Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Vue & Prise Ft. Mérédith CarrowA pas de velours, Septima se glisse dans le hall d’entrée. Elle peine à voir où elle met les pieds, plongée dans la plus totale obscurité. Elle frôle une armure, passant un peu trop prêt, le mince bruit provoqué par ce court contact la faisant sursauter.
Elle avait réussi son coup : sortir de Poudlard simplement à l’aide des ouïe-dires et sans magie. Le jeu en valait la chandelle. Et ce n’était pas le moment de gâcher tous ses efforts en se faisant repérer renvoyer.
Sûre d’elle (mais pas trop), Septima se dirige vers les escaliers qui mènent aux cachots. Elle se languis de rejoindre son lit pour débriefer toute la conversation qu’elle avait eu ce soir avec son père.
Le silence pèse une tonne. A cette heure-ci, les classes, les couloirs, la hauteur des plafonds, sont remplis de vide. Un instant, elle croit entendre un bruit de pas. Septima tend l’oreille : surement le fruit de son imagination. La pression, ça accroît votre imagination.
Dans son cadre, un tableau balance sa lampe torche pour voir qui va là. Mais son halo de lumière ne dépasse pas l’épaisseur de sa toile. Encore quelques mètres avant d’atteindre un carrefour, Septima se perd dans ses pensées, à se remémorer la fin de cette entrevue. Perdue dans sa réflexion, elle n’entend pas les bruits de pas feutrés. Une once de peur la traverse, tiraillée par le caractère aléatoire de son avenir. Ce n’est pas le moment d’avoir des états d’âmes, songe-t-elle, je pleurerais quand mon destin sera scellé.
Dans une poche de sa robe, sa baguette, qu’elle n’a pas utilisé bien évidemment, emportée juste « au cas où », étant donné qu’elle devait traverser un pan de forêt Interdite, si court fut-il. Dans une autre poche, des Galions enfermés dans une bourse de velours pour taire les cliquetis au rythme de ses pas. Elle en avait eu besoin pour soudoyer ce badaud qui traîne dans les environs de Pré-au-lard, contente que les gens du coin ne l’aient pas encore chassé. Il lui en avait fallu un peu plus pour taire son silence. Elle s’était amusée à s’inventer une nouvelle identité pour acheter sa confiance. Demelza Summits, volant ce joli prénom à un roman moldu, elle s’était plu à jouer la comédie et berner cet homme dont elle aurait eu pitié si elle n’avait pas senti toute l’ampleur de sa malveillance et de sa malhonnêteté. Les bruits de pas se rapprochent. Mais Septima, souri encore de sa prestation en tant que Demelza. Elle fixe le sol, amusée.
Ah ! Si elle avait eu sous le coude des gens de bon augure et de confiance. Si elle avait pu rassembler les ingrédients nécessaires. Si elle avait pu cacher sa préparation. Si elle avait eu le temps mais surtout, le courage, elle aurait concocté un Polynectare. Une crinière rousse l’aurait grandement aidée à endosser son rôle et surtout, cela lui aurait beaucoup plus. Quelle aventure !
Mais c’est bien sa chevelure brune qui virevolte dans son dos tandis qu’elle prend un dernier tournant. Un bruit se fait entendre au détour d’une impasse. Curieuse, Septima se dit qu’elle ne risque rien à jeter un petit coup d’œil, juste pour vérifier. Après tout, elle n’est qu’à quelques mètres de réussir son entreprise.
La curiosité vous amène vraiment à faire n’importe quoi. Septima se trouve fasse à un cul-de-sac, décoré de quelques tableaux et une armure droite dans sa ferraille. Ses talons pivotent, et une lumière l’éblouie. Le temps de réaliser dans quelle situation inconfortable elle se trouve, une pointe d’angoisse lui tord les boyaux. Acceptant son triste sort et sa défaite, Septima lève une main devant les yeux pour apercevoir qui vient de la surprendre en pleine balade nocturne et interdite.
Presque minuit.« Bon sang … »avais-je soupiré à voix basse, avec une pointe de reproches à moi-même, tout en regardant ma montre gousset. J'étais là depuis au moins 19h00, installée dans la tranquillité de ma salle de classe. Éclairée par la lueur du premier quartier de lune de février ainsi que par quelques bougies flottant dans les airs, je n'avais clairement pas vu la soirée défiler. Un sandwich jambon-beurre, duquel il manquait que trois ou quatre bouchées, témoignait également du fait que je n'avais pas pris le temps de manger comme je l'aurais dû. C'était habituellement comme ça lorsque je mettais le nez dans mes corrections ou que je planifiais mes leçons, le soir, le plus souvent du temps. Je pouvais aisément y passer des heures sans savoir m'arrêter, hormis pour prendre une gorgée de thé ou pour me faire craquer le cou. Bon… Présenté de cette façon, cela pouvait donner l'impression que je faisais de l'excès de zèle… ce qui n'était pas tout à fait inexact. J'étais zélée, oui. Mon travail me tenait effectivement à cœur, de manière excessive, peut-être, mais j'avais surtout horreur de la procrastination et de l'éternelle remise au lendemain. Il fallait dire aussi que mon emploi du temps en journée ne me laissait que très peu l'occasion de corriger et de planifier. Si je n'étais pas sollicitée par les cours que j'avais à donner, c'étaient les tâches que m'incombait mon rôle de Vice-rectrice de l'université qui prenait tout le reste de mon temps. Je n'avais de temps, pour ainsi, qu'en soirée. Bien sûr, plusieurs de mes soirées étaient aussi réservées au Conseil d'Administration sorcier ou à mes réunions du Triumvirat, mais je me gardais toujours du temps pour des rendez-vous, disons… plus intimes. Il me fallait bien un exutoire! Cela dit… Voir les parchemins s'empiler sur mon bureau, très peu pour moi. Cela m'horripilait au point de m'en donner des d'affreuses poussées d'urticaire! L'efficacité était mon maître mot…
L'efficacité avait beau être ma meilleure amie, à cette heure, il était plus que temps de prendre une pause et de rejoindre mes appartements. J'entendais déjà d'ici mon fils, des collègues ou encore des amis me sommer d'aller me reposer. Chassez le naturel et il revient au galop, dit-on… Sitôt les vacances de Noël terminées, je n'avais pas tardé à reprendre un rythme effréné. Ce même rythme qui m'avait valu ce fichu malaise lors de la soirée du Nouvel An sorcier. N'avais-je donc pas compris la leçon ? Non, apparemment… C'était plus fort que moi, mais d'une certaine manière, c'était là ma façon, je crois, de ne pas me laisser envahir par toutes ces pensées qui me tenaillaient l'esprit. Mon fils à qui je mentais encore quant à l'identité de son vrai père, William avec qui ma relation semblait prendre une étrange direction, mes nièces qui me donnaient bien du fil à retordre par leurs comportements, l'université en elle-même et tout ce qui rendait mon existence nettement moins tranquille qu'elle ne le fût. On aurait dit que toutes ces circonstances s'étaient mise d'accord pour me tomber dessus au même moment. Quelqu'un, là-haut, devait certainement m'en vouloir…
C'est sur cette pensée que j'avais fait un peu d'ordre sur mon bureau avant d'éteindre, une à une, les bougies m'ayant servi d'éclairage. Je jetai un dernier coup d'œil à ma salle de classe tandis que la fumée des chandelles se répandait peu à peu dans la pièce, embaumant cette dernière, par la même occasion, d'une odeur qui me rappelait étrangement mon enfance. Ce n'était pas tant le souvenir de mes anniversaires qui me revenait à l'esprit que celui de la fascination que j'avais, étant petite, à regarder la fumée des bougies soufflées s'étirer et disparaitre en de élégantes arabesques. Sourire aux lèvres, j'avais quitté ma classe. Je n'avais pas fait dix pas qu'un tableau m'adressa une remarque devenue presque habituelle…
« Toujours aussi noctambule, Dame Carrow. »
« Comme toujours, mon brave, comme toujours! »lui répondis-je avant qu'un second portrait, celui d'une vieille femme, ne se mêle à la conversation.
« Vous n'êtes pas raisonnable! »
« Non mais vous allez bientôt finir par vous taire ?! Y a des gens qui essaient de dormir, ici! »de répondre un troisième portrait, nettement plus à cran que les autres.
Alors que les tableaux se répondaient les uns les autres, je m'éloignai rapidement de ce capharnaüm dont j'étais, en partie, la cause. Ah, ces tableaux… Poudlard perdrait assurément de son charme sans eux!
Je marchais dans les couloirs, où tout semblait calme et normal. De temps à autre, on pouvait entendre les tableaux soit ronfler, soit me saluer ou demander qui venait là. Sur mon passage, je croisai deux ou trois membres du personnel de Poudlard faisant leur ronde. En somme, rien d'inhabituel. Rien, jusqu'à ce que j'emprunte ce passage secret qui me servait de raccourcis.
« Les carottes sont cuites ! »prononçai-je avant qu'un tableau ne laisse apparaitre un escalier en colimaçon en bas duquel une armure pivota à son tour pour me faire accéder audit cul-de-sac. C'est à ce moment, le bout de ma baguette allumée, que j'aperçus cette silhouette beaucoup trop petite et beaucoup trop frêle pour être celle d'un adulte. Quelques pas de plus et je reconnaissais la jeune personne qui se trouvait devant moi, comme tétanisée.
« Mademoiselle Ombrage ? Hum… Voilà une heure bien tardive pour se promener dans les couloirs alors que vous devriez normalement être dans votre dortoir. Veuillez me suivre… »
Ma voix était posée, tout comme mon regard tandis que je devinais, dans le sien, toute l'appréhension qui devait l'habiter à l'idée d'avoir été surprise en flagrant délit. Cela eut tôt fait, ça aussi, de me rappeler mes propres jeunes années à Poudlard. C'est dans un silence absolu que nous fîmes toutes deux le trajet menant à mes appartements. Je fis passer la fille de mon meilleur ami devant moi avant d'entrer à mon tour.
« Prenez place… Nous serons plus confortables pour discuter.»dis-je en indiquant des fauteuils à Miss Ombrage tout en m'y dirigeant également.
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Octavia Nott
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Ven 5 Fév - 15:42
Mérédith Carrow, vice-rectrice de l’Université de Poudlard. Si elle l’avait pu, Septima se serait claqué le front d’une paume de main. Quelles étaient ses chances de tomber nez à nez dans un cul-de-sac avec la vice-rectrice ? Assurément, si le pourcentage était au nombre de 1, elle y était en plein dedans, mais surtout, en plein cauchemar. La soirée avait été longue et mouvementée, Septima n’était pas prête de s’allonger dans les draps de son lit qui fleurent bon la lavande pour se repasser en mémoire tous les évènements qui avaient eu lieu ce soir. Et la fatigue qui gagnait du terrain… Quelle poisse !
Sans mot dire, Septima talonne le Professeur Carrow, prêtant un regard attentif aux personnages peints dans leurs tableaux, leurs doigts pointés sur elle, l’air indigné, moqueur ou inquiet. Cela ne pouvait pas être pire. Mais ce n’était pas si terrible que ça non plus. Elle s’était faite coincée dans une impasse, a priori en mauvaise posture, a fortiori porteuse de diverses cartes dans sa manche. Elle avait tout prévu. Cette sortie avait été minutieusement organisée, Septima avait échafaudé plusieurs plans de secours. Ceci dit, tomber sur un autre rôdeur aurait été plus avantageux. Elle fera avec.
Mérédith Carrow avait parlé d’une voix posée avec un regard quasi inexpressif ne laissant rien deviner de la sauce avec laquelle Septima serait mangée. Personnellement, elle adore le ketchup, mais ce n’est pas le bon moment ni le sujet.
Le professeur la conduisit dans ses appartements personnels, un choix on ne peut plus surprenant. Septima fronce subrepticement les sourcils, sans veiller à masquer son expression septique aux yeux de Mérédit. Elle s’enfonce dans un fauteuil, et Mérédith prend place en face. Pendant un instant, l’élève observa silencieusement le professeur. Devait-elle s’exprimer ? Fallait-il attendre qu’elle parle ? Mérédith essayait-elle de semer le doute et l’inquiétude ? L’unique chose qui inquiétait Septima, c’était de ne pas pouvoir anticiper ce qui allait se dérouler entre ses murs dans les minutes qui viennent.
Peut-être pourrait-elle nier ? Prétexter un cauchemar, une crise d’angoisse, un somnambulisme ? Non, Mérédith n’était pas idiote. Une colique aigue et la peur de réveiller ses camarades de dortoir ? Non, son ventre n’avait pas encore digéré les parts de tarte aux citrons de Marianne, la bonne elfe de maison, et ses intestins se portent à merveille.
Peut-être pourrait-elle lui dire la vérité ? Que savait-elle au juste de Mérédith Carrow en dehors du métier qu’elle exerce ? Proche de Papa (de quelle manière, Septima n’en a cure), mère de l’intriguant Hélios, celui qu’elle n’a jamais vraiment su cerner. Une femme certainement forte pour assumer de si hautes fonctions. Peut-être pourrait-elle faire preuve de bienveillance, de compréhension, une petite mise en garde pour relever tout ça, des heures de colle pourquoi pas… Et si dire la vérité ruinait tous ses plans ?
Non, Septima ne pouvait résolument pas prendre ce risque. Un silence de plomb plane toujours, et Septima décide de le briser :
« Au quart de lune, toutes les goules sont brunes », déclare-t-elle d’une voix assurée parfaitement détachée.
Silence de plomb.
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Il court il court, le furet... ft Mérédith Carrow
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