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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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I kinda want to know more about you (Orestia) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Lun 26 Oct - 0:30

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Pas mal de temps était passé depuis sa dernière rencontre avec Hestia. Enfin, leur dernière rencontre, c'était aussi leur première en fait. Depuis, les choses n'avaient que moyennement changées. Orion avait fait quelques rencontres au château, mais rien d'extraordinaire. Il continuait de profiter de sa meilleure amie et de son cousin quand l'occasion se présentait tout en gérant les lettres de ses parents qui se multipliaient pour une simple et bonne raison. Athena Simmons était à Poudlard, elle l'avait suivi jusque là et ça lui donnait la nausée. Ses parents ne cessaient de lui répéter qu'ils allaient se marier et qu'il avait tout intérêt à rendre cet arrangement "agréable" pour eux deux, alors que la simple idée d'être liée à cette femme d'une manière ou d'une autre, c'était tout sauf agréable pour lui. Ca lui donnait la nausée et cette impression d'oppression était toujours plus grande à chaque fois qu'il la croisait ou qu'il recevait une nouvelle missive de la part de ses parents. Mais le plus triste là-dedans, c'est qu'il s'était habitué à cette routine des plus destructives avec les semaines qui étaient passées, il n'avait pas vraiment eu le choix après tout. Il s'était d'autant plus renfermé sur lui-même, continuant d'être arrogant dès que l'occasion se présentait pour cacher la peur qui résidait derrière tout ça, cacher le gamin sans réelle éducation et sans réel cadre parental qu'il avait été pendant tant d'années. On s'y fait, en soit, surtout quand on n'a pas le choix.

Mais tout ça, ça ne l'avait pas empêché de se souvenir que comme Hestia l'avait rendu sourd de manière temporaire ce soir-là, elle lui devait un service, ou en tout cas c'était là-dessus qu'ils s'étaient mis d'accord. Il n'appréciait pas vraiment l'idée d'avoir baissé sa garde devant elle à cause d'une fichue lettre de ses parents, mais elle n'avait pas spécialement posé de questions. Enfin si, elle en avait posé mais s'était directement retirée, apparemment ça ne valait pas le coup, ou un truc du genre. Ca pourrait le blesser, mais pas du tout. C'était une partie de lui, de son histoire, que très peu de gens connaissaient et il préférait que ça reste comme ça, surtout qu'avec Athena dans le coin, il avait l'impression que cet étau de sécurité qu'il s'était créé ici disparaissait. Les Campbell n'étaient pas connus en Angleterre et les Simmons non plus, mais ça le rattraperait bien assez vite, il en était certain. S'il avait remarqué quelque chose sur le peu de temps qu'il avait passé à Ilvermorny avec elle en discutant, c'est qu'elle ne reculait devant rien quand elle voulait quelque chose et comparé à lui, elle le voulait ce mariage, ou en tout cas c'est l'impression qu'elle donnait.

Aujourd'hui, il s'était fixé comme objectif de trouver Hestia. Il aurait pu lui demander n'importe quoi comme service, mais ça ne venait pas, il avait été bien assez insupportable la première fois, alors une partie de lui voulait calmer le jeu. Pourquoi ? Parce qu'elle avait titillé sa curiosité ce soir-là et qu'il voulait en savoir plus sur la jeune Carrow qui n'avait pas spécialement la langue dans sa poche. Mais il y avait autre chose qu'il avait remarqué ce soir-là, en plus de la répartie de la jeune femme, c'est que la famille semblait être un sujet épineux ou sensible chez elle. Il ne saurait pas vraiment l'expliquer, mais c'est l'impression qu'il avait eu à plus d'une occasion pendant la soirée -ou plutôt début de nuit- qu'ils avaient passée ensemble. Alors oui, il pourrait lui demander n'importe quoi en guise de service mais à la place, il allait simplement essayer d'en savoir plus en essayant d'en apprendre plus sur sa famille. Bon, il allait clairement falloir qu'il pose la ou les bonnes questions, mais ce n'était pas son inquiétude principale. Il ne l'avouerait pas de si tôt, mais il faisait aussi ça pour savoir si sa famille était la seule à être complètement dysfonctionnelle au niveau... Encadrement et attention, disons. Il venait de terminer sa journée de cours quand il tomba enfin sur la jeune Serpentard au détour d'un couloir. Il accéléra légèrement le pas pour être certain de la rattraper, son habituel sourire en coin se dressant sur ses lèvres alors qu'il arrivait enfin à son niveau.

- Salut Hestia. Je me suis décidé, quant au service que tu me dois. T'inquiètes pas, c'est rien d'horrible, j'ai tenu ma part du marché.

@Hestia Carrow

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Lumos
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Sam 31 Oct - 12:23
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Il était à peine huit heures quand, ce matin là, Hestia aperçu le premier cupidon de la journée. Aussitôt elle comprit que la journée allait être longue, même affreusement longue. Il fallait dire que les bestioles n’étaient clairement pas aussi mignonnes que sur les illustrations de romans à l’eau de rose le laissaient penser. Ces petits êtres semblaient être le résultats -complètement raté- d’un mix entre un troll miniature, un gobelin et un gnome, le tout affublé de petites ailes d’anges dans le dos et d’un arc avec sa flèche à la pointe en forme de cœur. A ce portrait peu flatteur il fallait ajouter leur air revêche, leur dos un peu vouté qui leur donnait l’impression d’être sans cesse grognon et leur démarche chaloupée qui poussait à se demander s’ils n’avaient pas bu. Contrairement au rôle qui leur était confié, les cupidons étaient en fait vraiment repoussants. Mais ce n’était pas ça le pire. Encore, s’ils se contentaient de parcourir les couloirs de l’école pour servir de décors, ils ne seraient pas si gênants que ça. Bon un peu désagréables pour les yeux mais ça s’arrêtait là. Sauf que non, leur rôle ne s’arrêtait pas là. Comme chaque année, ils se retrouvaient chargés de transmettre déclaration sirupeuse, chanson stupide ou poème dégoulinant de bons sentiments. Et bien sûr, ils ne réalisaient pas leur mission tout en discrétion, oh non. Ils prenaient un malin plaisir à interrompre les cours, à chanter au beau milieu d’un couloir ou à monter sur une table de la Grande Salle pour déclamer quelques vers alors que tous les élèves de l’école étaient réunis. Si pour certains élèves ce petit spectacle était marrant, voir même mignon, pour Hestia c’était un calvaire. Oh elle n’avait pas peur de devenir la cible d’une de ces mises en scène affreuses, qui pourrait bien avoir envie de lui déclamer des sentiments, surtout de cette manière ? Au moins elle était tranquille de ce côté-là. Et puis le jour où le cœur de quelqu’un battrait pour elle, cette personne n’aurait jamais l’idée de lui faire un coup pareil sous peine de rupture immédiate avec pertes et fracas.

Alors quand Hestia avait vu le premier cupidon traverser la Grande Salle pour se planter devant une petite blonde qui avait aussitôt rougit jusqu’aux oreilles, elle avait compris que sa journée n’allait pas être reposante. La Saint Valentin, la Serpentarde s’en fichait complètement. Peut-être qu’elle pensait ça parce qu’au fond d’elle ça ne faisait que lui rappeler la façon dont la fin de sa dernière relation l’avait blessée, ou bien ce manque d’amour dont elle souffrait depuis toujours, mais tout ça elle ne voulait pas y penser. Tout ce qu’elle acceptait de se dire, c’était que ça lui semblait une fête futile qui, comme elle était célébrée à Poudlard, ridiculisait plus les élèves qu’autre chose. Au fond c’était peut être le but du corps enseignant, une manière de se venger de leurs élèves. D’accord le contexte actuel était vraiment sombre avec le Blood Circle et toutes leurs horreurs, un peu de légèreté était toujours la bienvenue. Mais quand même, la direction de Poudlard aurait pu trouver mieux qu’une bande de trolls ailés qui chantaient faux. Voir sa journée ponctuée par les interventions des cupidons était vraiment fatiguant. Surtout que Hestia devait se retenir de râler trop fort sous peine de devenir la cible d’un de ces êtres encore plus ronchons qu’elle. Oh elle avait déjà vu ça arriver, un élève s’était moqué un peu trop fort d’un des cupidons et à peine avait-il eut le temps de dire Quidditch qu’il s’était retrouvé par terre au beau milieu d’un couloir, le cupidon assis tranquillement sur son dos en train de chanter à tue-tête une chanson à base d’amour, de chocolats chauds et de paillettes. Ce calvaire avait duré près de dix minutes. Certainement les dix minutes les plus longues de sa vie. Hestia ignorait pour qui ça avait été le plus gênant, l’élève en question ou tout ceux qui se trouvaient dans les parages et qui avaient dû assister à la scène sans bouger de peur de devenir la prochaine cible du cupidon. Au final, la Serpentarde passait son tour, merci bien. Dans ce genre de situation, passer inaperçu était la clé. Alors elle gardait ses remarques pour elle, se contentant d’échanger de temps en temps un regard blasé qui valait mille mots avec Adèle tout en se demandant si cette journée ne pouvait pas passer un peu plus vite.

La réponse était non. Bien sûr que non, sinon ce ne serait pas drôle. Les heures avaient beau être ponctuées des interventions des cupidons, la journée semblait passer avec la lenteur d’un paresseux en pleine sieste. En fait, ça semblait même encore pire depuis que les horribles cupidons avaient envahis le château. Désormais chacun attendait avec appréhension leur prochaine intervention, à tel point que même les professeurs étaient distraits. Les cours se passaient donc dans une ambiance étrange, entre l’attente et la résignation. Hestia faisait de son mieux pour rester concentrée mais elle trouvait ça dingue qu’à leur niveau ils soient encore obligés de subir ce genre de bêtises. Pour les collégiens ça pouvait être marrant, mais pour les étudiants en cycle universitaire, ils avaient autre chose à faire que de subir des chansons en plein milieu d’un cours de botanique avancée. C’était d’ailleurs le dernier cours de la journée et heureusement parce que Hestia n’en pouvait plus. Elle avait pris sur elle pour ne pas envoyer son sécateur dans la figure du cupidon qui était entré alors que le cours venait à peine de commencer. A la place elle s’était efforcée d’ignorer la sérénade qu’il chantait d’une voix affreusement nasillarde à un élève terriblement gêné, pour s’occuper de sa plante du jour. D’aussi loin qu’elle pouvait se souvenir, c’était la première fois que la verte regrettait de ne pas avoir à s’occuper du rempotage d’une mandragore, les caches oreilles lui auraient été bien utiles. Mais enfin la fin de ce cours sonnait la fin de la journée, enfin Hestia n’aurait plus à supporter tout ce cirque. Oh bien sûr ça ne s’arrêtait pas avec la fin des cours, malheureusement, mais il lui suffisait d’aller se réfugier dans la salle commune des Serpentards pour avoir la paix. Merci Merlin les cupidons n’avaient pas le droit d’entrer dans les salles communes, ce qui en faisaient le refuge parfait. Un peu de tranquillité n’avait jamais été aussi bienvenue.

Mais avant de pouvoir aller se terrer chez les vipères, Hestia avait un détour à faire dans un endroit qu’elle n’appréciait pas beaucoup : la bibliothèque. Malgré toutes les connaissances en potions que ce lieu renfermait, et tous les grimoires qu’elle brulait de lire, il ne lui avait jamais plu. L'ambiance qu'il y régnait la mettait bien trop mal à l'aise pour qu'elle songe à y rester quand rien ne l'y obligeait. Le silence y était lourd, tellement que même le grattement des plumes et le bruit infime des pages qui se tournent ne parvenaient pas à le rendre plus léger, et l'atmosphère studieuse était presque étouffante pour la Serpentarde. La bibliothèque n'avait jamais été son lieu de prédilection, elle s'y sentait enfermée, quasiment oppressée alors elle ne s’y rendait que lorsqu’elle en avait vraiment besoin et n’y restait travailler qu’en dernier recours, avant un examen ou pour faire un devoir particulièrement important pour lequel elle ne devait pas être dérangée. Aujourd’hui, elle avait simplement besoin de récupérer quelques ouvrages en biologie magique, Adèle avait beau pouvoir l’aider dans cette matière elle ne pouvait pas non plus passer tout son temps à l’embêter avec ses cours, la de Lestang avait bien assez à faire de son côté. Hestia s’était donc résignée à une petite visite dans la bibliothèque, son amie lui avait indiqué quelques titres intéressants à lire, au moins elle n’aurait pas besoin d’y rester plus longtemps que prévu. La verte suivait donc cet objectif lorsqu’une voix la rattrapa au milieu d’un couloir. Orion. « Salut Hestia. Je me suis décidé, quant au service que tu me dois. T'inquiètes pas, c'est rien d'horrible, j'ai tenu ma part du marché. » La brune s’arrêta au milieu du couloir pour se tourner vers l’américain. Elle nota son sourire en coin mais n’y répondit pas. Elle haussa un sourcil et se décala pour laisser passer un cupidon qui courrait après un élève. « Tu dis ça comme si ça méritait une médaille. » Lâcha-t-elle avec détachement. Elle n’était pas ravie de l’intervention du lion mais jugeait préférable que cette conversation reste civilisée, elle n’avait pas envie qu’il change soudainement d’avis sur le service qu’il souhaitait lui demander pour réclamer quelque chose de pire juste pour se venger.

Oh non elle n’avait pas oublié le service qu’elle lui devait. Elle aurait aimé mais il était resté tout ce temps dans un coin de sa tête. Plusieurs fois elle s’était interrogée sur ce que le Gryffondor allait bien pouvoir lui demander avant de décider que ça ne valait pas le coût qu’elle se prenne la tête avec ça. Elle l’avait prévenu de ne pas abuser, s’il dépassait les limites elle refuserait et tant pis pour lui. Bon, ça aurait été mieux s’il avait pu tout simplement oublier ou renoncer à cette idée de service mais vu ce qu’elle avait appris d’Orion lors de leur dernière rencontre nocturne, Hestia savait qu’il ne fallait pas trop rêver. Elle soupira doucement. « D’accord, mais pas ici. » Déclara-t-elle finalement en observant le couloir où les élèves se croisaient dans un ballet incessant. Ici il y avait trop de monde, trop d’yeux pour les regarder et d’oreilles indiscrètes. Elle voulait bien rendre service à Orion mais pas que ça devienne un spectacle pour les plus curieux, peu importe ce qu’il avait à lui demander ça allait devoir se faire loin des commères de l’école. D’un geste, la verte invita le lion à la suivre. Sans regarder s’il suivait bien -oh elle savait que oui vu sa dernière expérience avec lui- elle prit la direction de la bibliothèque. Une fois entrée dans ce lieu silencieux, elle s’enfonça parmi les allées pour dénicher une table vide dans un coin. Ici il n’y avait pas grand monde, donc moins de chance de les surprendre. Les curieux seraient vites repérés, et chassés. Et s’il le fallait elle ne voyait aucun problème à jeter un sort pour décourager les oreilles indiscrètes. Hestia posa son sac sur la table et avant de s’assoir elle ancra son regard ambré à celui d’Orion. « Bien. Je t’écoute, que veux-tu ? » Demanda-t-elle sans détour. Inutile de tourner autour du pot, ils n’étaient pas là pour discuter de leur journée, pas par intérêt mais bien parce que le lion avait quelque chose à lui réclamer. Elle n’avait plus qu’à espérer qu’il n’allait pas lui faire regretter d’avoir accepté ce marché.

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Dim 1 Nov - 19:30

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Au début, Orion avait eu peur qu'Athena soit capable de demander à un cupidon de lui délivrer un message, mais il s'était finalement rendu compte que ça ne serait surement pas son genre. Elle n'était pas du style timide et à ne pas oser prendre la parole devant les autres, surtout quand la personne concernée était Orion. Quand elle avait quelque chose à lui dire, elle ne passait pas par quatre chemins et allait directement le voir et même si ce n'était pas quelque chose qu'il appréciait, c'était toujours mieux ça que d'être pris en charge par un cupidon. Orion n'avait jamais été du genre à faire attention aux dates et à fêter des fêtes comme la Saint Valentin, même à l'époque d'Ilvermorny où il avait eu sa première -et dernière d'ailleurs- relation sérieuse. Il n'avait rien de spécifique contre des journées comme celle-là, c'est juste qu'il ne voyait absolument pas l'intérêt. Tout le monde décidait de déclarer sa flamme à l'élu.e de son coeur à ce moment-là, ce qui rendait le tout d'autant plus cliché, et autant dire qu'Orion Campbell n'était pas du genre à apprécier tout ce qui était cliché, même pas du tout. Il avait appréhendé cette journée normalement, comme il appréhende toutes les autres, à étudier, à profiter de sa journée et à faire en sorte de croiser Athena le moins possible. Puis il avait décidé d'aller voir Hestia. Ca faisait un moment qu'il avait eu l'idée de lui en demander plus sur sa famille, mais il trouvait ça trop simplet, mais aucune idée n'avait pointé le bout de son nez depuis, donc il avait accepté l'idée que ce soit le seul "service" qu'il lui demande. Son habituel sourire en coin étiré sur ses lèvres, il se retint de lever les yeux au ciel face à sa réponse. Toujours aussi cordiale, la petite Hestia.

- Même pas le droit à un bonjour ? C'est pas la politesse qui t'étouffe aujourd'hui.

Bon, il l'avait peut-être cherché avec leur dernière discussion, cette nuit-là dans le parc. Il arqua un sourcil quant elle lui dit qu'elle ne voulait pas faire ça ici, elle avait peur de quoi ? Bon, fallait dire qu'elle ne pouvait pas deviner le fait que sa requête allait être de simples histoires sur sa famille, elle devait imaginer qu'il serait capable de lui demander tout et n'importe quoi. Il se contenta d'hausser les épaules avant de se mettre à la suivre, laissant la jeune femme le guider jusqu'à la bibliothèque. Il fut plus que surpris du choix que la jeune femme avait fait pour leur lieu de discussion, mais il ne dit rien. Encore une fois, il avait décidé de calmer le jeu avec elle, ou en tout cas de faire en sorte de le faire. Après, si elle décidait de ne pas lui faciliter la tâche, il verrait bien ce qu'il ferait, ce ne serait pas vraiment de sa faute dans le fond. Il s'installa en face d'elle, posant son sac à ses pieds alors qu'il arquait un sourcil face à sa question. Elle n'avait pas l'air de vouloir y passer des heures et il pouvait la comprendre. Après tout, elle avait peut-être des plans pour le reste de la journée, c'est pas comme s'il pouvait le savoir.

- J'ai remarqué que la famille, c'était un point sensible chez toi. Je voudrais en savoir plus sur ta famille, puis je suis curieux de savoir comment ça se passe en Angleterre chez les Sang-Purs.

Et surtout, il aimerait savoir s'il était le seul à avoir des parents aussi exigeants et.. Ouais, casse pieds, c'était le terme, mais ça elle n'avait clairement pas besoin de le savoir. Après tout, c'est elle qui lui devait un "service" pour l'avoir rendu sourd l'espace de quelques instants, pas l'inverse. Et puis pour que la famille soit un sujet aussi sensible chez la jeune femme, c'est qu'il y avait bien une raison non ? Et autant dire qu'il était bien curieux de la connaître, cette raison. Peut-être que tout n'était pas tout rose chez les Carrow, ou peut-être que leur façon de faire ne correspondait pas à ce qu'Hestia recherchait. Ou alors, c'était un sujet sensible pour des raisons positives, peut-être qu'elle n'appréciait pas les rumeurs sur sa famille alors que tout se passe bien chez eux ? Tant de possibilités différentes et tant de questions dans la tête du brun, mais il savait que ces questions auraient bientôt des réponses et autant dire que ça lui suffisait, en tout cas pour l'instant.

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Mar 3 Nov - 18:21
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Hestia se demandait ce qui était le pire -ou le mieux ? A ce stade elle ne savait vraiment plus et n’avait pas envie d’y réfléchir- se trouver face à un cupidon, doublé d’un troll mixé avec un gobelin, chargé de lui apporter un message affreusement bruyant et gênant qui lui donnerait envie de s’enterrer dix pieds sous terre, ou devoir affronter Orion qui avait enfin décidé quel service il souhaitait lui demander. Le choix était compliqué, avec un cupidon ce n’était qu’un mauvais moment à passer, oh il y aurait bien les moqueries et autres insinuations des élèves spectateurs par la suite, mais la Serpentarde savait comment gérer ce genre de problème. Dix minutes de torture et elle n’entendait plus parler de ces affreuses créatures jusqu’à l’année prochaine. Elle trouvait que ça restait un prix cher à payer pour sa tranquillité mais elle était prête à le faire. Parce que s’il y avait un truc auquel la verte tenait particulièrement, c’était à ce que les autres ne viennent pas se mettre inutilement sur son chemin. Quant à faire face à Orion… Eh bien la Serpentarde n’était sûre de rien lorsque ça concernait le Gryffondor. Il n’avait pas l’air d’avoir un mauvais fond, elle ne pouvait pas aller jusqu’à dire ça, mais elle pouvait affirmer qu’il prenait un malin plaisir à s’amuser avec les nerfs des autres. Hestia en avait fait l’expérience et c’était d’ailleurs une expérience qu’elle n’avait pas hâte de recommencer. Et maintenant que le lion lui faisait face, Hestia n’était pas plus motivée à cette idée, surtout qu’elle le savait, il n’était pas venu juste pour le plaisir de sa compagnie mais bien parce qu’il attendait quelque chose d’elle. Le problème c’était qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait bien avoir à lui demander et que ce flou ne lui plaisait absolument pas. Une partie d’elle tentait de se persuader qu’il n’allait pas venir avec une demande extravagante ou qui lui couterait réellement, une autre restait consciente qu’elle ne connaissait pas l’américain et que par conséquent elle ne pouvait être sûre de rien. Par Merlin, qu’elle détestait ce sentiment.

Alors non, même si ce ne fut pas un de ces affreux cupidons qui la rattrapa dans le couloir, elle ne fut pas non plus particulièrement ravie de voir Orion apparaitre à ses côtés avec son sourire en coin et son air assuré. Il lui rappelait qu’ils avaient passé un marché pour rien. Certes, elle avait pu lui lancer un sortilège de surdité sans qu’il ne voie rien à y redire, mais elle était repartie du lac les mains vides tandis que lui avait le droit de lui demander un service. Elle trouvait tout ça incroyablement frustrant. « Même pas le droit à un bonjour ? C'est pas la politesse qui t'étouffe aujourd'hui. » Oh mais quel culot, il lui faisait des leçons de politesses. Comme si c’était ça qui l’amenait là. Comme s’il était là pour le plaisir de la conversation et non pas pour réclamer un service sans prêter la moindre attention à la personne à qui il le demandait. Qu’Orion ne se la joue pas aimable, ce n’était pas la peine. S’il tenait tant que ça aux convenances il aurait accepté de laisser Hestia tranquille lorsqu’elle lui en avait fait plusieurs fois la demande lors de leur rencontre. Franchement, avec ses provocations il n’aidait pas la verte à rester cordiale. « Ne fais pas le surpris, tu t’attendais à une révérence peut-être ? » Rétorqua-t-elle d’un ton plus désinvolte que réellement provoquant. Elle avait toujours en tête de ne pas se mettre totalement à dos le lion afin qu’il ne s’amuse pas à lui demander un service pire que ce qu’il lui réservait, mais tout de même, ce n’était pas pour autant qu’elle allait s’écraser. Il était cependant inutile de se lancer dans une joute verbale, Hestia restait conscient que vu leur marché, elle n’était pas vraiment bien placée pour insulter Orion. Cependant, elle pouvait émettre quelques conditions. Ainsi elle entraina le Gryffondor dans la bibliothèque, loin de la foule des élèves qui déambulaient et des oreilles indiscrètes. Le rouge paru surpris de sa décision mais elle ne fit pas grand état de son questionnement. Elle lui devait peut-être un service mais ce n’était pas la peine que toute l’école en profite.

Sans chercher à consulter le rouge et or, elle l’amena dans un coin un peu reculé de la bibliothèque. Entre quelques étagères rarement consultées et une table de travail vide. Elle n’avait pas choisi cette place au hasard, les rares fois qu’elle venait dans cet endroit, c’était là qu’elle s’installait. Elle savait qu’ils seraient tranquilles et c’était tout ce qui lui importait. Le Gryffondor n’avait pas besoin de savoir tout ça aussi ne se perdit-elle pas en explications. Après tout, la bibliothèque était un endroit comme un autre et à moins qu’il ne souhaite profiter de son service pour l’humilier publiquement, il allait devoir s’en contenter. Peu désireuse de jouer au jeu du chat et de la souris, Hestia posa directement carte sur table en demandant ce qu’Orion voulait. La patience n’était pas vraiment son fort, encore moins lorsqu’il s’agissait d’un service qui pendait au dessus de sa tête comme une épée de Damoclès. « J'ai remarqué que la famille, c'était un point sensible chez toi. Je voudrais en savoir plus sur ta famille, puis je suis curieux de savoir comment ça se passe en Angleterre chez les Sang-Purs. » Un instant, Hestia dévisagea Orion, stoïque. Alors ça, elle devait bien admettre qu’elle ne s’y était pas attendue. Qu’il veuille des potions, qu’elle fasse un de ses devoirs, qu’elle lui fournisse quelque chose, qu’elle utilise ses connexions dans la société sorcière pour lui obtenir une faveur… Tout ça elle y avait pensé, mais elle n’avait pas songé qu’il puisse réellement vouloir en savoir plus sur les sang purs. Et encore moins sur sa famille. C’était à la fois une idée simple et qui la mettait terriblement mal à l’aise. Surtout qu’il l’avait compris de lui-même, ce n’était pas un sujet qu’elle aimait aborder d’elle même. « Tu as donc trouvé un point sensible chez moi et tu as décidé de venir m’interroger pile dessus. Comme c’est attentionné de ta part. » Déclara-t-elle. Malgré son ton calme, elle ne put empêcher une pointe d’amertume de se faire sentir. C’était ça qu’Orion voulait ? La torturer pour assouvir sa curiosité ?

Un peu plus et la Serpentarde aurait souhaité qu’il lui demande tout autre chose. Qu’il exige qu’elle se salisse les mains pour lui ou qu’elle enfreigne le règlement. Plutôt entacher son intégrité que de faire face à ce que représentait réellement sa famille. Surtout que, le Gryffondor affirmait vouloir apprendre comment les familles de sang pur étaient pendant ses études, certes il venait des Etats-Unis, mais Hestia ne voyait pas trop pourquoi il faisait une telle différence. « Qu’est-ce qui te dit que c’est différent ici ? » Demanda-t-elle avec un léger froncement de sourcil. Pour sa part elle s’était toujours imaginée que les idéaux nauséabonds des sang purs étaient les mêmes partout. Les américains n’avaient peut-être pas eu Voldemort mais ils avaient dû avoir leurs figures phares du mouvement pro-sang pur. Ca ne pouvait tout de même pas être qu’une mouvance britannique. Hestia était peut-être -sûrement- trop pessimiste, mais elle ne voyait pas pourquoi la vie serait forcément meilleure ailleurs pour les sang purs. L’idée qu’il lui aurait suffi de naitre dans un autre pays aurait été une véritable torture. Finalement, elle posa ses mains à plat sur la table qui les séparait et leva ses prunelles vers Orion. « Bien. Que veux-tu savoir ? » L’interrogea-t-elle. En fait, que savait-il exactement ? La Serpentarde se rendait compte qu’elle ignorait beaucoup de chose du lion. Elle ne savait même pas s’il était de sang pur, de sang mêlé ou né moldu. Au fond, elle s’en fichait bien de ces histoires de sang mais elle se demandait dans lequel de ces trois mondes il avait évolué et pourquoi il ressentait tant le besoin d’en apprendre plus sur celui qui existait en Angleterre. Pour sa part, Hestia ne le trouvait ni beau, ni intéressant. Si Orion n’y connaissait rien alors il ne perdait pas au change.

La verte observa son camarade avec toutes ces questions en tête. Voulait-il juste appuyer là où ça faisait mal en la forçant à parler d’un sujet qui lui était particulièrement sensible ou était-il véritablement un curieux qui ne se rendait pas compte de la douleur qui tordait les entrailles de la sorcière lorsqu’elle songeait au vaste fiasco qu’était sa famille ? Hestia avait du mal à trancher. Elle aurait bien pu laisser au lion le bénéfice du doute, mais après leur dernière rencontre elle n’était pas très sûre que ce fût une sage décision. Au fond d’elle, elle savait qu’il aurait pu lui demander quelque chose de bien pire que ça. Exiger d’elle un acte qui la révulserait ou la mettrait en danger. Une simple discussion sur sa famille ça ne semblait pas si cher payé comparé à tout ce que Orion aurait pu demander. Mais pour Hestia ça avait toujours été un sujet sensible. Et bien sûr il avait fallu qu’il le comprenne et décide de s’en servir. « Je n’ai pas l’intention de te raconter l’histoire de ma famille de A à Z, ce serait long, ennuyeux, et je n’en ai aucune envie. Pour ça il te suffit d’écouter les bruits de couloirs. » Il y avait un mensonge dans cette déclaration, mais Hestia ne se senti pas le moins du monde coupable de le proférer. L’histoire de sa famille était bien longue et elle n’avait aucune envie de se lancer dans un tel récit, mais elle n’avait pas grand-chose d’ennuyeuse. Pas après toutes les trahisons, les manipulations, les coups dans le dos et les machinations dont les Carrow s’étaient rendus coupables au fil des siècles. C’était de tout ça dont les couloirs étaient remplis, ces histoires et bien d’autres. Orion ne les avait donc pas entendus ? Pas écouté ? Hestia devait avouer qu’elle serait étonnée d’apprendre que le lion n’avait pas eu vent de la moindre rumeur sur elle, Thalia, ou leur famille. Il suffisait de lancer le nom de Carrow pour entendre bien des choses, c’était un nom gravé dans les pierres de cette école. Gravé dans la souffrance. Hesita prit une profonde inspiration, elle n’avait peut-être pas le choix, mais elle pouvait au moins tenter de contrôler les dégâts que ne manquerait pas de créer cette conversation. « Si tu veux des réponses il va falloir être plus précis que ça. » Reprit-elle en plantant ses prunelles ambrées dans le regard du Gryffondor. Elle n’avait pas envie de lui fournir des réponses, mais elle n’avait pas le choix. Alors s’il les voulait, ces réponses, se serait à lui de s’assurer qu’il posait les bonnes questions.

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Dim 22 Nov - 13:20

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C'est vrai qu'à agir de façon aussi détestable avec elle depuis la première fois où ils se sont vus, il ne récolte que ce qu'il sème. Mais en même temps, la vision que la jeune femme avait de lui était littéralement la dernière de ses préoccupations. Ce que les gens pensaient de lui en général était devenu la dernière de ses préoccupations en fait. Tant qu'ils ne sont pas au courant de qui il est et du poids qu'il porte sur les épaules, c'est parfait pour lui. Alors qu'il soit apprécié ou non, ça n'a pas une grande importance, même dans le cas d'Hestia. C'est sûr qu'il s'épuise plus qu'autre chose à force de se comporter comme ça, mais ça aussi, c'est le cadet de ses soucis. Surtout qu'en plus, avec le temps, agir de cette manière de façon quasi constante est devenu naturel et donc moins fatigant. Enfin bref, tout ça pour dire qu'il était loin d'être étonné par la réaction de la brune, c'était plus que légitime vu ses propres actions près du lac noir lors de leur première et dernière rencontre. Il se contenta de lever les yeux au ciel, un air faussement amusé sur le visage avant de poser une nouvelle fois son regard sur la brune.

- Une révérence ? Trop peu pour moi, vraiment. Mais un bonjour par contre, j'aurais pas dit non.

Il l'avait suivie jusqu'à la bibliothèque sans broncher et sans trouver quoique ce soit à redire. Après tout, il allait lui poser des questions, la moindre des choses serait de la laisser choisir l'endroit où elle y répondrait. Parce qu'une chose était sûre, il ne partirait pas tant qu'il n'aurait pas eu d'informations sur sa famille. De ce qu'il avait entendu, les Carrow et les Campbell n'avaient pas l'air d'être très différents au niveau de leurs convictions, ou en tout cas c'est l'impression qu'il avait. Mais est-ce qu'ils étaient pareils au niveau de la vie de famille ? Orion était curieux de le savoir, très curieux même. Plus le temps passait, plus il était heureux d'être à Poudlard, en train d'étudier le domaine qui lui plaisait le plus. Sauf que ce n'était pas la seule chose qui évoluait dans sa vie. Plus le temps passait, plus il recevait de lettres de ses parents qui lui demandaient des infos sur des choses diverses et variées et surtout qui lui rappelaient les consignes qu'il devait suivre. C'était comme à Ilvermorny, il devait suivre des consignes de ses vulgaires parents, mais il n'écoutait qu'à moitié les paroles de ses parents. Il en faisait assez pour que ça ne lui retombe pas dessus -ou sur sa soeur- mais également pas trop, parce que ça pourrait finir par le dégouter. Sauf que ce qu'il se demandait sur Hestia, ça c'était personnel, ce n'était pas une demande de ses parents. C'était une sorte de volonté d'en connaître plus sur les familles de sang-pur anglaises, sur leur quotidien et surtout sur leurs volontés et leurs agissements envers leurs enfants. Est-ce qu'ici aussi, les enfants de sang-pur recevaient une grosse pression de la part de leurs parents, ou est-ce que le cas d'Orion était purement américain ? Tant de questions auxquelles il allait peut-être trouver une réponse et ça, ça valait tous les gallions du monde à ses yeux. Est-ce qu'il cherchait à se rassurer ou à comprendre? ? Lui-même ne le savait pas vraiment, tout ce qu'il savait c'est qu'il voulait ces informations.

- Si tu décides de le voir comme ça, c'est ton choix. C'est juste une recherche d'informations, ce n'est pas la peine de te braquer, je te mangerais pas.

Il disait ça, mais il ne la blâmait pas vraiment. Il était le premier qui se braquerait si on venait lui poser des questions sur sa famille comme ça, d'un coup, sans apparente raison. Sauf que justement, c'est là que c'était différent. Orion ne venait pas pour profiter de la bonne foi des Carrow ou il ne savait quoi, il venait simplement pour avoir des informations et tenter de se rassurer lui-même. Le truc, c'est qu'Hestia ne pouvait clairement pas le deviner. A ses yeux, il n'y avait surement rien qui distinguait le jeune Gryffondor d'un autre de ses camarades, même si elle avait complètement tort sur ce sujet là sans même le savoir.

- Je ne sais pas si c'est différent justement, c'est pour ça que je te pose la question, c'est pour avoir des infos sur le sujet.

Sauf qu'il ne savait même pas ce qu'il attendait en guise de réponse. Est-ce qu'il espérait apprendre que les choses étaient différentes ici, ou est-ce qu'il préférait apprendre que les choses étaient similaires et qu'il n'était donc pas le seul à vivre sous une forte pression familiale comme celle que ses parents lui mettaient dessus ? Il ne le savait pas lui-même. Tout ce qu'il voulait, c'était les informations, il verrait bien ce qu'il en ferait après. La seconde question de la jeune femme le prit un peu plus de court. Qu'est-ce qu'il voulait savoir ? Tant de choses à la fois, à un tel point qu'il ne savait même plus comment demander. Sauf qu'elle avait l'air de vouloir qu'il demande exactement ce qu'il voulait savoir, ce qui n'allait pas nécessairement être très simple. Il garda d'abord le silence, préférant ne rien dire pendant qu'il réfléchissait, histoire de ne pas poser des questions inutiles. Il savait plus ou moins ce qu'il recherchait, mais il ne savait pas exactement comment poser la question. Après tout, il fallait qu'il fasse attention à ne pas paraître suspect, il était clairement préférable qu'Hestia n'ai pas de doutes sur la personne qu'il était. Il préférait qu'elle reste à le voir comme un mec détestable plutôt qu'elle se rende compte qu'il avait l'air d'y avoir bien plus chez lui que ce qu'il laissait paraître.

- Les bruits de couloirs c'est pas mon truc. Quand on les écoute, on se retrouve à tout entendre et son contraire, ça ne m'intéresse pas. Et puis, pourquoi me contenter de bruits de couloirs quand tu peux m'en apprendre plus ?

Un petit sourire assuré, de quoi montrer qu'il savait parfaitement ce qu'il faisait, même si ce n'était pas le cas. Cette fois, Orion ne chercha pas à s'éterniser dans sa propre réflexion, il préféra directement poser une question qui lui titillait l'esprit depuis plusieurs minutes déjà. A vrai dire, c'était d'ailleurs en pensant à ce genre de choses qu'il avait trouvé le service qu'allait devoir lui rendre la brune et du coup, c'était aussi pour ça qu'ils étaient actuellement ensemble.

- Pour commencer.. Est-ce que tes parents sont du genre à vouloir décider de ce que tu feras et d'avec qui tu le feras ?

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« Une révérence ? Trop peu pour moi, vraiment. Mais un bonjour par contre, j'aurais pas dit non. » Oh sérieux mais qu’il était chiant avec sa politesse le Gryffondor. Tout ça parce qu’elle ne lui avait pas dit bonjour, la belle affaire. Depuis quand ça comptait tant à ses yeux exactement ? D’accord, Hestia ne le connaissait pas vraiment, elle ne pouvait donc pas spéculer sur les valeurs qui étaient les siennes. Mais de ce qu’elle avait vu lors de leur rencontre nocturne, Orion ne semblait pas particulièrement à cheval sur les bonnes manières et encore moins sur leur respect. Sinon il n’aurait pas ignoré aussi éhontément les nombreuses demandes de la Serpentarde pour avoir un peu de tranquillité. Mais apparemment le Gryffondor était du genre à vivre par l’adage fais ce que je dis, mais pas ce que je fais et Hestia trouvait ça parfaitement horripilant. Alors quoi, lui il avait le droit de lui imposer sa présence et de refuser de l’écouter quand elle lui demandait quelque chose de simple, mais lorsqu’elle avait le malheur de ne pas le saluer correctement il criait au scandale ? Mais c’était vraiment l’arnaque du siècle ce truc. La Serpentarde n’était absolument pas d’accord avec ça. Le respect, ça allait dans les deux sens, mieux, ça se gagnait. Et pour le moment, le lion n’avait rien gagné du tout auprès de la Carrow, à part le fait de l’irriter en quelques mots à peine. Alors non, elle ne l’avait pas salué, il ne l’avait pas mérité et elle n’en tirait pas la moindre once de culpabilité. S’il voulait se vexer pour si peu c’était son problème, Hestia ça n’allait pas l’empêcher de dormir. Surtout qu’elle le savait, ils n’étaient pas là pour une petite discussion agréable entre deux cours, si le Gryffondor l’avait trouvé c’était parce qu’il attendait quelque chose d’elle. La politesse n’avait pas grand-chose à faire là dedans alors autant éviter de perdre du temps inutilement en faisant des ronds de jambes stupides. Dans tous les cas, Orion allait réclamer son dû et que Hestia se montre polie ou pas n’y changerait rien.

Le seul choix qu’elle avait dans toute cette affaire, c’était le lieu où Orion formulerait le service qu’il comptait lui demander. Hestia ne s’amusait pas à tenter de deviner ce qu’il avait en tête. Elle ne le connaissait vraiment pas assez pour pouvoir faire de telles suppositions et elle n’avait pas envie de perdre de temps à ça. Allait-il être raisonnable ou en profiter pour réclamer quelque chose qui lui en couterait réellement ? Elle ne savait pas quoi en penser, mais elle savait que se concentrer sur une telle question reviendrait à se torturer inutilement. De toute façon, elle n’avait pas le choix, alors autant laisser Orion réclamer son service plutôt que de se perdre en conjecture. Et puis, elle avait la vague impression que le lion aurait bien trop jubilé à l’idée qu’elle se soit pris la tête pour lui -ou même à cause de lui. Elle refusait de lui faire ce plaisir. Alors lorsqu’elle prit place à une table reculée d’un coin désert de la bibliothèque, Hestia ne formula pas la moindre hypothèse et se contenta de pousser le lion à lui dire clairement ce qu’il voulait. Plus vite il prenait la parole, plus vite ils en auraient terminé avec tout ça. Sauf que sa demande, la Serpentarde dû bien admettre qu’elle ne l’avait pas vu venir. Elle aurait pu imaginer tout un tas de chose mais certainement pas qu’il choisisse de l’interroger sur sa famille et les sangs pur britanniques en général. Enfin, peut-être aurait-elle dû le voir venir. Lors de leur première -et unique- rencontre, elle lui avait clairement fait comprendre qu’elle n’appréciait pas ses suppositions sur sa famille, et encore moins d’en parler. Alors bien sûr c’était exactement sur ça qu’il décidait de l’interroger. « Si tu décides de le voir comme ça, c'est ton choix. C'est juste une recherche d'informations, ce n'est pas la peine de te braquer, je te mangerais pas. » Il avait beau affirmer ne pas agir pour la torturer, ça donnait l’impression à Hestia qu’il avait découvert un point sensible en elle et s’amusait à appuyer dessus. Comme pour se venger, mais de quoi exactement, elle ne savait pas trop. De son arrogance, de ses mots acerbes ? Au fond avec Hestia la liste pouvait être longue.

Cependant peu importait combien la décision d’Orion de l’interroger sur sa famille lui déplaisait, elle n’avait pas le choix. Ils avaient conclu un marché et elle ne pouvait pas s’en défaire. Oh bien sûr elle avait prévu de refuser si le Gryffondor allait trop loin avec sa demande, mais pour le moment il s’agissait de simples questions, ce n’était donc pas une raison valable pour s’en soustraire. Elle verrait bien au fur et à mesure, même si elle ne comprenait pas trop pourquoi il choisissait de lui demander ça alors qu’il aurait pu exiger des choses bien plus intéressantes. « Je ne sais pas si c'est différent justement, c'est pour ça que je te pose la question, c'est pour avoir des infos sur le sujet. » La Serpentarde soupira. Ainsi il se demandait si les choses étaient différentes chez les sangs-pur britanniques de chez leurs semblables américains. Hestia, elle, ne s’était jamais posé la question, mais elle ne voyait pas pourquoi les familles de sang pur américaines seraient meilleures qu’eux. Ni même en quoi ça intéressait vraiment Orion. La verte se rendit compte qu’elle ne savait même pas le statut de sang du lion, au fond elle n’en n’avait rien à faire, et ça n’expliquait pas forcément ses questionnements : dans tous les cas il était juste beaucoup trop curieux à son goût. « C’est vrai que je suis la seule sorcière de sang-pur dans les parages. » Souffla-t-elle en roulant des yeux. La Serpentarde ne cherchait pas à s’en cacher : elle n’avait aucune envie de répondre à des questions sur les sangs purs et encore moins sur sa famille. Sa répugnance à aborder ces sujets, Orion l’avait vu dès leur première rencontre, alors mentir ne servirait à rien. Hestia ne parlait pas de sa famille, c’était un sujet ni réjouissant, ni plein d’affection et surtout il ne regardait personne. Que les autres dissertent donc pendant des heures sur leurs familles parfaites et leurs parents aimants, elle, ce n’était pas son cas, alors elle n’avait rien à dire à ce propos.

Au fond, Hestia devait admettre qu’elle était surprise. Orion aurait pu lui demander tout et n’importe quoi mais il choisissait de l’interroger sur sa famille. Ca lui semblait un service de perdu alors qu’il lui aurait suffi de tendre l’oreille pour apprendre des tas de choses sur les Carrow. Les couloirs de Poudlard étaient remplis de rumeurs sur la famille de la verte, certaines n’étaient que fabulations mais elle devait admettre que la plupart étaient vraies. Il fallait dire que les Carrow avaient marqué leur temps, et à chaque fois de la pire des manières. Clairement Orion n’avait pas besoin d’interroger Hestia pour en savoir plus, mais apparemment il n’était pas de cet avis. « Les bruits de couloirs c'est pas mon truc. Quand on les écoute, on se retrouve à tout entendre et son contraire, ça ne m'intéresse pas. Et puis, pourquoi me contenter de bruits de couloirs quand tu peux m'en apprendre plus ? » La verte retint un nouveau regard vers le plafond. Ah revoilà cette impression désagréable que toute cette situation plaisait beaucoup trop au rouge et qu’il comptait bien en profiter. Il avait beau lui dire de ne pas se braquer, son attitude n’aidait absolument pas la Serpentarde à se détendre. Il fallait dire que lors de leur rencontre nocturne, elle n’était déjà pas ressortie avec une image de lui très glorieuse, alors le voir décidé à appuyer là où ça faisait mal n’aidait en rien à effacer cette impression. Ou peut-être n’en n’avait-il tout simplement pas envie. Et dans ce cas Hestia pourrait lui faire le plaisir de lui annoncer qu’il s’en sortait à merveille. « Tant d’efforts alors qu’il te suffirait d’ouvrir un livre. » Rétorqua-t-elle à mi-voix. Voilà une source fiable, les grimoires d’histoires, les biographies des grandes familles, les registres en tout genre sur les sangs purs. Ils étaient dans une bibliothèque par Merlin, Orion n’aurait qu’à piocher parmi tous les parchemins qui s’offraient à lui. Mais non, torturer Hestia était une option bien plus drôle, le sourire du lion était là pour le prouver.

Pour accélérer les choses, Hestia poussa Orion à se montrer plus précis, elle l’avait prévenu : elle n’avait aucune envie de lui raconter toute l’histoire de sa famille. Il voulait lui poser des questions ? Qu’il les formule. « Pour commencer.. Est-ce que tes parents sont du genre à vouloir décider de ce que tu feras et d'avec qui tu le feras ? » Même si Hestia n’apprécia pas trop l’utilisation de l’expression pour commencer qui montrait clairement qu’il ne comptait pas lâcher de sitôt, elle du bien admettre qu’elle s’attendait à une question beaucoup plus intrusive. Elle ne se faisait cependant pas d’illusions, elle se doutait bien que ce moment viendrait. Peut-être que le Gryffondor voulait d’abord la tester et voir si elle allait répondre avec sincérité avant de pousser plus loin ses interrogations. Commencer par quelque chose de simple avant de la pousser dans ses retranchements pour voir jusqu’où elle accepterait de parler. C’était une possibilité que Hestia n’écartait pas, il fallait dire qu’elle avait été habituée à se méfier de tout et de tout le monde, et que jusqu’à présent Orion n’avait pas fait grand-chose pour tenter de s’assurer sa confiance. Elle se laissa aller contre le dossier de sa chaise. « Tu veux dire est-ce qu’ils essayent de contrôler chaque aspect de ma vie ? Avec qui je jouais enfant, avec qui je me lie maintenant, quelles études je fais, de ma manière de parler aux vêtements que je choisi ? Bref, chacun de mes gestes et mêmes de mes pensées ? » Demanda-t-elle en plantant ses prunelles dans celles d’Orion. L’amertume suintait dans sa voie mais elle n’y prêta pas attention, inutile de tenter de la camoufler, cette conversation allait de toute manière en dévoiler bien plus sur elle que ce qu’elle ne voulait. Mais ça c’était exactement ce que le lion voulait, non ? Néanmoins, elle répondit sans chercher à camoufler la vérité. Pour qu’il veuille savoir une telle chose, c’était que les familles de sang-pur américaines ne devaient pas valoir mieux sur ce point. Hestia ne savait pas si elle devait s’en réjouir ou s’en désoler. Apparemment, peu importait l’endroit où on se trouvait dans le monde : les sangs purs ne valaient pas mieux d’un côté de l’océan ou de l’autre. « Oui. Oui, je pense qu’on peut dire ça comme ça. » Conclut-elle en relevant le menton. Est-ce qu’elle les écoutait à chaque fois ? Est-ce qu’elle tentait de trouver des parades pour reprendre le contrôle de sa vie ? Ça c’était des questions bien différentes. Mais pour en avoir la réponse, Orion allait devoir prendre la peine de les poser. « Autre chose ? » Demanda-t-elle comme si elle n’avait aucune opinion particulière sur le fait que sa famille cherche à contrôler les moindres aspects de son existence. Ce qui, pourtant, était loin, très loin d’être le cas. Mais ça, Orion n’avait pas besoin de le savoir.

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Dim 13 Déc - 16:48

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Est-ce que c'était étonnant qu'Hestia agisse de cette manière ? Pas vraiment. Fallait dire qu'ils avaient commencé du mauvais pied tous les deux, mais ce n'était clairement pas quelque chose qu'Orion regrettait. Il avait la sensation qu'il ne pouvait pas se permettre d'être trop gentil avec les autres, ça causerait surement sa perte, ou en tout cas c'est ce qu'il se disait. En plus, ça faisait bien longtemps qu'il avait arrêté de se formaliser face à ce que les gens pensaient de lui, ça lui ferait plus de mal qu'autre chose. Si les gens ne l'appréciaient pas, tant pis, il n'était pas venu ici pour se faire des amis dans tous les cas. Les autres élèves de Poudlard n'avaient pas conscience des raisons pour lesquelles il était venu à Poudlard -en dehors d'Athena et Maëlle évidemment-, alors il ne s'attendait pas à être compris ou quoique ce soit d'autre. Il n'avait aucune idée du temps qu'il allait passer ici, alors pourquoi s'attacher à d'autres personnes ? Il venait ici pour fuir mais dans tous les cas, il ne resterait surement pas, il n'avait pas d'assez bonne raison d'abandonner sa soeur indéfiniment, même si elle lui avait dit à plus d'une reprise qu'il devait penser à lui et pas à elle. Il n'avait jamais aimé qui que ce soit autant qu'il aimait sa soeur et une partie de lui savait que personne ne lui arriverait jamais à la cheville. Peut-être que s'il tissait des liens importants ici, ça le ferait peut-être rester plus longtemps, mais ce n'était pas parti pour arriver, surtout qu'il ne faisait clairement pas en sorte que ça arrive. Quand la jeune femme lui fit comprendre qu'elle n'était pas la seule sorcière à qui il aurait pu poser ce genre de questions, il se contenta d'hausser les épaules. En effet, il aurait pu poser ce genre de questions à n'importe qui, mais son choix s'était porté sur la jeune Carrow. Si elle n'avait pas parlé de sa famille comme elle l'avait fait, il n'aurait surement pas fait ce choix, sauf qu'elle l'avait fait, donc il était hors de question de revenir en arrière.

- J'aurais pu me renseigner auprès de n'importe qui, mais mon choix s'est porté sur toi.

Ouvrir un livre ? Si elle estimait qu'il était du genre à ne même pas être capable de lire un livre plus de deux minutes, elle se mettait le doigt dans l'oeil. La vision des différentes classes sanguines étaient biaisées dans les livres, ou en tout cas c'est l'impression qu'il avait toujours eue. Ils n'étaient jamais écrits de la même manière en fonction du "sang" de l'écrivain et les informations données dedans pouvaient presque se contredire d'un livre à l'autre. Alors quoi de mieux que d'avoir l'avis de la jeune sorcière de sang pur qui était actuellement sous ses yeux ? Il ne voyait pas vraiment mieux que ça et il comptait clairement le lui faire comprendre.

- Je suis persuadé que tu peux me donner des informations qui ne seront pas données dans un livre et je pense qu'au fond, tu le sais autant que moi.

Peut-être qu'il se mettait le doigt dans l'oeil, peut-être que la vie de famille de la jeune Carrow était bonne et qu'elle lui convenait à 100%, mais c'était trop tard pour reculer. Dans tous les cas, s'il ne lui demandait pas confirmation maintenant, il le regretterait. Il continuerait de se demander si sa famille était la seule à être aussi "drastique", mais il est vrai qu'il n'avait pas pensé au fait que sa famille pourrait être une exception à la règle. Comment est-ce qu'il réagirait s'il apprenait que ses parents étaient uniques dans leur genre et que d'autres parents de sang-pur n'étaient pas aussi mauvais avec leurs enfants ? Il n'en avait aucune idée mais une chose était sûre, il n'apprécierait surement pas cette idée, vu que cette simple idée le dérangeait et lui nouait les tripes, même s'il ne le montrait évidemment pas. Il préféra chasser cette idée de sa tête, remettant son attention sur la jeune sorcière présente en face de lui. Entre son regard, le ton de sa voix et les paroles qui sortaient d'entre ses lèvres, Orion ne put retenir la légère grimace qui s'était formée sur son visage. Au moins, il n'était apparemment pas seul avec des parents qui ne lui laissaient pas l'occasion de faire ses propres choix mais en même temps, un peu contre toute attente, ça le dérangeait aussi beaucoup. Il savait à quel point ce genre d'emprise de la part de ses parents pouvait être dévastatrice et pesante et franchement, une partie de lui n'appréciait pas l'idée qu'Hestia vive un truc de genre-là. Il se doutait que de l'extérieur, le garçon plein d'assurance qu'il donnait en général l'impression d'être avait surement un peu changé, mais ce n'était pas pour autant qu'il allait lui laisser une occasion de voir la personne qu'il était réellement. Il restait un gamin renfermé même si apparemment, ils avaient bien plus de points communs que ce qu'il aurait cru en premier lieu.

- Oh. Je suis.. Je suis désolé.

Il en venait à croire qu'il allait souvent s'excuser en sa présence, même si ce n'était clairement pas son genre à la base. Enfin si, c'était son genre, disons plutôt que ce n'était pas le genre du garçon qu'il prétendait être depuis maintenant si longtemps. Qu'est-ce qu'il était censé faire maintenant ? Est-ce qu'il valait mieux qui laisse le reste de ses questions au fond de sa tête sans jamais les prononcer, ou est-ce qu'il valait mieux qu'il les pose ? Sans vraiment le vouloir, la tête d'Athena apparût dans sa tête, le faisant se renfermer presque directement. Elle avait beau ne pas être dans la pièce actuellement, ça ne changeait rien au fait qu'il avait la sensation qu'elle était toujours en train de rôder dans les environs, qu'elle était toujours là à espérer pouvoir l'atteindre d'une manière ou d'une autre, comme si ça allait changer quoique ce soit au fait qu'il ne voulait absolument pas l'épouser.

- Y a des mariages forcés chez vous aussi ?

Ces paroles avaient passé la barrière de ses lèvres sans même qu'il ne l'anticipe. C'était ça, l'effet d'Athena sur lui. On ne parlait clairement pas des effets de l'amour, on ne parlait clairement pas du fait qu'elle lui faisait tourner la tête. Non, c'était plutôt qu'elle lui sortait par tous les pores et que chaque jour, il était toujours à la recherche d'un moyen d'échapper à ce fichu mariage forcé sans pour autant créer une zizanie irréparable dans sa famille. S'il n'était que question de lui, il aurait déjà dit non, mais il y avait sa soeur. C'était à la fois pour elle et pour lui qu'il essayait de trouver une solution mais plus le temps passait, plus il avait la sensation que cette solution n'existait pas. Est-ce que c'est pour ça qu'il venait de poser cette question à Hestia ? Peut-être, même surement. En tout cas ce qui était certain, c'est qu'il n'avait pas du tout prévu de le faire. Mais maintenant que c'était fait, fallait assumer.

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Mar 15 Déc - 22:42
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Ils y étaient. Après des jours, des semaines même, Orion était enfin venu trouver Hestia pour lui demander le fameux service qu'elle lui devait. Enfin la Serpentarde allait pouvoir se libérer de cette épée de Damocles qui oscillait au dessus de sa tête. Depuis leur rencontre au milieu de la nuit, la verte ne s'était pas perdue en suppositions, elle savait que c'était inutile, elle ne connaissait pas assez bien l'américain pour tenter de deviner ce qu'il pouvait se passer dans sa tête. L'idée de ce service qu'elle lui devait était restée tout ce temps dans un coin de son crâne comme une pensée parasite dont elle ne pouvait se défaire, mais elle avait décidé de ne pas y prêter plus attention que ça. Le Gryffondor ne méritait pas l'honneur d'avoir une telle place dans ses pensées. Tenter de deviner ce qui allait lui tomber dessus ne servirait à rien d'autres qu'à la frustrer encore davantage à l'idée de devoir un service à un gars aussi irritant que Orion. Surtout en sachant qu'elle n'avait finalement rien obtenue en échange. L'exaspération était grande mais Hestia était résolue à ne pas la laisser la ronger. Ce service, Orion viendrait bien assez tôt le lui réclamer. Sa patience, toute relative, avait finalement été récompensée (et quelle récompense), puisque ce jour était enfin arrivé. Orion s’était enfin décidé, grand bien lui fasse, la Serpentarde aurait largement préféré qu’il oublie toute cette histoire mais elle n’avait pas non plus été assez naïve pour l’espérer réellement. Elle savait comment ça marchait ces histoires de services, ça ne tombait jamais dans l’oubli. Et quand on venait les réclamer, les deux parties en ressortaient rarement ravies. Or, cette fois, c’était Hestia qui allait ressortir insatisfaite de tout ça, elle le savait d’avance, et le pire, c’était qu’elle ne pouvait absolument rien faire pour l’éviter. Juste serrer les dents et passer ce moment.

Ce fut dans la bibliothèque de Poudlard que Hestia se décida à affronter Orion. L’endroit lui semblait bien choisi, un lieu qu’elle n’aimait pas particulièrement, pour avoir une conversation qu’elle n’allait guère plus apprécier. L’ironie était bien trouvée, elle l’aurait bien expliquée à Orion mais vu qu’il semblait déjà décidé à la faire parler de sujets personnels dont elle ne voulait rien dire, elle n’allait pas en plus lui apporter d’autres informations gratuitement à son sujet. Ce qui n’aidait absolument pas Hestia à envisager cette conversation avec sérénité, c’était le fait de se dire qu’il aurait pu se tourner vers n’importe qui d’autre, ce n’était clairement pas les élèves de sang-pur qui manquaient dans cette école, mais non, il avait choisi de la faire parler, elle. Alors qu’il avait bien pu déceler combien elle exécrait parler de sa famille. Ça aussi c’était une sacrée ironie, mais Hestia ne l’appréciait pas du tout. « J'aurais pu me renseigner auprès de n'importe qui, mais mon choix s'est porté sur toi. » Une expression de dédain vint tordre la bouche de la Serpentarde. Quel sale petit fourbe. Pourquoi avait-il été réparti chez les Gryffondor au juste ? De ce qu’il montrait, il aurait eu parfaitement sa place auprès des vipères. Habituellement, Hestia ne contestait jamais les décisions du choixpeau magique, mais pour le coup elle se demandait si le bout de tissu enchanté ne se faisait pas un peu trop vieux pour la tâche qui était la sienne. « Comme c’est étonnant. » Grommela-t-elle à mi-voix, déjà blasée par la direction que prenait cette discussion. Si elle s’était demandé si l’objectif d’Orion était d’en profiter pour appuyer là où ça faisait mal, elle ne se faisait désormais plus aucune illusion. Elle n’avait cru en rien lorsqu’il s’agissait du lion, et tant mieux, sinon elle aurait été bien déçue. Là au moins elle savait à quoi s’attendre : c’est-à-dire aucun cadeau.

Néanmoins, ça n’allait pas empêcher la verte de manifester son mécontentement. Elle avait un marché à honorer et maintenant qu’elle avait une idée globale de ce qui l’attendait, elle savait qu’elle tiendrait parole, mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait le faire avec le sourire. Surtout qu’à ces yeux, Orion se servait surtout de son besoin d’information pour l’agacer au passage. Ils étaient dans une bibliothèque, le centre même du savoir, il avait tous les ouvrages dont il pouvait rêver à disposition, mais non, il fallait qu’il se tourne vers elle. « Je suis persuadé que tu peux me donner des informations qui ne seront pas données dans un livre et je pense qu'au fond, tu le sais autant que moi. » Hestia roula des yeux. Mais qu’il était énervant avec ses raisonnements qui tenaient la route. « Peut-être. » Concéda-t-elle finalement. D’accord, tous les livres n’était peut-être pas ultra objectif sur le sujet, surtout ceux qui avaient été écris par les premiers concernés. Mais Hestia ne voyait pas en quoi c’était un réel problème. Le contourner aurait été aisé, croiser ses sources, choisir d’autres auteurs pour avoir d’autres points de vues, ce n’était pas bien compliqué. Mais plus de travail et clairement Orion ne comptait pas s’embarrasser de tout ça. Oh non pas quand il avait Hestia sous la main. « Mais c’est aussi le cas de la moitié de cette école. Et crois moi, la plupart aurait été bien plus ravi que moi de répondre à toutes tes questions. » Lança-t-elle sur un ton qui, s’ils n’était pas acerbe, n’en restait pas moins tranchant. Camoufler sa frustration ne servirait à rien, elle n’avait aucune envie de faire semblant. Orion se servait clairement d’elle alors qu’il savait quels sentiments ça éveillait en elle, elle n’avait pas à faire d’efforts pour lui. Surtout qu’elle ne comprenait toujours pas sa logique, elle n’était pas la seule sang-pur dans les parages, elle était même persuadée qu’en tournant un peu dans la bibliothèque ils tomberaient sur des héritiers et que ceux-ci seraient infiniment plus ravis qu’elle de déblatérer sur leurs vies. « Et ainsi tu n’aurais pas bêtement perdu ton service. » Reprit-elle en plongeant ses prunelles dans celles du lion. Aux yeux de la verte c’était du gâchis, il aurait pu se tourner vers n’importe qui d’autre et ainsi lui réclamer quelque chose de bien plus intéressant, comme des potions. Tant pis pour lui.

Mais de toute évidence, Hestia aurait beau avancer tous les arguments du monde, Orion ne changerait pas d’avis. Les réponses c’était d’elle qu’il les voulait alors à moins qu’elle ne respecte pas sa part du marché, elle n’avait pas le choix. Que ça lui plaise ou non, le résultat était le même, la Serpentarde se résolue à la discussion qui l’attendait. La première question ne tarda pas à tomber. L’emprise que les parents pouvaient avoir sur l’existence de leurs enfants, voilà qui était un vaste sujet. Vu la façon du Gryffondor de formuler sa question, et l’air qui s’était peint sur ses traits, Hestia supposa que c’était bien ainsi que les choses se passaient en Amérique. Certains auraient pu se sentir peinés de cette réalisation, mais ce ne fut pas le cas de la Serpentarde. Pourquoi est-ce que le monde serait meilleur ailleurs ? Elle n’était certainement pas assez optimiste pour adopter une telle manière de penser. Cette idée ne fit cependant pas naitre en elle un sentiment de satisfaction. Elle savait exactement ce que cela faisait que de vivre dans une famille qui entendait tous les aspects de votre existence, et elle ne souhaitait ça à personne. Mais quand elle répondit à Orion, ce fut sur un ton calme et mesuré, comme si cette réalité ne la touchait pas. C’était loin d’être le cas mais elle n’avait aucune intention de le préciser, le Gryffondor voulait des informations sur la manière de vivre des sang-pur, pas sur comment elle le vivait, elle. « Oh. Je suis… Je suis désolé. » Hestia fronça les sourcils, désarçonnée par la réaction d’Orion. Elle ne s’était absolument pas attendue à ce genre de réaction. Était-il possible que le Gryffondor ait réussi à lire toute la peine et la frustration qu’elle ressentait à chaque fois qu’il était question de sa famille ? C’était impossible, Hestia s’était appliqué à s’exprimer avec tout le détachement dont elle était capable et s’il y avait une chose dans laquelle elle était douée, c’était bien camoufler ses sentiments. Alors elle ne comprenait pas sa réaction. C’était sa question, il devait bien s’attendre à ce genre de réponse. « Désolé de quoi ? » Demanda-t-elle finalement en prenant le temps d’observer le lion. Elle devait bien avouer qu’elle était déstabilisée, la compassion n’était pas un sentiment qu’elle provoquait souvent, en fait elle était bien plus habituée à provoquer l’irritation chez les autres. Mais cette fois ce n’était pas le cas avec Orion, pas de remarque acerbe ou de moquerie à peine voilée. Pourtant ce qu’elle lui disait n’avait rien d’étonnant, elle n’était pas la seule à vivre ainsi. D’ailleurs elle n’était ni la première, ni la dernière, sa discussion de cet été avec Grigori lui avait bien fait comprendre que cette manière de vivre avait encore de beaux jours devant elle. Alors de quoi était-il désolé exactement ? D’apprendre que sa vie était ainsi ou de pouvoir le comprendre ?

Pour la première fois depuis leur rencontre, Hestia ne voyait plus seulement Orion comme le Gryffondor exaspérant qui avait gâché sa soirée. L’espace d’un instant il lui sembla voir une faille en lui, comme si l’assurance dont il aimait à se blinder vacillait devant les yeux de la verte. Et tout ça pour quoi ? Parce qu’elle lui expliquait qu’elle n’avait pas vraiment la vie de la parfaite petite héritière ? Elle avait du mal à y croire, ils étaient rares ceux qui compatissaient à ça. Pourtant maintenant qu’elle y pensait c’était la seconde fois qu’elle apercevait un brin de vulnérabilité chez le lion. Et la première fois ça avait été lorsqu’il lui avait avoué comprendre le mal que cela faisait d’être catalogué. Elle observa le rouge en silence, plus elle y songeait plus elle se disait qu’Orion était une énigme. Et sa question suivante ne fut pas pour la détourner de cette idée. « Y a des mariages forcés chez vous aussi ? » Nouveau froncement de sourcils de la part de la Serpentarde. Pas qu’elle était surprise de sa question, après tout il voulait savoir comment vivaient les sang-pur anglais, les mariages arrangés n’étaient qu’un sujet parmi tant d’autres, mais c’était plutôt la manière dont il l’avait interrogé qui la faisait tiquer. Maintenant que sa question était posée, il en paraissait lui-même surpris, comme s’il ne s’était pas attendu à prononcer de tels mots. Et ça, ça voulait dire bien plus de chose que ce qu’il disait. « Dans la plupart des familles de sang-pur, oui. Certains y échappent, mais c’est rare. » Répondit-elle avec bien moins d’animosité que précédemment. Les mariages arrangés faisaient toujours légion, elle en était la preuve, même si elle ne portait pas de bague elle-même était promise à cet idiot de Dimitrov. Dans la quasi-totalité des cas, refuser ces unions revenait à se faire renier alors ça n’arrivait pas si souvent que ça, même si Hestia comptait désormais deux exemples en sa sœur et sa meilleure amie. Quant aux familles de sang-pur qui ne suivaient pas cette règle archaïque, elle n’en connaissait pas beaucoup. En l’occurrence seuls les Macmillan lui venaient à l’esprit. A une époque elle s’était demandé ce que cela faisait de vivre dans une telle famille, mais elle s’était rapidement arrêtée, consciente que se perdre en rêverie ne l’aiderait en rien. Elle leva ses prunelles vers celles d’Orion, non pas pour le provoquer mais plutôt pour le jauger du regard. Cette question n’était pas anodine, surtout pas avec ce qu’elle avait entraperçu. « Tu es concerné, n’est-ce pas ? » Souffla-t-elle doucement. Et alors qu’elle prononçait ses mots, elle était déjà persuadée d’en connaître la réponse. Elle laissa le silence s’installer, curieuse de voir si le lion allait accepter de lui répondre ou s’il allait remettre son masque d’arrogance et l’envoyer balader. Ce n’était peut-être pas lui qui lui devait un service, mais après tout, aucune règle ne l’empêchait de poser des questions.

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Sam 19 Déc - 15:33

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Le fait qu'elle soit aussi réticente à l'idée de lui donner des informations sur les sangs purs ne faisait que le conforter dans le fait qu'elle le ferait. Il ne savait pas grand chose sur la brune, mais il avait l'impression qu'elle était le genre de personnes qui respectaient leur part d'un marché. Mais elle avait raison, il aurait pu poser ce genre de questions à n'importe qui d'autre et garder ce service pour quelque chose de plus "intéressant", sauf qu'il n'avait pas trouvé grand chose de plus intéressant, mais ça elle ne pouvait pas le deviner, ni même le comprendre sachant qu'elle ne connaissait rien de sa vie. Chercher à se conforter dans le fait que l'on n'est pas le seul à vivre ce genre de choses, ça peut paraître égoïste et à vrai dire, ça l'était surement, mais c'était plus complexe que ça. Si d'autres personnes le vivaient aussi, peut-être qu'il finirait par apprendre qu'il y a un moyen de s'en sortir en évitant qu'il y ai trop de dégâts ? Tout ce qu'il voulait, c'était fuir tout ce bordel plus que destructeur et amener sa soeur avec lui histoire qu'ils soient tous les deux libres de faire leurs propres choix. Tout ce que ses parents lui disaient de faire, ils finiraient par dire à sa soeur de le faire également, ne serait-ce qu'avec le mariage forcé par exemple. Le sujet n'avait pas encore été mis sur le tapis, mais disons qu'il ne serait même pas étonné s'il apprenait que son père voyait sa petite soeur comme une simple poule pondeuse bonne à lui donner des héritiers, sauf que cette idée lui hérissait le poil, lui donnait envie de vomir, mais faisait également monter une sorte de colère en lui. Alors rien que pour ça, il fallait qu'il trouve une solution qui leur conviendrait à tous les deux, il n'y avait pas d'autres solutions. S'il n'était pas question de sa soeur, il ferait surement les choses autrement, mais ce n'était pas une option, ça ne l'avait jamais été. Mais ce n'était ni le lieu ni le moment pour penser à ce genre de choses, il pouvait le faire n'importe quand à vrai dire, mais pas maintenant, c'était hors de question. Il reporta son attention sur la brune, se contentant de lever les yeux au ciel.

- Je ne sais pas si tu espères me faire changer d'avis, mais je préfère te le dire de suite, ça n'arrivera pas.

Une chose était sûre, c'est que même sans sa carapace de garçon arrogant, Orion était du genre à savoir ce qu'il voulait. Il n'insistait peut-être pas autant en général mais dans le cas présent, il estimait qu'Hestia représentait une chance d'avoir des informations et clairement, il ne comptait pas laisser cette chance s'échapper. Sauf que la suite des évènements, il ne s'y était pas attendu. Il s'était toujours dit que s'il apprenait que c'était pareil ailleurs, il serait partiellement rassuré, mais au final c'était tout le contraire. Peut-être que la personne qu'il prétendait être aurait été rassurée, mais pas lui. Le fait de savoir qu'Hestia et d'autres sorciers vivaient ce genre d'enfer, ça brisait sa carapace sans même qu'il s'en rende compte. La preuve, il avait fini en train de s'excuser auprès d'elle, chose qu'il ne faisait strictement jamais, ou en tout cas avec la plupart des gens, ceux qui le connaissaient réellement ne comptaient pas dans cette "statistique". Sa réaction était des plus inattendues, ne serait-ce qu'à ses propres yeux, mais aussi à ceux d'Hestia et elle ne s'en cachait pas le moins du monde. Il ne la blâmait pas, l'image qu'il venait de montrer de lui était complètement différente de celle qu'il avait lui avait montré lors de leur première rencontre. Mais il ne pouvait pas continuer de s'adoucir comme ça, elle ne pouvait pas découvrir qui il était vraiment, sinon l'enfer qu'il avait vécu à Ilvermorny allait recommencer ici et ça, il ferait tout pour l'éviter. Il avait déjà beaucoup de chance qu'Athena n'ait pas encore ruiné sa "couverture" de mensonges, ce n'était pas pour qu'il le fasse lui-même.

- J'imagine que ça ne doit pas être facile à vivre, c'est tout.

C'était un mensonge. Il n'imaginait pas, il le savait. Il savait à quel point c'était exécrable d'avoir d'autres personnes qui cherchent à contrôler le moindre de nos faits et gestes, surtout quand ces personnes sont nos parents et que l'on n'a pas d'autres choix que d'écouter et de faire ce qu'ils nous disent. Certaines personnes ne se rendent même pas compte de l'emprise que leurs parents ont sur eux, mais ce n'était apparemment pas le cas d'Hestia. Peut-être que sa réponse suffirait à ce qu'elle lâche l'affaire ? Il l'espérait, il était hors de question que les choses se passent autrement. Puis la brune reprit la parole et ce que le brun ressentit était clairement en demi-teinte. Le fait de savoir que c'était pareil ailleurs lui donnait toujours la nausée, mais cette dernière phrase, il ne savait même pas ce qu'il ressentait en l'entendant. « Certains y échappent, mais c'est rare. ». Est-ce qu'il était condamné à épouser Athena ? Non, c'état hors de question. Il n'était pas du genre romantique, mais il gardait la volonté de se marier avec quelqu'un qu'il aimait, quelqu'un qu'il avait appris à connaître et à apprécier par lui-même et non pas par l'intermédiaire de ses parents. Sauf qu'elle ? Jamais il ne pourrait avoir de sentiments pour elle. Elle était une petite peste capable de tout pour arriver à ses fins et même si l'image qu'Orion donnait de lui-même pouvait presque être similaire à celle d'Athena, il y avait une grande différence, le fait que ce ne soit qu'une fausse image dans le cas d'Orion, mais pas dans celui d'Athena. C'est la nouvelle question d'Hestia qui le sortit de sa tourmente personnelle et il fronça les sourcils. Merde. Qu'est-ce qu'il était censé dire ? Est-ce qu'il y avait vraiment un intérêt à nier ? Il poussa un soupir, mordant ses gencives par la même occasion avant de regarder autour de lui, comme pour s'assurer qu'il n'y avait personne qui pourrait l'entendre. Hestia, c'était déjà une personne de trop, sauf qu'il était à peu près certain qu'il ne pouvait plus l'éviter maintennat.

- Qu'est-ce qui m'a trahi ? Juste... J'sais que tu me dois rien, mais le répètes pas à qui que ce soit, s'il te plait. Je préfère être le petit con que personne ne connaît plutôt que d'être le fils de mes parents aux yeux de tout le monde.

Il le savait. A la seconde actuelle, l'image qu'il avait donnée de lui était loin, comme enfermée à double tour, parce qu'il avait été percé à jour, ce qui lui donnait franchement envie de fuir. Mais à la place, il était presque en train de supplier la Serpentard, chose qu'il n'avait clairement pas vue venir. Depuis quand est-ce qu'un Gryffondor envisageait de fuir et était presque en train de supplier quelqu'un ? Le Choixpeau avait clairement fait une erreur en le répartissant chez les lions, il n'avait aucun doute là-dessus.

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Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Dim 20 Déc - 23:27
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Orestia ♥

They call kids like us vicious and carved out of stone, But for what we've become, we just feel more alone


 

Hestia n’avait aucune intention de mentir : se retrouver là, en compagnie du Campbell, à devoir répondre à ses interrogations, c’était bien loin de lui plaire. Et s’il lui prenait l’idée incongrue de lui poser la question, elle comptait bien lui dire la vérité. En fait, si elle avait pu, elle se trouverait n’importe où plutôt qu’en face du Gryffondor, d’autant plus qu’ils étaient installés dans la bibliothèque un endroit qu’elle ne portait pas dans son cœur. Certes, c’était elle qui avait choisi sciemment ce lieu, mais ça ne changeait rien. La Serpentarde n’irait pas jusqu’à dire qu’elle aurait tout donné pour éviter cette conversation, il ne fallait pas exagérer non plus, mais si elle avait pu trouver une parade et gagner du temps -possiblement assez de temps pour qu’Orion oublie cette idée de service- ça l’aurait bien arrangé. Mais ça ne s’était pas passé ainsi, la preuve, vu qu’ils se faisaient désormais face. Oh, Hestia n’était pas surprise, sa vie prenait rarement le chemin qu’elle voulait et elle obtenait rarement ce qu’elle désirait sans devoir se battre avant, alors qu’Orion choisisse justement de l’interroger sur un sujet qui lui déplaisait, ça ne l’étonnait pas outre mesure. C’était un peu comme si le karma était toujours prêt à se retourner contre elle, et aujourd’hui il prenait la forme d’un Gryffondor bien trop curieux et surtout trop arrogant. Et le pire dans tout ça, c’était qu’Orion n’avait pas grand-chose à y gagner. De la manière dont la verte voyait les choses, en choisissant de l’interroger elle, il perdait bêtement le service qu’elle lui devait. Des élèves de sang-pur, cette école en était remplie et ils auraient été nombreux à accepter de lui parler sans rien lui demander en retour. Rien que dans la maison du lion, il y avait Thalia qui aurait été plus que ravie d’expliquer combien les familles de sang pur anglaises vivaient selon des idées d’un autre siècle. Et clairement, ce genre de discours, l’ainée de Carrow l’aurait tenu gratuitement et avec force de détails. Sauf que ça, il n’avait pas l’air de le voir.

Et que clairement, il n’avait pas l’intention de faire l’effort pour le voir tout court. Questionner Hestia semblait lui plaire davantage. Tant pis, il ne pourra pas dire qu’elle n’avait pas essayer de lui faire comprendre que ce n’était pas la meilleure des décisions. C’était son service après tout, il en faisait ce qu’il voulait. « Je ne sais pas si tu espères me faire changer d'avis, mais je préfère te le dire de suite, ça n'arrivera pas. » Nouveau roulement d’yeux pour la Serpentarde qui ne chercha pas à cacher son exaspération. Pourquoi est-ce qu’il fallait qu’il prenne tout pour une provocation ? Inutile de sa la jouer petit chef arrogant, ce n’était pas parce que Hestia soulignait les failles dans ses décisions qu’il devait prendre la mouche. Il voulait utiliser le service qu’il lui devait ainsi et passer à côté d’une meilleure occasion. Bien. « Je n’espère rien du tout, j’ai bien appris que ça ne servait à rien avec toi. Je ne fais que souligner l’évidence. » Répondit-elle en laissant leurs prunelles se croiser. Oh, elle avait bien compris que c’était lui qui menait la danse, il n’avait pas besoin de se la jouer autoritaire. Surtout que ça ne marchait pas beaucoup avec la Serpentarde. Si elle avait vraiment voulu éviter leur marché, il lui aurait suffi de se lever et de partir, pourtant elle était toujours là. Parce que malgré son sale caractère, la verte n’avait qu’une seule parole, même face à Orion qui réussissait si bien à la mettre sur les nerfs. Malgré l’irritation qu’il avait le don de faire naitre en elle, Hestia l’encouragea à formuler ses questions sans perdre de temps. Plus vite Orion parlait, plus vite ils en auraient terminé. Et ça la Serpentarde ne le cachait pas, elle avait hâte d’en avoir terminé avec ce sujet de conversation qui était bien loin de lui faire.

Mais finalement, elle devait bien le reconnaitre, les questions d’Orion n’étaient pas aussi intrusives qu’elle ne l’avait craint. Lorsqu’il lui avait dit qu’il voulait en savoir plus sur sa famille et sur la manière dont les sang purs vivaient en Angleterre, Hestia s’était imaginée forcée de partager les secrets les plus sombres des Carrow et les aspects les moins reluisant de sa vie de famille. Et par Merlin, ils étaient nombreux. Elle s’était dit qu’il allait en profiter pour la mettre mal à l’aise et la torturer un peu, vu qu’il avait compris qu’elle n’aimait pas parler d’elle, et encore moins de sa famille. Mais jusqu’à maintenant, ça n’avait pas été le cas. Et lorsqu’elle avait expliqué, avec un détachement tout étudié, que oui ses parents tentaient bel et bien de contrôler chaque aspect de son existence, la Serpentarde avait été déstabilisée par la réaction d’Orion. Désolé. Voilà sa réaction. Il était désolé. Un instant, Hestia n’avait su quoi en penser. Désolé de quoi au juste ? Ce n’était tout de même pas de sa faute si les Carrow s’efforçaient d’avoir la mains mise sur la vie de leur fille. Que voulait-il dire exactement ? « J'imagine que ça ne doit pas être facile à vivre, c'est tout. » La verte balaya la remarque d’un geste. S’il comptait la plaindre alors il pouvait passer son chemin, la pitié, Hestia n’en voulait pas. Aucune famille n’était parfaite et il y avait sûrement pire ailleurs. Et puis, elle n’était clairement pas la seule à devoir vivre avec le poids des exigences de ses parents sur les épaules, comme une épée de Damoclès toujours prête à lui tomber dessus. En revanche, elle avait l’impression qu’il y avait autre chose derrière ces paroles et la réaction du lion, mais elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. « Non tu n’imagines pas. » Conclut-elle sans la moindre animosité. En fait il n’y avait pas le moindre sentiment qui transpirait dans sa voix. C’était un constat pur et simple, il n’imaginait pas. Point. Mais quelque part au fond d’elle, elle ne pouvait s’empêcher de se demander s’il ne s’imaginait pas ce que ça faisait de vivre ainsi parce qu’il avait la chance de vraiment l’ignorer, ou si au contraire c’était parce qu’il le savait déjà. Nul besoin d’imaginer ce que l’on vivait. Mais elle sentait qu’elle n’aurait pas de réponse franche à une telle question, alors elle la garda pour elle.

De cette conversation, Hestia avait davantage l’impression qu’Orion cherchait auprès d’elle des confirmations plutôt que des informations. L’emprise des parents sur leurs enfants, les mariages arrangés, c’était là des sujets précis, pas des questions lancées au hasard afin d’en apprendre plus. Et plus les minutes défilaient, plus Hestia avaient le sentiment que cette conversation n’avait pas pour but de simplement en apprendre plus, mais bel et bien pour comparer avec ce qu’il connaissait. Peut-être même ce qu’il vivait. Comme si au fond il ne cherchait pas à la torturer, elle, mais plutôt à se rassurer lui. Et vu les expressions qui défilaient sur son visage, les réponses qu’il obtenait étaient bien loin de celles qu’il aurait aimé avoir. Hestia eut l’impression d’assister en direct à l’instant même où le masque du lion se fissurait. Elle garda le silence, à la fois déstabilisée et intriguée par le changement qui s’opérait sous ses yeux. Lorsqu’il soupira, elle comprit qu’il n’allait pas l’envoyer balader. Il déposait les armes. « Qu'est-ce qui m'a trahi ? Juste... J'sais que tu me dois rien, mais le répètes pas à qui que ce soit, s'il te plait. Je préfère être le petit con que personne ne connaît plutôt que d'être le fils de mes parents aux yeux de tout le monde. » Un instant, Hestia continua d’observer le lion en silence. S’en était fini de l’arrogance et de la suffisance, plus de provocation, plus d’air hautain sur les traits du Gryffondor. Désormais, il paraissait tourmenté mais aussi, et surtout, plus vrai. Ainsi c’était à ça que ressemblait Orion Campbell. Peu à peu, les pièces du puzzle s’assemblaient devant une Hestia silencieuse. Son attitude, ses questions, ses excuses soudaines… Tout prenait sens. « L’air sur ton visage. Tu n’es pas aussi détendu que tu aimerais le faire croire. Ça passe peut-être avec les autres, mais pas avec moi. » Expliqua-t-elle finalement à mi-voix. Il n’y avait pas de triomphe dans son ton, pas d’air supérieur sur ses traits. L’armure d’Orion s’était fissurée mais elle n’en tirait aucune satisfaction. Parce que cette armure, elle savait ce que ça faisait de la porter, elle possédait la même, elle savait combien elle était nécessaire et combien on se sentait vulnérable quand elle n’était plus. Car si elle pouvait voir à travers son attitude, c’était parce qu’ils se ressemblaient sûrement plus qu’ils n’auraient aimé l’admettre.

Où en étaient-ils avec cette histoire de service et de questions, Hestia ne savait pas trop, et en cet instant ça ne comptait plus vraiment autant. Parce qu’elle voyait bien la détresse dans les prunelles d’Orion, il aurait beau tenter de la camoufler, maintenant qu’elle l’avait aperçue, il était trop tard, elle ne l’oublierait pas. La Serpentarde aurait pu décider qu’elle s’en fichait, que les histoires de l’américain ne la regardaient pas et qu’elle ne lui devait plus rien. Mais ce qu’elle devinait de lui, ça faisait écho à ce qu’elle vivait, alors sa décision fut prise. « Effectivement, je ne te dois rien. » Commença-t-elle calmement. Elle se redressa pour venir poser ses avants bras sur la table qui les séparait. « Mais je n’ai aucune raison d’aller raconter ça à quelqu’un. De toute façon je ne sais pas qui ça intéresserait, tu n’es pas le seul dans ce cas. Ni le premier, ni le dernier. » Expliqua-t-elle en plantant son regard dans le sien pour bien lui montrer qu’elle était sérieuse. Elle ne comprenait pas trop pourquoi il préférait passer pour un petit con plutôt que d’admettre qu’il venait d’une famille de sang-pur -puisqu’elle devinait que c’était bien de ça qu’il s’agissait- mais elle sentait que ce n’était pas à elle de remettre en cause le comportement du lion. Pas alors qu’elle-même n’était pas vraiment un exemple en la matière. Mais dans tous les cas, elle ne voyait pas quel intérêt elle aurait à révéler ça à tout le château. Les sang-purs, Poudlard y était habitué, ce n’était rien de nouveau, alors un de plus un de moins… Mais, les histoires des autres, Hestia préférait s’en tenir le plus éloignée possible, inutile qu’il la supplie de garder le silence.

Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher de tiquer face à ses déclarations. Et au fond d’elle, d’y trouver un écho. « Tu ne veux pas être le fils de tes parents, hein ? Si tu savais… » Souffla-t-elle avec une pointe d’amertume. Mais cette fois-ci ce n’était pas dirigé contre le lion, mais plutôt contre le nom qu’elle portait et qui lui collait à la peau. Qu’il essaye donc d’être la fille dont l’oncle et la tante avaient fait régner la terreur sur Poudlard. La nièce de ceux qui avaient torturés des élèves dans les mêmes cachots qui servaient désormais à certains cours. Et surtout qu’il essaye d’évoluer dans une école où les descendants de ces élèves injustement torturés se trouvaient aussi. Oh, il allait voir que c’était particulièrement plaisant d’être Hestia Carrow. Mais ce n’était pas d’elle qu’ils parlaient pour le moment, et tant qu’Orion ne se servait pas de leur marché pour l’interroger, Hestia n’avait pas l’intention de s’appesantir sur le sujet. Il avait peut-être ôté son masque, mais ce n’était pas le cas de la Serpentarde. « Ils sont si terribles que ça dans ta famille ? T’en fais pas, je suis sûre qu’ils ne peuvent pas être pires que ceux que nous avons ici. » Le détachement dans sa voix était volontaire. Elle ne tentait pas de le rassurer, ce n’était pas son truc, elle ne faisait qu’exposer les faits. Simplement, peu importe ce que Orion pouvait penser, ça n’était sûrement pas grand chose par rapport aux actes de la famille de Hestia.

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psst:


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Lun 21 Déc - 1:04

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Elle avait surement raison de ne rien attendre de sa part, valait mieux pas attendre quoique ce soit venant de lui, ses parents lui avaient bien prouvé qu'il n'était pas suffisant. Mais l'avis de ses parents, c'était le cadet de ses soucis, ou en tout cas c'est ce que ça avait fini par devenir avec le temps. Essayer de correspondre à des attentes qui sont complètement contraires à ce que l'on est vraiment, ce n'est rien d'autre qu'une perte de temps et d'énergie. Il avait déjà passé toute son enfance convaincu par le fait que ses parents avaient raison, que les sang-purs étaient supérieurs, qu'il était lui-même supérieur, mais tout s'était écroulé quand il avait fait sa rentrée à l'école de sorcellerie. Depuis, toute sa vie s'était résumée à des mensonges auprès de ses parents et depuis quelques années, à des mensonges envers le monde entier, à leur présenter une personne qu'il n'était pas juste parce qu'il voulait être tranquille. Il se contenta d'hausser les épaules, préférant porter son attention sur la discussion qui était à venir. Sauf que cette discussion était loin d'être celle à laquelle il s'était attendu, ou en tout cas ses réactions étaient loin d'être celles auxquelles il s'était attendu. Est-ce que c'était parce qu'il avait fini par se convaincre qu'il était égoïste alors qu'au final, il ne l'était pas tant que ça ? Peut-être. Dans tous les cas, apprendre que quelqu'un d'autre vivait ce qu'il vivait, ça le rendait malade. Cette pression et cette emprise familiale ne devraient même pas exister mais apparemment, elles avaient même dépassé les frontières. Les sang-purs étaient donc si imbus de leur personne ? C'était pitoyable, c'était à vomir et pourtant, il était parfaitement conscient que ce n'était pas lui qui allait faire changer quoique ce soit dans ce monde complètement idiot dans lequel ils avaient apparemment tous les deux grandis. Mais il fallait qu'il garde bonne contenance, qu'il ne montre pas à quel point la réponse de la jeune femme l'avait atteint, l'avait touché dans une partie de lui-même qu'il avait complètement oublié. Sauf que ses excuses avaient passé la barrière de ses lèvres avant qu'il ne puisse lui-même les en empêcher et pour le coup, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. La raison qu'il avait donnée pour ses excuses était apparement loin d'être convaincante, mais la réponse de la jeune femme le laissait dubitatif. Est-ce qu'elle disait ça parce qu'elle ne le pensait pas capable d'imaginer ce genre de situation, ou parce qu'elle avait compris qu'il n'avait même pas besoin de l'imaginer car il savait parfaitement ce que c'était ? Il ne connaissait pas la réponse à cette question mais franchement, il préférait ne pas la connaître. Il avait déjà pris trop de risques, il avait déjà laissé ce masque qu'il avait pris l'habitude de porter se briser un peu trop facilement à son goût et maintenant, il avait la sensation qu'il n'avait plus le droit à l'erreur.

- Si tu le dis.

Voilà une réponse qui lui ressemblait plus, ou en tout cas qui ressemblait plus au Orion Campbell qu'il avait présenté à tout Poudlard dès son arrivée. Mais évidemment, les choses ne s'étaient pas arrêtées là. Il avait voulu en savoir plus, il avait voulu savoir s'il était le seul forcé à épouser une personne qu'il n'appréciait pas et pour qui il n'aurait jamais de sentiments et c'est ce qui avait mené à sa perte. Inutile de renforcer l'accroche à son masque maintenant, Hestia l'avait déjà percé à jour. Donc il avait préféré déposer les armes, disant la vérité, juste parce qu'aucun mensonge n'aurait été assez convaincant pour lui faire croire que non, il n'était pas concerné. Son masque n'était plus là, il l'avait renfermé dans sa valise et maintenant, il était lui-même. Il était ce pauvre gamin psychologiquement torturé par la vie que ses parents lui faisaient vivre et par l'incapacité de les quitter parce qu'il ne pouvait pas abandonner sa soeur. D'un coup, il était le vrai Orion Campbell, celui qu'il aurait préféré ne jamais être mais comme ce n'était pas possible, il avait préféré le laisser loin des yeux des autres, ou en tout cas loin des yeux de ceux qui n'étaient pas Hestia. Comment avait-elle fait pour le percer à jour ? Est-ce que c'était parce qu'elle avait elle-même vécu ce genre de choses et qu'elle les vivait encore ? Sa réponse semblait le confirmer. Ca ne marchait pas avec elle, mais ça se trouve, ça ne marchait pas avec les autres non plus. Comment est-ce qu'il ferait, si tout le monde apprenait que ses parents étaient les Campbell américains, ceux qui étaient plus riches qu'humainement imaginable et qui n'avaient aucune limite pour se faire connaître ? Il préférait ne pas le savoir. Là, il devait juste faire en sorte qu'elle ne le répète pas. Il avait choisi de partir à Poudlard pour s'échapper, pour fuir de cette vie qu'il n'avait pas choisie et qu'il pouvait plus supporter, ce n'était pas pour recommencer à la vivre ici. Il sentit ses tripes se dénouer légèrement face à sa réponse. Elle n'allait rien dire à qui que ce soit et même si ça pouvait paraître comme peu, c'était énorme aux yeux d'Orion. Elle n'avait pas l'air de comprendre pourquoi il voulait autant garder ses origines secrètes mais pour le coup, il ne s'attendait pas vraiment à ce qu'elle le comprenne, surtout qu'il n'avait donné aucune explication. Visiblement, les choses ne fonctionnaient pas de la même manière ici, peut-être que les autres élèves ne se servaient pas du statut familial de leurs camarades pour "grimper des échelons" ? Cette idée était agréable, mais ce n'était pas pour autant qu'il allait baisser sa garde.

- Merci. Et.. Peut-être que c'est différent ici, mais bien assez de personnes se sont rapprochées de moi pour profiter de ma "situation" quand j'étais aux Etats-Unis, je ne laisserais pas ce genre de choses se reproduire ici.

Elle ne comprendrait surement pas grand chose à ça, en grande partie parce qu'il ne s'était jamais montré comme quelqu'un étant capable d'être gentil. Pourtant, il l'était, ou en tout cas il pensait l'être. A minima, il l'était bien plus que ce qu'il laissait paraître depuis si longtemps. Il avait toujours été du genre à donner et apprécier sans compter, mais il s'était retrouvé forcé à arrêter d'agir de cette manière pour la simple et bonne raison qu'il aurait fini détruit s'il avait continué. Il ne connaissait rien des Carrow, ou en tout cas rien en dehors de ce qu'elle lui avait dit comme réponse à ses deux premières questions. Ces questions semblaient d'ailleurs être les dernières car d'un coup, toute cette histoire "d'interrogatoire" lui paraissait très lointaine. Il n'avait plus besoin qu'on lui confirme quoique ce soit, il avait eu les réponses aux questions qu'il se posait, il en était convaincu maintenant. Mais apparemment, elle aussi ne voulait pas être la fille de ses parents. Est-ce que ça le rassurait ou est-ce que ça lui faisait du mal ? Il ne le savait pas vraiment. C'était comme tout le reste de cette discussion en fait, c'était des mots qui lui faisaient ressentir des choses qu'il ne s'attendait pas à ressentir et qu'il n'était pas vraiment capable de comprendre. Peut-être que c'était mieux qu'il ne comprenne pas ce qu'il ressentait, qu'est-ce que ça changerait dans tous les cas ? Ca ne changerait rien à ses émotions et à ses sentiments dans tous les cas. Il s'était retrouvé plongé dans ses pensées, n'en ressortant que quand la brune avait repris la parole, le garçon relevant les yeux vers elle alors qu'il ne s'était même pas rendu compte qu'il les avait baissés. Est-ce qu'ils étaient si horribles que ça ? Oui, mille fois oui. Peut-être que c'était plus simple qu'ailleurs, peut-être même que c'était plus simple chez lui que chez Hestia, mais il n'avait aucun moyen de le savoir.

- Disons qu'à Ilvermorny, tout le monde mettait mes parents sur un piedestal, peu importe leur « statut sanguin ». Pourtant.. Pourtant ils ne sont pas ce qu'ils ont toujours laissé paraître aux yeux des autres. Disons simplement que les gens ne sont pas au courant de qu'ils font quand tout le monde a le dos tourné. Autant dire qu'avoir un fils qui voulait étudier la protection magique.. C'est pas quelque chose qu'ils ont apprécié, pas du tout même.

Torturer d'autres personnes à la fois psychologiquement et physiquement juste parce que leurs origines ne leur convenaient pas, ce n'était pas le genre de choses qu'il tolérait, c'était plutôt le genre de choses qui le rendait complètement malade. Il n'avait jamais osé dire quoique ce soit à ses parents, mais son choix d'études supérieures avait surement tout dit à sa place. Il n'oublierait jamais ce qu'ils lui avaient demandé quand ils avaient "accepté" le fait qu'il continue ses études dans ce domaine-là. Il faudrait qu'il s'arrête pour reprendre la tête de l'entreprise familiale dès qu'on le lui demanderait et il fallait qu'il promette qu'il ne s'en prendrait pas à leurs collaborateurs si jamais il trouvait un travail. Cette simple idée le dégoûtait tout bonnement. C'était aussi à ce moment-là qu'il avait compris qu'il ne pourrait jamais se débarrasser de la pression que sa famille avait sur lui, à moins de claquer la porte et de dire stop. Mais est-ce qu'il pouvait vraiment le faire ? Non, pas tant qu'il n'aurait pas trouvé de solutions pour sa petite soeur, il ne pouvait pas se le permettre. Ce n'était pas lui le plus important dans cette histoire à ses yeux, c'était elle, ça l'avait toujours été.

- Et la tienne ?

Il n'avait même pas réfléchi avant de poser cette question. Elle ne rentrait clairement pas dans les questions auxquelles elle "devait" répondre parce qu'elle le lui devait, tout ça s'était arrêté il y a un petit moment. Maintenant, ils n'étaient que deux sorciers qui, apparemment, avaient bien plus en commun que ce qu'ils auraient pensé au premier abord. Que faire à partir de cette information ? Rien, ou en tout cas il n'en savait rien. Est-ce qu'elle lui répondrait ? Peut-être que oui ou peut-être que non, mais ça ne le dérangeait pas. Il était plus que mal placé pour juger ce genre de choses, lui-même se cachait derrière un tissu de mensonges depuis bien longtemps maintenant.

- Tu.. T'es pas obligée de répondre hein.

Ouais, son masque s'était vraiment brisé. D'un coup, il était une sorte d'animal sans défense, il était la personne qu'il avait toujours été. Ce garçon de 18 ans qui au fond de lui était encore une sorte d'enfant et qui ne voulait pas mettre qui que ce soit mal à l'aise. Celui qui faisait toujours en sorte que les choses se passent bien pour les autres, quitte à ce qu'elles se passent mal pour lui. A vrai dire, il serait incapable de vraiment mettre une date sur le moment où les choses avaient changées, mais c'était devenu une habitude dans tous les cas, habitude qui s'était pourtant retrouvée brisée au moment où Hestia lui avait fait comprendre qu'elle vivait les mêmes choses que lui, et d'autant plus brisée au moment où elle avait posé la question de trop, celle qui confirmait qu'elle l'avait en effet percé à jour.

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Mar 22 Déc - 0:29
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« Si tu le dis. » Oh oui, Hestia le disait. Elle l’affirmait même et pour le coup, Orion ne pourrait pas la contredire. Parce que personne ne pouvait imaginer ce genre de situation tout simplement. Il fallait le vivre pour le comprendre, c’était aussi simple et aussi terrible que ça. Les autres pouvaient compatir autant qu’ils voulaient, ça ne serait jamais assez.  La plupart du temps lorsque les sorciers tentaient d’imaginer ce que c’était de vivre dans une famille de sang-pur, ils faisaient complètement fausse route. Hestia en avait entendu des choses, des rumeurs sur ce que soi-disant était sa vie. Elle avait entendu parler de richesses à n’en plus finir, de soirées raffinées et de conversations passionnantes. On la prenait pour une princesse qui vivait une vie de rêve, une héritière qui avait tout et qui évoluait dans les plus hautes sphères. Une sorcière qui ne côtoyait, qui n’acceptait que le meilleur. Les autres ne voyaient que l’argent, les opportunités, la renommée, le prestige du nom. Ils ne pouvaient pas plus se tromper. Ils pensaient tous savoir, ils se croyaient tous en capacité de la juger, en réalité ils avaient tout faux. Alors non, Orion ne pouvait pas s’imaginer ce qu’elle vivait, il pouvait mettre toute l’arrogance qu’il voulait dans ses mots, pour Hestia ça ne changeait rien. Cette réalité, il ne pouvait même pas l’effleurer du doigts. Du moins pas tant qu’il n’était pas concerné. Sauf que ça, la Serpentarde commençait justement à s’interroger sur la question. L’assurance pouvait parfois être la meilleure des défenses, Hestia était bien placée pour le savoir. Et entre ça, les excuses précédentes du lion, et sa curiosité sur la manière de vivre des sang pur anglais, la verte commençait à se dire que si Orion ne pouvait pas s’imaginer ce qu’elle vivait, c’était tout simplement parce qu’il le savait. Et sa réponse sur la défensive n’était clairement pas pour détourner l’attention de la Serpentarde.

Malgré ses doutes, Hestia n’avait pas l’intention de creuser la question. Il s’agissait de la vie d’Orion, ça ne la regardait pas, s’il souhaitait se cacher derrière des interrogations, ça ne regardait que lui. Et s’il y avait quelque chose que la Serpentarde détestait, c’était quand les autres mettaient le nez dans ses affaires alors non, elle était vraiment décidée à ne pas agir ainsi avec le Gryffondor. Il avait beau lui taper sur les nerfs, la provoquer et l’irriter en même temps, elle savait respecter la vie privée des autres. Elle était sincèrement décidée à ne pas fouiner, à ne pas le torturer de questions comme elle avait cru que le lion allait faire avec elle. Mais en fait, elle n’en n’eut pas besoin. Une question, une seule question à laquelle elle n’attendait même de pas vraie réponse suffit à tout faire basculer. En un instant, elle vit le masque du Gryffondor se fendiller, se craqueler sous la tourmente. Peut-être qu’Orion aurait pu tenter de sauver les apparences, peut-être songea-t-il à redoubler d’arrogance pour camoufler tout ce que ses prunelles révélaient contre son gré, mais il n’en fit rien. La Serpentarde n’aurait même pas pu lui en vouloir, sûrement aurait-elle réagi ainsi à sa place. Elle qui avait toujours vécu par le principe que l’attaque était la meilleure des défenses. Mais il ne choisit pas cette voie, et certainement pour la première fois depuis leur rencontre, le véritable Orion fit face à Hestia. En quelques mots, il remettait toutes les pièces du puzzle en place. Sang pur, petit con par nécessité, une famille à laquelle il ne souhaitait pas se voir relié. Peu à peu, Hestia observait le vrai Orion apparaitre sous ses yeux. L’image qu’il lui avait donné à voir s’écroulait lentement, non en fait il s’en débarrassait, il cessait de jouer un jeu. Il renonçait.

Et tout ça, Hestia devait bien admettre qu’elle ne savait pas trop quoi en penser. L’armure d’Orion n’était plus, et ça ne lui apportait aucune satisfaction, le voir ainsi n’était pas une victoire. Pas alors qu’elle savait exactement en quoi ladite armure était nécessaire. Pas alors que c’était la sienne qui lui permettait de tenir debout. Le Gryffondor apparaissait tourmenté et vulnérable, comme le miroir de ce que la Serpentarde pouvait devenir si elle baissait sa garde. Pour un peu elle lui aurait préféré sa version pleine d’arrogance, celle qui lui donnait envie de lui coller son poing en plein visage. Parce que se retrouver face à ses failles n’était jamais agréable. Elle ne souhaitait ça à personne, même pas à Orion. Alors quand il lui demanda de garder cette information pour elle, elle n’hésita pas à accepter. Oh, il ne s’agissait pas là d’un grand geste ou d’une sorte de clémence de sa part, elle ne comprenait tout simplement pas pourquoi ça tenait tant à cœur au Gryffondor de garder ses origines secrètes. Et puis elle ne voyait pas quel intérêt elle aurait à révéler ça, ni même à qui elle le dirait. Hestia n’avait absolument rien à y gagner alors Orion n’avait pas de souci à se faire de ce côté-là. « Merci. Et.. Peut-être que c'est différent ici, mais bien assez de personnes se sont rapprochées de moi pour profiter de ma « situation » quand j'étais aux Etats-Unis, je ne laisserais pas ce genre de choses se reproduire ici. » La verte hocha lentement la tête. Soit, ses raisons elle pouvait les comprendre. Tant qu’il restait dans l’ombre personne ne pouvait se servir de lui. Au fond il avait sûrement raison d’agir ainsi, le moins les autres en savait, le moins ils avaient de possibilité de vous blesser. La vie de Hestia aurait certainement été bien plus simple si elle avait eu l’occasion de se détacher du nom des Carrow et de tout ce qui allait avec. Malheureusement ce n’était pas le cas. « Oh non ce n’est pas différent, ici aussi on a notre lot de requins. » Autant qu’Orion ne se fasse pas d’illusion. Les sang purs britanniques n’étaient clairement pas meilleurs que les américains. Nombreux étaient ceux qui ne voyaient que le prestige d’un nom, l’occasion de grimper les échelons, de profiter d’un carnet d’adresse bien rempli. Ces requins étaient parfois bien difficiles à distinguer des véritables amis, et quand on les démasquait ils devenaient invariablement des ennemis. Finalement Hestia comprenait le choix d’Orion, venir d’une grande famille ne faisait que rêver les autres, pas les principaux concernés.

La preuve, il affirmait préférer ne pas être vu comme le fils de ses parents. Apparemment jouer au petit con était bien plus plaisant à ses yeux. Une nouvelle fois, Hestia ne le jugea pas. Elle aurait été particulièrement mal placée pour le faire étant donné qu’elle agissait à peu près pareil. Aux autres, elle opposait la froideur et l’indifférence. Clairement elle n’était pas un exemple et elle le savait. Alors elle n’avait pas grand-chose à offrir à Orion, à part peut-être l’occasion de parler un peu. Il avait l’air de trouver sa famille particulièrement horrible, tant mieux, Hestia pouvait en dire des choses sur les familles horribles. « Disons qu'à Ilvermorny, tout le monde mettait mes parents sur un piédestal, peu importe leur « statut sanguin ». Pourtant.. Pourtant ils ne sont pas ce qu'ils ont toujours laissé paraître aux yeux des autres. Disons simplement que les gens ne sont pas au courant de qu'ils font quand tout le monde a le dos tourné. Autant dire qu'avoir un fils qui voulait étudier la protection magique.. C'est pas quelque chose qu'ils ont apprécié, pas du tout même. » Nouveau hochement de tête, un peu plus compréhensif cette fois. Au moins, de ce qu’en disait Orion, les Campbell n’avaient pas l’air particulièrement plus horribles que les familles que Hestia avait pu côtoyer. Les sorciers à double tranchant, la Serpentarde les connaissait bien. Rien que dans sa famille il en allait ainsi. L’image et les actes étaient deux choses bien différentes, la verte ne pouvait que comprendre. « Tes parents doivent être des gens charmants, j’en suis sûre. » Lâcha-t-elle avec un léger sourire ironique au coin des lèvres. C’était sa manière à elle de dédramatiser la situation. Mais aussi de lui dire qu’elle comprenait, qu’il n’était pas seul à vivre dans ce genre d’environnement toxique.

« Et la tienne ? » Hestia se redressa imperceptiblement sur sa chaise, instantanément plus alerte que quelques secondes plus tôt. En silence, elle jaugea Orion du regard, tentant de déterminer si sa question faisait partie du service qu’elle lui devait ou si ce marché qui les liait n’avait plus de raison d’être. Avaient-ils entamé une réelle conversation ? La verte sentait un changement dans leur conversation l’air qui les entourait n’était plus aussi électrique et Orion ne semblait plus sur la défensive. Malgré tout c’était exactement le genre de question qu’elle aurait aimé éviter. Mais elle aurait été naïve de croire qu’il n’allait pas la lui retourner. Allait-elle lui répondre parce qu’il l’exigeait ou parce qu’il le lui demandait ? Aux yeux de la Serpentarde, ça changeait tout. « Tu.. T'es pas obligée de répondre hein. » La Serpentarde se détendit légèrement. Ainsi, de rapport de force, ils passaient à une véritable discussion. Hestia ne savait pas trop quoi en penser, parler ouvertement de sa famille n’était pas dans ses habitudes et quelques minutes auparavant, elle maudissait Orion de la forcer à aborder ce sujet. En fait, elle aurait même tout fait pour éviter d’en parler avec lui. Et maintenant elle se demandait si elle devait lui répondre. Pire, elle envisageait sérieusement de le faire. Elle prit une profonde inspiration et laissa leurs regards se croiser. « Disons que les Carrow font partis des requins aux dents les plus acérées. Et qu’ils n’ont pas peur de remplir l’océan de sang si ça leur chante. » Une métaphore, c’était tout ce qu’elle avait trouvé pour répondre à sa question sans pour autant lui conter toute l’histoire de sa famille. Orion avait peut-être accepté de s’ouvrir à elle, mais Hestia n’en n’était pas au même stade. De cette manière, elle acceptait tout de même de faire un pas dans sa direction sans pour autant étaler toute sa vie sous ses yeux. Et puis la métaphore était particulièrement parlante, assez pour qu’il comprenne quel genre de famille était les Carrow. « Et nous pendant ce temps on essaye de ne pas se noyer. » Conclut-elle avec un haussement d’épaules fataliste. Là non plus elle ne donna pas plus d’explications. Orion saurait certainement de quoi elle voulait parler. La pression, les exigences, les regards, les Carrow n’en n’avaient pas le monopole, alors elle savait qu’il comprendrait.

Hestia soupira doucement, elle ne s’était vraiment pas attendue à ce que cette conversation prenne un tel tournant. Elle s’était préparée à vivre une conversation déplaisante, un véritable bras de fer qui l’aurait opposé au Gryffondor et au final, leur discussion ressemblait à tout sauf à ça. Sans le vouloir, elle avait percé la carapace d’Orion. Rien n’avait été prémédité, rien n’avait été fait en ce sens, d’ailleurs elle n’avait même pas songé que cela puisse être possible, et pourtant le résultat était là : celui qu’elle avait en face d’elle n’était plus exactement le lion irritant qui n’avait pas voulu la lâcher lors de leur rencontre en pleine nuit. Et même maintenant, elle commençait à comprendre son besoin de poser toutes ces questions sur les familles de sang pur. De son côté, la Serpentarde n’était pas assez optimiste pour croire que les choses soient différentes ailleurs, mais elle pouvait comprendre qu’Orion s’accroche à cet espoir. Dommage qu’elle ait dû le réduire à néant. « Tu as la réponse à ta question, nous ne sommes pas mieux ici que chez toi. » Reprit-elle après un bref instant de silence. Voilà la conclusion de leur discussion. Après tout c’était ce qu’il était venu chercher non ? Hestia haussa un sourcil. « Alors, déçu ? Ou soulagé ? » Déçu de voir que les choses n’étaient pas meilleure ailleurs ou soulagé de comprendre qu’il n’était pas le seul à vire ainsi ? A moins que ça ne soit un peu des deux.

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Mar 29 Déc - 16:12

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Tout aurait dû se passer différemment, sauf qu'Orion avait perdu le contrôle et une partie de lui-même se détestait pour ça. Et en même temps, il ne se détestait pas vraiment. Il avait craqué, ou en tout cas sa carapace l'avait fait, mais premièrement, c'était trop tard pour regretter. En plus, deuxièmement disons, ça aurait pu être pire. La personne devant qui son masque s'était fêlé avant qu'il ne décide de le laisser tomber avait l'air de comprendre ce qu'il vivait. Peu importe à quel point ils pouvaient encore en douter, ils se ressemblaient tous les deux bien plus que ce qu'ils auraient cru jusqu'à maintenant. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Surement rien. Est-ce que leur relation allait évoluer ? Surement pas, ou à minima ce n'était pas le genre de choses auxquelles Orion était en train de penser. A la place, il était concentré sur ce que disait Hestia. Qu'est-ce qu'il devait penser de tout ça ? Qu'est-ce qu'il devait penser du fait qu'elle avait compris et qu'apparemment, elle n'était pas là pour le juger ? Qu'est-ce qu'il était censé penser du fait qu'apparemment, les requins existaient tout autant dans son nouveau lieu de résidence ? Pas grand chose, soyons honnêtes. Ce n'est pas tant qu'il s'en fichait, c'est plutôt qu'au fond, ce n'était pas vraiment une surprise, ce n'était que la confirmation de ce à quoi il avait déjà pensé. Après tout, pourquoi est-ce qu'il se serait caché derrière des faux-semblants s'il avait estimé que les requins n'existaient pas ici ? Les paroles de la jeune femme n'étaient qu'une amère confirmation d'une crainte qu'Orion s'était habitué à avoir. Les choses étaient comme officielles maintenant, les gens ne devaient vraiment pas savoir qui il était, ou en tout cas il ferait en sorte de ne pas laisser cela arriver. Sauf que c'était mal parti, la preuve avec cette discussion. Il avait laissé son masque se fissurer et même s'il faisait en sorte que de telles choses n'arrivent plus, l'ombre désagréable d'Athena continuait de le suivre partout, comme une épée de Damoclès qui avait élu domicile au-dessus de sa tête. Mais ce n'était pas le moment pour penser à ce genre de choses. Non, il devait se concentrer sur la situation actuelle, se concentrer sur ce qu'il y avait de bon dans cette situation, même s'il fallait avouer qu'il n'avait pas vraiment conscience de ce que c'était.

- J'aimerais dire que c'est une surprise, mais ce serait un mensonge.

Si elle n'avait pas remarqué son amertume précédemment, il était évident que c'était le cas maintenant mais encore une fois, c'était le cadet de ses soucis. En plus, le sourire ironique que la brune avait laissé naître sur ses lèvres semblait mettre en avant le fait qu'elle ne pensait pas vraiment ce qu'elle disait. Sauf qu'encore une fois, il s'était laissé emporter par son envie d'en savoir plus sur son interlocutrice, mais aussi sur le mode de vie auquel ses parents avaient essayé de l'initier depuis sa naissance. Est-ce que les Carrow ressemblaient encore plus aux Campbell que ce qu'il aurait cru au premier abord ? Disons que ça ne le surprendrait pas complètement, Hestia avait l'air bien trop compréhensive pour quelqu'un qui ne pouvait pas comprendre ce qu'il vivait. En plus, elle s'était tendue quand la question avait passé la barrière des lèvres du jeune Campbell, se redressant directement comme s'il était important qu'elle se tienne droite, comme si ça pourrait l'aider à échapper à cette question. Ce n'était pas une question piège, ce n'était pas une requête non plus et le brun avait bien compris qu'elle était elle-même perdue entre le fait de lui répondre ou de ne pas lui répondre. C'est aussi pour ça qu'il avait repris la parole, comme si ça pourrait aider la brune en face de lui. C'était aussi parce qu'il s'en voulait légèrement. Il avait été relativement indiscret et il pouvait comprendre que la brune ai cru à une question similaire aux anciennes, c'est-à-dire comme une question faisant partie de leur "marché". Sauf qu'il ne l'aurait pas fait, il n'aurait pas été assez insensible pour faire ce genre de choses, même si le début de leur discussion semblait indiquer le contraire. Il fut partiellement soulagé quand il la vit légèrement se détendre, sentant lui-même un léger poids se retirer de ses épaules. C'était idiot de passer du petit gamin détestable à quelqu'un de bien plus cordial, n'est-ce pas ? Ca l'était d'autant plus quand on savait que c'était arrivé en seulement quelques minutes tout au plus. La métaphore de la brune fit apparaître une grimace sur le visage du brun alors qu'il sentait ses tripes se serrer de façon presque imperceptible à ses propres yeux. La deuxième métaphore de la jeune Carrow ne fit qu'enfoncer le couteau un peu plus loin, Orion sentant légèrement son sang se glacer alors qu'il se reconnaissait beaucoup trop bien à son goût dans cette phrase. Ne pas essayer de se noyer dans les combines de parents comme les Campbell ou apparemment les Carrow, c'était un travail à temps plein. Peut-être que la famille d'Hestia était pire que la sienne, il n'irait pas s'aventurer à demander plus de détails à la brune, pour la simple et bonne raison qu'il n'avait pas envie d'en donner plus de son côté, il n'y avait donc pas d'intérêt au fait de lui en demander plus alors que lui-même refuserait de répondre à cette question si la situation était inversée.

- Si tu sais où trouver une bouée de sauvetage, je ne suis pas contre une astuce.

A vrai dire, une partie de lui était à peu près certaine que le seul moyen d'échapper à la pression plus que négative de sa famille était de couper les ponts avec eux, mais il n'était pas encore prêt à sauter ce pas. Enfin si, s'il n'était que question de lui-même, il aurait déjà sauté le pas, il ne supportait plus la pression familiale, mais il n'était pas le seul dans cette équation et il en était plus que conscient. Mais il ne voulait pas s'aventurer à penser à sa soeur, pas maintenant, il avait déjà ressenti bien trop d'émotions devant Hestia et il ne voulait pas que ce genre de choses se passent trop souvent. Hestia sembla décidé à le couper dans ses pensées, même si elle était surement loin d'imaginer ce qu'il se passait dans la tête du brun. Est-ce qu'il était déçu ou soulagé ? Aucun, des deux, ou peut-être les deux. Le cocktail d'émotions qu'il ressentait était complexe et plus que désagréable, c'était tout ce qu'il savait. A vrai dire, les réponses de la brune l'avaient plus dérangé que rassuré ou déçu, c'était une certitude. Il laissa un soupir s'échapper de son corps alors qu'il réfléchissait quelques secondes, incapable de réellement savoir quoi répondre à la brune.

- J'en ai aucune idée. Les deux, aucun, j'sais pas vraiment. Ca me plait pas, c'est tout ce que je peux te dire.

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Orestia ♥

They call kids like us vicious and carved out of stone, But for what we've become, we just feel more alone


 

La tournure qu’avait pris cette conversation était terriblement déconcertante. Hestia s’était attendue à un bras de fer, à un moment désagréable qui n’aurait pas manqué de la faire détester un peu plus Orion. Pourtant rien ne s’était passé ainsi. Certes, les questions du lion ne lui avaient pas beaucoup plu et elle aurait préféré ne pas avoir à y répondre, mais elle s’était attendue à bien pire alors elle s’estimait plutôt heureuse. Non, ce qui la prenait le plus au dépourvu dans cette entrevue, c’était le changement qui s’était opéré en Orion. Il avait fini par se faire prendre à son propre jeu, ses questions avaient eu raison de son masque et désormais il apparaissait en toute sincérité -et vulnérabilité- devant la Carrow. Regrettait-il d’avoir craqué devant Hestia ? La Serpentarde le savait, elle n’avait pas été des plus agréable avec lui lors de leur précédente rencontre, et même là, mais en même temps le lion n’avait lui-même pas été un modèle de sympathie. Ses remarques et ses piques, il les avait bien cherchés, Hestia ne les regrettait pas. Elle agissait ainsi parce qu’elle était ainsi, elle n’avait pas à avoir honte de son comportement. Et puis au fond c’était peut-être mieux ainsi, que son masque se soit fendillé devant elle et non pas devant quelqu’un d’autre. Au moins avec la verte il n’avait pas à craindre de jugement ou de pitié. Car s’il y avait bien quelque chose pour laquelle la sorcière n’était pas doué, c’était l’empathie. Voir Orion renoncer à ses faux semblants n’avait pas manqué de la laisser décontenancée, clairement même si elle avait pu imaginer que l’arrogance du lion soit une armure fabriquée de toute pièce, jamais elle n’aurait pu songer qu’il la laisse tomber devant elle. Elle en était consciente, elle n’avait rien fait pour mériter une telle marque de confiance, et d’ailleurs elle savait que ce n’en n’était pas vraiment une. Se montrer tel qu’il était n’avait pas réellement été le choix du Gryffondor, les choses s’étaient juste déroulées ainsi et il n’avait pas eu d’autre choix que d’admettre la vérité. N’importe qui aurait pu se retrouver à la place de la Serpentarde. Néanmoins quand il le lui avait demandé de ne pas en parler, elle n’avait pas hésiter à lui donner sa parole. Et elle savait qu’elle la tiendrait. Hestia avait peut être tous les défauts du monde, mais elle était une personne de parole.

Il y avait également autre chose qu’elle pouvait faire pour le Gryffondor : ne pas le prendre en pitié. Mais là il ne s’agissait pas d’une promesse ou d’un service à lui rendre, Orion n’avait rien besoin de lui demander, Hestia était simplement ainsi. Ni très empathique, ni très encline à étaler ses sentiments. L’armure d’Orion n’était plus, son arrogance qu’il portait en étendard n’était plus qu’un souvenir, désormais il apparaissait véritable devant la Serpentarde et celle-ci savait combien ça devait lui coûter. Parce qu’elle était pareil. Alors elle comprenait et elle ne changeait rien. Certes, le lion lui paraissait soudainement moins irritant maintenant que chacune de ses paroles n’était plus destinée à la provoquer, mais ce n’était pas pour autant qu’elle devait le traiter comme une pauvre petite chose vulnérable. Ils étaient plus semblables qu’ils ne l’avaient pensé au premier abord, ils vivaient des choses similaires et s’il y avait quelque chose que Hestia avait en horreur, c’était qu’on la prenne en pitié. Alors elle n’allait certainement pas infliger ça à Orion. Il avait déposé les armes devant elle, il aurait été insultant de sa part qu’elle modifie son comportement. Alors elle ne lui témoignait ni pitié, ni compassion, parce qu’elle savait qu’il méritait mieux que ça. A la place, elle était compréhensive et un peu plus ouverte à la discussion. Au fond, elle ressentait surtout de la lassitude à l’idée que les manières des sang purs américains étaient les mêmes que celles de leurs comparses anglais. Il n’y avait vraiment pas un pays pour rattraper l’autre. Puisque c’était ce que Orion souhaitait savoir, Hestia ne voyait pas pourquoi elle lui refuserait ces informations. Elle ne lui accordait peut être pas sa pitié, mais elle pouvait au moins l’avertir d’où il avait mis les pieds. L’océan était empli de requin, que ce soit aux Etats-Unis ou en grande Bretagne. « J'aimerais dire que c'est une surprise, mais ce serait un mensonge. » Hestia lui adressa un signe de tête. Au moins il ne s’était pas bercé d’illusions en arrivant dans ce pays. La verte n’aurait certainement pas eu la patience de lui expliquer les mœurs et coutumes des sang pur, elle s’était engagée à répondre à ses questions, pas à lui faire tout un exposé. « Au moins tu sais à quoi t’attendre. » Conclut-elle avec fatalité. Elle ne prenait pourtant pas ça avec philosophie, les choses étaient juste ainsi.

La Serpentarde n’avait aucune intention d’embellir la réalité pour la rendre plus acceptable aux yeux d’Orion. Comme récompense à leur marché, il avait demandé des réponses à ses questions et c’était exactement ce que Hestia s’était efforcé de lui donner. Elle voyait bien que ce qu’elle avait à lui dire ne lui plaisait pas, qu’il aurait aimé entendre d’autres mots sortir de sa bouche pour au final vivre dans une réalité qui lui convenait mieux. Mais ce n’était pas le cas, et la Carrow ne voyait pas l’intérêt de lui mentir, ça n’aurait pas été lui rendre service. Cependant, quand il lui retourna la question pour l’interroger sur sa famille, elle hésita. Service ou pas, elle n’aimait pas parler de ses parents et elle n’avait pas envie de s’étaler sur le sujet. Orion avait peut-être baissé les armes, peut-être avait-il besoin de parler de ce qu’il se passait chez lui, mais Hestia n’en n’était pas là. Pas alors qu’il suffisait d’écouter les bruits de couloirs pour comprendre qui étaient les Carrow. Peut-être qu’un jour elle lui en dirait plus, peut-être qu’elle s’ouvrirait sincèrement et volontairement face au lion, mais pas aujourd’hui. L’armure de la verte, elle était toujours là, fière et distante sur ses traits, et elle n’avait pas l’intention de la laisser se briser de sitôt. Mais puisque le Gryffondor avait accepté de se montrer vulnérable en face d’elle, elle savait qu’elle devait faire un pas dans sa direction. La Serpentarde n’était pas non plus une totale ingrate. Ce fut donc une métaphore qui vint répondre aux interrogations de son camarades, manière subtile de ne pas trop en dire tout en ne laissant planer aucun doute sur au sujet de sa famille. La grimace qui apparue sur le visage d’Orion ne trouva rien en miroir sur les traits de Hestia. Rien dans l’expression de la verte ne laissait deviner ce qu’elle pouvait bien penser d’avoir une famille de requin, seule l’amertume dans sa voix laissait entrevoir son avis sur la question, la résignation, la déception. Hestia y était habituée… Et en était fatigué. A en juger par sa réaction, Orion ne devait pas être étranger à ces sentiments. « Si tu sais où trouver une bouée de sauvetage, je ne suis pas contre une astuce. » Un rictus apparu brièvement sur les lèvres de la verte. Pour une fois elle ne se moquait pas d’Orion, elle était surtout désabusée par la situation, bien plus que lui apparemment. Une bouée de sauvetage, si seulement les choses étaient aussi simples. Si cela avait été le cas, bien des héritiers auraient trouvé le moyen de tirer un peu de bonheur de leur situation, Hestia la première. « Il n’y a pas de bouée de sauvetage, Orion, il faut apprendre à nager. » Souffla-t-elle en plantant ses prunelles dans celles de son camarades. A nager pour s’éloigner des vagues ou nager pour apprendre à y survivre, ça c’était à chacun d’en prendre la décision. Hestia n’avait pas de conseils à donner sur ce sujet, elle n’était clairement pas un exemple à suivre.

Maintenant que tout ça était dit, l’atmosphère semblait plus légère entre les deux étudiants. Oh, ce n’était toujours pas la joie, mais au moins Hestia n’avait plus le sentiment qu’ils se préparaient à se jeter mutuellement à la gorge de l’autre. C’était étrange de voir combien leur discussion avait dévié et où ça les avait amenés. En s’installant dans la bibliothèque, Hestia n’aurait pas parié sur ce genre de retournement de situation. Et pourtant les choses avaient changé, elle le sentait. Pour donner quoi exactement ? Elle l’ignorait encore, mais elle n’était plus totalement réticente à l’idée de le découvrir. En attendant, elle choisi d’interroger Orion sur son ressentit. Il était venu la trouver pour obtenir des réponses et clairement il n’avait pas dû obtenir celles qu’il espérait. Était-il déçu ou soulagé ? Hestia ne pouvait s’empêcher de se poser la question. « J'en ai aucune idée. Les deux, aucun, j'sais pas vraiment. Ça me plait pas, c'est tout ce que je peux te dire. » Une seconde, la Serpentarde l’observa en silence, la tête légèrement penchée sur le côté. Elle aurait pu tenter de se mettre à sa place mais elle n’était pas assez empathique pour ce genre d’exercice. De son point de vue, elle ne voyait pas pourquoi le monde serait meilleur ailleurs. Mais c’était son côté pessimiste qui parlait, Orion n’était pas obligé de penser ainsi. D’ailleurs il ne savait pas trop et ça elle pouvait le comprendre. La conclusion c’était qu’ils se trouvaient dans des situations déplaisantes. « Personne ne te le dira, mais tu n’es pas le seul à ressentir ça. Il te suffit de trouver ceux qui voudront bien l’admettre. » Souffla-t-elle finalement face à l’air perdu du jeune homme. « Notre monde est moche et sans pitié, mais au moins tu n’es pas le seul à y vivre. » Elle ne tentait pas vraiment de le rassurer, de toute façon elle n’était pas douée pour ça, juste de lui montrer qu’ils n’étaient pas les seuls à avoir ouvert les yeux sur leur univers. Simplement trouver des alliés n’était pas toujours évident. L’était-il d’ailleurs ? Alliés ? Hestia n’aurait su le dire. Peut-être. Mais elle avait été trompée tellement de fois qu’elle n’osait plus espérer quoi que ce soit.

Un nouvel instant de silence flotta entre eux. Voyant qu’Orion avait besoin d’un peu de temps pour réfléchir à tout ça, Hestia en conclu d’elle-même que leur conversation était terminée et qu’elle avait rempli sa part du marché. Contrairement à ce qu’elle avait d’abord songé, elle n’en n’était pas forcément plus soulagée que ça, parce qu’elle laissait derrière elle un Gryffondor un peu plus paumé qu’avant. L’arrogant lion avait perdu de sa superbe, et ce n’était pas une raison pour se réjouir. Songeant que c’était certainement de sa faute, elle fini par prendre une décision. « Si tu n’as pas d’autres questions... » Commença-t-elle tout en posant ses mains à plat sur la table qui les séparait. Sans prendre le temps de continuer sa phrase, la Serpentarde repoussa sa chaise pour se lever. Elle attrapa son sac et le passa sur son épaule avant de contourner la table pour se diriger vers la sortie de la bibliothèque. Au moment de passer à côté d’Orion, elle s’arrêta brièvement. « J’imagine qu’on se recroisera. » Elle lui adressa un signe de tête, un presque sourire ourlant ses lèvres, et quitta finalement les lieux, une impression indéfinissable logée au creux de sa gorge.

CODAGE PAR AMATIS


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