Quand la question de la réunion du Blood Circle fut qui a besoin d’un entraînement dans une forêt. Bien sûr que Doryan leva la main, n’écoutant pas le reste de la phrase qui était pour savoir comment gérer dans un lieu inconnu, avec des menaces extérieures, tout ça, tout ça. En même temps heureusement qu’il n’avait pas entendu parce qu’alors il n’était pas certain qu’ils aient la même vision de menace extérieur. Non parce qu’on était au royaume unis, pas dans les forêts d’Alaska, le seul prédateur présent c’était un renard. Il y a des pays où c’était des ours, des lions voir des tigres, en Angleterre ils se tapaient le goupil un animal roux d’une hauteur de quoi cinquante centimètres… A quel moment comme argument pour motiver à s’entraîner, il fallait parler de menace extérieur dans une forêt. Sérieusement la chienne de Doryan faisait plus de dégâts et ça c’était uniquement en voulant faire des bisous… c’est dire.

Donc l’entraînement. Déjà ça commença mal avec le nombre dix… ils étaient dix… et franchement Doryan les trouvait pas ultra motivés, ça va c’était une balade dans une forêt, ils allaient tirer trois lapins désolée Charly pas de quoi tirer une tête de six pieds de longs, Doryan lui il était motivé. Par contre, alors le conducteur c’était un boulet. Non mais attendez comment vous voulez que le Blood Circle décime les sorciers quand le conducteur ne savait pas lire une carte. Comment Doryan le savait ? Facile il avait prétexté un mal des transports, avec un grand sourire pour que ça passe mieux et s’était retrouvé copilote. Le problème c’est que le type là, l’armoire à glace, il voulait pas mettre le gps, soi disant qu’il avait déjà fait la route, que c’était toujours tout droit… c’est ça alors le principe de toujours tout droit mon lapin c’est de pas tourner ! Mais évidemment Doryan en tant que copilote d’exception le laissa se débrouiller, se contentant de demander au bout de la septième fois – et c’est long sept fois – que l’autre disait que le paysage avait changé « C’est cool on va finir par arriver pile au crépuscule, on pourra faire un cache cache en même temps. » Est-ce que le conducteur avait envie de l’étrangler, ah oui il semblerait, d’après le regard noir qu’il lança à Doryan qui observa la carte l’air de rien et décida d’en rajouter une couche « C’est marrant parce que ce panneau, je suis sûr de l’avoir déjà vu. » Toujours tout droit hein ?  Doryan aurait plutôt appelé ça tourner en rond mais c’est un détail.

Donc après moult péripéties dû au chauffeur qui finit par demander à Doryan de lire la carte parce qu’il n’avait pas confiance envers le gps, que c’était de la sorcellerie… c’est ça, de la sorcellerie, les petits sorciers ils avaient décidé de faire don aux petits non sorciers d’un boitier permettant de ne jamais se perdre… et bah quand même sacré cadeau, faudrait penser à les remercier. Après deux heures routes, enfin ils arrivèrent au camp d’entraînement appelé sobrement Elite de la nation.


A quel moment ça dégénéra oh bah dès que Doryan vit la tête d’enterrement de ses petits camarades, tout sauf un ! Carl, Carl lui n’avait pas l’air d’un dépressif qui n’aimait pas la nature. Tandis que… l’instructeur en chef expliquait ou plutôt aboyait les consignes, Doryan attrapa Carl par l’épaule pour le faire reculer et se mettre hors de portée des oreilles indiscrètes « On est d’accord qu’ils font tous la tronche et qu’ils vivent super mal le fait d’être ici ? » Il écouta vaguement monsieur agressif là-bas qui parlait d’une heure de repos – parce que le conducteur s’était plaint que la route était longue… omettant de dire que c’était de sa faute -. Une heure de repos, c’est pile poil ce dont il avait besoin, il regarda Carl les yeux brillants d’une envie de faire le con – pour changer – et de montrer son sérieux – pour changer aussi – « On a une heure pour aller chercher des balles de peintures dans un magasin. » ça c’était la partie la plus compliquée trouver le magasin mais bon ils avaient internet ça devrait se faire. « Ensuite il nous faut revenir et changer toutes les balles à blancs qu’il y a dans les armes par les balles de peintures. » ça d’ailleurs ça allait sûrement être Carl qui s’en chargerait, il était dans l’armée, armer et désarmer des armes ça devait être un jeu d’enfant pour lui. Alors que Doryan même pour charger le fusil lorsqu’il chassait avec son père et son frère, et bien il avait vite compris que Lyam était bien plus doué que et donc il le laissait faire. Bon si le plan était un peu bancal, faisable certes mais pas ultra simple à réaliser. Il y avait un point non négligeable à prendre en compte. Est-ce que Carl était partant où est ce qu’il était sérieux comme tout les autres et que cet entraînement allait juste être un enfer parce que tout le monde était chiant comme la mort « T’es partant ou on fait comme si je n’avais rien dit et on subit l’entraînement. » Même si dans tous les cas, il fallait admettre que le cadre était ultra sympa. Et puis d’abord ils étaient où Charly, Eliza ou Lyam, jamais là quand il s’agissait de s’amuser hein…

C’était leur tronche habituelle. Doryan les regarda, c’était possible d’avoir une tête de dépressif tout le temps, lui qui croyait que c’était uniquement sur les papiers d’identités que les gens étaient obligés de faire la gueule. Chose qu’il n’avait jamais compris par ailleurs, c’est quoi le problème avec le fait de sourire sur une carte d’identité ? Non mais à faire la gueule, forcément on avait plus envie de poser la carte rapidement, voir de donner des antis dépresseurs, ça craint tout de même. Et donc ça existait en dehors des cartes et bah on ne devait pas s’éclater souvent avec eux. « Maintenant que  tu le dis, c’est fort probable et bien ça va être notre mission que de les rendre un peu souriant… » ou faire en sorte qu’ils soient tous ligués contre le nouveau duo, boarf ça n’était pas très grave, Doryan n’avait pas prévu d’avoir la médaille du parfait petit Blood Circle, non après le frère et la sœur seraient jaloux ou plutôt il sait qu’il l’aura jamais vu son comportement pas exemplaire il ne pouvait pas leur faire ça. Après si le jeu s’appelait tue-sorcier, c’est vrai que c’était pas ultra vendeur. Il avait vraiment dit ça le gars qui aboyait ses instructions ? « Il a vraiment appelé ça tue-sorcier ? » ça voulait dire qu’il y avait une équipe qui allait devoir jouer le rôle des sorciers ? Oh bah quelle idée merveilleuse, ils allaient tous recevoir leur petite brindille qui ne faisait pas de magie – bien entendu – et le but c’était de se faire canarder. Oulah, ça allait être la débandade si c’était vraiment ça le plan. Ou alors, ce qui serait pire – selon Doryan – ce serait de lâcher un sorcier parmi toute cette bande de joyeux tarés, si si ça se voyait qu’ils étaient pas nets les gars, et le but ce serait de faire une chasse à l’homme. Alors autant en centre de loisir lorsqu’il était petit, il adorait ce jeu. Autant là un contre des gens armés, non ça n’était pas vraiment son délire.  Heureusement pour tout le monde, il partait surtout trop loin, c’était juste deux équipes qui devaient se tirer dessus à blanc. Oh purée ça personne y pensait mais ça faisait des bleus, c’est ultra douloureux. Alors ouai tout le monde fait le malin et dit je sens rien mais les gens c’était juste des mythos à partir où on a des bleus c’est que le corps déjà il kiff pas, c’est la base.

Ouai non quitte à être là, Doryan il voulait s’éclater et faire un paint ball. Fort heureusement pour lui, Carl sembla emballé par l’idée. Ah au moins quelqu’un qui savait s’amuser dans cette équipe. Il aurait dû dire à Charly de se porter volontaire, c’est sûr qu’elle aussi aurait trouvé le truc drôle et aurait été partante… De toute façon, lorsqu’il la défiait, elle était partante pour tout. Ce qui était un peu déprimant pour Doryan ce fut quand même que Carl dise que c’était facile de charger les armes. Oui alors, Doryan trouvait plein de choses faciles dans la vie mais charger une arme, non c’était toujours pas inné chez lui. Comme quoi, il avait bien fait de penser que ce serait Carl qui s’occuperait de cette tâche. Il avait cependant raison le Mackenson, ce serait l’étape la plus simple parce que trouver des balles de paint ball, ça n’était pas forcément la tâche la plus simple au monde. Il ne fallait pas traîner en effet.

Il entraîna son jeune camarade vers le camion qu’ils avaient utilisé à l’aller. A la question de Carl, s’il était tenté de dire oui bien sûr, un réflexe habituel que de ne pas vouloir montrer qu’il ne savait pas tout. Sauf que voilà, non il n’était pas un expert de magasin en armement, d’ailleurs il ne savait même pas si ça existait. Il sortit son portable « Aucune idée mais google est forcément mon ami. » Il vérifia bien le nombre de barrette sur son téléphone et sourit en constatant que ça captait bien, pour une fois que ça marchait bien ces trucs là dans un coin paumé. L’avantage d’être dans une espèce de base sécurisé c’est que les clés sont sur le contact. Est-ce que c’est parce que tout le monde faisait confiance à tout le monde ou pour une autre raison aucune idée mais ça arrangeait pas mal. Une fois installé devant le volant parce qu’il était évident que c’est lui qui allait conduire – ah je crois que Dory aime bien conduire – Il scrolla sur google afin de chercher une boutique qui l’intéressait dans les alentours et ça dura tout de même un certain temps. Pourquoi il avait pas proposé une bataille de bombe à eau, là il aurait trouvé tout de suite, parce que le nombre d’enseignes qui proposait des ballons, faut dire que c’est pas cher les ballons et facile à stocker et à utiliser, on a pas besoin de fusil après tout, était hallucinant.

Doryan commençait à perdre espoir et à se dire au passage qu’il devrait peut être trouver une autre idée puisque celle-ci n’était pas réalisable quand il finit par mettre la main sur the boutique ! Triomphant, il montra son téléphone à Carl avant de dire tout sourire « Nous avons un cap ! » Il préféra tendre le téléphone à son copilote et précisa, il valait mieux le faire maintenant que plus tard quand il les aurait fait tourner en rond  « J’ai un mauvais sens de l’orientation, c’est un fait, donc je te laisse le téléphone pour que tu me guides au cas où je fais n’importe quoi. » même si suivre un gps c’était à sa portée, sait on jamais que le signal gps soit perdu, mieux valait il que Carl ait zieuté la route au cas où. C’était donc parti pour vingt minutes de trajets « Tu peux regarder pour mettre de la musique non parce qu’à l’aller en plus de s’être paumé cinq fois et c’était pas ma faute, on avait pas de musique c’était trop chiant, je compte sur toi. » Voilà lui pendant ce temps il conduisait tranquillement, ne faisant pas d’excès de vitesse, tout allait bien.

Il fallait bien des missions un peu rigolotes de temps en temps. Surtout qu’il n’était humainement pas possible d’avoir que des gens faisant la tronche h24. Même s’il avait conscience que Carl disait n’importe quoi au sujet du recrutement, on ne peut pas dire que ce n’était pas une bonne analyse des personnes ayant leur carte de membres. Il fit la moue  « Flûte alors, je risque d’être remercié rapidement. » parce qu’il était hors de question qu’il s’arrête de sourire qu’on ne se mente pas. Il regarda son camarade de mission fun halluciné en l’entendant parler de tue sorcier le jeu auquel il jouait en étant enfant. Ok paye ton enfance pleine d’insouciance, alors bien sûr ça n’était que des jeux d’enfants mais ça avait une connotation bien particulière, lorsqu’ils jouaient au gendarme et au voleur, il ne s’agissait pas de tuer le voleur. Lorsqu’ils jouaient au loup, il n’y avait pas de haine envers le loup, tue sorcier, ça voulait bien dire ce que ça voulait dire. Doryan pencha la tête, en pleine réflexion « Moi quand j’étais enfant je voulais être magicien. » Non mais voilà, c’était pas la même enfance du tout, à aucun moment Doryan n’avait eu en tête que les sorciers étaient des grands méchants. Lui, Merlin l’enchanteur il le trouvait trop classe. Carl avait sûrement été plus proche de la réalité que Doryan et certainement que s’il avait eu toutes les clés en main, Doryan n’aurait pas essayé de faire amis amis avec des gens qui n’avaient qu’un but le tuer.

La nouvelle partie de tue sorcier 2.0 allait donc pouvoir être lancé. Enfin, encore fallait il qu’ils arrivent à trouver une boutique. Pour le coup, Doryan vivait dans son temps, il savait très bien faire des recherches sur internet et trouver une boutique singulière qui vendait des balles de peintures c’était complètement dans ses cordes, pour peu qu’il ait du réseau ce qui était le cas. Il hocha la tête à la question de Carl « Mais oui, ils nous ont pas emmené au bout du monde. » enfin il disait cela mais la dernière fois, lorsqu’il avait emmené Eliza et Belle pour entraîner la dernière nommée à être obéissante, quoi qu’en fait il aurait dû faire de l’apprentissage pour les deux parce que la première nommée n’était pas non plus un modèle d’obéissance, il n’avait pas l’impression de l’avoir emmené dans un endroit désert et pourtant, son portable ne captait rien… heureusement que celui d’Eliza captait parce qu’ils auraient l’air fin.
Etant donné que Doryan conduisait, il chargea son copilote de se charger des musiques… bon entre temps, il était devenu le capitaine d’un bateau – et quel bateau – et Carl et bien « Entendu moussaillon. » un moussaillon dévoué.

Tout se passait pour le mieux quand msieur le gps parlait, le capitaine du navire obéissait et en un rien de temps ils seraient à bon port. Sauf que non, déjà Doryan eut le droit à deux surnoms avant son prénom, signe que ça devait être vraiment grave parce que Carl voulait être sûr que Doryan comprendrait qu’il s’adressait à lui. Comment ça plus de réseau ? Bêtement, vraiment, Doryan demanda « T’es sûr ? » bien sûr que oui, il était sûr. Et pourtant, instinct, vraiment c’était pas contre Carl, son regard dévia jusqu’à l’écran de portable pour constater ce qui avait été annoncé. Non mais après, c’était cool une après midi dans une voiture à rien faire, faut voir le côté positif. Il regarda devant puis dans son rétroviseur pour constater qu’il n’y avait personne. Voilà, en plus jamais personne ne passait sur cette route, comme ça ils allaient attendre pendant vingt ans… quoi que, peut être pas non, Carl avait l’air de savoir où aller mais ça c’était parfait ! « Ah c’est une bonne chose que tu sois venu. » Non seulement les indications de Carl étaient bonnes mais en plus c’est qu’il ne se trompait pas lorsqu’il avait dit que le réseau reviendrait une fois sorti de la forêt puisque la voix du GPS se fit de nouveau entendre.

Ils arrivèrent devant une boutique immense, mais réellement immense, à la limite de l’entrepôt. Il gara le camion, trouvant quand même que ça se garait bien plus facilement qu’un camion de pompier. Bon, ils allaient mettre trois plombes à trouver il le sentait gros comme une maison. Sauf que pas du tout, à peine étaient ils entrés dans la boutique qu’une fille – qui devait s’ennuyer comme un rat mort dans cette boutique du bout du monde – leur sauta dessus pour leur demander ce qu’ils faisaient, ce qu’ils voulaient, tout ça en zieutant derrière peux pour rajouter chouette véhicule. Bref une fille pour le moins… énergique. Alors que Doryan se chargeait de lui montrer qu’il voulait la photo de la référence des cartouches de peintures qu’il voulait, il eut droit à un florilège de questions… En fait cette fille, c’était une flic qui avait loupé sa vocation c’est tout, cette curiosité ahlala, ce qui ne l’empêchait pas d’être ultra gentille et de partir limite en courant tout en criant qu’elle allait leur chercher ce qu’ils voulaient. Doryan adressa un regard à son copilote moussaillon « Pourquoi on a pas ce genre de personnes au sein du cercle ? » Franchement, elle respirait bien plus la joie de vivre que ses partenaires du jour, Carl excepté bien entendu. Une fois revenue avec deux cartons sur un diable, elle leur demanda si elle devait les emmener jusqu’au camion… vraiment beaucoup trop sympa mais Doryan refusa d’un signe de tête, se contentant de régler et de papoter avec pendant ce temps, de dire qu’ils allaient se débrouiller, de la remercier tout ça tout ça. Lorsqu’elle demanda si elle devait leur montrer comment charger les balles dans un fusil, Doryan regarda Carl « Oh non, il devrait gérer. » si un militaire ne savait pas faire ça, mieux valait il que le Blood Circle ferme ses portes hein. Alors qu’il se dirigeait vers la sortie, il eut un sourire lorsqu’elle les encouragea, leur souhaitant de faire un carnage « C’est prévu. » Une fois les cartons dans le camion, Doryan demanda à Carl « Tu veux monter derrière et charger les fusils pendant que je conduis comme ça on gagne du temps ? » Bah oui quelle bonne idée sur le papier mais si le réseau plantait de nouveau… Beaucoup moins bonne l’idée mais Doryan était confiant, on ne lui demandait pas de chercher un poignard dans une forêt, il devrait pouvoir s’en tirer.