Depuis ses résultats en fin d’année scolaire, Grigori était passé par toutes les émotions possibles et inimaginable, déjà le yes, j’ai réussi suivi de son partenaire c’est fini. C’était parti pour la grande vie, c'est-à-dire gagner du fric à ne plus savoir qu’en faire tout en oubliant pas l’objectif numéro uno, arriver à faire en sorte que la mistinguette Macmillan, la moins reloue des deux si on se pose la question, accepte de se marier à la fin de l’année scolaire suivante. Oui oui, il avait compris, elle voulait finir ses études, parfait, il avait que ça à faire de l’attendre, un plaisir, que dis je un bonheur incommensurable. Puis monsieur Dimitrov avait la merveilleuse idée – non c’est faux c’est une très mauvaise idée – de comparer ses résultats à ceux de sa promotion lors d’une espèce de soirée où il n’avait même pas envie d’aller et là, la douche froide. Attendez attendez, la tête de classe c’était une née moldue ? Mais ça sort d’où ça… Rien allait déjà que la fille en question se la raconte, c’était fort déplaisant, hé ça va elle avait eu des O, pas le poste de ministre. Qu’elle dise qu’elle était la preuve vivante que les filles étaient plus intelligentes que les garçons… ohlala ça donnait envie de l’étrangler puis de piétiner son cadavre après l’avoir donné à bouffer aux corbeaux mais non c’est pas violent, c’est pour nourrir les pitits corbeaux et enfin elle rabâchait sans cesse que ça prouvait qu’il n’y avait pas besoin d’être sang pur pour être un sorcier talentueux. En fait cette fille clairement, elle avait décidé de mourir jeune, Grigori ne voyait que ça pour qu’elle provoque tout le monde. Il n’empêche que ça avait fait mouche, il ne pouvait décemment pas laisser une merdeuse avoir raison, c’était viscéral, il fallait qu’il soit meilleur qu’elle. Pourtant, non ça ne l’emballait pas des masses de faire un an de plus surtout qu’il avait parfaitement saisi que c’était son orgueil qui parlait. Il avait donc hésité des jours et des jours, est ce que ça en valait la peine, ne savait il pas au fond de lui que sur les derniers mois il ne s’était pas foulé, plus occupé à essayer de réparer les pots cassés avec Kiara qu’à vraiment étudier… ça ne voulait donc rien dire… Et pourtant, ça ne passait pas, comme une sensation de choisir la facilité s’il se convainquait de cela. C’est ainsi qu’un matin, il contacta la direction de l’école, fut convoqué et dû expliquer qu’il voulait faire sauter son diplôme pour recommencer son année. Il passa pour un fou mais il s’y était attendu, on lui répéta plusieurs fois, qu’il n’y aurait pas de retour arrière, pourquoi ne pas se contenter de ce qu’il avait mais ça… c’était évident, une fierté démesurée qui l’emmenait de nouveau sur les bancs de l’école. Après, il n’était pas pressé et soyons honnête deux minutes, il valait mieux être présent là où était Kiara, ce serait idiot qu’elle parte avec un autre.

Le jour de la rentrée, il hésita sur le wagon dans lequel s’installer, rejoindre Tristan avec ses sœurs et sa gourdasse de copine gourdasse de copine qui mentalement vient de faire un doigt à Grigori ou bien rejoindre Kiara et… bah sa gourdasse de sœurah là c’est le copain de la gourdasse qui vient de faire un doigt à Grigri. Ahlala que des choix simples à faire. Il allait pour rejoindre Tristan lorsqu’il vit sa propre sœur avec gourdasse de copine, ah non ça c’est mort il passerait pas le voyage avec elle. Ah non c’est bon sa sœur il n’avait pas envie de la voir, Kiara donc, parfait. Le voyage se passa sans encombre, il écoutait, plus qu’il ne participait, les discussions de la fratrie Macmillan, n’étant pas un grand bavard et une fois descendu du train, il laissa la demoiselle pour partir à la recherche de Tristan, il fallait juste se débrouiller pour qu’il ne reste pas avec Maëlle, c’était quand même pas trop lui demander ? Bah il faut croire qu’il y eut un petit loupé parce qu’impossible de mettre la main dessus. En prime, voilà qu’il n’arrivait pas à retrouver Kiara… oh ça ne commençait pas bien cette histoire. Mieux vaut-il être seul que mal accompagné, il choisit un attelage où il n’y avait personne afin d’avoir la paix. La paix, il l’eut quoi deux minutes même pas, puisqu’Helios grimpa dans la voiture et si l’ébauche d’un sourire se dessina sur les lèvres de Grigori, il se raidit devant le signe de tête pour le moins très formel du Serpentard. S’il avait bien compris au fil des mois qu’Helios ne voulait plus avoir de contacts avec lui sans vraiment comprendre ce qu’il lui avait fait au juste. Aujourd’hui, il en eut la confirmation et cela faisait drôle. Il ne chercha pas spécialement à discuter avec le jeune Carrow, s’il voulait faire comme s’il ne connaissait pas Grigori et bien ce dernier ferait de même, preuve en est-il ne lui rendit pas son hochement de tête, à quoi bon faire l’hypocrite et tourna la tête pour observer l’extérieur, jusqu’à ce que la voix d’Helios ne vienne couvrir le silence et là… c’en était trop pour le Dimitrov qui lui lança un regard dépourvu de toute chaleur « Un plaisir de me revoir ? Tu ne m’as pas reconnu ? Helios, épargne ta salive, tu n’as pas envie de me parler, très bien mais ne me prends pas pour un imbécile. » Une gueule de bois exemplaire, dernière soirée de vacances, non mais vraiment, Grigori était pris pour un gars complètement crétin. « Elle a bon dos la gueule de bois, elle dure depuis des mois. » Oh, il ne doutait pas qu’Helios lui sortirait toutes les excuses habituelles, il n’avait pas eu le temps de lui parler, ses études étaient vraiment trop prenantes et il voulait bien faire. Oui, le genre d’excuses qu’il sortait à ses conquêtes pour qu’elles lui foutent la paix. Sauf qu’il n’était pas une conquête lâchée sur le bord de la route, il était censé être un ami.

C’était tout de même une belle ordure le petit Carrow. Du jour au lendemain, il avait décidé qu’il était trop bien pour fréquenter Grigori. Ce qui avait eu un peu de mal à passer, comment on peut tourner le dos à des gens du jour au lendemain, sans même leur dire pourquoi. Mais Grigori avait pris sur lui, les épreuves pas franchement très positives de la vie lui ayant appris bien des choses. Il n’avait aucun contrôle sur les actions des gens et il ne pouvait pas forcer le jeune Carrow à lui parler donc il faisait avec. En revanche, que ce même Carrow, après des mois de silence hiboux silence radio c’est peut-être mieux non? choisisse, alors qu’il y avait de nombreux carrosses ce soir, celui où Grigori se trouvait, seul. Non parce qu’à plusieurs, il aurait pu l’ignorer royalement, là c’était tout de suite plus compliqué. Mais le mieux, c’était encore le fait qu’il fasse comme si tout était normal entre eux, qu’il n’y avait pas eu de nombreux mois sans la moindre parole échangée. Grigori avait l’impression d’être pris pour le dernier des imbéciles et ça ne passait mais alors pas du tout. Ce qui expliquait la réponse plutôt glaciale qu’il avait fournie à son ex-ami.

Face à son semblant d’explication, Grigori restait fixé sur cet ami, inflexible. Ainsi, il avait été occupé ailleurs ? S’il lui sortait que c’était à cause de ses études, Grigori allait l’étriper, réellement, sa fiancée faisait exactement les mêmes études et ça n’était pas pour autant qu’elle avait snobé Grigori de la sorte et pour ce qu’il en savait elle s’en sortait bien donc il ne voyait pas comme Helios qui était un gars pouvait galérer là où une fille s’en sortait à merveille, l’excuse était donc totalement refusée. Si c’était la nouvelle formule pour dire ton amitié m’indiffère, je ne veux rien avoir à faire avec toi, et bah Grigori détestait cette formule. Pourtant, comme s’il voulait épargner l’ego blessé de celui qu’il avait certainement considéré comme un ami, un temps, Helios précisa qu’il avait agi ainsi avec tous les gens de Poudlard. Super donc il était un ami parmi tant d’autres ? Aussi invisible que d’habitude quoi en clair. Et bien ça ne faisait pas plaisir et Grigori rétorqua avec une froideur tout aussi glaciale que précédemment « ça me comble de joie d’apprendre que je ne suis pas le seul paria que tu as décidé d’éviter. »  Surtout que lorsqu’il y réfléchissait, si son camarade de maison lui parlait actuellement, il n’était pas venu dans ce but-là dans le carrosse, il avait même essayé de faire comme si de rien était. C’est juste que Grigori n’avait pas accepté ses propos et lui était un peu rentré dedans.

Finalement, Helios décida d’aborder le vrai sujet de l’éloignement et Grigori pouvait tout résumer en deux mots problème familiale. Oh ça n’était jamais très positif ça. Cela pouvait concerner Hestia, oh ce sujet pour le coup, Grigori était bien au courant, certainement qu’il était un peu – beaucoup, totalement - responsable de cette partie de l’histoire. En même temps, si la manière de demander sa main à Hestia avait été on ne peut plus étrange et malvenue. Est-ce que vraiment le reste était de son ressort, c’est bien elle qui avait refusé, non et qui l’avait quelque part fait bien à l’envers à Grigori en se planquant clairement derrière ces pseudos fiançailles, qu’elle n’avait pas l’intention d’honorer, pour être tranquille avec ses parents. Ah derrière, c’est sûr qu’il avait été on ne peut plus détestable de son côté mais il refusait d’être manipulé en règle générale mais alors quand c’était par une fille, ça ne passait pas du tout. Sauf qu’il ne pouvait pas vraiment dire ça à Helios, surtout si ça l’avait perturbé et qu’il en voulait à Grigori pour cela. Si ce dernier n’était pas spécialement proche de son cousin et de sa cousine – en plus de son frère et sa sœur... gros problèmes familiaux chez les Dimitrov hein – il savait très bien que les liens entre cousins pouvaient très forts, l’ayant constaté avec son frère et son cousin. Il ne pouvait donc qu’essayer de se comporter en ami « Je suis désolé que ça te retombe dessus par ricochet. Je ne pensais pas que tout se déroulerait ainsi. »   Il y a cependant quelque chose qu’il ne comprenait pas, que ça foute la merde dans la famille, ça il le concevait. Après tout le départ, de son frère ainé n’avait pas non plus été bien perçue par la famille, bien vécue par tout le monde... tout ça tout ça. Grigori avait toujours songé que les valeurs d’une famille importait bien plus que les individus la composant et il s’était toujours dit que c’était pareil pour Helios mais visiblement il s’était trompé. Ce qu’il ne comprenait pas, en revanche c’est que si Helios le tenait pour responsable et lui en voulait à lui personnellement, pourquoi avoir dit tout à l’heure qu’il avait arrêté de parler à tous les gens de Poudlard. Il y avait quelque chose qu’il avait loupé... Il fronça les sourcils quelques secondes avant de demander, pensif « Tu as parlé de plusieurs évènements, j’en connais un, quels sont les autres sujets perturbants au point de s’éloigner de tout le monde. » Même si en vrai, il connaissait très bien ce mécanisme de défense de préférer se retrouver seul plutôt que d’être déçu par les autres mais bon habituellement, ils étaient plutôt solidaires l’un envers l’autre, qu’est ce qui avait bien pu changer et surtout Est-ce qu’Helios allait accepter de se confier, rien était moins sûr.

Ce qu’il se passait dans ce carrosse était incompréhensible pour Grigori qui ne comprenait rien à rien. Il avait toujours trouvé Helios plutôt clair, limpide même et là, il avait l’impression très étrange d’avoir un inconnu face à lui. Naturellement, lorsqu’Helios évoqua l’excuse problème familial, Grigori songea aux fiançailles ratés avec Hestia et il pouvait dire sans mal qu’il était désolé pour son ami, quand bien même c’était un peu, beaucoup, la faute d’Hestia selon lui. Le regard d’Helios reflétait la peur, en tout cas c’est ainsi que Grigori le traduisit. La raison pour laquelle son ex ami réagissait ainsi perturba quelque peu Grigori. Ce n’est pas comme si Grigori avait des raisons de lui en vouloir, enfin si, mais pas au sujet Carrow, ce qu’il reprochait à Helios c’était de faire comme si de rien était et de lui avoir tourné le dos alors qu’ils auraient pu discuter, que Grigori aurait pu se justifier, expliquer pourquoi il avait agi ainsi, la peur qui l’avait habité en constatant que Kiara lui tournait le dos pour une histoire de traîtrise et sa volonté de vouloir récupérer SA fiancée.

Evidemment, il ne comprit pas plus le fait qu’Helios regarde vers l’extérieur. Déjà parce qu’il faisait nuit et qu’on ne voyait pas grand-chose mais qu’en plus ce trajet était connu d’Helios et que franchement il n’y avait pas eu de changement depuis l’an dernier et donc aucune raison valable de regarder dehors. Mais bon, il faisait bien ce qu’il voulait. En fait, on avait changé son ami, on l’avait remplacé par quelqu’un d’autres, Grigori ne voyait que ça parce que la réponse d’Helios était ahurissante, il ne comprenait pas de quel évènement Grigori parlait… Ah bah il pouvait être sur d’une chose, Grigori ne comprenait rien du tout. Cela concernait sa mère ? Depuis quand Helios avait des problèmes avec sa mère ? Elle n’allait pas bien ? Oh quand même ça se saurait, il en aurait entendu parler et pourquoi Helios ne lui aurait rien dit si ça concernait sa mère. Ça concernait Hestia, ah bah voilà c’était exactement ce problème que Grigori mentionnait plutôt, il se foutait pas un peu de lui le Carrow… Le mieux c’était encore la suite, son père… surtout son père. Il prenait donc son pote pour un débile ayant tout oublié de son histoire, c’est merveilleux. Ah oui il avait du bien picoler hier soir pour croire qu’il pouvait dire ça et que ça passerait.

Il ne dit cependant pas un mot, ce qui était assez courant du côté de Grigori, il restait silencieux très régulièrement préférant laisser les autres parler et intervenir au moment qu’il jugeait opportun. Il eut une légère grimace en entendant parler des remous de la famille Carrow, effectivement, il était bien au courant. Il faut dire qu’il avait certainement été l’élément déclencheur avec ses envies de bien faire. Il ne servait à rien de confirmer verbalement, son expression faciale devait être assez parlante.
Grigori n’avait jamais été du genre à vouloir connaître les rumeurs, les secrets des uns et des autres, il ne s’intéressait pas assez aux autres pour que le besoin de tout savoir sur tout se fasse ressentir. Aussi le fait de pouvoir, potentiellement connaître quelque chose qui ne s’était pas ébruité, ça ne le faisait pas trépigner d’impatience. Il haussa un sourcil en comprenant ce qu’on lui demandait, de ne pas ébruiter les informations secret défense du jeune Carrow. Il n’était pas en train de noyer le poisson surtout ? A la base, rappelons quand même que la discussion portait sur le fait qu’Helios était un ami de merde. C’était une technique pour essayer d’amadouer Grigori, il allait tomber le blondinet parce que Grigori se moquait royalement des petits secrets Carrow, il ne gagnerait rien à être au courant. En plus, voilà qu’il le prenait de haut en lui demandant s’il pouvait lui faire confiance. « Tu me demandes si tu peux me faire confiance ? » Un regard froid  plongea dans le regard du Carrow « Mais tu as l’impression de la mériter ma confiance Helios, tu as pas l’impression de m’avoir laissé tomber ? Tu as pas l’impression qu’il y a même pas cinq minutes, tu essayais de me faire avaler le fait que tu m’avais pas reconnu et que t’avais la gueule de bois alors que c’était juste une volonté de ta part de me mettre de côté. Tu passes ton temps à me baratiner et tu me parles de confiance ? » Il eut un rire las avant de reprendre la parole, agacé, blessé aussi certainement qu’Helios se pose sincèrement la question « Je pense que tu as la réponse à cette question et que je ne devrais même pas avoir besoin de répondre oui. » ça aurait dû être une évidence et il était réellement frustré que Carrow se pose la question, il s’attendait à quoi au juste à ce que Grigori envoie un hibou aux journaux sorciers ?  Il n’avait pas que ça à faire

Cette soirée s’annonçait catastrophique. Probablement qu’il aurait mieux valu ne pas se retrouver sur le même carrosse, ça aurait évité aux deux Serpentards d’ avoir à se parler. Après tout, c’était ce qui se passait déjà depuis des mois, il n’y avait pas de raison que ça change, mais non après avoir pris Grigori pour un con, Helios prenait l’initiative de parler, non sans commencer par l’insulter à propos de la confiance qu’il pouvait placer en Grigori. Peut être que Grigori aurait dû ne pas rétorquer, l’ignorer, puisque monsieur avait des doutes et bien qu’il parle à ses autres amis, ceux qui étaient digne de confiance selon lui. Pourtant ce fut plus fort que lui et la seule remarque qu’Helios trouva à faire c’était à propos du baratin, Grigori lui lança un regard agacé sans pour autant répliquer, ayant pleinement conscience que son ego meurtri n’avait d’intérêt pour personne. Il se contenta donc de répondre positivement à Helios, oui, il pouvait lui faire confiance, non il ne répéterait rien à personne.

S’il était au courant pour Hestia, si peu, disons qu’il avait potentiellement un peu mis le feu aux poudres, juste un peu. Le sujet ne concernant pas Hestia, ce qui était une très bonne chose selon Grigori qui n’avait pas spécialement envie de parler de cela, ils pouvaient évoquer l’autre point. A la prononciation de ces mots, difficile de ne pas pressentir le sujet épineux. Grigori laissa à Helios tout le temps qu’il lui fallait pour se mettre à parler, ne le stressant pas, se contentant de le regarder et d’attendre.

Le sujet concernait donc les origines de monsieur Carrow, c’était une bonne chose de savoir de qui était il la progéniture. Meredith était même franchement chiante, si si, il ne le dirait pas à Helios mais sa mère était une casse burne, oui comme la totalité des filles sur cette planète, bien entendu – oui Kiara y compris – mais elle, elle faisait fort, cacher à son fils son père pendant des années, c’était vraiment de la mesquinerie… quel intérêt. Il y avait quelques prétendants ? Qu’est ce que ça voulait dire ça au juste, elle était pas certaine de l’identité du père ? Ah les femmes bordel, dès qu’elles se mariaient pas il fallait qu’elles fassent de la merde, c’était trop compliqué de coucher avec une seule personne ? Certainement vu comme ça avait l’air compliqué de se marier pour elles. Bon au moins il était le descendant d’une grande lignée de sorciers, c’était une très bonne nouvelle ça ? Quoi que ça avait pas l’air de le rendre fou de joie. Son père était peut être un homme marié et ça risquait de foutre la merde si Helios venait lui parler filiation ou alors c’était un sorcier pas du tout mangemort, quelqu’un qui avait envie de vivre en paix avec les moldus, trouvant qu’ils étaient leurs égaux, chose qui serait quand même catastrophique, mais qui expliquerait que Meredith n’ait pas eu très envie d’assumer, qui assumerait ce genre de personnes ? Ouai… ou alors, c’était William Ombrage.

Ah bordel, William pour le coup, Grigori voyait très bien qui était ce gars, Helios n’avait d’ailleurs pas besoin de lui préciser qu’il était sang mêlé, Grigori était au courant, merci. William Ombrage, le type qui par on ne sait trop quel miracle avait réussi à rejoindre les mangemorts alors que son sang était souillé comme pas permis. Genre le type, il croyait vraiment qu’il allait avoir une part du gâteau alors que les mangemorts prônaient la pureté du sang. A quel moment c’était pas clair dans sa tête ? Qu’est ce qui ne tournait pas rond chez ce type pour qu’il se dise qu’il valait mieux que les autres ? C’est à ce moment précis que Grigori comprit exactement le nœud du problème. Le sujet ça n’était pas le sang de William, c’était ce qu’il léguait à Helios : son sang, son impureté.

Pour le Dimitrov, le monde n’avait aucune nuance, c’était soit noir, soit blanc, il n’y avait pas d’entre deux. D’un côté les sangs purs, de l’autre… le reste. Jamais, il n’avait été préparé à ce qu’il était en train de vivre là, maintenant. Pourtant, c’était évident dans les faits, Helios n’était pas sang pur, il dégageait de la vie de Grigori. En plus, il pouvait même se servir de l’excuse en or que lui avait prodigué Helios en l’ignorant pendant des mois, il n’y avait pas de raisons que leur amitié perdure, elle était même déjà morte, Helios y avait veillé. Alors pourquoi est ce qu’il ne réagissait pas directement ? Pourquoi ne tournait-il pas la tête sans un mot, jugeant qu’Helios ne méritait pas que Grigori gâche sa salive pour lui ? Non au lieu de tout ça, Grigori le regardait sans savoir quoi dire, quoi faire, quoi penser, même, constatant que ça n’était pas si évident que ça de taire ses propres sentiments. Des amitiés, il en avait peu, certainement parce qu’il n’avait pas besoin d’être bien entouré, il devait aussi y avoir le fait qu’il était très sélectif dans ses amitiés, ayant appris à ses dépens que s’il ne prenait pas garde, ça allait que dans un sens. Le fait qu’Helios lui tourne le dos, alors qu’il le considérait comme un ami, un véritable ami, ça l’avait impacté, blessé, forcément. Les raisons qu’il avait de le faire étaient néanmoins on ne peut plus logique, Grigori en convenait. Comme souvent lorsque la situation le dépassait, il lissa soigneusement son costume – déjà parfaitement lissé – s’occupant les mains de cette façon, mais pas l’esprit, malheureusement. Qu’il mette des barrières entre lui et les sangs impurs, c’était un fait, sa ligne de conduite était toujours la même et elle serait toujours la même, sauf qu’Helios était déjà son ami, il ne pouvait pas effacer des années d’amitié en un claquement de doigts, c’était impossible, c’était trop demander à Grigori. « Tu as hérité du gros lot. » Oui cette phrase était parfaitement inutile, tout à fait d’accord mais c’était certainement mieux qu’un silence pesant. « Comment tu le vis, toi d’avoir appris que ce type est ton père ? » Ah, par égard pour Helios, Grigori se retenait d’être un peu plus cassant envers William, et pourtant qu’est ce qu’il venait d’hésiter à dire vermine en parlant de Ombrage Etait ce pour cela qu’il s’était éloigné ? Une envie de s’éloigner de sa vie d’avant et des fréquentations qu’il avait ? Quel gâchis.

Il y a des discussions qu’on ne voudrait jamais avoir. Celle de ce soir faisait partie indubitablement de ces discussions là pour Grigori. Il était dépassé par ce que son ami ou son ex-ami, il ne savait plus trop, venait de lui annoncer, ça n’était évident pour personne. Il ne savait pas quoi dire, pas quoi penser et ne parvenait pas vraiment à se mettre à la place de son ami et pour cause, ce que vivait le Serpentard, c’était un véritable cauchemar pour Grigori. C’était le coup à faire une syncope s’il tentait de se mettre à sa place. Dans ce cas de figure, parce que pour les remontants, il n’était pas exceptionnellement bon, il fit un constat, un simple constat. Constat pour lequel il se prit un regard des plus étonnés d’Helios, il s’attendait peut-être à autre chose de la part de Grigori, une belle discussion, un monologue plein de sympathie ou tout l’inverse peu importe, sauf que Grigori n’en était pas capable à l’instant T. Il faut dire que c’était la faute d’Helios tout ça, il aurait pu envoyer une carte, comme ça les réactions de poissons que Grigori pouvait avoir en cet instant, il ne les aurait pas vu, Grigori aurait réussi à avoir l’air moins affecté la prochaine fois qu’ils se seraient vus et il aurait peut-être évité les commentaires inutiles. Mais il y avait pire que les commentaires inutiles de Grigori, oh que oui, il y avait sa question. Enfin, c’est ce qu’il supposait en constatant le regard des plus interloqué de l’ancien sang pur. Il hocha la tête lentement puisque monsieur Helios vérifiait qu’on parlait bien à lui. C’est vrai qu’ils étaient trois dans la charrette et que Grigori adorait parler aux araignées… Bien sûr qu’il parlait à lui, comme si c’était si étonnant que ça, s’il avait voulu l’ignorer Helios le connaissait bien assez pour savoir que Grigori ne s’embarrasserait pas de savoir vivre.

La réponse d’Helios, merveilleuse, il allait mal, bon ça c’était logique, pour ce qu’il en savait, Helios était un peu comme lui, totalement, se sentant supérieur aux autres de par le sang qui circulait dans ses veines et là, le sang était souillé. Connaître son père ça n’était bien que si le père en valait la peine, et là bah niveau père de merde, on atteignait quand même des sommets. Pas étonnant qu’il ait eu des pensées pour le moins négatives. La réflexion allait même plus loin, comment on se relevait de ça au juste, comment faisait Helios pour réussir à se lever tous les matins. La question de Grigori était visiblement inutile puisqu’Helios trouva le moyen de la lui balancer dans les dents en lui demandant comment il aurait pu le prendre autrement, il est vrai qu’il n’y avait pas trente-six réactions possibles, surtout si on tenait à l’excellence de la pureté de sang au départ. Grigori lui lança un regard peu amène, surtout parce qu’il avait la sensation que l’exaspération d’Helios était dirigé contre lui. « Je suis sous le choc Helios, je viens de l’apprendre, ça fait plus de six mois que tu es au courant et tu ne me sembles pas l’avoir digéré, donne moi cinq minutes ! » Il n’était pas spécialement agressif ou en tout cas, il n’en avait pas l’impression, il faudrait demander à Helios comment il voyait les choses.  C’était étrange, tout était étrange ce soir. Il était entré dans ce carrosse et avait eu l’impression d’être un inconnu pour Helios alors qu’ils se connaissaient depuis des années. Il avait aussi eu la sensation de ne pas le connaître et non seulement c’était le cas, il ne savait finalement pas grand-chose du blondinet, mais pouvait-il le blâmer pour cela quand Helios ne se connaissait pas plus ?

Pour ce qui était de l’injustice de la vie, Grigori était on ne peut plus d’accord avec lui. Certes, il avait bien conscience que s’il évoquait ses problèmes en cet instant à Helios, il passerait juste pour un gros égoïste. Il y avait toujours pire que lui dans la vie, il en avait bien conscience mais ça n’empêchait pas qu’il trouvait lui aussi la vie injuste, c’est juste que les critères n’étaient pas tout à fait les mêmes.  « Que comptes tu faire ? » Est-ce qu’il comptait assumer, est ce qu’on pouvait seulement assumer ce genre de choses, Grigori n’en était pas convaincu, ne valait il mieux pas se leurrer et leurrer les autres au passage. Mais en songeant cela, il y avait cette petite voix qui lui disait que lui était au courant. Helios lui avait demandé s’il pouvait lui faire confiance, mais confiance pour quoi, pour ne pas partir en courant ? Pour ne pas arrêter de lui parler ? Mais ça Helios s’en était déjà chargé avant. Avait-il vraiment eu la volonté de lui dire à lui personnellement ou est ce que Grigori s’était retrouvé au bon – ou mauvais tout dépend du point de vue – endroit au bon – ou mauvais – moment ? Que se passerait-il après ce petit trajet ? Est-ce que chacun ferait comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu et ils ne feraient que se croiser dans les couloirs sans jamais se parler, un peu comme la fin d’année précédente ou Grigori avait perdu coup sur coup Helios, puis Kiara… sans oublier Hestia mais c’était un peu plus vieux par rapport aux deux autres l’effet était moindre. Mais est ce que le choix appartenait-il seulement à Helios ? Ne devait-il pas faire un choix lui aussi, lui qui prenait grand soin de son image, si Helios décidait que le secret de son sang n’était plus un secret, quel effet ça ferait d’être son ami ? Pas évident comme décision, un choix compliqué auquel il n’avait pas envie de répondre, parce qu’il n’en savait rien. Avoir le choix, ça n’était pas toujours bénéfique, en tout cas du côté de Grigori. De toute façon, ça n’était pas une décision à prendre à la légère, sur un coup de tête, il fallait de la réflexion parce que ce choix qu’il ferait aurait forcément des conséquences, sur lui, sur les gens et sur la manière dont les gens le percevaient. « Pourquoi avoir mis autant de temps à me le dire ? » Pour ne pas avoir à réfléchir, il fallait faire réfléchir l’autre.

Quel début d’année scolaire merdique pour les deux garçons. Bon en réalité la fin d’année scolaire d’Helios avait dû être un peu compliqué en réalité mais puisque Grigori n’était pas au courant avant aujourd’hui, ça ne comptait pas vraiment. Là, il avait besoin de reprendre le contrôle, essayer de pointer tous ce qu’il n’allait pouvoir maîtriser afin de pouvoir anticiper les problèmes qui pouvaient, allaient même, découler de l’information donnée par Helios. Pour commencer, il fallait savoir ce qu’Helios comptait faire, ce qu’il comptait dire, à qui aussi et ce qu’il comptait garder pour lui. Que la mère de son amie soit au courant de qui était le père de son enfant, ça paraissait logique, à moins qu’elle se tape tout un tas de personne, ce qui était franchement dégueulasse, ça paraissait des plus logiques. Tout le monde ne passe pas son temps à se taper X ou Y après tout, il y a quand même des gens qui ne sont pas portés sur le sexe non stop et c’était pas plus mal. Que William soit au courant, là déjà, selon Grigori c’était une erreur monumentale de jugement. Helios avait été élevé comme un sang pur durant une vingtaine d’années, signe évident que la mère de ce dernier voulait que son fils atteigne les plus hautes sphères qu’il soit traité avec un respect qui n’aurait pas dû lui être dû. Quel intérêt de le révéler à William, ce gars pouvait parler, ce gars pensait bien que tous les sorciers étaient égaux… quelle connerie, là où Helios avait vécu toute sa vie avec la certitude qu’être sang pur c’était mieux. Un secret n’en est un que si personne n’est au courant… La vérité c’est que Meredith avait merdé, qu’elle ne trahisse pas son fils, c’était une évidence, c’était une mère, elle avait à perdre à faire cela, Helios n’allait pas se trahir lui-même, c’était logique. Les éléments perturbateurs étaient donc William et Grigori. Chose qui renfrognait un peu Grigori, ah il aurait préféré être le seul détenteur de ce secret et de loin. D’un geste de la tête, il confirma, à moitié, l’espoir qu’avait Helios, pour le moment le secret pouvait tenir mais combien de temps. Réaliste et fataliste, il est vrai, Grigori lui proposa une solution « Le mieux serait de tuer les personnes qui sont au courant. » Ah c’est sur que ça réglerait tous les problèmes d’Helios, aucun risque qu’il se trahisse lui-même, Helios était loin d’être con. Comment il pouvait y avoir un bon moment pour dire ce genre de choses, c’était horrible à vivre, flippant et en plus ça pouvait changer le cours d’une vie, il prenait les choses un peu trop calmement Helios. Bon, peut être qu’il avait eu des mois pour se préparer à cette éventualité.

La question que Grigori était en droit de se poser, pourquoi son meilleur ami n’avait pas jugé bon de le prévenir avant. Ok, c’était difficile à dire, difficile à entendre aussi, ok ça remettait en question beaucoup de choses mais ça n’aurait pas été agréable de l’apprendre d’une autre bouche que de celle d’Helios. La confiance c’était une valeur essentielle, Grigori avait peu d’amis parce qu’il ne sert à rien d’avoir beaucoup d’amis, la quantité ça n’est pas la qualité. Il avait confiance en chacun d’entre eux et Helios n’avait pas eu spécialement confiance en lui. A quoi s’attendait-il donc, à ce que Grigori le crie sous tous les toits ? Aucun risque. La vérité n’était pourtant pas celle-là. Il avait eu peur de sa réaction. Si Grigori était tenté de lui adresser un regard noir l’air de dire, tu peux me faire confiance, il se retint, ça n’était pas dit justement et Helios avait raison, ils se connaissaient l’un l’autre, ils savaient qu’ils n’étaient pas tendre avec tout ce qui n’était pas sang pur et effectivement, Helios se retrouvait du mauvais côté de la baguette. Enfin, c’était imagé puisque Grigori ne tenait pas non plus sa baguette pointée sur Helios. Il faut dire que s’il commençait à buter des sorciers à bout de bras, il n’avait pas fini et quitte à commencer quelque part, ce serait certainement plus les sangs de bourbes qu’il défoncerait, une étape à la fois. Essayant de dédramatiser la situation, enfin à son niveau ce qui n’était pas ultra évident non plus « ça aurait pu être pire, tu pourrais être le fils d’un type de l’Ordre du Phénix, pro égalité entre sorciers et moldus. » La grimace de Grigori démontrait à quel point il était contre cette vision des choses. « Ou encore, elle aurait pu se faire engrosser par un moldu. » Toujours voir le côté positif de la chose, après le côté négatif c’était qu’elle aurait quand même pu éviter de souiller son sang de la sorte.

Le silence les enveloppa tous les deux et ça n’était pas plus mal des fois le silence, ça permettait de faire le vide dans sa tête de penser à autre chose et maintenant ? Ok donc Helios n’avait visiblement pas  eu le mémo que le silence c’est bien parfois. « Et maintenant » répéta-t-il comme pour se donner du courage « mon meilleur est ami est un sang-mêlé. J’avoue que je ne l’avais pas vu venir cette info. » En même temps, il n’était pas devin, prophète ou voyant, probablement que ça devait un peu altérer la pureté du sang ce truc-là d’ailleurs. « En dehors de tes parents et de nous deux, on est bien d’accord que personne n’est au courant ? » Non mais autant vérifier, on sait jamais qu’il faille descendre quelqu’un, Grigori préférait autant le savoir et ne pas être pris au dépourvu. « Je suppose que tu n’as pas non plus l’intention d’aller le crier sur tous les toits ? » ce serait-là une réaction stupide et Helios devait bien le savoir. « Il y a quelqu’un d’autres que tu souhaites mettre dans la confidence ? » Avant de trancher sur la suite des évènements, il lui fallait cette intervention, il avait besoin d’être sûr qu’il ne se mettait pas en péril non plus en agissant comme il souhaitait le faire. Pourvu que ça ne lui retombe pas dessus non plus, pourvu que ses propres parents n’en sache rien parce qu’il n’apprécierait pas de se prendre une quelconque réflexion comme quoi il choisissait mal ses amis… lui qui croyait que la pureté du sang se voyait sur le visage des gens, il faut croire que ça n’était pas tout le temps véridique.

Par la barbe de Merlin, ça n’était pas exactement ce qu’avait voulu dire Grigori lorsqu’il avait mentionné que pour le secret d’Helios tienne la route, il fallait tuer les personnes au courant. Alors certes, il avait envisagé le fait d’être éliminé, n’étant pas complètement demeuré, il faisait parti des détenteurs du secret, il mettait en danger Helios. Alors bien sûr, il pouvait dire à ce dernier qu’il pouvait compter sur son silence mais Grigori de lui-même était partisan de ne pas prendre de risques, surtout avec sa propre vie et le meurtre lui semblait la meilleure solution. Quant aux parents d’Helios, vu à quel point ils avaient merdé, leur mort ne serait pas une véritable tragédie, souiller son sang de la sorte, quelle insulte pour tous les sangs purs. Le père n’était pas mieux, il ne savait pas rester à sa place, ce que Grigori savait depuis très longtemps, sa chute serait un bonheur pour bien des gens. Non, le problème c’était surtout qu’Helios se considère comme détenteur du secret et s’élimine. A croire qu’il faisait exprès de tout comprendre de travers. « Effectivement, ce n’est pas optimal. » Il faudrait trouver un autre plan parce que si Helios prenait tout au pied de la lettre, ils n’étaient pas rendus. C’était tout de même problématique cette histoire, on a pas idée de coucher avec un sang mêlé… dire qu’il croyait que seul la nouvelle génération avait ce genre de tares, il faut croire qu’il s’était fourvoyé.

Le mieux c’était encore de chercher du positif. On ne peut pas dire que Grigori soit très doué dans ce domaine, il faut dire que la situation était merdique et que le simple fait de transposer ce que vivait Helios à sa personne, donnait à Grigori des suées froides. Le petit rire d’Helios semblait bien dépité, sans trop de surprise, tout ce qu’évoquait Grigori il y avait pensé avant. En même temps, il avait eu le temps d’y penser en quelques mois. C’est fou ce temps qu’il lui avait fallu pour juste dire la vérité à son meilleur ami. Le soulagement était relatif, oui bah ça il voulait bien le croire, personne n’imagine sa vie voler en éclat de la sorte et rien ne pouvait véritablement soulager Helios, pas même le fait de savoir que ça aurait pu être pire, certes c’était vrai mais ça aurait aussi pu être mieux. Il aurait sauté d’un pont si la figure paternelle avait été désespérante à ce point. « Réaction pour le moins radicale mais je crois que je comprends parfaitement ce point de vue. Tu aurais préféré ne rien savoir ? » Est-ce qu’il valait mieux être dans l’ignorance dans ce cas de figures ? Grigori était curieux de savoir, même si ça n’avait pas tellement d’importance, il savait la vérité, il était trop tard pour revenir en arrière, à moins d’oublietter cette bande de joyeux lurons mais ça n’était pas vraiment une solution, ou plutôt si, une solution de lâche.

Et maintenant, il devait réfléchir, ils étaient ensemble dans cette galère. Amusant, habituellement c’était eux qui faisaient vivre aux gens un enfer. Grigori avait besoin de savoir combien de personnes étaient au courant, est ce que ce scandale pouvait faire la une, non pas des journaux plutôt de l’école. Il n’avait pas spécialement envie d’être éclaboussé par cela. Non pas que l’avis de débiles au sang impur l’intéresse, il les calmerait tous, des sortilèges pour les faire taire ça règlerait le problème. Non ce dont il avait peur, c’est que ses parents à lui l’apprenne et qu’ils lui pètent un scandale, ce qui arriverait à coup sûr. Il aurait un peu de mal à les regarder en face. Personne d’autres n’était au courant, grosse preuve de confiance déjà, il était important de le note. Helios avait raison, moins de personnes était au courant, plus de chance il avait que ce secret en reste un. Pour le coup, il pouvait compter sur Grigori qui était un cachotier par excellence et qui ne parlait qu’à très peu de gens, la qualité mieux que la quantité, et qui ne trahissait jamais leur secret. Il devait reconnaître que le climat actuel faisait qu’il valait mieux être un sorcier sang pur, les mangemorts prenaient de l’ampleur… alors bien sûr personne chez les mangemort n’était idiot, pour triompher des moldus, il fallait une alliance avec les sorciers de rangs inférieurs mais après, ils ne seraient plus alliés et ils reprendraient le dessus sur le reste des sorciers. Il fit une petite grimace en l’entendant dire qu’il finirait par le dire, dans quelques années, lorsqu’il serait un médicomage de renom. C’était la décision d’Helios et il n’avait rien à dire mais il espérait qu’il ne ferait pas les frais de sa prise de décision de rester à ses côtés. Au moins, il ne comptait le dire à personnes d’autres, ça c’était une très bonne nouvelle. Tant que ça restait entre Helios et Grigori, les deux amis garderaient le secret, parce que ça les arrangeait. La seule inconnue serait les parents d’Helios mais s’ils avaient gardé le silence pendant des années, ils fermeraient leurs bouches, il n’y avait pas de raisons.

Grigori observait le château au loin, posant son regard sur Helios qui farfouillait dans ses affaires « Tu as besoin que je t’éclaire ? » Absolument pas, voilà qu’il venait d’en sortir un objet, il fallut qu’Helios le place devant Grigori pour que ce dernier constate que c’était une bouteille. Impossible de lire ce que c’était en revanche, autant parce que l’éclairage n’était pas des plus fameux mais aussi parce que la calèche tressautait sur les pavés de pierres. C’était un cadeau offert à sa famille. Ah ça, souvent, ça voulait dire que c’était une bouteille de qualité, les gens n’oseraient jamais offrir aux Carrows une bouteille de qualité moindre. Il n’avait jamais eu l’occasion de l’ouvrir ? Ah ça c’était étonnant, pour ce que Grigori avait compris des différents mois écoulés au court de cette année, Helios avait eu une fâcheuse tendance à boire et on ne pouvait pas dire que Grigori ait vraiment été là pour l’en empêcher. Déjà parce que son meilleur ami ne lui adressait plus la parole mais aussi parce que Grigori avait eu pour objectif d’être fiancé. Plutôt que de la boire seul parce que les journées seraient chaotiques, oh il y en aurait c’était une certitude, Helios faisait le choix de la partager avec Grigori. Et si bien souvent le jeune Dimitrov ne buvait pas, là, il trouvait que c’était une excellente idée « Avec plaisir, fêtons la rentrée ensemble ! » Elle commençait mieux que ce qu’aurait pensé Grigori. Alors qu’ils trinquaient ensemble, Grigori se souvint qu’il pouvait lui aussi annoncer quelque chose à son meilleur ami « Je suis fiancé au fait. » Alors certes, ça pouvait vouloir dire tout et n’importe quoi, Helios ayant été aux premières loges pour voir le talent inexistant – j’ai hésité avec inné – de Grigori pour demander les filles en mariage. Ça avait été une catastrophe, il en convenait, il avait essayé de demander à la fille, puis directement aux parents, dans les deux cas ça c’était très mal passé. Et contrairement à l’adage jamais deux sans trois, il avait parfaitement réussi la troisième fois. Raison pour laquelle, il précisa alors qu’en théorie il n’y avait pas besoin de précision « Elle est d’accord pour se marier avec moi. » Son regard pétilla d’une joie sincère à la simple idée d’avoir réussi. Il ne savait pas quand il serait marié mais elle avait dit qu’elle était d’accord pour être sa fiancée et ça, ça n’avait pas de prix.

Le savoir, c’était le pouvoir. Helios ne pouvait qu’avoir raison, le fait d’être dans l’ignorance n’aurait rien apporté de positif, ça aurait pu lui tomber dessus à n’importe quel moment. A présent, il pouvait tout anticiper et empêcher les problèmes d’être trop problématique, ce qui ne serait pourtant pas une parte de plaisir, les gens adorant par-dessus tout le fait de foutre la merde et de faire tomber de son piédestal. Grigori le regarda se dandiner un peu sur son siège, ne pouvant que comprendre le fait qu’il ne se sente pas ultra bien. Est-ce que la vie était vraiment une chienne ou est ce qu’un jour la roue finissait par tourner, Grigori se disait cela régulièrement pour se rassurer mais il pouvait comprendre que là, cette vision des choses puisse être compliqué à percevoir pour Helios « C’est aux autres qu’on fera bouffer des murs s’ils tentent de s’en prendre à toi. » Non mais, les jaloux, ils allaient s’en défaire facilement et leur détruire la vie.

Tandis qu’ils trinquaient à cette future année, la dernière pour tous les deux si ça se passait bien, Grigori en profita pour annoncer une nouvelle qu’il trouvait des plus réjouissantes : il était fiancé. Chose qui eut l’air de surprendre, énormément, Helios. Comment ça enfin, il n’avait pas mis tant de temps que ça, personne d’autres dans leurs amis n’était fiancé. Ca aurait presque pu être vexant si Grigori n’était pas habitué à ce que ses idées de mariage soient des fiascos. Ce n’était d‘ailleurs pas de la faute de Grigori, les filles étaient mal éduquées par leurs parents. Elles ne voulaient pas se marier, ils les laissaient faire, c’était totalement scandaleux mais malgré ces contraintes, il avait réussi et c’était ça qu’il fallait noter. Au moins, il eut le droit à des félicitations de la part de son ami et il hocha la tête à la mention de Kiara. Il manquerait plus que ça, qu’il tourne autour d’une fille pendant des mois, qu’il bataille avec des points en moins, des points en plus, tout ça pour ne pas finir marié à cette demoiselle. Non, il avait réussi son plan et c’était bien avec Kiara qu’il se marierait. Bon ça n’était pas exactement comme cela qu’il avait vu les choses, il était plus attaché qu’il ne l’avait cru au premier abord mais ça n’était pas forcément un problème, il ferait avec. Ce n’est pas comme s’il avait vraiment le choix de toute façon.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Helios était emballé par ce que lui disait le jeune Dimitrov, il posait déjà des questions intéressantes. Intéressantes certes mais auxquelles Grigori n’avait pas forcément de réponses. « J’avoue que j’ai ni date, ni lieu. Si ça ne tenait qu’à moi, on serait marié à la fin de l’année scolaire, ça nous laisserait le temps nous organiser mais je crois que Kiara veut finir ses études et évidemment, elle fait des études longues, elle en a encore pour deux années complètes. » Il roula des yeux, chose qui ne devait pas vraiment se voir dans la pénombre. Deux années complètes avant de pouvoir se marier, tout autant avant de commencer à concevoir un héritier, il y avait franchement de quoi désespérer. Il marmonna dépité « Franchement, je comprends pas les filles… Elle pourrait rester à la maison et s’occuper de nos garçons mais non, elle veut finir les études et sûrement avoir un métier ensuite… Tu m’expliques l’intérêt ? Je ne suis pas assez riche ? » Et encore, il ne mentionna pas le fait qu’elle voulait être heureuse dans son mariage, comme si c’était une priorité dans la vie. Ils ne fonctionnaient vraiment pas pareil tous les deux mais bon, ça n’était pas le plus important, il avait obtenu ce qu’il souhaitait, le reste, il ferait avec. « Le lieu, il faudra quelque chose de grand pour pouvoir accueillir le plus de monde possible mais pour l’endroit en lui-même, je pense que c’est Kiara qui décidera comme ça elle sera contente quoi qu’il arrive. » Est-ce qu’il avait besoin d’aide pour quelque chose, c’était sans doute ça la question la plus importante. Il regarda son meilleur ami avec de l’excitation dans le regard « J’ai une mission pour toi, une mission de la plus importante. Est-ce que tu accepterais d’être mon témoin de mariage ? » Le Serpentard le suivait dans toutes ses aventures depuis des années, il avait suivi les désillusions de Grigori depuis le départ, surtout son immense talent pour rater ses fiançailles. Il se montrait un soutien sans faille, bien qu’un peu moqueur parfois. Il était essentiel pour Grigori que son meilleur ami soit témoin de sa réussite et son ascension sociale. Il n’y aurait déjà pas ses parents, ces derniers n’ayant aucune chance de sortir d’Azkaban à temps. Il fallait donner à Helios la place d’honneur et avec un peu de chance, neuf mois après avoir assisté à ce mariage, il pourrait être le parrain de leur fils. Mieux valait-il ne pas trop s’avancer tout de suite, ni même lui faire de fausse joie mais Grigori était plutôt sur de ce qu’il voulait.