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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Beautiful Lie - Hestia :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Mar 15 Jan - 4:30


beautiful lie
feat Hestia Carrow
Plus le temps passait, plus je me sentais coincée. Il y avait longtemps que je savais que quelque chose clochait dans ma famille, mais je n'avais jamais saisi la profondeur du problème. Au départ, je croyais simplement que c'était le poids de notre nom qui faisait que je n'étais pas à l'aise. Ça aurait été logique après tout. Amycus et Alecto ne sont pas les représentants les plus respectables de la famille. Leurs idées étaient restées, même si on disait que s'afficher comme ils l'avaient fait était mal. Le sang devait rester pur, le sang avait une valeur supplémentaire et tout devait être contrôlé à la lettre. Tout était planifié et tout avait son importance. Rien ne se faisait pour rien. Avec le temps, j'avais appris à vivre avec ça. Mais plus le temps passait, plus je me sentais étouffer dans tout ce contrôle, toutes ces chaines que je devais trainer. C'était lourd, mais ça pouvait être à la limite du vivable, considérant que je n'étais que peu à la maison. Je les endurais l'été, mais au moins durant l'année je faisais un peu plus comme bon me plaisait. Mon père avait les bras longs, mais pas à ce point. Je faisais bonne figure et avais de bonnes notes, c'est tout ce qui comptait quand j'y étais encore.

Par contre, les choses avaient changé il y a de ça quelques semaines. Mon cousin Faust était venu à la maison et j'avais surpris une conversation entre lui et mon père. La femme de mon cousin était morte dans un accident deux ans plus tôt et nous avions tous été très triste d'apprendre cette nouvelle. Ceci étant dit, j'avais eu un malaise aux funérailles en voyant Faust rester froid. Il n'avait jamais été un sorcier expressif d'avance, mais là nous parlions tout de même du décès de sa femme, pas du hibou de son voisin. Encore là, je m'étais seulement dit qu'il était un sorcier que je ne comprendrais jamais, qu'il était étrange et que chacun gérait sa peine comme il le pouvait. J'avais chassé cet incident dans un coin de ma tête et je n'y avais plus pensé, jusqu'à cette conversation. J'étais installée tranquille à lire un grimoire en silence quand mon père et Faust sont entrés dans la maison et j'ai surpris ces quelques mots. Faust, t'es pas inquiet de voir la suite ? Pas du tout, tu sais très bien comment j'ai géré nos derniers soucis. Un petit accident et on n'en parlait plus. Es-tu certain ? Ils sont proches tout de même ? C'était ma femme quand même, on pouvait pas faire plus proche... Mais il venait de dire quoi là ? Il ne disait rien de concret, mais ça restait tout de même clair pour moi. Il venait de dire qu'il avait tué sa femme. Mon coeur a sauté un battement et j'ai compris que ma famille n'était pas seulement déficiente, elle était mauvaise.

Je n'aurais jamais cru tomber aussi bas et en sachant ce qu'il avait fait à sa femme, la peur m'a prise au ventre. S'il s'était débarrassé de sa femme, que pourrait-il faire de moi ? Je refusais de les suivre dans leurs idées, j'affichais mes idées, je ne cachais pas mon dégoût face à leurs idées puristes. J'avais joué avec le feu et là je craignais de me brûler. J'avais mes convictions, je leur avais dis que je ne voulais pas les suivre et je me demandais si c'était ce qui avait emmené la défunte vers sa mort. Et ma question suivante était ; de qui parlaient-ils ? Je ne pouvais plus me permettre de rester dans cette maison, c'était trop risqué et j'étais terrorisée. Je n'avais plus de choix, j'allais devoir partir. Ma septième année était terminée, plus rien ne me retenait vraiment là. Mais comment partir, ça avait été la décision la plus difficile de ma vie. J'avais un plan, je n'avais seulement pas de quand. Je réfléchissais à tout ça, assise à table alors que mes parents parlaient de mon avenir. Mes études, des stages avec je ne sais plus qui et je ne sais plus quelle autre connerie. Je hochais la tête en fixant mon assiette et en remplissant ma bouche de soupe. Tout pour ne pas parler. Ça ne servait absolument à rien. Ça et parler à un mur c'était la même chose.  

J'ai jeté un coup d'oeil vers ma soeur et elle semblait aussi concentrée que moi ignorer les piaillements de ma mère. Jusqu'à ce que ma mère commence à parler de bons partis pour que je me fiance bientôt. J'avais terminé l'école après tout. J'ai saisi ma cuillère et je l'ai serrée de mon plus fort pour essayer de m'aider à garder mon calme. C'était une belle connerie tout ça. Je ne voulais pas me fiancer à un inconnu. Je voulais aimer quelqu'un, pas être coincée avec quelqu'un de snob qui n'a en tête que la pureté de son sang. Je voulais de la passion et du feu, pas de l'ignorance et du froid. Je serrais tellement fort mon ustencile que mes ongles s'enfonçaient dans la chaire de ma paume, m'arrachant une petite grimace. J'ai jeté un coup d'oeil vers ma soeur, espérant un peu de support. Si quelqu'un pouvait bin comprendre, c'était elle.
☾ anesidora
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Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Lumos
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Dim 20 Jan - 15:37
Beautiful lie


Thalia ◊ Hestia

It's a beautiful lie It's a perfect denial
Such a beautiful lie to believe in

 

18 juillet 2016

Cela ne faisait que deux semaines que l’année scolaire avait touché à sa fin. Seulement quinze petits jours que Hestia avait retrouvé la demeure Carrow en compagnie de sa sœur, Thalia, pourtant elle se sentait déjà étouffer. Contrairement à la plupart de ses camarades, la perspective des vacances d’été n’avait jamais enthousiasmé la Serpentarde, loin de là. Pour elle, ces deux mois passés loin de l’école n’étaient pas synonyme d’amusement et de lâcher prise. Et encore moins de liberté. En réalité elle était certainement plus libre quand elle se trouvait entre les murs de Poudlard, malgré le règlement qui limitait les mouvements des élèves de premier cycle. Parce qu’au moins quand elle se trouvait dans l’école de magie, elle ne sentait pas le regard insistant de ses parents posés en permanence sur elle et elle n’avait pas à subir des moues de désapprobation dès qu’elle bougeait le petit doigt. A l’inverse des autres élèves du collège, elle n’avait pas de plan exaltant pour les vacances, pas de voyage prévu, ni de soirées entre amis et même pas la moindre sortie d’organisée. Ce n’était pas qu’Hestia n’avait pas d’amis avec qui s’organiser -bon d’accord, elle n’en avait pas beaucoup-, mais c’était que ses parent réprouvaient vivement la plupart de ses relations et que, de ce fait, ils refusaient de lui laisser vivre son été comme bon lui semblait. Et puis les Carrow avaient déjà parsemé l’été de leurs filles d’activités bien plus à leur goût. Des sorties dignes de ce nom entre familles de la haute société et autres soirées mondaines qui réunissaient exclusivement des sorciers aux arbres généalogiques immaculés. Les Carrow raffolaient de ces moments qui leur permettaient de montrer aux yeux de tous que leur famille n’avait pas perdus de sa superbe malgré les actions sinistres d’Amycus et Alecto, là ils pouvaient faire briller leur si précieux nom et asseoir un peu plus leur place dans la société magique. Ces soirées n’étaient pas faites pour s’amuser, mais bel et bien pour renforcer des alliances et en créer de nouvelles. Rien n’était laissé au hasard, tout était le résultat de calculs, chaque geste, chaque mot réalisé fait dans un intérêt bien particulier. Celui des Carrow. Et ni Thalia, ni Hestia n’y échappaient. Qu’elles puissent profiter de leur été ne venait même pas à l’esprit de leurs parents, il était attendu qu’elles fassent honneur à leur famille, voilà tout.

Alors non, l’été n’avait pas grand-chose d’exaltant chez les Carrow. Souvent, il n’était fait que d’ennui et d’obligations. Les escapades à Londres restaient plutôt rares et Godric’s Hollow n’était pas vraiment le genre de village sorcier stimulant qui correspondait à une Serpentarde de tout juste seize ans. Alors Hestia en profitait pour se plonger avec encore plus d’assiduité dans l’art des potions, enchaînant les lectures avancées sur le sujet et s’entrainant à réaliser des mélanges qui ne nécessitaient pas l’utilisation de la magie. L’interdiction pour les élèves de premier cycle d’utiliser la magie était vraiment contraignante mais elle avait appris à s’en accommoder. Elle passait également beaucoup de temps dans la nature, profitant du beau temps et du coucher du soleil tardif pour explorer et surtout récolter des plantes qui lui serviraient plus tard. Le reste de ses journées, elle les passait avec Thalia, quand celle-ci était présente. Tout ça n’avait pas grand chose de désagréable, du moins quand Hestia parvenait à faire abstraction de la pression que leurs parents ne cessaient de mettre sur leurs épaules, mais ça n’avait rien à voir avec les aventures que certains de ses camarades s’empressaient de raconter à qui voulait l’entendre le jour de la rentrée. Au moins, la plupart du temps elle pouvait échapper à ses géniteurs, et organiser ses journées comme bon lui semblait. En dehors des soirées où sa présence était requise -et son avis complètement facultatif-, il n’y avait que les soupers en famille où Hestia était tenue d’assister. Tous les soirs, sans exception, la famille Carrow se retrouvait dans le grand salon de leur demeure, assis aux quatre coins d’une imposante table en bois, pour dîner ensemble. Peut-être que ça se passait également ainsi dans d’autres maisons, après tout un repas en famille était quelque chose de plutôt commun, mais la comparaison s’arrêtait là. Là où d’autres passaient leur temps à échanger sur leurs journées ou divers sujets agréables, ça n’était pas le cas chez les Carrow. Chez eux, cet instant avait tout du cérémonial guindé, ce que Hestia trouvait complètement ridicule, mais bien sûr elle ne pouvait pas l’admettre à haute voix alors elle se contentait de jeter des coups d’œil appuyés à sa sœur quand elle en avait trop marre de ces apparences bien propres. Dans la famille, c’étaient Cyrus et Athéna qui faisaient la conversation. Des discussions qui tournaient presque exclusivement autour de la carrière au ministère du sorcier, de la prochaine soirée mondaine à laquelle ils devaient tous se rendre ou encore des plans grandioses qu’ils avaient en tête pour l’avenir de leurs filles. Mais même quand elles étaient directement concernées, ni Thalia, ni Hestia n’avaient leur mot à dire, elles devaient se contenter d’écouter et de hocher la tête. Il ne servait à rien de tenter d’intégrer la conversation, cela faisait longtemps qu’elles l’avaient compris, et qu’elles avaient abandonné l’idée.

Cette soirée ne faisait pas exception. Comme toujours, le repas était uniquement rythmé par la discussion des parents qui ne semblaient pas remarquer que leurs filles s’étaient retranchées depuis de longues minutes dans un silence teinté d’exaspération. Hestia avait bien tenté d’attirer l’attention de leur père, un peu plus tôt, mais sa tentative s’était soldée par un échec. D’un simple geste de la main, son paternel lui avait sommé de ne plus l’interrompre et la Serpentarde s’était réfugiée dans le silence, à la fois blessée et résignée. Elle aurait dû y être habituée depuis le temps, mais c’était toujours aussi compliqué à encaisser, et contrairement à Thalia, elle était plus du genre à garder ses émotions pour elle qu’à les laisser exploser. Pourtant, elle restait persuadée que ce qu’elle avait à dire intéresserait sa famille, puisque cela touchait directement à son avenir. Dans la matinée, un des hiboux grand duc de l’école s’était présenté à leur fenêtre. Merci Merlin, ça n’avait pas été l’un des hiboux que Poudlard mettait à disposition des élèves et qu’elle avait pris l’habitude d’utiliser pour sa propre correspondance, cette bestiole avait un réel problème de cleptomanie et dans la demeure des Carrow elle n’aurait pas su où donner de la tête. Elle ne savait même pas pourquoi elle s’obstinait à continuer de se tourner vers ce hibou -il lui apportait plus de problèmes qu’autre chose- peut être parce qu’il était tordu et peinait à trouver une réelle place dans leur société, tout comme elle. Mais le plus important dans tout ça, ce n’était pas le volatile choisi par la direction de l’école mais bien la lettre qu’il transportait. Celle-ci, en plus des habituelles date de rentrée et liste de fournitures, contenait ses résultats aux BUSEs. Ceux-ci n’avaient pas vraiment révélé de surprise, mais Hestia en avait tout de même pris connaissance avec une certaine appréhension, et finalement, satisfaction. Bien sûr, elle avait obtenu la note maximale en potions et botanique -elle n’aurait pas accepté un moins bon résultat de sa part-, et ses notes en métamorphose et sortilèges étaient également bonnes. La plupart de ses autres matières lui avaient aussi rapporté des buses et seuls les cours d’histoire de la magie -sa grande faiblesse pour elle qui avait du mal avec les cours qui n’étaient que de la théorie pure- et la divination -mais franchement qui prenait cette matière au sérieux ?- avaient été de réels échecs. La Serpentarde tirait une certaine fierté de ses résultats, elle n’était pas une Serdaigle mais elle avait travaillé dur pour les obtenir et elle espérait que ses parents sauraient reconnaitre ses efforts. Puisqu’ils avaient été absents toute la journée, elle avait uniquement pu partager son courrier avec Thalia pour le moment, et avait attendu le repas du soir pour pouvoir annoncer la nouvelle à leurs parents. Mais ils en avaient décidé autrement et la lettre qu’elle avait pris soin de glisser dans sa poche avant de quitter sa chambre n’en sortirait peut-être pas.

De toute évidence, Cyrus et Athéna Carrow étaient bien trop absorbés par leur conversation pour prêter attention à leurs filles. En cet instant c’était l’avenir de Thalia qui retenait toute leur attention. La jeune Gryffondor venait de terminer ses études à Poudlard, et si ses derniers résultats n’étaient pas encore arrivés par hibou postal, ça n’empêchait pas leurs géniteurs de lui imaginer un avenir. Ils étaient tellement concentrés sur leur discussion qu’ils n’avaient même pas remarqué que l’atmosphère s’était clairement refroidie autour de la table. Si jusqu’à maintenant les deux sœurs avaient observé un silence ennuyés tout en avalant leur soupe froide, Hestia pouvait sentir que son ainée s’était tendue dès qu’il avait été question d’elle. Si, un peu plus tôt, la verte avait adressé un roulement d’yeux exagéré à son ainée pour lui montrer qu’elle partageait son ennui, désormais elle portait sur elle un regard bien plus anxieux. Leur mère venait de lancer le sujet des fiançailles. Elle piaillait sur le sujet comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes et qu’il était tout à fait normal de parler de marier sa fille de même pas 18 ans à un héritier inconnu. En fait, dans les familles de sang pur, c’était le cas, mais malgré tout la verte pouvait sentir le malaise lui serrer la gorge. Hestia déglutit difficilement et reposa sa cuillère dans son gaspacho pour attraper son verre d’eau à la place. Ce sujet était le pire de tous. Les soirées assommantes et l’honneur qu’elles devaient rendre à leur nom étaient une chose, elles y étaient habituées et avaient appris à en faire abstraction. A la limite ça ne représentait que quelques heures désagréables à passer mais au moins ensuite elles étaient tranquilles. Parler de fiançailles c’était un tout autre niveau. Hestia avait toujours été consciente que ça arriverait, aussi bien pour Thalia que pour elle d’ici quelques années, mais jusqu’à maintenant ça avait été une notion floue qu’elle s’était efforcée d’oublier tant elle l’angoissait. Mais désormais que son ainée avait terminé ses études tout ça devenait réel. Une seconde, les prunelles d’Hestia restèrent bloquées sur la main que Thalia serrait avec force sur sa cuillère. Même de l’autre côté de la table, elle pouvait sentir la colère de son aînée, cette vision lui provoqua une bouffée de panique. Elle connaissait sa sœur, si elle ne faisait bien elle ne pourrait pas se contenir bien longtemps. C’était Hestia qui prenait sur elle en silence, pas Thalia. La verte secoua imperceptiblement la tête quand elle croisa son regard, la suppliant des yeux de garder son calme. Elle devait trouver une parade, et vite. « Père, mère ! » S’exclama-t-elle aussitôt d’une voix un peu trop forte, tout en reposant son verre vide sur la table avec un peu plus de force que nécessaire. Les Carrow se turent face à la réaction peu naturelle de leur cadette et se tournèrent vers elle avec une expression ennuyée, comme s’il s’agissait d’un caprice. Mal à l’aise, Hestia jeta un dernier coup d’œil à sa sœur avant de se racler la gorge pour se redonner une contenance. « Vous n’étiez pas là ce matin, mais j’ai reçu les résultats de mes BUSEs. Je pense que vous serez très satisfaits de mes notes. » Expliqua-t-elle d’une voix plus posée. Elle afficha sur ses traits une expression assurée et s’efforça de ne pas laisser son sourire vaciller. Au moins, si elle voulait détourner l’attention, elle avait réussi. Sous les regards de ses parents, elle fouilla dans les poches de son jean pour en extirper la lettre qu’elle avait reçu. « Mère, souhaitez vous les voir ? » Demanda-t-elle en se tournant vers Athéna Carrow. D’un geste, elle tendit le parchemin à sa mère, tout en s’appliquant à se convaincre qu’elle n’accordait aucune importance à cet instant.


CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Anonymous
Invité
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Mar 22 Jan - 3:05


beautiful lie
feat Hestia Carrow
Mes parents adoraient le son de leur propre voix. Depuis que j’étais toute jeune, je me rappelais des deux adultes en train de parler en utilisant de grands mots et des expressions improbables pour dire à quelle point leur vie était si belle, mais qu’il fallait bosser, qu’ils se devaient de le faire quand même même pour souligner l’importance du nom qu’ils portaient. Je tiens juste à préciser que je n’ai jamais vu ma mère lever le petit doigt pour faire quoi que ce soit, ce n’était pas digne d’Athéna tout ça. S’abaisser à travailler était tellement vulgaire pour une femme comme elle. Mais elle se fendait tout de même le cul pour l’honneur de la famille. Ce n’était pas dans ces mots-là qu’elle expliquait tout ça, mais le message reste le même. Je ne sais pas ce qu’elle faisait, mais ça avait une importance tout à fait primordiale selon elle...de la belle merde selon moi si vous voulez mon avis. Elle n’était qu’une jolie poulette que mon père paradait autour pour encore mieux paraître lui-même. C’est ce qui me faisait rager à chaque fois que ma mère me disait que je n’étais jamais assez reconnaissante pour ce qu’elle faisait pour nous. Je n’étais pas reconnaissante parce qu’elle ne faisait rien, voilà le tableau final.

Je peux sembler dure dans mes mots, mais c’était ce que je voyais, ce que je sentais. Il n’y avait aucune chaleur humaine dans notre maison, aucun sourire ni aucun rire qui n’était pas calculé à la perfection. Tout n’était que pour l’image et ça me donnait le goût de vomir. Je rêvais de pouvoir me laisser librement, d’avoir mes propres idées et qu’on les respecte, qu’on m’encourage à atteindre mes propres objectifs et non pas ceux que mes parents me disaient d’avoir. J’avais des idées par moi-même et j’y tenais pour le meilleur et pour le pire. Depuis quelques années, c’était surtout pour le pire. J’attendais seulement de retourner à Poudlard pour avoir la paix pour plusieurs mois, me refaire une santé mentale avant de recommencer encore le même cycle sans fin. Malheureusement pour moi, le cycle était terminé, j’avais terminé mon parcours à Poudlard et la vie d’adulte me tendait les bras pour le plus grand ma mère qui voyait déjà le mariage digne de la royauté arriver. Au lieu d’entendre des cloches, c’était plutôt une marche funèbre qui sonnait à mes oreilles. Je voyais la fin de ma vie telle que je la connaissais et je n’étais pas du tout prête à la laisser tomber. Malgré tout le négatif que j’avais à en dire, j’aspirais à plus, je voulais plus et je savais que si on m’en laissait la chance, je pourrais prouver que ça en valait la peine.

C’est pour cela que ce soir-là, à table, j’essayais de contenir ma rage. Je ne voulais pas me fiancer, me marier à un étranger qui a la même grandeur d’âme qu’une chaloupe ni arrêter mes études. Ça ne servait les études, on le savait très bien. Je devais me marier, faire de jolies enfants purs et sourire jusqu’à la fin de ma vie. Je n’avais pas le caractère qu’il fallait pour me taire comme ça. Parader, rester figée comme une toile au mur ce n’était pas pour moi. J’aimais penser que j’avais plus de valeur que ça. Je pouvais apporter une plus à la société sorcière, j’en étais convaincue. J’avais plus d’ambition que ça. J’inspirais et expirais du mieux que je le pouvais, répondant au regard de ma soeur par un roulement d’yeux très parlant. J’ai déposé ma cuillère dans mon gaspacho, commençant à avoir mal aux paumes à cause de mes ongles. J’ai pris mon verre d’eau, espérant m’étouffer en avalant de travers. Ma soeur a essayé de détourner la conversation et j’ai pu inspirer une goulée d’air frais. «Père, mère !» J’ai sursauté quand ma soeur a déposé, presque jeté je dirais même, son verre sur la table. Pour détourner l’attention, elle était forte Hestia, pas subtile, mais très forte. À voir les yeux de mes parents, maintenant fixés sur ma cadette, ils ne semblaient pas très intéressés par ce qu’elle allait leur dire. J’ai encouragé ma soeur du regard et un raclement de gorge plus tard, l’opération diversion était en marche. «Vous n’étiez pas là ce matin, mais j’ai reçu les résultats de mes BUSEs. Je pense que vous serez très satisfaits de mes notes. » Bonne stratégie ça, j’étais fière d’elle. «Mère, souhaitez-vous les voir ?» Relevé de notes à la main, ma soeur tendait mes espoirs vers ma mère. Je devais les intéresser, les pousser vers ce sujet. Ils aimaient voir à quel point nous étions brillantes et que nous faisions honneur à notre nom.

«J’ai regardé le relevé avec Hestia plus tôt aujourd’hui, je crois que vous serez très fiers d’elle. Elle a travaillé dure cette année.»

J’ai souris à ma mère qui a pris le parchemin entre ses mains pour y jeter un oeil. Elle a hoché la tête à quelques reprises, l’air satisfaite. «Tu es toujours aussi excellente en potion ma fille, c’est très bien. Cependant...je vois quelques lacunes...c'est impardonnable !»
☾ anesidora
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Hestia Carrow
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Lumos
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Sam 26 Jan - 23:53
Beautiful lie


Thalia ◊ Hestia

It's a beautiful lie It's a perfect denial
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Même Hestia le reconnaissait sans mal : la subtilité n'était pas vraiment son fort. Elle était bien trop impulsive et pas assez patiente pour ça. Attendre le moment parfait, s'exprimer à demi-mot pour s'assurer de ne froisser personne, faire des allusions discrète en espérant que son interlocuteur soit capable de lire entre les lignes, tout ça ce n'était pas pour elle. Ce n'était pas dans sa nature. Elle n'avait pas non plus le manque de délicatesse de certains de ses camarades, faire preuve de la lourdeur d'un éléphant ce n'était pas elle non plus. Simplement, elle ne comprenait pas l'intérêt de faire des tours et des détours pour parvenir au même résultat. S'il était rare qu'elle cherche à blesser volontairement, la sensibilité exacerbée des autres ne l'intéressait pas plus pour autant. S'ils ne pouvaient pas accepter la vérité sans se décomposer ce n'était pas son problème, chacun devait entendre et accepter des choses désagréables un jour, autant qu'ils s'y fassent dès maintenant. En fait, les seuls moments où Hestia était forcée de faire preuve de subtilité et de se mordre la langue pour ne pas laisser les mots s'échapper trop vite de ses lèvres étaient quand elle se trouvait avec sa famille. Chez les Carrow tout n'était que contrôle et apparence. Chaque mot, chaque geste, chaque rire était étudié avec soin en amont et réalisé dans un but précis. Au moment parfait pour servir leurs envies de grandeur. Il n'y avait pas de hasard, et encore moins de spontanéité, pas quand le précieux nom des Carrow était en jeu. Alors au milieu de ce repas composé de conversations importantes -aux yeux des parents- échangées à mi-voix, l'intervention d'Hestia fit l'effet d'un cri brisant le silence.  

Aussitôt le silence se fit dans la pièce, encore plus tendu qu’avant, et les regards des deux Carrow se tournèrent vers la cadette, à la fois surpris de sa soudaine prise de parole qu’irrités de se voir coupés dans leur discussion par une fille qu’ils pensaient avoir mieux élevé que ça. Hestia se sentit rapetisser sous l’intensité des prunelles de ses géniteurs, cette attention dont elle avait tant manqué, tout d’un coup elle était sûre de pouvoir s’en passer encore un peu. Mais elle se rappela qu’elle faisait ça pour Thalia. Elle jeta un nouveau coup d’œil aux doigts crispés de son aînée, malgré son visage fermé elle connaissait sa sœur par cœur et elle savait bien qu’elle bouillonnait de l’intérieur. Ce dîner était en train de se transformer en torture pour la première née des Carrow et Hestia avait bien l’intention de lui éviter des souffrances inutiles. C’était reculer pour mieux sauter, elle en était consciente, jamais leurs parents ne renonceraient à l’idée de trouver des bons partis pour leurs filles. Ils avaient été élevés ainsi et avaient embrassés les idéaux des sang-purs sans hésitation, leur propre mariage, complètement dénué d’amour en était la preuve. Il était donc logique qu’ils aient éduqués leurs filles dans la même optique. Même si elles avaient des manières complètement différentes d’y réagir, Thalia et Hestia avaient toujours su ce qu’ils attendaient d’elle, au moins on ne pouvait pas leur reprocher de les avoir tenues dans le noir toutes leurs vies avant de les mettre au pied du mur. Mais ça ne voulait pas dire pour autant qu’elles comptaient accepter de voir leur propre futur dicté par leurs parents. Elles auraient à y faire face un jour ou l’autre et les décisions les plus dures de leurs vies en découleraient. Seulement, Hestia savait parfaitement ce que sa sœur pensait de ces histoires de mariages arrangés, à quel point tout ça l’écœurait et elle devinait aisément comment elle réagirait le jour où elle y serait réellement confrontée. C’était aussi pour ça que la Serpentarde avait jugé bon de couper court à la discussion de leurs parents, pour offrir à Thalia un peu de répit et la chance de regagner le contrôle de ses nerfs. Car s’il y avait une chose que les sœurs Carrow avaient en commun, c’était bien leur impulsivité. Et s’il y avait une chose que Cyrus et Athéna Carrow n’acceptaient pas, c’était bien de voir leurs filles céder à des réactions sanguines qui n’étaient pas dignes de leur rang.

Pendant un instant, un terrible instant qui lui parut ne jamais prendre fin, Hestia cru que ses parents allaient balayer ses paroles d’un revers de la main et reprendre le cours de leur repas comme si de rien n’était. Son père avait déjà détourné son attention d’elle et sa mère semblait prête à suivre le même chemin. La verte sentit son cœur se glacer de déception. Elle aurait dû s’y attendre pourtant, ses parents ne lui avaient jamais accordé une réelle attention, se contentant d’embaucher une armée de gouvernantes, nourrices et précepteurs pour faire d’elle la petite sang-pur parfaite. Elle prit une profonde inspiration, prête à essuyer la vague ignorance avec laquelle ses géniteurs avaient l’habitude de la considérer. « J’ai regardé le relevé avec Hestia plus tôt aujourd’hui, je crois que vous serez très fiers d’elle. Elle a travaillé dur cette année. » La Carrow leva le regard vers sa sœur et lui adressa un fin sourire de remerciement. Elle était soulagée de voir que Thalia avait réussi à ravaler sa colère et avait su discerner sa détresse. Son cœur se gonfla en entendant les paroles de son aînée, elle aussi elle voulait la rendre fière et elle était heureuse de voir qu’elle encourageait leurs parents à suivre la même voie. Elle aurait pu se lever pour aller l’embrasser, mais elle avait déjà bien assez joué avec les limites imposées par leurs géniteurs et elle n’avait aucune envie de leur rappeler leur agacement quand elle avait interrompu leur conversation. Athéna mit une seconde de plus mais elle finit par attraper le parchemin que Hestia lui tendait.

Avec un mélange d’espoir et d’appréhension, Hestia observa sa mère déplier la lettre pour en parcourir le contenu. Elle examinait chacune des expressions que pouvaient afficher son visage, tentant tant bien que mal de deviner ce que la sorcière pouvait penser des notes que lui présentait son enfant. Hestia sentit un sourire se former sur ses lèvres en la voyant hocher la tête d’un air entendu. « Tu es toujours aussi excellente en potion ma fille, c’est très bien. Cependant... je vois quelques lacunes... c'est impardonnable ! » La joie que la Serpentarde ressentit en voyant sa mère reconnaitre l’Optimal qu’elle avait obtenu en potion, prit bien vite fin quand elle choisit de se concentrer sur les moins bons résultats qu’elle avait eu. Hestia sentit son sourire se figer sur ses lèvres et y disparaitre petit à petit sous le regard inquisiteur de sa génitrice. Elle ouvrit la bouche et la referma sans avoir prononcé le moindre mot. Brièvement, elle glissa un regard à Thalia, mais cette fois-ci elle savait que son aînée ne pourrait pas l’aider. C’était sur elle, et uniquement sur elle que les prunelles de leur mère étaient braquées. « Mère, je… J’ai fait de mon mieux, regardez mes notes sont meilleures que l’année dernière. » Tenta-t-elle de se justifier. C’était vrai. Elle n’était pas une Serdaigle, Hestia, accumuler des connaissances juste pour le plaisir de tout savoir, de tout comprendre, ça n‘était pas son truc. Cette soif intarissable elle ne la connaissait que quand il s’agissait des potions et des ingrédients qui les composaient. Les autres matières pouvaient l’intéresser -c’était notamment le cas de la métamorphose et des sortilèges- mais ce n’était pas pareil, elle ne ressentait pas la même flamme que quand il s’agissait des mélanges qui tourbillonnaient au fond de chaudron. Mais lors de sa quatrième année elle avait compris que si elle voulait réaliser une bonne scolarité à Poudlard elle devait cesser de se concentrer uniquement sur ses matières de prédilection. C’était ce qu’elle avait fait, travaillant d’arrache-pied pour remonter son niveau dans les autres matières. Elle n’avait pas compté les heures qu’elle avait passées le nez plongé dans des grimoires qui ne traitaient pas du domaine des potions. Et ses efforts avaient payés, ses notes avaient remontées et elle avait désormais un niveau plus que correct dans la plupart de ses cours. Mais bien sûr, sa mère ne voyait que ses échecs. Elle aurait dû y être habituée, pourtant ça n’empêchait pas ses paroles de lui faire l’effet d’un fer chauffé à blanc. « Ce n’est pas assez. Nous attendions mieux de toi. » Bien sûr que ce n’était pas assez. Ce n’était jamais assez. Hestia avait beau se plier en quatre pour répondre aux exigences de ses parents elle ne parvenait jamais à les contenter. Elle aurait pu obtenir des O dans toutes les matières que ça ne leur aussi toujours pas suffit. Jamais ils ne reconnaissaient tous les efforts qu’elle déployait pour leur plaire ou ne lui adressaient le moindre mot de félicitation. Il en était de même pour Thalia, au moins les sœurs étaient traitées de la même façon, mais la Gryffondor avait un caractère plus fort qui l’aidait à passer outre, Hestia ne parvenait pas à empêcher l’attitude de ses parents de l’atteindre de plein fouet. « Mais je… » Commença-t-elle dans le fol espoir de faire changer sa mère d’opinion. Mais elle ne put aller au bout de sa pensée, Cyrus, qui était resté silencieux jusque-là, abattit ses couverts sur la table. « N’interromps pas ta mère, Hestia. » Lança-t-il d’une voix impérieuse qui réduit Hestia au silence. Lèvres serrées, elle baissa les yeux sur son assiette et sa soupe qui ne lui faisait plus du tout envie. Elle aurait dû savoir que tout ça était une mauvaise idée. A quoi s’attendait-elle ?

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Mar 29 Jan - 1:09


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Je ne me rappelais pas la dernière fois que nous avions eu un souper en famille qui avait été agréable. En fait, je ne savais pas si c’était déjà arrivé. Assise auprès de mon père et ma mère, je me sentais toujours oppressée, comme écrasée par le poids des années d’histoires familiales, de culte de la performance et surtout le culte de l’image que nous projetions sur les autres familles de notre rang. Nous devions toujours être à leur hauteur et même les surpasser. À quoi bon avoir le sang-pur si nous ne faisions pas une compétition pour savoir qui était le meilleur des purs. De la vraie connerie si vous voulez mon avis. Hestia et moi étions toujours en train de nous couvrir pour éviter le plus possible les éclats de colère ou d’exaspération qui pouvaient venir de l’une ou de l’autre. Toutes les deux avions des tempérament de feu et étions toujours prêtes à exploser à la moindre petite friction, nous devions toujours veiller l’une sur l’autre. C’est ce que ma soeur venait de faire en voulant détourner l’attention de nos parents en parlant de ses résultats de B.U.S.E.s qui étaient arrivés par hibou durant la journée. Comme ça, ça semblait être une bonne idée. Malheureusement, avec des parents comme les nôtres, ça pouvait rapidement se retourner contre nous et c’était exactement ce qui était en train de se produire alors que notre mère analysait le parchemin.

Rapidement, Athéna avait fait savoir à ma cadette qu’elle n’était pas satisfaite des résultats qu’elle voyait. Ça ne me surprenait pas comme réaction, la connaissant, mais il restait tout de même que ma soeur était brillante. Ses résultats étaient excellents, surtout en potion. La divination...qui s’en souciait réellement. Apparemment, la réponse à cette question était mes parents. Tout devait être toujours parfait. «Mère, je… J’ai fait de mon mieux, regardez mes notes sont meilleures que l’année dernière.» Elle avait raison et j’ai souris à ma soeur, essayant de l’encourager. Hestia travaillait toujours très dure en classe pour toujours essayer d’atteindre ses objectifs et surtout pour atteindre ceux de nos parents. Elle avait toujours beaucoup plus de volonté que moi pour faire ce que mes parents lui disaient. Elle avait toujours été plus sage, plus réfléchie que moi. Je me laissais envahir par mes émotions et elle, elle était capable de les contrôler. Je l’enviais de pouvoir tout embouteiller comme elle le faisait. Ça ne l’empêchait pas d’être tourmentée, mais au moins elle pouvait garder la face, contrairement à moi.

Je sentais tellement d’injustice dans tout ça. Hestia avait essayé de bien faire, de rendre nos parents fiers et eux, ils ne faisaient que la décevoir, lui montrer qu’elle n’était pas à la hauteur de leurs attentes. J’avais baissé les bras il y a de ça plusieurs années, mais elle, elle essayait toujours et je trouvais sa foi sublime. Naïve, certes, mais magnifique. «Ce n’est pas assez. Nous attendions mieux de toi.» Elle aurait voulu gifler Hestia, elle n’aurait pas pu faire mieux. J’aurais été curieuse de savoir quels étaient ses résultats quand elle était elle-même à Poudlard. Je doutais qu’elle ait été assez brillante pour exceller dans tous ses cours. «Mais je…»  Elle était maintenant à ma place, coincée. Mon regard est restée sur elle alors qu’elle voulait se défendre. Encore une fois, elle avait voulu leur montrer sa valeur et ils l’avaient déçu. «N’interromps pas ta mère, Hestia.» Notre père était resté silencieux jusqu’à présent, ne s’abaissant pas à notre niveau. Par contre, ma soeur avait dépassé les limites en essayant de se justifier et ça, ce n’était pas digne d’une Carrow et c’était une insulte ouverte envers Athéna. J’ai vu les lèvres de ma cadette se serrer et son regard se baisser, déçu. Je l’aurais été moi aussi à sa place. Ils m’avaient tellement déçus tous les deux, plus rien ne m’étonnait venant de leur part.

«Ce n’est que le cours de divination qui est plus faible, le reste est excellent non. Il ne faut pas être trop dur pour seulement ce cours. Ce n’est pas comme si elle allait utiliser ses apprentissages dans le futur.»

Je devais l’aider, je ne pouvais pas la laisser comme ça dans la boue. Elle avait réussi sa mission en voulant détourner la conversation, mais c’était maintenant à elle de recevoir les pierres sur la tête et je ne pouvais pas laisser tout ça arriver. C’est bien pour ça que j’ai essayé d’amoindrir les répercussions de la note de ma soeur. «Ne te mêle pas de ça Thalia, ce n’est pas de tes résultats dont nous discutons, mais les siens. Tu as réussi ta divination beaucoup mieux que ça quand c’était quand tu suivais le cours. Elle devrait être capable de faire la même chose.» Encore une fois, j’ai pris sur moi de ne pas hurler devant cette connerie pure et simple. Qui se souciait de la divination par Merlin.

«C’est de la foutaise...»

J’ai fixé ma soeur d’un regard désolé alors que je ne voyais plus quoi dire pour la sortir de là. «Du respect, jeune fille !»


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Jeu 7 Fév - 23:17
Beautiful lie


Thalia ◊ Hestia

It's a beautiful lie It's a perfect denial
Such a beautiful lie to believe in

 
Qu’aurait donné Hestia en échange de parents affectueux, d’une famille aimante ou ne serait-ce que d’un foyer rassurant ? Sûrement plus qu’elle n’aurait jamais été capable de l’avouer. La plupart du temps elle n’y songeait même pas. A quoi bon se torturer avec des suppositions, avec des hypothèses sur ce qu’aurait pu être sa vie si seulement elle n’était pas née avec le nom des Carrow collé à la peau ? Se comparer aux autres n’était d’aucun intérêt et courir après des chimères ne revenait qu’à se torturer soit même. Etre une famille unie et affectueuse n’était clairement pas la philosophie de Cyrus et Athéna Carrow, dans leur demeure, ce n’était pas l’amour qui rythmait leur quotidien, loin de là. Les préoccupations des Carrow étaient à mille lieux de là, l’amour n’avait pas la moindre importance quand on recherchait la gloire et l’honneur. Ce qui dictait chacun de leurs gestes ce n’était pas l’affection, mais le pouvoir. Ils n’étaient pas n’importe quelle famille, ils ne pouvaient pas se permettre de se concentrer sur des choses aussi futiles. Quelle perte de temps. Et l’éducation qui avait été donnée à Thalia et Hestia s’en était fortement ressentit. Au lieu d’élever leurs filles dans le respect et l’amour, au lieu de leur accorder du temps et de la tendresse, les Carrow avaient jugés bon de les confier dès leur plus jeune âge à des nourrices et précepteurs qui ne voyaient pas l’intérêt de s’engager émotionnellement auprès d’enfants qui ne représentaient que leur gagne-pain. Dire que l’enfance d’Hestia avait été morne aurait été un euphémisme, mais c’était ainsi que les choses fonctionnaient chez les Carrow et il lui avait fallu de longues années pour comprendre qu’il n’en était pas de même dans toutes les familles. Qu’au fond, c’était eux qui vivaient selon des préceptes bien peu partagés. Pendant que d’autres grandissaient dans les rires et le partage, Hestia avait évolué dans un univers fait d’absence et de contraintes. Seule Thalia avait su lui donner l’amour dont elle avait tant manqué. Puisque ça n’intéressait pas leurs parents, les deux sœurs avaient rapidement appris à ne compter que l’une sur l’autre, à sa raccrocher à l’autre. Dans un univers où l’amour était secondaire, la Gryffondor avait été le rempart de sa cadette contre le vide et la noirceur. Si leur famille était un désordre sans nom, sa sœur aînée était son refuge.

Un refuge, c’était exactement ça. Contre la pression familiale, contre les attentes irréalistes de leurs parents et contre leurs regards qui mêlaient à la perfection un mépris et une déception évidents. Comme en cet instant. Elle avait juste voulu détourner l’attention, soulager sa sœur de la pression qui s’accumulait sur ses frêles épaules à chaque nouveau mot prononcé par leurs géniteurs. Ça avait été une erreur. Hestia avait voulu croire que pour une fois ses accomplissements allaient arracher un éclat de fierté à ses parents. Que pour une fois ils sauraient reconnaitre tous les efforts qu’elle faisait pour leur plaire, pour ne serait-ce qu’exister à leurs yeux. Ça avait été vain. Il semblerait que quand il s’agisse de sa famille elle pouvait encore se montrer d’une naïveté désarmante. Les bonnes notes de la Serpentarde avaient été balayées du revers de la main par sa mère, elle y était habituée désormais, ses excellents résultats en potions n’avaient plus rien de l’attrait de la nouveauté et ils étaient vite oubliés. C’était de l’histoire ancienne, de l’acquis qui ne faisait même plus lever un sourcil. Hestia était douée en potion, tout le monde le savait, maintenant il était temps de passer à autre chose. Alors bien sûr ce qui retenait l’attention de sa mère s’était ses résultats plus médiocres. Sur ce sujet, Athéna Carrow ne fermait pas les yeux, pire, elle n’hésitait pas à le pointer du doigt. Hestia pouvait sentir la déception cuisante lui brûler les joues et l’humiliation lui serrer la gorge. Elle avait été idiote de croire que les choses pouvaient se passer autrement. « Ce n’est que le cours de divination qui est plus faible, le reste est excellent non. Il ne faut pas être trop dur pour seulement ce cours. Ce n’est pas comme si elle allait utiliser ses apprentissages dans le futur. » La Serpentarde releva ses prunelles noisette de sa soupe glacée pour adresser un regard de remerciement à son aînée. Au moins elle pouvait compter sur Thalia, malgré leurs différences elle était toujours là. L’intervention de leur père n’avait fait que lui rappeler que dans cette famille elle n’avait pas son mot à dire. C’était ça, le cadeau empoisonné à être née Carrow. Mais heureusement son aînée était présente pour lui montrer qu’elle n’était pas seule, au quotidien comme dans l’adversité. Même quand celle-ci se révélait prendre le visage de leurs parents. « Ne te mêle pas de ça Thalia, ce n’est pas de tes résultats dont nous discutons, mais les siens. Tu as réussi ta divination beaucoup mieux que ça quand c’était toi qui suivais le cours. Elle devrait être capable de faire la même chose. » Une grimace déforma un instant les lèvres d’Hestia mais elle la camoufla bien vite en voyant le regard inquisiteur de sa mère se poser sur elle. Dans d'autres circonstances, se voir comparée à Thalia n'aurait pas dérangé Hestia, elle avait toujours vu sa soeur comme un modèle dont elle aimerait être à la hauteur. Mais cette fois les paroles de leur mère lui laissaient un arrière goût amer. Elle savait très bien que ces mots n'étaient pas destinés à la motiver mais plutôt à la descendre. La Serpentarde se força à se composer une expression neutre même si au fond d’elle, elle était bien loin de ressentir le calme qu’elle affichait. Au fond d'elle, le dépit se mêlait à la désillusion. Pourtant elle le savait, ses parents étaient fidèles à eux mêmes. Des vipères au sang froid qui ne voyaient que le mérite et l'avancée sociale. Seule Thalia n'hésitait pas à montrer à quel point elle trouvait ce point de vue stupide.

« C’est de la foutaise... » Hestia partageait complètement l'avis de sa sœur. Elle ne comptait pas faire carrière dans une matière qui l'intéressait aussi peu que la divination. Pour la Serpentarde, son avenir était déjà tout établi et il ne se dirigeait certainement pas vers les arts divinatoires. Alors ses résultats n'avaient aucune importance, surtout qu'elle ne continuerait pas cette matière à la rentrée. Mais elle garda le silence, se contentant d'adresser un faible sourire de reconnaissance à son ainée qui tentait de l'aider. Elle avait voulu détourner la conversation et elle avait réussi, seulement c’était à ses dépens et elle n'avait aucune envie d’aggraver son cas. Toute cette conversation lui donnait envie de rentrer sous terre et de se trouver à des kilomètres de là. Mais il était trop tard, déjà leur paternel dardait un regard d'avertissement vers la Gryffondor. « Du respect, jeune fille ! » Hestia se pinça les lèvres en entendant son ton tranchant. Le manque de respect n'était pas admis chez les Carrow où chacun devait rester à sa place. Et celle de Thalia et d’Hestia ne leur autorisait certainement pas à oser tenir tête à leurs géniteurs. C’était une bataille perdue d’avance et les deux sorcières le savaient parfaitement. Seulement si Hestia avait tendance à faire de son mieux pour contenter leurs parents, Thalia, elle, était bien plus prompte à s’enflammer. La plus jeune lui lança un nouveau regard pour l’exhorter au calme. Elle connaissait sa sœur, et l’impulsivité qui les caractérisait toutes les deux. Mais Cyrus Carrow n’en avait pas fini. « Vous devez faire honneur à notre nom, pas l’entacher avec des notes médiocres et des comportements indignes de notre rang. Nous vous avons élevées mieux que ça, nous attendons que vous vous en montriez dignes. » C’était toujours le même discours. Hestia l’avait entendu tant de fois qu’elle aurait pu le répéter aisément au mot près. Faire honneur à son nom, se montrer digne de ses ancêtres et de leurs sacrifices, s’assurer une place honorable dans la société magique. Leur père était comme un disque rayé qui tournait à l’ambition et à l’orgueil. La Serpentarde dû prendre sur elle pour ne pas lever les yeux au plafond. Si les paroles de leur paternel n’étaient pas surprenantes, elles étaient aussi incroyablement blessantes. Il n’avait aucune honte à affirmer devant ses propres filles qu’elles n’étaient pas à la hauteur. « Mais quoi qu’on fasse, ce n’est jamais assez. » Soupira Hestia à mi-voix. Et pourtant elle ne cessait jamais de faire des efforts pour répondre aux exigences de ses parents, pour voir leurs regards se poser enfin sur elle et un sourire fier orner leurs lèvres. La naïveté n’avait jamais été un adjectif qui correspondait à la Serpentarde, et sûrement qu’à Poudlard personne ne savait tout ce qu’elle pouvait faire dans le vain espoir de plaire à ses géniteurs, mais dès qu’il s’agissait de sa famille c’était comme si ses yeux étaient couverts d’un voile qui l’empêchait de voir clairement. Elle ne cessait jamais de faire de son mieux, et pourtant ce n’était jamais assez. Mais elle n’avait toujours pas abandonné, s’accrochant fébrilement à l’espoir que tout pouvait changer. La soif de reconnaissance et le manque d’amour avaient cet effet-là. « Non, ça ne l’est pas. » Hestia ferma un instant les paupières. Les mots de sa mère lui firent l’effet d’une gifle. Elle le savait, au fond d’elle elle en était consciente, mais l’entendre était une torture différente. « Vous devriez songer à faire plus d’efforts, ta sœur et toi, et peut-être que vous cesserez de nous décevoir. » Les mots étaient durs et ils atteignirent la Serpentarde en plein cœur. Elle avait envie de leur hurler que des efforts, elle passait son temps à en faire, qu’elle se pliait en quatre pour trouver grâce à leurs yeux et que même le jour où ses résultats seraient parfaits et son comportement exemplaire ils trouveraient le moyen de la rabaisser encore et encore. En fait ce n’était même pas une bataille perdue d’avance. C’était une guerre qui n’aurait pas lieu parce que les gagnants avaient été décidés depuis bien longtemps. Et ce n’était ni Thalia, ni Hestia. La verte pris une profonde inspiration, un peu saccadée, un peu douloureuse. Les mots lui faisaient mal, tout autant que le regard que ses propres parents faisaient peser sur elle. « Prenez donc exemple sur votre cousin. Faust fait honneur au nom des Carrow, vous devriez en faire de même. » Hestia retint de justesse une expression de mépris. Bien sûr que Faust trouvait grâce aux yeux de leur père. Il était l’héritier de sang pur parfait, prêt à embrasser les causes les plus noires et à porter le nom des Carrow bien mieux que Thalia ou Hestia ne pourraient le faire un jour. Et surtout, il était né mâle. Et dans une famille telle que la leur, ça faisait toute la différence.

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Sam 9 Fév - 17:25


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Ayant fini mes études, je commençais sincèrement à réfléchir à mon avenir. J’y avais pensé toute l’année alors que j’étais au collège et maintenant que j’étais de retour à la maison, j’y pensais encore plus. Mon projet, c’était d’aller à l’université à Londres pour rester aussi loin que possible de ma famille. Ce que je voulais faire dans la vie ? C’était plutôt flou, tout m’intéressait et rien ne m’intéressait en même temps. J’étais bonne pour argumenter et défendre mon point de vue, peu importait ce que c’était alors le droit aurait pu être logique. En même temps, la médicomagie était intéressante, mais c’était énormément de boulot. Je ne savais pas si j’allais bien réagir face à des patients mal en point. Je savais que le côté politique ou économique ce n’était pas pour moi. J’adorais les enchantements alors ça pouvait être là-dedans...je ne savais pas trop ce que je voulais. La seule chose dont j’étais certaine, c’était que je voulais rester aussi loin que possible de cette maison jusqu’à ce que je me trouve une porte de sortie. Je m’étais longtemps que je pouvais partir, mais pour aller où ? Je ne me voyais pas m’imposer chez mes amis et je ne me voyais surtout pas partir sans Hestia. L’abandonner comme ça, ça m’aurait tuée.

En même temps, rester dans cette maison aussi me tuait à petit feu. Je me sentais m’éteindre à petit feu tout en voulant exploser à tout moment, ce qui n’a absolument aucun sens. Mis à part quand j’étais seule avec ma soeur, je me sentais complètement écrasée par le poids de mes parents, le poids de mon nom et surtout le poids du toit qui couvrait ma tête. Je ne m’étais jamais sentie aimée par ma famille et ce depuis ma naissance. Je me suis sentie utile, ça oui, mais jamais aimée. Je me suis rendue compte de la situation quand je suis entrée à Poudlard. J’ai vu les lettres que mes amis recevaient, j’ai vu la joie dans leurs yeux quand ils retournaient chez eux à Noël et pendant les vacances. Je n’avais jamais ressenti tout ça. Je n’avais jamais eu tout ça. Je les enviais et ça m’a fait réaliser à quel point ma petite soeur était importante pour moi. J’étais déjà proche d’elle, mais à partir de ce moment c’était encore pire. Je savais qu’elle avait besoin de moi et j’avais tout autant besoin d’elle. Nous n’avions que nous deux et c’était important. Mais en même temps, je n’en pouvais plus. Je ne pensais pas arriver au bout du rouleau, mais je commençais à me rendre compte que j’étais moins solide que je le pensais.

À chaque fois que je me disais qu’il y avait de l’espoir, à chaque fois que je me disais que ce n’était pas si mal, que je pouvais passer par dessus tout ça, il y avait quelqu’un de ma famille qui me rappelait violement que non, ce n’était pas aussi facile. Cette fois-là, ça a été mon père. «Vous devez faire honneur à notre nom, pas l’entacher avec des notes médiocres et des comportements indignes de notre rang. Nous vous avons élevées mieux que ça, nous attendons que vous vous en montriez dignes.»  Je n’ai pas pu retenir mes yeux de rouler dans mes orbites. Comment une seule note en divination pouvait être aussi importante ? C’était tellement idiot. Peu importe ce que nous faisions, il y avait toujours un truc qui ne convenait pas, un détail qui faisait que nous n’étions pas dignes du nom de famille que nous portions. Je ne l’aimais pas notre nom de toute façon. Il faisait frissonner sans avoir été l’un des plus terribles de l’époque. Par contre, les Carrow ont été bien présent à Poudlard pendant un temps et ils ont marqué les esprits. Ce n’était de glorieux et rien qui mérite d’être connu. Cependant, mes parents, eux, en étaient fiers.

C’était tellement facile pour eux de dire que nous n’étions pas assez. Je ne comprenais pas comment ils pouvaient être aussi froids avec nous. Après tout, nous étions leurs filles, pas de vulgaires servantes. «Mais quoi qu’on fasse, ce n’est jamais assez.» J’ai levé mes yeux vers ma cadette, fière d’elle. Elle ne tenait que rarement tête à nos parents, y allant avec plus de finesse que moi. Elle savait faire dans la dentelle, elle était toujours plus tempérée que moi. Elle avait du contrôle sur ses émotions et moi, à l’inverse, je me laissais transporter par elles. Dans une famille comme la mienne, ce n’était pas quelque chose de désirable. C’était même à cacher et je n’y arrivais pas, à mon plus grand désarrois. Généralement, j’étais capable de passer sous silence mes colères et mon exaspération. Par contre, ma patience devenait de plus en plus mince et j’avais de la difficulté, en vieillissant, à garder tout ça pour moi. «Non, ça ne l’est pas. Vous devriez songer à faire plus d’efforts, ta sœur et toi, et peut-être que vous cesserez de nous décevoir.»  Le pire dans tout ça, c’est qu’ils étaient sérieux. Ma mère nous regardait ma soeur et moi avec des éclairs dans les yeux. Encore une fois, nous n’étions pas assez pour eux. Comme si avoir deux filles intelligentes et en santé ne suffisait pas. Ça m’avait pris du temps comprendre, mais Hestia et moi n’avions jamais eu de vrais parents. Nous avions eu des nourrices dès la naissance et des précepteurs pour commencer notre éducation dès que nous avions été en âge. L’amour qu’un enfant normal devait recevoir, nous ne l’avions jamais eu. Nous avions pu faire sans. Jusqu’à présent.

Je tenais encore ma cuillère dans ma main, la serrant assez fort pour que je sente mes ongles entrer dans la chair de ma paume. J’inspirais et j’expirais le plus lentement possible pour garder mon calme. Je sentais que mon vase était plein et que la prochaine goutte à y entrer le ferait déborder. Même plus, il allait éclater. «Prenez donc exemple sur votre cousin. Faust fait honneur au nom des Carrow, vous devriez en faire de même. » J’ai jeté un regard à ma soeur, c’en était trop. J’ai jeté ma cuillère dans mon bol de gaspacho et j’ai fermé mes yeux, la tête vers le sol. Je n’en revenais pas que mon père venait de dire ça. Faust était un fou, mais ma famille en était tellement fier. Moi, il me terrorisait, j’avais surpris une conversation entre lui et mon père et pour ce que j’en comprenais, il avait tué sa femme parce qu’elle ne convenait pas aux idées que les Carrow portaient. Le grand Cyrus Carrow voulait que nous prenions exemple sur un meurtrier. Il n’y avait plus aucun bon sens dans cette maison. Je bouillais intérieurement, mais je ne pouvais plus tout contenir cette colère. Comment pouvait-il nous demander ça ? Le pire était que je ne pouvais pas lui en parler, il était déjà au courant. Comment mon géniteur allait réagir si je le confrontais là-dessus ? Ça allait être encore un beau bordel tout ça.

«Vous êtes complètement tarés vous le savez ça ? Vous nous aimez pas, quel genre de parents aiment pas leurs enfants !»

Nous n’avions jamais parlé de tout ça, mais pour moi c’était le moment ou jamais. Tout allait se jouer à ce moment-là. Je réfléchissais énormément depuis des semaines sur ce que j’allais faire et plus je pensais, plus j’écoutais, moins je me disais que rester dans cette maison me convenait. Il n’y avait qu’Hestia qui me retenait ici. «Tu devrais avoir honte Thalia Carrow ! Ce n’est pas une question d’amour et tu devrais très bien le savoir ! Maintenant ramasse ton gâchi et quitte cette table. Je ne veux plus te voir. Nous en reparlerons plus tard quand tu aura calmé tes humeurs jeune fille ! » J’ai gardé le silence quelques secondes, le temps de bien peser mes mots. Je ne comptais pas obéir à ma mère. J’ai tourné la tête vers elle et ensuite j’ai fixé mon regard sur mon père, prête à jeter les gants.

«C’est clair qu’ici c’est jamais question d’amour, vous savez même pas ce que c’est. C’est comment de vivre comme ça hein ? T’as l’air à l’aise de servir à rien maman. À part être jolie à côté de Cyrus. C’est ça que tu veux que je fasse ma vie ?!? Je vais pas parader comme toi ! Des mariages comme le votre ça vaut rien ! Hestia et moi on vaut mieux que ça !»

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Lumos
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Mon allégeance : ma soeur Thalia et moi-même. C'est déjà pas mal
Mar 19 Fév - 23:18
Beautiful lie


Thalia ◊ Hestia

It's a beautiful lie It's a perfect denial
Such a beautiful lie to believe in

 

Les repas de famille ne se passaient pas tous ainsi dans la demeure des Carrow. La configuration ne changeait jamais, millimétré comme du papier à musique, les dîners se ressemblaient tous. Invariablement, ils avaient lieux à heure fixe, dans la même salle du manoir familial et les quatre Carrow occupaient toujours les mêmes places. Cyrus et Athéna Carrow chacun à une extrémité de l’imposante table en bois sombre qui trônait dans la salle à manger, et Thalia et Hestia, chacune de leur côté se faisaient face. Tout ça était gravé dans la pierre, comme un rituel centenaire qui vivrait encore pendant plusieurs autres siècles sans subir le moindre changement. C’était un peu ce qui faisait la fierté dans les familles de sang-pur, cet attachement à des traditions millénaires, comme si la voie à suivre avait été découverte depuis le début des temps et que maintenant il suffisait de la suivre aveuglément pour arriver à ses fins. Ça aurait pu être le slogan des Carrow : suivre le chemin tracé par les aînés pour s’assurer de rester dans la lumière. La vie de la famille était régie par cette manière de penser, aucune modernité n’était autorisé, peu importe combien d’années passaient. Ce n’étaient pas ainsi que leurs ancêtres avaient gagné leur pouvoir alors ils ne dérogeraient pas à cette règle. La vie des Carrow était ainsi et ça se reflétait dans le moins aspect de leur existence, même le plus insignifiant comme les repas de famille. Ils se ressemblaient tous, se répétaient plus qu’ils se suivaient et Hestia avait appris à faire avec. Lors de ces moments il n’était pas question de partage ou de détente. Ce n’était pas un moment privilégié où elle pouvait échanger avec ses parents ou simplement leur raconter sa journée. En fait la discussion c’était Cyrus et Athéna qui s’en chargeaient, et ni Thalia, ni Hestia, n’était conviée à y participer. De toute façon la Serpentarde n’aurait pas eu envie d’être mêlée à ça tant elle trouvait les sujets de conversation de ses parents ennuyeux. Il n’était question que de l’honneur de leur famille, de leur statut, de leurs relations avec d’autres familles aussi prisées que la leur. Il n’y avait pas de spontanéité et encore moins de rires. Même leurs conversations suivaient un but bien précis, le même qui régissait leur existence depuis que Amycus et Alecto avait jeté le déshonneur sur leur patronyme : leur renommée et comment la redorer toujours un peu plus.

Ce soir n’avait pas dérogé à la règle. C’était ainsi que les parents Carrow avaient débuté le dîner, en fabulant sur comment Thalia, qui avait désormais terminé ses études à Poudlard, allait pouvoir aider à la renommée de leur famille en contractant une alliance avantageuse avec une autre famille de sang-pur. Habituellement, les deux jeunes sorcières ne participaient pas à la conversation, de toute manière leur avis n’était jamais requis, même quand les décisions prises les concernaient. Alors elles se contentaient de manger en silence, répondant seulement quand un de leur géniteur les invitait à prendre la parole. Ce qui se révélait, au final, très rare. Hestia avait appris à vivre ainsi et au fond ça l’arrangeait bien, elle n’avait pas à jouer la comédie de la parfaite héritière à tous les repas et tant qu’elle ne faisait pas de vague ses parents la laissaient dîner en paix. Au milieu de son silence,  elle en profitait pour échanger les regards éloquents et des sourires complices avec Thalia. Elles avaient fini par développer une forme de langage muet pour commenter les paroles que leurs parents échangeaient comme si elles n’étaient même pas là. Pas besoin de mot, un simple battement de paupière, un rictus en coin ou un roulement d’œil voulait dire bien plus de chose pour qui y prêtait attention. Grâce à ça, la Serpentarde se sentait encore plus proche de son aînée. Elles n’étaient pas toujours d’accord sur tout et Merlin savait que leurs caractères étaient complètement différents mais au moins dans ces moments-là elles se soutenaient sans faillir, elles se comprenaient. Et c’était là qu’Hestia mesurait à quel point elle pouvait porter à Thalia un amour infini. Mais aujourd’hui il n’avait pas été question que de regards échangés et de sourires en coin qui dénotaient de plus qu’un simple amusement. Ce soir, Hestia avait senti que sa sœur ne pourrait pas rester une simple spectatrice alors que leurs parents discutaient de son avenir comme si elle n’était même pas dans la pièce. Sa colère, la Serpentarde n’avait senti même de l’autre côté de la table et en voulant éviter de la faire exploser, elle avait fini par mettre le feu au poudre. Sa tentative avait été louable, elle avait agi pour sa sœur, et uniquement pour elle, mais elle avait été vouée à l’échec et désormais elle assistait au désastre qu’était devenu ce qui était censé être un simple repas de famille.

L’excuse que Hestia avait utilisée pour faire dévier la conversation aurait dû être parfaitement inoffensive, mais peu à peu elle avait amené le chaos dans leur demeure. Jamais la Serpentarde n’aurait pensé que les notes obtenues à ses BUSEs finiraient pas mener leurs parents à leur exposer à quel point Thalia et elle les décevaient. Hestia n’avait aucune idée de comment les choses avaient pu en arriver là aussi vite et elle en venait à regretter son intervention. Sans elle et ses paroles lancées impulsivement pour sauver sa sœur, auraient-ils pu éviter la catastrophe qui se profilait ? Peut-être bien. Mais en attendant les reproches fusaient et les parents des sorcières ne s’émouvaient pas un instant d’adresser des mots aussi cruels à leurs filles. Ils étaient le contrôle incarné, la glace. Et la glace n’avait aucune pitié. La glace ne pardonnait pas. Si Hestia avait l’impression que chaque mot était un poignard qui se fichait dans son cœur et qui lui donnait envie de s’enterrer dans le sol, la réaction de Thalia était toute autre. Brusquement, la lionne jeta sa cuillère dans son plat, provoquant un sursaut chez sa cadette. « Vous êtes complètement tarés vous le savez ça ? Vous nous aimez pas, quel genre de parents aiment pas leurs enfants ! » Bouche bée, Hestia observa sa sœur déverser sa colère sur leurs géniteurs. Ses mots étaient si vrais qu’ils en étaient douloureux à entendre. Thalia avait parfaitement raison, la verte le savait, mais jamais elle n’avait osé prononcer ces paroles à haute voix. Leurs propres parents ne les aimaient pas. Du moins pas comme des parents le devraient. Pas avec fierté et affection. Mais plutôt avec orgueil et ambition, comme on apprécie un objet qui nous permettra d’atteindre notre but. C’était ce qu’elles étaient pour Cyrus et Athéna, de jolis objets à manipuler, un simple moyen d’atteindre leurs objectifs. Des possessions. Leur notion de l’amour familial s’arrêtait là. Si tant était que ça pouvait s’apparenter à de l’amour. C’était une vérité douloureuse, mais réelle et la réaction de leur mère ne fit que le confirmer. « Tu devrais avoir honte Thalia Carrow ! Ce n’est pas une question d’amour et tu devrais très bien le savoir ! Maintenant ramasse ton gâchis et quitte cette table. Je ne veux plus te voir. Nous en reparlerons plus tard quand tu auras calmé tes humeurs, jeune fille ! » Hestia grimaça en sentant les mots de sa mère se ficher dans son cœur. Non ce n’était pas une question d’amour. Ça n’avait jamais été une question d’amour dans leur famille. Ça avait été une question d’honneur et de gloire, de pouvoir et de contrôle, mais certainement pas d’amour. Les Carrow n’en connaissaient pas la définition et si on leur en montrait un jour la teneur ils ne sauraient certainement pas quoi en faire. Ça aurait presque pu en être ridicule, si ce n’était pas si douloureux pour Hestia.

« C’est clair qu’ici c’est jamais question d’amour, vous savez même pas ce que c’est. C’est comment de vivre comme ça hein ? T’as l’air à l’aise de servir à rien maman. À part être jolie à côté de Cyrus. C’est ça que tu veux que je fasse ma vie ?!? Je vais pas parader comme toi ! Des mariages comme le vôtre ça vaut rien ! Hestia et moi on vaut mieux que ça ! » La Serpentarde jeta un coup d’œil surprit à son aînée. C’était la première fois qu’elle prenait pleinement conscience du ressentiment qu’elle pouvait avoir envers leurs parents. Elles avaient toutes les deux des manières différentes de réagir à la pression qu’ils leur faisaient subir mais jamais Hestia n’avait assisté à un tel déferlement de rancœur de la part de sa sœur. Thalia allait loin, certainement trop loin pour les Carrow qui n’acceptaient pas de telles provocations sans rien dire. Elles étaient là pour se taire et obéir, pas pour se dresser contre leur famille. La réaction de la Gryffondor était si vive qu’elle fit peur à Hestia qui n’osa rien dire de crainte d’empirer les choses. Sa sœur était en train de s’engager sur une voie sans issue et si elle continuait à aller plus loin encore elle ne voyait pas comment elle pourrait s’en sortir. Elle tenta de lui adresser un regard apaisant mais son aînée avait ses prunelles braquées sur leur père. Thalia semblait aveuglée par une rage brûlante mais Cyrus continuait de lui opposer un mur de glace. « Que crois-tu ? Que c’est l’amour qui dirige le monde ? Tu peux oublier tout de suite cette idée ridicule. » Tonna-t-il d’un ton méprisant. Ce qu’il pensait de l’amour était clair et ça écœurait Hestia de le voir l’exposer aussi crûment. Elle aurait voulu être comme ça sœur, être capable de leur montrer à quel point tout ça la dégoutait, combien ils lui faisaient mal à agir ainsi, mais elle n’y parvenait pas. Les mots étaient bloqués dans sa gorge, la réduisant au rôle de simple spectatrice. Tout ce qu’elle voulait s’était se recroqueviller sur elle-même et se couper du monde entier. Oublier que de telles paroles avaient été prononcées et qu’elles la concernaient directement. Mais il y avait des vérités qui se gravaient en vous et qu’il était impossible de surpasser, tout ça en faisait partie. « Vous êtes des Carrow, votre devoir est de faire honneur à ce nom et vous ferez ce qu’on attend de vous. Point. » La voix du paternel raisonna dans la pièce. Il croyait fermement à ce qu’il avançait, aucun doute n’était possible. Et il était tout aussi clair qu’il attendait de ses enfants qu’elles acceptent ce destin sans rien dire. Etre une Carrow était un honneur mais il y avait un prix à payer pour ça, un destin tout tracé à suivre pour conserver le droit de porter un patronyme aussi prestigieux. Hestia et Thalia auraient dû se rendre compte de la chance qu’elles avaient. Elles n’avaient pas la moindre prise sur leur futur, mais elles avaient un nom important. Ça aurait dû leur suffire. « Sans nous, vous n’auriez rien. Vous ne seriez rien. Et vous feriez mieux de vous en souvenir. » Le ton de leur mère ne souffrait pas de réplique et Hestia n’osa même pas la regarder. En fait, ça sonnait comme une sentence. Et il n’y aurait pas d’appel possible.


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'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Sam 23 Fév - 16:44


beautiful lie
feat Hestia Carrow

J’avais l’habitude que les repas de famille que nous avions soient ennuyeux à mourir et surtout j’avais l’habitude de ne pas avoir mon mot à dire durant ce temps. Je mangeais lentement, puisque même si je finissais avant mes parents je ne pouvais pas sortir de table. C’était Cyrus et Athéna qui menaient la danse. Hestia et moi n’étions que des figurants qui ne faisait qu’observer en silence. Des années que nous restions toutes les deux à table en ne disant rien. Des années que nous les écoutions diriger nos vies comme si nous étions des pions de d’échec version sorcier. Peu importait comment nous nous sentions, ce que nous voulions et ce qui nous motivait. Tout ce qui comptait, c’était leurs idées, leurs envies et surtout l’honneur qu’ils pouvaient en tirer. Maintenant, par contre, j’en avais plein le dos qu’on décide tout pour moi. Mes études étaient terminées et c’était le moment de décider ce que j’allais devenir. Mes parents avaient leur propre idée et elle ne me convenait pas du tout. Je ne voulais pas me marier avec un autre sang-pur snob qui ne pense qu’à lui. Je ne voulais pas qu’on décide de mon avenir encore jusqu’à la fin de mes jours. Si je devais me marier un jour, ce serait avec quelqu’un qui écouterait ce que j’avais à dire, qui prendrait en compte mon avis et qui serait un partenaire, pas un patron. Je voulais rester avec quelqu’un qui allait m’aimer et que j’allais aimer. «Que crois-tu ? Que c’est l’amour qui dirige le monde ? Tu peux oublier tout de suite cette idée ridicule.» C’est l’amour qui aurait dû diriger le monde, mais je savais très bien que ce n’était pas ça, mais plutôt le pouvoir. Par contre, ce n’est pas parce que c’était le pouvoir qui dirigeait le monde tel que je le connaissais que ça devait être aussi ça qui dirige ma vie. C’était impossible. J’ai frappé la table de mes deux mains et je me suis levée, pleine de colère et ne pouvant plus contrôler mes émotions comme la bonne fille que j’avais déjà été.

«Vous avez raison, ça dirige pas le monde, mais c’est ce qui dirige ma vie. J’en ai rien à foutre du pouvoir !»

J’étais debout, le coeur battant à tout rompre. Je sentais le sang battre à mes paumes à cause du choc sur la table. Je devais penser à moi, à mon avenir. Tout allait se jouer maintenant. Je savais ce que je voulais et je savais ce que je ne voulais plus. Je voulais être en paix, ne plus avoir la pression de mes parents et de mon avenir sur mes épaules. Je voulais surtout prendre mes propres décisions et vivre avec leurs conséquences, peu importe ce que c’était. J’étais une adulte maintenant, j’avais le droit de décider de ce que ma vie allait être.  «Vous êtes des Carrow, votre devoir est de faire honneur à ce nom et vous ferez ce qu’on attend de vous. Point.» Ils voulaient que je fasse ce à quoi ils s’attendaient de nous en nous parlant comme ça ? En nous traitant comme des pièces de jeu pour leur propre honneur. Je ne voulais pas faire honneur à notre nom, pas comme il le voulait. Je voulais redorer notre nom, j’étais d’accord. Par contre, je ne voulais pas le faire comme ils le désiraient. Je voulais prouver au monde sorcier que notre nom n’était pas seulement synonyme de directeurs fous à Poudlard. Nous pouvions avoir plus de valeurs que ça. Je savais que je pouvais faire mieux que ça. J’étais une sorcière brillante, je pouvais faire ce que je voulais si je m’en donnais la peine. Il fallait seulement que je prenne une décision et rapidement.

«On peut faire honneur à notre nom autrement. J’ai pas besoin de me marier avec un sorcier aussi débile que ses parents consanguins pour amener de l’honneur sur notre nom.»

Ça où parler à un mur c’était la même chose. Je ne pensais pas que ce que je dirais allait changer quoi que ce soit. Je savais qui étaient mes interlocuteurs quand même. Cyrus était un sorcier beaucoup trop sûr de lui qui n’avait confiance qu’en lui-même. Ma mère, Athéna, ne faisait qu’être jolie, toujours présentable, la mise en plie toujours impeccable et le sourire toujours à point. Elle ne semblait n’avoir aucune personnalité, aucune opinion, rien du tout pour la sortir du lot. Elle n’était que le bibelot de notre père et c’était probablement ce que nous étions ma soeur et moi. Je voulais être plus que ça, je savais que je le pouvais et ma soeur aussi. Je lui ai jeté un coup d’oeil, désespérée et pleine de colère. Il fallait que je réfléchisse et vite. «Sans nous, vous n’auriez rien. Vous ne seriez rien. Et vous feriez mieux de vous en souvenir.»  C’était la goutte de trop. Ils se prenaient pour qui bordel ?! La colère m’a aveuglée et j’ai fait passer mon regard de ma soeur à mes parents. Ils venaient de réveiller la bête en moi Je me suis redressée de tout mon long, prête à rugir comme la Gryffondor que j’étais.

«Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ? Je suis quelque chose sans vous et je vais vous le prouver bordel. Je vais plus vous faire honte, JE DÉGAGE DE CETTE MAISON DE FOUS. BON DÉBARRAS»

J’ai repoussé ma chaise, jetée un regard désolé à ma soeur en me disant que je venais de faire une erreur. J’allais la laisser seule avec nos parents et c’était une mauvaise idée. J’allais trouver un plan, j’allais lui écrire, j’allais lui expliquer via un hibou. Je suis allée à ma chambre à tout vitesse tout en attendant mon père m’interpeller. «TU NE PARTIRAS PAS D’ICI COMME ÇA THALIA CARROW, REVIENT ICI TOUT DE SUITE.» J’ai ramassé un grand sac, fourré des vêtements à l’intérieur, ma baguettes et quelques trucs de plus. Jules était couché sur mon lit. J’ai eu un pincement au coeur en le voyant comme ça, si confortable. Je lui ai caressé le ventre et il s’est mis à ronronner en me regardant avec ses grands yeux verts. Il allait me manquer le pauvre chou. Je ne pouvais pas me laisser charmer par mon chat. Je devais penser à moi. Toujours à grande vitesse, je suis descendue de l’étage et je me suis arrêtée dans le cadre de la porte de la maison.

«JE VOUS FERAI PLUS JAMAIS HONTE.»

J’ai claqué la porte derrière moi en me disant que je devais trouver un endroit où aller et surtout je devais trouver un hibou pour écrire à ma soeur. Je devais lui expliquer ce qui venait de se passer et je vais lui demander de venir me rejoindre. Elle ne pouvait pas rester là, pas comme ça. Le sac sur l’épaule, j’ai appelé le Magicobus et en quelques secondes seulement, il était là et j’étais partie vers Londres, le coeur lourd en pensant à ma soeur et surtout un certain sentiment de soulagement de savoir que je n’aurais plus jamais Cyrus et Athéna sur le dos. Par contre, le tout était éteint par l’image de ma soeur, dévastée.

☾ anesidora
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Jeu 28 Fév - 19:42
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Thalia ◊ Hestia

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Comment les choses avaient pu dégénérer aussi vite ? Il semblait à Hestia que seulement un instant s’était déroulé entre le début du repas et les secondes qui s’étiraient devant ses yeux effarés. Comme si il lui avait suffi d’un battement de cil pour éclipser de longues minutes et que maintenant elle se retrouvait à faire face à une tempête rugissante devant laquelle elle était impuissante. Mais ce n’était pas possible, une telle catastrophe ne se déroulait pas en seulement un battement de cœur. En fait c’était le genre d’évènement qui couvait sous la surface, qui grandissait un peu plus chaque jour, qui se nourrissait des cris et des injustices, des mots durs et des exigences, jusqu’à atteindre son point de rupture. C’était une menace invisible, de celle dont on ne prenait conscience que quand il était trop tard et où tout ce qu’il restait à faire était de s’en protéger en espérant que les dégâts ne soient pas trop importants. Pourtant tout ça, Hestia aurait dû le voir venir. Elle connaissait Thalia. Contrairement à elle qui gardait tous ses sentiments enfermés au fond d’elle, la lionne n’était pas du genre à garder le silence éternellement. Si la plupart du temps elle prenait sur elle face à leurs parents, Hestia pouvait bien voir les coins de sa bouche se crisper et ses poings se refermer. Thalia n’avait jamais été du genre à se laisser dicter sa vie sans rien dire, elle n’était pas celle qui rentrait dans le moule, contrairement à sa cadette qui faisait tout son possible pour rendre leurs parents fiers. Ça, la rouge avait l’air d’avoir compris depuis longtemps que c’était impossible, et que ça ne lui correspondait pas. Hestia avait observé de loin les disputes avec leurs parents se multiplier, et des tensions naître à chaque fois que l’aînée se trouvait dans la même pièce que leurs géniteurs. Au fond, ça n’avait été qu’une question de temps avant que tout ça n’explose. C’était la suite logique, la seule réponse possible à leur situation familiale. Thalia n’avait jamais été du genre à lâcher prise, elle était tenace, c’était une qualité que Hestia avait toujours admirée. Mais leurs parents l’étaient tout autant. Tout ça était sûrement destiné à arriver tôt ou tard. Seulement, la verte n’aurait pas cru que ce serait la simple annonce de ses résultats aux BUSEs qui mènerait à un tel désastre.

Il était trop tard pour faire marche arrière désormais et Hestia ne pouvait plus que regretter d’être intervenue. Elle avait voulu changer de sujet, dévier la conversation sur un thème moins dangereux que celui des fiançailles de sa sœur. Tout ce qu’elle avait voulu faire c’était tenter d’apaiser les choses et aider son aînée, mais clairement ça avait été un échec bien plus rude qu’elle ne l’aurait jamais cru. Elle avait été naïve et elle avait fini par placer une cible dans leurs dos. Peut-être aurait-elle dû garder le silence. Ou peut-être que cette catastrophe était censée arriver et que rien n’aurait pu faire dévier le cours des choses. Hestia sursauta quand Thalia frappa la table de ses deux mains, pendant une seconde le silence se fit dans la pièce, lourd et menaçant, avant que la lionne ne rugisse de nouveau. « Vous avez raison, ça dirige pas le monde, mais c’est ce qui dirige ma vie. J’en ai rien à foutre du pouvoir ! » Hestia pâlit en voyant sa sœur se lever brusquement, manquant de faire tomber sa chaise dans sa précipitation. Elle leva le regard de sa soupe froide et chercha à croiser les prunelles de sa sœur. Peut-être qu’elle pouvait encore l’exhorter au calme. Peut-être qu’ils pouvaient encore éviter le pire. Ce que ce serait au juste, la Serpentarde ne voulait même pas y penser. Toutes les options qui lui venaient en tête lui paraissaient inenvisageables. Il s’agissait de sa sœur et elle ne pouvait pas imaginer sa vie sans elle à ses côtés. Il n’était peut-être pas trop tard. Mais elle ne parvint pas à croiser son regard et leur père profita d’un instant d’accalmie pour enfoncer le clou, leur rappelant qu’elles étaient des Carrow et qu’elles devaient faire honneur à leur nom. Devoir, honneur, pouvoir, Cyrus Carrow n’avait que ces mots à la bouche, il les jetait aux visages de ses filles depuis si longtemps qu’ils en auraient presque perdus leur sens. Mais ces mots, il ne laisserait pas Thalia et Hestia les oublier.

« On peut faire honneur à notre nom autrement. J’ai pas besoin de me marier avec sorcier aussi débile que ses parents consanguins pour amener de l’honneur sur notre nom. » Hestia grimaça en entendant les paroles de sa sœur. Dans une autre situation, la Serpentarde aurait peut-être pu hocher la tête pour montrer son approbation. Tout ça, elle aussi elle le pensait, seulement le dire c’était tout autre chose. Si Thalia avait la force d’assumer ses convictions aussi clairement, la verte n’en était pas là. Elle n’était pas prête à entrer en conflit ouvert avec ses parents et encore moins à en assumer les conséquences. Pourtant, les idéaux empoisonnés qu’ils tentaient de leur inculquer, Hestia n’y adhérait absolument pas. Mais les Carrow n’étaient pas le genre de famille où l’on pouvait tout simplement exprimer son désaccord et continuer sa vie sans que cela ait des conséquences, alors elle gardait le silence et évitait le sujet autant que possible, se contentant de hocher vaguement la tête face aux discours de son paternel. Souvent, Thalia avait agi de la même manière, mais Hestia avait bien remarqué que depuis quelques mois elle ne faisait plus preuve d’autant de patience qu’elle. Les tensions s’étaient multipliées dans la demeure, et aujourd’hui elles avaient atteint leur point de rupture. « Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ? Je suis quelque chose sans vous et je vais vous le prouver bordel. Je vais plus vous faire honte, JE DÉGAGE DE CETTE MAISON DE FOUS. BON DÉBARRAS. » Hestia leva brutalement la tête vers sa sœur. Un instant, elle eut l’impression que son esprit n’était plus capable de formuler la moindre pensée cohérente. Un bourdonnement envahit ses oreilles quand elle vit Thalia repousser sa chaise et quand les implications de ses paroles lui parvinrent, sa cuillère lui échappa. Une seconde, il lui sembla que la terre trembla sous ses pieds. À moins que ce ne fût le raclement strident de la chaise de son aînée contre le sol. « Thalia… » Commença Hestia dans un souffle. Mais les prunelles noires de colère de leur père se posèrent sur elle avec une brutalité presque physique et les mots moururent dans sa gorge. Le silence tomba sur la table. Avait-elle bien compris ce qu’elle venait de dire ? Hestia lança un regard suppliant à Thalia, elle ne voulait pas y croire mais quelque chose au fond d’elle savait déjà. Trop de mots avaient été échangés, il y avait trop de colère, trop de reproches et de rancunes. Et maintenant ils avaient été trop loin.

Sans pouvoir prononcer le moindre mot, Hestia observa, impuissante sa sœur la regarder d’un air désolé avant de tourner les talons. Aussitôt, leur père fusilla du regard le dos de sa fille aînée. « TU NE PARTIRAS PAS D’ICI COMME ÇA THALIA CARROW, REVIENT ICI TOUT DE SUITE. » Mais ça ne changea rien. Il était trop tard désormais, l’ouragan avait éclaté, il était passé sur leur maison et maintenant Hestia en contemplait les dégâts. Il y eut des bruits de pas dans les escaliers et le son d’une porte qui claquait à l’étage. Le silence qui retomba sur la table était presque étouffant mais la verte n’osa pas dire un mot. Elle pouvait sentir la colère de ses parents, brulante et incontrôlable et elle savait qu’à la moindre parole ce serait sur elle qu’elle retomberait. Alors elle ne dit rien et se contenta de repousser son assiette à laquelle elle n’avait presque pas touchée. Elle n’avait plus faim de toute manière. L’absence de bruit menaçait de rendre folle Hestia. Lentement, sans oser regarder en direction de ses parents, elle prit sa tête entre ses mains. Son cœur battait douloureusement dans sa poitrine alors qu’elle imaginait Thalia dans sa chambre en train de remplir un sac avec ses affaires. Son souffle se bloqua dans sa gorge quand elle imagina sa sœur partir loin d’elle. Partir sans elle. Elle aurait dû la rejoindre, grimper les escaliers aussi vite que possible et supplier son aînée de rester, ou alors de l’emmener avec elle. Elle aurait du lui dire combien ça lui faisait mal d’imaginer sa vie sans elle et à quel point elle l’aimait. Pourtant Hestia ne parvint pas à bouger. Elle avait l’impression d’être clouée à sa chaise sous le poids du regard de ses parents, elle savait que les secondes qui défilaient étaient déterminantes mais elle n’arriva pas à esquisser le moindre geste. C’était à peine si elle parvenait encore à respirer quand elle entendit de nouveau les pas de sa sœur retentir dans les escaliers. « JE VOUS FERAI PLUS JAMAIS HONTE. » Elle sursauta en entendant la porte d’entrée claquer avec violence. Le calme qui s’abattit sur la pièce était encore plus douloureux que la tempête qui venait d’y faire rage. Au bord de la suffocation, Hestia fixait son assiette sans la voir, incapable de prendre pleine conscience de ce qu’il venait de se passer. Thalia ne pouvait pas avoir quitté la maison, elle ne pouvait pas l’avoir quitté, elle. Sa sœur ne pouvait pas l’abandonner. Ce n’était pas possible. Et pourtant. Quand elle releva finalement la tête, elle s’aperçut que ses parents avaient également quitté la table sans lui adresser le moindre mot. Elle était seule, complètement seule et cette idée lui déchira le cœur.

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