Down your pedestal

Helios Carrow était de retour sur la plus haute marche de la société sorcière. Il avait regagné son piédestal social comme il se l’était promis au début du mois. Cela faisait maintenant plus d’une dizaine de jours qu’il avait retrouvé ses pouvoirs… Et qu’est-ce qu’il en avait profité ! Tous les petits idiots qui avaient osé s’en prendre à lui lorsqu’il n’avait plus de magie…. L’un après l’autre, avec une précision digne du médicomage qu’il aspirait à être, il leur avait tous servi sa vengeance sur un plateau d’argent. Particulièrement pour deux : le gars de son année et un des préfets de Gryffondor. Les deux avait dû rester au moins cinq jours à l’infirmerie et malheureusement (ou heureusement) personne n’avait trouvé le coupable de ces exactions… Helios émit un petit rire de satisfaction. Les deux garçons savaient pertinemment qu’Helios était derrière tout ça : le jeune Carrow s’en était expressément assuré. A quoi cela servait-il de se venger si les principales cibles n’étaient même pas au courant ?  Mais sans preuve, ils n’avaient pas pu le dénoncer ou être pris au sérieux.

Ainsi, Helios savourait sa victoire depuis déjà une semaine. Il était d’humeur joyeuse et particulièrement altruiste. Au point qu’il avait même accepté de remplacer un de ses amis pour de l’aide aux devoirs d’élèves de l’école. Maintenant diplômé depuis presque quatre ans, Helios regardait les programmes de ses jeunes années avec affection : tout était bien plus simple maintenant…. Tout en gardant ses matières de prédilection, il arrivait plus ou moins à tout faire. Il avait donc retrouvé à la bibliothèque son élève pour la troisième fois en une semaine : Laura Flynn, Serpentard de quatrième année, pour l’aider sur le sujet des potions. La basicité de ce qui était demandé le laissait pantois : comment avait-il pu trouver ça un jour difficile ?

Pour aider Laura dans son apprentissage, il lui avait gracieusement prêté certains de ses cours de quatrième année. Il avait dû aller farfouiller dans le grenier du manoir Carrow pour les extraire… Qu’est-ce qu’il n’aurait pas fait pour rapporter des points à sa maison. Il avait ainsi prêté des notes à son élève comme il l’avait fait avec Adèle pour le cursus universitaire. Le destin avait voulu qu’un de ses propres essais se décide à se glisser dans les notes pour Laura… Ou peut-être avait-ce été ce coup de vent dans les couloirs qui avaient fait voler tous ses papiers qu’Helios s’était empressé de ramasser sans vraiment les classer. Dans tous les cas, il se retrouvait ainsi à la veille de la date due à devoir suivre Laura dans la salle commune des Serpentards pour récupérer son précieux manuscrit.

Son ancienne salle commune… Certes, celle de l’université était quasiment identique mais…. Et bien ce n’était jamais pareil ! Il se souvenait de toutes les histoires, frasques, chagrins et joies qu’il avait pu éprouver entre ces murs. Il n’avait que rarement l’occasion de venir, après tout il n’y avait que des gamins, mais à chaque fois, il éprouvait un véritable sentiment de sérénité et de chez-soi.

Laura disparut dans les dortoirs pour retrouver son papier, ce qui laissa le temps à Helios de détailler les personnes présentes. Il en reconnaissait certaines. Un petit sourire en coin habilla ses lèvres alors qu’il identifia non sans mal – sa tête était presque enfouie dans un livre – Will Burbank. Un cinquième année qu’Helios avait croisé à de nombreuses reprises et qui avait très souvent montré une certaine admiration pour le Carrow. Cela faisait toujours plaisir à l’ego de ce dernier de discuter avec Will. Il s’approcha ainsi du jeune homme gonflé d’assurance, la tête haute. Après tout, il était en terrain conquis : pas besoin de montrer à quel point il était une personne géniale lorsque celui en face de vous l’avait déjà accepté.

« Will ! Ça fait longtemps ! Tu vas bien ? »

« Fous-moi la paix, Carrow. J’ai rien à te dire. »

La pique ainsi que le bruit sec du livre refermé laissèrent Helios surpris et silencieux. Que venait-il de se produire ? Alors que le Carrow reprenait ses esprits, il vit Will se diriger vers les dortoirs. Pour qui se prenait-il ce Burbank ?! Piqué au vif par cette démonstration gratuite d’hostilité, devant la plupart des petits Serpentards, il se décida à emboiter le pas de son benjamin pour mettre les choses au clair. Alors que Will disparaissait à la vue de la salle commune, Helios se précipita à sa suite. Après quelques marches montées, il se décida à lui barrer le passage d’un bras , un peu essoufflé par ce sport qu’il n’avait pas du tout prévu.

« Will… Petit conseil d’ainé. Ne te mets pas les puissants à dos car tu as passé une mauvaise journée. Tu t’en mordras les doigts le lendemain et tu perdras tous les avantages que tu aurais pu en tirer. »

Helios lui lança un regard dur tout en articulant particulièrement ses mots. Cette phrase, le Burbank se devait de la retenir car sinon, il risquait, sur un coup de sang, de se fermer la plupart des portes que la société sorcière pouvait offrir. Or, Helios croyait bien trop en Will pour le laisser ainsi tirer un trait sur des rêves de grandeur. Enfin, les rêves de grandeur qu’Helios voyait pour lui dans son ombre : un Sang-Pur et Serpentard de surcroit aurait tout à fait sa place aux côté du Carrow lorsqu’il se serait élevé aussi haut que l’Augurey elle-même. Helios se devait de parier sur Will pour ces futurs plans de pouvoir.

« Qu’est-ce qu’il se passe Burbank ? T’as raté ta dernière interro de botanique ? » Le ton employé était à la fois moqueur et curieux. Helios pensait véritablement avoir en Will un allié impérissable et voilà que du jour au lendemain, il découvrait le contraire. Il avait besoin d’alliés fiables… Ce qui ne semblait pas être le cas de celui qu’il avait en face de lui. Le Carrow se devait donc éclaircir ce mystère maintenant. Sinon, il s’en mordrait les doigts dans quelques années.

Codage d’après Libella sur Graphiorum

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Et voilà que Will lui servait un soupir exaspéré. Helios fronça les sourcils. Il avait détruit des élèves pour moins que ça. Ce manque de respect pour ses ainés laissa le Serpentard sans voix, ce qui était rare mais non permanent. Cela jusqu’au moment où sa patience faiblirait. Il avait appris à laisser couler pour les plus jeunes car sinon, il n’aurait jamais fini de les enfermer dans la serre pour leur apprendre le respect. Mais parfois, il était dans la nécessité d’être particulièrement vindicatif face à l’un d’entre eux en exemple, pour que les autres se remettent dans le rang. Plus les secondes avançaient, plus Helios se demandait si cet exemple n’allait pas être Will Burbank.

« Les cours sont le cadet de mes soucis, en ce moment. »

« Et ? »

« Je ne veux pas de problème avec toi, d’accord ? »

Helios n’ont plus n’avait aucune envie d’avoir des problèmes avec Will. C’était son poulain, son futur suiveur. Mais si le poulain continuait sur cette lancée, le jeune Burbank pouvait être sûr qu’il trouverait des problèmes au bout de la route. C’est alors qu’Helios remarqua les traits tirés et la lassitude de son cadet. Il y avait quelque chose d’autre. Mais le Carrow n’était pas l’hospice du coin ou le psychomage de Poudlard par la barbe de Merlin ! Il avait en horreur toutes les personnes qui voulaient lui raconter leurs problèmes. La vie de l’étudiant était suffisamment épanouie pour ne pas voir arriver les soucis du reste du monde obscurcir son ciel bleu. Il s’y pliait juste dans le cadre de ses études de medicomage. Seulement voilà, Helios avait aussi de grands projets pour Will. Et cela incluait de parfois devoir se montrer compatissant et être une oreille attentive aux problèmes insignifiants de l’adolescent.

« Écoute, est-ce qu’on peut parler de ça dans ma chambre, s’il te plaît ? Je ne peux pas prendre le risque qu’on nous voit ensemble en ce moment. »

Un haussement de sourcil fut la réponse d’Helios. Ce dernier était à la fois flatté et blessé. Will voulait discuter dans un endroit aussi intimiste que sa chambre mais ne voulait pas être vu en sa compagnie. La blessure l’emporta sur la flatterie. Après tout, qui ne voulait pas être vu en compagnie d’Helios Carrow ? Ce dernier se demanda d’ailleurs s’il n’y avait pas une partie du règlement qui interdisait aux étudiants de l’université de pénétrer dans les dortoirs des élèves.

« Je ne pense pas que cela soit très bien vu par l’administration que j’aille dans ton dortoir Will… »

« Je t’en prie. »

Soupirant bruyamment, Helios émit une interjection lorsque Will força le passage et disparut en haut de l’escalier.

« Quoi ? Sérieusement ? Mais… Raaaaah ! »

Helios pourrait toujours plaider l’assistance à autrui si qui que ce soit lui demandait de rendre des comptes sur son comportements. Après tout, il aidait à l’intégration des nouveaux venus Serpentards. Bon, plutôt du côté de l’université certes, mais cela ne l’empêchait pas d’être apprécié des élèves des années inférieures, pas vrai ? Il redescendit quelques marches et jeta un regard dans la salle commune. Son élève n’était pas encore de retour. Il vit un groupe de trois jeunes Serpentards en train de pouffer de rire à sa droite. Il en appela un.

« Hé toi là. Oui toi avec le nœud de cravate fait par un Botruc. Si Laura Flynn redescendant, tu lui dis de m’attendre ou déposer ce qu’elle me ramène sur cette étagère. Entendu ? » Lança-t-il en pointant une vielle étagère dans un coin.  « Et tu protèges ce papier avec ta vie s’il le faut. Vu ? »

L’attitude d’Helios ne laissait aucune place à la discussion. Ca et le fait qu’il était connu pour n’avoir aucun problème à s’en prendre à plus jeune que lui. Ou peut-être était-ce le fait que sa mère soit une des grandes figures de l’université qui, bien que séparée de l’école de Poudlard, avait tout de même un poids significatif sur l’administration. Le Carrow n’attendit ainsi pas de réponse de la part du jeune idiot. Il avait l’habitude d’être écouté. La possibilité que le jeune Serpentard ne fasse pas ce que venait de lui demander (imposer) Helios semblait carrément improbable à ce dernier.

Montant les marches quatre à quatre, il franchit bientôt les portes du dortoir des garçons. Une nouvelle vague de nostalgie l’envahit, avec peut-être même davantage de souvenirs que la salle commune. Il s’en était passé des choses dans ce dortoir. Des soirées avec ses amis à boire en cachette aux premiers émois. Il s’était construit dans ces pièces. Il sourit pour lui-même. Il repéra bien assez vite le jeune Burbank. Helios avait obtempéré pendant bien trop longtemps. Il voulait maintenant des réponses et elles avaient intérêt à être suffisantes. Il posa un regard dur sur Will avant de prendre la parole.

« Nous voilà en tête à tête Will. Comme demandé. Je vais juste te rappeler que je n’aime pas être pris pour un con. Alors qu’est-ce qu’il se passe ? Et ça a intérêt à être de vrais problèmes car sinon, on va pas bien s’entendre dans les prochaines minutes toi et moi. Ok ? » Dit d’un calme glacial Helios. Il avait largement fait preuve de sympathie et de compréhension. Il fallait que Will se rende compte du traitement exceptionnel que lui réservait le Carrow. Mais il ne fallait pas que cela devienne une habitude.

« Crache le morceau Burbank. Et m’oblige pas à me répéter encore une fois. »

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 « Je te demande pardon. »

La mine dépitée de Will fit presque de la peine à Helios. Le tout jeune Serpentard était véritablement désolé de l’avoir traité ainsi. En même temps, l’engueulade qu’il venait de prendre était nécessaire pour que leur relation reste saine et intéressante.. Du moins du point de vue du Carrow. Ce dernier regarda le jeune élève en silence et s’assit sur un des lits. Quitte à écouter ce qui semblait être une histoire palpitante, autant le faire assis.

« C’est juste que… Ces types n’arrêtent pas de me harceler depuis des jours. Ils racontent partout que je suis… Ils disent que je suis gay. Mon grand-père va me tuer s’il apprend que j’ai laissé faire ça. »

Helios ne réussit pas à cacher sa surprise. Ses yeux s’agrandirent et il resta totalement silencieux. Il n’avait jamais vraiment eu de problème avec sa sexualité. Déjà parce qu’il avait grandi sans véritable père pour lui intimer l’ordre de ne pas aimer les hommes. Bien sûr il y avait eu Ollivander mais ce dernier était bien trop sous la coupe de Meredith pour oser lui faire une quelconque remarque, quelle qu’elle soit. Surtout sur un sujet qui tenait autant à cœur à la lady Carrow. Sa sphère familiale ne l’avait ainsi jamais étouffé de quoi que ce soit sur ce sujet. Il était arrivé au sommet comme un roi, n’ayant été qu’acclamé sans jamais vraiment se faire réprimander.

Ensuite, il était eu une question de caractère : Helios n’avait jamais honte de rien, surtout sur des sujets où il savait n’avoir rien à se reprocher. Helios Carrow ne pouvait pas être moqué de s’intéresser à l’ensemble de la population sorcière, femme ou homme : la beauté n’était définitivement pas l’apanage d’un seul des sexes. Cette absence de honte et cette capacité à garder la tête haute était aussi liées à sa famille. Tout semblait y être un peu lié. Le clan des Carrow était bien trop puissant pour se laisser faire sur ces sujets. Dans bien des cas, le pouvoir, l’argent et l’ego pouvaient tout vaincre sur leur passage. Encore fallait-il cumuler les trois… Helios comprenait que ce n’était pas à la portée du premier venu. Will n’en était qu’un parmi tant d’autres.

« Je ne demande pas ta pitié ou ta sympathie, rassure-toi. Je veux juste qu’ils me foutent la paix deux minutes, ça commence à devenir vraiment lourd. »

« Tu n’auras ni l’une ni l’autre. » Répondit calmement Helios.

« J’essaye de me faire oublier le temps qu’ils passent à une autre victime. C’est pas contre toi. »

Le fameux haussement de sourcil du Carrow entra encore en action devant cette phrase. La loyauté qu’Helios demandait de certains était à double sens. Il attendait beaucoup de ses petits protégés mais en échange, il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour leur permettre de vivre la meilleure des vies. Et ce qu’il voyait là, ces moments que traversait Will n’étaient définitivement pas « sa meilleure vie ». Il jaugea quelques secondes Will avant de prendre une grande inspiration.

« Personne ne doit ou ne peut te marcher sur les pieds Will. Pas tant que je t’apprécie. Je te disais que tu n’auras ni ma pitié ni ma sympathie. Pas de pitié car il n’y a aucune raison de te la donner. Tu te fais malmener par des idiots, cela m’est arrivé pas plus tard que le mois dernier lorsque ma magie…. A dysfonctionné. Tu veux savoir ce qui est arrivé à ces petites frappes ? Deux ont passé une semaine à l’infirmerie et les deux autres changent de couloir en me voyant. S’ils ne peuvent pas te respecter, alors tu devras te faire craindre Will. »

Helios se releva lentement.

« Quant à ma sympathie, cela ne changerait rien à ta situation. Quand tu seras au plus bas, beaucoup de gens compatiront , te promettront de t’aider dès que tout ira mieux. Mais cela ne fera que t’enfoncer. Les actes seuls ont un impact. Ainsi ce que je te propose c’est mon aide. Concrète. »

Le jeune homme fixait Will tout en se rapprochant de lui. Le Carrow le dépassait encore de quelques centimètres, ce qui l’obligeait à baisser un peu la tête en arrivant à sa hauteur.

« Deux possibilités s’offrent à toi Will. Dans le premier cas, tu gères tout cela comme un grand en suivant mes conseils. Tu trouves un moyen de les acheter, de les faire chanter ou de leur faire peur. Bref, tu montres à Poudlard qui tu es vraiment. La seconde possibilité : tu me demandes de m’occuper d’eux. Je peux. Dans ce cas-ci, ce sera alors à toi de me devoir un service. Comme aujourd’hui, si je viens te voir et te demander de l’aide sur quoi que ce soit, alors tu le ferras, car tu le pourras. »

Finalement, Helios se détourna du Burbank sans lui laisser tout à fait le temps de répondre, détaillant la chambre alors que les souvenirs ne le quittaient pas.

« Je me fiche de qui tu tombes amoureux Burbank ou qui te frissonner la nuit. La chose importante est de tout assumer. Alors tes ennemis ne pourront plus se servir de quoi que ce soit pour t’atteindre. » Une belle maxime qu’Helios lui-même avait bien du mal à mettre en pratique. L’exemple le plus parlant étant sa perte de magie récente. Certes il avait fait vivre un enfer à ses petits camarades un peu trop surs d’eux…. Mais il n’avait jamais assumé d’être un vulgaire Cracmol pour deux jours. Il en avait bavé, hurlé et pleuré à l’abri des regards. Mais ça personne ne le savait évidemment. Tout était permis si personne n’était au courant. Et puis, depuis qu’Helios avait endossé ce rôle de mentor, d’abord pour Julius puis pour Will avec plus de réussite, il se sentait comme poussé des ailes, importants. Et puis, n’était-il pas toujours bien plus simple de donner de grands conseils à autrui que de s’y tenir soi-même ?

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« Tu es Helios Carrow. Je suis sûr que tu pourrais faire n’importe quoi sans que personne ne te dise rien, élèves ou employés de cette école. »

Enfin. Enfin cela commençait à arriver. Certes, cela venait d’un élève de cinquième année mais il fallait bien commencer quelque part. Le nom d’Helios avait à présent du poids pour certains. Le jeune homme avait enfin atteint l’étape où des situations se régleraient grâce à l’impact de son nom, de sa personne et de ce qu’il représentait… Ou du moins de ce que les gens imaginaient de lui. Le nom de Carrow faisait déjà cet effet depuis le début. Mais Helios Carrow… Il rejoindrait bientôt les Meredith Carrow, les William Ombrage et autres Phoebus Malefoy sur l’échiquier de la société sorcière. Il en était persuadé, il arriverait à de grandes choses. Surtout avec le soutien de gars comme Will. Il fallait créer une loyauté le plus tôt possible, et Helios s’en était plutôt bien sorti dans ce cas-ci.

« C’est vrai que j’avais déjà le nom qu’il fallait… Mais les Burbank, reste une famille authentique et respectée Will, il ne faut pas hésiter à t’en servir. »

Helios ne brusqua pas Will. Il était en pleine réflexion et cela était bien normal. Chacun devait choisir comment se comporter, comme se présenter au monde et les actions à y accomplir. Malheureusement, chaque chose, aussi insignifiante soit-elle pouvait avoir un impact non négligeable sur le fragile équilibre de la société. C’était ce que William essayait de lui enseignait. Non pas qu’Helios eut voulu recevoir quoi que ce soit comme conseil de l’Ombrage… Mais il était au triumvirat, cela voulait bien dire qu’il savait donner de bon conseils non ?

« J’ai bien l’intention de faire tout ce qu’il faudra pour obtenir ce que je veux. »

Un sourire triomphant se dessina sur le visage du Carrow. Petit à petit il allait faire sortir Will de sa coquille. Un Serpentard ne se laissait jamais piétiner comme un insecte. La vipère mordait le premier agresseur venu et le laissait s’éteindre par son venin puissant. Le système de Maisons de Poudlard avait au moins l’avantage de créer une forme de communauté. Les plus âgés soutenaient les plus jeunes pour remporter la coupe. Et cela s’étendait parfois au-delà des simples aides aux devoirs. Ainsi, comme s’en doutait Helios, Will était encore jeune. Il allait encore devoir l’épauler quelques temps. « Je veux bien que tu t’occupes d’eux. Je pourrais le faire moi-même, mais je crois qu’ils seront cent fois plus désolés s’ils réalisent qu’ils se sont mis un Carrow à dos en s’en prenant à la mauvaise personne. » Helios resta silencieux quelques secondes. « Merci. » Will semblait revivre de nouveau. Son aîné murmura, plus pour lui-même que véritablement pour Will. « Il faudra qu’un jour tu le fasses toi-même si tu veux que le nom de Will Burbank retentisse du même sentiment dans leurs esprits… »

« Il va de soi que je paierai ma dette le moment venu. Peu importe ce qu’il te faut, je suis ton homme. » Un petit rire s’échappa d’Helios devant le sourire de Will et ses paroles. Bien sûr qu’il paierait sa dette un jour. Mais il était encore jeune. Helios espérait véritablement que Will s’en souviendrait. « Je te fais confiance Will. Je suis sûr que tu sauras te montrer loyal à ta parole. » Répondit sobrement le Carrow. Pour une simple histoire de harcèlement scolaire, Helios ne pourrait pas tirer grand-chose du Burbank. Quoique cela semblait représenter son monde actuellement. Tant mieux. Le jeune homme ferait en sorte que Will s’acquitte de sa dette le plus tôt possible, peut-être sans un ou deux mois, après avoir retrouvé la tranquillité. Avant d’oublier complètement la mauvaise situation dans laquelle il s’était fourré. Pour encore être reconnaissant.

Le lit rebondit légèrement lorsque Will s’y allongea. Il semblait libéré d’un poids. Tant mieux non ? « Qu’est-ce qui s’est passé avec ta magie ? » La question soudaine laissa Helios muet. Fallait-il être honnête ? Oui, l’ensemble de Poudlard ou presque connaissait  ses mésaventures. Il n’y avait que la partie où comment cela était arrivé qu’il pouvait encore sauver des moqueries. « Lors de l’offensive contre le Blood Circle, alors que j’envoyai crever deux moldus, un de ces chiens m’a injecté un sérum qui neutralise la magie. Mais il n’était que temporaire et tout est rentré dans l’ordre. » Helios sourit. « Un autre avantage de la réputation. Même faible ou ébranlé, tes adversaires hésitent encore à t’attaquer. » Le Carrow aimait bien ce rôle de sage mentor. Il avait essayé avec Julius mais celui-ci était bien trop tête en l’air pour écouter quoi que ce soit. Ici, Helios se sentait utile. Il permettrait peut-être à Will de faire quelque chose de sa vie, la tête haute. Will lui en serait reconnaissant, et hop ! Un nouvel allié.

« Mais ne parlons plus de cela, c’est de l’histoire ancienne. Et un mauvais souvenir. » Helios sortit un sachet de dragées de Bertie Crochue. Un cadeau de son élève. Ouvrant le sachet, il le tendit à Will : « T’en veux ? » Helios se servit sans attendre de réponse de Will. « T’as déjà une idée de ce que tu voudras faire après les BUSES ? Si t’as des questions, hésite pas. »

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« La prochaine fois que quelqu’un s’en prendra à moi, je gérerai la situation tout seul. »

C’était l’esprit que voulait voir Helios chez Will. Cela ne se ferait pas en un jour mais le jeune Serpentard était sur la bonne voie. Peut-être même qu’il arriverait effectivement à gérer la prochaine situation seul. Pour leur bien à tous les deux, Helios ne pourrait pas être à chaque fois présent pour sauver les miches de Will. Il n’était pas omniscient et avait surtout autre chose à faire que garde du corps pour un cinquième année.

« Si jamais tu as une idée que je pourrais utiliser pour leur faire comprendre de ne plus t’approcher, n’hésite pas. Sinon je ferai avec mes classiques… Rester pendu à la lance dans la cours intérieur ça laisse un temps pour réfléchir à ses actions… »

Alors qu’Helios racontait, en enrobant un peu la vérité, ses mésaventures, il ne put que sourire devant les petites participations de Will qui s’apparentaient plutôt à des grognements qu’à de véritables mots. Helios préférait se dire que Will le soutenait dans sa haine des moldus, au moins dans cette situation-ci. Car oui, un jour Helios devrait amener Burbank devant l’Augurey pour que celui-ci lui prête allégeance. Comme lui l’année dernière ou sa mère l’année d’avant. Mais Will était encore jeune, il avait le temps… Le Carrow se souvint que lui aussi pensait avoir le temps. Et en un claquement de doigts, il se retrouvait aux côté de Rodulphus Lestrange à torturer des moldus, une marque sur son avant-bras. « J’ai hâte qu’on arrête de me traiter comme un gosse et qu’on me laisse participer à ce combat. » Un nouveau sourire. « C’est bien d’être aussi motivé Will. Et je serai ravi de t’aider. Mais envoyer des cinquièmes années au front ou en mission, ce ne serait pas très bien approuvé par la communauté sorcière ! » Helios ne comprenait trop bien ce sentiment. Mais il connaissait aussi son pendant, celui de se retrouver sur la ligne de front à charger des rats prêts à tout pour vous rayer de la carte. Ce n‘était pas une situation enviable pour un adolescent. Helios regrettait même des fois d’en faire partie. Mais hors de question de parler de tout cela à Will. « Le Conseil prend difficilement au sérieux les jeunes comme nous. Mais je t’assure que je ne ferai pas la même erreur le jour où j’y siègerai. » Répondit Helios tout sourire.

Alors que Will piochait dans le paquet de dragées, Helios le vit réfléchir intensément. Tant mieux, au moins il s’était déjà penché sur ses volontés d’avenir. « Je vais sûrement continuer mes études jusqu’à obtenir un diplôme de droit et ensuite, j’entrerai au Ministère. » Helios fit une grimace alors que la dragée qu’il avait choisi se révélait être au chou trop cuit. Il les confondait toujours avec celles à la pomme. Will semblait en vouloir grandement à son grand-père. Helios pouvait le comprendre. Après tout, Meredith ne l’aidait pas directement pour atteindre son objectif de vie. Mais elle avait quand même travaillé à créer une université, lui avait donné son nom si puissant et veillait au grain dès que quoi que ce soit se produisait ayant un lien avec sa progéniture. « Un de ces jours, je serai le premier Ministre de la Magie à avoir commencé sa carrière comme homme de ménage du Ministère, tu verras ! » Helios sourit à son tour. « Le vieux Burbank s’en mordra les doigts de ne pas t’avoir aidé. Et tu ne devras ta réussite qu’à toi-même. C’est plutôt bien ! Quant à « homme de ménage », avec un diplôme de droit de Poudlard, je doute que tu te retrouves si bas. William Burbank, Ministre de la Magie… » Répéta Helios pensif. « Ça sonne plutôt bien ! Il ne faudra pas que tu oublies qui sont les ennemis… » Ponctua le Carrow d’un clin d’œil.

« Mon père était Médicomage. » Will ne parlait que rarement de ses parents. Certes, Helios ne pouvait pas comprendre ce que perdre ses parents voulait dire. Il n’osait même pas imaginer son monde sans Meredith Carrow. Et pour ce qui était du père… Il ne savait même pas ce qu’avoir un père signifiait véritablement, comment manquer de quelque chose que l’on n’avait jamais connu ? Helios attendit poliment que Will ajoute quelque chose. « Pourquoi est-ce que t’as choisi cette voie ? » Une question qu’on lui avait souvent posée. Et où il ne répondait jamais la même chose suivant la personne qu’il avait en face de lui. Depuis sa discussion avec Alexis -pardon, le Docteur Fawley- sur le sujet, il avait cependant eu le temps de s’y repencher. Et face à Will, il avait envie d’être honnête. Son regard se perdit dans les draperies des lits alors qu’il réfléchissait. « Car je ne veux pas être impuissant devant la souffrance. Que je veux comprendre comment un être humain fonctionne aussi bien pour le guérir que le faire souffrir. Que le corps est si complexe que l’on ne peut jamais s’ennuyer… Contrairement aux personnalités qui l’habitent. » Helios reposa son regard sur Will. « Je ne sais cependant pas encore quelle spécialité je vais choisir. Il faudrait que je m’y mette…. Cela arrivera bien plus vite que je ne le pense. » Il reprit une dragée. Ouf, celle-ci était au goût myrtille. « Je te souhaite véritablement de faire quelque chose qui te passionne et qui te permette d’atteindre les sommets de la hiérarchie sorcière… » Helios fixa ses yeux bleus sur Will. « Et toi ? Quelles sont tes motivations à être Ministre de la Magie ? À part éviter la médiocrité ou prouver à ton grand-père que tu en es capable je veux dire. »

Helios était peut-être un peu dur dans ses termes. Mais à sa décharge, il n’avait jamais vraiment été mielleux dans ce genre de situation. Il avait simplement une question et cherchait une réponse. Il n’avait pas dit cette dernière phrase dans un jugement de valeur. Il n’aurait jugé Will que si celui-ci avait sous-entendu… Vouloir faire la trêve avec les moldus par exemple. Ici, les raisons qu’Helios pensait avoir comprises lui semblaient tout à fait recevables, même plus, totalement en accord avec ses propres principes.

Codage d’après Libella sur Graphiorum

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Il serait mentir de dire qu’Helios n’était pas déçu par son petit protégé quand il en vint à voir son absence d’idées. C’était dommage, le Carrow aimait bien mettre en commun des scénarios, comme il le faisait avec Amber. Cela permettait une émulation qui menait à une sentence très souvent bien meilleure que l’idée de base. Tant pis, une prochaine fois. Helios avait bien envie de secouer un peu Will mais celui-ci lui semblait tellement apaisé à présent qu’il ne put s’y résoudre. Oh, bien sûr il devrait s’y résoudre à un moment. Mais lui-même se rappelait qu’il n’y avait pas si longtemps, à quel point il aurait voulu que Rodolphus agisse comme il le faisait maintenant.

“Heureusement, la patience n’est pas un problème.” Ce fut au tour d’Helios d’hausser les épaules. Il avait été à cette place, il connaissait l’envie et la frustration de passer à côté de tant de moments historiques. Will s’y ferait. Comme Helios et comme tous ceux de leur génération.

“C’est plutôt… original, comme ambition.” Helios posa un regard interrogateur sur Will. Il ne comprenait pas sa remarque. « Original ? C’est-à-dire ? »

“Mais je suppose que ça a du sens et que c’est plutôt utile à une époque comme la nôtre, de comprendre ce genre de choses.” Le Carrow ne put qu’acquiescer. Dans une guerre, il y avait toujours des blessés mais dans la vie en général aussi il y avait toujours. Il s’agissait d’un métier où il n’aurait jamais de problème d’emploi au moins. “Est-ce que les médicomages ne sont pas censés prêter un genre de serment qui les engage à ne pas faire de mal et aider les malades ?” Le jeune homme resta silencieux quelques secondes. Il était vrai qu’un serment que devait proférer chaque médicomage qui entrait en fonction existait. Il reprenait tout le blabla habituel qui était cependant difficilement compatible avec une période de guerre. Mais bien sûr Helios le réciterait le moment venu, devant une assemblée qui saurait alors que des exceptions devraient y être faites. Jamais Helios ne soignerait un Blood Circle. À la limite un moldu qui ne lui aurait pas tapé sur le système… Et encore. Il décida de botter en touche. « Si bien sûr. Il y a cela pour la communauté sorcière... » Will n’avait pas besoin de connaître tous les tenants et les aboutissants. “Quel genre de spécialité peux-tu choisir ?” La liste était bien trop longue et inintéressante pour être listée ici. Helios se contenta de soupirer. « Virus et microbes magiques, pathologie des sortilèges et j’en passe. Un peu tout ce que tu peux imaginer soigner en fait. » Sourit le jeune homme. « La question est plutôt avec quel genre de personne tu veux te retrouver. En tant que patients et en tant que médicomages… Par exemple, les patients de médicomagie légale sont bien moins virulents que ceux blessés par des créatures magiques ! »

Will sembla montrer un certain inconfort. Helios pouvait se douter qu’imaginer un cadavre sur une table d’autopsie ou ce dont était capable un hippogriffe avait de quoi choquer un néophyte. Il prit donc la peine d’ajouter. « Désolé, je sais que ça peut rendre certaines personnes mal à l’aise… Honnêtement le sang, et les trucs bizarres, on s’y habitue au bout d’un moment…. Y en a certains qui deviennent même vraiment drôles. Je me souviens d’un Serpensortia qui… Non enfin je te raconterais peut-être une autre fois. » Will n’était pas en état et probablement trop jeune pour entendre ce genre d’anecdote.

Le sujet dériva sur les motivations de Will à devenir Ministre de la Magie. Il sembla y réfléchir longtemps. Peut-être ne lui demandait-on pas souvent ce genre de chose ? Il fallait qu’il se prépare. Dès qu’il commencerait à entrer dans le monde des adultes, chacune de ses motivations serait décortiquée par une armée de journalistes, aurors et autres politiciens. “Je veux que le monde change,” Un motif compréhensible par tous. “Et je ne fais pas confiance aux autres pour le faire à ma place.” Helios faillit lâcher une petite larme pour son protégé, métaphoriquement parlant. Will gagnait en confiance et semblait déjà savoir pourquoi il voulait atteindre le sommet. C’était bien, excellent même ! Mais la suite de ses paroles inquiéta Helios. Inquiétude sur cette méconnaissance du monde et des conséquences du pouvoir sur les gens. Ceux avec les plus nobles intentions n’allaient jamais loin. Car le monde n’était ni tout blanc ni tout noir et que Will se devrait de trouver des gens pour le soutenir et que ces gens auraient des intérêts à honorer. Que les gallions et les derniers balais à la mode pouvaient faire tourner la tête du plus intègre des dirigeants. Car une fois que l’on était au sommet, on ne voulait plus jamais redescendre dans le néant de l’indifférence.

Et pourtant Helios ne dit rien de tout cela. Il se contenta de regarder Will en silence sans savoir quoi répondre. Il avait l’impression de détenir des connaissances énormes mais terribles qui réduiraient à néant les espoirs de Will. Bon dieu, même Helios lui-même ne s’intéressait à Will que pour des intérêts personnels, comme tous les moins idiots de ce monde ! Helios sourit pour la forme. « C’est un beau programme Will. Toute la communauté magique ça fait beaucoup de gens différents à satisfaire. Mais qui sait à quoi ressemblera le monde lorsque tu seras en train de gravir l’échelle politique. Tu t’en sens capable ? Même si tu n’es pas encore prêt à gérer tes propres soucis ?» Le jeune homme opta ainsi pour des sous-entendus et des questions qui, il l’espérait amèneraient Will à réfléchir un peu sur le monde dans lequel ils évoluaient.

Codage d’après Libella sur Graphiorum

Down your pedestral

“[…] du moins c’est ce qu’on est censé dire.” Helios haussa de nouveau les épaules. Sauver des gens ? Oui, évidemment que c’était ce qu’il disait à qui voulait l’entendre. Mais pour être honnête, ses motivations changeaient toujours en fonction de qui les lui demandaient. Le jeune homme ne s’attendait pas vraiment à avoir soulevé un problème en étant en parti honnête avec Will. Certes, il voulait aider les sorciers, bien sûr mais il n’y avait pas que ça. Il n’y avait jamais que ça. Ceux qui disaient le contraire mentaient. La reconnaissance, l’adoration, le pouvoir, la connaissance… Voilà les véritables raisons. « Je suis juste honnête. Bien sûr que je veux aider les sorciers. Mais ce ne serait  pas suffisant comme motivation… Je pense que tu t’en rendras vite compte… » Quoiqu’il se décide à faire, Will devrait peut-être réévaluer l’importance des bons sentiments dans sa démarche future.

Et alors que justement Will énonçait ses beaux projets de changer la société sorcière, Helios ne put s’empêcher d’être dubitatif. Après tout, comment l’en blâmer ? Will venait, même pas dix minutes plus tôt, de lui demander de s’occuper de ses problèmes. Ses problèmes qui ne se résumaient qu’à des cinquièmes années un peu véhéments. Qu’est-ce que cela serait face à des sorciers véreux ou à des journalistes prêts à tout pour le faire tomber ? “J’en suis capable.” Un sourire de politesse étira les lèvres d’Helios. Bien sûr que Will y croyait. C’était déjà un début. Il suffisait maintenant de faire les actions nécessaires pour que le rêve se concrétise.

Et puis le sujet dériva sur quelque chose auquel Helios ne s’attendait définitivement pas à ce stade de leur conversation. Helios se tourna lentement vers Will. Le premier avait eu la chance d’avoir une famille plus ouverte que le second. Enfin une mère ouverte et puissante. Car c’était surtout son statut qui lui permettait de faire ce qu’elle avait envie. Helios héritait de ce matronyme qui lui permettait une liberté encore plus grande. Après tout, homme ou femme, se cantonner à un genre aurait été si réducteur ! Le Carrow ne s’était ainsi jamais vraiment posé de question sur ce sujet. Il était tombé amoureux d’une fille, puis d’un garçon, puis le compte avait été perdu. Meredith n’avait pas eu grand-chose à y redire, après tout, les mœurs de la Dame Carrow étaient bien plus débridées que ce que les grandes familles Sang-pures pouvaient bien supporter. Certes, cela restait avec seulement des hommes mais avec ce qu’avait vu Helios comme instruments dans le Manoir… Bref !

Le jeune homme haussa les épaules. Mais alors qu’il s’apprêtait à répondre, un autre élève fit irruption dans le dortoir. Vu la panique de Will, Helios jeta un regard agacé vers le nouveau venu. Et bah c’était pas gagné… “Oh, salut.” Le Carrow reporta son attention sur Will alors que la voix de ce dernier trahissait un certain malaise. “Euh… merci de ton aide, Helios. On pourra continuer cette conversation plus tard ?” La mâchoire d’Helios se contracta légèrement sous l’effet de l’énervement de se voir ainsi « remercié ». Il se releva et se retourna vers Will. « C’est toujours le même problème Will. Il faut savoir assumer pour que personne ne puisse rien utiliser contre toi… » Il jeta un coup d’œil vers l’élève qui s’était invité dans leur tête à tête avant de revenir vers le Burbank. Il se rapprocha légèrement et baissa le niveau sonore de sa voix, pour ne se faire entendre que d’un Will pétrifié.   « Et ma mère n’en a pas vraiment eu quelque chose à faire et elle n’a jamais vraiment eu son mot à dire là-dessus. Ce n’est pas comme si j’y pouvais quelque chose. J’aime les gens pour ce qu’ils sont, quel que soit leur genre…. Tu devrais y penser. » Le ton était froid, factuel. Il se releva et se dirigea vers la sortie, sans accorder un regard au Burbank.   « Bonne journée Will… Je te tiens au courant dès que je me suis occupé de ton problème. » Le Carrow avançait droit devant lui, ce qui obligea l’élève en face à se décaler. L’ego quelque peu blessé par la honte de Will, Helios se refusa à faire un commentaire. S’il avait été question de qui que ce soit d’autre, il aurait sans nul doute tenté de mettre encore plus mal à l’aise le Burbank. C’était la dernière faveur qu’il lui passait.

Codage d’après Libella sur Graphiorum