Depuis quelque temps c’était l’accalmie au Thestral Motor et ça faisait un bien fou ! L’arrivé de Luca avait bousculé beaucoup de chose parmi les membres de la Cosa Nostra et cela ressurgissait sur le reste du garage. Comme d’habitude j’essayais de ne pas trop m’en mêler, mais le fait que les beaux jours reviennent pour le petit couple phare du boulot, ça allégeait considérablement l’ambiance ! Tellement que j’en perdais la notion du temps. Quand tout est au beau fixe, il est beaucoup moins nécessaire de regarder l’heure en permanence et puis il faut dire que j’aimais particulièrement finir ce que je commençais.  Je m’y perdais souvent, surtout lorsqu’un problème me résistait. Aussi il n’était pas rare que le soleil se couche avant que j’aie terminé ma tâche, parfois c’était même Mane, le hibou de ma chère et tendre qui venait me sortir de là, ou parce que la dernière personne autre que moi me le faisait remarquer. A bien y penser je devais avoir un petit pactole d’heure supp à réclamer…  Enfin pas sûr que ça marche. Au pire je m’arrangerais avec Anje pour les vacances.

Mais cette fois ce n’est pas la lumière qui attira mon attention, mais un toussotement un peu insistant. Je n’avais même pas entendu les bruits de pas, mon attention bien trop accaparée par la mécanique de cette vilaine bécane dont le train arrière ne s’alignait pas en vol ! Donnant un dernier coup d’écrou, je relevais la tête pour accueillir avec un regard étonné notre comptable. Ah ça c’était une première ! Théodora était arrivé au garage un peu après moi, mais nos chemins ne se croisaient pas souvent, pour ainsi dire jamais. Quelques mots de politesse tout au plus lorsque je laissais des bons de commande sur son bureau. J’avais cru comprendre qu’elle aussi faisait parti de la Cosa Nostra, mais je n’en étais pas certain. Alors que me voulait-elle ?
Repoussant mes mèches sur front avec le revers d’une main imprégnée de cambouis, je me redressais pour lui parler.

« Ouai ? Qu’est ce qui se passe ? »

Son air était renfrogné, avais-je dépassé un budget ? Devait-elle fermer plus tôt et elle m’attendait depuis un moment au point où l’agacement s’en faisait sentir ? J’en profitais pour la détailler, blonde, yeux bleus, un type qui me plaisait particulièrement, bien que je ne sois pas très difficile en vérité. Il ne me semblait pas l’avoir déjà vu en colère, c’était amusant, mais je ne voulais pas créer de problème ici. Théodora avait l’air d’être un peu plus jeune que moi et elle avait du charme, mais il était fort à parier que ça elle en était bien consciente. Il fallait dire que cet endroit était une vraie réserve à personnes les plus sexy les unes que les autres. A croire que les italiens recrutaient des types mannequins ! Heureusement que j’étais passé par Anje, sinon je n’étais pas sûr que ma gueule d’ange aurait suffi. Sans parler du reste…  
Enfin j’eu rapidement ma réponse. Des infos manquantes ? J’haussais un sourcil de surprise. C’était assez inhabituel de ma part. Je faisais le plus souvent attention avec les formulaires mais bon… Je n’étais pas à l’abris d’un oubli.

« Ah ! Ouai, ne t’en fais pas, j’étais presque trop peinard là…. Fais voir ça ?»

Délaissant mes outils je me rapprochais de la jeune femme, penchant la tête sur le bloc qu’elle tenait en main. Je gardais les miennes derrière mon dos pour ne pas foutre de la graisse partout. Ah ces bons me disaient bien quelque chose, beaucoup de pièces et tous les coins de feuilles étaient cornés...

« Les Giacometti ! C’était la grosse commande ya quelques semaines ! Trois bécanes toutes en miettes, on a dû y passer bien dix jours dessus, facile. On savait plus où stocker les cartons. Ça te parle ? »

Je relevais la tête précipitamment en retrouvant le nom aux accents italiens. Parler bécane et pièces détachés me mettait souvent dans de bonnes dispositions. J’aimais mon job après tout. Me reculant, je m’adossais à une autre moto juste derrière moi, un petit sourire aux lèvres.

« J’pense que j’avais du tout attacher ensemble, mais visiblement ça a dû se défaire… Ya autre chose ? »

J’avais bien envie de me remettre au boulot, mais c’était assez rare que je discute avec la belle Haig alors je ne voulais pas passer pour un rustre, surtout que son petit air renfrogné m’amusait pas mal au final. Et si j’avais fait d’autres boulettes c’était le moment de les réparer non ?

Visiblement, l’ambiance sans dessus dessous dans l'atelier n’avait pas autant plu à Théodora qu’à moi. Son ton était proche  de l’agacement et à ce stade je ne savais dire si c’était de ma faute ou celui de ce souvenir. Dans le doute je préférais garder le sourire adossé à la moto et oh miracle par mimétisme ou intentionnellement, la jeune femme fini par étirer les lèvres à son tour. Ça lui allait plutôt bien en plus. Quel dommage que ça soit si discret.
Enfin, trêve de plaisanterie. Je revenais sur le sujet de sa venue sur mes plates bandes, comme sur les bons qu’elle m’avait montrés, seul le nom du client manquait, car dans la précipitation du moment je n’avais pas du m’embarrasser et tout agrafer ensemble pour écrire cette information uniquement sur la première page, il ne me semblait que le souci principal de sa venue était réglé. Tous les bons dont il manquait l’information étaient liés à cette réparation. Pourtant, à son expression, il était évident qu’elle attendait quelque chose d’autre, néanmoins sans plus d’explications de sa part, je ne pouvais pas l’aider.
Je n’eus pas trop longtemps à attendre pour réentendre la voix contenue de la comptable.

«Je vois bien que ça s’est défait Khris, sinon ce serait dans mes papiers… Est-ce que tu aurais des copies ? Ou est-ce que tu pourrais vérifier que tu m’as bien tout donné ? S’il te plait ? »

Ah ! Alors véritablement je l’avais agacé puisqu’elle commençait à s’adresser à moi comme à un mioche. Néanmoins il était facile de sentir les efforts qu’elle déployait pour éviter de me sauter à la gorge. Sous son regard je me senti un peu désolé de ne pas avoir saisi qu’elle avait besoin de plus que ça. Moi, la communication et la sociabilisation, on ne se fréquentait qu’au bar d’habitude… et cela menait souvent à des situations où ma bouche n’avait plus besoin de la parole pour se rendre utile. Enfin bref, j’avais encore du dire un truc qui avait été compris de travers.  
Me redressant légèrement, j’attrapais le torchon à ma ceinture pour enlever l'excédent de graisse, d’huile, et de tout ce dont mes mains pouvaient être couvertes et j’en tendis une dans sa direction, les sourcils légèrement froncés.

« Fais-voir ? »

Je me faisais avare de mots cette fois pour ne pas créer plus de quiproquo.
Ma mémoire était bonne, pas infaillible, mais certainement au dessus de la moyenne, et de toute façon je connaissais les réparations qu’on avait effectué, Anje, Jaeden et moi sur ces bécanes, donc je devrais pouvoir me rappeler de la majorité des pièces ou, en tout cas, voir si il y avait des trous dans le listing. Attrapant la pochette cartonnée qu’elle avait fini par me tendre, je me plongeais dans le détail des pièces.

« Je suis prête à tout pour boucler ces foutues listes… »

Je relevais le visage des documents, un sourcil rehaussé, jaugeant la jeune femme. Ce soupir là… il n’était pas anodin non ? Un sourire en coin, je replongeais dans l’une de ces « foutues listes ». Un peu plus et j’aurais pu croire que la miss Haig tentait de s’attirer mes faveurs… amusant. Le tout était de savoir si la formulation employée était délibérée ou non…
En tout cas, je n’avais aucune envie de causer un quelconque problème à la société. Je comprenais bien qu’avec leur organisation de l’ombre, ils ne pouvaient se permettre le moindre faux pas et bien que je n’avais jamais eu les tenants et aboutissants de ce tout ce qui se déroulait ici, je n’avais aucune envie qu’ils soient découverts par ma faute. Tout ce que je demandais c’était de pouvoir continuer à travailler ici, à Thestral Motor.
Le retour de Luca avait sacrément redistribué les cartes au sein de leur organisation, même moi, j’avais pu en sentir les tensions et les changements. Je comprenais du coup que Théodora soit tatillonne, elle devait avoir à gérer d'autres pressions de son côté et je ne voulais pas lui en rajouter. Cela aurait été contreproductif.

« Et tu bosses sur quoi au fait ? »

« Une Vmax. » dis-je en levant les yeux des listings. « La bécane est sortie il y a vingt ans mais c’est un petit mythe à elle toute seule. De base elle est bourrée de défauts, mais c’est aussi ce qui fait son charme. Là son proprio à un problème d’alignement en vol, ça le fait se déporter et au moindre coup de vent, ça commençait à devenir dangereux…. »

Comme à mon habitude, je restais mesuré. J’adorais parler moto et mécanique, mais avec les remarques précédentes, je ne voulais pas risquer que Théodora pense que j’oubliais l’objet principal de sa venue sur une simple tentative de conversation aimable de sa part. Je ne savais même pas si cela l’intéressait véritablement d’ailleurs. Ce n’était probablement que de la politesse. Ce qui était bien dommage car cette moto était véritablement un petit bijou de collection.
Jetant un dernier regard sur ses documents je finis par pousser un petit soupir.

« Il manque des choses… je pense qu’un des bons à du se perdre. Au moins un convecteur, trois filtres à air, le carburateur et sa durite associée… Hmm… il faut que je vérifie mais je devrais pouvoir te retrouver les références exactes. Si tu as les copies des commandes passées dans ton bureau, ça sera rapide.» fis-je en lui rendant la pochette. « Au fait, tu devrais faire attention au sens de tes paroles. Certains pourraient se demander jusqu’où tu serais prête à aller. »

J’avais été étonné de la question, un peu de but en blanc, de Théodora sur ce que je faisais, mais comme à mon habitude, parler de mon boulot me passionnait. La mécanique me passionnait, aussi je m’étais exhaussé sans tergiverser, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle en comprenne un traitre mot, ni à ce qu’elle s’y intéresse. Tout ce que je savais de Haig, c’est que son domaine et était les chiffres et régler quelques problèmes de Thestral Motors, mais j’aurais bien du me douter qu’être proche de Jaeden c’était mettre forcement un pied dans les ce monde-là, de grès ou de force. En tout cas sa réponse me surprit et j’esquissais un nouveau sourire en coin en l’entendant parler d’argent, avant de rabattre mon attention sur sa pochette.

Son problème allait pouvoir se régler rapidement, je ne m’en inquiétais même pas. En revanche, je n’avais pas pu m’empêcher de lui faire une remarque sur sa manière d’interagir.  C’était assez rare de ma part, et à sa réaction, j’aurais surement du m’abstenir… Après tout je ne la connaissais pas et elle était assez grande pour se gérer. Peut-être était-ce dû à cette manière légère de flirter, et ce domaine où j’avais vu beaucoup de gros rustres plonger, au moindre signe d’appréciation, sur des jeunes femmes qui n’en avait pas forcement envie. Thestral Motors faisait exception à la règle à ma connaissance, mais l’habitude m’avait surement fait agir, sans réfléchir. De toute façon c’était trop tard, les mots étaient sortis de ma bouche et à son léger arrêt sur image et ses lèvres pincées, je sus qu’ils avaient fait mouche.

« Ah vraiment ? Et tu fais partie de ces certains ? »

Et merde. C’était bien un genre de flirt qu’elle s’amusait délibérément à créer. Décidément il n’y avait vraiment que dans les bars où j’étais capable de le concevoir dès le départ. Je me redressais, renonçant à l’appui de la moto. Faisais-je parti de ces certains, me demandait-elle. Hmm, je n’étais pas sur de pouvoir répondre par la négative.  

« Je suis parfaitement consciente des paroles que j’emploie. A la charge de la personne qui les reçoit de décider de comment les comprendre…  C’est ça qui rend les échanges humains intéressant non ? »

J’écartais l’une de mes mèches blonde d’un revers de main. Intéressant n’aurait pas été le mot que j’aurais choisi. Difficile était plus approprié pour moi. Néanmoins je devais avouer que ça donnait un peu de piquant à ma journée.

« Hmm, surement, c’est rassurant en tout cas. » Je lui adressais un sourire léger, de connivence. Elle avait raison de rire, je devais paraitre bien naïf. C’était peu de chose et je le méritais bien.
« Si tu n’es pas pressée de partir, je peux me rendre utile tout de suite et t’aider à boucler ces foutues listes par la même occasion. J’pense que la bécane peut se passer de mon attention pendant  encore quelques minutes. » Il fallait dire que la blonde commençait à se l’accaparer mon attention. Et même si je devais passer pour un abruti et bien soit. J’avais déjà en tête quelques manières de me faire pardonner mon étourderie si elle consentait à me laisser une chance d’y parvenir.

La communication était difficile. La communication avait toujours été difficile.  J’étais le genre de gars un peu mystérieux au bar, le taiseux, celui qui attire les gens sans trop le vouloir. Je ne savais pas trouver les bons mots alors le silence était mon allié.  J’aurais dû continuer sur cette voie ce soir, car je sentais bien que mes mots n'étaient pas les bons. Plus j’essayais de m’en sortir, plus je m’enfonçais. Non, vraiment, les relations humaines n’étaient pas mon fort. Je préférais laisser parler mes actes, mes doigts, mon corps. Peut-être avais-je ça dans le sang. Mon père était mécanicien lui aussi. Toucher la matière était dans mon ADN, savoir comment assembler les choses, les réparer, en prendre soin. Comprendre les rouages, les embranchements. J’aimais cette logique dans laquelle les émotions n’influaient pas, dans laquelle le vécu ne parasitait pas. Au ronronnement du moteur je savais d’où venait le problème, aux soupirs de mes amants.es  je savais quoi leur apporter. L’être humain avait toujours été une belle mécanique sur laquelle j’aimais m’épancher et  m’exercer.  A ceci près que contrairement aux véhicules, ou autres boîtes de ferrailles au fonctionnement complexe, en découvrir l’intérieur ne m’avait jamais intéressé. Je laissais cet aspect aux médicomages compétents.

Voulant paraître courtois et parce qu’elle accaparait de manière non-négligeable mon attention, malgré ma maladresse, je proposais à Théodora de me rendre utile en m’occupant de son soucis de liste avant de retourner à mon problème mécanique. Cela me ferait une coupure agréable, mon dos en serait reconnaissant et puis la compagnie était intéressante, à n’en pas douter.
Par chance, ou par envie de continuer son petit jeu, elle accepta ma proposition avec un beau sourire, avant de se retourner et de m’inciter à la suivre.

« Je te suis ! » lui indiquai-je tandis qu’elle se détournait sans perdre de temps, mon regard suivant son mouvement.  Je connaissais le chemin, aussi, j’en profitais pour ranger rapidement quelques affaires pour ne pas risquer de trébucher dessus lorsque je reviendrais.  Cela me prit moins de temps de le faire que je ne l’aurais cru et j’eus tôt fait de la rattraper.
Passant la porte restée ouverte, j’observais furtivement les lieux, mes yeux suivant son mouvement pour se poser sur la pile, un peu trop grande à mon goût, de papiers.
« Je ne pensais pas qu’on écoulait autant de pièces… » Répliquai-je de surprise.
A bien réfléchir, on était presque une dizaine de mécano, forcément, les réparations avançaient à un rythme soutenu et la qualité de notre travail faisait une bonne part de notre publicité. Je ne savais pas en revanche si l’arrivée du frère d’Anje allait changer ou changeait déjà quelque chose aux affaires. De toute façon je n’allais certainement pas poser la question.
M’avançant vers la pile, les doigts assez propres, pour manipuler les papiers, je gardais la silhouette de Théodora dans un coin de ma vision, sans tourner le dos à la porte. Déformation professionnelle de survie comme se moquait souvent mon ange.  En attendant j’étais assez persuadée que c’était en partie ce qui me gardait en vie aujourd’hui. Je n’avais pas envie de recevoir un sort entre les omoplates parce que je ne les aurais pas entendus arriver.
Enfin passons, j’épluchais les commandes en me demandant si, dans une façon de faire si ordonnée, j’allais vraiment tomber sur quelque chose qu’elle n’avait pas réussi à dénicher. Tendant l’oreille à sa remarque,  un léger sourire apparut sur mes lèvres.
« Et moi donc. » Je renchérissais dans un presque murmure. « Je ne sais pas comment tu arrives à rester calme au milieu de ces piles de documents. »  Je ne venais pas dans son bureau de mauvaise grâce, c’est moi qui m’étais proposé après tout, mais trier des papiers n’était clairement pas une activité dont je voulais remplir mes journées.

« Non, la vie est facile ici, au contraire. » J’imaginais que les nombreuses activités, qu’elle évoquait, étaient celles liées à la mafia italienne, la Cosa Nostra,  dont Anje, Luca et bien d’autres au Thestral Motor appartenait. J’étais presque l’exception ici. Peut-être l’intriguais-je donc ? Je savais comment reconnaître les membres, je connaissais le tatouage d’Anje, ce n’était pas comme si elle le cachait de toute façon. Je savais que le serpent et la rose étaient leur signature. D’un coup d’œil, je cherchais donc à apercevoir l’encre sur son épiderme.

« Il faut simplement savoir rester à sa place. Rien de bien compliqué. Le reste, ça fait de l’animation, ça ajoute un peu de piquant. » Je ne cherchais pas à être évasif, mais je n’avais pas l’habitude de parler de cet aspect là de mon travail, même avec Anje, le business de la CN m’était très opaque et je n’étais pas du genre à fourrer mon nez dans ce genre d’affaires.  Mon expérience avec ce genre de milieu me l’avait rapidement fait comprendre. Mes prunelles de retour sur les feuilles à étudier, mon sourire s’élargit pourtant.  « Entre le garage et le bar, je crois que cet endroit me convient parfaitement. » C’était de loin la période de ma vie la plus paisible et j’espérais qu’elle dure ainsi encore longtemps. Même regarder par-dessus mon épaule était devenu un réflexe qui ne me mettait plus la boule au ventre continuellement.

« Et toi ?  J’imagine que ce n’est pas facile tous les jours avec les énergumènes qui se trimballent ici, entre les caractères et le reste. »
Elle avait de la répartie, nul doute que les fortes têtes ne l’intimidaient guère, néanmoins les choses changeaient en ce moment.
Je continuais de feuilleter méthodiquement, me posant nonchalamment sur un coin du bureau pour être plus à mon aise.  Je ne pouvais m’empêcher de relever les yeux régulièrement vers elle, captant  ses mimiques, j’appréciais sa manière naturelle de se mouvoir et son petit jeu m’attirait indéniablement.
Une feuille m’interpella soudain plus que les autres,  je me penchais alors dans sa direction, incertain, une mèche de cheveux me  balayant légèrement le visage alors que j’essayais de voir si elle avait remis la main sur l’une de ses listes.
«  Tu peux me rappeler les numéros de bons qu’il te manque ? » J’attendais de voir ce qu’elle allait m’indiquer dans ses tableaux pour faire la comparaison. Si j’étais ici c’était  pour me rendre utile et j’aurais été déçu de laisser une mauvaise impression.