29 février 1986 - Manoir Yaxley, Glasgow

Moi, Ogilvie Abbot, guérisseur pour Sainte-Mangouste, revient tout juste de la demeure de la noble famille Yaxley où j’ai pu aider Madame Yaxley à mettre au monde une ravissante petite fille sans qu’elle en paie le prix de sa vie. Je ne comprends pas comment une jeune femme aussi fragile et à la santé aussi instable s’entête à donner naissance à ses héritiers hors de l’institution de santé magique à la fine pointe que nous possédons en Angleterre. Je veux bien que les plus anciennes familles de sang-pur aient des traditions à respecter, mais on parlait tout de même de la vie de la maîtresse de maison. Bon, si nous mettons de côté mes préjugés concernant ces traditions archaïques, je dois avouer que tout à vraiment bien été. Le poupon est magnifique, plein de vie et fera sans doute la joie d’un homme dans plusieurs années. Après tout, elle semblait avoir hérité du teint de porcelaine de sa mère et des cheveux sombre de son père et, même si en vieillissant elle devait devenir hideuse, le fait d’appartenir à la branche principale de la famille Yaxley lui ouvrirait beaucoup de portes et un mariage royal. Pour le moment, on me demande de certifier la pureté de son sang et la perfection de son alliance afin de rédiger son certificat de naissance. Encore une vieille tradition pour le moment où on la vendra à un sorcier de noble famille dans seize ou dix-sept ans. Pauvre enfant, même si elle se révélait brillante, elle était destinée à devenir du bétail bon à simplement donner des héritiers tout aussi pur qu’elle.


Au moins, je quitte le manoir avec l’esprit en paix: Mère et fille était en sécurité, saine et sauve. Elles vivraient de belles et longues années encore.


13 mars 1986 - Cimetière magique de Glasgow - Mausolée Yaxlay

Cet incapable de guérisseur avait juré que la douce Arabella Yaxley née Avery allait bien, qu’elle survivrait à son accouchement qui avait duré beaucoup trop longtemps pour ne pas être dommageable, mais il le maître de famille avait décidé de faire confiance à cet idiot plutôt qu’à moi, la gouvernante qui avait donner naissance à 5 enfants en bonne santé. Il n’avait pas fallu plus de vingt-quatre heure pour que la jeune femme sombre dans un profond sommeil et ne se réveille pas. Bien évidemment, monsieur Yaxley préféra se fier à son misérable petit guérisseur qu’en mes potions et m’ordonna de retourner m’occuper de la petite Alyssa qui ne pouvait malheureusement pas rester auprès de sa mère. J’avais beau expliquer au guérisseur que ce n’était pas une maladie du sang, mais bien d’une septicémie après un mauvais rejet placentaire, personne n'écouta la nourrice au sang plus que douteux que j’étais.

Aujourd’hui, nous voilà tout de noir vêtus, auprès du mausolée des Yaxley, afin de dire au revoir à cette douce fleur qu’avait été Arabella Avery Yaxley. Les yeux de Maître Yaxley sont froids et vides d’expression alors que la magie transporte le corps de sa défunte épouse près de celui de ses ancêtres. Moi, j’ai peur pour cette charmante enfant âgée de treize jours que je serre contre moi. Il n’y a pas une once d’amour ou de chaleur dans le corps entier de cet homme et le fait de savoir qu’il serait le seul adulte responsable de l’avenir d’Alyssa me faisait prédire un avenir bien sombre et froid pour ce petit être pourtant si lumineux à cet instant précis. Le corps d’Arabella ne fut même pas déposé sur sa stèle de pierre que Maître Yaxley me congédia, m’accusant d’avoir jeté une malédiction sur sa femme et de tenter de vouloir faire la même chose avec sa fille.

Pauvre petite Alyssa...je me demande vraiment comment elle fera pour s’épanouir auprès d’un tel homme.


31 août 1997 - Métamorphomage et Promesse solennelle

Pourquoi est-elle aussi spéciale? Les Yaxley n’ont jamais été des métamorphomages, pourquoi la petite Alyssa l’est? Était-ce sa mère qui l’était? Elle était morte avant qu’on le découvre, mais le fait que la petite le soit était indéniable. On ne changeait pas d’apparence aussi facilement lorsqu’on était furieux et effrayé comme cette enfant le faisait. Combien de fois s’était-elle jouée de moi, lors de nos sorties à Pré-au-Lard ou sur le chemin de traverse, changeant son apparence physique pour que je la perde dans la foule. Son père nous demandait à Hector (le majordome) et moi, la gouvernante, de l’avoir constamment à l'œil alors que la petite rêvait de liberté, sauf qu’elle ne savait pas qu’elle se mettait en danger lorsqu’elle s’éloignait de la sorte. Une sang pur avec un tel talent était une rareté, mais en plus, elle valait son pesant d’or. Combien de fois nous lui avions interdit d’utiliser ses dons de métamorphomage? Des milliers au moins, mais elle ne nous écoutait pas. Il fallut qu’elle manque de se faire kidnapper après s’être fait frapper par un puriste fou désirant éradiquer les sang-de-bourbe de Londres pour qu’elle comprenne qu’elle était encore trop petite pour affronter le monde. Sauf qu’elle promet de ne plus jamais être faible face à personne. Cette promesse fut énoncée à voix haute, alors que l’orage grondait dehors, la veille de son entrée à Poudlard.


Les longues années d'études -En bref-

“SERPENTARD”

Un torrent d'applaudissements accompagna mon annonce lorsqu’on me posa sur la tête de la gamine Yaxley, mais en même temps, c’était pas mal la seule indication que l’on donnait aux élèves: À la cérémonie de répartition, on se tait sauf pour gueuler quand un nouveau est réparti dans sa nouvelle maison. Ce cas-ci m’a longtemps hésité. Quatre minutes et vingt-huit secondes pour être plus précis. Bien sûr, son nom de famille semblait la conduire directement chez nos chers vert et argent, mais son intelligence redoutable m’a beaucoup fait tergiverser. Ce fut finalement son ambition de briller comme un diamant qui me fit pencher vers les Serpents. Un Serdaigle aime être le meilleur afin de s’accomplir comme humain, les Serpentards aiment être les meilleurs afin d’écraser les autres par leur prestance. Clairement, je savais que je faisais le bon choix.

Les rencontres professorales trimestriels dans le bureau du directeur me donnèrent rapidement raison. Non seulement la petite Yaxley s’identifia comme une des meilleures étudiantes de son année, mais également comme figure d’autorité parmi les Serpentards de son année. Tout le monde savait que chaque génération chez les verts et argent avaient sa reine et son roi et de toute évidence, c’était le poste qu’elle convoitait. Belle, affable, rusée, intelligente et divinement manipulatrice, ses professeurs louangeaient ses succès et prédisaient souvent entre eux une belle et grande destinée pour cette petite sorcière. En tant que choixpeau magique, j’entendais souvent ce genre de prédiction et rarement, les enseignants se trompaient. Ils éduquaient les jeunes esprits depuis des années, ils savaient reconnaître cette petite étincelle d’excellence innée chez certains d’entre eux.

Je crois que je n’ai revu Alyssa Yaxley qu’une seule autre fois pendant sa scolarité et c’est lorsqu’elle entama sa dernière année. Belle, royale, féroce et intelligente, elle était à la hauteur de toutes les prédictions faites sur sa tête brune. Je me souviens de l'avoir vu faire les cents pas dans le bureau directorial avant qu’on vienne lui annoncer que son père avait succombé à une violente crise de cœur. On lui apprit qu’il était cardiaque depuis des années, mais que la magie avait atteint les limites du possible pour lui, lors de ce froid mois de novembre. La communauté Sang-pur pleura longuement la perte d’un sorcier aussi utile que prestigieux, mais au moins, il avait laissé des héritiers dignent de son célèbre nom. D’ailleurs, à Poudlard, on loua la rapidité et l’aplomb avec lequel elle se remit de la mort de son père; elle bossa deux fois plus fort, devint encore plus vive et redoutable. Son don de métamorphomage aida grandement à cacher ses traits tirés, son teint pâle et son désespoir de perdre son patriarche afin qu’elle conserve son teint de pétale de rose et son port de tête royale.

Malgré une légère fluctuation dans ses notes, elle termina dans les meilleures de sa promotion et quitta Poudlard avec la promesse d’entrer à l’université dans le programme de protection magique. Elle était douée en sorts et enchantements, en duel et - bien sûr- en métamorphose. Tout comme du temps qu’elle était à Poudlard, elle brilla dans ses plus hautes études, attirant l’envie, la convoitise, la jalousie et l’intérêt de la part des autres sorciers de son cursus.


Recrutement et promotion

Je sais bien qu’on ne doit pas juger un sorcier, ou dans ce cas-ci une sorcière, à son physique puisque ça n’indique rien de sa puissance magique, mais il était difficile de croire qu’une jeune femme aussi gracieuse et féline qu’Alyssa Yaxley ait sa place dans la police mafique. Comprenez-moi bien, en tant que recruteur pour le ministère de la magie, j’en vois passer des centaines de sorciers près à tout pour entrer dans notre brigade spéciale, mais elle avec ses vêtements haute-couture, ses longs cheveux soyeux et sa silhouette élégante semble beaucoup plus prédestiné au département des mystères qu’à la brigade policière. J’ai tenté de la dissuader, mais elle refusa net de m’écouter. Elle avait un objectif et comptait y parvenir coûte que coûte. Ce fut à bout d’argument contre son élocution plus qu’enflammée que j’ai décidé de lui laisser sa chance. Cette jeune femme était hypnotique quand elle parlait avec autant de passion; tout son corps semblait s’illuminer et -oui, c’est peut-être stupide-, mais ses yeux semblaient changer de couleur selon son ton et ses intonations.

Il ne lui fallut pas très longtemps pour faire mentir mes aprioris. Elle était douée, ambitieuse et redoutable. Elle excellait ses missions et avait très peu de blessures pour marquer son corps parfait. Devenir tireuse d’élite fut la suite logique pour cette jeune femme ambitieuse à qui le monde semblait appartenir. On me félicita souvent de l’avoir repéré et recruté, à ma plus grande honte, moi qui avait passé plus de trois heures à tenter de la dissuader d’opter pour cette voix que je jugeais trop dangereuse pour sa fragilité apparente. Chaque fois que nous nous croisions dans les couloirs du ministère, elle a toujours ce petit sourire suffisant et cet amusement dans le regard. Elle sait que je suis mortifié du discours que j’ai tenu à son embauche et elle s’en amuse maintenant qu’elle est devenue une figure incontournable au ministère. Peu de gens ignorent qui elle est maintenant et moi, j’ai été le crétin qui a tenté de la convaincre de devenir secrétaire au département des mystères. Bonjour la honte.


Maintenant le plus important...Moi

J’adore ma vie, complètement et entièrement. Richesse, luxe, aventure....il ne me manquait rien du tout. Mon parcours plus que parfait avait pris un tournant des plus délicieusement fantastique lorsqu’on appliqua sur ma peau parfaitement blanche un tatouage si lourd d’histoire et de sens. La marque des ténèbres, la même qui avait décoré le poignet de mon père, trônait fièrement sur mon épiderme maintenant. Une certaine émotion me traversait à chaque fois que je caressais mon poignet; j’avais l’impression qu’une partie de lui vivait encore un peu et qu’il m’accompagnait partout où j’allais. De toute évidence, cette rencontre avec William Ombrage fut bénéfique à ma vie et m’aida à me fixer un but à mon existence. Avant de le rencontrer, je n’avais pour but que de devenir la meilleure dans ce que je faisais afin de gravir les échelons et faire briller le nom Yaxley, maintenant, je participais à la réorganisation du monde magique Anglais afin d’en faire ressortir toutes les merveilles qu’il cachait.


De plus, je devais avouer que ça me faisait du bien de ressentir cette fierté face à la confiance de ce grand sorcier qu’était William. J’aimais être dans ses confidences, j’aimais être prêt de lui pour le soutenir. J’apprenais beaucoup à ses côtés et, surtout, je me sentais utile. Très utile. Et ça faisait du bien. Au fil du temps, je suis devenu une espèce de garde du corps pour lui et il savait qu’il pouvait compter sur moi. Toujours. À ses côtés, je sais que la vie ne peut qu’être tumultueuse et passionnante, il me tarde de découvrir ce que l’avenir nous réserve à nous, l’élite magique.