Tout ceci commençait à prendre des proportions démesurées et allait loin, beaucoup trop loin pour Edouard. C’est une chose de vouloir aider sa famille, c’en est une autre de devoir faire des choses que l’on juge intolérable pour cette même famille. Edouard était installé sur un de ces horribles fauteuil en velours que son frère avait décidé de mettre dans son salon, le velours ça fait prestigieux. D’après Edouard, ça faisait surtout prétentieux mais ce n’était pas le sujet de la discussion du jour. Il observait son verre toujours rempli, incapable d’en boire ne serait ce qu’une gorgée tandis qu’Ignatus et bien… venait de boire son deuxième, à moins que ça soit son troisième verre. Si la discussion avait débuté sur des banalités d’usages dont tous les deux se fichaient éperdument, cela avait dévié sur Maëlle, mais le jour où Edouard laisserait quiconque lui dicter sa conduite, en dehors d’Elizabeth bien entendu, au sujet de sa fille n’était pas encore arrivé et il balaya la discussion d’une  phrase des plus sèches comme quoi ça ne le concernait pas. Puis vint certainement le sujet pour lequel Ignatus avait vraiment décidé de faire ramener son frère et sortir un de ces meilleurs vins, le Quidditch. Et là, Edouard s’était instinctivement raidit. En temps normal, parler Quidditch était un de ces sujets favoris mais il n’oubliait pas la position indélicate dans lequel Ignatus l’avait mis avec ses bêtises. Qui s’endette de la sorte, c’était insupportable parfois de faire parti de la même famille que lui. C’était ridicule de jouer des sommes énormes, c’était ridicule de ne pas savoir gérer ses affaires seuls et ça l’était encore plus de demander à Edouard de faire des choses pour l’aider à récupérer son argent. Edouard devait aussi reconnaître qu’il avait été ridicule de jouer son jeu, de vouloir l’aider puisqu’à présent Ignatus semblait croire qu’il avait trouvé un bon filon. « Je ne recommencerai jamais. » Les arguments utilisés par Ignatus n’avaient aucune valeur que ça soit pécuniaire en disant qu’il était prêt à partager 50 % des bénéfices engendrés avec Edouard, qui n’était pas vraiment dans le besoin puisque lui faisait attention à ne pas dépenser plus qu’il n’avait – ce qui n’est pas dur du tout – que ça avait été facile la première fois, personne n’y avait vu que du feu et qu’il pouvait recommencer aisément, personne ne remarquerait rien. Edouard secoua la tête négativement, non il ne céderait pas cette fois-ci.

Bien évidemment, la discussion s’envenima, les menaces fusèrent de la part d’Ignatus qui pensait réellement que tout lui était dû et que le monde était sans vassal. Tant et si bien qu’Edouard finit par se lever lui souhaiter une bonne journée, ignorant copieusement les vociférations frustrées de son frère qui n’avait pas eu gain de cause pour quitter la demeure et rentrer chez lui. Néanmoins une fois de retour dans le manoir, il s’empressa d’écrire une lettre à Elyssa. Pourtant, lorsque sa plume se décolla du parchemin après avoir écrit le dernier d, Edouard hésita, emmêler sa sœur à ses histoires n’était peut-être pas la meilleure des solutions. Il resta immobile devant cette lettre où il demandait à sa sœur de venir manger ici pour le déjeuner. Un message des plus simples mais Elyssa serait bien assez futée pour comprendre qu’il se tramait quelque chose. Puis, finalement, il plia le papier, le glissa soigneusement dans une enveloppe avant de sceller la lettre du sceau des Rosiers avant d’aviser le hibou de Maëlle sur son perchoir, qu’est ce qu’il faisait là celui-là ? Bon, ce n’était pas grave, il ferait le coursier pour le père à défaut de la fille.

Il attendait impatiemment sa sœur, tournant comme un lion en cage. Il fallait qu’elle arrive rapidement, il ne voulait pas parler de ces choses là devant sa femme ou sa fille, ou les deux, non pas qu’il considérait que ça ne concernait ni l’une, ni l’autre mais il préférait gérer les choses sans les inquiéter et il fallait donc parler avec sa sœur avant que les filles rentrent de…  zut, il avait complètement oublié où elles étaient partis, il avait été tellement accaparé par Ignatus qu’il n’avait pas bien écouté… pas du tout même en réalité. Il se trouvait dans la cave à vin lorsque l’elfe de maison vint le prévenir que la demoiselle Rosier était arrivé, à n’en pas douter il ne s’agissait pas de Maëlle, l’elfe avait un ton différent lorsqu’il parlait de la demoiselle. Est-ce qu’il fallait vraiment blâmer l’elfe ou Maëlle pour cette affection, Edouard n’en savait rien et à la rigueur ça ne le regardait pas vraiment.

Dans tous les cas il rejoignit sa sœur, s’il avait envie de courir pour la rejoindre, d’une part c’était tout sauf convenable et de l’autre, son empressement ne manquerait pas de mettre la puce à l’oreille de sa sœur et il fallait qu’il trouve une façon de bien tourner les phrases. Avouer la vérité, toute la vérité n’était chose aisée, il fallait admettre qu’il avait mal agi, duper quelqu’un et fait quelque chose de répressible par la loi. Oh rien de trop grave dirait les gens, après tout s’il en parlait à Elyssa ça restait dans la famille. Certes, certes, sauf quand la famille c’est la loi en question.
Il rejoignit sa sœur dans le salon et eut un sourire qui se voulait joyeux en la voyant mais à l’expression qui brilla dans le regard d’Elyssa, il sut qu’il s’était loupé. Il faut croire que certaines fois, cacher ses émotions n’étaient pas si évident, surtout quand il était dans de beaux draps à cause d’Ignatus « Merci d’être venu Elyssa. » D’un geste de la main il l’invita à s’asseoir « Tu veux boire quelque chose ? ça risque de durer un peu de temps, j’ai des choses à te dire. » Il fit apparaître deux verres et une bouteille, remplissant son propre verre avant d’observer sa sœur, attendant de voir si elle voulait cette boisson ou une autre. Puis, une fois son rôle d’hôte effectué, il prit place dans un des canapés du salon. « Je crois que je vais avoir besoin de toi en tant qu’avocate. » Il poussa un soupir avant de lâcher, un peu agacé il est vrai « Ignatus essaie d’obtenir des choses de ma part, des choses que je peux lui donner mais que je ne veux pas lui donner. »

Normal d’être venu peut-être, ça n’était pas pour autant qu’il ne devait pas la remercier de s’être déplacé pour venir. Il était le premier à avoir un emploi du temps des plus chargés alors il se doutait que sa sœur et sa nouvelle lubie de vouloir changer le monde en intégrant le conseil, avait un emploi du temps si ce n’est plus, au moins tout aussi chargé que lui. Alors qu’il lui propose une boisson, madame se décida pour de l’eau, s’il la regarda un peu dépassé par le choix qu’elle fait, il ne chercha pas plus loin, lui servant un verre d’eau, un véritable gâchis.
Il se lança donc, expliquant dans les grandes lignes ce qui lui arrivait, parvenant fort bien à cacher son agacement quant à cette histoire, l’habitude de cacher ses émotions.  Une fois qu’il eut terminé, il écouta sa sœur parler d’héritage, il fronça les sourcils avant de dire blasé «Je n’ai que faire de l’héritage, je suis plus fortuné qu’il ne le sera jamais.» de par son travail et celui de son épouse en tout premier lieu mais aussi le fait que lui ne dépensait pas son argent à tort et à travers. Quant au titre et bien Edouard s’en fichait éperdument, être le second était bien plus intéressant, moins de contrainte et il avait pu profiter de la richesse de leurs parents. Pour la loi, il le savait bien, rien obligeait à l’obéir, il ne s’était pas réellement sentit forcé, il avait voulu aider son frère parce que c’était son frère justement. C’est derrière que c’était problématique, parce que cet imbécile, non content d’avoir obtenu de quoi éponger ses dettes en voulait toujours plus, oubliant au passage qu’Edouard tenait à son métier.

En entendant sa sœur parler de chantage, Edouard s’empara de son verre pour le vider d’un trait. Bon sang de bois, qu’est ce qu’elle croyait au juste. «Bien sûr qu’il a de quoi me faire chanter.» Edouard noua ses mains avant de préciser «Il ne fera rien, faire éclater ce scandale serait tout aussi problématique pour lui que pour moi. Ignatus a beau être égoïste, il risquerait de perdre du prestige parce que ça rejaillirait sur vous deux en prime.» En plus de mettre sa femme et sa fille dans une position des plus indélicates, chose qui embêtait profondément le paternel. Il n’était pas convaincu par ses propres paroles et préférait prendre toutes les mesures en amont avant que tout ceci ne dérape.  
Elle avait raison sans savoir toute l’histoire, Elyssa ne pouvait rien faire. Il n’avait pas non plus eu l’intention de faire l’avare en information, en revanche ce qu’il pouvait dire d’ores et déjà c’est de lui demander la confidentialité de tout ceci «Je ne veux pas qu’Elizabeth et Maëlles sachent quoi que ce soit.» Non pas qu’il ait peur que son épouse divorce pour si peu mais ça n’avait rien d’agréable et s’il avait voulu en parler, il l’aurait fait. Par le choix des mots, il avouait à demi-mot n’en avoir rien dit et ne pas avoir l’intention de le faire, ça ne les concernait pas pour le moment. «Ignatus est venu me voir un peu avant le nouvel an, fauché de nouveau.» Incompréhensible selon Edouard mais bon ça avait toujours été le cas. «Sauf que cette fois-ci, non seulement il était fauché mais en plus il devait de l’argent à des gens pas ultra net.» Après, c’était ce même gars qui donnait des leçons à Edouard sur l’éducation de sa fille, n’importe quoi. «Non parce que visiblement nous demander de l’argent à toi et moi, c’est surfait.» ou qu’il en avait marre des remarques de ses cadets. «Il avait un plan, il m’a supplié de l’aider en disant que sinon il allait se faire descendre, j’ai écouté son plan. Cela consistait à faire perdre mon équipe.» Edouard fit une pause pour se servir un nouveau verre «Je me suis laissé entraîner dans ce plan. Ça a marché, j’ai vraisemblablement changé ma manière de jouer de façon convaincante puisque qu’aucun journal n’a fait mention de triche. Ignatus et ses amis ont pu se renflouer. L’histoire était terminée pour moi, je devais juste faire en sorte de ne plus faire perdre mon équipe pour éviter la perte de la première place du championnat. Ignatus a décidé ce matin de me prendre la tête et veut que nous recommencions. Je ne le veux pas, une nouvelle défaite et la saison s’achève. Le risque c’est aussi que des gens remarquent et puis je ne suis pas un pantin entre les mains de mon frère. Je me suis donc dit que j’allais te demander conseil. Epargne moi les c’est pas bien ce que tu as fait, ça c’est mon problème à moi et uniquement à moi, toi j’ai besoin que tu évites qu’Ignatus se sente pousser des ailes et qu’il nous fasse tous sombrer par cupidité. Que puis je faire?»  

Oui, le prestige d’une famille pouvait obliger bien des gens à devoir se tenir. Ignatus faisait parti de ces gens mais Edouard tout autant, certainement que le problème démarrait de là par ailleurs, c’était impensable pour lui d’avoir un frère qui par son comportement mettait à mal le nom Rosier et la seule chose qui semblait l’intéressait c’était l’argent qui lui était promis à la mort des parents. Pourquoi travailler lorsque le pactole est à portée de main. Edouard ne partageait pas vraiment cet état d’esprit mais malgré tout lorsqu’Ignatus avait demandé de l’aide, il avait fait en sorte de l’aider. Difficile parfois de savoir quoi faire avec sa fratrie.
Alors qu’il s’était confié sur la raison pour laquelle il avait fait venir Elyssa ici, en dehors du fait qu’elle était bien évidemment la bienvenue en tout temps et en toute heure, voilà que la sœur oh combien casse bonbon parfois accepta la condition d’Edouard, encore heureux d’ailleurs mais en précisant que ça n’était pas elle d’en décider, Edouard la regarda dans les yeux « Non en effet, c’est à moi et à moi seul d’en décider et mon choix est fait, elles ne sauront rien. »

A la fin de ses explications sur la façon dont tout cela avait débuté et les raisons qui faisaient qu’Edouard sentait qu’il aurait bien du mal à s’en sortir seul – et puis aussi il fallait bien se servir des prédilections d’Elyssa pour la défense des gens – voilà que sa sœur s’agaçait contre lui. Il balaya ses arguments d’un geste de la main « Tien donc ? Et tu crois que tu es là parce que je m’ennuyais et que j’avais envie de bavarder ? J’ai pleinement conscience que ça pourrait causer des problèmes à ma famille Elyssa. Ce qui est fait est fait, à moins que tu aies un retourneur de temps en ta possession, je ne peux pas revenir en arrière ! » Elle était agaçante à le mettre face à ces erreurs, oh ça va il n’avait pas besoin d’une sœur qui règle ses comptes avec lui, s’il avait voulu se prendre la tête, il aurait prévenu sa femme, elle savait très bien lui dire ses quatre vérités en face.  Lui ce dont il avait besoin c’est de quelqu’un qui tenait assez à cette famille, tout en étant impliquée émotionnellement et qui n’aurait d’autres choix que de plonger avec ses frères.

Il semblerait qu’il n’ait d’autres choix que d’accepter les remontrances de cette sœur, après il aurait dû le savoir, ça n’était pas nouveau le fait qu’Elyssa n’écoutait jamais. Elle avait raison, c’était d’un frustrant de constater qu’elle avait raison, Ignatus pouvait, par principe, pour enquiquiner son frère, chose que lui aussi savait très bien faire, prévenir sa femme et sa fille… Edouard croisa les bras sur son torse, ressemblant certainement à un enfant boudeur mais ça n’était pas du tout le cas, il était pensif. « Je n’avais pas réfléchis à ça. » Que risquait-il réellement ? Ils étaient dans un monde où le divorce n’était pas réellement toléré,peu importe les griefs que son épouse pourrait avoir à son égard, il ne risquait pas qu’elle se retourne contre lui. Quand à Maëlle, elle serait déçue quoi un jour ou deux puis ça lui passerait. « Je ne suis pas certain que ce soit un bon calcul pour lui de les prévenir, ça ne changerait rien à nos vies, ma femme resterait ma femme par obligation. » Encore que, un véritable amour les liait, ça n’était pas juste de dire qu’elle resterait par obligation, ça n’était sûrement pas la vérité « Quant à Maëlle, tu as déjà vu Maëlle en vouloir à quelqu’un toi ? » La seule fois où Maëlle s’était montrée rancunière, c’était vis-à-vis de Tristan et au final elle était d’elle-même revenue sur sa décision et avait choisi de l’épouser donc bon, il n’était pas inquiet.
En revanche, le reste des explications d’Elyssa plaisait beaucoup moins à Edouard, à la rigueur qu’on le menace lui, c’était une chose, c’était sa faute, c’était donc à lui de régler ses problèmes. Mais que quelqu’un s’en prenne aux filles qui faisaient parti de sa vie, Elyssa y comprit, voilà qui était bien plus embêtant « Et si ça venait à arriver Elyssa ? Je ne vais pas laisser des gens s’en prendre à ma famille sans rien dire. » Il préférait faire éclater lui-même le scandale, que de voir ses proches menacés. Il était néanmoins peut décider à se laisser faire et s’il fallait monter au créneau et attaquer en premier des gens qu’il ne connaissait pas et qui avaient pour ambition de lui pourrir la vie, il était partant. « Tu n’es pas rassurante lorsque tu dis qu’Ignatus n’est pas le plus dangereux, c’est celui que je préfèrerais avoir à gérer. » mais ça, elle le savait très bien.

Il hocha la tête lorsqu’elle confirma qu’il devait continuer à refuser, il était même soulagé que ça soit sa ligne de conduite parce qu’il ne se serait pas revu faire ce qu’il avait fait, ça ne lui avait pas plu du tout. Il l’observait, ayant conscience que des deux, celle qui devait avoir une solution ça serait sa sœur, si ça avait été sur un sujet qu’il maîtrisait il aurait été ravi de donner son analyse mais là, ça n’était pas son domaine. Là, où il était plutôt satisfait, malgré le fait qu’il soit dans une jolie mouise, c’est que sa sœur utilisait le nous, très important le nous dans ce cas de figure ça rappelait l’unité. Quitte à les faire tomber disait-elle, voilà qui était pour le moins dangereux, d’après Edouard en tout cas. « Ne risquons-nous pas de nous mettre des familles puissantes à dos Elyssa. Je ne connais pas forcément tout le monde. » Ou plutôt, il connaissait trop de monde donc il ne pouvait se remettre chaque visage mais déjà en s’éloignant de l’Angleterre, il ne s’était pas fait que des amis, il n’avait pas spécialement envie de se faire des ennemis, cette histoire allait beaucoup trop loin. Il plissa les yeux lorsqu’elle parla de ne pas voir Ignatus sans la présence de sa sœur, il souffla «  Mon ego souffre un peu je t’avouerai à l’idée que je sois obligé de t’avoir comme garde du corps. » Il lui adressa cependant un sourire « Même si tu es un très bon garde du corps, cela va de soi. Tu penses que cela ne peut pas se régler en un claquement de doigt et qu’ils vont nous enquiquiner par principe ? Tu as moyen de savoir s’ils sont fauchés eux aussi ? Tu penses qu’en dehors d’Ignatus, eux, toi et moi quelqu’un d’autres peut avoir découvert cela ? » Cela voudrait dire qu’il faudrait peut être réduire cette personne au silence mais franchement… si des experts n’y avaient vu que du feu comment quelqu’un pouvait avoir découvert cela, ce serait impressionnant tout de même.

Et ça y est, c’était partie, elle l’agaçait. Déjà parce qu’elle lui parlait comme si elle était leur mère, d’ailleurs elle avait un peu les mêmes mimiques, ce qui était encore plus agaçant. Elle le grondait comme un gosse en lui demandant de baisser d’un ton, ce à quoi il répondit par un regard des plus condescendants. Mais en plus elle lui faisait la morale, mais quelle sale petite « On va rétablir la vérité, j’ai fais une légère boulette, celle de vouloir aider mon frère. Il n’y a pas mort d’homme, même les points que j’ai fait perdre, je les ai récupérés assez rapidement. Donc j’aimerais que tu arrêtes de me traiter comme si j’avais fait abattre ta famille. » Famille dont il faisait parti soit dit en passant et bien sûr que si elle heurtait son ego, en le traitant comme s’il était coupable des pires atrocités. Là où elle avait malheureusement raison, c’est au sujet d’Ignatus. Qu’il soit intelligent, c’était une certitude, il s’entourait juste des mauvaises personnes et faisaient les pires choix stratégiques au monde. Déjà faire un mariage sans enfant, mais quel benêt. Alors c’est sûr que ça arrangeait Edouard qui était sûr et certain que sa fille récupérerait toute la fortune Rosier lorsque ses ascendants seraient décédés. Mais dans une famille comme la leur, alors que les sangs purs s’évertuaient à faire perdurer leurs lignées, quelle erreur de jugement. Il tapota du bout des doigts sur le verre qu’il tenait dans les mains, soucieux des informations qu’elle lui faisait parvenir  « Il faut espérer que la peur d’un scandale le muselle. » Si ce n’était pas le cas, ce serait aux deux plus jeunes de pousser leur frère à fermer sa grande bouche.  

Elyssa parvenait à être un peu rassurante – entre deux mauvaises nouvelles. Est-ce qu’Edouard était persuadé qu’Ignatus tenait à sa famille, non vraiment pas mais lui tenait à la sienne et ferait tout ce qu’il pourrait pour éviter de les entraîner dans un esclandre. Comment faire taire les amis d’Ignatus, c’était donc ça qu’il fallait faire. Un programme pas des plus alléchants et en plus voilà qu’il fallait faire preuve de stratégie. Il s’en remettait à sa sœur pour cela, c’était elle l’avocate de la famille, c’est elle qui trempait dans des affaires louches et qui n’en avait toujours fait qu’à sa tête, c’était le moment d’être une championne.
Et voilà, deux secondes, elle n’était plus rassurante du tout. Il serra les dents lorsque sans aucune subtilité, elle lui annonça qu’il s’était mis des familles à dos. Non mais il n’était pas un larbin non plus, il ne jouait pas pour les autres, ce qu’il voulait c’était les coupes, ça n’était pas être réputé pour faire perdre son équipe sur des erreurs de trajectoires grossières. « Si je n’étais pas disposé à me défendre et que j’avais l’intention de me soumettre, tu ne serais pas là Elyssa, c’est donc que je compte agir et que le premier qui menace ma famille risque de le payer. » Pour le coup, il avait beau être quelqu’un de plutôt tranquille, le prestige de sa famille proche il y tenait et s’il fallait embaucher un tueur à gage pour être tranquille parce qu’Elyssa n’avait pas de solutions et bien il le ferait, pour les protéger, il n’hésiterait pas. « Je riposterais, ne t’en fais, je n’ai pas peur. »

Il eut un léger rire lorsqu’elle osa dire qu’il avait un ego surdimensionné, ce qui était certainement vrai d’ailleurs. En même temps, comment être humble quand il se savait bon et que régulièrement les équipes le sollicitaient pour venir jouer dans leur équipe plutôt que dans celle de la concurrence. Il avait cependant conscience que ça ne durerait qu’un temps encore parce qu’il y avait Maëlle qui allait venir l’enquiquiner dans pas longtemps et qui était vraiment pas mal elle aussi… quelle poisse et en même temps quelle chance.
Il avait bien conscience qu’il était une source d’argent facile, très facile même vu qu’en dehors d’Edouard personne ne se mouillait vraiment dans l’histoire. Sauf qu’il n’était pas décidé à réitérer son exploit, il avait juste voulu sauver la peau de son frère. Si ce dernier ne comprenait pas, ça n’était pas le problème d’Edouard, il fronça même les sourcils lorsque sa sœur parla de chef «  ça n’est pas mon chef. Aucun d’eux n’est mon chef, je ne dépends de personne et je ne dépendrais jamais de personne. » Il dépendait uniquement de son propre talent pour gagner sa vie et de ses choix de sélection, s’en sortait relativement bien même si chaque choix n’était pas parfait. Mais une chose était sûre, il n’était pas un pion, ni son frère, ni les amis de ce dernier n’obtiendrait de lui qu’il joue comme un pied. « Oh mais je ne doute pas une seule seconde que tu aies raison Elyssa, je te fais confiance. Tu connais ton frère aussi bien que moi, tu trempes dans des affaires plus louches les unes que les autres. » Il la regarda dans les yeux tandis qu’elle lui demanda ce qu’ils faisaient et hocha la tête « Nous faisons selon tes directives ma très chère sœur. Si tu veux nous pouvons même aller chez Ignatus maintenant pour le tenir informés de notre choix. Il faut juste que je prévienne ma femme si nous bougeons, elle risque de ne pas trop apprécier que nous partions sans la prévenir. » Il devait aussi trouver une bonne excuse, sinon elle allait trouver ça louche qu’il parte de nouveau chez Ignatus, cette fois en compagnie de sa sœur.

Et bien, il semblerait que cette histoire impacte réellement Elyssa. Edouard ne parvenait pas bien à comprendre ce qui lui posait tant de problème. Elle était droite dans ses bottes, il le savait bien et forcément que ça devait l’irriter parce que ça allait contre ses valeurs et pourtant, elle agissait exactement de la même manière que lui, prêt à mettre de côté ses valeurs pour aider sa famille. « Bien sûr que si, c’est pour ça que je te mets dans la confidence, afin d’éviter que ça nous impacte tous. » Elle était stressée, oh et lui donc, il n’avait pas du tout envie de faire la une des journaux pour tricherie donc, si, il se rendait compte que c’était problématique et ça lui cassait déjà assez les pieds sans qu’elle le pense déconnecté de la réalité « Tu préfèrerais que je demande à Elizabeth le divorce ? Tu ne crois pas que niveau impact ça serait bien pire ? » que ça soit au niveau moral, il aimait son épouse et n’avait pas du tout envie de vivre sans elle, que  sur un plan image, on ne divorçait pas chez les sangs purs et Edouard était très attaché aux valeurs.

Parfois on avait pas le choix ? Elle s’entendait ? Non mais là ils parlaient de leur frère incapable de se débrouiller seul pour gagner de l’argent et d’une bande de vautours, cherchant une carcasse à vider de son sang. Il était hors de question que Edouard joue ce rôle, il marmonna « Qu’ils ne me chauffent pas trop et qu’ils ne pensent pas une seule seconde que je suis leur larbin parce qu’il risque de leur arriver très prochainement des bricoles. » Il fallait être honnête cinq minutes, Edouard évoluait dans les hautes sphères de la société depuis son plus jeune âge, il devrait pouvoir tirer quelques ficelles pour qu’on cesse de l’enquiquiner, il commençait par sa sœur parce que logiquement, c’est celle en qui il avait le plus confiance mais si ça ne donnait rien ou que ça devenait trop dangereux pour elle et bien il se débrouillerait autrement. Pour ce qui était de s’armer, il hocha la tête, oui ils trouveraient ensemble de quoi calmer les ardeurs de tout ce beau monde.

Si lui, tout ça l’ennuyait comme pas permis, en même temps, il ne trouvait pas ça très jouissif d’avoir des problèmes avec des gens, il semblerait que sa sœur soit bien plus enthousiasme que lui. Non mais après, Elyssa avait toujours été bizarre hein, un peu trop éloignée des valeurs familiales selon Edouard, voilà qu’à présent elle se réjouissait qu’il suive son plan. En même temps, s’il avait eu l’intention de ne pas le suivre, il ne lui aurait pas parlé du tout. Quel intérêt de demander de l’aide si derrière il n’en faisait qu’à sa tête. Il s’étrangla presque en entendant que ce serait bien que les gens pensent qu’il avait peur, d’une bande de cloportes pas foutu de se bouger pour récupérer de l’argent ? Non mais où allait le monde. Néanmoins, que son ego soit froissé ou non ne changeait rien… Peu importe ce qu’ils pensaient de lui, ce qui était important, c’était le résultat, ils ne devaient pas s’attendre à ce que le frère et la sœur riposte. « Très bien, je ferais profil bas. » Il allait éviter son frère, il y avait de fortes chances qu’ils soient invités aux mêmes fêtes mais bon, rien ne l’empêchait de ne pas le rejoindre, après tout ils n’avaient pas le même cercle d’amis et leurs centres d’intérêts différaient du tout au tout. Il releva la tête en entendant la phrase de sa sœur « Et si pour m’effrayer ils décident de s’en prendre à ma femme ou ma fille, je fais quoi ? » Si elle n’avait pas le temps de son côté de dénicher assez d’informations ? Il n’allait pas mettre les deux filles en danger ou alors, il devait se débrouiller pour que Maëlle reste à Poudlard… lui interdire formellement de quitter l’enceinte du château, en prétextant qu’avec les moldus pas loin, c’était dangereux… ça devrait être assez simple et sa femme, il fallait qu’il se débrouille pour retourner avec elle aux états unis jusqu’à l’été… et récupérer Maëlle à ce moment là pour qu’elle vienne avec eux… C’était faisable, chiant à faire parce qu’autant Maëlle bah elle dirait rien, elle suivrait, autant la mère de cette dernière allait poser des questions et gaver. « Et bien je compte sur toi pour trouver rapidement de quoi les calmer et que l’on puisse mettre cette histoire derrière nous. » Il détestait attirer l’attention sur lui de cette façon « Merci de prendre parti pour moi dans cette histoire et d’accepter de m’aider, je te revaudrais ça, je te le promets. »