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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Message meurtrier (Feat William Ombrage) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Dim 3 Jan - 14:09

Message Meurtrier

Alohomora…

La porte s’ouvre en grinçant, à peine est-elle entrée que l’odeur de renfermé saisit Azalea à la gorge. Qui aurait cru qu’un bureau pourrait sentir aussi mauvais après être resté fermé seulement 3 semaines ? Il fait sombre, plus que dans son souvenir, le parquet craque à chacun de ses pas malgré ses précautions. La jeune femme s’immobilise au centre de la pièce, le silence l'oppresse immédiatement. Bien qu’elle soit seule, une étrange sensation la saisit, comme si l’atmosphère avait gardé l’énergie de l’ancienne propriétaire des lieux : pesante, froide, douloureuse… Pourtant, elle n’est pas si désagréable. Azalea y retrouve quelque chose qu’elle avait presque oublié, que jusqu’à aujourd’hui, elle souffrait d’avoir perdu. L’éclairage du couloir illumine une partie de l’intérieur, la jeune femme contourne le grand bureau en acajou prudemment et saisit les deux immenses rideaux en soie qui cachent les fenêtres. Elle les repousses un peu trop sèchement et se retrouve immergée dans un épais nuage de poussière.

Une incontrôlable quinte de toux plus tard, Azalea se retourne et détaille la pièce qu’elle a sous les yeux, désormais bien éclairée. Elle n’a pas changé, tout est exactement à sa place, comme si Catharina n’était jamais partie. Car oui, ce bureau immense appartenait à sa défunte grand-mère. Voilà maintenant trois semaines que son décès a remué la gazette de Liverpool, que la version très contestable du cambriolage raté a été officialisée, 21 jours qu’Azalea rumine son désaccord tout en s’abstenant de le contester. Contrairement au reste de sa famille, elle sait pour avoir aperçu le véritable meurtrier que cette histoire n’a rien d’accidentelle. Malheureusement,  les quatre coups de couteau assénés à Catharina démente sa version des faits pour la simple et bonne raison qu’un sorcier n’utiliserait jamais une arme moldue pour en assassiner un autre. Néanmoins, c’est effectivement ce qu’il s’est produit, contre toute logique un mangemort a utilisé un poignard pour assassiner sa grand-mère et bien qu’elle ait tourné et retourné le problème dans tous les sens, Azalea ne comprend toujours pas pourquoi. Manifestement, puisqu’il s’avère qu’elle est la seule au courant de la véritable nature des faits, le tueur voulait lui faire passer un message. Mais lequel ? C’était un sbire de son grand-père, c’est une certitude, mais pourquoi la menacer elle ? Une question en entraînant une autre, la petite sorcière s’est rapidement retrouvée submergée et n’a pas trouvé d’autre solution que fouiller le seul endroit du manoir où elle pourrait éventuellement trouver des réponses.

Azalea se dirige vers le bureau de Catharina d’un pas décidé, tout est extrêmement bien rangé, au millimètre près, ce détail lui arrache un sourire nostalgique. Sa grand-mère tendait vers la maniaquerie, autrefois cela l’agaçait, aujourd’hui elle donnerait tout pour l’entendre une nouvelle fois lui demander de ne pas laisser traîner ses affaires. L’héritière Blackwood ouvre les tiroirs un à un, elle ne trouve rien de bien concluant parmi les piles de papiers administratifs, rien non plus dans les dossiers triés. Agacée, elle referme brutalement le dernier compartiment quand un bruit métallique lui fait soudainement lever les yeux vers le plateau de bois poussé contre le mur. C’est étrange, il ne semble pas contenir le moindre rangement pourtant, Azalea est persuadée que le tintement venait de là. Elle l’effleure du bout des doigts à la recherche d’un renfoncement, en vain. Il est évident que Catharina n’aurait jamais laissé la possibilité à un intrus de trouver ses secrets, à sa petite fille néanmoins, elle laissait toujours des indices. Sur le panneau, une pivoine peinte avec délicatesse déploie ses pétales d’une façon toute à fait inhabituelle. En s’approchant un peu plus près, Azalea réalise que leur contour dessine des personnages et des objets qui lui sont familiers. Le premier est une jeune femme parée d’un diadème qu’elle reconnaît comme étant celui de Rowena Serdaigle. Le second est un épouvantard très réaliste. Le troisième est évidemment un vif d’or avec ses ailes déployées. Le quatrième représente Edgard Cloggs, le fantôme de Poudlard. Le cinquième une licorne ma foi plutôt basique. Le sixième ressemble très fortement à sa cousine Imelda Stinkwood avec son horrible chapeau en plume d'hippogriffe et pour terminer, le septième dessin prend la forme d’un ogre qu’Azalea se souvient avoir vu dans un conte sorcier Irlandais très célèbre. La jeune femme attrape une plume et un morceau de parchemin puis liste les noms un par un avant de se reculer pour mieux réfléchir à leur signification. Ils n’ont visiblement rien à voir entre eux alors pourquoi les avoir peints ? Quelques longues secondes s’écoulent avant que la petite sorcière n’ouvre de grand yeux et ne se jette presque sur le bureau pour entourer les premières lettres des noms de sa liste. C’était si évident qu’elle ne peut s’empêcher de se fustiger mentalement de ne pas avoir trouvé tout de suite. Ensemble, elles forment une formule. Azalea attrape sa baguette posée près d’elle et la pointe vers le panneau en bois.

Revelio ! Lance t-elle.”

Les pétales jusqu’ici complètement inertes se mettent soudainement à bouger, à onduler jusqu’à former le contour d’un rectangle. Un craquement sourd retentit, le bois saille dévoilant deux portes fermées. Le personnage de Rowena Serdaigle coule alors vers le centre de l’ouverture et y brandit son diadème dont la pierre principale grandit à vue d'œil. En moins de temps qu’il en faut pour le dire, elle s’est transformée en serrure. Azalea jette un nouvel Alohomora et les portes s’ouvrent. A l’intérieur, posée sur un coussin en velour, repose une clé en or. Nouvelle énigme qu’une fois encore, la jeune femme résout rapidement. Elle se précipite vers la grande cheminée devant laquelle se trouvent deux fauteuils de cuir et époussette la pierre de son manteau. Elle s’était toujours demandée pourquoi il y avait une serrure sous la moulure et pourquoi celle-ci était dorée contrairement aux autres qu’elle avait l’habitude de trouver un peu partout dans le manoir. Catharina ne répondait jamais à cette question, elle l’éludait ou arguait que c’était un secret.

Azalea insère la clé et la tourne jusqu’à entendre un premier clic, puis un second et un troisième… Soudain, le manteau se détache de sa tablette dévoilant un immense tiroir. La petite sorcière s’empresse de tirer dessus non sans mal, la pierre n’est vraiment pas la matière la plus facile à faire glisser. A l’intérieur, elle trouve des lettres par centaines, rangées soigneusement.Elle balaye chacun des sceaux du regard sans en reconnaître plus de 3 ou 4 jusqu’à ce que son attention s’arrête sur le plus détestable d’entre eux : une tulipe recouverte d’une banderole “Audaces Fortuna Juvat”, celui de son grand-père. Azalea récupère le petit tas de missives et attrape la première d’entre elles, celle où le cachet semble le plus récent. Elle l’ouvre d’une main fébrile et en sort le parchemin rédigé de la main de sa némésis. Son regard court sur le papier à une vitesse effréné, chaque ligne lui fait perdre un peu plus de couleurs jusqu’à ce qu’elle le referme pâle comme un linge.

Par Salazard, souffle t-elle le coeur au bord des lèvres.

-Azalea ! Ton parrain est arrivé, descend ! Rugit son père depuis le bas des escaliers.”

Le coeur de la jeune fille rate un battement, elle sursaute et manque de lâcher le reste du courrier qu’elle tient encore d’une main tremblante de colère.

J’arrive ! Hurle t-elle à son tour.”

Elle le jette dans le tiroir en pierre avec dédain avant de le refermer et de glisser la lettre qu’elle vient de lire dans la poche arrière de son jean. Quant à la clé, elle la remet à sa place derrière les deux petites portes. Azalea referme les rideaux d’un coup de baguette avant de foncer dans le couloir. Il ne faut surtout pas que ses parents sachent ce qu’elle faisait dans le bureau de Catharina. Elle attrape le sac qu’elle a laissé devant la porte close puis, tout en le hissant sur son épaule maladroitement, dévale le grand escalier menant au hall d’entrée. Elle prend grand soin de revêtir son masque d’impassibilité avant d’apparaître devant son parrain et son père en pleine discussion.

Te voilà enfin… Tu es prête ? Demande Cornellian de son attitude ferme dont il ne se départit jamais.

-Tout à fait Père, j’étais en train de… Réviser pour mes ASPICS, ment-elle certaine que son paternel n’y verra que du feu, contrairement à son parrain.

-Bien, bien… Et où allez-vous donc cette après-midi ? Demande t-il en avisant le sac sur l’épaule de sa fille.

-Au chemin de traverse, répond Azalea en bonne menteuse. J’ai quelques ouvrages à consulter chez Fleury and Bott.

-Je vois… Bien alors amusez-vous bien, ramène la au manoir avant 22h s’il te plaît, s’enquit-il auprès de William cette fois.”

La jeune femme lève les yeux au ciel, agacée de constater que son père surveille encore le moindre de ses faits et gestes à 18 ans. Néanmoins, elle a trop à penser pour relever cette attaque à son indépendance. D’un geste plutôt autoritaire, elle saisit le poignet de son parrain et le tire à l’extérieur. Une fois la porte d’entrée refermée, Azalea l’entraîne jusqu’à la rue l’air franchement préoccupée.

J’ai quelque chose de très important à vous dire ! Déclare t-elle la voix plus en colère qu’elle ne l’aurait voulu. Nous devons parler de grand-mère…

Et sans attendre de réponse, elle transplane au manoir Ombrage en emmenant avec elle le seul homme en qui elle a suffisamment confiance dans ce monde pour lui avouer son secret.

Codage par Libella sur Graphiorum
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Anonymous
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Mer 6 Jan - 11:23
6 mai 2020


Cette année se déroulait d’une façon pour le moins tumultueuse pour moi. Nous arrivions au moins de juin et je ne pouvais qu’avoir de la matière sur laquelle réfléchir, surtout en ce qui concernait ma vie personnelle. Je n’avais pas grand-chose à dire, je ne pouvais que subir ce qui arrivait, et cela prenait une place tout de même bien importante dans mon existence.
J’aurais aimé être capable de me détacher de tout cela, pour prendre du recul ou un peu de hauteur et me sentir moins pris à la gorge par les événements, mais je ne pouvais pas vraiment décider de cela moi-même. Malheureusement. J’enviais assez volontiers les sorcières et sorciers qui avaient cette facilité à ne pas accorder d’importance aux gens et aux émotions, parce que, d’une certaine manière, ils arrivaient alors à avoir une approche moins prenante, plus rationnelle, et pouvaient alors envisager les choses avec un regard plus neutre… Je maudissais bien souvent mon cerveau pour cet aspect-là, car j’étais bien trop souvent assailli de pensées et de sentiments dont je me serais bien passé, mais j’avais dû apprendre à vivre avec tout cela, depuis le temps…

Fichue sensibilité. J’aurais vraiment aimé de pas y être soumis à ce point… Il était difficile pour moi de ne pas me poser de questions et il était encore plus complexe de ne pas essayer d’y trouver des réponses. Partant de là, il était logique que je sois dans ce mouvement typique de l’interrogativité perpétuelle… mais, comme toute personne de mon état, une question en entraînant facilement deux ou trois autres, il allait de soi que mon esprit ne se reposait jamais. J’avais ce genre de cerveau qui voulait à tout prix savoir, au beau milieu de la nuit, si les pingouins avaient des genoux ou ce qu’il y avait avant le Big Bang, combien il y avait d’univers, comment on pouvait rire de nervosité et pleurer de rire, est-ce que l’être humain est vraiment libre, pourquoi les papillons de nuit ne sortent pas le jour s'ils sont attirés par la lumière, ou encore comment rechercher la perfection en ce monde… Où était notre espoir, finalement ?

Ces derniers temps, je n’avais pas arrêté. Dans tous les sens du verbe, d’ailleurs. Et dans tous les domaines. Au niveau professionnel, j’avais eu du fil à retordre avec l’un ou l’autre oubliator qui prenait son job pour une croisière sur le Lac Noir… au niveau politique, le Conseil d’Administration avait voté cette histoire de lieu plus sûr pour les enfants sang-de-bourbe… et ce n’était pas la décision du siècle, à mes yeux… je ne m’étais d’ailleurs pas porté volontaire, contrairement à Meredith… Je savais que je n’aurais sans doute pas pu feindre la sincère compassion pour ces enfants de moldus. Quant à notre Cause... comme d'habitude, il fallait rattraper les conneries de certaines personnes - dont je préférais taire le nom parce qu'elles ne méritaient assurément pas la moindre considération de ma part - et tâcher de maintenir une image de marque qui soit correcte... pas toujours évident.
Sans compter que tout cela n'était rien par rapport aux grands bouleversements de ma vie privée.
Faire le point avait plus d'une fois été nécessaire, mais je n'étais pas au bout de mes surprises, je le savais bien. J'ignorais encore, à l'heure actuelle, ce qui m'avait fait le plus mal : la séparation de mon couple après toutes ces années, la découverte plus que tardive de ma paternité, le fait de ne plus voir mes enfants autant qu'avant... enfin, Septima avait décidé de régler ce point-là en demandant à vivre avec moi et, finalement, après quelques discussions, il était apparu que si c'était vraiment sa volonté, elle avait bien le droit de faire entendre sa voix. J'avais cherché le meilleur moyen pour éviter les tensions et les conflits avec Elianor, mais peut-être qu'il fallait juste laisser nos enfants faire leurs propres choix, quoique Marcus soit majeur... lui, il pouvait vraiment faire ce qu'il voulait, mais Septy, ma petite princesse, c'était différent... et ce qu’elle désirait aurait clairement pu être une source de conflits avec Elianor. Mais les mois avaient passé et, comme l’avait prédit ma fille, elle avait passé le plus clair de son temps à Poudlard, cela n’avait pas changé. Pourquoi aurait-ce été le cas, d’ailleurs ? Je m’étais imaginé tant de scénarios possibles que j’en avais oublié l’évidence : mon épouse et moi, nous nous étions aimés et nous avions construit ensemble quelque chose, une famille, qui nous lierait l’un à l’autre jusqu’à la mort.

Là où j’étais un peu moins sûr de moi, c’était au sujet de ce que je souhaitais pour la suite. Cette séparation m’avait atteint. Tobias avait raison, aimer les gens, c’était une source de faiblesse, en ce sens... mais quel bonheur de pouvoir vivre et partager tous les bons moments avec Elianor, puis avec nos deux beaux enfants... Vingt-quatre années de mariage, ce n’était pas rien. Nous avions passé ensemble près de la moitié de ma vie, Eli et moi. Plus de la moitié de la sienne.

Et puis, il y avait Meredith.
Ma partenaire de toujours, ou presque... une alliée dans tant de domaines, dans tant d’événements... Elle et moi, cela avait toujours été assez particulier. Si je comptais bien, cela faisait trente-sept ans que nous nous côtoyions de façon intime, si je puis qualifier de cette manière notre relation. Ce n’était pas quelque chose de vraiment secret, même si, tant que nous étions tous les deux mariés à quelqu’un d’autre, il allait de soi qu’un minium de discrétion devait être de mise. Autant pour le statut de mon sang par rapport au sien que pour le côté quelque peu politisé de notre duo.
Mais la vérité avait fini par me sauter aux yeux. Elle que je voyais comme l’une de mes meilleures amies, comme ma comparse de toujours, comme une excellente compagne de jeu lors de nos ébats... elle était plus que tout cela. Et j’avais besoin d’elle. Le voyage en Italie nous avait appris au moins cela, l’un sur l’autre, nous étions plus que des amis. Et notre relation était plus qu’une amitié améliorée.

Je n’en avais pas encore vraiment parlé, puisque je n’étais pas vraiment sûr moi-même de la manière dont je devais qualifier cela. Et puis, entre nous, même si j’étais sûr de moi, avais-je envie de me lancer dans une nouvelle histoire si peu de temps après la fin de mon mariage ?
Notre séjour en Italie s'était révélé plus qu'intéressant, mais... j'étais un peu hésitant, entre crainte et envie, en quelque sorte.
Tout cela me trottait en tête de façon permanente, ces derniers temps. Je ne pouvais pas me détacher de ces éléments, puisque j’étais plus qu’impliqué. J’y pensais non stop.

A tel point que j'avais peut-être été trop peu présent pour d'autres personnes. Trois semaines plus tôt, Cornellian, mon vieil ami, avait perdu sa mère dans des circonstances quelque peu particulières. D'abord parce que Catharina Stinkwood était loin d'avoir un âge auquel les sorciers mouraient habituellement de mort naturelle - la moyenne de l'espérance de vie des vieux sorciers dépassait les cent ans et cette femme avait donc encore, en théorie, quelques belles années devant elle - et elle n'était ni impotente ni démente. Peu de chances qu'elle succombât à quelque chose de peu puissant. Il n'y avait pas vraiment d'enquête, mais, de façon tacite, l'on se doutait bien de ce qui avait pu se passer.
Le tabou autour de l'affaire était tel qu'il serait difficile, voire impossible, de faire un véritable deuil dans ces conditions. J’en avais parfaitement conscience.

Était-ce pour cela qu’il m’avait semblé que mon rôle était auprès d’Azalea ? Sans aucun doute. Et puis, épauler la jeune fille donnerait très certainement du sens à ce quotidien qui me paraissait bien absurde et sans but, ou trop énergivore, selon les cas.

Rendez-vous pris, je m’étais déplacé jusque Liverpool, pour venir à la rencontre de ma filleule, non sans prendre le temps de discuter un peu avec mon vieil ami. Azalea était occupée et je n’aimais pas déranger en débarquant derrière elle comme cela, sans prévenir... enfin, façon de parler, puisqu’Azalea savait très bien que j’allais venir la chercher.
J’étais à l’heure, évidemment, je ne supportais pas d’attendre ni de faire attendre.
J’attendais avec mon ami que ma filleule nous rejoigne, et elle répondit bientôt, d’une voix forte, qu’elle arrivait. Elle prétexta qu’elle était en train de réviser pour ses ASPICS et je tâchais de demeurer impassible par rapport à cela. Bien sûr, la période approchait, mais j’avais quelques doutes tout de même : aurait-elle vraiment étudié de cette manière tout en sachant que j’allais arriver d’un instant à l’autre ?
Fleury & Bott. Voilà le programme du jour, donc. Mais Cornellian ajouta l’heure à respecter pour le moment de la ramener. 22h…

« Ne t’en fais pas pour ça. » J’adressais un petit sourire à mon vieil ami. « Tu peux être rassuré, nous serons de retour bien à l’heure. »

Il était clair que je n’allais pas trainer et qu’Azalea serait là dans les temps. Je n’étais pas le genre d’homme à faire ce genre de choses, alors que j’aurais moi-même détesté que l’on me rende inquiet de ce genre de façon.
Et comme ma filleule m’attrapait le poignet pour m’entrainer au dehors où, d’une voix plus en colère que ce que je n’avais jamais vraiment eu l’occasion d’entendre, elle m’annonça qu’elle avait des sujets importants à aborder au sujet de Catharina. Et je n’eus guère le temps de réagir qu’Azalea m’entraina aussitôt chez moi.
A présent, je me devais de prendre les choses en main. J’ouvrai la porte d’entrée pour tomber nez à nez avec Marianne, l’elfe de maison. « Marianne, prépare le salon. »
Il n’y avait pas grand-chose à préparer, en soi, mais cela me semblait plus que normal de recevoir une jeune fille, d’autant plus ma filleule, dans un cadre où la conversation pourrait se faire de façon commode et confortable.
L’elfe disparut pour vite aller tout mettre correctement dans la pièce et déposer de quoi se sustenter sur la table basse, tandis que je marchais avec Azalea à mes côtés.
« Nous serons tranquilles pour parler. Et personne ne risque de venir nous déranger. »
Je pouvais aussi enclencher le système de sécurité du salon qui isolait la pièce tant au niveau sonore qu’au niveau physique, comme je l’avais fait un soir avec Amber, mais je ne pensais pas nécessairement devoir aller jusque là.
Nous pénétrâmes dans le salon, d'où Marianne disparut aussitôt, et j'indiquai à ma filleule le canapé en cuir de dragon où elle pouvait prendre place à son aise. « Fleury & Bott, mmh ? »
Je commençai par reprendre ce prétexte qu'elle avait servi à son père. J'ignorais si nous allions devoir y passer ou non, mais il me semblait opportun de souligner cette excuse, tout de même, ne serait-ce que pour lui montrer que cette excuse allait devoir être un peu plus développée pour demeurer crédible.

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Anonymous
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Mer 6 Jan - 17:51

Message Meurtrier

Passé le seuil du manoir Ombrage, Azalea relâche le poignet de son parrain et se précipite dans le salon, les sourcils tellement froncés qu’ils se rejoignent. La colère, ou l’émotion la plus omniprésente dans son caractère, bouillonne et menace d’exploser à tout moment dans une déferlante d’indignation, d’insultes et de cris. Il y a encore trois ans, l’héritière Stinkwood n’aurait même pas attendu d’avoir quitté Liverpool pour hurler à plein poumons son mécontentement. Le temps passé à apprendre à contrôler ses pulsions porte enfin ses fruits visiblement puisque malgré son envie irrépressible de tout détruire sur son passage, elle parvient à se contenir.La lettre toujours logée dans sa poche arrière lui brûle la peau à travers son jean, savoir ce qu’elle contient la révulse. Azalea l’attrape d’un geste rageur et la jette sur la table dans un claquement sec. La vue du sceau des Stinkwood lui donne envie de vomir et elle détourne le regard pour tenter d’oublier ce qu’elle sait. Marianne, l’elfe de maison de William fait soudainement son apparition avec une montagne de mignardise qu’elle ignore complètement. A la place, la jeune femme commande un Whiskey pur feu d’une voix qu’elle espère moins agressive que son oreille l’a entendu. A en croire le regard apeuré de la servante, elle devait l’être encore plus. Azalea s’installe dans un fauteuil avec l’élégance que suppose son éducation en se concentrant pour répondre à son parrain.

Un nouvel exemplaire des sortilèges d’Armadill est paru Vendredi dernier, Fleury and Bott sont en rupture de stock mais ça, ni moi, ni père sommes censés le savoir… Il ne sera donc pas étonné que je revienne les mains vides au manoir, explique la petite sorcière d’un ton aussi sérieux que ennuyé. Nous n’aurons qu’à lui dire qu’à défaut d’acheter nous sommes allés boire une bièraubeurre, que nous en avons profité pour discuter du traumatisme de la mort de grand-mère qui, par ailleurs, n’avait rien d’accidentelle. Il n’osera pas approfondir le sujet, il est sensible ces derniers temps.

Elle s’interrompt pour attraper le verre que lui tend Marianne et l’avale d’une traite. Une grimace et un secouement de tête plus tard, elle se redresse l’air véritablement troublée. Si Azalea n’a pas arrêté de tourner et retourner le problème dans sa tête en explorant chaques recoins de sa mémoire, désormais face à son parrain, elle ne sait plus du tout quoi dire. Par où doit-elle commencer ? Le début qui ressemblerait plutôt à une fin ou à la fin qui succède de quelques mois le début… De la fin ? Par Merlin que cette histoire est compliquée ! La sorcière se penche pour saisir la lettre cacheté toujours posée sur la table basse, l’ouvre sans ménagement, en sort le morceau de parchemin écrit de la main de son grand-père et le déplie.

Catharina, puisque tu ne réponds à aucunes de mes lettres, je me vois dans l’obligation de te faire parvenir celle-ci non par hibou mais en main propre par Baxter. Je t’ai demandé de revenir accomplir ton devoir d’épouse par deux fois déjà, je t’avais prévenu qu’à la troisième j’enverrais quelqu’un pour toi et la bâtarde de Cornellian et si tu n’est pas revenue à Londres Samedi soir au lieu de rendez-vous habituel, je vous tuerais toutes les deux pour l’affront que tu m’as fait. Entendons-nous bien Catharina, je n’aurais aucun scrupules à éliminer chacun des membres de cette famille qui ne respectent pas les valeurs essentielles des sang-purs, celles qui autrefois étaient représentées par Voldemort et qui aujourd’hui, le sont par l’Augurey. Pour ton bien, je te conseil d’abdiquer, tu ne pourras jamais gagner ce combat quoique tu en penses. Fais le bon choix ou il t’en coûtera la vie. Adelbert Stinkwood.

Azalea jette dédaigneusement le parchemin devant elle, le regard brillant de haine et de tristesse. Lire la lettre à voix haute la bouleverse, les mots résonnent dans sa tête avec la voix de l’homme qu’elle déteste le plus au monde et elle voudrait pouvoir s’ouvrir le crâne et l’en arracher. Catharina n’a rien dit, elle n’a pas montré le moindre signe de peur, de colère, d’agacement, elle paraissait toujours si calme que s’en était effrayant. Azalea se racle la gorge pour se redonner une contenance et se tourne vers William.

Il y en avait des dizaines dans un tiroir caché, celle-ci est la plus récente, informe t-elle. Je savais que ce n’était pas un moldu, j’ai vu le tueur le jour de la mort de grand-mère, je rentrais au manoir et il m’attendait sur le quai de la voie 9¾. Je l’ai reconnu immédiatement, il était toujours aux côtés de grand-père et son visage ne s’oublie pas croyez moi. Il avait ce regard et ce sourire narquois qui m’a tout de suite alertée, je savais qu’il s’était passé quelque chose mais il était déjà trop tard.

Ses doigts se resserrent autour du verre en cristal, elle pince les lèvres.

Pourtant il y a tout un tas de choses qui ne collent pas, à commencer par l’arme du crime, continue-t-elle. Pourquoi, par Salazard, a-t-il utilisé un poignard, lui qui exècre les moldus ? Je ne comprends pas. Si la menace m’était également destinée, pourquoi ne suis-je donc pas déjà morte ? Pourquoi tout le monde semble-t-il s’accorder sur la version du cambriolage alors que l’idée même qu’un moldu puisse assassiner un sorcier est aberrante ? Le manoir est protégé et un petit sortilège aurait suffit à le clouer au sol !

Azalea s’agace, parle de plus en plus fort, l’hystérie la gagne crescendo. Elle se lève brutalement. Tout son corps est tendu de colère et au fond de ses yeux, brille un sentiment de culpabilité. La mort de Catharina la concerne dans un sens, pour ça elle se sent responsable. Responsable de ne pas être rentrée plus vite, responsable de n’avoir rien vu, responsable de ne pas avoir anticipé l’évidence de ce que serait le plan de son grand-père pour les atteindre. La seule peur qu’Azalea ressent ne la concerne pas, ce qu’elle craint le plus au monde, c’est qu’on s’en prenne aux gens qu’elle aime.

Dites moi que tout ceci à une explication, dites moi que nous n’allons pas rester là sans rien faire car pour ma part, je compte bien réagir...


Codage par Libella sur Graphiorum
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Anonymous
Invité
INRP
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Dim 24 Jan - 3:34
Quand les choses se précipitaient de la sorte, ce n’était jamais vraiment évident de savoir comment réagir. En tout cas, je galérais toujours un peu, étant donné que je n’avais pas vraiment voix au chapitre et que mes connaissances de la famille de Cornellian étaient tout de même assez restreintes : je savais ce qu’on avait bien voulu partager avec moi… et ce que j’avais pu apprendre et déduire par moi-même. C’était bien assez, d’une certaine façon, tout en étant tout de même encore fort peu. Il fallait dire, aussi, que c’était un peu les habitudes des familles importantes de se livrer à des messes basses, des coups fourrés et des manigances sous le manteau.
Si Azalea avait besoin de moi, ce n’était pas pour rien. Je n’étais pas certain à cent pour cent de pouvoir me rendre aussi utile qu’elle le voulait, mais je pouvais toujours essayer. J’avais toujours tenu à être une figure centrale dans la vie de la jeune fille, depuis sa naissance… je ne voulais pas être le genre de parrain qui ne serait présent que pour offrir un cadeau à son anniversaire et à Noël. Je voulais être toujours à ses côtés chaque fois qu’elle aurait besoin de moi. Au-delà de l’envie de prendre soin d’elle et de la protéger, je me sentais investi de responsabilités qui allaient avec le titre que son père m’avait octroyé. Je me devais de soutenir Azalea, de lui donner de la confiance et de l’affection… en soi, rien de bien complexe à cela, j’aimais déjà ma filleule quand elle n’était qu’un nourrisson. J’avais toujours voulu lui permettre d’avoir un espace de confiance, quelque part où elle pouvait vraiment s’exprimer, qu’il s’agisse de pensées ou de sentiments, de doutes ou de questionnements… J’avais toujours voulu être un véritable pilier pour elle, quelqu’un sur qui elle pourrait prendre appui, peut-être une sorte de modèle, aussi, pour lui montrer que la vie pouvait permettre de devenir ce que l’on voulait, en dépit des circonstances parfois peu agréables ou bien galères de la vie…

Une fois au manoir, je fronçais les sourcils en entendant Azalea demander un whisky à Marianne. L’elfe de maison me regarda d’un air interrogateur, bien consciente que je n’étais pas vraiment favorable à la consommation d’alcool, mais le fait que nous soyons chez moi, que j’étais là avec elle et qu’elle ne risquait donc pas de faire de mauvaise rencontre, tout cela eut raison de mon premier réflexe.
Elle m’expliqua alors son excuse pour la librairie et je hochais la tête. Elle avait pensé à tout. Et même plus encore.
« Je n’ai pas l’habitude de mentir à ton père, tu sais… » Marianne apporta le whisky pur feu à mon invitée et déposa une bière pour moi sur la table. « Mais je pense que tu sais aussi que pour toi, je peux faire une exception. »

Bon, pour le fait de prendre le temps de savourer les bonnes choses, il allait falloir repasser. Azalea était très clairement sur les nerfs. Elle contenait en elle quelque chose de très grand et de très fort, une rage puissante qui ne demanderait bientôt qu’à sortir pour exploser en plein jour.
Et puis tout s’enchaîna. Je n’avais eu le temps que de prendre quelques petites gorgées de ma bière lorsque la jeune fille décacheta la lettre parcheminée qu’elle avait apportée. Et elle lut. Je dus reposer mon verre sur la table. Putain. Même la plus vile et cruelle des créatures ne ferait jamais cela.
Il n’était pas bin difficile de comprendre l’état d’esprit d’Azalea. Elle détenait là des aveux signés. De la main d’Adelbert Stinkwood. Là où l’enquête avait trouvé le coupable en la personne d’un moldu qui aurait tenté de cambrioler la demeure, la jeune femme avait mis la main sur quelque chose d’énorme. Quelque chose qui justifiait bien le petit mensonge à Cornellian, car, après une telle révélation, je ne pouvais décemment pas fermer les yeux.
« Je suppose que tu parles de l’Allemand que ton grand-père a pris comme bras droit… » Un autre mangemort, mais ni Adelbert ni Einrich n’étaient affiliés au triumvirat. Malheureusement, peut-être, car il m’aurait été bien plus facile d’intervenir. Allais-je donc devoir utiliser ma place au Conseil d’Administration pour influencer les choses dans le bon sens ?

A vrai dire, il y avait quelque chose de révoltant à être assis ici, bien au chaud, bien au calme, tandis que l’assassin d’une sorcière courait toujours. Oh, bien sûr, il fallait se rendre à l’évidence, ce genre de choses avait lieu plus souvent qu’on ne le pensait, ou plus souvent que l’on n’osait le reconnaître, mais lorsque cela touchait des personnes qui nous étaient chères, l’envie de réagir était vraiment forte.
J’écoutais ma filleule avec attention. Ses questions entrainaient les engrenages habituels au sein de mon esprit.
« Le poignard… c’est évidemment une manière de détourner les soupçons. Le Ministère peut contrôler les baguettes à tout moment, si un sortilège impardonnable avait été utilisé, il aurait suffi de vérifier les baguettes des proches pour avoir une réponse claire… » En fait, c’était une manière de faire assez classique quand on voulait imputer un crime à des moldus, il suffisait d’utiliser une arme moldue. Quitte à immobiliser la victime par magie juste avant.
Quant à savoir pourquoi Azalea était encore en vie… c’était une autre histoire.

« J’imagine que l’occasion parfaite ne s’est pas présentée… Mais cela veut dire que tu ne seras en sécurité nulle part où ton grand-père ou son homme de main peuvent se trouver. »
Cela signifiait que Poudlard serait un lieu sûr, ainsi que mon manoir. Peut-être d’autres endroits, mais pour ces deux-là, je pouvais avoir des certitudes.

« Bien sûr que nous allons réagir ! Mais je ne veux pas que tu prennes des risques inconsidérés. » Il fallait avant tout la protéger. J’en étais convaincu, car nul n’était assez fourbe pour parvenir à imaginer quels pouvaient être les plans d’Adelbert… « Ma f… Elianor est à la tête du département de la justice magique. SI tu es d’accord, nous pourrions lui parler de tout ceci. Elle pourra rouvrir l’enquête. Il y a de nouvelles preuves. Et tu sais aussi bien que moi qu’Elianor est une véritable bête de combat quand il s’agit de défendre des causes qui lui sont chères… »

Je n’avais pas vraiment d’idée clef pour convaincre ma femme, surtout depuis que nous étions séparés, elle et moi, mais il me semblait que le fait qu’Azalea soit dans une situation aussi dramatique ne pouvait que pousser Eli à agir avec nous. Mais s’il n’y avait pas d’autre solution, je pourrais toujours me charger de faire disparaître proprement le père de Cornellian.
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Mer 17 Fév - 9:53

Message Meurtrier

William est, selon Azalea, l’homme le plus intelligent de son entourage. Peut-être parce qu’ils se ressemblent, dans les grandes lignes tout du moins, elle ne se confie à personne d’autre que lui. Décharger la montagne de frustration accumulée ces dernières semaines la soulage autant que ça la bouleverse. Le whiskey brûle son œsophage et lui fait l’effet de ne jamais atteindre son estomac tant il se contracte. Azalea ne sait plus quelle émotion domine les autres, toutes l’assaillent en même temps avec la violence d’un doloris. Sa fierté s’envole subitement, son visage se tord de douleur tandis qu’elle saisit sa tête entre ses mains. Elle aurait dû être là, si ça avait été le cas, peut-être sa grand-mère serait-elle toujours en vie. Mais il avait fallu qu’elle ait du retard, que cet imbécile de Poufsouffle fasse tomber ses affaires dans le couloir du Poudlard Express et qu’à ce moment précis, elle décide d’attendre. Pourtant Azalea n’attendait jamais, elle détestait ça. Le destin a décidément un drôle d’humour.

Être en sécurité est bien le cadet de ses soucis, la culpabilité la tue à petit feu, exacerbant le besoin de justice qui l’anime depuis 13 ans, transformé en haine insatiable. Raison et sentiments s’affrontent continuellement dans son esprit torturé, à croire que la vie n’était pas déjà assez compliquée pour elle après tout ce qu’elle a vécu. Il fallait que sa situation empire, que malgré toute sa bonne volonté, Azalea se sente vulnérable une fois encore. Le plan de son grand-père était infaillible comme toujours, calculé au millimètre près pour toucher sa famille,elle en particulier. Elle ne sait même plus si elle doit le trouver atroce ou brillant, le génie a souvent deux facettes, celles d’Adelbert en font un génie du mal.
Sa crise d’auto accusation passée, Azalea relève la tête, le regard fatigué et amer. Elle considère les paroles de William en envisageant toutes les possibilités qu’elles induisent et tout en se servant un autre verre, entreprend de rassembler ses idées pour lui répondre.

Il ne s’en prendra pas à moi, pas maintenant en tout cas, déclare t-elle. Si il le faisait, la théorie du cambriolage n’aurait plus aucun sens et la justice magique se pencherait alors sur son cas. Il n’est pas idiot, cruel oui, mais pas idiot…

La jeune femme avale une petite gorgée d’alcool. Elle se plonge une nouvelle fois dans ses réflexions et ne poursuit qu’une bonne minute passée.

Néanmoins si on fait intervenir le ministère dans cette affaire, qu’on réouvre le dossier et qu’on annonce ouvertement que le meurtre de grand-mère n’avait rien à voir avec les moldus, il n’aura plus aucun scrupules à sortir de l’ombre et à s’en prendre à ma famille, poursuit-elle. C’est un jeu, un jeu malsain, en témoigne le fait qu’il ait envoyé son bras droit au quai de la voie 9 ¾ pour me narguer le jour où il l’a tuée. Il essaye de me faire passer un message, il veut me faire comprendre qu’il n’aura aucun mal à me retirer les gens que j’aime s' il le désire, il cherche à me faire me sentir impuissante.

Et c’est réussi. Azalea ne s’est pas sentie aussi désemparée depuis des années. Elle s’est entraînée à affronter un homme qui ne se montre jamais, un fantôme. Qui protégera les siens quand elle sera à Poudlard ? D’autant plus à l’université. Apprendre à se défendre c’est une chose mais déjouer les plans diaboliques d’un homme prêt à tout pour éliminer la tare de sa filiation en est une autre. C’est triste à dire mais Azalea est coincée, il l’a mise en échec. Maintenant la seule bonne décision à prendre est celle qui l’empêchera de faire un échec et mat.

Pour l’instant je crois qu’on ne peut rien faire, admet-elle dans un soupir las. Cependant, j’ai rencontré quelqu’un qui pourrait nous aider. Il s’appelle Abraxas, Abraxas Stinkwood, mon cousin. Ses parents ainsi que la plupart de nos oncles et tantes sont liés à Adelbert. Le fait est qu’Abraxas est différent. Il n’aime pas Grand-Père, déteste être manipulé et cherche à se défaire de l’emprise des Stinkwoods par tous les moyens. Nous passons pas mal de temps ensemble, il m’entretient de ce qu’il entend, de ce qu’il voit, il essaye discrètement de le débusquer. Par son biais, nous pourrions trouver une brèche…

Azalea ne pensait pas parler d’Abraxas à William tout de suite mais la situation l’y oblige. Son cousin est un garçon intelligent. En réalité, les deux héritiers Stinkwoods se côtoient depuis déjà plusieurs mois et se sont découvert des intérêts communs. Si elle fut méfiante au début, la jeune fille dû bien admettre qu’il lui révélait des informations qu’un espion ne se risquerait pas à divulguer. Qui plus est, il lui est arrivé plusieurs fois de la défendre discrètement à Poudlard. Leur proximité bien que secrète ne fait aucun doute, Azalea a confiance en lui autant qu’en William.

Je déteste avoir à dire ça mais il est ma seule chance de reprendre le dessus sur Grand-Père…

Codage par Libella sur Graphiorum
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Sam 27 Mar - 17:02
Je n’avais jamais été quelqu’un de très prolixe lorsqu’il s’agissait de choses personnelles, surtout quand lesdites chose personnelles concernaient d’autres que moi. Ce n’était pas pour rien que je restais discret sur tout cela, je n’aimais pas du tout être au centre de l’attention et j’aimais encore moins l’idée que des personnes de mon entourage puissent être ennuyées d’une façon ou d’une autre à cause d’un manque de discrétion.
Être à l’écoute de ma filleule, cela m’avait toujours semblé parfaitement normal. N’était-ce pas l’un des rôles essentiels dans ce statut de parrain, après tout ? Présence et écoute, c’était un peu les fondements mêmes du rôle que j’avais accepté pour Azalea. Je tenais à elle comme si elle avait été la chair de ma chair, avec un petit quelque chose de plus particulier : notre lien n’était pas forcé par le sang, mais il était basé sur la confiance. Et ça, ça changeait tout.

J’aurais aimé préserver ma filleule de tout ce qu’elle avait eu à vivre comme choses difficiles. C’était horrible de se sentir si impuissant face à des situations pareilles. Si j’avais pu, j’aurais remué ciel et terre pour débusquer des indices accusant clairement son grand-père… même s’il était sang pur, même s’il était mangemort… il y avait des limites à ne pas dépasser. Et il était déjà allé beaucoup trop loin.
Je n’aimais pas voir Azalea avaler autant d’alcool, mais vu l’état dans lequel elle était, disons que cette consommation pouvait à peu près se justifier… si tant est que l’on puisse justifier une consommation d’alcool par des états d’âme… n’était-ce malheureusement pas avec ce genre de pensées que certains sorciers se rabaissaient au rang de l’animal en se bourrant la gueule dans la solitude de leur misérable petite vie inintéressante ?

Il y avait quelque chose que je ne comprenais pas chez le grand-père d’Azalea. Ma filleule était une jeune sorcière prometteuse et efficace. Elle n’avait rien à voir avec les moldus, les cracmols ou les traitres à leur sang et autres incapables que nous avions l’habitude, en tant que mangemorts, de chasser et pourchasser. Aza était une sorcière. Mais son grand-père était de ces mangemorts rétrogrades et hyper conservateurs qui mettaient en avant la pureté du sang avant tout… C’était ridicule. Même les plus grands noms de notre monde n’étaient pas uniquement des sorciers au sang pur. Il était temps de se rendre compte que le talent n’avait pas grand-chose à voir avec la naissance. N’en étais-je pas la preuve vivante ?
Il y avait quelque chose de très dérangeant, aussi, dans le fait qu’Adelbert Stinkwood s’en prenne à sa propre descendance. C’était bien là la preuve que l’homme n’avait aucune limite et qu’il ne s’arrêterait pas facilement. Mais comme je le craignais, il avait envisagé bon nombre de possibilités pour protéger ses arrières… et ma filleule était donc comme coincée, d’une manière ou d’une autre. Si elle réagissait, elle s’en prendrait plein la figure, c’était une certitude.

Et que devais-je faire, moi ? Elle n’avait même pas fait part de ses soupçons et de ses enquêtes à son propre père… Et elle était en danger. En permanence. Partout et tout le temps. Quel poids ! Azalea avait les épaules bien plus solides que ce qu’elle laissait entrevoir en général. Néanmoins, je ne pouvais pas supporter l’idée qu’on puisse lui vouloir du mal. Même si son sang était mêlé, même si elle n’était pas ce qu’Adelbert Stinkwood aurait aimé qu’elle soit. Ne savait-il pas que l’on ne pouvait pas contrôler nos enfants ? On ne choisissait pas comment ils étaient, ni ce qu’ils aimaient ou ce qu’ils feraient… Tous les parents devaient un jour prendre conscience de cela. Et les grands-parents aussi, à fortiori.

Cela dit, Azalea avait raison. Il faudrait qu’il soit débile pour s’en prendre à elle maintenant. Cela reviendrait à avouer son propre crime et à attirer l’attention sur son propre mobile. Et Adelbert était tout, sauf débile. Il avait aussi les hommes qu’il fallait, à sa solde, pour lui pouvoir rester dans l’ombre, en fin marionnettiste habile.

Je restai silencieux un moment.
Elle avait raison, et je le savais fort bien. Son aïeul était un bel enfoiré, quand j’y pensais, mais je ne pouvais pas faire grand-chose contre lui, moi non plus. Cet homme avait des amis très bien placés, si vous voyez ce que je veux dire, et donc, finalement, même malgré ma place au Conseil, je restais un simple sang mêlé à ses yeux… Ma parole ne servirait à rien. Et si je cherchais à utiliser les forces du Ministère pour une histoire aussi personnelle, cela risquait fort de nuire à mon image.
Tout ce que je pouvais faire, en réalité, c’était une promesse. Tacite, d’ailleurs, car je ne pouvais qu’espérer que cela n’ait jamais à arriver… Je ne voulais pas qu’il arrive quoi que ce soit à Azalea. C’était un fait. J’étais attaché à elle, comme je m’attachais assez facilement aux jeunes gens qui me semblaient dignes d’intérêt, avec, cette fois, une petite nuance : Azalea Stinkwood était ma filleule et j’avais envers elle certains devoirs que je n’avais envers personne d’autre.
J’aurais bien eu envie de lui adjoindre une protection rapprochée, mais il y avait bien peu de chances que ma filleule daigne accepter cela. Au fond, elle était bien capable de se défendre, mais cela m’aurait rassuré de la savoir entre de bonnes mains, même si Poudlard était un lieu sûr. Je savais que Meredith Carrow pourrait faire en sorte qu’il n’arrive rien de fâcheux à la jeune fille, mais j’aurais aimé ne pas avoir à impliquer ma belle amie dans cette histoire. Elle avait d’autres choses importantes à régler et il était plus simple pour moi de ne pas avoir à intégrer trop de sentiments dans tout ceci. C’était déjà bien suffisant comme cela.

Et puis ma filleule évoqua une possible solution. Quelque chose qui pouvait sans doute s’avérer bien plus efficace et envisageable que toute autre possibilité. Je ne connaissais pas cet Abraxas, mais il était visiblement quelqu’un sur qui Azalea pensait pouvoir compter. Un bon point pour lui, si c’était vrai. Ce qu’elle m’en disait le faisait passer pour un mec bien, mais je n’étais pas du genre à croire sans preuve.

« Tu penses pouvoir lui faire assez confiance ? C’est la première fois que tu me parles de lui… » Je n’aimais pas trop ce principe de personnes qui surgissaient d’un coup dans la vie de ma filleule pour se montrer bienveillantes avec elle… jusqu’où ces gens étaient-il sincères ? « Tu sais que je ferai tout ce que je peux, moi aussi… »

Une partie de moi n’aimait pas trop l’idée qu’un presque inconnu vienne se mêler de tout cela. C’était déjà assez compliqué comme ça, au fond…

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