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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Waiting for your mother || ft. Helios Carrow puis Meredith Carrow :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Lun 11 Mai - 22:00
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Waiting for your mother



Depuis que Meredith Carrow et moi-même avions été désignés pour faire partie du Conseil d’Administration qui gérait les affaires importantes du Ministère, durant cette période sans Ministre, je voyais ma chère et ravageuse amie encore plus souvent que d’habitude. Bien évidemment, cela ne plaisait pas énormément à mon épouse qui avait toujours eu un peu de mal à supporter ma relation avec Meredith… mais bon, je ne pouvais pas passer au-delà de ce que nous devions faire pour le monde sorcier. Nous avions désormais une mission bien plus importante que notre rôle habituel de triumvirs mangemorts… ce n’était pas une question que nous pouvions éluder, il nous fallait être soudés et nous devions être sur la même longueur d’ondes.
Dans notre monde, depuis qu’avaient éclaté les premiers événements terroristes menés par le Blood Circle, nous avions pu nous rendre compte que les moldus étaient désormais une menace bien réelle, pour certains d’entre eux, en tout cas, et il nous fallait organiser la lutte contre nos ennemis en faisant front commun avec l’ordre du Phénix. Cette alliance s’était présentée de façon assez inattendue et il n’avait pas été simple, au début, de collaborer avec nos anciens ennemis, parce que nos idées étaient terriblement différentes, voire carrément opposées… C’était des affaires de diplomatie et de politique, tout cela, mais avec du temps et de la patience, il y avait de grandes chances que nous puissions trouver un terrain d’entente. Rien n’était gagné, en réalité, mais il était certain que le dialogue était désormais ouvert. C’était une bonne chose.

Face à mon amie de longue date, nous avions parfois des petits désaccords au sujet de l’approche à privilégier par rapport à tout cela, mais il était évident que nous arrivions à régler nos petits différends lors de nos petites réconciliations un peu plus intimes, si je puis dire. Il était même encore plus agréable d’éliminer nos tensions de cette manière, puisque nous avions alors l’opportunité de pimenter un peu nos ébats pour les rendre encore plus intenses… Ce n’était pas plus mal, nous n’avions pas vraiment de routine, elle et moi, et nous n’avions pas non plus de schéma pré-établi.
Pour préparer nos réunions au Conseil d’Administration, nous devions régulièrement nous retrouver pour discuter de tout cela. Il fallait que nous étudiions les dossiers à l’ordre du jour afin d’être efficaces et pertinents dans nos interventions. Il nous fallait être au point, travailler sérieusement et faire preuve de bien des précautions pour pouvoir attaquer au mieux les sujets abordés au Conseil.
En ce début de soirée, donc, je venais au manoir de Meredith pour que nous puissions travailler ensemble sur les éléments au programme. Et quand je me présentai à l’entrée, me manifestant comme tout gentleman l’aurait fait, je ne m’attendais pas à ce qu’après l’elfe de maison, qui me fit entrer, puisque je faisais tout de même partie de la liste des personnes habituées à venir en ces lieux, ce soit le fils de Meredith qui vienne m’accueillir.


« Bonsoir, Helios. » Je savais pertinemment que le jeune homme ne m’appréciait pas énormément, il me le faisait tellement bien comprendre à chacune de nos entrevues, aussi brèves soient-elles, que je n’étais pas assez bien pour la famille Carrow et leur sang aussi pur que les grands principes traditionalistes qui allaient avec ce statut de pureté…
Le jeune homme m’avait toujours vouvoyé, mais je percevais bien depuis quelque temps que ce vouvoiement n’était pas un signe de respect, mais plutôt de dédain. Cela dit, je n’avais jamais cherché à ce que ce garçon m’apprécie particulièrement, aussi, je prenais cela de là d’où ça venait, à savoir d’un gamin qui tenait tout pour acquis alors qu’il n’en était nulle part dans la vie. Je n’avais peut-être pas le sang pur, mais j’étais arrivé là où j’en étais sans être un parvenu. Ce qui était une belle réussite personnelle, en soi. Même mon imbécile de petite cousine qui avait eu le fol espoir de devenir un jour ministre de la magie n’avait jamais réussi à se hisser assez haut, demeurant dans son petit tailleur rose moche, avec ses manies de vieille fille manquant cruellement de subtilité. Non, vraiment et sans me vanter, j’avais sans doute été le plus loin que l’on pouvait aller en portant le patronyme d’Ombrage.
« Comment vas-tu ? »

Prendre de ses nouvelles… c’était de la simple politesse, bien que, d’une certaine façon, le fait que le fils de mon amie aille bien puisse me paraître un peu intéressant tout de même. Le tutoiement était de mise envers les personnes plus jeune, surtout qu’Helios était à peine plus âgé que mon fils. Et vu le nombre de fois où je m’étais envoyé en l’air avec sa mère, il aurait très bien pu être mon fils, statistiquement, il y avait des chances que ce soit le cas. D’ailleurs… même si nous n’abordions jamais vraiment le sujet, je m’étais déjà posé la question. Mais le hic, dans tout cela, c’était que jamais ma femme ne me pardonnerait de lui avoir fait un enfant dans le dos, alors que nous étions mariés, déjà à l’époque. Pour ce qui avait pu se passer avant notre mariage, Elianor n’avait rien à dire, bien sûr, mais dès le moment où nous nous étions dit oui, il y avait eu cette petite règle implicite entre elle et moi de ne pas créer la vie avec quelqu’un d’autre. Et cela me paraissait logique, à vrai dire… ce n’était pas parce que nous étions plutôt ouverts d’esprit que nous n’avions pas quelques règles tout de même.
Et puis, il fallait aussi garder à l’esprit que Meredith et son fils fréquentaient les réunions mondaines de sorciers au sang pur… dans lesquelles je n’avais pas ma place étant donné mon sang mêlé… Et vu le peu d’intérêt que je trouvais aux rassemblements du genre dans la haute société, je n’avais aucune raison d’envier leur présence à ces soirées guindées. Je préférais de loin l’ambiance moins hautaine et plus détendue des cercles moins fermés.


« Ta mère est là ? » Comme de coutume, j’accrochais mon manteau dans le hall d’entrée, près des capes de ma chère comparse, dont le parfum embaumait chaque vêtement. J’aimais cette odeur, elle avait quelque chose d’enivrant lorsque Meredith l’arborait et je n’y avais jamais été indifférent.
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Helios Carrow
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Mar 12 Mai - 19:20
Waiting for your Mother

William Ombrage & Helios Carrow puis Meredith Carrow

Manoir Carrow | Londres | Début de soirée | 1er décembre 2019


«  Un ou deux costumes ? » se questionna à voix haute Helios en détaillant alternativement les deux pièces de vêtement et sa malle d’affaire qui trônait au milieu de sa chambre. La question revenait régulièrement. À chaque retour à Poudlard pour être honnête. En tant que représentant de la famille Carrow, il avait une obligation d’élégance qu’il ne prenait pas à la légère. Le mois de décembre étant pauvre en évènement mondain à Poudlard, il opta pour un seul costume qu’il déposa dans sa valise avant de la fermer d’un coup de baguette.

Il s’agissait du dernier soir de l’étudiant au manoir familial avant de reprendre le réseau de cheminette le lendemain pour retrouver Poudlard. Ces quelques semaines passées à Sainte-Mangouste l’avaient… Secoué mais dans le bon sens du terme. Sa mère devait probablement déjà l’attendre dans le Petit Salon et si non, elle ne devrait pas tarder à rentrer. Après tout, elle lui avait assuré d’être présente pour cette dernière soirée en tête à tête.

Helios gratouilla distraitement la tête d’Eos, son chat, qui ronronnait de plaisir devant tant d’attention. Assis sur le bord de son lit à baldaquin, le jeune homme était à présent en pleine réflexion sur son futur, ses envies, ses devoirs.  Il aurait sans doute sous peu une autre réunion ou mission avec Rodolphus et cela l’excitait tout en le terrifiant. Un jour il devrait trancher sur ces sentiments si contradictoires.

« Un jour mais pas ce soir. » dit-il à l’attention du félin qui semblait perdu dans l’extase de la caresse, le ventre à la merci de son maître. Câlinant une dernière fois la peluche qui lui servait de compagnon, Helios se releva et jeta un coup d‘œil au miroir en passant devant. Il portait une chemise noire, un nœud papillon bleu foncé assorti à sa veste de smoking. Pour un diner en tête à tête avec Lady Meredith Carrow, il était toujours au summum de son élégance. Il lui devait bien ça.

Helios se retrouva au rez-de-chaussée du Manoir et déambula d’un pas nonchalant dans les différentes pièces, cherchant sa mère. Une odeur de rôti grillé commençait petit à petit à emplir l’air, présagent un repas particulièrement appétissant pour le diner. Aucun signe de Meredith. Helios soupira. Avec ses nouvelles responsabilités au sein du Conseil, elle était encore davantage absente qu’à l’accoutumée. Mais son fils lui faisait confiance, elle arrivait toujours… Son retard se comptant le plus souvent en heures.

Darfin, l’elfe de la maison Carrow s’approcha de son maître lorsque celui-ci se mit à son piano pour passer le temps. Le jeune Carrow ne lui accorda même pas un regard, commençant à ouvrir une partition et à la placer devant ses yeux.

« Le maître désire-t-il un rafraichissement ? »

« Un whisky. Avec les glaçons, pas comme la dernière fois. »

« Oui maître. Bien sûr maître. »

Commençant à jouer d’une manière experte,  Helios se réjouissait de pouvoir revoir sa mère. Alors qu’il arrivait à la deuxième page de sa partition un verre de whisky apparut sur le bord du piano. Il s’en saisit et savoura une gorgée du précieux liquide. Un whisky de qualité. Il ne se lassait jamais de sa richesse. Enfin celle de sa mère, mais n’était-ce pas également la sienne, par droit du sang ?

On sonna. Darfin se précipita vers la porte d’entrée suivit d’un pas plus calme par Helios qui voulait accueillir sa mère dans l’entrée même du Manoir. Le sourire aux lèvres et l’air assuré par son élégance certaine, le jeune homme fit son entrée dans le parloir. Mais ce sourire disparut à l’instant même où il vu William. Qu’est-ce que cet homme faisait là ? Le jeune Serpentard avait une impression de déjà-vu, un vieux souvenir datant de plusieurs années. Mais cette fois-ci, Meredith n’était  pas présente. Il ne referait pas deux fois la même erreur : cet homme avait réussi à faire s’attacher sa mère depuis de nombreuses années (ce qui était en soit un exploit), il était ainsi puissant.

Mais Helios n’avait plus quatorze ans. Il était à présent un homme, capable de mener ses propres batailles et tenir ses propres démons. William était un affront à la noblesse de leur sang mais il était en même temps au Conseil. Helios n’allait donc pas se laisser faire mais allait sans aucun doute rester affable. Il était chez lui, détendu, prêt à tout pour défendre son territoire et voulait bien le faire sentir à son impromptu invité.

« Bonsoir, Helios. »

« Ne serait-ce pas M. Ombrage. Bonsoir William. » D’un signe de tête, il salua le nouveau venu, gardant les deux bras dans le dos avec application.

Toute sa vie durant, il avait été habitué, voir entrainé à survivre dans la vie mondaine et aristocratique anglaise qui lui ouvrait les bras de par son héritage et sa richesse. Tout n’était que paraitre et sous-entendu et Helios s’y était senti comme un poisson dans l’eau. Il adorait chercher les paroles qui pourraient blesser le plus tout en étant d’une cordialité à toute épreuve. Developper ses compétences lui avait permis de passer le temps pendant ces, ô combien trop longues réceptions auxquelles il était régulièrement convié.

« Comment vas-tu ? »

« Fort bien et vous-même ? »

La politesse et les réponses creuses. Cela l’horripilait. De toute les fois où quelqu’un lui avait demandé comment il allait, il pouvait compter sur les doigts d’une seule main ceux qui s’y intéressait vraiment. Et dans cette liste il y avait sa mère et sa cousine. À ses yeux, l’avis, ou l’état de William était bien mineur. Sauf si on venait à lui apprendre sa mort. Peut-être en aurait-il quelque chose à faire… Pour célébrer ?

« Ta mère est là ? »

« Non malheureusement, elle n’est pas encore rentrée. Peut-être pourriez-vous… »

Helios allait gentiment lui proposer de repasser demain… Ou jamais. Mais alors qu’il comptait finir sa phrase, voici que William enlevait déjà son manteau. Le vieux sorcier ne connaissait que trop bien ce manoir et cela mettait Helios particulièrement en colère. L’étudiant était l’homme de cette maison. Lui et lui-seul. Se rattrapant à ses talents de la haute, il termina élégamment sa phrase, après ce qu’il transforma en une pause maîtrisée.

« … L’attendre dans le Grand Salon ? Je suis sûr qu’elle ne devrait pas tarder. Par ici je vous prie. »

Apposant un sourire de façade, qui servait aussi bien à remercier les vielles tantes riches de leurs présents ridicules que d’écouter déblatérer un Mangemort sénile mais important, Helios montra d’un geste du bras le couloir. Précédant William pour se rendre au fameux Grand Salon, il trouva une certaine satisfaction dans cette manière de rappeler qui était le maître des lieux.

La pièce dans laquelle ils arrivèrent était le Grand Salon des Carrow. Des tapis étaient astucieusement disposés au sol pour couvrir le sol en marbre et le protéger des meubles anciens et autre mobilier. La moitié gauche de la pièce accueillait quelques fauteuils, canapés et méridiennes qui faisaient face au piano qui trônait dans l’autre moitié Les murs étaient couvert en parties d’étagères qui accueillaient des objets hétéroclites ainsi que des portraits des éminents Carrow. Évidemment Meredith et Helios avait le droit au leur. Si la nuit n’avait pas déjà gagné Londres, il aurait été possible par les grandes baies vitrés de voir le parc du Manoir. Les chandeliers allumés parfaisaient cette étrange atmosphère, dont les seuls bruits étaient les échos des pas des deux hommes.

Helios se rapprocha de son piano et attrapa son verre de whisky avant de se retourner vers William. Darfin se tenait près de la porte, prêt à répondre à toute demande de l’invité.

« Désirez-vous quelque chose à boire ? J’ai déjà commencé. Je vous aurais bien attendu si j’avais eu vent de votre venue William. »

La main sur le piano et le verre dans l’autre, Helios porta son regard bleu sur le sang-mêlé qui lui faisait face. Le duel était enclenché. Que le meilleur des deux escrimeurs fasse mouche.

« Quelles sont les nouvelles du Conseil ? »

Codage d’après Libella sur Graphiorum


Never look back and say
It could have been me
Don't wanna live as an untold story. Rather go out in a blaze of glory. I can't hear you, i don't fear you now. Wrapped in your regrets. What a waste of blood and sweat. × by lizzou.

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Mar 12 Mai - 23:01
Au bout d’un moment, on a tendance à s’habituer à bon nombre de choses et on ne se formalise plus pour certains comportements ou certains propos qui auraient pu nous blesser des années auparavant.
Avec le temps, on apprenait à voir comme une force ce qui pouvait sembler être une faille ou une faiblesse au yeux d’autrui. Le truc, c’était de décider de l’importance que l’on accordait à certaines choses et de ne pas se laisser impacter plus que ce que l’on avait décidé par soi-même.
C’était là un choix qu’il n’avait pas été facile de poser, mais lors de mon entrée à Durmstrang, il m’avait été fortement utile de pouvoir avoir déjà cette force de caractère et cette volonté. C’était ce qui m’avait permis d’avoir quelque chose dans le ventre, quelque chose d’autre que ce que mes parents m’avaient enseigné. La libération était venue lorsque j’avais pu quitter Tromsø pour venir vivre en Angleterre, chez mes grands-parents paternels et recevoir enfin les préceptes et la liberté que je désirais plus que tout au monde au début de mon adolescence.
Et puis, c’était en arrivant à Poudlard, à l’âge de quatorze ans, que j’avais pu faire la connaissance des frères Lestrange… grâce à qui j’avais pu rencontrer Meredith, qui était plus âgée que moi de cinq années, puisque c’était Rabastan et Rodolphus qui m’avaient introduit auprès des mangemorts, à l’époque. J’avais déjà manifesté avant cela un certain goût pour des actes quelque peu violents, mais c’était bien avec les frères Lestrange que cet art avait pu être amené à son apogée, lors de nos raids où les bains de sang étaient monnaie courante et où nous nous complaisions dans le stupre et la violence. Meredith avait, elle aussi, participé à quelques-unes de ces sorties et c’était comme cela que nous nous étions rapprochés, elle et moi. En toute amitié, sans que rien d’autre que des sentiments amicaux ne viennent entacher notre relation.

Cela remontait à plus de trente-cinq ans, à présent, et si nous étions restés proches, Mrs Carrow et moi, c’était au départ pour des raisons purement idéologiques et charnelles. Ce n’était pas pour rien que nous avions formé le triumvirat ensemble, avec l’autre imbécile de Malefoy, pour relancer le mouvement mangemort récemment.
Il s’était agi d’un travail de longue haleine, avec la nécessité de beaucoup de patience, d’abnégation et de réflexion. Redorer le blason de notre Cause n’était pas une mince affaire, surtout après la défaite lors de la grande bataille de Poudlard, en 1998. Il y avait eu des dégâts bien plus intenses que ceux qui avaient été visibles directement… Après cela, il avait fallu faire profil bas et tout reconstruire, un peu à la fois, pour arriver finalement là où nous en étions à présent. Un bien joli retournement de situation, à vrai dire, qui ne devait pas laisser Potter et ses sbires indifférents.

Tout cela, évidemment, me rendait proche de Meredith Carrow depuis bien longtemps. J’avais connu ses deux maris, sans que cela ne nous empêchât, Meredith et moi, de continuer nos frasques habituelles, parce que c’était comme cela entre nous et qu’il n’était pas question qu’un simple petit mariage ou deux vienne tout gâcher dans notre épanouissante relation. Pas plus que son fils ou mes enfants n’avaient quoi que ce soit à dire par rapport à cela.

Et puisque le jeune Carrow m’accueillait avec cette attitude entre désinvolture et politesse forcées qu’il me servait régulièrement, je n’allais pas me gêner pour attendre ma chère amie en ces lieux.


« De même. C’est étonnant que tu sois encore ici ce soir… Vous n’avez rien organisé entre étudiants pour la dernière ligne droite avant les vacances ? »

Les jeunes gens de cet âge, pourtant, étaient habituellement plutôt friands de soirées entre étudiants, durant lesquelles l’alcool coulait à flots et où la musique allait si fort qu’il était juste impossible de tenir une conversation.
Il m’était arrivé de me retrouver dans ce genre de soirées, bien évidemment, pas sous mon apparence habituelle, cela allait de soi, et c’était une expérience qui me semblait pourtant plaire à la plupart des jeunes. Enfin, « la plupart », cela signifiait, évidemment que les jeunes gens n’ayant pas encore résolu leur complexe d’Œdipe préféraient sans nul doute rester auprès de leur chère maman. Était-ce le cas d’Helios ? Sincèrement, je m’étais déjà plusieurs fois posé la question, sans jamais la formuler de vive voix, mais il était évident que la relation mère-fils qui existait entre lui et Meredith était bien différente de celle que ma femme et Marcus avaient entre eux.

Mais soit, je n’allais pas commencer à réfléchir à la question en pareille situation, aussi, tandis que le fils de la propriétaire des lieux m’invitait à le suivre dans le grand salon, je lui emboitais le pas, comme s’il s’était agi là d’un majordome comme un autre.
D’ailleurs, en pénétrant plus avant dans le manoir de mon amie, je songeais toujours que nous avions partagé des ébats dans la plupart des pièces de cet endroit, si pas dans toutes, en réalité. Après tout, nous aimions tous les deux faire cela dans des lieux un peu plus insolites qu’une simple chambre et, au fil du temps, notre complicité nous poussait à chercher, de tout temps, les meilleures combinaisons de lieux et de positions.

Le grand salon… cette pièce nous avait souvent accueillis, Mrs Carrow et moi, lorsque nous essaimions nos vêtements un peu partout, sans pouvoir retenir nos pulsions plus longtemps… Nous avions ainsi baptisé chaque meuble de la pièce, du moindre fauteuil jusqu’au piano, en passant par les canapés et méridiennes… Difficile de ne pas y penser, à vrai dire, et je ne pus m’empêcher d’esquisser un petit sourire en coin, issu de ces réminiscences de nos prouesses physiques.
Le jeune homme attrapa un verre qui était posé sur le piano et me demanda si je souhaitais boire quelque chose, tandis que l’elfe de maison se tenait prêt à obtempérer, quoi que je pusse demander. Mais je ne fis pas dans l’originalité. Puisqu’il fallait patienter, je préférais opter pour une boisson qui se dégustait en prenant son temps.


« Je vais prendre un whisky pur feu également. » Helios me laissa entendre qu’il n’était pas au courant que je devais venir ce soir et, les mains dans les poches, je lui fis face pour lui répondre. « Il faut croire que ta mère ne te dit pas tout, en ce cas. Je la retrouve la veille de chaque réunion pour préparer nos interventions au Conseil d’Administration. »

Je me retins d’ajouter qu’il aurait dû le deviner, tout de même, vu qu’il n’était pas censé être idiot, mais je n’en pensais pas moins. Il y avait quelques années déjà qu’Helios avait changé d’attitude en ma présence, il avait adopté ce dédain à mon égard lorsqu’il avait appris que mon sang était mêlé, et depuis, il agissait avec moi comme s’il voulait jouer au mâle dominant. Manque de chance pour lui, je n’avais jamais été très tenté de jouer à ce genre de petit jeu, j’étais bien au-dessus de cela et j’avais toujours une longueur d’avance sur mes interlocuteurs, j’avais toujours eu tendance à tout analyser et à tout calculer, cela ne changeait pas. Et ma pensée en arborescence, si elle avait été au départ quelque peu difficile à apprivoiser, se prêtait aujourd’hui à merveille à cet exercice d’observation et d’analyse.

L’elfe revint bientôt avec mon verre, dans lequel il avait placé les deux glaçons que je prenais toujours, sans même que j’aie eu besoin de les lui demander. Il était habitué à me voir ici, c’était un fait avéré, et cela me conférait quelques petits avantages du genre.
Le jeune Serpentard lança alors la conversation sur un sujet politique. Et je n’en fus pas très étonné, en réalité, puisque c’était la raison première de ma présence ici ce soir.


« Tu sais aussi bien que moi que nous ne pouvons pas aborder ce sujet dans un cadre privé. Il y a trop d’enjeux pour cela. » Et si Meredith lui en parlait habituellement, grand bien lui fasse, cela ne me regardait pas, mais je n’allais pas trahir le secret du Conseil avec le fils de mon amie, alors même que les dossiers les plus confidentiels n’avaient pas encore été abordés avec elle.

Je levais mon verre dans sa direction.
« Tout ce que je peux te dire c’est que nous cherchons un moyen d’infiltrer le Blood Circle efficacement pour le miner de l’intérieur. Une stratégie qui a déjà fait ses preuves par le passé, dans d’autres circonstances… » Si l’on ne devait songer qu’à cet épisode de la mythologie, le cheval de Troie était un bel exemple du fonctionnement de ce projet. Mais nous devions la jouer plus fine que cela, bien évidemment, et pour infiltrer le Blood Circle, il nous fallait un moldu de notre côté, pas quelqu’un qu’il aurait suffi de soumettre au sortilège de l’imperium, non, quelqu’un de vraiment volontaire et désireux de nous aider à lutter contre cette menace grandissante.

Je portais mon verre à mes lèvres, pour en prendre une petite gorgée, juste assez pour que la saveur puissante de l’alcool vienne envahir ma bouche avant de descendre dans ma gorge.
« Où en es-tu dans ton initiation avec Rodolphus ? Je suppose que tu es presque prêt pour les missions de terrain, à présent… »

Lorsque j’avais parlé de nos jeunes recrues avec Meredith, il y avait quelque temps, elle avait évoqué à quel point son fils était prometteur, elle le voyait comme un jeune homme impatient de prouver son allégeance, désireux de suivre le mouvement… par contre, j’avais un petit doute quant à ce qu’elle m’avait dit concernant les propos de son fils à mon égard. Ce jour-là, j’en étais presque sûr, Mrs Carrow m’avait menti, sans doute pour que je reste d’humeur à m’amuser avec elle, au vu de la suite de notre conversation d’alors, mais j’avais cru comprendre aussi, entre ses mots, que mon amie aurait sans doute aimé que son fils puisse grandir en étant entouré, comme mes enfants l’avaient toujours été. Je savais que Meredith regrettait qu’Helios n’ait pas un père à proprement parler, et je savais aussi qu’à défaut d’en avoir un… eh bien nous étions trois hommes à graviter autour de lui régulièrement. Je ne tenais pas à connaître l’exactitude des relations que Meredith entretenait avec Rodolphus Lestrange ou avec Phobos Asclépiades, mais si nous étions tous les trois destinés à servir de référents masculins pour Helios, il était clair que je n’étais pas son modèle préféré.
Au fond, à part sa mère et l’idéologie, je constatais que je partageais avec lui le goût du whisky et celui des tenues vestimentaires un peu plus distinguées que les traditionnelles robes et capes sorcières. Je ne jurais que par le sur mesure et mes costumes trois pièces étaient toujours parfaitement accordés, avec cette attention particulière que je mettais à choisir mes chaussures en harmonie avec ma ceinture, quant à ma cravate, il y avait toujours un rappel de la couleur de ma pochette dessus. Une manie comme une autre, mais je prenais toujours le temps de faire en sorte que tout soit harmonieux.

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Lumos
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Jeu 14 Mai - 13:16
« De même. C’est étonnant que tu sois encore ici ce soir… Vous n’avez rien organisé entre étudiants pour la dernière ligne droite avant les vacances ? »

Le jeune sorcier était déjà particulièrement énervé rien que dans le fait de voir William. Ensuite, celui-ci s’était invité chez lui sans sa permission et maintenant, il osait faire des commentaires sur sa vie sociale ! Avec un sourire forcé, il répondit d’une voix calme qui ne trahissait rien du bouillonnement qu’il sentait monter en lui.

« La veille de retourner à Poudlard, je suis toujours ici pour voir Mère. Elle en est extrêmement ravie. J’espère que votre entrevue ne sera pas trop écourtée à cause de cela… »

Maintenant dans le Grand Salon, Helios tentait de détailler William avec un air où ne transparaissait pas tout le dédain qu’il pouvait ressentir pendant que le Sang-mêlé demandait son verre à l’elfe de maison fébrile. Cet homme était vraiment prêt à tout pour s’insinuer dans les cercles si stricts et bien gardés des Sang-Purs. Fort heureusement, remplacer l’étiquette d’une bouteille de vieille piquette n’en faisait pas un vin de grand cru. C’est ce que William aurait dû comprendre depuis bien longtemps.

« Il faut croire que ta mère ne te dit pas tout, en ce cas. Je la retrouve la veille de chaque réunion pour préparer nos interventions au Conseil d’Administration. »

« Je me doute. Il est toujours important d’avoir l’avis de quelqu’un d’aussi qualifié que Meredith Carrow. Elle a vraiment une intelligence remarquable n’est-il pas ? Il ne faudrait pas mêler des avis contraires, cela ferait en effet mauvais genre devant le Conseil. »

Le Serpentard était satisfait de sa réponse. Il regarda silencieusement le verre apporté par Darfin et s’enorgueillit de donner l’exemple dans la boisson. Il était surtout satisfait de voir que ses goûts  s’orientaient à présent vers ceux d’hommes élégants et raffinés. Bien que William ne soit qu’un sang-mêlé, Helios avait toujours été fasciné par ses manières et la façon qu’il avait de se tenir en toutes circonstances. Il en était même un peu jaloux. Bien qu’il soit un ennemi, Helios pouvait lui concéder ce seul point : la classe.

« Tu sais aussi bien que moi que nous ne pouvons pas aborder ce sujet dans un cadre privé. Il y a trop d’enjeux pour cela. »

Helios émit un petit rire courtois de circonstance en entendant William. Certes, Meredith ne lui racontait pas tout, mais un refus aussi catégorique piqua à vif Helios. Il n’était pas n’importe qui après tout ! Il n’était pas un vulgaire moldu dans son ignorance et son infériorité de simple être humain. Il était Helios Carrow, Sang-Pur et Mangemort  de la plus pure tradition sorcière. Et cet homme, William Ombrage, qui n’était arrivé là où il en était que par des coucheries ou des pots-de-vin venait lui faire la morale ? Les Ombrage n’avait pas été fichu de préserver leur Sang-Purs. Ils ne méritaient rien.

« Tout ce que je peux te dire c’est que nous cherchons un moyen d’infiltrer le Blood Circle efficacement pour le miner de l’intérieur. Une stratégie qui a déjà fait ses preuves par le passé, dans d’autres circonstances… »

« Je vous souhaite le meilleur dans cette entreprise. Était-ce une idée à vous ? »

Helios leva son verre en réponse à William. Il ne pouvait encore critiquer cette idée - avec toute la cordialité dont il était capable - puisqu’il ne savait pas qui en était à l’origine. Une petite question innocente lui donnerait bien assez tôt l’information recherchée. Puis, tel un faucon affamé, il fonderait sur sa proie avec une joie toute particulière.

« Où en es-tu dans ton initiation avec Rodolphus ? Je suppose que tu es presque prêt pour les missions de terrain, à présent… »

Helios porta le verre à ses lèvres pour se laisser le temps de réfléchir à la question et ainsi gagner quelques minutes. Il n’aimait pas parler de son initiation avec Rodolphus. Il pouvait parler de Rodolphus lui-même qui était particulièrement sympathique et pédagogue avec lui mais qui trouvait un plaisir sadique à la torture en mission.

Tout le problème d’Helios résidait dans ce mot. La torture. La premières fois, la violence de l’acte l’avait particulièrement dégoûté. Lorsque Rodolphus eut fini de faire parler un moldu du Blood Circle, Helios était sorti vomir ses tripes. La souffrance le dégoutait autant qu’elle le grisait. Avec ses études, il avait vu du corps, du sang et des tripes. Des cadavres aussi. Mais chaque action qu’il y exécutait était pour soigner ou du moins tenter de le faire… Sauf lors de l’attaque de l’université plus tôt dans l’année mais il ne parlait pas de ce moment.

Il repoussa cette dernière pensée et se concentra sur William. Ce dernier ne posait pas cette question par politesse. Il y avait toujours quelque chose de sous-entendu avec ce sang- mêlé. Comme il était au Conseil, William pouvait savoir exactement comment se passait son initiation, encore plus avec Meredith souvent dans les parages. Helios allait donc lui présenter la situation exactement comme il l’avait fait pour sa mère. Après, il n’avait pas non plus été très honnête avec sa mère. Il termina d’avaler son whisky et ressortit le discours qu’il avait déclamé quelques mois plus tôt.

« Nous avons fait quelques missions de routine ensemble et il m’a emmené interroger quelques vermines du Blood Circle. C’était extrêmement instructif. Rodolphus est quelqu’un de très sympathique à qui il est toujours possible de poser toutes les questions inimaginables. Nous partageons de nombreux points communs et il est un formidable professeur. Un peu taciturne parfois mais l’avantage, c’est qu’il peut s’en prendre à plus faible que lui pour passer ses nerfs. »  Le Serpentard ne faisait pas parti des « plus faibles que lui » et s’en félicitait. Ou du moins, il n’avait jamais eu besoin de le vérifier.

Helios s’était entre temps relevé sans vraiment s’en rendre compte. Il était à présent sur la défensive. William avait abordé un point que le jeune étudiant ne pensait pas aussi sensible. Il se savait  coupable de quelque chose mais il ne savait pas vraiment de quoi. Peut-être de ses doutes, ou de son estomac pas aussi bien accroché qu’il aurait dû l’être ? Ou alors que justement il avait aimé ça, voir souffrir un être et surtout toute la puissance que cela conférait ? Son cœur balançait mais il ne devait pas le laisser voir à William. Ce charognard en ferait un festin. Inverser la tendance, reprendre le contrôle de la conversation, cela était primordial.

« J’ai cru comprendre que vous connaissiez bien Rodolphus ? C’est étrange que vous soyez… Proches. »

Helios fit signe à Darfin de remplir son verre, ce qui fit sursauter la créature qui s’en occupa derechef. Il s’approcha ensuite de William et s’assit en défaisant d’une main le bouton de sa veste. Le canapé qu’il avait choisi faisait face à son invité. Il s’y laissa glisser, un bras sur le dossier et croisa la jambe. Il n’était plus la proie.

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Ven 15 Mai - 17:45

Si j’avais bien une certitude par rapport à Helios Carrow, c’était que ce garçon, né avec une cuillère en argent dans la bouche et une autre dans le cul, était un véritable petit con, à sa manière, et que l’éducation que Meredith lui avait donnée avait fait de lui un véritable enfant pourri gâté, hautain, dédaigneux et bien trop poli pour être honnête. Je ne savais pas vraiment comment sa mère l’avait amené jusque là, mais je ne pouvais que constater que mes propres gosses n’allaient jamais devenir des êtres aussi plats et insipides que lui.
Quel gosse de vingt ans préférait passer la soirée avec sa mère lorsque les autres gens de son âge sortaient dans des soirées ? Était-ce un comportement « normal » pour un jeune de cet âge ?
J’eus un petit rictus à la fin de ses paroles sur le sujet. Je ne savais pas quelle importance pensait avoir le jeune Carrow, mais il était clair qu’il se plantait royalement. Meredith n’avait jamais écourté une entrevue avec moi, en plus de trente ans, et il n’était pas rare qu’elle me réclamât ou qu’elle eût envie d’un moment un peu moins formel en ma compagnie.


« A vrai dire, cela m’étonnerait que nous ayons à écourter notre entrevue, ta mère et moi… » Meredith était une véritable gourmande pour ce qui concernait le sexe et il ne se passait pas une réunion ou une simple entrevue, entre elle et moi, qui ne se terminât par ces explosions de plaisir que nous partagions. « Nous avons plusieurs points à travailler, ce soir, cela risque de durer un peu plus longtemps que d’habitude… »

Il n’était pas toujours évident de pouvoir garder la tête sur les épaules lorsque l’on faisait face à des idiots. Le gros problème avec les jeunes imbéciles, c’était qu’ils finissaient tous et toujours par devenir des vieux cons. Je passais souvent une bonne partie de mon temps à baisser le niveau de ce que je pouvais penser et dire, afin de permettre aux personnes moins bien loties que moi en termes d’intelligence de comprendre un peu où je voulais en venir.
Être surdoué, c’était quelque chose qui me poussait à devoir sans arrêt niveler par le bas, parce que les êtres humains ne sont pas dotés d’une intelligence fonctionnelle et que chaque cerveau est différent… Lorsque j’avais discuté de cette surdouance avec Hyacinthe Chang, il était apparu comme une évidence que, même si cette théorie n’était pas validée à cent pour cent par les spécialistes, parmi les neuf types d’intelligence de Gardner, Hyacinthe était plutôt axé sur l’intelligence logico-mathématique et l’intelligence visuo-spatiale, là où j’étais plutôt performant dans l’intelligence linguistique et l’intelligence existentielle. Ce n’était pas donné à tout le monde, mais selon nos modes de fonctionnement, nous, les personnes à haut potentiel intellectuel, nous nous détachions principalement dans deux ou trois types d’intelligence… et je savais pertinemment que ma logique m’était propre, ce qui faisait que ma perception des stratégies possibles étaient rarement prévisibles, puisqu’elles n’étaient pas vraiment communes.

Face à moi, j’avais un bel exemplaire de pauvre petit con… Désolé pour l’expression, mais il me semblait bien difficile de trouver un terme équivalent en sens qui ne comporterait pas plus de négatif que cela… Le mot « stupide » était trop connoté intellectuellement… et même si Helios pouvait se montrer stupide, effectivement, il n’était pas pour autant foncièrement bête… il manquait de maturité et de jugeote, c’était clair, mais ce n’était ni un débile, ni un dégénéré. Il mettait sa mère sur un piédestal sur lequel je venais juste la baiser, ce qui ne devait pas plaire à ce petit sang pur (enfin, ça restait à prouver) sans père. Quand il évoqua l’intelligence remarquable de sa petite maman, je ne pus que concéder à mon amie sa soif de connaissances et son côté érudit… Elle s’intéressait à de nombreux sujets, à de nombreuses cultures… et elle aimait l’art. Tant de sujets pour lesquels nous nous entendions à merveille, Mrs Carrow et moi. Elle n’était pas idiote, loin de là, mais elle n'était pas surdouée et je savais bien que son esprit ne fonctionnait pas comme le mien. Nous étions plutôt rares, nous, les personnes à haut potentiel intellectuel, et nous avions tendance à nous reconnaître entre nous, c’était comme une intuition, un indice qui nous sautait aux yeux et qui nous mettait sur la voie, tout à fait naturellement… C’était très précisément ce que j’avais ressenti avec le jeune Hyacinthe Chang.
Cela dit, je n’étais pas assez prétentieux ou hautain pour contredire Helios. S’il voulait croire que, de sa mère et moi c’était elle le cerveau, grand bien lui fasse. Je n’allais pas briser ses rêves d’enfant en venant piétiner ses idées reçues, même si ses pseudo-piques commençaient à me courir un peu sur le système.


« Je vois que tu as saisi les bases du travail coopératif.» Je jouais au même jeu que lui, à la vérité, et je m’en rendis compte avant de poursuivre. « Peut-être qu’un jour tu arriveras à collaborer, toi aussi, avec quelqu’un de compétent. »

En termes de compétences, dans ce genre de conseil, il était évident que Meredith était capable de gérer une université, quant à moi, je gérais des équipes d’oubliators depuis des années… et au niveau des affaires de diplomatie et de politique, mon amie me laissait bien souvent la parole, pour la simple et bonne raison que j’avais la capacité à prendre le recul nécessaire et à formuler les choses avec les formes, pour que tout puisse passer correctement aux yeux et aux oreilles des autres membres du Conseil. Pour cela, j’avais tendance à être un peu plus diplomate que Meredith pour faire passer nos idées et nos projets, cela n’était pas nouveau.

Quelque chose m’horripilait chez ce garçon. Et ce sentiment ne faisait que s’intensifier, avec le temps. Je n’avais pas de raison précise pour cela, mais je me devais de faire attention à ce que je disais et à ce que je faisais.
Mon idée du cheval de Troie revisité avait été acceptée par tous au Conseil d’Administration… C’était une idée qui plaisait tant aux membres de l’ordre du Phénix qu’à nos mangemorts… Miner le Blood Circle de l’intérieur pour mieux le détruire… cela éviterait bien des dommages collatéraux et permettrait d’éviter de ternir notre image aux yeux du monde sorcier…


« C’est une décision qui a été prise en collégialité. Peu importe de qui vient l’idée lorsque c’est une bonne idée, non ? » J’aurais pu me vanter, mais cela ne servait à rien et cela n’aurait sans aucun doute pas apporté grand-chose à la conversation. Si je lui avais menti, en disant que l’idée était de sa mère, Helios aurait affirmé que c’était une idée de génie… et si j’avais avoué que c’était mon idée au départ, assurément, celle-ci aurait immédiatement perdu de sa superbe.

Et puisque nous en étions là dans la conversation, il m’avait semblé opportun de faire mine de m’intéresser un peu à la situation du jeune homme pour son initiation et sa formation de mangemort. Ce n’était pas une mince affaire que d’être initié et formé par Rodolphus Lestrange… je ne le savais que trop bien, pour avoir découvert, un peu par hasard, ce qu’il avait osé faire à mon filleul, son propre neveu. Julius Lestrange, le fils de mon meilleur ami, Rabastan, n’avait pas eu une vie facile et son cher oncle Rodo ne lui avait pas fait de cadeau.
Pour ma part, j’étais contre l’idée d’utiliser de la violence sur les enfants. Rodolphus était capable du pire, en vérité, et il avait fallu que je voie, par hasard, le dos de mon filleul pour découvrir la triste réalité. Brûler un gosse au fer rouge… C’était une véritable horreur… Je n’avais pas envie de salir Rodo pour autant, après tout, nous étions amis, lui et moi, même si je n’approuvais pas toutes ses méthodes. C’était le genre de formateur mangemort à soumettre aux sortilèges impardonnables ses petits apprentis, pour leur faire comprendre l’intérêt et l’importance du Doloris et de l’Imperium…
Lorsque j’avais été initié, comme Rodolphus et Rabastan, j’avais eu à subir les impardonnables, à l’époque, c’était comme cela que l’on procédait pour la formation. Même s’il m’arrivait de faire usage de la force et de la violence, quand cela pouvait s’avérer utile, nécessaire ou simplement plaisant et agréable, je n’avais jamais utilisé les impardonnables sur mes élèves mangemorts. Tobias Towsen pouvait en témoigner, nous avions procédé autrement et cela s’était avéré efficace. Il n’était pas nécessaire de malmener nos recrues, alors que ces dernières avaient besoin de prendre confiance en elles-mêmes pour devenir des mangemorts efficaces sur le terrain.
J’écoutais donc les paroles du jeune Carrow, tentant de percevoir ce que pouvaient bien receler ces mots tellement creux… Il me parlait de missions de routine et d’interrogatoires, il avait trouvé tout cela instructif… Oui, cela pouvait l’être, c’était certain, mais jusqu’à quel point le terme « instructif » pouvait-il convenir ? Helios m’affirmait qu’il trouvait Rodolphus Lestrange sympathique – il avait même modulé cela avec un adverbe d’intensité – et suffisamment ouvert d’esprit pour accepter que le jeune homme vienne lui poser toutes sortes de questions… Pour la suite, je ne pouvais qu’approuver quand Helios expliquait que Rodolphus pouvait passer ses nerfs sur plus faible que lui… En effet, cela n’aurait pas été la première fois… Et l’image de la cicatrice de la brûlure dans le dos de Julius s’imposa à mon esprit… Plus faible que Rodolphus, cela pouvait être un enfant, comme n’importe qui d’autre… Il ne faisait pas de sentiment et ne faisait pas dans la dentelle, cela n’était pas nouveau.
En réalité, Helios ignorait apparemment qu’au moindre de ses faux pas, Rodolphus n’hésiterait pas à le sanctionner violemment… Et cela, je n’étais même pas sûr que Meredith en ait conscience… Je ne savais pas si je devais mettre en garde le jeune Carrow ou non… Une partie de moi, le côté père de famille habitué à protéger les miens, avait très envie de lui dire la vérité, de le prévenir des habitudes un peu exagérées de Rodolphus Lestrange dans certaines situations… et une autre partie de moi, moins sensible, peut-être, et plus rétive à chercher à protéger un garçon aussi insolent et énervant, préférait ne rien dire pour laisser Helios faire ses propres expériences…
Helios s’était levé pour aller s’installer ailleurs, dans un canapé en face de moi, dans une position montrant clairement à quel point il était à l’aise chez lui. Evidemment, son territoire était ici… S’il avait eu besoin de le confirmer, j’étais persuadé qu’il ne se serait pas gêné pour uriner partout afin de délimiter son propre terrain de jeux. Le jeune homme me posa alors une question qui était en fait à mi-chemin entre le jugement et la curiosité un peu malsaine. Je pris une autre petite gorgée de whisky pur feu, tandis que le fils de Meredith en demandait un autre à l’elfe de maison. Comptait-il s’enivrer ? Je ne tenais pas à ce que le jeune homme soit ivre, auquel cas, je me sentirais en partie responsable, rien que par le fait de ne pas l’empêcher de boire. Je l’arrêterais si cela devait s’avérer nécessaire, au risque de lui déplaire plus encore, mais il me semblait important de déjà songer à ce genre de possibilité.


« En effet, c’est un ami de longue date. » Je n’aimais pas trop la manière dont Helios jugeait notre amitié comme était quelque chose d’étrange. « Que cherches-tu à prouver, Helios ? »

Mon carnet d’adresses contenait beaucoup de sorciers au sang pur, qu’ils soient de notre allégeance ou non, j’avais depuis toujours entretenu de bonnes relations avec la plupart de ces sorciers. Le fait de ne pas participer aux réunions mondaines qu’organisaient les hautes sphères au sang pur m’évitait bien des soucis, mais cela m’empêchait d’avoir accès à certaines choses, tout en me permettant de faire mes propres choix dans des situations où les sorciers de sang pur se devaient d’obéir à une tradition. Le meilleur exemple de cela était mon mariage, un mariage d’amour, là où mes amis et amies avaient dû épouser d’autres sorciers de sang pur pour perpétuer la pureté, encore et toujours… « Tu sais que je suis le parrain de Julius Lestrange, c’est bien la preuve de ma proximité avec la famille… »
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Sam 16 Mai - 17:54
Helios sourit à la réponse du Sang-Mêlé. Ce dernier se berçait bien trop d’illusions. Certes, Meredith devait apprécier cet homme car cela faisait maintenant de nombreuses années que William trainait dans le cercle des Carrow. Mais si Helios avait bien une certitude, c’est que si le choix un jour se faisait, Meredith le choisirait lui. Il n’y avait pas d’autre option… Pas vrai ? Ne se laissant nullement déstabilisé par les sous-entendus de William, il continua de lui répondre avec une politesse marquée, juste assez pour lui faire comprendre qu’elle n’était que façade mais juste en dessous de la moquerie. La parfaite dose.

« Peut-être… Encore faudrait-il que vous la teniez occupée assez longtemps… Elle se lasse rapidement voyez-vous. »

Son esprit ajouta pour lui « sauf de vous il semblerait » mais il n’allait pas donner cette satisfaction à William. Que pouvait-elle bien lui trouver ? Qu’est-ce que ce sorcier pouvait-il bien avoir qui le rende si unique ? En le détaillant physiquement, il n’y avait pas grande chose pour lui : un costume trois pièces et une beauté pas exactement digne des premières pages de Sorcière Hebdo. Non ce n’était pas le physique qui ramenait toujours Meredith Carrow dans les bras de William Ombrage. Peut-être était-ce ce qu’on appelait le charme ? Ce petit truc en plus qui faisait que, même avec une beauté toute relative, on pouvait hypnotiser les foules.

Le jeune homme ne savait pas très bien s‘il possédait lui-même cette attraction naturelle. Il l’espérait. Et dans le pire des cas, ses études de Legilimencie viendraient combler le vide si vide il y avait. Peu de gens appréciaient vraiment le Serpentard, il le savait. Et pourtant il voulait toujours être aimé de quelqu’un, à n’importe quel prix. Y avait-il quelque chose de mal dans cela ? Il avait tout et pourtant… Un homme comme William Ombrage, qui avait bien des défauts, était allé aussi loin qu’espérait aller un jour Helios. Que cela voulait-il donc signifier sur la vie en général ?

« Peut-être qu’un jour tu arriveras à collaborer, toi aussi, avec quelqu’un de compétent. »

Tiens, William Ombrage était-il en train de perdre patience ? Cela devenait particulièrement intéressant. Helios mit de côtés ses réflexions sur le sens de la vie et se remit dans le bain de la conversation sous-entendue qu’ils avaient entamés dès l’arrivée de l’intrus en ces lieux. Arriverait-il à faire exploser ce si tranquille et mature personnage ?

« Lorsque l’on est soi-même compétent, ce qu’est l’autre a bien peu d’importance… »

Il n’alla pas jusqu’à ajouter un « Enfin pas que vous le saviez » qui aurait été bien trop direct. Mais celui-ci flotta tout de même dans l’air, un sous-entendu encore. Comme une nouvelle injure savamment envoyé qui ne pouvait entrainer de conséquences, n’existant techniquement pas… La moquerie parfaite : piquante et inexistante.

« Bien sûr bien sûr, la Cause avant tout. Peu importe qui apporte la solution du moment qu’elle porte ses fruits. »

Helios sirotait toujours son verre de whisky. Il allait devoir se calmer sur sa consommation s’il voulait rester suffisamment lucide pour pouvoir continuer ce duel. Duel qui lui semblait au passage, avoir lieu à vingt mètres au-dessus du sol sur un fil de funambule. Un moindre pas de travers et c’était la chute assurée. Voir probablement la mort. Souriant toujours à son interlocuteur, il releva cependant un sourcil lorsque celui-ci l’interpella et rappela ses liens avec les Lestrange.

Le jeune homme n’était pas vraiment sûr de saisir le sens de la question. Mais il sentait que le lien avec les Lestrange de William irritait celui-ci au plus haut point et Helios n’allait donc pas s’arrêter là. Et il devait bien ça à Julius : de secouer un peu son parrain pour voir ce qu’il valait. Il lui avait toujours semblé que William s’intéressait véritablement à Julius et avait à cœur de le protéger. Mais des vagues ragots qu’avait entendus Helios le faisaient maintenant douter. Il se pouvait que William aît failli à bien des reprises. Pourquoi le jeune homme était-il étonné ? Après tout c’était William Ombrage. La déception et l’échec devaient le suivre telles des ombres.

« Comment ça ? Je m’intéressais simplement à vous William. Être un agréable hôte en vous faisant la discussion. Un problème peut-être ? »

Une autre gorgée. Celle-ci serait véritablement la dernière et pour longtemps.

« Bien sûr bien sûr. Avez-vous vu Julius récemment ? Voulez-vous que je lui passe le bonjour à Poudlard ? Il a l’air d’aller beaucoup mieux maintenant. Être loin de sa famille et de ses proches – à part moi – semble lui être très bénéfique, vous ne trouvez pas ? »

Helios s’en voulait-il d’utiliser Julius pour faire craquer William ? Un peu. Mais l’occasion était trop belle pour que le jeune Serpentard ne s’en prive. Il devenait très bon à ce petit jeu. Il se voyait déjà raconter à ses amis étudiants comment il avait fait enrager un membre du Conseil… Le membre le moins éminent du triumvirat, le maillon faible mais tout de même. À présent, Helios s’amusait comme un fou, l’exaspération de voir arriver William avait totalement été balayée par le divertissement de se mesurer à un adulte.

Helios avait des choses à se prouver à lui-même. Des responsabilités affluaient de toutes parts, que ce soit de par son futur poste de medicomage ou son nouveau rôle de Mangemort. Un jour, cela serait à lui de sauver des sorciers et d’en tuer d’autres. Il fallait dès à présent qu’il se montre digne de son héritage de Carrow et qu’il sache se débrouiller dans un nid plein de vipères.

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Lun 18 Mai - 16:31

Je devais me rendre à l’évidence, Helios Carrow n’était rien d’autre qu’un petit arriviste. Un garçon creux dont chaque parole et chaque attitude sonnaient terriblement vides. S’il en était arrivé là où il en était, ce n’était aucunement grâce à son mérite ou à son intelligence – qualités qu’il ne prouvait jamais qu’il possédait, d’ailleurs – mais juste grâce à son nom, autrement dit, grâce à sa mère. A la réflexion, il était clair que si ma chère amie devait un jour disparaître, Helios ne serait plus rien… et son narcissisme ne pourrait que faire un beau petit flop, comme le faisait chacune de ses paroles à mon égard.
C’était assez classique, somme toute, un concentré d’arrogance et de bêtise, de manque de réflexion et d’amour propre excessif… Ce garçon pensait avoir le monde au creux de ses mains, mais il ne possédait rien d’autre qu’un nom. Il n’était rien, il n’était personne, juste « le fils de ». De Meredith Carrow, bien sûr, n’allez pas penser qu’un autre groupe nominal me serait venu à l’esprit. Helios pensait qu’une fois que ses pieds s’étaient posés sur terre, tout lui avait été d’emblée acquis, mais en réalité, le seul droit qu’il pouvait avoir, à mes yeux, était surtout le droit de se taire. Il se berçait de ses colères, de ses contorsions, mais ce n’était que choses éphémères et vieilles illusions.

Pour le coup, j’aurais presque pu apprécier le scandale que cela aurait été s’il s’avérait un jour que ce garçon était le fruit d’une aventure entre Meredith et un sorcier de sang mêlé comme moi. Faire dégringoler ce petit con de son piédestal, le regarder s’étaler sur le sol et le piétiner comme un vulgaire paillasson. Il devait savoir, d’ailleurs, qu’il y avait une chance, au moins, qu’il ne soit pas de sang si pur que cela…
J’aurais pu parler durant des heures de la manière dont je pouvais tenir Meredith Carrow occupée durant un certain temps… Ma chère et ravageuse amie aimait certains traitements que je pouvais lui prodiguer tout en faisant durer le plaisir au maximum… l’amener au seuil du plaisir, juste au bord de l’orgasme… puis la frustrer un peu, et reprendre autrement… Cette frustration permettait de faire tenir la belle sur la durée et nous pouvions passer du temps à multiplier les positions et les pratiques diverses.


« Elle se lasse rapidement de certaines personnes, sans doute. Mais désolé de te décevoir, Helios, je fais partie des hommes dont Meredith ne se lasse pas. »

S’il avait l’impression qu’elle se lassait rapidement, c’était sans doute par rapport à d’autres personnes, à vrai dire, puisque Mrs Carrow m’avait plus d’une fois prouvé que je ne faisais pas partie des gens lassants qu’elle fréquentait parfois.
Son fils était-il lassant ? Peut-être bien, en réalité, les gens creux avaient ceci de particulier qu’ils ne pouvaient pas retenir l’attention d’une personne intelligente bien longtemps. C’était peut-être là une forme de manque de confiance en lui qui poussait Helios Carrow à essayer de jouer ainsi avec mes pieds. Les gens sans intérêt essayaient toujours d’attirer l’attention d’une autre manière, en jouant un rôle qui ne leur correspondait pas.

De jeunes hommes et de jeunes femmes dotés d’une telle personnalité, j’en avais rencontré à plusieurs reprises tout au fil de ma vie et il n’était pas rare que ces jeunes gens finissent par perdre pied dans la réalité, quand ils ne perdaient par tout simplement la face. Il était bien difficile d’entretenir une relation avec quelqu’un quand on était coincé avec soi-même.
C’était là le cœur du problème des personnes égocentriques. L’égocentrisme… c’était pourtant typique chez les enfants entre 6 et 9 ans… comme le complexe d’Œdipe était plutôt marqué chez les enfants de 3 à 6 ans… Mes lectures en psychomagie m’avaient permis de beaucoup apprendre sur le mode de fonctionnement des normo-pensants et je pouvais constater que le fils Carrow était très certainement en retard en termes de développement psychologique. A son âge, cela en était assez pathétique… je dirais même assez pitoyable, en réalité.
« Tu apprendras de tes erreurs, Helios, si tu parviens à te poser les bonnes questions de temps à autre. »

Puisqu’il se sentait si compétent et tellement au-dessus des autres, c’était bien que ce jeune homme avait un sacré problème. Mais je ne me serais jamais permis d’évoquer ce fait devant sa mère, étant donné que l’amour maternel qu’elle éprouvait avait encore tendance à l’aveugler totalement quand il s’agissait d’Helios…
Cela dit, il faudrait tout de même un jour que mon amie se rende à l’évidence et qu’elle envoie, peut-être, son rejeton bien loin d’ici, pour qu’il puisse apprendre ce qu’était vraiment la vie, car il se berçait de faux-semblants depuis des années et ne pourrait se sortir de ce marasme qu’en gagnant en maturité… ce qui n’était franchement pas gagné. Je parlais avec un jeune homme de vingt-et-un ans qui avait les capacités intellectuelles et émotionnelles d’un enfant.
Au fond de moi, j’espérais vraiment que Meredith pourrait un jour me confirmer que son fils n’était pas le mien. J’aurais bien trop honte d’avoir participé à l’élaboration d’une telle aberration. Mais nous n’avions jamais pris la peine de faire usage de contraceptions, Meredith et moi, et la possibilité était là, bien que complètement déplacée à mes yeux.

A vrai dire, j’avais presque envie de pouvoir voir Helios à l’œuvre, sur le terrain, de pouvoir mettre le doigt sur son incompétence et pour lui mettre sous le nez ses propres erreurs. Mais ce serait alors rentrer dans le jeu de ce petit con, alors que je ne voulais pas lui faire ce plaisir. Je ne voudrais pas, par exemple, que le petit Carrow revienne un jour avec trop de pression ou trop de déception vis-à-vis de lui-même, simplement parce que je ne voulais pas que mon amie soit elle-même déçue ou angoissée par rapport à cela.
J’essayais de me mettre à la place de Meredith et il était clair que je ne pensais pas que j’aurais apprécié vivre ce genre de chose en tant que parent. Il parlait de la Cause comme si cela pouvait justifier chacun de ses propos… sans aucun libre arbitre et sans aucun esprit critique. C’était terrible de se rendre compte qu’à notre époque il était encore possible que l’on puisse encore être aussi peu réfléchi face à ce qui se passait…


« C’est une manière de voir les choses, mais elle est un peu étriquée. Notre Cause a besoin d’esprits un peu moins fermés que cela, à l’heure actuelle, comme tu dois t’en être rendu compte. » J’avais beau défendre la Cause, moi aussi, je pouvais prendre le recul nécessaire pour analyser les choses en adoptant d’autres points de vue, en prenant la peine de chercher à comprendre. Il ne fallait pas faire beaucoup d’efforts pour cela, à vrai dire, le tout était d’avoir un minimum d’empathie… et je pouvais en avoir, contrairement à une certaine personne ici présente.
Et les méthodes que nous employions dans nos rangs n’étaient pas vraiment conventionnelles, même si nous nous entendions parfaitement entre mangemorts pour mettre en application les mêmes principes. J’étais partisan d’une version plus progressiste de tout cela. Je ne voulais pas que notre image de marque soit souillée par des comportements abusifs ou des attitudes excessives. Les apparences devaient être sauvegardées, il était important que nous, les mangemorts, ayons une image qui puisse nous donner l’accès à de nombreux éléments qu’un petit esprit égocentrique et fermé n’était pas en mesure de comprendre.


« Ne te sens pas obligé, Helios, si tu souhaites vaquer à tes occupations, vas-y. » Mais oui, qu’il s’en aille dans une pièce où je n’étais pas, ce serait très bien comme cela. Je n’avais pas besoin de lui pour m’y retrouver dans le manoir et je n’avais pas non plus envie de lui faire perdre son temps. Enfin, c’était ce que je pourrais toujours prétexter, si cela s’avérait nécessaire. En attendant, il était évident que je ne pouvais pas laisser libre cours à ce que je pensais vraiment au fond de moi-même. Je ne me serais pas gêné pour lui montrer ce que valait ce sang mêlé qu’il méprisait tant.

Et quand il me parla de Julius, je me crispais. Ce petit bonhomme, j’y tenais beaucoup. Sans doute autant qu’à mes propres enfants. Et j’en voulais terriblement à tous ceux qui n’avaient pas été fichus de le protéger à Poudlard durant les derniers mois.
J’avais passé quelques heures avec lui à Pré-au-Lard, en octobre, comme je l’avais fait aussi avec ma fille ce mois-ci, en décembre. Entre deux… mon filleul avait été malmené lors du sauvetage des sorciers prisonniers de l’université, là où Rodolphus l’avait amené pour le « renforcer »… Je l’avais alors retrouvé à Sainte-Mangouste, où j’étais tombé par hasard sur Meredith, puisqu’elle était la marraine de Julius… Une Meredith effondrée, consciente qu’elle n’avait pas été à la hauteur pour protéger son filleul… Et après cela, le jeune Lestrange avait été kidnappé par le Blood Circle. Il m’avait convié à venir le voir pour que nous puissions discuter de cela, mais également du départ de Marius Bulstrode, de qui Juju se sentait proche… Cela faisait beaucoup, en bien peu de temps.


« Julius m’écrit beaucoup. Il se confie à moi régulièrement. Mais dis-moi, si tu es si protecteur avec lui… Peux-tu m’expliquer où tu étais quand Rodolphus l’a entrainé dans cette mission-suicide ? Et quand il a été kidnappé ? Tu te targues d’être là pour veiller sur lui… mais tu me sembles bien sûr de toi, alors que, concrètement, je ne suis pas certain que tu aies été à la hauteur pour jouer ce rôle. » Je n’avais pas utilisé de gants pour lui dire ce qui me taraudait, mais j’étais resté d’un calme olympien.

Helios ne se remettait jamais en question… mais il était évident qu’il devait s’y mettre un peu à la fois pour pouvoir grandir ou en tout cas mûrir. Je ne pensais pas qu’il puisse y arriver sans aide, à vrai dire, tant il était centré sur sa petite personne. Et se servir de Julius comme d’un argument me semblait encore plus déplacé que le reste des propos que l’héritier Carrow avait pu tenir jusqu’à présent.
J’étais tout à fait capable de garder mon calme face à la bêtise et l’arrogance de ce jeune homme, j’avais l’habitude de ce genre de comportement, des personnes sans importance qui essayaient d’attirer l’attention sur elles, il y en avait une fameuse quantité en ce monde. A côté de Phoebus Malefoy, à vrai dire, Helios Carrow faisait vraiment pâle figure, c’était un vulgaire petit pantin par rapport à un connard de compétition comme Malefoy.


« Tu penses savoir beaucoup de choses, Helios, mais tu ne sais rien et ton ignorance risque de te mener à ta propre perte si tu ne fais pas un minimum attention. » Je n’étais pas son ennemi, mais ça, il ne s’en rendait pas compte. Il était évident que le jeune homme avait besoin d’aide pour faire le point et il me semblait qu’il allait falloir que j’en touche un mot à sa mère, l’un de ces jours.
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Mon allégeance : Mangemorts
Ven 22 Mai - 14:22
« Elle se lasse rapidement de certaines personnes, sans doute. Mais désolé de te décevoir, Helios, je fais partie des hommes dont Meredith ne se lasse pas. »

Si la vie d’Helios avait été une sit-com, il aurait à cet instant regardé la caméra avec un regard d’horreur et des rires enregistrés auraient retentis. Réprimant un frisson de dégoût, il se réfugia dans son verre d’alcool pour garder un peu de contenance. Résistant à l’envie de répondre, ce qui n’aurait ici servi à rien à part lancer un débat stérile composé de « mais si elle se lassera de vous, mais non, mais si, mais non… ». Meredith Carrow était une femme qui choisissait avec minutie ceux qu’elle gardait à ses côtés. Helios avait appris de cela même s’il lui était encore difficile de le mettre en pratique. Les personnes qu’il gardait véritablement proches étaient celles en qui il avait toute confiance ou celles qui justement n’inspirait aucune confiance. Il était toujours plus simple de surveiller les menaces lorsqu’elles étaient proches. Mais Helios avait aussi besoin de gens, n’importe qui, autour de lui pour se sentir exister. Il y arriverait un jour.

« Tu apprendras de tes erreurs, Helios, si tu parviens à te poser les bonnes questions de temps à autre. »

Bien que le Serpentard refusait d’écouter quoique ce soit venant du vulgaire Sang-Mêlé qui lui faisait face, il ne put s’empêcher de réfléchir sérieusement à ce que lui conseillait William malgré leur altercation à peine voilée. Pourquoi Helios ne pouvait pas supporter William à ce point ? Face à face dans ce Grand Salon, dans un silence lourd de sous-entendus, la réponse lui apparue évidente : si William était son père, cela signifiait qu’Helios n’était pas un Sang-Pur. Et toute sa construction en tant qu’être humains, toutes ses convictions et toutes ses croyances s’évaporaient. Il ne serait et n’aurait plus rien. Peut-être était-ce alors un mécanisme de son esprit pour échapper et pousser au plus loin la possibilité même que cela soit vrai ?

Ne sachant pas vraiment si William attendait une réponse à cette affirmation, il se décida tout de même à ouvrir la bouche. Ce silence prolongé aurait tôt fait d’être suspect et bien qu’un simple conseil ait ébranlé Helios d’une manière à laquelle il ne s’attendait pas du tout, il ne voulait pas le montrer à William.

« J’espère William. La question est, puis-je me poser les bonnes questions lorsque l’on ne me l’a jamais appris ? »

Cela était sorti bien plus franc que prévu. Helios en était étonné lui-même. Il enchaina d’autres paroles à la suite pour essayer de noyer le poisson et ne pas laisser William se faire trop d’idées à son sujet et à ses questionnements intérieurs.

« Je veux dire que je n’ai pas l’habitude de faire des erreurs. Et j’ai bien l’intention de continuer ainsi. »

Bien mieux Helios, pensa-t-il. Tu restes ainsi maître de la situation. Et voilà que William s’en prenait de nouveau à lui. Il l’avait certes bien cherché mais cela était toujours désagréable de se prendre un retour de volée en pleine face.

« En quoi vouloir voir notre Cause triompher est étriqué ? En quoi être prêt à tout n’est pas servir notre Cause ? »

Helios avait maintenant les yeux fixés sur William. Il était véritablement intrigué par les réponses que le Mangemort pourrait lui offrir. Ne voulant pas passer pour un idiot, il avait dit ces questions avec désinvolture, d’un ton qui voulait dire « je connais exactement les réponses mais je veux vérifier que tu les connais aussi vois-tu… ». Parfois l’enfant qu’il était encore transparaissait dans ses réactions. Comme le malin plaisir qu’il prenait à discuter avec William, surtout quand cela semblait horripiler le membre du Conseil au plus haut point.

« Oh mais je fais cela avec plai-sir William. Mes occupations peuvent attendre quand un membre du Conseil vient frapper à ma porte. »

Et un petit sourire de circonstance pour ajouter au suprême du foutage de gueule poli dans lequel Helios excellait. Bien qu’il se posa des questions existentielles, il ne pouvait repousser sa véritable nature bien longtemps.

L’ambiance changea lorsque Julius fut abordé. Helios regretta très rapidement d’en avoir fait mention. William semblait s’assombrir et ses paroles n’étaient plus couvertes du vernis du socialement correct. À présent, les balles n’étaient plus à blanc, et Helios s’en prit une rafale sans avoir le temps de se jeter derrière le fauteuil pour les esquiver. Se voir mis devant ses propres fautes le laissait sans voix.

« Je… »

Effectivement, Helios se targuait de protéger Julius. Et il l’avait fait ! Il avait envoyé bouler des quatrième années qui se pensaient assez vantards pour s’en prendre à Julius, il avait arrangé le coup avec le professeur de potion du petit Serdaigle pour que ce dernier ait de l’aide supplémentaire et il avait même passé des journées entières avec lui alors que de supers évènements étaient organisés ailleurs, sans aucune autre raison que de le surveiller et de passer du temps ensemble. Alors oui, quand Rodolphus avait pensé à embarquer un gamin de treize ans sans aucune expérience à sa place, Helios avait été vexé. Extrêmement. Mais Julius était le neveu de son mentor et il était normal que le gamin ait un traitement de faveur… Même si Helios était normalement le sujet des traitements de faveur. Vexé, il était allé travailler à l’hôpital sorcier pour son stage. Il rongeait son os en s’occupant de patients avec des pathologies ridicules et terriblement ennuyantes. Consultation pour une étrange verrue apparue après avoir avalé une liqueur trop fermentée de baies de roses ou encore des stupides problèmes d’érection d’un homme bien trop âgé pour ne serait-ce que bouger le bassin.

Helios avait eu envie de se pendre, surtout lorsqu’il pensait à toute l’action qu’il manquait à l’université. Puis les premiers blessés du sauvetage des prisonniers de l’université étaient arrivés. Il avait pris un malin plaisir à voir Owen dans un brancard mais beaucoup moins Julius. Il n’avait même pas osé aller le voir quand Meredith et William était venu prendre des nouvelles du jeune garçon. Avait-il trop honte de ne pas avoir été présent ? Très probablement. Et puis il ne voulait pas que les deux adultes le voient pleurer. Il était allé veillez Julius lorsque celui-ci dormait. C’était tout ce qu’il pouvait humainement faire. Après tout il n’était pas encore medicomage.

Et plus encore lorsqu’Helios avait vu Julius sortir de Sainte-Mangouste…Pour la dernière fois avant que celui-ci ne se fasse enlever. Là encore, Helios aurait pu le raccompagner, le protéger. Pourquoi ne l’avait-il pas fait ? Une histoire d’infirmière non ? Mais malgré tout, Helios refusait de prendre la faute seul de ces échecs. Il n’avait pas été là ces deux fois et ces deux fois, personne d’autre ne protégeait Julius. Et cela l’énervait. Il ne pouvait pas être seul pour cela. Et à ces instants, il lui avait semblé le contraire. Dire qu’il n’avait pas ressassé ces souvenirs aurait été mentir.

« Je travaillais à ces moments-là. Il semblerait effectivement que quand je ne suis pas là, il n’y a personne d’autre pour le protéger ! »

« Tu penses savoir beaucoup de choses, Helios, mais tu ne sais rien et ton ignorance risque de te mener à ta propre perte si tu ne fais pas un minimum attention. »

« Mes connaissances ne sont pas une vulgaire mascarade, William. Il est vrai que certains se targuent d’être des grands sages alors qu’ils n’ont que le strict minimum pour épater la galerie un temps. Cela est bien loin de mon ambition William. Je marcherai dans les pas de ma mère mais un jour, je ne serai pas le fils de Meredith Carrow. Meredith Carrow sera ma mère. Et pour arriver à cela je ne tiendrais compte que des conseils des gens que j’estime… »

Helios reprit une gorgée de whisky. Le glorieux futur d’Helios Carrow s’écrivaient lentement et rien ni personne ne se mettrait en travers de sa route. Il ne ferait pas les erreurs des anciennes générations et inspireraient les futures. Il le devait, c’était son destin. On le lui avait dit et répété. Encore un des piliers fondamentaux qui le constituaient. Celui-ci était le plus abîmé de tous. Ses années à Poudlard l’avait ramené quelque peu sur Terre et petit à petit, pierre après pierre, chaque moquerie, chaque normalité qu’il présentait fragilisait encore davantage l’édifice. Dans la peur de l’effondrement, Helios avait à la hâte consolidé les autres piliers de son existence. Mais pouvait-il être sûr qu’ils tiennent ? Non ? Et si eux aussi s’effondraient ?

Helios regarda William. Serait-il si affreux d’être le descendant de cet homme ? Vu comment il le traitait, le Sorcier n’avait pas beaucoup plus d’estime pour l’Étudiant que ce dernier n’en avait pour le Sorcier. Et cela blessait Helios. Pourquoi l’avis de ce moins-que-rien semblait si important à ses yeux ? Il se souvenait vaguement de son enfance où William venait régulièrement rendre visite à Meredith et il se souvenait étrangement de ces moments avec tendresse. Ce n’était pas de grandes démonstrations d’affection mais une simple tape sur l’épaule suffisait au Helios de 5 ans pour se sentir grand. Un homme imposant le saluant lui donnait de l’importance et la sensation de ne pas avoir que Meredith dans son monde. Tout cela avait changé lorsqu’il était…. Un peu plus jeune que Julius. Quand il avait appris le sens des mots et le poids du sang. Helios n’était pas idiot. Il voulait comprendre. En medicomagie, il était obligé de comparer les diagnostiques, remettre en question chacune de ses assomptions. Mais dans ces croyances, il n’y avait rien à questionner. « Vraiment ? » fit une petite voix dans sa tête.

« Et vous William ? Pourquoi ? Pourquoi avoir choisi de défendre les intérêts et croyances des Mangemorts, alors qu’ils divergent de votre… Réalité ? »

Helios aurait pu évidemment dire « Pourquoi suivre la voix des Mangemorts alors que vous êtes un vulgaire Sang-mêlé ? » mais cela aurait été moins bien reçu, socialement parlant. Toujours sur un ton de moquerie à peine voilé. L’ironie pour masquer le malaise et le vacillement.

Codage d’après Libella sur Graphiorum



Never look back and say
It could have been me
Don't wanna live as an untold story. Rather go out in a blaze of glory. I can't hear you, i don't fear you now. Wrapped in your regrets. What a waste of blood and sweat. × by lizzou.

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Sam 23 Mai - 11:24

Nous étions en plein combat de coqs, c’était sans nul doute l’image la plus adaptée à la situation. Aucun de nous ne daignait baisser sa garde ni laisser une chance à l’autre. Dans ce contexte où j’étais l’adulte, je me sentais comme agressé par chacun des propos du fils de mon amie, aussi demeurais-je sur la défensive en permanence. L’adulescent en face de moi était aussi acerbe qu’on pouvait l’être à son âge et il était évident que je ne pouvais qu’être un tantinet corrosif, de mon côté aussi, pour contrer ses paroles aigres.
Il me faisait penser à ces moustiques qui viennent vous gaver de ce son vibratoire terriblement aigu au creux de l’oreille lorsque vous essayez tout simplement de vous laisser aller dans les bras de Morphée. Un bruit horripilant, qui finissait toujours par prendre tant d’importance à mes oreilles que j’en passais une nuit blanche. Tout cela pour un petit insecte insignifiant qu’il suffisait d’écraser pour le faire taire à jamais...
Oh, ne vous méprenez pas, même si le fils de Meredith était pire qu’un moustique et son vrombissement, je n’avais jamais eu l’envie de l’écraser ou de le réduire définitivement au silence. D’une certaine manière, c’était plutôt une forme de pitié de j’éprouvais à son égard. Pauvre petit fils de. Grandir sans père, c’était comme grandir sans avoir tous les repères... et on pouvait dire ce qu’on voulait, même le pire des pères pouvait devenir une personne modèle, que ce soit par l’exemple ou par le contre-exemple. Ayant moi-même toujours profondément haï mes parents, j’étais bien placé pour savoir quelles erreurs je ne voulais surtout jamais faire avec mes propres enfants. Mais nous étions deux pour élever Marcus et Septima, je pouvais compter sur mon épouse pour bien faire les choses également. Elle et moi étions sur la même longueur d’ondes et nous partagions les mêmes valeurs également, ce qui était sans doute une excellente fondation pour notre couple et pour notre famille.

Après deux mariages, Meredith Carrow n’avait pas eu la chance de pouvoir bâtir sur du solide. Et son seul enfant biologique était né d’un père dont, finalement, personne ne pouvait dire qui il était. Peut-être était-ce la possibilité que ce soit moi qui me poussait à être relativement dur avec Helios... lui qui avait grandi sans avoir de vraies limites, il lui fallait bien quelqu’un pour lui signifier quand il exagérait ou quand il allait trop loin...
Et c’est au coeur de cette tension plus que palpable qu’apparut l’évidence, sous les mots du garçon qui reconnaissait plus ou moins ouvertement qu’il y avait quelque chose qui lui faisait défaut. Il n’avait jamais appris à se remettre en question ni même à se poser les bonnes questions. À vrai dire, je ne m’attendais pas vraiment à cela de sa part, mais s’il était capable de s’avouer à lui-même, en même temps qu’à moi, qu’il lui manquait cela, c’était que, selon toute apparence, il n’était peut-être pas un cas si désespéré que cela... peut-être serait-il possible d’en tirer quelque chose tout de même, après tout... même si Helios s’empressait d’enfiler de nouveau ce masque derrière lequel il se cachait sans arrêt...


« Tu n’as jamais entendu l’adage latin « Errare humanum est »? Helios, aucun être humain ne peut être parfait ou infaillible... » Nous étions tous façonnés de façon telle que nos choix, nos paroles et nos actes, même posés en toute connaissance de cause, pouvaient toujours impliquer des conséquences qui nous échappaient tout à fait... « Ce qu’il faut garder en tête, c’est que si on est tous imparfaits, c’est aussi que l’on est perfectibles... et pour cela, reconnaître ses erreurs pour apprendre d’elles, c’est la meilleure chose à faire. Quelqu’un qui pense ne jamais commettre la moindre erreur serait une personne imparfaite mais surtout imperfectible, qui s’entêterait dans sa bêtise en restant toujours persuadé de détenir la seule vérité possible... »

Beaucoup de gens connaissaient cette bonne vieille citation latine, mais peu d’entre eux avaient connaissance de la deuxième partie : « Sed perseverare diabolicum. » car poursuivre dans son erreur était sans doute la pire attitude qu’un être humain puisse avoir. N’étions-nous pas dotés d’une conscience et d’une capacité à nous interroger sur le sens ? Sens de la vie, sens de nos actes... c’était là un questionnement tout à fait naturel chez l’être humain et ce genre d’interrogation perpétuelle ne pouvait tolérer qu’une réponse partielle, il fallait sans cesse réfléchir à nouveau pour donner du sens.

D’ailleurs, les questions qui suivirent, nonobstant la manière dont elles étaient posées, me poussaient à penser que mon jeune interlocuteur n’était peut-être pas aussi con qu’il voulait le faire croire. Et je savais fort bien que ma vision des choses ne collait pas forcément avec celle, rétrograde et conservatrice, de certains mangemorts au sang pur et aux intentions un peu trop virulentes.


« As-tu choisi toi-même cette voie ou bien essaies-tu de correspondre à ce que l’on attend de toi ? ... La Cause a besoin de sorciers intelligents, pas de chair sacrifiable. Nous devons évoluer et être plus modernes que ceux qui nous ont précédés, c’est comme cela que l’on pourra rallier la population à nos idéaux. »

Nous avions tous perdu des amis ou des membres de nos familles lors de la grande bataille de Poudlard... aussi était-il temps de réfléchir un peu mieux à la stratégie à adopter.
J’avais servi le Seigneur des Ténèbres avant de m’engager auprès de l’Augurey et ce qui était très clair, c’était qu’une femme, à mes yeux, n’allait pas commettre les mêmes erreurs que celles qu’avait pu faire le Seigneur des Ténèbres, car oui, lui aussi était perfectible, mais ne s’en souciait pas suffisamment. Au risque de passer pour un mangemort blasphémateur, j’étais persuadé que notre avenir pouvait être bien plus prometteur sous l’égide d’une femme, parce qu’un homme avait toujours tendance à vouloir montrer qu’il pissait le plus loin.


« Tu n’as pas connu le Seigneur des Ténèbres, mais sache que l’Augurey œuvre avec une vision moins sectaire... »  Et nous savions que travailler avec elle, c’était adopter le point de vue d’une puissance bien différente. Même si l’Augurey et son père étaient tous deux, comme moi, des sorciers de sang mêlé, il y avait quelque chose de terriblement beau dans leur ascension. Je n’avais jamais rêvé de pouvoir ni de célébrité, mais il était clair que ces deux-là prouvaient clairement la supériorité des sorciers, qu’ils soient ou non de sang pur. Mais ce n’était pas à moi à révéler la nature du sang de nos leaders à Helios, un jour, Meredith le ferait, peut-être, ou alors, il l’apprendrait de l’un des partisans ou des sous-fifres de Potter.

Je n’aimais pas la manière dont le jeune homme me toisait et me considérait. Il essayait de me faire me sentir inférieur, je le sentais bien, mais je n’avais pas besoin de boire du whisky pour me donner une contenance, ni même qu’il daigne m’inviter à m’asseoir. Je me fichais un peu de tout cela, à vrai dire, et je n’accordais que bien peu d’importance à tout ceci.
Puisque le Serpentard avait voulu aborder le sujet de Julius, j’avais parlé sans entrave, en évoquant les faits à mots à peine voilés. Je ne supportais pas que l’on s’en prenne aux personnes à qui je tenais et si Helios voulait jouer à cela, j’avais encore pas mal de choses à dire sur le sujet. Ainsi, Helios se défendait en disant que lorsqu’il n’était pas là, il n’y avait personne pour protéger Juju...


« Oserais-tu dire cela devant ta mère, Helios ? En période scolaire, c’est sous sa responsabilité que se trouve notre filleul... »  Oui, car, au fond, les reproches qu’il venait de formuler, ce n’était pas à moi qu’il fallait les faire, mais bien à Meredith... cela dit, ma chère amie avait toujours fait de son mieux et, cela, je n’en doutais pas une seule seconde.
Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie mais le plus jeune fils de Rabastan avait été tellement balloté d’un drame à un autre ces derniers temps que je ne pouvais qu’en vouloir à ceux qui l’avaient mené là, à commencer par Rodolphus. Je m’étais pourtant toujours plutôt bien entendu avec lui, mais il était évident que je ne cautionnais absolument pas ses manières d’agir quand il s’agissait de son neveu. Il était assez manipulateur pour faire croire à Julius que cela ferait plaisir à Rabastan, que c’était son devoir en tant que Lestrange, etc. Et Julius était encore assez jeune et malléable pour croire à ce genre de propos. Le connaissant, il avait accepté la mission pour essayer de montrer que lui aussi était capable de rendre fiers les siens...
« As-tu déjà essayé de te mettre à la place de Julius ? Il a autant besoin de repères et de réconfort que n’importe quel enfant de son âge, même s’il ne se considère plus comme un enfant. Il est déjà cassé par la vie alors qu’il n’a même pas encore connu certaines choses qui vont sans doute le blesser plus encore... Il a treize ans et il a autant de cicatrices intérieures qu’un garçon de ton âge pourrait en avoir. »  Je ne savais que trop bien ce qu’il avait traversé comme épreuves et j’avais été là pour l’accompagner et l’épauler dans tout cela, chaque fois que j’avais pu, me libérant parfois en urgence de mon poste au Ministère pour jouer mon rôle de parrain. Je savais que dans ce genre de cas, mon subalterne direct, Febal Maguire, était parfaitement en mesure de gérer la situation.
Il était primordial de s’entourer de personnes de confiance et de pouvoir, de temps en temps, ne pas tout porter sur nos épaules ou à bout de bras. J’avais compris cela depuis bien longtemps, déjà, avant même de quitter Durmstrang pour Poudlard.

Helios semblait être animé d’une volonté de fer, celle de faire ses preuves, de se forger un nom... mais, concrètement, quel nom ? Le patronyme de sa mère, bien sûr, car il n’y avait pas d’Helios Lestrange, d’Helios Asclépiades ou d’Helios Ombrage qui tienne.
On dit que qui aime bien châtie bien... avec cette phrase à l’esprit, il aurait pu sembler, vu de l’extérieur, que le jeune Carrow et moi, nous nous adorions mutuellement de tout notre être... je n’avais guère de ressentiment à son égard, pourtant, au tout début, mais ce garçon avait changé... et pas forcément de manière positive. Était-ce une question de fréquentations ? Le changement s’était marqué au début de l’adolescence et n’avait fait que se renforcer, pour finalement arriver au résultat que j’avais en face de moi aujourd’hui : un jeune homme pourri gâté, aux idées trop arrêtées et aux ambitions bien trop grandes pour ses frêles épaules. À être couvé comme il l’avait été, Helios avait grandi sans avoir à se renforcer, sans avoir à se confronter à des opposants et il était évident que dans un contexte comme celui-là, il ne pouvait avoir de lui-même qu’une image totalement biaisée. D’un côté, c’était tant mieux pour lui d’avoir pu être préservé durant si longtemps, mais d’un autre côté, voilà un garçon de plus de vingt ans qui était encore vierge de toute adversité directe et intense. Il me semblait qu’en tant que parent, nous voulions tous préserver nos enfants au maximum, pour qu’ils n’aient jamais à vivre de tragédie ou de difficultés insurmontables, mais ce n’était pas toujours de notre ressort… et puis, quand je voyais le résultat de la croissance d’un être surprotégé, à vrai dire, je devais reconnaître que ce n’était pas plus mal de ne pas avoir poussé jusque là.


« Je te souhaite d’y arriver, alors. Et de réaliser tes rêves. » C’était sincère. Je ne pouvais que l’être, bien que je sache pertinemment qu’il devrait sans doute revoir ses exigences à la baisse… Il y avait quelque chose de beau, dans le fait que les jeunes gens de cet âge puissent encore se bercer d’illusions, comme des enfants. Et je comprenais parfaitement qu’il voulait passer du statut de « fils de Meredith Carrow » à celui, autrement plus glorieux pour lui, où Meredith serait considérée comme sa mère, quand il aurait peut-être acquis un peu de dorures… Au fond, comme la plupart des jeunes, Helios était simplement en quête de reconnaissance… le seul problème, c’était la manière dont il s’y prenait, car il était évident qu’avec le genre d’attitude qu’il avait, il passait surtout pour un garçon arrogant et immature, qui avait besoin d’une bonne correction pour pouvoir espérer ressembler à un adulte.

Et quand il me posa des questions sur mes convictions et sur mon engagement, je plantai mon regard dans ses yeux bleus.
« Tout simplement parce que mes opinions et mes convictions rejoignent les lignes directrices de notre Cause. Les moldus sont des êtres inférieurs, tout comme les cracmols. C’est à nous d’imposer nos lois… Et l’opportunité que nous offre le Blood Circle est la meilleure aubaine que nous puissions avoir depuis plus de trente ans. » J’avais parfaitement saisi l’allusion à mon sang, encore une fois, mais je me refusais à user de l’argument du sang mêlé de nos leaders. « Il ne faut pas croire que les Mangemorts ne mettent que la pureté du sang en avant, Helios. Car c’est en ne gardant que ce type d’arguments que nos prédécesseurs se sont fourvoyés… »

Nous n’étions pas responsables des actes et des choix qu’avaient pu faire nos ascendants. Si mon père avait choisi d’épouser une impure… je n’avais rien à voir dans ce choix qui me condamnait, moi, à une vie qui n’était pas celle que j’aurais pu mériter. Mais le mérite n’avait rien à voir dans notre société, nous ne vivions pas dans une méritocratie et l’influence des traditions archaïques pesait encore bien lourdement sur la réalité de la vie quotidienne.
Pour maintenir la pureté du sang, certaines familles sorcières n’avaient pas hésité à arranger des mariages au sein même de leurs propres cousins et cousines, générant parfois des soucis génétiques qui finissaient par demeurer dans l’arbre généalogique… Peut-être que c’était mon sang mêlé, au fond, qui me préservait de tout cela. Les tares familiales se transmettant de génération en génération, cela ne nous concernait pas. Et mes enfants étaient en parfaite santé physique et mentale, Salazar soit loué.
Les graines que nous semions aujourd’hui étaient ce qui allait fleurir demain… et ça, il était grand temps d’y penser. Je voulais avoir une vision tournée vers l’avenir plutôt que sur le passé, c’était sans doute ce qui me différenciait le plus de mes congénères mangemorts dont certains étaient incapables de tourner la page.
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Lumos
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Mon allégeance : Mangemorts
Mar 26 Mai - 23:24
Helios écoutait d’une oreille attentive les citations latines de son interlocuteur. Même s’il ne laissait paraître aucune curiosité, il n’en était pas moins avide de connaître ce conseil d’un ancien temps. Cet adage n’était pas dénué de sens mais bien que le Serpentard en ait compris les tenants et les aboutissants, il n’était pas encore sur le chemin de la réflexion qui pourrait lui permettre de pleinement comprendre ce que tentait de lui inculquer William. Mais ces idées allaient très certainement commencer à mûrir dans l’esprit du jeune homme et peut-être qu’un jour une récolte serait possible. Récolte qui lui permettrait d’enfin avancer.

Lorsque William lui posa directement la question de savoir s’il avait choisi cette voie, il dût réfléchir. Et cela le mit mal à l’aise. Lui avait-on donné le choix ? Avait-il prit la décision de s’engager et de suivre cette allégeance ? Aussi loin qu’il s’en souvenait, sa voix n’avait jamais été entendue. Il avait questionné ces informations, ces faits qui étaient présentés comme établis mais les réponses étaient toujours enrobées d’informations qu’il avait avec le temps prit comme argent comptant. Les vérités qu’elles énonçaient n’étaient pas aberrantes et il les avait acceptées. Helios s’était construit autour d’elles et maintenant William lui demandait de tout déconstruire ? N’était-ce pas ridicule ? Au fond, pourquoi tant de personnes l’avaient poussé dans cette voie si c’était pour qu’une seule décide que ce n’était finalement peut-être pas la bonne ?

« Je n’essaie rien. J’ai choisi les Mangemorts et l’Augurey car je crois en ce qu’il représente. Les Sang-Purs sont supérieurs. Les Moldus sont en bas de l’échelle et ils ne méritent rien que de nous servir. Ces deux vérités-ci sont immuables et personne n’a besoin d‘être Merlin pour les comprendre. Pour le reste… Peut-être y-a-t-il sujet à discussion… »

Helios leva les yeux au ciel aux paroles de William. Si une vision idéalisée de l’Augurey pouvait rassurer William quant à son avenir au sein des Mangemorts, tant mieux pour lui.

« Peut-être pour le moment… Mais qui sait ce que l’avenir nous réserve William. »

Bien qu’il tentait de rester fort, quelque chose avait véritablement mis en branle les rouages de sa conscience. Telle une usine n’ayant pas fonctionné pendant longtemps, les cheminées eurent du mal à se rallumer, les pistons bougèrent difficilement et la chaîne se remit petit à petit de son inactivité. Pourquoi n’y avait-il pas que les Sang-Purs autorisés à servir l’Augurey ou du moins à être ses proches conseillers, William étant au Conseil après tout ? Et s’il y avait autre chose, une information qui lui manquait ?

Helios se sentait happé par la fumée noire qu’émettaient ses pensées, trop heureuses de retrouver le chemin de la liberté. Il toussait et vacillait. Sa vue se brouillait. Il avait peur. Peur de sombrer. Peur de décevoir. Peur de comprendre. Peur de fuir. Peur de trahir. « Maman ». Comme un gamin qu’il ne voulait plus être, il ne cherchait maintenant plus que les bras maternels, ou du moins les paroles réconfortantes de sa mère, pour qu’elle lui dise que tout irait bien et surtout quoi faire. Comme à chaque doute qu’il avait rencontré dans sa vie, il avait pu compter sur Meredith. Mais cette fois-ci tout était différent. Voulait-il véritablement replonger la tête la première dans les douces vapeurs de l’inconscience ? N’était-ce pas trop tard pour cela ?

Toujours son masque en place, il luttait contre l’envie de fuir ce combat ridicule qu’il perdait, contre William et contre lui-même. Faire bonne figure. Il le devait toujours. Ne pas entacher le nom des Carrow. Toujours sourire. Saluer et remercier. Se tenir droit. Boire par petite gorgées. Complimenter les robes. Complimenter les postes. Qu’avait-il oublié ? Respirer.

Comme tiré par le col et sorti des flots noirs et embourbant de ses pensées, William le ramenait à l’instant présent et arrêtait la spirale infernale de son esprit. Que venait de dire le vieux sorcier ? Ah oui, les erreurs de sa mère ? Comme à chaque fois, il se sentait le besoin de sauter sous les roues du magicobus dès que celui-ci fonçait sur sa mère. Pourquoi la protégeait-il ainsi ? Meredith était sa mère et une grande sorcière. Elle en ferait de même pour lui. Un juste retour des choses.

« Non évidemment. J’aurai dû accompagner Julius les deux fois. Elle me l’avait demandé. Je suis responsable. »

Une pierre de coup. Il protégeait Meredith et William voyait qu’Helios Carrow était capable de reconnaître ses erreurs. Même si cela lui coutait beaucoup, surtout de le faire devant le sorcier. Mais pour sa mère, Helios avait fait bien pire.

Son cœur sombra un peu plus en écoutant William parler de Julius. En cet instant, comparé à Julius, il voyait toute la chance qu’il avait eue. Une belle famille, de l’argent à ne plus avoir qu’en faire et une protection rapprochée en la personne de Meredith. Mais n’avait-il pas mérité cette vie ? Quelque part, n’était-ce pas sa destinée d’être élevé ainsi pour l’incroyable futur qui l’attendait ? Julius n’avait juste eu pas cette chance. Peut-être que le jeune garçon avait été déposé dans la vie d’Helios pour rappeler à ce dernier ce qu’il devait à la Providence ? Helios reposa le verre vide. L’alcool commençait à faire effet et lui donnait un courage relatif et enlevait certains des filtres qu’il s’était posé.

« Non je ne me suis jamais mis à sa place car je ne peux pas imaginer ce qu’il endure. Il n’a pas eu sa bonne étoile pour le sauver. Mais il saura s’en remettre. Il n’a pas le choix s’il veut survivre. Et je serai là, à ses côtés pour l’aider dans cette voie. Car Julius Lestrange sera un grand sorcier et fera payer à chacun des responsables leurs actes. Si non, je leur ferai payer moi-même. »

Le regard empli d’un mélange étrange de désespoir, de haine et de colère, Helios balayait la pièce des yeux. Cette promesse, il l’avait faite à Julius alors inconscient dans son lit d’hôpital. Il ferait payer chacun d’entre eux. Pour le Blood Circle, cela était facile. Les exterminer serait un divertissement auquel le Serpentard avait hâte de goûter. Pour Rodulphus, cela était bien plus compliqué. Comment cet homme qui lui semblait si puissant, si droit et sûr de lui pouvait oublier à quel point Julius n’était qu’un gamin ? Helios l’avait vu à l’œuvre lors d’interrogatoires ou de missions. Il savait très bien de quoi était capable le Lestrange. Peut-être Helios avait-il simplement espéré que ce comportement se cantonnait aux cellules sordides.

Helios étouffa un rire jaune lorsque William lui souhaita de réussir ses rêves. Si cela arrivait un jour, William Ombrage ne serait plus au Conseil et ne serait même plus vivant avec un peu de chance. Mais Helios était tout de même intéressé de connaitre les raisons qu’avait William de s’impliquer chez les Mangemorts. Et ce dernier lui donna une réponse à laquelle il ne s’attendait pas particulièrement. Helios devait arrêter de se laisser emporter par ses pensées et devait rester concentrer. Il avait laissé ses faiblesses affleurer mais cela était terminé.

« Je vois. Il s’agit probablement de rallier le plus de personnes possibles cette fois-ci. Histoire de triompher une bonne fois pour toute. Mais n’était-ce pas vous qui demandiez si la fin justifiait toujours les moyens ? »

Helios se rendit d’un coup compte que William était toujours debout. Zut alors. Bien trop heureux de la situation, il détailla en silence son hôte avant de prendre sa voix la plus posée et faussement ennuyée.

« Je suis un hôte bien distrait. Mais asseyez-vous William, je vous en prie. Il semblerait que Mère ait un peu oublié votre rendez-vous et vous risquez d’être entre ces murs un moment. »

Souriant de toutes ses dents et indiquant le fauteuil à proximité de l’invité, Helios prit une grande inspiration. Ces petits moments le remettait d’aplomb pour la suite de la conversation. Grappiller des miettes de contrôle. Les sujets qu’ils avaient abordés étaient bien trop graves. Helios avait besoin de respirer. Il fit défiler dans sa tête les sujets bateau qu’il utilisait depuis sa plus tendre enfance pour tenir une conversation. Les choix étaient nombreux. Il opta pour un sujet facile et reposant pour lui. Un sujet où il était sûr de ne pas devoir continuellement attaquer William.

« Comment se porte votre famille ? J’ai vu Septima quelques fois dans la salle commune des Serpentards, elle semble apprécier sa scolarité à Poudlard. »

Codage d’après Libella sur Graphiorum



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Jeu 28 Mai - 15:53

Au fond, plus je restais là, à discuter avec le jeune homme, plus je me demandais ce qui pouvait bien se passer sous sa chevelure blond platine. Les expressions de son visage n’étaient pas une bonne source d’informations, il était capable de les maîtriser depuis si longtemps, comme s’il avait été, depuis sa plus tendre enfance, habitué à porter un masque… C’était logique, en soi, la société dans laquelle nous vivions était en grande partie basée sur des apparences, alors que tout le monde savait pertinemment que ces dernières pouvaient être bien trompeuses…
Avec le fils de Meredith, j’avais souvent un peu de mal à rester cet adulte qui tâchait de tirer les plus jeunes vers le haut. Il passait son temps à me tester, à essayer d’entrevoir mes limites et, au fil du temps, même si j’en avais pris l’habitude, je devais avouer qu’il y avait là quelque chose qui relevait parfois presque d’une sorte de jeu, entre lui et moi, comme si nous cherchions les failles de l’autre pour mieux s’y introduire et… Non, en fait, je n’avais aucune envie d’essayer de détruire Helios. J’aurais aimé, je pense, que nous puissions trouver un terrain d’entente, lui et moi… après tout, nous avions ce point commun très important : nous tenions tous les deux énormément à Meredith Carrow. Cela aurait pu nous permettre de ne pas nous tirer dans les pattes à la moindre petite occasion…

Je soulevais avec le jeune homme des sujets de réflexion qui devaient susciter une remise en question que je ne pouvais pas amener autrement. Il fallait créer une plaie béante et venir ensuite y enfoncer une lame affûtée et prête à tourner, encore et encore, pour remuer les chairs et le sang de cette plaie métaphorique.
Semer le doute était nécessaire, pour faire mûrir un homme, pour le faire grandir, il fallait que la personne puisse se rendre compte de ce qui la poussait à agir et de ce qui guidait véritablement chacun de ses choix et chacune de ses actions. Il me semblait légitime et tout à fait normal de s’interroger comme cela sur nos propres motivations et sur nos éléments moteurs… mais certaines personnes ne prenaient et ne prendraient jamais vraiment la peine de le faire, tout simplement parce qu’il était plus facile de se confiner dans des habitudes que d’oser se remettre en question.

Helios me disait ne rien essayer, il me parlait de ses convictions, de cette structure sociale où la vermine au bas de l’échelle était constituée des moldus. C’était logique, oui. Mais pour pouvoir réduire les moldus à l’état de serviteurs ou d’esclaves, il fallait tout de même pouvoir s’abaisser à saisir l’opportunité de ressentir notre propre puissance et notre propre pouvoir quant à ces êtres inférieurs… Il parlait, à nouveau, de la supériorité du sang pur sur tout le reste. Je sentais bien que je ne devais pas trop insister pour ce qui concernait ce que l’avenir pouvait bien nous réserver. En réalité, je savais bien que je devais toujours être et rester sur mes gardes et conserver ma méfiance face à certains sujets abordés avec le jeune Carrow… Ce n’était pas facile de gérer cela en permanence, mais il fallait bien que je me protège un minimum.


« J’aime beaucoup cette façon que tu as d’évoquer tes convictions, c’est une belle manière de formuler les choses. » Mais pour évoquer ce que pourrait bien réserver l’avenir, il fallait être d’abord sûr de pouvoir faire partie de cet avenir et là, c’était autre chose. Il pouvait arriver tellement d’imprévus sur si peu de temps… On pouvait tout à fait imaginer que le Blood Circle nous tombe dessus à un coin de rue ou même chez nous, dans un environnement connu où l’on se sentait pourtant en sécurité… « Tu t’interroges beaucoup sur l’avenir, Helios ? »

Je lui renvoyais une nouvelle question. Je me doutais bien que la question de l’avenir devait le tarauder bien souvent, notamment pour ce qui concernait sa future profession, dans la médicomagie… Peut-être qu’il allait y avoir des choix à faire, des décisions à prendre et des réflexions à mener… Non, en fait, ce n’était pas « peut-être », c’était plutôt sûr et certain.
Il y avait quelque chose de très intéressant, dans l’échange que nous avions, Helios et moi. Car ce n’était que cela, un échange, une conversation entre hommes… Devais-je bouleverser mes manières de faire pour correspondre à ce que ce jeune homme pouvait penser de moi ? Certainement pas. En réalité, son avis m’importait bien peu. Il n’était pas très significatif et je ne ressentais pas le besoin ou l’envie de changer de point de vue. Je tâchais toujours de faire de mon mieux pour être un adulte à la hauteur, mais je ne pouvais pas prévoir ce que pouvait réserver une simple conversation comme celle-ci.
Je sentais bien que quelque chose pouvait changer, mais était-ce réel ou étais-je en train d’imaginer certaines choses qui n’avaient pas lieu d’être ? N’avait-on pas trop souvent tendance à croire en nos propres fantasmes, après tout ?

Si j’avais poursuivi sur le sujet « Julius », c’était parce que c’était certainement l’une des personnes à qui je tenais autant qu’à mes propres enfants. S’il avait été issu de ma propre chair, cela n’aurait pas été bien différent. Ce petit bonhomme représentait énormément pour moi. Et quand quelqu’un s’en prenait à lui, même si ce n’était qu’à travers des paroles, je me sentais rapidement envahi par l’instinct de préservation des miens.
Le fils de Meredith reconnaissait qu’il avait une responsabilité dans l’affaire, quelque chose qu’il aurait dû faire, mais qu’il n’avait pas assumé. Ou pas pu assumer. Je ne tenais pas à l’accabler de reproches, c’était surtout une manière de lui montrer, bien en face, que la vie pouvait parfois être ponctuée de ces impondérables sur lesquels nous ne pouvions pas avoir de prise ou de contrôle.


« Comme je te le disais, l’être humain est imparfait et peut donc sans cesse se perfectionner et s’améliorer. » Je ne voulais pas être plus offensant que je ne l’étais déjà, à vrai dire, ce n’était pas du tout mon but. Si j’avais pu décider de la suite des événements, il était clair que j’aurais plutôt essayé de faire en sorte qu’Helios Carrow puisse avoir cette prise de conscience qui lui faisait cruellement défaut.
Peut-être que le jeune étudiant de Serpentard manquait simplement d’empathie, peut-être que c’était une question de manque d’ouverture sur le monde… je ne savais pas exactement et je ne pouvais pas m’avancer en n’ayant guère plus d’éléments entre les mains. J’avais donc demandé à Helios s’il avait déjà fait l’effort d’essayer de se mettre à la place de mon filleul, d’essayer de comprendre ce petit bonhomme, tout ce qu’il avait déjà pu endurer à son âge… Et la réponse ne se fit pas attendre, à la fois pleine d’une sorte d’espérance et d’une volonté de protéger Julius, comme un petit frère, peut-être. Je préférais entendre ce genre de choses, pour être franc, puisque cela me renvoyait tout de même à une vision des faits qui était la mienne également. Je ne pouvais tout simplement pas supporter l’idée que mon filleul ait eu à subir tout cela et j’avais très envie de le venger, même si je savais pertinemment que cela ne changerait rien à ce qui avait été fait. Et encore… j’étais au courant de certaines choses que le jeune Carrow devait sans doute encore ignorer.


« On ne peut qu’agir sur les conséquences pour le moment, mais Julius a besoin de personnes qui puissent lui servir de repères. C’est l’un des rôles qui t’incombent, mine de rien. »

Peut-être même qu’Helios pourrait un jour se montrer efficace. Ce serait une bonne chose, dans un sens, et le changement dans l’attitude du jeune homme me prouvait que, d’une certaine façon, il allait sans doute tout faire pour endosser ce rôle correctement, car, même s’il ne l’avouait pas ouvertement, il y avait là quelque chose qui le dérangeait, au moins un peu.
En attendant, il était évident que je ne pouvais baisser ma garde, puisque chacune de mes tentatives d’adoucir un peu notre conversation s’avérait n’être qu’une occasion pour que le fils de Meredith vienne se mettre en travers de ce pas que je faisais vers lui. Allions-nous un jour pouvoir dépasser cela ? Sincèrement, je n’en avais aucune idée, car pour cela, il aurait fallu que nous puissions tous les deux être d’accord… ce qui n’était pour ainsi dire jamais vraiment le cas. C’était dommage, d’une certaine façon, que ce soit toujours aussi tendu entre lui et moi, alors que nous avions partagé des moments bien plus agréables quand il était enfant. Si j’avais eu l’occasion de changer les choses, je l’aurais sans doute fait, car je savais bien que ma chère Meredith n’aimait pas trop nous savoir, son fils et moi, toujours dans cette tension conflictuelle dont nous n’arrivions pas à nous extirper vraiment.

Étais-je trop progressiste par rapport à d’autres ? La question s’imposa à moi lorsque le Serpentard parla de cette stratégie politique de ralliement des foules. Il y avait quelque chose qui avait dû lui échapper, mais j’avais l’habitude de m’adresser à des personnes qui ne réfléchissaient pas plus loin que le bout de leur nez, alors, ce n’était pas un problème pour remettre les choses au clair, tandis que je fus (enfin) autorisé à prendre place dans un fauteuil de la pièce. Je m’y installais donc avant de lui répondre.
« En matière de politique, il faut toujours avoir une voire deux longueurs d’avance. Rallier la population est le meilleur moyen d’asseoir un pouvoir qui aille dans notre sens. C’est le premier objectif à atteindre si l’on veut changer les choses sur le long terme. » Je pris une petite gorgée de mon whisky, avant de reprendre. « Avec ta mère, nous mettons en place une manière de regagner la confiance du monde sorcier. Pour ça, il faut se montrer plus ouvert et moins disposé à des actions de grand éclat. Tout doit se jouer de façon peu visible au début.» Et je terminais en répondant à sa petite pique concernant le prétendu oubli de Meredith concernant ce rendez-vous. «Tu sais que j’arrive toujours un peu à l’avance, j’ai horreur de faire attendre les autres… Mais il me semble, du coup, que votre repas entre mère et fils se trouve un peu compromis…»

Il m’avait lui-même parlé de cette soirée qui avait toute son importance pour elle et pour lui, avant qu’il ne retourne à l’université. Pour ma part, je pouvais rejoindre Meredith un peu où et quand je le souhaitais, alors, ce n’était pas très compliqué de se trouver un moment à passer ensemble… mais pour lui, c’était sans doute un peu plus délicat.
Là où je fus quelque peu surpris, ce fut lorsque mon jeune interlocuteur évoqua ma famille. Un sujet de conversation qui n’avait pas de rapport avec tout le reste et qui, en réalité, dans la logique des choses, aurait pu ou aurait dû être abordé bien plus tôt… au lieu de cela, nous avions ouvert les festivités en nous lançant tout un tas de piques depuis le début. Bref, sujet de conversation moins tendu, évidemment. Il me semblait que ma famille et en particulier mes enfants, c’était sans doute les personnes pour qui je pouvais être prêt à tout. Si j’avais pu, j’aurais très certainement proposé à Julius de venir vivre chez nous, pour qu’il ait des repères, pour qu’il se sente entouré… mais il n’était pas orphelin et même si Lazare et Valérian n’étaient pas toujours très présents, la majorité du premier avait coupé court à toute démarche. D’ailleurs, il me semblait que cette peste de Nemesys Scamander avait essayé d’enlever Julius à sa famille, bien maladroitement, évidemment.
Mais Helios parlait surtout de ma fille. Septima, ma princesse… bien sûr, puisque Marcus était le genre de garçon à tirer la tronche à longueur de temps, il était normal que ma fille soit bien plus agréable. Après tout, elle était parfaite.


« Elle est ravie de faire partie de l’équipe de quidditch, surtout. Elle veut défendre les couleurs de Serpentard avec les autres joueurs… » C’était sans doute le quidditch qui lui conférait cette affection pour Poudlard. Enfin, ça et sa meilleure amie dont elle parlait énormément.
J’ignorais si je devais parler de Marcus, même s’il était plus proche d’Helios en termes d’âge, tout ce que je savais de lui, c’était des informations qu’il communiquait à ma femme… et pas à moi. Notamment parce qu’il ne supportait que bien peu le fait que je puisse avoir avec Meredith une relation très forte, comme celle qui existait entre mon épouse et moi, à peu de choses près. D’ailleurs, Elianor n’avait jamais été vraiment jalouse des autres personnes, il n’y avait que de Meredith Carrow qu’elle se méfiait pour notre couple… Mais je n’allais pas me perdre en considérations aussi intimes et personnelles. Mieux valait éviter certains sujets privés, aussi parlais-je plutôt à un niveau professionnel.
« Ma femme est sur une affaire qui implique les relations internationales, c’est quelque chose d’assez chronophage pour elle… Quant à Marcus, il semble plutôt content de son choix de filière universitaire. Ce n’est pas plus mal pour lui que l’université et Poudlard puissent coopérer de si près. »
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Helios Carrow
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Lumos
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Ven 29 Mai - 23:25
William… William Ombrage venait de complimenter Helios sur quelque chose ? Le Serpentard en resta interdit. Il chercha l’inflexion de la voix qui indiquait de l’ironie ou même juste un soupçon de moquerie. Mais il n’en trouva aucun. Extrêmement étrange. Et voilà que maintenant William voulait partir dans des débats philosophiques. Mais que se passait-il ? Bien qu’Helios ne répondit pas de suite, son esprit se précipita, trop heureux de pouvoir mener une réflexion sur un sujet aussi large.

« L’avenir ». C’était un mot si vague lorsque l’on avait 21 ans. Est-ce qu’il pensait à l’avenir ? Il pensait à la fin de ses études, il pensait à son métier qui l’attendait et dans un futur peu défini, il se voyait sur les plus hautes marches des Mangemorts. Mais à part la fameuse date fatidique de remise de diplôme, aucun de ses plans n’avait de point précis dans le temps. Il avait le temps de voir venir pas vrai ? Il avait encore deux ans pour réfléchir à sa spécialisation, et des années pour mettre ses pions sur l’échiquier de la politique et du complot pour gagner le cœur des partisans de l’Augurey. William avait…Quoi ? La cinquantaine ? Cela laissait trente longues années à Helios pour parvenir à ses fins. Largement de quoi faire. Mais alors, que pouvait-il bien lui répondre ?

« Évidemment que je m’interroge sur mon avenir. Qui ne le fait pas ? Même les gens de votre âge William y pense encore, n’est-ce pas ? »

Helios n’avait pas pu s‘empêcher de faire une réflexion sur l’âge du sorcier. Elle était totalement gratuite et était sortie le plus naturellement du monde. Tant d’années à essayer de trouver la moindre faille chez William que, même lorsqu’Helios tentait d’être sérieux, les réflexes de toutes leurs joutes verbales reprenaient parfois le dessus. Concentration Carrow !

« Je m’interroge mais tout est si… Lointain. Le temps semble infini. Je sais bien que ce n’est qu’une illusion mais… Il est difficile de se défaire de ce sentiment où l’on croit que tout est encore possible et faisable. »

Helios n’était pas particulièrement optimiste mais il n’était pas non plus particulièrement pessimiste. Il se voyait juste réaliste. Et dans la réalité, il avait toutes les capacités pour devenir un grand Mangemort. D’ailleurs, Il commençait déjà à y travailler. Il se liait petit à petit avec toutes les maisons de Sang-Purs dignes d’intérêt, il dédaignait suffisamment les autres pour qu’il le craigne sans le haïr et il apprenait avec le meilleur des Mangemort, Rodolphus. En se formulant ce nom, pendant un instant, son avenir lui apparut. Helios s’y vit avec la même démarche que le Lestrange, les gens s’écartant en le voyant –fuyant serait plus exact-. Il inspirait le respect, la peur et l’envie. Ses yeux bleus scrutaient chaque personnage qui croisait sa route et tous détournait leurs regards, ces puits qui semblaient pouvoir ôter leurs âmes. Aimait-il ce futur ? Il n’aurait su le dire.

Penser à Rodolphus puis à Julius le fit frissonner. Serait-il lui aussi un jour capable de telles choses sur de simples enfants ? Arriverait-il lui aussi au point de non-retour ? Car bien qu’Helios soit tempétueux et particulièrement ravi de faire souffrir d’autres êtres humains - qui le méritaient- il était également loyal envers ses proches et droit dans ses convictions. Convictions qui impliquaient de ne justement pas impliquer des enfants, même adolescents sur le terrain, pour des missions dangereuses. Il sourit de ses réflexions en repensant à ses colères lorsque sa mère refusait de le laisser aller sur le terrain lors de ses quinze ans. Meredith Carrow prenait très souvent de bonnes décisions, il ne pouvait que le constater.

Helios laissa échapper une respiration plus bruyante que les autres pour montrer son agacement au rappel de William que les erreurs étaient humaines. Les erreurs devaient servir certes mais il n’était pas nécessaire de les rappeler continuellement à son esprit. Surtout quand ce n’était même pas son erreur mais celle de sa mère. Un jour, il devrait choisir entre son ego et sa famille. Là encore, il avait le temps de voir venir, pas vrai ?

« Julius est bien entouré. Il faut simplement être sûr que ces personnes ne sont pas néfastes comme certaines ont pu l’être par le passé. Mère et vous êtes probablement les mieux placés pour faire barrage. Je ne suis là que pour le guider et être à l’écoute, n’étant pas si loin en âge. »

Helios resta silencieux en écoutant William. Personne ne lui avait jamais vraiment donné de cours sur comment arriver au sommet. Il s’en croyait capable mais il était vrai que de savoir comment s’y prendre était bien mieux. Une de ces manières était la politique. Helios baignait dedans depuis tout petit. Après tout, sourire, serrer des mains et s’accrocher aux personnes qui servaient son propre intérêt étaient des choses qu’Helios faisait depuis qu’il savait marcher. Mais la politique avait une subtilité, une dynamique bien particulière qu’il était difficile d’apprendre sur le tas, sauf peut-être si l’on en était un prodigue. Pour de nombreuses choses, Helios était doué. Et comme il était doué, la facilité était de mise dans les premiers échelons de la plupart des activités qu’il avait pratiquées. Mais plus le temps passait plus les échelons devenaient difficiles à grimper et les facilités n’étaient plus. Pour certaines activités, Helios avait abandonné –le vol de balais par exemple -, pour d’autre il avait persévéré lorsque les motivations et les retombées étaient savoureuses – le piano ou la medicomagie par exemple -. Avoir ainsi devant soi un homme qui n’avait au départ rien et qui avait réussi à s’élever jusqu’aux plus hautes sphères sociales… Cet homme devait effectivement savoir de quoi il parlait en matière de manipulation de masse.

La conversation que William et Hélios avait en ce jour devait être la plus longue qu’ils aient eu ensemble depuis leur rencontre. Et le jeune homme commençait à s’intéresser véritablement au sorcier qui lui faisait face. William Ombrage prenait ainsi un peu de consistance aux yeux d’Helios. Il n’était plus le Sang-Mêlé qui se tapait sa mère de temps en temps. Il commençait petit à petit à gagner des adjectifs, des idées et des sujets d’intérêt.

« Après deux tentatives avortées, la population est peut-être un peu frileuse non ? Cela ne va pas se faire en un jour, si cela se fait bien tout court. Et pendant ce temps, l’autre camp a le temps de panser ses plaies et de gagner en puissance. Dès que la menace du Blood Circle sera écrasée, ces oisillons de l’Ordre du Phénix auront eu tout le temps nécessaire pour se redresser. Et alors leur résistance sera bien plus élevée. » Il prit la pique sans sourciller. « Je vous remercie de votre sollicitude William. L’heure du diner est subjective, rien n’est encore perdu… »

Cette phrase fut ponctuée d’un sourire cordial. Avec un peu de chance Meredith serait véritablement en retard et William se lasserait. Et peut-être même qu’il rentrerait chez lui sans avoir vu Meredith. Helios userait alors de tous ses talents d’acteur pour prendre l’air peiné lorsque Meredith rentrerait et s’en voudrait d’avoir raté son « cher William ». Tout n’était ainsi pas perdu. Helios jeta un coup d’œil à l’horloge au mur. La soirée n’avait pas beaucoup avancé. Il avait l’impression de discuter avec Ombrage depuis des heures et des heures et pourtant… Rendre la conversation la plus inintéressante possible pouvait être un angle d’attaque.

À peine William commençait-il à parler de ses enfants qu’Helios eut envie de bailler. L’inintéressant était pour lui et non William. Raté. C’était vrai, il n’utilisait ces sujets de discussion que pour passer le temps et ne s’intéressait jamais vraiment à la famille de quelqu’un sauf si la dite famille était riche, Sang-Pur ou avait des connections qui valaient son temps. Et les Ombrages, au moins cette branche-ci, ne rentrait dans aucune de ces catégories. Tout ce qu’il savait des Ombrage était cela : Septima était une sportive, Helios l’avait vu jouer quelque fois cette année puisqu’il était de retour au château. Quand à Marcus…. Il était un jeune qui se prenait pour quelque chose qu’il ne serait jamais : respecté. Enfin, en ce qui concernait la femme de William…. Celle-ci devait probablement détester Meredith autant qu’Helios détestait William. Il avait donc une certaine sympathie pour la femme bien qu’il soit prêt à lui tordre le coup si elle tentait quoi que ce soit contre sa mère.

Helios hochait la tête poliment toutes les deux phrases environ. Cela permettait de montrer qu’il « écoutait » tout en le maintenant un peu concentré sur ce qui se passait. Presque machinalement, il continua d’alimenter la conversation sans intérêt. Se reposer…Et attendre comme un félin le moment de renvoyer une petite pique bien sentie.

« Oh, je suis ravi pour eux. Serpentard a en effet besoin de ramener la coupe cette année. Je compte sur elle pour porter haut les couleurs de notre maison. Vous ne devez pas voir souvent votre femme, j’espère que vous ne trouvez pas trop le temps trop long. Et pour Marcus, je ne l’ai pas vu depuis longtemps. Le château est grand. Je lui passerai le bonjour de votre part si nos chemins venaient à se croiser. »

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Dim 31 Mai - 10:49
Y avait-il quelque chose de plus abject en ce monde que le manque de discernement ? J’étais face à un adolescent attardé, je le savais fort bien, mais je ne pouvais m’empêcher d’avoir toujours un minimum d’espoir en sa reconversion en jeune adulte un jour ou l’autre. J’avais pour habitude de ne pas exagérer trop dans mes propos, pour ne pas susciter de doute ou laisser entrevoir un quelconque sous-entendu… Mais je ne faisais pas non plus que lancer des piques, c’était un fait, j’étais tout à fait capable de reconnaître les bons aspects des gens lorsqu’ils étaient en face de moi.
Mais Helios était un cas pour le moins particulier. Il passait son temps à se cacher derrière des apparences qui ne correspondaient que partiellement à qui il était vraiment. Ce garçon ne s’aventurait jamais vers l’honnêteté et la franchise, comme si c’étaient là les concepts qui lui étaient totalement inconnus. Je n’avais pas à juger de cela, bien évidemment, mais il était évident qu’il n’allait pas pouvoir vivre comme cela éternellement.
C’était en partie pour cela qu’il me semblait opportun et important d’aborder avec lui la question de l’avenir. Car, au fond, c’était bien ces lendemains qui allaient pouvoir donner du sens à tout ce qui allait s’ensuivre. D’ailleurs, il me retourna la question, en évoquant mon âge, au passage. L’âge… une notion bien relative, à vrai dire… Quand on comparait la longévité d’un sorcier à celle d’un bête moldu, il était évident que la constitution des deux types d’êtres humains était bien différente. En ayant à l’esprit un sorcier comme Albus Dumbledore, on pouvait aisément se rendre compte qu’un sorcier qui vivrait au-delà d’un siècle n’aurait rien de bien surprenant. Aurais-je envie de vivre aussi longtemps ? Je n’en savais strictement rien.


« Effectivement, on y pense toujours. Sous d’autres formes, sans doute, mais on continue à y penser. » Certes, avoir la cinquantaine n’était pas un simple détail, mais dans le monde sorcier, ce n’était pas un âge où l’on devenait impotent. Vers les quatre-vingts ans, sans doute que ce serait bien différent, mais là, j’avais encore clairement une bonne partie de vie devant moi. Et ma chère Meredith également, d’ailleurs, puisqu’elle se préservait tout de même pour être toujours aussi agréable à regarder et à toucher.
Quoi qu’il en soit, le jeune Carrow s’interrogeait, ce qui signifiait donc qu’il avait sans doute un peu plus de capacités cérébrales que ce qu’il voulait bien laisser paraître.
« Tout n’est peut-être pas possible, mais cela ne signifie pas que tout est impossible. Il suffit d’envisager des choses réalistes. »

Souvent, quand on avait la vingtaine, il y avait tant de choses qui paraissaient réalisables… mais il me semblait que le fils de ma chère et ravageuse amie avait tout de même tendance à garder un peu les pieds sur terre. Ce n’était pas une mauvaise chose, après tout, puisque cela lui éviterait sans doute bien des déceptions et des désillusions par la suite. À être trop plein d’espoir, on ne pouvait jamais, en effet, qu’être déçu de la réalité qui s’avérait rarement à la hauteur de l’imagination des personnes les plus idéalistes. Ce n’était donc pas plus mal qu’Helios ait cessé d’avoir des rêves inaccessibles, car c’était le meilleur moyen de se planter, il ne fallait pas se leurrer.
Je n’avais pas vraiment de doutes sur la capacité du jeune homme à devenir un bon mangemort, réputé et craint... mais je savais que son cher mentor était assez fourbe et sournois pour l’utiliser et le manipuler, sans que le jeune Carrow ne s’en rende compte, pour en faire son ombre ou, à tout le moins, sa petite marionnette bien docile. Rodolphus avait toujours aimé le pouvoir et il appréciait beaucoup le fait de pouvoir influencer les autres et d’avoir une emprise sur eux. Au fond, je comprenais bien cela, il m’était arrivé, à moi aussi, d’user de mon influence dans certaines situations, mais je n’en faisais pas une manière de vivre et je préférais un jeune stagiaire qui commet des erreurs à un jeune qui obéirait sans cesse, sans la moindre petite réflexion derrière. C’était une grosse différence entre Rodolphus Lestrange et moi : lui, il aimait façonner les autres à son idée, il n’hésitait pas à les faire changer pour qu’ils correspondent à ce qu’il avait envie d’avoir en face de lui... et pour ce faire, commencer très tôt lui avait semblé être la meilleure idée pour le cas de Julius.

D’ailleurs, concernant ce petit bonhomme qui était mon filleul et celui de Meredith, les propos d’Helios me semblèrent soudain un peu plus mûrs que cette façon de voir les choses qui, jusqu’il y a peu encore, étaient plus de l’ordre du ressac que de la réflexion réelle. Tout n’était peut-être pas perdu, finalement, et peut-être même qu’Helios avait un peu plus d’intelligence qu’il ne daignait le laisser entrevoir dans nos échanges. Je ne voyais pas vraiment l’intérêt de se faire passer pour un petit con à mes yeux, mais il était maintenant un peu plus clair que l’attitude d’Helios était une sorte de rôle qu’il endossait sans pour autant y coller tout à fait, comme si ce rôle était un peu trop étroit pour lui, au final.


« C’est un peu cela, oui. Seulement les personnes néfastes sont parfois des proches et il n’est pas toujours possible d’empêcher le poison d’agir quand c’est le cas. » Je ne pensais pas uniquement à Rodolphus et sa violence envers le garçon, mais également à des moments du passé, qui avaient causé bien des dégâts au cœur de la famille de Rabastan.
À présent que le poison insidieux était éloigné, ce risque-là avait disparu, mais cela me confortait tout de même dans l’idée que certains secrets de famille, même très bien gardés, auraient pu mériter un peu plus de prévention. Rabastan n’aurait jamais pu prévoir cela, mais quand il m’en avait parlé, à l’époque, mon sang n’avait fait qu’un tour. Et si j’avais ensuite agi avec cette chienne de Cassiopée Malefoy comme je l’avais fait, c’était une manière de la souiller, comme pour la punir de son comportement inapproprié. Je m’en étais donné à cœur joie pour l’humilier, en lui faisant subir des assauts aussi brutaux et bestiaux qu’il était humainement possible de le faire. Et, pourtant, Salazar sait à quel point je pouvais me montrer respectueux de la gent féminine. D’ailleurs, je ne m’étais jamais permis le moindre écart avec elle tant qu’elle était mariée avec mon meilleur ami. C’était une question de bon sens…
Mais c’était là un sujet tabou... ou plutôt LE sujet tabou par excellence, aussi, en tant que meilleur ami de Rabastan, je prenais garde de ne pas ébruiter le sujet, préférant m’en tenir à quelques mots un peu abscons, mais qui étaient lourds de sens pour qui pouvait les comprendre. Je me doutais qu’Helios penserait à Rodolphus, peut-être que le terme de « poison » allait le faire tiquer un peu, mais, à vrai dire, cela m’importait bien peu. Même si j’avais toujours beaucoup apprécié Rodolphus, ce qu’il avait fait à mon filleul l’avait fait baisser quelque peu dans mon estime.

Cependant, tous les détails de ceci ne regardaient pas Helios. Aussi, je me sentis un peu comme soulagé que le sujet de la politique et du gouvernement inspire un peu le jeune homme. Parler de politique était bien plus facile et bien moins malaisant, en effet.


« C’est précisément pour cela que nous devons avoir l’air de héros aux yeux de la population... » Il avait raison concernant les membres de l’ordre du Phénix. A tous les coups, ces emplumés allaient essayer de renforcer leurs rangs à la moindre occasion... comme nous le faisions, en réalité, mais eux étaient déjà plus nombreux à la base, c’était donc à nous, les mangemorts, de nous montrer plus qualitatifs et plus intelligents. « Malheureusement, en politique, la qualité prime rarement sur la quantité. Le passé nous l’a déjà prouvé... c’est donc le moment de faire preuve de la stratégie la plus fine et la plus développée qui puisse être. »

Mettre du plomb dans les ailes du Phénix faisait, évidemment, partie des tactiques nécessaires sur le long terme et il semblait qu’Helios avait compris cela assez rapidement. Il ne fallait pas être doué en divination pour cela, certes, mais il me prouvait qu’il était capable de voir un peu plus loin que le bout de son nez, ce qui n’était pas plus mal, pour quelqu’un comme lui.
Au fond, je me demandais tout de même si ce garçon était aussi futile et inintéressant qu’il le laissait penser. Peut-être n’était-ce qu’un masque qu’il portait, comme pour être inaccessible… et sans doute préférait-il se cacher plutôt qu’assumer sa vraie nature… A son âge, c’était encore relativement courant, après tout… Il n’exprimait pas ses émotions clairement, très certainement pour ne pas déplaire ou pour continuer à correspondre à ce qu’il pensait que l’on attendait de lui, en l’occurrence qu’il soit le fiston parfait, irréprochable et immaculé… Encore une fois, je pouvais comprendre l’importance du jeu des apparences, mais depuis le temps que je connaissais Helios, j’avais parfois un peu de mal à comprendre pourquoi il n’essayait pas, juste une fois de temps en temps, d’être lui-même en ma présence. Je l’avais vu grandir, ce garçon, c’était même un peu le fait de voir le bonheur qu’il inspirait à sa mère qui m’avait donné envie de fonder moi aussi une famille et d’avoir des enfants… Oui, plusieurs, car un seul ne m’aurait pas suffi, sans doute, vu comme je prenais plaisir, déjà à l’époque, à passer du temps avec un môme en bas âge…
J’ignorais si d’autres hommes avaient eu ce genre de comportement envers Helios, quand il était tout petit, mais je n’aurais, pour ma part, pas laissé passer la moindre occasion de seconder Meredith dans sa tâche d’éducation du petit… oh, pas vingt-quatre heures sur vingt-quatre ni sept jours sur sept, mais j’avais fait mon possible pour être présent, sous le prétexte d’aider Meredith, bien que j’aimasse simplement passer du temps avec ce gosse. Peut-être que le fait de m’être marié à Elianor trois ans avant la naissance d’Helios m’avait aussi donné l’envie de fonder une famille, mais il était clair que le petit garçon n’était pas pour rien dans mon désir d’avoir des enfants. Marcus était né trois après Helios et j’avais recommencé, avec mon propre fils, ce que je m’étais en quelque sorte entraîné à faire avec celui de mon amie. Au moins, cela avait été formateur, en quelque sorte.

Cela dit, puisque les premiers souvenirs d’un enfant apparaissent généralement vers l’âge de trois ans, Helios ne pouvait pas se rappeler de tout cela. Et ce n’était pas à moi de lui dire, après tout, cela faisait partie de son histoire, mais je n’étais pas le mieux placé pour tout lui raconter, il suffisait de voir la manière dont il me répondait pour savoir qu’il n’apprécierait certainement pas d’apprendre que j’avais changé ses couches, que je lui avais donné le biberon et que j’avais accompagné ses premiers pas aux côtés de sa mère…

Le temps passait et Meredith n’arrivait pas. C’était bien cela la réalité du moment. Elle était sans doute retenue par des obligations à l’université, après tout, son poste de vice-rectrice lui imposait parfois de devoir régler des problèmes que nous ne pouvions pas toujours imaginer. Comme cela arrivait parfois que je sois rappelé au Ministère pour des urgences lors de phénomènes qu’il fallait tout de même maintenir discrets, même si le secret magique avait été révélé. Il fallait garder le contrôle sur tout cela malgré tout. Et ce n’était pas pour rien que, dans ces cas-là, je rappelais systématiquement Febal. Mais tout cela, c’était une autre histoire.

La conversation s’orienta ensuite vers ma famille. Un sujet auquel je ne m’attendais pas vraiment. Helios s’intéressait rarement aux autres personnes et j’étais assez étonné qu’il connaisse le prénom de ma fille. Je lui avais donc répondu, sans en dire trop, pour ne pas m’avancer outre mesure, après tout, je ne savais pas précisément quel but poursuivait mon jeune interlocuteur en me posant ce genre de question. Cela dit, entretenir une conversation plus légère n’était certainement pas une mauvaise idée. Peut-être était-il arrivé au bout de ses compétences de réflexion et d’analyse, auquel cas il avait tout de même tenu bon durant quelque temps, ce qui n’était pas négligeable.
Et quand il parla de ma femme, j’eus du mal à ne pas sourire. Comme si j’allais trouver le temps long quand elle n’était pas là… J’avais plutôt comme un sentiment de liberté qui m’envahissait, à vrai dire, et je m’étais même permis quelques petits écarts que d’aucuns auraient qualifiés d’actes sans le moindre scrupule. Je pensais, notamment, à ma petite escapade à Liverpool… Il y avait là quelque chose dont je n’avais pas parlé à mon épouse mais qui, je devais le reconnaître, m’avait suffisamment appâté pour que j’eusse envie de remettre le couvert dès que l’opportunité se présenterait à moi. Mais de son côté, mon épouse pouvait tout à fait batifoler, cela ne me dérangeait pas, puisque c’était dans les termes précis de notre pacte.


« Le temps est quelque chose de bien relatif… mais il est clair que le moment des retrouvailles rend toujours les choses plus intenses. » Il devait connaître cela, lui aussi. Qu’il s’agisse des retrouvailles avec sa mère ou celles avec ses amis. Il me proposa de passer mon bonjour à mon fils, ce à quoi je haussais les épaules. « Ne te sens pas obligé, il risque de mal te recevoir… » Marcus était dans une période où son côté désagréable ressurgissait encore plus que d’habitude. Je soupçonnais que le fait qu’Elianor soit un peu moins facile à joindre y soit pour quelque chose, mais je n’allais pas commencer à me perdre dans des explications détaillées avec Helios.
Concernant Septima, c’était autre chose… J’avais la chance d’avoir une fille qui ne m’avait jamais déçu et qui ne me décevrait sans doute jamais. Qu’elle ramène ou non la coupe de quidditch à Serpentard, cela ne m’importait pas outre mesure, à vrai dire. Je voulais surtout qu’elle fasse de son mieux, qu’elle garde son mental d’acier et qu’elle utilise son cerveau à bon escient. Mais ma princesse était le genre à faire ses preuves quand elle en avait l’occasion, bien que pour certains cours, je la soupçonnais de ne pas tout donner, dans le sens où je savais qu’elle était bien plus capable que ce qu’elle montrait. Comme si elle refusait d’avoir l’étiquette d’élève « intello ».

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Helios Carrow
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Mar 2 Juin - 16:28
La jeunesse conférait ce sentiment d’impunité, d’immortalité et cette sensation de tous les possibles. On voyait dans les adultes les résultats du passé, qui avaient fait leur temps et qui devaient maintenant laisser leur place. Quant à la définition exacte de « vieux », Helios en était encore dubitatif. Pour lui, William était vieux, bien plus que ne l’était Meredith. Probablement un biais de conscience. Le Serpentard était mature pour son âge sur certains sujets, comme par exemple la réalité de la vie et les nécessités des choix et des prises de décisions. Mais quelques fois, il aurait aimé pouvoir tout envoyer voler et partir voyager ou faire la fête à en oublier son propre nom. Le sérieux dont il faisait preuve le plus souvent l’en empêcher évidemment… Les fêtes et voyages se feraient par petites durées avec toujours une finalité.

« Tout n’est peut-être pas possible, mais cela ne signifie pas que tout est impossible. Il suffit d’envisager des choses réalistes. »

« Des choses réalistes hein… »  Helios émit un petit rire moqueur. « Vous vous voyiez au Conseil d’Administration aux côtés de l’Ordre du Phénix lorsque vous étiez plus jeune ? Ça aurait été à cette époque une réalité plausible de viser cela ? »

Helios savait bien que William parlait de viser des objectifs généraux. Devenir médicomage, directeur de quelque hôpital ou encore monter en grade chez les Mangemorts… Mais le jeune homme ne put s’empêcher par ces quelques paroles de rappeler au sorcier que la période actuelle était tellement troublée et incertaine qu’il était compliqué de faire de véritables projets sur l’avenir. L’un des objectifs d’Helios était de détruire les moldus et le Blood Circle. Qui savait si, dans quelques années, il ne devrait pas, comme avec le poulailler de l’Ordre,  se retrouver à jouer les meilleurs amis contre ceux qu’ils considéraient à peine ? Comment prévoir que les ennemis d’un jour puissent devenir les alliés de demain ? Helios soupira. La maxime « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis » lui semblait absolument ridicule mais particulièrement d’actualité.

« C’est un peu cela, oui. Seulement les personnes néfastes sont parfois des proches et il n’est pas toujours possible d’empêcher le poison d’agir quand c’est le cas. »

Tentant tant bien que mal de calmer ses réflexions et de se concentrer sur William, il soupira aux quelques paroles de son interlocuteur concernant Julius. Le Serpentard était absolument contre cette idée. En tant que médicomage, lorsqu’un amas de cellules contaminait et détruisait celles autour, on l’enlevait purement et simplement. Une coupe ou un incendio précis pour enrayer la propagation… Sauf dans quelques cas précis. Lorsque ces amas touchaient des organas particulièrement vitaux par exemple… Tout se compliquait alors énormément. Et les options qui restaient n’étaient jamais très glorieuses et jamais très nettes et finales. Helios soupira intérieurement. William avait une fois de plus raison sur ce point même s’il détestait de se l’avouer. Cela mettait le jeune homme dans une colère folle. Ce sentiment d’inaction, de n’avoir aucune solution à un problème qui aux premiers abords paraissait si simple.

« Mais agir est tout de même préférable que, pour reprendre votre analogie, de laisser le poison agir sans rien faire non ? Au moins tenter quelque chose ?! »

Helios voyait des manières d’éloigner Rodulphus de son neveu, et il était prêt lui-même à partir en mission bien plus souvent avec le vieux Lestrange pour y contribuer. Mais peut-être après tout que le Carrow n’avait pas l’ensemble de la tapisserie. William semblait en effet parler d’autres éléments qui lui étaient inconnus. Helios espérait qu’il se trompait, car sinon, cela voulait véritablement dire que Julius en avait incroyablement bavé.

La conversation continua sur la politique et Helios acquiesça malgré lui à ce qu’avançait William. Il n’avait jamais pensé que les Mangemorts pourraient un jour avoir l’air de héros pour la population. Oh, oui ils étaient des héros, chacun des membres de l’organisation le savait, mais que le reste du monde sorcier, et avec l’envol du secret, le monde moldu également, rejoignent cet avis… Cela lui paraissait aberrant quoique particulièrement exaltant. Ils avaient essayé de se faire craindre. Peut-être fallait-il commencer par  se faire aimer et se montrer indispensable pour ensuite pouvoir asseoir son autorité sur une population alors inerte et comblée ?

« D’où les nombreuses apparitions publiques ainsi que les condamnations des actes du Blood Circle ? Et le soutien sans faille que semble se porter les deux factions sorcières ? Je ne me rendais pas compte à quel point Meredith Carrow devait s’abaisser pour gagner les faveurs de gens sans intérêts… »

Bien moins sur la défensive qu’au début de cette conversation -et aussi loin qu’il se souvienne dans leur relation- Helios n’avait pas moins l’impression de marcher sur des œufs de dragon. S’il faisait le moindre faux pas, il risquait de briser une coquille et de se retrouver avec une mini machine à tuer en éclosion ou dans le pire des cas, la génitrice tout aussi machine à tuer que sa progéniture prête à foncer pour ne faire qu’une bouchée du sorcier. Il ne faisait pas confiance à l’Ombrage et ne l’appréciait pas mais il avait de moins en moins d’argument censés pour attester de ces sentiments extrêmes.

Devoir parler de la famille Ombrage fut une torture. À chaque parole échangée, Helios avait un peu plus envie de sombrer dans l’alcool ou de s’infliger lui-même un « Avada Kadavra » bien senti qui lui permettrait d’enfin mettre un terme à ses souffrances. Tout en continuant d’hocher la tête poliment, il claqua des doigts et Darfin, l’elfe de maison, accourut avec la bouteille de whisky. Il connaissait parfaitement le jeune Carrow et ses envies. Son verre fut rempli d’un fond de whisky pur-feu.

« Effectivement…Encore faut-il avoir des retrouvailles… »  Murmura-t-il dans son verre en prenant une gorgée. Il pensa à Meredith toujours absente et à la joie qu’allait lui procurer la fermeture des portes du manoir sur le visage dépité et abandonné de William. La vie vous apportait parfois une bien mauvaise nouvelle mais s’ajustait pour vous donner un final grandiose. Et avec quelle ardeur Helios attendait-il ce final !

Se retenant de justesse de balancer un « Tel père, tel fils » concernant Marcus, il s’arrangea pour un simple haussement d’épaules, avec un moue désolée pour montrer « à quel point il était véritablement peiné » de cette situation. Si Helios avait eu William Ombrage comme père, que tous les Fondateurs le protège, lui aussi aurait rapidement décidé de l’envoyer paître bien loin.  L’absence de réponse sur Septima étonna cependant Helios. Vu la façon dont il avait parlé de sa fille plus tôt, William semblait véritablement tenir à elle. C’était une information particulièrement intéressante pour le futur…

Codage d’après Libella sur Graphiorum


Never look back and say
It could have been me
Don't wanna live as an untold story. Rather go out in a blaze of glory. I can't hear you, i don't fear you now. Wrapped in your regrets. What a waste of blood and sweat. × by lizzou.

Petits awards:
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Mer 3 Juin - 21:53
Waiting for your mother
Feat. William & Helios


“I can deal my own disasters”
« Oh, elles auront lieu, ces retrouvailles! » déclarai-je en faisant enfin mon entrée dans le grand salon. Ayant été effectivement retenue à Poudlard plus tard que je l'avais prévu – et que je l'aurais voulu, surtout – je savais pertinemment qu'Helios et William se confronteraient l'un à l'autre. C'était inévitable. William, d'une ponctualité sans faille, était surement arrivé un peu l'avance. Mon fils, quant à lui, n'était quand même pas mal élevé au point de le laisser poireauter dehors, dans un froid glacial. Depuis mon bureau, où le temps s'éternisait, je l'avais imaginé cette mise en scène… Mon fils, un verre à la main, accueillant mon invité et lui offrant à boire en parfait gentleman. Puis cette joute verbale, pareille à un combat de coqs. Si nous avions été dans une arène, c'est à un véritable bain de sang que j'aurais eu affaire.

Ainsi, ce que mon fils ignorait, c'est que j'étais arrivée depuis un bon moment déjà et que déjà, depuis un bon moment, j'écoutais indiscrètement leur conversation. Je n'avais pas tout entendu, mais j'en savais suffisamment pour comprendre qu'il était plus que temps que j'arrive. Je ne savais quoi en penser, mais sur mon visage s'était dessiné un mélange de déception à l'endroit de mon enfant, mais aussi de désolation pour William qui n'avait strictement pas à endurer un pareil traitement. Je savais que Helios ne portait pas William dans son cœur, mais de là à avoir de tels agissements ou à tenir des propos aussi désinvoltes… Ça me dépassait, ça me décevait. Peut-être ressentais-je une certaine forme de honte. Je me sentais affreusement responsable des paroles de ma progéniture… Après tout, c'est moi et moi seule qui l'avait éduqué. Peut-être avais-je fini par faire avec Helios ce que mon propre père avait fait avec moi en m'endoctrinant une vision très – trop – arrêtée sur la valeur du sang ? Bon-sang! Avais-je créé un monstre ?!

Je souris chaleureusement à mon estimé collègue et affriolant ami avant de faire claquer mes talons aiguilles sur le marbre du plancher pour me diriger vers mon fils, l'air contrarié. Je me saisis alors de son verre de whisky. Primo, j'avais nettement besoin d'un petit remontant, et secundo, j'estimais qu'il avait déjà trop bu.
« Assez de whisky pour aujourd'hui, jeune homme. Si tu as soif, opte plutôt pour un thé ou une tisane… on dit que ça calme l'esprit. » Je comprenais maintenant mieux pourquoi ma réserve de whisky pur-feu tendait à la baisse… Mon fils semblait avoir une appétence un peu trop prononcée pour l'alcool. Oh… ce n'était pas nouveau d'aujourd'hui, mais ce soir, on aurait dit cette vérité m'éclatait au visage. Cela m'inquiétait. Quelle mère ne le serait pas ?

Soudainement, c'était plus fort que moi…. En le regardant, dans son beau costume bleu et noir, grand, svelte, distingué malgré son air rempli de dédain pour William, c'est comme si je réalisais que mon fils n'était plus un petit garçon, mais un homme. Un homme avec un caractère solidement ancrée et des opinions bien à lui, même si quelque peu déformées par des idées trop préconçues, trop fermées pour un si jeune homme. Il me semblait que c'était hier encore que je m'apprisse enceinte et que j'en faisais l'annonce à celui-là même qui se trouvait avec nous dans le grand salon, non pas dans le but de lui déclarer une quelconque paternité, mais simplement pour l'informer que ma grossesse allait risquer de freiner nos petites habitudes. En effet, plus mon ventre s'arrondissait, moins j'avais envie de me montrer nue à qui que ce soit, et cela quand bien même qu'on me répétait combien ma grossesse m'embellissait. À dire vrai, ce ventre plus que proéminent, puisque j'attendais des jumeaux, me dégoutait et me conférait un profil qui ne me correspondait pas. Ajouté à cela le fait d'ignorer de quel père était mes enfants, j'avais tout bonnement l'impression de porter des intrus, quelque chose qui ne m'était pas dû ou que j'avais dérobé à quelqu'un dont je ne pouvais que supposer l'identité. Je me sentais comme une voleuse, d'une certaine manière. J'ai ensuite accouché seule, avec pour unique compagnie une sage-femme dont les bons soins m'auront permis de passer à travers un accouchement difficile. Helios fut le premier à naître, suivi de sa sœur… mort-née.

J'ai cru à tort que d'accoucher et de retrouver mon corps me soulageraient d'un certain fardeau, mais j'ai vite réalisé que ce n'était que le début de l'aventure. Une aventure où j'allais devoir affronter, en solo, les petites comme les grosses tempêtes. Croyez-le ou non, mais l'imperturbable Meredith Carrow, celle qui avait toujours semblé aussi solide que le roc, n'avait jamais autant douté d'elle-même et ne s'était jamais autant remise en question que depuis qu'elle était devenue maman. Cela dit… Des trois hommes susceptibles d'avoir un rôle à jouer dans la paternité de mon enfant, seul William était venu nous rendre visite, à Helios et moi, le lendemain de mon accouchement. À ce stade, j'ignore s'il se doutait qu'il était l'un des pères potentiels de mon fils. Nous n'avons jamais abordé la question…  Je présume que oui, à en juger par la façon dont il s'était naturellement offert de m'aider dans les années d'existence d'Helios. Des couches aux biberons, jusqu'à ses premiers pas, William avait toujours été présent pour mon fils et pour moi. Bien plus que Rodolphus et Phobos, en réalité. Si seulement Helios savait le reconnaître. Si seulement il était capable de voir un peu les choses avec son cœur et non pas qu'avec sa tête. Voilà ce qui contribuait à mon sentiment de désolation à l'égard de mon ami… Nous lui étions redevables, quelle que soit la nature son sang.

Le fait est qu'Helios n'avait jamais connu son père. Il avait vu passer, certes, des figures paternelles, certaines plus signifiantes que d'autres, mais pour aucune d'elles il n'avait eu la chance de prononcer ce mot… "papa". Un mot banal, voire acquis pour bien des gens, mais tellement lourd de sens pour mon fils. J'ai toujours cru qu'à moi seule j'allais suffire à combler l'absence de ce père, je me croyais capable d'être à la fois une mère et un père, mais plus le temps passait, plus je me sentais prise comme dans un tourbillon infernal; celui du mensonge. Par orgueil, peut-être un peu, mais surtout par crainte du jugement, j'avais privé mon fils de son père. Mon erreur était désastreuse et avait causé, je le craignais, des conséquences peut-être même irréversibles. Je ne pouvais désormais plus me voiler la face et faire comme si de rien n'était en éludant LA question. Je savais éperdument que j'allais devoir tôt ou tard dévoiler à mon fils l'identité de son père, mais j'ignorais comment, dépassée par ce problème. Quoi faire ? À qui en parler ? Comment procéder ? J'étais dans un foutu borde!

Ce soir, devant mon fils et William, mes idées et mes émotions se bousculaient. Si j'étais arrivée plus tôt, j'aurais honoré ma promesse faite à Helios et nous aurions diné en tête à tête J'aurais ensuite pu honorer mes engagements avec William, lui évitant ainsi de se retrouver dans cette fâcheuse situation.


« Navrée pour cette attente, ce fût bien malgré moi… »

Je pris une gorgée de whisky comme pour me donner de l'aplomb, mais pour l'une des rares fois dans ma vie, je me sentais fléchir.

(c) DΛNDELION
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Jeu 4 Juin - 18:00

Le moins que l’on puisse dire, c’était que l’atmosphère était tendue entre le jeune Serpentard et moi. Pourtant, j’avais l’impression que je faisais quelques efforts pour alimenter la discussion et éviter de tomber dans un débat stérile ou une conversation de sourds... C’était comme si lui et moi ne parlions pas la même langue, pourtant ce n'était pas du tout le cas, mais nous ne pouvions tout simplement pas nous comprendre et encore moins nous entendre.
Peut-être avais-je moi-même été un peu trop borné ? Peut-être m’étais-je montré fermé ou têtu comme je pouvais l’être ? je ne savais pas exactement si c’était le cas ou non, mais il était clair que nous n’étions pas faits pour être sur la même longueur d’ondes, lui et moi.
Chacune de mes tentatives pour aplanir les montagnes qui nous séparaient se soldait par une réplique désobligeante ou une pique au sujet de mon sang ou de mon âge. Helios Carrow changeait rarement de types d’arguments avec moi, revenant toujours à m’attaquer sur ces éléments contre lesquels je ne pourrais jamais rien faire. Je n’avais pas choisi mes parents et je n’avais pas non plus choisi de naître à cette époque.


« Il faudrait être vraiment idiot pour garder les mêmes projets sans jamais les adapter à la situation. » Puisque son petit rire m’enjoignait de répliquer, je n’allais pas me gêner. Sa réflexion était une pensée absurde, voilà la vérité. « Te vanterais-tu de vouloir devenir un grand mangemort si nous étions encore traqués et arrêtés pour nos idées ? »

Autant lui renvoyer le souafle directement, au fond. Il faudrait être doté d’un bien cruel manque de lucidité et d’intelligence pour oublier le contexte dans lequel nous étions et celui duquel nous venions… C’était la capacité d’adaptation dont nous étions dotés qui nous permettaient de continuer à avancer et de nous en sortir lorsque tout pouvait sembler perdu.
Aussi, la fougue apparente de mon interlocuteur me fit soupirer avec un léger agacement. Il ne comprenait décidément pas grand-chose, celui-ci.
« Parfois, la meilleure façon d’agir est simplement de se délester de l’origine du poison. Mais on ne règle pas tout avec un bézoard, malheureusement. »

Sinon, cela se saurait… et il y aurait des bézoards pour tout… je voyais déjà d’ici des élevages de chèvres dans tous les coins pour avoir en quantité cet agglomérat du système digestif des ruminants… Mais je ne connaissais pas de remède quand il y avait, par exemple, un véritable poison au sein même de la famille, à part un éloignement total, pour couper les ponts, je ne voyais que la mort comme solution pour que ces personnes-là cessent enfin leur influence néfaste…
Une méthode qui aurait très bien pu s’appliquer, aussi, à nos détracteurs… il aurait été tellement plus simple de se débarrasser purement et simplement d’eux… mais comme je venais de l’expliquer au jeune Carrow, il était bien mieux perçu par la population que nous soyons des défenseurs de sorciers plutôt que des tueurs de moldus… Et visiblement, cette fois, mon interlocuteur semblait avoir compris quelque chose. A un détail près.


« Tu connais ta mère, Helios… Elle ne s’abaisse pas à cela, elle voit juste plus loin que les autres. C’est en leur laissant croire qu’elle joue le jeu que Meredith Carrow sortira, une fois de plus, grandie et renforcée par toutes ces histoires. » Nous ne pouvions pas ouvertement parler d’un nettoyage possible à grande échelle, mais lutter contre un ennemi commun, cela créait des possibilités d’alliances et de collaborations nécessaires pour l’avenir…
Je ne relevais pas cette idée de gagner les faveurs de gens sans intérêt. A vrai dire, j’ignorais si c’était là une énième pique à mon égard ou s’il mettait tous les sorciers de notre monde dans le même sac… A vrai dire, connaissant le jeune homme, les deux motifs étaient possibles et je ne tenais pas à poser la question qui lui aurait permis de se prendre pour le roi du monde… C’était sans doute le trait de caractère que j’appréciais le moins chez le fils de mon amie. Non content d’être un enfant pourri gâté, il était aussi arrogant et indélicat, il ne cachait même pas ses intentions sous ses grands airs… mais, encore une fois, j’étais l’adulte, dans l’histoire et je me devais de ne pas répliquer à chacune de ses attaques, même si au fond de moi, je brûlais d’envie de lui coller une paire de claques.

Et quand il aborda cette histoire de retrouvailles, je n’eus pas le temps de répondre, puisque ce fut l’arrivée de ma chère amie qui servit de réponse au jeune homme. Je n’avais pas la moindre idée de tout ce qu’avait pu entendre Mrs Carrow depuis son arrivée, mais la voir débarquer me fit clairement le même effet qu’un excellent thé dégusté près d’un feu crépitant dans l’âtre un soir bien froid d’hiver.
Je me levais de ce fauteuil, pour pouvoir la saluer correctement, d’un baisemain. Je prenais toujours plaisir à la voir, bien sûr, sa présence était toujours agréable à mes yeux, surtout après une telle attente. Je lui rendis son sourire avec ce plaisir non dissimulé.
Meredith enleva assez rapidement le verre de whisky pur feu des mains de son fils, chose que je n’aurais pas osé faire, n’étant pas chez moi, bien que l’idée m’eût traversé l’esprit un peu plus tôt tout de même. Je n’étais pas vraiment favorable au fait que les jeunes consomment de l’alcool aussi fort en quantité bien excessive… Mais je préférais n’en rien dire, puisque je n’avais pas la moindre raison de me mêler de la vie d’Helios.

De mon côté, je prenais bien mon temps pour déguster mon propre verre. Je n’avais pas pour habitude d’avaler d’une traite ce genre de liquide et il me semblait bien plus correct de ne pas abuser des bonnes choses. Enfin, pas de celles-là, en tout cas, ce n’était pas dans mes habitudes, j’avais plutôt tendance à abuser d’autres bonnes choses de la vie, à vrai dire.

Quand je voyais Meredith agir avec son fils, j’avais comme l’impression que le tableau était parfait. Enfin, presque parfait. Elle était aussi magnifique qu’il était insolent… Elle était aussi intelligente qu’il était difficile à supporter… J’avais toujours apprécié et admiré ma belle amie, mais son fils… je ne tenais pas vraiment à me trouver seul en sa présence, parce que je ne savais pas jusqu’où il était capable d’aller pour me faire sortir de mes gonds et que je n’avais pas très envie de commettre d’erreur irréparable avec lui. Au moins, je n’avais jamais ressenti le moindre désir, c’était déjà cela, peut-être parce que je le connaissais depuis toujours, ou bien était-ce juste parce que c’était le fils de Meredith… pourtant, la filiation avec des personnes que je connaissais plutôt bien ne m’avait jamais empêché de me faire une jeune femme ou un jeune homme. Avec Helios, c’était différent.

Et comme Mrs Carrow s’excusait pour son retard et pour cette attente, je vins un peu plus près d’elle.
« Ne t’en fais pas pour cela, Meredith… Il n’y a rien de grave et tu es rentrée. C’est tout ce qui compte. » Comme moi, elle cumulait les heures à n’en plus finir. Peut-être que ce genre de retard lui arrivait de plus en plus souvent, à elle aussi, et que cela portait préjudice à sa vie privée… En tout cas, c’était ce que je vivais de mon côté, non sans une certaine crainte pour l’avenir. « Assieds-toi un moment, ma belle, tu as besoin de souffler un peu… » Je lui laissais ma place dans le fauteuil où Helios m’avait invité, un peu plus tôt, à m’installer.

Je posai une main sur son épaule.
« Nous parlions de politique, ton fils et moi, en t’attendant… »

Mais l’information était peut-être superflue, si la vice-rectrice de l’université avait pu entendre notre conversation. J’avais volontairement passé sous silence le reste des sujets que nous avions abordés, pour éviter de créer un quelconque malaise.
Difficile de passer au-delà de toute cette comédie, mais il fallait bien que la maîtresse des lieux puisse se sentir un peu à l’aise tout de même, au moins un minimum. Car rentrer si tard du travail et tomber dans un nid de vipères, cela ne plaisait à personnes. En vérité, j’avais envie de lui poser tout un tas de questions, j’avais envie de savoir comment elle allait, comme s’était passée sa journée, si elle n’était pas trop fatiguée, etc. Mais il me sembla opportun de laisser cela à son fils qui devait agir avec elle en véritable gentleman et prendre des nouvelles de sa mère faisait partie des attitudes que l’on était en droit d’attendre d’un jeune homme de bonne famille.

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Helios Carrow
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Lumos
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Sam 6 Juin - 17:07
La patience d’Helios commençait à présent à vaciller. L’esprit de plus en plus embrumé par l’alcool et échauffé par la joute verbale incessante commençait à s’attaquer aux portes de sa bienséance qui gardaient closes toutes les piques les plus acérées et les arguments les moins évolués qu’Helios aurait voulu pouvoir déverser sur William. Pourquoi diable le jeune homme n’arrivait-il pas à apprécier le sang-mêlé ?! Pourquoi avait-il tant de haine envers un seul homme, qui en dehors de son sang, ne lui avait jamais rien fait à part se défendre de ses attaques ? Le Serpentard était à présent perdu et il avait besoin de se reposer et de méditer sur cette conversation. Pas de la continuer comme ils le faisaient encore et encore.

« Nous n’aurions jamais été traqués et arrêtés pour nos idées si nous n’avions pas échouer les deux premières fois… »

Helios ne releva cependant pas l’insulte que venait de lui faire William. Cela aurait été inutile d’enfoncer encore davantage le vieux sorcier. Le Carrow était tout de même satisfait de la manière qu’il avait de gérer la situation. Il aurait pu faire pire, bien pire et difficilement mieux. Un gentilhomme en discussion avec un autre de moindre importance, des paroles échangées tout en finesse et en subtilité. Mais ce fichu alcool lui montait encore et toujours à la tête. Il prit note de ne plus garder un verre à la main pour une conversation difficile, il avait trop tendance à vouloir faire des pauses dramatiques et boire une gorgée… Ce qui arrivait trop souvent pour rester sobre bien longtemps.

Qu’est-ce que pouvait bien être un bézoard ? Une espèce tropicale ? Une insulte ? Un ingrédient de potion dont il n’avait pas retenu le nom ? Il n’était pas zoomage bon sang ! Helios ne laissa échapper qu’un bruit non identifié, entre l’acquiescement et le « meeeh peut-être ».Il n’allait certainement pas montrer son ignorance devant William. Il serait cependant sûr de chercher la signification de ce mot étrange dès que l’occasion se présenterait. Ne pas paraître stupide en société était un moteur puissant pour sans cesse apprendre de nouvelles choses.

Le Serpentard resta silencieux à la mention de sa mère. Il était vrai que comme William, Meredith s’était élevée dans les plus hautes sphères du pouvoir sans homme à ses côtés. Elle avait eu tout de même le prestige du nom et du sang… Quoique les Carrow n’aient pas été les plus efficaces lors de la dernière guerre. Certes, son frère avait été présent mais celui qui n’avait jamais cessé de la regarder avec admiration, était Helios. Dès sa première respiration, il avait été aux côtés de Meredith. Du moins c’est comme ça que le jeune homme le voyait. Il avait toujours tout fait pour que sa mère soit fier de lui. Toujours sourire, la soutenir et la protéger. C‘était un peu son job d’homme de la famille non ?

« Oh, elles auront lieu, ces retrouvailles! »

« Mère ! Bonsoir. »

Helios sursauta presque en entendant sa mère entrer. Il se leva précipitamment et lui sourit avec joie. Alors qu’elle entrait, les deux hommes ne la quittaient plus des yeux. Elle avait vraiment ce quelque chose qui attirait le regard, qui envoutait une salle alors qu’elle n’y avait fait que quelques pas. Et cette femme-là était sa mère. Il s’était toujours targué de pouvoir se montrer digne d’elle. Il ne savait pas ce qu’elle avait pu entendre de la conversation mais il ne doutait pas qu’elle serait fière de ses réflexions et de ses paroles pleines de bon sens.

Il déchanta rapidement en voyant le visage de Meredith. Un air d’incompréhension se peignit sur son visage. Que se passait-il ? Avait-il fait quelque chose de répréhensible qui aurait pu parvenir aux oreilles de sa mère récemment ? A bien réfléchir, il ne trouvait pas. L’histoire du pot de terre avait été étouffée avant même qu’elle ne puisse parvenir aux oreilles de la vice-rectrice. Voir cette dernière foncer sur lui en talons aiguilles et sourcils froncés - expression qu’elle détestait à cause des rides qu’elle provoquait -, Helios su qu’il devait découvrir rapidement ce pourquoi Meredith le toisait au risque de ne pas survivre bien longtemps. Son verre qui fut pris délicatement quoique rapidement le laissa perplexe.

« Assez de whisky pour aujourd'hui, jeune homme. Si tu as soif, opte plutôt pour un thé ou une tisane… on dit que ça calme l'esprit. »

« Mais je… »

« Navrée pour cette attente, ce fût bien malgré moi… »

Alors qu’Helios comptait répondre, William fut plus rapide. Son humeur, pas au beau fixe mais relativement battante se mua rapidement dans une lassitude extrême. Maintenant que Meredith était présente en chair et en os, le duel était perdu d’avance. Elle lui ferait en effet forcément des réprimandes sur tout ce qui pourrait un tant soit peu effleurer le costume parfaitement taillé de William. Il en avait eu plusieurs exemples dans sa jeunesse. William, aux yeux de Meredith était irréprochable et surtout, intouchable.

« Vous étiez occupée, c’est compréhensible. J’ai appris depuis longtemps que le monde sorcier ne pouvait tourner correctement sans vous ! »

« Nous parlions de politique, ton fils et moi, en t’attendant… »

Il sourit cordialement pour accompagner son compliment avant de garder ce sourire – certes un peu plus crispé - et d’acquiescer lorsque William rapporta leur dernier sujet de conversation. Il était en effet vrai qu’ils avaient discuté politique bien que leurs avis divergeaient. Pour le moment, les idées et arguments du jeune Carrow étaient inutiles et peu écoutés par le monde. Mais un jour, lui aussi dicterai les lois. Et ce jour-là, personne ne pourra plus le rabaisser.

« En effet Mère, cela est toujours fort intéressant d’avoir un autre point de vue sur l’état actuel des choses. William est… Un interlocuteur compétent. »

Helios avait vraiment tenté de faire un compliment à William pour montrer sa bonne foi à Meredith. Mais il n’avait réussi qu’à choisir « compétent ». Peut-être pas le compliment le plus grandiloquent mais il s’appliquait sans nul doute à William. Comme ce dernier l’avait évoqué précédemment, les Mangemorts n’étaient plus chassés comme ils le furent pendant un temps…. C’était bien qu’à un moment ou à un autre, William n’avait pas trop fait n’importe quoi pour la cause de l’Augurey.

Après que Meredith se soit assise, Helios se rassit à son tour, et cherchant distraitement son verre, il se rappela que celui-ci était à présent dans les mains de sa mère. Soufflant de dépit, il n’avait plus qu’une envie : fuir ce salon. Il savait que les deux adultes allaient parler dix minutes avant de s’envoyer en l’air bruyamment dans toutes les pièces du Manoir. Il les soupçonnait presque d’utiliser son propre lit comme terrain de jeu… Ce qui l’obligeait à nettoyer à chaque retour d’université l’ensemble de ses possessions. Cela le rendait malade. Il se demanda s’il ne pouvait pas partir dès maintenant pour Poudlard. Une cheminée et il pouvait se retrouver auprès de ses amis et il pourrait lui aussi se perdre dans la boisson et le sexe loin des interdits et bruits maternels.

Sentant qu’il devait dire quelque chose, Helios s’enquit de la journée de sa mère. Avec un peu de chance, plus cela serait fait rapidement plus tôt il pourrait s’enfuir. Son repas avec sa mère était de toute façon compromis et lui vivant, jamais il ne pourrait survivre à un diner où il devrait tenir la chandelle pour Meredith et William.

« Comment se sont passés vos dossiers du jour Mère ? Vous resplendissez malgré une journée qui a dû être, sans aucun doute, longue et fastidieuse. » »

Codage d’après Libella sur Graphiorum



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Mer 5 Aoû - 18:49
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“I can deal my own disasters”
Même si j'avais longuement eu d'appréhensions en pensant à ce "tête à tête" entre la chair de ma chair et mon ami très cher, j'aurais malgré tout préféré rentrer chez moi dans des circonstances plus gaies et surtout plus reposantes. Je n'avais guère besoin de toute cette tension. Aucun de nous trois n'en avait besoin, en fait. Toujours était-il que mon flair, tel un sixième sens, ne m'avait pas menti. Ni mon fils ni William ne semblaient à l'aise l'un face à l'autre et je ne savais que trop bien que l'un tout comme l'autre faisait des pieds et des mains pour que je ne m'en aperçoive pas. Il y avait là quelque chose d'immensément "généreux" de leur part de vouloir me préserver de leurs querelles d'égo, mais cela n'atténuait en rien mon sentiment de déception.

J'avais laissé William venir à moi avant qu'il ne dépose sur le revers de ma main un chaste baiser, telle le voulait notre coutume. Ce geste eut le mérite de me faire sourire. Puis, mon regard se renfrogna tandis que je me dirigeais vers Helios pour lui enlever son verre. J'ignorais d'où lui venait cette habitude – bien mauvaise – de boire de l'alcool en aussi grande quantité. Certainement pas de moi… J'aimais, moi-même, prendre un verre à l'occasion. Tout comme William, j'aimais le siroter et le déguster pour profiter pleinement des subtils arômes et des sensations que la boisson pouvait procurer en passant par l'effet de chaleur dans la gorge au moment de la déglutition à la sensation de tête légère. On est bien quand on est paf, c'est un fait, mais encore fallait-il que cela ne devienne pas une habitude, comme c'était le cas avec mon fils. Car le problème était là… Helios se servait de l'alcool pour décomprimer, pour se calmer, un peu comme une drogue, et c'est bien ce qui m'inquiétait. J'allais certainement aborder la question avec lui lorsque nous serions seuls. Il avait déjà des tares que je n'appréciais point, hors de question qu'il devienne ivrogne par-dessus le marché!

Je le foudroyai du regard lorsqu'il osa commencer protester. Il savait que je ne supportais pas l'argumentation, ce pour quoi il se ravisa aussitôt.


« Pas de discussion, fils…  Tu as déjà assez bu. Ce serait bête de terminer tes vacances de cette façon et d'encaisser une cuite alors que tu t'apprêtes à retourner à Poudlard, non ? Je veux que tu sois frais et disposé pour demain. »

Mes propos tout comme mon expression faciale s'étaient quelque peu adoucis. Ce qui aurait été encore plus bête, c'est qu'Helios termine ses vacances en froid avec sa mère, ce qui n'était clairement pas le scénario que nous avions envisagé. Je regrettais amèrement ne pas avoir mis fin beaucoup plus tôt à cette interminable réunion! Nous n'en serions pas là.

Bon sang… Je me sentais honteuse que mon fils se comporte de cette manière devant William. J'étais persuadée que cela ternissait mon image aux yeux de mon ami. Si j'avais réussi d'un point de vue professionnel et social, de toute évidence, je ne pouvais pas en dire autant de la façon dont j'avais élevé mon garçon. Plus il vieillissait, plus ses opinions se forgeaient, plus je réalisais que j'avais fauté et j'ignorais où. Je l'avais toujours surprotégé et je le surprotégeais encore jusqu'à l'infantiliser, j'en étais consciente. J'aurais dû couper le cordon plus tôt, mais difficile à faire lorsque notre enfant est notre seule famille. En le couvant comme je le faisais encore aujourd'hui, est-ce que j'avais créé ce que les moldus appelaient un complexe d'Œdipe ? Est-ce ce qui expliquait qu'Helios refusait catégoriquement et hostilement la présence d'un autre homme que lui dans ma vie ? J'avais toujours vu grand pour Helios. Peut-être trop, tout compte fait… J'avais toujours tout mis en œuvre pour lui faciliter les choses, pour le protéger de ce que je croyais être mauvais pour lui, notamment en lui insufflant certaines idées quant à la pureté du sang, comme mon père l'avait fait avec moi. J'avais cru l'élever pour faire de lui un homme droit et responsable, mais en vérité, mon fils était le reflet de mes propres tares. Le plus difficile dans tout ça, c'est qu'en élevant mon enfant essentiellement seule, c'est également moi qui subissais ses mauvais côtés et cela me fatiguait. J'aimais mon fils. De tout mon être, de tout mon cœur, et cela ne changerait jamais quand bien même la réputation de gamin gâté qu'il s'était construit, mais j'étais fatiguée de le laisser régenter ma vie intime et mes relations personnelles au nom d'idées trop arrêtées. Était-ce trop lui demander que de me faciliter les choses en retour, comme je l'avais toujours pour lui, et d'accepter que William puisse être des rares personnes à contribuer à mon bonheur ?

William avait su deviner ma fatigue et m'avait galamment offert sa place, geste qui m'avait bien évidemment fait sourire. Je m'y installai après avoir déposé le verre de mon fils sur la table basse, avant de fermer les yeux quelques instants tout en inclinant la tête d'abord vers la gauche puis vers la droite pour me libérer de certaines tensions au cou.
« Merci bien, cher ami. » Je sentis alors la main de William se poser sur mon épaule devant l'œil de mon fils. C'est tout naturellement que j'avais posé ma propre main sur celle de mon ami, me doutant quand même que cela gênerait Helios. Peu m'importait à dire vrai. De toute façon, il connaissait l'intimité que traduisait notre relation à William et moi et savait pertinemment que nous ne faisions pas que parler missions et affaires. Il est vrai que la plupart des pièces de ce manoir – hormis la chambre de mon fils, quoi qu'il en pense - avaient été le théâtre de nos ébats.

J'arquais un sourcil lorsqu'Helios déclara savoir depuis longtemps que le monde ne pouvait tourner sans moi. J'ignorais que penser de cette réplique. Lisais-je là une forme de sarcasme ?


« Allons, mon coeur… Pas de fausse modestie. J'ignore si je resplendis comme tu le prétends, mais ma journée a été longue et éreintante. J'entends bien à ce que la soirée ne soit pas aussi... fastidieuse. »

J'étais là, avec mon fils et celui qui avait un bon pourcentage de chances d'être son père, sa main sur mon épaule. Le tableau aurait pu être parfait et le cadre voire idyllique s'il n'eut été de cette guerre sempiternelle que mon fils livrait à William chaque fois qu'il se trouvait en sa présence. Si vous savez comme j'en avais plus qu'assez.

« Quel épineux sujet que celui de la politique… Donner son opinion est une chose, recevoir celle d'autrui en est une autre. N'est-ce pas ? » dis-je en regardant mon fils.

Helios pouvait se montrer particulièrement fougueux lorsqu'il s'agissait d'exposer ses idées, surtout si elles divergeaient de celles de son interlocuteur. Nul besoin de demander à William si mon fils avait preuve de respect. Je connaissais malheureusement la réponse…  Je me sentais toutefois dans l'obligation d'excuser, une fois de plus, les agissements de mon enfant. C'est aussi parce que je voulais éviter que la situation mène William à s'en aller. Pour cela, il me fallait trouver un prétexte pour qu'Helios nous quitte, ne serait que quelques minutes.


« Helios, trésor… Aurais-tu l'amabilité d'informer Darfin que j'aimerais que nous passions à table et que nous aurons besoin de trois couverts. Tu nous feras bien l'honneur de te joindre à nous, William ? Je suis certaine que mon fils se fera une joie, par la suite, de nous jouer un peu de piano avant que le travail ne nous appelle. »

(c) DΛNDELION
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Jeu 6 Aoû - 22:13
Les échanges entre Helios et moi étaient toujours pour le moins houleux ces dernières années. Le jeune garçon, en effet, avait pris le parti de me voir comme un ennemi alors que, des années auparavant, j’avais pu constituer l’une de ses références masculines les plus présentes dans son environnement quotidien.
Au fond, je ne pouvais pas lui en vouloir, il reproduisait ce qu’il avait appris, après tout, et je n’étais pas à même de remettre en cause tous ces préceptes inculqués au fil du temps... tout ce que je pouvais faire, c’était amener le jeune Carrow à réfléchir un peu plus loin, mais il était encore libre de faire ce qu’il voulait de mes dires et de mes suggestions. Je n’avais aucunement le droit de lui insuffler des idées contre son gré et, de toute manière, je n’avais jamais voulu cela, avec aucune jeune personne, ayant plutôt toujours essayé de miser sur le fait de laisser les jeunes se forger leur propre opinion en se basant sur des faits. C’était ainsi que j’avais procédé pour Tobias et je n’avais jamais été déçu de la manière dont cela l’avait fait relativiser les choses par rapport à bien des sujets parfois même assez délicats.

L’arrivée de ma belle et ravageuse amie mit fin à cette conversation qui s’apparentait tout de même assez bien à une joute verbale. L’un comme l’autre, nous nous étions efforcés de garder la tête haute et de ne pas céder à la tentation de devenir grossiers, mais il était plus qu’évident que nous nous serions tous deux lâchés si Mrs Carrow n’était arrivée à point nommé. Quoique... peut-être aurions-nous encore pu tenir quelque temps avec ces semblants de politesse... mais il était évident que jamais Meredith ne serait dupe. Elle était intelligente et subtile, ce qui signifiait que même sans assister au débat, elle avait sans aucun doute deviné que son fils et moi n’étions pas en train de déclamer de la poésie sorcière.
Que voulez-vous, en pareilles circonstances, même le plus sage des hommes pourrait finir par perdre patience... je n’étais pas le meilleur représentant de la sagesse en ce monde, loin de là, d’ailleurs, et je n’aurais jamais cette prétention, mais je devais avouer que ma belle amie était vraiment arrivée avant que le ton ne commence à monter entre son fils et moi. Cela dit, je pensais tout de même être capable de suffisamment de self-control pour ne pas péter un plomb sur le garçon. Non, sachant que sa maman pouvait revenir n’importe quand, je mettais plutôt un point d’honneur à rester correct et à maintenir une attitude digne. C’était la meilleure chose à faire.

Je n’intervins pas lorsque ma chère amie subtilisa le verre de whisky de son fils. Je n’avais pas à le faire et encore moins à donner mon avis sur le sujet. Du haut de ses vingt-et-un ans, le jeune homme était assez grand pour connaître ses limites et ne pas se donner en spectacle. En tout cas, je l’espérais pour lui.
Ce dont j’étais certain, par contre, c’était que Meredith n’appréciait pas ce comportement... je ne la pensais pas en colère, mais plutôt déçue. Comme si elle était responsable des choix que faisait son fils... mais on avait beau aimer nos enfants de toute notre âme et de tout notre être, ils devaient bien un jour voler de leurs propres ailes et cela nécessitait une certaine forme de rupture avec les parents, d’une façon ou d’une autre... Je voyais bien, chez moi, que Marcus faisait des siennes comme pour paraître plus libre, plus émancipé... c’était un besoin des jeunes adultes, au fond, et nous n’y pouvions rien. Ils devaient faire leurs propres expériences pour voir ensuite, par eux-mêmes, comment ils voudraient mener leur propre vie...

Je fis mine de détourner le regard, ne souhaitant pas ajouter cela en plus de la situation sans doute déjà assez gênante pour Meredith comme pour son fils unique...
Parfois, je me demandais ce qu’aurait été la vie de ce garçon s’il avait pu grandir en étant entouré par plus de personnes proches... bien sûr, Meredith avait eu des maris et cela avait pu aider Helios d’avoir, durant quelque temps, un père de substitution... mais j’avais un peu l’impression que ce n’était peut-être pas suffisant... avoir deux parents autour de soi, pour traverser l’enfance et l’adolescence, c’était tellement important pour le développement de la personnalité et pour l’apprentissage des limites... et du reste. Meredith avait toujours fait tout ce qu’elle avait pu pour élever son fils de son mieux et, s’il fut un temps où je l’avais un peu secondée dans ce rôle, je trouvais tout de même qu’elle s’en était plutôt bien sortie : Helios était un jeune homme poli, raffiné, doté d’une intelligence et d’une répartie qui auraient pu rendre jaloux certains employés du Ministère. Le fait qu’il ait un sale caractère, personne n’y pouvait grand-chose...

Ce que j’appréciais chez lui, c’était le pro fond respect qu’il avait pour sa mère. Certaines jeunes personnes de son âge n’étaient pas fichues de reconnaître l’importance de leurs parents ni de comprendre le statut qu’ils pouvaient avoir... Alors, même si la manière de présenter les choses n’était pas la plus adaptée, j’aimais assez bien cette idée que le monde ne pouvait tourner sans Meredith Carrow. Après tout, elle était l’une des femmes les plus influentes de notre époque. Et si le monde ne pouvait pas tourner sans elle, c’était sans doute que certains mondes tournaient autour d’elle, lui gravitant tout autour comme autant de satellites. L’université, les enseignants, les étudiants... les mangemorts... les membres du Conseil... les ambassadeurs... assurément, cette dame faisait partie des grands de ce monde.
Et il était évident que, quoiqu’il puisse advenir, elle pourrait toujours me compter à ses côtés dans chaque nouvelle initiative qu’elle souhaiterait lancer. Je ne serais pas en reste et je comptais bien sur le fait qu’elle puisse toujours en être assurée. Mais, au fond, il me semblait qu’elle le savait. Les gestes que j’avais envers elle et ceux qu’elle avait envers moi n’étaient pas que pures convenances, ils recelaient chacun les indices d’un attachement profond. Une belle amitié qui durait et perdurait.
Sa main sur la mienne me permit de sentir sa chaleur, tout comme la douceur de sa paume. Une paume que j’aimais sentir sur moi, comme une caresse, me remémorant sans grande difficulté de nombreux moments d’intimité que nous avions partagés. Si elle voulais que la soirée ne soit pas aussi fastidieuse que sa journée, je pouvais sans doute faire quelque chose en ce sens...


« J’ai préparé les dossiers pour que nous ne perdions pas trop de temps. J’en ai résumé la plupart. » Pour avoir une bonne connaissance des dossiers, je prenais le temps, bien souvent, de les potasser correctement et d’en établir des synthèses complètes. C’était à la fois un gain de temps et d’énergie quand il s’agissait ensuite de relire le tout pour adapter notre ligne de conduite. « Et puis, je me ferai un plaisir de t’aider à te détendre de cette journée laborieuse...»

J’avais ajouté cela d’une voix beaucoup plus basse, car même si je mourais d’envie de commencer par là, il devait surtout s’agir de notre moment ensemble, sans qu’Helios n’ait besoin d’en connaître les détails.
D’ailleurs, la preuve que tout n’était pas perdu avec lui se présenta un instant plus tard, sous la forme d’une sorte de phrase positive, pouvant s’apparenter à un compliment envers ma personne. Je levai un sourcil, un peu surpris d’entendre de tels mots dans la bouche du jeune homme.


« Dans un tel échange d’idées, Helios ne se défend pas trop mal. Certains points évolueront sans doute encore, mais ce jeune homme ne manque pas de verve. »

A mon tour de lui envoyer une sorte de compliment. Je n’étais pas non plus très habitué à faire du plat à quelqu’un comme lui, mais j’étais sûr que d’ici quelques temps, le jeune homme pourrait affermir ses positions politiques de façon plus assurée. Il fallait surtout qu’il se pose les questions adéquates sur certains points de ses certitudes pour pouvoir ensuite rebondir et répondre aux détracteurs. En somme, notre discussion de ce soir pouvait s’apparenter à une forme d’entrainement pour des débats d’idées…

Les choses étant ce qu’elles étaient, je ne pus que constater que j’étais sans doute là à un moment peu opportun. Mère et fils devaient passer à table. Et Meredith enjoignit Helios de donner à l’elfe de maison la mission d’ajouter un couvert pour moi. Je n’avais pas très faim, à vrai dire, ayant pris l’habitude de manger sur le pouce et je fus d’abord tenté de dire à mon amie que je pouvais attendre dans son bureau qu’elle ait terminé de se sustenter en compagnie de son fils, mais quelque chose dans l’attitude de Meredith m’empêcha de le faire, à moins que ce ne soit dans sa voix…
Était-ce vraiment un honneur de m’avoir à leur table ? C’était très certainement une question de point de vue… je doutais fort que le jeune homme soit aussi prompt à m’inviter que sa mère, mais je n’en dis mot.


« Avec plaisir, Meredith… » Et puis, la perspective d’entendre Helios jouer, cela ne me déplaisait pas non plus. J’aimais la musique et ce garçon était très doué avec un clavier… Lorsqu’il faisait courir ses doigts sur les touches, les effleurant parfois à peine, il parvenait à sortir de l’instrument des sons harmonieux qui trahissaient aisément les années de pratique musicale d’Helios. Peut-être qu’un jour il composerait lui-même des sonates ou des symphonies… Pourquoi pas, après tout ? On ne pouvait nier son talent dans le domaine. Et j’étais persuadé qu’il avait parfaitement conscience de cela.
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Jeu 13 Aoû - 19:15
« Pas de discussion, fils…  Tu as déjà assez bu. Ce serait bête de terminer tes vacances de cette façon et d'encaisser une cuite alors que tu t'apprêtes à retourner à Poudlard, non ? Je veux que tu sois frais et disposé pour demain. »

Helios ne pipa mot. Il avait appris depuis fort longtemps que Meredith Carrow ne supportait pas qu’il lui réponde et elle avait encore suffisamment d’autorité et de puissance pour ne pas s’en gêner. Il encaissa donc stoïquement l’affront que lui faisait sa mère. Il voulait à présent ramasser les dernières onces de sa dignité et fuir dans sa chambre. Voir éventuellement aller effectivement se mettre une cuite… Mais avec ses camarades de promotion. Oui cette idée était même excellente. Ne manquait plus maintenant que la fenêtre pour pouvoir s’en aller sans trop perdre de plumes…

La main de William sur l’épaule de Meredith fut un autre coup dur pour le jeune homme. Certes il connaissait parfaitement les appétits insatiables de Meredith mais moins il en voyait (ou entendait) mieux il se portait. Mais surtout, savoir que Meredith ne choisissait pas un Sang-Pur était pour lui d’une incompréhension sans borne.

« Allons, mon coeur… Pas de fausse modestie. J'ignore si je resplendis comme tu le prétends, mais ma journée a été longue et éreintante. J'entends bien à ce que la soirée ne soit pas aussi... fastidieuse. »

Et allez de nouveau des sous-entendus mêlés de reproches voir de menaces. Les Carrow étaient les rois de ce genre de communication. Ils arrivaient à dire les plus horribles des choses tout en étant d‘une politesse extraordinaire : seule la personne concernée, ayant toutes les informations à sa disposition, comprenant le sens et se retrouvait dépourvue. Un classique. Mais Helios connaissait la technique avec laquelle sa mère lui reprochait bon nombre de choses. Il s’était donc forgé une armure sur lesquels ricochaient toutes ses paroles parfois blessantes. Et William qui chuchotait des choses à l’oreille de Meredith ! Helios voulait vraiment se sortir de là.

« Quel épineux sujet que celui de la politique… Donner son opinion est une chose, recevoir celle d'autrui en est une autre. N'est-ce pas ? »

« Evidemment Mère. Il faut toujours écouter son adversaire, sinon comment peut-on trouver les arguments pour le convaincre ou lui prouver ses torts ? » Répondit-il d’une voix mielleuse. Il pouvait encaisser beaucoup de choses mais sa patience avait des limites. Surtout devant un homme comme William. Il voulait bien se faire remettre à sa place –seulement- par Meredith mais le plus souvent, elle avait la décence de le faire sans aucun témoin. William n’était même pas de leur famille… Alors qu’est-ce qu’il foutait encore là ?!

« Dans un tel échange d’idées, Helios ne se défend pas trop mal. Certains points évolueront sans doute encore, mais ce jeune homme ne manque pas de verve. »

Un haussement de sourcil de la part du Carrow. William s’était-il senti obligé de lui faire un compliment ou celui-ci était-il sincère ? Il détailla un peu davantage l’Ombrage avec une once d’intérêt et surtout d’interrogation. A quoi jouait cet homme ? Où se positionnait-il dans le spectre des croyances ? Helios s’opposait-il à lui par principe ou pour de vraies raisons ? Son esprit était bien trop embrouillé pour réussir à faire la part des choses dans l’instant. Mais il espérait qu’avec quelques moments calmes et surtout seul, il arriverait à démêler le fil de sa conscience. William avait le don de le faire bien trop se questionner sur tout.

« Helios, trésor… Aurais-tu l'amabilité d'informer Darfin que j'aimerais que nous passions à table et que nous aurons besoin de trois couverts. Tu nous feras bien l'honneur de te joindre à nous, William ? Je suis certaine que mon fils se fera une joie, par la suite, de nous jouer un peu de piano avant que le travail ne nous appelle. »

« Avec plaisir, Meredith… »

La mâchoire d’Helios se décrocha légèrement. Elle avait osé. Il aurait certes du voir venir cette invitation mais tout de même, elle était particulièrement difficile à avaler. Ses poings se serrèrent. Il se retrouvait donc à faire le domestique pendant que Meredith s’amusait avec son animal de compagnie. Et en plus, elle lui bloquait toute possibilité de fuite avec cette histoire de piano. Effectivement, il adorait cela et il en jouait divinement bien, en toute modestie, mais pour un public trié sur le volet… Trié par lui et lui-seul. Helios avait déjà joué devant William mais il s’agissait d’une assemblée où l’Ombrage n’était pas la cible principale. Surtout que le jeune Serpentard connaissait également la coutume : il devrait dédier au moins l’un de ses morceaux à l’invité, ici William et rien que d’y penser, cela lui donnait envie de vomir.

Le jeune homme se leva le plus dignement possible et marqua une courte pause une fois debout. L’alcool lui était effectivement monté à la tête mais il ne donnerait la satisfaction ni à sa mère ni  William de le voir trébucher.

« Bien sûr Mère. J’y vais de ce pas. Si vous voulez bien m’excuser quelques instants. »

D’un pas sûr et décidé, il sortit de la pièce. Bien sûr, il aurait pu sonner la cloche pour faire venir l’elfe de maison directement dans le salon mais le Carrow connaissait sa Mère. Si celle-ci lui demandait expressément de s’en occuper, c’est qu’elle exigeait un moment en tête à tête avec William. Il n’avait pas vraiment l’envie de se battre contre cela. Mais il tenterait de leur laisser le moins de temps possible. Dans un signe de protestation puéril peut-être, mais particulièrement gratifiant pour lui.

Il se dirigea donc vers la salle à manger. Dès que Darfin avait récupéré les affaires de Meredith, il avait dû filer en cuisine pour réchauffer et terminer de préparer le repas. Helios sonna donc la clochette de la salle à manger et attendit à peine quelques secondes avant de voir accourir un Darfin affublé d’un tablier.

« Oui maître ? »

« Nous serons trois pour diner ce soir. Et il serait de bon ton que le diner commence sous peu Darfin. »

« Bien sûr Maître. Dès que Maitresse en donnera l’ordre, le diner sera servi Maître. »

Helios fit un geste pour congédier l’elfe de maison et entreprit de rejoindre les deux autres sorciers de la maison. Alors qu’il se rapprochait du Grand Salon, il ralentit le pas et tenta d’entendre quelques bribes de conversation avant de s’annoncer.

Finalement, il se décida à entrer, interrompant la conversation.
« Mère. Le diner sera servi dès que cela vous sierra. » Dit-il en se tenant aussi droit qu’un piquet dans l’embrasure de la porte.

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Feat. William & Helios


“I can deal my own disasters”
Nous nous perdions tout doucement de vue, mon fils et moi. C'était de plus en plus évident. Pour une mère qui n'avait que lui d'enfant, c'était une évidence cruelle et douloureuse. Oh… Comme elle me manquait l'époque où Hélios était encore un petit bonhomme plein d'innocence et de curiosité. Comme elle me manquait cette époque où il me regardait avec ses grands yeux bleus remplis d'admiration, où il n'y avait point de reproches entre nous, où sa foi en moi était indéfectible et dépourvue de doutes, de remise en question ou de jugement. Bon… Je n'avais peut-être pas été la mère la plus disponible qui soit ni la plus expressive en ce qui avait trait à l'étalage d'affection, mais j'avais malgré tout le souvenir de moments agréables et tendres avec mon unique enfant. De par son statut d'enfant unique et de par mon statut de mère monoparentale, j'avais toujours fait d'Hélios le centre de ma vie, ma priorité. Les hommes qui entraient dans ma vie – dans notre vie – y entraient en toute connaissance de cause, en sachant très bien que quoi qu'il arrive, mon fils passerait toujours au premier plan. C'était à prendre ou à laisser. Cette relation fusionnelle qui surprenait autant qu'elle pouvait déranger avait parfois rebuté quelques-uns de mes prétendants, jusqu'à être la raison de certaines de mes ruptures. Oui. Ce qu'il fallait savoir, c'est que mon fils avait toujours fait partie intégrante de mes choix et de mes décisions, surtout en ce qui concernait la famille que nous formions lui et moi. Même lorsqu'il était enfant, je le consultais couramment sur ceci ou sur cela, mon but étant de faire de lui quelqu'un de responsable. Ainsi, si nous jugions qu'un "Monsieur Meredith Carrow" n'était pas assez digne de nous mériter, je faisais ce qu'il fallait pour le faire "disparaitre" de notre vie. Rassurez-vous… aucun homme n'a été maltraité. Mon fils retrouvait alors ce qu'il souhaitait : sa maman pour lui tout seul. En réalité, Helios ayant toujours été, disons, sélectif, peu d'hommes avaient eu le mérite d'obtenir son approbation. Et moi, trop longtemps j'avais laissé faire ce manège. Avec le recul, je reconnaissais l'aspect malsain de notre relation.

Aujourd'hui, Helios agissait comme s'il était le seul homme de la maison. Certes, il l'était un peu, en quelque sorte, mais cela ne lui donnait pas le droit de me dicter ma conduite et encore moins mes fréquentations dans ma propre demeure. J'étais encore LA maitresse des lieux, que je sache, et celle qui en payait les factures, plus techniquement. En fait, là où mon fils voyait un affront à sa personne ou à son sang – allez savoir - n'était rien de plus qu'une façon de lui faire comprendre qui dirigeait cette maison. Sa dignité en prenait surement un coup et c'était compréhensible. Se faire reprendre par sa mère, à 21 ans, devant un invité qu'on ne porte pas spécialement dans son cœur pouvait effectivement vous blesser dans votre orgueil. Eh bien soit… Mon fils me connaissait suffisamment pour savoir et se rappeler que je ne supportais point le manque de bienséance à l'endroit de mes invités et des gens qui m'étaient chers. William faisait partie de ceux-là, que cela plaise ou non à Helios.  Ensuite, qu'aurait-il voulu que je fasse ? Mettre mon ami à la porte après m'avoir attendu aussi longtemps ? Le faire attendre encore plus longtemps pendant que nous allions passer à table ? Pourquoi pas nous sustenter devant lui, tant qu'à y être ?! Non… Je n'avais guère envie de remercier William sans que nous ayons pu nous travailler sur nos quelques dossiers du Conseil d'Administration, pas plus que je n'avais envie de passer à table sans la présence de mon fils avant son retour à Poudlard. Nous allions diner ensemble, tous les trois, comme nous l'avions déjà fait auparavant. Ensuite, Helios allait nous honorer de ses talents de pianiste en me rendant fière de lui, par la même occasion, comme chaque fois où je l'écoutais. Enfin et sans surprise, William et moi allions nous retrouver dans le calme de mon bureau pour sans nul doute "joindre l'utile à l'agréable". Ce planning me semblait tout à fait logique et être un judicieux compromis mes deux hommes ici présents qui ne souhaitaient au fond qu'une chose : passer du temps avec moi. L'un comme l'autre était si important à mes yeux…qu’y avait-il d'impossible à comprendre là-dedans ? Comme j'aurais voulu que les choses soient plus simples…

Le besoin de prendre une seconde gorgée de whisky pur-feu se fit sentir, ce que je ne tardai pas faire tandis que William venait me chuchoter son intention de m'aider à me détendre.  Mmh… Je pouvais aisément deviner de quelle manière il allait s'y prendre et c'est ce qui me fit sourire. J'aurais bien été tentée de lui rétorquer à mon tour de la plus coquine des façons, mais la présence de mon fils me rappelait que ce n'était ni le lieu ni le moment. Bien que nous tâchions toujours d'être le plus discrets possible lorsque nous nous retrouvions au manoir Carrow, William et moi, Helios n'était pas dupe. Il savait très certainement que nous ne faisions pas que travailler une fois la porte de mon bureau fermée. J'ignorais cependant jusqu'où il avait pu nous voir ou nous entendre. Valait surement mieux que je ne le sache pas à vrai dire…


« Tu me vois heureuse de te l'entendre dire, Helios. L'écoute est effectivement nécessaire lorsque l'on veut cerner l'autre. Parfois, on peut alors découvrir que celui que l'on croit être un adversaire ne l'est pas nécessairement...»

William et mon fils déployaient tant d'efforts pour me montrer un semblant de respect mutuel que j'en étais presque touchée, notamment lorsque mon cher ami souligna la verve de Helios. Je voyais beaucoup de moi en mon fils. Forcément, direz-vous. Il savait se défendre. Pas toujours de la bonne façon, certes, et peut-être avec certaines idées un peu trop préconçues, mais j'avais confiance au temps. Il allait cheminer, tout comme je l'avais fait. Ce n'était qu'une question de temps. Je l'espérais, du moins.

« Mon fils a de qui tenir, mon cher, et je n'en suis pas peu fière. Même s'il a encore du chemin à faire, Il ira loin, c'est certain. » [/b]

Je m'étais tournée vers ce beau jeune homme qu'était devenu mon fils en lui adressant le plus tendre des sourires. De quoi alléger l'atmosphère clairement tendue. Je n'avais pas plus grand souhaits que de le voir réaliser que William n'avait rien d'un adversaire pour lui. C'était tout le contraire et, à plusieurs reprises, mon ami très cher avait eu la chance de nous le prouver par le passé.  Je me souvenais comme d'hier lorsque William venait nous rendre visite au manoir et où Helios se faisait presque une joie de l'accueillir. À les regarder ensemble, j'avais même l'impression que mon fils cherchait à reproduire les manières et les mimiques de William. Cette époque n'était pourtant pas si lointaine. Je comprenais difficilement qu'Helios lui en veuille à ce point aujourd'hui…

Je me levai au moment où mon fils tourna les talons pour informer Darfin de mon intention de passer imminemment à table. Je pinçai les lèvres en constatant le chancellement de ses pas, confirmant que Helios avait visiblement un peu trop abusé du whisky. Lorsque ce dernier eut quitté le salon, je me tournai vers William et me dirigea vers lui sans plus attendre pour l'accueillir comme j'aimais à le faire quand nous nous retrouvions dans l'intimité, dans un baiser court, mais bien senti.


« Je suis profondément navrée de t'avoir laissé ainsi seul avec Helios. S'il te plait, ne m'épargne aucun détail… Comment était-il ? Je sais qu'il peut être foncièrement désagréable quand il s'y met, surtout s'il a un verre de trop dans le nez. J'aurais dû arriver plus tôt… » dis-je, en amenant ma main gauche sur mon front, comme exaspérée. Voilà à quoi me réduisait mon fils… à devoir m'excuser à sa place!

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Mar 18 Aoû - 16:02

Les tensions étaient presque palpables ce soir... entre celle qui existait entre Helios et moi, puis celle, plus justifiée, qu’amenait entre Meredith et son fils l’attitude de ce dernier, il était évident que n’importe qui aurait pu trouver, vu de l’extérieur, que nous étions tous les trois incapables de faire en sorte que les choses se passent bien. Pourtant, chacun à notre manière, nous visions la même chose, peut-être sans le savoir... un peu plus de communication aurait-elle pu arranger tout cela? Je n’en savais rien... à vrai dire, j’avais bien conscience que je n’agissais pas mieux qu’Helios. Le seul point sur lequel nous tombions d’accord, mais de façon tout à fait tacite, c’était l’idée qu’il fallait préserver sa mère.

Nous étions là comme si Meredith était la seule capable de mettre un terme à la tension, comme si elle n’avait pas assez de pression avec l’université, le Conseil et les mangemorts... pour vivre le même genre de pression, à quelques différences près, que ma belle amie, je savais bien qu’elle n’avait pas besoin de gérer un combat de coqs en plus.
Dans ce genre de situation, très souvent, Mrs Carrow se rangeait de mon côté. Avait-elle deviné que son fils pouvait se montrer vraiment désagréable avec moi lorsqu’elle n’était pas là? Sans doute... Meredith connaissait son fils par coeur... et elle me connaissait aussi suffisamment pour deviner ou comprendre, sans que je ne dise rien, que quelque chose me frustrait ou me poussait à me contenir.

Alors, par égard pour elle, nous échangions quelques politesses, à propos desquelles il nous était impossible, oui même à nous, de définir où était la limite de la sincérité. Pour ma part, je n’avais pas menti. J’évitais au maximum le mensonge, d’ailleurs, en règle générale, par acquit de conscience et pour la simple et bonne raison que la vérité finissait toujours par éclater.
Même si cela pouvait paraître étonnant, je pensais chaque mot de ce "compliment" fait à Helios. Avec un peu plus de tact et un peu moins d’impulsivité, le jeune Carrow pourrait devenir un bon orateur. Peut-être même que cela pourrait servir ses rêves de grandeur. Encore faudrait-il qu’il ait la patience d’attendre un peu avant de sauter sur une occasion de débattre, car il était évident que le fils de ma belle amie fonçait tête baissée au lieu d’analyser la situation. Mais cela viendrait un jour, c’était une certitude. Helios était encore quelque peu immature mais il était loin d’être idiot, même s’il faisait tout pour que je pense le contraire.
Mais là encore, si ses propos purent sembler être une énième pique à mon encontre, ce fut Mrs Carrow qui eut le dernier mot. Elle lui disait clairement que je n’étais pas son adversaire et je crus bon de ne pas renchérir. En effet, il me semblait avoir déjà bien assez argumenté avec Helios depuis tout à l’heure et j’avais tendance à partager tout à fait l’opinion de Meredith.

Quant au fait de partager le repas de la famille Carrow, ce soir... j’avais accepté l’invitation par politesse avant toute chose, je ne pouvais décemment rien refuser à Meredith... si elle m’avait demandé d’aller plonger dans l’océan pour aller lui chercher des perles, je l’aurais fait. Ça et tant d’autres choses...
La maîtresse des lieux, dans sa toute-puissance, donnait ses instructions et je ne pouvais m’empêcher de trouver cela terriblement sexy. Je songeais que si j’avais été amené à travailler avec elle à l’université, je n’aurais jamais pu être efficace dans mon boulot tant son aura m’aurait, en permanence, distrait de mes tâches pour me concentrer sur elle et sur elle seule.

L’idée qu’Helios joue du piano ce soir, cela me faisait plaisir. Je n’avais pas eu vraiment souvent l’occasion de l’écouter mais ses interprétations étaient une pure merveille... et lorsque Meredith me parlait des concerts privés que donnait le jeune homme, j’appréciais la fierté qui pointait dans les dires de cette mère. Si nous avions été en meilleurs termes, lui et moi, j’aurais suggéré à Helios de jouer les Variations Goldberg, du compositeur sorcier Bach. Même si cette œuvre était, à la base, destinée au clavecin, les sonorités d’un piano, où couraient les mains d’un excellent musicien, cela était tout aussi agréable pour les oreilles. Ce n’était pas les morceaux les plus simples à jouer, mais je savais très bien que le jeune homme était tout à fait capable d’en faire une belle prestation.

Jusque là, Meredith et moi, nous nous tenions plutôt correctement. Les gestes que j’avais eus envers elle étaient plutôt tendres qu’autre chose et nous ne nous étions pas sautés dessus dès que nous nous étions vus. Et lorsque son fils quitta prestement le salon, Meredith vint m’embrasser brièvement, avant de me demander un compte rendu exact et précis de l’attitude de son fils durant son absence.


« Ne t’en fais pas... Tu as des choses à faire de ton côté aussi, tu n’as pas à t’excuser d’être une femme de pouvoir... puis... tu sais que ça me plaît de te retrouver, même après une petite attente... » Je lui caressai doucement la joue. J’étais bien conscient qu’elle devait se douter que nous n’avions pas échangé que des gentillesses, Helios et moi, mais je me disais qu’avec le coup du whisky, il allait déjà devoir pas mal encaisser. Alors je choisis de ne pas enfoncer le clou. « Helios avait envie de passer la soirée avec toi... et je suis arrivé. Il a plutôt bien géré sa déception et sa frustration, à mon avis.  »

C’était plutôt bref, mais il me semblait que cela devrait suffire pour exprimer à ma ravageuse amie que je ne tiendrais pas rigueur à Helios de tout ce qui avait pu être dit plus tôt. Ce jeune homme avait juste voulu essayer d’avoir sa soirée tranquille entre mère et fils. Je ne pouvais pas lui en vouloir pour cela : moi aussi j’aimais avoir des soirées seul avec sa mère, après tout.

« Il ne faut pas lui en vouloir. Ton fils a gardé une attitude digne d’un gentleman. Cette histoire de whisky... ce n’est pas bien grave... Il n’y a que nous... » Ce n’était pas comme si Helios allait faire éclater un scandale en public, après tout, il fallait peut-être relativiser un peu... je ne cautionnais certainement pas l’abus d’alcool, mais j’étais tout de même assez proche de la famille Carrow pour prendre cela avec une certaine légèreté. « Et puis... tu n’es pas responsable de ses choix ni de ses actes. »

Helios Carrow était majeur et, par conséquent, parfaitement en âge d’assumer ses responsabilités. Mais je pouvais comprendre que ma très chère amie n’aime pas trop l’idée que son fils fasse des frasques en son absence. N’était-ce pas là un sentiment bien maternel ?

Ma main rejoignit celle de Meredith et je la retirais doucement de son front, ne la quittant pas des yeux.
« J’aimerais pouvoir t’aider à gérer tout cela... alléger un peu ton quotidien et ta charge de travail... » Si j’avais eu l’occasion, j’aurais même volontiers prêté ma secrétaire à Meredith, pour qu’elle l’aide à gérer la paperasse. Je pouvais bien m’en passer si c’était pour venir en aide à ma si chère amie...
A défaut, je pouvais toujours être là pour elle comme aujourd’hui, en fin de journée, prêt à lui octroyer un massage relaxant ou toute autre activité de détente qui lui convenait. Je me penchais un peu vers elle.


« Ma belle, j’aimerais te voir heureuse... vraiment... » Je vins alors capturer ses lèvres, quelques secondes, juste assez pour lui transmettre toutes les envies qu’elle m’inspirait toujours.

Mais nous n’eûmes guère de vrai moment d’intimité, en réalité, puisque Helios revenait déjà, pour indiquer à Meredith qu’elle pouvait donner ses instructions dès qu’elle le désirait. À vrai dire, j’aurais aimé pouvoir être seul avec Mrs Carrow durant un peu plus de temps que cela... nous avions toujours beaucoup de choses à nous dire et je trouvais dommage de devoir interrompre notre conversation pour une histoire de repas.
Cela dit, nous avions la soirée et la nuit devant nous pour discuter comme nous pouvions en avoir besoin et / ou envie... nous aurions sans aucun doute tout le loisir de reprendre là où nous en étions arrivés.

Aurais-je dû m’écarter un peu plus de ma belle ? Je ne savais pas, et je n’en fis rien. Helios savait très bien quelle proximité existait entre sa mère et moi, alors peu m’importait qu’il nous trouve bouche à bouche en revenant. De mon point de vue, il était évident que Mrs Carrow et moi n’allions pas jouer aux bavboules une fois que nous aurions traité les documents que j’avais apportés ce soir.


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Lumos
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Lun 24 Aoû - 18:50
« Tu me vois heureuse de te l'entendre dire, Helios. L'écoute est effectivement nécessaire lorsque l'on veut cerner l'autre. Parfois, on peut alors découvrir que celui que l'on croit être un adversaire ne l'est pas nécessairement...»

Helios connaissait les sous-entendus de Meredith Carrow. Il savait aussi qu’elle espérait vraiment que lui et William se rapprochent ou à minima arrivent à une entente cordiale. Le cerveau d’Helios était quelque peu chamboulé car toutes ses certitudes commençaient à vaciller. Toute sa vie durant, on lui avait répété à quel point il était extraordinaire, au-dessus de tous, pour une chose aussi simple que la pureté de son sang. Cependant, plus il grandissait, moins cela semblait valoir quoi que ce soit. Meredith avait porté ces valeurs mais semblait à présent les oublier voir totalement les renier lorsque cela touchait à William. William… Lui-même sang-mêlé qui avait réussi à se hisser sur les plus hautes marches du pouvoir sorcier. Pourquoi ? Comment ? Si le sang était à ce point une futilité, pourquoi tant des figures de sa vie l’avaient poussé à y croire ?  Helios n’était pas un idiot et il voulait en toute bonne foi comprendre ce qu’on lui disait. Il concevait que le monde changeait et que le sorcier devait s’adapter. Cependant, déconstruire une vie entière d’éducation, surtout sur les conseils des mêmes personnes qui les avaient bâties, restait une expérience difficile et peu sympathique.

« Mon fils a de qui tenir, mon cher, et je n'en suis pas peu fière. Même s'il a encore du chemin à faire, Il ira loin, c'est certain. »

Un sourire fugace passa sur le visage du Serpentard. Bien qu’il fût en cet instant particulièrement remonté contre l’ensemble des personnes présentes dans la pièce, il n’était jamais hermétique à un compliment de sa mère. N’était-ce pas ce à quoi aspirait la plupart des enfants ? Arriver à rendre fiers leur géniteurs ? Enfin ici sa génitrice puisque le géniteur était absent de l’équation. Plus le temps passait, plus Helios voulait comprendre sa vie par le prisme de son identité qui passait par la recherche de la réponse à la fameuse question : qui était son père. « Recherche » était un bien grand mot puisqu’il ne fallait faire qu’un simple test ou demander à Meredith… D’ailleurs, il avait rassemblé son courage pour reposer cette question fatidique à sa mère, avant que William ne vienne contrecarrer ses plans. Une autre raison à sa mauvaise humeur.

Helios venait de prévenir Darfin pour le repas. Alors qu’il posait la main sur la poignée, il entendit William parler. Vu la teneur du message et le fait que Meredith soit le seul autre être qui peuplait la pièce, il n’eut pas de mal à déterminer la destinataire de ces quelques mots.

« Ma belle, j’aimerais te voir heureuse... vraiment... »

La main d’Helios se crispa sur la poignée et il marqua un temps d’arrêt alors que quelques bruits étouffés lui parvenaient du Grand Salon. William et Meredith ne jouaient pas aux échecs sorciers c’était une certitude. Ce n’était pas la première fois qu’Helios entendait des choses qu’il aurait préféré ne pas entendre, il n’aurait donc pas dû être aussi mal à l’aise… Cependant, avec toutes les interrogations qui avaient été soulevées ces dernières heures, il eut envie de vomir. Une nausée comme il en avait eu peu depuis longtemps. Son esprit était en pleine bataille à présent. Dans le classement de ses convictions, que devait-il applaudir au sommet ? Lesquelles devait-il rayer ou modifier ? Une envie irrésistible de ne pas ouvrir cette porte et de juste partir lui prit. Comme Thalia. Comme la garce des Carrow. Celle qu’il détestait au plus haut point mais qui semblait avoir été la plus intelligente des trois cousins…

Voulait-il fuir les Carrow lui aussi ? Une voix le rappela à l’ordre « Non ! ». Il avait besoin de cette famille puissante pour s’élever et il n’était pas du genre à rendre les armes aussi facilement. Mais le jour où il n’aurait plus besoin d‘eux… Ce jour-là… Il partirait sans se retourner. « Et Meredith ? » demanda une autre voix plus curieuse. Serait-il assez fort pour se détourner de la puissante et suprême Meredith ? Aujourd’hui, il ne faisait pas d’illusions : la réponse était bien évidemment négative. Mais elle l’était moins que quelques années plus tôt. Alors il y arriverait. Il pourrait alors suivre ses propres choix sans se faire réprimander comme un gamin devant les invités.

Un regain d’énergie, de force et de paraître repris le dessus et il se calma. Rien  n’était terminé mais il pourrait normalement faire bonne figure devant Meredith et William. Puis il aurait quelques semaines voir mois sans devoir les revoir –enfin l’espérait-il-. Ce temps lui serait bénéfique pour mettre de l’ordre dans ses pensées et convictions. Il croiserait toujours Meredith à l’université et au conseil, tout comme William, mais il espérait pouvoir trouver des excuses pour ne pas faire plus que les croiser justement. S’éloigner serait une première étape. Il soupira, plus pour lui-même et l’univers qu’autre chose. Il choisissait pour le moment l’esquive mais il le savait au plus profond de lui-même : un jour une confrontation serait nécessaire. Il espérait être suffisamment fort pour pouvoir tenir et ne pas s’effondrer aussi facilement qu’un château de cartes.

Ouvrant la porte, Helios trouva Meredith et William particulièrement proches. Comme cela était étonnant dis donc se dit-il avec une immense couche d’ironie. Il se retint de lever les yeux au ciel et réprima la nausée qui revenait au galop. Helios ne fit aucun commentaire si ce n’était pour annoncer que le diner pouvait être servi à la demande de la maitresse de maison. Il ne put s’empêcher cependant de fixer les deux protagonistes avec dureté. Ainsi donc, ils se cachaient de moins en moins. Une nouvelle étape avait été franchie. Quelle était la prochaine ? Se pavaner dans les couloirs nus prêts à se sauter dessus à la moindre occasion ? Mais… N’était-ce pas ce qu’ils faisaient déjà en son absence ?

Le jeune homme se dirigea calmement vers le piano où trônaient encore des partitions. Il entreprit d’en feuilleter quelques-unes pour choisir le morceau qu’il interprèterait après le repas. De nombreux compositeurs se bousculaient dans son esprit et une pointe d’envie puérile le sommait de trouver un morceau qui ferait comprendre à William qu’il n’était pas particulièrement le bienvenu. Il passa en revu les classiques, Beethoven, Bach, Chopin…. Il hésita même à se tourner vers des compositeurs moldus, comme un pied de nez à l’univers. Après quelques secondes de réflexions, il se rendit compte qu’il serait bien le seul dans la pièce à trouver cela dérangeant. Il soupira et continua de parcourir du regard les portées, peuplées de notes blanches, noir, ensembles ou espacées. Il se décida de se montrer courtois. Peut-être plus par envie de faire l’exact opposé des réponses qui lui seraient proposées.

« Auriez-vous une envie particulière ? » Dit-il en désignant les partitions. Le piano sonnerait le glas de la soirée et il était donc particulièrement pressé d’arriver à cette étape. Alors il pourrait fuir cette pièce, ce manoir et ces personnes sans une once de regret. Il se força à sourire mais du sourire charmeur qu’il avait l’habitude d’apposer à la moindre contrariété.

Codage d’après Libella sur Graphiorum


Never look back and say
It could have been me
Don't wanna live as an untold story. Rather go out in a blaze of glory. I can't hear you, i don't fear you now. Wrapped in your regrets. What a waste of blood and sweat. × by lizzou.

Petits awards:
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Lun 19 Oct - 3:48
Waiting for your mother
Feat. William & Helios


“I can deal my own disasters”
William saisit tendrement ma main et me regarda, comme pour m'inviter à cesser de culpabiliser. Ce geste ne put que me faire sourire. Mon cher ami me connaissait par cœur – parfois même trop – et savait toujours comment m'apaiser, quels que soient le contexte ou la gravité de ce que je vivais.

« Tu m'aides déjà plus que tu ne le crois, tu sais… » dis-je en venant me blottir contre lui. Après une journée comme celle-ci, j'avais besoin de ses bras réconfortants. Moi qui avais été élevée selon les plus strictes valeurs Carrow, où l'étalage des émotions et les excès de tendresse étaient non seulement mal vus, mais à proscrire, je m'étonnais toujours lorsque je me montrais aussi câline. C'est peut-être même d'ailleurs grâce à William que j'étais devenue cette femme encline à ces élans d'affection. Si mes rapports avec les autres membres de la famille Carrow demeuraient toujours aussi distants, il en allait tout autrement avec William et surtout avec Helios, bien entendu.

Si certains hommes, dont William, m'avaient appris à me laisser aller dans l'effusion de mes sentiments amoureux, Helios, quant à lui, m'avait fait découvrir ce qu'est l'amour inconditionnel. Devenir mère avait été pour moi ne sorte de révélation. Jamais je ne me serais crue capable d'aimer de manière aussi vraie et aussi pure. À l'instant même où on l'avait posé dans mes bras, ma propre existence s'était mise en second plan ; plus rien ne me parut plus important et plus précieux que son existence à lui. Car pour moi, devenir mère, c'était ça : c'était faire de mon fils ma priorité, c'était protéger sa vie au risque de la mienne. Et même lorsqu'il devient adulte, votre enfant demeurera toujours votre priorité. J'en savais quelque chose… Malgré ses tares, malgré ses humeurs, malgré tout ce que je n'approuvais pas dans ce qu'il faisait et malgré ses propres désapprobations à l'égard de mes choix, il m'était impossible de lui en tenir rigueur d'une quelconque façon. Voilà qui ce qui me différenciait d'Abraham Carrow, mon père, qui n'avait eu aucun scrupule à renier ma sœur ainée, Hemera, jusqu'à la pousser au suicide. Sœur ainée que ni mon fils, ni mes nièces ne connaissaient l'existence, son nom ayant été tout bonnement effacé de notre arbre généalogique.  Depuis que je connaissais les joies et les malheurs d'avoir un enfant, il me semblait me reconnaitre dans ce que je fus celle à qui je ne voulais pas ressembler : ma mère.

Ainsi blottie dans les bras de William, je vins nouer les miens dans son dos après qu'il m'ait furtivement embrassé. Ce fut un baiser court, certes, mais il avait très bien su me communiquer ses envies. Il fallait dire qu'il m'inspirait la même chose. Comme j'étais beaucoup plus petite que lui, je posai ma tête contre son torse. Je pouvais presque entendre son cœur battre, ce qui m'apaisait encore plus en soi.


Je me mordis la lèvre lorsqu'il déclara vouloir me voir heureuse. « Je le suis, William… Tu ne peux pas imaginer comme je suis heureuse lorsque tu es ici, avec moi… avec nous, Helios et moi. Je crois bien que tu te doutes ce que ça représente pour moi. De ce que ça a toujours représenté… »

Je relevai la tête pour le regarder.

« Ça me tue lorsque je vois combien Helios ne supporte pas de te savoir dans ma vie. Surtout… Surtout en sachant que tu es peut-être…»

Je baissai la tête comme pour marquer une pause. Je savais pertinemment qu'il était risqué d'aborder ce sujet. Helios pouvait nous surprendre à tout moment. Je m'étais engagée sur un terrain bien glissant, mais je ne pouvais plus reculer; j'en avais déjà dit suffisamment.

« Oh William, j'ai longtemps repoussé ce moment, mais c'est au-dessus de mes forces à présent. Je dois en avoir le cœur net… Pour Helios… »

C'est à ce moment qu'Helios revint au salon. Avait-il tout entendu ? Si je demeurais convaincue que William se doutait être le père potentiel de mon fils, je ne pouvais pas en dire autant de ce dernier. D'une certaine manière, j'espère qu'il s'en doute également. Ça rendrait la suite des choses nettement moins compliquée…

Lorsque Helios nous rejoint, j'étais dos à lui, face à William que je regardai l'air de lui faire comprendre que cette discussion devrait se poursuivre dans l'intimité de son bureau… À moins qu'Helios ait tout entendu et que cela provoque chez lui un excès de colère qui serait tout à fait justifié. Je me tournai vers mon fils. Son regard sévère et dur posé sur nous en disait long. Ou bien il nous avait entendus, ou bien c'était notre proximité qui le dérangeait. Je trouvais en effet tout près de William et ce dernier ne s'était pas écarté. Helios n'était pas dupe. Il savait que nous nous étions étreints et embrassés, mon acolyte et moi. Il nous avait surpris à mainte et mainte reprise… et entendus. Il est vrai que nous nous cachions de moins en moins William et moi… Ici au manoir Carrow, du moins. C'était l'un des rares endroits où nous pouvions nous laisser aller à nos passions sans crainte d'être dérangés. Lorsque Helios était présent, nous nous efforcions d'être discrets, mais ce n'était pas toujours facile.

Je rompis cette proximité qui gênait tant mon fils pour me diriger vers lui qui s'était installé au piano. Je farfouillai de-ci de-là à travers les partitions pour en sélectionner une d'un compositeur sorcier.


« Celle-là… J'ai toujours aimé t'entendre jouer cette Sonate Enchantée. Mais avant cela, je propose que nous passion à table. »

J'espérais avoir suffisamment créé diversion pour que mes réflexions faites à William passent inaperçue. Avec un peu de chance, nous poursuivrions notre discussion loin des oreilles de mon fils, évitant ainsi un coup d'éclat de sa part. Par son aversion à l'égard de William, apprendre que le sang de ce dernier coulait peut-être dans ses veines aurait l'effet d'une bombe. Une bombe dévastatrice que je n'étais pas prête à encaisser.

Je tendis donc le bras, non pas en direction de William, mais bien vers Helios. Un large sourire au visage. Je faisais des efforts presque surhumains pour cacher mon malaise.


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Anonymous
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Lun 19 Oct - 20:33
Il était évident, à l’heure actuelle, que la soirée prendrait une tournure des plus traditionnelles. Un repas dans la salle à manger, tous trois installés à une table bien trop grande pour si peu de convives. J’avais le même genre de meuble chez moi, mais nous aimions partager des repas autour d’une table ronde, plus petite, qui nous permettait ainsi d’être plus proches les uns des autres. C’était sans doute à ce genre de détails que l’on pouvait remarquer les différences entre les familles aristocratiques de sang pur et des familles comme la mienne.
J’avais toujours été proche de la famille Carrow, en tout cas de Meredith, et, le temps passant, cela n’avait jamais changé. Avec mon épouse, ma collègue triumvir était la femme la plus importante dans ma vie. Ce qui expliquait, d’ailleurs, fort bien la jalousie qu’éprouvait ma chère et tendre à son égard. Alors qu’il aurait peut-être suffi que nous nous amusions un peu tous les trois, ensemble… ah, là, c’était sûr, j’aurais été plus que comblé ! Cependant, étant donné la froideur avec laquelle Elianor évoquait mon amitié avec Meredith, il y avait bien peu de chance que cela puisse un jour arriver. Malheureusement, puisque l’amour avec deux femmes, c’était quand même quelque chose de vraiment exceptionnel.

Cela dit, pour le moment, si Meredith était dans mes bras, ce n’était pas dans un contexte charnel, mais plutôt quelque chose de bien plus doux et tendre. J’aimais quand elle se blottissait de la sorte contre moi, elle, ma meilleure amie de toujours, celle sans qui je ne tiendrais plus depuis longtemps… Cela avait quelque chose de très agréable de savoir qu’elle était heureuse lorsque j’étais là, même si c’était toujours un peu chaotique avec son fils. Je ne pensais pas vraiment mériter la haine et la colère d’Helios, mais je préférais qu’il tourne ses sentiments négatifs vers moi plutôt que vers sa mère, parce que je connaissais bien le sentiment d’amour inconditionnel que l’on éprouvait pour nos enfants et que je ne voulais pas que Meredith se heurte à un mur.
Je comprenais qu’elle souffrait sans doute de cette attitude qu’avait Helios envers moi, parce qu’il n’avait pas été éduqué comme cela, parce que j’avais été l’un des hommes les plus présents dans sa vie dès sa plus tendre enfance et parce que j’étais un excellent ami de sa mère… mais les choses étaient ainsi faites et il n’était pas possible de changer ce qui avait été fait jusqu’à présent. Mais, à la réflexion, n’était-ce pas justement parce qu’il y avait une chance sur trois que je puisse être son père que le jeune Serpentard agissait comme cela avec moi ? Il aurait sans doute préféré que je ne fasse pas partie de cette équation, il aurait certainement voulu qu’il n’y ait que Rodolphus Lestrange et Phobos Asclépiades qui puissent être les géniteurs potentiels… deux sorciers de sang pur, au pedigree impeccable… je ne faisais pas le poids dans la balance, c’était sûr et certain.
J’eus un sourire pour Meredith, avant de poser l’index sur sa bouche. Je n’étais pas sûr qu’il faille aborder le sujet ici et maintenant. Un jour, très certainement, mais ce soir, Helios était d’une humeur assez farouche.

J’aurais aimé la rassurer, lui dire que cela ne changerait rien, mais je ne pouvais pas en être sûr. Si Helios souhaitait partir en vrille, il le ferait, quoi qu’il puisse lui en coûter. Et ce n’était certainement pas moi qui pourrais parvenir à calmer le jeu. Mais Phobos, peut-être. Il serait assurément là pour le jeune homme, même s’il était moins démonstratif que moi, c’était un type qui pouvait être discret et à l’écoute… enfin, il pouvait être un bon ami, mais je n’avais pas vraiment en tête comment il pouvait être avec les jeunes, à fortiori avec ses étudiants. Il m’avait toujours semblé être un homme juste et droit. Mais bon, je pouvais me tromper…
Et puis, comme Helios était revenu dans la pièce, l’expression du visage de mon amie se modifia légèrement, ce que je pris comme une façon de m’inviter à en reparler plus tard, peut-être sur l’oreiller. A moins que le lieu ne soit qu’une petite interprétation de ma part.

Et Meredith s’éloigna de moi, pour s’approcher d’Helios et du piano, par la même occasion. J’aimais entendre Helios jouer, j’ignorais s’il le savait, mais j’avais toujours apprécié sa maîtrise de l’instrument. Je n’étais pas musicien, loin de là, mais j’étais capable d’apprécier le talent quand je le voyais ou l’entendais. Mais ce serait pour plus tard, puisque ma belle amie nous proposa plutôt de passer à table avant toute autre chose. « Excellente idée. » Et effectivement, si la table était dressée et le repas servi, c’était sans aucun doute la meilleure chose à faire.
En homme galant, j’aurais bien offert mon bras à la maîtresse des lieux, comme si je me glissais pour elle dans le rôle du cavalier, mais nulle danse n’était au programme ce soir et je me doutais bien que le jeune Carrow n’aurait pas vraiment apprécié que j’invite sa maman pour une danse au son de son piano… et pourtant, cela aurait pu être un magnifique tableau, enfin, du point de vue de Meredith, sans nul doute… Et puisque Meredith proposait son bras à son fils, je n’avais guère voix au chapitre. Je songeais que j’aurais sans doute dû proposer d’attendre ma collaboratrice dans son bureau, pour les laisser entre mère et fils, parce que, au final, j’avais parfaitement conscience que ma présence ici forçait à changer le programme de leur soirée…

Avais-je vraiment envie de cela ? J’avais envie de passer du temps avec Meredith, ça oui, mais… au détriment d’Helios ? Avait-il besoin de raisons supplémentaires de m’en vouloir et de ne pas m’apprécier ? Je ne pensais pas… le jeune homme était déjà assez virulent comme cela, nul besoin d’en ajouter par-dessus.
Mais la dame de la maisonnée m’ayant invité, je ne pouvais plus me débiner. Un repas partagé avec les Carrow, cela pouvait être une excellente façon de clore cette entrevue…

Nous passâmes donc à la salle à manger, où nous prîmes place selon les convenances de rigueur. Meredith en tête de table, Helios à sa droite, moi à la gauche de ma belle. Face au jeune homme, donc, alors que j’aurais bien plus apprécié avoir le visage de Meredith Carrow en face du mien, mais bon, Helios n’était pas désagréable à regarder, même si je ne le voyais pas comme j’aurais pu mater n’importe quel beau jeune homme. Je n’avais jamais nourri autre chose qu’une affection bienveillante pour lui, même quand il me sortait des âneries ou des énormités légèrement déplacées. Je pris donc place, en appliquant à la perfection tout ce que l’on était en droit d’attendre d’un invité à une table si bien dressée et dans une famille de si bonne naissance.

Mon verre contenait du vin rouge. Un liquide foncé qui m’avait toujours fait un peu penser à du sang, par sa robe vermeille, mais dont la saveur n’avait rien à voir avec le goût métallique. Le vin était connu pour délier les langues et pour désinhiber, mais nous n’avions pas besoin de supprimer des inhibitions. Par égard pour Helios, je comptais bien me comporter en gentleman et ne guère lui gâcher plus encore ce repas qu’il aurait souhaité sans doute partager en tête à tête avec sa chère maman.

Je ne disais rien pour le moment. Je n’avais rien à dire et je n’avais pas l’idée de faire la conversation juste pour emplir un silence. Les propos de Meredith me trottaient dans la tête, bien sûr, mais je ne pouvais pas répondre moi-même à la question. Il n’y avait pas trente-six solutions pour que la vérité soit connue et, si j’étais prêt à faire ce qu’il fallait, je n’étais pas pour autant sûr du résultat. J’aurais aimé pouvoir être rassurant, mais je ne le pouvais pas. Et puis, il me semblait que la première concernée, à savoir Meredith Carrow, devait elle-même accepter l’idée de faire la démarche... ce qui revenait, aussi, à reconnaitre qu’elle n’avait pas été un exemple de sagesse à l’époque. Pour moi, cela ne changeait rien. Je l’avais toujours appréciée, à l’époque ou aujourd’hui, et il aurait fallu quelque chose de vraiment grave pour que cela change. À mes yeux, notre amitié, notre entente et notre complicité, tout cela pouvait traverser encore de belles et nombreuses années, et sans doute des épreuves, des heurs et des malheurs. Nous avions toujours formé une équipe stable et solide, cela ne changerait pas de sitôt.
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Waiting for your mother || ft. Helios Carrow puis Meredith Carrow
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