Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Lun 4 Avr - 21:54
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Billie&Kayla // Bibliothèque - Septembre 2020
Lorsque j’ai eu mes résultats d’examens de première année et que j’ai su que je passais haut la main en seconde année, m’inscrire sur le programme du tutorat m’a paru naturel. Après tout, en septembre dernier, sans l’aide d’Eirian, je ne suis pas certaine que je serai là où j’en suis aujourd’hui. Je suis arrivée dans ce cursus pleine d’appréhension, pleine de peurs et d’angoisses. Je sortais de deux ans d’errance universitaire, après avoir tentée le droit sans succès. J’avais sillonné l’Europe sur quelques destinations avec ma cousine, j’avais effectué pas mal de stages, essuyé quelques déconvenues, je m’étais essayée à quelques métiers. Rien n’avait vraiment fonctionné, rien ne m’avait permis de trouver un sens à ma vie, de m’épanouir professionnellement. Après tout, j’avais ce désir profond d’aider les autres, de participer à l’effort de guerre, de poser ma petite pierre à l’édifice quant à la démystification des sorciers dans le monde moldu, et inversement d’ailleurs. Le fait que mon père soit né-moldu et vive toujours parmi eux m’a façonné, j’ai appris à vivre aisément dans les deux mondes, appréciant chacune de ses spécificités. La magie a ses avantages, la technologie en a d’autres. Je suis de ceux qui peuvent se targuer d’être suffisamment à l’aise avec les deux pour pouvoir passer inaperçue dans l’un comme dans l’autre. C’est avec cette idée en tête que je me suis rendue à un énième rendez-vous avec la conseillère d’orientation de l’université et pour une fois, je suis tombée sur une personne qui avait vraiment envie de m’aider à y voir plus clair. Sans comprendre pourquoi je n’avais pas songé à la filière en protection magique plus tôt, je me suis immédiatement imaginée dans ce cursus. Les cours dispensés, les valeurs qu’on y prônait semblaient me correspondre alors je me suis lancée, non sans une certaine inquiétude. J’étais plus âgée que la plupart des étudiants de première année, j’avais un autre bagage, un autre vécu. Pour autant, j’avais peur. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Eirian. Un Serdaigle, plus jeune que moi. Plus sérieux, plus secret aussi. Au début, je me suis demandée ce que je faisais avec lui. À vrai dire, sur le papier, tout nous opposait. Je suis plutôt du genre avenante, le sourire aux lèvres, la pipelette de service ; là où Eirian est discret, mystérieux, effacé. Du moins lorsqu’on ne le connaît pas vraiment. Il m’a fallu des mois pour l’apprivoiser ou peut-être est-ce lui qui m’a apprivoisée, je n’en sais rien. D’une collaboration étudiante est née une véritable amitié dont je ne saurai me passer aujourd’hui. Depuis qu’il m’a parlé de son secret, j’ai su que ce qui nous liait lui et moi dépassait de loin tout ce que je pouvais imaginer. Un an seulement s’est écoulé et pourtant, j’ai trouvé en lui un soutien de taille, une personne qui m’apporte le réconfort dont j’ai besoin et qui sait me pousser au-delà de mes limites. Il m’a appris à avoir confiance, confiance en moi, confiance en mes capacités, mes qualités et mes compétences. C’est aussi grâce à lui que je suis actuellement en train de me diriger vers la bibliothèque pour faire la rencontre de mon tuteur. Je veux donner à un autre élève la chance que lui m’a offert. Je veux apporter autant qu’on m’a donnée. La tâche n’est pas aisée, ardue. Peut-être même impossible, mais je ferai de mon mieux.
Je tiens dans ma main la liste des attributions de tutorat pour la nouvelle année, mon nom est inscrit à côté d’un certain Billie Rowe. Je sais simplement qu’il est à Serpentard. J’imagine qu’il est plus jeune que moi parce que son nom ne me dit rien donc je ne suis pas certaine de l’avoir déjà rencontré lorsque j’étais encore au collège. Quoi qu’il en soit, je dois dire qu’une petite appréhension s’est installée dans ma poitrine lorsque j’ai vu à quelle maison il appartenait. Je n’ai aucune idée de qui il est, de son statut, de ses idées et je compte bien m’en enquérir dès notre première entrevue. Après tout, je ne supporterai pas du tout d’être la tutrice d’un mangemort en devenir ou d’un prétentieux snobinard ressemblant à cette vieille chaussure trouée blonde platine qui me sert de cousin au quatrième degré coucou Helios. Pour autant, ma petite voix intérieure me dit de laisser à Billie le bénéfice du doute. Après tout, s’il avait un égo démesuré, il ne se serait probablement pas inscrit à ce programme. C’est avec cette idée en tête que je pousse la porte de la bibliothèque. Maxime va encore me dire qu’Eirian m’a lobotomisé car je pénètre une fois de plus de mon plein gré dans cet antre du savoir que je fuyais auparavant. Je balaie des yeux l’entrée. J’ai écrit à Billie pour lui demander de me retrouver sur les premières tables de travail à l’entrée pour que cela soit plus facile de se repérer sachant que je ne sais pas vraiment à quoi il ressemble. J’approche d’un jeune homme semblant correspondre à la description en termes d’âge et il a un uniforme de la maison des verts et argents. Je m’avance vers lui et lui demande : « C’est toi Billie Rowe ? » Je n’ai pas trop de doute sur son identité, mais il vaut mieux vérifier après tout. Après qu’il ait acquiescé, je m’installe face à lui. « Enchantée, je suis Kayla Rausale, ta tutrice pour cette année. Je suis moi-même en deuxième année. » dis-je pour me présenter. Je retire ma veste et je lui souris doucement tout en demeurant prudente. Je ne sais pas qui il est, alors autant y aller tranquillement. « Cela te dit qu’on fasse connaissance avant d’entrer dans le vif du sujet ? Cela me permettra de voir dans quels domaines je peux t’aider. » Et savoir également s’il n’est pas un fou furieux. Tout doux Kayla.
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14 septembre 2020
Certains diront que ton ego est un peu trop surdimensionné pour que tu t’inscrives à ce genre de programme, mais ceux-là ne te connaissent pas. Ce n’est pas parce que tu affiches une certaine confiance envers toi-même que tu t’empêches de demander de l’aide quand il le faut. Tu en auras bien besoin pour le cursus de Protection Magique. Lorsque tu as fait part de ton vœu d’intégrer cette filière, un conseiller d’orientation t’a aussitôt convoqué pour te remettre les pendules à l’heure – ce qui, bien sûr, n’a absolument pas fonctionné. Non seulement il ne t’a pas fait changer d’avis, mais en plus tu as remis en question sa façon de percevoir les élèves en général. Tu t’attendais à ce que tout le monde te déconseille d’aller sur ce chemin, vu ta carrure. Tu n’es certainement pas le plus balèze des premières années mais tu t’es convaincu du fait que tu as le potentiel pour réussir à devenir un tireur d’élite de baguette magique de renom. Après tout, tu as une vivacité d’esprit et un don avec les sortilèges qui compensent ton manque de force physique et d’endurance. Du moins, c’est ce que tu te répètes pour te réconforter. La vérité est bien différente. Tu te fais constamment écraser par tes camarades Serpentard, ou tout simplement ceux qui trouvent que tu ouvres un peu trop ta bouche. Il est facile de te mettre à terre physiquement mais ton mental, lui, ne faiblit jamais. Tu comptes bien dessus pour arriver au bout de ces quelques années universitaires. Tu ne te laisses pas le choix.
Ce programme de tutorat n’est donc qu’une évidence. Tu ne mets pas tous tes œufs dans le même panier, tu diversifies tes chances pour parvenir à tes fins et bénéficier de l’aide d’une personne plus âgée et expérimentée, qui saura te donner les astuces nécessaires en combat, fait de toi le plus malin de ta promotion. Tu n’as aucune honte à agir de la sorte car tu sais qu’en fin de compte, cela te servira bien plus que de faire le mec trop fier pour demander un coup de main. C’est une certaine Kayla qui est devenue ta tutrice et c’est à la bibliothèque de l’école que vous devez vous retrouver. Tu arrives le premier et tout naturellement, regardes autour de toi à la recherche de la demoiselle. Mais la table où vous vous êtes donnés rendez-vous est vide, alors tu vas t’y installer. Le temps d’attente se fait court avant que tes pensées vagabondes ne soient interrompues par une voix prononçant ton prénom. Tu tournes alors la tête vers elle et opines simplement une à deux fois, l’invitant ainsi à s’installer. Tu restes muet pendant son petit speech, en profitant pour la détailler sous toutes les coutures. Peut-être espères-tu tirer quelques informations de tes sommaires découvertes, afin de mieux cerner la personne qui est supposée te fournir de l’aide. Pour cela, elle doit apprendre à te connaître et c’est un processus que tu redoutes. Tu n’es en aucun cas mystérieux ou inaccessible, mais faire entrer quelqu’un dans ta vie n’est pas une simple affaire. Tout est question de confiance et malheureusement, tu n’en as pas beaucoup à donner. C’est un blason Gryffondor qui te fait face et tu as presque envie de crier au prévisible. Ah, les courageux, braves et fraternels Gryffondor, prêts à défendre la veuve et l’orphelin… C’est tout de même un peu ridicule, ne peux-tu t’empêcher de penser. Allez, un peu de concentration Billie, c’est à toi de parler. Et tu décides de commencer votre première entrevue par un petit aperçu de ton caractère. Kayla devra bien s’y faire tôt ou tard, donc autant qu’elle commence tout de suite.
« Mouai, j’sais pas trop. Ils auraient pu m’envoyer autre chose qu’une femme quand même. C’est pas avec ça que je vais apprendre quelque chose… » Oooh la misogynie des Serpentard, un préjugé classique qui fait souvent mouche. Beaucoup se défendent en disant qu’ils n’ont aucun problème avec l’autre sexe, mais ce sont les mêmes qui, au détour d’une conversation, parlent de leurs « faiblesses » face au sexe fort. Les hommes. Tu regardes Kayla et il n’y a aucun doute possible : lors d’une confrontation, femme ou pas, elle te mettra sur le tapis en un clin d’œil. Tu observes sa réaction aussitôt que les mots ont dépassés la barrière de tes lèvres et t’as presque envie de hurler de rire en voyant l’expression de son visage. Qu’est-ce que tu es drôle, dis donc ! Si avec ça, elle n’a pas un petit avant-goût de ta personnalité, tu ne sais pas ce qui fera l’affaire…
« Détends-toi, je plaisante bien sûr ! C’est histoire de briser la glace. Tu vois bien que je ne suis clairement pas en position de faire le difficile. Et puis, la misogynie n’est plus très tendance, on préfère l’homophobie en ce moment. » Tu lui fais un bref sourire, accompagné de tes yeux clairs pétillants de malice. « Sens-toi libre de me poser toutes les questions que tu veux. »
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Kayla Rausale
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Ven 15 Avr - 21:38
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Billie&Kayla // Bibliothèque - Septembre 2020
Donner rendez-vous à Billie à la bibliothèque m’a semblé être une bonne idée. C’est un lieu plutôt neutre et quoi de mieux pour un tuteur de rencontrer son tutoré dans l’antre du savoir ? Poudlard est connu pour regorger de nombreux ouvrages connus et reconnus et j’ai pu me plonger dans moult d’entre eux afin de parfaire ma formation en protection magique. Je dois l’avouer, avant que j’intègre l’Université, j’avais très peu mis les pieds ici. En bonne Gryffondor qui se respecte, imaginant que la Bibliothèque n’était réservée qu’aux érudits qui veulent obtenir des Optimals à toutes les matières, je m’étais contentée de faire le minimum, passant d’années en années sans me fouler. Il faut dire que je n’ai jamais vraiment aimé étudier, sauf dans mes matières de prédilection comme la métamorphose et la défense contre les forces du mal. Mais lorsque je suis arrivée dans la filière Protection magique, me découvrant une vocation, j’avais commencé à accompagner Eirian dans chacune de ses révisions et je dois l’avouer, lorsque j’étais son « élève », il m’a régulièrement donné rendez-vous sur cette même table où est installé Billie.
Billie Rowe, voilà un nom qui ne me dit absolument rien. En dehors du fait qu’il est à Serpentard, je connais bien peu de chose sur lui. C’est déjà cela, il ne fait pas parler de lui à outrance pour ses frasques estudiantines, je peux lui concéder cela. Par ailleurs, son nom ne semble pas faire partie des familles de Sang-Pur, il n’a finalement peut-être aucun lien avec eux. À voir. Je m’installe en face de lui et lui adresse mes salutations les plus chaleureuses. Je lui laisse une chance. Une chance de balayer mes a priori et mes préjugés. Mais Billie débute la conversation de la plus curieuse des manières et je ne peux m’empêcher d’arquer un sourcil et de le fixer de mon regard grave, celui qui meurt d’envie de le fusiller sur place pour sa misogynie qui remonte au moins aux hommes des cavernes. La Kayla d’il y a un an aurait peut-être laissé passer cela, mais pas la Kayla d’aujourd’hui. Mes yeux s’animent et une fois passée la sidération et la surprise, je m’apprête à la remettre à sa place en bonne et due forme, quitte à lui montrer qu’être une femme n’est en rien un obstacle à… à rien, en fait. Une femme peut tout faire, aussi bien qu’un homme. Et même mieux, en définitive girl power. Je suis prête à le prendre en un contre un dehors pour lui montrer qui commande, parce qu’à le regarder, je n’aurai aucun mal à le mettre au tapis. Je m’entraîne avec Lyam depuis quelques temps, ce n’est pas ce gringalet qui va me faire peur. « Pardon ??! » Et alors qu’il revient en arrière, je me rends compte que je me suis faite avoir comme une débutante. J’hausse néanmoins les sourcils lorsqu’il évoque dans la même phrase la misogynie et l’homophobie, et je me demande quel type de personne se dissimule réellement sous son air rieur et espiègle. Un manipulateur ? Un blagueur ? Les deux à la fois ? L’avenir le dira. « Je vois que le sujet t’intéresse en tout cas. J’ai des raisons de m’inquiéter ? » Que ce soit en matière de sexisme ou d’homophobie, je crois que ma tolérance frise le zéro. J’ai toujours été quelqu’un de tolérant mais je déteste ce mot car pour moi, il n’y a pas à être tolérant avec ce qui doit être normal. La notion même de tolérance implique l’intolérance à mon avis.
« Toutes les questions que je veux ? Cela risque d’être assez long et on n’a pas toute la journée. » dis-je d’un ton sec. « On va aller à l’essentiel pour l’instant. » Je le regarde de haut en bas et le scrute attentivement. Un homme comme lui en protection magique ? Longiligne, pas très épais, il me rappelle Eirian. Je sais que derrière un physique atypique peut se dissimuler une grande force de caractère. Alors je ne juge pas. Je veux juste comprendre. Mais avant de comprendre, il faut s’amuser un peu, lui montrer que s’il veut jouer, moi aussi, je le peux. J’ai des armes qu’il ne soupçonne même pas. Ou pas encore du moins. S’il veut un adversaire à sa taille, il risque d’être servi. « Si tu veux réussir, va falloir passer à table. Ou plutôt sous, si tu vois ce que je veux dire. » Promotion canapé. Pourquoi pas après tout. Guettant ses réactions, m’appliquant à demeurer le plus sévère possible durant quelques instants, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire au bout d’un instant. Un rire cristallin, qui me ressemble. Un rire néanmoins un peu jaune, je reste sur mes gardes. Je n’en sais pas assez sur lui pour cela. Je le regarde doucement et je secoue la tête. « Plus sérieusement, dis-m’en plus sur toi. Sur qui tu es, ta personnalité. Pourquoi tu as choisi cette filière et comment. Tes points forts et tes points faibles. » Nous sommes là pour ça, non ? Qu’il bénéficie de mon expérience ? De mes erreurs et de mes propres échecs ? D’un ton amusé, je demande : « Allez, déballe-ton CV, et fissa, j’ai pas que ça à faire. » Autoritaire, moi ? Je me le découvre. Ce n’est guère dans mes habitudes de l’être mais peut-être que l’attitude de Billie me force à sortir de ma zone de confort. C’est intéressant comme manœuvre, peut-être devrais-je l’utiliser de manière plus régulière. D’ordinaire, je suis quelqu’un de très avenant et j’ai le contact facile. Pour autant, je suis une guerrière, je ne me laisse pas faire. Du moins je ne me laisse plus faire. Ma place, je ne l’ai pas volée et je l’ai méritée, quoi qu’en dise les autres. Malgré les incertitudes et malgré les doutes que j’ai pu avoir, je suis pile à l’endroit où je dois être. Cette formation répond à toutes mes aspirations professionnelles futures. Peu importe ce qu’on a pu m’en dire.
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Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
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Elle ne va pas regretter son séjour, Kayla. En te voyant assis à cette table, elle s’est sûrement attendue à ce que tu sois tout gentil et mignon, comme le laisse penser ton visage. Tu n’es pourtant pas le type de Serpentard auquel on pense, bien que tu aimes faire semblant de l’être de temps en temps. Tu n’apprécies pas les opinions ni les méthodes de Grigori, mais il faut bien admettre que le garçon sait ce qu’il veut et que cela force le respect. La réaction de ta tutrice dépasse tes espérances et tu la sentes prête à se jeter à ta gorge pour empêcher tout air de passer. La voir réaliser qu’elle est tombée dans ton piège est encore meilleur. Tu as un petit sourire fier que tu ne tentes même pas de cacher et attends de voir – avec impatience – ce qu’elle va bien pouvoir te répondre. Plusieurs choix s’offrent à elle, notamment celui de continuer sur cette même lancée et de ponctuer votre conversation de pièges tels que celui que tu lui as lancé.
« Qui sait ? » Elle serait bien la première à penser que tu puisses être homophobe. C’est bien mal te connaître. S’il y a bien une chose qui est déterminée depuis longtemps dans ta vie et pour laquelle tu n’éprouves aucune honte que ce soit, c’est bien ta sexualité. Tu l’affirmes et l’assumes haut et fort. Tu n’en fais pas tout un plat pour autant et tu n’as pas eu l’impression d’avoir besoin de « faire un coming-out ». Tu ne comprends pas trop le principe, d’ailleurs. Les hétéros n’en font pas, pourquoi te sentirais-tu obligé de le faire de ton côté ? Il y a beaucoup d’anomalies de ce genre que tu as relevé depuis quelques années mais tu n’es pas là pour faire un exposé sur le sujet à Kayla. Qu’elle aille à l’essentiel, donc. Ce n’est pas comme si tu avais plus de temps qu’elle à accorder à cette entrevue. Toi aussi, tu as des cours auxquels assister et des choses à faire qui n’impliquent pas l’université. Tu soutiens son regard alors qu’elle te passe aux rayons x, cherchant probablement quelque chose de précis sur toi ou t’analysant pour se faire un début d’idée sur l’élève que tu seras. Tu peux voir dans ses yeux cette image qui se forme, ces premiers aprioris qu’elle se fait sur toi et contre lesquels elle lutte pour ne pas passer pour une personne qui jugerait trop vite ses semblables. Ce n’est clairement pas toi qui lui jettera la première pierre mais ça, elle ne le sait pas encore.
Ses propos te font sourire, bien plus qu’ils ne te choquent. As-tu déjà envisagé cette possibilité ? T’es pas idiot, tu sais bien que rien ne s’obtient sans effort et qu’il est possible qu’un jour, tu te retrouves face à l’une de ces personnes assez égocentriques pour penser qu’obtenir leurs faveurs est une porte d’entrée vers une vie parfaite. Mais si derrière cette table se trouve un bel homme, jeune ou non, il est possible que tu ne rechignes pas à la tâche et c’est ce que ton sourire tente de faire comprendre à Kayla. Tu viens même le confirmer avec ces quelques propos. « Tu m’en diras tant, c’est que ça devient intéressant… » Certains trouveront ça méprisable et pathétique. Toi, tu penses simplement que c’est réaliste et qu’on n’obtient rien sans rien. Tu préférerais éviter d’avoir recours à ce système pour monter les échelons, mais ce n’est pas une raison pour en écarter la possibilité. Cela revient au même que de faire cent pompes par jour, mais en plus rapide et sûrement plus plaisant. Si elle pense te choquer, elle est encore loin d’y parvenir. Les Serpentard t’ont appris à ne plus être surpris de rien.
« Très bien. Je ne suis pas certain que déballer la totalité de ma personnalité soit utile donc je vais être bref. J’ai choisi la Protection Magique parce que je veux être tireur d’élite de baguette magique, tout bêtement. C’est le moyen le plus court et facile pour y parvenir. Mes points forts : je suis très bon en sortilèges et j’ai un corps de rêve qui me permet de soulever un troll des montagnes adulte rien qu’avec ma main gauche ! Je n’ai, bien sûr, aucune faiblesse que ce soit, si ce n’est mon incroyable sourire qui fait penser aux plus naïfs que je les apprécie vraiment. Quoi d’autre… J’aime bien les jeans parce que ça fait de belles fesses et il se passe un truc étrange avec mon corps parce que, quand je rote, je suis forcé de péter en même temps. Bizarre, non ? » Tu tournes vers elle un regard tout ce qu’il y a de plus sérieux, avant que tes traits ne se détendent. Peu de choses sont vraies dans ce que tu viens de dire mais tout n’est pas que mensonge pour autant. À elle de trier le vrai du faux et ce ne doit pas être si compliqué que ça. Tu sais bien que tu vous fais perdre du temps avec tes bêtises mais elle a demandé à connaître ton caractère et c’est ainsi que tu es. Lors d’une première rencontre, tu testes l’autre, tu examines ses réactions, tu analyses. Tu pousses le bizarre jusqu’à ses limites avant de laisser ton interlocuteur accéder à de réelles informations à ton sujet. Il ne tient qu’à Kayla de montrer la volonté nécessaire car tous n’en font pas preuve. Elle veut être ta tutrice ? Très bien, autant qu’elle sache tout de suite que tu ne vas pas être un gentil petit élève qui obéit à tout sans broncher. Tu vas ramener ta fraise, tu vas ronchonner ou témoigner haut et fort ton désaccord, même si ça la met mal à l’aise ou en colère. Tu ne te gêneras pas pour la confronter, même si cela te vaut d’être aligné sur le tapis en quelques secondes. Beaucoup t’ont écrasé sur leur passage depuis ton arrivée à Poudlard et pourtant, tu es encore debout. Tu t’es relevé à chaque fois parce que tu n’as jamais accordé d’importance au fait d’être tombé devant eux.
« Et toi, pourquoi devenir tutrice ? Et ne me dis pas que c’est parce que tu es une Gryffondor et que c’est votre devoir. »
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Kayla Rausale
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Mer 20 Avr - 23:00
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Billie&Kayla // Bibliothèque - Septembre 2020
Ma première impression est sans conteste la pire que je n’ai jamais eue de ma vie. D’ordinaire, les gens comme Billie, je les évite. Ils m’énervent, je déteste qu’on me prenne pour une poire et pire que tout, je déteste quand je me fais avoir comme une débutante. Dans ma vie de tous les jours, je suis plutôt quelqu’un de clairvoyant et je sens assez bien les choses. Quant aux gens, j’arrive plutôt bien à les cerner et il m’est assez facile de discerner les intentions des uns et des autres. Mais étrangement, avec le Serpentard, rien ne semble fonctionner et je n’ai aucune idée de qui il est. Je ne perçois rien, je ne comprends rien et les quelques phrases que l’on a échangées ne m’ont pas donné très envie d’en savoir davantage. J’ai en réalité presque envie de me casser de là et de le laisser en plan, qu’il se débrouille seul avec ses révisions. Ce n’est pas à moi que cela poserait soucis, cela me dégagera même du temps dans mon planning et je n’aurai pas à supporter son irrespect. Après tout, je suis l’aînée non ? Comprenant immédiatement que Billie fait ressortir mes propres fragilités et mon sentiment de ne pas être à la hauteur, je me redresse. Je n’ai pas à subir ça, je n’ai pas à me montrer décontenancée. Je suis quelqu’un de fort moi aussi, je n’ai plus besoin de faire mes preuves. Contrairement à lui. Je ne sais pas pour qui il se prend mais il va mordre la poussière s’il croit pouvoir s’en sortir aussi aisément. « Me concernant, j’ai un avis plutôt tranché sur la question et je me ferai un plaisir de faire remonter ça aux autorités compétentes. Je ne tolère aucun des deux. » dis-je d’un ton sec qui n’appelle aucune discussion. Autant je peux être flexible sur pas mal de sujets, voilà bien un d’entre eux où il ne vaut mieux pas me chatouiller.
J’expose à Billie ma manière de voir les choses et je me rends compte que je n’avais absolument pas envie de commencer ce tutorat de cette manière. J’avais imaginé un tuteur sympathique et docile que je pourrais rassurer et pour qui mon expérience personnelle serait du pain béni. À vrai dire, j’avais formulé de nombreuses possibilités dans ma tête mais aucun des scénarios que j’avais envisagés ne ressemblait de près ou de loin à celui-ci. Billie semble décider à me rentrer dedans sans mauvais jeu de mot oups et je m’aperçois que rien de ce que je pourrais dire ne le choquera. Il semble presque habitué à penser ainsi et je ne sais pas pourquoi, mais étrangement, cela me rend triste. Triste de savoir qu’on puisse imaginer avoir réellement besoin de ça pour avancer dans la vie. Mais je sais que c’est ainsi que fonctionne le monde pour certains. Certains jouissent de privilèges, d’autres ramassent les miettes. Je m’en suis moins même rendue compte après mon changement de filière mais aussi après le renvoi de Thalia. Nous ne bénéficions pas des mêmes avantages. « Malheureusement, de moi, tu n’obtiendras jamais rien, même si je comprends que ma silhouette ne te laisse pas indifférent. »ma pauvre Kayla si tu savais.
Lui demandant expressément de passer à table, j’arque un sourcil en l’entendant déblatérer son petit discours aussi incroyablement long qu’inintéressant. Deux trois petites phrases probablement ponctuées de réalité au milieu d’un beau ramassis de conneries. Voilà comment je qualifierai ce monologue. « J’vois que t’es un comique, on devrait pouvoir s’entendre. » je concède, sans savoir si je le pense ou non. D’ordinaire, je suis quelqu’un de très jovial, plutôt habituée des plaisanteries en tout genre et j’apprécie tout autant en formuler moi-même. Mais je ne connais pas Billie, je ne suis pas à l’aise avec lui et j’ignore totalement si ce masque qu’il se crée en est un ou s’il est véritablement ainsi. C’est une énigme à mes yeux et malheureusement, cette énigme est sous ma responsabilité de tutrice. À cet instant précis, j’ignore si je regrette d’avoir pris cette décision. Suis-je vraiment prête à me confronter à des élèves comme lui ? Je pense que je fantasmais un peu trop ce rôle en réalité, imaginant que cela serait simple, avec un étudiant simple qui boirait mes paroles et viendrait soutenir ma narcissisation. Billie a plutôt l’air d’être de ceux qui foncent dans le lard et qui réfléchissent après. Soit. « J’crois bien que la seule chose avec laquelle je suis d’accord c’est que les Jeans font un beau cul. » La manière douce n’a pas l’air de fonctionner, alors autant lâcher les dragons, faire sauter toutes les inhibitions. Rentrer dans son jeu stupide et puéril. Après tout, il en aura peut-être marre avant moi ? Franchement, pas sûre du tout.
Je songe aux mots qu’il a prononcés et lorsque je pense au métier auquel il aspire, cela me fait immédiatement penser à Lyam et mes pensées vagabondent jusqu’à lui. Tireur d’élite… Je soupire doucement et c’est Billie qui me sort de ma rêverie en me posant une question directe. Effrontée, un sourire carnassier se dessine sur mes lèvres tandis que je dis sans réfléchir : « Plus facile pour éliminer la concurrence. » Aucune honte, aucun filtre. « Si tu penses que le devoir des Gryffondor c’est de devenir tuteur, mon pauvre Billie, réveille-toi un peu. C’est plutôt le boulot des Serdaigle en réalité. » Et dire que j’en suis là à cause d’un Serdaigle en particulier… Eirian va m’entendre chanter… Je le déteste déjà. « Je vais te dire la vérité, je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle je suis là. » Vrai ou faux ? Tout se mélange dans ma tête et je ne suis plus sûre de rien. « Par contre, toi, j’vois pas en quoi je peux t’aider. » Et cette question là est bien vrai. « Si tu conserves ce dédain et cette assurance à toute épreuve, même ton poids plume leur fera peur. » dis-je en repensant à sa phrase de tout à l’heure. Je ne veux pas me la jouer psychologie de comptoir, mais la manière dont il s’est décrit quelques secondes auparavant me laisse croire qu’il s’imagine qu’il n’a pas sa place dans cette fillière parce qu’il n’est pas taillé comme un dieu grec. Mais tout le monde ne peut pas être Lyam faits de muscle et de testostérone. Et contrairement au monde moldu, dans un environnement sorcier, être mince et svelte peut avoir ses avantages. La baguette magique se fiche bien de cela. C’est mon opinion mais malheureusement, ce n’est pas encore celle qui est la plus répandue parmi les étudiants de cette filière. J’en ai moi-même fait les frais au début de ma scolarité.
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Ouah, c’est qu’elle ne plaisante pas Kayla et tu as presque envie de lui rire au nez tellement tu trouves improbable qu’elle ait pris tes propos au pied de la lettre. C’est même assez nouveau pour toi. En général, on capte tout de suite que tu n’es pas le genre de personne à abuser physiquement de quelqu’un d’autre et que ton inclination sentimentale et sexuelle est plus qu’évidente. Tu ne rajoutes pour rien à ça, curieux de voir le reste de son comportement à ton égard. Même, tu vas jusqu’à pousser le jeu un peu plus loin pour tester ses limites, comme… un enfant, c’est le cas de le dire. Est-ce qu’elle va prendre chacun de tes propos au premier degré ? En tout cas, ça semble bien parti ! Tu en es presque impressionné. Soit elle est très naïve, soit particulièrement stupide. Il n’y a vraiment que toi pour tomber sur une tutrice moins perspicace que le poisson rouge de tes parents.
Tu continues donc sur ta lancée, laissant entendre que passer sous le bureau ne te gênerait pas. En vrai, tout dépend qui se trouve de l’autre côté du bureau en question, non ? Pour certains, on peut tout à fait mêler la carrière et le plaisir. Mais tu vas peut-être éviter d’exposer toute cette théorie à Kayla qui semble déjà bien assez perturbée comme ça par ta fausse vision de la vie. Tu plisses les yeux en la dévisageant et tu ne saurais dire si elle plaisante ou non.
« Tu n’as pas idée… » Okay, clairement, elle a vu clair dans ton jeu et te renvoie la balle, il ne peut en être autrement. Depuis qu’elle s’est assise à côté de toi, tu n’as fait ou eu aucun regard ou geste laissant comprendre qu’elle pouvait t’attirer, sexuellement ou romantiquement parlant. Le raccourci est rapidement fait de son côté : elle t’a identifié comme un prédateur de femmes, ce qui est assez amusant quand on y pense. Oh oui, t’es là, prêt à exploser de rire tellement c’est drôle ! Mais tu ne le fais pas car tu crois comprendre qu’elle est sérieuse. T’imaginer hétéro est carrément plus flippant que de te faire tabasser par Grigori ! Elle ne peut pas être crédule à ce point mais comme tu es curieux et que l’expérimentation ne te fait pas peur, tu fais un petit test sur Kayla. Voir jusqu’où elle est capable d’avaler les bêtises que tu es capable de déblatérer pendant des heures si on t’en laisse l’occasion. Elle ne sort pas encore de ses gonds mais tu vois bien que sa patience commence à s’effriter, et à raison. Tu ne devrais pas prendre autant de plaisir à molester quelqu’un, étant toi-même une victime quotidienne des désidératas des uns et des autres, mais il faut avouer qu’il y a quelque chose de fascinant dans les réponses de Kayla. Elle ne rit pas, ne s’énerve pas et tu ne sais pas vraiment ce qu’elle retire de ton comportement et de tes propos. Au moins, votre vision des choses sur les jeans est la même, ce qui est plutôt rassurant… Rassurant ? Non, t’en as rien à faire. T’as juste lancé ça au pif et c’est le seul sujet sur lequel elle rebondit. Ou le premier, en tout cas. Donc t’en jettes un autre à sa figure, taquinant un peu son statut de Gryffondor - les braves et courageux rouge et or à qui on passe tout parce que ce sont des saints, bien sûr.
« Enfin une parole sensée ! » Elle s’en serait contentée que tu n’aurais pu que l’applaudir tellement l’idée est bien pensée. Après tout, elle est en bonne position pour te décourager d’aller dans cette filière, tout comme les autres adultes l’ont fait avant elle. Voilà que la douce Kayla commence à mordre, votre interaction prend enfin un tournant qui t’intrigue. Ta curiosité suffisamment éveillée, tu poses ton menton dans le creux de ta main et poses ton regard clair sur la Gryffondor. Il ne s’est passé que quelques minutes mais elle doute déjà de sa présence à cette table, du rôle qu’elle aura à jouer auprès de toi. Tu devines donc que son idée de ce tutorat était bien différente de l’évidence qui s’impose à elle aujourd’hui : tu n’es pas un gentil petit Poufsouffle qui va la dévorer des yeux par sa dévotion et garder sa bouche fermée en attendant qu’elle ait fini de dire les bénédicités, ou sa vérité. Qui a dit que tu étais là pour lui faciliter la tâche ? Tu veux apprendre du meilleur, de quelqu’un qui s’y connaît vraiment et jusqu’à présent, elle n’a pas vraiment présenté de capacités d’encadrement. Comment la respecter si elle ne sait pas se faire respecter de ses semblables ? Cerise sur le gâteau, elle abandonne. La vérité ? Tu es un peu déçu. Tu t’attendais à plus de piquant, plus de combat intellectuel entre vous avant que tu n’acceptes d’être complètement vulnérable avec Kayla.
« Penses-tu vraiment qu’on puisse survivre à Serpentard en ayant un sang impur - je les cite, bien sûr, je préfère t’assurer que ce n’est en aucun cas mon opinion avant que tu ne me sautes à la gorge - si on ne trouve pas de subterfuge pour se faire respecter ? Pour se défendre ? Tu le dis très bien toi-même : poids plume. Il me faut une défense contre ça et quelle meilleure défense que l’attaque ? » Bien sûr, tout le monde n’est pas d’accord avec ça, même toi. Tout dépend du combat que tu mènes. Cette attaque permanente t’a valu de nombreuses déconfitures auprès de tes camarades de classe mais tu as tout de même continué dans cette voie, persuadé que seule ton assurance pouvait te sauver la vie. Et Kayla te le confirme : ton caractère fait oublier à quel point il peut être aisé de te briser lors d’un combat à mains nues. Cette démarche de tutorat, tu l’as faite et tu ne comptes pas spécialement faire demi-tour.
« Le dédain et l’assurance sont efficaces… un temps. Ils surprennent et c’est un avantage que je prends avec plaisir. Mais cela ne suffit pas. Je ne suis pas aussi désagréable qu’il y paraît. Je ne faisais que te tester et j’avoue être particulièrement déçu de te voir abandonner si tôt alors que tu ne manques pas de caractère toi aussi, semble-t-il. Je n’ai pas besoin d’être pouponné, je veux être challengé. Et c’est ce que je recherche chez mon tuteur ou ma tutrice. Donc avant qu’on ne rentre dans les trucs un peu culcul et sentimentaux impliquant ma vulnérabilité, mon passé, mes blessures et tout le blabla, te sens-tu capable de ça, Kayla ? » Tu lui souris car tu es persuadé de ne pouvoir avoir qu’une réponse positive à cette question. Elle serait déjà partie sinon, n’est-ce pas ? Tu ne l’imagines même pas repartir la queue entre les deux jambes. Tu as de l’assurance et de la verve, certes, mais pas au point de faire fuir tout le monde. Certains restent parce que ça les intrigue, d’autres parce que ça les amuse et il y en a qui, tout bêtement, veulent te combattre sur ce terrain-là. Tu n’imagines pas un tireur d’élite sans un moral d’acier l’accompagnant.
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Kayla Rausale
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Dim 1 Mai - 17:00
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Billie&Kayla // Bibliothèque - Septembre 2020
Je regarde ce gamin. Car c’est un gamin. Il a quel âge ? 17 ou 18 ans ? A priori, il sort tout droit du collège, prêt à s’embarquer dans une filière que l’on a probablement tenté de le dissuader de faire. Après tout, quand je le regarde, je me vois l’an dernier, je vois Eirian il y a deux ans. Nous n’étions pas les recrues idéales au premier abord avec notre silhouette longiligne et notre poids plume. C’est peut-être la raison pour laquelle je n’étais pas sereine lorsque je suis arrivée en protection magique. C’est un monde de dragons et je le savais. Je sortais de deux ans d’errance, à enchainer les stages et les petits boulots, persuadée que je ne trouverais jamais ma voie. Mais maintenant que je suis en deuxième année, je le sais, je suis faite pour cette filière et je me plais dans ces enseignements. La perspective d’être utile plus tard à la communauté magique et moldue me satisfait et j’ai déjà plusieurs projets qui m’occupent l’esprit en ce qui concerne mon avenir professionnel. Pourquoi je me suis embarquée dans ce tutorat ? Parce que j’avais à cœur d’accompagner d’autres étudiants, j’espérais que ma frêle expérience pourrait aider mon tutoré à s’épanouir et à trouver le métier qui lui convient le mieux. Après tout, la filière forme à plusieurs corps de métier et il m’apparaît important d’y songer dès le début afin de pouvoir se concentrer sur les enseignements adéquats. Mais quand j’imaginais ma rencontre avec mon petit protégé, je pense que je fantasmais ma relation actuelle avec Eirian. Après tout, il est devenu au fur et à mesure des mois un allié de taille, un ami, un proche. Peut-être que j’espérais que cela soit la même chose avec Billie ? Je me trompais.
Je reprends consistance, comprenant que Billie appuie exactement pile là où ça me fait mal. Il touche à mes fragilités, à mon besoin de reconnaissance, à ma crainte de ne pas être à la hauteur, de n’être finalement rien de plus qu’une étudiante parmi tant d’autres là où j’ai besoin qu’on me rassure sur mes compétences. Mes anciens démons ne m’ont pas quittée même si Eirian m’a aidé à en faire disparaitre plus d’un. Lui semble s’amuser de mes réactions alors je décide tout simplement d’entrer dans son jeu ou du moins d’être aussi pathétique qu’il l’est. Je me la joue team premier degré sans bien savoir si cela en est vraiment ou non. Billie est une énigme à mes yeux, peut-être qu’il utilise lui aussi des barrières, peut-être est-ce une défense contre les autres, contre lui-même ? Et alors qu’il s’ouvre un peu, laissant entrevoir (peut-être) sa véritable personnalité (après tout, je n’en sais rien, cela peut encore une fois être une ruse pour m’envoyer au tapis en se fichant de moi), j'arque un sourcil. Sang impur. En voilà une belle épithète. Je le connais bien, on m’a parfois affublé de ce qualificatif moi aussi, mais j’en ai rien à faire, je revendique fièrement d’être une sang-mêlée, quoi qu’on peut en dire. « Je le conçois, la meilleure défense c’est bien l’attaque. Peut-être que c’est utile avec tes camarades de maison, mais avec moi, c’était vraiment nécessaire ? » demandé-je, plus comme une question rhétorique qu’une question nécessitant vraiment une réponse. Franchement, je suis sa tutrice, qu’attendait-il vraiment de moi en jouant ce jeu ridicule ? Que je m’agace ? Que je m’énerve ? Que je l’abandonne là sans chercher à en savoir davantage ? Je l’ignore.
Je l’écoute compléter son explication. Ses atouts en surprennent plus d’un et je peux le comprendre, cela a suffi pour me désarçonner pendant un temps. Je pense que je me suis laissée endormir par l’idée que je me faisais du tutorat, m’imaginant que seuls les étudiants les plus en demande d’aide y seraient inscrits. Mais Billie me fait revoir mes positions et je me dis qu’il est mon test à moi aussi ; je fais trop confiance rapidement, je me fais une opinion aussi trop rapide des gens. Je les aime ou je les hais, sans véritable juste mieux. Une brusque dichotomie que j’entretiens depuis longtemps mais je l’avoue je ne suis pas habituée à ce qu’on ne m’apprécie pas. Sans vouloir me vanter, je suis plutôt de ceux qu’on aime fréquenter, mon caractère y est probablement pour quelque chose. Solaire, sympathique, franche et directe, voilà les qualités qui me définissent. Je n’abandonne jamais. Même sous l’adversité. Alors que je l’écoute me dépeindre ce que je ne suis pas, un sourire s’installe sur mes lèvres, j’attends qu’il termine. Il n’a rien compris. Vraiment. Tant pis pour lui. « Je pense que tu te méprends Billie. Je suis pas ta mère, ni ton père. Ce n’est pas à moi de t’apprendre la discipline. T’as plus cinq ans, t’es en première année de protection magique et si t’es pas capable de te cadrer tout seul, un conseil, change de filière. » Ce n’est que la vérité. Si au collège nous étions protégés par les enseignants, pas le cadre de l’institution, à l’université, chacun est livré à lui-même. C’est aussi pour cela que certains étudiants s’inscrivent au programme de tutorat, pour ne pas avoir à gérer ça seul. Mais même accompagnés, le tutoré a sa part du boulot à faire. Je le regarde doucement, laissant mes traits s’adoucir : « Moi je suis là pour t’épauler, te soutenir, t’aider lors de tes moments de doutes, mais je ne suis certainement pas là pour faire le boulot à ta place, je ne suis pas là pour ça. Tu veux être challengé ? Pas de problème. Mais le seul avec qui tu dois te battre, c’est toi-même. » Je me remémore mes premières semaines de cours et je me dis qu’en lui révélant mes vulnérabilités, il sera peut-être plus enclin à me révéler les siennes. « Tout ça, je l’ai compris en intégrant ce cursus. Tu m’as bien regardé ? J’ai pas tellement le physique de l’emploi non plus. Mais ce n’est pas grave. Il existe d’autres atouts, d’autres cordes à ton arc qu’on pourra découvrir ensemble. Et comme tu le sais, la formation dure trois ans, tu auras largement le temps de travailler ta silhouette si tu penses que cela est nécessaire. Mais rappelle-toi, un sortilège ne sera pas forcément mieux exécuté avec un bras musclé. Bien sûr, par contre, en combat rapproché et sans baguette, il faudra trouver comment contourner le problème. Mon joker, c'est ma carte Animagus. » J’hausse les épaules et secoue la tête avant qu’il ne pose la question. « Je suis en formation au Ministère, ça fait un an désormais. Je sais que si j’y parviens, cela sera un avantage considérable sur le terrain. J’ai toujours été douée en métamorphose. Il faut que tu fasses pareil, tu dois puiser sur tes forces, chercher tes atouts et les exploiter. » Ce sont mes premiers conseils. On verra si ma manière de faire lui convient, de toute manière, je ne pense pas pouvoir faire mieux.
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Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
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Tu ne penses pas apprendre grand-chose à Kayla en lui exposant ce fait. Dans ta condition, avec ton sang, tu as presque été forcé de trouver une solution pour parer aux attaques des uns et des autres. Devenir un bourreau ou rester une victime, voilà les deux options qui se sont offertes à toi. Tu n’as pas hésité une seule seconde face à ce choix, tu as pris le plus évident. Il est hors de question qu’on te fasse mal sans que tu ne répliques en retour, alors tu as appris à blesser toi aussi. Mais plutôt que de choisir la voie de la violence physique, tu t’es dirigé vers celle de la violence verbale. Car on le sait bien, les mots font souvent bien plus de dégâts que les poings. Ils arrivent à aller sous la peau, à rentrer dans la tête et sont susceptibles d’y rester des années durant. Un bleu, ça disparaît. Un traumatisme, jamais vraiment. Ton intérêt n’est pourtant pas dans la souffrance des autres. La plupart du temps, tu peux te montrer très solaire et convivial. Tu ne commences à chercher des défauts et des faiblesses à tes interlocuteurs que si tu sens cette sensation étrange t’envelopper : celle du danger imminent. Cela peut être un regard, une parole ou même parfois, rien du tout. Il suffit d’une aura pour te pousser à te défendre en attaquant. Et c’est ce que tu expliques à Kayla, n’espérant pas pour autant qu’elle puisse comprendre ton point de vue. Il faut avoir marché dans tes chaussures pendant ces sept dernières années pour réellement saisir l’importance de ton caractère face à l’adversité. Tu ne cherches pas pour autant à te faire constamment passer pour le gentil de l’histoire. Comme à cet instant, tu n’as aucun mal à admettre que parfois, c’est toi qui cherches la merde juste pour tester les limites des autres. Tu leur donnes un aperçu de ce que ce serait de s’attacher à toi parce que tu ne comptes pas changer de personnalité de sitôt. Il t’a fallu de sacrés efforts pour arriver là où tu en es aujourd’hui et tu te sens assez en confiance désormais pour imposer tes règles, plutôt que de subir celles des autres. C’est l’impression générale qui ressort de la Gryffondor : elle veut t’imposer son rythme, sa façon de faire les choses, sa vision de ce tutorat. Mais tu n’es pas d’accord. Et quand tu n’es pas d’accord, tu le fais savoir. Elle en a pourtant appris plus sur toi en cinq minutes que n’importe lequel de tes camarades de dortoir. Tu n’iras pas jusqu’à dire qu’elle doit s’estimer heureuse, bien sûr, vu que de toute façon elle ne doit probablement pas s’en rendre compte.
« Tu t’attendais vraiment à ce que je te fasse confiance d’emblée sans même analyser qui tu es ? Oui, c’était nécessaire. Peut-être pas pour toi, mais pour moi oui. » Tu te retiens de dire que tu n’en as que faire de son avis, mais ce serait pousser l’affrontement un peu trop loin pour une première rencontre. Elle doit bien s’en douter, cependant. Tu lui fais comprendre clairement que pour toi, ce n’était qu’un test comme une autre. Une façon de voir jusqu’où elle était capable d’aller avec toi, ce qu’elle avait dans les tripes et quel était son point de non-retour. Ce qu’apparemment, elle prend pour du gardiennage style papa-maman. Tu dois bien admettre que sa comparaison t’échappe un peu. Tu ne te souviens pas avoir demandé d’être cadré ou discipliné – ces choses-là, tu les gères tout seul. Elle a donc le droit à ton regard d’incompréhension mais tu ne l’arrêtes pas pour autant dans son beau discours puisqu’apparemment, elle y tient beaucoup. Ce n’est probablement pas le speech qu’elle espérait donner pour son premier tutorat avec toi mais eh, tu peux au moins lui donner cette satisfaction d’en donner un quand même ! Tu poses donc ton menton sur la paume de ta main et l’écoutes te raconter toutes sortes de choses, tout en ne retenant que le tiers. Tu n’as jamais été très bon élève et ce n’est sûrement pas maintenant que tu comptes commencer. Tu fais ce tutorat surtout pour savoir à quoi t’attendre pour les deux prochaines années, en plus de celle-ci. Tu ne cherches ni maman, ni larbin, ni meilleur ami au monde. Il faut croire que tu n’as pas envoyé les bons signaux si Kayla pense cela.
Et voilà qu’elle joue sur la corde sensible. Tu soupires en silence car même ta curiosité ne trouve pas de sens à cette discussion. Si elle a trouvé du réconfort dans ces phrases par l’intermédiaire de son propre tuteur, grand bien lui fasse. Pour toi, ils sonnent un peu creux, bien que tu saisisses parfaitement sa volonté derrière une telle révélation. À la limite, tu trouves plus d’intérêt dans le fait qu’elle soit Animagus que dans celui de l’avoir comme tutrice. Tu t’attendais peut-être à quelqu’un d’un peu plus fun, plus réactif mais dans le bon sens. Un grand-frère ou une grande-sœur quoi, pas une maman ou un papa. Pour ça, tu as déjà assez donné.
« Et tu es supposée être là pour ça, non ? M’aider à trouver mes forces, même les plus improbables. On ne peut pas tous avoir l’opportunité d’être un animagus. » Mais ça te fait presque chier d’admettre qu’elle a raison et qu’en effet, tu as quelque chose pour toi qui peut peser dans la balance lors d’un combat rapproché. Le problème, c’est que tu ne gères pas assez bien ton don de métamorphomage et même si tu réussissais à trouver un potentiel mentor pour t’expliquer toutes les astuces liées à cette capacité, tu n’es pas sûr d’aller lui demander son aide.
« Je préfère tout de même qu’on soit clairs parce que c’est un truc qui revient souvent dans ton discours et je pense qu’il y a quiproquo. Je ne cherche pas une maman, comme tu as l’air de le penser. Ni une personne pour m’apprendre la discipline, ou les règles de vie, ce qu’il faut faire ou ne pas faire au quotidien. Je ne cherche pas de larbin ou d’esclave, ni de remplaçant d’ailleurs. Ce n’est pas ce que j’entends derrière le mot « challenge ». Le soutien et tout le toutim-là, c’est bien mignon mais ça ne m’aidera pas à repousser mes limites et c’est ce que je recherche avant tout. Ça n’a rien à voir avec toi et en ça je suis d’accord : la seule personne avec qui je compte me battre, c’est moi-même. Pour ça, je ne veux pas être rassuré, ni être cajolé. Comme tu l’as bien fait remarquer, je n’ai pas cinq ans. Est-ce qu’on est d’accord sur le principe, du coup ? Pas d’enfant, pas de parent. » Je prends mon carnet ainsi que ma plume – je n’ai jamais compris pourquoi les sorciers s’évertuaient à utiliser ce système alors qu’un bon stylo bille ferait tout aussi bien le boulot, mais passons – et je commence à écrire la date du jour. Pour moi, c’est acté : le tutorat peut commencer. Je me moque bien de la façon dont ça a commencé, bien ou mal, tendre ou menaçant… Ce qui compte, c’est le résultat final.
« Que peux-tu m’apprendre qui puisse m’être utile, donc ? Disons sur… le combat rapproché tiens, vu que tu l’as mentionné un peu plus tôt. Quels sont les autres ‘cordes’ dont tu parlais ? Autre que l’animagus. »
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Kayla Rausale
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Sam 14 Mai - 22:26
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Je lève les yeux au ciel, légèrement rebutée par la manière dont il a présenté les choses. Le terrain sur lequel il a tenté de m’amener est glissant et j’avoue ne pas bien comprendre pourquoi il a agi ainsi. Certes, il est peut-être habitué à ce que les gens lui renvoient qu’il n’est rien mais je me demande pour quelles raisons il imaginait que je puisse être de ceux-là. Après tout, je me suis portée volontaire pour ce programme de tutorat, et ce de mon plein gré, comme la plupart des autres tuteurs d’ailleurs ; ce système de tutorat est entièrement géré par des élèves qui sont bénévoles et j’ai du mal à imaginer qu’un élève qui souhaite s’investir auprès des autres puisse être dans une démarche malveillante. C’est peut-être mon côté bisounours. Peut-être que celui de Billie consiste à être plus terre à terre, plus méfiant. Et peut-être que nos deux caractères sont tout bonnement incompatibles. J’hausse les épaules doucement, prête à concevoir sa vision des choses sans pour autant en oublier la mienne. « Qui te parle de confiance ? On en est pas là. » Et à en croire le début de cette relation tout bonnement atypique, je ne suis pas certaine d’un jour parvenir à placer ma confiance en lui. Mais qui sait ? Après tout, je ne suis pas sans savoir que le bon peut parfois se cacher derrière une attitude fermée et provocatrice. Quand je pense par exemple à Elwyn et son caractère pour le moins décoiffant, je me dis qu’à côté, Billie, c’est du gâteau.
Je prends sur moi. Certes, j’ai été surprise, maintenant, je saurai qu’il est ce genre de personne et je ne me laisserai plus avoir. « Et alors ? Cela t’a bien permis de m’analyser ? Dis-moi tes conclusions, ça m’intéresse de savoir comment on me perçoit. » dis-je d’un ton amusé, presque curieuse de sa réponse. Après tout, ce programme de tutorat n’est pas fait pour que seul le tutoré en soit le bénéficiaire et j’aime à penser que je peux aussi apprendre de lui, même si pour l’instant, la seule chose que j’ai appris c’est qu’il teste les limites de ma patience. Je n’ai jamais été très douée dans ce domaine, je dirai même que c’est l’un de mes défauts en réalité, surtout lorsqu’on se paie ma tête. Je vais devoir composer avec lui, c’est ainsi, c’est un fait. Alors autant apprendre dès aujourd’hui à serrer les dents.
Évoquant chacun notre tour plusieurs choses qui nous paraissent essentielles, je ne parviens pas à m’accrocher à cette conversation. En définitive, plus je parle et plus j’ai l’impression qu’un écart se creuse entre lui et moi, comme si nos visions des choses étaient trop éloignées pour collaborer ensemble. Je ne comprends pas bien ce qu’il attend de moi, chacun des mots qu’il prononce me perd et je me demande qui se dissimule vraiment sous cet air angélique. « Tes forces, tu les connais déjà, bien mieux que moi. Mais je peux t’aider à les exploiter, oui. » dis-je doucement. « On a tous des atouts. Tu n’échappes pas à la règle. Peut-être que tu ne t'en rends pas encore bien compte. » Je ne comprends pas bien sur lequel il veut m’emmener. Que veut-il réellement ? Qu’attend-t-il de moi ? S’il cherche quelqu’un qui lui donnera les réponses à ses questions comme par magie, il s’est trompé de personne, car cela n’est pas moi. Dans une démarche plutôt collaborative, voilà comment j’envisage ce tutorat sans savoir si ma vision des choses lui conviendra. Après tout, il semble avoir des idées très arrêtées, des idées qui me dépassent et dans lesquelles je ne me retrouve pas vraiment.
Je fronce les sourcils lorsqu’il me dit qu’il y a un quiproquo. Vraiment ? Ai-je si mal interprété les signes ? Ai-je si mal compris ce qu’il tentait de me dire ? Je ne sais pas, je n’en suis pas certaine. Billie m’a tout l’air d’être un garçon plus paumé qu’il n’ose le montrer et je me contente de garder le silence tandis qu’il expose à voix haute ce qu’il cherche vraiment. Je reste toutefois méfiante mais j’ai l’impression qu’il est sincère pour la première fois depuis que je suis assise derrière cette table. « Je pense qu’enfin nous sommes d’accord. J’ai pas envie de jouer ce rôle-là non plus. » J’ajoute néanmoins : « Par contre, j’pense que tu as tort sur l’un des points. Le soutien, c’est plus important que le reste. Et c’est justement ce qui te permettra de repousser tes limites. Tu parlais de confiance tout à l’heure. Quand quelqu’un croira en toi, et cette personne n’est pas obligé d’être moi et cela ne le sera d’ailleurs sans doute pas, tes limites tu voudras les repousser sans t’en rendre compte. La manière d’y arriver n’est qu’accessoire. » Il sort l’une de ses plumes pour commencer à prendre des notes et pour l’instant, je demeure immobile. « La seule chose que je peux t’offrir c’est ma propre expérience. La méthodologie qui m’a aidée moi en espérant qu’elle puisse te convenir. Bien évidemment, cela ne le sera peut-être pas mais ce sera mon boulot de t’aider à découvrir celle qui t’ira le mieux. » Lorsqu’il évoque mes atouts, je ne mets pas longtemps avant de me mettre à table, tout ce que je lui dis est déjà connu de tous et je n’ai rien à cacher. « En ce qui concerne le combat rapproché, je m’entraîne régulièrement avec mon copain, il travaille dans l’armée moldue, ça aide. » dis-je sans détour. « Et les nouvelles matières qui viennent d’entrer au programme cette année vont probablement axer leurs enseignements sur ces aspects-là. Malheureusement, comme c’est un module qui vient d’apparaître au programme, je le découvrirai en même temps que toi. As-tu d’autres camarades avec qui t’entraîner en dehors des cours ? » Pour ma part j’ai Eirian pour la partie entretien physique et remise en forme mais jamais je n’obligerai Eirian à prendre part aux entraînements en corps à corps, pas après ce qu’il s’est passé il y a quelques jours. Je suis encore toute retournée par les révélations qu’il m’a faites alors loin de moi l’idée de lui imposer un quelconque contact rapproché. « Si ce n’est pas le cas, on pourra travailler ensemble si tu en as envie. » Je pense à mes autres compétences et je demande : « T’es inscrit au club de duel ? » C’est idiot, mais c’est un peu la base lorsqu’on cherche à intégrer cette filière mais je ne crois pas l’y avoir vu. Je me trompe peut-être. « Il ne faut pas de contenter uniquement des cours si tu veux progresser et sortir du lot. Ne pas se limiter au cursus obligatoire, c’est la base. »
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
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Ton regard s’arrête plusieurs secondes sur Kayla et tu te poses réellement cette question : vas-tu lui donner tes conclusions sur elle ou choisiras-tu de ne rien en faire ? Il y a le risque que tes propos soient mal acceptés – comme depuis le début de cette conversation – et que tu perdes ta tutrice. En soit, ce ne serait pas très grave mais tu doutes que le programme s’amuse à t’en donner un.e à chaque fois que tu ouvriras un peu trop ta bouche. C’est à toi de te montrer conciliant, quitte à garder pour toi certaines pensées qui peuvent avoir des propriétés blessantes. Tu n’as pourtant pas l’habitude de fermer autant ta gueule. Et en même temps, tu n’es pas sûr qu’elle soit prête pour ce que tu as à lui dire, sachant que tu ne la connais que depuis cinq minutes et que ton jugement a quatre-vingt dix pour cent de chances d’être erroné. À quoi cela vous avancera l’un et l’autre ? Tu passeras pour un enfoiré de première et elle entendra sur elle des choses qu’elle sait fausses mais qui, même sans le vouloir, l’atteindront d’une manière ou d’une autre.
« Toujours en cours d’analyse mais je te ferai un update ! » Voilà. Au moins, ainsi, aucun de vos deux ne souffrira de cette conversation. Ce terrain est bien trop glissant pour l’un comme pour l’autre et s’y engager ne mènera à rien de bon. Tu es assez alerte pour t’en rendre compte. Et, au fond, tu ne mens pas vraiment. Ton analyse de Kayla est incomplète et tu peux difficilement te faire un avis honnête avec si peu d’informations à son sujet. Il ne reste que tes impressions lorsque tu discutes avec elle mais elles n’appartiennent qu’à toi. Quant à tes forces, tu n’es pas certain d’être d’accord avec ta tutrice à leur sujet. On ne connaît pas toujours ses forces et un œil extérieur peut les détecter bien plus facilement qu’une personne biaisée. Tu connais certaines de tes forces mais clairement pas toutes – au moins, ça laisse un peu d’espoir pour la suite ! Petit à petit, ton avis s’affute, s’affine. Kayla ressemble, à tes yeux, à une cheerleader un peu trop optimiste mais cela est probablement dû au fait que tu as une vision plutôt sombre de la vie en règle générale. Tu peux faire preuve d’optimisme, mais pas au point de t’aveugler complètement. A-t-on vraiment tous des atouts ? Est-ce une vérité générale ou quelque chose que l’on se dit les uns aux autres pour se rassurer ? Tu hoches de la tête plusieurs fois, préférant ne pas rebondir sur le sujet, pour les mêmes raisons que les propos précédents : tu essayes de chasser l’animosité qui règne à cette table d’une main de maître. Tu ne pensais pas qu’une simple blague se transformerait en un tel brasier, tu as de toute évidence sous-estimé l’intensité de l’étincelle que tu as lancée sur Kayla un peu plus tôt.
Tu t’empresses donc de rectifier le tir, bien que cela ne sauvera pas tous les meubles de cette maison en flamme qu’est votre échange. Tu mets en avant le quiproquo qui anime votre conversation depuis quelques minutes et espères ainsi te faire un peu mieux comprendre – car c’est là que réside tout le problème. Elle ne saisit pas ce que tu veux, tu ne saisis pas ce qu’elle veut : une incompréhension totale de chaque part. Tu ne cherchais qu’à t’amuser, plaisanter un peu, jauger ta tutrice mieux la comprendre. Et au final, tu es bien plus perdu qu’en ne la connaissant pas du tout. Et quand tu penses que la situation s’est arrangée lorsqu’elle te dit être d’accord avec toi, il y a un retournement de situation. Malheureusement, son laïus sur le soutien ne parvient pas à t’atteindre, bien que tu aimerais que ce soit le cas. Vos visions se confrontent une nouvelle fois l’une et l’autre et tu te fais force pour ne pas la pointer du doigt, cette confrontation. Tu es pourtant loin de posséder cette théorie sur le soutien d’autrui, étant donné qu’on ne t’en a jamais vraiment offert depuis ton arrivée à Poudlard et qu’avant cela, tu bénéficiais plus d’une surprotection que d’un soutien plein et entier. Le concept t’est donc étranger et tu n’en connais ni le goût, ni la couleur. Il se présenterait devant toi que tu ne le reconnaîtrais pas une seule seconde. Kayla a peut-être l’habitude d’être entourée de soutien et tant mieux pour elle – penses-tu – mais c’est de nouveau une généralité à laquelle tu ne peux pas t’identifier et qui posera problème dans vos échanges.
« Okay, ça me convient. » Tu ne cherches pas à lui manquer de respect en ne rebondissant pas sur ses propos précédents, tu ne vois simplement rien d’intéressant à répondre qui puisse bénéficier autant à elle qu’à toi. De ta plume, tu notes ‘méthodologie’ sur ton parchemin, que tu accompagnes d’un point d’interrogation car c’est une vraie question qui est posée. Que te faudra-t-il pour apprendre toutes ces choses et rester au même niveau que tes camarades ? Est-ce que cela sera suffisant ? La seule chose que tu sais pour sûr, c’est que ta méthodologie actuelle n’est pas efficace. Tu traînes aux cours de combat rapproché, tu es loin d’être en haut du classement – si classement il y avait. Tu es clairement parmi les plus faibles et si cet adjectif ne te dérange pas dans d’autres contextes, dans le cadre de ce cours, tu le prends comme une insulte.
« Non, pas spécialement. Ils s’entraînent entre eux, je crois. J’ai d’autres choses à côté. » Cette excuse n’est pas valable et tu le sais. On ne te fuit pas comme la peste mais jusqu’à présent, on ne t’a jamais demandé d’être un partenaire d’entraînement, justement parce qu’on sait que tu es le plus faible et qu’on ne veut pas que tu entraînes les autres dans ta chute. Tu ne peux pas leur en vouloir de réfléchir ainsi et dans tous les cas, tu ne veux pas de leur pitié pour ta forme médiocre. C’est bien pour cela que tu as accepté de prendre un tuteur : pour que quelqu’un soit forcé de t’aider même si ça l’emmerde profondément. Tu le sais, tu pourrais apprendre beaucoup de Kayla, surtout qu’elle a l’air bien rodée sur le sujet ! Le portrait se dessine petit à petit. Animagus, un petit-ami dans l’armée, des entraînements et une tendance à ne pas repérer le second degré… Tu hoches de la tête à sa proposition tout en gardant les yeux rivés sur ton parchemin encore bien vide. Tu la relèves lorsqu’est mentionné le club de duel. Enfin quelque chose que tu maîtrises bien !
« Je ne me limite pas au cursus obligatoire et oui, je suis dans le club de duel. Je me défends bien, j’ai envie de dire et ce, sans me vanter ! Je suis aussi dans le club d’échecs mais je doute que ce soit pertinent pour ce qu’on va faire. » Même si cela laisse entrevoir un pan de ta personnalité. Tu es stratège, tu réfléchis à tes prochains mouvements malgré ton impulsivité qui, souvent, vient emmêler tout cela. Certains coups d’échecs sont décisifs, tout comme tes propos peuvent être piquant. Tu as l’esprit vif mais cela n’est pas suffisant lors d’un combat rapproché qui en demande un peu plus. Plus de quoi ? Tu ne l’as pas encore compris.
« Et toi ? À quels clubs appartiens-tu ? »
AVENGEDINCHAINS
Kayla Rausale
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Dim 29 Mai - 22:14
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Je n’ai pas d’autres choix que de prendre sur moi, réservant mon jugement sur lui. J’aurai sûrement l’occasion de délier les nœuds qu’il vient de me faire au cerveau au cours des prochains mois ; du moins s’il a toujours envie que je sois sa tutrice. Est-ce qu’on peut refuser un tuteur ? Peut-être que oui. Je n’en sais rien, je ne m’étais jamais vraiment posée la question mais je suppose que oui si celui-ci s’avère complètement nul. Suis-je complètement nulle ? Mes vieux démons viennent de resurgir des profondeurs alors que je les pensais enterrés depuis déjà quelques mois ; on peut dire que les habitudes ont la vie dure. Certes, j’ai gagné en confiance depuis la rentrée dernière mais cette simple conversation a suffi à balayer toutes les certitudes que je prenais pour acquises. Au moins, il me bouscule et il me permet d’ajuster mes réactions. Ce n’est pas une si mauvaise chose finalement. Résiliente, je décide de maîtriser mes nerfs et de passer outre. Me permettant néanmoins de lui donner du grain à moudre, je suis amusée par sa réponse sur l’analyse précise qu’il est en train d’effectuer sur moi. Mais monsieur a besoin de temps. Tiens tiens. En tout cas, il n’avait pas besoin de temps pour se jouer de moi. Je me contente alors d’hausser les épaules et je dis : « J’en prends note, je fais la même chose de mon côté. » Après tout, le temps m’en dira peut-être davantage sur lui et je me permets de lui accorder une seconde chance. Je trouve cela triste qu’il se sente obligé d’attaquer même ceux qu’il ne connait pas ou qui souhaitent lui venir en aide. Après tout, il n’avait rien à craindre de moi, non ? Essayant de passer outre sa manière de fonctionner, je tente de me recentrer sur ma véritable mission : l’accompagner au mieux lors de sa première année d’études universitaires. Je dois l’avouer, je comprends Billie sur un point : les jugements sur le physique sont légion dans le cadre de notre filière alors que pour moi, ce préjugé est un non-sens. Après tout, la plupart des membres de la police magique, des tireurs d’élite ou encore des Aurore se battent à l’aide d’une baguette magique donc l’importance des qualités physiques me dépasse un peu. Pour ma part, si j’ai décidé d’augmenter ma charge musculaire, c’est surtout parce que lors d’un combat rapproché, cela peut m’être utile mais il faut aussi et surtout savoir penser et réfléchir avec sa tête. Un sorcier maigrichon armé vaut mieux qu’un sorcier musclé sans baguette.
Je commence par quelques conseils basiques, ignorant s’il faut que je sois aussi précise mais avec Billie, je m’attends désormais à tout. Peu importe si je passe pour une demeurée. Expérience, méthodologie, aides théoriques. Concernant le soutien plus amical, je ne sais pas si je serai en mesure de le lui fournir immédiatement, tout simplement parce que je ne sais pas si l’accepterait d’une part, mais aussi parce que je suis moi-même en proie aux doutes d’autres parts. Effectivement, j’ai aussi besoin de temps pour comprendre et savoir si je dois m’investir sur le long-terme avec lui ou non. L’avenir me le dira probablement. « Que veux-tu dire par autre chose à côté ? » demandé-je. Pas vraiment étonnée qu’il n’ait personne avec qui s’entraîner en dehors des cours, mes lèvres se pincent, mon caractère défense de la veuve et de l’orphelin m’intimant de proposer à Billie de s’entraîner à mes côtés. Je me demande s’il mérite que je lui fasse cette proposition et immédiatement, je me sens misérable de ne pas lui tendre la main. Après tout, il y a deux hypothèses qui me viennent à l’esprit : soit personne ne veut s’entraîner avec lui parce qu’il est exécrable (ce qui en soit est tout à fait probable), soit les autres étudiants le considèrent comme trop faible et l’écartent d’emblée (ce qui est inacceptable). Ne sachant pas encore bien dans quelle catégorie se situe Billie, je ne serai en définitive pas tellement surprise s’il s’agissait en réalité d’un peu des deux.
Évoquant ce qui me passe par la tête en premier lieu, lorsque j’évoque les activités extrascolaires, il me parle du club de duel. Je fronce les sourcils, surprise de ne l’avoir jamais vu. Se fond-t-il tellement dans la masse qu’il en devient invisible ? En tout cas, je n’avais jamais remarqué sa présence. Je me promets d’y faire davantage attention lors de la prochaine séance, d’observer son comportement et ses relations avec les autres. Voir comment il se comporte en groupe m’aidera probablement à me forger une meilleure opinion de lui. Ensuite... Le club d’échec. Alors qu’il trouve cette information non pertinente, pour moi, elle a toute son importance, au contraire. Cela montre son esprit curieux, stratège, malin. Cela demande des capacités d’analyse qui dépassent de loin mes compétences, j’ai toujours détesté ce jeu, dans sa version moldue comme dans sa version sorcière. Il me retourne la question sans véritable surprise. « Je fais partie du club de duel également, je me faisais la réflexion que je ne t’avais jamais remarqué. C’est chouette, on aura sans doute l’occasion de se confronter l’un à l’autre, cela promet des duels intéressants. » dis-je doucement, un sourire s’installant sur mes lèvres. Je me défends pas mal moi aussi même si ce n’est pas franchement ma qualité principale. Ma pratique est largement perfectible et je suis toujours avare de nouveaux défis. « Je ne suis pas inscrite dans d’autres clubs car j’évolue aussi au poste d’Attrapeur dans l’équipe de ma maison. Entre le club de duel, le Quidditch, la formation Animagus, mes semaines sont déjà suffisamment remplies comme ça. » Sans compter les entraînements physiques avec Eirian auprès du Lac et ceux avec Lyam. Dire que malgré tout cela, je parviens tout de même à trouver du temps pour Maxime et ma famille, je suis un peu super Woman en réalité. « Je vis un peu à deux cent à l’heure. » Je n’ai pas souvent l’occasion de me reposer c’est vrai. Et maintenant, une tâche supplémentaire m’incombe, je dois m’occuper de Billie. « Si tu le veux, on peut s’entraîner ensemble. » Et voilà, Kayla la bonne poire est de retour. Je suis comme ça, j’y peux rien.
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
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Tu sais que tu ne vas pas pouvoir y couper. Elle a compris que quelque chose se cache derrière ce « à côté » dont tu n’es pas très fier. Tu ne veux pas de sa pitié pour autant car tu sais autant que tu comprends pourquoi les choses sont ainsi avec tes camarades. Tu ne les ménages pas de tes mots et ils se vengent – tout en se rendant service – en t’excluant des entraînements extérieurs au cours de combat rapproché. Difficile de les blâmer dans cette situation. Tu réfléchis à la manière de présenter cela à Kayla sans que la balance ne penche en faveur de l’un ou de l’autre.
« Des autres activités qui font que c’est difficile de trouver un moment commun avec ceux disposés à s’entraîner avec moi. » Ce n’est pas totalement faux. Quand bien même l’un d’eux accepterait de te rendre ce service, tu as – à leur image – un emploi du temps bien chargé qui ne coïncide pas toujours avec le leur. La faute aux activités extrascolaires qu’on vous enjoint à faire pour prouver que vous êtes un sorcier accompli, comme si le fait de ne faire partie d’aucun club est une preuve de votre médiocrité en tant que sorcier. Tu n’as jamais compris la logique là-dedans mais comme tout un chacun, tu t’y plies parce c’est la norme. Tu lui indiques donc faire partie du club de duel et d’échec, à elle de voir ce qui l’intéresse le plus dans ces deux propos et elle fait très vite son choix. C’est sur le club de duel que son attention se dévoue et elle exprime son incompréhension quant au fait qu’elle ne t’y ait jamais vu. Une insulte déguisée ? Cherche-t-elle à te faire comprendre que tu es si peu remarquable en tant que duelliste que, même en faisant partie d’un club restreint, tu ne sors pas du lot ? Tu gardes ta réponse dans ta bouche et tournes tes mots plusieurs fois sur ta langue avant de les ranger consciencieusement dans un coin de ton esprit. Être agressif et sur la défensive ne servira aucun d’entre vous et elle n’a probablement pas dit cela pour être piquante avec toi, si tu as bien compris son caractère. Néanmoins, la réflexion a un pouvoir blessant que tu n’imaginais pas venant de Kayla. Pourtant, tu devrais être habitué au fait que l’on ne te remarque pas. C’est probablement dû au fait que tu te considères bon en sortilèges – et donc en duel – et le fait de ne pas être remarqué pour cela t’irrite profondément. Comme tout le monde, tu as besoin d’un peu de reconnaissance de temps en temps pour satisfaire ton ego de sorcier.
« En effet, j’ai hâte d’en voir le déroulé et le résultat. » Pourquoi tout doit tourner en challenge avec toi ? À partir du moment où elle a évoqué cette rencontre de duelliste, tu t’es imaginé un combat sans pitié avec pour dénouement obligatoire ta victoire, sans quoi tu le vivrais mal. Et ce, tout en sachant que Kayla a plus d’expériences que toi dans le domaine, ce qui te met en position de faiblesse dans un tel duel. Mais ce n’est pas la première fois que tu es le plus jeune (et donc le plus « inexpérimenté ») d’un groupe et tu ne te laisses jamais démonter par ça. On peut au moins t’accorder une hargne féroce qui te permet de dépasser tes limites, même quand la situation ne le demande pas. Tu gardes un ton léger, sympathique car c’est celui que la tutrice utilise avec toi et tu ne veux pas déséquilibrer la balance que vous avez mis temps de temps à stabiliser entre vous. Elle est toujours très fragile et penche d’un côté ou de l’autre avec plus ou moins de vivacité. Tu sais que si tu continues sur un ton plus mesquin – comme tu en as l’habitude parfois – elle penchera définitivement plus d’un côté que de l’autre et que Kayla s’en ira sans que tu n’aies pu tirer aucun enseignement de sa présence. Une heure ratée, en somme.
« J’imagine très bien. Je ne suis pas très Quidditch, probablement parce que je ne suis pas des plus agiles sur un balai. » Tu ne précises pas que même en temps que simple spectateur, le Quidditch ne t’intéresse pas particulièrement. Tu assistes parfois aux matchs et tu as éprouvé de l’intérêt au début de ta vie de sorcier mais avec le temps, la surprise s’est émoussée et tu as l’impression de ne plus rien voir de nouveau venant de ce sport. Pourtant, il est grisant et dangereux, c’est tout à fait ton style ! Tu te demandes toujours néanmoins ce que cela fait de se retrouver là-haut, une batte à la main et un cognard prêt à te déchirer les poignets si tu manques ton coup. Ce n’est pas que tu n’aimes pas le Quidditch, c’est que tu ne te sens pas suffisamment impliqué dans ce sport, même en tant que spectateur. Il faut dire que passer des heures dans des gradins à trembloter de froid, le nez en l’air, ne t’enchante pas plus que ça.
Tu plisses les yeux en écoutant Kayla parler de sa vie qui va « à deux cent à l’heure » et tu te demandes comment elle peut se dégager le temps d’être une bonne tutrice si celui qu’elle a est déjà occupé par toutes ces activités éreintantes. Elle a forcément dû y réfléchir avant de se proposer, tu t’en doutes bien, mais on ne peut pas te reprocher de te poser la question. Aura-t-elle vraiment du temps à t’accorder quand tu en as le plus besoin ? Es-tu son seul tutoré ? S’il y en a d’autres, comment divise-t-elle les charges que cela implique ? Et voilà qu’elle te propose de s’entraîner ensemble, ce qui en rajoute une couche. Là encore, tu te fais force pour ne pas poser une question à haut potentiel irritant et essayes de te rappeler que si elle est là, c’est qu’elle a réfléchi à toutes ces questions et qu’elle ne fait cette proposition que parce qu’elle le peut vraiment. Il ne tient qu’à toi de l’accepter et de prouver que tu es disposé à faire de ton mieux pour parvenir à tes buts. Tu hoches de la tête une ou deux fois avant de prendre la parole.
« Je ne vais pas refuser. J’ai besoin de ces entraînements. Mais je vais te demander ça sans méchanceté aucune : tu es sûre que ce n’est pas ‘trop’ pour toi ? De ce que j’ai compris, tu as déjà un emploi du temps bien chargé et même si tu as forcément dû être consciente de ça en te proposant comme tutrice, je ne veux pas être la goutte qui fait déborder le vase. Ce n’est pas une responsabilité dont je veux. Tu n’es pas obligée de me proposer cet entraînement si tu n’en as pas envie pour le moment. » Tu en aurais bien besoin, pourtant, mais pour une fois tu essayes de penser à quelqu’un d’autre que toi-même, même si tu ne t’oublies pas en cours de route. Après tout, une tutrice surchargée ne te sera jamais d’aucune utilité et tu penses qu’elle en a tout aussi conscience que toi. C’est une porte de sortie que tu lui offres si jamais elle t’a fait cette proposition par obligation morale.
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Dim 19 Juin - 21:56
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J’ai compris qu’il y avait « autre chose » derrière les activités annexes de Billie mais les mots qu’ils prononcent par la suite me dissuadent de poser davantage de questions. De manière générale, je suis assez clairvoyante sur ce que les gens renvoient mais je dois dire que Billie m’a tellement bousculé, me faisant sortir de ma zone de confort, que je ne suis plus sûre de rien ; je préfère lâcher prise, laisser tomber pour le moment. J’aurai tout le temps d’apprendre à mieux le connaître et à mieux le comprendre au fur et à mesure de notre tutorat. De toute manière, je n’ai pas vraiment le choix ; je ne m’avoue pas vaincue et j’espère que je pourrais l’accompagner au mieux même si Billie semble posséder un sens de l’humour qui me dépasse. « J’en prends bonne note. » Je ne suis pas dupe mais je m’en contenterai pour l’instant. Et puis après tout, je suis sa tutrice, pas sa mère et il n’a pas à me rendre des comptes sur son emploi du temps journalier. Pour ainsi dire, cela m’intéresse assez peu. Je prendrai que ce qu’il voudra bien me dire. J’ai l’habitude de traiter avec des individus dissimulant divers secrets Coucou Eirian et je fais avec. Inutile de chercher à alimenter les ragots ou à creuser davantage, cela ne fait qu’accentuer leur désir de dissimulation. Nous évoquons néanmoins les clubs auxquels nous appartenons et je suis surprise d’apprendre qu’il participe lui aussi au club de duel : suis-je à ce point focalisée sur moi-même au point d’en oublier ceux qui m’entourent ? Je me fais la promesse de faire attention à la prochaine séance et de le gratifier de mon plus beau sourire. Et lui ? M’avait-il déjà remarqué lors des soirées du club ? Je n’en sais strictement rien, il ne dit rien à ce sujet. Peut-être que comme moi, il n’a pas vraiment fait attention. Je lui promets néanmoins de futures confrontations intéressantes. Pour ma part, je n’accorde pas vraiment d’importance à l’âge des duellistes : j’ai déjà gagné des combats contre des sorciers plus âgés et je me suis déjà faite rétamer par des étudiants plus jeunes. La qualité d’un duelliste ne se mesure certainement pas à sa date de naissance même si l’expérience façonne probablement le combat. « Moi également. Je ne suis pas une excellente duelliste mais je dois avouer que le club permet d’acquérir certains automatismes ; tout ce qu’il faut pour notre formation. » me contenté-je de dire. Je n’ai pas besoin d’expliciter davantage, il est probable que Billie pense la même chose que moi, sinon il ne se serait pas embêté à choisir ce club. Nous sommes beaucoup de cette formation à en faire partie, cela n’est que la continuité logique.
Sans véritable surprise, la conversation se dirige ensuite vers mes propres centres d’intérêt, les clubs dans lesquels je me rends. J’évoque rapidement le Quidditch, la formation Animagus. C’est ainsi que j’organise mon temps. Je l’avoue, mes semaines sont rythmées par mes diverses activités extrascolaires mais cela me plaît de m’investir dans chacune d’entre elles. « Oh tu sais, cela ne m’est pas très utile dans le cadre de mon projet professionnel, c’est plus une véritable soupape de décompression. Voler me détend vraiment. Je n’ai pas besoin de beaucoup réfléchir, ça fait du bien. » Ce n’est que mon point de vue. Le Quidditch n’est que secondaire mais je n’ai guère envie d’abandonner ma place dans l’équipe. J’ai toujours aimé être dans les airs, me sentir proche de la nature tout en me reconnectant avec moi-même ; ce sentiment ne s’explique pas. Et effectivement, dans ma vie qui ne s’arrête jamais, cela me permet d’arrêter de penser. En tant qu’Attrapeur, je n’ai pas besoin de beaucoup réfléchir, je n’ai qu’à affûter mes yeux et surveiller le ciel ; cela rendait ces moments d’évasion encore plus intenses. Il a toutefois raison lorsqu’il s’interroge sur le temps que je peux lui allouer. Évidemment que je suis très occupée, mais j’ai réfléchi à tout cela avant de proposer de devenir tutrice. Je peux toutefois aisément comprendre sa question.
« Je comprends tout à fait ton inquiétude. Mais tu n’as pas à t’en faire pour moi. J’y suis habituée et la formation Animagus ne durera pas toute la vie. Pour le reste, je gère. Fais-moi confiance. » Me rendant compte de la stupidité de ma phrase, étant donné la manière dont il a cherché à me tester au début de notre entrevue, je souris et j’ajoute : « Non, je te demande pas de me faire confiance en réalité. Mais sache que je suis quand même quelqu’un de réfléchi malgré mon caractère impulsif. Je me suis proposée pour le programme de tutorat en toutes connaissances de cause. Le temps est précieux mais il suffit d’être bien organisé. »Merci Eirian. C’est en réalité lui qui m’a appris à optimiser mon temps du mieux possible ; il s’y connait en planning chargé. « Je ne me serai jamais proposée si je ne pensais pas pouvoir assumer correctement cette responsabilité. J’ai l’humilité de connaître mes propres limites. » Contrairement à d’autres. Et je ne veux pas que Billie s’inquiète de quoi que ce soit à ce sujet. « En ce qui concerne les entraînements, je ne suis pas du genre à proposer quelque chose par dépit, sois rassuré. » Je n’ai aucune raison de penser que cela le rassure que je lui dise cela mais peu importe. Je reste moi-même, me contentant d’être aussi naturelle et sincère que je le suis la plupart du temps. Je suis généreuse, je me soucie des gens, c’est l’une de mes qualités, ou l’un de mes défauts. Cela dépend du point de vue. « D’ailleurs… » Je sors mon agenda et je lui demande : « Comment comptes-tu faire ? Compte-tenu de la situation, je pensais nous retrouver deux fois par semaine à la base. Mais on pourrait se dire une fois par semaine à la bibliothèque pour les aspects théoriques relatifs aux cours, un entraînement par semaine ensemble et un débrief rapide après le club de duel si nécessaire ? On ferait d’une pierre deux coups. Qu’en penses-tu ? » J’ajoute : « Évidemment, cela sera modulable selon tes besoins. Cela peut être moins. » Je ne pense pas pouvoir faire plus. Deux fois par semaine, cela me semble déjà un bon compromis.
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Tout ce qu’il faut pour votre formation… Tu ne peux pas vraiment dire qu’elle a tort. Le club de duel te permet d’affiner tes réflexes et de tester la diversité de tes connaissances en sortilèges. Tu es loin de gagner contre tout le monde mais tu t’en sors suffisamment bien pour ne pas être démoralisé en ressortant du club. Un duel entre toi et Kayla pourrait s’avérer intéressant. En tout cas, tu es intrigué par son développement et son issue. Elle te fait savoir qu’elle aussi et son ajout sur ses compétences te laisse à la fois perplexe et plein d’espoir. Tu n’es jamais contre prouver que tu es plus puissant que ton être le laisse paraître. Même si Kayla n’en a probablement rien à faire, tu en es venu à un point où cela compte pour toi. C’est superficiel et tu en conviens facilement, mais les faits sont les faits et il ne sert à rien de nier que tu es plus à l’aise lorsque tu te sens supérieur, si ce n’est égal, à tes adversaires. Il y a une chose cependant sur laquelle la Gryffondor te dépasse : la surcharge de son emploi du temps. Elle a tellement d’activités à son actif que tu te poses légitimement la question de la disponibilité qu’elle aura pour toi. Tu ne comptes pas la déranger nuit et jour pour autant, mais tu préfères savoir tout de suite si une quelconque intervention de ta part - non annoncée - sera vu comme un problème dans son quotidien.
Kayla te répond avec assurance, te laissant savoir qu’elle y a fortement réfléchi, comme tu l'avais imaginé. Tu te sens tout de même rassuré que cette initiative d’être tutrice ne vienne pas d’un simple caprice et qu’elle ait un plan pour mener à bien chacune de ses activités de façon proportionnée. Tu n’es ni plus ni moins intéressant que le Quidditch ou la formation d’Animagus et tu veux être traité comme tel. Un égal. Au fond, n’est-ce pas ce que tu recherches dans chaque aspect de ta vie ? Tu es pourtant bien loin du compte mais ce n’est certainement pas la sorcière qui règlera ce problème. Vous organiser est déjà un challenge en soi et tu ne veux pas vous rajouter d'autres pression sur les épaules. Tu es ravi d’apprendre que tu n’agiras pas auprès d’elle comme un exutoire et qu’elle a déjà trouvé une activité pour libérer cette pression qui risque de s’accumuler avec toute cette vie estudiantine. Tu ne te serais pas laissé faire, de toute façon. Pour ce qui est de la confiance, elle se reprend avant que tu n’aies plus dire quoique ce soit. Peut-être a-t-elle lu juste à temps sur ton visage ce que t’inspire ce mot dans votre relation tout juste née.
« Je suis d’accord avec toi. » Tu n’iras pas jusqu’à employer le mot “rassuré” car il est bien trop fort pour les émotions qui te traversent à cet instant. Tu n’attends pas d’elle qu’elle te “rassure” mais il est tout de même bon d’avoir ces explications pour savoir à quoi t’en tenir. Elle en profite presque pour se mettre en avant, dans le genre “je me connais, je sais qui je suis, je connais mes limites”, ce que tu trouves un peu trop… trop. Comme si elle cherchait à en faire des caisses tout ça pour te convaincre de sa légitimité en tant que tutrice alors qu’elle n’a pas à se justifier d’être comme si ou comme ça. Tu ne lui as demandé qu’une confirmation, pas un monologue décrivant chaque parcelle de son caractère. Heureusement, c’est loin d’être le cas mais tu as eu peur pendant une minute. Peur qu’elle te fasse un état des lieux de sa personnalité comme si tu en avais demandé une et que, par conséquent, il imposait que tu en fasses de même. Tu ne connais pas assez Kayla pour t’épancher à ce point sur ce qui fait que tu es toi. Le passé qui t’a marqué, les aléas du présent qui te poussent encore à agir d’une certaine façon. Tu ne soupires pas de soulagement pour ne pas montrer encore plus d’irrespect envers la jeune femme mais un bref signe de tête de ta part accompagne la fin de sa plaidoirie. Tu ne sais pas quoi y ajouter qui ne relance pas la machine et c’est d’autant plus surprenant que tu es toi-même un gros bavard qui parle souvent pour ne rien dire. Il semblerait que tu aies trouvé ta maîtresse dans le domaine ?
Elle aborde enfin la technicité de ce partenariat un peu bancal qu’est le vôtre, mais que tu ne comptes pas lâcher de sitôt. Tu te sens tout de suite plus à l’aise pour intervenir et attends qu’elle ait terminé ses propositions pour y répondre. Ce qui sera facile étant donné qu’elle te suggère un intervalle de rencontres acceptable qui puisse générer un peu de profit sans empiéter sur l’une ou l’autre de vos vies privées et étudiantes. Tu ne sais pas si elle y avait déjà réfléchi ou si cela lui est venu comme un cheveu sur la soupe, mais tu approuves sans ressentir le besoin de feindre une quelconque émotion.
« Non non, ça me fait très bien au contraire ! Je pense que ça va pouvoir couvrir tous les aspects du cursus que je ne maîtrise pas encore. Pour les entretiens à la bibliothèque, je suis plutôt disponible en début de semaine, en fin de matinée ou début d’après-midi. Et pour les entraînements… » Tu parcours ton emploi du temps en mordillant la peau de ton pouce, avant de refermer ton “agenda” (bout de papier sommaire avec inscrit à l’encre les horaires de tes cours principaux). « … le jeudi matin me conviendrait bien. » Tu sais qu’il va forcément falloir que vous vous accordiez l’un avec l’autre pour caler ces séances de tutorat et que cela demandera, d’une part comme de l’autre, un peu d’assouplissement. Étant donné que tu as bien moins d’activités extra ou intrascolaires que Kayla, tu seras plus en mesure de t’adapter à ses préférences même si le petit garnement que tu es aime chipoter rien que pour le plaisir de voir l’autre se triturer les méninges. Pour le coup, tu vas tenter de mettre cet automatisme en veilleuse. Tu ne te le répéteras jamais assez, mais cette alliance est bien trop instable pour que l’on puisse jouer impunément avec. Tel un élastique, elle risquerait de te claquer entre les doigts et cette sensation est loin d’être agréable !
« Et promis, la prochaine fois que l’on se verra pour le tutorat, je tâcherai d’être moins… comment dire… challengeant ? » C’est-à-dire qu’il lui laissera l’opportunité de prendre les rennes, plutôt que de lui couper l’herbe sous le pied avec un humour que, de toute évidence, elle ne saisit pas entièrement. Toi non plus, d’ailleurs, ce qui est assez cocasse. En même temps, il est normal de ne pas toujours se connaître soi-même et malgré ce fait, tu restes persuadé que tu es infiniment drôle dans ta façon de piquer les gens sans qu’ils ne s’y attendent. Même si Kayla, elle, ça ne l’a pas fait tant rire que ça… Pour faire passer un peu mieux la pilule de cette drôle de prise de contact, tu fais un sourire tout ce qu’il y a de plus innocent.
AVENGEDINCHAINS
Kayla Rausale
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Dim 3 Juil - 21:20
Regarde-toi, aussi fragile qu'une fleur Tu n'es qu'un bébé, un petit poussin Kayla & Billie, Bibliothèque, Septembre 2020
Je commence à me détendre maintenant que nous sommes partis sur des sujets que je maitrise davantage. Des sujets plus factuels, en lien avec la formation et avec ce que je pourrais lui apporter. Je pense que je ne suis pas au bout de mes peines avec Billie, j’ai l’impression que c’est un boute-en-train pour ne pas dire un gros relou et j’imagine que je ne vais pas m’ennuyer. Il semble être le genre de personne à aimer pousser les autres dans leurs retranchements et je dois l’avouer, je me suis laissée avoir comme une néophyte. Peut-être que je pourrais apprendre de lui moi aussi et qu’il testera mes limites et ma patience ; dans un sens, cela peut être formateur. Je préfère le voir comme une possibilité d’évolution pour moi afin de ne pas baisser les bras tout de suite. J’ai bien compris une chose, Billie est secret, Billie est différent des autres. Pas forcément en mal, ni en bien d’ailleurs. Juste différent. Je crois que je suis abonnée à l’atypique car toutes les personnes que je fréquente le sont également. L’avenir me dira en tout cas si le Serpentard est digne de confiance ou non.
Et comme je suis plus à l’aise, mes travers ressurgissent instantanément. Et je monopolise la parole. Longtemps. Longuement. Je ne m’en rends à peine compte, m’épanchant sur les divers aspects de mon emploi du temps, choisissant d’expliquer à Billie précisément de quoi il en retourne en en oubliant qu’il n’en a probablement rien à faire. Mais je suis ainsi faite, je n’ai jamais cherché à le dissimuler, je suis quelqu’un d’un naturel bavard et j’ai souvent du mal à m’arrêter. Je parle pour rien dire ou je prends des chemins alambiqués pour expliquer des choses parfois toutes simples ; mais j’ai tout de même essayé de synthétiser les choses pour Billie afin que cela ne soit pas trop ennuyeux pour lui de m’écouter. À la fin de mon explication, il se contente d’acquiescer et je me demande si je dois enchaîner ou non. Trouvant que je me pose trop de questions, je continue. Façon, c’est moi la tutrice non ? Il m’apparaît normal de m’enquérir de tous ces détails. Je lui propose de se joindre à moi pour quelques entraînements et il accepte aisément. J’ai l’impression qu’il n’a pas l’air d’avoir beaucoup d’autres personnes vers qui se tourner et ce constat me tend davantage que cela ne devrait ; mon côté empathique ressortant un peu trop. Soit, quoi qu’il en soit, je ferais en sorte qu’il puisse au moins s’entraîner avec moi de manière régulière et lui explique ma proposition à laquelle il répond avec enthousiasme. Pour une fois, il a l’air partant. Il sort son emploi du temps pour que nous trouvions des créneaux communs et je fais de même avec le mien pour croiser nos disponibilités. « J’ai lundi après-midi 13h15 si tu veux pour se retrouver à la bibliothèque. » Quant aux entraînements… « Jeudi matin je peux te proposer 11h. » Normalement, c’est une heure où je bosse mes fiches de révision mais je peux aisément la déplacer à un autre endroit dans la semaine, cela ne va pas me poser problème. Cela m’arrange que les entraînements soient le jeudi car je n’ai ni Quidditch ni club de duel ce jour-là et j’aime bien pouvoir au maximum équilibrer mes journées afin de ne pas finir sur les rotules en fin de semaine.
Les aspects administratifs terminés, je me dis que pour un premier contact, on a déjà pu déblayer la plupart des aspects que je voulais régler. Pour le reste, je découvrirai tout cela au fur et à mesure. Je range mon emploi du temps dans mon sac et je souris lorsque Billie me promet d’être moins lui lors de nos prochaines séances. Est-ce vraiment possible ? Le peut-il réellement ? Pourra-t-il me faire confiance ? Et pourrais-je moi aussi la lui accorder ? Seul le temps nous le dira. « C’est ce qu’on verra. Et je te promets d’être moins… naïve ? Moins bavarde ? » dis-je d’un ton amusé. C’est sans doute peine perdue. Il devra sans accommoder mais je ferai de mon mieux pour éviter le fiasco des dernières minutes. Mes yeux s’attardent sur la pendule de la bibliothèque et sur mon ventre qui gronde. Il est loin d’être l’heure de manger. Je fouille dans la poche avant de mon sac et en sors un sachet que j’ai été récupérer ce matin directement aux cuisines, comme quasiment tous les matins. Je le lui tends et je demande : « Tu veux un cookie ? » Que Billie apprenne dès maintenant qu’on ne m’achète pas. Sauf avec de la nourriture. C’est un point très important à souligner et pas des moindres.
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.