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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Es-tu sûr au fond de toi d'avoir raison ? [Kayla] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Maxime Whitefield
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Dim 7 Fév - 23:26
Es tu sûr au fond de toi d'avoir raison
ft. Kayla 

Tout était parfaitement sous contrôle. En tout cas c’est ce que j’essayais de faire gober à un Jack qui était ronchon aujourd’hui et encore lui il n’avait pas les nerfs en pelote à cause de la pleine lune. Nous n’étions pas d’accord – pour changer – sur la façon d’agir. Lui voulait que je retourne dans la meute… moi pas et puisqu’il s’agissait de mon petit corps qui répondait à mes petits ordres, devinez qui allait avoir le dernier mot ? Oui oui c’est bien moi. C’est simple je n’avais pas envie de voir Kesabel, pourquoi ? Parce que rien avait changé, mais qu’est ce que j’avais été con de me dire qu’après avoir couché une fois et une unique fois avec, c’est bon je ne serais plus attirée physiquement – non parce que mentalement c’est fou, il n’était pas attirant du tout comme type – par lui. Tout faux, c’était encore pire, parce que maintenant et bah je savais. Alors je savais bien que je ne pourrais pas éternellement lui fausser compagnie, que ce soir quand il compterait les membres de sa meute présent, comme un berger ses moutons, il allait se rendre compte de l’absence du petit mouton noir -oui oui c’est moi – et qu’il allait d’une humeur massacrante… Ah oui la nuance est subtile, moi je suis bien d’accord. Donc au bout d’un moment, comme à chaque fois que monsieur ne contrôlait pas quelque chose – ou quelqu’un – j’allais avoir l’immense honneur de le voir débarquer pour m’emmerder. Il n’empêche que ça me laissait du temps pour préparer la pleine lune où je transformerais… peut être, Jack. Et contrairement à ce que casse bonbon deux me disait, d’ailleurs on peut en parler que j’attirais tous les emmerdeurs de la terre ? Je n’étais pas passive, non ma pleine lune ce soir ne serait pas forcément cool pépère, d’ailleurs ma journée ne le serait pas non plus.  J’essayais de trouver une manière de truquer, une fois de plus, le jeu avec Kesabel et l’arnaquer, ne pas prendre ma potion pour ne pas être une bête assoiffée de sang mais ça ne se faisait pas non plus pouf comme ça d’un claquement de doigt, fallait s’entraîner et des personnes acceptant de fréquenter un loup une nuit de pleine lune c’est dingue mais ça ne se comptait pas non plus sur les dix doigts de la main. Donc j’essayais de détendre ronchon, lui dire que je gérais alors que je n’en savais rien du tout, que la seule chose qu’il avait à faire ce soir c’est de se planquer et pour le coup, contrairement à ce qu’il pensait, j’avais bien géré cette partie avec lui au fil des nuits de pleine lunes passé ensemble, ayant toujours anticipé le fait que je pouvais me trahir avec Kesabel et que si je jouais mal ma partie, en plus de me condamner à mort, je condamnais sûrement Jack qui aurait un mentor, chasseur, aucune idée de ce que j’étais, bien plus dangereux.

Après ce qui me semblait être une éternité, il me laissa en paix en marmonnant que de toute façon j’étais une chieuse et que je n’en faisais qu’à ma tête. Ce à quoi je répondais « J’ai entendu ! » ce qui eut pour effet de rajouter une critique du genre et en plus elle entend tout. Il avait qu’à parler dans sa tête, moi quand je critiquais les gens – surtout une personne en particulier- les trois quarts du temps j’évitais de lui dire que c’était un pauvre con en face.
Bon ça n’était pas tout mais il m’avait fait perdre du temps le petit père, moi j’avais un programme chargé et j’étais… en retard. Oups… alors si d’habitude, ça n’était pas ultra grave et que les gens s’accommodaient fort bien de ceci, il y a des personnes avec qui j’étais à l’heure, pas qu’ils m’effrayaient, non non, plutôt que des fois ça m’arrive de faire des efforts. Je fonçais donc comme une balle jusqu’à la salle commune des Gryffondors, montant les escaliers à une vitesse que personnellement je trouvais sidérante et d’après les petits cris de surprises, les gens étaient admiratifs, c’est juste qu’ils râlaient parce qu’ils ne savaient pas comment dire wouah autrement. La prochaine fois je donnais rendez-vous dans la salle commune des Gryffondors… bah ouai après tout on était Gryffondor toutes les deux, pas devant la grille… et puis Kayla quelle mauvaise amie, elle n’aurait pas pu donner son avis sur la question ? Bon si ça se trouve elle n’avait pas d’avis sur la question. J’attrapais la potion fabriquée par la faiseuse de miracle… enfin je l’espérais parce que je n’avais pas spécialement envie de tuer Kayla… bon en vrai soyons franc j’en plaisantais là sur le moment mais je crois que ce serait quelque chose dont j’aurais dû mal à me remettre. C’était d’ailleurs la raison principale pour laquelle j’avais changé le plan – oui trois fois en une semaine… je sais c’est chiant – sans lui avoir dit pourquoi. Ah non mais, je pressentais qu’elle n’allait pas dire oui directement parce que ça n’était pas bien… C’est vrai que mourir tuer par un loup-garou, vraiment c’était mieux, mais il fallait vraiment qu’on arrive à récupérer un fusil avec des fléchettes anesthésiante et par récupérer, j’entendais bien voler et c’est plus dur de voler toute seule qu’à deux, là elle pourrait faire le guet pendant que je me chargeais de piquer dans la réserve, mon plan était infaillible… ou alors je n’avais pas encore perçue les failles. Quoi qu’il en soit, une fois dans la chambre, je récupérais ma veste, la petite potion, du liquide et le plan de la forêt que j’avais choisi et hop c’était parti pour rejoindre Kayla… Rebelotte pour le on court dans les escaliers et on ne bouscule presque personne…

Une fois en bas, j’étais totalement essoufflée mais ravie d’être en retard de 20 minutes… J’aurais dû prendre de la bouffe pour l’acheter. J’arrivais avec mon plus beau sourire « Avant que tu te plaignes de ma non ponctualité, je ne suis pas responsable. C’est la faute à Jack, il râle parce que j’ai décidé de fausser compagnie à la meute ce soir. » Chose que Kayla avait dû capter toute seule quand je lui avais demandé si elle voulait bien tester les effets de la potion avec moi « Pour me faire pardonner de t’avoir fait attendre, je t’invite au zoo et je te paye une gaufre ? » Comment ça j’avais une idée derrière la tête… mais pas du tout… un peu. Avant qu’elle ne pose la moindre question, qu’elle ne fasse le moindre commentaire, je la poussais dans le dos « On y va ! On va être en retard et ce serait quand même idiot que je me transforme en pleine ville, que je fasse un carnage et que les gens pensent que la bête du Gévaudan est de retour, la bête de Londres ça ne sonne pas bien je trouve. Ça va toi ? T’es toujours partante pour m’accompagner au fait hein sinon j’embarque Jack de force ? »

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Kayla Rausale
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Dim 14 Fév - 12:57
Es-tu sûre au fond de toi d'avoir raison ?
Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune


Ce soir, c’est le grand soir. On pourrait presque penser que c’est le grand soir pour moi mais ce n’est pas du tout le cas. Ce soir, cette nuit, c’est la pleine lune. Je ne vais pas dire que cela ne m’inquiète pas. Cela m’inquiète toujours mais encore plus ce soir parce que ce soir, Maxime ne sera pas en sécurité dans sa meute ; non pas qu’elle l’était vraiment auparavant non plus. Ce Kesabel, je n’ai pas envie de le rencontrer, ce qu’en dit Maxime me suffit pour qu’il me foute les chocottes. Pour autant, je sens que la relation que Maxime entretient avec son chef de meute est bien plus complexe qu’elle ne semble bien vouloir le dire. J’essaie de lui faire comprendre qu’il vaut mieux qu’elle se tienne éloignée de lui, mais bon, c’est Maxime, elle est comme moi, elle est têtue comme une bourrique. Déjà, quand elle m’a annoncé qu’elle avait couché avec, cela m’a choqué. Pas la partie sexe, ça non, ça fait longtemps que mes oreilles ne sont plus chastes. Mais Maxime défendait cette idée comme étant ‘’celle qui lui permettra d’enfin pouvoir être libérée de son emprise’’, elle disait que cette attraction/répulsion, ce qui était à la base de leur relation s’arrêterait enfin une fois qu’elle se serait donnée à lui. Mais je ne suis pas idiote, lorsqu’elle est rentrée cette fois-là et qu’elle m’a tout expliqué, j’ai vu dans ses yeux que rien n’avait changé, et que c’était peut-être même pire qu’avant. Maintenant, ce n’était plus seulement une histoire de meute mais aussi une histoire de cul ; faut pas se leurrer. Je me dis souvent que Maxime est comme Belle dans la Belle et la Bête, subissant une espèce de syndrome de Stockholm étrange, sauf qu’à la fin, la Bête ne se transforme pas du tout en Prince Charmant. En tout cas, toute cette histoire explique pourquoi j’attends Maxime devant la grille du château alors que la nuit est déjà tombée. Je me demande bêtement pourquoi est-ce qu’on ne sait pas donné rendez-vous au dortoir. Ce n’est pas comme si nos lits étaient séparés d’un mètre et demi… Bref, quelle amie en carton fait-elle, à me faire attendre dans le froid et la pluie ? Bon d’accord, il ne pleut pas et il ne fait pas froid du tout. Nous sommes en mai mais la météo est plutôt clémente ces derniers jours. Je lève les yeux vers l’astre argenté qui s’éveille peu à peu dans le ciel. J’ai toujours aimé regardé la lune. Enfin… c’était avant de savoir que Maxime en subissait les effets chaque fois que c’était la pleine lune.

Je regarde ma montre. Bon. Elle fout quoi là ? J’hésite à aller la chercher moi-même mais bon, il manquerait plus qu’on prenne des chemins différents dans le château et qu’on se loupe. Je baille en l’attendant. Je viens de la bibliothèque où j’ai travaillé tard avec Eirian juste après le dîner. C’est bientôt les examens et j’avoue que je suis pas mal angoissée alors qu’Eirian et Maxime n’arrêtent pas de me dire qu’il n’y a pas de raison. La preuve, mes résultats du premier semestre sont très encourageants et je les ai réussis haut la main. Cela me change de l’époque du collège où je galérais pas mal, sauf en sortilèges et en métamorphose où je me débrouillais bien. Mais après mes deux ans d’errance à ne pas savoir quelle voie prendre et choisir, j’avais perdu confiance en moi et en mes capacités. Maxime et Eirian ont été là pour me remonter le moral et me faire comprendre que j’en avais clairement les capacités. Je laisse mes pensées vagabonder sur mes cours et je récite les derniers sortilèges d’attaque que j’ai appris récemment. Je regarde ma montre à nouveau. Putain quinze minutes de retard ? Elle abuse, ça va chier quand elle va arriver. Quelques minutes s’écoulent à nouveau avant qu’une silhouette reconnaissable entre milles ne se faufile à travers les ombres de la nuit. Elle arrive tout sourire alors que je tire une gueule de six pieds de longs. « Ouais c’est ça, il a bon dos Jack hein ! » ronchonné-je alors qu’elle tente de s’expliquer sur les raisons de son retard. En vérité, je ne lui en veux pas du tout. Je suis également la championne du monde de la non-ponctualité comme elle le dit si bien. Être à l’heure, ce n’est pas mon fort. Je le suis ce soir parce qu’Eirian m’a fait remarqué qu’il était tard et qu’il allait se coucher. Je fais mine de bouder : « Mouais, tu penses m’acheter avec une gaufre ? » J’ajoute : « Bah tu as totalement raison ! » Un sourire s’amorce sur mes lèvres tandis qu’elle me pousse dans le dos pour qu’on parte en chasse. Le plan de ce soir, franchement, j’y ai pensé cinquante fois et je sais qu’il a environ mille raisons pour que cela foire. Mais je suis une Gryffondor ; comme Maxime. Le risque, la folie, la bravoure ; on connaît, nous tournons même à ça. « Ouais, faisons-ça, j’ai pas envie de devoir te maîtriser avec mes gros muscles. » dis-je en plaisantant lorsqu'elle évoque la bête du Gévodan, tout en sachant que c’était une des possibilités qu’il fallait envisager.

Nous sortons toutes deux de l’enceinte de Poudlard et marchons pendant quelques instants avant d’ajouter : « Que ferais-tu d’un gamin de quinze ans avec toi ? Il porte encore des couches. » Pauvre Jack, en vrai il est sympa comme tout. « Tu me connais, faire un truc déraisonné, ça me branche toujours ! » Je dis ça sur le ton de la plaisanterie mais j’appréhende quand même, elle le sait bien. Je demande : « On transplane au zoo ? » Je lui tends mon bras pour qu’on transplane ensemble.

 

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Maxime Whitefield
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Dim 14 Fév - 22:17
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ft. Kayla 

« Aucune idée, je grimpe jamais sur son dos. » Oui je prenais ses propos très premier degré, où est le problème ? Je l’observais durant quelques secondes. D’accord j’étais en retard, c’est un fait – en même temps faudrait qu’on m’explique pourquoi ils n’avaient pas inventé l’ascenseur. Je touchais mon ventre quelques secondes, oui bah il était déjà plat donc bon il n’y avait pas besoin de me faire monter et descendre les escaliers. Enfin le sujet n’est pas là, on s’en fout des escaliers, le fait est qu’elle me semblait un peu grognon la madame « Dis donc toi, t’es tendue, t’es en manque de cul ? » Oui, j’entendais très bien ma conscience se bidonner sévère avec son c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Quelle mauvaise foi de la part de la conscience moi j’avais couché il y a pas longtemps… après des mois d’abstinence… quel bonheur. Tout allait merveilleusement bien pour moi, j’étais guérie. C’est sûr et certain. Là ce soir c’était juste pour protéger Jack et derrière je m’en lavais les mains de cette meute de cabots dégénérés. Voilà, c’est juste qu’il fallait me le répéter régulièrement sinon j’avais tendance à oublier un petit peu.

Attendez m’aurait on menti toutes ces années ? Kayla ne serait pas attiré par la bouffe au point d’en oublier qu’elle m’en voulait trois secondes auparavant ? Je jetais un regard faussement horrifié à ma meilleure amie m’apprêtant à lui demander qui elle était et qu’avait elle fait de ma morphale de pote sauf qu’elle me prit de court en complétant que c’était tout à fait le cas. Je serrais mes mains dans un poing signifiant victoire avant de la pousser.
Un regard au ciel et je grimaçais, c’était sombre là non ? La lune me semblait un peu trop présente. Oulah, nous avions intérêt à nous grouiller sinon la transformation se ferait dans un zoo…  Même si  en vrai le principe était toujours le même, ce serait Kayla qui aurait potentiellement des problèmes si ça merdait puisqu’entre des antilopes et un humain, il faut croire que le loup-garou trouvait l’humain plus intéressant à croquer. Ah oui oui, moi j’ai toujours trouvé le loup-garou en moi complètement débile… déjà la toute première nuit quand il avait voulu suivre Poil de Châtaigne à travers une chatière… oui oui une chatière de la taille d’un chat, un loup se disait easy je passe… aucune logique cette bestiole. Alors que je plaisantais sur la bête de Londres qui sonnait ultra mal qu’on se le dise, je jetais un coup d’œil à Kayla qui parlait de me maîtriser, j’eus un petit rire « Londres t’en sera infiniment reconnaissant, tu deviendrais Sire Kayla terreur des loups-garous. »

Que ferais je d’un garçon de 15 ans, il avait quinze ans d’ailleurs, merde je le croyais un peu plus vieux ? J’en sais rien moi, que voulez vous que j’en fasse. « C’est sa peau que j’essaie de sauver donc si tu n’avais pas été partante c’est lui que j’aurais embarqué. » Ce qui aurait été une très mauvaise idée. Ah je suis sûre et certaine que Greyback aurait passé sa nuit à nous chercher… ouai je sais il est fou de moi – ou alors il aurait eu très très envie de m’en retourner une, j’hésite – et qu’il aurait réussi. Oh et Jack pour peu qu’il panique et me fasse du mal volontairement sous prétexte que j’avais des dents, bien vu petit génie. Je m’étranglais lorsqu’elle me parlait de truc déraisonné qui la branchait toujours. Alors je ne suis pas certaine que le plan allait lui convenir, elle n’allait pas aimer le vol, ça je la connaissais et j’en étais intimement convaincu, raison pour laquelle j’avais omis de lui dire « Souviens toi bien de cette phrase surtout hein. » Je lui tendais en tout premier lieu la carte au cas où tout se déroulait trop vite et que j’avais mal calculé l’heure où la transformation aurait lieu. Une fois qu’elle l’eut récupéré, j’attrapais son bras pour m’occuper du transplanage. YOUPI, c’était parti.

Niveau discrétion c’était zéro par contre, une chance qu’il n’y ait personne parce qu’on aurait eu l’air fine mais bon en même temps, il aurait suffi de donner un pitit coup sur la nuque du moldu qui nous aurait vu et on en parlait plus. Ça va nous n’étions pas aux états unis et les gens normaux n’avaient pas de flingues sur eux et au corps à corps et bien à deux, nous devrions avoir le dessus… j’ose espérer. Et puis ce zoo je le connaissais bien, l’endroit où je nous avais fait transplaner jamais personne y passait, les raisons à cela étant les odeurs. Je jetais un coup d’œil à Kayla avant de l’entraîner à ma suite « Alors on s’occupe de te trouver une gaufre en premier lieux. » Un regard à la lune avant, c’est bon, nous étions dans les temps. Repérer l'odeur, easy, franchement un jeu d'enfant, ouvrir la entrer par semi-effraction, oui easy aussi et sortir deux gaufres du sachet... purée même pas il les faisaient eux même, c'est une honte, un scandale... Boarf on s'en fout allez je ressortais pour aller partager mon butin avec ma partenaire d'aventure. Une fois avec nos gaufres dans les mains, voir dans la bouche, j’établissais la suite du plan. « Bon en vrai si on est là » à comprendre au zoo et devant la maison des soigneurs des lions, à moins que ça soit les ours ou les loups, peut être les trois en fait. « c’est parce qu’il te faut une arme. » Oui je sais bien elle avait sa baguette mais je me méfiais si les loups-garous étaient toujours une menace après tout ce temps, c’est bien que la baguette n’était pas d’une grande utilité. « Là dedans, il y a des espèces de fusils avec des fléchettes hypodermique. »

Un long frisson me secoua tandis que ma mémoire me rappelait l’épisode avec Aidan oh bon sang que j’avais détesté cette sensation et pire encore l’impuissance qui en résultait. Sauf qu’à choisir entre mes états d’âmes et la vie de Kayla, je préférais avoir Kayla toujours bien vivante au petit matin. « Tu te doutes bien qu’ils ne vont pas nous filer les fusils oui même si on demande avec un grand sourire ou qu’on leur roule une pelle. » ce qui serait bien pratique qu’on ne se mente pas mais bon ça ne serait pas le cas. « Il faut donc que tu te charges de faire le guet pendant que je m’occupe de petit un faire sauter le loquet de la maisonnette, petit deux trouver mon chemin là-dedans parce que oui je n’ai pas fait de repérage, petit trois faire sauter le cadenas de l’endroit où les fusils sont rangés, petit quatre en prendre, petit cinq récupérer les fléchettes. » A chaque fois que je donnais un numéro, j’énumérais avec mes doigts avant de finalement demander « Des objections ou tu reconnais que mon plan est génial ? » J’engloutissais le reste de la gaufre pour libérer mes mains attendant la réponse de Kayla et ses félicitations, oui parce qu’elle allait me féliciter n’est-ce pas et reconnaître que pour une fois j’avais tout anticipé et qu’il n’y aurait aucun imprévu parce que les imprévus c’est chiant c’est faux c’est plus drôle les imprévus.


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Kayla Rausale
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Sam 20 Fév - 21:03
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Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune


Je lève les yeux au ciel lorsque Maxime se plaint de ce pauvre Jack et de son dos. « Encore heureux, t’as vu comment t’es grosse. » dis-je pour l’emmerder. Ma relation avec Maxime s’est vraiment construite sur les railleries, les moqueries, les blagues. En tant que membres de l’équipe de Quidditch de Gryffondor lorsque nous étions collégiennes, nous en avons passé des moments ensemble incomparables, dans le froid, dans la boue, sous la pluie. Il fallait se serrer les coudes, être les meilleurs, rester soudés pour défoncer les adversaires. C’est la base de notre amitié. Suite à ça, quand je suis partie de l’équipe pour aller en droit (oui qu’est-ce qui m’a pris ce jour-là franchement…), on a continué de se voir et au fur et à mesure du temps, nous sommes devenues plus que des amies. Surtout quand je suis revenue à Poudlard et que j’ai atterri dans son dortoir. Les soirées pyjama à bavasser, nous en avons fait des centaines et je ne peux plus vivre sans ça. Maxime, c’est comme la sœur que je n’aurai jamais alors j’y tiens. « Ouais ouais, touche-toi le ventre, j’pense il a grossi. T’as peut-être un bébé loup là-dedans. » bougonné-je tout en riant à moitié, je n’arrive pas à rester sérieuse longtemps. Mais mon sourire s’efface lorsqu’elle me demande si je suis en manque de cul. Nan mais elle rigole là ? C’est moi la meuf tendue ? « Ne projette pas tes propres désirs sur les miens s’il-te-plaît. » Mais il n’empêche qu’elle n’a pas tort, cela fait un petit bout de temps que je n’ai pas eu de relation sexuelle, depuis janvier en fait, depuis que j’ai rencontré ce mec au bar pour fêter l’obtention de mon premier semestre. Après ça, la vie a poursuivi son cours et moi je n’ai pas eu le temps de faire de nouvelles rencontres. Mais là n’est pas la question. « T’as encore envie de l’autre connard ? » Je commence à bien la connaître la petite dame, et je vois bien qu’elle pense à son grand méchant loup. Surtout ce soir, c’est la pleine Lune et elle ne sera pas avec lui, pas avec la meute. Je ne sais pas ce que ça peut signifier chez les loup-garous. Enfin… je me doute que c’est légèrement comme un abandon de poste et que cela ne sera pas bien vu par le chef du service (ouais métaphore de merde, j’assume). Nous continuons nos bêtises tandis que nous sortons enfin de l’enceinte du château. Maxime regarde la lune et je pourrais presque sentir son inquiétude, même dans le noir. Elle a peur de se transformer à mes côtés ? Je l’avoue, ça m’enchante pas non plus, j’aurai trop la frousse. Cette éventualité m'inquiète puisque je sais que si cela arrive, je peux petit un mourir, petit deux être transformée, petit trois (si j’y parviens avant qu’elle me trucide) je devrais me défendre et lui faire mal à elle. J’y pense mais je préfère que cette idée m’effleure l’esprit. Je fais les comptes dans ma tête et me dit que tout est une question de probabilité. « Sire Kayla ? Pourquoi pas plutôt déesse Kayla ? Franchement, ça sonne mieux, c’est plus glam. » Faire l’idiote, dire des conneries. Voilà comment tu dissimules tes angoisses. C’est plus simple.

Lorsque je plaisante en disant que j’aime faire des trucs déraisonnés, Maxime me dit de bien me souvenir de cette phrase. Je fronce les sourcils : « On va rien faire d’illégal hein ? » Je connais cette tête, cette tête de je-ne-dis-rien-car-je-sais-que-tu-vas-pas-aimer. C’est presque moi qui lui ai appris ce tour-là. « Enfin… Je pense déjà qu’aider une petite louve à tenter une expérience bizarre ne soit pas très orthodoxe. » Mais qu’est-ce que je ne ferais pas pour cette fille ? Maxime attrape le bras que je lui tends et quelques secondes plus tard, nous disparaissons pour réapparaître dans l’enceinte du zoo qu’elle a choisi. J’ai arrêté de poser des questions sur pourquoi on allait dans un zoo parce que je me doute que ce n’est pas pour voir des animaux. Encore moins après la fermeture. « La vache ça pue ! On est où là ? » C’est le coin des animaux ici ? C’est là qu’ils font leurs besoins ou quoi ? Je l’avoue, je ne suis pas trop à l’aise avec les animaux. J’ai même réussi à faire mourir un poisson rouge quand j’étais gosse.

En tout cas, je regarde autour de nous, et je me rends compte qu’on est effectivement bien seules. Je sens l’adrénaline monter en moi à l’idée de faire quelque chose d’interdit. Maxime le sait, ce genre de chose me font flipper depuis que je suis en première année de protection magique. Je sais que la moindre petite incartade et mon dossier sera écarté. Je ne pourrais pas exercer. Alors je ne préfère pas savoir, ne pas savoir, c’est un peu comme fermer les yeux non ? Mon sourire réapparaît au mot gaufre. Je salive déjà d’avance et je demande, un peu naïve : « Mais Max, c’est fermé, il fait nuit. » Ce n’est pas ça qui arrête Maxime qui pénètre dans un bâtiment et en ressort deux secondes plus tard avec une gaufre dans un sachet. « Ah ouais ? Même pas une vraie avec du Nutella ? Pffff, tu me vends du rêve et puis tu me déçois, quelle piètre amie tu fais. » J’avale ma gaufre liégeoise en dix secondes chrono quand même pendant que Maxime m’explique son magnifique plan. Je m’étouffe avec la dernière bouchée de la gaufre et je tousse plusieurs fois. « Putain merde mais t’es sérieuse ? » Une arme ? Genre un flingue ? Mais c’est mort. « Max, c’est bon, j’ai ma baguette, j’ai pas besoin d’avoir un pistolet. » En plus, je saurai même pas m’en servir et je pourrais blesser quelqu’un avec les balles. Lorsqu’elle évoque les fusils-fléchettes, je comprends mieux où elle veut en venir. « Je ne vais pas te tirer dessus Max c’est mort ! Jamais de la vie ! » C’est idiot comme réaction. Lui lancer un sortilège oui, lui envoyer une fléchette non. Je suis peut-être étrange, mais j’assume que ça ne me plaît pas tout en comprenant que c’est peut être nécessaire si ça tourne mal. Je soupire et je dis « Mais j’sais pas utiliser ce genre de truc moi…  »

Lorsqu’on en a échangé, elle me demande de faire le guet pendant qu’elle expose son plan plus que merdique où il y a bien trop d’étapes. « Un bon plan est un plan court et rapide, c’est ça qu’on nous apprend à l’université. Il y a trop de trucs qui peuvent foirer là... » J’angoisse un peu et je sais que Maxime sait pourquoi. Elle sait que j’appréhende de faire des choses illégales car j’ai toujours peur que cela me retombe dessus par rapport à ma formation et que cela m’empêche d’exercer plus tard. Mais mon côté Gryffondor prend souvent le dessus sur la raison et je me dis que si un des moldus du zoo nous voit, je pourrais toujours l’oublietter et comme ça, plus de soucis. « Ton plan est donc merdique. Mais bon. J’crois qu’on a pas le choix. » Je demande : « Mais, les fléchettes moldues, elles fonctionnent sur les loups garous au moins ? » Il vaut mieux s’en assurer maintenant que lorsque Maxime sera dans un état où tu ne pourras plus rien pour elle. Je sors ma baguette et me positionne près de la porte, près à lancer un sort au moindre bruit suspect.

 

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Dim 21 Fév - 12:38
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ft. Kayla 

Hé ho le respect, il est où ! Comment ça je suis grosse, n’importe quoi, je fais beaucoup de sport – non pas de chambre n’y pense même pas – déjà pour compenser cette appétence naturelle pour la bouffe. En même temps je suis désolée est ce vraiment ma faute si les trucs bons en goût ce n’est pas spécialement bon pour la santé. Je m’excuse mais le brocolis ça n’a jamais  fait rêver personne. Déjà rien que la forme du truc on dirait un mini arbre, qui a envie de bouffer un arbre, personne alors que des gâteaux bah tout de suite ça a plus de style. « Moi je suis grosse ? Tu mériterais que je t’écrase sous mon poids jusqu’à ce que tu cries grâce. » Oui c’était très tentant mais non nous n’allions pas le faire sinon ça allait nous mettre en retard pour notre super soirée et ça n’était pas le but.

Alors que je vérifiais, c’est normal, que mon ventre était toujours plat. Je me fis tacler une nouvelle fois par miss j’ai décidé de faire chier ma meilleure amie. J’eus une grimace de dégoût en l’entendant inventer que je pourrais avoir un bébé dans mon ventre. Ah la vision cauchemardesque et pourtant c’est avec un immense sourire que je lui répondis « Je sais que tu as hâte d’être la tata, la marraine, tout ça, tout ça, de couvrir mon potentiel enfant de pleins de cadeaux tous plus pourris les uns que les autres. » Si si, j’étais sûre qu’elle serait capable de lui acheter une baballe rien que parce que ça la faisait rire et une peluche lapin genre Panpan ou Bambi, pour lui apprendre la chaîne alimentaire… hilarante cette amie hein ? « Mais je suis dans le regret de t’annoncer que je ne suis pas enceinte, il va te falloir attendre encore un peu… déjà il faudrait que je me trouve un mec parce qu’élever un enfant seule ça a l’air ultra tendu, quoi que… tu es là toi… je pourrais te le confier quand il me gonfle ? »

Alors que je la trouvais très tendue et que moi je décrétais que c’était parce qu’elle était en manque de cul, et franchement vu le temps d’abstinence que je venais de me taper… je pense pouvoir dire sans me tromper que j’étais une experte en la matière, elle m’envoya bouler en prétextant que c’était mes désirs « Oh tu te fous de moi, j’ai couché il y a moins longtemps que toi ! » A moins qu’elle ait oublié de me prévenir qu’elle avait couché avec quelqu’un récemment. Allez, c’est bon deux secondes après, il fallait qu’elle aborde le sujet Kesabel. Pourquoi elle abordait pas un sujet plus cool hein comme qu’est ce que tu as mangé ce midi, c’est quand même bien plus passionnant que de savoir si oui ou non j’ai envie de coucher avec Kesabel. De toute façon, c’est décidé j’allais faire celle qui ne voit pas du tout de quoi elle parle, mais si j’avais l’air ultra crédible lorsque je répondis « Tu sais je connais beaucoup de connards, il va falloir que tu sois un peu plus précise pour que je sache exactement du quel tu parles. »

Cette fille était insupportable, si si, je lui donnais le titre de Sire Kayla, ce qui était quand même très bien et voilà qu’elle négociait pour déesse Kayla, mais quelle mal élevée, ça se fait pas de négocier ce genre de choses mais comme j’étais une meilleure amie en or – le premier qui réfute, je lui bouffe les entrailles NA – je cédais « Vas pour déesse Kayla. » Non mais autant gagner de points maintenant parce qu’après le programme n’allait pas forcément lui plaire. Voilà déjà elle commençait à poser des questions sur l’illégalité de la chose. Je prenais grand soin de ne pas répondre à sa question, préférant me pencher sur le fait que je n’étais pas une petite louve « Petite toi-même. » Non mais j’étais un loup tout à fait dans la moyenne, c’est les autres c’était des gros tas, ce n’est quand même pas ma faute si en comparaison je faisais minuscule. Je pense que c’est parce que j’ai moins de poils – oh les excuses bidons quoi -. Laissons tomber, j’allais faire comme si de rien était, l’emmener au zoo et la faire constater que nous avions au meilleur endroit pour les narines  avant de faire de l’humour « Chez moi, dans mes toilettes, faut que je refasse la déco et peut être que j’investisse dans une bombe désodorisante tu crois ? » Oui bah que voulez vous que je réponde à part ça ?

Alors que je lui proposais une gaufre, madame logique décidait de ramener sa science infuse « Wouahou Kayla quel sens de l’observation, tu m’impressionnes. »  Je me chargeais de nous trouver des gaufres et fus au moins aussi déçu qu’elle en constatant que ça n’était même pas des vrais gaufres et en même temps est ce que ça aurait été malin d’allumer un gaufrier pour manger deux gaufres alors qu’on avait tout un programme « C’est pour ta ligne tu te doutes bien, je prends soin de toi, quelle amie merveilleuse je fais surtout, sois honnête un peu. » Bon est ce qu’une amie merveilleuse provoquerait la mort de sa pote avec une gaufre, je ne pense pas. En même temps est ce que c’est ma faute  si elle s’étrangle bah non. Est-ce que j’étais sérieuse en revanche « Oui. » Et voilà, elle me faisait le coup de la baguette, je grognais « Kayla si les loups n’ont pas été exterminés c’est que des fois les baguettes visiblement ça n’est pas assez efficace. Tu as besoin d’un pistolet. » Ce n’était même pas négociable, c’était de sa vie qu’on parlait et je n’allais pas compter sur la chance. Je la fixais tandis qu’elle argumentait son refus « Ecoute, si ça se trouve, tout va bien se passer tu n’auras pas besoin de te servir de quoi que ce soit. Dans le cas inverse et bien je préfère prendre un maximum de disposition. » Parce qu’elle croyait que je savais me servir d’un flingue moi ? Je supposais « Tu vises, tu appuies sur la gâchette. » De toute façon si elle avait besoin de faire feu, c’est qu’un loup lui foncerait dessus donc à moins d’être complètement niaise, je doute qu’elle loupe son tir.

La mauvaise foi de Kayla, non mais je rêve qui lui a apprit ça sur les plans c’est terriblement vexant « Tu préfères que je défonce la porte avec ma baguette et que je fasse tout péter pour récupérer uniquement l’arme peut être ? » Non je suis catégorique mon plan est génial et elle est juste stressée. Et voilà qu’elle en rajoutait une couche, mon plan était merdique, ce qu’il faut pas entendre, aie aie aie. A sa question sur les fléchettes moldues, là je pouvais répondre « Kayla, tu crois que je rentrerais dans un endroit par effraction sans être sûr que l’objet que je viens récupérer est utile ? » Bon la réponse est oui, bien sûr que oui mais pour une fois, je pouvais affirmer que je savais ce que je faisais « Oui ça marche, j’en ai fait les frais en octobre. » Puisqu’elle avait levé la baguette, signe qu’elle décidait de faire preuve de bon sens et de m’écouter – parce que j’étais géniale – j’executais mon plan merveilleux. Je fis sauter le loquet avec la magie, je me débrouillais pour aller jusqu’à la remise des armes. Le cadenas fut bousillé, pas de chance  désolée, le fusil le plus beau fut pris, il était rouge, c’est canon le rouge et les fléchettes bah alors là par contre problème. Merde il y en avait plein de sortes, il aurait fallu que je reste vingt plombes à toutes les essayer et étant donné que Kayla n’aimait pas trop cette partie de la soirée – bon je crois que c’est la soirée en elle-même qui nous stressait – je décidais de tout prendre et de revenir vers elle « Bon j’ai un petit problème, je sais pas quelles fléchettes correspond à notre arme, elle est belle hein tu trouves pas ? » Je jetais un nouveau coup d’œil à la lune avant de dire « Il va falloir qu’on trouve lesquelles vont dedans et surtout que tu t’entraînes à tirer pendant le temps qu’il te restera. Je rappelle que si ça se trouve, tout ira bien et que la potion fonctionnerait parfaitement. » Il fallait juste attendre pour savoir.


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Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune

Être avec Maxime, c’est comme être avec moi-même. Nous partageons la même folie, ce même grain de connerie. Je ne sais pas comment il peut y avoir autant de bêtises dans une seule relation amicale mais il faut l’avouer, Maxime me connaît mieux que n’importe qui, parfois même mieux que moi-même. « Sûrement, t’as dû louper les cours de gym dernièrement ! » dis-je en riant à nouveau. « Mais ça devrait aller, j’veux pas mourir étouffée, désolé. » Je m’amuse, je rigole. Je me détends. C’est ce que je dois faire pour ne pas penser à ce qui pourrait mal se passer ce soir. Maxime le sait, on se tacle tout le temps mais quand je le fais plus que d’habitude, c’est que je suis stressée. Alors quand je lui demande si elle a un polichinelle dans le tiroir, une grimace de dégoût apparaît sur ses lèvres. Maxime et moi, nous n’avons pas la même conception de la maternité et je le sais bien mais bon. « Ah bah c’est clair que je serai la marraine ! Sinon, c’est même pas la peine ! Et pour garder le futur mioche, moi j’suis déjà presque tata, je sais comment faire mais j’ai déjà des responsabilités, démerde-toi donc ! Non mais ! » Je lui tire la langue. J’ai l’un de mes cousins qui a un enfant et j’adore m’en occuper. Mais bon, c’est comme on dit, les enfants c’est bien chez les autres. « Et puis tu connais, charge mentale, tout ça tout ça. Je suis pour le partage des tâches, le mioche, confies-le au père. Tant que c’est pas un salop. » Je lève les yeux au ciel lorsqu’elle évoque les nombreux connards qu’elle fréquente. En plus, elle se fout de moi ? « T’inquiète pas. Dans ma tête, il y en a un qui revêt une importance toute particulière et qui gagne le gros lot de la connard-attitude. » Elle sait très bien que je parle de Greyback mais je n’en rajoute pas une couche. Cela sert à rien de remuer le couteau dans la plaie, elle doit suffisamment être stressée cette nuit parce qu’elle n’est pas avec sa meute.

Alors nous partons sur un sujet bien plus léger. Déesse Kayla ? Bien évidement que c’est un titre que j’aimerai posséder, cela claque. « J’accepte avec plaisir ce titre qui convient enfin à ma supériorité. » Je plaisante mais bon. En tout cas, l’heure n’est plus aux chamailleries, nous transplannons dans le Zoo où Maxime a prévu de faire je ne sais quoi. Je me doutais bien qu’elle se foutrait de ma gueule, c’est ce qu’elle fait toujours. Ça commence par sa remarque sur l’odeur, puis celle sur les gaufres. « Bah écoute, c’est pas de ma faute si t’es une amie en carton et que je peux pas compter sur toi pour m’offrir ce qu’il y a de mieux. » Non mais oh. Vilaine Maxime. « Ma ligne ? Justement, donne-moi du gras s’il te plaît. Je fais trente kilos et demi. » J’essaie de grossir depuis que j’ai douze ans, et non, ça ne marche pas.

Lorsque Maxime me parle des pistolets, je vois rouge. Putain mais non, je veux pas faire ça, j’ai peur. J’ai peur de mal viser, j’ai peur de me tromper, j’ai peur de pas savoir comment faire. Max essaie de me rassurer comme elle le peut. Au fond, je sais qu’elle a raison. « Ouais bah il y a plutôt intérêt que je n’ai pas besoin de tout ça hein… Je ne veux pas me servir de ça contre toi. » Je commence déjà à me visualiser avec une arme imaginaire et je fais mine de tirer dans le vide. « Ok, viser et appuyer. » Je soupire. Vivement le cours de deuxième année où on nous apprend à nous servir des armes moldues. Ils disent que ça peut toujours servir. Je ne voyais pas pourquoi avant, maintenant oui. Ça peut servir pour aider une amie loup-garou qui a des idées à la con. Et en plus d’avoir des idées à la con, elle ne prépare pas son plan. Je m’en veux soudainement de ne pas avoir cherché à en savoir davantage avant d’accepter. J’ai été con. C’est autant ma faute que de la sienne. « Quitte à entrer là-dedans, vas-y doucement. » je réponds lorsqu’elle me demande si elle doit défoncer la porte. « Je vais me détendre promis. » dis-je en lui faisant comprendre qu’effectivement, c’était l’angoisse qui parle. « Ok, d’accord je te fais confiance. Dépêche-toi je fais le guet. » Je frissonne en pensant qu’elle a déjà eu l’occasion de souffrir à cause de l’une de ses fléchettes, j’espère juste qu’elle n’en recevra pas une autre à cause de moi. J’observe les alentours pendant qu’elle fait sauter le loquet et qu’elle pénètre à l’intérieur. Le zoo est calme et le fait que tout soit sombre nous dissimule. Je n’entends aucun bruit mais je reste sur mes gardes pendant une minute, puis deux, puis trois. Putain elle fait quoi là ? C’est si compliqué que ça de voler quelque chose ? J’en sais rien, j’ai jamais essayé en tout cas, je sens mon appréhension grandir et celle-ci ne cesse de s’accroître jusqu’à ce que Maxime revienne enfin. « Putain mais qu’est-ce que tu foutais ! T’as été super longue ! » dis-je lorsqu’elle sort. Je me plains. Bon, elle est habituée façon. Je suis sans arrêt ronchon. C’est là qu’elle expose son problème. Je reste bouchée bée et je ne sais pas quoi dire. « Mais tu vois que ton plan était merdique ! Putain de merde, bon viens, on se casse. » J’attrape son bras pour qu’on transplane à nouveau puis j’attends. C’est Maxime qui sait où on va de toute façon. « On testera dans la forêt. » expliqué-je. Nous n’allions pas faire ça ici, c’est trop risqué, quelqu’un pourrait nous voir ou nous surprendre. OMG je n’y avais pas pensé, et s’il y avait des caméras ici ? J’espère que non. Je n’ai pas le temps de tergiverser davantage parce que je sens mon corps être aspiré et quelques secondes plus tard, nous atterrissons dans la forêt où Maxime a prévu de se transformer avec THE SUPER POTION. Elle a intérêt de fonctionner celle-ci, sinon je tue Hestia. Une fois arrivée, je jette un coup d’œil à ma montre et à la lune. « Bon, on a encore le temps, fais voir cette arme. » demandé-je en tendant la main. « Putain c’est pas de la merde ce que t’as pris. » Je fais tourner l’arme rouge entre mes mains. « Rouge comme la couleur des Gryffondor c’est ça ? » dis-je en riant légèrement. « Éclaire-moi s’il te plaît. » J’ai besoin de lumière pour voir comment fonctionne le mécanisme d’insertion des fléchettes. Une fois que c’est fait, je retire la fléchette qui s’y trouvait et je crie victoire. La fléchette est bleue. « T’as vu ça Sherlock ? Faut pas être neuneu. »  J’attrape l’espèce de sac dans lequel elle a fourré les fléchettes et attrape les bleues. Celle-ci rentre parfaitement dans le chargeur. D’un air maladroit, je referme celui-ci et je vise un arbre qui est à trois mètres. Je place le viseur sur mon œil, c’est comme ça qu’ils font dans les films moldus et j’appuie sur la gâchette. La flèche s’envole et va se loger dans l’herbe. « Putain de merde, on est pas sorti de l'auberge. » Je fais la moue. « Je vais essayer à nouveau. »

 

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Maxime Whitefield
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Jeu 25 Fév - 21:49
Es tu sûr au fond de toi d'avoir raison
ft. Kayla 

Non mais quel culot, je rêve. Elle osait dire que moi j’avais loupé des cours de gym? Plus sportive que moi tu meurs ! Je retins un petit grondement lorsqu’elle en rajouta une couche en prétextant que si je lui sautais sur le dos elle allait mourir étouffé, non mais tout de suite, ce qu’il faut pas entendre. J’étais pas si grosse, bon d’accord, elle c’était un poids plume et je l’écraserais sûrement.  
Alors que moi j’étais adorable, ne lui voulant aucun mal, voilà qu’elle décidait de parler de mon ventre PLAT sans rien qui poussait à l’intérieur. Donc c’est officiel, c’était elle la marraine, c’est merveilleux tout ça en revanche c’était une marraine de merde... elle voulait même pas garder son filleul préféré... «Tu devrais avoir honte de me dire de me démerder alors que je te demandais gentiment ton aide.» En revanche il y a un point qu’elle semblait oublier, on parlait du fait que je sois enceinte actuellement, il y avait un petit détail qu’il fallait prendre en compte «Tu es au courant que si je suis enceinte, le père c’est Kesabel?» Il n’y avait pas à tergiverser ni à chercher une échappatoire étant donné que le seul gars avec qui j’avais couché depuis septembre c’était lui, forcément ce serait lui le père. Donc d’après moi, partage des tâches rien du tout, je confierais pas mon hypothétique enfant à son père.
Oh pourquoi nous nous étions engagées sur cette pente abrupte elle et moi, merde voilà qu’à présent elle me demandait si j’avais encore envie de lui et si je tentais la pirouette, je la fis lever les yeux au ciel et me rappeler que je savais exactement de qui elle parlait, dès le départ. Je marmonnais mécontente «Oui» Forcément, étant relativement éloignée de lui, je pouvais prétendre que je gérais parfaitement et parfois j’arrivais à me croire mais je savais très bien que non, rien avait changé et que si nous nous trouvions de nouveau face à face, ce qui arriverait je n’en doutais même pas, j’aurais toujours envie de lui.  

Bon la mission commençait bien, son altesse Kayla du royaume de pacotille faisait des réflexions sur les odeurs.  Forcément comme tout bon sujet dévoué et j’étais un très bon sujet dévoué, je décidais de l’occuper en la nourrissant, il y a que ça de vrai après tout, la bouffe. Sauf que le zoo il se foulait même pas, les gaufres étaient sous vide, le nutella inexistant et sa majesté Kayla était une souverraine fort contrariante ne lui déplaise, vivement le coup d’état. Je lui tirais la langue alors qu’elle disait qu’elle ne pouvait pas compter sur moi, oui c’est pas mature mais c’est ça ou une insulte et insulter un monarque, ça ne se fait pas «Bah arrête de faire du sport et mange mcdo tous les jours, c’est pas compliqué.» En fait si, c’était compliqué pour elle mais je n’y pouvais pas grand-chose pour le coup.
Et voilà, je le savais le plan ne plaisait pas, elle ne voulait pas me tirer dessus «Kayla bon sang tu ne me tireras pas dessus, tu tireras sur un loup! Un loup qui rêvera de faire de ton corps une passoire donc si ça venait à se produire et que tu avais face à toi un loup-garou en plein délire meurtrier tu ne te poses pas de questions, tu vises et tu appuies sur la gachette.» Voilà qu’elle mimait les choses maintenant, on était pas rendu. C’est pas grave, je prenais sur moi parce qu’elle était un peu stressée et je lui expliquais mon super plan pour récupérer une arme, elle râlait, je la contredisais pour le plaisir – et parce que j’avais raison – et après avoir reçu l’autorisation suprême, je filais récupérer son petit bijou technologique.

J’avais été super longue ? Je n’en avais pas l’impression pourtant, ça va je n’avais pas mis une heure non plus, je la regardais avec un grand sourire «Quand je disais que tu étais tendue. Il va falloir que tu retrouves ton moldu toi, ça va pas du tout.»  Je décidais quand même de lui expliquer qu’il y avait un couac, je ne savais pas quelle fléchette correspondait à mon super fusil et voilà que miss tendu, à croire que c’était elle qui allait se transformer, critiquait mon plan... Comment osait elle? «Non mais attends c’est pas ma faute s’ils mettent pas des étiquettes sur les boîtes de seringues! C’est eux ils sont pas organisés et c’est moi je me fais engueuler, ça c’est la meilleure.» Oui ? De la mauvaise foi vous dites ? Ah bon, oh peut être un peu maintenant que vous le dîtes. Elle m’attrapa le bras, attendant que je daigne la faire transplaner et après Kesabel osait dire que c’était moi la princesse ? Non mais il n’avait pas vu Kayla – et heureusement hein –.  Je m’empressais de nous faire transplaner étant de très bonne composition et surtout voulant me rassurer sur les performances de Kayla en matière de tir.

Une fois dans la forêt, je pouvais constater une fois de plus que les rôles s’étaient inversés, maintenant c’était elle qui checkait la lune et m’annonçait que nous avions le temps.  Je lui tendis l’arme aussitôt qu’elle me le demanda. Ah voilà, elle était d’accord avec moi, cette arme était canon, sûrement qu’elle était toute neuve «Tu mérites la qualité» et que tout se passe bien, je la regardais attentivement tandis qu’elle devinait aisément pourquoi j’avais pris l’arme rouge, Gryffondor un jour, Gryffondor toujours. A sa demande j’illuminais ma baguette tandis qu’elle se la jouait experte en armement. Alors j’avouais ne pas trop saisir pourquoi elle avait besoin d’ausculter l’arme, je lui demandais juste de faire feu si elle était en danger par ma faute. J’espérais qu’elle n’aurait pas la moindre pitié envers la louve, ne voulant surtout pas me réveiller proche de son corps sans vie, pas certaine que j’arriverais à bien le vivre si pour protéger un type, qui était un ami certes, je tuais au final ma meilleure amie. Je plissais les yeux lorsqu’elle me demanda si j’avais vu, hum voir quoi? Oui Sherlock était plongé dans ses pensées, je n’avais pas vraiment capté ce qu’elle faisait mais je pouvais constater qu’elle avait un coup de chance hors du commun lorsqu’il s’agissait de trouver les fléchettes qui allaient dans son arme «Joli» Ce qui était en revanche beaucoup moins joli, ce fut le premier tir de Kayla, ah non mais je sais pas à quel moment ça merda mais il est évident au vue d’où la fléchette atterrit que ça avait merdé.

«Si je peux me permettre une petite remarque» je n’attendais pas le non parce que c’est sûr qu’elle allait dire non «Un loup ça fait à peu près cette taille» Je montrais de la main la taille d’un loup lambda avant de me foutre un peu plus de sa tronche «J’ai beau répéter que je suis un petit gabarit, je suis plus imposante que des fourmis donc si tu avais la délicatesse de tirer un peu plus haut pour pas que ça soit vexant pour mon ego de constater que tu me compares à un insecte, ça serait adorable.» Mais non je n’étais pas la pire amie au monde. Je m’installais dans l’herbe à côté d’elle pour la regarder s’entraîner, sentant que ça allait être long «Tu le dis si tu as besoin d’encouragement surtout, j’ai toujours rêvé de faire la pompom girl.» faux totalement faux, je les trouvais ridicule mais bon pas facile de rester à côté sans rien faire, j’avais envie de m’entraîner moi aussi mais j’avais bien conscience qu’il était important qu’elle sache à peu près viser, chaque tir était donc important et si la déconcentrer était utile parce que c’est sûr qu’elle aurait dû mal à être concentré si une espèce de grosse bête la prenait pour une proie, lui piquer l’arme était une mauvaise idée.



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Dim 28 Fév - 15:26
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Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune


Avec Maxime, c’était un trois quarts de connerie et un quart de sérieux. Il faut dire qu’il n’y en a pas une pour rattraper l’autre et que c’est aussi notre manière de fonctionner ; nous avons besoin de ça toutes les deux. Et puis, lorsqu’il le faut, nous savons être sérieuses et arrêter les conneries. Pour autant, pour l’instant, je peux l’embêter comme je le veux et lui dire tout le bien que je pense de son joli bidou rebondi (qu’elle n’a pas, soyons honnête deux minutes). Et puis, je dois l’avouer, il ne vaudrait mieux pas qu’elle soit enceinte parce que j’ai bien consciente que son dernier rapport sexuel date d’il y a quelques semaines et que je n’aimerai pas du tout que l’enfant soit de lui. Maxime me le rappelle comme si c’était possible que je l’oublie ; je ne suis pas idiote à ce point-là. « C’est pour ça qu’on va éviter ce désastre s’il-te-plaît. » De un parce que merci la figure paternelle avec ce cinglé comme papounet et puis de deux avec deux parents loup garou, l’enfant le serait probablement aussi… Je n’ose même pas imaginer un bébé qui se transforme en bébé loup à la pleine lune. Je me demande si cela fonctionne ainsi mais ce n’est pas le jour -enfin plutôt le soir- pour poser ce genre de question à ma meilleure amie, je garde le sujet pour une autre fois. Mais par contre, je ne peux m’empêcher de demander si elle a encore envie de lui parce que ça m’intéresse. Enfin, pas que sa vie sexuelle m’intéresse, c’est pas ça que je veux dire, mais ça m’intéresse de savoir où elle en est par rapport à ça. Je m’inquiète beaucoup pour elle et pour cette relation toxique qui ne lui apportera rien de bon. Mais Maxime n’est pas encore prête à l’entendre, elle sait ce que je pense de la question. Elle marmonne un léger oui et je n’ai pas le cœur de lui faire un laïus. On verra ça un autre jour, comme le sujet du polichinelle dans le tiroir.

L’heure n’est pas à aborder ces sujets là donc je me contente de suivre Maxime dans son plan. Celui-ci consiste d’abord à se rendre dans un zoo. J’avoue avoir été un peu nouille de ne pas avoir posé de questions sur la raison du pourquoi nous nous rendions dans un parc animalier. Effectivement, connaissant Maxime, j’aurais du me douter que ce n’était pas uniquement pour rendre visite aux animaux, encore moins vue l’heure tardive alors que le zoo est fermé au public. Je lui tire la langue comme une enfant comme je le fais toujours lorsqu’elle dit quelque chose qui m’énerve. Mais en soi, elle sait bien que ce n’est pas si facile que ça pour moi. J’ai une morphologie à être mince, peu importe la quantité de nourriture que j’ingurgite : « Alalala, si c’était si simple ! » J’ai pris un peu de poids depuis la reprise du sport parce que j’ai gagné en muscle mais je demeure une petite brindille maigrichonne. Lorsqu’elle aborde enfin le sujet du pourquoi du comment nous sommes ici, j’hallucine. Elle ose me faire ça ? Elle ose me dire que je vais devoir lui tirer dessus ? Putain de merde, non… J’ai été idiote de penser que Maxime n’ait pas pensé à ma protection. Après tout, ce qu’on va faire ce soir, c’est dangereux au possible et je peux comprendre qu’elle ne souhaite pas me transformer et encore moins que je meure. Tant de sollicitude, ça vaut le coup d’être sa meilleure amie franchement. Malgré tout, il faut le dire, je reste angoissée. « En même temps, Max, estime-toi heureuse que je ne saute pas de joie à l’idée de tirer sur ma meilleure amie ! » Qu’elle soit transformée en louve n’y changera rien, cela sera toujours Maxime sous le pelage. « Mais oui, je n’ai pas envie que mon corps devienne une passoire, j’ai encore tant de chose à faire avec. » Je la laisse gérer son plan de vol de fusils tandis que je fais le guet, ma baguette à la main, prête à dégainer un sort au moindre bruit suspect. Je ne vais pas dire que je suis ravie de participer à ce vol de matériel mais bon, tant que je n’ai pas à les piquer de ma main, c’est un peu comme si je n’étais pas coupable non ? Et j’espère bien que je n’aurais pas besoin de l’utiliser et qu’on aura le temps de le redéposer d’ici à demain matin. Ni vu, ni connu. Lorsque je me plains à mon amie du temps qu’elle a mis pour récupérer ce qu’elle est allée chercher, elle me dit de me détendre et d’aller voir mon moldu. Mon moldu, comme elle le dit si bien, n’est pas mon moldu. D’ailleurs, il est bien probable que tu ne le revois jamais, et tant mieux. Enfin tant mieux… « Tu parles de ce moldu qui a probablement une femme et des enfants ? » dis-je d’un ton légèrement amer. « Sans façon. » J’avais bien entendu raconté à Maxime ce coup d’un soir fantastique de janvier où j’avais terminé la nuit avec ce mec beau comme un dieu toi-même tu sais Doryan et à quel point j’avais été désappointée en voyant la photographie de famille dans l’entrée. Je ne suis pas le genre de femme qui apprécie se taper le mec d’une autre femme. J’avais beau me dire que ce n’était pas ma faute et que je ne pouvais pas savoir, mais cette idée me restait dans la tête. Enfin bon, je n’y avais pas pensé depuis longtemps jusqu’à ce que Maxime me le rappelle. Enfin bref, la jeune Gryffondor chouine ensuite parce que le zoo a une organisation merdique où tout n’est pas bien étiqueté à sa place. « On va se débrouiller, t’inquiète. » dis-je pour relativiser les choses. Ce n’est pas le moment de s’embrouiller toute manière, donc je lui propose de transplaner, pour le reste, nous verrons plus tard.

Une fois dans la forêt, c’est idiot, mais je me sens mieux. Enfin, mieux… cela dépend ce qu’on entend par mieux. Je suis toujours aussi angoissée par la lune que je me permets de vérifier de temps à autre. Mais je me sens mieux parce que je ne suis pas au milieu d’un zoo à faire un truc illégal. Parce que ouais, donner une potion à une louve pour voir les effets sur sa transformation, cela reste très légal, mais passons. Je me concentre sur l’arme volée par Maxime et je ne peux m’empêcher de sourire lorsqu’elle me dit que je mérite la qualité. « T’es un amour. » Avant d’ajouter : « Pour te trier dessus, j’avoue, faut de la qualité. » dis-je doucement, laissant mon angoisse m’atteindre à nouveau. J’ai envie de tout, sauf de faire ça mais je sais que cela peut s’avérer nécessaire donc il faut que je me prépare au cas où le pire arrive. J’essaie de tirer une première fois et je loupe lamentablement ; je m’attends à ce qu’elle se foute de moi et cela ne tarde pas à arriver, je la connais bien ma BFF. « Oh mais comme si je ne le savais pas ! » dis-je d’un ton légèrement agacé. « Max, désolé mais j’suis novice, encourage moi s’il te plaît au lieu de te foutre de moi, j’suis déjà assez stressée comme ça à l’idée d’utiliser ce truc sur toi… » Je suis un peu fatiguée de déconner. C’est pas le moment-là, j’ai peur pour ma meilleure amie plus que pour moi-même, cela se ressent dans ce que je fais et ce que je dis. Je sais que Maxime ne s’en formalisera pas mais je préfère lui dire tout cela que de rester avec mon angoisse jusqu’à la transformation. « Vas-y, j’attends, fais la pompom girl, avec ça, c’est sûr j’y arrive. » Je mets une deuxième fléchette dans l’arme et vise à nouveau l’arbre. Je foire encore une fois. Je suis contrariée. Très fortement. Je me lève et va chercher les fléchettes mal lancées pour voir si elles sont abîmées. Non, ce n’est pas le cas vu que je n’ai pas réussi à tirer dans l’arbre. J'en réutilise une que je mets à nouveau dans l’arme, autant ne pas gâcher la dose. Je vise à nouveau. Je me rends compte en regardant dans l’espèce de lunette que je ferme mon œil gauche. C’est con, mais je pense soudainement à John Smith dans Pocahontas qui dit à Thomas ouvre les deux yeux, tu verras deux fois mieux. La preuve que cette technique fonctionne, il a réussi à tuer ce pauvre Kocoum mais bon, en même temps il était tellement solennel, c’est pas moi qui le dit, c’est grand-mère feuillage. J’écoute John Smith et mes deux yeux grands ouverts fixent le point d’écorce que je vise et j’appuie sur la gâchette. La fléchette atterrit non loin. Pas mal. « C’est mieux. » Je reprends une fléchette et ressaie immédiatement. Je souris lorsque la fléchette se plante directement dans l’écorce. « Et ouais, je suis SogeKing. » Cela m’étonnerait que Maxime ait la référence de One Piece mais bon c’est pas le moment de faire la culture cinématographique moldue à Maxime. J’essaie une dernière fois pour être certaine d’avoir bien compris et la fléchette atterrit non loin de la dernière. « Je pense c’est bon. » Après tout, je vise un point tout petit et je viens de réussir à viser deux fois à côté, c’est pas mal. La ‘’cible’’ sera plus grande mais bougera plus vite, cela ne sera pas plus facile mais bon… J’espère toujours que je n’aurais pas besoin d’utiliser ça.

Je pose l’arme dans l’herbe et regarde Maxime. Je demande sans détour. « T’as peur ? » Il y a quand même de grande chance que la potion concoctée par Hestia ne fonctionne pas. « Je ne dis pas que je n’ai pas confiance en ma cousine mais j’ai quand même les boules. » Cela m’arrangerait qu’Hestia réussisse. Elle est assez douée dans le domaine et c’est elle qui sera chargée de réaliser ma potion d’animagus quand cela sera le moment.

 

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Maxime Whitefield
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Sam 6 Mar - 18:29
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Ah voilà, là nous étions d’accord être enceinte de l’autre là, ça serait problématique, voir même catastrophique. Il fallait que ça soit sans conséquence parce que je crois que je deviendrais folle à l’idée de porter son gosse. Ce serait quand même un échec cuisant si ça venait à arriver. Déjà, cette relation était un échec, ça n’était pas censé se passer ainsi, le plan était pourtant clair dans ma tête mais quelque chose avait merdé et pour mon propre bien, je crois qu’il vaudrait mieux lever le pied. Trois étapes à réaliser avant petit un transformer Jack, quand bien même je trouvais ça désespérant de sa part et que je ne comprenais pas pourquoi s’infliger cela, nous étions d’accord sur un point, mieux valait-il que ça soit moi sous potion qu’un autre en pleine possession de ses moyens, petit deux quitter la meute juste derrière, j’avais fait mon taff, je n’étais pas sûr de pouvoir tuer Kesabel puisque j’avais été incapable de le laisser dans la fournaise le soir de l’incendie, quand bien même il m’avait proposé de me tirer et le petit trois, très important, voir même indispensable me trouver un copain tout gentil pour me sevrer de ce loup de malheur. Le plan était parfait – comme tous mes plans – et pourtant Kayla décida de le dégommer en posant une question, une simple question dont la réponse était décevante, oui, j’avais encore envie de lui. Elle ne répondit rien et ça valait mieux, parfois il n’y a rien à dire.

Le mieux c’était donc d’aller au zoo et de la nourrir mais comme d’hab ça n’était pas assez bien pour sa seigneurie. Après c’est vrai, je reconnais la mistinguette c’était une brindille mais bon tant qu’elle était en pleine forme il n’y avait pas de raisons de s’inquiéter outre mesure. Il fallait voir le côté positif il y avait tellement rien à manger sur elle que peut être le loup lui ficherait la paix. Oui bon, étant donné que c’était plus du massacre qu’une question de nourriture l’argument ne tenait pas la route mais c’est beau de rêver. Ah bon sang, mon idée pour qu’elle soit sauve ne lui plaisait pas. Non mais qu’elle garde les pieds sur terre, je n’allais pas la  laisser sans ressource alors qu’elle risquait sa vie pour la simple et bonne raison que nous étions amies, c’était hors de question. Evidemment, j’argumentais mais elle avait la répartie facile et je soufflais, consciente qu’elle avait raison, c’était effectivement une chance qu’elle ne saute pas de joie mais je relevais néanmoins, catégorique «Tu tires sur un loup.» Au moins nous arrivions à nous mettre d’accord sur un point, il ne fallait pas qu’elle se laisse atteindre par la louve, elle devait agir pour ne pas terminer en passoire et pour cela il lui fallait une arme, donc elle devait me laisser voler et pendant ce temps faire le guet. Un plan formidable si ce n’est la mauvaise organisation des gérants du zoo, ils devraient demander conseil à Sol, dans sa boutique au moins j’arrivais à me repérer facilement, tout était bien rangé. Ah et déjà que c’était pas assez compliqué, j’avais miss tendue qui me râlait que j’avais été longue. Non mais c’est facile à dire quand la seule chose qu’elle avait à faire c’était de veiller à ce que personne ne se radine. Evidemment je la cherchais et... elle  répliquait, oui bah en fait il semblerait que ça soit une routine ça. Je la regardais avant de secouer la tête de droite à gauche «Tu te bases sur une photo pour dire ça. Une photo avec une petite fille qui pourrait être tout à la fois, la gamine qu’il garde, sa petite sœur, sa nièce, sa filleule. Et à la rigueur, même si c’était vrai, s’il trompe sa femme, si ce n’est pas avec toi, ça sera avec une autre. Si ça t’a plu, autant que ça soit toi non?» Sinon moi je voulais bien le rencontrer hein, s’il était beau comme un dieu Doryan est flatté et qu’elle n’en voulait pas, il me permettrait peut être de faire une croix sur mon gars à moi qui n’avait ni femme, ni enfant – ce qui sauvait certainement l’humanité d’ailleurs -

Une fois dans la forêt et bien, j’assistais à une Kayla impressionnante, trouvant les bonnes fléchettes en un temps record, cette file était géniale. Et si en plus elle disait elle-même que j’étais un amour ça ne la rendait que plus géniale à mes yeux. Enfin ça c’était avant qu’elle ne s’imagine que j’étais un loup de la taille d’un ver de terre et que je me fasse un devoir de lui rappeler que ça n’était pas le cas. Evidemment elle était stressée et elle ronchonnait, ce qui était compréhensible, ça ne m’atteignait pas vraiment parce que je pouvais comprendre que ça n’était pas évident, si les situations étaient inversées, je serais certainement en panique aussi mais là ce n’était pas le cas donc je pouvais en plaisanter et si je m’en tirais avec une fléchette c’est que tout s’était relativement bien passé donc bon. Puisqu’elle m’avait donné l’idée de l’encourager, je proposais de faire la pompom girl, elle validait la proposition. Je me relevais donc pour partir à la recherche de pompon. J’attrapais des espèces de grande fougère que je roulais en boule avant de me tourner vers ma meilleure amie et de claironner «Allez Kayla, allez Kayla, allez. Donnez moi un K, donnez moi un A, donnez moi un Y, donnez moi un L, donnez moi un A. KAYLA ! Oui!» Si avez ça franchement elle ne visait pas mieux, franchement, c’est qu’elle ne faisait aucun effort, j’avais bougé mes pompons de fortunes et tout, je ne pouvais pas faire mieux. Je ne voudrais pas me lancer des fleurs - carrément que si – mais mes efforts semblèrent porter leurs fruits puisqu’après quelques petits essais infructueux, il faut bien prendre en main l’arme aussi, Kayla finit  par viser et tirer. Alors je ne pense pas qu’elle était prête pour les jeux olympiques... encore que si je trichais pour dévier les flèches avec la magie, sûrement qu’une grande carrière l’attendait, mais quand même, ça faisait le taff. Surtout que le loup risquait de ne pas chercher à l’esquiver au vue de sa stupidité que j’avais déjà pu constater donc tout irait bien. Aucune idée de qui était SogeKing, mais j’en profitais pour me râcler la gorge «On félicite la pompom girl qui t’a encouragé aussi ou non?» Je hochai la tête, oui ça me semblait bon.

Le temps redevint néanmoins assez sérieux, elle posa l’arme pour m’observer et je la regardais en retour avant d’avoir le droit à la question qui habituellement me donnait envie de répondre non. «Je n’ai jamais autant eu peur de me transformer de ma vie.» Parce que si la potion ne fonctionnait pas, c’était Kayla que je mettais en danger, bien sûr que j’avais peur de m’en prendre à elle. Elle connaissait les risques mais entre connaître quelque chose et le vivre il y avait un monde et je ne voulais pas que notre relation change. D’où le fait que ce soir, plus que toutes les autres fois, j’avais répété qu’elle tirerait sur un loup, pas sur moi. Je serais responsable des problèmes, ça oui, j’en avais conscience c’est moi qui l’avait entraîné ici donc si ça dégénérait, loup ou pas, ce serait ma faute, mais ça ne serait pas moi qui m’en prendrait à elle. Je mentirais si je disais que j’étais sereine, ayant bien trop peur de mettre notre amitié en péril. J’écoutais ce qu’elle avait à dire, comprenant qu’elle aussi n’était pas sereine «Si tu as changé d’avis et que tu trouves ça trop dangereux ou que tu as des doutes sur le fait que tu puisses me tirer dessus, tu peux encore transplaner.» Je trouverais une autre solution. Il fallait juste qu’elle se décide vite sinon, ça serait trop tard, je regardais la lune à vue de nez il devait rester quoi dix minutes, cinq peut être. Je plongeais de nouveau un regard sur elle, lui adressant un timide sourire «Merci au fait.»
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Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune


«Tu tires sur un loup.» Maxime exagère de dingue. Elle le sait mais je ne suis pas d’accord. Je ne tirerai pas sur un loup, je tirerais sur Maxime Whitefield, ma meilleure amie qui se transforme une nuit par mois en une jolie louve avec de belles dents prêtes à transpercer la moindre chaire humaine passant par-là, à savoir, moi. Mais je ne veux pas qu’elle pense que cela m’enchante, même sous sa forme transformée, Maxime reste ma sœur, ma confidente, celle sur qui je me repose quand cela ne va pas. Elle reste mon ancre, mon port d’attache, celle a qui je peux tout dire même quand tout va mal. « Non Max. » Je ronchonne encore. Mais je m’en fous. Elle est habituée. « Je tirerai sur ma meilleure amie qui se trouve être un loup-garou. » Maxime ne me fera pas dire ce qu’elle a envie d’entendre. Mais je sais qu’elle ne souhaite qu’une chose, que je sois en sécurité. C’est son objectif principal, et je comprends qu’elle s’inquiète. C’est ainsi. Pour détendre l’atmosphère, je demande : « Pour une femme, on dit pas louve-garoune ? » Je pense à elle aussi, je ne veux pas qu’elle imagine que je ne sais pas à quel point tout cela est difficile pour elle, à quel point elle a peur de me blesser. Mais je sais que tout ira bien. J’ai confiance en Hestia, c’est ma cousine, forcément, c’est une Warrior. Sa potion va fonctionner et toute cette discussion sera oubliée. Du moins, c’est ainsi que je l’imagine dans ma tête, parce que mon esprit ne peut assumer que cette possibilité, les autres sont trop angoissantes.

Et pour me déstresser, de quoi me parle-t-elle ? D’un homme avec qui j’ai couché il y a de ça quasiment 6 mois ? Franchement, elle croit vraiment que c’est en reparlant de Lyam que je me vais me détendre ? Pour me détendre, il me faudrait plutôt une bonne cuite ou monter sur mon balai et me prendre deux trois cognards en pleine tronche, là je serais très détendue puisque je serais inconsciente. Dans les deux cas d’ailleurs. BREF. « Oui enfin façon merde Maxime, c’est pas de lui qu’on parle là ! » dis-je d’une voix légèrement trop aiguë pour être naturelle. Je ne veux plus penser à cette fameuse soirée, je ne veux penser qu’à Maxime et à ce qu’on est en train de faire. C’est plus qu’important et je veux rester concentrée. Penser à Lyam n’aidera pas donc je le chasse de mon esprit et je réfléchis au reste.

Maxime a eu finalement raison de prendre de nombreuses fléchettes parce qu’il m’a fallu du temps pour réussir à bien viser. J’avais besoin de ses encouragements finalement. Ce que j’aime avec Maxime ? Son humour premier degré. Elle fait partie de ce genre de personne qui font l’inverse de ce qu’on pense vraiment -et bizarrement, je suis exactement pareil-. Je ronchonne qu’elle n’a qu’à jouer aux pompom girl et là voilà debout avec une fougère à faire l’imbécile en hurlant mon prénom dans toute la forêt. C’est idiot mais c’est à cause de ce genre de truc débile que je l’aime autant parce que c’est typiquement le genre de truc débile que j’aurai pu faire moi-même. Et au bout de quelques essais infructueux, j’ai enfin compris comment il fallait s’y prendre et me voilà rassurée. Bon, faut pas s’attendre à ce que je sois hyper douée mais j’espère que cela sera suffisant au cas où. Je sais que je n’aurais le droit qu’à un seul essai si jamais ça foire. Le plus difficile dans l’histoire ? Une cible mouvante. C’est facile de tirer sur un pauvre petit arbre qui n’a rien demandé à personne et qui ne bouge même pas. Mais un loup en mouvement ? Tirer sur un loup qui veut me manger toute crue ? Bien plus difficile. Il allait falloir que je sois très vigilante. « La meilleure pompom girl du monde. » Et la meilleure amie du monde. Voilà. Mais ça, je ne le dis pas, sinon elle va encore prendre la grosse tête.

Maintenant que je me suis entraînée et que je suis prête à participer au prochain biathlon, je veux connaître son état d’esprit même si je me doute qu’elle doit être aussi flippée que je le suis moi-même. Comment pourrait-il en être autrement ? Nous sommes toutes les deux dans une forêt, c’est la pleine lune, Maxime va prendre une potion dont on ne sait pas si elle va fonctionner puis se transformer un petit loup. De la potion dépend ma survie. Je veux bien me rassurer en pensant que j’ai une arme de folie dans les mains mais bon, sous la panique je ne sais pas comment je vais réagir. Plus pour elle-même que pour moi, je lui dis : « N’aies pas peur. Tout va bien aller. » Elle me regarde doucement et me dis que je peux encore transplaner. Je lève les yeux au ciel tandis qu’elle me remercie d’un air timide. « Arrête tes conneries s’il te plaît. » Je veux faire prendre conscience à Maxime que je suis consciente des risques, que je suis consciente du danger mais que je n’échangerai ma place pour rien au monde. « Je fais tout ça en mon âme et conscience parce que t’es comme ma sœur Max. » C’est vrai, Maxime est ce qui se rapproche le plus d’une sœur, je l’aime tellement que j’ai accepté ce plan débile parce que je veux qu’elle se sente bien, je veux qu’elle puisse déroger aux règles de la meute de Greyback et qu’elle puisse se contrôler durant les pleines lunes sans risquer sa vie. C’est pour ça que je le fais. « Tu n’as pas à me remercier, je sais que tu ferais pareil pour moi. » Je le pense vraiment, c’est bien ça le problème. Je regarde la lune à mon tour et je tente de détendre l’atmosphère. « Mhuuum. Alors à vue de nez, tu me manges dans exactement 5 minutes. » Je demande d’un ton plus sérieux : « Et sinon, la potion, faut la prendre pile juste avant ou tu peux la prendre maintenant ? Et tu sauras que ça a marché quand tu te transformeras façon ? Pas moyen de savoir tant que tu ne l’as pas bu ? » Je place une fléchette tout prêt dans le réceptacle. Je dois m'attendre à ce qu'elle devienne louve d'une minute à l'autre.

 

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Jeu 1 Avr - 21:22
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C’est possible d’être aussi têtue ? Je ne crois pas non, elle n’en démordait pas avec son tir sur sa meilleure amie, ne voulant absolument pas dire que c’était sur un loup qu’elle tirait. Je cherchais un argument pour la contrer même si elle n’avait pas tellement tort, en effet, c’est bien sur un loup garou qu’elle tirait.  « On peut mentionner le fait que je ne suis pas vraiment consciente en tant que personne dans ses moments-là où ça ne change absolument rien pour toi? » Bon après, je serais sûrement pareil qu’elle dans la situation inverse mais ça elle s’en doutait. Je haussai un sourcil lorsqu’elle essaya de féminiser loup-garou et après une intense réflexion qui dura deux secondes tu parles que c’est intense tiens je finis par dire  « J'en ai aucune idée, c’est déjà moche au masculin mais alors féminisée, ça ne me plaît pas du tout. » En disant cela, j’avais la sensation d’être un peu grognon, alors bien sûr ça s’apparentait en réalité plus au fait d’être tendu que d’être réellement grognon, je ne savais pas vraiment dans quoi je m’engageais, ça faisait des mois et des mois que je n’avais pas pris de potions, que je me retrouvais sans meute et il faut avouer que c’était un peu déstabilisant. Sans oublier le fait que nous n’étions que deux, par conséquent, elle ne pourrait compter que sur elle-même et ça ne m’enchantait pas, surtout lorsqu’elle était incapable de dissocier le loup de l’humain, à juste titre hein, bien entendu.

Mener la discussion sur son moldu, la bonne idée que je n’avais pas eu mais c’est qu’elle se tendait réellement sa majesté Kayla. Comment ça ce n’est pas de lui qu’on parlait, bah si moi je parlais de lui. Que sa majesté daigne bien vouloir m’excuser, j’essayais de penser à autre chose qu’à mes problèmes lupins et mes problèmes sentimentaux... quoi qu’est ce que c’était vraiment un problème sentimental ou juste un problème physique. Difficile à dire. Quoi qu’il en soi, elle ne voulait pas parler de Lyam et je voulais bien céder, non sans avoir dit au préalable « N’empêche que j’ai raison mais très bien n’en parlons pas. » C’est dommage que je n’aie pas été là ce soir où elle l’avait rencontré ou que je n’ai pas senti son odeur à lui sur elle, j’aurais été ravie de m’emparer de cette mission oh combien importante de le retrouver et de me renseigner, il faut croire que cette fois-ci je ne pourrais pas me mêler des affaires de ma meilleure amie... Oui c’est désolant.

Après, j’avais une autre mission, confiée par Kayla en personne, je devais l’encourager ! Alors là, elle pouvait compter sur moi pour faire la pompom girl. Ni une ni deux, je m’emparais de mes petites fougères pour scander dans la forêt le nom de ma meilleure amie et constater que ça fonctionnait puisqu’elle  réussit après plusieurs essais infructueux à toucher l’arbre. Et bien ça devrait aller avec ça, si elle se la pétait un peu, je décidais qu’il fallait aussi me lancer des fleurs, l’ayant encouragé de main de maître. Elle acceptait de bon cœur visiblement de me féliciter pour mon travail hors du commun et je lui adressais un sourire, touchée.

A sa question sur la peur, je reconnaissais que j’étais terrifiée comme je ne l’avais jamais été. J’essayais de croire à ses paroles, qu’en effet tout irait bien mais nous n’aurions la confirmation qu’une fois que je serais poilue. Je lui donnais l’opportunité de se tirer, au cas où tout d’un coup elle souhaitait se faire la malle et rentrer au chaud pour la nuit et roupiller pour nous deux mais elle m’arrêta en me demandant d’arrêter de dire des bêtises, parce que c’en était ? Je la regardais sans rien dire, de toute façon elle reprenait la parole pour me dire qu’elle faisait ça en son âme et conscience, oui bien sûr, je ne la forçais pas avec un couteau sous la gorge mais tout de même. Je restais une bonne trentaine de secondes bouche bée à la mention de cette importance que je revêtais à ses yeux. Je faisais partie de sa famille. Se rendait-elle vraiment compte de la portée qu’avait un tel terme à mes yeux ? Je n’avais jamais vraiment eu de famille, la seule personne qui m’avait considéré comme un membre de sa famille, excepté Kayla bien sûr, n’était plus de ce monde alors oui, ça me touchait certainement bien plus qu’elle l’imaginait et ça me laissait sans voix. Il fallait vraiment que tout se passe bien. Elle n’avait pas tort lorsqu’elle disait que je ferais la même chose pour elle, par contre, je précisais pour avoir le dernier mot « Cela ne doit pas m’empêcher d’être polie et de te remercier. »

Cinq minutes avant que je la mange qu’elle disait et bah c’est que c’était une experte la mistinguette. Pourtant, j’avais mangé avant de venir, j’avais encore le goût de la gaufre en bouche, non vraiment je n’avais pas faim et puis la chair humaine ça ne me disait pas grand-chose, vraiment pas c’est pas un met qui me faisait envie, ce loup était juste crétin. Quand elle me posa la question sur la potion, je sentais qu’il y avait potentiellement une inconnue dans l’équation. Je m’étais basée sur les potions que je prenais actuellement, la prenant une semaine avant la peine lune comme d’habitude mais si ça se trouvait, Hestia s’était montée plus efficace avec sa potion que les potions habituelle et il aurait fallu que je la prenne maintenant. J’espérais que non mais pour le coup, je n’avais aucune certitude et comme j’étais stressée, j’imaginais forcément les cas extrêmes. Il fallait que je prenne sur moi sinon j’allais finir par transmettre mon stress à la sorcière à mes côtés. « Il faut la prendre une semaine avant, me demande pas pourquoi, moi on m’a toujours dit ça, c’est une habitude. » Je la regardais mettre la fléchette dans l’arme rouge avant de répondre  à la seconde partie des questions « Non, il n’y a aucun moyen de le savoir avant, sinon nous ne serions pas là. »

La transformation arriva comme l’experte l’avait prédit au bout des cinq minutes. Si c’était une sensation des plus douloureuses parce que la morphologie en elle-même changeait et que des os qui se modifient pour s’adapter à une position non plus sur deux jambes mais bien sur quatre pattes. C’était une douleur habituelle et la  seule chose à faire c’était attendre que ça passe. Déjà je n’aidais sûrement pas à faire que ça soit le moins douloureux possible puisque moi au lieu de rester immobile et d’attendre la fin du processus je forçais mon corps déjà bien occupé à se bouger pour se mettre à une certaine distance de Kayla. J’aurais dû demander à Hestia s’il n’y avait pas un moyen pour que ça soit indolore.
Durant quelques précieuses secondes après la transformation, j’eus la sensation que tout allait bien, j’étais un loup et il semblerait que je n’ai aucune envie de me jeter sur qui que ce soit. Mais ça ne dura qu’un laps de temps très court, à se demander si je ne l’avais pas rêvé. Très vite la partie loup prit le dessus et autant vous dire que résister, même si je le voulais de tout cœur, je n’arrivais plus à avoir le moindre contrôle sur moi-même. Mon corps refusait de m’obéir, une pensée familière et fortement désagréable prit le dessus, se résumant en un seul mot tuer Sauf que voilà, si lors des dernières pleines lunes, c’était arrivé, j’y étais préparée psychologiquement, la personne en face savait très bien comment ça se passait et c’était son but de survivre à une attaque de loup-garou. Là, il s’agissait de ma meilleure amie en face. Je ne voulais pas lui faire de mal, je savais que de son côté c’était exactement la même chose alors j’essayais de me battre contre cette envie qui me poussait à vouloir attaquer ma meilleure amie. Impossible d’avoir le dessus, j’avais beau le savoir puisque ça n’était pas une nouveauté, je savais comment ça se passait les nuits de pleine lune sans potion mais je voulais tellement venir en aide à Kayla que dans ma tête c’était un véritable combat… que je perdis au profit de la louve.

J’étais donc restée une bonne minute parfaitement immobile, étant un peu occupée à me battre contre moi-même mentalement. De l’extérieur ça devait faire très bizarre et j’espérais de tout cœur que Kayla ne soit pas dupe sur mes intentions finales ou plutôt celle de l’animal. Dans tous les cas, une fois qu’il fut certain pour la louve qu’il n’y avait aucun obstacle d’ordre mental entre elle et sa proie, qu’elle était seule maître à bord, cela ne dura qu’une fraction de seconde, avant qu’elle ne se focalise sur la seule humaine présente sur les lieux à savoir Kayla et qu’elle se jette sur elle avec comme seul objectif, celui de la dépecer vivante.

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Kayla Rausale
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Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune

Maxime m’informe qu’elle n’est pas consciente lorsqu’elle est loup. Je lève les yeux au ciel et peste à voix basse. Je le sais bien. Sinon, on ne s’emmerderait pas à faire tout cela non ? Si les loups garous étaient conscients lors des pleines lunes, rien de cela ne serait utile et nous n’aurions pas besoin d’être certaine que cette foutue potion fonctionne. « Mais ouais, ça change rien en fait. » Cela change rien qu’elle puisse être consciente ou non, c’est une malédiction qui touche ma meilleure amie une nuit par mois mais le reste du temps, elle est cette personne formidable que j’adore et rien ne me fera dire qu’elle mérite que je lui tire une putain de fléchette tranquillisante dans la face. Maxime me dit ensuite qu’elle déteste mon invention de louve-garoune et j’hausse les épaules pour lui montrer que peu m’importe son avis, si j’ai envie de l’appeler ainsi, je l’appellerai ainsi et puis c’est tout, ce n’est pas elle qui va m’empêcher de vivre ma vie (lol). Et puis il faut l’avouer, déjà que je suis stressée, angoissée, inquiète et tous les adjectifs synonymes de ceux-ci, Maxime en rajoute une couche en évoquant Lyam. Je n’avais pas pensé à lui depuis plusieurs mois et je ne sais pas pourquoi elle le ramène sur le tapis. Enfin si je me doute. Déplacer ses problèmes sentimentaux sur les miens, cela doit être plus simple à gérer pour elle. Non pas que Lyam soit « un problème » en soi mais il faut dire que je n’ai pas revu d’hommes depuis lui. La fin de l’année a été mouvementée et je n’ai guère eu le temps de me consacrer à ça. « VOILA, le sujet est clos, je préfère. » Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec ça maintenant, j’ai d’autres dragons à mater. Et j’ai d’autres cibles à détruire. Après les encouragements de la meilleure des pompon girls, me voilà fin prête pour tirer sur cette belle louve-garonne au regard charmeur et aux paroles si sympathiques. Maxime semble rassurée que je sache enfin viser, elle doit craindre de me blesser si jamais je n’y parviens pas.  Me blesser ou pire. Je pourrai mourir. Je pourrai devenir l’une des leurs et hurler à la lune tous les mois. Je chasse cette pensée de mon esprit. Il n’y aurait pas mort d’homme si jamais j’étais amenée à devenir une louve à mon tour. Mais je pourrai tout aussi bien ne pas survivre à mes blessures. Et si Maxime me mangeait toute crue ? J’en suis persuadée, elle ne pourrait jamais se le pardonner même si elle n’en serait pas vraiment responsable puisqu’elle n’est pas elle-même lors de la transformation. C’est elle qui l’a dit, pas moi.

Alors que le moment fatidique approche, je me sens tendue. J’ai peur que cela tourne mal et je sens que Maxime est aussi effrayée que je ne le suis. Nous ne le sommes pas pour les mêmes raisons : elle s’inquiète pour moi, je m’inquiète pour elle. C’est ainsi qu’on reconnait les meilleures amies non ? On fait passer l’autre avant soi-même. Tomber sur Maxime est probablement la meilleure chose qui me soit arrivée depuis mon arrivée à Poudlard. Je la sens surprise et émue par mes mots et c’est moi qui suis stupéfaite à mon tour. Ne se rend-t-elle pas compte à quel point elle compte pour moi ? Croit-elle vraiment que je ferai ce que nous sommes en train de faire pour n’importe qui ? Bien entendu que non. Peu peuvent se targuer de ça. Je balaye de la main ses propos lorsqu’elle me dit que cela ne doit pas l’empêcher d’être polie et de me dire merci. « Tout cela relève du miracle ! » dis-je en riant légèrement. Rire me détend un peu et je me sens prête, peu importe ce qu’il se passera ensuite. Je suis prête à faire des papouilles à ma louve-garoune et à la câliner toute la nuit jusqu’à ce qu’elle se transforme à nouveau. Je suis prête à assumer le pire aussi, c’est-à-dire à ce qu’elle me saute dessus et tente de me tuer. Mais cela n’arrivera pas, j’ai foi en ma cousine ; c’est une génie, la potion va fonctionner. C’est ce que j’essaie de me dire depuis le début, depuis que Maxime m’a fait part de son plan.

Il reste peu de temps avant que la pleine lune ne soit à son apogée. Quelques minutes maintenant. C’est pile le moment où je m’inquiète pour la potion. La prendre une semaine avant ? Je n’y aurai jamais songé, je ne pensais pas du tout que c’était ce qu’il fallait faire. Peut-être que la potion nécessite du temps pour bien faire taire les instincts du loup qui s’animent déjà quelques jours avant que la lune soit pleine. « Oui bien sûr. » conclué-je alors que nous attendons ensemble le moment fatidique. Mes doigts pianotent nerveusement sur l’arme rougeâtre et je ne me sens pas très bien. J’angoisse mais je sais que je dois tenir : je dois le faire pour Maxime. Cette potion pourra l’aider à ne pas répondre aux ordres de Monsieur-je-me-crois-supérieur-à-tout-le-monde ou Monsieur-Connard pour faire court. Je n’ai jamais rencontré le chef de meute et j’espère que je n’y serai jamais obligée (oups c’est loupé), la description qu’en fait Maxime ne m’inspire pas confiance malgré le fait qu’il soit probablement un Adonis des temps modernes. Malgré tout cela, ce dont j’ai le plus peur, c’est la transformation en elle-même. Cela va être impressionnant et je ne sais pas si cela va être comme je me l’imagine. Bien entendu, dans le cadre de ma formation d’Animagus, je suis habituée à voir des humains se transformer en animal mais cela n’est pas désagréable, contrairement à la transformation en loup garou que j’imagine douloureuse et extrêmement déplaisante. J’allais bientôt être fixée sur tout cela.

Dans la forêt, le calme est légendaire ; il n’y a aucun bruit sauf nos respirations respectives. Et soudainement, celle de Maxime s’accélère et de manière imperceptible, je sens que la transformation a débuté. Je me recule et le spectacle me cloue sur place. C’est impressionnant, stressant, effrayant. Les secondes passent et le corps de ma meilleure amie change, des poils apparaissent partout, son visage s’allonge et se transforme en une gueule de louve, ses jambes et ses bras deviennent de petites pattes et je suis ahurie devant ce changement qui me chamboule. Je décide de reculer un peu pour me protéger et ne pas lui faire peur. Après tout, on ne sait pas trop ce qu’il va se passer. Par sécurité, je place l’arme en joue, prête à tirer le cas échéant. Le processus se termine en quelques secondes, Maxime n’est plus Maxime mais ma louve-garoune préférée. Et l’unique d’ailleurs vous vous doutez bien que ce n’est pas tous les jours que j’assiste à une telle scène. Maxime recule et quant à moi je continue également à m’éloigner de quelques pas. Pendant une minute, je ne sais pas ce que je dois faire. Maxime semble livrer un combat contre elle-même dans lequel je ne suis qu’une simple observatrice et cela dure dix secondes, puis trente, puis cinquante. J’en viens à me dire qu’il ne se passera rien de plus. Je baisse de manière imperceptible l’arme et murmure : « Maxime ? » A peine ai-je prononcé son nom qu’elle montre ses dents et se jette sur moi.


Citation :
Oui – Oui : Kayla est tellement douée qu’elle met HS Maxime du premier coup
Oui – Non : Kayla loupe son premier tir mais réussit le second
Non – Oui : Kayla vise mal, n’a pas le temps de recharger et tente de se mettre à couvert. Tiens, un gros rocher.
Non – Non : Kayla vise mal et n’a pas le temps de recharger, Maxime lui saute dessus, elle devra s’en sortir avec ses poings

En la voyant s’approcher, je tire. Mais je suis tellement déstabilisée que je loupe mon essai et la fléchette vient se planter dans un arbre. Maxime s’arrête, probablement surprise par le tir. J’ai une seconde chance mais cette fois-ci, je ne peux pas échouer, je ne peux pas la laisser me blesser. Si elle me blesse, elle s’en voudra pour toute sa vie. Il faut que je réussisse. Passé l’instant de surprise, la louve se rapproche à nouveau de moi à toute vitesse. Alors je recharge, je sens le courage qui s’insinue en moi tandis que j’attends qu’elle ne soit plus qu’à quelques centimètres pour être certaine de ne pas la louper. C’est elle ou moi cette fois. Le bout du fusil pointé vers Maxime, je ne me dégonfle pas et je la vois se rapprocher dangereusement mais elle n'est pas encore assez proche. Deux mètres. Un mètre. Trente centimètres et j’appuie de toutes mes forces. Maxime bondit sur moi mais la fléchette vient se glisser dans son abdomen. Sous la violence du choc, Maxime tombe au sol et ne bouge plus. Des larmes coulent sur mes joues et je me rends compte de ce que je viens de faire. Je ne sais pas comment réagir, je me sens totalement démunie face aux flots d'émotions contradictoires qui me traversent : le sentiment d'avoir sauvé ma peau et le sentiment immonde d'avoir blessée mon amie.

 

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Dim 4 Avr - 22:15
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Ça change rien, ça change rien, elle était butée comme fille c’est tout. S’il y avait eu la maison des mules à Poudlard, c’est sûr que Kayla se serait retrouvé là-bas. Moi je la voyais la différence, j’étais moins poilue – encore heureux – et je me tenais sur deux pattes, pas sur quatre… Bon quoi que cet argument puisse être irrecevable, des fois ça m’arrivait d’être à quatre pattes par exemple quand je regardais sous mon lit pour vérifier que mes bouquins de cours n’avaient pas glissé là-dessous… Scoop de fou, non ça n’arrivait jamais ils n’avaient pas de petites pattes pour se glisser là-dessous. J’abandonnai l’idée de la convaincre sur le fait que le loup, ça n’était pas moi avec le sujet de louve garoune. Non mais une chance que Kayla soit née au 21ème siècle et non pas bien avant lorsqu’il fallait trouver des noms aux objets parce que ça aurait été une véritable catastrophe. Ouai non, je me contentais de lui dire que je n’aimais pas ce mot et je changeais de sujet.
Parlons de Lyam, ça c’était un sujet qui me plaisait, bien plus que le sujet Kesabel et pour cause. Lyam ça ne m’affectait pas et quelque part ça me rassurait grandement de voir que petit un ça l’enquiquinait et petit deux qu’elle aussi était affectée par une pseudo relation qui n’était pas sensé compter mais qui comptait finalement un peu. Ah nous faisions une sacré paire toutes les deux, ça se vérifiait même sur ça. De la même façon que moi, elle préférait clore le sujet et je lui lançais un regard compatissant bien que gardant le silence à ce sujet.

Surtout qu’elle avait besoin de se concentrer la meilleure amie. Ah Kayla ne serait jamais un tireur d’élite mais ça n’était pas ce qui lui était demandé ce soir. La seule chose qu’elle devait réellement savoir c’est connaître l’effet de recul de l’arme qu’elle avait emprunté, savoir approximativement comment elle tirait et derrière et bien, j’étais bien placée pour savoir que l’instinct de survie fait faire des miracles. J’étais cependant soulagée qu’elle arrive à viser relativement bien, ça lui donnait plus de chances de s’en sortir. En la regardant prendre tous les risques pour moi avec une volonté de fer, je me demandais sincèrement comment je m’en sortirais sans elle ? Est-ce qu’il y avait des variables que j’avais négligé ? Des détails importants sur les loups ? Est-ce que si je lui faisais un exposé sur les loups maintenant, c’était vraiment utile ? Je ne sais pas, je ne sais plus, j’étais perdue et stressée.

Elle aussi, je le savais et je le ressentais. Le moment était il parfaitement bien choisi pour faire du sentimentalisme, je n’en avais pas la moindre idée mais j’avais cette chaleur qui se diffusait dans mon organisme accompagné d’une pensée j’ai une famille, Kayla était un membre de ma famille. Je la remerciais pour tout, pour être là, pour sa confiance, pour l’affection qu’elle me portait et si elle trouva le moyen de ronchonner, je fis de même et il est vrai que ce n’était pas habituel que je sois la politesse incarnée. Je fronçais le nez comme vexée tandis qu’elle se moquait de moi, à juste titre. « Je fais des efforts parfois. » Rarement, je vous l’accorde.
Pourquoi est ce qu’elle voulait se renseigner sur la potion, ça me mettait le doute tout d’un coup.  Je m’étais basée sur les potions habituelles sans forcément demander à Hestia s’il fallait les prendre différemment, c’était tellement ancrée en moi que ça n’avait pas effleuré plus que cela mon esprit. Il faut dire que ça faisait plus de dix ans que je prenais la potion une semaine avant, je ne voyais même pas la possibilité de faire autrement. Voilà un nouveau coup de stress qui s’emparait de moi, certainement intensifié par la pleine lune qui se rapprochait, cela faisait des mois que je n’avais plus aucun contrôle lors des pleines lunes, chacune des pleines lunes me stressait donc un chouya ?

La transformation, on a beau la connaître sur le bout des doigts, se dire ce n’est qu’un mauvais moment à passer, c’était toujours douloureux mais durant toute la durée de la transformation, je me concentrais sur une chose, le fait que cette fois, j’aurais le dessus et que j’arriverais à faire ce que je voulais durant la soirée. Ça ne se passa pas comme prévue, cette présence dans ma tête, je la connaissais, ses envies m’étaient familières et j’avais abandonné depuis bien longtemps l’idée de lutter contre quelque chose qui me surpassait. Pourtant, je n’avais pas tendance à m’avouer vaincue facilement mais la malédiction des loups-garous, je n’avais aucune chance, j’avais essayé, plusieurs fois et c’était un échec cuisant. Pourtant, ce soir, alors que je savais l’issue de ce combat d’avance, j’essayais de résister de toutes mes forces, de combattre cet ennemi mental.

Il faut aussi savoir une chose, que ça soit moi ou la louve nous apprenions de nos erreurs, des personnes la menaçant avec une arme, elle savait très bien ce que c’était puisqu’elle avait déjà subi une fléchette anesthésiante il y a de cela quelques mois. Autrement dit, mon regard était fixé sur l’arme que tenait Kayla et il y eut un léger moment de flottement où sincèrement je me demandais ce qu’elle fichait, elle venait de baisser son arme. Non mais attendez je la forme à tirer sur un loup, je me tue à répéter maintes et maintes fois qu’elle doit se préparer à tirer et elle baisse son arme. Ça me rendait folle et bien sûr que la louve réagit au quart de tour, la seule chose qui pouvait la maintenir à distance venait de se baisser. J’entendis bien mon prénom mais moi je ne pouvais rien faire, j’étais spectatrice et j’avais autant envie de disparaître que de voir tout ce qui se passait. Ça me rappelait la fois où j’avais essayé de tuer Poil de Châtaigne. J’espérais sincèrement que l’issue serait la même, sauf que Poil de Châtaigne avait eu l’avantage du terrain, du loup novice, là Kayla avait affaire à un loup expérimenté, habitué à traquer… merci Kesabel…

La première balle siffla dans mes oreilles. La louve eut un moment d’hésitation, observant, l’impact, poussa un grondement comme pour avertir… quoi on se demande… oh ça va tout le monde se doutait de ses intentions, est ce qu’elle avait vraiment besoin de grogner. Elle s’élança une nouvelle fois et franchement… quand je disais à Kesabel que j’avais un loup débile, elle fonça droit devant. La distance me séparant de Kayla se réduisait de secondes en secondes et cette sensation qui envahissait tout mon être, m’écœurait, la satisfaction de la réussite. Le saut fut exécuté à la perfection, nul doute que la louve allait réussir à atterrir sur les épaules de ma meilleure amie et la faire perdre l’équilibre avant de l’égorger. Puis il y eut le bruit de l’air comprimé accompagné d’une vive douleur dans l’abdomen. La dose était énorme, les nerfs contrôlant les pattes lâchèrent immédiatement et je m’écroulais. La louve paniqua instantanément mais c’était déjà trop tard, les ténèbres envahirent mon champ de vision.

Combien d’heures passèrent, je n’aurais pu le dire précisément, mais quand je me réveillais j’étais sous forme humaine. Une chance n’est ce pas ? Quoi que peu importe si j’avais repris le contrôle, même sous forme louve, je n’aurais pas posé de problèmes. Je restais immobile quelques instant, ayant la bouche pâteuse et me sentant tout engourdie, la dose était vraiment forte et mes sens pour le moins annihilé, impossible d’entendre le moindre battement de cœur ni même de sentir la moindre chose, j’ouvris donc les yeux. La lumière du jour m’éblouit quelques instants, je papillonnais des yeux, les refermant finalement avant de demander « Kayla ? » Et si elle était partie parce qu’elle avait eu peur, oh je savais bien ce que ça faisait de se trouver face à la gueule pleine de dents d’un loup, j’en faisais encore des cauchemars et je n’étais toujours pas capable de dormir sans la présence de mon chat, donc je pouvais comprendre… Mais comprendre ne m’empêchait pas pour autant d’avoir peur à l’idée de ne plus l’avoir à mes côtés. Comment on faisait pour se rattraper dans ce genre de cas ?
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Mer 7 Avr - 17:54
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Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune

Assister à la transformation me faisait peur et maintenant que Maxime est sur le point de devenir ma louve-garoune bien aimée, je sens toute la crainte et l’appréhension que j’avais lorsqu’elle m’a exposé son plan m’envahir. Mes doigts tremblent sur la gâchette du fusil tandis que nous nous regardons en choix de faïence sans savoir lequel des deux attaquera en premier. Personnellement, je le sais, ce n’est pas moi. Car je veux attendre, je veux attendre de voir ce qu’il va se passer, si la potion va fonctionner. J’ai envie de croire qu’Hestia a réussi et que toute cette histoire sera bientôt derrière nous sans que j’aie besoin d’utiliser mon arme sur ma meilleure amie. Alors moi qui ne suis pas patiente pour un sou, je suis dans l’expectative, guettant le moindre de ses mouvements. Je regarde cette louve : elle est petite et sous ses poils argentés, c’est l’esprit de ma meilleure amie. Maxime et moi nous nous sommes trouvés il y a de cela quelques années sur le terrain de Quidditch et il faut l’avouer, cela a tout de suite matché entre nous. Je n’étais qu’une gamine de 13 ans lorsque je l’ai rencontré, elle était alors en cinquième année. Mais rapidement, nos caractères de feu se sont appréciés. Je pense que nous nous sommes reconnues l’une dans l’autre : les mêmes idées, la même fougue, le même humour merdique, et ce lien indéfectible qui se construit au fur et à mesure des matchs de Quidditch, au fur et à mesure des soirées passés au coin du feu dans la salle commune des Gryffondor et puis en dehors de Poudlard, les journées passées ensemble lors des vacances. Maxime est devenue la sœur que je n’ai jamais eue et je suis tellement heureuse que la vie l’ait mise sur mon chemin. Très rapidement, j’ai appris son secret et cela n’a jamais rien changé. Pourquoi cela le devrait ? Maxime n’est qu’une victime de tout cela. Je ne suis pas restée auprès d’elle par pitié, ne vous méprenez pas, je suis restée parce que je l’aime. Et c’est parce que je l’aime que je suis là en train de pointer mon arme sur elle, prête à lui tirer dessus. Le pire dans tout ça ? Je vais vous le dire : je ne vise pas la louve pour sauver ma peau. Ce que je me dis, c’est que Maxime ne se pardonnera jamais de m’avoir blessée. Alors je dois tirer pour lui empêcher de culpabiliser de m’avoir fait du mal. C’est totalement idiot et j’en suis bien consciente, mais c’est ainsi. Je ne pense qu’à ça pendant que les secondes défilent et qu’aucun de nous ne bouge. J’attends de voir ce qu’il va se passer et je me demande si Maxime lutte contre la louve ou si la louve a déjà gagné et attend le meilleur moment pour m’attaquer.

Je ne sais pas qu’en réalité, je suis un peu dans le vrai mais je reste concentrée, prête à faire mon devoir (lol). Et lorsque la louve m’attaque, je n’hésite pas mais je foire mon premier essai sous la surprise. Je repense à Thomas et John Smith, j’ouvre mes deux yeux et attend qu’elle se jette à nouveau sur moi. La deuxième fois est le bonne et le dégoût m’envahit au moment même où la fléchette atteint la louve -Maxime- et qu’une complainte s’échappe de sa gueule. La fléchette agit instantanément et je regarde le corps sans vie de la louve étendue sur le sol. Sans vie ??? Soudainement la peur m’envahit, je jette l’arme au sol et me précipite auprès de Maxime. Des larmes coulent soudainement sur mes joues sans que je puisse les empêcher et je retire la fléchette de l’abdomen de ma meilleure amie. Je pose ma main sur celui-ci et je sens avec un certain soulagement sa respiration l’emplir d’air au fur et à mesure qu’elle inspire et qu’elle expire. Et puis j’attends.

J’attends.

J’attends encore. Une heure. Puis deux. Puis trois. À un moment, la louve bouge à nouveau et je tire une nouvelle fois. Une nouvelle fois, des perles salées envahissent mon visage et je me sens tellement mal de faire ça. J’attends encore. Le temps passe mais je ne ferme pas les yeux un seul instant et reste auprès d’elle, synchronisant ma respiration sur la sienne, caressant son pelage comme pour oublier ce que je viens d’être obligée de faire. Des millions de pensées occupent mon cerveau et je tergiverse pendant ce qu’il me semble des heures ce sont vraiment des heures. Après une nuit blanche, mes paupières sont lourdes mais mes yeux sont résolument ouverts et fixent Maxime dans l’attente de sa retransformation. La nuit se teinte au fur et à mesure de couleurs chatoyantes et le ciel s’éclaircit au fur et à mesure. J’attends toujours. Au bout d’un moment, il se passe quelque chose et je retire ma main des poils de Maxime tandis qu’elle se retransforme en la jeune femme que je connais si bien. Ses yeux s’ouvrent et elle me demande. Je me rapproche à nouveau et je passe ma main dans ses cheveux. Ma gorge se serre à nouveau et je suis sur le point de pleurer à nouveau mais je me retiens. « Je suis désolée Max. » Je ne sais juste pas quoi dire d’autres.

 

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« Je suis désolé Max. » Il y avait quelque chose qui n’allait pas. Le son de sa voix, elle semblait comme, anéantie. Son émotion ne me disait rien qui vaille. Se pouvait-il qu’elle soit revenue sur les propos échangés avant ma transformation et qu’après une nuit passée dans la forêt avec moi, à avoir vu la mort l’approcher de près, elle ait changé d’avis ? Mais, elle avait dit que j’étais un membre de sa famille ou plutôt, comme un membre de sa famille. Le comme ne devait pas avoir autant d’importance si ? Je n’avais pas changé par rapport à hier soir mais est ce que cet argument était vraiment recevable, je n’en étais pas convaincue. Bien sûr que je pouvais plaider ma cause, dire que ça n’était pas moi, que moi je n’étais pas comme ça, que je ne lui voulais aucun mal. Même les personnes à qui je voulais du mal, je me révélais finalement, incapable, lorsque l’occasion se présentait de me détourner d’eux. Finalement, j’étais capable de tuer, oui, mais uniquement dans le but de protéger quelqu’un. Mais du coup, est ce que ça ne donnait pas malgré tout raison à Kayla qui ne voulait plus faire partie de ma vie. Avais-je seulement des raisons de plaider ma cause alors.

Pourquoi est ce que ça faisait aussi mal ? Parce que je ne voulais pas me retrouver seule. Perdre des gens, je connaissais, depuis presque le début de ma vie. J’avais eu des amis qui avaient été adopté et on peut dire ce qu’on veut, une fois qu’ils partaient et bien ça n’était plus pareil… sans parler du fait que leurs parents pour les protéger sûrement, les éloignaient de l’orphelinat. Puis j’avais perdu presque tous mes repères ce soir d’été lorsqu’un loup était venu massacrer l’orphelinat, pour que ma vie explose une nouvelle fois un mois plus tard en me rendant compte que j’étais devenue, un monstre assoiffé de sang. Sauf que ça faisait plus de dix ans. En dix ans, je m’étais fait des amis – certainement des ennemis aussi – et j’avais toujours pris grand soin de dire la vérité aux gens, de ne pas cacher ce que j’étais parce que ça faisait parti de moi. C’était la toute première fois que quelqu’un me voyait sous ma forme loup sans potion, parce que c’était bien ce qui venait de se produire, ça n’avait eu aucun effet. J’avais dû louper un détail et il faudrait que j’en parle avec Hestia pour comprendre ce que j’avais mal fait. Mes pensées partaient dans tous les sens pour me protéger de cette vérité, Kayla ne voulait rien avoir à faire avec moi, parce qu’elle savait, qu’elle avait beau avoir été préparé, j’avais beau avoir essayé de lui expliquer que si ça déparait, ça ne serait pas ma volonté à moi. Le résultat c’est qu’elle avait dû mourir de frayeur en voyant le loup la charger, pour la tuer.

Néanmoins, elle n’avait pas non plus tiré un trait sur ces années d’amitiés, il était évident qu’elle m’avait tiré dessus au vu de cette absence dans mon esprit. Si j’étais incapable de dire ce qu’il s’était passé pendant la nuit, c’est que j’avais dû être envoyé dans les bras de Morphée bien comme il faut. Et plutôt que de partir tout de suite, me laissant ici, chose que j’aurais compris. Elle était restée juste au bout, comme si elle voulait être sûr qu’aucun danger ne viendrait se poser sur moi. C’était ultra gentil et ça expliquait sans doute pourquoi je l’aimais autant, parce qu’elle était géniale… et ça provoquait au passage une petite pointe de tristesse dans mon cœur, je ne voulais pas qu’elle sorte de ma vie. Qu’elle veuille me le dire en face, ça me laissait une tentative de sauver notre amitié. Je me redressais doucement pour la regarder, culpabilisant en voyant ses yeux embués de larmes. « Tu n’es pas blessée ? » A ces termes mon cœur s’emballa, pourvu que je n’aie pas fait d’elle un loup-garou. J’inspirais, cherchant une odeur de sang mais pour le moment, on ne va pas se mentir, ça n’était pas fameux niveau odeur. Pas de panique, pas de panique, être un loup garou, ça ne serait pas la pire chose du monde, je serais là pour elle, je l’épaulerais. Je l’observais attentivement, cherchant un vêtement abimé, une estafilade, quelque chose qui m’indiquerait que je l’avais condamné à une existence de paria.

Rien, il n’y avait rien, je poussais un soupir soulagé de ne pas lui avoir causé de blessures irrémédiables. Cela était fou en réalité, je préférais une vie sans sa présence, plutôt que de lui avoir fait mal physiquement et qu’elle soit obligée de rester avec moi parce qu’être un loup solitaire, surtout au début, ça n’était pas évident.« Je sais que tu as eu peur et je comprends que tu veuilles plus me parler. » Je la connaissais mieux que quiconque cette peur qui prenait à la gorge, cette sensation que notre destin ne tenait plus qu’à un fil, sans savoir forcément ce que l’on devait faire pour s’en tirer face à cette bête cauchemardesque. J’essayais d’avoir l’air sereine mais j’étais complètement terrifiée par la perspective qu’elle ne veuille plus me parler. J’enchainai sans lui laisser le temps de répondre « On pourrait peut-être en parler ? » Je voulais qu’elle me laisse une chance de lui parler, de lui expliquer que je m’étais battue de toutes mes forces contre le loup-garou. Que pas une seconde, je n’avais envisagé un scénario où elle serait en danger, lui ayant fourni une arme dans le seul but de lui venir en aide, me fichant éperdument des conséquences sur mon organisme, voulant sa sûreté.

En parlant de sûreté, elle n’avait pas dormi de la nuit, difficile de s’endormir à côté d’une grosse bestiole qui veut votre peau. Est-ce que ça ne primait pas sur des explications le fait qu’elle dorme. Je me relevais, titubant légèrement et je ne parlerais pas de la douleur au flanc… Je jetais un coup d’œil interloqué en sentant des petites douleurs, pas une, des… ma parole j’étais vraiment chiante en loup, même là pas foutue de pioncer une nuit complète, c’est grave quand même à ce point-là. Désireuse de montrer que je n’avais pas changé, je constatais plus que je ne demandais « Tu es fatiguée, tu veux qu’on rentre tout de suite ? » Ou peut être qu’on pourrait trouver une cabane ou un gîte, fracturer la porte pour qu’elle se repose, ça c’était faisable, il suffisait que mon odorat revienne… je respirais l’air ambiant, toujours pas fameux… bon bah il faudrait attendre un peu, tant pis.


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Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune

Depuis que je suis amie avec Maxime, j’ai pensé à elle à chaque pleine lune. Je dormais souvent mal ces nuits-là. Je me demandais comment se passait les transformations, si elle souffrait, comment elle pouvait le vivre. Je craignais à chaque fois qu’elle se blesse, qu’elle ait mal, qu’elle fasse de mauvaises rencontres. Lorsqu’elle revenait le lendemain, elle était souvent fatiguée et n’a jamais été très expansive sur le sujet ; ce que je peux la comprendre, je ne lui ai jamais rien demandé de plus que ce qu’elle voulait bien me livrer. Je comprends effectivement mieux puisque je viens d’en être témoin ; Maxime n’est effectivement plus elle-même lorsqu’elle est louve-garoune, elle n’a conscience de rien. C’est ce qu’elle avait dit et je refusais d’y croire parce que c’était plus simple pour moi de penser qu’il subsistait en elle une partie qui ne m’attaquerait pas. Je ne peux plus me voiler la face désormais. Le monstre qui l’habite une nuit par mois n’est pas mon amie. Il a essayé de me tuer. « Tu n’es pas blessée ? » Je secoue la tête puis murmure : « Non, tout va bien. » Physiquement, je vais bien. Maxime la louve-garoune ne m’a pas touché, ne m’a pas blessé. Mon corps va bien, mes blessures sont ailleurs. Mon âme saigne et mon cœur tambourine dans ma poitrine tandis que je sens que Maxime s’inquiète autant pour moi que je m’inquiète pour elle. Pour le moment, je ne sais pas quoi dire d’autres, je suis sidérée par tout ce qu’il vient de se passer, je suis sidérée parce que je suis exténuée et que je n’ai pas fermée l’œil de la nuit. Nuit que j’ai passée à m’inquiéter pour elle et à me demander si elle allait me pardonner de lui avoir tirée dessus alors que mon esprit sait bien qu’il n’y a rien à pardonner et que j’ai fait ce que Maxime voulait que je fasse ; que je me protège.

Je continue de lui caresser avec une douceur incomparable ses cheveux tandis qu’elle soupire de soulagement. Je n’arrive pas à parler alors qu’elle me dit comprendre que je ne veuille plus lui parler. Je relève la tête, un air surpris sur mon visage, ne comprenant pas vraiment où elle veut en venir. Ne plus lui parler ? Je ne comprends pas, je ne comprends rien, je suis trop usée pour réfléchir. Mais ce que je sais, c’est que c’est sensé être l’inverse en fait. C’est moi qui ai tiré, c’est elle qui doit vouloir ne plus me parler. Mais aucun mot ne sort de ma bouche et je reste là, sans rien faire, sans rien dire, sans bouger, le regard dans le vide, sonnée, avec l’impression d’être déconnectée. Maxime surenchérit et je n’arrive même pas à lui répondre. Je suis vraiment une amie en carton putain. J’arrive même pas à me raisonner et à me dire que je vais bien, qu’elle va bien et que c’est le principal. J’ai des nœuds au cerveau sans savoir comment je peux faire pour les dénouer. Maxime tente soudainement de se lever ce qui me sort de l’espèce de léthargie dans laquelle je m’étais enfermée. « Te lève pas ! » sont les seuls mots qui parviennent à franchir la barrière de mes lèvres. Je ne veux pas qu’elle se blesse. Elle a l’air encore groggy des anesthésiants que je lui ai administré. Je la force à se rassoir à mes côtés. Lorsqu’elle me dit que je suis fatiguée, je réagis soudainement. « Moi ? Mais c’est pas moi qui vient de passer une nuit de pleine lune complètement shootée à cause de sa meilleure pote. » Ce sont les seules paroles que j’arrive à formuler pour le moment. Je la regarde et je la scrute vraiment pour la première fois depuis qu’elle a ouvert les yeux et je vois dans ses iris toute la crainte, l’angoisse, la peur et la… culpabilité ? Non ?

Je me redresse un peu et essaie de me donner un peu de contenance. Je ne peux pas rester comme ça, je ne peux pas laisser Maxime comme ça. Sans attendre, sans qu’elle ne puisse s’y préparer, je me jette dans ses bras et je la serre si fort qu’elle va bien le sentir passer. Je m’en fiche. Je veux qu’elle comprenne. Ce que je viens de voir dans ses yeux, ce que je viens de croire, c’est qu’elle s’en veut. Et je me dis qu’on est pas sortie de l’auberge. Nous sommes deux idiotes qui s’inquiètent tellement pour l’autre que nous nous oublions nous-même. Cette étreinte me redonne force et courage et j’espère lui faire comprendre par le biais de celle-ci que de un je ne lui en veux pas, de deux je vais arrêter de m’en vouloir, de trois on est con, de quatre je pleure. Mes joues sont à nouveau mouillées par des larmes qui ne s’arrêtent pas. Mon corps est soulevé de soubresauts parce que je n’arrive pas à réfréner mes sanglots. « Je vais taper Hestia. » dis-je en tentant d’en rire pour détendre l’atmosphère mais surtout pour me détendre moi. « Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? » murmuré-je. Cela est plus facile pour moi de partir sur un autre sujet.
 

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Mar 13 Avr - 21:08
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ft. Kayla 

Bon, au moins ses mots confirmaient mon auscultation, elle n’avait rien. Elle ne serait donc pas un loup-garou par ma faute.  C’était déjà ça, il fallait prendre ce qu’il y avait de positif parce que ça n’allait pas durer. Déjà, nous pouvions noter qu’habituellement, Kayla était beaucoup plus bavarde, là elle semblait ailleurs, comme si je l’avais brisé cette nuit. J’essayais de m’exprimer, voulant lui montrer que je comprenais parfaitement qu’elle ne voulait pas me parler mais que je n’abdiquais pas complètement, parce qu’il y a des gens qu’on n’a tout simplement pas envie de voir partir. Je voulais discuter avec elle mais en même temps je voulais aussi essayer de prendre soin d’elle, sachant parfaitement qu’elle avait la même chose cette fois avec moi. Pour cela, il fallait que je me lève, ce que je faisais. On ne peut pas dire que ça soit couronné de succès, je ne me sentais pas en pleine forme, oui je pouvais tenir sur mes jambes mais je sentais bien que je n’étais pas en pleine possession de mes capacités. Je me fis aussitôt enguirlandé par la Gryffondor et la regardai sans savoir comment réagir. Je n’étais pas en train de l’attaquer, de quoi avait-elle si peur ? Néanmoins, devant son empressement à ce que je reste à sa hauteur et non pas en position de force par rapport à elle. Elle était fatiguée, ça devait être ça, c’est pour ça qu’elle réagissait mal alors que je n’avais pas d’attitude agressive à son encontre, il manquerait plus que ça.

Est-ce qu’on peut s’arrêter pour parler de sa réponse ? Bien sûr que je parlais d’elle, non mais elle s’était regardée dans un miroir ? Bon non, c’est sûr qu’on se balade rarement avec un miroir dans une forêt, c’est une façon de parler, quoi qu’il en soit, elle avait vraiment une sale tête. Elle enchaîna et parlait de moi, je la regardais, pleine de culpabilité. Oui, je sais bien que j’avais passé la soirée shootée parce que j’étais totalement intenable. Je ne savais pas quoi dire à part que j’étais désolée et que ma foi, j’étais soulagée d’avoir eu la présence d’esprit de lui filer de quoi se défendre, pratiquement certaine que l’arme avait aidé. Je le referais si c’était à refaire, je lui donnerais de nouveau une arme, je passerais toutes les nuits qu’il fallait groggy si j’avais la certitude qu’elle irait bien au matin, qu’elle était juste épuisée.

L’impact, je ne m’y attendais pas. Il faut dire que je n’avais même pas fais attention au fait qu’elle se redresse donc ça ne me prit pas surprise. Je m’étais raidis d’instinct bien que n’ayant pas l’intention de faire quoi que ce soit, jusqu’à ce qu’elle me sert dans ses bras. Alors, on ne va pas se mentir, c’était le câlin le moins agréable du monde, mais ça n’avait pas d’importance, j’étais heureuse de la sentir me serrer contre moi et je passais timidement mes bras autour d’elle. Donc si je comprenais bien soit elle m’en voulait au point de me briser les côtes avec un câlin, ce qui n’est pas la meilleure façon de faire, soit elle ne m’en voulait pas du tout et était soulagé que j’aille… bien ? Je fronçais le bout de nez en sentant quelque chose d’humide, elle pleurait. Oh elle avait dû vivre une nuit des plus mouvementés et elle était à bout de nerfs. Je fis exactement la même chose qu’elle quelques minutes auparavant, je passais mes doigts dans ses cheveux, les caressant en douceur. Ses prochaines paroles furent des menaces envers Hestia et j’eus un petit rire « Je ne pense pas que la responsable soit Hestia… ou sa potion. » Non mais qu’on se le dise, Hestia avait sûrement bien fait les choses, probablement même qu’elle m’avait fait des tonnes et des tonnes de recommandations… En fait ça n’était pas probable, c’était sûr, je voyais parfaitement la scène dans ma tête, elle blablatait et je n’écoutais absolument pas et non, je n’avais pas d’excuses, ce jour-là, pendant qu’elle tchatchait moi je me disais dans ma tête, c’est bon, j’ai ma potion, je vais prévenir Kayla et on est bon. Bon, il faut croire qu’on était pas si bon que ça puisque Kayla avait risqué sa vie. Je réfléchissais quelques secondes « Il est fort probable que je n’ai pas écouté toutes les recommandations. Avant que tu soupires, moi je reste persuadé que le mieux c’est d’écrire sur l’étiquette de la potion ce qu’il faut faire. » quelle grosse mytho, on en parle du fait que je n’ai jamais lu une seule étiquette de potion de ma vie et que Kayla le savait certainement. Sans parler du fait que si ça se  trouve c’était effectivement écrit sur l’étiquette. « Je pense que j’ai loupé les instructions, j’étais trop pressée de venir te voir et j’ai dû loupé l’information sur quand prendre la potion. » sans parler du fait que j’avais délibérément esquivé la recommandation, ne pas se transformer en compagnie d’un humain. En même temps, pour voir si ça fonctionnait, il fallait bien que j’aie un humain dans les parages, sinon je n’étais pas sûre que je me serais rendu compte de quoi que ce soit. « Kayla, tu es épuisée, passe moi la carte que je t’ai donné hier soir. Je crois qu’il y a un espèce de gîte pas très loin, il faut qu’on mette la main dessus et on ira se reposer là-bas avant de revenir à Poudlard. » Je n’avais pas tellement envie de rentrer à Poudlard maintenant, j’avais mal aux jambes et je ne me sentais pas capable de faire de la magie et de ce que je constatais, Kayla dans mes bras n’était pas dans un meilleur état que moi, elle était complètement crevée, elle avait besoin de repos et il serait totalement inhumain de lui demander de nous faire transplaner toutes les deux. Je posais quelques instants mon menton sur son épaule, me réconfortant avec sa présence, elle allait rester près de moi, elle n’avait pas l’intention de me rayer de sa vie. Cela m’emplissait de joie, d’accord nous n’avions pas passer la meilleure nuit de la terre ensemble… c’est sûr que c’était mieux quand on picolait mais on l’avait passé ensemble et c’était tout ce qu’on devait retenir… ça et « La prochaine fois que tu me verras un loup, je te promets que tout se passera bien. »

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Sam 17 Avr - 16:40
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Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune

La nuit que je viens de passer est sans conteste une des pires de ma vie. Je ne crois pas avoir déjà ressenti autant d’émotions négatives en aussi peu de temps. La peur, l’angoisse, la solitude, les remords, la culpabilité, l’inquiétude, le danger et l’effroi. Et puis, il y a quelques minutes seulement, le soulagement m’a envahi lorsque Maxime s’est réveillée mais cela a réactivé bien évidemment l’angoisse et la honte ; cette responsabilité dans sa souffrance et dans le fait qu’elle ait mal. Je sais que je ne devrais pas me sentir ainsi et qu’il y a des millions de raison qui expliquent ce que j’ai fait. Maxime était même d’accord pour que je le fasse, pour que je lui tire dessus si jamais elle ne parvenait pas à se contrôler. Mais qu’elle soit d’accord n’enlève rien au fait que cela fait mal. En tout cas, je veux faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’elle se repose et pour qu’elle ne se fatigue pas, c’est la moindre des choses et probablement la seule que je puisse exécuter maintenant. Un air étrange s’installe sur le visage de ma meilleure amie, elle ne semble pas comprendre pourquoi je la force à rester au sol mais j’en ai rien à faire de son avis. Elle n’a qu’à m’écouter (pour une fois), un point c’est tout. Mais Maxime étant ce qu’elle est, je sais que je ne pourrais pas l’avoir à l’usure et qu’elle continuera d’en faire qu’à sa tête alors sans réfléchir, je me jette dans ses bras. Je sais qu’elle a mal et même si ma douleur à moi n’est pas physique, j’ai l’impression de ressentir tout ce qu’elle ressent. Ses bras entourent mon dos et je suis rassurée qu’elle me rende mon étreinte. Elle ne me déteste pas autant que je le pensais. Enfin…. Peut-être. Lorsque je fais un pas en avant, je recule tout de suite après. C’est affligeant. À chaque fois que je me dis que je dois arrêter de me sentir coupable, cette culpabilité revient au galop, ça en devient ridicule. Afin d’arrêter de me centrer sur moi, j’évoque Hestia que j’ai envie de détester tout en sachant très bien qu’elle n’y ait pour rien. Quelque chose a sûrement foiré, mais quoi ?

Les doigts de Maxime viennent doucement s’enfoncer dans mes cheveux et ce contact simple m’apaise plus que je ne l’aurais pensé. Je l’écoute m’expliquer qu’elle ne blâmera pas ma cousine pour cela. Elle ne la blâmera pas parce que… Ma mâchoire se décroche et je reste sidérée devant les propos de Maxime. Pas écouté ? PAS ÉCOUTÉ ? Je sens la colère s’immiscer en moi et bouillonner au point que je suis limite à lui donner une gifle. Je suis tellement surprise que je n’arrive même pas à réagir. « T’es sérieuse Max ? » demandé-je, outrée. Je n’arrive pas à croire qu’elle ait fait ça. « T’as mis nos deux vies en danger putain ! Parce que t’as pas lu ??? Parce que t’as pas écouté ??? » Je me détourne d’elle et croise mes bras autour de mon buste pour éviter de dire et de faire quelque chose que je pourrais regretter. Je suis furieuse. Et encore plus furieuse lors qu’elle me dit que je suis fatiguée et qu’il faut qu’on se repose. Je lève les yeux au ciel. Une carte. Mais oui, on va utiliser une carte alors que j’ai un téléphone. « L’âge de pierre, le retour. » grommelé-je en sortant mon smartphone. « Ok Google, gite le plus proche, itinéraire. » Je vois la barre de recherche s’affoler et le téléphone répond : « Le gite le plus proche est à 400 mètres de votre localisation, direction sud-est. » Je me redresse et me mets debout, lui tendant la main pour l’aider à se relever. Oui, je suis chiante, oui je lui en veux d’avoir été imprudente mais cela ne se réglera pas ce soir. Elle me dit soudainement que la prochaine fois qu’elle se transformera en loup, tout se passera bien. Je lui réponds simplement : « Fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir. On est pas à l’abris d’une mauvaise lecture des instructions. » Je me sens mal d’être aussi désagréable mais je veux lui signifier que son inconscience aurait pu avoir des conséquences graves. J’aurai pu être blessée, j’aurai pu mourir, elle aurait eu sa sur sa conscience. Est-ce qu’elle s’en fout de moi à ce point-là ? Je m’en veux d’avoir été assez idiote pour ne pas demander plus d’informations avant. Je me sens ridicule. Et moi qui veut travailler dans la protection magique ? Je me lance dans un plan pourri sans l’avoir préparé ? Que cela me serve de leçon…

Une fois debout, je me repère via l’application GPS et suis la direction du sud-est. J’attrape le bras de Maxime pour que nous nous soutenions l’une l’autre. Je suis autant crevée qu’elle au final. Moi de fatigue, elle est groggy par l’anesthésiant. La belle équipe. Nous n’échangeons pas un mot durant tout le trajet et nous arrivons péniblement au gîte. Une fois devant celui-ci, je sors ma baguette magique et lance un sortilège : «Hominum revelio. » Celui-ci m’indique que le gite est vide et sans plus de cérémonie, je lance un « Alohomora. » La porte se déverrouille instantanément et j’allume la lumière. Un gîte moldu joliment décoré. Et je m’affale dans le canapé en fermant les yeux. Je ne sais pas si j’ai envie de dormir, j’ai simplement envie de hurler. Toute la tension de la nuit semble enfin redescendre d’un coup. J’ai soif, je me redresse et jette un coup d’œil à l’espèce de kitchenette à l’autre bout de la pièce et aperçoit du café en poudre. Ça fera l’affaire. Il y a une bouilloire électrique mais je fais chauffer l’eau avec un sortilège, ça sera plus rapide. Je sors deux tasses et y verse le café. J’emmène les deux tasses que je pose sur la table basse avant de m’installer à nouveau auprès de Maxime. « Bois ça. » Pour la première fois depuis des années, pour la première fois depuis que je connais Maxime, je ne sais pas quoi dire.
 

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Lun 19 Avr - 21:09
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Oh oh. Qu’est ce qui m’indiqua que ça n’était pas passé, oh je ne sais pas l’instinct ? Le fait qu’elle se soit raidit d’un coup et c’était partie pour le règlement de compte. Est-ce que j’étais impressionnée ? Pas du tout mais alors vraiment qu’on me râle dessus ça m’indifférait à un point. Raison pour laquelle je rétorquais ironique à sa question débile « Non j’adore entendre le son de ma voix et je trouvais que les mots sonnaient ultra bien ensemble. » Alors, elle n’avait pas entièrement tort, il est vrai que je n’avais pas lu – parce qu’il y avait rien marqué -  et que j’avais pas écouté. Après le problème du coup c’est que si ça se trouve, elle avait rien dit. Je levais les yeux au ciel « Kayla, imagine deux secondes ça fait depuis plus de dix ans que tu laces tes chaussures non ? Si demain t’achètes une nouvelle paire, est ce que tu vas te faire chier à demander au vendeur comment se lacent tes nouvelles chaussures ?! Non parce que pour toi toutes les pompes se lacent de la même manière. Et bien c’est pareil ! Non je n’ai pas écouté parce que ça aurait pu tout aussi bien être la même chose que d’habitude et on n’aurait rien remarqué du tout ! » Pour le reste, au moins le reproche était clair, je ne rétorquais rien parce qu’elle avait raison, je l’avais mise en danger « Je suis désolée. » mais j’avais anticipé ce cas de figure, je ne l’avais pas laissé face à un loup-garou, je lui avais fourni une arme pour se défendre. C’est bien que je n'y étais pas allée confiante, que je n’avais pas eu l’intention de la blesser. Je savais même qu’il y avait un gîte pas loin au cas où elle n’arrivait pas à tirer – gîte que j’avais entouré en rouge sur la carte – pour qu’elle se barre vite et qu’elle se mette en sûreté. D’ailleurs en parlant de gîte…

Quoi l’âge de pierre le retour ? Elle allait se la prendre dans la tronche la pierre si elle continuait. Ah parce que j’étais sensé savoir qu’elle avait son téléphone. « Quand même le gps est plus agréable que toi, c’est inquiétant tu ne crois pas ? » Oh oui, elle était énervée, je le sentais bien mais alors je n’allais pas la brosser dans le sens du poil – bah oui elle en a pas du coup – pour autant.  Alors que je me montrais sympa, oui ça m’arrive, pour détendre l’atmosphère, Kayla avait décidé de faire chier le monde, ni plus, ni moins et pour le coup, elle m’agaçait. « Qu’est ce qui te dit que je tiendrais pas ma promesse ? Si je dis que je ne t’attaquerais pas en ayant la certitude que je ne le ferais pas, tu peux me croire. Et je te l’ai dit, il n’y avait pas d’étiquettes ! Je n’ai pas mal lu les instructions. Tu as lu le manuel d’utilisation de ton smartphone toi peut être ? ça va la mauvaise foi ? »

D’accord, d’accord, elle était stressée, fatiguée aussi certainement mais alors, je n’étais pas devenue en une nuit la personne sur laquelle on peut râler tout en espérant que je ne dirais rien. Mais bon nous allions faire un effort, prendre sur nous même si elle était désagréable et on allait éviter de la provoquer. Bon déjà parce que j’avais du mal à marcher. Non mais ça me rendait folle, je ne sentais pas mes jambes, je devais regarder où je mettais les pieds et préparer mentalement chaque pas, c’était ignoble ! Les 400 mètres les plus longs de toute ma vie un cauchemar. Kayla se révélait astucieuse et après avoir vérifié que le gîte était inhabité, elle forçait la porte. Je la suivais et me laissais tomber à ses côtés sur le canapé, je ne voulais plus bouger. En fait je voulais me blottir contre elle, en espérant que sa présence suffise à apaiser mes cauchemars, et dormir. Sauf que voilà alors que moi j’étais en train d’enlever mes chaussures, sans pour autant lever mon nez du canapé, Kayla bougeait « Mais comment tu fais pour tenir encore debout ? » Je n’attendais pas spécialement de réponses, je tournais la tête pour regarder ce qu’elle faisait jusqu’à ce qu’une odeur désagréable de café ne vienne emplir mes narines et qu’elle me propose d’en boire « Ah non certainement pas, c’est hors de question. » Non mais du thé okay, de l’alcool encore mieux mais du café ça ne me disait rien du tout. Quoi que… pour enterrer la hache de guerre, qu’elle semblait avoir déterré, est ce que je n’étais pas prête à faire quelques efforts ? Bien sûr que si, je me redressais difficilement parce que le canapé était vraiment confortable, même à plat ventre dessus. J’attrapais donc la tasse fumante, évitant d’inspirer et je trempais mes lèvres dans le breuvage sombre buvant gorgée après gorgée. A défaut d’être bon, ça réchauffait. Une fois ma tasse finie, j’observais Kayla qui ne disait rien du tout « Il ne s’est rien passé de grave. Oui ça aurait pu, je ne dis pas le contraire mais ça n’est pas arrivé, tu vas bien, je vais bien. » C’était la seule chose qui avait de l’importance, ça et le fait que j’espérais effectivement que ça soit moi qui ait merdé et que la potion fonctionne vraiment… Sinon je ne savais pas comment j’allais faire. Vu la façon dont Kayla réagissait aujourd’hui, il était évident que j’étais un loup dangereux pour autrui, que si elle avait eu de quoi se défendre, ça ne serait pas le cas de Jack et j’étais terrifiée à l’idée de le tuer. Quelle solution me resterait-il si ça ne venait pas de moi cet échec, fuir le pays avec le jeune homme ? Hum, combien de bornes pourrions nous parcourir avant que Greyback ne nous tombe dessus ? J’étais inquiète et j’avais besoin de conseils « Si la potion ne fonctionne pas, tu ferais quoi toi à ma place ? »  Nous étions parti du principe que ça marcherait, un excès de confiance de ma part, il est vrai mais vu qu’elle semblait plus posée que moi, peut être son avis aiderait.

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Si j’en veux autant à Maxime, c’est parce qu’elle a joué au Gryffondor téméraire typique. Ce que j’apprends à ne plus être à ma formation ; j’apprends à ne plus foncer tête baissée dans le tas, à réfléchir avant d’agir, à ne pas croire que je suis invincible parce que je répète une action que j’ai déjà réalisée cinquante mille fois. J’apprends à réagir à l’instinct, certes mais à réagir intelligemment de manière à ne pas mettre en danger la vie d’autrui, de mes collègues et des probables victimes à sauver. Mais Maxime, ce soir, elle a réfléchi comme la tête de bourrique qu’elle est. Je peux presque me l’imaginer dans ma tête : Hestia faisant une liste longue comme le bras de recommandations, et Maxime les balayer d’un revers de main en lui faisant un grand sourire qui en dit long. Cette réaction, je la connais, c’est également la mienne la plupart du temps, même si j’essaie de changer. Ce qui m’énerve également, c’est qu’elle n’admet pas qu’elle a foiré. Et cela m’agace encore plus. « Mais Max, me dis pas que t’es en train de comparer nos vies avec une putain de paire de baskets pourries ! » Je bougonne et elle peut le voir, vu la position de mon corps qui se tourne pour ne pas lui faire face. Je suis fâchée et elle le sait. Elle s’excuse. « Excuses non acceptées. » Pas pour maintenant en tout cas. Il faut me laisser le temps de descendre en pression ; je sais que je réagis mal parce que j’ai eu trop peur, que je suis fatiguée parce que je viens de passer une nuit blanche, que j’ai faim (bah oui les gaufres à deux balles, ça fait longtemps qu’elles sont digérées) et que je crains que Maxime m’en veuille de lui parler comme ça. Mais c’est la seule réaction que je peux supporter et que je peux avoir en ce moment alors que les rayons du soleil me chatouillent le visage.

J’acquiesce lorsque Maxime propose d’aller se reposer. J’ironise lorsqu’elle me parle d’une carte et je sors mon téléphone qui nous aide à trouver notre chemin. Elle arrive même à plaisanter sur mon GPS : « Ce sont des voix informatisées sans émotion, encore heureux qu’elle soit aimable celle-là. » ronchonné-je. Elle va avoir droit à Kayla la ronchon pour un moment, ça c’est certain. En plus, elle enfonce le clou en parlant encore des instructions. «  Mon smartphone il va peut se transformer en une louve-garoune à la pleine lune si je lui charge pas avec le bon chargeur, lui. » dis-je, mi amusée, mi énervée. Je dis louve-garoune pour tenter de détendre l’atmosphère moi aussi ; je ne sais pas si c’est pour me calmer moi-même ou pour calmer Maxime. C’est pas trop clair dans ma tête. Bref, de toute manière, les quatre cents mètres qui nous séparent me semblent tout bonnement interminables. Une fois entrées, je prépare une boisson chaude. Maxime n’aime pas trop le café mais bon, il n’y a que ça. Je pose la tasse devant elle et murmure : « Y avait pas de thé. » Je sens obligée de me justifier alors que c’est Max putain. Faut que j’arrête les conneries. Ok, elle a joué à la concon, mais c’est Maxime. C’est ma meilleure amie ; et puis, faut pas être malhonnête, j’aurai pu faire la même connerie. Enfin… peut-être pas quand même. Mais peut-être. Donc bon… Je glisse la tasse à mes lèvres et en avale quelques gorgées en grimaçant. « Il est pas terrible. » Mais cela a le mérite de réchauffer, j’aurai bien fait un feu, mais j’ai trop peur que la fumée attire l’attention. Tu attrapes un vieux bocal à confiseries qui traîne en dessous la table basse du salon et décide d’y lancer un sortilège de flammes bleues. Je repose ensuite le bocal sur la table et une douce chaleur émane alors de celui-ci, me réchauffant et réchauffant Maxime, du moins je l’espère. J’espère qu’elle se rend compte que j’essaie de faire en sorte qu’elle soit bien.  La colère de tout à l’heure est légèrement redescendue et pendant que je bois à nouveau, Maxime dit qu’il ne s’est rien passé de grave mais que cela aurait pu. « Oui, cela aurait pu. » Des larmes coulent à nouveau sur mes joues et je ne les retiens pas ; la tension qui s’était accumulée semble s’échapper par le biais de ces quelques perles salées. « J’ai cru que tu te réveillerais pas. » dis-je dans un chuchotement. Cette phrase si simple résume tout ce que je viens de ressentir depuis des heures.

Alors que je termine doucement ma tasse, Maxime me demande ce qu’elle doit faire si la potion ne fonctionne pas. Je ferme les yeux, me demandant ce qu’elle peut bien ressentir à son tour. Après tout, cette soirée, cette mission stupide n’avait qu’un seul but : tester la potion pour éviter de blesser/manger/tuer Jack lors de la prochaine pleine lune. Devenir un petit loup loup bien gentiment, sans passer par la case grosse morsure et big blessures. C’était ça l’idée après tout ; au-delà de la faire à l’envers à Greyback, ce qui me plaisait tout autant, je l’avoue. Je me demande alors les émotions qui doivent traverser Maxime en ce moment : l’appréhension de m’avoir blessée cette nuit, la crainte de bientôt devoir remettre ça avec le jeune Jack, l’angoisse de mentir à monsieur le chef de meute. Tout cela devait faire remonter chez Maxime des sentiments bien obscurs et des souvenirs encore à vifs ; comme celui de l’orphelinat. Je pose ma tasse sur la table basse et dépose ma tête sur son épaule, comme pour enterrer la hache de guerre à mon tour : « J’en sais rien Max… J’en sais strictement rien… » C’est la stricte vérité. Comment faire sans la potion ? L’échéance approche, cette nuit, c’était peut-être la seule chance de garantir la sécurité de Jack pour sa transformation. Une Maxou qui contrôle ses petits canines c’est quand même mieux qu’une louve assoiffée de sang qui ne cherche qu’à croquer dans la moindre parcelle de peau et qui veut en déchiqueter chaque morceau. J’ajoute : « Faut déjà s’assurer qu’elle n’a pas marché à cause des… » Je marche sur des œufs : « des instructions. Mais comment faire ? » Sans vouloir l’inquiéter, je demande : « Si ça marche pas… Tu as pensé à ce que tu allais faire ? »

 

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Dim 25 Avr - 23:27
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J’allais l’étrangler, non mais c’est pas possible, elle le faisait exprès de pas comprendre ce que j’étais en train de dire. Je me crispai avant de rétorquer à peine eut elle terminée sa comparaison de merde. « Non, je ne compare pas nos vies avec des baskets, tu m’écoutes quand je te parle ?! Je te dis que ça fait plus de dix ans que je prends une potion une semaine avant la pleine lune, dix ans que ça marche, ça ne m’a pas effleuré l’esprit que ça puisse être différent cette fois-ci de la même manière que tu ne te poses pas de questions sur comment des baskets fonctionnent puisque tu as l’habitude que ça fonctionne ainsi ! Ne fais pas semblant de pas comprendre. » Excuses non acceptées ? Je la fixais sans pour autant l’envoyer bouler, la trouvant franchement détestable mais ne répliquant rien. De toute façon, elle avait décidé que j’étais illogique, mauvais calcul, j’allais observer sa façon d’agir jusqu’à ce qu’elle se base uniquement sur son passé pour faire quelque chose et je lui foutrais dans les dents, peu importe si ça prenait un jour, une semaine, un mois, je ne la louperais pas, c’est trop facile de me reprocher ce genre de choses. Bientôt ça allait être quoi, elle allait me reprocher de m’être transformé ?

De mauvais poil, je complimentais le gps par rapport à elle et elle ne trouva rien de mieux à dire que le fait que c’était normal. Non, moi je ne trouvais pas ça normal qu’un GPS soit plus sympa que ma meilleure amie. J’observais le smartphone potentiellement louve-garoune et c’est cassante que je répondis « Une chance que toi tu lises toutes les instructions. » Ouai, c’était petit et ouai, je m’en moquais, j’étais vexée.
Une fois arrivée à destination, je me retrouvais avec une tasse de café dans les mains et l’explication qu’il n’y avait pas de thé. C’est quoi ces gens qui n’ont pas de thé, je hochai la tête et bien, j’allais faire un effort et boire du café. A ses propos, j’eus un sourire « Oh tu sais, ils sont toujours pas terrible pour moi. ». Je la regardais faire de la magie et observai fascinée les flammes bleues qui dansaient sous nos yeux.  Ça avait quelque chose d’apaisant et j’essayais de lui montrer le bon côté des choses, il ne s’était rien passé de négatif, d’accord ça aurait pu mais ça n’était pas le cas. Je tournais la tête pour la regarder lorsqu’elle me répondit et je l’attrapais en voyant ses larmes, évacuation d’un stress à n’en pas douter. Je la serrais contre moi avant de répondre à la crainte qu’elle avait eu précédemment « Kayla, j’ai survécu à un loup qui m’a éventré, à un combat contre un cerbère dans une arène, à une bataille contre le Blood Circle et face à une meute de loups dans la même journée. Je me serais battue de toutes mes forces pour vivre. » Cependant, je pouvais comprendre qu’elle se soit inquiétée en me voyant sur le sol, ça devait faire drôle quand on me connaissait de me voir immobile un bon moment.

Si hier soir, elle avait eu la possibilité de me mettre hors-jeu, ce que je ne regrettais pas, c’était la bonne décision. Il n’empêche que la prochaine fois, Jack n’aurait rien pour se défendre parce que même si je lui donnais de quoi me mettre hors service, ce serait considéré comme de la triche et il risquait de perdre la vie. J’avais besoin de conseils, ne sachant pas vraiment comment agir, sachant juste que je ne voulais pas être la louve-garoune que ma meilleure amie avait découverte hier. Je sentis la tête de Kayla se poser sur moi tandis que ses propos ne m’apportaient aucun réconfort. Elle n’avait pas de solution à m’apporter et c’était bien dommage. Elle avait raison à propos de la potion, il faudrait vérifier le mois prochain si la potion fonctionnait ou non mais si elle ne fonctionnait pas, je n’avais plus d’essais possibles et il faudrait agir. Je poussais un soupir et murmurais « Je suis incapable de tuer Kesabel. » Ce n’était pas une question de force physique, même si je dois admettre qu’il avait le dessus sur moi en même temps 21 points tu veux faire quoi mais bien une question de volonté de ma part parce qu’il existe tellement de manières de tuer quelqu’un, avec ou sans magie, frontalement ou par derrière, avec cran ou lâchement, peu importe, les moyens ne manquaient pas. Je le savais et j’avais vécu à la fois le fait de prendre une vie et à la fois celle de perdre quelqu’un de proche. Sauf que Kesabel, je le connaissais à présent et c’était impossible pour moi de le tuer. Mais en même temps, c’était impossible aussi de transformer Jack en étant sans potion, l’idée d’aller trop loin me terrifiait. Si je le tuais, comment je pourrais me regarder dans un miroir derrière, surtout en ayant connaissance de la douleur d’une morsure. Je frémis avant d’émettre une hypothèse « Je pourrais peut être quitter le pays mais pour combien de temps ? Tu crois que Kesabel serait capable de le prendre mal et de me traquer ?  Ou alors je prends une potion normale ? Quitte à ce qu’il sache très bien que je suis moi-même, je transforme Jack et après j’assume les conséquences de mon choix ? » Beaucoup d’idées mais bon peu de garanties que tout se finisse à la perfection pour moi, ou pour Jack et la question qui avait toute son importance c’est si moi j’étais incapable de le tuer, en était il pareil de son côté ? J’aurais aimé poser la question à Kayla mais elle ne le connaissait pas réellement – ce qui est une très bonne chose – juste à travers mes yeux, ce qui n’est pas forcément flatteur et elle allait sûrement dire que oui il en était capable. Ce qui ne m’arrangeait en rien « Qu’est-ce qu’il est con aussi Jack à vouloir devenir un loup-garou, à quel moment ça donne envie ? Après avoir vécu la nuit que tu viens de vivre, est ce que ça te donne envie d’être une louve-garoune toi ? »

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Mer 28 Avr - 17:48
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Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune

Je me tais et je ne réplique pas lorsqu’elle compare encore nos putains de vie avec une paire de baskets. Si si, ma meilleure amie a décidé de faire sa grosse tête de mule et de jouer à celle qui ne comprend pas du tout de quoi je parle et ce que je veux dire. C’est Maxime quoi. Je lui en veux terriblement mais je sais que cela ne va pas durer longtemps pour la simple et bonne raison que je sais pertinemment que je pourrais faire preuve du même genre de mauvaise foi si j’étais à sa place. Je bougonne dans mon coin tandis que Maxime fait comme si elle me détestait, je le vois dans ses yeux qu’elle comprend pas et je me demande si elle le fait exprès ou si elle fait genre juste pour m’embêter. Quoi qu’il en soit, le chemin jusqu’au gîte me paraît interminable ; il l’est parce que je ne décroche pas un mot et Max non plus. Ce qui est totalement anormal bien évidemment. Max et moi, nous sommes les pipelettes de Gryffondor, avec nous c’est difficile d’en placer une encore plus lorsque nous sommes ensemble. Alors nous voir marcher l’une à côté de l’autre sans broncher, c’est suffisant pour saisir qu’il n’y a rien d’ordinaire dans cette situation. Une fois installées dans le canapé du gite, un café entre les mains, un feu flamme bleue dans un bocal, je peux enfin exprimer à Maxime mes craintes et expliquer ce qui m’a tant inquiété en espérant qu’elle le comprenne. Les larmes noient mon visage et rapidement, les bras de la Gryffondor m’entourent et son étreinte me procure davantage de chaleur que les flammes que je viens magiquement de créer. Il faut dire que si je suis si désagréable depuis tout-à-l’heure, c’est probablement parce que je me suis rendue compte à quel point j’étais terrorisée par l’idée même de perdre Maxime. Je repense à ce que je lui ai dit avant la transformation sur les raisons de ma présence auprès d’elle ce soir. Je n’ai jamais eu de sœur. Enfin, de sœur biologique. Mais au fil des années, Maxime s’est imposée ainsi dans ma vie, prenant cette place libre dans mon cœur et le lien qui nous lie dépasse de loin le simple lien de sang. Avec elle, j’ai trouvé une amie, une confidente, un alter-ego, une sœur. Mêmes idées, même caractère de merdre, mêmes espoirs et mêmes doutes. Tout nous rassemble avec Max, voilà pourquoi je l’aime autant.

Je la serre encore contre moi tandis que je l’écoute me dire que peu importe ce qui arrivera, elle se battrait toujours pour survivre. Je renifle de manière pas du tout élégante mais mes larmes se tarissent alors que je lui réponds : « Je t’aurai tué si tu ne l’avais pas fait. » Un faible sourire s’installe sur mes lèvres mais je suis soudainement soulagée que toute la tension accumulée dans la nuit disparaisse dans ses bras. Maintenant que nous sommes à nouveau des BFF pour la vie, Maxime me pose une question auquel je ne peux répondre. Ce n’est pas parce que je ne le veux pas, mais simplement parce que je ne le peux pas. Je ne connais pas la réponse, je ne sais pas comment Maxime pourrait faire si la potion ne fonctionne pas. Dans un murmure me dit qu’elle ne pourra pas tuer son chef de meute. Je plisse les yeux et me mords les lèvres en disant : « Tu veux que je le fasse ? » Je dis ça davantage pour la faire rire qu’autre chose. Tu parles, avec mes gros muscles, il n’a aucune chance de s’en sortir vivant, c’est sûr. « Sinon, j’peux demander à quelqu’un, j’ai des relations tu sais. » lui dis-je pour tenter de détendre l’atmosphère. Mais je soupire rapidement en disant : « Je sais ma belle. » Elle a beau dire, elle a beau faire comme si Kesabel était un gros connard sans cœur, je connais Maxime et je sais que ce qu’elle ressent est bien réel. Je n’irai peut-être pas jusqu’à dire qu’elle est amoureuse, mais l’attachement bizarre et dégueulasse qu’elle ressent pour lui me déplaît énormément. Surtout en sachant ce qu’il lui a fait. Parfois, quand je vois Maxime, je pense à cette série que je regardais il y a quelques années où Tyler l’hybride vampire/loup-garou est asservi par son maître hybride Niklaus svp faites pas genre, tout le monde a regardé cette série Arrow et je me demande si ça n’est pas pareil pour Max et Kesabel. Il la mord, elle le kiffe. C’est une explication plus facile à accepter pour mon cerveau que de dire qu’elle a de réels sentiments amoureux à son égard.

Maxime me fait quelques propositions et mon cœur se serre à chacune d’elle. Je ne veux pas perdre Maxime, je ne veux pas qu’elle s’en aille à pétaouchnoc. « Le peu que tu me dis, j’ai l’impression qu’il irait n’importe où pour t’emmerder ce gars là. Pas sûr que partir le dissuade. » Je demande : « Mais qu’est-ce que ça change pour lui que tu transformes Jack avec ou sans potion je ne comprends pas ?? C’est quoi son délire ? Déjà, t’as une chance inouïe qu’un idiot comme Jack accepte volontairement de se faire charcuter le corps mais en plus faudrait le faire en face d’un loup enragé ? » C’est vrai que j’ai du mal à concevoir ça. Comme dit Maxime, c’est une malédiction et même si la potion en rend les conséquences moins graves pour les autres et pour le loup, cela n’est pas reluisant entre la fatigue les jours avant la pleine lune, l’irritabilité, les transformations en elle-même. « Bah Jack… Ouais, il a deux de QI je pense. » Maxime me pose la question piège. Est-ce que j’aimerai en devenir un ? Enfin une ? Un sourire s’installe sur mes lèvres alors qu’elle utilise le mot que je viens d’inventer. « Ah ah ! Tu vois que ça va trop bien louve-garoune, je le savais, j’aurai dû aller en littérature et pas en protection magique. » dis-je pour éviter la question mais bon, je l’éviterai pas longtemps parce que Maxime reviendra à la charge donc je préfère y répondre maintenant pour être débarrassée. « Tu sais bien ce que j’en pense Max. Au-delà des souffrances liées à la transformation, il y a la stigmatisation etc. La difficulté pour certains d'entre vous de créer des liens, un foyer de trouver un travail... Tu sais comme les gens sont bêtes. » Quand j’ai su que Max était un louve-garoune, jamais il ne m’est venue à l’idée d’arrêter de la fréquenter. Jamais il ne m’est venue à l’idée d’arrêter de la voir sous prétexte qu’une fois par mois, à cause d’une simple morsure, elle devient un animal. « Moi je dis, vivement ma formation d’Animagus terminé. Avec un peu de chance, je serai un animal trop sympa comme une lionne ou encore un gros chien comme ça on jouera ensemble aux pleines lunes. » dis-je en plaisantant. Ma tête toujours posée sur son épaule, je commence à bailler. Putain ce que la nuit fut courte. Je me fais vieille, les nuits blanches, c’est plus pour moi.

 

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Mar 4 Mai - 19:00
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Tronche de cake. Sacrée ambiance en début de journée grâce à Kayla je prends tout mal. La prochaine fois, je prendrais grand soin de lui cacher la vérité, c’est vrai que c’est tellement plus sympathique. J’avançais à ses côtés, sans vraiment savoir pourquoi en réalité. Quel était la raison qui me poussait à rester avec elle alors que nous étions clairement en froid. Ma loyauté à son égard n’aurait-elle pas dû avoir une limite ? Si j’étais agacée, voir totalement énervée par le fait qu’elle m’en veuille, j’avais une pointe d’inquiétude à l’idée que ce soit définitif. C’était une erreur, j’avais fait une erreur, je ne voulais pas que notre relation explose en plein vol à cause de ça. Si je cherchais un moyen de pouvoir enterrer la hache de guerre, ce fut à Kayla qui trouva la solution. Il fallut pour cela attendre que nous soyons dans une espèce de chaumière.

Bon l’offre en elle-même, elle n’était pas géniale, du café la faute à la rpgiste de Kayla qui en veut visiblement à Maxime au point de confondre thé et café. Le café c’était vraiment dégoutant et franchement, en temps normal, je me serais abstenue de boire le breuvage noir. Déjà je suis désolée mais un machin couleur pétrole, faut vraiment pas être net pour en avoir envie. Sauf qu’aujourd’hui, parce que Kayla faisait un effort pour revenir vers moi, je ferais l’effort de boire ce truc quand bien même c’était immonde. Elle n’était pas responsable du fait que les proprios avaient des coups de chiottes. Le goût du café en bouche une fois la boisson terminée en deux gorgées, je laissais Kayla faire des expériences avec les flammes. Son inquiétude je me la pris de plein fouet. Ce qui était fou c’est que j’avais été le prédateur durant cette nuit. Au lieu d’avoir la crainte que je la tue ou lui fasse subir mille et un sévices, ce qu’elle avait le plus craint, c’était que je sois incapable de me relever. Je posais ma tasse vide pour la serrer dans mes bras, essayant de faire en sorte que ses larmes se tarissent en lui rappelant que j’étais une battante, que j’aurais tout fait pour vivre. Parce que cette volonté de vivre, de me relever de tout, était inscrite dans mon patrimoine génétique. J’eus un petit rire en l’entendant dire qu’elle m’aurait tué si je ne m’étais pas battue pour vivre  «  Ce serait un peu contreproductif tu ne crois pas ?  »  

Le sujet dévia sur Kesabel, ce qui était lié, enfin c’est ce que j’avais toujours cru. Je me devais de dire la vérité à Kayla, j’étais incapable de le tuer, peu importe l’angle sous lequel on voyait les choses, le fait qu’il soit insupportable, je ne pouvais pas le tuer. Je haussai un sourcil en entendant la proposition, si l’humour était clairement perceptible, j’imaginais deux secondes Kayla face  à Kesabel et un frisson désagréable me parcourut. Je regardais gravement ma meilleure amie sans dire un mot. Ce serait une façon radicale pour que je me jette sur lui, autant de moi-même j’en étais incapable, probablement même que pour me défendre, je n’y mettrais pas forcément du mien, me défendant juste sans attaquer. Mais à la seconde où la cible serait Kayla, là oui, je me donnerais à fond. Pour autant, ça ne me faisait pas plaisir, qu’on ne se mente pas, je le ferais parce que c’était Kayla et que je l’aimais. Je n’avais pas envie que ça arrive, pas envie qu’elle le confronte, pas envie qu’elle demande à quelqu’un. Cela du se voir dans mes yeux puisqu’elle compléta ses propos par le fait qu’elle savait. Je poussais un soupir dépitée « C’est ridicule, je sais. Il n’y a aucune raison pour que je m’entende bien avec lui, il a un caractère merdique. Il a bousillé mon existence mais j’y arrive pas. C’est même pire… je n’ai pas envie qu’il meurt. » C’était une catastrophe, j’étais une catastrophe, je ne me comprenais pas moi-même.

Néanmoins, il y a des choses qui n’avaient pas changé, le fait que je veuille vivre et que je n’aie pas pour volonté de cocher toutes les cases du parfait petit loup-garou dans sa meute. Non non, qu’on soit bien clair, rentrer dans la meute d’accord, transformer un gars qui voulait l’être d’accord mais pas question de mettre quelqu’un en danger. Il fallait donc une parade, j’émettais des hypothèses tout en ayant vraiment besoin d’aide. Il irait n’importe où pour m’emmerder ? Impossible de savoir si ça me déplaisait ou me plaisait qu’il essaie au moins de me retrouver. Ce qui était d’ailleurs ultra problématique comme façon de voit les choses.  Je fronçais le bout du nez en entendant Kayla me questionner « Disons que c’est un rituel qui se transmet de génération en génération. Certainement que c’est pour vérifier que chaque membre de la meute est un battant ? Si tu survis au loup enragé, t’es digne de faire partie de la meute, encore que il y a aussi l’étape mentor de merde que je me tape. Tu peux me croire sur parole, j’ai essayé de négocier, il est resté sourd à mes arguments. » Pour autant, je n’avais pas l’intention de mettre en danger Jack plus que d’ordinaire.

J’étais entièrement d’accord avec ma meilleure amie, Jack avait deux de QI. Il n’y a rien qu’à voir le fait qu’il me poignarde alors qu’on était dans le même camp… C’était un risque de folie, une chance que la louve débutait, il le ferait maintenant, je crois qu’il serait mort. Oui bon, d’accord Louve-Garoune c’était un mot très cool. De là à dire que Kayla avait fait une erreur d’orientation, il y avait quand même un fossé. Ce que je constatais surtout, c’est qu’elle noyait le poisson. Je m’apprêtais à lui faire une remarque désobligeante mais elle sembla se souvenir de la personne que j’étais et entra dans le vis du sujet. Je penchais la tête sur le côté en écoutant ses doutes. « En réalité, je n’ai jamais ressenti tout cela. A chaque fois que j’ai annoncé à quelqu’un que j’étais un loup-garou, la personne ne m’a pas rejeté. » Bien sûr, ça n’était jamais très évident et oui, il y avait un risque en avouant tout ça mais je n’étais tombée que sur des personnes pleines de bon sens. Même mon tuteur pour qui je n’éprouvais pas des masses de sentiments positifs l’avait bien accepté. Que dire de George qui même en sachant pertinemment que c’était un loup-garou qui avait pulvérisé sa vie à lui aussi, m’avait accepté telle que j’étais avec mes pouvoirs de sorcières et ma transformation mensuel. Sans oublier Sol, elle m’avait laissé intégrer la boutique, en ayant appris le jour même que j’étais une louve-garoune. Pour Toni aussi d’ailleurs, la découverte avait été un peu brutale mais ça ne l’empêchait en rien de me fréquenter. Je fis un sourire « Je crois que le fait que je sois une louve-garoune n’influe en rien mon intégration dans la société. Il faut tomber sur les bonnes personnes. » sur elle en particulier parce qu’elle n’avait jamais douté de moi, avait accepté sans broncher de m’accompagner dans cette quête à la potion. Il n’y a pas à dire, j’avais de la chance d’avoir Kayla dans ma vie.

A la mention de sa formation d’animagus, j’esquissais un sourire. Je trouvais ça charmant qu’elle veuille profiter de sa forme animagus, en espérant qu’elle ne soit pas un truc tout petit parce qu’un scarabée ou un lapin, pas sûr que ça adorerait des coups de pattes, même amicaux d’un animal de la taille d’un poney.  Moi aussi, je dois bien l’admettre, j’avais hâte de voir quelle forme allait prendre et de pouvoir passer mes nuits à ses côtés, sans craindre de vouloir sa mort. « Tu pourrais aussi te transformer en loup. Comme ça je serais plus la plus petite. » Après, peu importe la forme qu’elle prendrait, je serais ravie pour elle, ravie d’être à ses côtés. Mon regard se posa sur elle tandis qu’elle baillait. « Repose toi, je veille sur toi. » C’était inutile, je le savais très bien mais étant donné que moi j’avais beaucoup de mal à me sentir en sécurité lorsque je dormais, c’était instinctif de lui dire cela.


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Kayla Rausale
Kayla Rausale
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Jeu 6 Mai - 22:26
Es-tu sûre au fond de toi d'avoir raison ?
Maxime & Kayla || Mai 2020, soir de pleine lune

Depuis que nous sommes arrivées dans le gîte, je suis plus apaisée. Comme si le goût acre de ce café immonde et la chaleur des flammes créée dans un vieux bocal trouvé là me permettaient de relativiser les choses. La présence de Maxime à mes côtés m’aide également à me dire que même si les conséquences de sa bêtise auraient pu être gravissimes -pour ne pas dire mortelles-, je vais bien et elle aussi. Pour le moment, alors que la fatigue m’assaille et que mes yeux peinent à demeurer ouverts, je me dis que c’est la seule chose à laquelle il faut que je songe ; il sera toujours temps de lui en ternir rigueur dans les jours à venir lorsque j’aurai récupéré du sommeil et que je pourrais réfléchir plus clairement et lui exposer des arguments plus importants. Et puis il est probable que Maxime soit également de mauvaise foi avec toutes les émotions par lesquelles nous sommes passées cette nuit ; elle aussi doit s’en vouloir alors je décide d’écouter mon cœur qui me dit de ne plus en rajouter une couche. Nous aurons bien l’occasion d’en rediscuter plus tard. Nous avions un mois pour en reparler, jusqu’à la prochaine pleine lune. C’est avec cette idée en tête que je décide d’enterrer la hache de guerre, montrant à Maxime à quel point j’ai eu peur. À quel point j’ai même été terrifiée à l’idée qu’elle puisse ne jamais se réveiller. Elle s’était bien gourrée sur la potion, elle aurait très bien prendre de l’anesthésiant qui tue à trop forte dose, on sait pas. « Probablement. » dis-je lorsqu’elle me demande si cela n’aurait pas été contre-productif de la tuer après qu’elle ait réussi à survivre.

Lorsque Maxime m’expose ses craintes sur Kesabel, je lui propose une solution radicale qui je le sais bien ne la satisferait pas. Le tuer ? J’en suis bien incapable. Lui ou un autre d’ailleurs. Mais au-delà même du fait même de tuer quelqu’un, ce que je sais du chef de meute me fait dire que je n’aurai de toute manière aucune chance face à lui. Je ne suis qu’en première année de protection magique, lui a des années d’expérience dans le domaine de la bestialité. Et je ne parle pas que de son côté loup. Bref, je ne fais pas le poids et puis façon, je sais que Maxime ne me le pardonnerait pas. La preuve, elle me dit elle-même qu’elle n’a pas envie qu’il meurt. Je fais une grimace qui me ressemble bien ; celle qui montre que je suis mi-figue mi-raisin et que je ne sais pas de quel côté va pencher la balance. Et si j’avais raison pour ce truc d’imprégnation de merde ? Comme Jacob dans Twilight, comme Tyler dans Vampire Diaries ; genre un truc malsain où tu vois la personne et hop tu veux la protéger. Maxime est dans la merde si c’est le cas. Je suis pas folle, je vois bien qu’elle ne parle plus de lui de la même manière depuis un certain temps. Elle lui accorde beaucoup trop d’importance mais je ne peux peut-être pas comprendre tout ça. Mais même si je ne comprends pas, j’écoute. « Je sais pas quoi te dire Max. Cela dépasse peut-être les limites de ce qui est rationnel et compréhensible. » Je suggère ça pour lui signifier que son lien avec lui dépasse peut-être effectivement les simples sentiments et qu’il y a peut-être une histoire bestiale de lien ridicule entre un loup et celui qu’il transforme. Faudrait peut-être faire une étude clinique sur le sujet tiens, ça serait intéressant.

Je questionne ensuite Maxime sur pourquoi cela tient tant à cœur à Greyback qu’elle transforme Jack sans potion. Le but d’une meute, c’est de l’agrandir non ? Pourquoi alors se priver d’un futur membre en le blessant mortellement pendant la morsure ? Maxime m’apporte des éléments de réponse. « En gros, ça veut jouer au Gros Bill. Moi être homme fort. Moi être homme des cavernes. Moi vouloir puissance bestiale. » Je raille mais c’est exactement ce que je pense. Pourquoi Jack veut s’infliger ça ? J’en sais rien, il doit être con c’est tout. Maxime me demande ensuite si j’aimerai devenir un loup et ma réponse est sans appel. Bien sûr que non. Je ne souhaiterai ça à personne. Lorsque j’explique à Maxime pourquoi, elle me démontre que je suis dans le faux. « Ah ouais ? Je pensais que ça existait encore fortement ces descriminations-là. Tant mieux si ça change.  » Personne ne l’a jamais rejeté ? « Bah ça c’est parce que t’es super chiante et qu’on a trop peur de toi en fait. » dis-je en riant doucement. « Tomber sur les bonnes personnes ? Comme une nana rencontrée aux entraînements de Quidditch des Gryffondor qui devient ta meilleure amie et qui est prête à aller cambrioler un zoo et te tirer dessus ? J’suis sûre c’est une bonne personne celle-là tu vois. Tu devrais la remercier par une montagne de gaufres au Nutella. » J’hausse les épaules et je dis : « Je dis ça, je dis rien. » Voilà c’est placé, elle pourra pas l’ignorer (lol).

J’évoque ensuite en blaguant ma formation d’Animagus et Maxime m’explique qu’elle aimerait que je sois une louve moi aussi. Pour ne plus être la plus petite de la bande. « Ah bah ça, réponse dans quelques mois. On sait jamais à l’avance ce qu’on sera tu sais. J’espère un animal aussi badass que moi. » Tout en disant ça, je laisse s’échapper un putain de bâillement qui traîne en longueur. Maxime m’intime de me reposer. Je regarde l’heure et je murmure : « Réveille-moi dans deux heures. J’ai cours de droits magiques à 10h. » Je m’allonge sur le canapé en posant ma tête sur ses genoux tout en sachant très bien qu’elle ne dormira jamais ici. Alors autant que j’en profite moi pour récupérer un tout petit peu. Je ferme les yeux et je m’endors quasiment instantanément alors que la chaleur et la présence rassurante de Maxime me font sentir en totale sécurité.

 

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