Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Dans le doux secret de l'oubli, écoute ton rêve et demain, le soleil brillera toujours
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Jonas Tallec
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Sam 13 Fév - 23:54
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Charly Rosebury & Jonas Tallec || 05 juin 2020
Tu as essayé. Longtemps. Tu as essayé de t’en sortir seul avant de comprendre que ce n’était malheureusement pas possible. Tu as repris les antidépresseurs, au moins pour tenir et pouvoir dormir la nuit. Tu avales un des cachets à sec sans boire de l’eau et tu manques de t’étouffer. Cela t’apprendra à jouer au con. Tu te diriges vers le lavabo du vestiaire et une gorgée plus tard, tu te sens mieux. Ta séance de sport vient de se terminer, tu as couru comme un forcené sur le tapis, augmentant au fur et à mesure la difficulté ; plus c’est dur, plus penser devient difficile. Et c’est ça dont tu as besoin, empêcher ton esprit de penser, de vagabonder et de se remémorer cette fameuse nuit. C’était il y a déjà deux semaines et pourtant tu as l’impression que c’était hier. Deux semaines que tu vis l’enfer. C’était un vendredi comme ce soir mais tu étais venu tard à la salle, il faisait déjà nuit noire lorsque tu l’as quittée. Tu marchais dans la rue, la musique dans les oreilles et tu te dirigeais vers le métro lorsque l’on t’a attaqué. Tu t’es réveillé dans cette pièce sombre, tu sens encore l’odeur âcre qui y régnait et tu te souviens aussi de la crainte, de l’angoisse que tu as ressenti. Tu frissonnes et décides de prendre un deuxième cachet tout en sachant que ce n’est pas top de faire ça. Tu files sous la douche et pendant que l’eau coule sur ta peau, la sensation te rappelle brusquement la sueur qui ruisselait dans ton dos alors que tu courais pour tenter de sauver ta peau. Je me rappelle des cours de sophrologie que tu prenais au collège. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Tu te concentres sur ta respiration et tu sens la crise d’angoisse s’apaiser doucement. C’est peut-être l’effet des antidépresseurs, tu n’en sais rien, ce que tu sais, c’est que les battements de ton cœur tendent à se calmer. Tu noues une serviette propre autour de tes hanches et sors de la douche. Tu jettes un coup d’œil à ton téléphone ; il est à peine 19 heures. Tu n'as rien de prévu ce soir et tu sais ce que ça veut dire. Tu vas y penser et ruminer toute la soirée. Sans savoir pourquoi, tu penses à Charly.
Charly, c’est le genre de personne qu’on a envie d’avoir dans son cercle d’ami. Tu l’as rencontré lors des groupes de paroles organisés par le foyer et les associations environnantes. Entre enfants adoptés, il parait que ça peut être utile. Il est vrai qu’elle peut comprendre certaines choses que d’autres ne peuvent pas saisir. Ce qui vous lie, tu ne sais pas le décrire, c’est bien la seule du groupe du parole avec qui tu t’entends et avec qui tu as gardé contact lorsque tu as arrêté d’aller aux séances. Non pas que tu n’en avais plus besoin, tu fais partie des gens qui pensent que chacun devrait pouvoir exprimer ses émotions n’importe quand. Mais à un certain moment de ta vie, exprimer ce que tu ressentais passait mieux dans la mélancolie et dans l’alcool. Charly a été là à une période où tu étais bien dans la merde. Vous vous êtes compris tout simplement parce que vous viviez les mêmes choses. Alors penser à elle aujourd’hui, cela te semble presque naturel. Tu pianotes sur ton téléphone et lui envoies un message. Tu fixes l’application des SMS et ne bouges pas. Charly a l’habitude de répondre assez rapidement. Et c’est effectivement ce qu’il se passe : tu n’as pas à attendre longtemps. Charly ne te déçoit jamais. Sa réponse te fait sourire, tu la remercies et lui dis que tu passes à l’épicerie. Le temps d’y aller et de te rendre chez elle, tu seras là-bas pour l’heure indiquée.
Tu dévalises l’épicerie en bières et tu prends au passage plusieurs paquets de bonbons ; ton âme d’enfant ressurgit dans les pires moments. Avec mon carton de bière à la main et les bonbecs, tu fais sensation dans le métro où les adultes comme les enfants me regardent étrangement. Mais tu t’en fous comme c’est pas permis. Tu t’arrête à l’arrêt le plus proche de chez Charly et gravis les escaliers qui me mènent jusque l’extérieur. Tu maudis à voix hautes la météo qui n’est pas franchement au beau fixe. Putain de pluie de merde. Tu t’engouffres dans son immeuble et montes jusqu’au dernier étage avant d’appuyer sur la sonnette. Tu poses le pack de bières au sol et tu attends. La porte ne tarde pas à s’ouvrir, tu n’as pas besoin d’attendre longtemps. Tu regardes Charly et tu as presque envie de t’effondrer. Putain, mais qu’est-ce qui t’arrive ? Elle te prend dans ses bras et tu accueilles cette étreinte comme un réconfort. Elle rentre dans le tas directement, elle ne prend pas de pincette. Comme à son habitude. « J’ai pris de la bière, on peut commencer par ça. » Tu fais comme chez toi et te diriges vers le frigo pour y charger tes munitions. Une bière fraiche, c’est quand même mieux. Tu montres les bonbons. « J’ai pris ça pour le dessert, j’me disais qu’on pouvait commander chinois ou indien. » Tu ajoutes : « Ou Mcdo. » Tu t’en fous un peu. Tu décapsules une bière et la lui tends puis en ouvres une pour toi-même. Tu trinques directement avant de t’affaler dans son canapé. Celui où tu as déjà passé de nombreuses soirées. Tu sais qu’elle va essayer de te cuisiner alors avant même qu’elle n’essaie, tu dis : « Je ne sais même pas par où commencer. » Tu fermes les yeux deux minutes et avales une longue gorgée de ta bière avant de piocher dans les bols de gâteaux apéritifs qu’elle a préparé sur la table. Tu la regardes et la scrutes de bas en haut. « Ah ouais d’accord, on fait même plus d’efforts pour bien s’habiller ? Ah bah bravo ! » critiques-tu tout en sachant très bien qu’elle saura que tu plaisantes. T’en as rien à secouer qu’elle soit en jogging. Elle pourrait bien être en pyjama que ça ne te dérangerait pas.
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Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
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Sam 20 Fév - 23:15
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Charly Rosebury & Jonas Tallec || 05 juin 2020
Tu n’es pas le genre à demander de l’aide facilement. Au contraire. Tu as toujours préféré sombrer seul quitte à souffrir davantage. Il n’y a que Jordan qui savait comment faire et lorsqu’il est parti, cela a été difficile de remonter la pente. Ludivine a été là pendant des jours et des jours à te consoler. Tu avais repris les antidépresseurs, tu ne te sentais pas bien, tu ne savais pas comment vivre sans lui. C’est lui qui t’a aidé à sortir de la dépression dans laquelle tu as plongé suite au décès de tes parents. Mais quand les antidépresseurs n’ont plus suffi, il a fallu se tourner vers d’autres traitements. La psychothérapie, bien entendu, tu en as mangé. Les psychologues, les psychiatres. Ce qui a aidé aussi, ce sont les ateliers thérapeutiques dont le groupe de parole où tu as rencontré Charly. Charly, elle te comprend, elle sait ce que c’est d’être seul, de se sentir vide, d’avoir l’impression qu’on est incomplet. De savoir qu’effectivement, quand un être nous manque, tout est dépeuplé, que ce n’est pas un mythe. C’est peut-être pour ça que tu te réfugies chez elle ce soir. Après avoir emmerdé Ludivine et Leah avec ça pendant des jours, tu ne veux plus leur infliger ça tout en sachant que ce n’est pas du tout ce qu’elles ressentent. Au contraire, elles sont présentes à ton chevet chaque jour mais tu ne parviens pas redresser la barre. Tu as l’impression d’être un zombie. Tu es quasiment dans un état second lorque lorsque tu sonnes à sa porte. Mais tu te contiens. Faut pas craquer. Faut juste picoler. Baiser éventuellement. Te changer les idées. C’est ça que tu souhaites.
Charly te prend dans ses bras et dépose un baiser sur ta joue. Son enthousiaste te fait sourire, encore plus lorsque tu évoques le géant du burger. Tu la connais bien, tu savais que ça lui plairait de commander un bon Big Mac et des frites avec la sauce barbecue. Après avoir rempli le frigo de tes munitions, tu fais comme chez toi et t’installes dans le canapé. Tu sens le regard de Charly sur toi et tu lèves les yeux vers elle avant de la charrier sur sa tenue décontractée. Un sourire s’installe sur tes lèvres lorsqu’elle te jette des cacahuètes à la figure : « Et oh ! On ne gâche pas la nourriture ! Et t’as un problème avec mon style vestimentaire ? Sûrement que je suis sur mon trente-et-un ! » Tu portes un vieux jogging et un tee-shirt noir. « Désolé d’être un canon, un rien m’habille. » Tu reprends : « Je l’aime bien ton pyjama pilou pilou. » dis-tu en lui lançant à ton tour deux trois chips. Tu as déjà eu l’occasion de la voir dedans et franchement, il n’y a rien de plus drôle que ça. « Sous ton charme ? Pffff, c’est toi qui l’es ma belle. » Tu souris doucement. C’est ça que tu aimes aussi chez Charly, les taquineries. « Le meilleur de toi-même me suffit amplement. » dis-tu. Et c’est le cas. Tu bois une autre gorgée en appréhendant la suite. Tu n’es pas idiot, tu vas bientôt devoir passer à la casserole. Charly n’est pas le genre de fille à passer par quatre chemins.
Elle te regarde. Et pas comme d’habitude. Elle te scrute pour être plus exact. Tu sais que ta tête est bien moins séduisante que d’ordinaire. La fatigue se lit sur ton visage et tes yeux ne sont pas si rieurs que d’ordinaire. Elle te connaît trop bien. « Il se passe que ça va pas. » Bon, ça, elle a déjà du le remarquer. Je bois une autre gorgée, puis une autre. Tu cherches tes mots. « Charly, en fait… » Putain, mais pourquoi c’est si difficile ? Tu ne sais pas comment dire ça sans paraître dépressif. Tu te rends compte qu’elle a l’air inquiète alors tu décides de lâcher la bombe, cela ne sert à rien d’attendre de toute manière, faudra bien que tu le dises. Tu poses ta bière sur la table basse. « T’as déjà entendu parlé des raffleurs ? » C’est étrange, cela fait déjà la troisième fois que tu racontes cette histoire et pourtant, cela t’est toujours insupportable de le dire à voix haute. Sûrement parce qu’à chaque fois, tu as l’impression de revivre ce cauchemar, cette nuit incroyablement angoissante. Tout te rappelle ce que tu as vécu. « C’est des sorciers qui enlèvent des moldus. » A partir de là, tu te dis qu’elle a du comprendre. Mais tu continues. Les mots sortent soudainement très naturellement : « Ils m’ont choppé il y a deux semaines. » Tu t’effondres. Ta tête trouve son chemin dans tes mains et ta respiration s’accélère. Tu revis l’enlèvement, tu revis la séquestration, tu revis la manière dont tu as réussi à t’enfuir. Tu sens la crise d’angoisse monter. Tes mains tremblent et tu glisses tes doigts dans la poche de ta veste pour en sortir un cachet que tu avales. C’est n’importe quoi, tu en as pris un il n’y a même pas une heure. Tu as envie de pleurer mais tu te retiens.
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Ven 26 Fév - 22:26
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Charly Rosebury & Jonas Tallec || 05 juin 2020
Tu n’as pas vraiment l’habitude de te plaindre, encore moins à Charly. D’ordinaire, quand quelque chose ne va pas, tu comptes sur le soutien inébranlable de tes parents. Enfin, de tes parents adoptifs. Cette fois-là, tu n’as pas pu te résoudre à les impliquer. Parce que ce sont des moldus, parce que tu ne veux pas qu’ils s’inquiètent, parce que tu ne veux pas qu’ils soient mêlés à tout ça. Donc ton premier réflexe a été de te tourner vers Ludivine. Ludivine, c’est ton roc, ton ancre, la personne qui te permet de toujours tout relativiser. Mais cette fois, elle n’a pas réussi. Parce qu’elle-même n’a pas pu. Ce qui t’est arrivé, c’est intolérable, impardonnable. Mais tu sais que tout cela n’a rien à voir avec les sorciers ; en tout cas, pas ceux que tu connais. Les rafleurs, ce sont des connards, tu as appris à le comprendre et à l’intégrer. T’es même pas en colère qu’ils en viennent à de telles extrémités. Tu comprends qu’ils ont subi pendant des années la chasse aux sorcières. Ludivine ne comprend pas que tu n’éprouves pas de la haine puisqu’elle-même en a pour ses semblables. Mais tu as réussi à cloisonner ce qui t’est arrivé, en te disant que tu as eu affaire à des extrémistes. Les mêmes genres d’extrémistes qui agissent dans l’ombre des moldus, ces salops de Blood Circle. Pourquoi est-ce si difficile de vivre en harmonie ? Tu n’en sais rien, tu ne sais pas si cela sera un jour possible.
Aller chez Charly, c’est un peu ta dernière chance. Tu ne sais pas pourquoi tu n’as pas pu t’empêcher de lui envoyer un message. Peut-être parce que dans un sens, Charly te comprend mieux que quiconque ; surtout sur tout ce qui touche au mal-être. Elle sait ce que c’est, de ne pas se sentir à sa place, de ne pas se sentir complet, d’avoir l’impression qu’il y a un vide au creux de sa poitrine et de ne pas réussir à le combler. Pourtant, vous y êtes chacun parvenus au fil du temps car vous vous êtes trouvés une seconde famille. Une seconde chance de tout recommencer ? Te concernant, la famille Tallec t’a apporté le meilleur et tu es fier d’être leur fils. Ils t’ont donné une sœur qui n’en est pas vraiment une mais c’est tout comme. Ludivine est là à tes côtés à chaque fois que tu le nécessites, elle est là lorsque tu as besoin d’elle et que tu t’effondres. Mais parfois, tu as besoin de Charly. Dans ces cas comme ce soir, tu ne sais pas ce qui te pousses à te tourner vers elle plutôt que vers ta cousine ; sûrement parce que tu es las de pleurnicher dans ses bras et que tu te sens coupable des tracas que tu lui apportes. Aller voir Charly, c’est trouver un autre soutien, un soutien différent. Il n’y a pas grand monde qui sait que tu as été dans ce genre de groupe de parole. Tes aspects dépressifs ne sont pas connus de tous ; c’est ainsi que tu dissimules tes fragilités. Les tiennes, tu les caches derrière ton humour, ta naïveté. « Je retiens ça. » dis-tu lorsqu’elle admet que tu es demi-dieu vivant. Et ouais, t’en as de la chance. « Toi aussi un rien t’habille tu sais. Effectivement, ce pyjama pilou pilou me plaît énormément, j’aimerai avoir le même pour mon anniversaire. » dis-tu en te demandant si tu survivras jusqu’à la fin du mois pour fêter tes 24 ans. Cette conversation légère, tu sais qu’elle n’est qu’un moyen détourné pour Charly d’arriver à celui qui l’intéresse : la raison pour laquelle tu l’appelles à l’aide.
Tu sais ce que ça va lui faire. Elle va flipper. Qui ne le serait pas ? Alors tu balances tout, à demi-mots. Elle se lève et vient te rejoindre. T’avales le cachet sans qu’elle n’ait le temps de t’en empêcher, tu en as désespérément besoin de toute manière. Il faut que tu te calmes. Elle t’attire tout contre elle et tu trembles mais ses bras s’enroulent autour de toi et sa présence contenante te rassure un tout petit peu. Sa main vient toucher ta nuque et son contact te fait revenir un peu à la réalité. Tu l’écoutes te demander de te calmer, de respirer doucement, ce que tu fais. Une expiration, une inspiration. Une expiration, une inspiration. Une expiration, une inspiration. Dix fois. Vingt fois. Tu répètes l’exercice et ton cerveau se fixe sur ça. Cela te permet d’y voir plus clair. Tu ne perçois même pas que Charly est désemparée, bouleversée, perdue. Tu reprends contact avec la réalité lorsque la paume de sa main atterrit dans la tienne. La chaleur de son corps te ramène dans l’instant présent. Tu n’écoutes qu’à moitié ce qu’elle te dit mais une phrase te fait sortir de ta léthargie. « Non ! » Tu ajoutes : « Enfin oui… Enfin… » T’es perdu. Tu ajoutes : « Non pour l’enquête, oui pour l’alcool. » Tu ne veux pas qu’elle s’inquiète, tu dis : « Des antidépresseurs. » C’est ça que tu as pris. Tu soupires et tu veux tout lâcher, dire ce qui ne va pas, dire ce qui te tracasse. « T’as pas compris Charly, c’est pas eux qui m’inquiètent… » En même temps, elle ne peut le savoir… « C’est moi. C’est moi qui m’inquiète. » Tu murmures doucement. Tu te jettes à l’eau : « Ce qu’il s’est passé… » Tu ne peux te contenir, tu ne peux retenir tes larmes, tu ne peux plus faire comme si cela n’existait pas. « Je crois que j’ai… » Tu déglutis, les mots se meurent dans ta bouche. « Je crois que j’ai tué quelqu’un Charly putain. » Avec Olivia, en sortant de la pièce, vous êtes tombés nez à nez avec deux hommes. Elle s’est chargée d’éliminer l’un, toi tu t’es occupé de l’autre. Ce n’était que de la survie. Les premiers jours, après cette séquestration, tu as vécu dans tes angoisses, quelque chose t’empêchait de dormir, au-delà de l'attaque en elle-même. Tu as compris que ce n’était pas tant ton enlèvement qui t’a bouleversé mais davantage le fait d’avoir potentiellement ôté la vie de quelqu’un.
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Mar 16 Mar - 22:16
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Charly Rosebury & Jonas Tallec || 05 juin 2020
Il faut remettre les choses dans leur contexte. Depuis que j’ai rencontré Charly il y a de ça maintenant quelques années, nos échanges se sont toujours plus ou moins limitées sur les séances avec le groupe de parole, les difficultés rencontrées dans nos familles respectives, le besoin de se sentir aimé, le besoin d’appartenance familiale, le manque des êtres perdus. Charly est l’un de mes points de repère, une personne qui me comprend sur ces sujets-là parce qu’elle a vécu quasiment la même chose. Au-delà de ce rôle de confident que je lui confère, Charly a été là aussi dans ma vie quand j’avais besoin d’autres choses que de parler et une relation physique s’est alors construite autour du sexe sans que cela ne dénature nos relations. Mais parfois, ressentir une émotion, même une émotion aussi primaire que la satisfaction du plaisir charnel, c’est tout ce à quoi je pouvais me raccrocher. Je ne sais pas comment elle pouvait ressentir les choses de son côté mais nous sommes typiquement le genre de personne qui savent cliver le sexe et les affects. Pourquoi c’est Charly que j’ai choisie ce soir ? Parce que je ne sais plus vers qui me tourner. Non pas que ce soit par dépit, ne vous méprenez pas. Mais j’ai épuisé la carte Ludivine, j’ai épuisé la carte Leah et je sais que si quelqu’un peut comprendre à quel point je retombe dans les abymes de mon âme, c’est bien elle. Nous ne l’évoquons jamais mais je sais que Charly a vécu des choses terribles et que les pertes subies ont impactées sa vie à jamais. Je veux qu’elle m’aide mais j’ignore si elle le pourra. Tandis que je suis dans ses bras, je me demande quelle va être sa réaction. Je crains qu’elle ne me rejette lorsqu’elle saura ce que j’ai fait. Mais lorsque j’avoue à demi-mots la raison de ma présence, sa réaction n’est pas vraiment celle à quoi je m’attendais. Elle essuie les larmes qui perlent doucement sur mes joues mais dès qu’elle en efface une, une autre prend sa place sans que je ne puisse l’en empêcher. Les mots qu’elle prononce par la suite me font prendre conscience de la gravité de la situation et j’entends enfin que l’évènement que j’ai vécu est traumatisant. Ces gens-là. Je ne sais pas si elle parle uniquement des rafleurs ou de tous les sorciers de manière générale, je n’ai jamais abordé ce sujet avec elle mais ce n’est pas moment de sonder son opinion, j’ai trop à faire avec ma douleur et ma peine. J’ai l’impression de tout relâcher, encore une fois. Pourquoi je vais pas mieux ? J’ai déjà tout relâché auprès de Ludivine et Leah, pourquoi je n’arrive pas à refaire surface ?
Comme les deux femmes, Charly me dit ce que je veux entendre, tentant de me déculpabiliser, tentant de me rassurer même si au fond, elles n’en savent strictement rien. Elles ne savent pas si l’homme est mort et je ne le saurai moi-même probablement jamais. Ce que je sais en revanche, c’est que je vais devoir vivre avec. « Je sais pas. » Ce sont les seuls mots qui paraissent évidents et qui représentent sincèrement ce que je vis, ce que je ressens ; c’est ce qui se rapproche de ma vérité. Je ne sais rien. Enfin si je sais ce que je veux boire. « Vodka. » dis-je sans hésiter un seul instant. Elle dévalise sa cuisine et je me demande ce qu’elle fait ; il n’y a pas besoin de grand chose pour boire si ce n’est une bouteille, on peut même boire au goulot mais Charly n’a pas l’air de mon avis puisqu’elle s’empare également de paquets de bonbons et je ne sais même pas si j’arriverai à avaler quoi que ce soit. Mon estomac est noué. Je la regarde sans comprendre se diriger vers la fenêtre de la terrasse qu’elle ouvre. Prendre de la hauteur ? De quoi parle-t-elle ? Je la suis docilement.
Il fait bon ce soir, je m’en rends compte maintenant en sortant dehors. La nuit est quasiment tombée sur la ville et de nombreuses lumières pointent à chaque recoin de rue, à chaque lampadaire qui s’allume, dans chaque foyer des appartements que je peux observer de la terrasse. Mais Charly ne semble pas se contenter de ça et je la regarde grimper sur un banc et s’accrocher au rebord de la fenêtre. « Mais qu’est-ce que tu… » Je ne finis pas ma phrase et la regarde se hisser d’une manière absolument gracieuse sur le toit. Elle me tend les mains et durant une fraction de seconde, j’imagine qu’elle veut me porter et je fronce les sourcils à cette idée. Je pèse lourd moi, ce n’est pas son cinquante kilos et demi qui pourra me soulever. Mais ce n’est pas moi qu’elle souhaite aider à grimper là-haut mais les munitions que je finis par lui tendre. Puis, imitant ses gestes et ses points d’accroche, je me hisse à mon tour à ses côtés et je m’installe là. Je reste les pieds dans le vide et je l’écoute me dire que cet endroit lui sert de repère lorsqu’elle ne veut voir personne. J’ironise : « Malheureusement pour toi, maintenant, t’as un vieux relou dépressif qui connaît ta planque. » J’attrape la bouteille de Vodka et avale une longue gorgée bien plus vite que je n’aurai du. Le liquide glisse de travers dans mon œsophage et me brûle l’estomac. Je tousse. « Putain. » J’ai la bouche en feu et je n’arrive pas à reprendre ma respiration. Alors, j’avale une seconde gorgée qui passe mieux. Charly me regarde bizarrement : « Bah quoi, faut soigner le mal par le mal non ? » Mes yeux se dirigent vers les bonbons et sans demander la permission, j’attrape le paquet de dragibus que j’ouvre et m’enfile plusieurs de cette merde à la suite. Le sucre appelle le sucre, deux secondes après, j’en reprends une poignée avant de boire à nouveau. Je m’allonge sur le toit, les yeux fixés vers le ciel qui s’assombrit minute après minute et je demande : « Tu viens souvent ? » Passant du coq à l'âne, sans attendre la réponse, je la questionne : « Tu crois que je devrais prendre rendez-vous chez le psychiatre ? » Je ne voulais pas m'y résoudre mais mon mal-être vient de me péter à nouveau à la gueule.
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Lun 5 Avr - 14:39
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Charly Rosebury & Jonas Tallec || 05 juin 2020
Une fois sur le toit, l’air de l’extérieur me vivifie, les couleurs chatoyantes du ciel m’apporte une quiétude que je n’aurai pu imaginer. La présence de Charly m’aide également à relativiser les choses même si c’est impossible. Je n’arrive pas à croire que j’en sois encore là, deux semaines et demi après les faits ; après avoir pleuré pendant des heures avec Ludivine, après avoir raconté à Leah, après avoir eu l’impression de mourir cent fois. Pourquoi je n’arrive pas à passer outre ? Pourquoi c’est si difficile de se relever ? Mon esprit n’écoute pas et n’entend pas qu’on ne peut pas se remettre de ce genre d’évènement seul et encore moins en quelques jours. Est-ce la raison pour laquelle j’ai envoyé ce SMS à Charly ? Parce qu’elle peut comprendre ce genre de chose ? Je n’en sais rien. En tout cas, la solution qu’elle me propose, celle de prendre de la hauteur, ce n’est peut-être pas qu’à prendre au premier degré. Charly me donne un coup d’épaule quand elle confirme ma relou-attitude. Je souris doucement, c’est bien son genre de faire ce type de chose. « Le vieux fossile t’en remercie. Même si j’ai encore de la marge par rapport à toi. » dis-je tout en ne me lassant pas de la vue qu’offre cette prise de hauteur. Je me tourne brusquement vers elle lorsqu’elle me dit de ne pas me cataloguer de dépressif mais surtout lorsqu’elle parle « d’épisode traumatisant ». Est-ce ça ce que j’ai vécu ? J’arrive à peine à mettre des mots sur ce que j’ai vécu, comment je pourrais mettre des mots sur ce que je ressens ? C’est une hérésie, c’est impossible. Tout se bouscule dans ma tête et je me sens fatigué, usé. J’ai l’impression de ne plus comprendre ce qu’il se passe dans mon esprit, toutes mes défenses sont tombées et mon cerveau n’a plus aucun moyen de m’aider à me faire sentir mieux. Et dans ces cas-là, il faut le tromper, il faut l’embrouiller. Charly le sait bien et c’est pour cela qu’elle me propose sa solution temporaire. L’alcool. On est con hein de penser qu’on peut abuser notre cerveau rien qu’en buvant parce qu’on sait fort bien que le lendemain cela ne sera pas mieux, que cela sera peut-être même pire, mais on aura échappé à tout cela au moins le temps de quelques heures. Elle parle de déconnecter. L’alcool va m’aider à déconnecter même si ce n’est pas de ça qu’elle parle. « Comment ça des parcours dans Londres ? Tu montes sur d’autres toits ?? » demandé-je à Charly tandis qu’elle attrape la bouteille et m’imite en buvant une première gorgée qui désinfecte tout sur son passage et une deuxième quelques secondes après pour être certain qu’on a bien tout senti. Elle pose la bouteille et quelques secondes après, mes lèvres entrent à nouveau en contact avec le goulot et j’avale une nouvelle rasée. J’ai déjà la tête qui tourne alors que j’ai quasiment rien bu, j’suis sûr que c’est parce que je suis exténué. Cela joue énormément sur la manière dont je tiens la boisson. Je l’écoute et mange quelques bonbons ensuite. Le mélange bonbon/alcool n’est pas fameux mais il a le mérite d’adoucir le fond de ma gorge. « Mais oui je t’en prie, sois bourrée, j’ai pas envie d’être tout seul dans cet état-là. » Et je connais Charly, quand on est ivre tous les deux, on se fend bien la poire. Bon, pas certain qu’aujourd’hui on se bidonne mais au moins, je ne suis pas seul.
Le dos contre les tuiles du toit, mon regard se perd dans l’immensité du ciel au-dessus de nos têtes et Charly s’allonge elle aussi à mes côtés. Je lui pose la question qui me tarabuste l’esprit depuis des jours. Je ne savais pas à qui la poser et c’est avec Charly que ces mots sortent naturellement de ma bouche. Le psychiatre. Je pensais tellement ne plus avoir besoin d’aller le voir celui-là mais je sais que la réponse que me donne Charly est la même que celle que j’imaginais dans ma tête. Peut-être fallait-il simplement que quelqu’un d’autre me le dise ? Quelqu’un comme elle qui comprend ce que c’est, ce que ça implique et comment c’est difficile d’y retourner quand on pense s’en être sorti. Je tourne la tête vers elle lorsqu’elle parle du groupe de parole où l’on s’est connu. « C’est vrai ? Je ne savais pas… » Je ne pensais pas qu’elle continuait à y aller. Cela fait des mois que je n’y vais plus mais c’est aussi la raison pour laquelle je ressentais le besoin de parler avec Charly, j’avais besoin qu’elle me dise que ce n’est pas une faiblesse d’en ressentir à nouveau le besoin. Je murmure : « J’y pense aussi… Je veux dire… » J’ajoute : « Je verrais avec le psychiatre. » La phrase s’étrangle dans ma bouche mais je sais que je prends la bonne décision. « J’ai besoin de cachets, je dors plus. Je suis fatigué. » dis-je, comme pour me tromper en disant que c’est la seule raison pour laquelle je compte y aller. Je sais que j’ai besoin d’en parler. Et puis, les examens approchant, j’ai vraiment peur de foirer mon année.
Charly attrape la bouteille et boit une nouvelle gorgée. Je pose quant à moi mes deux mains sur mon ventre et lorsqu’il se soulève sous mes respirations successives, je me détends petit à petit ; c’est un geste qui m’a toujours apaisé, je ne sais pas pourquoi. Je me détourne du ciel pour regarder Charly lorsqu’elle me parle de ses parents et de la vraie raison. Ma respiration qui commençait à se calmer s’emballe à nouveau, je sens que je ne vais pas aimer ce qu’elle va dire. Je me redresse sur un de mes coudes et la regarde parler des Mangemorts. Mon cœur se serre, je sais ce que ça veut dire et je me sens soudainement paralysé par la lourdeur du secret que Charly vient de me livrer. « Putain… Les salops… » Elle se rallonge sur le toit et je ne sais pas quoi lui dire d’autres. « Je suis tellement désolé Charly. Ces extrémistes n’avaient pas le droit. » Oui, ce sont des extrémistes. J’en ai assez lu dans les bouquins de Ludivine pour savoir que les Mangemorts ne sont que des extrémistes qui pensent qu’une personne vaut mieux qu’une autre. Ils font déjà des différences au sein même des sorciers… Je les hais. Je les déteste pour ce qu’ils ont fait à Charly et à sa famille. Je hais les rafleurs pour ce qu’ils m’ont fait. Et pourtant, je ne hais pas les sorciers. Mon esprit s’embrouille davantage et je bois une autre gorgée en espérant que cela clarifie mes pensées, en vain. Après avoir reposé la bouteille, je reste là à la fixer pendant ce qu’il me semble des heures avant qu’elle ne se redresse soudainement et qu’elle me dise que je suis quelqu’un de bien. Toutes mes craintes à ce sujet s’envolent sans que je ne comprenne pourquoi. J’ai pourtant toujours aussi peur de perdre mon humanité, de perdre ce qui fait que je suis moi. J’ai toujours cru en la justice et je ne veux pas que ça change, je ne veux pas avoir l’air d’être quelqu’un que le mal a corrompu, je veux faire honneur à mes parents biologiques. J’entends à peine ce qu’elle dit par rapport à son estomac. Sans aucune raison, je me penche vers elle et la serre dans mes bras. La chaleur de son corps contre le mien, je me perds dans cette étreinte et lui murmure : « Toi aussi Charly, t’es quelqu’un de bien. » Ce ne sont que de simples mots mais je ressens comme le besoin de le lui dire. J’entends son cœur tambouriner contre sa poitrine et comme tout à l’heure, mon cerveau se concentre sur ça et ça m’apaise. « Merci, merci vraiment. » Au bout d’un instant, je me détache d’elle et m’allonge à nouveau. La dureté du toit se fait ressentir mais c’est une sensation que je suis prêt à subir, pour peu qu’elle me ramène à la réalité de mon existence humaine. Sentir, souffrir, avoir mal, voilà comment on sait qu’on est en vie. Elle tente de détendre l’atmosphère, alors j’en fais autant : « Du moment que tu ne me vomis pas dessus, ça devrait aller. »
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Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
Dans le doux secret de l'oubli, écoute ton rêve et demain, le soleil brillera toujours
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Jonas Tallec
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Charly Rosebury & Jonas Tallec || 05 juin 2020
« Je suis encore à ton goût pour une vieille visiblement ! » Je souris doucement tandis que Charly prononce ces quelques mots. Elle enchaîne rapidement sur son expérience. Je rigole doucement et je lui dis : « Désolé, je pense que dans ce domaine-là, mon expérience dépasse la tienne. » Il est vrai que je ne suis pas le dernier pour courir après mes conquêtes sans pour autant s’y attacher. C’est plutôt rare que j’ai une partenaire stable. Bien sûr il y a eu mon histoire avec Leah pendant un temps, et puis les fois où nous nous sommes envoyés en l’air avec Charly. Les autres partenaires doivent se contenter d'un one-shot. C’est plus facile pour moi car cela m’empêche de t’attacher. S’attacher, c’est souffrir. J’ai trop eu mal lorsque Jordan est parti et cela me fait peur d’avoir à nouveau des sentiments pour quelqu’un. Avec Charly, c’est simple, nous avons toujours su que c’était physique. Et c’est bien ainsi. Il faut que cela reste comme ça parce que c’est ce qui nous convient.
J’hausse un sourcil lorsqu’elle évoque le FreeRun. « Ce truc qui ressemble au Parkour avec des acrobaties ? » demandé-je tandis que mon regard se perd sur les hauteurs. Charly acquiesce et j’avoue que je suis étonné. Je ne pensais pas en apprendre encore sur elle, la preuve que nous effleurons à peine la surface. Il y a tant de chose que nous ignorons l’un sur l’autre, nous nous sommes toujours contentés d’échanger sur ce que nous savions et non pas sur ce que nous savions pas. Je regrette de ne pas m’être davantage intéressé à elle mais je me dis qu’il n’est pas trop tard. Mais pour ce soir, je ne me sens pas de faire la discussion. C’est aussi pour ça que je me suis tourné vers elle : on est pas obligé de parler. On peut boire, coucher, boire encore, coucher à nouveau. Parler un peu entre deux. Mais rien que le fait d’être ensemble, c’est déjà apaisant pour moi. « J’espère que tu picoles pas comme ça quand tu fais ton free truc muche. Manquerait plus que tu te casses une jambe. » dis-je sur le ton de la rigolade même si au final, cela m’embêterait beaucoup qu’elle se blesse.
Lorsque Charly me parle du groupe de parole, je suis surpris d’entendre qu’elle y va encore. Tout cela me paraît loin. Je pensais ne plus en avoir besoin mais je souris lorsqu’elle me parle de Sophie. Je ris à nouveau et je me rends compte que cela fait longtemps que je n’ai pas ressenti cette sensation m’envahir. Je ris et je ne culpabilise pas. Il y a du progrès. « T’es sérieuse ? La pauvre, elle va halluciner de me voir revenir. » Sophie est vraiment une bénévole sympathique mais elle est trop… bavarde ? Et pourtant, Dieu sait à quel point je suis un moulin à parole. Mais lors du groupe, je ressemble davantage à une carpe. C’est dur pour moi de mettre des mots sur mes émotions, sur mes sentiments, sur ce que je ressens. Encore plus devant les autres. J’écoutais beaucoup. Mais lorsque Charly était présente, c’était bien différent. On leur en a fait voir des vertes et des pas mûres. Ensemble, on ne nous arrête plus, on n’écoute plus. On met l’ambiance, c’est ce qu’on lui répondait. Il faut dire que nos compagnons de galère étaient comme nous ; des écorchés de la vie. S’amuser n’était pas toujours si simple et si aisé, alors quand il y a deux idiots qui font les pitres et qui amusent la galerie… Cela fait du bien à tout le monde. A eiux comme à nous. « Je vais y réfléchir en tout cas. » Je vais sincèrement y réfléchir.
J’acquiesce lorsqu’elle me demande de ne plus ressasser le passé et de boire. Je ne me fais pas prier. « J’ai déjà la tête qui tourne tu sais. » Après ces quelques mots, nous voilà repartis dans une séquence émotion où nous nous retrouvons coincé dans une étreinte qui me fait un bien fou. « Toi tu vomis jamais ? Laisse-moi rire. » Je ne compte plus le nombre de soirées où je lui ai tenu les cheveux par-dessus la cuvette des toilettes glamour glamour. Elle ne peut pas en dire autant de moi, j’ai quasiment pas de cheveux. Alors que mes pensées s’apaisent et que je retrouve un semblant de sérénité, oubliant presque la raison de ma venue ici, Charly se colle à moi et j’accueille sa chaleur comme une certaine nécessité. Je me rends compte que j’avais besoin de ça, que j’avais besoin d’elle, de sa présence rassurante. Nous restons là pendant ce qu’il me semble des heures sans rien dire, piochant à tour de rôle dans le sachet de bonbons ou buvant dans la bouteille jusqu’à ce que celle-ci soit vide. Au bout d’un moment, nos lèvres se trouvent, nos corps se cherchent et j’oublie tout à nouveau. Pourquoi faut-il toujours que la vie soit si difficile ?
PRETTYGIRL
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