Apporter des nouvelles n’était pas toujours quelque chose d’agréable quand il s’agissait d’une disparition et de notre incapacité à la solutionner. EN soit, ça ne me concernait pas vraiment, je travaillais pour le ministère à un poste qui n’était pas en charge de retrouver des gens, mais de faire oublier des choses. Seulement, comme le bon chien-chien que j’étais, on m’avait chargé d’aller donner une info qui n’en était pas une à d’autre Mangemorts. C’était ingrat, pour m’occuper, ou m’éloigner de mes occupations trop moldus peut-être. Quoi que j’étais suffisamment discret pour au final n’attirer l’attention de personne. J’étais personne, je n’avais rien à offrir, je n’offrais de plus qu’une docilité, qui certes était pratique pour certains, mais c’est tout. J’étais là quand on avait besoin de moi, je ne tirais aucune ficelle et c’était ce que je voulais.

Me rendant donc au domicile des Shafiq, j’avais été reçu, entendu, écouté, j’avais répondus aux questions qu’on m’avait posé, mais sincèrement, je n’avais pas pu aidé plus que ça. Ce qu’on leur apportait ici n’était que du vent, quelque chose de bidon pour faire comme si la disparition d’un gosse était important, alors qu’il y avait plus important à gérer. Certes il y avait des pistes, elles étaient maigre et personne ne les suivaient vraiment, enfin personne à ma connaissance.

Finissant donc mon rapport, ils m’avaient demandé d’attendre car ils voulaient me donner quelque chose et pour ce faire je devais rester là dans ce hall où après plusieurs seconde à me murer dans le silence une crinière blonde aux teintes cendrés m’interpella. Ils avaient une fille, Freya, je supposais assez aisément qu’il s’agissait d’elle et sans réellement me demander pourquoi, je pris la décision de la rejoindre pour peut-être lui parler, ou essayer de savoir si ses parents en auraient encore pour longtemps. Je ne savais pas encore.

Difficile de s’imaginer qu’un peu d’humanité était possible entre les murs austère d’une maison de mange mort. Alors par précaution, j’évitais la compassion pour le moment, « Bonsoir. » soufflais-je dans un premier temps, prudent face à ce qu’elle pourrait réellement vouloir. Les ententes dans une familles pouvaient tellement varier qu’il était inutile de prétendre d’une chose. « Tu es Freya, je me trompe ? », demandais-je alors pour briser la glace. « Tes parents m’ont demandé d’attendre ici, tu as une idée de ce qu’ils voulaient me donner ? » ajoutais-je simplement, avec respect, mais avec un manque certain de chaleur. J’exécutais une tache, je ne prenais pas le peine de réellement en faire plus. Ou du moins je m’empêchais d’en faire plus. C’était le plus frustrant, mais le moins épuisant. N’agir que comme un envoyé, un employé d’une plus grosse entreprise, de quelque chose de plus important que moi. Un pion, sans voix, sans force, sans intérêt.

Chez les moldus un étudiant disparue aurait mobilisé bien plus de ressource et on aurait pas envoyé un mec qui n’avait rien à voir leur donner des nouvelles. J’avais l’impression qu’en temps de guerre, le soutiens ne venait pas des notre, pas en tant que sorcier, pas quand notre famille avait signé un pacte de sang avec le diable.