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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Tu es pas mort toi ? || Eirian Et Carl || :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Dim 29 Nov - 20:46
Tu es pas mort toi ?

Carl ne savait plus quoi en penser. Alors qu’il venait de rentrer dans le Blood Circle depuis à peine quelques semaines et il les avait déjà trahis. Bon sang sa mère avait raison depuis le début, être un soldat ce n’était vraiment pas fait pour lui. Cela faisait deux semaines qu’il entendait son frère et son père, raller sur le désastre qu’avait été sa première mission. Carl lui à côté de sa avait gardé le silence. Dans sa tête pourtant c’était tout le contraire. Il ne savait plus quoi penser, oui en prévenant les sorciers, il avait sauvé des vies innocentes, mais après tout il ne connaissait rien à la guerre. Et si la cause de sa famille était juste et si en sauvant ses gens il avait mis toute la population en danger ? Pour Carl se poser était plus que difficile, selon le moment où il cogité soit il était très fier, soit il regrettait.
Ce jour-là Carl avait encore passé sa nuit à essayer de démêler tout ça. Bientôt il allait devoir reprendre la tête d’une mission et à ce moment-là, il devra choisir entre recommencer et devenir bel et bien un traitre, ou massacrer des innocents. Quelle idée avait eu son père de lui faire faire une mission aussi horrible dès le début ?  Il avait sûrement essayé de prouver quelque chose mais ce fut un flagrant échec. Carl aurait pu passer sa journée à cogiter et broyer du noir mais ce n’était son style. Il aimait se dire que les réponses lui viendraient au moment venu, face au choix il fera le bon. Et aujourd’hui il devait profiter du peu de temps tranquille qui lui rester pour passer un peu de bon temps. Alors que l’après midi commençait à se finir, le jeune garçon se rendit dans un joli bar, dans lequel il aimait passer du temps. Son but ? Rencontrer des personnes sympas, qui lui rappellerait qu’il n’y avait pas que cette foutu guerre et qu’il restait encore de l’espoir en l’humanité.
Carl était venu avec deux ou trois amis dans le but de se divertir. Il c’était posé à une table et avait commencé à plaisanter et rigoler. Alors qu’ils venaient de finir leur première bière Carl se porta volontaire, pour s’en occuper. Le sourire aux lèvres comme toujours il se rendit jusqu’au barman. C’est alors qu’il le vit, un garçon brun les cheveux frisés qui lui disait vaguement quelque chose. Mais ce ne fut cela qui attira son attention, mais son poignet. En effet le jeune garçon portait un bracelet qui lui rappeler quelque chose ou plutôt quelqu’un. Sans plus attendre et surtout sans faire gaffe à ce qu’allait penser le jeune homme, Carl se rua vers lui pour le regarder de plus près. Alors qu’il tâtait le bracelet, Carl compris qu’il ne se tromper. Ce bracelet c’est celui qu’il avait offert à Nathan quand ils étaient gosse. Ce ne pouvait pas en être une copie, vu qu’il l’avait fait eux-mêmes. Chacun un, fabriqué à l’aide de bout de ficelle et de cailloux ils appelaient ce bracelet leur porte bonheur. Carl releva doucement la tête du bracelet, avant de prendre un air très sérieux.
« Où vous avez trouvé ça ? » Carl n’avait aucun doute ce bracelet appartenait à Nathan et l’avait surement sur lui le soir de sa mort. Si cet inconnu avait osé profaner son corps, Carl allait le lui faire payer. Le jeune homme devait déjà se retenir de ne pas lui balancer son poing dans la figure, comment osait-il portait les affaires d’un mort de cette façon. Pour l’instant Carl ne trouvait pas d’autre explication et même s’il espérait grandement que cet inconnu lui fournisse une histoire qui tiens la route, le jeune soldat se préparait déjà à la bagarre, on ne profanait pas son meilleur ami ainsi, c’était tout simplement hors de question.

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Eirian Howl
Eirian Howl
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Lumos
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Lun 30 Nov - 18:19
Retrouvailles
« mai 2020 »
L’aube pointe à peine derrière les rideaux du dortoir. Avec un soupir, tu renonces à essayer de dormir. Tes cauchemars t’ont tiré du sommeil vers trois heures du matin, impossible de replonger depuis, ajoutant encore à la fatigue qui t’écrase depuis des semaines. Elle te recouvre comme un manteau de plomb, alourdit et ralentit tes gestes, tu n’arrives pratiquement plus à faire de nuits complètes. Ça devient difficile de suivre en cours, mais tu t’efforces de conjuguer au mieux la scolarité et les impératifs de l’Ordre. Tu dois tenir de toute façon, parce que tu sais que si tu commences à relâcher la pression, tu vas t’écrouler et tu n’arriveras pas à te relever.
Si les images de tes cauchemars ont fini par disparaître, tes pensées tournent en boucle. Tu repenses à l’institut, aux sorciers que vous avez trouvés, à ce que le Blood Circle leur a infligé comme mauvais traitements et tortures. Tu repenses à ta famille aussi, ta mère, bien sûr, à propos de laquelle Robin devrait te donner bientôt des informations, tu as tellement hâte d’agir pour elle que ça en devient douloureux. Tu réfléchis à ta stratégie par rapport à l’Ordre, pour qu’ils t’aident, sans éveiller les soupçons sur ce qui s’est vraiment produit, tu espères presque qu’elle sera dans l’un des entrepôts du Blood Circle, peut-être plus simple à attaquer que la demeure familiale, qui doit maintenant davantage tenir du bunker anti-magie que de l’hôtel particulier dans un quartier huppé de Londres. Pourvu que l’Ordre accepte de venir en aide à une moldue ! Sinon, tu te débrouilleras par toi-même, une fois de plus, Robin pourra peut-être  t’aider encore. Après tout, tes révélations sur le fait que sa famille lui a menti pendant des années sur ta disparition l’ont particulièrement énervé.
Ça t’a fait du bien de le retrouver, de voir qu’il n’avait pas changé, qu’il a toujours gardé le secret à ton sujet. Au moins, cela te redonne un repère dans la vie, tu n’es plus seul avec le poids de tes secrets, il y a quelqu’un avec qui tu peux être sans arrière-pensée et sans mensonge. Et c’est un soulagement. Mais penser à lui te renvoie à ton enfance, à tes relations de cette époque. Revoir Robin te fait penser de plus en plus souvent à Carl – et tu te demandes ce qu’il devient, à quel point il adhère aux idées du Blood Circle maintenant. Si lui aussi traque et tue les sorciers. Avec un soupir, tu attrapes le bracelet rangé dans ta table de nuit, le fais glisser entre tes doigts. Tu l’as ressorti après tes retrouvailles avec Robin, après l’avoir laissé au fond de ton sac pendant des années. Carl et toi les aviez fabriqués avec les moyens du bord – des brins de couleur, des pierres brillantes ramassées au hasard ou qu’on vous avait données, le genre qu’on trouve dans les boutiques de loisirs créatifs. Vous les aviez échangés pour vous porter bonheur. Ça n’a pas si mal vieilli, en fin de compte. Comme ça s’est bien passé avec Robin, tu as caressé l’idée de faire la même chose avec Carl, le retrouver, voir s’il avait changé… Ta mère t’a briefé sur ce que devenaient certains membres du Blood Circle ou t’a montré leurs photos pour que tu puisses les reconnaître. Mais elle n’a pas parlé de Carl, comme elle évitait aussi de parler de Robin, et tu ne l’as pas interrogée. Trop de souvenirs… trop de temps écoulé aussi. Comme Robin, il doit te croire mort depuis des années, il a dû faire son deuil de toi, grandir avec l’idée qu’on ne saurait jamais vraiment ce qui t’était arrivé, avec ces unes de journaux où s’étalait ton portrait, ces derniers titres que tu n’as pas oubliés, « conclusion tragique de l’affaire Lancaster », « Nathan Lancaster : le corps de l’enfant n’a pas été retrouvé », « Famille en deuil »… Pour le coup, ton père a bien joué les éplorés en même temps qu’il lançait les traqueurs du Blood Circle sur tes traces. Mais tout ça est terminé maintenant. Carl a dû construire sa vie, et tu n’en fais pas partie. À quoi ça sert de remuer le passé ? Sans la disparition de ta mère, tu n’aurais sans doute jamais approché Robin. Et lui savait que tu étais un sorcier, Carl doit l’ignorer vu la politique de ton père… Alors, quoi ? Le retrouver pour lui dire qui tu es, dynamiter sa vie et lui avouer en prime que, pour vos familles, tu es devenu un monstre à abattre ? C’est peut-être plus simple qu’il n’apprenne jamais la vérité, que « Nathan » reste mort pour lui… Que tu enterres ton passé une bonne fois pour toutes. Tu ne redeviendras jamais celui que tu étais, tu es loin de l’enfant, posé mais toujours plein d’idées, que tu étais à l’époque. Il n’y a que des problèmes qui viennent avec toi.
Le bracelet coule toujours entre tes doigts, tu fais rouler la pierre. Porte-bonheur… tu en as besoin en ce moment. Tu as déjà détendu les liens au maximum, pour qu’il retombe sur ta main et ne te serre pas le poignet – tu ne supportes plus tout ce qui t’enserre, tu attaches même ta montre de façon plus lâche, sinon tu te sens… prisonnier. Encore une de ces sensations absurdes qui te hantent, que tu ne t’expliques pas. Peut-être une conséquence de tes cauchemars. Tu as l’impression de perdre de plus en plus pied, de chuter, de perdre le peu de contrôle que tu as sur toi et ton corps. Tandis que tu enfiles le bracelet, tu frôles les cicatrices sur ton bras, les marques que tu t’es toi-même faites, seul moyen de reprendre un peu de contrôle lorsque tes pensées deviennent trop envahissantes. Le froid de la lame sur ta peau, le sang qui coule, emportant tes idées avec lui… ça te fait du bien et ça t’aide à redescendre en pression.
Ça ne bouge toujours pas dans le dortoir, en même temps il est tôt pour un samedi. Tu en profites pour te lever discrètement, t’habiller rapidement. Il commence à faire chaud pour des manches longues, mais tu as du mal à te résoudre à masquer les cicatrices comme tu le fais avec tes cernes. Retrouver la peau lisse et sans marque te donne envie de recommencer. Non.
Tu te concentres sur l’objectif de la journée, retrouver un boulot à Londres, parce que la situation pour l’été s’annonce mal, chercher des annonces de logement aussi, même si ça n’a rien donné jusqu’à présent – pas assez de moyens, pas de garant, et tout s’envole avec l’arrivée de l’été.

Une fois de plus, tu fais chou blanc et l’après-midi est bien entamée lorsque tu atterris au London Bar – mais eux non plus ne cherchent personne pour le week-end en ce moment, peut-être pour cet été, quand tu pourras être à plein temps, mais ça reste à voir. Le fait est que les emplois du temps de Poudlard ne sont pas franchement compatibles avec un boulot à côté. Et si tu y ajoutes l’Ordre et ses missions nocturnes, ça devient la quadrature du cercle, une équation sans solution.
Tu t’arrêtes un instant près du bar. La journée t’a fatigué et tu commences à payer le prix des repas sautés, mais tu seras bientôt à Poudlard. Tu profites du wifi du restaurant pour vérifier une dernière fois tes mails et les diverses annonces, lorsque tu te sens brusquement observé. Tu redresses la tête.
Un garçon de ton âge, aux cheveux bruns bouclés, fixe ton téléphone. Non, ton bras. Un instant, tu crains que ta manche se soit trop relevée mais tout est bien en place. Tu n’as pas le temps de réagir qu’il se précipite sur toi. Tu fais un pas de côté, mais un serveur te bloque le chemin, impossible de passer. L’autre te rejoint, commence à tripoter le… bracelet. Tu retires ton bras d’un mouvement brusque.

— Ça va pas ! Qu’est-ce qui vous prend ?

Le garçon relève la tête, l’air trop sérieux. Il te dit vaguement quelque chose. Un client que tu as déjà croisé ? Tu n’es venu qu’une fois ou deux. Ou tu l’as vu en arrivant tout à l’heure, et tu as enregistré sa présence sans y penser. Il te demande où tu as trouvé le bracelet. Tu ne comprends pas pourquoi il se focalise dessus, le bijou ne paie pas de mine, à moins que… Mais non, ton père ignorait plus ou moins son existence, il n’aurait pas pu en donner la description à qui que ce soit. Victor s’en moquait aussi.

— Ça, ça ne vous regarde absolument pas. Ce bracelet m’appartient, je n’ai rien d’autre à vous dire.

L’autre reste tendu, comme s’il t’en voulait. Tu t’écartes un peu, méfiant, sur la défensive, sans pour autant parvenir à te défaire de cette sensation de déjà-vu. Mais il ne te manquait plus que ça, tomber sur un type qui a sûrement un peu trop bu.
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Tu es pas mort toi ? || Eirian Et Carl || 21013008104866668 Tu es pas mort toi ? || Eirian Et Carl || M-daille-Eirian

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Jeu 3 Déc - 18:57
Tu es pas mort toi ?

Carl avait toujours eu plein d’amie. Il aimait être entouré et pouvait se retrouver rigoler avec un peu près tout le monde. Et bien sûr chacun de ses amis était unique en son genre, mais il y avait bien une amitié qu’il l’avait marqué à vie. Nathan, la première vraie personne extérieure à sa famille avec qui il avait créé des liens. Alors qu’il n’avait même pas l’âge de raison, Carl était persuadé d’avoir trouvé son meilleur ami. A l’époque il s’imaginait déjà grandir avec Nathan, vivre diverse aventure plus folle les unes que les autres avec lui. A cette époque, pour marquer leur amitié et leurs rêves, ils c’étaient fabriqué un bracelet, chacun unique en leur genre, comme eux. Mais malheureusement, cette brillante amitié se finit dans la mort du garçon. Nathan, son décès lui avait brisé le cœur. Alors à peine âgé de six ans, Carl fut pour la première fois confronter à la mort et à sa signification. Il lui fallut beaucoup de temps pour qu’il admette que Nathan ne reviendrait pas, qu’il était parti pour de bon. Pendant longtemps, il c’était imaginé partir à sa recherche et le sauver de sa mère. Mais en grandissant et avec le soutien d’un psychologue, le jeune homme finit enfin admettre qu’il ne reviendrait plus. C’est à ce moment-là, que le jeune garçon retira son bracelet. Le garder c’était une façon de garder espoir, alors qu’il savait pertinemment que Nathan ne reviendrait pas. Le temps était passé et Carl avait fini par grandir, gardant toujours au fond de lui le souvenir de son vielle ami mais sans pour autant le faire revenir des morts. Quelquefois le soir il sortait le bracelet caché au fond de son placard, pour se remémorer le temps où il n’était encore qu’un gamin innocent qui faisait l’imbécile avec Nathan. Maintenant, il faisait l’imbécile seul et même si ce passage avait beaucoup troublé le garçon, il n’avait pas perdu la joie de vie qu’il avait à l’époque. Nathan n’aurait pas voulu que son meilleur ami devienne un sale con taciturne par sa faute. C’était lui rendre hommage que de continuer sa vie avec le même plaisir qu’il avait quand il jouait avec Nathan.
Carl pensait que cette histoire était du passé. Et n’avait pas soupçonné une seconde que d’aller faire la fête dans un bar ce soir-là aurait put autant faire resurgir ce passé. Mais il n’avait aucun doute, ce bracelet que le jeune homme portait à la main ne lui appartenait pas. Qu’il l’avait volé. Mais comment ? Carl ne l’avait pas retrouvé dans les affaires de Nathan quand celui-ci avait disparue, il l’avait donc sur lui le jour de sa disparition. Comment se pouvait-il que ce bracelet soit arrivé là, alors qu’il devrait être au fond d’un lac à moisir avec le corps de Nathan. Peut-être qu’il l’avait enlevé avant de prendre la voiture ce jour-là ?  Mais Carl en doutait fort, il c’était promis de ne jamais l’enlever et Nathan tenait toujours ses promesses. Ou peut-être que ce n’était pas un vol … Non ce n’était pas possible, il ne devait pas repartir dans le même délire que lorsqu’il était enfant. Aujourd’hui Carl avait dix-neuf ans et il avait parfaitement conscience de ce que signifiait le mot mort, ça voulait dire que Nathan ne reviendrait pas.
« Non. » Ce type c’était un voleur et pas n’importe quel type de voleur. Il faisait partie de ceux qui volait les morts. Carl sentait son cœur s’accélérer à l’idée qu’on est pu profaner le corps de son ami. IL n’était pas vraiment violent. Cela ne voulait pas dire qu’il ne se battait jamais. Bien sûr il ne faisait pas vraiment du mal à l’autre. Un coup de poing, une petite bagarre à l’ancienne, ça ne le gênait pas, mais le garçon n’irait jamais jusqu’à faire du mal volontairement à quelqu’un d’autre. Enfin jusqu’à ce que l’on l’oblige à intégrer le Blood Circle. C’est sûr que là, s’il se refusait encore à ne pas dépasser le stade de la petite bagarre entre amis, il allait passer pour un imbécile. Mais aujourd’hui, il avait appris à se battre et il devait bien avouer que sa lui déménager de mettre en pratique son enseignement sur ce type. Mais ce n’était pas son style et surtout ce n’était pas faire honneur à Nathan. D’un ton calme et mais sec, Carl repris.
« Ecoute, ce bracelet c’est moi qu’il est fait et je sais qu’il ne t’appartient pas alors rend le moi avant que je m’énerve. » Bon une menace qui n’avait pas encore fait ses preuves. Après tout il y avait plus effrayant comme gars que Carl. Avec ses joues encore légèrement arrondies et son sourire franc on lui donnerait le bon dieu sans concession. Seulement voilà, il n’allait pas laisser un inconnu souiller la mémoire de Nathan. Carl allait reprendre ce bracelet, pour le mettre dans son placard juste à côté du siens. Quitte à ce qu’il finisse par l’arracher à cet inconnu avant de partir en courant. Ses amis croiront qu’il a perdu la tête mais ce ne sera pas non plus la première fois qu’il faisait un truc bizarre, enfaite ce qui le gênait le plus c’était de prendre le risque d’abimer le bracelet. Car même s’il ne le portait plus, cet objet avait encore une grande valeur à ses yeux et cassé ce truc qu’ils avaient tous deux faits avec leur petite main lui brisaient le cœur. Ses espoirs reposer sur sa capacité à impressionner un type qui n’avait pas eu peur de volet un cadavre d’enfant, tout ça pour dire que c’était assez ridicule. Mais le jeune homme n’allait pas laisser tomber, c’était la mémoire de Nathan qui était en jeu et s’il fallait qui se batte à main nue contre un type sûrement un peu dérangé, il le ferait. Car même après sa mort, Nathan resterait toujours son meilleur ami, celui avec qui il a grandi, appris et jouer et celui avec qui il devrait être encore à ses côtés aujourd’hui.

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Eirian Howl
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Lumos
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Ven 4 Déc - 22:38
Retrouvailles
« mai 2020 »
Même si tu aimerais garder tes souvenirs d’enfance verrouillés au plus profond de toi, enfermés au fond d’une malle, laisser « Nathan » là où il devrait être, tu ne peux les empêcher de revenir à la surface. Et tu joues avec le feu en ressortant ton bracelet, non que tu t’attendes à ce que quiconque au Blood Circle le reconnaisse, mais en t’autorisant à raviver cette époque. Tu n’as pas besoin de te faire encore plus de mal. Mais ton enfance te suit toujours, c’est à cause d’elle que tu te sens aujourd’hui pris entre deux feux, déchiré entre le monde moldu et le monde sorcier, désireux d’arriver à les faire cohabiter, comme pour tenter de recoller ces deux parties de toi, ces deux moitiés d’identité. Tu es Nathan et tu es Eirian, et si les deux mondes arrivaient à s’entendre, ça te laisserait une chance de les fondre l’un dans l’autre, de ne faire plus qu’un, sans secrets ni mensonges à porter, capable enfin d’être toi-même avec tes amis.
Les moldus comme les sorciers.
Que ce soit Elise, Raphaël, tous ceux à qui tu supportes de moins en moins de mentir, mais à qui tu refuses de faire porter le poids du secret – pour les préserver et parce que tu crains leur rejet plus que tout.
Les souvenirs se sont floutés avec les années, d’autant que tu es parti sans photos ni rien, juste un bracelet que tu avais promis de ne pas enlever – que tu as retiré quand même, parce qu’y penser en permanence ne t’aidait pas. Mais comme Robin, Carl est présent partout. Quand tu n’étais pas fourré dans les jambes de ton cousin, tu étais avec ton meilleur ami. Toujours en train de rire et de jouer… Vous vous imaginiez en train de protéger le monde des méchants sorciers, héros et défenseurs des moldus. À vous deux, vous sauveriez le monde, rien que ça. Vous partagiez tout et il t’aidait à t’évader, à échapper à la pression et à la dureté de ton père, à l’arrogance et au côté compétitif de Victor.
Une fois en fuite, tu as tout de suite compris que tu ne pourrais jamais le revoir. Ta mère pleurait Victor, toi tu pleurais aussi pour ton meilleur ami et ton cousin. Tu aurais voulu lui parler, lui expliquer… ne pas partir de cette façon, sans un au revoir ni rien. Des centaines de fois, tu as rêvé de désobéir à ta mère. Des centaines de fois, tu as rêvé de l’appeler ou de lui écrire. Pour entendre de nouveau sa voix. Pour prendre de ses nouvelles et lui dire qu’il n’avait pas à s’inquiéter pour toi, que tout allait bien, que tu étais à peu près en sécurité – vivant du moins. Tu as écrit des lettres qui ne sont jamais parties. Tu aurais voulu l’avoir à tes côtés pour traverser tout cela, et il est l’une des raisons pour lesquelles tu as tant haï tes pouvoirs au début : ils te volaient ta famille, mais aussi ton meilleur ami. Si tu avais pu t’en débarrasser à l’époque et reprendre ta place comme si ces mois n’avaient été qu’un cauchemar… tu l’aurais fait sans hésiter. Même si aujourd’hui tu es soulagé que ni le sérum ni les bracelets anti-magie n’aient existé à ce moment. Est-ce que Carl aurait pu accepter la magie chez toi ? À l’époque, sûrement. Mais maintenant ? Qu’est-ce que le Blood Circle a fait de lui ? C’était la joie de vivre incarnée, et tu espères qu’ils ne lui ont pas fait trop de mal, qu’ils n’ont pas cassé ça en lui. Qu’il n’est pas devenu l’une de ces machines à tuer en lesquelles ils voulaient vous transformer. Vu ta répugnance actuelle à tuer, tu es à peu près sûr que tu n’aurais jamais rempli les exigences de ton père. Ou alors, il t’aurait brisé pour te soumettre complètement. Quant à Carl, si par bonheur, il n’a pas changé, tu n’as pas envie de ternir sa lumière avec ce que tu es devenu.

Le bracelet glisse autour de ton poignet, et tu t’assures qu’il ne risque pas de tomber. La pierre se réchauffe contre ta peau. À l’époque, tu espérais que tes pouvoirs te permettraient de communiquer avec Carl par l’intermédiaire des bracelets – mais tu ne connaissais pas grand-chose à la magie.
Quoi qu’il en soit, en le remettant, tu ne t’attendais absolument pas à ce qu’il attire l’attention d’un inconnu, qui semble décidé à ne pas te lâcher tant que tu ne lui auras pas tout dit dessus. Si ça l’intéresse tant, il n’a qu’à s’en faire un, ça se voit au premier coup d’œil que c’est du bricolage. Le garçon te dit cependant quelque chose, mais tu n’arrives pas à le resituer. Mais ce n’est pas parce qu’il a l’air innocent qu’il n’est pas dangereux, tu caches plutôt bien ton jeu en général, avec toujours l’air de faire plus jeune que ton âge.

Tu commences à te détourner, lorsque sa voix te parvient, sèche, mais ce sont surtout les mots qui te clouent au sol. « Ce bracelet, c’est moi qui l’ai fait ». La menace qui suit te passe à mille lieues au-dessus de la tête. « C’est moi qui l’ai fait. » Ton cœur rate un battement, peut-être même deux ou trois, avant de repartir dans une course folle. Sans pouvoir t’en empêcher, tu l’observes de nouveau. Tu essaies de te reprendre, mais le choc et la surprise doivent se voir, quelques secondes, avant que tu n’arrives à les faire disparaître. Et toi qui te demandais où tu l’avais déjà vu ! Il a changé bien sûr, mais maintenant que tu as compris, oui, tu le reconnais.
Carl.
C’est Carl qui te fait face, l’air déterminé à ne pas partir sans le bracelet. Dans ta tête, présent et passé se fracassent l’un contre l’autre et une seconde tu te demandes si tu n’es pas en train d’halluciner, si ce n’est pas juste un délire de ton esprit fatigué. Mais non, il est bien réel.
Carl.
Tu t’arrêtes de justesse avant de le prononcer à voix haute, le prénom déjà à moitié formé sur tes lèvres. Ça ne peut être que lui, qui d’autre pourrait reconnaître ce bracelet avec autant de certitude, aussi longtemps après ? Et pour le coup, tu es sûr qu’il n’en existe pas deux identiques. Une fois de plus, le destin se fout de toi.
Tu dois fuir, c’est ton premier réflexe. Ne pas lui répondre, tourner les talons, sortir de là et le semer dès que possible. Faisable, tu as toujours été bon en course, et l’adrénaline peut te donner des ailes avant que tu profites d’un recoin pour transplaner. Une partie de ton cerveau hurle l’ordre, mais tes jambes ne bougent pas, plantées dans le sol. Seconde solution : l’enlever, le lui donner, il sera satisfait et tu pourras disparaître. C’est le plus simple : pas d’explication, pas de questions, il conservera ses souvenirs intacts. Mais ta partie sentimentale s’y refuse ; toi aussi, tu veux garder ce lien avec ton passé. Lui dire la vérité ? Tu ne peux pas. Tu ne peux pas lui faire ça, lui balancer ton nom comme une cartouche de dynamite. Il se souvient bien de toi, si tu en juges la rapidité avec laquelle il a reconnu le bracelet, pratiquement en un coup d’œil. Et ça te fait mal, parce que tu ne sais pas ce qui peut ressortir de ça, s’il peut comprendre, s’il ne va pas se retourner contre toi – et ça, tu ne le supporterais pas, voir l’amitié se transformer en haine… Tu préfères encore vivre avec des fantômes.
Au bout de trop longues secondes d’un silence tout sauf normal, tu finis par opter pour un compromis, le pire possible. Dire la vérité sans la dire. Tu souffles :

— Ce bracelet m’appartient. On me l’a offert il y a très longtemps. Je suis désolé.


Désolé pour ce qu’il s’est passé et désolé pour maintenant. Désolé de n’avoir rien dit et désolé de ne rien dire encore, désolé de mentir, et ce mot est bien trop faible pour exprimer tout ce que tu penses en cet instant. L’espoir face à la réalité, un « est-ce qu’on pourrait se retrouver ? » dont tu crains beaucoup trop la réponse.

— Tu dois confondre avec un autre bracelet. J’espère que tu retrouveras le bon. Au revoir...

C’est un au revoir qui sonne un peu comme un adieu. C’est le mieux, non ? Ça vous protègera tous les deux. Tu recules, prends le chemin de la sortie, le cœur battant, les doigts refermés sur le bracelet. Toujours sous le choc, tu as l’impression d’étouffer. Tu veux fuir et tu veux qu’il te rattrape, tu veux lui avouer ton nom et ne rien lui dire, tu veux… trop de choses contradictoires.

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Mer 9 Déc - 19:02
Tu es pas mort toi ?


La période pour Carl était particulière. C’était un moment décisif de sa vie. Celui de devenir ce qu’il voulait être. Le jeune homme aurait aimé de pas avoir été mêlé à tout ça. Faire sa petite vie et ignorer du mieux qu’il pouvait cette guerre. Mais son père l’avait poussé à y participer et Carl n’en était pas capable, enfin pas dans le sens où son père l’entendait. Carl avait beau retourner dans sa tête la question : il savait qu’il avait pris la bonne décision, la seule qu’il avait put faire. Jamais il ne participerait à un génocide. Ce mot, c’est French_Bahamut qu’il l’avait utilisé dans un de ses mails et Carl devait avouer que ça l’avait profondément marqué. Pourtant il avait parfaitement raison, s’il continuait ainsi Carl allait être un facteur au même nom que les nazies d’Hitler du génocide des sorciers. Pourtant Carl n’était pas sûr d’en avoir la force. Il n’était pas sûr de pouvoir jouer les espions, d’avoir la force de trahir la confiance que lui accordait sa famille.
Cela faisait maintenant plusieurs semaines que Carl était en plein conflit intérieur. Et cet après midi il avait choisi de sortir dans l’espoir d’avoir l’esprit un peu plus clair dans tout cela. Qui aurait put imaginer que ça n’allait qu’empirer les choses. Et si Nathan aurait été là qu’aurait-il pensé de tout cela ? L’aurait-il vendu ? Non, c’était impossible, Nathan avait été son meilleur ami et il ne lui aurait jamais fait cela. Si Nathan avait été là, il l’aurait soutenu et l’aurait accompagné dans son entreprise. Carl était persuadé que son ami d’enfance en serait venu en même questionnement que lui, après tout il avait toujours été le plus sage des deux. Mais malheureusement il n’était plus là. Et Carl se retrouvait seul dans cette épreuve qu’était la sienne et uniquement la sienne. Face à ce garçon, Carl ne savait pas vraiment comment il était supposé réagir. Non il était hors de question qu’il abandonne, ce bracelet ne lui appartenait pas. Peut-être que Carl était juste en train de reportait son conflit sur cette histoire de bracelet. Mais cela lui était égale, au moins il savait ce qu’il voulait ce coup-là.
Alors que Carl essaya d’impressionner l’inconnu sa réponse lui sembla étrangement sincère. Ce n’était pas vraiment le comportement d’un type que vole le corps d’un enfant. Et pourtant le jeune garçon était persuadé que c’était le bracelet était celui de Nathan il ne pouvait pas se tromper. Et si … et si Nathan l’avait offert à ce type avant de mourir ? Nan, il c’était promis de le garder avec eux pour toujours. Et pourtant, Carl l’avait bien retiré lui, mais c’était différent Nathan était mort. L’idée même que son ami d’enfance est put donner son bracelet à quelqu’un d’autre fit à Carl l’effet d’un coup de poignard dans le dos. C’était bête pourtant ce bracelet ce n’était qu’une histoire de gamin. Mais Carl c’était toujours imaginé que Nathan était mort avec, qu’il les connectait depuis toujours à travers la mort. Le donnait revenait à avoir jeté leur amitié par-dessus la fenêtre tel une vielle chaussette et ça le garçon ne pouvait pas le concevoir. Alors que Carl était parti dans ses pensées l’inconnue c’était dirigé vers la sortie. Non, il ne pouvait pas en rester là, Carl sentait que quelque chose clochait qu’il lui manquait une information. Ce type n’était clairement pas un malade mental et la logique du voleur de cadavre au fond d’un lac n’avait aucun sens. Pourtant Carl ne pouvait pas admettre non plus que Nathan eu offert ce bracelet à quelqu’un d’autre, qui plus est avant sa mort, soit très peu de temps après leur promesse. Non, rien ne tenait et Carl sentait que quelque chose n’allait pas. Il ne pouvait pas en rester là. Alors que l’inconnue était déjà à la sortie le jeune Mackenson le rattrapa au pas de course. « Non ! » Une fois arrivé à sa hauteur Carl l’attrapa par le poignet dans le but de l’empêcher de partir. Sous ses doigts il sentait la pierre froide du bracelet. L’idée de le prendre et de partir lui passa une nouvelle fois à l’esprit. Mais c’était bien plus que un bracelet, il se devait d’avoir des réponses. « Il faut que tu me dises, qui t’a offert ce bracelet et à quoi il ressemblait et surtout… » Cette question lui semblait stupide pourtant il avait la ferme impression qu’elle avait un rôle clé dans cette histoire. « Et surtout quand est ce que on te l’a donné. » Carl était peut-être en train d’harceler un type innocent qui était juste passé par-là pour se prendre un café. Mais tempi, cette histoire était bien trop importante pour lui et l’inconnu détenait sûrement des informations qui allait permettre au jeune garçon de mettre au clair cette histoire. Car Carl était peut-être gentil mais il n’était pas stupide pour autant et cette histoire celle un idiot de première n’aurait pas la gober.
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Ven 11 Déc - 13:37
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« mai 2020 »
En te rendant dans ce bar, tu t’attendais à tout – ou plutôt à pas grand-chose – mais certainement pas à tomber nez à nez avec Carl. Le choc te fige, tu as l’impression d’avoir pris un mur ou un poids-lourd dans la figure. Tu ignores quel coup tordu le destin te joue encore, simplement parce que pour une fois tu as exhumé un souvenir de ton enfance. Ta mère aurait préféré que tu ne le gardes pas, même s’il y avait objectivement peu de chance que quiconque au sein du Blood Circle puisse le reconnaître – sauf bien sûr celui qui l’a fait. Et encore… tu ne savais pas à quoi t’en tenir sur le sujet, il aurait très bien pu oublier. Mais ce n’est pas le cas.
Si tu avais su… si tu avais su, tu ne serais sans doute pas venu, pour vous préserver tous les deux, pour vous épargner ce choc. Quel sens ça a ? Et tu n’es pas prêt à gérer ça, tu es trop fatigué pour arriver à fonctionner normalement. Ton regard court sur les cheveux bruns bouclés, sur ses joues un peu rondes, des traits qu’il a gardés, si tu te fies à tes souvenirs floutés par les années. Les photos ne faisaient pas partie des quelques bagages emportés et ta mère a de toute façon fait en sorte de couper tous les liens qui pouvaient faire penser à tes proches. Plus que de rares souvenirs physiques, pour toi, Carl, c’est surtout le rire, la joie de vivre, l’enthousiasme, les jeux aussi, cette période qui te paraît désormais hors du temps, où les problèmes n’existaient pas. Où vous aviez l’impression que vous seriez toujours ensemble. Pourquoi en aurait-il été autrement ?
Les bracelets symbolisaient cette amitié si profonde que rien ne semblait pouvoir entraver. Tu y croyais, avec la foi inébranlable des enfants. C’était une évidence. Et puis, tout a dérapé, par ta faute. Tes pouvoirs sont apparus et tu ne lui en as pas parlé, parce que tu ne savais pas comment t’y prendre, comment amener le sujet, comment avouer « je suis un sorcier » au milieu de ceux qui les traquent, et parce que tu espérais continuer à les cacher un long moment, faire comme si tout était normal. Parce que tu avais peur aussi qu’il te rejette, peur de le perdre.
Ce qui a fini par arriver.
On pourrait t’objecter que même sans cela, c’était une possibilité. Toutes les amitiés d’enfance ne survivent pas en grandissant. Mais tu veux croire que vous seriez restés amis. Après tout, même après ces années, tu ne l’as pas oublié. Comment est-ce que vous auriez grandi ? Est-ce que vous auriez continué à faire des bêtises ou est-ce que vous vous seriez un peu assagis ? Et toi ? Quelles études tu aurais faites, qu’est-ce que tu serais devenu ? Est-ce que tu aurais réussi à concilier le Blood Circle avec tes idées ? Vers quoi te serais-tu orienté si tu n’avais pas été un fuyard, toujours en train de redouter d’être rattrapé par son passé, incapable de trouver sa place dans un monde ou dans l’autre ? Ces questions ne servent à rien, tu n’auras jamais la réponse et, de toute façon, tu n’entends pas renoncer à la magie – tu aurais seulement aimé la découvrir dans une famille unie.

Face à Carl, tu ne sais pas comment réagir. Tu ne peux pas lui dire la vérité, alors tu optes pour un compromis, pas de mensonge, mais une vérité trop floue, trop vague pour qu’il comprenne. Ça te fait mal au cœur, mais c’est… moins risqué pour vous deux. Tu te faufiles parmi les clients du bar, évites les serveurs, le cœur battant. Tu as trop chaud d’un coup, il faut que tu sortes de là. Avec un peu de chance, il ne te rattrapera pas ; avec un peu de chance, il te courra après. Tu t’empêtres dans tes sentiments. Maintenant, tu sais bien que les bracelets ne contiennent aucune magie, mais est-ce que recroiser ton ami d’enfance pile au moment où tu ressors le bijou ne serait pas une sorte de signe ? Positif ou négatif, tu es bien incapable d’en décider.

Tu atteins la sortie lorsqu’un bruit de course résonne derrière toi. Juste le temps de tourner la tête pour voir Carl te rejoindre et t’attraper le poignet. Sans réfléchir, par pur réflexe, le corps raide, tu te dégages brutalement et le repousses aussi fort que tu peux.

— Lâche-moi !

Dans le mouvement, le bracelet trop lâche glisse et tombe au sol. Tu te penches aussitôt pour le ramasser, le gardes dans ton poing fermé. Ses questions te parviennent. De nouveau, tu ne sais pas quoi dire. T’excuser pour ta violence, partir, ne rien dire, tout avouer… Les mots restent coincés dans ta gorge. Tu ne veux pas lui faire de mal, briser ses souvenirs de toi – tu préfères qu’il te voie comme un vieil ami parti trop tôt que comme un ennemi. Et d’un autre côté, tu en as marre de fuir. Marre de mentir au monde entier. Tu n’en peux plus.

— C’est… mon meilleur ami d’enfance qui me l’a offert, il y a treize ans, et je lui en ai offert un aussi. Mais ça fait très longtemps qu’on s’est perdus.

Les principes de ta mère tournent dans ta tête. En cavale, ne jamais baisser la garde, ne jamais regarder en arrière, le passé est le passé, il n’existe plus et il est inutile d’y revenir (à moins de vouloir se faire du mal) et ne jamais faire confiance. Le quatrième, ne pas se faire remarquer, tu l’as déjà brisé. Trois principes inflexibles. Trois principes qui se délitent. Tu les as outrepassés une fois. Peut-être une deuxième ? Est-ce que tu peux prendre le risque de te jeter dans la gueule du loup ? Et lui, comment est-ce qu’il va le prendre, déjà de voir que tout ce qu’il a cru sur toi était faux, puis de devoir mentir à ses proches s’il t’accepte ? Est-ce que tu peux lui infliger ça ? Qu’est-ce qui vaut mieux ?
Tu as envie d’y croire, de croire que cette si vieille amitié n’est pas morte, qu’il acceptera de t’écouter. Au pire, tes espoirs se briseront ; au pire, il te… haïra ? Tu rouvres ta main, regardes le bracelet dans ta paume. Relèves les yeux vers Carl. En vérité, le choix est simple : soit tu te tais et tu disparais sans lui en dire plus, et la prochaine fois que vous vous croiserez, ce sera sûrement sur un champ de bataille. Soit tu assumes au lieu de tourner autour du pot, par respect pour lui, parce qu’il ne mérite pas de n’avoir qu’une semi-vérité. Tu as l’impression de tenir sur les pentes d’un volcan sur le point d’entrer en éruption. Tu finis par souffler :

— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée que j’en dise plus.

Ce n'est pas tout à fait ce que tu avais en tête. Mais il peut encore décider que le passé, c'est le passé.

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Mar 15 Déc - 11:03
Tu es pas mort toi ?


Ce n’était pas possible. Tout ceci ne pouvait être qu’un rêve. Ce ne pouvait pas être vrai. Carl avait pris des années à faire son deuil, mais maintenant il le savait Nathan était mort qu’il n’avait plus aucune chance de le revoir un jour. Derrière cette histoire il devait forcément y avoir une histoire logique, rationnel qui pourrait expliquer les paroles du jeune homme. Ce garçon aux cheveux bouclés avait pourtant l’air si sincère ou tu du moins il n’avait pas l’air d’un voleur. Alors comment c’était possible ? Comment son bracelet avait pu arriver sur le poignet d’un type lambda et qui plus est vivant. L’explication la plus logique était que Nathan lui est offert, mais Carl savait que son meilleur ami n’aurait jamais fait une chose pareille ou en tout cas pas s’il n’avait aucun autre choix. Qu’est ce qu’il aurait bien put le pousser à offrir ce bracelet à un inconnu ? Sa mère l’avait peut-être forcé, on dit qu’elle avait été prise d’une crise de folie ? Carl ne pouvait pas se contenter d’une explication qui ne tenait que sur un fils, il avait besoin de comprendre et cet inconnu pouvait lui apportait ses réponses. Le jeune garçon en avait oublié ses amis qui l’attendait et même la politesse, tout ce qu’il voulait c’était savoir. Quand il l’attrapa Carl ne s’attendit pas à une réaction aussi brusque. Alors que ses amis se levèrent d’un seul coup en le voyait valser, Carl leur fit signe que tout aller bien. Ce n’était rien, il l’avait surpris un peu. Le jeune garçon n’aimait pas être bousculé mais il voyait que se garçon était perturbé. « Je ne voulais pas te faire peur, mais j’ai besoin de réponse. » Au moment où le bracelet tomba, Carl se dit qu’il aurait pu le ramasser et partir, mais maintenant ce n’était plus le bracelet qu’il l’intéressait, maintenant il voulait entendre la vérité, il voulait comprendre.
Pourtant ce que dit le garçon devant lui, il n’était pas près à l’entendre. Ce qu’il racontait c’était son histoire, c’était lui qui avait offert ce bracelet. Mais il ne l’avait pas offert à lui non, il l’avait offert à Nathan, qui était mort il y a treize ans de cela. Carl sentait les larmes lui montaient aux yeux, qu’est ce que cette situation était injuste. Il avait pris tant d’année pour faire son deuil et pourtant cette histoire ressortait de la façon la plus folle qui soit. On n’avait jamais retrouvé le corps de Nathan après tout. Et si ce jeune homme disait la vérité et si c’était … Non, il ne fallait qu’il pense ainsi, il ne devait pas retourner dans ce cercle infernal. Nathan était mort il ne pouvait en être autrement et pourtant … Tout ces mots, tout ce qu’il disait c’était avec Nathan que ça c’était passé, pas avec un inconnu. Ses paroles étaient trop précises, trop véridique pour ne pas être réel. On n’avait jamais retrouvé le corps de Nathan après tout il avait peut-être survécu. Carl ne savait plus quoi pensé, ses idées s’entrechoquer sans pouvoir trouver une réponse cohérente. Il n’arrivait plus à penser normalement plus à raisonner. Ce type était-il en train de lui faire une farce de se jouer de lui ? Mais qui pourrait bien vouloir lui faire ça ? Non ce garçon n’était pas un connard ça se voyait et puis ce qu’il disait, personne d’autre ne le savait et aucune des personnes qui le savait aurait eu un quelconque intérêt à faire ceci. « Mais c’est moi … C’est à moi que tu as offert ce bracelet je le sais… » Sa voix était faiblarde était-ce vraiment lui qui lui avait offert le bracelet ? ça n’avait aucun sens, cette histoire n’avait aucun sens. Mais Carl ne réfléchissait plus, il était submergé par ses émotions. Peut-être ce trompait-il, peut-être que ce n’était ce bracelet, que Carl délirait, mais ça aurait été encore plus triste. Cela aurait signifié que le Mackenson aurait assez oublié son ami pour ne plus reconnaître ce bracelet qui lui avait offert, cette preuve d’amitié qui les lié par-delà la mort. Non, il y avait une autre explication, une qu’il avait trop peur de laisser entrevoir. « Si. Il faut que je sache, je dois savoir ce qui est arrivé à Nathan. » Il l’avait dit, il avait prononcé son nom, comme cela pouvait rendre les choses plus réels. Come-ci ce simple mot pouvait lui procurer toutes les réponses. Mais ici, dans ce part, treize ans après sa mort, ça semblait fou. Ce mot détenait avec le reste, comme ci il n’avait absolument pas sa place, qu’il n’avait plus à être prononcer. Pourtant là était vraiment la question. En était-il vraiment fini de Nathan, ou bien une histoire bien plus sombre et tordu se cachait derrière ce bracelet fait à la main par des enfants encore emplis d’espoir ?
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Mer 16 Déc - 20:12
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« mai 2020 »
Tu as presque l’impression de te trouver au centre d’une vaste blague, une sorte de caméra cachée, où d’ici quelques instants, les responsables vont sortir de leur recoin pour t’expliquer qu’en fait, c’était un coup monté et que tu as marché à fond dedans. Une part de toi aimerait bien que ce soit le cas, aussi absurde que ce soit. Mais au fond tu sais bien que c’est la réalité, que tu viens de tomber sur ton meilleur ami d’enfance au moment où tu t’y attendais le moins. Le choc t’embrouille les pensées, tu ne sais pas comment réagir ou plutôt tu n’arrives pas à réagir comme il le faudrait, à disparaître avant que Carl ait le temps de comprendre ce qui se passe. Tu essaies quand même, dans le vain espoir que l’univers reprenne sa course normale, que tout ceci ne soit qu’une anomalie qui va se résorber. Treize ans après, quel sens ça a de le retrouver ? Encore un coup foireux de l’existence, et tu commences à en avoir marre.

Carl te rattrape, te retient et tu le repousses violemment. Il part en arrière. Du coin de l’œil, tu vois des jeunes assis à une table se lever, l’air prêts à en découdre. Carl leur fait signe que tout va bien et ils ne s’approchent pas. Ses amis ? Une pointe de jalousie te traverse. Tu aurais pu, dû être là. C’est avec toi qu’il aurait pu passer cette après-midi, c’est avec toi qu’il aurait pu s’asseoir là, profiter du soleil, vous vous seriez amusés, vous n’auriez pas vu le temps passer… Cela te renvoie brutalement à quel point tu ne fais pas partie de sa vie, à quel point tu es étranger  – et c’est normal puisqu’il te croit mort. Est-ce que tu peux y avoir une place malgré tout ? Est-ce que tu ne vas pas lui faire plus de mal que de bien ? À quel point tu es égoïste d’avoir envie de le retrouver, d’essayer de rabibocher ton passé et ton présent ? Et toi ? Qu’est-ce que tu vas encore prendre, est-ce que tu peux l’encaisser ? Tu es déjà sur la corde raide – un fil tendu au-dessus du gouffre qui menace de t’engloutir. Est-ce que tu peux endurer un rejet, son incompréhension, sa peur, sa colère, tout ce qui le traversera quand il saura et dont tu n’as qu’une vague idée ? Peut-être pas.
Carl s’excuse, affirme qu’il a besoin de réponse. Tu balaies ses excuses d’un geste de la main, c’est surtout ta faute, tu n’avais pas à réagir comme ça.

— Toutes les réponses ne sont pas forcément bonnes à entendre. Ou on n’est pas forcément prêt pour elles.


Et c’est clair que tes phrases mystérieuses qui ne disent rien vont l’avancer. Bon sang… ça ne pourrait pas être simple pour une fois ? Tu ne regrettes pas d’être un sorcier, tu aimes trop la magie, mais tu aurais quand même voulu la découvrir avec ta famille unie. Tant pis pour le secret magique, Carl aurait été au courant aussi. La séparation pendant les mois scolaires aurait sûrement été difficile, mais tu lui aurais envoyé plein de hiboux, tu lui aurais tout raconté de ce qui se passait au château… Tu secoues la tête, les doigts serrés sur le bracelet. Inutile de continuer à te faire du mal comme ça, à rêver de ce qui n’a jamais eu lieu. Tu ne peux pas réécrire le passé. Et ce n’est pas comme si ton père ou Victor allait un jour changer d’avis à ton sujet, n’est-ce pas ?
Carl te fixe, il a l’air bouleversé, et tu ne dois pas avoir meilleure allure. Il souffle que c’est à lui que tu as offert ce bracelet, tu n’es pas sûr qu’il te parle ou s’il s’adresse à Nathan sans vraiment s’en rendre compte.

— Je sais… Carl, je sais que c’est toi qui me l’as offert.

Tu le souffles plus que tu ne le dis, mais il est trop tard pour reculer. Tu ne peux plus partir sans rien dire, sinon tu passeras les prochaines semaines, les prochains mois à te demander ce qui aurait pu se passer si tu n’avais pas fui. Et tu n’as plus envie d’être un fuyard… Qu’il accepte ou pas ton identité de sorcier, ce sera à lui d’en décider, en connaissance de cause. Sans parler du reste.
Il veut savoir ce qui est arrivé à Nathan – c’est étrange de l’entendre prononcer, de cela non plus tu n’as plus l’habitude, même si Robin l’utilise. Tu as passé tellement de temps à l’oublier, à t’habituer à d’autres prénoms, à apprendre à ne plus y réagir, à l’enterrer au fond de toi… Ça te donne presque envie de rectifier, « non, ce n’est pas Nathan, c’est Eirian », mais ce serait absurde. Tu inspires, avec l’impression que l’air se bloque à mi-chemin de tes poumons. Est-ce qu’il y a une bonne façon de le dire ?

— Carl… Je suis désolé, j’aurais vraiment préféré que tout se passe autrement. J’ai beaucoup de choses à te dire, je peux t’expliquer tout ce qui lui est arrivé, mais… ça ne va pas être simple et je comprendrais tout à fait que tu n'aies pas envie d'en savoir plus. Je ne sais pas exactement ce qu’on t’a appris sur… sa disparition, je suppose qu’on t’a dit qu’il était mort, que c’est la faute de sa mère… tout ce qui était dans les journaux.

Une pause, une inspiration.

— Je ne sais pas comment te le dire autrement, je te jure que ce n’est pas une plaisanterie ou un mauvais tour, mais… tout est faux, ce ne sont que des mensonges. Carl, je… C’est moi, c’est Nathan.

Ta voix tremble, tu as l’impression de le hurler, que toute la rue l’entend, alors que tu le dois le dire d’un ton normal ou un peu plus bas que d’habitude. Tu t’attendrais presque à ce que le monde se fige autour de toi, comme dans les films, que tout se mette en suspension, mais évidemment il n’en est rien, les piétons continuent de passer à côté de vous, les serveurs s’activent et les verres tintent contre les tables de la terrasse, la circulation est toujours aussi bruyante. C’est plutôt toi qui te coupes de tout cela, concentré sur Carl, au point de ne voir plus que lui. Pourvu qu’il te croie, pourvu qu’il accepte t’entendre ce que tu as à lui dire. Tu n’imagines pas vraiment ce que ça peut lui faire ; comment réagirais-tu si on t’apprenait que ton meilleur ami décédé ne l’était pas, si c’était lui en personne qui venait te l’apprendre ? Je suis désolé. Tu pourrais le répéter un millier de fois, tu n’es pas sûr que ça suffise.


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Dim 20 Déc - 11:54
Tu es pas mort toi ?


Était-ce un rêve ? Aux yeux de Carl ça aurait été la meilleure explication possible. Pourtant il savait que s’en n’était pas un. C’était beaucoup trop réaliste, beaucoup trop précis pour que ce soit un rêve. Ce qui était en train de se passer était bien réel, mais qu’était-il en train de se passer, Carl ne comprenait plus rien, ce bracelet, ce garçon, tout le ramener à Nathan. Mais Nathan, il était mort, il ne pouvait pas avoir prêter ce bracelet, pas avoir noué une amitié avec un inconnu et encore moins se tenir devant lui. Carl se persuadé depuis le début qu’il allait trouver une explication tout à fait logique à cette histoire, simplement il avait besoin d’aide pour la trouver, seul, il ne lui venait à l’esprit que des folies. Mais pourquoi le jeune homme devant lui se refuser à lui fournir ces explications, que pouvait-il y avoir de si grave derrière une simple histoire de bracelet ? Carl était perdu, totalement perdu, mais ce dont il était sûr, c’est qu’il avait besoin de réponse. « Je suis prêt. » C’était un énorme mensonge, Carl n’était absolument pas près pour les réponses à venir, mais il avait besoin de les entendre.
Le jeune homme désemparé se refuser de laisser partir son interlocuteur, Carl devait comprendre ce qu’il se passait. Lui qui était déjà plus que perdu, avec le Blood Circle. Trop de question lui venait en tête ses derniers temps, il ne voulait pas avoir un énième poids sur les épaules. Et pourtant la réponse qu’allait lui offrir le jeune homme devant lui, n’allait que le perturber encore plus. Quand le garçon aux cheveux bouclées commença son explication, Carl ne l’interrompit pas. Nathan. Le cœur du jeune homme loupa un battement, ce n’était pas possible. Nathan était mort, il y a des années de cela et pourtant … Ces cheveux noirs bouclée, ce visage fin, il avait muri et grandit et pourtant c’était bien lui. Les oreilles de Carl se mirent à siffler et sa tête à lui tourner. Il ne comprenait plus rien. Aucune des paroles du jeune homme n’avait de sens. Le regard fixer sur le bracelet, Carl ne bougeait plus. Seule lui et Nathan ne comptait à se moment précis. Carl avait trop peur de la vérité, trop peur de comprendre ce qu’il c’était passé, il était comme paralysé. Il dut utiliser toute son énergie pour décoller son regard du bracelet et venir le poser sur le garçon qui lui faisait face, comme pour vérifier la véracité de ses dires. A ce moment précis, Carl n’eut plus de doute : c’était Nathan. Il ne savait pas encore le pourquoi ni comment c’était possible, mais il le savait. Il aurait d’ailleurs dû le reconnaître dès le moment où il avait reconnu le bracelet. Alors que son regard était encore fixé sur celui de son ami d’enfance, Carl sentit les larmes lui couler. C’était la goûte de trop, après tout ce qu’il arrivait dans sa vie, son arrivée dans le Blood Circle, ses doutes, sa trahison qu’il caché à sa propre famille, les cauchemars, l’apparition surhumaine de Nathan fut la pression de trop. Toute cette tension, tout se stresse et ses questionnements, il avait besoin de les évacuer de la manière la plus humaine qu’il soit : par les larmes. Mais Carl restait un garçon fier et d’un revers de la main il les essuya, comme pour reprendre le contrôle de lui-même. Le garçon aurait voulu serrer son ami dans ses bras, mais au vus de sa réaction au dernier contact il préféra ne pas s’y risquer.
Alors qu’il aurait cru que la réponse de Nathan aurait régler tout ses questions, ce fut l’exacte inverse qui arriva. Comment était-ce possible ? Pourquoi avoir mentit au monde entier, pour quoi avoir fui ? Carl était encore plus perdu qu’il ne l’était avant sa réponse. Il ne comprenait tout simplement plus rien à ce qu’il se passait. « Pourquoi ? » Sa voix était encore plus faiblarde qu’avant. « Pourquoi être partie ? Pourquoi tous ses mensonges ? Je ne comprends pas … » Nathan n’avait pas simplement quitté Carl, il avait quitté toute sa famille, son frère, son père, toute sa vie. Qu’est ce qui avait bien put le pousser à cela ? Nan, Carl était dans la totale incompréhension. Son esprit était peut-être trop embrumé par le surplus de sentiment contradictoire, pour pouvoir raisonner convenablement. Il était incapable de mettre des mots sur ce qu’il ressentait, lui qui avait pendant toute ses années du travailler à l’acceptation de la mort de son ami. Se dire qu’il ne reviendrait pas, plus jamais. Et pourtant … Maintenant qu’il avait enfin réussi à faire son deuil, Nathan se tenait là devant lui et avec … le bracelet. Carl en avait presque oublié ce détail, mais la vérité qui s’affichait à lui, lui serra le cœur : malgré toutes les années passées, malgré toutes les épreuves qu’il avait put vivre, Nathan portait encore son bracelet. Son ami d’enfance ne l’avait pas oublié, Carl n’avait aucune idée de ce qui avait put lui arriver, mais il était certain d’une chose qui lui rassurer bien plus qu’il ne l’aurait imaginé : Nathan ne l’avait pas oublié.


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« mai 2020 »
Le « je suis prêt » de Carl résonne – tu sais qu’il ne l’est pas, qu’il ne peut pas l’être, pas avec une révélation comme celle que tu t’apprêtes à faire et il doit en avoir conscience aussi, mais il garde une allure déterminée. Malgré le choc, malgré le frisson qui te traverse, tu ne peux pas t’empêcher d’espérer – et tu t’en veux d’y croire autant, comme si tu n’apprenais jamais du passé. Qu’est-ce qui se passera si ça tourne mal d’une façon ou d’une autre ? Ce n’est pas seulement le fait qu’il ait changé, c’est normal, et toi-même, tu es aux antipodes de l’enfant que tu as été, mais tu as tellement de choses à lui dire, à lui faire accepter… D’un autre côté, ça s’est bien passé avec Robin, est-ce que c’est vraiment une folie de souhaiter la même chose ? Que pour une fois, tout se passe bien ? Mais, même si ton cousin a cru lui aussi à ta mort, il savait pour la magie, cela faisait une révélation en moins.

Tu finis par te lancer dans tes explications, de façon un peu laborieuse, mais tu n’as aucune idée de comment gérer. Les doigts crispés sur le bracelet, tu ne quittes pas Carl des yeux, t’attendant à… à peu près tout et n’importe quoi. Il ne te répond pas tout de suite, le regard fixé sur le bracelet. Un moment, tu crains qu’il ne se sente mal ou qu’il fasse un malaise, mais il finit par redresser la tête, tu croises son regard. Et à cet instant, tu comprends qu’il te croie, qu’il accepte que tu es Nathan. En même temps, il aurait été difficile d’inventer une telle histoire, de connaître le prénom de Nathan sans être directement concerné par ce qui s’est passé. Un soulagement léger dénoue un peu la boule dans ta gorge, mais ce n’est que le début, ce n’est que la surface de l’iceberg, et tu ne sais pas vraiment comment enchaîner.
Le regard de Carl s’embue, et tu ne vaux pas mieux. Vous n’avez pas l’air malin, à vous regarder en pleurant à moitié, mais tu t’en fiches. Tu bats des paupières pour chasser les gouttes d’eau, prends une profonde inspiration. Un instant, la colère t’envahit, colère contre ta famille et ses convictions absurdes, contre ces parents infichus d’aimer leurs enfants, contre tout ce que tu as perdu. Colère contre toi aussi, contre cette blessure jamais refermée, contre ton incapacité à faire table rase de ton passé pour tout reconstruire. Tu as juste appris à vivre avec cette déchirure, avec cette différence irréconciliable. Et te retrouver face à ton passé, face à Carl dans la réalité et non plus dans tes souvenirs la ravive douloureusement. Tu aimerais… tu ne sais pas, pouvoir effacer toutes ces années, faire comme s’il ne s’était rien passé, ne pas avoir à expliquer, redevenir le Nathan d’autrefois, qu’absolument tout redevienne comme avant, sans incompréhension, sans distance, sans séparation. Être encore son ami et avoir la conviction inébranlable que rien ne pourrait vous éloigner. Mais tu as l’impression qu’un gouffre se dresse entre vous, et tu vacilles au bord sans savoir à quoi te raccrocher. Tu ne peux même pas te rapprocher de lui, dans l’état où tu es, un contact physique achèverait de te faire vriller, et Carl n’a pas besoin de voir ça, de comprendre à quel point tu es en vrac. C’est à toi de gérer, tu viens de lui balancer une bombe dans la figure, tu n’as pas à te plaindre.

Son « pourquoi » te secoue un peu. Tu lui dois des explications. La révélation qui lui fera tout comprendre. Tu ne te sens pas de le dire là, debout, au milieu de la rue. Tu jettes un coup d’œil autour de vous, repères un banc un peu à l’écart et inoccupé. Tu le désignes à Carl.

— Tu veux bien qu’on aille s’asseoir ? Ce… ce sera mieux.


Tu te diriges vers le banc, en profitant de ces quelques secondes pour essayer de rassembler tes pensées, de trouver un moyen de présenter tout ça. Tu n’y arrives pas vraiment. Tu te laisses tomber sur le siège, fais jouer le bracelet entre tes doigts quelques secondes. Si tu avais su ce qui allait se passer… franchement, combien y avait-il de chances que tu tombes pile sur lui ? Tu prends une profonde inspiration, regardes Carl en face.

— Je ne sais pas par où commencer, il y a tellement de choses... Je… je n’ai pas eu le choix. J’aurais voulu t’expliquer ce qui se passait, mais c’était impossible, ça nous aurait mis encore plus en danger, et toi aussi. Ma mère préférait que personne ne sache. C’était une question de vie ou de mort.

Ça sonne dramatique à souhait, ce n’était pas vraiment ton intention. Bon sang, pourquoi est-ce que c’est aussi compliqué ? Tu as l’impression d’arracher chaque mot au plus profond de toi, t’entendre hurler toutes tes alarmes. Une fois de plus, tu brises la promesse faite à ta mère, celle de ne jamais dire la vérité à qui que ce soit, de l’enfouir loin au fond de toi. Mais elle devient de plus en plus difficile à tenir, sans que tu saches si c’est réellement le cas ou si tu essaies de t’en convaincre pour justifier tes faiblesses. Ta vie tient déjà à un fil et il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’il se rompe.

— Si tu savais à quel point j’aurais voulu que ça se passe autrement… Elle s’est enfuie avec moi pour me sauver la vie, on a dû se cacher, changer d’identité, de pays même… et simuler notre mort, même si ça n'a pas vraiment fonctionné. Tout ça pour me protéger de mon père.


Et du Blood Circle. Tu n’arrives pas à le dire, pas encore, parce que ça rendra les choses beaucoup trop claires, du moins, tu l’imagines. Mais tu ouvres aussi la porte à tout un tas d’interprétations violentes. Ton père a toujours eu la main lourde, surtout lorsque tu ne faisais pas assez vite ce qu’il te demandait, mais ça ne justifiait pas de te faire passer pour mort. Tu glisses une main dans tes cheveux, les ébouriffant encore plus, détournes les yeux pour fixer le trottoir devant toi.

— Carl… qu’est-ce que tu penses des sorciers ?

La question doit tomber comme un cheveu sur la soupe pour lui. Tu guettes sa réponse sans oser le regarder.


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Ven 25 Déc - 20:26
Tu es pas mort toi ?



Nathan. C’était Nathan son meilleur ami mort il y a treize ans de cela. Comment était-ce possible ? Et surtout pourquoi ? Pourquoi être partie, pourquoi s’être fait passer pour mort. Carl n’avait jamais été aussi perdu. Tout ce temps passait à faire son deuil, venait d’être balayer en à peine quelques mots. Il n’était pas mort, pendant tout ce temps il avait continué à vivre sa vie. Que pouvait-il bien lui être arrivé. Carl était dans l’incompréhension la plus totale. Une part de lui avait envie de partir en courant et reprendre sa vie avec ses copains. Que tout ceci soit un des mauvais rêves qu’il avait tant de fois fait et refait. Mais il savait que ce n’était pas le cas. Nathan était là devant lui. Le jeune homme se rappela le jour où on lui avait appris sa mort. Ça avait été un profond déchirement pour lui. Pendant plusieurs années il avait même refusé d’y prendre. Les psychiatres avaient traité ça comme si c’était une folie de sa part, des séquelles du au traumatisme. Et Carl avait finit par y croire alors même qu’il avait totalement raison. Depuis le début il avait compris. Peut-être aurait-il dû continuer d’y croire, continuer de chercher son ami. Carl avait honte à ce moment précis d’avoir fini par croire ses médecins. D’une certaine manière il l’avait abandonné.
Alors que Nathan venait faire sa révélation. Il proposa de s’assoir. Carl le suivit sans un mot. En réalité il ne savait pas quoi dire. Ses idées étaient troubles en emplit de question. A ce moment précis il ne voulait que des réponses. Mais il avait raison s’assoir serait sûrement mieux, loin des regards indiscrets. Carl en avait même oublié ses amies qu’ils l’attendaient à l’intérieur, sûrement un peu inquiet de la situation. Il était si rare de voir Carl sérieux. Le groupe devaient pensaient qu’il avait des problèmes. Mais le jeune homme n’en avait pas grand-chose à faire. Ce jour-là, la seule chose qui importait pour lui, c’était de comprendre. Comprendre ce qui c’était passé, comprendre pourquoi son ami était partit et pourquoi il n’était jamais revenu. « Oui, bien sûr. » Carl le suivit jusqu’au banc avant d’écouter attentivement ses explications. La première réaction de Nathan fut de justifier son silence. Mais Carl ne lui en voulait pas, il se doutait bien que si son ami ne lui avait pas mentit par plaisir. Il se doutait de la gravité de la chose et même s’il s’attendait à ce que sa vie soit en jeux Carl sentit un énorme creux au fond de sa poitrine quand Nathan aborda le sujet. Mais qui avait bien put vouloir du mal à un enfant de sept ans ? Mais ce dont il ne s’attendait pas c’était l’auteur de cette chasse, Maxwell Lancaster. Carl l’avait côtoyé plus d’une fois, de part sa place au Blood Circle et même si il lui semblait aussi fou que son père Carl n’aurait jamais put imaginer qu’il puisse en vouloir la mort de son propre fils. Le jeune Mackenson était totalement perdu mais au fond de lui venait se former une réponse, qui pourtant se refuser. Qu’est ce qui aurait put pousser une famille comme celle des Lancaster à essayer de tuer leur propre fils ? Au fond de lui Carl connaissait sa réponse. Il avait une idée de ce qui pouvait pousser ce genre de famille à de tel horreur, mais il ne voulait pas y croire. « Pourquoi ? Pourquoi ton père veut-il ta mort, que s’est -il passé ? »
La question qui suivit laissa Carl perplexe. Les sorciers… Que pensait-il des sorciers ? Officiellement qu’ils devaient être chassé et tué. Mais pour de vrai son esprit était bien loin de ses violences. C’est pour cela qu’il n’avait pas put se résoudre à tuer cette famille. Et quand ton esprit commence petit à petit à comprendre où voulait en venir Nathan, Carl eu l’impression que son cœur se figea. Il se sentit incapable de répondre, incapable de dire quoique ce soit. Carl n’était pas forcément une lumière, mais il avait suffisamment d’esprit pour comprendre ce qui se passait, bien qu’il voulût à tout prix que ce ne soit pas le cas. Cette limite à ne pas dépasser, le Blood Circle, l’avait déjà franchi il y a treize ans de cela. Si Nathan, avait été chassé, c’est parce qu’il était un sorcier. Carl venait de le formuler clairement dans sa tête, mais il était incapable de dire quoique ce soit. Que pensait-il de tout ça ? Son éducation lui intimait de s’énerver, de fuir, d’avoir peur, mais Carl ne ressentait rien de tout ça. Non, il ressentait de la compassion. Et aussi de la colère, mais à la place de se diriger contre Nathan elle se dirigeait contre le Blood Circle. Il se rappela alors les paroles de son père : il devait se méfier, il ne devait pas se laisser prendre par les sentiments. Pourtant, l’idée que l’on puisse s’attaquer à son propre fils de par sa nature, son fils qui n’avait que sept ans le dégoûtaient. Nan pire que ça, ça le révolter. Carl pouvait bien comprendre, que les sorciers puissent être dangereux, que certaine chose qu’il faisait n’était pas naturel et à cause de ça on devait les maîtriser. Mais il ne pouvait pas croire que le jeune garçon plein d’innocence et de douceur qu’était Nathan, avait put faire quoique se soit qui puisse penser qu’il était un danger. Nan, même plus que cela, rien de ce qu’avait put faire Nathan, ne méritait qu’il soit chassé par son propre père. « Tu es un sorcier Nathan ? »
Cette question qui n’en était pas vraiment une. Carl avait sa réponse. Mais il avait besoin de l’entendre dire de sa bouche. Il avait besoin que on lui explique, même si Carl espérait de moins en moins avoir une explication miracle qui pourra effacer ses craintes. Carl commençait à comprendre ce qui c’était passé pour Nathan et alors même qu’il commença sa phrase, le jeune homme ressentit une énorme culpabilité en lui, celle de faire partit du même groupe que ceux qui avait fait du mal à son ami.


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Lun 28 Déc - 19:19
Retrouvailles
« mai 2020 »
Carl n’est pas prêt et tu ne l’es pas plus que lui pour ce qui est en train de se passer. Tu n’as pas eu le temps de te préparer, de penser à la meilleure façon de présenter les choses. On pourrait croire qu’en l’ayant déjà fait une fois, ça viendrait plus facilement, mais ce n’est absolument pas le cas. Certes, cette fois, tu n’as pas eu des semaines pour angoisser dans l’attente de la rencontre, mais ces quelques minutes ne sont pas moins intenses. Et tu dois lutter contre ton réflexe de fuite ; éviter le problème ne le résoudra pas.
Avouer des morceaux de ta vie reste toujours compliqué, ce n’est pas plus simple face au Blood Circle que face aux sorciers, tant le mensonge est ancré en toi depuis bientôt treize ans au point de devenir une seconde peau. Confortable jusqu’à ces dernières années, un rempart entre toi et le monde, l’assurance que nul ne saurait jamais rien à ton sujet. Mais il devient de plus en plus insupportable à présent, te donne l’impression de ne pas avoir de réelle existence, de n’être qu’un bricolage bancal et non une vraie personne. Et pourtant, à chaque fois que tu as une occasion de dire la vérité, tu bloques. Peut-être qu’elle n’est plus confortable, cette seconde peau, mais elle est rassurante, protectrice. Tu la connais. Alors que les conséquences de la vérité… tu ne peux pas les anticiper.
Trop tard pour reculer maintenant que tu as avoué ton nom. Tu lui proposes de s’asseoir, ce sera plus simple que de rester debout devant le bar, au milieu des passants. Autant éviter que qui que ce soit entende ce que tu as à lui dire. Et tu en as besoin aussi. Les doigts toujours fermés sur le bracelet, tu gagnes le banc, t’y laisses tomber plus que tu ne t’y assois. Vous aviez vos coins secrets, enfants ; tu lui disais tout… ou presque. La seule chose que tu ne lui as pas révélée, c’est sans doute celle qui sera la plus dure à avouer aujourd’hui. Et tu ne sais pas plus comment le dire qu’à l’époque. Si seulement… Non, il ne sert à rien d’imaginer ce qui aurait pu être.

Tu finis par te lancer en guettant les réactions de Carl à tes paroles, le choc lorsque tu lui dis que tout est de la faute de ton père. Il devait s’attendre à tout sauf à ça. Bien sûr, au Blood Circle, tout le monde connaît sa haine des sorciers et son caractère impitoyable, tuer ou torturer ne lui ont jamais fait peur. Sous ses dehors aimables, la violence affleure toujours. Mais il y a une différence entre cela et s’en prendre à son propre enfant. Carl finit par le formuler : « pourquoi ton père veut-il ta mort ? » Un frisson te traverse. Entendre ces mots à voix haute te laisse une drôle de sensation, comme si tout cela prenait une nouvelle dimension. Absurde. Tu en as conscience depuis le début, même si tu n’en as jamais vraiment parlé avec ta mère. Tu savais et ça te suffisait amplement. Ou peut-être est-ce seulement parce que ce sont des mots qui n’ont rien à faire ensemble, une association contre-nature.
Les souvenirs de ce jour-là ne t’ont jamais quitté. La peur, bien sûr, quand ton pouvoir t’a échappé devant tes parents, quand tu n’as pas su le retenir – tu savais que ce serait terrible, mais pas à ce point. La fuite en hâte, aussi. Mais surtout, surtout, plus que tout, le regard que ton père a posé sur toi à ce moment-là. Alors, certes, il n’avait jamais été particulièrement tendre, toujours prompt à essayer de t’endurcir, à te préparer déjà à ta future mission de tueur de sorcier, mais c’était quand même ton père, celui que tu appelais papa. Un regard haineux que tu as reçu comme un coup de poignard. Tu n’étais pas vieux, mais tu as compris. D’un coup, c’était comme s’il n’y avait plus rien. Comme si tu étais brusquement devenu un monstre, comme si « Nathan » n’avait jamais existé, comme s’il n’y avait eu aucun lien entre vous. Juste une tare dans la famille, une erreur à réparer, une souillure à effacer – les mots qu’il a jetés tandis qu’il se disputait avec ta mère. Tu en es resté tétanisé, glacé jusqu’au cœur par sa violence, incapable de réagir, les larmes dévalant sur tes joues, et c’est la réaction de ta mère qui t’a ranimé. Même s’il t’a fallu un moment pour te convaincre qu’elle ne te reprochait vraiment rien. Et que rien n’a jamais fait vaciller l’amour qu’elle te porte.
C’est sans doute en partie à cause de lui que c’est aussi compliqué aujourd’hui d’affronter le regard des autres. Si ton propre père, un de ceux censés t’aimer, t’a haï et a voulu ta mort en découvrant ta nature, comment les autres, forcément moins proches, pourraient-ils l’accepter ? Que ce soit les sorciers face à ta véritable identité ou tes anciens amis face à tes pouvoirs. À chaque fois que tu es sur le point de dire la vérité, tu as l’impression de revivre cette même scène. Et même si l’attitude de ta mère devrait te rassurer, la peur finit toujours par l’emporter parce que, d’une certaine façon, tu sais qu’au sein du cercle, c’est sa réaction à elle qui n’était pas normale, pas celle de ton père. Et tu as beau t’en vouloir d’être toujours aussi faible aussi longtemps après, de ne pas arriver à surmonter ce que ton père t’a fait, à quel point, déjà, ça t’a mis en vrac, la faille reste.

Le silence de Carl après ta demande sur les sorciers est assez éloquent en soi. Tu ne sais pas quoi en penser, et tu n’arrives pas non plus à le regarder en face. Tu t’attends presque à le voir se lever et partir, ou se retourner contre toi, ou… Non. Tu t’obliges à rester dans l’instant présent, à ne pas imaginer tout ce qui pourrait mal tourner. Tes oreilles tintent lorsqu’il pose sa question, qui est plus une demande de confirmation. Tu te doutes qu’il a déjà compris, c’est sans doute la seule chose qui explique ton histoire. Tu refuses de le lui avouer comme quelque chose de honteux, alors tu finis par redresser la tête pour le regarder :

— Oui. J’en suis un, Carl. Toute cette histoire… c’est à cause de ça. Je n’ai pas pu leur cacher mes pouvoirs très longtemps. Mon père n’a pas supporté d’avoir un sorcier dans la famille, et ma mère… Elle a tout sacrifié pour me sauver. Même maintenant, il me cherche encore.

Une pause, puis tu reprends.

— Ce qu’ils racontent sur les sorciers et la magie… C’est faux, Carl. Nous ne sommes pas des monstres. Bien sûr, il y a de mauvais sorciers, mais c’est comme partout ailleurs…

Tu t’arrêtes. Tu n’as pas vraiment besoin de te justifier, mais tu espères de toutes tes forces qu’il comprendra, que la propagande du Blood Circle n’a pas fonctionné sur lui, qu’il te croira.


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Mer 30 Déc - 21:34
Tu es pas mort toi ?



Carl avait compris. Il avait compris parce que lui aussi maintenant il faisait partie du Blood Circle. La chasse aux sorcières il ne l’avait jamais compris. Sa mère lui appris l’importance de la loi et de la justice. Quand tu es criminel tu étais jugé et défendu, qui que tu sois sauf les sorciers. Eux il n’avait aucune justifiés et méritait une mort de naissance. Ça n’avait aucun sens. Peut-être qu’après tout son père avait raison, peut-être que Carl avait été trop isolé du Blood Circle pour en comprendre les enjeux. Car oui il ne comprenait absolument pas pourquoi ses sorciers devaient être traité de cette façon. Il avait eu du mal à croire que cette petite famille sorcière qu’on lui avait demandé de tuer puisse le mériter, qu’elle différait d’une famille normale. Mais d’apprendre ce qui été arrivé à son meilleur ami ne faisait que confirmer ses craintes : les sorciers n’étaient pas dangereux. Il ne pouvait pas l’être car Nathan ne l’était pas. Carl avait grandi à ses côtés, passant ses années à discuter et jouer avec lui et il savait que Nathan était quelqu’un de bon. Même aujourd’hui Carl en était persuadé. Parce qu’il venait de lui dire la vérité, parce qu’il était aussi tremblant et désarçonné que lui Carl savait que Nathan ne mentait pas. Alors qu’il posa la question fatale, Carl sentit la colère monter en lui. Bien sûr que c’était pour ça, bien sûr qu’il était un sorcier. Et lui ne l’avait même pas su à aucun moment il n’avait remarqué quoique ce soit chez son ami. Carl était en colère contre le Blood Circle d’oser s’attaquer à leur propre enfant, contre lui-même de ne pas avoir put aider son ami. Et alors que Nathan continuait ses explications, le cœur du jeune homme loupa un battement. Et si ses parents étaient au courant ? Lui aurait-il caché qu’ils essayaient de tuer son meilleur ami pendant que lui était traumatisé par sa perte ? Carl ne voulait pas y croire, il ne voulait pas croire que ses parent aient put lui faire une chose pareil. Et pourtant c’était l’explication la plus logique. Carl connaissait maintenant le fonctionnement du Blood Circle et il savait que toute chasse à l’homme passait par son père. Mais peut-être que les Lancaster avaient agi seul ? Sans prévenir leurs alliés ? C’était invraisemblable, mais Carl n’en voulait pas croire que ses parents est put lui mentir. Il aurait aimé continuer à se voiler la face dans cette histoire, pourtant il devait le faire il devait être sûr. « Maiiss… » ça voie était tremblante il craignait trop la réponse que pouvait lui apporter la réponse. « C’est juste ton père qui te traque ou tout le Blood Circle ? » Voilà c’était dit.
Carl n’avait aucune idée de ce que signifiait ce moment pour lui. Mais ça aller lui changer la vie. Voir son meilleur ami en vie et victime du même genre de personne que son père, ça lui brisait le cœur. Il savait au fond que ça aurait put être lui. Carl se doutait bien au fond de lui que Erebe aurait réagit d’une façon assez similaire s’il avait été sorcier. Mais que signifiait être sorciers exactement ? Carl se rendit compte qu’il ne savait pas grand-chose de se groupe qu’il était pourtant supposé chassé. Ses parents avaient bien essayé de l’instruire, mais le jeune homme ne ce n’était jamais trop penché sur le sujet. A part le fait qu’il fasse de la magie et qu’il faille les tuer Carl n’avait pas appris grand-chose de ses leçons. Il aurait tant aimé avoir l’occasion de discuter avec cette famille, pour comprendre ce qu’il avait bien fait pour mériter la mort que leur avait réserver le Blood Circle. Mais jamais Carl n’avait encore eu de sorcier devant lui à part le groupe de sorcier qui avait attendu son équipe l’autre soir. Nathan était à côté de lui et avait l’air si normal. Carl avait même du mal à s’imaginer qu’il puisse faire de la magie. Son ami ne renvoyait aucun signe qui pourrait expliquer une telle différence. Et pourtant Nathan ne lui mentait pas il était bel et bien un sorcier.
« Et ça fait quoi d’être un sorcier ? » C’était une question bête pour une situation aussi dramatique, mais c’était la spécialité de Carl. Après tout ce n’était pas ce qui comptait non ? Si Nathan était heureux à présent, s’il vivait bien sa condition. Carl avait toujours vu la magie comme une maladie et pourtant Nathan avait l’air tout à fait normal. Et si French_Bahamut avait raison et si les sorciers n’avaient pas grand-chose de différent avec eux ? Carl avait toujours vu la magie comme une maladie, pas comme un danger. Mais il avait toujours eu du mal à accepter la normalité de la magie. Pourtant devant Nathan, toute ses certitudes s’effondraient. Il connaissait son ami, Carl avait rêvé de ce moment de retrouvaille depuis maintenant treize ans. Mais jamais il ne lui été arrivé de penser que c’était un sorcier. C’était le genre de chose qui aurait put l’imaginer.


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Dim 3 Jan - 9:08
Retrouvailles
« mai 2020 »
Voilà, ça y est, tu l’as dit. Je suis un sorcier. Ça ne dénoue pas vraiment le nœud que tu as dans la poitrine, trop serré. Tu n’en as pas honte, mais ça te renvoie à la première fois où tu as pensé ces mots, à l’époque où tu luttais contre ton pouvoir, où tu étais prêt à tout essayer pour t’en débarrasser, comme si c’était un parasite. La tête encore emplie des préjugés du Blood Circle, des « abominations », « monstres » et autres « erreurs de la nature » de ton père, tu as soudain cru que oui, tu n’étais plus vraiment humain mais une sorte de monstre ou que tu en abritais un qui se développait en toi – Victor avait dû te parler d’Alien. Tu en as fait des cauchemars, où tu imaginais que tu te métamorphosais en tu ne sais quelle créature terrifiante. Et la peur de faire du mal à tes proches, sans le vouloir, t’a longtemps accompagné. Si tes pouvoirs t’échappaient et s’en prenaient à eux ? Si tu blessais ta mère ? Tes camarades d’école ? Tu ne voulais pas de cette noirceur qui grandissait en toi, de plus en plus difficile à réprimer, impossible à contrôler, qui te donnait l’impression de n’en faire qu’à sa tête. Impression qui aurait pu devenir réalité, si déjà écrasé de fatigue parce que tu n’en dormais plus, tu n’avais pas osé aborder le sujet avec ta mère. C’est elle qui t’a répété que tu n’étais pas un monstre, que ceux-ci ne s’inquiétaient pas du mal qu’ils pouvaient causer et qu’être un sorcier ne faisait pas de toi une personne mauvaise.
Il t’a fallu du temps, mais tu as appris à accepter tes pouvoirs, à les faire tiens, et le monstre s’est endormi pour de bon. Et quoi qu’en disent les sang-pur, tu es un vrai sorcier – pour peu qu’il en existe de faux. Tu ne t’attendais pas vraiment à devoir défendre tes origines dans le monde magique, mais tu n’as pas hésité à entrer sur le champ de bataille quand cela a été nécessaire. Tu t’es souvent confronté pour toi-même ou pour d’autres aux sang-pur imbus de leur supériorité – avec la grande satisfaction de les envoyer au tapis la majeure partie du temps, que ce soit par la magie ou physiquement. Au bout d’un moment, la plupart ont fini par te laisser tranquille. Hors de question de te laisser rabaisser après avoir eu tant de mal à accepter ton identité. Personne ne te l’enlèverait. Et tu n’as jamais eu honte de tes origines moldues – sauf de l’appartenance de la majeure partie de ta famille au Blood Circle.

Tu ignores tout de ce que Carl pense des sorciers ; tu espères de toutes tes forces qu’il ne les condamne pas d’emblée. Que pour lui tu resteras Nathan avant d’être un sorcier. Qu’il ne te jugera pas pour cette partie de toi que tu n’as pas choisie, mais qui te constitue autant que le reste.
Qu’il n’aura pas la réaction de ton père.
Tu lui laisses le temps d’encaisser ce que tu lui dis, en guettant ses réactions. Lorsqu’il reprend, sa voix est toujours faible. Est-ce que c’est seulement ton père ou tout le Blood Circle… Un entredeux, comme souvent.

— Pas tout le Blood Circle, mais une partie, oui. Je sais qu’il a dit la vérité à quelques membres, il ne pouvait pas tout cacher. Ils nous ont retrouvés plusieurs fois, mais on a toujours réussi à s’en sortir. Mais je ne sais pas qui exactement est au courant, entre ceux qui savent qui je suis vraiment et ceux qui pensent que je suis juste un sorcier sur lequel il faut mettre la main…


C’est au moins une chose pour laquelle tu peux remercier ton père, sa volonté de dissimuler au mieux l’échec et la honte que tu représentes – une part de toi espère toujours que le sang sorcier vienne réellement de son côté, ce serait une belle ironie du sort et ça te permettrait d’en rire un peu. Si vous aviez eu tout le Blood Circle aux trousses, vous n’auriez sans doute pas résisté aussi longtemps – ou il vous aurait fallu changer de continent et ne jamais remettre les pieds en Angleterre. Pour autant, ça te complique aussi la vie, parce que tu ignores à quel moment l’un d’entre eux te reconnaîtra. Robin lui-même n’est officiellement toujours pas au courant pour toi. Est-ce que des proches de Carl le sont ? Tu n’en as aucune idée et tu ne te risqueras pas à faire des hypothèses. Mais si certains le savent et lui ont fait croire que tu étais mort tout en sachant pertinemment la vérité… C’est abject. Mais y a-t-il vraiment autre chose à attendre d’eux ? Toi-même, tu étais destiné à tuer des sorciers sans vraiment te poser des questions sur le pourquoi et le comment de toute cette chasse, embrigadé dès ton plus jeune âge.

Sa question suivante te prend un peu au dépourvu. Tu ne sais pas vraiment comment y répondre. En soi, il n’y a rien qui te différencie de lui. Sauf que quand tu agites ta baguette, il se passe quelque chose. Et surtout tu ne sais pas vraiment quelle est l’intention derrière. Tu glisses une main dans tes cheveux en réfléchissant.

— En vérité… rien. Je suis juste… moi. Tu sais, là, comme ça, je ne sens pas ma magie, il n’y a rien qui me distingue de toi. C’est juste une sorte de capacité en plus, mais ça ne me rend pas plus fort physiquement ou plus intelligent ou plus méchant… Non, plus qu’une capacité, c’est comme une source d’énergie à laquelle certaines personnes peuvent accéder et pas d’autres. Mais ça ne change rien à la personne elle-même. Et c’est comme pour la technologie : à la base, ça peut être neutre, tout dépend de l’usage que tu en fais, bon ou mauvais.

Tu n’es pas sûr que ta comparaison soit la mieux choisie.

— Mais voilà, je ne suis pas d’une nature différente parce que je suis un sorcier, je n’ai pas changé avec l’apparition de mes pouvoirs. Les sorciers sont comme les… non-sorciers, tout le monde veut vivre en paix, faire sa vie, étudier, trouver un travail, etc. Je ne vais pas me transformer en monstre sanguinaire pour tuer tout ce qui bouge…



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Jeu 14 Jan - 12:15
Tu es pas mort toi ?



Carl était perdu. Savoir que Nathan était vivant avait été un coup dur mais qu’en plus de tout cela il était un sorcier, ça faisait beaucoup à encaisser pour Carl. Le jeune homme n’avait bien entendu pas autant de haine à l’égard des sorciers que pouvait en avoir le reste de sa famille, il n’en avait même pas du tout pour ainsi dire. Mais c’était la première fois qu’il avait en face de lui un sorcier et ça lui faisait tout drôle. C’était encore plus bizarre pour lui que ce soit Nathan son ami d’enfance. Jamais il n’avait noté une quelconque originalité en lui, Nathan avait toujours été tout ce qui l’y a de plus normale. Et pourtant c’était un sorcier. Et chez le Blood Circle c’était quelque chose de grave. D’assez grave pour être traqué, assez grave pour que son propre père veuille le tuer. C’était injuste, Nathan n’avait rien demandé, il n’avait jamais rien fait à l’encontre du Blood Circle, jamais montré une quelconque agressivité ou quelque chose qui pourrait faire penser qu’il était dangereux. Pourtant ils n’avaient pas hésité à s’en prendre à lui. Carl acquiesça face à la réponse de son ami. Bien sûr qu’il ne savait pas qui le poursuivait. Mais l’idée que sa famille soit dans le coup était tout de même à envisager. Les Lancester était proche des Mackenson et en plus de cela, c’était son père qui gérer le terrain du Blood Circle, si quelqu’un devait être au courant c’était bien lui. Mais Carl ne voulait pas y croire. Il ne pouvait s’imaginer que ses parents ont pu lui faire une chose pareille. Carl se promis de tirer les choses au clair, mais plus tard ce n’était pas le moment.
Nathan venait de revenir des morts et peut-être que Carl devait trouver des questions un peu plus intéressantes à poser. Pourtant la seule qui lui vient était sur le fait qu’il soit sorcier. Carl n’avait jamais parlé à un sorcier et l’impression de son ami l’intéressait. Mais sa réponse l’intrigua, elle était assez semblable à celle que lui avait offert French_Bahamut lors de leurs échanges de mail. Nathan se sentait normal. Le jeune garçon c’était imaginé parfois que c’était quelque chose de noir, un sentiment étrange qui pouvait te pousser à faire du mal si tu le suivais. Mais plus il se renseignait plus il se rendait compte que ce n’était pas ça. Carl aurait voulu lui demander cash, s’il ressentait une violence au fond de lui, mais il n’osa pas. Carl était déjà très content de retrouver son ami, il était hors de question qu’il ne le vexe comme il l’avait fait avec French_Bahamut. Pourtant Nathan dut deviner sa question car il y répondit. Nathan n’avait rien sentit, rien qui pourrait présager cette violence. Mais alors la question qui venait, c’était pour quoi le Blood Circle les chassait-il ? Carl en connaissait plus d’un pour faire partie de l’organisation et il ne connaissait bien des membres qui n’était pas des fous sanguinaires, mais qui pourtant adhérer à leur idée. Que ce soit Toni, Olivia ou même ses parents, rien dans leur personnalité permettait d’expliquer qu’ils veulent exterminer des personnes tout à fait normales et inoffensives.
« Mais pourquoi les chasser alors ? Pourquoi vivre en marge de la société ? » Carl posait ses questions à Nathan comme-ci il pouvait y répondre. Comme-ci le fait d’être sorcier lui avait permit d’entrevoir les explications de leur monde. Le jeune homme aurait pu passer la journée à le questionner sur le sujet, savoir comment ils vivent ce qu’ils font, comment ils fonctionnent, mais il se rendit compte que ses questions étaient peut-être un peu invasives pour Nathan. Après tout il venait seulement de se retrouver et Carl lui demander de lui faire un documentaire détaillé sur les sorciers. « Excuses moi … je suis un peu chiant avec mes questions à la con… » Mais Carl ne voulait pas que ça s’arrête là, il ne voulait pas perdre Nathan de vue et ne plus jamais le revoir. Il avait la folle envie de savoir ce qui l’était devenue, s’il avait des amis, des hobbies, s’il était heureux malgré tout. « Parle-moi de toi plutôt, qu’est ce que tu es devenu ? » C’était encore une question. Mais Carl ne pouvait pas s’en empêcher si Nathan ne l’arrêtait pas il pouvait tenir encore des heures. Mais après tout il avait toujours été ainsi, joyeux à vivre le moyen. Carl n’allait pas se laisser abattre par ses histoires horribles, éviter son ami parce que son histoire était trop dure. Nan, il avait envie de le connaître et qu’il le connaisse. Les raisons pour lesquelles ils avaient été séparé était trop injuste pour renoncer aussi facilement à leur amitié, certes un jour Carl tirerait toute cette histoire au clair, mais aujourd’hui il devait simplement profiter de leurs retrouvailles.
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Dim 17 Jan - 9:35
Retrouvailles
« mai 2020 »
C’est tellement étrange de te retrouver, là, sur ce banc, avec Carl, à essayer de vous accorder de nouveau, de comprendre ce qui s’est passé pour l’un et l’autre. Tu avais plus ou moins fait ton deuil de cette amitié au fil des ans, conscient que ta nature et son allégeance familiale vous séparaient. Et maintenant… Au moins n’a-t-il pas l’air de haïr les sorciers, c’est déjà ça. Même si, à dire vrai, tu vois difficilement Carl haïr qui que ce soit. Trop joyeux, peut-être, pour se laisser abîmer par un sentiment aussi moche. Et tu es content qu’il n’ait pas l’air d’avoir changé sur ce point-là, c’est au moins une pièce de puzzle qui retrouve sa place. C’est rassurant d’un certain côté de voir que certaines choses ne bougent pas, mais de l’autre, une fois de plus, tu mesures ce qui te manque, à quel point, toi, tu as changé, à quel point tu n’es plus le Nathan d’autrefois. C’est sans doute trop tôt encore pour que Carl s’en rende compte, tant d’années se sont écoulées. Mais tu redoutes un peu le moment où il le comprendra, où il se dira que tu es trop différent de celui qu’il a connu. Qu’est-ce que tu peux lui apporter maintenant, à part des ennuis ? Est-ce que tu peux avoir de nouveau une place dans sa vie ? Est-ce que ça aurait du sens vu la situation ? Tu n’en sais rien. Tu n’as pas envie de gâcher ce qu’il a construit – même si ta simple présence l’a déjà bien ébranlé. Mais pour la suite ? Tu vas le placer en porte à faux avec le Blood Circle, l’obliger à mentir aux siens pour cacher qu’il t’a vu, le mettre en danger aussi, si on vous aperçoit ensemble. Une pointe de jalousie te traverse. Lui, rien ne l’empêche de s’asseoir à une terrasse pour boire un verre avec ses amis, il ne craint pas de se mettre en danger, ni de mettre en danger ceux qui l’accompagnent. N’importe qui aperçu en ta compagnie peut devenir une cible du cercle. Régulièrement, tu te dis que ce serait plus simple si tu n’avais pas d’attaches, pas de relations. Rien à perdre, personne pour qui t’inquiéter, en dehors de ta mère. Que tu devrais peut-être prendre tes distances l’air de rien, couper les ponts. Mais tu n’en as jamais eu la force. Tu préfères grappiller ce qui est à ta portée tant que tu le peux, chaque mois dont tu vois le bout reste une victoire, alors tu ne veux pas abandonner ce que tu as.
Et il y a aussi son insouciance, cette vie joyeuse qu’il a l’air de mener, même si tu sais que c’est son caractère. Tu aimerais posséder cette même insouciance, cette même facilité ; tu vois en lui un reflet de ce que tu aurais pu, dû être, assis avec lui à l’une de ces terrasses, profitant simplement de l’existence, un verre à la main, en train de rire, de discuter de tout et de rien. Puis tu serais rentré chez toi, parce que dans cette vie tu aurais eu quelque part où aller, tu aurais retrouvé ta famille. Avec effort, tu repousses ces images. C’est injuste pour Carl qui n’y est pour rien. Et puis, ça finira par revenir. Tu réussiras à libérer ta mère, vous aurez un vrai toit. Tu y crois de toutes tes forces, c’est tout ce qui te tient debout.


Carl digère peu à peu ce que tu lui dis sur ton père et le Blood Circle. Pour lui, tu espères que sa famille ne savait rien, qu’ils ne lui ont pas menti. Faire croire à un enfant que son meilleur ami est mort… c’est abject, mais à dire vrai, tu ne parierais pas sur l’ignorance des parents. Ils devaient imaginer que c’était un mal pour un bien, le meilleur moyen de lui faire oublier son ami sorcier. Une riche idée, si tu en crois la vitesse à laquelle il a reconnu ton bracelet. Mais s’il reste une chance pour que les Mackenson ne sachent vraiment, intérieurement tu croises les doigts.
Quoi qu’il en soit, il n’a pas l’air de savoir grand-chose sur les sorciers – curieux que ceux qui les traquent en sachent si peu sur eux. Ta mère non plus ne t’a pas beaucoup appris sur le sujet. Ses connaissances étaient globalement justes, parfois biaisées, mais c’était bien peu. Ton père, peut-être, en sait davantage vu la hargne et la méticulosité qu’il met dans sa volonté d’éradication. Carl a l’air de profiter de t’avoir sous la main pour mettre ses connaissances à jour. Une bonne chose, d’un certain côté, mais tu restes partagé. Autant tu es plutôt soulagé que la conversation ne devienne pas trop personnelle, autant… eh bien, tu aimerais qu’elle le soit un peu plus. Certes, tu es un sorcier, mais tu n’es pas que ça.
Pourquoi chasser les sorciers ? Vaste question.

— Les sorciers ont fait le choix de s’éloigner pour se protéger. Les conflits ne datent pas d’hier, peu importe qui les a commencés. Et les sorciers sont peu nombreux à côté des non-sorciers, donc à un moment c’est devenu plus simple de se cacher pour se préserver. Quant à les chasser… je suppose que c’est parce que les membres du Blood Circle haïssent les différences, et celle-là en particulier.

Une pause puis tu reprends.

— Tu ne m’as pas dit ce que toi, tu pensais vraiment des sorciers et du Blood Circle. Tu as dû les rejoindre, non ?

La question n’est pas agressive, mais tu as besoin de savoir ce qu’il pense réellement de tout ça. De toi. Si tout ça a vraiment le moindre sens. Carl s’excuse pour ses questions, tu secoues la tête. Tu préfères encore qu’il les pose plutôt que de les garder pour lui sans jamais avoir de réponse. Il te demande ce que tu deviens. Question simple en soi, même si la réponse ne l’est pas forcément. Mais tu n’es pas là pour te plaindre, alors tu vas au plus facile.

— Eh bien… Je continue mes études magiques. J’aimerais bien travailler dans les services des forces de l’ordre, mais la formation n’est pas simple, je verrais bien si je suis pris. Et toi alors ? Dans quoi tu t’es orienté ? Qu’est-ce que tu fais quand tu n’agresses pas les gens pour leur demander d’où viennent leurs bracelets ?

Tu espères détendre un peu l’atmosphère avec ta petite pique, adresses un sourire taquin à Carl.

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Mer 27 Jan - 17:59
Tu es pas mort toi ?



A ce moment précis Carl avait l’impression de ressentir toutes les émotions possibles : la colère de ce qui était arrivé à Nathan, l’excitation de le revoir, la peur des conséquences de ce qu’il était en train de faire, en résumé Carl était submergé. Mais pour l’instant c’était la joie et l’excitation qui prenait le dessus. Peut-être que c’était dans sa nature de faire passer sa bonne humeur et sa joie de vie avant ses sentiments négatif. On peut dire que pour cela il n’avait pas changé depuis la dernière fois qu’il avait vus son ami. Toute les avec lesquelles il harcelait son ami, c’était qu’un moyen de renouer avec lui, de lui parler avec insouciance. Parce qu’au fond c’est ce qu’il était d’une certaine façon insouciante. Faire la discussion avec un homme recherché à la vue de tous alors que lui-même avait trahis le Blood Circle, ce n’était pas prudent. Mais il n’y pensait pas. Quand il se lançait emporté par le moment présent sans réfléchir aux conséquences. Était-ce bien, était-ce mal ? Cela n’avait pas d’importance, Carl était comme il était. Mais peut-être que certaine de ses questions étaient de trop, surtout au vu de sa position dans cette histoire. Pourtant Carl ne pouvait pas s’en empêcher, il avait besoin d’un point vue extérieur de quelqu’un qui lui semblait neutre et digne de confiance. Car après tout Nathan n’avait rien demandé de tout cela, il n’avait pas de partie prix, simplement il était victime. Victime de son parent qu’il l’avait abandonné, du Blood Circle qui le chassait, mais aussi d’un horrible hasard qui avait voulut que ce soit sur lui que tombe cette malédiction.
« Je vois. C’est assez logique comme réaction, même si à mon avis ce n’est pas durable. Se caché ne résout pas un conflit il le retarde simplement. Je suis sûr que c’est le Blood Circle qui as commencé. » Il disait peut-être ça parce que à ce moment précis il était très énervé contre eux. Qu’il ne voyait en eux que le mal après ce qu’ils avaient fait à un des leurs. Mais au fond il n’en savait rien. Il ne savait pas si les sorciers avaient un jour mérité d’être traité ainsi. Mais ce dont il était sûr c’est vu la situation actuelle, ils ne méritaient plus ça. Car oui, il y avait peut-être qui faisait de mauvaise chose. Mais Nathan lui n’avait jamais rien fait. Nathan n’était qu’un enfant le jour on ils ont décidé qu’il devait être tué. Et ça rien ne pouvait l’expliquer rien ne pouvait rendre ceci acceptable aux yeux de Carl. C’était comme cette famille qu’il avait sauvé l’autre jour, ils étaient normaux et pas coupable des actes de leur confrères. De la même façon qu’une fillette londonienne de cinq ans n’était pas coupable des actes du Blood Circle. Mais alors que Carl était sûr de lui, il entendait la voix de son père qui lui disait : ils sont tous mauvais, tous dangereux c’est dans leur sang, ils font semblant. Nathan faisait-il semblant ? Était-il un vil être en train de le manipuler pour mieux le tuer. C’était sûrement ce que lui aurait dit son père. Mais Carl lui n’arrivait pas à voir les choses ainsi. Quand il voyait Nathan, il n’avait pas l’impression d’avoir à faire à un monstre, mais à un garçon paumé. Un peu comme lui, ils étaient perdus dans ce monde trop cruel. Peut-être que Carl était encore insouciant, qu’il prenait des risques inconsidérés. Mais il n’en avait pas grand-chose à faire, il voulait croire que Nathan n’était pas le monstre que lui décrivait ses parents.
Le sujet devait bien arriver sur la table à un moment où à un autre. Mais Carl aurait aimé ne pas avoir à lui répondre, ne pas lui dire qu’il fait partie de ceux qu’il le chasse. Pourtant c’était le cas. Carl avait rejoint le Blood Circle et même s’il n’avait encore pas franchi le pas, même si sa première mission c’était soldé par une traitrise sans non, il faisait partie du Blood Circle. Carl aurait aimé lui dire qu’il le faisait à contre cœur, qu’il avait joué les taupes. Mais il se ravisa, c’était trop risqué. Pour autant il n’allait pas faire semblant d’être un adepte du Blood Circle. Il ne voyait personne autour de lui et ne voulait pas que Nathan croie qu’il était devenu le même monstre que son père. « Oui. Mon père ne m’a pas laissé le choix en vérité. » Avoua honteusement Carl. « Mais j’avoue que je ne suis pas forcément d’accord avec tout ce qui se dit. Je ne suis pas persuadé que les sorciers soient les monstres que le Blood Circle décrit. » ça lui faisait bizarre de jouer franc jeux sur le sujet, de ne pas inventer d’histoire, de faire semblant de haïr les sorciers. Il aurait aimé pouvoir faire cela plus souvent. « De plus ton histoire ne m’aide pas vraiment à aller dans leur sens. » C’était peu dire, Carl ressentait un profond dégoût pour ceux qui avait fait subir tout cela à Nathan. Il ne pouvait pas rester passif face à des horreurs pareilles, il ne savait pas comment il allait agir, mais c’était acté il ferait quelque chose.
Le ton s’allégea un peu quand la discussion dériva sur leur vie actuelle. Carl était surpris de voir que sa vie était très ressemblante à celle d’un étudiant normal. Les filières, le stress de la réussite, si on oubliait que tout cela était lié à la magie on aurait presque pu croire que Nathan était comme lui. La petite vanne d’Eirian était mérité, il avait été plus que bizarre tout à l’heure, mais il avait ses raisons. Carl rit de bon cœur avant de lui répondre. « Moi je n’ai pas fait d’étude ! Mon père ne m’a pas laissé en faire. Il m’a obligé à intégrer directement l’armé. Mais ça ne me gêne pas en vrai, pour l’instant en tout cas, j’apprend des trucs sur le terrain. Même si j’avoue que mon père me shit un peu, pour que j’ai des responsabilités, alors dis toi que tu as devant toi un caporal ! » Carl bomba le torse l’air faussement prétentieux. Il n’était pas d’un naturel vantard, mais pour ce qui était de faire l’imbécile malgré son grade ça il n’en loupait pas une occasion.
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Ven 29 Jan - 22:21
Retrouvailles
« mai 2020 »
Depuis le début de la conversation, tu as l’impression d’avoir changé de monde, profondément soulagé que tout se passe bien. C’est si étrange de retrouver Carl maintenant, mais tu n’aurais pu rêver mieux. De loin, on pourrait croire que tout est normal, deux garçons qui discutent tranquillement, contents de s’être croisés. L’inquiétude ne te quitte pas totalement ; il y a toujours un risque, minime certes, qu’on vous aperçoive ensemble. Heureusement, peu de sorciers doivent connaître Carl et toi… tout dépend du membre du Blood Circle qui vous apercevrait.
Tu ne sais pas vraiment ce que ça dit de toi que les seuls au courant de ta véritable identité soient des membres du cercle, ceux qui t’ont connu autrefois, Carl, Robin… Même à Garnet, tu en as beaucoup dit, bien plus que tu n’as jamais avoué à tes amis sorciers, bien que tu lui aies tu le plus important, ton nom. D’une certaine façon, c’est plus facile de revenir vers eux que de te tourner vers tes amis, ils savent déjà le pire, qui tu es vraiment et d’où tu viens, ce que tu déploies tant d’effort à cacher de l’autre côté. Ce que chaque exaction du Blood Circle rend encore plus difficile à avouer parce que tu sais que ta propre famille y participe. Tu n’es pas responsable et pourtant tu te sens coupable. Et comment espérer qu’on te croie ? Cependant, ta loyauté va à l’Ordre, à ceux qui essaient de construire un monde en paix, où les deux sociétés pourront vivre ensemble sans se haïr ni se déchirer. Nathan avec tes proches, Eirian avec les sorciers, trop sorcier pour une partie des premiers, trop proche de l’ennemi si ça se savait pour les seconds. C’est inextricable et tu ne peux qu’espérer que les sorciers continueront encore longtemps d’ignorer ce qui te concerne.
Les questions de Carl te ramènent sur Terre, loin de tes interrogations existentielles, et tu lui expliques un peu le secret sorcier. Alors, certes, ce n’est pas une solution, mais les sorciers n’ont pas l’avantage du nombre, même si la magie est un atout non négligeable. Mais face à la puissance de feu, elle ne peut pas tout faire.

— Non, ça ne résout rien, mais l’idée, c’était vraiment de se protéger, les sorciers ne sont déjà pas très nombreux… Je crois que ça ne sert à rien de chercher qui a commencé. Tu sais… je pourrais haïr mon père pour ce qu’il a fait. Et puis ? Je me débarrasse de lui et de mon frère, leurs amis les vengent, puis les miens en font autant une fois qu’ils m’ont eu ? C’est sans fin. Et je ne veux pas de ça.

Il y a des fanatiques des deux côtés et il n’en faut pas plus pour créer le bourbier actuel. Tout ce dont tu as envie, au fond, c’est que ton père puisse être jugé et condamné pour ses crimes envers les sorciers, pour les années de traque, pour ce qu’il aura fait à ta mère – même si tu souhaites de toutes tes forces qu’elle n’a pas payé pour toi. Que tous ceux qui ont maltraité, capturé, torturé sorciers ou moldus, et surtout les enfants, paient pour leurs actes. Tu les détestes, mais tu ne veux pas leur mort – tout en ayant conscience que la guerre rend ce genre de position difficilement tenable.
Mais il y a de l’espoir, entre ton cousin qui s’éloigne de plus en plus des actes de son père, même s’il ne le montre pas au sein du Blood Circle, Carl qui n’a pas l’air de vraiment adhérer à leur politique, et tu espères que ta présence l’aidera à y voir plus clair. Qu’il se rend compte que tu n’es pas le monstre que le Blood Circle décrit. Que tu n’es pas là pour… tu ne sais pas, espionner, le manipuler. Comment est-ce que tu aurais pu imaginer tomber sur lui à ce moment ?
Un soupir t’échappe. Tu aurais voulu retrouver Carl sans tous ces questionnements, sans le poids de ce qui se passe. Retrouver l’insouciance d’autrefois. Mais vous n’êtes plus des enfants à présent.
Tu finis par lui poser la question de son allégeance au Blood Circle, tu vois mal comment il aurait pu y échapper compte tenu de sa famille. Quoi qu’il en soit, il n’a pas l’air autant embrigadé qu’il le devrait. Et pour le coup il n’a rien d’un manipulateur. C’est déjà un soulagement, mais tu as envie de voir la façon dont il en parle, ce que ça représente pour lui. Son père ne lui a pas laissé le choix. Tu hoches la tête, tu le comprends sans mal. Et il n’est pas d’accord avec ce qui se dit non plus – il n’est pas à l’aise, ça se voit, c’est le genre d’opinion qu’il vaut mieux garder pour soi au sein du Blood Circle. De telles paroles passeraient vite pour de la trahison pure et simple.

— Je suis content de te l’entendre dire. Des monstres, il y en a partout, chez les sorciers comme chez les moldus… Et si mon histoire t’aide à y voir plus clair, tant mieux. Tu sais… je suis vraiment content que tu ne sois pas devenu comme eux. Qu’on puisse se retrouver. Tu m’as beaucoup manqué.

Ta gorge se serre, tu inspires profondément. Tu as toujours du mal à exprimer ce que tu ressens. Ça fait longtemps que tu n’abaisses plus tes défenses et ça te laisse une drôle de sensation.

La conversation s’allège un peu tandis que vous en venez à des sujets de conversation plus classiques. Le rire de Carl devant ta plaisanterie te fait du bien et te réchauffe un peu. Ça pourrait presque ressembler à une discussion normale. Tu lui parles un peu de tes études et il évoque l’armée. Bien sûr, c’est pratiquement une obligation dans la famille. Heureusement, il a l’air d’en prendre son parti. Tu souris devant son air prétentieux, tu siffles en exagérant l’admiration.

— Félicitations, caporal !

Ça te fait un peu étrange d’imaginer que finalement vous avez pris des voies qui se ressemblent, l’armée pour lui, les forces de l’ordre magiques pour toi, même si le cursus est différent.

— Tant mieux si ça te plaît ! On va faire un peu la même chose au final. Les sorciers n’ont pas d’armée à proprement parler, il y a certains services du Ministère qui s’occupent de la sécurité, c’est une sorte de mélange de la police et de l’armée. Tu as du temps pour toi quand même, en dehors de ça et le reste ?


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Mer 3 Fév - 17:34
Tu es pas mort toi ?



C’était une sorte de soulagement pour Carl de retrouver Nathan. De pouvoir avoir une discussion normale avec lui. Même si se fut un coup dur pour lui d’apprendre tout cela d’être face à une vérité si crue, cela lui avait ouvert les yeux. Il ne pourrait pas être de ceux qui traquerait Nathan, il ne pourrait pas condamner les sorciers, quoiqu’il soit au fond, maintenant qu’il en avait un devant les yeux, il était persuadé qu’ils ne pouvaient mériter le sort que leur réserver le Blood Circle. Carl ne savait pas encore comment il pourrait s’opposer à cela, dans cette situation, mais il trouverait comment le faire. Ne serait-ce que en continuant de prévenir French_Bahamut des massacres à venir, en s’investissant le moins possible au côté du Blood Circle. Il trouverait une solution, un moyen de pouvoir échapper à son destin. Car le sort de Nathan était injuste, mais qu’il était sûrement proche de celui de beaucoup d’autre jeune sorcier. A travers ses diverses questions, le jeune garçon ne cherchait qu’un moyen de se trouver dans cette histoire, de comprendre. Car ses gens qui était de sa famille, sa mère, son père, son frère, était humain, ils avaient un cœur, de la compassion mais pas pour les sorciers. Carl n’arrivait pas à comprendre comment ses personnes qu’il aimait de tout son cœur, pouvait vouloir autant de mal à d’autres être humains. Sa mère qui l’avait bercé, qui lui avait inculqué ses valeurs, comment pouvait-elle tant haïr les sorciers ? Leur vouloir autant de mal ? Carl ne le comprenait pas encore, mais au fond de lui, il était persuadé qu’il arriverait à les faire changer d’avis, sa famille ne pouvait pas avoir un tel attrait pour le meurtre et la torture au point de ne pas pouvoir comprendre le message que leur ferait passer Carl. C’était peut-être un peu naïf de sa part de penser ainsi, mais Carl croyait en sa famille, ou en tout cas il ne voulait pas les voir comme des monstres. C’est peut-être pour cela qu’il espérait au fond de lui que ses parents ne soit pas mêlé à l’histoire de Nathan c’était une façon de voir encore une forme d’espoir dans leur cas.
Carl savait à présent ce qu’il avait à faire, pour son ami mais aussi pour tout les autres. En vérité il n’était pas capable d’en faire autrement. Le jeune homme aurait aimé dire à Nathan ce qu’il était près à faire, ce qu’il avait déjà fait, mais c’était encore trop tôt, il était très content de revoir son ami, mais c’était un risque énorme de lui avouer sa traitrise, surtout dans un endroit pareil. Peut-être que plus tard, dans un endroit plu sûr il lui en parlerait, après tout il était sûrement la personne la plus apte à comprendre. « Toi aussi tu m’as manqué. » Sa voix était timide mais pas moins sincère, cela faisait combien de temps qu’il n’avait pas put dire le fond de ses pensées sans être jugé ? Carl avait besoin d’exposer ses idées, de questionner, pour se faire ses propres réponses, pourtant c’était mal vu. Que ce soit avec ses parents, ou avec French_Bahamut, il passait toujours pour la mauvaise personne. Mais Nathan lui, le comprenait, parce qu’il avait grandit dans une famille proche de la sienne et avec un cœur proche du sien. Mais si leurs expériences respectives les avaient éloignés, les deux jeunes hommes ne pouvaient ignorer leurs ressemblances encore bien présentes. « Vraiment ! Si ça ce n’est pas une coïncidence tiens ! On avait toujours dit que on sauverait le monde toi et moi ! » même si intégrer le Blood Circle était loin d’être une bonne chose pour ce monde, Carl était maintenant décidé à agir. Peut-être que si son père ne l’avait pas obligé à les rejoindre, Carl serait resté dans son monde à faire l’autruche, mais il avait été confronté à la dure réalité du monde et que maintenant il ne pouvait plus faire machine arrière. Il avait été contraint à choisir son camps et Carl venait de trouver la force de ne pas faire le choix le plus simple pour lui mais le plus juste pour les autres. Sa discussion avait Nathan avait débloqué quelque chose en lui, il avait réveillé une colère contre cette injustice, une envie de combattre et plus que tout en refus totale de coopérer. Pour l’instant Carl prenait le temps de retrouver son ami, de discuter de leur vie respective, se redécouvrant l’un et l’autre, mais après il serait temps d’agir pour lui, de prendre ses responsabilités en main, car il ne devait pas être responsable du sort d’autre Nathan, ça c’était hors de question.
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