il y avait. Ce n’était pas une question simple, il le savait, mais il avait besoin de savoir comment il se projetait, comment il espérait rebondir de tout ça et en même temps lui montrer que l’espoir n’était pas tout à fait perdu pour lui.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
INRP
IRL
Revenir en haut Aller en bas
If I Lose My Temper, You Lose Your Head. ft Eirian
Sauter vers:
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Game of Blood :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs-