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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Dans le doux secret de l'oubli, écoute ton rêve et demain, le soleil brillera toujours ✘ Jonas :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Sam 6 Fév - 2:14

Jonas & Charly
⚜  Dans le doux secret de l'oubli, écoute ton rêve et demain, le soleil brillera toujours   ⚜

Je suis en train de courir. Il pleut des cordes alors que toute la journée il a fait un temps doux. Je suis en talon et tailleur alors qu’avec mon équipe, on venait de faire un reportage dans les coulisses de l’armée qui de plus en plus se retrouve dans la rue pour garder l’ordre. C’est angoissant de les voir défiler en grappe et cela à pourtant quelque chose de rassurant. Moi… L’armée je la connais alors que j’étais encore reporter de guerre. Sur le terrain, en pleine attaque et fusillades. L’armée, elle me fat penser à mes premières années d’études mais aussi mon premier et dernier amour, Timothy. C’est elle qui me l’a prise, la guerre. Mais dans ce monde, j’ai aussi rencontré ma meilleure amie, la soeur de Timothy, Olivia. Et ça c’est un précieux cadeau. Revoir des militaires en uniforme ça m’a troublée. Ca m’a rappelé la mort de Timothy mais aussi celle de Nicolas, mon cameraman. C’était compliqué là-bas… Et alors que tous mes sentiments ce sont troublés dans cet amas de souvenirs, je me retrouve à courir sous la pluie jusqu’à ma voiture que j’ai évidement garé à mille lieu de la caserne. Une fois sur le siège en cuir, j’observe le désastre dans le rétroviseur. Mes cheveux ondulent dans tous les sens et le maquillage a à moitié coulé. La classe… Alors que je m’apprête à démarrer mon téléphone vibre et je vois le prénom de Jonas apparaitre sur l’écran tandis que j’avais balancé mon portable sous l’autoradio. Je me penche pour l’attraper et fronce les sourcils, contrariée, en voyant le contenu du SMS. Ce n’est pas son genre… Pas du tout. Jonas c’est un rayon de soleil. Toujours sympathique et le sourire aux lèvres. Notre rencontre est loin d’être banale… dans ce groupe psy pour enfants adoptés. Peu de personnes sont au courant que je vais la dedans. Je dirais même que personne ne l’est, pas même mes deux idiots de frères. Je pianote dans la seconde une réponse à Jonas pour lui dire de venir chez moi. Je regarde l’heure, j’ai cinquante minutes pour rentrer, ranger mon appartement en bordel, me doucher pour ressembler à quelque chose et sortir les verres. La bouffe ? Uber Eat n’a pas été inventé pour rien…

Je démarre finalement ma voiture et prends la route jusqu’à chez moi. La pluie n’aide pas à la circulation… Quand enfin je passe la porte de mon domicile, il me reste vingt minutes pour tout faire. J’opte pour un rapidement rangement en premier. Finalement… l’avantage à toujours être à droite ou à gauche pour les reportages, c’est que je ne vis presque jamais chez moi. Il n’y a pas tant que cela à faire. Je file dans la salle de bain afin de me débarrasser de mes fringues trempées et me glisse sous la douche. Le jet d’eau chaud coulant sur ma peau me fait réaliser que j’étais glacée. Quand j’en sors, je me démaquille, essore mes cheveux et fais au plus simple : je les attaches en chignon et enfile un jean boyfriend pour être confort ainsi qu’un débardeur. Jonas, désolée, mais ce soir, tu auras la version naturelle de moi même. Ceci dit, même si nous avons batifolé ensemble plusieurs fois, j’ai cru comprendre qu’il avait quelqu’un dans sa vie alors je n’ai aucune tentative de séduction envers lui à présent. Je pourrais donc traîner en vieux jogging, ça serait tout aussi bien.

Je file dans ma cuisine pour sortir des bols, y mettre des chips et des cacahuètes. Si je n’ai pas de quoi faire à manger, mon côté fêtarde fait que j’ai toujours de quoi grignoter et surtout de quoi picoler. Juste le temps de poser le tout sur la table basse que la sonnette s’enclenche. Mon appartement est au dernier étage. Moi qui aime les hauteurs, je l’avais choisi volontairement pour sa vue plongeante sur Londres. Il n’est pas hyper grand, mais j’habite seule, je n’ai pas besoin d’un palace. L’ensemble est décoré simplement et on peut voir plusieurs photos sur les meubles avec mes frères, mes parents adoptifs, des amis… J’ai fait agrandir une photo prise sur les toits de Londres où je suis de dos. Ce n’est pas moi qui l’ait prise et je la trouve magnifique. La plupart des gens savent que je suis une sportive mais pas forcément que je grimpe la nuit de façon illégale sur des bâtiments. Encore moins que je mets en ligne mes exploits. Cette photo, c’est un peu un clin d’oeil.


A petites foulée, je me dépêche d’aller ouvrir la porte. Se dresse devant moi, alors carcasse de Jonas. Un sourire étire mes lippes, que j’espère communicatif car son regard n’est pas comme d’habitude. Je sens que quelque chose s’est passé et qu’il ne va vraiment pas bien. J’avais raison de ne pas prendre à la légère son message. Même si j’avais eu quelque chose à faire ce soir, j’aurais fait en sorte de me libérer. Je le prends dans mes bras pour lui faire une accolade et dépose un baiser sur sa joue. « Viens me raconter tes misères, j’ai préparé le terrain dans mon salon. » Je m’écarte pour le laisser entrer et ferme la porte derrière moi avant de me diriger vers le bar. « Qu’est-ce que je te sers ? A moins qu’on pioche directement dans ce que tu as ramené ? » Ce matin en me levant, je n’avais pas pensé que j’allais finir ma soirée complètement torchée. Mais c’était comme ça que j’aimais la vie : quand elle était imprévisible !
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Jonas Tallec
Jonas Tallec
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Lumos
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Sam 13 Fév - 23:54
Dans le doux secret de l'oubli, écoute ton rêve et demain, le soleil brillera toujours
Charly Rosebury & Jonas Tallec ||  05 juin 2020


Tu as essayé. Longtemps. Tu as essayé de t’en sortir seul avant de comprendre que ce n’était malheureusement pas possible. Tu as repris les antidépresseurs, au moins pour tenir et pouvoir dormir la nuit. Tu avales un des cachets à sec sans boire de l’eau et tu manques de t’étouffer. Cela t’apprendra à jouer au con. Tu te diriges vers le lavabo du vestiaire et une gorgée plus tard, tu te sens mieux. Ta séance de sport vient de se terminer, tu as couru comme un forcené sur le tapis, augmentant au fur et à mesure la difficulté ; plus c’est dur, plus penser devient difficile. Et c’est ça dont tu as besoin, empêcher ton esprit de penser, de vagabonder et de se remémorer cette fameuse nuit. C’était il y a déjà deux semaines et pourtant tu as l’impression que c’était hier. Deux semaines que tu vis l’enfer. C’était un vendredi comme ce soir mais tu étais venu tard à la salle, il faisait déjà nuit noire lorsque tu l’as quittée. Tu marchais dans la rue, la musique dans les oreilles et tu te dirigeais vers le métro lorsque l’on t’a attaqué. Tu t’es réveillé dans cette pièce sombre, tu sens encore l’odeur âcre qui y régnait et tu te souviens aussi de la crainte, de l’angoisse que tu as ressenti. Tu frissonnes et décides de prendre un deuxième cachet tout en sachant que ce n’est pas top de faire ça. Tu files sous la douche et pendant que l’eau coule sur ta peau, la sensation te rappelle brusquement la sueur qui ruisselait dans ton dos alors que tu courais pour tenter de sauver ta peau. Je me rappelle des cours de sophrologie que tu prenais au collège. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Tu te concentres sur ta respiration et tu sens la crise d’angoisse s’apaiser doucement. C’est peut-être l’effet des antidépresseurs, tu n’en sais rien, ce que tu sais, c’est que les battements de ton cœur tendent à se calmer. Tu noues une serviette propre autour de tes hanches et sors de la douche. Tu jettes un coup d’œil à ton téléphone ; il est à peine 19 heures. Tu n'as rien de prévu ce soir et tu sais ce que ça veut dire. Tu vas y penser et ruminer toute la soirée. Sans savoir pourquoi, tu penses à Charly.

Charly, c’est le genre de personne qu’on a envie d’avoir dans son cercle d’ami. Tu l’as rencontré lors des groupes de paroles organisés par le foyer et les associations environnantes. Entre enfants adoptés, il parait que ça peut être utile. Il est vrai qu’elle peut comprendre certaines choses que d’autres ne peuvent pas saisir. Ce qui vous lie, tu ne sais pas le décrire, c’est bien la seule du groupe du parole avec qui tu t’entends et avec qui tu as gardé contact lorsque tu as arrêté d’aller aux séances. Non pas que tu n’en avais plus besoin, tu fais partie des gens qui pensent que chacun devrait pouvoir exprimer ses émotions n’importe quand. Mais à un certain moment de ta vie, exprimer ce que tu ressentais passait mieux dans la mélancolie et dans l’alcool. Charly a été là à une période où tu étais bien dans la merde. Vous vous êtes compris tout simplement parce que vous viviez les mêmes choses. Alors penser à elle aujourd’hui, cela te semble presque naturel. Tu pianotes sur ton téléphone et lui envoies un message. Tu fixes l’application des SMS et ne bouges pas. Charly a l’habitude de répondre assez rapidement. Et c’est effectivement ce qu’il se passe : tu n’as pas à attendre longtemps. Charly ne te déçoit jamais. Sa réponse te fait sourire, tu la remercies et lui dis que tu passes à l’épicerie. Le temps d’y aller et de te rendre chez elle, tu seras là-bas pour l’heure indiquée.

Tu dévalises l’épicerie en bières et tu prends au passage plusieurs paquets de bonbons ; ton âme d’enfant ressurgit dans les pires moments. Avec mon carton de bière à la main et les bonbecs, tu fais sensation dans le métro où les adultes comme les enfants me regardent étrangement. Mais tu t’en fous comme c’est pas permis. Tu t’arrête à l’arrêt le plus proche de chez Charly et gravis les escaliers qui me mènent jusque l’extérieur. Tu maudis à voix hautes la météo qui n’est pas franchement au beau fixe. Putain de pluie de merde. Tu t’engouffres dans son immeuble et montes jusqu’au dernier étage avant d’appuyer sur la sonnette. Tu poses le pack de bières au sol et tu attends. La porte ne tarde pas à s’ouvrir, tu n’as pas besoin d’attendre longtemps. Tu regardes Charly et tu as presque envie de t’effondrer. Putain, mais qu’est-ce qui t’arrive ? Elle te prend dans ses bras et tu accueilles cette étreinte comme un réconfort. Elle rentre dans le tas directement, elle ne prend pas de pincette. Comme à son habitude. « J’ai pris de la bière, on peut commencer par ça. » Tu fais comme chez toi et te diriges vers le frigo pour y charger tes munitions. Une bière fraiche, c’est quand même mieux. Tu montres les bonbons. « J’ai pris ça pour le dessert, j’me disais qu’on pouvait commander chinois ou indien. » Tu ajoutes : « Ou Mcdo. » Tu t’en fous un peu. Tu décapsules une bière et la lui tends puis en ouvres une pour toi-même. Tu trinques directement avant de t’affaler dans son canapé. Celui où tu as déjà passé de nombreuses soirées. Tu sais qu’elle va essayer de te cuisiner alors avant même qu’elle n’essaie, tu dis : « Je ne sais même pas par où commencer. » Tu fermes les yeux deux minutes et avales une longue gorgée de ta bière avant de piocher dans les bols de gâteaux apéritifs qu’elle a préparé sur la table. Tu la regardes et la scrutes de bas en haut. « Ah ouais d’accord, on fait même plus d’efforts pour bien s’habiller ? Ah bah bravo ! » critiques-tu tout en sachant très bien qu’elle saura que tu plaisantes. T’en as rien à secouer qu’elle soit en jogging. Elle pourrait bien être en pyjama que ça ne te dérangerait pas.
 

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Mer 17 Fév - 0:33

Jonas & Charly
⚜  Dans le doux secret de l'oubli, écoute ton rêve et demain, le soleil brillera toujours   ⚜

Je connais assez Jonas pour savoir qu’il n’est pas du genre à crier au loup sans raison. Ce n’est pas le genre à se plaindre d’ailleurs. Lui. Moi. C’est un lien un peu étrange qui nous attache. Je pense le connaitre et ce d’une façon bien particulière. Dans le fond, nous sommes pareils. Ne pas connaitre ses vrais parents, les perdre, qu’importe à quel point votre famille adoptive est merveilleuse, ça laisse des marques, des failles. Les miens sont morts, sans aucune famille pour me récupérer. Je n’ai découvert que récemment qui ils étaient, mes origines. Enfant, combien de fois on me demandait pourquoi ma peau était plus foncée que celle de mes frères ? De quel pays je venais ? Pourquoi je ne ressemblais pas à mes parents ? Tant de questions auxquelles je n’avais aucune réponse. Plus âgée, je m’amusais à m’inventer des origines, à répondre des mensonges à ces demandes qui venaient me heurter à chaque fois qu’elles se présentaient. Et ça Jonas, il sait ce que c’est. Ces vides. Ces absences. Même si c’est un peu différent car il a perdu ses parents bien plus tard que moi et en garde des souvenirs. Mais ce sentiment étrange sur lequel je ne parviens même pas à glisser des mots… il le comprends. Et puis il y a ce vécu… Ces coeurs brisés que nous sommes. Je crois que Jonas sait plus de choses sur moi que bien d’autres amis. Que ma famille. Bien sûr, Ambrose, c’est différent. C’est mon Ange. Il était là, sur le point avec moi ce jour là. Mais si je ne me souviens de rien, lui n’a rien oublié. Mais Ambrose, c’est mon meilleur ami, un frère différent de Lyam et Doryan. Jonas, c’est autre chose. C’est ce genre d’amitié que je veux garder pour moi égoïstement et ne pas le partager. Avec personne.

Lorsque la sonnette se fait entendre, je me dépêche d’aller lui ouvrir. Mes yeux se posent sur sa grande carcasse qui emplie les montants de ma porte. Je ne résiste pas à le prendre dans mes bras et resserre doucement mon étreinte alors que je réalise qu’il en a besoin. Il me dépasse d’une bonne vingtaine de centimètres mais en cet instant j’ai l’impression d’être son pilier. Je dépose un baiser sur sa joue pour lui montrer mon affection avant de l’inviter à entrer chez moi.  « C’est parfait la bière en apéro ! » m’exclamais-je enthousiaste. Tes yeux pétillent alors qu’il mentionne le mot McDo. « Oh oui ! Je veux des frites ! » J’attrape la bière qu’il me tends et m’installe dans le fauteuil en face de lui. Du bout des doigts, je pousse les bols chips et autres cacahuètes en tout genre dans sa direction pour qu’il n’hésite pas à se servir. Mes yeux ne cessent de l’observer cherchant à comprendre quel sujet peut autant le travailler. Une fille ? Ca serait étonnant. Une maladie ? J’espérais de tout coeur que non. Alors que j’allais lui en demander plus, je sens son regard me détailler. Quelle fille ne s’enflammerait pas sous ses iris ? Jonas est un homme plein de charmes et il le sait. J’ai déjà eu le plaisir de tester la marchandise en plus… Mais là… là… je sens venir la connerie. Et cela ne rate pas. Je lève les yeux au ciel laissant un rire s’échapper. Je lui jette une petite poignée cacahuètes à la figure. « Parce que t’es habillé sur ton trente et un toi peut-être là ? » Je plisse les yeux pour le mettre au défi de me répondre que oui, il l’est. Bon ceci dit, il pourrait porter n’importe quoi, ça lui irait à merveille. Je tire sur mon débardeur pour l’observer. « T’exagère, je suis pas en pyjama pilou pilou non plus… » Je porte la bouteille de bière à mes lèvres et avale plusieurs gorgées de la boisson. Prenant quelques secondes avant d’ajouter. « De toute façon, t’es déjà sous mon charme, pourquoi je ferais plus d’effort ?  » Je lui adressais un clin d’oeil faussement suggestif avant d’éclater de rire, ne me prenant pas réellement au sérieux. « En vrai ? J’avais pas le temps. C’était soit moi en version chien mouillé à cause de la pluie  avec un plat préparé, soit ça. Tu as devant toi le meilleur de moi même pour ce soir. » Je lui adressais un sourire amusé et me penchais afin de prendre des chips que je gardais pour grignoter cette fois et non lui lancer dessus.

Alors que je buvais une nouvelle gorgée cette fois, je finissais par l’observer avec un peu plus d’attention. Ses traits étaient tirés. Ses cernes semblaient légèrement marqués comme si le sommeil venait à lui manquer rudement. Mes obsidiennes glissèrent dans ses prunelles et je finissais finalement par lui demander. « Qu’est-ce qui se passe Jonas ? » Mon regard ne pouvait s’empêcher de montrer une pointe d'inquiétude en lui posant la question. Je n’aimais pas le savoir dans la souffrance sans parvenir à l’aider.
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Jonas Tallec
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Sam 20 Fév - 23:15
Dans le doux secret de l'oubli, écoute ton rêve et demain, le soleil brillera toujours
Charly Rosebury & Jonas Tallec ||  05 juin 2020

Tu n’es pas le genre à demander de l’aide facilement. Au contraire. Tu as toujours préféré sombrer seul quitte à souffrir davantage. Il n’y a que Jordan qui savait comment faire et lorsqu’il est parti, cela a été difficile de remonter la pente. Ludivine a été là pendant des jours et des jours à te consoler. Tu avais repris les antidépresseurs, tu ne te sentais pas bien, tu ne savais pas comment vivre sans lui. C’est lui qui t’a aidé à sortir de la dépression dans laquelle tu as plongé suite au décès de tes parents. Mais quand les antidépresseurs n’ont plus suffi, il a fallu se tourner vers d’autres traitements. La psychothérapie, bien entendu, tu en as mangé. Les psychologues, les psychiatres. Ce qui a aidé aussi, ce sont les ateliers thérapeutiques dont le groupe de parole où tu as rencontré Charly. Charly, elle te comprend, elle sait ce que c’est d’être seul, de se sentir vide, d’avoir l’impression qu’on est incomplet. De savoir qu’effectivement, quand un être nous manque, tout est dépeuplé, que ce n’est pas un mythe. C’est peut-être pour ça que tu te réfugies chez elle ce soir. Après avoir emmerdé Ludivine et Leah avec ça pendant des jours, tu ne veux plus leur infliger ça tout en sachant que ce n’est pas du tout ce qu’elles ressentent. Au contraire, elles sont présentes à ton chevet chaque jour mais tu ne parviens pas redresser la barre. Tu as l’impression d’être un zombie. Tu es quasiment dans un état second lorque lorsque tu sonnes à sa porte. Mais tu te contiens. Faut pas craquer. Faut juste picoler. Baiser éventuellement. Te changer les idées. C’est ça que tu souhaites.

Charly te prend dans ses bras et dépose un baiser sur ta joue. Son enthousiaste te fait sourire, encore plus lorsque tu évoques le géant du burger. Tu la connais bien, tu savais que ça lui plairait de commander un bon Big Mac et des frites avec la sauce barbecue. Après avoir rempli le frigo de tes munitions, tu fais comme chez toi et t’installes dans le canapé. Tu sens le regard de Charly sur toi et tu lèves les yeux vers elle avant de la charrier sur sa tenue décontractée. Un sourire s’installe sur tes lèvres lorsqu’elle te jette des cacahuètes à la figure : « Et oh ! On ne gâche pas la nourriture ! Et t’as un problème avec mon style vestimentaire ? Sûrement que je suis sur mon trente-et-un ! » Tu portes un vieux jogging et un tee-shirt noir. « Désolé d’être un canon, un rien m’habille. » Tu reprends : « Je l’aime bien ton pyjama pilou pilou. » dis-tu en lui lançant à ton tour deux trois chips. Tu as déjà eu l’occasion de la voir dedans et franchement, il n’y a rien de plus drôle que ça. « Sous ton charme ? Pffff, c’est toi qui l’es ma belle. » Tu souris doucement. C’est ça que tu aimes aussi chez Charly, les taquineries. « Le meilleur de toi-même me suffit amplement. » dis-tu. Et c’est le cas. Tu bois une autre gorgée en appréhendant la suite. Tu n’es pas idiot, tu vas bientôt devoir passer à la casserole. Charly n’est pas le genre de fille à passer par quatre chemins.

Elle te regarde. Et pas comme d’habitude. Elle te scrute pour être plus exact. Tu sais que ta tête est bien moins séduisante que d’ordinaire. La fatigue se lit sur ton visage et tes yeux ne sont pas si rieurs que d’ordinaire. Elle te connaît trop bien. « Il se passe que ça va pas. » Bon, ça, elle a déjà du le remarquer. Je bois une autre gorgée, puis une autre. Tu cherches tes mots. « Charly, en fait… » Putain, mais pourquoi c’est si difficile ? Tu ne sais pas comment dire ça sans paraître dépressif. Tu te rends compte qu’elle a l’air inquiète alors tu décides de lâcher la bombe, cela ne sert à rien d’attendre de toute manière, faudra bien que tu le dises. Tu poses ta bière sur la table basse. « T’as déjà entendu parlé des raffleurs ? » C’est étrange, cela fait déjà la troisième fois que tu racontes cette histoire et pourtant, cela t’est toujours insupportable de le dire à voix haute. Sûrement parce qu’à chaque fois, tu as l’impression de revivre ce cauchemar, cette nuit incroyablement angoissante. Tout te rappelle ce que tu as vécu. « C’est des sorciers qui enlèvent des moldus. » A partir de là, tu te dis qu’elle a du comprendre. Mais tu continues. Les mots sortent soudainement très naturellement : « Ils m’ont choppé il y a deux semaines. » Tu t’effondres. Ta tête trouve son chemin dans tes mains et ta respiration s’accélère. Tu revis l’enlèvement, tu revis la séquestration, tu revis la manière dont tu as réussi à t’enfuir. Tu sens la crise d’angoisse monter. Tes mains tremblent et tu glisses tes doigts dans la poche de ta veste pour en sortir un cachet que tu avales. C’est n’importe quoi, tu en as pris un il n’y a même pas une heure. Tu as envie de pleurer mais tu te retiens.
 

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Mer 24 Fév - 1:43

Jonas & Charly
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Même si cela n’était pas prévu, je suis contente de trouver sur le pas de ma porte la grande carcasse de Jonas. Les moments passés en sa compagnie sont toujours agréables et je n’en garde que de bons souvenirs. Lorsque nous parlions beaucoup de ces moments de doutes et ces vides ressentis par les enfants adoptés, cela m’avait toujours fait du bien. Presque plus que ces groupes de soutiens où je me rendais. Nos échanges me poussaient à une forme d’introspection et me faisaient réaliser que tout ce que je ressentais était normal. Avec le temps, nous avons élargi nos champs de conversation bien sûr tant et si bien que je le considère comme un véritable amI. Il y a quelque chose chez Jonas qui me touche et qui fait écho avec ma propre essence. Alors son message, sa demande, c’est passé au-dessus de n’importe quoi ou n’importe qui. Je serais présente pour lui et tenterais de l’aider du mieux que je le pourrais. Ce que j’aime aussi, c’est ce naturel déconcertant. Chose qui se retrouve également dans mes traits de caractère. Je le vois vadrouiller dans mon appartement comme s’il était chez lui et dans le fond, ça me fait sourire car ça me fait plaisir qu’il soit aussi à l’aise avec moi.

Assez pour me charrier d’emblée, les fesses à peine installées sur mon canapé. La sentence est terrible et je lui balance des cacahuètes à la figure en représailles. Alors qu’il te réponds qu’il est effectivement sur son trente-et-un, je jettes un regard sur son jogging et hausse un sourcil plus que septique. Je l’ai déjà vu bien mieux habillés que ça en soirée. Par contre, à la phrase suivante, je ne peux m’empêcher de rire et viens flatter son égo : « Je l’admets, tu marques un point. » un sourire, je me retiens d’ajouter que même le rien lui va très bien. Mais je voudrais pas non plus le perdre. Une telle phrase chez Jonas et je suis sûre qu’il me la ressortira des années plus tard. Je tente d’éviter les chips qu’il me jette dessus à son tour. « Si tu aimes ce pyjama pilou pilou, c’est que tu es sous charme, non mais ! » je portais à mes lèvres ma bouteille de bière et tentais de ramasser les chips tombées afin qu’elles  ne finissent pas en miettes écrasées. Je relève les yeux quand il dit que je lui suffisais comme ça et je lui adresse un sourire avant de l’observer. Je sens bien qu’il n’est pas aussi lumineux qu’à son habitude, alors je finis par lui demander ce qui se passe, légèrement inquiète et redoutant la réponse.

Je le vois prendre plusieurs gorgées sa boisson. Il semble cherche ses mots pour réussir à m’expliquer ce qu’il se passe. Ces hésitations me troublent plus encore. Et puis le mot rafleur perce la rempart de ses lippes et je me figes. Mon regard s’accroche aux siens. Je sens mon palpitant s’embraser. Ces connards de sorciers, encore ? Jonas ne sait pas que je suis membre des Blood Circle, je n’en parle pas très ouvertement. « Oui j’en ai entendu parler… » Je finis par répondre la gorge sèche quand il me précise qu’ils enlèvent des moldus. Ce nom qu’ils nous donnent d’une façon presque dénigrante. L’anxiété me gagne, je redoute les paroles qui vont suivre. Je prends une longue gorgée de bière comme pour me donner la force de l’entendre. « Quoi ? Mon Dieu ! » Je me relève tel un pantin sur ressort alors que je le vois s’écrouler devant moi. J’en lâche ma bouteille maladroitement sur la table basse et la contourne pour le rejoindre. Je vois ses mains fondre des ses poches mais je n’ai pas le temps de réagir. « Jo, non ! » Mais le comprimé est déjà absorbé… Merde. Quelle bande de crevures ces magiciens. Je viens m’asseoir à ses côtés et je l’agrippe pour l’attirer contre moi. Je sens qu’il commence à trembler et sa respiration gagne un rythme irrégulier. Je le serre fort dans mes bras, une de mes mains venant caresser sa nuque et l’autre le long de son dos. Je tente de le faire revenir ici. De le sortir des méandres qui enlisent son esprit au point de le pousser au bord du précipice. « Jonas… Calme toi, respire doucement. » Une part de moi voudrait savoir ce qu’il s’est passé, comprendre ce qui vient de le mettre dans un tel état. Je hais cette race sorcière… A chaque fois que je les croise c’est pour découvrir l’horreur qu’ils sèment. Je ne le supporte plus. Je relâche petit à petit mon emprise sur sa grande carcasse mais reste à ses côtés. Ma main se porte à ma tempe, ce geste que j’ai à chaque fois que le stress me gagne. Cette fine cicatrice que je garde de cet accident sur le pont depuis que je suis une gamine. Mes mains finissent par se glisser dans celles de Jonas avec douceur. « N’en dis pas plus si c’est trop dur… » Je resserre doucement mes doigts autour des siens. « Comment je peux t’aider ? » Mon regard cherche le sien sans savoir quoi faire. « Avec mon réseau je peux enquêter tu sais, pour les retrouve… leur faire payer ce qu’ils t’ont fait. » dis-je avec colère. Je les hais… Je tente de le faire sourire en ajoutant : « Mais de façon plus rapide, je peux te proposer plus alcool… Quoi que je sais pas quelle merde tu as avalé... »
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Ven 26 Fév - 22:26
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Charly Rosebury & Jonas Tallec || 05 juin 2020


Tu n’as pas vraiment l’habitude de te plaindre, encore moins à Charly. D’ordinaire, quand quelque chose ne va pas, tu comptes sur le soutien inébranlable de tes parents. Enfin, de tes parents adoptifs. Cette fois-là, tu n’as pas pu te résoudre à les impliquer. Parce que ce sont des moldus, parce que tu ne veux pas qu’ils s’inquiètent, parce que tu ne veux pas qu’ils soient mêlés à tout ça. Donc ton premier réflexe a été de te tourner vers Ludivine. Ludivine, c’est ton roc, ton ancre, la personne qui te permet de toujours tout relativiser. Mais cette fois, elle n’a pas réussi. Parce qu’elle-même n’a pas pu. Ce qui t’est arrivé, c’est intolérable, impardonnable. Mais tu sais que tout cela n’a rien à voir avec les sorciers ; en tout cas, pas ceux que tu connais. Les rafleurs, ce sont des connards, tu as appris à le comprendre et à l’intégrer. T’es même pas en colère qu’ils en viennent à de telles extrémités. Tu comprends qu’ils ont subi pendant des années la chasse aux sorcières. Ludivine ne comprend pas que tu n’éprouves pas de la haine puisqu’elle-même en a pour ses semblables. Mais tu as réussi à cloisonner ce qui t’est arrivé, en te disant que tu as eu affaire à des extrémistes. Les mêmes genres d’extrémistes qui agissent dans l’ombre des moldus, ces salops de Blood Circle. Pourquoi est-ce si difficile de vivre en harmonie ? Tu n’en sais rien, tu ne sais pas si cela sera un jour possible.

Aller chez Charly, c’est un peu ta dernière chance. Tu ne sais pas pourquoi tu n’as pas pu t’empêcher de lui envoyer un message. Peut-être parce que dans un sens, Charly te comprend mieux que quiconque ; surtout sur tout ce qui touche au mal-être. Elle sait ce que c’est, de ne pas se sentir à sa place, de ne pas se sentir complet, d’avoir l’impression qu’il y a un vide au creux de sa poitrine et de ne pas réussir à le combler. Pourtant, vous y êtes chacun parvenus au fil du temps car vous vous êtes trouvés une seconde famille. Une seconde chance de tout recommencer ? Te concernant, la famille Tallec t’a apporté le meilleur et tu es fier d’être leur fils. Ils t’ont donné une sœur qui n’en est pas vraiment une mais c’est tout comme. Ludivine est là à tes côtés à chaque fois que tu le nécessites, elle est là lorsque tu as besoin d’elle et que tu t’effondres. Mais parfois, tu as besoin de Charly. Dans ces cas comme ce soir, tu ne sais pas ce qui te pousses à te tourner vers elle plutôt que vers ta cousine ; sûrement parce que tu es las de pleurnicher dans ses bras et que tu te sens coupable des tracas que tu lui apportes. Aller voir Charly, c’est trouver un autre soutien, un soutien différent. Il n’y a pas grand monde qui sait que tu as été dans ce genre de groupe de parole. Tes aspects dépressifs ne sont pas connus de tous ; c’est ainsi que tu dissimules tes fragilités. Les tiennes, tu les caches derrière ton humour, ta naïveté. « Je retiens ça. » dis-tu lorsqu’elle admet que tu es demi-dieu vivant. Et ouais, t’en as de la chance. « Toi aussi un rien t’habille tu sais. Effectivement, ce pyjama pilou pilou me plaît énormément, j’aimerai avoir le même pour mon anniversaire. » dis-tu en te demandant si tu survivras jusqu’à la fin du mois pour fêter tes 24 ans. Cette conversation légère, tu sais qu’elle n’est qu’un moyen détourné pour Charly d’arriver à celui qui l’intéresse : la raison pour laquelle tu l’appelles à l’aide.

Tu sais ce que ça va lui faire. Elle va flipper. Qui ne le serait pas ? Alors tu balances tout, à demi-mots. Elle se lève et vient te rejoindre. T’avales le cachet sans qu’elle n’ait le temps de t’en empêcher, tu en as désespérément besoin de toute manière. Il faut que tu te calmes. Elle t’attire tout contre elle et tu trembles mais ses bras s’enroulent autour de toi et sa présence contenante te rassure un tout petit peu. Sa main vient toucher ta nuque et son contact te fait revenir un peu à la réalité. Tu l’écoutes te demander de te calmer, de respirer doucement, ce que tu fais. Une expiration, une inspiration. Une expiration, une inspiration. Une expiration, une inspiration. Dix fois. Vingt fois. Tu répètes l’exercice et ton cerveau se fixe sur ça. Cela te permet d’y voir plus clair. Tu ne perçois même pas que Charly est désemparée, bouleversée, perdue. Tu reprends contact avec la réalité lorsque la paume de sa main atterrit dans la tienne. La chaleur de son corps te ramène dans l’instant présent. Tu n’écoutes qu’à moitié ce qu’elle te dit mais une phrase te fait sortir de ta léthargie. « Non ! » Tu ajoutes : « Enfin oui… Enfin… » T’es perdu. Tu ajoutes : « Non pour l’enquête, oui pour l’alcool. » Tu ne veux pas qu’elle s’inquiète, tu dis : « Des antidépresseurs. » C’est ça que tu as pris. Tu soupires et tu veux tout lâcher, dire ce qui ne va pas, dire ce qui te tracasse. « T’as pas compris Charly, c’est pas eux qui m’inquiètent… » En même temps, elle ne peut le savoir… « C’est moi. C’est moi qui m’inquiète. » Tu murmures doucement. Tu te jettes à l’eau : « Ce qu’il s’est passé… » Tu ne peux te contenir, tu ne peux retenir tes larmes, tu ne peux plus faire comme si cela n’existait pas. « Je crois que j’ai… » Tu déglutis, les mots se meurent dans ta bouche. « Je crois que j’ai tué quelqu’un Charly putain. » Avec Olivia, en sortant de la pièce, vous êtes tombés nez à nez avec deux hommes. Elle s’est chargée d’éliminer l’un, toi tu t’es occupé de l’autre. Ce n’était que de la survie. Les premiers jours, après cette séquestration, tu as vécu dans tes angoisses, quelque chose t’empêchait de dormir, au-delà de l'attaque en elle-même. Tu as compris que ce n’était pas tant ton enlèvement qui t’a bouleversé mais davantage le fait d’avoir potentiellement ôté la vie de quelqu’un.


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Jonas & Charly
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Alors que nous étions installés confortablement dans mon salon, l’un en face de l’autre, les taquineries allaient bon train. C’est ainsi que cela avait depuis toujours fonctionné entre nous. Comme si se prendre au sérieux c’était compliqué au vu de notre passif. Comme si ces réunions dans lesquelles nous nous étions connues avaient ce côté trop formel qui ne nous plaisait pas. Qui pourtant nous aidait tant. Je savais que Jonas ne s’y rendait plus. Il m’arrivait d’y aller encore de temps en temps pour ma part. C’était moins régulier. Beaucoup moins. Mais lorsque j’avais un petit coup de mou, j’aimais bien m’y rendre. Parfois je ne parlais même pas. Ecouter les autres, se rendre compte que je n’étais pas seule à ressentir des dualités dans mon esprit, cela faisait du bien. J’avais beau aimer mes parents adoptifs, je ne pouvais m’empêcher de penser à ceux que je n’avais pas connu et qui étaient morts dans une condition terrible. Parfois je me disais que je devrais être reconnaissante pour le foyer que j’avais eu, que c’était un peu les trahir de penser à ceux que je n’avais jamais connu et dont je ne me souvenais même pas. C’était le genre de discussion que Jonas pouvait comprendre lui aussi d’une certaine façon.

Un sourire désabusée étire mes lèvres alors qu’il dit retenir le compliment que je lui ai fait. Cela m’aurait étonnée du contraire avec lui. Je secoue la tête amusée à la remarque suivante, prenant au passage le compliment. Je lui pique alors sa réponse. « Je retiens ça ! » alors qu’il me dit vouloir le même pyjama pilou pilou que le mien. Ca, pour sûr, il n’allait pas y échapper. D’ailleurs il me semble qu’il ne va pas tarder à souffler sa prochaine bougie. Derrière les boutades, je cherche malgré tout à comprendre ce qui l’a amené ici. Son message m’a inquiété et ses traits fatigués n’ont rien fait pour me rassurer. Il se cache derrière l’humour et les piques avec moi pour détourner encore un peu le sujet mais je sais que dans le fond il a besoin de vider son sac. Il n’aurait jamais fait cette démarche autrement. Ce qu’il me révèle par contre… Je n’étais pas prête. J’étais clairement à mille lieux d’imaginer Jonas s’être fait enlever par ces connards de sorciers. J’en oublie que n’importe qui peut être touchés à présent. Au début je ne voyais que ma petite personne et au fil du temps, je devais ouvrir les yeux et me rendre compte que cela allait plus loin. Beaucoup trop loin. Je réalise rapidement que parler n’aide pas Jonas, bien au contraire, je le vois sombrer. Je me précipite pour le prendre dans mes bras. Pour tenter de canaliser cette crise de panique qui l’assaille. Mouvements doux, réguliers. Une voix calme pour qu’il se concentre dessus. Je l’entends se concentrer sur sa respiration et les mouvements de ma main se cale sur son rythme.

Lorsque je le sens revenir doucement à la réalité, je lui sors une petite boutade histoire de le détendre. Il est malgré tout encore un peu perdu au vu de sa réponse mais visiblement l’alcool semble être pour lui une très bonne solution. Je me recule légèrement lorsqu’il me dit que je n’ai pas compris, que c’est tout à fait autre chose qui le travail. Mes yeux clairs se perdent un instant dans les siens. Je vois alors les larmes souiller ses prunelles et un pincement au coeur m’assaille. Je bloque un instant ma respiration à mesure qu’il tente de parler, de libérer ce qui lui pèse. Et lorsqu’il fini par prononcer la potentielle mort d’un de ces rafleurs, je comprends ce qui lui pèse tant. Doucement, du bout des doigts, je viens essuyer les larmes qui se sont installées sur ses joues. « Jonas… c’était pour te défendre… Ces gens là, ils ne t’auraient pas épargnés s’ils en avaient eu l’occasion… » Je sais que c’est plus facile à dire qu’à mettre en place dans sa propre cervelle. Moi même, je préfère ne pas penser à ce genre de chose. Je me défends. Je blesse. Si j’ai tué un sorcier, je ne le sais pas. Je ne veux pas le savoir. Ce n’était pas intentionnel mais seulement pour sauver ma peau. Dans certaines situations, c’est lui ou moi. Je ne veux pas les torturer, les tuer pour le plaisir mais… je ne me laisserai pas faire pour autant. Moi je veux juste pouvoir protéger les gens. Ceux que j’aime, comme Jonas et je me rends compte que je suis loin du résultat. « Je me doute que ce n’est pas simple, mais il ne faut pas t’en vouloir. Cette personne ne t’a pas laissé le choix. Si tu ne l’avais pas fait, c’est toi qui ne serait plus là. » Je me détache tout doucement de lui. « Si ça se trouve… il est toujours en vie en plus. Ils ont pas mal de solutions miracles avec leur magie de ce que j’ai compris… » Je fais mine de ne pas réellement m’y connaitre avant de me lever et me rendre vers le bar. La bière, c’est pas assez fort pour soigner ces blessures là… « Whisky, vodka ? Ah j’ai du rhum aussi. » Finalement, les bras chargés entre bouteilles et bonbons, je me dirige vers ma terasse et en ouvre la baie vitrée. « Viens, je vais te faire prendre de la hauteur. » Je pose le tout sur la table du balcon. Je grimpe sur un banc, m’accroche au rebord de la fenêtre de la salle de bain qui est plus haut avant de me hisser et pouvoir agripper la gouttière. J’ai craqué sur cet appartement car il était au dernier étape et parce que d’un coup d’oeil, j’ai vite compris que je pourrais me planquer sur le toit quand je le voudrais. Une fois la haut, je me laisse tomber au sol, le corp à moitié dans le vide, vers Jonas resté sur ma terrasse. « File les munitions et rejoins moi. » J’attrape le tout avant de me retourner et de me redresser. Jonas est sportif, j’ai aucun doute qu’il parvienne à monter. Je ne lui ai jamais dit qu’un de mes passe-temps c’était de grimper sur des bâtiments. La vue est magnifique. La nuit s’étends sur un Londres partiellement endormis. Les lumières de la ville à perte de vue sous nos yeux. Je fais quelques pas et m’installe à même le sol et attends que Jonas me rejoindre. « J’aime bien me planquer ici. J’ai l’impression que personne ne saura jamais où me trouver, ni comment m’atteindre. »
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Charly Rosebury & Jonas Tallec ||  05 juin 2020

Il faut remettre les choses dans leur contexte. Depuis que j’ai rencontré Charly il y a de ça maintenant quelques années, nos échanges se sont toujours plus ou moins limitées sur les séances avec le groupe de parole, les difficultés rencontrées dans nos familles respectives, le besoin de se sentir aimé, le besoin d’appartenance familiale, le manque des êtres perdus. Charly est l’un de mes points de repère, une personne qui me comprend sur ces sujets-là parce qu’elle a vécu quasiment la même chose. Au-delà de ce rôle de confident que je lui confère, Charly a été là aussi dans ma vie quand j’avais besoin d’autres choses que de parler et une relation physique s’est alors construite autour du sexe sans que cela ne dénature nos relations. Mais parfois, ressentir une émotion, même une émotion aussi primaire que la satisfaction du plaisir charnel, c’est tout ce à quoi je pouvais me raccrocher. Je ne sais pas comment elle pouvait ressentir les choses de son côté mais nous sommes typiquement le genre de personne qui savent cliver le sexe et les affects. Pourquoi c’est Charly que j’ai choisie ce soir ? Parce que je ne sais plus vers qui me tourner. Non pas que ce soit par dépit, ne vous méprenez pas. Mais j’ai épuisé la carte Ludivine, j’ai épuisé la carte Leah et je sais que si quelqu’un peut comprendre à quel point je retombe dans les abymes de mon âme, c’est bien elle. Nous ne l’évoquons jamais mais je sais que Charly a vécu des choses terribles et que les pertes subies ont impactées sa vie à jamais. Je veux qu’elle m’aide mais j’ignore si elle le pourra. Tandis que je suis dans ses bras, je me demande quelle va être sa réaction. Je crains qu’elle ne me rejette lorsqu’elle saura ce que j’ai fait. Mais lorsque j’avoue à demi-mots la raison de ma présence, sa réaction n’est pas vraiment celle à quoi je m’attendais. Elle essuie les larmes qui perlent doucement sur mes joues mais dès qu’elle en efface une, une autre prend sa place sans que je ne puisse l’en empêcher. Les mots qu’elle prononce par la suite me font prendre conscience de la gravité de la situation et j’entends enfin que l’évènement que j’ai vécu est traumatisant. Ces gens-là. Je ne sais pas si elle parle uniquement des rafleurs ou de tous les sorciers de manière générale, je n’ai jamais abordé ce sujet avec elle mais ce n’est pas moment de sonder son opinion, j’ai trop à faire avec ma douleur et ma peine. J’ai l’impression de tout relâcher, encore une fois. Pourquoi je vais pas mieux ? J’ai déjà tout relâché auprès de Ludivine et Leah, pourquoi je n’arrive pas à refaire surface ?

Comme les deux femmes, Charly me dit ce que je veux entendre, tentant de me déculpabiliser, tentant de me rassurer même si au fond, elles n’en savent strictement rien. Elles ne savent pas si l’homme est mort et je ne le saurai moi-même probablement jamais. Ce que je sais en revanche, c’est que je vais devoir vivre avec. « Je sais pas. » Ce sont les seuls mots qui paraissent évidents et qui représentent sincèrement ce que je vis, ce que je ressens ; c’est ce qui se rapproche de ma vérité. Je ne sais rien. Enfin si je sais ce que je veux boire. « Vodka. » dis-je sans hésiter un seul instant. Elle dévalise sa cuisine et je me demande ce qu’elle fait ; il n’y a pas besoin de grand chose pour boire si ce n’est une bouteille, on peut même boire au goulot mais Charly n’a pas l’air de mon avis puisqu’elle s’empare également de paquets de bonbons et je ne sais même pas si j’arriverai à avaler quoi que ce soit. Mon estomac est noué. Je la regarde sans comprendre se diriger vers la fenêtre de la terrasse qu’elle ouvre. Prendre de la hauteur ? De quoi parle-t-elle ? Je la suis docilement.

Il fait bon ce soir, je m’en rends compte maintenant en sortant dehors. La nuit est quasiment tombée sur la ville et de nombreuses lumières pointent à chaque recoin de rue, à chaque lampadaire qui s’allume, dans chaque foyer des appartements que je peux observer de la terrasse. Mais Charly ne semble pas se contenter de ça et je la regarde grimper sur un banc et s’accrocher au rebord de la fenêtre. « Mais qu’est-ce que tu… » Je ne finis pas ma phrase et la regarde se hisser d’une manière absolument gracieuse sur le toit. Elle me tend les mains et durant une fraction de seconde, j’imagine qu’elle veut me porter et je fronce les sourcils à cette idée. Je pèse lourd moi, ce n’est pas son cinquante kilos et demi qui pourra me soulever. Mais ce n’est pas moi qu’elle souhaite aider à grimper là-haut mais les munitions que je finis par lui tendre. Puis, imitant ses gestes et ses points d’accroche, je me hisse à mon tour à ses côtés et je m’installe là. Je reste les pieds dans le vide et je l’écoute me dire que cet endroit lui sert de repère lorsqu’elle ne veut voir personne. J’ironise : « Malheureusement pour toi, maintenant, t’as un vieux relou dépressif qui connaît ta planque. » J’attrape la bouteille de Vodka et avale une longue gorgée bien plus vite que je n’aurai du. Le liquide glisse de travers dans mon œsophage et me brûle l’estomac. Je tousse. « Putain. » J’ai la bouche en feu et je n’arrive pas à reprendre ma respiration. Alors, j’avale une seconde gorgée qui passe mieux. Charly me regarde bizarrement : « Bah quoi, faut soigner le mal par le mal non ? » Mes yeux se dirigent vers les bonbons et sans demander la permission, j’attrape le paquet de dragibus que j’ouvre et m’enfile plusieurs de cette merde à la suite. Le sucre appelle le sucre, deux secondes après, j’en reprends une poignée avant de boire à nouveau. Je m’allonge sur le toit, les yeux fixés vers le ciel qui s’assombrit minute après minute et je demande : « Tu viens souvent ? » Passant du coq à l'âne, sans attendre la réponse, je la questionne : « Tu crois que je devrais prendre rendez-vous chez le psychiatre ? » Je ne voulais pas m'y résoudre mais mon mal-être vient de me péter à nouveau à la gueule.

 

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Dim 4 Avr - 2:33

Jonas & Charly
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Les confessions de Jonas me glacent le sang. J’étais loin de me douter qu’il avait traversé une telle histoire. Je déteste devant ces êtres vivants pour tout ce qu’ils ont fait à mes proches et voilà qu’à cette longue liste, vient s’ajouter Jonas. Cela me rend folle de savoir qu’ils s’en sont pris à lui. Il ne mérite pas ça. Personne ne le mérite bien sûr, mais lui, c’est une personne gentille avec un bon fond et ça me serre le coeur d’entendre ce qu’il a subit. Je ne suis sûrement pas la plus radicale des membres des Blood Circle, mais bordel, quand j’entends ça, j’aimerais bien que ceux-là finissent dans les mains d’Ambrose ou de Sofiane. Même si je préfère user de méthodes moins… radicales et définitives, je commence à en avoir assez de voir tous ceux que j’aime souffrir à cause de ces horribles créatures. Je croisais fortement les doigts pour que le sérum soit plus efficace sur le long terme. Les priver de magie était à mes yeux la solution idéale, bien que je me e contredisais avec d’autres idées qui me traversaient souvent l’esprit. Malgré tout, je tentais de consoler Jonas comme je le pouvais. Je n’avais jamais tué personne et comprenais la culpabilité qu’il ressentait à l’avoir fait. Mais il ne devait pas culpabiliser à ses yeux… les sorciers et surtout ces raffleurs… étaient des monstres. Olivia avait eu affaire à eux il y a peu et de ce qu’elle m’avait raconté, c’était soit elle, soit eux. Dans ces moments, je pense que je serais capable d’en arriver à telles extrémités pour sauver ma peau. D’ailleurs, lors de missions, j’en avais laissé certains dans de mauvais états et si je prenais quelques instants pour y penser, peut-être que parmi eux, il y avait des morts… Mais je préférais occulter ces idées de mon esprit. Je m’inquiétais davantage pour Jonas que du sort des sorciers.

Sa réponse, son ‘je ne sais pas’, me serre le coeur davantage. Je sens totalement impuissante devant le mal qui le ronge. Mes mots ne sont pas suffisants tout comme le fait que je le prenne dans mes bras pour tenter de le rassurer. Ressentir ma souffrance me fait mal également. Alors je ne connais qu’une solution, aussi éphémère soit-elle… l’alcool. Et l’alcool à ma façon. Etre dehors avec l’air frais et la vue, j’étais persuadée que cela lui ferait du bien. Monsieur veut de la vodka, parfait, ça me va aussi. Munitions entre les bras, je l’entraîne à ma suite vers le balcon. L’été se rapproche, car la nuit commence tout juste à tomber et l’air est doux. C’est tout simplement parfait pour passer la nuit à la belle étoile. Alors que je grimpe sur le banc pour prendre appui, j’entends la question qui se meurt de Jonas. « Tu vas voir ! » Dis-je avant de disparaître sur le toit et de me pencher pour récupérer les victuailles. Je ne peux m’empêcher de rire devant l’expression qui s’affiche sur son visage alors qu’il me fixe. Il me tend malgré tout les produits avant de me rejoindre.

Le toit est encore humide de la pluie par endroit, mais nous nous installons sur le sol qui a été abrité. Je ris alors qu’il se décrit comme un vieux dépressif et relou. « Relou, je vais pas te contredire. » Je lui donne un coup d’épaule amical avec un petit sourire. « Et pour vieux… T’es pas mal foutu encore… » Et puis vieux… j’avais quelques années de plus que lui quand même et j’étais loin de me considérer comme une vieille. « Ne te catalogue pas de dépressif Jonas. Tu vas moins bien après un épisode traumatisant et c’est malheureusement normal… » J’agite la bouteille de vodka. « Puis j’ai une solution temporaire… » D’ailleurs, il ne se fait pas prier pour prendre l’alcool entre ses doigts et en prends une première gorgée. Je le vois avoir du mal à encaisser et pourtant il en reprend déjà une gorgée. « Ca m’arrive souvent oui. Mais ce qu’il y a de mieux c’est de faire quelques parcours dans Londres. Tu déconnectes complètement. » Je finis par lui prendre la bouteille de vodka pour boire à mon tour. Je retiens une quinte de toux. « Putain, elle arrache celle-là. » C’était un cadeau qu’on m’avait fait, mais j’hésitais à savoir s’il s’agissait d’une bonne vodka ou d’un désinfectant pour pour déboucher les toilettes. J’imitais Jonas et reprenais une gorgée. La chaleur se diffusa dans ma tranchée et sembla irradier dans tout mon corps. J’attrapais des fraises tagadas et glissais un bonbon dans ma bouche avant de reprendre une gorgée. Le mélange adoucissait la boisson. « Je vais être bourrée en moins de quinze minutes avec un truc pareil. Essaye avec les bonbons, ça passe mieux ! »

Je me laissais finalement tomber à ses côtés pour regarder le ciel. Avec les lumières de la ville, il était compliqué de voir les étoiles, mais il était possible d’en discerner quelques-unes. Ca te rappelait ta jeunesse avec ton père qui tentait de vous apprendre la vie dans la nature à Lyam, Doryan et toi. A sa question, je me mettais sur le flanc pour l’observer. « Est-ce que tu ressens au fond de toi que tu en as besoin ? » Je le regardais un instant d’ajouter. « Il m’arrive encore d’aller au groupe de parole, tu sais… » Plus aussi souvent que lorsque j’avais rencontré Jonas. Mais parfois, lorsque je m’égarais dans mes pensées et que j’en ressentais le besoin, j’y allais. J’avais vraiment du mal à accepter qu’un pan de ma vie avait disparu. De ma mémoire, mais aussi de la surface de la Terre. Combien de fois je me demandais comment la vie serait si mes parents avaient encore été en vie ? Je tendais le bras vers la bouteille pour en boire une nouvelle gorgée et la posait entre nous. « Je t’ai jamais dit la vraie raison de la mort de mes parents… » Il connaissait bien sûr la version officielle. Le catastrophique incident technique qui avait fait tomber le pont de Brockedale. « L’effondrement, ce sont des sorciers qui l’ont provoqué. Ceux qui se font appeler Mangemorts. J’ai appris qu’un d’eux les avaient tué alors qu’ils s’en étaient sortis à la base. Comme tu le sais, moi je me souviens de rien et j’ai encore besoin d’en parler. Même si je ne dis pas la vérité, car c’est une info qui n’a jamais été divulguée… Enfin ce que je veux dire, c’est que si tu as besoin de voir un psychiatre et d’avoir quelques cachets pour t’aider, faut pas se sentir gêné. » Je me laissais retomber sur le dos fixant la nuit d’encre qui s’était finalement installée. J’aimais le calme qui se trouvait dans ces hauteurs. L’impression d’être intouchable et de dominer le monde durant un temps éphémère. « Jo ? » l’appelais-je alors que je me redressais légèrement pour rencontrer son regard. « T’es quelqu’un de bien. Ne te remets pas en cause par rapport à tout ça… » J’attrapais quelques fraises avant de reprendre à boire. « Je vais avoir un trou dans l’estomac avec cette vodka ! » dis-je pour détendre un peu l’atmosphère.
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Jonas Tallec
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Lun 5 Avr - 14:39
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Charly Rosebury & Jonas Tallec ||  05 juin 2020


Une fois sur le toit, l’air de l’extérieur me vivifie, les couleurs chatoyantes du ciel m’apporte une quiétude que je n’aurai pu imaginer. La présence de Charly m’aide également à relativiser les choses même si c’est impossible. Je n’arrive pas à croire que j’en sois encore là, deux semaines et demi après les faits ; après avoir pleuré pendant des heures avec Ludivine, après avoir raconté à Leah, après avoir eu l’impression de mourir cent fois. Pourquoi je n’arrive pas à passer outre ? Pourquoi c’est si difficile de se relever ? Mon esprit n’écoute pas et n’entend pas qu’on ne peut pas se remettre de ce genre d’évènement seul et encore moins en quelques jours. Est-ce la raison pour laquelle j’ai envoyé ce SMS à Charly ? Parce qu’elle peut comprendre ce genre de chose ? Je n’en sais rien. En tout cas, la solution qu’elle me propose, celle de prendre de la hauteur, ce n’est peut-être pas qu’à prendre au premier degré. Charly me donne un coup d’épaule quand elle confirme ma relou-attitude. Je souris doucement, c’est bien son genre de faire ce type de chose. « Le vieux fossile t’en remercie. Même si j’ai encore de la marge par rapport à toi. » dis-je tout en ne me lassant pas de la vue qu’offre cette prise de hauteur. Je me tourne brusquement vers elle lorsqu’elle me dit de ne pas me cataloguer de dépressif mais surtout lorsqu’elle parle « d’épisode traumatisant ». Est-ce ça ce que j’ai vécu ? J’arrive à peine à mettre des mots sur ce que j’ai vécu, comment je pourrais mettre des mots sur ce que je ressens ? C’est une hérésie, c’est impossible. Tout se bouscule dans ma tête et je me sens fatigué, usé. J’ai l’impression de ne plus comprendre ce qu’il se passe dans mon esprit, toutes mes défenses sont tombées et mon cerveau n’a plus aucun moyen de m’aider à me faire sentir mieux. Et dans ces cas-là, il faut le tromper, il faut l’embrouiller. Charly le sait bien et c’est pour cela qu’elle me propose sa solution temporaire. L’alcool. On est con hein de penser qu’on peut abuser notre cerveau rien qu’en buvant parce qu’on sait fort bien que le lendemain cela ne sera pas mieux, que cela sera peut-être même pire, mais on aura échappé à tout cela au moins le temps de quelques heures. Elle parle de déconnecter. L’alcool va m’aider à déconnecter même si ce n’est pas de ça qu’elle parle. « Comment ça des parcours dans Londres ? Tu montes sur d’autres toits ?? » demandé-je à Charly tandis qu’elle attrape la bouteille et m’imite en buvant une première gorgée qui désinfecte tout sur son passage et une deuxième quelques secondes après pour être certain qu’on a bien tout senti. Elle pose la bouteille et quelques secondes après, mes lèvres entrent à nouveau en contact avec le goulot et j’avale une nouvelle rasée. J’ai déjà la tête qui tourne alors que j’ai quasiment rien bu, j’suis sûr que c’est parce que je suis exténué. Cela joue énormément sur la manière dont je tiens la boisson. Je l’écoute et mange quelques bonbons ensuite. Le mélange bonbon/alcool n’est pas fameux mais il a le mérite d’adoucir le fond de ma gorge. « Mais oui je t’en prie, sois bourrée, j’ai pas envie d’être tout seul dans cet état-là. » Et je connais Charly, quand on est ivre tous les deux, on se fend bien la poire. Bon, pas certain qu’aujourd’hui on se bidonne mais au moins, je ne suis pas seul.

Le dos contre les tuiles du toit, mon regard se perd dans l’immensité du ciel au-dessus de nos têtes et Charly s’allonge elle aussi à mes côtés. Je lui pose la question qui me tarabuste l’esprit depuis des jours. Je ne savais pas à qui la poser et c’est avec Charly que ces mots sortent naturellement de ma bouche. Le psychiatre. Je pensais tellement ne plus avoir besoin d’aller le voir celui-là mais je sais que la réponse que me donne Charly est la même que celle que j’imaginais dans ma tête. Peut-être fallait-il simplement que quelqu’un d’autre me le dise ? Quelqu’un comme elle qui comprend ce que c’est, ce que ça implique et comment c’est difficile d’y retourner quand on pense s’en être sorti. Je tourne la tête vers elle lorsqu’elle parle du groupe de parole où l’on s’est connu. « C’est vrai ? Je ne savais pas… » Je ne pensais pas qu’elle continuait à y aller. Cela fait des mois que je n’y vais plus mais c’est aussi la raison pour laquelle je ressentais le besoin de parler avec Charly, j’avais besoin qu’elle me dise que ce n’est pas une faiblesse d’en ressentir à nouveau le besoin. Je murmure : « J’y pense aussi… Je veux dire…  » J’ajoute : « Je verrais avec le psychiatre. » La phrase s’étrangle dans ma bouche mais je sais que je prends la bonne décision. « J’ai besoin de cachets, je dors plus. Je suis fatigué. » dis-je, comme pour me tromper en disant que c’est la seule raison pour laquelle je compte y aller. Je sais que j’ai besoin d’en parler. Et puis, les examens approchant, j’ai vraiment peur de foirer mon année.

Charly attrape la bouteille et boit une nouvelle gorgée. Je pose quant à moi mes deux mains sur mon ventre et lorsqu’il se soulève sous mes respirations successives, je me détends petit à petit ; c’est un geste qui m’a toujours apaisé, je ne sais pas pourquoi. Je me détourne du ciel pour regarder Charly lorsqu’elle me parle de ses parents et de la vraie raison. Ma respiration qui commençait à se calmer s’emballe à nouveau, je sens que je ne vais pas aimer ce qu’elle va dire. Je me redresse sur un de mes coudes et la regarde parler des Mangemorts. Mon cœur se serre, je sais ce que ça veut dire et je me sens soudainement paralysé par la lourdeur du secret que Charly vient de me livrer. « Putain… Les salops… » Elle se rallonge sur le toit et je ne sais pas quoi lui dire d’autres. « Je suis tellement désolé Charly. Ces extrémistes n’avaient pas le droit. » Oui, ce sont des extrémistes. J’en ai assez lu dans les bouquins de Ludivine pour savoir que les Mangemorts ne sont que des extrémistes qui pensent qu’une personne vaut mieux qu’une autre. Ils font déjà des différences au sein même des sorciers… Je les hais. Je les déteste pour ce qu’ils ont fait à Charly et à sa famille. Je hais les rafleurs pour ce qu’ils m’ont fait. Et pourtant, je ne hais pas les sorciers. Mon esprit s’embrouille davantage et je bois une autre gorgée en espérant que cela clarifie mes pensées, en vain. Après avoir reposé la bouteille, je reste là à la fixer pendant ce qu’il me semble des heures avant qu’elle ne se redresse soudainement et qu’elle me dise que je suis quelqu’un de bien. Toutes mes craintes à ce sujet s’envolent sans que je ne comprenne pourquoi. J’ai pourtant toujours aussi peur de perdre mon humanité, de perdre ce qui fait que je suis moi. J’ai toujours cru en la justice et je ne veux pas que ça change, je ne veux pas avoir l’air d’être quelqu’un que le mal a corrompu, je veux faire honneur à mes parents biologiques. J’entends à peine ce qu’elle dit par rapport à son estomac. Sans aucune raison, je me penche vers elle et la serre dans mes bras. La chaleur de son corps contre le mien, je me perds dans cette étreinte et lui murmure : « Toi aussi Charly, t’es quelqu’un de bien. » Ce ne sont que de simples mots mais je ressens comme le besoin de le lui dire. J’entends son cœur tambouriner contre sa poitrine et comme tout à l’heure, mon cerveau se concentre sur ça et ça m’apaise. « Merci, merci vraiment. » Au bout d’un instant,  je me détache d’elle et m’allonge à nouveau. La dureté du toit se fait ressentir mais c’est une sensation que je suis prêt à subir, pour peu qu’elle me ramène à la réalité de mon existence humaine. Sentir, souffrir, avoir mal, voilà comment on sait qu’on est en vie. Elle tente de détendre l’atmosphère, alors j’en fais autant : « Du moment que tu ne me vomis pas dessus, ça devrait aller.  »

 

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Dans le doux secret de l'oubli, écoute ton rêve et demain, le soleil brillera toujours  ✘ Jonas PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

KoalaVolant
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Mer 7 Avr - 22:03

Jonas & Charly
⚜  Dans le doux secret de l'oubli, écoute ton rêve et demain, le soleil brillera toujours   ⚜

J’ai le sentiment que de l’avoir fait monter sur le toit parvient à l’apaiser malgré tout. C’est exactement ce que je ressens quand je grimpe sur les bâtiments ou encore les toits de la ville. Ici, c’est ma cachette. Je ne l’ai jamais dévoilé à personne d’ailleurs. Pas que je ne le voulais pas, mais ce n’est pas le genre de chose que l’on glisse facilement dans une conversation. Le fait que je fasse du freerun, j’en parle à l’occasion, mais pas toujours non plus. D’ailleurs, il me semble que je ne l’ai jamais partagé avec Jonas. Dans tous les cas, je le fais monter sur mon refuge et entre la vue et l’air doux, cela a au moins le mérite de lui changer les idées durant quelques secondes. J’ai vu son étonnement quand il m’a vu disparaître alors que je l’invitais à me rejoindre. Prendre de la hauteur, je lui propose au sens propre comme au figuré. Il faut qu’il parvienne à prendre du recul sur toute cette situation. Sinon il va sombrer à nouveau et cela serait catastrophique. Quand il me répond qu’il a encore de la marge par rapport à moi, je ris. Je l’avais vu venir celle-là de toute façon. « Je suis encore à ton goût pour une vieille visiblement ! » Non parce que vu le nombre de fois où nous avions couché ensemble, nos quelques années de différence ne semblaient pas le perturber plus que ça. « Laisse-moi deviner, c’est mon expérience qui t’a charmé ! » Je le regardais amusée par mes propres paroles, anticipant une éventuelle boutade de sa part. Ceci dit, quatre ans, ce n’était pas si énorme.

Il m’interroge alors sur le freerun. Du moins, pas exactement. Il s’étonne surtout d’apprendre que je m’amuse à grimper sur les toits de Londres. Je hoche doucement la tête. « Ca s’appelle du freerun ! Je fais ça depuis environ douze ans maintenant. Ca me vide la tête. » Ca m’apporte tellement de sensations. Certaines que je ne dis jamais, de peur d’inquiéter mon entourage, mais Jonas, il comprend lui. « C’est comme si j’étais la reine du monde quand je cours et grimpe d’un bâtiment à l’autre. Tu fais des figures, c’est un jeu d’équilibre. D’un instant à l’autre, tu peux tomber et tout s’arrêterait. J’ai le sentiment de défier la vie elle-même. » La vie. Dans ma tête, je pense plutôt la mort, mais je n’ose pas le dire finalement. Peut-être qu’il comprendra malgré tout ce que je veux dire. Je prends de nouvelles gorgées de la boisson et je sens que je ne vais pas faire long feu. J’en prends une de plus quand il me dit ne pas être seul. « T’assumes, tu vas devoir me ramasser ! » dis-je en éclatant de rire.

Il me parle alors de retourner voir le psychiatre. Ce que j’en pense. C’est compliqué d’assumer avoir besoin de ces gens là. Se dire qu’on a des problèmes au point qu’une personne extérieure doive nous décortiquer pour démêler le noeud de pensées troubles qui se trouve dans notre cervelle. Pour le rassurer, je lui dis qu’il m’arrive encore d’aller dans le groupe de parole dans lequel nous nous sommes connus. Plus aussi souvent qu’avant. Mais quand je commence à me prendre la tête, je dois avouer que cela me fait du bien. Je me contente de hocher la tête alors qu’il me dit qu’il ne savait pas. Ca non plus je ne le crie pas sur tous les toits. Pourquoi je me sens obligée de lui dire les vraies raisons finalement ? Je ne sais pas. Le lien avec les sorciers. L’alcool sûrement aussi un peu. « Reviens, je me fais chier sans toi. Et Sophie sera ravie ! » Sophie est l’une des pauvres bénévoles qui tente d’animer le groupe. Avec une Charly et un Jonas, ce n’est pas une mince affaire. D’une part, séparément, ils ne parlent pas. D’autre part, une fois réunis, ils n’écoutent plus les autres. A dire vrai, je ne parle que très rarement lorsque je suis présente. Mais écouter les autres me permet de réfléchir sur ma propre situation. Savoir que je ne suis pas seule avec mes questions tordues me rassure également. Lorsque je finis par lui dire pour mes parents, je ressens cette colère s’allumer doucement dans mes pensées. Celle qui me motive à être membre des Blood Circle. Ca, je n’ose pas lui dire, car je ne sais pas ce qu’il peut en penser. Pourtant quand il use du terme extrémiste, je me demande si c’est vrai. Si finalement, il n’y a que ce groupuscule de sorciers qui est dangereux. Je tente de réfléchir et c’est vrai que mes parents ou encore l’accident de Doryan ont été provoqués par eux… Mais ces raffleurs ? Je préfère étouffer ces réflexions. « Allez, buvons, plutôt que ressasser le passé ! » D’ailleurs, c’est ce que je faisais me laissant ensuite tomber sur le dos à ses côtés. Je profite du calme, de la vue sur le ciel, des lumières qui venaient se croiser au milieu de tout cela. Je me redressais finalement et lui disait qu’il était quelqu’un de bien. J’avais ressenti le besoin de lui dire. Qu’il ne doute pas de cela. Surtout pas à cause de ces personnes qui étaient prêtes à le tuer… Alors que je suis en train de préparer mes munitions de fraises et que je me mets à boire, je sens ses grands musclés venir m’enlacer. J’étais en train de me plaindre de cet alcool qui me faisait déjà tourner la tête et je dois avouer que ses paroles me touchèrent plus que je n’aurais pu le croire. Je le sers à mon tour contre moi. « Merci à toi. » Je murmure en écho à ses paroles. Je ne sais pas si quelqu’un m’a déjà fait ce compliment et ça me fait chaud au coeur. Je le regarde se coucher à nouveau sur le toit et à sa phrase, je viens lui taper le ventre. « Je suis une princesse, je ne vomis jamais moi voyons ! » Je suis à deux doigts de préciser que je ne fais pas caca non plus et que je fais pipi des paillettes, mais je me retiens me contentant de sourire. Je me sens légèrement grisée et j’adore cette sensation. Je me laisse retomber me calant contre Jonas, posant ma nuque sur son avant-bras. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés là, mais ce n’était pas bien important. Ce moment dans notre bulle, il en avait eu besoin et j’avais été heureuse de pouvoir l’aider.
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Jeu 8 Avr - 22:24
Dans le doux secret de l'oubli, écoute ton rêve et demain, le soleil brillera toujours
Charly Rosebury & Jonas Tallec ||  05 juin 2020


« Je suis encore à ton goût pour une vieille visiblement ! » Je souris doucement tandis que Charly prononce ces quelques mots. Elle enchaîne rapidement sur son expérience. Je rigole doucement et je lui dis : « Désolé, je pense que dans ce domaine-là, mon expérience dépasse la tienne. » Il est vrai que je ne suis pas le dernier pour courir après mes conquêtes sans pour autant s’y attacher. C’est plutôt rare que j’ai une partenaire stable. Bien sûr il y a eu mon histoire avec Leah pendant un temps, et puis les fois où nous nous sommes envoyés en l’air avec Charly. Les autres partenaires doivent se contenter d'un one-shot. C’est plus facile pour moi car cela m’empêche de t’attacher. S’attacher, c’est souffrir. J’ai trop eu mal lorsque Jordan est parti et cela me fait peur d’avoir à nouveau des sentiments pour quelqu’un. Avec Charly, c’est simple, nous avons toujours su que c’était physique. Et c’est bien ainsi. Il faut que cela reste comme ça parce que c’est ce qui nous convient.

J’hausse un sourcil lorsqu’elle évoque le FreeRun. « Ce truc qui ressemble au Parkour avec des acrobaties ? » demandé-je tandis que mon regard se perd sur les hauteurs. Charly acquiesce et j’avoue que je suis étonné. Je ne pensais pas en apprendre encore sur elle, la preuve que nous effleurons à peine la surface. Il y a tant de chose que nous ignorons l’un sur l’autre, nous nous sommes toujours contentés d’échanger sur ce que nous savions et non pas sur ce que nous savions pas. Je regrette de ne pas m’être davantage intéressé à elle mais je me dis qu’il n’est pas trop tard. Mais pour ce soir, je ne me sens pas de faire la discussion. C’est aussi pour ça que je me suis tourné vers elle : on est pas obligé de parler. On peut boire, coucher, boire encore, coucher à nouveau. Parler un peu entre deux. Mais rien que le fait d’être ensemble, c’est déjà apaisant pour moi. « J’espère que tu picoles pas comme ça quand tu fais ton free truc muche. Manquerait plus que tu te casses une jambe. » dis-je sur le ton de la rigolade même si au final, cela m’embêterait beaucoup qu’elle se blesse.

Lorsque Charly me parle du groupe de parole, je suis surpris d’entendre qu’elle y va encore. Tout cela me paraît loin. Je pensais ne plus en avoir besoin mais je souris lorsqu’elle me parle de Sophie. Je ris à nouveau et je me rends compte que cela fait longtemps que je n’ai pas ressenti cette sensation m’envahir. Je ris et je ne culpabilise pas. Il y a du progrès. « T’es sérieuse ? La pauvre, elle va halluciner de me voir revenir. » Sophie est vraiment une bénévole sympathique mais elle est trop… bavarde ? Et pourtant, Dieu sait à quel point je suis un moulin à parole. Mais lors du groupe, je ressemble davantage à une carpe. C’est dur pour moi de mettre des mots sur mes émotions, sur mes sentiments, sur ce que je ressens. Encore plus devant les autres. J’écoutais beaucoup. Mais lorsque Charly était présente, c’était bien différent. On leur en a fait voir des vertes et des pas mûres. Ensemble, on ne nous arrête plus, on n’écoute plus. On met l’ambiance, c’est ce qu’on lui répondait. Il faut dire que nos compagnons de galère étaient comme nous ; des écorchés de la vie. S’amuser n’était pas toujours si simple et si aisé, alors quand il y a deux idiots qui font les pitres et qui amusent la galerie… Cela fait du bien à tout le monde. A eiux comme à nous. « Je vais y réfléchir en tout cas. » Je vais sincèrement y réfléchir.

J’acquiesce lorsqu’elle me demande de ne plus ressasser le passé et de boire. Je ne me fais pas prier. « J’ai déjà la tête qui tourne tu sais. » Après ces quelques mots, nous voilà repartis dans une séquence émotion où nous nous retrouvons coincé dans une étreinte qui me fait un bien fou. « Toi tu vomis jamais ? Laisse-moi rire. » Je ne compte plus le nombre de soirées où je lui ai tenu les cheveux par-dessus la cuvette des toilettes glamour glamour. Elle ne peut pas en dire autant de moi, j’ai quasiment pas de cheveux. Alors que mes pensées s’apaisent et que je retrouve un semblant de sérénité, oubliant presque la raison de ma venue ici, Charly se colle à moi et j’accueille sa chaleur comme une certaine nécessité. Je me rends compte que j’avais besoin de ça, que j’avais besoin d’elle, de sa présence rassurante. Nous restons là pendant ce qu’il me semble des heures sans rien dire, piochant à tour de rôle dans le sachet de bonbons ou buvant dans la bouteille jusqu’à ce que celle-ci soit vide. Au bout d’un moment, nos lèvres se trouvent, nos corps se cherchent et j’oublie tout à nouveau. Pourquoi faut-il toujours que la vie soit si difficile ?

 

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