Comment annoncer ce genre de choses ? Est-ce que d’ailleurs ça s’annonçait ce genre de chose ou tout le monde s’en moquait éperdument, un peu à la manière de la perte des dents de lait. La toute première dent qui tombe, c’est important. Elise ne s’en souvenait pas vraiment, elle était trop petite après tout, mais elle savait que ce moment avait été très important, son père et sa mère en plaisantaient encore, à ses dépens. Oui, les premières fois étaient importantes et Elise avait envie de partager sa joie de vivre, cette sensation que rien excepté d’avoir son diplôme avec mention Parfait de mieux ne pouvait lui arriver. Dans le contexte ambiant c’était quelque chose d’étrange que de se surprendre soi-même en train de sourire. Les gens devaient d’ailleurs prendre Elise pour une folle, alors pas une folle comme les autres fois, avec les cours ou elle était  déterminée à avoir les meilleurs notes jamais enregistré. Là, c’était une autre forme de folie, l’amour était une folie mais une douce folie dont Elise ne voulait jamais sortir.

Si en parler à Sélénya lui semblait ultra important, qu’elle voulait partager cela avec sa meilleure amie de la même façon que cette dernière était venue lui parler de ses sentiments pour son infirmier. C’était ces mêmes sentiments qui posaient problèmes à Elise, non pas qu’elle ait changé d’avis sur le couple de Sélénya, oh non pas le moins du monde. Mais elle se trouvait quelque peu  détestable de venir annoncer à sa meilleure amie qu’elle était en couple, qu’elle filait le parfait amour avec un gars de son âge, qu’elle avait le droit de se montrer à ses côtés sans craindre une seule seconde que quelqu’un ne lui tombe dessus. Elle ne voulait pas faire de peine à Sélénya, ni que cette dernière n’en vienne à la détester pour son arrogance. Son amitié valait de l’or aux yeux de la Serdaigle et en même temps, Sélénya allait finir par s’en rendre compte, elle se doutait – voire même était certaine – des sentiments d’Aidan à l’encontre d’Elise et elle connaissait sûrement bien assez cette dernière pour se rendre compte qu’elle regardait à présent bien différemment Aidan.

C’est donc certaine que c’était la meilleure chose à faire qu’Elise vint s’installer à la table des Poufsouffles ce matin-là. Si  habituellement, sa meilleure amie était une lève tôt, il y a certains jours, par exemple le lundi matin et le jeudi matin où Sélénya était longue, vraiment longue et d’ailleurs, peu intéressée par la nourriture, ses yeux étaient souvent bien plus brillants qu’à l’accoutumée comme si elle avait passé une bonne nuit. Sauf que pour ce qu’Elise en savait, passer une bonne nuit pour la Macmillan, c’était devenu plus que compliqué depuis ses problèmes avec les moldus. La raison du sourire de Sélénya était pour le moins évidente pour qui était au courant de tout, ce qui était là encore une mise en garde de plus pour Elise, ne risquait elle pas de lui exploser sa réussite au visage, pourvu que non.

Lorsque Sélénya vint montrer le bout de sa frimousse, Elise lui fit un signe de la main pour qu’elle vienne s’installer à côté d’elle. Elle aurait eu l’air fine si sa meilleure amie s’installait à côté de ses camarades de maison alors qu’Elise s’était mise au milieu des Poufsouffles, même si pour le coup ils devaient être habitués aux lubies de la Serdaigle qui se moquait éperdument d’être à sa table ou non. Que diable ce n’était pas un petit animal brodé sur un écusson qui allait dicter à Elise sa conduite, le choixpeau pouvait bien lui attribuer la maison qu’il voulait, elle s’en moquait, elle traînait avec qui bon lui semblait et s’installer où elle voulait. Serdaigle dans sa tête ce n’était qu’une multitude de marches à gravir, pour rien… sans oublier qu’il fallait se prendre la tête pour pouvoir ouvrir la salle commune là où toutes les autres maisons avaient un mot de passe à retenir. Non vraiment, cette maison craignait surtout quand certains des étudiants avaient par la suite de moins bonnes notes que les autres maisons. A quoi bon se croire meilleurs que tout le monde lorsqu’on a le QI d’un bulot. Non vraiment Elise ne voyait aucun mal à rester avec les Poufsouffles, enfin, tout dépendait des Poufsouffles, bien entendu. Mais s’il y avait bien une Poufsouffle avec laquelle Elise adorait passer du temps, c’était bien celle qui venait la rejoindre.

Une fois sa meilleure amie à ses côtés, Elise lui lança un regard amusé avant de demander « Salut Sely, tu veux boire quelque chose ? Tu m’as tout l’air d’avoir passé une bonne nuit, tu es passée voir Alcy ? » Et pourtant, des deux Greengrass, ce n’était certainement pas la demoiselle avec qui Alcyone avait passé du temps mais c’était histoire de montrer qu’elle savait pertinemment où Sélénya avait passé la soirée et si ça lui permettait de bien dormir et d’être heureuse, quel mal y avait il à cela. Elle trempa sa biscotte dans la boisson lactée qu’elle avait choisi avant d’en venir à ses sentiments à elle. « Sélénya, est ce que je peux te parler de quelque chose qui me tient à cœur ? » Elle regarda à droite, puis à gauche, craignant que les personnes autour d’elles, si elles venaient à entendre ce que disait Elise en viennent à se moquer d’elle. « On devrait peut être sortir. Tu veux manger quelque chose ou tu as déjà mangé et on peut faire un petit tour ? » Elle connaissait les horaires de cours de sa meilleure amie par cœur et savait qu’elles avaient un peu de temps avant qu’elles doivent se séparer. Dans l’hypothèse où elle avait déjà mangé et qu’elle répondait par la positive, il fallait se hâter de finir son bol. Elle chercha Aidan du regard avant de lui faire un sourire. Oui, elle devait en parler, reconnaître auprès de sa meilleure amie que cette dernière était certainement dans le vrai depuis le début et que si elle avait don de voyance, il fallait partager ses expériences avec Elise au moins un petit peu.

En effet, c’est le moins que l’on puisse dire qu’elle avait passé une soirée géniale. Ce qui détendait un peu Elise, la relation qu’entretenait Sélénya avec son copain avait l’air de la rendre heureuse, elle devrait donc prendre assez bien la nouvelle de sa meilleure amie et de ses aventures amoureuses. Est-ce qu’elle allait bien de son côté, oh que oui. Tout allait bien et rien ne semblait pouvoir entacher sa joie. De toute façon connaissant Elise et sa poisse monumentale – si si elle fait de la concurrence à Sol en vrai – les ennuis viendraient bien assez rapidement pointer leur bout du nez et pourrir l’existence de la demoiselle mais pour le moment, elle était en couple et se sentait comme sur son petit nuage. Bon sauf quand il s’agissait d’en parler à quelqu’un et d’avoir peur de sa réaction, pas que Sélénya la juge, alors là franchement ce serait le pompon qu’elle dise quoi que ce soit, c’est juste qu’Elise ne voulait pas lui faire de peine.

Dans ces cas-là, mieux valait il annoncer la couleur, préciser que cette discussion qu’elle voulait avoir avec Sélénya lui tenait à cœur, qu’elle ne prendrait forcément pas super bien que sa meilleure amie ne soit pas enthousiaste, ce qui était un peu crétin, qu’elle la prévienne ou non, ça ne changeait strictement rien au ressenti de Sélénya mais au moins, ça la mettait en condition, sujet difficile, réaction qui allait. Sélénya répondit par la positive, elle pouvait tout lui dire. Alors oui mais non, il y a des choses qu’elle ne souhaitait pas lui dire, par exemple qu’elle avait tenté de poignarder quelqu’un, ça elle allait éviter. Passer pour une tarée, très peu pour Elise. Alors qu’elle essayait d’inciter Sélénya à sortir de la salle, cette dernière trouva visiblement plus intéressant à regarder qu’Elise qui se retint de soupirer, hé elle venait de passer une nuit entière avec lui, passer un peu de temps avec sa meilleure amie et se concentrer sur ce qu’elle lui disait, c’était possible ? Il semblerait que ça soit compliqué puisque Sélénya papillonna des yeux en écoutant sa meilleure amie avant de poser de nouveau son regard sur son infirmier. Est-ce qu’Elise était comme ça ? Non quand même pas, bon elle aussi avait vérifié où était installé son copain, par principe mais ça s’arrêtait là. Certainement que le fait qu’ils puissent se voir dans leur salle commune aidait. Elise était surtout une chieuse qui voulait que tout arrive tout de suite, parce qu’au final, Sélénya était clairement en train de faire des réserves de gâteaux pour sortir de la salle, signe qu’elle ne se focalisait pas uniquement sur son infirmier mais qu’Elise arrivait fort bien à monopoliser son attention pendant quelques temps.

La Poufsouffle avala quelques gorgées de sa boisson avant de se lever, non sans avoir au préalable précisé que si elle mourait de faim, elle ne manquait pas de ressources pour pouvoir se nourrir. Elise roula des yeux, amusée « Je ne peux même pas dire que tu abuses, quelque chose me dit qu’il serait ravi que tu viennes le déranger pour ça. » et puis pouvait elle lui reprocher quoi que ce soit quand c’était Elise la fautive, sûrement que si elle n’était pas venue enquiquiner sa meilleure amie, cette dernière aurait pu manger en paix et récupérer des forces suite à sa nuit qui avait été à coup sûr tout sauf une nuit parfaitement reposante, sans que ça semble être véritablement un problème par ailleurs, Sélénya n’avait pas l’air épuisé, semblant au contraire rayonnante.

Elise se leva donc pour sortir de la grande salle, la Poufsouffle sur les talons, inspirant profondément et expirant pour se donner une contenance, éviter aussi de parler à toute allure comme elle savait si bien le faire. Elle savait son débit de paroles extrêmement rapide et ça se révélait encore plus vrai lorsqu’elle était stressée et le moins que l’on puisse dire c’est que parler de ses propres sentiments ça la stressait un peu, bien qu’elle soit des plus motivées à partager cette nouvelle aventure avec sa meilleure amie.  La première question de cette dernière la pris totalement au dépourvu, pourquoi tout de suite elle devait lui annoncer quelque chose de grave, à croire qu’Elise était toujours porteuse de mauvaises nouvelles – bon oui c’était clairement le cas mais c’est pas une raison – « Oh non, rien de grave ne t’en fais pas. Je t’aurais envoyé Alba pour t’apporter des nouvelles si ça avait été grave ou alors tu me connais, je te l’aurais annoncé dès que tu serais arrivée dans la grande salle, je n’aurais pas été en mesure de patienter. »

Je cherchais un endroit pour qu’on puisse se poser en paix, regrettant de ne pas avoir le banc de la dernière fois, qu’elles qu’ils avaient été relous ces gens du Blood Circle à faire exploser l’école, Elise hésitait sur où s’installer, souhaitant être à l’abri des regards. Elle tourna la tête quelques instants pour observer Sélénya qui lui proposait à manger « Non merci, je crois que je ne pourrais rien avaler de plus. » Elle l’entraîna sur les marches d’escaliers, la menant jusqu’à la salle des trophées parce que personne n’allait jamais là-bas si Maëlle mais c’est un détail « Voilà, là on devrait être tranquille. Tu es prête ? » Elle se plaça face à elle, son regard se posa dans celui de sa meilleure amie, pétillant d’un mélange de stress et de satisfaction et elle se lança « Je sors avec Aidan. » Voilà, c’était dit, ces quatre mots sonnaient déjà merveilleusement bien dans sa tête mais alors les dire à haute voix c’était encore mieux à ses yeux. Elle attendait la réaction de sa meilleure amie, un peu excitée il est vrai parce que c’était la première fois qu’elle pouvait dire cela et la première fois c’était quand même quelque chose de sensationnel. D’ailleurs, elle n’aurait jamais cru ça possible un jour, non pas qu’elle ne voulait pas un copain après les études mais ses études avaient toujours eu la priorité, elle voulait être concentrée dessus, ne pas que ses notes chutent parce qu’elle préférait passer du temps avec un potentiel copain. Il faut croire qu’elle avait mit ses envies un peu de côté, bon elle surveillait ses notes attentivement mais elle était prête à tenter l’aventure avec Aidan… gros progrès de la part d’Elise.

Certainement qu’elle avait raison, toutes les excuses seraient effectivement bonnes pour se voir. Il semblerait que vu de l’extérieur, Sélénya vivait une véritable passion pour l’infirmerie et s’était tout simplement trompé de voie. Même si, pour le coup, Elise était ravie que sa meilleure amie ne fasse pas des études en médicomagie, amitié ou pas, Elise était très compétition au niveau des notes et il à fort à parier qu’elle aurait été insupportable. Là, dans deux filières différentes, il n’y avait pas le moindre souci à se faire et leur amitié n’en prenait pas une claque. Déjà qu’elle avait été mise en stand by pendant quelques années, pour au final être bien plus forte. Il faut dire qu’avec le temps, la différence d’âge se faisait moins marquée et ça n’était pas plus mal, du point de vue d’Elise. C’était certainement ce qui faisait que Sélénya allait être la première personne au courant. Oui, même avant Amaury – encore que c’est peut-être logique, vu le cachotier qu’il avait été quant au sujet Hestia – ce qui démontrait toute l’importance qu’avait la Poufsouffle pour la Serdaigle.

Une fois dans la salle des trophées, pour pouvoir discuter en paix. Elise posa une question, oui pour le suspens, parce qu’elle avait envie de mettre du suspens, pour sûr que Sélénya n’allait pas lui dire qu’elle n'était pas prête, sinon quel intérêt de sortir de la grande salle. Elise lui tira la langue pour unique réponse à sa question. Peut-être qu’Elise aurait dû prendre réellement en compte la question parce qu’à peine avait-elle annoncé la chose, qui de son côté lui la ravissait que Sélénya s’étouffa. Oui, réellement, comme si Elise lui avait annoncé qu’elle avait zigouillé un bébé pangolin, la demoiselle s’étouffait sous le regard des plus perplexes de sa meilleure amie. Alors oui, les gens mal intentionnés pourraient se dire mais quelle future médicomage en carton, son amie s’étouffe et elle ne fait rien pour lui venir en aide. Pour le coup, ce n’était pas vraiment de la négligence, de l’incompétence ou quoi que ce soit, à partir du moment où elle toussait, c’est que l’air arrivait à passer, donc que Sélénya n’était pas en danger de mort et que son organisme allait se débrouiller comme un grand pour se débarrasser de la miette qui la gênait. Non ce qui intriguait drôlement la Serdaigle, c’était la réaction en elle-même. D’accord, c’était un brin surprenant venant d’Elise, elle l’accordait volontiers à Sélénya, mais de là s’étouffer, ça inquiétait  un peu Elise pour la suite. C’était une mauvaise nouvelle c’est ça?  

Sélénya reine des propos qui sont d’une logique implacable. Elise lui lança un regard à moitié consterné, à moitié inquiète pour sa santé, suite à sa phrase et la regarda s’asseoir. Tandis qu’elle avait l’air de récupérer son souffle, Elise sortit sa baguette afin de faire apparaître un verre d’eau et lui tendre, ça n’avait pas de réel intérêt thérapeutique mais tousser avait cette fâcheuse tendance à râper la gorge et si Elise pouvait lui éviter d’avoir mal, elle le faisait sans hésiter. Elle écouta ensuite son amie lui demander si c’était vrai, qu’est ce qu’elle disait précédemment, Sélénya avait le chic pour relever des évidences mais ça n’avait que peu d’importance, Elise était visiblement de très bonne humeur, faisait aussi preuve d’une patience exemplaire - même si avec Sely, elle était relativement patiente h24 – confirmant de bonne grâce «Oui, c’est vrai.» Après, Elise avait beau avoir de l’humour - enfin c’est plus du sarcasme que du véritable humour d’ailleurs - ce n’était pas le genre de blague qu’elle ferait, ce n’était pas très drôle et il y avait le risque de décevoir par la suite.  

Un grand sourire se dessina sur son visage en constatant que Sélénya venait la prendre dans ses bras pour la féliciter, c’est amusée qu’elle rétorqua «On dirait que je viens de t’annoncer que je suis enceinte là, c’est malin.» Ce n’était pas le cas, dieu merci non parce qu’alors autant Elise vivait plutôt bien le fait d’être en couple – surveillant juste avec une précision chirurgicale que ses notes ne chuteraient pas à cause de cela – autant un enfant, ce serait un suicide pour les études, surtout que ça voudrait dire retaper... alors déjà un concept qu’Elise ne voulait pas connaître en temps normal mais alors  retaper ça voulait dire deux choses, laisser Adèle  être la meilleure, sans aucune concurrence – oui non mais Elise est pas devenue une sainte avec sa cousine hein – mais en plus puisque leur classe comportait une foule pas possible de boulets, qu’en toute logique, ils allaient finir par retaper. Elle se les coltinerait tous... Et cette idée la faisait totalement déprimer, en fait impossible pour Elise de dire ce qui était pire. Donc non, elle n’était pas enceinte, ne risquait d’ailleurs pas une seule seconde de l’être vu qu’il ne se passait rien à ce niveau-là avec Aidan. Mais il faut admettre que la réaction de sa meilleure amie était mignonne comme tout - excepté le coup de je m’étouffe, ça c’est moins mignon – et sa curiosité faisait chaud au cœur. Elise attendit quelques secondes se remémorant l’histoire dans les grandes lignes avant de se lancer «Tout à commencer à cause de Dimitrov.» oui alors normalement, dans ce cas de figure il fallait dire grâce à mais ces deux mots collés au prénom Dimka, ça ne collait tout simplement pas. D’ailleurs pas besoin de le nommer, Sélénya serait parfaitement de qui Elise parlait. Elle continua «Je sais pas pourquoi il est venu me voir.» Il s’ennuyait ? «Quoi qu’il en soit, un peu comme toi il avait l’air persuadé que son meilleur pote... Comment on peut être pote avec tu me diras? Je me pose la question tous les jours, Aidan ne peut pas être parfait. Bref que son meilleur pote éprouvait des sentiments pour moi. Et si quand tu me l’as plus ou moins dit, je me disais que tu te tapais un délire, espérant qu’il se passerait quelque chose après le bisou. Pour le coup que Dimka me le dise, je le croyais encore moins, pensant à une espèce d’entourloupe de sa part. D’ailleurs ça aurait été le cas, j’aurais trouvé un moyen de mettre une espèce de potion démangeaisante sur chacune de ses fringues mais ce n’est pas le sujet. Donc ça m’a travaillé, un peu, beaucoup, deux personnes convaincues, ça m’a fait réfléchir, me rendre compte aussi potentiellement que moi je l’aimais différemment des autres personnes que je côtoie. Au bout d’un moment, je n’en pouvais plus, j’avais l’impression d’y penser non stop.  Mi-Septembre, j’ai décidé d’aller lui parler pour être fixé.» Elle offrit un immense sourire à Sélénya «Du coup, je suis fixée, d’autres questions où j’ai répondu à tout?» Oh c’est sûr qu’elle allait avoir d’autres questions à poser, il y avait forcément des détails qui ne semblait pas important à Elise sur le coup mais qui allait revêtir d’une importance capitale pour la Poufsouffle un brin curieuse.

Ce serait une véritable CATASTROPHE si Elise était enceinte déjà il faut bien prendre en compte ce point très important. Les enfants, pourquoi pas, elle n’était pas contre l’idée, c’est juste que ça n’était pas le bon moment dans sa vie. Tout d’abord, Elise était ultra concentrée sur ses études, c’était très important pour elle d’être diplômée avec non seulement la meilleure mention qui soit mais en prime, elle voulait survoler le classement, que les gens l’utilisent comme modèle pour les prochaines promotions. Comment ce cas serait il possible si elle redoublait parce qu’elle attendait un enfant, ou partons du principe qu’elle avait malgré tout le niveau, que la grossesse se passait relativement bien et qu’elle passait sans problème. Impossible de survoler tout si on est concentré sur la vie à l’intérieur du bidou. Non pas de bébé pour le moment. Bon sans oublier le fait qu’elle n’avait pas couché avec Aidan, qu’elle n’était d’ailleurs pas spécialement prête à coucher avec lui et qu’en prime – oui toujours plus avec Elise – ils n’avaient jamais parlé enfant tout les deux. Enfin si une fois mais pour des raisons totalement différentes et ce n’était pas elle qui était vraiment enceinte. Enfin bref, tout ça pour dire qu’elle ne voulait pas d’enfant pour le moment. « Oui alors, rien à craindre, je ne suis pas ce genre de personne à me mettre en couple. » Déjà rien que ce point Sélénya pouvait en témoigner « à coucher rapidement. » à coucher tout court même «  Et à ne pas prendre mes précautions. Être enceinte serait un véritable cauchemar à l’heure actuelle. » Est-ce qu’elle devait préciser qu’ils n’en étaient pas vraiment à là avec Aidan, Elise supposa que non, Sélénya la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle prendrait tout son temps, parce que c’était quelque chose qui la stressait énormément et qu’elle voulait bien faire.

Tandis qu’Elise parlait de comment elle s’était rendue compte de ses sentiments et de l’aide, si on appelle ça de l’aide hein, qu’elle avait reçue. Avec l’autre, c’était toujours difficile de savoir, sa meilleure amie trouva le moyen de lever les yeux au ciel. Elise se renfrogna l’espace de quelques secondes, ça va le jugement ? « Je vois. C’est donc moi le problème, un gars vient me faire chier sans aucune raison. On ne peut pas dire que je sois le genre de personnes à avoir ce besoin viscéral de parler à tout le monde. Donc un type qui ne me connait pas décide pour des raisons que lui seul connaît et qui amuse lui seul, de venir m’emmerder pour un oui ou pour un non mais c’est moi le problème. Ravi que vous soyez devenu meilleurs amis lui et toi. » Après, que Sélénya ne s’en fasse pas tellement, elle pouvait bien avoir les amis qu’elle voulait, ça ne concernait en rien Elise et le message bien que non verbal avait été assez clair. Très bien, elle ne parlerait plus de Dimka avec elle.

Elle continua donc son histoire ne se formalisant pas vraiment de ce léger petit détail. De toute façon, ça ne changeait rien à l’affection qu’elle portait à Sélénya et elle préférait faire l’autruche. Se dire qu’elle n’était pas tant jugée que ça du côté de sa meilleure amie. Mieux valait il donc penser à autre chose, se contenter de raconter son histoire. Surtout qu’en faisant cela, l’enthousiasme l’envahissait de nouveau de seconde en seconde et il faut admettre que le sourire de Sélénya avait quand même quelque chose de plutôt rassurant. Elle avait l’air d’être plutôt ravie pour sa meilleure amie. Il faut reconnaître aussi qu’elle avait été certainement l’élément déclencheur de tout cela et que sans Sélénya, probablement qu’Elise n’aurait rien remarqué du tout.

Ah ? Elle n’avait pas répondu à tout. Elise la regarde un peu perturbée, réfléchissant à ce qu’elle avait pu oublier au juste mais avant qu’elle ne trouve – ce qui aurait pu durer longtemps donc merci Sely de nous épargner vingt réponses -  Sélénya lui vint en aide en posant une autre question…  Oh, un blanc répondit à sa question, il est vrai qu’elle avait probablement un peu oublié de mentionner ce détail.  Elise n’eut même pas le temps de répondre à la question que Sélénya enchaîna avec une supplique. Pour toute réponse à cette dernière, elle eut le droit à un tirage de langue de la part d’une Elise tout aussi amusée qu’elle pour le coup. « Je ne pense pas qu’il ait eu besoin de s’améliorer. »  Bien décidée à défendre Aidan et à lui retirer cette réputation qu’elle lui avait collée sur les épaules sans même le vouloir, Elise reprit la parole « Tu sais qu’il y a plus de chance que la dernière fois, ce soit moi qui aie tout gâché sous le stress, le fait que tout le monde nous regardait, le fait que je n’ai pas particulièrement envie de ce baiser et que je me sente obligée. Aidan n’était pas responsable de ce fiasco. » Voilà, l’honneur d’Aidan était sauf, c’était tout ce qui comptait. Et pour le coup, Elise pouvait se charger de la partie numéro deux : répondre à la question sur le second bisou, avait-il lieu ou non ? Au lieu de répondre directement à la question, elle décida d’en jouer un tout petit peu « Est  ce qu’il y a eu un autre bisou alors, c’était bien ça la question ? » Oui non mais bien sûre que Sélénya pouvait avoir des envies de meurtres, c’était tout à fait légitime. Elise décida donc d’arrêter de l’enquiquiner « Oui, il y a eu un nouveau bisou. » Elle s’arrêta prenant conscience de ses propres mots, un sourire nostalgique étant placardé sur le visage de la blondinette « Et si ça peut te rassurer, il n’avait pas le moindre rapport avec le premier baiser. Parce que cette fois, j’avais conscience que j’avais des sentiments. Sentiments qui sont d’ailleurs toujours présent et qui sont partagés. » ça elle en était persuadée qu’il l’aimait tout autant qu’elle. « Cette fois il était bien et j’étais heureuse. » Elise fit une nouvelle pause avant de reprendre bien plus affirmative « Non je suis heureuse. Est-ce que la curiosité de mademoiselle Macmillan est assouvie cette fois ? Est-ce que tu vas me dire que tu me l’avais bien dit ou tu vas m’épargner ? » Ce serait de bonne guerre et pas le moins du monde vexant pour le coup, parce que oui, elle avait raison.

Finir les études avant de  tomber enceinte, une nécessité et même après, une fois les études terminées, il y avait tant de choses à faire, elle ne pouvait pas se permettre de tomber enceinte non plus. Elle exigeait une bonne situation professionnelle avant, pour ne pas avoir de problèmes d’argent, après tout on ne nait pas tous avec une jolie cuillère en argent dans la bouche… à cause des grands parents de merde côté paternel… merci pour l’héritage. Au final, une seule personne allait se taper toute la fortune familiale et c’était celle qui ne portait même pas ce nom là, ça craignait de fou. Bref, Elise voulait une bonne situation avant de se dire peut être que ce serait bien un enfant. Après, lorsqu’elle y réfléchissait sérieusement, ce n’était pas non plus la période la plus propice pour avoir des enfants. Une guerre avait débuté, personne ne savait pour combien de temps mais ça ne se réglerait pas en un claquement de doigt et elle ne se voyait pas non plus mettre au monde un enfant dans ce monde en guerre où à tout moment ses parents, parce qu’ils agissaient ou même sans ça, risquaient de mourir. Dans tous les cas, il était évident que les enfants, ça ne serait pas pour tout de suite. Sans oublier le fait qu’il fallait être deux pour faire des enfants et deux à en vouloir. Etant donné qu’en règle général, ce n’était pas un des tout premier sujet que l’on aborde avec son partenaire, Elise n’avait pas la moindre idée de ce que pensait Aidan à ce sujet et, elle ne voulait pas en parler pour le moment de peur qu’il prenne peur ou qu’au contraire il soit ultra partant alors qu’elle pas vraiment.

Ah le sujet épineux que celui du Dimitrov, enfin des Dimitrov en règle général par ailleurs, parce qu’ils se valaient dans le genre gros casse couille. Si Elise avait des problèmes avec Dimka, elle n’oubliait absolument pas l’état dans lequel elle avait retrouvé Alcyone et les soins qu’il lui avait fallu prodiguer pour aider son amie. Elle n’en revenait d’ailleurs toujours pas qu’un type puisse, réellement, s’en prendre à quelqu’un d’autre, pas net cette famille. Si Elise s’agaça très rapidement du manque de considération de sa meilleure amie quant à ses problèmes avec le Dimitrov, décidant de faire une petite piqure de rappel sur le fait que vraiment autant, elle n’était pas la fille la plus tolérante du monde, autant celui-là, c’est pas elle qui était venu le faire chier. Pourtant, Sélénya n’avait pas entièrement tort, il n’y avait rien d’anormal au fait qu’il ait des amis à Poudlard. Sauf qu’Elise s’était toujours dit que les cons traînaient ensemble et là et bien, c’était pas exactement la même chose. Il ne s’agissait même pas d’une question de sentiments qu’elle pouvait éprouver pour Aidan et qui à ses yeux aurait rendu le sorcier un peu moins batard… Au moment où elle avait rencontré le sorcier, il n’y avait pas eu de coup de foudre ni rien, donc son tempérament était beaucoup moins exécrable – pas du tout exécrable même – que celui de son ami… Il fallait le faire quand même de tomber amoureuse d’un type qui traînait avec Dimka… il manquerait plus qu’il fasse des soirées avec Greyback attends cocotte ça arriveet là franchement jackpot pour lui des meilleures fréquentations du monde selon Elise. « Je l’admets, tu as raison, il n’y a rien d’anormal à cela, je suis juste une poissarde. » pour changer un peu.

Et puis le sujet principal ça n’était pas Dimka et l’aversion qu’éprouvait Elise pour lui mais bien son couple avec Aidan. Après cette courte interruption, Elise revint sur le sujet principal de la journée, son couple. Forcément, il fallut revenir sur le passage bisou. Pour une fois Elise ne fut pas des  plus gênées, ça n’était pas le sujet qu’elle préférait dans tout cela mais elle voulait bien se confier entièrement et puis de toute façon il fallait bien qu’elle rétablisse la vérité sur les baisers d’Aidan, Sélénya ayant une opinion toute faite et totalement erroné, la faute à une Elise qui s’était visiblement mal exprimée et qui devait maintenant dire que la faute venait certainement pas d’elle, pas d’Aidan, Aidan était top à ce niveau à n’en pas douter même si Elise n’irait pas voir ses ex pour demander oh bah c’est sûr que vu l’ex, on ne verra jamais Elise aller lui poser la moindre question. Le fait d’enquiquiner sa meilleure amie en faisant durer le suspens amusa beaucoup Elise qui se prit une réflexion pleine de moquerie mais tout à fait sympathique. D’accord, d’accord, ça n’était sympa du tout, aussi Elise se lança joyeusement, fière aussi d’avoir ce genre de chose à raconter à son tour et heureuse tout simplement d’être avec Aidan.

Une fois ses propos terminés, elle offrit à sa meilleure amie le loisir de faire la fière en disant qu’elle lui avait bien dit – mais qu’Elise lorsqu’elle n’avait pas envie de voir les choses et bien, elle ne les voyait tout simplement pas. Sélénya ne s’empara pas de la perche qui lui était pourtant tendue, lui disant qu’elle l’épargnait par amour pour elle. Ce qui eut le mérite de faire sourire Elise « Tu m’en vois soulagée alors. » C’était adorable de constater que sa meilleure amie était contente pour elle et pour ce qui était d’être heureuse et bien elle l’était. Alors bien sûr, il y avait toujours la guerre autour, elle n’était pas tranquille et puis il y avait aussi le risque de retourner dans l’autre monde à cause des tableaux qui était un chouya enquiquinant mais elle était heureuse et tout ce qu’elle  pourrait vivre de déplaisant comme aventure n’arrivait pas à entacher ce plaisir qu’elle ressentait. Elle eut un petit rire en entendant les menaces à peine voilées de Sélénya. Elle mit quelques secondes avant de répondre, pensive, bien sûr elle ne voulait pas que ce jour arrive parce que pour sûr que ça ne ferait pas du bien mais s’il venait à arriver et bien… elles ne seraient pas trop de deux pour se venger. Raison pour laquelle elle glissa à sa meilleure amie « Oh t’en fais pas je te préviendrais et on montera ensemble un plan pour nous venger. » Un silence supplémentaire avant de rajouter rapidement « ça vaut aussi pour ton couple bien entendu, s’il te rend malheureuse compte sur moi pour lui péter les dents. » Mais si elle était crédible, elle trouverait un objet à balancer sur la tronche du sorcier pour qu’il soit déjà ko et après elle lui mettrait la misère… un plan génial. Voilà donc les petits amis des deux demoiselles n’avaient qu’à bien se tenir.