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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Wouah, quelle vue, je pourrais très vite y prendre goût… ✘ Kayla :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Ven 5 Fév - 2:50

Kayla & Charly
⚜  Wouah, quelle vue, je pourrais très vite y prendre goût… ⚜

J’insère lentement la carte SD de mon appareil photo réflex dans mon ordinateur. J’éprouve toujours cette forme d’excitation quand je vais découvrir mes clichés. Souvent, ce sont des amis qui les prennent, mais lorsque je suis seule, je dois bien me débrouiller avec mon trépied et le retardateur. Les photographies datent d’il y a quelques jours. J’avais eu le besoin de grimper dans les vieilles ruelles de Londres désertées. Cela me prends assez régulièrement quand je veux éviter de penser. Mes iris sombres scrutent l’écran et je fais défiler les clichés. Un sourire satisfait étire mes lippes. Je lance Photoshop et commence quelques recadrage et je travaille légèrement les couleurs. Le but étant de mettre tout cela sur Instagram. D’ailleurs je vais y faire un tour, épingle ma story qu’il y a quelques jours car elle a fait pas mal de vues et regarde les messages que j’ai reçu. L’un de ceux qui attire tout de suite mon oeil, c’est celui de Kayla, qui me confirme notre rencontre ce soir. D’habitude, je ne rencontre pas vraiment les gens qui suivent mon compte Instagram. Tout simplement car il est totalement anonyme, tous mes clichés me montre en haut d’une tour, d’un bâtiment ou dans la nature de dos. Mon pseudo, Mademoiselle C. Parce que lorsqu’on m’a retrouvée sur ce pont, je n’avais plus qu’une médaille autour du cou avec un C, mes souvenirs envolés. Certains amis très proches ou au courant de mon histoire m’appelle C. Ambrose n’a sûrement jamais prononcé le prénom Charly… Enfin tout cela pour dire que je n’ai pas l’habitude de sympathiser avec les personnes qui suivent mon compte, mais cette Kayla, je ne sais pas pourquoi, ni comment mais elle m’a accrochée. Elle tenait absolument à apprendre le parkour, alors que je me suis dit, pourquoi pas ? Bon… Après, ça se travaillait comme discipline… Car si la jeune femme était très motivée, il semblerait qu’il lui manquait quelques bases de gymnaste pour être complète. Nous avions passé plusieurs séances pour travailler ses renforts musculaires et je me disais qu’aller pratiquer vraiment sur le terrain, ça l’intéresserait davantage et la motiverait peut-être d’une autre façon. Pour ma part, j’avais commencé la gym très petite pour calmer mon caractère toujours excité. Ado, on était carrément venu me chercher à la sortie d’une compétition pour me parler du parkour. Autant le dire… j’avais vite raccroché les justaucorps et les collants…

Après quelques retouches sur mes photos, je les postais sur mon compte Instagram avec toujours cette même hâte de voir les commentaires et les coeurs se cumuler. J’avais mine de rien une belle petite communauté et certaines marques de sports me proposaient même des partenariats. Je n’étais pas prête à quitter mon boulot pour devenir Instagrameuse comme cela se disait mais j’avouais sans gêne que cette notoriété me plaisait bien. Aussi anonyme soit-elle car même durant mes stories, je ne montrais pas du tout mon visage. Je survolais quelques messages et répondais finalement à Kayla pour lui confirmer que je passais la récupérer comme prévu pour nous rendre sur place. Même si nous avions nos téléphones personnels à présent, je devais reconnaitre que c’était devenu une habitude d’échanger sur Instagram plutôt qu’ailleurs. Après tout c’était là que nous nous étions connues. Je prenais quelques minutes pour regarder quelques commentaires, distribuer des « j’aime » aux premières personnes passant par là et je me motivais en ce samedi à aller me doucher. Je prenais un legging souple et un sweat à capuche. Même si j’étais une accroc de la mode, il y avait une évidence qui était que le parkour et les talons aiguilles ça ne faisait pas bon ménage. Je mettais mon appareil photo dans mon sac à dos ainsi que quelques autres affaires types bouteilles d’eau mais aussi de quoi grignoter une fois installées dans les hauteurs de Londres. Je prenais les clefs de ma voiture et filais vers les sous-sols pour me rendre au lieu que j’avais repéré. Il s’agit d’une zone inhabitée de vieux et petits immeubles qui surplombaient le nord de la ville. Il fallait d’abord passer ses murs qui la protégeait encore mais au moins nous serions tranquilles et il y aurait peu de chance que la police passe dans le coin. Pour une première, cela sera beaucoup stressant pour Kayla. D’autres personnes faisant du parkour disait que les lieux étaient bien pour débuter, que les accroches pour grimper étaient faciles. Je n’avais jamais été sur place mais j’avais décidé de faire confiance à ce que j’avais trouvé sur le net. Je glissais ma voiture sur le trottoir devant Kayla et attendait qu’elle monte. « Hey salut ! Comment ça va ? Prête pour ta première virée ? » Les beaux jours s’étaient installés depuis un moment. L’avantage ce que nous n’aurions pas à craindre la pluie. Je reprenais la route et nous emmenait jusqu’à l’endroit choisi. C’était clairement déserté. Je sortais de la voiture et attrapais mon sac à dos. Mon regard se porta sur la grille, il y avait des barreaux, c’était similaire à une échelle dans le fond. « Je passe devant ? Comme ça tu vois comment je fais ? » Je grimpais tranquillement le long de la barrière, et une fois en haut, je basculais et me laissais retomber de l’autre côté. Avec de l’élan j’aurais pu être presque en haut de cette dernière et n’avoir qu’à rebasculer mais je voulais que Kayla voit les points de prises. Pas lui en mettre plein la vue avec mes acrobaties.
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Kayla Rausale
Kayla Rausale
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Sam 13 Fév - 23:55
Wouah, quelle vue, je pourrais très vite y prendre goût…
Charly Rosebury & Kayla Rausale ||  Fin juin 2020


J’enfile une tenue confortable. Un jogging ajusté, une brassière, un tee-shirt blanc auquel je fais un nœud au niveau du nombril. Je lace mes chaussures de sport en ayant la main lourde sur la boucle, je ne veux pas avoir de mauvaises surprises et tomber en marchant sur mes lacets. Aujourd’hui, je vais en extérieur avec Charly. Et je l’avoue, j’appréhende beaucoup. Je l’ai rencontré de manière plutôt fortuite en réalité : sur Instagram. Je cherchais à la base des vidéos sur les techniques d’esquive et les techniques d’auto-défense pour les femmes petites et menues comme moi. De fil en aiguille, l’algorithme d’Instagram m’a fait découvrir la page de Charly. Mademoiselle C. comme elle s’appelle sur les réseaux sociaux. Très rapidement, je suis devenue accro à ses photos, à ses vidéos où on la voit à peine. Et puis en me renseignant sur le parkour, je me suis dit, pourquoi pas ? Les vidéos que j’ai regardées sur youtube m’ont décidée. Je me suis dit, tant que ma formation d’animagus n’est pas terminée, je dois continuer à m’entraîner et je dois poursuivre mon entraînement physique. Après tout, on ne sait pas encore en quel animal je me transformerai. Et si je devenais une petite souris ? Cela ne m’aidera pas à prendre le dessus sur mes ennemis en plein combat. Mais les techniques de parkour oui. Pas à prendre le dessus, mais je sais qu’une acrobatie bien effectuée et bien réalisée s’avère être un élément de surprise qui pouvait bien me sauver la vie. Mais avant que cela puisse me sauver la vie, il a mieux à faire, il faut apprendre. Et ce n’est pas gagné car je ne suis pas une très bonne élève : non pas que je ne fasse pas d’effort. Je me pensais souple mais je me suis rendue compte en travaillant avec Charly qu’il y avait dans mon corps des muscles dont je ne soupçonnais même pas l’existence et que ceux-ci me font bien souffrir après les séances. Il faut l’avouer, le parkour, ça a l’air sympa lorsqu’on ne connaît pas mais c’est en réalité très technique et pas facile du tout à appréhender. J’attrape mon sac à dos où je glisse une bouteille d’eau et un vieux pull au cas où. Je noue mes longs cheveux en deux tresses africaines ; je me suis dit que je serais moins gênée avec des cheveux plaqués sur mon crâne. Mes lunettes de soleil sur mon nez, je sors de la maison de mes parents avant de rentrer à nouveau. Transplaner dans la maison, c’est tout de même plus discret que de le faire dans la rue. Le ploc reconnaissable entre tous m’emmène dans une ruelle adjacente au point de ralliement que Charly m’a indiqué sur Instagram. Je sors mon téléphone et vérifie que je suis bien au bon endroit sur Map. Je suis environ à deux cents mètres. Parfait. Je marche pendant quelques minutes et puis j’attends.

Charly a dit qu’elle passerait me chercher pour m’emmener là où je vais souffrir ; c’est comme ça que je le vois. Je ne devrais pas partir en étant si pessimiste mais je suis comme ça, je camoufle pas mal mes craintes derrière ce fameux pessimiste, cela permet souvent de ne pas être déçue. Je patiente en pianotant sur internet jusqu’à ce que la voiture de Charly s’arrête devant moi. J’ouvre la portière et lorsqu’elle me demande si je suis prête, je lui réponds : « Au taquet ! » dis-je en riant ! « Même si j’angoisse un peu ! Et toi, comment ça va ? » Nous continuons de discuter le temps d’arriver à l’endroit qu’elle a choisi. Je sors de la voiture et regarde tout autour de moi ; il n’y a pas un chat. Tant mieux. Il n’y aura personne qui pourra me voir et se moquer si jamais je me plante. Ce qui risque d’arriver dans les cinq prochaines minutes, il vaut mieux être claire et réaliste. Mais l’adage ne dit-il pas tombe sept fois et relève-toi huit ? Je suis ce genre de personne, je ne lâche rien. Je me tourne vers Charly et place mon téléphone dans mon sac à dos pour ne pas le faire tomber sans faire exprès ; mon regard suit le sien et celui-ci semble s’arrêter sur une espèce de grille. Ah ouais direct… Charly est comme ça, elle rentre dans le tas. Je me sens comme si j’avais quatre ans et que je fais du vélo mais en enlevant les petites roues. « Fais donc ça. » dis-je lorsque Charly se propose d’aller devant et de me montrer comment elle fait. Je la suis des yeux et observe avec attention. Je regarde où est-ce qu’elle place ses pieds et ses mains, je regarde ses appuis. En deux ou trois mouvements, elle est de l’autre côté. J’inspire doucement.  C’est mon tour. C’est idiot, je flippe plus que je ne l’aurais cru, pourtant, ce n’est pas grand-chose, cela ressemble presque à une échelle dans le fond, le genre de truc qu’on peut grimper dès qu’on sait marcher non ? Je ne sais pas pourquoi je me sens si bête en plaçant mon pied sur le premier barreau. Mais un pied après l’autre, j’arrive enfin en haut de la grille. Je m’efforce de ne pas regarder en bas ; je ne sais pas trop ce que ça me ferait. J’essaie de me basculer comme l’a fait Charly et en deux secondes, je suis en bas mais il faut l’admettre, mon mouvement était bien moins gracieux que le sien. Je suis pas très souple, plutôt gauche. Peu importe pour le moment, je m’en fiche, l’important, c’est d’essayer non ? Mais rien que ça, j’ai l’impression de subir. J’espère que ça va pas trop se compliquer.   « Encore deux trois cours avec toi et j’suis au top. » dis-je pour rigoler et détendre l’atmosphère. « Tu as passé une bonne semaine sinon ? » demandé-je pendant que nous reprenons notre chemin. Je ne connais pas très bien Charly, à part nos échanges sur Instagram et les quelques fois où l’on s’est vu à la salle de sport où elle m’a montré les bases, nous n’avons que peu échangé.
 

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Mar 16 Fév - 4:22

Kayla & Charly
⚜  Wouah, quelle vue, je pourrais très vite y prendre goût… ⚜

Je conduisais tranquillement jusqu’à notre point de rendez-vous. L’avantage, c’est que la circulation commençait à se faire plus légère à cette heure tardive, me permettant de rouler sans me coltiner des bouchons. Le temps d’un feu rouge, je connectais mon portable à la voiture pour y mettre de la musique histoire de me mettre de bonne humeur et m’ambiancer un peu. J’adorais les musiques latinos et reggaeton. Ozuna envahit l’habitacle alors que mes doigts tapotaient en rythme sur le volant alors que je me rendais à destination. Je repère la silhouette de la jeune femme assez rapidement sur le trottoir et range la voiture sur le côté pour lui permettre de monter tranquillement. Je baisse légèrement la musique afin de pouvoir l’accueillir sans avoir à hurler pour se faire entendre. Je lui demandais comment elle allait et si elle se sentait prête. Je savais bien que nos entrainement n’étaient pas encore satisfaisants mais elle avait malgré tout acquis certaines bases et cet endroit déserté avait la réputation d’être facile pour débuter. « Angoisse pas voyons. J’ai trouvé un lieu qui est parfait pour commencer. Ca sera comme marcher mais dans les hauteurs. » Bon il faudrait d’abord parvenir à se hisser sur les dites hauteurs mais il n’y avait pas de raison, non ? Lorsqu’elle me demanda comme ça allait, je feintais une sourire sur mes lippes. « Ca va… Je mène un reportage d’enquête sur l’armée anglaise en ce moment. C’est long et ça me rappelle qu’il y a pas si longtemps j’étais avec eux sur le terrain. » Est-ce que cela me manquait ? Parfois. Est-ce que cela m’avait marquée et touchée tout au fond de mon être ? Oui. Plus que jamais je ne voudrais le reconnaitre ? Encore un oui. Il fallait avoir le coeur accroché pour vivre ce genre de reportage. Plus encore quand vous perdiez des proches. La mort de Timothy m’avait brisé le coeur. Celle de mon cameraman, juste à mes côtés… Une frisson parcouru ma chair. « Ca ravive de vieux souvenirs auxquels je préfère ne pas penser. Et le freerun, c’est parfait pour se concentrer sur autre chose. » Dis-je avec un grand sourire. Kayla savait que j’étais journaliste mais je ne pensais pas lui avoir déjà raconté que j’étais reporter de guerre. « Et toi les cours ? Tu fais quoi déjà ? » Même si nous avions sympathisé, je ne connaissais pas forcément tous les détails de sa vie.

Nous finissions par arriver sur place. Je garais la voiture avant d’en sortir. Je glissais mon sac sur le dos. En général de voyageais aussi léger que possible pour me permettre de réaliser quelques acrobaties mais ce soir, ce n’était pas l’objectif. Le soleil était toujours présent mais la lumière se tamisait lentement. La vue serait superbe. Je proposais alors à Kayla de passer devant pour qu’elle puisse voir comment je procédais. Une fois de l’autre côté, je l’encourageais, voyons son hésitation poindre. « Allé, tu peux le faire Kayla, c’est comment à l’entraînement. » Une fois de mon côté, je ne pus m’empêcher de rire. Je lui donnais un coup dans l’épaule. « Ce soir, le but c’est de voir si tu aimes vraiment ça. Tu verras, les prouesses ne seront pas folles. » Enfin je l’espérais, je n’avais jamais réalisé ce parcours toute seule. Nous reprenions notre chemin alors tout en discutant. « Longue semaine, mais j’ai posté de nouvelles photos sur Insta juste avant de venir te retrouver. J’ai un nouveau jeu. Faire des postures de yoga. J’ai trouvé ça drôle mais je réalise que je manque de souplesse ! » Je n’avais jamais pratiqué et comme beaucoup, j’étais partie avec le cliché, le yoga, c’est facile. C’est un sport doux. Doux peut-être… Mais mes muscles se souviennent surtout des mots souplesse et gainage… « Et toi, comme s’est passée ta semaine ? » Nous arrivons devant le premier bâtiment. Un muret à hauteur à nos épaules, permettait ensuite de grimper sur une série de garage. Mon regard glissa le long des bâtiments pour anticiper une quelconque route. L’enfilade de parkings couverts duraient sur plusieurs mètres avant de venir buter sur un premier petit immeuble. Il avait des fenêtres régulières avec des rebords qui permettaient de s’accrocher petit à petit pour atteindre son sommet. Il devait savoir d’une ancienne loge de gardien, cela n’était pas très haut en comparaison d’un immeuble de 4 étages, mais cela était parfait pour monter petit à petit. Je tapais dans mes mains, ravie. « C’est parfait. On va grimper ici, remonter les garages puis passer par les rebords des fenêtres pour monter sur cette loge. » Je me tournais vers Kayla avec un sourire d’encouragement. « On fait par étape. Si tu te sens pas de faire un truc, tu me le dis et c’est pas grave. On est entre nous, d’accord ? » Après son retour, je reculais légèrement du premier muret pour prendre de l’élan avant de sauter et de m’accrocher au rebord. Je me hissais avec la force de mes bras, grâce à l’impulsion donnée par mes jambes. Il fallait malgré tout garder l’équilibre sur l’épaisseur du parpaing et faire un petit entrechat pour arriver sur les toits des garages. Une fois là, je me tournais pour aider Kayla si jamais elle en avait besoin.
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Kayla Rausale
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Sam 20 Fév - 21:03
Wouah, quelle vue, je pourrais très vite y prendre goût…
Charly Rosebury & Kayla Rausale ||  Fin juin 2020

J’angoisse un peu quand même. Le Freerun, ce n’est pas rien. C’est tout de même une pratique relativement dangereuse si elle n’est pas maîtrisée. Mes essais laborieux avec Charly à la salle de sport n’ont pas semblé la convaincre et moi non plus. C’est probablement la raison pour laquelle elle m’a proposé d’aller essayer à l’extérieur pour que je puisse véritablement voir si cela me plaît ou pas et si je pourrais m’en servir dans le cadre du travail. Cela fait déjà quelques mois qu’on s’entraîne ensemble, on s’est « rencontrée » sur les réseaux sociaux aux alentours des vacances de Pâques. Je sais que j’ai fait des progrès et je remercie les séances avec Eirian de m’avoir rendue plus forte, plus endurante. Mais pour la souplesse, on repassera, j’en suis encore bien loin. J’essaie de bien m’étirer avant et après chaque entraînement mais bon, faut aussi compter sur la génétique. Je ne suis pas souple, c’est comme ça. Enfin… pas dans ses activités là du moins ( Wouah, quelle vue, je pourrais très vite y prendre goût… ✘ Kayla 1848932734 ). J’attends Charly pendant quelques minutes mais je n’ai pas le temps de tergiverser davantage car elle s’arrête brièvement devant moi, juste assez longtemps pour que je monte. Je lui fais part de mes angoisses et elle me rassure en me disant que cela sera simple. Bon, tant mieux ! Je n’ai pas forcément envie de faire des choses trop difficiles aujourd’hui même si je savais que Charly ne me mettrait jamais en danger volontairement, elle sait que je débute de toute manière. Je lui demande ensuite comment elle va et sa réponse me surprend. Je savais qu’elle était une genre de journaliste mais pas qu’elle était reporter de guerre. Je comprends par ses mots qu’elle a dû vivre quelque chose de difficile sur le terrain. Sûrement une perte d’un collègue vu comment elle en parle. Compatissante, je ne peux que lui témoigner mon soutien. « Effectivement, cela ne devait pas être simple du tout… Je suis ravie de t’aider à te changer les idées aujourd’hui d’ailleurs. » Je lui souris à mon tour, je ne suis pas le genre de personne qui va creuser là où ça fait mal si la personne qui souffre n’en a pas envie. Et Charly n’en a pas envie, elle change de sujet rapidement en parlant de moi et cela ne me dérange pas. Je ne connais pas très bien Charly, je ne saurai même pas quoi lui dire pour la réconforter.

« Je suis en formation pour travailler dans la protection. On nous forme notamment à devenir gardien de la paix. » Je ressors la même excuse bidon qu’au mec que j’ai rencontré dans un bar en janvier. Je souris bêtement en repensant à cette nuit, je n’y avais pas songé depuis quelques temps, mais il est vrai que je m’étais éclatée avec Lyam. À lui, je lui ai dit que je travaillais déjà, j’avais cru comprendre qu’il n’aimait pas les jeunes étudiantes. Avec Charly, je suis plus proche de la réalité puisqu’elle sait que je suis encore à l’école. Dans le monde magique, on parle de protection magique mais dans le monde moldu, les gardiens de la paix sont sans doute ce qui se rapprochent le plus des aurors ou de la police magique. « Je n’ai pas encore décidé la branche dans laquelle je vais exercer. Je réfléchis encore. Mais je me disais que le FreeRun pouvait m’être utile en intervention. »

Une fois arrivées à l’endroit choisie par Charly, je la suis jusqu’à la barrière et parviens à la suivre de l’autre côté grâce à ses encouragements. Je ris lorsqu’elle parle de mes futures prouesses. « Oui c’est vrai que ça ne risque pas d’être glorieux aahhah ! Mais ça va changer de la salle. Et puis on a de la chance, il fait doux ce soir. » J’ajoute : « Les prouesses, ce sera pour plus tard ! Bien plus tard ! » Je ris doucement en la suivant tout en discutant. Elle me parle de sa semaine et j’écoute attentivement. « Ah ? Je n’ai pas encore vu tes nouvelles photos, j’irai voir ça tout à l’heure. Tu manques de souplesse ? Et moi donc ! » Je ricane à nouveau, me moquant de moi-même. Je repense à tout à l’heure quand j’ai escaladé la barrière, c’était pas glorieux ! « Ma semaine à moi ? Rien de spécial. J’ai passé mes examens il y a dix jours, j’attends maintenant la sentence ! J’espère qu’elle ne sera pas trop sévère avec moi, je n’ai jamais été très douée à l’école mais bon. Je pense quand même m’être bien débrouillée. » J’ajoute : « Je suis rentrée chez mes parents pour l’été, d’habitude, je vis sur le campus. » Bon, ce n’est pas tout à fait vrai, mais je ne peux pas lui dire que je vis à Poudlard les trois quarts de l’année. J’ai appris à mentir quand il faut et à m’inventer une vie alternative moldue. « Ça m’a fait du bien de les retrouver. » Je suis proche de ma famille, heureusement que je peux sortir de Poudlard depuis que je suis étudiante. Quand j’étais encore au Collège, c’était la misère d’attendre les vacances scolaires. C’est vraiment top d’être majeure.

Lorsque nous arrivons devant le premier bâtiment, Charly s’arrête et je suis son regard. Oh putain, on va pas faire ça quand même ? Monter sur ces espèces de garage ? « C’est parfait. On va grimper ici, remonter les garages puis passer par les rebords des fenêtres pour monter sur cette loge. » Ah bah si. Charly a l’air tout excitée et son enthousiaste est clairement communicatif car moi aussi j’ai soudainement envie de grimper alors que j’en avais pas du tout envie il y a trois secondes et demi. « Allez, ça roule je te suis !» Enfin… Je regarde d’abord. Elle prend de l’élan et saute avec légèreté, on dirait un véritable félin. Elle arrive à grimper avec une grâce que je ne parviendrais pas à reproduire mais je m’en fiche un peu, le truc, c’est d’y arriver. Pour la grâce, on verra ça plus tard. « J’essaie. » Je recule et je cours doucement, tentant de reproduire les mouvements de Charly. Je m’accroche au rebord et je retombe au sol, surprise par le poids de mon corps qui m’attire vers le sol. Je suis contrariée et je recule à nouveau pour essayer une nouvelle fois. Cette fois-ci, je vais mieux m’accrocher. Enfin, c’est ce que je me dis. J’échoue à nouveau. Putain mais j’suis neuneu ou quoi ? Cette fois-ci, j’y arrive. Je recule encore plus et cours à toute vitesse et je parviens à me hisser, non pas maladroitement sur le parpaing. Je me mets debout et rejoins Charly. « Je pensais pas que j’étais si lourde ! » dis-je en riant. Je suis toute maigre, je pensais que ça serait un jeu d’enfant. Il faudrait peut-être que je travaille davantage les bras lors des entraînements. Je la suis jusqu’aux toits des garages et demande : « Comment tu en es arrivée à pratiquer le freerun ? Ce n’est pas une discipline courante, même si on voit de plus en plus de vidéos sur les réseaux sociaux. On voit plus de mecs que de garçons j'ai l'impression. » Tout cela m’intéresse beaucoup.  

 

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Mar 23 Fév - 4:21

Kayla & Charly
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La route se faisait facilement et puis ce n’était pas si loin comme lieu. J’avais mis les coordonnées GPS dans Waze et cela n’allait prendre trop de temps pour nous y rendre. Je sentais que Kayla était légèrement stressée d’aller sur le terrain. Je souviens également que cela n’avait pas été évident pour moi non plus. Il y a toujours une part d’appréhension et contrairement à ce que nous pouvons croire, rien n’est improvisé. Je ne saute pas de toits en toits au hasard. Les lieux sont repérés et même avant de se lancer, chaque accroche, chaque rebord sont contrôlés. Il faut être sûr de ne pas prendre de risque car le terrain serait dégradé. Après… en mission alors que je dois poursuivre un sorcier ou chercher à m’échapper, ces contrôles ne sont pas fait bien sûr. Mais l’art de la figure n’est pas vraiment au centre ces poursuites étrangement. Je tente alors de la rassurer. Il est vrai que pour marcher dans les hauteurs… il faut déjà y grimper ! Mais j’ai fait un tas de recherches et les avis sont unanimes, c’est parfait pour débuter.

Elle me demanda alors comment s’était passé ma journée et je lui répondais avec assez de franchise dans les grandes lignes. C’est vrai que grimper et partager mes connaissances ce soir, cela va me faire du bien et me changer les idées. « Gardien de la Paix, c’est top. Tu me fileras des infos quand tu seras sur le terrain comme ça. » Autant le dire… Il fallait parfois graisser la pâte de certains inspecteur. J’étais rarement sur les enquêtes que l’ont voyait au journal télévisé. Les grands formats sur lesquels je bossais était voué à des émissions à part entière. Mais il m’arrivait. parfois de m'intéresser aux agressions surtout lorsque cela devait concerner une potentielle attaque sorcière. Après tout, Kane avait la main mise sur les médias et les émissions étaient de plus en plus enclines à montrer le mauvais visage des sorciers. Je hochais la tête quand elle me disait que le freerun pourrait lui être utile. « C’est vrai ça mais j’espère que tu ne feras pas partie de ceux qui tentent de nous attraper. » dis-je dans un petit rire. La plupart du temps, nous étions beaucoup trop rapide pour nous faire prendre mais s’ils commençaient à se former, cela allait vite être plus compliqué.

Une fois sur place et la première grille passé, j’observais les lieux afin de savoir quel chemin nous allions emprunter. Alors que je lui demande comment s’est passé sa semaine, je réalise que c’est le début des vacances d’été. C’est vrai que je ne prête jamais vraiment à tout cela. « Je croise les doigts pour que tu passes en année supérieure alors. Ils habitent loin tes parents ? » Je pense aux miens qui entre leurs deux fils et leur fille n’ont pas été gâté. Chacun de part  leur métier se montre assez peu présents. Je m’enthousiasme sur le parcours à emprunter et comme convenu je commence pour qu’elle voit comment s’y prendre. Je tente de marquer chacun de mes gestes, de ne pas aller trop vite pour qu’elle puisse voir. Je l’observe la première fois, puis la seconde pour voir ce qui ne va pas dans ses actions. « Prends plus d’élan, pousse bien fort sur tes appuis quand tu sautes et n’attends pas, redresser directement avec la force de tes bras. » Je ne sais pas si ce sont mes conseils ou le fait qu’elle a réussi à appréhender l’espace, mais la troisième est la bonne. Monter sur le toit des garages est plus simple. Surface plane sur laquelle marcher en gardant l’équilibre malgré tout et une très haute marche à passer de temps à autre. « T’es pas lourde voyons, mais peut-être que tu devrais gainer un peu plus. Cela sera plus facile pour maitriser dans corps. » Nous avançons tranquillement jusqu’a l’immeuble au rebord de fenêtre. A sa question, je souris. Dire que je faisais suer Lyam et Doryan pour jouer au foot au départ… « Disons que j’étais pas une bonne joueuse de foot d’après mes frères. Mais comme j’étais une pile électrique mes parents ont cherché comment me canaliser. J’ai commencé la gymnastique artistique à 8 ans. J’adorais le sol surtout mais les barres asymétriques et la poutre avait une forme complexe qui me plaisait.  Bref ! Je faisais des compétitions nationales et tout. Puis un jour, j’avais seize ans, y’a Adam qui m’attendait dehors. Je le connaissais pas mais il avait suivi mes performances et il m’a mise au défi de le suivre pour voir de vrais gymnastes. » Je ris en me souvenant comment j’avais luté pour le suivre malgré mes heures d’entraînement. « Ca fait douze ans et je peux plus m’arrêter ! »

Du bout du pied je donnais un coup de pied dans un des rebords. Je voulais être sûre que cela était bien solide. « C’est vrai qu’il y a plus de mecs dans ce milieu, mais ça leur fait pas de mal qu’une nana vienne leur mettre la pâté. Et puis… pour tout te dire, ils sont bien foutus, c’est sympa à reluquer et d’être la seule ou presque à en profitant. » J’éclatais de rire à mes propres bêtises. Adam était surtout devenu un très bon ami à présent. Mais longtemps j’ai cru en être amoureuse. Avant Tim. Après, j’ai compris la différence. Je fronçais les yeux sceptique devant le passage. C’était trop risqué. Trop raide. Pas assez de prises. « Viens on va tenter de contourner pour voir ce qu’il y a derrière. De ce côté là je le sens. » Je n’avais pas envie qu’elle se casse la figure… « Tu fais du sport en dehors du freerun ? Dans ta formation peut-être ? »  dis-je pour continuer de faire connaissance avec la jeune femme. Au vu de sa silhouette et de son endurance j’avais tendance à penser que oui. Certes, elle n’avait pas fait de gym, mais elle me semblait malgré tout avoir le physique d’une personne qui s’entretient. Je continuais de longer l’immeuble en passant par les garages. J’espère découvrir une bonne surprise…
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Wouah, quelle vue, je pourrais très vite y prendre goût…
Charly Rosebury & Kayla Rausale ||  Fin juin 2020

Je ris lorsque Charly me dit que je pourrais lui être une indic lorsque je serai sur le terrain. Je lui réponds : « Ah ouais, tu serais ma journaliste attitrée, je te pistonne et tu as les exclusivités c’est ça ? » Je secoue la tête tout en sachant bien que je ne pourrais jamais faire ça. Je suis trop réglo. Je n’ai rien contre les reporters et les journalistes, mais lors des enquêtes, cela peut être dangereux d’impliquer la presse. La presse est utile pour énoncer les faits, pas lorsqu’il faut faire des suppositions. Malheureusement, certains prennent des libertés et cela nuit aux enquêtes. C’est ce que l’on vous apprend à l’école en tout cas. Je rigole à mon tour lorsque Charly évoque les policiers qui poursuivent les freerunners pour leur coller une amende ; en soit, ce qu’ils font n’est pas illégal, mais grimper partout, se mettre en danger, aller dans des endroits où l’on a pas vraiment le droit, c’est ça qui est plus dérangeant. Mais Charly a raison, les policiers moldus ne sont pas prêts d’attraper la bande de la jeune femme. Je les ai vu faire, ils sont trop rapides, trop agiles, trop entraînés. Je pourrais éventuellement les suivre avec mon balai mais bon, ça risquerait de faire tâche, un balai qui vole parmi des moldus. Enfin bref. « Je peux te rassurer, vu les recrues qu’on a, vous avez encore de la marge ! » dis-je en riant, en montrant mes muscles. Ok, je suis loin d’être la recrue la plus sportive du lot, mais bon, je suis une des plus malignes, c’est déjà pas mal. On ne peut pas tout avoir dans la vie. Je souris doucement lorsqu’elle espère que je vais réussir mes examens. « Réponse au prochain épisode ! Je te dirais sur insta quand j’aurais la réponse. » J’ajoute : « Non, ils habitent dans la banlieue sud de Londres, c’est à trente minutes environ. Mais bon, je préfère être avec d’autres étudiants en semaine et je rentre le week-end, c’est plus simple. » Et je l’avoue, j’aime être avec mes parents. Je suis encore jeune et j’ai besoin de me sentir chez moi lorsque je rentre le vendredi soir. Et puis, j’aime me raccrocher à ma vie moldue. C’est important pour moi tout ça. Et j’accorde beaucoup d’importance à la valeur famille.

Bon, maintenant que nous sommes arrivées, il faut s’y coller. Après avoir passée la barrière, Charly m’encourage pour monter sur le rebord. Heureusement que ses paroles m’accompagnent et me motivent. Et puis, elle est de bon conseil. En l’écoutant, j’y parviens enfin et je la suis sur les toits. Cela me fait bizarre. J’ai toujours eu de l’équilibre, il n’y a pas de problème, mais cela n’est pas naturel pour moi de marcher ainsi. « Ouais, je sais qu’il faut que je me gaine un peu plus. Je fais le strict minimum. » Je le sais que ce n’est pas suffisant de toute manière, il faudrait que j’intensifie la musculation maintenant que je suis à l’aise en endurance. Nous continuons d’avancer et je me permets de papoter en même temps. C’est ma spécialité de papoter, je ne peux pas m’en empêcher. Le silence m’angoisse assez alors je lui demande d’où lui vient cette passion. Pour Charly, s’en est vraiment une, cela se sent, elle vit pour ça. Je suis son compte Instagram depuis quelques mois et je suis toujours aussi enthousiaste qu’au début. Je sais bien que je n’atteindrai jamais son niveau et de toute manière, ce n’est pas ce que je recherche. Charly t’explique comment cela a débuté. Le foot, la gymnastique, les compétitions. Je demande : « Adam ? » Douze ans ? Je comprends pourquoi j’ai l’air si nulle à ses côtés. Je pratique depuis seulement quelques semaines et je n’ai pas son passif de gymnaste. Cela a dû aider pour les acrobaties, pour l’endurance et la souplesse. Je rigole lorsqu’elle explique mettre la pâté à certains hommes. « Je suis bien d’accord ! GIRL POWER ! » C’est notre devise avec Maxime. Je ricane lorsqu’elle m’avoue qu’elle en profitait pour se rincer l’œil. « Bah écoute, c’est ce qu’on appelle joindre l’utile à l’agréable ! Je devrais peut-être me joindre à vous moi aussi ! » dis-je en riant. « Oh ! Et si je rencontrais l'homme de ma vie? » en imitant la voix d’Anna dans la Reine des Neiges en ne sachant pas si Charly aurait la référence. Tandis que nous plaisantons, nous continuons d’avancer et Charly s’arrête soudainement. J’en fais autant, docile. Je n’ai pas envie de me mettre en danger alors je lui fais totalement confiance. « C’est toi qui vois, je te suis. » dis-je lorsqu'elle propose de rebrousser chemin.

Nous tentons de faire connaissance l’une avec l’autre. Il faut dire qu’à la salle de sport, l’espace est moins enclin à la conversation. Lorsque Charly me demande ce que je fais d’autres comme sport, je souris. « Oui effectivement, on a des heures de sport tous les jours, principalement des espèces de parcours du combattant. Et apprendre à tomber, à tomber sans se faire mal. Et puis des prises de combat à main nues quoi. La base. » Et en dehors, il y a le Quidditch et Eirian. Je ne peux évidemment pas lui dire que je m’amuse sur un balai tous les mercredi après les cours. Je ne la connais pas suffisament pour connaître son point de vue sur la magie. Pour Eirian, c’est différent. « J’ai commencé la course à pied avec mon tuteur en septembre dernier. Les premiers cours d’entraînements physiques m’ont fait prendre conscience que je n’étais pas à la hauteur. Et j’ai vraiment envie de l’être. Donc j’ai débuté la course avec lui, il est plus avancé que moi dans la formation. Et si au début je crachais mes poumons et je galérais énormément, on a maintenant un bon rythme et on court relativement longtemps. J’ai bien gagné en endurance. » Je lui demande : « Et toi ? En dehors du FreeRun et d’Instagram, tu as d’autres centres d’intérêt ? »

 

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Sam 6 Mar - 17:49

Kayla & Charly
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Je souris amusée de son résumé concernant sa future profession. Dans mon métier, il faut se faire un réseau, sinon, l’information donnée après tout le monde, il n’y a pas de réel intérêt. Mais je ne joues pas réellement sur ce terrain. Même si je suis revenue me stabiliser ici, en Angleterre, je préfères les reportages long, qui nécessitent des enquêtes, des interviews. Un réel travail d’investigation. Etre la journaliste à la télévision qui semblent ne rien entendre avec son oreillette et qui attends devant un immeuble qu’une personnalité sorte ? Non, merci, très peu pour moi. Alors oui, mon visage ne passe pas sur BBC mais mon travail y est régulièrement diffusé et mon nom est juste cité. Un nom que personne ne retient ou même ne lit à la fin durant le générique, mais je sais que les parts d’audimat permettent de retranscrire mon succès d’une autre façon. Et puis j’aime ça être tranquille derrière les caméras. « T’en fais pas va, je suis pas ce genre de journaliste. » J’avais envie de le préciser pour une raison qui m’est obscure. Ceci dit, ceux qui sont les plus fous dans ce domaine, ce sont bien les paparazzis et leurs méthodes douteuses. Après il est vrai que je me mettais à former nos futurs représentants de l’ordre pour qu’ils viennent nous embêter sur notre propre terrain de jeu, cela risquait de devenir compliqué. Je ris à sa remarque avant d’ajouter. « Tu sais que techniquement la loi est super floue à ce sujet ? Personne n’avait pensé un jour que des gens s’amuseraient à marcher sur des toits. » Alors ils parvenaient malgré tout à chercher à nous faire décamper en parler de propriétés privées mais aussi, ils assimilaient ça à des tentatives des cambriolages. Et là, ça me faisait doucement sourire.

Une fois sur place, c’est là que les aventures commençaient. Il fallait reconnaitre que cela ne s’improvisait pas de faire du freerun, mais il fallait bien commencer quelque part. Et ce quelque part, c’était ce soir. C’était aussi pour moi une façon de voir ce qui pouvait lui manquer et ainsi nous pourrions le travailler en salle. Alors que nous déambulons sur les toits, nous continuons de parler de tout et de rien. Quand je repense à ces années passées à la gym… En Freeerun c’est différent. Pourtant les bases sont là, le danger en plus. C’est ça qui rends exaltant cette pratique. J’aime retrouvé le côté esthétique qu’on tente de lui donner. Cette façon de faire croire que c’est facile. Je l’entends répéter le prénom d’Adam. « Oui c’est lui qui m’a fait découvrir ce monde ! Et je ne dirais pas qu’il m’a tout appris sinon, il ne passera plus les portes ! » Mais ce n’était pas si loin non plus. « Il vient souvent à la salle d’entraînement, tu finiras par le croiser. » Je ne peux m’empêcher de rire légèrement à son cri concernant le girl power. Nos Spice Girls ont été les précurseurs. Peut-être même que Mel C faisait déjà du freerun à l’époque qui sait ? « L’homme de ta vie ? Pas sûr. Peut-être un coup d’un soir avec eux, faut pas espérer mieux ! » dis-je en riant franchement. C’est que je les connaissais bien… Ceux qui étaient en couple l’étaient depuis bien longtemps et définitivement casés. Quant aux célibataires… Autant ne pas compter sur eux. « Je pense qu’il faudra chercher ailleurs pour le prince charmant ! » dis je en réplique à sa petite phrase sortie de la Reine des Neige. Tant qu’elle ne se mettait pas à chanter, ça m’allait très bien.

Tandis que je décidais d’éviter une façade, je nous faisais contourner le tout, passant par derrière. Bien fait m’en avait pris, il y avait derrière des enchevêtrements de murs qui permettaient de gagner beaucoup facilement en hauteur et des balcons par la suite qui allaient nous permettre de monter beaucoup plus facilement. Alors que je lui demandais si elle faisait du sport, je hochais vivement la tête. « C’est important d’apprendre à bien tomber ! Avec le groupe, on s’est entrainé avec un judoka qui nous à montrer comment nous réceptionner pour ne pas se faire mal. » Parce qu’avant de parvenir à grimper aussi facilement, malgré les entrainements avec le matériel au sol, autant le dire, il y en avait des chutes. Des plus ou moins graves. Par chance autour de moi, ce n’étaient que des blessures anodines qui en résultaient. Mais il fallait toujours se montrer vigilant. Nous n’étions jamais certains de ne pas glisser… « D’autres passe-temps ? Je sais que là, ça ne se voit pas, mais j’adore la mode ! Mon dressing explose de pièces. » Ca c’était mon petit péché mignon. Mon argent fondait comme neige au soleil si j’avais le malheur de craquer pour une nouvelle gamme chez un créateur. Des pièces venant de grand couturier ou non à dire vrai. « Allé, on va monter ses murs à la suite des uns et des autres. Arrivées sur le plus haut, un peu d’élan et on agrippe le balcon. » Et pour illustrer mes propos, je m’élance lui montrant le chemin. Je m’agrippe à la rembarde du balcon, me hisse, coince mes pieds sur le bas entre les barreaux et me voila perchée. Il y avait deux autres balcons à franchir, une sorte de grand rebord de fenêtres et nous serions enfin sur le toit.
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Lun 15 Mar - 19:40
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Charly Rosebury & Kayla Rausale ||  Fin juin 2020

C’est Charly qui m’a proposé les entraînements à l’extérieur. Personnellement, je me serai contentée de rester à la salle de sport où j’étais bien en sécurité. Mais ce n’est pas vraiment une attitude ultra gryffondor, j’en conviens. Alors j’ai finalement accepté de me confronter au monde et de dépasser mes limites. Parce que pour dépasser ses limites, il faut sortir de sa zone de confort et c’est ce que j’essaie de faire ce soir. Je ne me sens pas prête mais Charly veut qu’on fasse ça pour justement m’améliorer. Voir mes points faibles et mes points forts pour travailler sur ce qui ne va pas. L’avantage aussi de se voir en dehors de la salle, c’est que nous allions peut-être pouvoir en apprendre un peu plus l’une sur l’autre ; la salle de sport n’est pas vraiment propice à la discussion. Alors que là, dehors, peut-être que ce serait plus simple. Enfin… tout est relatif. En tout cas, la conversation nous a amené assez rapidement à parler de mes cours et de son travail en tant que journaliste. Je lève les mains en l’air en signe d’approbation. « Je sais que tu n’es pas ce genre-là. » Je ne la connais pas beaucoup mais je ne la voix pas ainsi alors si elle me dit, je la crois. Je suis du genre naïve comme personne. « Ah ouais ? » demandé-je lorsqu’elle me dit que la loi est floue sur les FreeRun. « Tu m’étonnes que personne n’y ait pensé ! Cela me paraît dingue qu’on puisse faire ça alors que ça fait quelques mois que je m’y intéresse ! » dis-je en riant doucement. « Tu verras, malheureusement, ça arrivera bientôt… » Les restrictions de liberté, tout ça tout ça…

Enfin bon, nous ne sommes pas là pour se prendre la tête mais pour profiter donc je compte bien en faire autant. Et puis, je suis là pour savoir si cela me plaît. C’est très important : car au-delà des aspects techniques, je veux aussi savoir si j’en suis réellement capable et si cela peut m’aider. Pour le moment, je galère mais je me débrouille. Après ma question, Charly m’explique comment elle en est arrivée à pratiquer le FreeRun et je secoue la tête lorsqu’elle parle de la gymnastique. Étant petite, je n’ai jamais fait de sport. J’ai dû faire six mois de danse classique avant d’arrêter, je préférais traîner en vélo avec les gamins moldus de mon quartier. « Tu me le présenteras la prochaine fois. » conclué-je lorsqu’elle me parle d’Adam son maître Yoda du FreeRun. En tout cas, j’aimerai bien la voir elle et ses amis à l’œuvre. Nous concernant, ce soir, cela doit être de la rigolade pour elle. Nous avançons à la vitesse d’un escargot et je mets dix ans à faire ce qu’elle fait en trois secondes. Alors être avec des initiés qui gambadent sans difficulté tout en faisant des acrobaties artistiques, cela doit être beau à voir. Et puis apparemment… il n’y avait pas que les figures qui étaient jolies à voir. Charly m’avertit que je n’y trouverai certainement pas l’homme de ma vie. Quel dommage ! « Cela fait un bout de temps que je suis célibataire, moi qui pensais pouvoir changer ça ! » dis-je en riant. « Un coup d’un soir ? Ok, ça me va. » Une image furtive me revient en mémoire tandis que le visage de Lyam s’approche tout près du mien et m’embrasse. Mon dernier coup d’un soir tiens… « Et on le trouve où le prince charmant ? T’es plus vieille que moi, éclaire ma lanterne ! » demandé-je en riant à nouveau. Il est vrai que je n’ai jamais su ternir longtemps une relation : la faute à pas de chance, je ne tombais jamais sur le bon garçon. Curieuse, je pose une question : « Tu es en couple toi ? » Juste avant elle parlait de reluquer les mecs de son groupe de FreeRun donc j’imagine que non mais cela ne veut rien dire. Ma mère dit toujours que ce n’est pas parce qu’on a déjà mangé qu’on a pas le droit à un petit quatre heures… Je souris à cette pensée ridicule parce que ma mère n’a jamais songé un seul instant à mater un autre homme que mon vieux grisonnant de père.

Tout en discutant, nous contournions la façade et je suis Charly avec attention. Je mets mes pieds où elle place les siens. La discussion va bon train. J’ai hâte d’en savoir plus sur elle. Sa vie semble trépidante. « La mode ? Je n’y aurai jamais pensé ! » J’avoue à mon tour : « Je suis comme toi ! Bon, à l’école, on porte l’uniforme bien entendu, mais quand je sors… » J’aime être coquette, porter mes beaux bijoux, mes belles robes mais beaux talons. « Mais j’aime tout autant mon look au naturel en fait. » Lorsque je termine de parler, Charly m’indique qu’elle a trouvé un nouvel endroit à grimper. Je la regarde faire tel un chat qui saute de meubles en meubles. Mais moi, je ne suis pas un chat, je ressemble plutôt à un gros éléphant. Enfin… Pas en termes de poids hein, mais plutôt en termes de grâce. Mais j’ai bien regardé Charly et je veux lui montrer que ce qu’elle m’apprend n’est pas inutile. Alors je m’élance comme elle l’a fait et m’agrippe à la rambarde. Par je ne sais quelle opération du saint esprit (comme dirait papa), je parviens à me hisser en faisant comme elle l’a fait. Bien entendu, mes mouvements à moi sont bien moins gracieux, mais au fond, qui s’en préoccupe ? C’est en silence que nous franchissons les deux autres balcons avant d’arriver sur une sorte de rebord de fenêtre sur lequel je ne suis pas sereine du tout. Mais je respire et je copie Charly dans tous ses mouvements. En quelques minutes, nous sommes sur le toit. Je prends le temps d’admirer la vue et je m’assois deux minutes tout en haut. « Wahooooooooou ! » C’est magnifique. Le soleil décline à l’horizon et je ne peux m’empêcher de sortir mon téléphone pour prendre quelques clichés. « Franchement, c’est vraiment dur pour moi mais ça valait le coup ! » On a pas fait grand-chose mais je suis fière d’avoir réussie à monter jusqu’ici, c’est déjà une première étape.
 

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Mar 6 Avr - 23:46

Kayla & Charly
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Même si la jeune femme a quelques années de moins que moi, je dois avouer que je l’apprécie. J’aime sa spontanéité et sa fraîcheur. Je l’ai peut-être ressenti à travers son instagram alors qu’on avait commencé à faire connaissance. Je devais reconnaître que ce n’était pas dans mes habitudes de rencontrer des personnes qui ne me contactaient pas ce bien. Mon compte avait pas mal d’abonnés. Je ressentais plusieurs messages privés par jour du plus sympathique au plus tordu ou agressif. Je ne savais toujours pas ce qui m’avait réellement poussé à discuter avec Kayla, mais je ne le regrettais pas. J’aimais tenter de lui apprendre le Freerun et j’essayais de lui transmettre ma passion au-delà de toutes les techniques. Ce n’était pas encore ça, mais il fallait bien commencer et cela ne faisait pas si longtemps que nous travaillions ensemble. Lorsqu’Adam était venu me chercher pour débuter le Freeerun, j’avais déjà une base solide au sol grâce à la gymnastique artistique. Cela m’avait grandement aidé et j’avais tendance à oublier que ce n’était pas aussi simple d’appréhender cette activité pour tout le monde. Dans tous les cas, je voulais réellement partager ces moments avec elle et cela me faisait plaisir de former quelqu’un à mon tour, comme Adam avait pu le faire pour moi à une époque. « Ne parle pas de malheur. Le peu de fois où j’ai été attrapée, plus jeune, ils disaient que nous avions essayé de cambrioler les lieux. Heureusement c’était un entrepôt désaffecté et il n’avait même plus de propriétaire… »

Nous continuons de bavarder tout en avançant sur le parcours qui se dresse doucement devant nous. Je lui parle d’Adam Il est partout lui… Je vais finir par faire un scénario Wouah, quelle vue, je pourrais très vite y prendre goût… ✘ Kayla 1848932734 et de comment il m’a attirée dans cet univers que je n’avais jamais vraiment quitté depuis. J’avais dû arrêter alors que j’étais partie en Syrie, mais je devais avouer que sur le terrain cela m’avait pas mal servi. Il arrivait parfois que nous ayons à fuir rapidement des lieux. Grâce au Freerun j’avais une bonne endurance et une capacité à passer facilement tous types d’obstacles. « Il a un compte Insta, je t’enverrai le lien en DM. » Contrairement à moi, il ne se cachait pas et il n’était pas uniquement dédié au freerun, mais il y avait des photos et vidéos plutôt sympas à regarder. « Laisse tomber, j’enverrai pas ma pire ennemie dans leurs bras. » dis-je en éclatant de rire. Ils me tueraient s’ils m’entendaient. Si je devais être honnête, ils n’étaient pas tous si horribles. Ils n’avaient tout simplement pas trouvé la perle rare. Lorsqu’elle me demanda comment on trouvait le prince charmant, mon sourire se fana légèrement. Je l’avais trouvé le mien, mais la vie avait décidé de me le reprendre… « Non je suis célibataire. Je préfère m’amuser et ne pas m’engager. C’est plus simple avec la vie que je mène en plus. » je soufflais cette réponse que j’avais l'habitude d’offrir aux gens. Parler de Tim risquait de mettre un froid à notre escapade. J’hésitais à lui dire quelque chose sur lui. « Mais je pense sincèrement que le Prince Charmant existe. » Déclairais-je finalement avec sourire doux et nostalgique. « Le mien est malheureusement parti trop tôt. » Je ne laissais pas vraiment le temps de cogiter sur le sujet, préférant étouffer les palpitations que je ressentais dans ma poitrine. Même après toutes ces années… je ressentais toujours la même douleur. Je reprenais rapidement. « Mais, toi, célibataire ? Tu dois pourtant faire tourner bien des têtes dans ton université foutue comme tu es ! »

Nous parvenons à grimper finalement tout en haut de l’objectif que je nous étais fixé et je dois admettre que je suis contente. Kayla me rejoint et si sa technique n’est pas parfaite, je lui souris enthousiaste. « Je suis fière de toi Kayla. Tu t’es pas démontée et tu vois, tu y es arrivée. Avec de l’entraînement je suis persuadée que tes mouvements seront plus fluides. » Je sors de mon sac à dos mon appareil photo et prends également quelques clichés. J’attrape ensuite mon trépied que je déplie. « On va faire une photo de dos toutes les deux ! Je la mettrais sur mon compte ! » J’installe le matériel, cherche l’endroit qui me semble le plus joli pour que nous posions et lance le déclencheur avant de me dépêcher de la rejoindre au bord du vide. Mon bras glisse sur sa taille, l’autre se lève dans les airs avec énergie. « Regarde ce que tu as accompli et sois en fière Kayla ! » J’entends le clac sonore et typique du reflex qui annonce que le cliché est pris. Pourtant je reste à ses côtés, pour observer la vue, mais aussi le vide à quelques pas seulement de nous. J’ai toujours trouvé cette sensation grisante. Le soleil commence déjà à décliner, il ne faudra pas tarder à redescendre si nous voulions y voir clair. Je n’ai pas envie que la jeune femme se casse la figure à cause de la pénombre. J’adore ces instants de plénitude après l’effort. La satisfaction d’être parvenu à atteindre son but. C’est un instant hors du temps et il faut pouvoir en profiter. Avant de faire le chemin inverse. Redescendre petit à petit vers la réalité. Faire éclater la bulle euphorique pour retrouver son quotidien avec l’envie pressante de recommencer rapidement afin de retrouver cette sensation grisante, bien plus intense que n’importe quelle drogue.
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Dim 11 Avr - 12:57
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Charly Rosebury & Kayla Rausale ||  Fin juin 2020

Je ne regrette pas d’être venue. Bon, il faut l’avouer, je suis très mauvaise. Je savais que j’allais avoir du mal à suivre le rythme de Charly mais je ne pensais pas que cela serait aussi difficile. Et encore, je suis persuadée que Charly a choisi le terrain le plus facile et les prises les plus simples pour ne pas que je sois trop en difficulté. Pour autant, ce n’est pas évident pour moi du tout mais je tente de faire de mon mieux. Au-delà du freerun, je trouve ce moment très agréable avec Charly. C’est la première fois que nous sortons en dehors de la salle de sport et je l’avoue, cela me fait un bien fou de ne pas uniquement penser à Poudlard. Parfois, j’apprécie d’avoir ma soupape moldue comme mon père aime l’appeler. Je suis une fille comme ça ; j’ai grandi entre les deux mondes. Entre le monde magique et le monde sorcier sans savoir lequel des deux je préfère. Si je racontais à Poudlard que je venais de grimper sur un toit avec une fille rencontrée sur un réseau social, on me prendrait pour une folle. C’est ce que je déplore. J’aimerai tellement que cela soit plus simple, que je puisse aisément parler de ce que je fais dans le monde moldu à Poudlard et inversement. Mais jamais je ne le ferai. C’est trop dangereux. Je pourrais par exemple dire à Charly que je suis une sorcière. Et qu’est-ce que cela lui apporterait en dehors de la mettre en danger et de me mettre en danger ? Les temps sont trop incertains pour qu’on se permette de jouer à la roulette russe avec les vies des gens. Je déteste devoir renier une partie de ce que je suis, peu importe que je sois entourée de moldus ou de sorciers, je dois toujours mentir et j’avoue, parfois c’est lourd. Il n’y a qu’avec Eirian ou Maxime que c’est facile, parce qu’eux comprennent bien ce que je peux vivre et ce que je dois supporter. C’est le lot des familles hétéroclites.

Charly m’informe que pour le moment, le Freerun n’est pas réglementé mais que cela arrivera sans doute prochainement. Elle évoque même ce souvenir, la fois où elle s’est fait attraper. « Ah oui je vois… » Personnellement, si jamais je continuais le Freerun, je sais que jamais je ne me ferai attraper. C’est si rapide de transplaner pour disparaître. « En même temps, je vois pas comment on peut réglementer une pratique comme celle du Freerun. Cela serait trop compliqué. Le jour où ça arrivera, ils chercheront pas, ils préféreront tout interdire. » J’hausse les épaules. Cela ne m’arrive pas souvent d’être ainsi pessimiste mais bon, j’ai fait du droit magique et je suis actuellement dans un cursus de protection magique, alors je sais de quoi je parle malheureusement. Je balaye le sujet d’une main, montrant à Charly que nous n’y pouvons rien de toute manière. « Profitons de ce qui nous est donné ! »

Lorsque nous évoquons Adam, ce saint qui a tout appris à Charly, j’acquiesce lorsqu’elle me parle de son compte Instagram, j’ai hâte d’en savoir davantage. « Et ton Adam là, il est beau gosse ? » demandé-je en riant, puisque nous en étions à parler des garçons avec qui elle pratiquait cette activité non conventionnelle. Après tout, pourquoi pas joindre l’utile à l’agréable ? « Ok, je jetterai un coup d’œil. » Bon après, je ne suis pas tellement du genre à passer mon temps sur Instagram, mes journées sont suffisamment chargées comme ça. Déjà il fallait m’estimer heureuse que les moldus que je fréquente ne posent pas de questions sur le fait que je ne réponde jamais en semaine. En semaine, je suis à Poudlard et à Poudlard, bien entendu, il n’y a pas de réseau… Quand je parle du prince charmant, je vois de manière presque imperceptible le sourire de Charly se flétrir et je comprends immédiatement que j’ai dit une bêtise. Je me mords les lèvres lorsqu’elle me dit être célibataire et qu’elle préfère s’amuser. Je n’insiste pas, ne souhaitant pas la mettre davantage mal à l’aise. Je devine qu’elle a vécu une histoire d’amour compliquée ou cela a du mal se terminer mais je ne pose pas de question. Mais c’est Charly qui m’en dit plus en disant qu’il était parti trop tôt. Alors que nous sommes toujours l’une à côté de l’autre en train de franchir certains toits, je ne peux m’empêcher de poser une main compatissante sur son épaule en l’étreignant légèrement, lui témoignant toute ma sympathie. « Je suis sincèrement désolée Charly. » Mon visage est contrit mais lorsqu’elle change de sujet, je m’engouffre dans cette branche pour ne pas qu’elle y songe davantage. Moi tourner des têtes ? « Moi ? Oh tu sais, j’ai pas le temps. » dis-je en riant. « Entre les cours, les stages, les séances de sport, ma famille, c’est pas évident d’avoir une vie amoureuse. Surtout en ce moment. » Je ne sais pas pourquoi mais je pense encore à Lyam lorsque je lui dis ça. Sans doute parce qu’il est le dernier homme que j’ai connu. « Il a bien ce gars à qui j’ai fait tourner la tête en janvier, mais j’ai pas voulu le revoir. » dis-je en riant, faisant comme si j’étais une croqueuse d’homme alors que je ne le suis pas du tout. « Puis bon, c’est vrai que dans ma filière, les hommes sont plutôt beaux ! Mais bon… C’est loin d’être suffisant. » Personnellement, le physique, ce n’est pas la première chose que je regarde chez un homme. Certes c’est important, mais faut aussi qu’il soit drôle, intelligent, amusant, droit dans ses bottes et respectueux. Le visage de Lyam s’impose encore dans mon esprit et je bougonne légèrement. Depuis que Maxime m’a reparlé de lui il y a quelques semaines, il est vrai que je pense de plus en plus à lui et je me sens totalement idiote.

Nous terminons notre ascension en beauté et une fois que je suis en haut, j’admire le paysage. Punaise. Je comprends pourquoi Charly adore ça. C’est grisant. C’est incroyable. Et dire que j’ai réussi à grimper jusque-là ! Bon, quelque chose me dit que je ne vais pas faire ça tous les jours. Charly est sympa mais je pense sincèrement qu’elle m’a ménagée en me proposant un trajet simple et facile mais bon, c’est bien loin de ce qu’elle doit faire d’habitude. Se traîner un boulet comme moi à chaque fois, je ne permettrai pas. Mais bon, pour l’instant, Charly me dit d'être fière de moi et je le suis vraiment. « Oula ! Pour la fluidité, on repassera ! » dis-je en plaisantant alors que je sais fort bien que cela ne sera probablement jamais le cas. « Qu’est-ce que tu fais ? » demandé-je alors qu’elle sort son appareil photo et son trépied. Elle m’explique qu’elle veut nous prendre en photo et je suis trop contente qu’elle me propose. Je m’installe là où elle me montre et j’attends qu’elle me rejoigne après avoir lancé le retardataire. Elle lève son bras en l’air et je fais de même. Je suis ravie. « Je comprends pourquoi tu aimes ça. C’est juste formidable de pouvoir prendre de la hauteur ainsi. » Je m'assois ensuite sur le bord du toit, les pieds dans le vide, regardant le soleil se coucher doucement tout en sachant qu'il allait bientôt falloir faire demi-tour. La fin de journée est passée à une vitesse et j'en ai apprécié chaque moment. Mais le ciel commence à s’assombrir, cette petite parenthèse restera néanmoins un magnifique souvenir avec une jolie photo pour s’en remémorer chaque instant. Étrangement, je pense aussi que mes muscles s’en souviendront demain.
 

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Wouah, quelle vue, je pourrais très vite y prendre goût… ✘ Kayla FsFf3wGn_o
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