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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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I won't let you down || ft. Amber Towsen :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Dim 3 Mai - 18:44
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I won't let you down

Il y avait certaines choses que je ne supportais pas, dans l’existence, à commencer par le fait que certaines personnes n’avaient pas l’attitude digne et respectueuse que devraient avoir tous les parents envers leur progéniture… Je n’irais pas jusqu’à dire que j’étais un mari et un père exemplaire, non, certainement pas, mais il y avait des choses que je ne faisais pas et que je ne ferais jamais.
Même si Marcus adoptait parfois un comportement peu appréciable avec moi, il était évident que je ne lui ferais jamais le moindre mal. Pour Septima, j’étais encore plus protecteur. J’étais capable de tout pour être sûr que tout irait toujours bien pour mes enfants… Ce n’était pas toujours facile de garder ma ligne de conduite, mais il était clair que je ferais toujours tout pour mes enfants. L’un comme l’autre, j’y tenais plus qu’à la prunelle de mes yeux.

Alors, forcément, quand j’avais appris que Thorfinn Towsen avait osé faire usage d’un sortilège impardonnable sur sa fille… mon sang n’avait fait qu’un tour. En réalité, je savais que Towsen père avait déjà fait usage du Doloris sur elle quand elle n’était encore qu’une enfant… à présent, il s’était permis d’employer l’Imperium sur Amber. Je ne connaissais pas les détails de cette histoire, mais la jeune femme m’avait contacté par hibou, après un silence de quelque temps…
Nous avions pourtant eu des échanges épistolaires qui nous avaient permis d’apprendre à nous connaître un peu mieux. Nous avions discuté, par hiboux interposés, d’une façon qui n’aurait pas pu être possible en face à face, en tout cas, pas dans les circonstances du moment… Je lui avais posé la question dans l’un de mes derniers courriers : est-ce qu’Amber était heureuse ? Je n’en avais pas vraiment l’impression… dans ses lettres, il me semblait que la jeune femme ne vivait pas sa jeunesse comme elle aurait dû et pu le faire… Et cela ne me plaisait pas. Bien sûr, la pureté de son sang lui donnait des tas de responsabilités auxquelles elle ne pouvait pas échapper, mais je ne pouvais pas cautionner la manière dont son père voulait la responsabiliser par rapport à tout cela.

Je connaissais les Towsen depuis bien longtemps, avant même mon mariage avec Elianor, d’ailleurs, mais c’était mon épouse qui constituait le lien que j’avais avec le couple. Ma chère et tendre était, en effet, amie avec Margaret. Quant à moi… je n’avais pas vraiment d’affinités avec Thorfinn, nous n’étions, lui et moi, pas du tout du même monde et nous n’avions pas les mêmes centres d’intérêt. Notre seul point commun, au final, c’était l’idéologie que nous partagions… et si je n’avais occupé une place importante au sein de notre Cause, il était clair que Thorfinn n’aurait sans doute jamais eu cette sympathie pour moi. Avec lui, tout était tellement calculé… Un repas entre nos familles ? Vous pouviez être sûr que l’invitation cachait des intentions de la part du mari… que ce soit pour me demander de former Tobias ou de m’occuper de l’initiation d’Amber, il cherchait toujours un moyen détourné pour que je me sente obligé d’accepter.
En soi, d’une certaine façon, je préférais que ce soit moi qui me charge de ces formations, parce que je n’avais pas du tout l’habitude d’utiliser les méthodes qui avaient cours lorsque nous étions jeunes… Non, j’étais bien plus progressiste que cela, je me refusais, par exemple, à faire subir les sortilèges impardonnables aux futurs mangemorts, parce que je leur manifestais plus de respect que lui-même ne le faisait. C’était une question de logique, au fond. Nous n’étions plus dans les années 80 ou 90 et les choses avaient clairement changé.

J’avais joué le jeu. Feindre auprès de Thorfinn que j’allais m’occuper de la formation d’Amber n’avait pas été bien difficile. Je savais très bien ce qu’il voulait entendre et je n’avais aucun problème d’éthique avec l’idée de lui mentir puisque c’était dans un but tout à fait légitime : celui d’éviter des atrocités à sa fille. Je ne me montrais pas toujours sous cette facette là quand j’étais face à une telle situation, mais il était important que je puisse intervenir quand j’en avais la possibilité.
Quand Amber m’avait contacté, je lui avais proposé de venir au manoir. C’était la meilleure façon de détourner tout soupçon des parents Towsen : qu’y avait-il de plus normal que leur fille venant chez moi pour y recevoir mes enseignements ? Après tout, c’était bien ce qu’ils attendaient, non ?

La jeune fille devait arriver dans la matinée. J’avais la chance d’avoir pu prendre quelques jours de congé en même temps que les membres de ma famille, ce qui nous permettait de passer du temps ensemble. Mais j’avais bloqué cette journée. Je ne voulais pas qu’Amber puisse se sentir coincée ou mal à l’aise par la présence de mes proches. C’était donc plutôt dans la logique des choses que j’avais précisé à mon épouse et mes enfants que j’allais être fort occupé avec la jeune femme et qu’il valait mieux ne pas nous déranger.
Au regard que m’avait lancé mon fils, j’avais cru comprendre qu’il me voyait comme un vieux pervers qui allait sans aucun doute essayer de profiter de la situation, et pourtant, il n’en était rien. J’en avais d’ailleurs discuté avec ma femme, vu sa proximité avec Margaret, il était évident qu’il fallait qu’Elianor sache que j’allais « former » Amber. La transparence… c’était la clef, n’est-ce pas ? c’était ce qui permettait de pouvoir avancer… et sous le couvert de cette initiation, il était clair que personne ne trouverait bizarre la présence de la fille des Towsen chez nous.

Sur le coup de neuf heures trente, la jeune femme se présenta donc au manoir, tandis que je venais de me resservir un café. J’avais laissé ma fille lui ouvrir la porte pour l’accueillir et l’inviter à entrer.
Contrairement à chaque fois où j’avais pu croiser Amber, je ne portais pas de costume, aujourd’hui. Sans doute l’effet vacances… Mais je n’avais pas eu envie de me changer pour la visite de la jeune femme. Il n’était pas nécessaire, après tout, de soigner les apparences en ces circonstances.


« Ah, Amber… entre… » Ma fille accompagnait la demoiselle et, dans la salle à manger où je buvais tranquillement mon café, je me levai pour la saluer. « Tu veux boire quelque chose ? »

Je me montrais très souvent affable avec les personnes qui venaient au manoir. C’était dans les habitudes de la maison, en quelque sorte, et je ne me voyais pas recevoir Amber sans lui offrir le moindre thé, chocolat chaud ou café. A vrai dire, je ne connaissais pas du tout ses goûts, mais nous avions tout ce qu’il fallait, de toute manière.

« Tu as mangé ? » Là aussi, si elle souhaitait prendre un petit quelque chose, je préférais lui proposer directement. Pour tout entrainement, après tout, il me semblait important de ne pas avoir le ventre vide. C’était une question de bon sens, puisque les besoins physiologiques avaient toujours tendance à nous dévier de nos objectifs si l’on n’y prêtait pas attention… Or, j’avais besoin, pour que tout se passe pour le mieux, que la jeune Serdaigle soit dans les meilleures conditions possibles. Ne serait-ce que pour éviter tout souci par la suite.
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Amber Towsen
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Ven 15 Mai - 10:15
The sound of silenceWilliam & AmberAmber ignorait encore si ça avait été une bonne idée de contacter William ou non. Il fallait dire qu’il était celui qui avait formé Tobias et que, en toute honnêteté, ils n’avaient pas les mêmes ambitions. La Cause qu’il défendait n’intéressait pas Amber. Elle ne voulait pas d’un avenir chez les mangemorts. Elle voulait pouvoir vivre sa vie comme bon lui semblait, mais son père était toujours là pour la rappeler à l’ordre. Elle n’avait même pas pu se diriger vers les études qu’elle voulait parce que « les magizoologistes n’ont pas d’avenir », d’après Thorfinn. Pourtant, Amber retrouvait un certain apaisement lorsqu’elle était en compagnie de créatures magiques. Ils l’apaisaient et, quelque part, elle avait envie de leur rendre la pareille en leur venant en aide. Elle avait l’impression de les comprendre bien mieux que les humains. Pourtant, elle s’était dirigée en Protection Magique. Elle ignorait pourquoi elle ne s’était pas opposée à son père. Peut-être la crainte ? Ou l’indifférence sur le moment ? La jeune femme était assez ouverte d’esprit. Elle aimait toucher à tout et approfondir ses connaissances, les perfectionner, qu’importe la matière ou les difficultés rencontrées. Devenir auror ou professeur de botanique… Elle s’en moquait, tant qu’elle pouvait adoucir sa soif de connaissances tout au long de sa carrière. Elle en voulait pas de redondance, d’ennui mortel sur son lieu professionnel. Voilà sans doute l’une des principales raisons pour lesquelles elle n’avait pas sourcillé au refus de son père de la voir rentrer dans une autre filière que la Protection Magique. Qu’importe… Le mal était déjà fait et elle ne pourrait sans doute plus revenir en arrière.

La jeune femme ne s’était jamais dressée contre son père, mais depuis octobre, les choses étaient différentes… Son enlèvement avait remis sa vie en perspective et elle avait perdu en confiance en elle, bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Cette confiance, elle comptait la regagner aussi vite qu’elle l’avait perdue. Hors de question de se sentir démunie comme elle l’était depuis un mois. Elle ne voulait pas laisser Thorfinn la rabaisser davantage. Depuis le mois d’août, leur relation n’était plus la même. À vrai dire, depuis le jour où il lui avait lancé un Imperium, suite à la colère qu’il avait ressenti à l’échec d’une de ses missions.

Suite à cette profonde rancœur, elle avait écrit à William. Il était chargé de sa formation et savait qu’elle n’était pas prête à lancer de sortilèges impardonnables pour le moment. Elle lui fit alors savoir qu’elle aimerait pouvoir en maîtriser les effets. Après tout, même si elle n’adhérait pas à la Cause, elle estimait important de pouvoir résister à un Imperium ou alors moins souffrir lors d’un Doloris. Amber était consciente que sa demande, si tout de fois elle était acceptée, engendrerait d’atroces souffrances et demanderait une très grande force mentale, mais c’était un risque qu’elle était prête à prendre. Le jour où elle pourrait regarder Thorfinn, droit dans les yeux, en lui montrant qu’il n’avait plus aucune emprise sur elle, elle se sentirait profondément libre. Elle ne demandait qu’à vivre ce moment et en jouir pleinement.

Si au départ, ses lettres avaient été imprécises sur la raison pour laquelle elle lui demandait un tel entraînement, elle avait été obligée d’en dire davantage pour convaincre William d’accepter sa demande. Elle savait qu’il ne répéterait pas leurs échanges à ses parents, parce que leur conversation de l’autre soir lui avait permis de comprendre qu’il ne les portait pas non plus dans son cœur.

Quoi qu’il en soit, lorsqu’il acceptera, un immense soulagement l’envahit, mais également une pointe d’appréhension. Elle était loin d’imaginer ce qui l’attendait lorsqu’elle se réveilla ce matin-là et qu’elle engloutit littéralement sa tarte à la citrouille et son thé vert. Quitter le domicile était tout ce qui l’animait, ces derniers jours. Loin des yeux, loin du cœur… Avec joie, tant que cela signifiait qu’elle serait loin de ses parents et de leurs piques incessants.

Le trajet ne prit pas énormément de temps. Le fait est que William vivait lui aussi à Londres. Nul besoin de poudre de cheminette ou de transplanage pour venir le voir. Une bonne vieille marche à l’ancienne lui convenait parfaitement. La brise matinale lui caressa le visage, réveillant ainsi chaque parcelle de son corps. Lorsqu’elle parvint enfin au manoir des Ombrage, elle fut dans un premier temps accueillie par Septima, la jeune fille de William, qui la guida jusqu’à la salle à manger où son hôte prenait encore son petit-déjeuner. Était-elle arrivée trop tôt ? Après tout, elle n’avait pas surveillé l’heure, bien trop impatiente de partir de chez elle, en ces vacances de Noël.

— Bonjour, William. J’espère ne pas avoir interrompu ton petit-déjeuner. Je n’ai pas fait attention à l’heure.

Amber était plutôt du genre lève-tôt. Elle adorait avoir la journée devant elle pour faire tout ce qu’elle avait besoin et envie de faire. Il n’y avait pas de plus puissante satisfaction que de se coucher le soir, en pouvant faire une immense rétrospective de la journée qui venait de s’écouler. En l’occurrence, cette matinée-là risquait d’être riche en émotions. Secouant négativement le visage à sa proposition, elle lui fit savoir qu’elle s’était parfaitement nourrie avant de venir le voir. Le petit-déjeuner était le repas le plus sacré de la journée.

— Par ailleurs, je te remercie d’avoir accepté de m’aider.


Elle savait qu’elle ne lui avait pas demandé quelque chose d’anodin et, heureusement, il n’y avait pas vu de problème. Peut-être qu’une telle demande était banale chez les Mangemorts ? Elle l’ignorait. À vrai dire, elle ne s’était jamais réellement penchée sur la question et sur leurs affaires. Quelle intérêt ? Elle n’avait aucune envie de les rejoindre à l’avenir et si aucune porte de sortie était disponible, elle finirait par en trouver une et s’émanciper de ses parents. Au diable, le jeu tordu, psychologique et malsain qu’ils avaient mis en place sur leurs enfants. Au diable, les comparaisons incessantes avec son frère. Et à elle la liberté ! Cette liberté, William allait y contribuer, bien plus qu’il ne l’imaginait. Bientôt, Thorfinn n’aurait plus d’emprise sur sa fille.

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Sam 16 Mai - 12:38
Tous les matins, j’aimais boire plusieurs tasses de café, histoire de me réveiller tout à fait et totalement… Avec ma douche quotidienne, c’était quelque chose d’indispensable pour que je puisse être efficace durant la journée. Une forme de rituel qui faisait partie de ma routine matinale…
J’avais déjà avalé mes œufs brouillés et mon bacon, je terminais simplement toujours par une deuxième tasse de café et un jus de fruits… pommes ou oranges, selon les jours et selon mes envies… Certains matins, je reprenais tout de même quelques habitudes me venant de Norvège… comme manger du saumon fumé le matin, avec quelques rondelles de concombre… bien sûr, le saumon d’Écosse ne valait pas le saumon de Norvège, mais pour une fois de temps en temps, cela faisait l’affaire.
Alors quand Amber apparut dans la pièce, bien que je l’eusse invitée clairement à prendre un petit quelque chose ici, avec ma famille, elle prononça quelque chose qui ressemblait à des excuses, auxquelles je ne pus que sourire.


« Ne t’inquiète pas, tu es à l’heure et si je te propose de prendre quelque chose, ce n’est pas juste par politesse. » Je ne voulais pas la forcer, mais c’était normal, à mes yeux, d’inviter la jeune femme à faire comme chez elle, en quelque sorte. « Je t’avais proposé mon aide, Amber… tu n’as pas à me remercier.»

S’il y avait quelque chose de plus important que tout à mes yeux, c’était bien la famille. J’étais prêt à tout pour défendre les miens et je me sentais responsable du bien-être des personnes dont je me sentais proche. La famille Towsen était sans doute bien plus traditionaliste que la mienne, étant donné leur sang et les idées plutôt rétrogrades de Thorfinn, mais le lien que j’entretenais avec Tobias était au cœur de pas mal de choses… De mon point de vue, Tobias et Amber auraient sans doute eu une enfance et une jeunesse bien plus heureuses en naissant dans un autre milieu ou en étant pris en charge par un couple plus progressiste… Mais cela n’ayant pas été le cas, il n’y avait rien que je puisse faire, hormis être présent, maintenant.
Dans une autre vie, je me serais peut-être battu contre Thorfinn pour lui faire ravaler ses manières d’un autre temps. La jeunesse, c’était l’avenir… et qu’il s’agisse de Tobias ou d’Amber, c’étaient des jeunes gens qui méritaient de poser des choix de vie qui leur correspondaient… Bien sûr, je prônais l’idéologie des mangemorts, c’était une évidence, mais pour que quelqu’un soit efficace, il fallait que le choix vienne de lui et que ce ne soit pas quelque chose d’imposé… Car imposer quelque chose à quelqu’un, c’était la meilleure manière de le dégoûter de notre Cause… Il fallait que ce soit quelque chose de volontaire pour que ce soit fonctionnel. Et moi, j’étais plutôt axé sur des idées politiques et des idées axées sur la diplomatie. Il me semblait que c’était comme cela que nous pouvions avancer.

Par principe, je ne demandai pas à la jeune femme comment allaient ses parents. En réalité, je n’aurais eu que faire de la réponse. Quand j’avais appris ce que Thorfinn avait fait à sa propre fille, je m’étais mis à lui en vouloir avec une intensité très forte. Je ne pouvais pas ignorer le fait qu’un père ait pu oser faire usage de sortilèges impardonnables sur ses propres enfants. Comment cela était-il seulement possible ? Comment Thorfinn avait-il pu seulement envisager de faire du mal à sa progéniture ? Bon sang, c’était tout simplement inconcevable à mes yeux…

Terminant mon café, je me passai une main dans les cheveux, comme pour vérifier qu’ils étaient coiffés à peu près correctement, puis je me levai, laissant ma tasse vide sur la table. Les elfes de maison viendraient se charger de débarrasser tout cela rapidement et proprement, comme à leur habitude.
Ma femme et mes enfants allaient sans doute avoir de quoi s’occuper durant la journée et j’allais pouvoir sans doute consacrer tout mon temps à la cadette Towsen. Mais tant que mes proches étaient dans les parages, il était hors de question que je puisse évoquer, notamment devant mes enfants, ce qui amenait la jeune femme au manoir de la famille. Alors il me fallait éviter d’aborder le sujet de façon frontale et directe.
« Tu sais que tu seras la bienvenue ici chaque fois que ce sera nécessaire. » Je ne savais pas jusque quand ni comment la jeune fille allait avoir besoin de mes conseils et de mon aide. Il allait falloir que nous discutions de tout cela sans que nous n’ayons vraiment envie ou besoin de chercher à savoir ce qui allait vraiment nous occuper par la suite. Je ne savais pas exactement pourquoi il me semblait aussi important de garder le secret de tout ceci, mais je ne tenais pas à aller trop vite en besogne.
Si je pouvais me montrer efficace avec Amber, cela pourrait sans doute me permettre de comprendre comment fonctionner avec les nouvelles et potentielles recrues de nos rangs, nos futurs mangemorts. Je ne travaillais pas de la même manière que mes congénères, j’en avais parfaitement conscience, mais cela avait son importance pour moi.

Je ne pus pas immédiatement me retrouver seul avec Amber, il fallait un peu de patience pour cela. Mais maintenant que j’étais debout, j’invitais la jeune femme à me suivre.


« Viens avec moi, nous allons voir un peu comment nous allons pouvoir travailler. Je veux que tu saches à quoi t’en tenir. » Je n’allais pas lui imposer quoi que ce soit, aussi préférais-je que nous puissions établir ensemble une sorte de programme qui me permettrait d’arriver à mener la jeune fille là où elle avait besoin que je l’amène. Bien sûr, il était évident que j’essaierais de ne pas trop m’impliquer, parce qu’humainement, il y avait des enjeux bien plus grands qu’une simple idée de formation. Je voulais réellement pouvoir aider Amber Towsen et, d’une certaine manière, j’avais comme envie de la protéger, là où son bon à rien de père n’essayait même pas de prendre un minimum soin d’elle.

Lorsque j’avais discuté avec la jeune femme, la fois dernière, lors de ce repas entre nos familles, il m’était apparu assez clairement qu’elle était bien différente de son frère aîné. Et pourtant, je ne pouvais m’empêcher de penser que Thorfinn avait sans doute fait subir à Tobias ce que je savais désormais qu’il avait imposé à sa fille… Cela ne m’aurait, en tout cas, pas vraiment étonné venant de lui… Thorfinn Towsen me dégoûtait de plus en plus, au fil du temps. Je ne l’avais jamais vraiment adoré, mais on pouvait clairement deviner que je l’appréciais de moins en moins. Quant à sa femme, Margaret… je devais reconnaître que s’il ne s’était pas agi là d’une amie de mon épouse, il y avait de grandes chances que je n’aurais jamais préservé le moindre contact avec elle. A vrai dire, j’ignorais pourquoi Elianor s’entendait aussi bien avec cette femme, alors qu’elle me semblait terriblement insipide et fade.

Nous marchions en direction de mon bureau, dans un premier temps, pour pouvoir discuter vraiment de ce qui allait nous occuper durant quelque temps. Je n’avais pas très envie de me sentir en décalage par rapport à la demande que m’avait faite miss Towsen.
« J’ai besoin de savoir exactement de quoi il retourne, Amber. C’est important pour savoir comment nous allons travailler, toi et moi. »

Arrivés à la pièce où je m’occupais principalement de paperasse et de recherches dans des livres quelconques et variés, je m’écartais, galamment, pour laisser entrer la jeune femme avant moi, parce que je ne pouvais pas m’empêcher de faire ce genre de chose, même si cela semblait souvent dater d’un autre âge. J’aimais garder ce genre de pratiques, sans doute par habitude avant tout, et cela ne m’avait jamais empêché de vivre avec mon temps, pour autant.
J’invitais donc Amber à prendre place, pour que nous puissions établir notre plan d’action.


« Comment tu te sens, Amber ? Par rapport à tout ce qui s’est passé depuis que nous nous sommes vus… » Je ne pouvais pas imaginer tout ce qu’elle avait pu ressentir, depuis ce repas que nous avions partagé…
J’avais pu la voir lors de l’intervention ayant eu lieu à l’université, ce jour maudit où mon filleul s’était retrouvé au beau milieu de la tourmente, du haut de ses treize ans… Et dans le lot des personnes emprisonnées, j’avais pu reconnaître, après leur libération, Amber, évidemment, ainsi que cette chère Poppy Tiberius et puis cette fille, Ielena, qui était en réalité une amie de Julius et que j’avais pu rencontrer à l’hôpital en voulant prendre des nouvelles de mon filleul.

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Ven 29 Mai - 11:19
The sound of silenceWilliam & AmberAmber ignorait ce qui avait pu la mettre autant en confiance avec William, dès le départ. Il aurait très bien pu avoir de mauvaises intentions envers elle et les cacher. Elle ne lui avait jamais porté autant de considération avant le repas avec sa famille. Il fallait dire qu’il avait directement obtenu ses bonnes grâces, lors de leur discussion sur son balcon. Le point de vue qu’il avait concernant ses parents l’avait immédiatement séduite. Il fallait dire qu’elle ne croisait pas beaucoup de monde qui ne les mettait pas sur un piédestal. Enfin… Personne ne l’avait jamais fait, simplement, William avait trouvé les mots justes pour monter dans son estime. Ils partageaient la même vision sur bien des choses et cela avait sans doute aider à l’acceptation d’une formation à ses côtés. Amber n’avait pas envie de devenir mangemort, mais elle savait qu’elle pourrait jouer la comédie plus facilement à ses côtés. Il avait accepté de commencer sans lui faire utiliser des sortilèges impardonnables. Elle ne se sentait pas prête et il était certain qu’elle ne le serait jamais… Ou pas.

La jeune femme ne pouvait oublier l’épouvantard qu’elle avait vu en compagnie d’Axel. Celui-ci avait mis en avant sa plus grande peur : sombrer dans les ténèbres. Elle ne savait pas vraiment ce que cela signifiait. Elle ne se voyait pas apprécier la magie noire, loin de là. Pourtant, il était imaginable qu’elle ait une part de noirceur grandissante en elle, envers tout ceux qui l’ont humilié et ses parents qui ne l’ont jamais accepté telle qu’elle était réellement. Bien qu’elle fasse tout pour repousser ces idées malsaines de son esprit, elles étaient parfois bien plus envahissantes qu’elle ne l’imaginait.

Un léger soupire quitta ses lèvres avant qu’elle ne pénètre le domaine de William, en direction de ce qui était peut-être sa destinée. Qu’elle le veuille ou non. Finalement, elle fut très bien accueillie et il veilla à ce qu’elle ne manque de rien, avant de la conduire à son bureau. Amber resta silencieuse un moment. Elle n’était pas très bavarde en temps normal, mais la situation actuelle n’arrangeait rien. Il fallait dire qu’elle ne savait pas comment sa demande serait accueillie et ce qui l’attendait réellement. Une léger appréhension grandissait en elle, au moment où elle prit place sur le fauteuil que lui indiqua William, la laissant prendre conscience qu’ils allaient rentrer dans le vif du sujet.

Il commença par lui demander son ressenti et la jeune femme entrouvrit la bouche. Il était assez rare que l’on se préoccupe des sentiments qu’elle pouvait avoir. Elle n’avait que très peu d’amis et ils ne discutaient pas de ce genre de choses en général. Quant à sa famille… Elle ne se laissait pas aller à ce genre de banalités. Pourtant, une drôle de sensation naquit au creux de son estomac et elle ne put s’empêcher d’être reconnaissante envers William de prendre en compte son point de vue. Malgré tout, les mots ne parvinrent pas à sortir avant un bout de temps. Ce n’était pas quelque chose de simple de révéler au grand jour ses faiblesses. Elle détestait ça, même s’il s’agissait d’un mal pour un bien, qui lui apporterait un bon entraînement, basé sur son ressenti.

— Honnêtement, je me sens faible, depuis l’attaque du Blood Circle, avoua-t-elle en se mordillant l’intérieur de la joue. Je lutte tous les jours pour oublier les heures passées là-bas et la situation avec mon père n’arrange rien.

De toute manière, les choses ne s’étaient jamais très bien passées entre eux. Ils semblaient être incapables de se comprendre. Il y avait un mur impénétrable qui les séparait et empêchait d’entamer toute conversation rationnelle.

— Je ne peux pas vaincre les démons qui me hantent, mais si j’ai la possibilité de vaincre celui que je croise tous les jours, je pense que ce sera un bon début.


Amber n’entendait pas par là qu’elle voulait faire usage de la force, de la violence… Jamais elle n’en serait capable, quand bien même son père avait tout fait pour la faire se sentir plus misérable, plus vulnérable. Elle ne deviendrait pas le monstre qu’il était à ses yeux. Elle s’en était fait la promesse.

— L’épisode de cet été ne s’est pas reproduit, même si j’ai fait en sorte de couper un maximum contact avec lui. Malgré tout, j’ai envie d’être préparée au jour où il osera de nouveau lancer un tel sortilège contre moi.

Son regard s’orienta un instant vers ses genoux, qu’elle fixa d’un air absent, se remémorant cet après-midi d’été. Elle ignorait si Tobias avait subi la même chose, mais il était évident qu’il rentrait bien plus facilement dans le moule qu’elle. Elle n’adhérait pas aux principes de leur cause et cela rendait la tâche difficile à leur père qui en avait eu assez de prendre sur lui.

— Ma demande ne te paraît pas folle ?

Ses yeux émeraude se redéposèrent sur lui. À cet instant, elle avait besoin de se sentir comprise. Elle savait que ce qui l’attendait ne serait pas joyeux, mais elle savait que William était un homme raisonnable. Il n’abuserait pas des sortilèges impardonnables sur elle, pour obtenir des informations ou un service dont il avait besoin. Il ferait les choses bien et en ce moment elle avait confiance en lui bien plus qu’en n’importe qui d’autre. Il était le seul mangemort à la comprendre un tant soit peu ; il était le seul à l’avoir vu elle, sans considérer l’ensemble de sa famille, à avoir su la détacher des Towsen pour la considérer comme un être à part entière.

— Je sais que ce ne sera pas facile, mais je suis prête.

Plus que jamais. Elle en avait assez de subir. Il était tant qu’elle résiste et qu’elle montre au monde entier qui elle était réellement : Amber Towsen, une femme indépendante qui n’avait pas besoin de ses parents, de sa famille pour construire sa propre route, son propre avenir. Elle était qui elle était et les autres seraient obligés de l’accepter. Il n’était plus question de ne plus rien dire et de subir.

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Sam 30 Mai - 20:50
Dès le départ, j’avais eu l’occasion de créer un lien avec Amber, bien différent de celui que j’avais avec son frère aîné. La jeune femme s’avérait être dotée d’un tout autre caractère que Tobias et il m’avait semblé qu’elle pouvait être digne d’un intérêt tout autre. Chez les Towsen, Tobias avait toujours été mis en avant, laissant la jeune Amber dans l’ombre d’un grand frère… et peut-être était-ce cela qui m’avait touché chez elle, en premier lieu. Elle faisait bonne figure, mais j’étais bien placé pour savoir que Mr et Mrs Towsen n’étaient pas d’excellents exemples en termes d’éducation. J’avais eu l’opportunité de découvrir cela, voici déjà six années, lorsque j’avais eu à m’occuper de la formation de Tobias. Il s’était avéré que Thorfinn n’était certainement pas le père de l’année et qu’il n’avait pas hésité à chipoter dans les souvenirs de son fils après lui avoir fait subir des choses que je n’osais même pas imaginer infliger à personne à qui je tenais.
Était-ce de la fourberie de ma part que de préférer essayer de faire pour Amber ce que Thorfinn aurait dû faire ? Étais-je en train de trahir ce sorcier au sang pur et aux idées bien plus rétrogrades qu’il ne voulait bien le laisser entrevoir ? Je ne voulais pas me le mettre à dos, mais il était évident que si cela s’avérait nécessaire, j’avais déjà posé mes propres choix en déterminant vers qui je tenais à me montrer volontairement chaleureux. Ma loyauté allait à la cause et non envers ses membres les plus dénués de cervelle. Je ne méprisais pas Thorfinn pour autant, non, mais je ne l’appréciais pas et je ne l’apprécierais jamais. C’était un fait.

Je n’avais certes pas tous les éléments en main, mais je ne pouvais pas chercher à creuser tout cela, après tout, cela ne me regardait pas… Mais Je n’étais pas contraire au fait que l’on me parle. Là était toute la nuance. Il s’agissait, somme toute, d’une histoire de confiance, et cela ne se gagnait pas en un claquement de doigts. Il fallait du temps pour mériter la confiance d’une personne. Et il en fallait bien peu pour la perdre, à vrai dire. Chaque être humain en faisait les frais, au moins une fois dans son existence. C’était une chose très spéciale de découvrir des failles dans une relation et pourtant, notre propre humanité n’était finalement faite que de cela.
Je ne savais pas précisément où nous mènerait tout ceci, mais Amber et moi étions en chemin pour débuter sa formation. Un cheminement qui allait s’avérer sans doute très instructif. Peut-être même autant pour elle que pour moi, en réalité.

Je ne voulais pas brusquer la jeune femme. Et ses ressentis et questionnements avaient toute leur importance pour moi. Je me souvenais fort bien de la surprise qu’avait manifestée Tobias lorsque je lui avais posé ce genre de questions. A croire qu’on ne lui avait jamais vraiment laissé la parole auparavant… Et ici, en observant le langage non verbal de la jeune Serdaigle qui me répondait, j’avais comme une impression de déjà vu…
Elle parla de l’attaque du Blood Circle et de l’oubli qu’elle semblait chercher. Elle évoqua aussi Thorfinn, bien sûr, qui semblait, finalement, être un véritable poison pour l’existence de ses propres enfants. Par Salazar, j’espérais vraiment que jamais mes gosses n’auraient une telle rancœur vis-à-vis de moi.


« Faire de ce sentiment de faiblesse une force… ce n’est pas impossible… » Il y aurait du travail, très certainement, mais cela relevait du possible. Il allait falloir un travail sur soi, et sans doute quelque temps pour pouvoir se rendre compte que le désarroi pouvait se muer en quelque chose de puissant. « Oublier cela reviendrait à occulter une partie de tes motivations… Je pourrais modifier ta mémoire, si c’est ce que tu souhaites, mais je pense que cette expérience va te forger, d’une certaine façon. »

Je n’étais pas sûr à cent pour cent que c’était bien de Thorfinn dont elle parlait en évoquant le démon qu’elle croisait tous les jours, mais cela aurait été plutôt logique. Je tiquais cependant un peu sur l’emploi du verbe « vaincre », qui impliquait à mes yeux une forme de lutte.
Mais je n’en dis rien, laissant la jeune fille exprimer ce qu’elle avait en tête et ce qu’elle avait sur le coeur. Au fond, cela ne pouvait qu’être bénéfique pour moi savoir plus précisément ce qu’elle attendait de moi. Même si je savais d’ores et déjà qu’elle n’avait pas du tout les mêmes attentes que son frère.
Et puis, finalement, ses propos me confirmèrent que la jeune femme parlait bel et bien de son père. Le retour à l’université, après les vacances d’été, s’avérait donc être une opportunité pour Amber être protégée, en quelque sorte. Elle n’avait pas eu à subir Thorfinn Towsen plus que de raison et, d’une certaine manière, cela me soulageait. Au point où j’en étais, il était clair que j’avais autant envie qu’elle qu’Amber puisse tenir tête à cet imbécile.

Franchement, comment pouvait-on faire ce genre de choses à ses propres enfants ? Je n’avais aucune envie d’essayer de comprendre Thorfinn. Cet homme, déjà bien peu intéressant au départ à mes yeux, était encore en train de perdre des points. Il y avait six ans de cela, j’avais déjà été tenté de lui exprimer ma façon de penser... mais je n’avais pas pris ce parti, peut-être parce qu’au fond de moi, j’espérais que Towsen père n’allait pas reproduire les mêmes erreurs avec son deuxième enfant... mais il était évident que ce n’était pas du tout ce qui s’était passé. Et d’une certaine façon, je m’en voulais un peu d’avoir pu laisser faire cela. Peut-être bien que j’aurais été capable de provoquer Thorfinn en duel, pour lui dire clairement ma façon de voir les choses, mais cela aurait pu créer de la tension entre nos familles, ce qui aurait sans doute bien ennuyé ma femme et Margaret...


« Écoute, Amber, je comprends tout à fait... et je ne veux pas que ton père puisse te refaire le coup. » En fait, si j’avais pu, je me disais que j’aurais bien volontiers proposé aux enfants Towsen de venir vivre au manoir. Ne serait-ce que pour quelques jours, le temps de souffler un peu et de changer d’air... à défaut de pouvoir carrément les adopter. Bon, j’exagérais sans doute un peu, mais j’étais remonté contre Thorfinn, là.

« Il n’y a pas de folie dans l’envie de se préserver. On appelle ça l’instinct de survie, plutôt. » J’ignorais comment mes confrères mangemorts prendraient ce genre de paroles, mais je m’en foutais un peu. Je voulais être là pour Amber. C’était la moindre des choses si je voulais être un formateur efficace.

Entendre les mots de la jeune femme, cela me révoltait, en réalité. À mes yeux, Amber avait quelques points communs avec ma fille. Et si j’étais un véritable papa poule, je ne dérogeais pas à cela envers les jeunes qui m’inspiraient des sentiments quasiment paternels. Bon sang, j’étais une vraie guimauve dans certaines circonstances, je le savais fort bien. Mais il était clair que cela faisait partie de moi.
Amber posa les yeux sur moi et je soutenais son regard qui me semblait contenir tout l’espoir possible. Elle avait placé en moi le désir de gagner en assurance contre l’enflure qui lui servait de père. Il y avait quelque chose de fort dans cette situation. Et je me sentais comme investi d’une mission d’une sacrée importance.


« Je veux que tu saches que je ne te forcerai pas à poursuivre si cela devient trop difficile. Quand tu me demanderas d’arrêter, je te promets que je ne pousserai pas plus loin. » Il était important que la jeune Towsen pose ses limites et n’ait aucune crainte à m’en faire part.
Bien sûr, je savais que j’allais m’y prendre progressivement, mais je voulais être certain de deux choses.


« Tu dois savoir que l’entraînement ne pourra pas supprimer totalement les effets des sortilèges... on va pouvoir les atténuer un peu à la fois, mais ne t’attends pas à un miracle. » Je préférais lui dire directement la vérité et ne pas la laisser se bercer d’illusions. « Tu me fais confiance ? »

La question aurait pu n’être que rhétorique, mais elle avait toute son importance à mes yeux. Je ne l’avais jamais posée à son frère lorsque je le formais, mais j’avais senti assez rapidement que Tobias m’accordait sa confiance... il me l’avait montré, après tout, mais ici, avec sa petite sœur, je procédais un peu différemment, préférant commencer par la discussion pour savoir exactement ce qu’elle attendait de moi et pour être sûr et certain que cette décision n’était pas prise à la légère.

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The sound of silenceWilliam & AmberAmber ne savait pas vraiment à quoi elle s’attendait en prenant contact avec William Ombrage. Il était vrai qu’il était chargé de sa formation, mais elle ignorait encore à quel point elle pouvait lui faire confiance. Il avait été le mentor de son frère avant d’être le sien. Il était évident que Tobias était beaucoup plus proche de lui qu’elle l’était de son côté. D’aucune façon elle ne voulait qu’il apprenne ce qu’il allait se passer en ce lieu. Soit il le répéterait à son père et là elle n’était pas sûre de pouvoir ouvrir les yeux avant plusieurs jours, suite à l’élan de colère qui se déverserait sur elle. Ou bien, il allait la faire chanter ou lui faire une foutue leçon de moral dont elle n’avait pas nécessairement besoin. Amber était une jeune femme qui était capable de prendre ses propres décisions, mais personne ne semblait vouloir le comprendre, à l’exception de William qui avait accepté de l’aider sans lui poser de questions. De son côté, elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui l’avait poussé à accepter. Avait-il un grand cœur derrière son visage si sérieux ? Ou bien ne s’agissait-il que d’un sadique qui était heureux de pouvoir pratiquer des sortilèges impardonnables sans encourir de risques ?

Dans un léger soupir, elle suivit William à travers les couloirs de sa demeure. La jeune Serdaigle ne savait elle-même pas à quoi s’attendre. Elle resta donc silencieuse, un petit moment, bien qu’elle n’avait jamais été très bavarde. Elle se contenta d’observer autour d’elle et détailler les tableaux et portraits accrochés au mur. Elle n’avait jamais eu la possibilité d’aller dans le bureau de William, bien qu’elle s’était déjà rendue quelques fois en ces lieux pour des dîners. La salle à manger et les toilettes restaient les seuls endroits qu’elle connaissait un peu mieux que le reste de la demeure. Néanmoins, cela risquait de changer. Elle doutait qu’il allait « l’entraîner » dans la salle à manger ou le salon. D’ailleurs, où allait-il faire ça ?

Elle n’eut pas le temps de lui poser la question qu’il la questionna sur son état d’esprit. La jeune femme se contenta de hausser les épaules et de répondre en gardant une certaine distance avec les émotions qu’elle pouvait ressentir au fond d’elle.

— Je ne sais pas trop… Depuis l’attaque du Blood Circle, je ne me sens plus moi-même. J’ai besoin de reprendre le contrôle sur ma vie et je pense que cela doit commencer avec mon père.


Amber se mordilla la lèvre inférieure et fixa un instant le bureau de William. Elle se tâtait à en dire plus, mais en vérité, il avait besoin d’avoir toutes les cartes en main pour l’entraîner et la faire évoluer de la meilleure façon possible.

— Pendant les vacances d’été, Thorfinn est revenu de mission, assez énervé. Il a utilisé l’Imperium sur moi pour me forcer à torturer un lièvre avec la magie. Je ne voulais pas et pourtant… Inutile de te faire un dessin.


Un soupir caressa ses lèvres, avant qu’elle ne se décide à affronter le regard de William.

— Ce sentiment… J’ai ressenti le même dans la cellule où j’étais. Je n’ai plus envie d’être à la merci de personne. Même s’il n’a usé qu’une seul fois de ce sortilège sur moi, je pense qu’il n’aura pas de difficulté à le refaire une nouvelle fois. Si ce n’était qu’un lièvre, ça pourrait être un ami à moi ou autre.

Ou Raphaël… songea-t-elle, incapable de le dire à haute voix. Si Thorfinn venait à apprendre qu’elle avait fugué à la suite de ce sortilège, pour aller dans le Londres moldu et tourner un court-métrage avec un moldu… Elle ne se faisait pas de nœud dans le crâne. Il le torturait jusqu’à ce qu’il devienne fou, avant de lui offrir une mort douloureuse. Il était sacrément curieux comme paternel. Elle comprenait pourquoi elle n’avait jamais pu être sur la même longueur d’onde avec son frère. Il avait des années d’éducation de plus, avant qu’elle ne soit venue au monde. Il était bien soigneusement rentré dans les rangs, alors qu’Amber, de son côté… On ne pouvait pas dire la même chose.

— J’ai une requête avant de commencer l’entraînement. J’aimerais que mon frère n’apprenne jamais ce que nous faisons. Les conséquences sont bien trop incertaines pour que je veuille le mettre dans la confidence.

Amber était certaine que si William lui donnait sa parole, il ne la trahirait pas. Il avait l’air d’être un homme respectable et droit dans ses bottes. Il était le mangemort idéal pour lui apprendre à contrôler ses émotions et ses ressentis lors d’un sortilège impardonnable.

— Où est-ce qu’on va s’entraîner ? Je me doute que ça ne sera pas dans le salon. Et je n’aimerai pas que Septima assiste à ça.

Les deux demoiselles avaient beaucoup échangé à Poudlard et Amber la considérait presque comme la petite sœur qu’elle n’avait jamais eu. Elle garde secrètement un regard sur elle dans les couloirs et veuille constamment à ce que sa scolarité se passe du mieux possible. La fille de William était d’une douceur incontestable et elle voulait qu’elle garde cette belle innocence le plus longtemps possible, pour profiter pleinement de sa jeunesse. La suite arriverait bien trop vite…

Dans tous les cas, William sera très certainement de son avis. Ils avaient besoin d’un endroit calme et isolé pour ne pas rompre avec le calme et la sérénité de cette belle demeure. Malgré tout, elle se doutait que s’il avait accepté, il devait bien avoir une petite idée en tête. Amber avait besoin de commencer cet entraînement au plus vite. C’était une étrange vague d’inquiétude qui la submergeait à chaque fois qu’elle repensait à ces épisodes. Si William pouvait l’aider à reprendre le contrôle, elle ne voulait pas attendre plus longuement. Elle était persuadée à ce jour qu’il était la personne idéale pour la pousser à donner le meilleur d’elle-même, à repousser ses limites, pour pouvoir un jour affronter les démons qui l’habitaient intérieurement depuis des mois.

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Dim 12 Juil - 10:16

Si j’avais su, quelques années plus tôt, que j’accèderais à nouveau à la demande de Thorfinn et Margaret de former leur enfant, comme j’avais pu le faire avec leur fils aîné, il me semblait que je leur aurais tout simplement ri au nez. D’abord parce que jamais aucun parent digne de ce nom ne me confiait la chair de sa chair pour d’évidentes raisons liées à mon addiction, ensuite parce que la jeune fille en question, pour la connaître un minimum tout de même, n’était pas du tout dans une optique idéale pour suivre une formation de mangemort et, enfin, parce que si les parents Towsen avaient eu la curiosité d’interroger un minimum Tobias il y avait six ans de cela, peut-être qu’ils auraient eu conscience de mes méthodes qui n’avaient rien à voir aux façons de faire, archaïques, qu’ils avaient pu vivre des dizaines d’années plus tôt.
Enfin, il y avait des gens qui n’avaient jamais été très favorables au progrès, c’était un fait et je ne pouvais pas nier que j’aimais déstabiliser ces personnes-là, en leur mettant le nez face à leurs propres illusions et face à leur manque de logique. Je ne détenais pas tout le savoir du monde et j’en avais parfaitement conscience, mais pousser des imbéciles à essayer de réfléchir un minimum, je pouvais en faire mon affaire.

Après nos échanges de hiboux, Amber avait fini par me faire part de son envie d’être capable de se défendre. Qu’il s’agisse de magie de combat, de duels ou de sortilèges impardonnables, cela faisait partie de compétences dont je disposais. Le corps à corps, par contre, ce n’était pas vraiment mon truc. Pas dans un contexte de combat, en tout cas. Mais la magie était bien plus efficace et bien plus précise que des coups, qui, au fond, n’étaient qu’une expression quasiment moldue et animale d’une colère et d’une frustration où l’esprit humain n’avait guère le temps ni peut-être même la force de s’imposer. Je trouvais cela dommage qu’à notre époque il existât encore des arriérés qui aimaient échanger des coups de cette manière, comme s’ils étaient dans le passé... alors que la magie offrait bien d’autres possibilités, plus recherchées et plus abouties.

Soit. Avec la jeune fille qui était venue jusqu’à moi, je devais surtout répondre à sa propre demande, c’est-à-dire lui apprendre, un peu à la fois, à résister aux impardonnables pour lesquels c’était chose possible. Autrement dit, l’Imperium et le Doloris. Bien qu’aucune étude n’ait jamais certifié que celui puisse vraiment se faire.
Les motivations d’Amber me semblaient tout à fait légitimes. Elle avait vécu une sorte de traumatisme en se retrouvant aux mains du Blood Circle et s’entraîner serait un bon moyen de reprendre le contrôle en reprenant confiance en elle. Elle évoqua son père, aussi, dont je ne pensais pas grand bien depuis quelques années déjà, et quand elle m’expliqua ce qu’il avait fait durant l’été, cet acte dont je n’avais jamais été mis au courant auparavant, mon sang ne fit qu’un tour.
Thorfinn méritait une bonne leçon, c’était un fait. Et même si je n’avais aucunement le droit de lui dire ma façon de penser, il était évident que si je pouvais lui pourrir la vie comme il pourrissait celle de ses propres enfants, je ne me gênerais pas pour le faire.

Pour ce que je savais, Towsen père avait toujours utilisé l’Imperium pour s’assurer de l’obéissance de sa progéniture. Mais il me semblait qu’Amber était particulièrement lucide sur cela, contrairement à Tobias, quelques années plus tôt.


« Je vois... et il n’a pas essayé de t’effacer la mémoire ? » Dans son modus operandi, à l’époque, Thorfinn n’assumait pas les actes qu’il posait sur ses enfants et préférait essayer d’assurer ses arrières de cette manière. « J’ai l’impression que ton père ne comprendra jamais que, Tobias et toi, vous n’êtes pas des elfes de maison à son service ! »

Entre l’Imperium et le Doloris, je ne savais pas ce qui était le pire à imposer à son propre enfant. Je ne m’étais jamais posé la question parce que je n’avais jamais eu envie ou besoin de recourir à de telles méthodes avec Marcus et Septima. Je ne voulais pas être ce genre de père.
Et quand la jeune Towsen me demanda de garder le secret concernant notre projet, j’opinai.


« Tu as ma parole. Tobias n’en saura rien. »  Ou en tout cas, s’il devait l’apprendre ou s’en rendre compte, ce ne serait pas de moi que filtrerait l’information.
Cette demande, c’était à mes yeux comme une marque de confiance. Même si elle n’avait pas répondu directement à ma question précédente, Amber venait de m’assurer qu’elle savait que je ne la trahirais pas.

Et puis, elle me demanda où nous allions pouvoir nous entraîner. En réalité, le manoir était assez grand pour que nous ayons le choix... mais je préférais effectivement éviter les lieux où pourraient se trouver mes enfants.


« Eh bien... il y a une pièce insonorisée au dernier étage et une autre au sous-sol. Ça me semble être le mieux...» Elle avait raison, je ne voulais pas que ma fille puisse tomber par hasard sur une vision choquante de son père en train de lancer des sortilèges impardonnables sur une jeune femme qu’elle appréciait. « Aujourd’hui, ma femme emmène Marcus et Septima pour quelques heures, donc ma fille n’assistera pas à tout cela... et pour la suite, Septima a invité sa meilleure amie, donc je pense qu’elle sera occupée... mais tu as raison, il vaut mieux la préserver, le plus longtemps possible. »

Mon fils, de son côté, allait sans doute, comme d’habitude, faire en sorte de s’absenter le plus souvent possible, en multipliant les excuses pour justifier ses absences. Quand sa mère travaillait et que j’étais au manoir, c’était toujours la même histoire. Il avait envers moi une rancoeur et une ingratitude que je n’essayais même plus de contrer. Cela ne servait à rien. Il était comme Helios Carrow pour cela, a ceci près qu’Helios basait l’image qu’il avait de moi sur cette fois où il nous avait surpris, Meredith et moi, dans une situation qui avait dû être particulièrement gênante pour lui. Plus que pour nous, en fait.

Bref, je ne tenais évidemment pas à ce que ma fille, ma princesse, mon adorable Septima puisse voir quoi que ce soit qui pourrait la traumatiser à vie.


« Si tu te sens prête, on va pouvoir commencer par le point un peu plus théorique... un peu comme pour le permis de transplanage il faut comprendre les mécanismes des sortilèges pour pouvoir leur résister ou atténuer leurs effets. Tu peux aussi utiliser des sortilèges de protection pour dévier les Impardonnables et pour ça, le mieux, je pense, restera la situation du duel. » Avec de bons réflexes, en effet, Amber pourrait très bien empêcher son père d’avoir cette emprise sur elle... Et ça, c’était sans doute la meilleure raison que je puisse avoir pour accepter d’aider la jeune femme.
Ce dont j’étais certain, c’était que je ne voulais pas que Thorfinn puisse continuer à malmener ses enfants comme il l’avait fait en toute impunité durant des années… d’ailleurs, j’avais parfois un peu l’impression d’avoir une part de responsabilité dans cela, puisque j’avais appris, six ans auparavant, que Tobias avait subi cela… j’aurais dû intervenir tant qu’il était encore temps… et j’avais loupé le coche, en réalité, puisque Towsen senior s’était permis de faire usage de l’Imperium sur la jeune Amber également.


« Ton père… n’aurait jamais dû te faire subir ça. Je n’aurais jamais pensé qu’il oserait recommencer. » Oui, en réalité, j’aurais sans doute dû agir par le passé. Cela m’avait démangé, à vrai dire, mais il m’avait semblé plus sage de faire en sorte que Tobias puisse avoir tout ce qu’il fallait entre les mains pour pouvoir régler cette affaire par lui-même… Je n’avais pas pensé ni prévu qu’il quitterait si vite le nid familial…
Résultat des courses, si lui s’en sortait plutôt bien à présent, sa petite sœur était dans une situation bien délicate… mais, cette fois, je n’allais pas laisser faire Thorfinn. Au risque de créer des embrouilles entre nos deux familles, je ne voulais pas rester inactif alors qu’une jeune fille était en danger chaque fois qu’elle se trouverait sous le toit de la demeure familiale.
C’était tout de même un comble, après tout, que ceux qui étaient censés veiller sur elle soient ceux qui la malmenaient de la sorte. Il y avait là une telle incohérence à mes yeux… je ne comprenais pas du tout cette manière de faire.
« Tu sais, je m’en veux pour tout ça… »
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Jeu 16 Juil - 23:09
The sound of silenceWilliam & AmberLa demande d’Amber aurait très bien pu faire rire William. C’était d’ailleurs ce qu’elle avait craint en lui envoyant un hibou. Son bout de parchemin avait été assez bref et très peu explicite, parce qu’elle n’avait pas voulu prendre le risque qu’il tombe entre les mains d’une personne mal-attentionnée. Il fallait dire qu’elle n’avait pas été certaine de pouvoir faire confiance à William, jusqu’à ce jour, jusqu’à cet instant. Elle ne devait pas oublier qu’elle s’adressait à un mangemort et que la plupart d’entre eux était assez sociopathe pour accepter la mission qu’elle venait de lui confier. Sauf qu’ils n’auraient jamais agi en totale bienveillance envers elle. Ils auraient plus plaisir à la torture, à s’abreuver de ses hurlements, de sa douleur. Ils auraient laissé ce doux frisson de bien-être parcourir leur échine à la vue d’une autre de leur victime. Sauf qu’en l’occurrence, celle-ci était venue de son plein gré et risquait d’en réclamer encore pour pouvoir se perfectionner. Nul doute que les autres mangemorts que fréquentaient Thorfinn auraient joui d’une si belle opportunité. Soit… Ils auraient également été baver à son père ce qui se tramait avec sa fille et sur ce point, elle ne voulait prendre aucun risque.

Voilà pourquoi elle avait demandé à William. Il était l’un des seuls adultes qu’elle connaissait pouvant jeter des Impardonnables. Les autres étudiants de son école étaient bien trop jeunes et elle ne s’entendait pas spécialement avec eux. Non, mais imaginez-là demander de l’aide à ce crétin de Grigori ! Plutôt mourir... Déjà, elle aurait sorti de cette aventure totalement dingue, parce qu’il aurait trop utilisé de Doloris sur elle, mais également parce que le fréquenter plus de cinq minutes sonnait plus terrible que de subir cet Impardonnable des heures durant. Très peu pour elle, elle passait son tour… Monsieur Ombrage était un adulte responsable et, étrangement, il était assez différent des autres « collègues » de ses parents qu’elle avait pu croiser au cours des nombreux repas. Elle ne saurait pas exactement l’expliquer, mais elle lui vouait une certaine confiance, un respect qui était mutuel. Le fait qu’il ne l’ait pas contrainte à suivre une formation intense comme son frère Tobias avait pu le faire avait vraiment aidé. Il la considérait comme une personne à part entière et modelait sa façon d’apprendre en fonction du sorcier face à lui. C’était remarquable.

Il y avait également un autre avantage à lui demander son aide pour tolérer un ou deux Impardonnables : elle retarderait sa formation de mangemort. Elle préférait encore subir ces sorts que les faire subir à quelqu’un. En lui demandant de l’entraîner, il laisserait cette pente glisseuse dans un coin, pour la retravailler plus tard. Jamais, si tout se passait comme elle le voulait. Amber devait juste être patiente, rigoureuse et déterminée. Elle y arrivait. Elle en était certaine.

Finalement, William la questionna sur la possibilité d’un sortilège d’oubli et provoqua instantanément un froncement de sourcils chez son interlocutrice. Pourquoi ferait-il une chose pareille ? Quel intérêt à son âge si ce n’était pas pour la faire rentrer dans un moule un peu plus tôt ? Elle trouvait cette question réellement étrange et elle se demandait s’il ne la posait pas en absence d’innocence.

— Non. Non. Pas à ma connaissance. À vrai dire, même en y réfléchissant, je ne vois pas quel intérêt il en tirerait.

Amber décela une sorte de révolte dans la voix de William. Un léger nœud se forma dans son estomac, mais il ne reflétait pas de l’inquiétude. Surtout de la surprise de se voir comprise et écouter. Elle n’avait pas l’habitude et se sentait bien souvent à l’écart. La jeune femme avait toujours cru que personne ne pourrait comprendre ce qu’elle vivait, ou que personne ne prendrait la peine de vouloir le faire, mais William venait de lui prouver le contraire et cela la toucha bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé.

— Je te remercie.

Au moins, elle pourrait compter sur lui pour garder ce secret. Elle était même intimement persuadée qu’il n’en parlerait à personne, à l’exception de sa femme s’il le désirait. Il était le genre de mangemort discret, mais que l’on remarquait incontestablement. Il n’avait pas besoin de répéter ce qu’on lui disait ou de faire la mauvaise langue pour que l’on sache qui il était.

— Ce serait parfait.

Amber se demandait néanmoins ce qu’il l’avait poussé à avoir des pièces insonorisées. Une au sous-sol, ça ne l’étonnait guère et elle pouvait très facilement imaginer qu’il y emmenait des moldus ou des né-moldus qui avaient causé du tort aux sorciers. Ou tout autre affaire qui servait leur Cause. En revanche pour le dernier étage… Une étrange image lui vint et elle pensa qu’il s’agissait peut-être d’une pièce pour lui et sa femme. Assez dégoûtée de sa propre imagination, elle secoua le visage, comme pour chasser cette drôle d’idée de sa tête. Mieux valait qu’ils s’occupent le plus rapidement possible avant qu’elle ne perde ses esprits. Elle devait être en forme pour ce qui l’attendait par la suite.

Finalement, William commença un petit cours théorique et l’étudiante l’écouta avec le plus grand intérêt du monde. Elle se doutait que le duel était la meilleure alternative, mais elle n’aurait pas toujours les réflexes pour contrer des sorts. Ou alors, elle risquait d’être prise par surprise et elle serait contrainte de subir. Comme l’été dernier… Elle n’avait pas pensé avoir besoin d’une baguette en se faisant dorloter au soleil. Pourtant…

— Je vois, commenta-t-elle au milieu de son petit cours théorique, comme pour montrer qu’elle écoutait attentivement ses indications.

Chacun de ses mots s’intégrèrent parfaitement, jusqu’à ce qu’il fasse mention de Thorfinn et du fait qu’il avait « recommencé ». Instantanément, son esprit vrilla et elle resta bloquée sur ce qu’il venait de dire. Recommencer ? Comment ça ? Parlait-il d’elle et du fait qu’il lui avait potentiellement effacé la mémoire ? Savait-il plus de choses qu’elle ?

Non… Tout se remit en place dans son esprit et elle pensa à son frère Tobias. Ses lèvres s’entrouvrirent, mais aucun mot ne fut capable d’en sortir avant plusieurs longues secondes. Un blanc régna dans la pièce et elle se demanda ce que son aîné avait dû subir avant d’en arriver là. Peut-être avait-elle tort et avait-elle interprété trop vite les propos de William, mais à présent, elle avait besoin de savoir.

— Comment ça "il a recommencé" ?

Sa voix était légèrement incertaine, si bien qu’elle ne prit pas en compte ses paroles d’une profonde bienveillance prononcée par la suite. Il semblait très concerné par les enfants Towsen et cela était réellement touchant, mais elle n’y prêta pas la moindre attention. Elle avait besoin de savoir, de connaître les non-dits. Après tout, il avait formé Tobias pendant des années, il avait forcément en sa possession des informations qu’elle n’avait pas et qu’il ne lui aurait jamais dit en temps normal, parce qu’ils n’étaient tout simplement pas le genre de frangin à se raconter chaque minute de chacune de leur journée. Ils s’aimaient et se détestaient à la fois ; se rapprochaient et s’éloignaient ; se méfiaient et se faisaient confiance… Ils avaient une relation instable et pourtant, elle ne voudrait le perdre pour rien au monde. Quand bien même elle ne lui avouerait jamais.

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Ven 17 Juil - 4:46
La situation était un peu étrange, d’une certaine façon. J’allais entraîner Amber Towsen, comme j’avais pu le faire, dans le passé, avec son frère aîné. À ceci près que la jeune femme m’avait clairement demandé d’user sur elle de sortilèges impardonnables pour qu’elle puisse apprendre, un peu à la fois, à y résister. Je n’avais pas accepté par respect pour les parents Towsen, ni même par principe de former la jeune femme après m’être occupé de son frère... Non, en vérité, sa demande m’avait touché bien plus que ce que j’avais pu montrer jusque là. Je ne tenais pas à ce que quelqu’un d’autre s’en charge parce que j’avais, avec le temps, appris à avoir plus que de l’estime pour les enfants de Thorfinn et Margaret. C’était de jeunes gens qui avaient du potentiel, bien sûr, et qui avaient eu le malheur de naître dans une famille de sang pur où le père n’avait jamais compris ce qu’était le rôle de père, justement. Il voulait faire de ses enfants de braves petits soldats, parfaitement obéissants et formatés. Il ne voulait pas leur porter une affection paternelle comme je le faisais avec ma propre progéniture. Peut-être que ce genre d’amour familial devait être à ses yeux une forme de faiblesse... il était exact que mes enfants et ma femme pouvaient constituer des points faibles pour moi, mais pour rien au monde je n’aurais voulu changer quoi que ce soit : les aimer, cela me donnait la force de déplacer pour eux des montagnes... juste pour les voir être un peu heureux. Rien que cela.

De mon point de vue, protéger Amber, c’était quelque chose de tout à fait normal. Je n’allais pas lui faire de mal pour la raison toute simple que cela ne m’aurait apporté ni plaisir ni satisfaction. Je ne voulais pas qu’elle souffre, en réalité, peut-être parce que son frère avait déjà eu bien assez à endurer dans le passé et que les histoires de la famille Towsen, même si, au fond, elles ne me regardaient pas vraiment, n’étaient pas du tout des exemples pour former la jeunesse... comment pouvait-on imaginer un seul instant que des parents puissent avoir pour leurs enfants l’ambition ultime de les voir mourir en combattant des moldus et des cracmols ? Car c’était bien cela que voulait Thorfinn, au fond, que le patronyme australien de Towsen soit agrémenté de hauts faits de guerre dont il pourrait se vanter d’être à l’origine par la suite... alors que lui-même n’avait jamais été fichu d’aligner trois sortilèges dans un duel amical.

À présent, Tobias avait entre les mains la puissance nécessaire pour prendre la place du chef de famille, mais, par instinct de survie ou par envie d’auto-préservation, il avait choisi de mener sa propre vie de son côté. Ce qui était parfaitement compréhensible. Je ne pouvais voir cela que d’un bon œil, mais le problème de cette démarche, c’était que la jeune Amber avait fini par en faire les frais.
Quelque chose me secouait dans cette affaire. Parce que je me sentais concerné, d’une certaine façon. Amber était une jeune femme réfléchie et posée, capable de comprendre les nuances et les subtilités des comportements humains... mais elle ne pouvait pas poser ses propres choix de vie. Je me souvenais fort bien qu’elle avait toujours éludé deux questions que je lui avais posées par hibou et auxquelles, dès lors, j’avais imaginé une réponse plutôt négative : il s’agissait de la question de son propre bonheur et de celle, moins personnelle, de son goût pour la filière dans laquelle elle aurait voulu étudier. Encore une fois, Margaret et Thorfinn avaient décidé pour elle ce que serait sa vie. Voilà comment j’interprétais les choses.

Au moins, cette fois, Towsen père n’avait pas l’air d’avoir abîmé l’esprit de son enfant en faisant un usage très approximatif des sortilèges de modification de la mémoire. J’ignorais si l’on pouvait appeler cela un progrès ou non, mais le fait était là. Il n’allait pas y avoir de mystère à creuser pour comprendre ce qui avait pu se passer.


« Peut-être juste l’intérêt de ne pas avoir à se justifier par la suite. Mais je dois reconnaître que je préfère, et de loin, qu’il n’ait pas fait cela. » Thorfinn n’était pas expert dans les sortilèges de mémoire, aussi avait-il pu commettre des dégâts, par le passé. Il était si facile d’effacer la mémoire d’une personne pour ne pas avoir à justifier nos actes... mais quel manque de tact et de subtilité...
En réalité, pour certains aspects, ce père de famille me faisait penser à ma détestable petite cousine, Dolores. Leurs manières d’imposer leur volonté n’avait rien à envier aux méthodes utilisées pour venir ensuite trahir des personnes dont ils étaient censés être assez proches, pourtant.

La jeune femme acquiesça à ma proposition d’utiliser une des salles insonorisées et, en voyant son expression faciale, je me sentis obligé de justifier l’existence de l’une de ces pièces...
« À une époque, Marcus a voulu se lancer dans la musique... le bruit était juste épouvantable ! »

Depuis, cette salle avait servi pour bien d’autres choses, où l’insonorisation s’avérait très utile, comme des réunions avec Meredith, notamment, ou des moments plus privés où, avec mon épouse, nous avions juste besoin d’un peu plus d’intimité... mais tout cela, il était évident que la jeune femme n’avait pas besoin de le savoir. Le côté « salle de musique » me semblait bien suffisant.

Et donc, j’entrepris de poser les bases, théoriques, de ce qui allait suivre. Il y avait de grandes lignes directrices à garder à l’esprit : les sortilèges impardonnables se fondaient avant tout sur la volonté de réellement faire mal, dominer et tuer. Tout gravitait autour de cela. Et plus la volonté du lanceur du sortilège était de fer, plus le sortilège allait pouvoir être puissant.

Au fil de mes explications, Amber manifestait une compréhension qu’elle rendait tangible par des mots et un langage non verbal qui me permettait d’être sûr qu’elle me suivait bien. Et puis, je ne savais pas trop pourquoi - peut-être parce que je pensais que Tobias et elle avaient pu en parler ? peut-être parce que cela avait déjà été difficile à digérer à l’époque et que la récidive l’était encore plus ? ou peut-être juste parce que j’avais parlé trop vite ? - les mots m’échappèrent... et ils ne tardèrent pas à faire réagir la jeune femme, avec la vivacité d’esprit propre à la maison de Serdaigle.


« Tu... il faudrait que tu en discutes avec Tobias... » J’aurais aimé pouvoir joindre le frère aîné d’Amber pour que tous deux puissent discuter de cela ouvertement, pour pouvoir exorciser les choses négatives qu’engendrait ce genre de maltraitance... car oui, à mes yeux, c’était bien de cela qu’il s’agissait... « Ton frère a fait son possible pour te préserver, mais à chacun de ses voyages, ton père a sans doute dû agir avec toi comme il le faisait avec lui. »

Je me sentais coupable de cette situation, parce que j’étais au courant de ces faits depuis six ans et que j’avais "juste" veillé de loin sur la jeune fille, sans même prendre la peine, avant cet été, de chercher à mieux la connaître.

« Amber... c’est pour cela que je ne veux pas que tu puisses rester sans défense face à ton père. Il n’a pas le droit de te faire cela. Pas plus qu’il n’avait le droit de le faire à ton frère. »

Son frère... je le considérais quasiment comme un fils. Les années nous avaient rapprochés et je lui avais enseigné tout ce que j’avais pu.
Je ne voulais pas que sa petite sœur vive la même chose que lui, il lui avait fallu du temps pour apprivoiser sa haine et sa colère envers son géniteur et cela n’avait pas été facile...


« Écoute, si tu as l’occasion, il faut que tu en parles avec Tobias. Ne parle pas de moi, en ce moment, c’est tendu entre nous - à cause d’une erreur que j’ai faite - mais vous devez être soudés dans cette histoire. » En réalité, s’il n’y avait pas eu ce détail de la rencontre avec Santana qui avait plutôt mal tourné, j’aurais sans doute pu carrément proposer aux enfants Towsen de venir discuter de tout cela ici, en toute sécurité et en toute discrétion.
Mais Tobias m’évitait et je ne savais pas comment lui dire à quel point je m’étais fourvoyé et jusqu’où je m’étais emporté avec l’avocate. Il y avait bien des nuits où mes insomnies me ramenaient à ce véritable cas de conscience... et j’en arrivais toujours aux mêmes conclusions : je m’étais planté. Et les conséquences de cela étaient retardées parce que c’était la fin de l’année, mais je devais m’attendre à un beau retour de manivelle, le genre qui allait me revenir en pleine face, pire qu’un coup de poing. Je n’arrivais pas à me décider sur la démarche à adopter avec mon ancien apprenti dans tout cela et le non-dit commençait sérieusement à me ronger de l’intérieur.


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Mer 19 Aoû - 11:51
The sound of silenceWilliam & AmberAmber n’était pas une grande bavarde. Elle n’aimait pas se dévoiler aux autres et leur dévoiler ses faiblesses. Elle était plutôt quelqu’un de discret, qui préférait éviter les problèmes. Manque de chance : ils décidaient de venir directement à elle. Enfin… Il s’agissait surtout des quelques imbéciles de Serpentard qui pensaient que leur maison était au-dessus des autres et que le fait qu’elle ne soit pas ici comme ses ancêtres faisait d’elle la risée de toute la lignée. Heureusement que tout le monde n’avait pas la même façon de penser, autrement, Amber aurait fini par trouver une île sans la moindre présence, en se disant qu’elle était la seule capable de sauver l’humanité.

Par chance, elle avait trouvé quelques personnes dignes de son intérêt, qui étaient bienveillants et lui apportaient quelque chose de positif. Il y avait indéniablement Elise, l’une de ses plus proches amis, avec qui elle avait dû faire les quatre cent coups depuis leur première année. Il y avait également Helios, mais leur relation était assez particulière étant donné qu’ils cachaient leur amitié au reste du monde. Amber faisait son possible pour que les Serdaigles ne la mettent pas dans la catégorie « mangemort » et traîner avec lui ne l’aiderait certainement pas à se faire bien voir. Inversement, elle n’avait pas la meilleure réputation auprès des Serpentards et Helios ne voulait pas qu’elle vienne entacher la sienne. Ils avaient donc décidé de garder leur amitié secrète, un compromis qui lui allait très bien jusqu’ici. Enfin, il y avait Raphaël… Mais encore une fois, la situation était particulière. Si sa famille découvrait qu’elle était amie avec un moldu, elle n’osait imaginer le mal qu’ils lui feraient. Encore une amitié qui devait rester secrète et cela devenait compliquer à gérer pour Amber.

C’était pourquoi elle avait décidé de se trouver d’autres passe-temps, à savoir le combat et la maîtrise des sortilèges impardonnables. Cela lui permettait de se reconnecter avec elle-même et elle devait avouer qu’il y avait un bien fou à se lancer dans de tel projet. À la fois sur le plan physique et moral. Pour cette raison, elle misait absolument tout sur sa formation auprès de William. Elle arrivait très certainement à reprendre confiance en elle, en ses capacités et à se libérer de ses démons. C’était exactement ce dont elle avait besoin à l’heure actuelle.

Assise dans son bureau, elle avait laissé ses pensées vagabonder un peu trop longuement et les nouvelles informations qu’il venait de lui transmettre de l’aider pas du tout. Tobias avait donc subi des sortilèges de ce type, de la main de leur propre père ? Elle n’en revenait pas. Elle aurait pu comprendre qu’il s’en soit pris à elle, la jeune Towsen qui était bien trop rebelle pour rentrer dans le moule. Mais Tobias ? Il avait toujours bien suivi les directives familiales. La surprise pouvait se lire dans le regard émeraude d’Amber. Ses sourcils étaient légèrement redressés et elle cherchait les mots, mais rien ne lui vint.

— Je… Wah… souffla-t-elle entre ses lèvres. Je l’ignorais totalement. Je ne pensais pas que Thorfinn serait capable de s’en prendre à Tobias.

Amber ignora totalement ses propos au sujet de la pièce insonorisée, alors qu’elle aurait très bien pu être capable de sourire en temps habituel. Au contraire, son esprit était bien trop embrumé par le flot de questions qu’elle avait à cet instant. Il ne faisait aucun doute qu’elle devait voir son frère et avoir une discussion sérieuse avec lui. Spoiler : elle ne le ferait pas avant plusieurs mois, à cause des impératifs de chacun.

D’un geste nerveux, elle gratta la peau au sommet de son pouce et fixa le bureau de William. Est-ce que son père aurait pu lui lancer un « oubliette » ? Après tout, le principe du sortilège était d’oublier et elle aurait très bien pu ne jamais s’en rendre compte. William venait de remettre toute son enfance en question, mais elle lui en était également reconnaissante. Tobias n’était pas un grand bavard et elle n’aurait certainement jamais su pour ce que leur père lui avait fait subir. Si Thorfinn n’avait pas peur d’utiliser d’impardonnables sur ses enfants, alors un oubliette n’avait sûrement aucun effet sur sa bonne conscience.

— Nous devrions nous y mettre. Je vais devoir rejoindre quelques camarades, avant que la nuit tombe.

En vérité, cela était une excuse. À cet instant, elle était particulièrement remontée contre son père et elle avait envie de s’entraîner le plus vite possible, avant que cette situation ne se reproduise. Elle était prête, plus que jamais, et elle le savait. Elle était remontée à bloc et voulait lui montrer qu’elle n’allait pas baisser les bras et se laisser sagement soumettre à ses volontés.

Malgré tout, elle devrait emprunter la cheminée du manoir pour retourner à Pré-au-Lard et rejoindre tranquillement ses camarades de classe. Ils avaient un devoir à travailler, mais avant tout, elle devait passer à la librairie. Le détour allait certainement lui prendre un peu plus de temps, surtout si elle voulait s'égarer dans le monde des livres. S’ils voulaient s’entraîner vite et bien, ils ne devaient pas perdre de temps.

— Je suis conscience que la route va être longue et que je ne pourrais pas maîtriser totalement les sortilèges impardonnables, mais je me dois d’essayer.

Pour Tobias et pour elle-même. Elle voulait montrer à Thorfinn que l’époque où il régnait sur ses enfants était révolue. Amber voulait faire le bien. Elle voulait devenir Auror, non pas pour servir secrètement la Cause de sa famille, mais pour changer le monde. Elle avait de grandes ambitions, même si elles n’allaient pas dans le même sens que ce que Thorfinn aurait souhaité. Le jour où elle prendrait les devants et lui annoncerait qu’elle prendrait ses affaires pour partir ailleurs, elle voulait être prête. Elle voulait pouvoir le regarder droit dans les yeux et le défier, sans risquer d’être soumise par un quelconque sortilège. Elle s’y refusait.

— Thorfinn a abusé de notre confiance bien trop souvent. Je suis déterminée, plus que jamais, à lui prouver qu’il avait tort de faire passer le pouvoir et la gloire avant l’amour, le respect et la famille.

Amber n’était pas prête à être mère, mais elle était certaine que ses enfants ne le rencontreraient jamais, sous peine d’être influencés de la pire manière qu’il soit. Elle savait que le jour où elle donnerait la vie, ce sera pour les aimer, pour les chérir… Jamais elle ne ferait vivre ses rêves à travers eux, comme il l’avait fait avec Tobias et elle.

— À ton avis, combien de temps va prendre un entraînement de cet envergure ?

Bien trop longtemps à son goût, mais elle aimerait tellement pouvoir quitter le domicile familial l’été prochain. Elle s’était fixée une date limite, mais elle n’était pas encore sûre de pouvoir s’y tenir. Elle voulait seulement s’organiser au mieux pour pouvoir prendre ses affaires et vivre sa vie pour les deux mois de vacances. Amber n’avait aucune envie de revivre le même épisode que l’année passée, enfermée avec ses parents. La Serdaigle était prête à prendre toutes ses dispositions pour faire les choses bien et rapidement. Elle n’avait aucune envie de s’éterniser dans ce manoir empli de négativité et de mauvais souvenirs. Pourtant, quelque part, elle se demandait si elle ne ferait pas mieux de parler de ses projets à son aîné. Il saurait peut-être la conseiller.

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Jeu 20 Aoû - 19:24
A quel moment avais-je décidé de faire en sorte de protéger, comme je le pouvais, Tobias Towsen de l’emprise néfaste de son père ? Il me semblait que cela remontait déjà à six ans... lorsque le jeune garçon avait commencé sa formation à mes côtés. Avant cela, je n’avais jamais vraiment prêté attention à ce qui pouvait bien se passer dans les autres familles, je préférais éviter de me mêler de ce qui ne me regardait pas... et puis j’avais eu connaissance de la vérité. Une sale vérité comme on déteste en avoir en face de soi... Une découverte qui avait réveillé en moi une profonde envie de casser la gueule à Thorfinn, mais c’était là une envie que je ne pouvais pas satisfaire, surtout si je prenais en compte l’amitié qui liait cet homme à Malefoy... Cependant, si l’occasion devait un jour se présenter, il était évident que je donnerais tout contre ce type, dans un duel digne de ce nom, dans lequel je mobiliserais toutes mes compétences de combat acquises à Durmstrang - certes je n’avais pas fini mes études là-bas, mais les entraînements suivis par après n’étaient pas rien non plus et les combats que je faisais avec Aidoneus depuis un bon moment déjà avaient renforcé quelque peu les bases et affine les techniques. Je n’avais jamais été très friand des combats, mais j’avais toujours été parfaitement conscient de leur nécessité, aussi n’avais-je jamais cessé de m’entraîner, plus pour les besoins de mon statut que par goût personnel...
Cette envie d’éclater le visage de Towsen senior m’était revenue quand j’avais appris qu’il avait recommencé, sur sa fille cette fois. J’avais tendance à être plutôt un homme assez posé et capable de rester calme dans bien des situations, mais je ne supportais pas l’idée que Thorfinn puisse maltraiter des gosses. Depuis combien de temps faisait-il cela ? Combien de sortilèges impardonnables avaient subi Tobias et Amber, venant de leur propre père ? Je n’étais personne pour juger Thorfinn, mais je ne pouvais pas cautionner tout cela.
Ses propres enfants... j’avais eu parfois envie de punir mes gosses quand ils avaient fait des bêtises, mais mon épouse et moi n’avions jamais levé la main ni la baguette envers eux. Nous préconisions plutôt une sanction visant à réparer le dommage causé... et si c’était vraiment quelque chose qui me prenait aux tripes, je faisais preuve d’indifférence envers Marcus ou Septima, le temps de digérer l’affaire et de trouver une solution... c’était difficile pour moi et pour eux aussi, enfin, surtout pour Septima avec qui j’avais une relation bien plus complice. Mais bref, jamais aucune forme de violence qu’elle soit physique, verbale ou psychologique envers mes gosses. J’y tenais.

Tobias et Amber étaient fort différents tous les deux. J’avais en quelque sorte l’impression de découvrir la jeune femme alors que nos familles se fréquentaient depuis de nombreuses années déjà. C’était assez dérangeant de constater que l’on pouvait passer comme cela à côté de certaines personnes sans jamais se rendre compte qu’elles existent ou qu’elles ne sont pas réellement comme on nous fait penser qu’elles sont... Nous sommes bien trop souvent tributaires de ce que l’on veut bien nous dire ou nous laisser entrevoir…
Il avait fallu attendre cet été pour que la cadette des Towsen prenne un peu plus de consistance à mes yeux. Une soirée qui avait changé pas mal de choses. Entre ses parents qui n’avaient pas fini de me sembler lourds et ennuyeux, son frère qui n’avait ce jour-là fait qu’un passage express et ma propre famille qui, dans ces circonstances, avait l’art de ne pas m’être d’un grand secours, j’avais eu l’opportunité de discuter un peu avec la jeune femme et j’avais alors pu me faire à l’idée qu’elle sortait du ton, dans la famille. Peut-être plus encore que ne le faisait Tobias. Et donc, en acceptant la demande de Thorfinn et de devenir donc, le formateur tout désigné pour Amber, j’avais commencé à écrire à la jeune femme, pour lui expliquer que je ne tenais pas à la forcer, mais que si ce n’était pas moi, son père chargerait sans doute quelqu’un d’autre pour lui apprendre tout cela. Je n’osais même pas imaginer ce que serait une formation de mangemort donnée par Phoebus Malefoy… car dans un tel cas, Amber serait partie avec un énorme désavantage à la base : son sexe féminin. La misogynie de Malefoy n’était, en effet, un secret pour personne et Amber était bien trop intelligente pour être coachée par un bourrin de ce genre. Il n’aurait fait que tout gâcher.

Et puis, ici, j’avais lâché quelques informations. A vrai dire, je pensais au départ que la petite sœur était au courant, que c’était quelque chose que Tobias et elle avaient vécu et partagé, si pas ensemble, au moins en en parlant parfois… Mais elle ne savait rien. Elle n’avait même pas envisagé que son grand frère puisse avoir subi cela, lui aussi.
Il suffisait d’observer son attitude, le langage non verbal révélait beaucoup de choses pour qui était capable de l’observer et de l’analyser vraiment… La nervosité était là, sans doute bien prenante, peut-être aux tripes… Je devinais que la jeune fille passait par toute une série d’émotions, pas forcément voulues et encore moins contrôlées. Elle était en train de digérer la nouvelle et ce n’était pas quelque chose d’aussi digeste qu’un plat traditionnel.

Je demeurais silencieux un moment. Elle avait besoin de cela, me semblait-il, sinon, elle aurait sans doute réagi autrement, que ce soit par une mimique ou par des mots. Mais elle n’était pas comme Tobias, lui, je le connaissais bien mieux, pas par cœur, mais je pouvais tout de même comprendre et interpréter facilement ses silences et ses attitudes. Avec sa petite sœur, ce n’était pas la même chose.
Deux personnalités bien différentes, mais le même sang. C’était, somme toute, assez courant... je ne connaissais personnellement aucune famille où les enfants étaient identiques en termes de goûts et de caractères.
Je notais mentalement quelques détails qu’il me semblait bon de garder à l’esprit. Notamment l’empressement de la jeune Serdaigle à vouloir commencer. Elle avait hâte de s’y mettre et me disait devoir retrouver des amis aujourd’hui même. Je pouvais comprendre son empressement, l’envie d’apprendre était quelque chose que je connaissais parfaitement, mais ici la situation était quelque peu différente. Elle était pressée de recevoir un sortilège impardonnable et d’apprendre, peu à peu à se renforcer contre cela.

Elle avait été victime de l’Imperium, il me semblait donc judicieux de commencer par ce sortilège impardonnable plutôt que par un autre... Ça avait un côté amusant, d’une certaine façon : dans le cas de Tobias, c’était aussi l’Imperium qui l’avait poussé à mobiliser ses compétences et sa concentration pour arriver à réaliser les "exercices" qu’il devait faire...
Je me souvenais parfaitement de cette journée qui avait marqué le début de la relation si particulière qui nous liait, le jeune Towsen et moi... Nous n’étions pas juste un mentor et son élève. C’était bien plus que cela.
A l’heure actuelle, je ne saurais dire comment évoluerait la relation entre Amber et moi. Je savais que je ne procéderais pas de la même manière qu’avec son frère, déjà parce que la demande de départ était bien différente, mais aussi parce que je ne comptais pas enseigner exactement les mêmes choses à la jeune fille.

Elle manifestait sa hâte en m’expliquant sa détermination, en mettant des mots sur cette forme de rage qui l’animait et en me disant qu’elle était consciente de ce que tout cela impliquait.
Je me levais à ses derniers mots.


« Si tu es sûre de toi, nous commencerons par l’Imperium. C’est le sortilège impardonnable pour lequel résister sera le moins fastidieux... » Puisque c’était ce qu’elle voulait, j’allais lui donner cette satisfaction. « Enfin, c’est plutôt une façon de parler... c’est juste plus facile parce que ce n’est pas douloureux... »

Mais cela demandait une grande force mentale, une volonté de fer et une résistance à toute épreuve. Autant dire que pour résister totalement, le commun des mortels n’était pas à la hauteur.

« Je ne suis pas doué pour la divination, mais si tu es aussi déterminée que tu le dis et que tu as d’aussi bonnes prédispositions que Tobias, je pense que d’ici quelques semaines, avec un entraînement régulier, tu devrais pouvoir résister à des ordres qui vont à l’encontre de tes valeurs et de tes idées. »

En vérité, cela dépendrait beaucoup de son implication et de sa rigueur, mais aussi des miennes. Je comptais bien l’aider mais il allait falloir que nous nous y prenions progressivement.


« On peut y aller, si tu veux. » Je comptais bien commencer doucement, ne pas lui imposer de commettre des actes cruels sous l’effet de l’Imperium. Pas comme son père, en somme.

Puisque la discussion semblait closes et que les choses étaient claires, il n’y avait plus à tergiverser. Je me dirigeai vers la porte de mon bureau pour inviter la jeune femme à sortir. J’allais l’emmener dans l’ancienne salle de répétition de Marcus, pour que nous puissions être dans un environnement tout à la fois neutre et assez confortable. Je ne me voyais pas l’amener dans le donjon, elle m’aurait pris pour un pervers.
Je ne fus pas très bavard en déambulant avec elle dans les couloirs ni en montant les escaliers. Je réfléchissais en silence à bon nombre de choses, notamment ce qui concernait Tobias. Je me rendais compte que cette distance qui s’était installée récemment entre lui et moi me faisait mal. Il me manquait. Je ne me l’étais pas avoué clairement jusqu’à présent et je ne l’aurais sans doute jamais avoué clairement au jeune homme non plus. Mais le fait était là. Et la présence, chez moi, de sa petite sœur me ramenait à cette réalité.

Nous arrivâmes donc à la pièce convenue et j’ouvrai la porte pour laisser la jeune fille entrer. Il y avait là des meubles de style moderne. La pièce était lumineuse. Cela m’était sans doute bien plus agréable que de travailler dans une pièce sombre et fraîche comme le donjon.


« Mets-toi à l’aise... » Ce n’était peut-être pas la façon la plus adaptée de lui indiquer que nous allions pouvoir commencer. Juste après avoir prononcé ces mots, je me sentis un peu con. Cela pouvait être interprété de tant de bien des façons différentes... « Je commencerai par un Impérium abouti, pour que tu puisses voir et sentir tout ça. Par après, on procédera avec des sortilèges moins poussés pour que tu puisses apprendre à résister un peu à la fois. »

Je ne revenais pas sur le "Mets-toi à l’aise", pour éviter un quiproquos, parce que bon, il ne fallait pas se mentir : je savais bien que cela pouvait prêter à confusion. Ou en tout cas, une méprise possible sur mes intentions...
Je sortis ma baguette pour lui montrer que j’étais prêt à débuter cette séance. Et je la pointais vers Amber.


« Si tu es prête... Impero. » Je lançai le sortilège impardonnable comme je le lançais habituellement dans des circonstances de situation réelle. Pour ce que je pouvais lui imposer de faire, je n’avais pas envie de la pousser à faire des choses qu’elle pourrait regretter vraiment. Alors, après avoir hésité entre le gênant et le ridicule, j’optais pour le premier, pour garder la seconde option pour les réels exercices d’entraînement.
Et pour l’aspect un peu gênant... sans vouloir en faire trop, je la poussais à me faire un massage des épaules.


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Jeu 20 Aoû - 22:48
The sound of silenceWilliam & AmberAmber ignorait énormément de choses sur Tobias et elle n’échangeait que très peu avec lui. Ce jour-là, les échanges avec William lui avait permis de comprendre à quel point elle avait fait fausse route. Elle l’avait jugé sur qui il était, sans même chercher à comprendre ce par quoi il avait dû passer pour en arriver là. Elle se sentit étrangement honteuse et commençait à avoir l’impression qu’elle ne valait pas mieux que tous ces Serpentards qui s’étaient raillés d’elle, ces dernières années. Eux aussi n’avaient pas cherché à apprendre à la connaître et ils avaient tort. Enfin presque… Oui, elle n’était pas comme ses parents, mais elle valait mieux qu’eux. Elle en était intimement persuadée, désormais. Elle n’avait aucune envie de basculer dans la même noirceur qui les avait baigné, de nombreuses années durant. Certes, elle n’était pas la fifille à ses parents, elle était la risée des mangemorts, elle était seule, elle n’avait pas d’amis… Peut-être même qu’elle faisait pitié à voir. Cela ne l’étonnerait pas. Mais elle s’en moquait. Amber s’en fichait éperdument, parce qu’elle ne deviendrait pas comme Thorfinn.

La jeune Towsen comptait bien suivre sa propre voie et William allait l’aider, à un point qu’il n’imaginait même pas. Un léger sourire de satisfaction s’étendit sur ses lèvres à l’idée que son avenir n’était peut-être pas tout tracé d’avance. Evidemment, elle ignorait qu’il allait l’enfoncer encore plus avec cette histoire de mariage arrangée, parce qu’elle devrait rompre un accord avec une famille et pas n’importe laquelle, les Lestrange. Elle n’avait aucune envie de se les mettre à dos, mais si elle voulait y parvenir, elle devrait prendre des décisions radicales. Mais soit… À cet instant précis, la seule chose qui la préoccupait était d’avoir toutes les cartes en main pour défier son père. Faire son maximum pour que l’Ordre du Phénix la repère et qu’elle puisse enfin suivre ses convictions, plutôt que celles de sa famille. Elle pourrait y arriver. À moins qu’on la prenne à nouveau pour une traître. La belle paire. Après les Serpentards qui la prenaient de haut pour ne pas avoir suivi la lignée de sa famille dans cette « magnifique » maisons qu’était celle des serpents, il ne manquerait plus que les gens de l’Ordre l’imaginent jouer un double jeu. Ce ne serait pas facile, mais là, maintenant, dans le bureau de Monsieur Ombrage, elle avait l’impression qu’elle pourrait accomplir des miracles. Elle en était intimement persuadée.

Concernant Tobias, elle aurait tout le loisir de discuter avec lui plus tard et d’écouter son point de vue. Chose qu’elle n’avait jamais fait. Elle l’avait toujours considéré comme le frère obéissant et sage, qui suivait aveuglément les demandes de ses parents, trop peureux pour faire le boulot eux-mêmes. Visiblement, il n’avait pas eu une enfance facile et elle se demandait si Tobias avait eu les mêmes doutes qu’elle à son âge. S’il avait déjà subi les sortilèges impardonnables de leur paternel, cela ne révélait rien de bon pour lui. À quel point avait-il été corrompu par Thorfinn ? Voulait-il se détacher des mangemorts et de l’Augurey, ou bien la Cause correspond-elle réellement à ses idéologies ? Elle ignorait tant de choses à son sujet, c’en était désastreux. Amber devrait peut-être faire un peu plus d’effort pour écouter ceux qui l’entouraient et qu’elle n’appréciait pas nécessairement. Ils pouvaient avoir des choses intéressantes à dévoiler.

William se leva soudainement et permit à Amber de se reconnecter avec le présent. Il n’était pas bon de se plonger éternellement dans ses souvenirs et ses désirs les plus profonds. Elle commençait à remettre bien trop de choses en questions et cela n’était pas bon. Elle allait fatigué mentalement et elle avait besoin de l’entièreté de ses forces pour l’entraînement qu’elle s’apprêtait à subir. Amber était motivée et rien ni personne ne la détournerait du droit chemin. La jeune femme se leva à son tour et hocha simplement la tête.

— Je suis prête. Fais-moi subir autant de sortilèges que tu veux, même le Doloris. Tout ce que je veux c’est que ce soit rapide et maîtrisé.

Son regard semblait lancer des étincelles, à tel point elle était motivée par ce qui les attendait. Avait-elle de la fièvre ? Elle était réellement impatiente de subir les pires sortilèges qui aient été créés dans le monde des sorciers. Elle voulait même apprendre à les maîtriser. N’importe qui la prendrait pour une folle à lier. Pourtant, William semblait la comprendre plus que quiconque, l’accepter telle qu’elle était et lui tendre la main. Peut-être étaient-ils aussi fous l’un que l’autre en fin de compte ? Cette pensée la fit doucement sourire alors qu’ils avançaient silencieusement dans les couloirs de sa demeure.

— Dis-moi, William, quand tu dis « les ordres qui vont à l’encontre de mes valeurs et de mes idées », tu entends que si la personne qui subit le sort à un minimum de désir de faire l’action demandée, il sera encore plus compliqué de résister ?

Consciente que sa question n’était peut-être pas assez claire, elle décida de l’illustrer avec un exemple, assez stupide, mais le premier qui lui vint à l’esprit.

— Je sais que mon illustration est sordide, mais si par exemple une personne apprend à maîtriser à Imperium et qu’un sorcier ou une sorcière la contraint à s’adonner à des pratiques sexuelles… Imaginons que la victime du sort en ait un minimum envie, elle ne saura pas résister à la demande ? Ou alors, il y aurait besoin d’un entraînement plus poussé ?

Sa question pouvait paraître stupide, mais elle avait besoin de le savoir, parce qu’elle pensait à Tobias. Et s’il avait subi un tel sortilège, mais qu’il avait eu un minimum envie de pencher du côté obscur, peut-être n’aurait-il jamais pu y résister ? Et si son père la contraignait, elle ? Elle était sa descendance, son sang coulait dans ses veines et quelque part une partie obscure vivait en elle, quand bien même tentait-elle de la rejeter. Et si l’Imperium poussait cette partie d’elle refoulée à revenir à la surface ? Ces entraînements seraient-ils inutiles ? Sa question sonnait étrange, mais la question était primordiale pour elle, pour son avenir et sa façon d’appréhender l’avenir.

— Je ne me suis jamais trop penchée sur les Impardonnables. Je n’ai pas toutes les clefs en main pour comprendre leur façon d’agir, leurs conséquences… Je suis novice en la matière.

Comme quoi Amber ne pouvait pas exceller dans tous les domaines, quand bien même cela lui faisait mal au coeur de l’avouer. La magie noire, ça ne la connaissait absolument pas, mais elle préférait mille fois être douée en potion ou en défense contre les forces du mal, plutôt que d’être capable de lancer un Doloris sans se rater. Ses ambitions étaient tout autre que certains de ses camarades. Mais quand on voyait les parents qui venaient dîner au manoir, cela ne l’étonnait guère. Grigori, par exemple… Quel être détestable ! Nul doute qu’il avait bien choisi sa voie et elle préférait que celle-ci soit bien à l’opposé de la sienne. Elle n’avait aucune envie d’avoir affaire à lui, à l’avenir. Ce n’était pas l’entourage qu’elle voulait pour elle. Ce n’était pas le destin qu’elle souhaitait. Imaginez une seconde la femme avec qui il serait marié ? La pauvre… Elle était vouée à un destin terrible et Amber prierait certainement tous les soirs pour elle, alors qu’elle n’était même pas pratiquante !

Finalement, ils arrivèrent dans une pièce insonorisée, à l’abri des oreilles et des regards indiscrets. Tant mieux. Moins de personnes seraient au courant, mieux ce serait. Elle avait besoin d’être dans les meilleures conditions possibles pour entamer ce long et douloureux processus. Cette pièce l’y aidait. Suivant les indications de William, elle se mit à l’aise et déposa son gilet sur un des fauteuils. La température était plutôt bonne et l’hiver ne se faisait pas ressentir dans ce coin de la maison. C’était l’idéal.

— Bien. Je te suis.

Elle se plaça debout, face à lui, les jambes légèrement écartées et elle attendit qu’il lance le sortilège. Amber pensa à résister au maximum, mais un fois qu’il lança l’Imperium, elle perdit tous ses moyens. Elle avait l’impression de revenir quelques mois en arrière et de devoir subir les effets. Son visage se crispa légèrement, comme pour démontrer toute la force mentale qu’elle exerçait sur elle-même pour y résister. Mais elle n’y parvint pas.

Au bout de quelques secondes, ses jambes s’actionnèrent et la conduisirent derrière William. Elle tenta de ne pas laisser ses mains se déposer sur ses épaules, mais rien n’y faisait. Elles se retrouvèrent en train de le masser, bien avant qu’elle n’ait le temps de dire « non ». Inutile de dire qu’elle se sentait nulle à cet instant précis. Elle ne s’attendait pas à un succès dès le premier essai, sinon n’importe qui pourrait gérer les effets des impardonnables, mais elle espérait que sa volonté l’aiderait à résister au moins quelques secondes… Elle ne démarrait visiblement pas du bon pied et elle aurait besoin d’un long moment avant de parvenir à maîtriser l’Imperium. Qu’est-ce que ça serait du Doloris ? Fallait-il être un minimum masochiste pour tolérer les effets ? Cela serait-il peine perdue d’avance ? Elle n’espérait pas… Amber avait vraiment envie de travailler là-dessus et de se perfectionner. Les démarches avaient déjà été entamées auprès de William. Elle ne baisserait certainement pas les bras maintenant. Un avenir radieux l’attendait. Il n’était pas à porter de bras, elle devrait se battre pour l’obtenir, corps-et-âme, mais elle était prête à relever le défi. Le chemin serait long et semé d’embûches, mais elle y arriverait. Amber s’en faisait la promesse.
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Sam 22 Aoû - 9:14

Je n’avais jamais eu l’âme d’un enseignant ou d’un formateur. Du moins, avant d’être le mentor de Tobias, je n’aurais jamais cru pouvoir apprendre quelque chose à quelqu’un, en dehors de mes propres enfants, bien sûr, mais ce n’était pas la même chose du tout. Il y avait un monde de différence entre apprendre à son enfant à manger, à marcher, à parler etc. ou apprendre à quelqu’un d’extérieur à utiliser ou à dominer des sortilèges.
Je m’étais déjà demandé, à l’époque où j’avais commencé à former Tobias, comment je me serais débrouillé devant une classe ou un auditoire... et c’était très simple, en réalité : il me semblait que je n’aurais pas pu gérer un groupe entier d’élèves ou d’étudiants bouillonnant d’hormones... peut-être même que je n’aurais pas pu me gérer moi-même face à un foisonnement de phéromones mâles et femelles... En fait, me lâcher dans ce genre d’environnement, cela revenait au même que de libérer un renard affamé dans un poulailler après l’éclosion de jeunes poussins bien appétissants... Comment aurais-je pu résister ? Ce n’était déjà pas facile comme ça, au quotidien... alors multiplier les tentations... merci, mais... non merci. Déjà comme cela, j’avais parfois du mal à résister, alors il ne fallait pas exagérer non plus...

Les pulsions de cet ordre avaient trop souvent raison de moi, j’en avais parfaitement conscience. Je n’avais que bien peu de volonté face à une jolie paire de fesses ou de seins bien galbés. Peu m’importait le sexe, la couleur de peau, l’origine ou l’âge. Je me sentais toujours attiré, comme si j’étais un morceau de fer face à un aimant puissant. Aucune possibilité de résister, même avec toute la bonne volonté du monde.
Est-ce que j’en étais à un point où c’en était pathologique ? Bonne question. Jusqu’à présent, j’avais surtout le sentiment d’être un homme qui aimait profiter des bonnes choses de la vie... Mais avec un peu de recul, je me rendais bien compte que j’étais peut-être un peu trop accro à tout cela. Je n’avais, par exemple, jamais été obligé de faire cela avec Tobias. Oh, je ne regrettais rien, ce n'était pas cela, mais parfois, quand j'y pensais, je me disais que même si je ne me vantais jamais de tout cela, les rumeurs que les belles quadragénaires du Ministère avaient tendance à beaucoup écouter à mon sujet n'étaient pas tout à fait infondées.

Pourquoi fallait-il que les propos de la jeune Towsen me fassent penser à tout cela ? La manière dont elle avait prononcé ces mots, avec cet aplomb qui la caractérisait parfaitement, cela me rappelait bien trop de scènes vécues où l’on m’avait demandé, avec ces mêmes mots, de faire subir un tas de choses... mais non, je ne devais pas penser à cela. Surtout pas. Rester concentré sur la demande d’Amber, sur sa soif d’apprendre. C’était cela l’objectif. Je ne devais pas partir dans ce genre de pensées...

Mais ce qui suivit ne m’aidait pas vraiment. La question de la jeune femme était légitime et tout à fait pertinente, mais son exemple était tel qu’il faisait s’éveiller à nouveau des idées peu conventionnelles. Alors que j’essayais de les repousser depuis tout à l’heure.
Je faillis lui proposer d’essayer cela. Avec moi. Mais je m’abstins. Elle n’était pas ici pour cela et je ne devais pas voir des signes là où il n’y en avait pas forcément...


« C’est... un exemple intéressant... » Elle aurait pu prendre n’importe quelle autre idée. De la torture. Un meurtre. N’importe quoi d’autre... mais il avait fallu qu’elle prenne justement ce genre d’exemple... qu’elle qualifiait de sordide tandis que je trouvais cela plutôt intéressant. Nous n’avions pas la même perception, bien sûr, mais il y avait quelque chose de profond dans sa question. « Si inconsciemment tu as un minimum d’envie, oui, résister sera beaucoup plus difficile. Le problème, c’est que cela peut être tout à fait inconscient... »

L’impérium et le sexe, cela pouvait donner des choses assez exceptionnelles. Personnellement, je ne faisais pas trop dans ce délire-là, mais je savais que si ma femme ou même Meredith me proposait un jour de me soumettre avec ce sortilège impardonnable pour faire de moi un sextoy vivant, le temps d’une nuit, par exemple, cela ne me dérangerait sans doute pas trop... peut-être même que je pouvais y prendre goût...
Oui, mais... encore une fois, je dérivais. Je ne devais pas songer à tout cela, ce n’était pas le moment idéal du tout et je ne tenais pas à perdre le contrôle. Si la cadette Towsen s’était adressée à moi, c’était une marque de confiance, en quelque sorte... elle n’avait pas besoin de se dire qu’elle s’en remettait aux mains d’un pervers. Je préférais qu’elle n’ait pas de moi cette image. Enfin, dans la mesure du possible, en tout cas.
Pourtant, il ne fallait pas se mentir, cette fille était tout de même très très agréable à regarder. Et si j’avais été plus retors, mon impérium aurait sans nul doute pu la pousser à faire un striptease improvisé, juste pour moi... mais je ne voulais pas prendre ce genre de « risque ». Amber était ici pour que je l’aide, pas pour se faire tringler. D’ailleurs, une petite voix à l’intérieur de moi-même me disait qu’il valait mieux éviter, ne serait-ce que pour le principe.

Est-ce qu’un entraînement plus poussé pourrait permettre une meilleure résistance ? Ma foi... cela dépendait de beaucoup de facteurs. J’aurais aimé pouvoir donner à Amber une réponse qui aurait pu lui apporter une certaine sérénité face à ce questionnement, mais cela ne serait pas tout à fait le cas...


« Il faudrait un entraînement plus spécifique, il me semble. Pour pouvoir conditionner une résistance précise à ce type d’injonctions. » Mais si elle voulait que je m’entraîne à résister à des ordres liés à des pratiques sexuelles, c’était sans doute moi qui aurais d’abord le plus de mal à résister. Même si je m’efforçais de ne pas nourrir ce genre de désir pour la jeune fille. « Mais si tu veux que l’on t’entraîne en ce sens, il faut d’abord passer par l’entraînement plus général. Tu aurais alors plus de chances d’y arriver. »

Ce qui pourrait même m’arranger, au fond. Mon fils était déjà persuadé que j’allais me taper la jeune Towsen, alors je tenais à ce que cela ne se produise pas. C’était aussi par une sorte de respect envers Tobias que je ne voulais pas céder à ce genre d’idées. J’avais cédé avec lui et, d’une certaine façon, cela relevait un peu de l’inédit de notre relation. Je ne devais pas avoir les mêmes vécus avec sa sœur ou cela deviendrait un peu trop étrange, même pour moi.

Amber ne s’y connaissait pas parce qu’elle ne s’était jamais intéressée à la question... c’était logique, en soi, puisque les sortilèges impardonnables étaient interdits depuis le dix-huitième siècle dans notre monde, ils n’étaient pas enseignés dans les cursus traditionnels de Poudlard ou de l’université. C’était un apprentissage qui ne pouvait se faire qu’en dehors, sous l’égide de sorciers tels que moi... les mangemorts étaient les plus habitués et les plus à même de travailler avec les impardonnables. C’était tout à fait logique et normal.


« Je pourrais t’expliquer tout ce que tu souhaiteras savoir. Ou te montrer, si tu préfères quelque chose de concret. »

Quoique... en réalité, je n’étais pas vraiment certain de vouloir lui faire subir le Doloris également. L’imperium était le plus soft des trois sortilèges impardonnables. Amber était sans doute suffisamment au courant pour d’avoir au moins cela : je n’avais pas commencé par le plus violent des impardonnables. Et puis, comme je le lui avais expliqué, je commençais par un sort complet, totalement maîtrisé, à cent pour cent de son efficacité.
Ce que j’avais en tête, c’était de lui faire ressentir d’abord les effets de l’impérium parfait. J’ignorais si son père, Thorfinn, avait fait les choses à fond ou non, et Amber n’avait sans doute pas de point de comparaison pour elle pouvoir me dire ce qu’il en était. Alors, dans ce cas, il valait mieux que je fasse comme si jamais Thorfinn Towsen n’avait lancé l’impérium sur sa fille.

Nous commençâmes donc par un massage des épaules. Amber posa les main sur moi et débuta par des gestes lents. Rotation des pouces sur l’arrière des épaules, puis rotation des quatre autres doigts sur l’avant... je maintins le sortilège durant quelques minutes, afin que je puisse profiter de ces gestes massants.
Je n’avais senti aucune résistance et aucune réticence. Peut-être parce que faire un massage des épaules n’était en soi ni compromettant ni dérangeant. J’allais devoir créer le malaise d’une autre façon, moi qui pensais que le massage serait suffisamment gênant, il semblait que ce n’était pas vraiment le cas.
Pour que sa volonté puisse être toute entière tournée vers l’idée de résistance par la suite, il fallait que je réveille chez la jeune Towsen son besoin de ne pas se laisser aller, il fallait qu’elle ait réellement l’envie de lutter contre quelque chose qui était plus fort qu’elle. L’imperium avait tendance à vider l’esprit des victimes, à ne leur laisser aucune once de libre arbitre, aucune autre possibilité que celle d’obéir, sans avoir le choix. Une tête vide et des actes mécaniques, voilà ce qui caractérisait les personnes recevant ce sortilège impardonnable.
Pour le premier imperium, il était tout à fait normal que la jeune femme ne puisse pas résister, le but n’était pas qu’elle y parvienne, d’ailleurs, mais bien qu’elle se rende compte de cette faculté du sort à vider l’esprit totalement et à guider chaque geste, comme s’il était voulu. Ce n’était pas pour rien que le regard des personnes sous imperium était différent du regard habituel… Ce qui se passait dans la tête de la victime était tellement astreignant qu’il n’y avait que ce regard qui pouvait exprimer la brume, le flou total qui venait s’enrouler autour de l’esprit pour le rendre tout cotonneux et annihiler chaque petite miette de volonté propre.
Et puisque le massage n’était pas suffisant pour Amber atteindre ce stade des yeux embrumés et du regard lointain, j’ajoutais quelque chose qui ne m’avait pas semblé nécessaire au départ : de la sensualité. Je voulais que ses gestes soient plus doux encore, comme des caresses. Et, summum pour créer la gêne que je cherchais à provoquer chez elle, je lui enjoignis de venir m’embrasser langoureusement après ce massage. Bon, en soi, c’était aussi gênant pour moi, mais là n’était pas la question. Il fallait que cela agisse sur elle.
Puis, au bout de quelques instants, je finis par lever le sort, une fois la fille contre moi dans ce baiser quelque peu forcé.


« Tu vois, envie ou pas, c’est juste impossible de résister à un imperium tel que celui-ci. Mais pour ta défense, j’ai des années de pratique et je suis loin d’être à mon premier essai. » Je reculais d’un pas. « As-tu ressenti la même impression, au niveau cérébral, lorsque ton père a lancé l’imperium sur toi ? »

Il me semblait que Thorfinn n’était pas le plus doué des mangemorts, mais peut-être qu’à force de lancer des sortilèges impardonnables sur ses enfants il avait fini par maîtriser un peu mieux les finesses et les subtilités de l’imperium… Quoique, mettre les mots « Thorfinn » et « subtilité » dans la même phrase me semblait complètement ridicule. Un bel oxymore, en soi, vu le personnage… Mais je ne m’attardais pas trop sur ces considérations.

« Rassure-toi, je ne pousserai pas dans cette direction. Mais avec ta question de tout à l’heure, c’était l’occasion idéale pour te montrer les effets du sortilège. Pour la suite, on va s’y prendre progressivement, avec l’imperium lancé comme pour une toute première fois. Et je te promets de ne pas te pousser à des pratiques sexuelles, puisque cela semblait te poser problème. On va plutôt partir sur autre chose. »

Si les choses étaient claires pour elle comme pour moi, ce n’était pas plus mal. Au moins, il n’y avait aucun risque de dérapage de ma part. Enfin, je l’espérais.

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Amber Towsen
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Dim 23 Aoû - 22:03
The sound of silenceWilliam & AmberAmber appréhendait les cours de William. Certes, elle lui avait fait totalement confiance en lui avouant les pratiques que son père avait eu sur elle. Qu’il le veuille ou non, très peu de personnes était au courant de l’été qui avait précédé la rentrée à Poudlard. Seulement Raphaël et William. La jeune femme craignait sans doute que son père apprenne qu’elle en a parlé autour d’elle. S’il avait pu utilisé l’Imperium, une fois sur elle, qu’est-ce qui l’empêchait de recommencer ? Absolument rien du tout et c’était d’ailleurs ce qui tétanisait la jeune femme.

Un instant, son esprit dévia vers ses mauvais souvenirs. Elle se revit, allongée sur le transat, en train de lire un livre primordial pour le nouveau programme scolaire. Elle se remémora la sensation agréable du soleil contre sa peau qui se réchauffait avec douceur. À ce moment-là, elle ne s’était absolument pas imaginée que Thorfinn arriverait en trombe et dans une colère noire. Une mauvaise mission, avait-elle conclu. Il détestait ne pas contrôler ce qui l’entourait et il avait d’ailleurs agi de la même manière avec ses deux enfants. Sauf que Tobias et Amber étaient des êtes humains, pas une vulgaire mission pour l’Augurey. Cet après-midi là, elle n’avait absolument pas mérité la colère noire de son paternel. Son côté rebelle ne datait pas de la nuit précédente et il avait dû s’y habituer. Mais jamais il n’avait fait usage de sortilège impardonnable sur elle. Ô grand jamais. Il y avait pourtant un début à tout.

Amber n’oublierait jamais le regard à moitié possédé qu’il avait eu lorsqu’il avait pointé sa baguette dans sa direction. Il lui avait ordonné plusieurs fois de torturer le lièvre et elle avait refusé à chaque fois, jusqu’à ce qui prononce un mot, un seul : « Impero » et qu’il scelle son destin à jamais. Cette tournure avait beau être fatidique, elle l’avait ressenti comme ceci. Jamais elle n’aurait pointé sa baguette de son plein gré vers un animal ou un être humain et utilisé un Doloris. Ce jour-là, ce n’était pas la sensation de pouvoir qu’elle avait ressenti dans le creux de sa main, mais de la peur. Elle avait été terrifiée à l’idée de voir où pouvait aller l’étendue de sa magie et à quel point un simple mouvement de poignet pouvait faire souffrir n’importe qui. La demoiselle n’était visiblement pas prête pour ça et elle ne le serait sans doute jamais. Tuer… Et puis quoi encore ? Elle n’était pas comme Thorfinn. Jamais elle n’ôterait la vie de quelqu’un pour satisfaire son propre ego. Jamais elle ne pourrait le faire sans culpabiliser. Enfin… À cette époque, elle en était intimement persuadée.

Quoi qu’il en soit, William se pencha sur son exemple et elle vit tout un tas d’images défiler devant ses yeux. Elle se demandait à quoi il pouvait bien penser à cet instant précis, mais elle s’éternisa pas non plus. La réponse qu’elle attendait était bien plus intéressante. De toute manière, la Serdaigle avait toujours montré un réel attrait pour la nouveauté, une curiosité telle qu’elle ressentait le besoin de se renseigner sur tout et n’importe quoi. Durant ces dernières années, à Poudlard, elle avait dû donner bien plus de points à sa maison qu’elle en avait fait perdre pour des infractions en tout genre. Leurs préfets avaient beau la sermonner, elle s’en moquait et faisait toujours en sorte de leur montrer qu’ils avaient tort et qu’elle était d’une grande aide pour leur maison. Elle les avait peut-être quelques fois menacés d’arrêter tous ses efforts pour faire gagner des points et les rediriger vers des actions qui allaient contre le règlement de l’établissement. Cela avait toujours fait son petit effet et ses preuves auprès d’eux, lui permettant d’avoir la paix un peu plus longtemps encore. Enfin, là n’était pas la question…

Monsieur Ombrage lui apporta les informations dont elle avait besoin pour mieux comprendre le phénomène qu’était l’Imperium. Son exemple était totalement innocent et sans arrière-pensées, mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander jusqu’où elle pourrait aller si on lui lançait un sortilège avec de telles intentions. Sa curiosité reprit le dessus et elle leva ses yeux émeraude en direction de son interlocuteur.

— À ta connaissance, des mangemorts ont-ils déjà utilisé l’imperium pour forcer une personne à avoir des relations sexuelles avec eux ? Et la victime s’en souvenait-elle ?


Amber n’était pas ancrée dans la Cause comme pouvait l’être William, et elle était consciente qu’il n’allait pas lui fournir une réponse détaillée. Il ignorait peut-être s’il pouvait lui faire confiance. Elle n’était pas une des leurs et savait déjà bien trop de choses qui pouvaient compromettre les mangemorts. Évidemment, elle ne parlerait pas, mais ils n’étaient pas censés le savoir.

— Oublie ma question. Elle n’a vraiment aucun intérêt pour ce qui se déroule ici et maintenant.

Avec du recul, la jeune Towsen ne voulait pas avoir de problèmes. Elle ne voulait pas mettre William dans l’embarras, parce qu’il lui aurait donné des informations confidentielles, aussi bien qu’elle voulait se protéger elle-même. Plus elle saurait de choses sur l’Augurey et ses missions, moins elle parviendrait à quitter ce groupe restreint et en vie pour rejoindre l’Ordre. Il y avait tant de dilemmes qui se jouait dans l’esprit d’une si jeune femme, mais elle ne parvenait pas à les faire taire. Elle était comme tous les humains. Elle pensait, elle réfléchissait, elle se remuait les méninges, parfois jusqu’à ce qu’elle devienne totalement folle. Mais ce n’était rien. Cela arrivait constamment.

Finalement, William lui lança un Imperium et la contraint à lui masser les épaules, plusieurs minutes. Assez pour que la demoiselle commence à être gênée. Elle l’était déjà au départ, parce qu’elle détestait le contact humain, mais pas assez pour se braquer. Pas assez pour revivre ce qu’elle avait connu au manoir. Son interlocuteur l’avait mise en confiance et elle ne se sentait pas particulièrement en danger. Amber n’était pas devenue une proie. Elle n’était pas chassée et ne se sentait clairement pas comme en compagnie de son père.

Jusqu’à ce qu’il décide de l’obliger à l’embrasser. Pardon ? Amber n’eut même pas le temps de rire nerveusement que ses jambes se mirent en marche. Non. Non. Non. Elle ferma les yeux et son visage se contracta avec force. Elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas embrasser un homme qui avait l’âge d’être son père. C’était bien trop étrange.

Pourtant, son corps entier s’actionna pour marcher en sa direction et elle fut incapable de faire quoi que ce soit. Sa lutte ne dura pas bien longtemps et son être entier finit par cesser de lutter. Son regard se vida et elle eut l’impression d’être prisonnière de son propre corps, spectatrice d’acte qu’elle ne pouvait même pas contrôler. C’était terrifiant. Les voilà les sensations qu’elle avait eu l’été dernier.

Quand William leva le sort, la Towsen se recula instantanément de deux, voire même trois pas. Elle voulait mettre le plus de distance avec lui, non pas parce qu’elle était dégoûtée ou quoi… Simplement parce que les effets de sortilège l’avaient effrayée. Elle avait détesté revivre ce qu’elle avait connu avec son père… Sans oublier la proximité sociale… Elle avait toujours détesté ça. Amber n’était pas du genre à faire des câlins, à embrasser, mais ça lui arrivait de s’adonner à ce genre de pratique, comme beaucoup de jeunes de son âge. Elle n’était pas en quête de relations amoureuses, mais plutôt de quelqu’un pour combler ses besoins de temps à autre. Aucune chance pour qu’elle se mette en couple un jour… La personne en face d’elle serait bien trop frustrée de son manque d’attention. Mais soit…

— Les deux impressions sont similaires. Oui… souffla-t-elle entre ses lèvres.

La demoiselle avait encore besoin de se remettre de ses émotions. Elle avait eu l’impression d’être possédée de longues minutes et revenir à la réalité lui faisait encore tout drôle. Elle avait besoin de se reconnecter avec ses émotions, ses sensations… Elle ferma doucement les poings, sentant ses ongles pénétrer dans sa peau et un léger picotement qui lui fit comprendre qu’elle était bel et bien revenu à elle. Tant mieux… En y songeant, elle avait des frissons dans le dos. Cet impardonnable n’était pas le pire qu’il soit, mais se retrouver dépourvu de ses mouvements et de l’emprise qu’on avait sur soi-même était abominable. Comment des personnes pouvaient prendre plaisir à subir ça ? Avait-il déjà connu les effets d’un tel sortilège, au moins ? Elle n’en croyait pas un mot. Il y avait de telles cruautés dans ce monde… Et dire que des moldus et des sorciers ont toléré un Doloris de longues minutes… Amber ignorait les sensations que cela procurait, mais elle n’était pas sûre de le vouloir. Ce sort était certainement bien pire que celui qu’elle venait d’endurer… Enfin, tout dépendait l’ordre qui lui était donné. Si on l’obligeait à tuer tous ceux qu’elle aimait, nul doute qu’elle aurait préféré souffrir pendant des heures. Mais ce n’était pas le cas et elle s’estimait chanceuse de ne pas à avoir choisir entre ces deux destins.

— Je te remercie, William.

Inutile de lui expliquer par A plus B pourquoi elle lui en était reconnaissante. En omettant le fait qu’il l’aidait à maîtriser un impardonnable, il venait de lui promettre de ne pas faire de vague. Amber lui avait donné sa confiance et il ne comptait pas en abuser. N’importe lequel des amis de Thorfinn n’aurait certainement pas réagi de la même manière. La jeune femme n’avait pas pire image en tête qu’elle en train de se faire abuser par l’un des collègues de Thorfinn. Nul doute qu’il n’interviendrait même pas si elle lui avouait… Tobias, en revanche… C’était une autre histoire.

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Mar 25 Aoû - 19:34

Jamais je n’aurais pensé devoir faire face à de telles questions de la part d’une jeune femme. En réalité, certaines étaient quelque peu gênantes et, si nous n’avions pas été que tous les deux, il me semblait que je me serais fait un plaisir de laisser quelqu’un d’autre lui répondre.
Peut-être que, dans le fond, ce genre de questions devaient se poser, mais malgré cela, il y avait quelque chose de dérangeant dans l’idée même que l’impérium puisse être utilisé de cette façon. Était-ce un sortilège impardonnable qui était utilisé dans le cadre de relations sexuelles non consenties ? Je me creusais les méninges pour trouver une façon appropriée - ou, en tout cas, pas trop inappropriée - de répondre à Amber. Pour sa deuxième question, qui concernait la mémoire, c’était facile, mais la première partie... c’était autrement plus délicat. Surtout que la formulation visait clairement les mangemorts. Comme s’il n’y avait que dans nos rangs que se cachaient des amateurs de sexe.

Et puis, finalement, la jeune Towsen se ravisa et me demanda d’oublier la question. Je ne le fis pas, prenant cela comme un peu de répit pour me permettre de réfléchir à la meilleure manière de satisfaire sa curiosité. Ce n’était pas une question innocente, après tout, et de ma réponse pouvait dépendre une vision entière de notre Cause. Certes, la jeune Towsen était très certainement du genre à éviter de faire des amalgames, mais il était de mon devoir de lui dire la vérité sans pour autant plomber tous les mangemorts à cause de quelques cas particuliers.
Même si Thorfinn n’avait aucune subtilité et aucune méthode pour amener sa fille à décider de rejoindre nos rangs, je n’avais pas envie qu’Amber se braque à cause de moi et de ce que je pourrais lui dire. Je ne savais pas si elle allait choisir un camp ou rester neutre dans toutes ces histoires, mais il était évident que je préférerais avoir la jeune femme au sein de notre propre Cause. Et peut-être que mon rôle était de lui prouver que nous n’étions pas tous de gros connards comme son père... le genre de tâche où je n’avais pas droit à l’erreur, justement. Surtout quand je considérais que la jeune Towsen était bien plus intelligente que ses deux parents réunis...

Au fond, quand j’y pensais... la famille Towsen était un triste exemple de ce que pouvait donner un couple de parents traditionalistes. Une mère effacée, un père autoritaire... des enfants pas forcément heureux... c’était malheureusement un modèle familial assez courant dans les hautes sphères de notre monde magique... Préserver la pureté du sang, cela se faisait bien souvent au détriment des rêves et des volontés des enfants, qui se voyaient attribuer un destin tout tracé.
J’aurais aimé pouvoir lire dans l’esprit de la jeune fille. Ne serait-ce que pour connaître le fond de sa pensée par rapport à sa famille, à son père surtout, puis aussi, bien évidemment, par rapport à la Cause, à l’Augurey et peut-être aussi un peu par rapport à moi. Je ne pouvais que deviner qu’elle avait suffisamment confiance en moi pour me demander ce qu’elle m’avait demandé, mais cela ne déterminait pas vraiment ce qu’elle pouvait avoir comme image de moi...
Et moi, finalement... ? Comment est-ce que je la voyais ? Amber était une jeune femme intelligente, c’était indéniable. Et si j’avais un a priori fort positif à son égard, c’était sans doute en grande partie parce que j’étais - ou plutôt parce que j’avais été - plutôt proche de son frère aîné ces dernières années. Je savais bien que je n’aurais jamais la même relation avec la jeune fille, parce que les circonstances étaient différentes et qu’elle ne manifestait pas vraiment les mêmes dispositions que son frère. Elle voulait avant tout apprendre à résister à l’emprise de son géniteur, ce que je pouvais parfaitement comprendre, connaissant l’énergumène, tandis que Tobias avait plutôt une envergure liée à une volonté de devenir un sorcier puissant... de libérer de Thorfinn était pour lui une nécessité après coup, tandis que pour Amber, c’était un passage obligé avant de pouvoir faire quoi que ce soit.
Ce dont j’étais sûr, c’était que, dans les deux cas, c’était cet homme, qui aurait dû les aimer, les protéger et les guider, qui leur avait donné les leçons les plus violentes de leurs existences respectives. Moi qui étais plutôt du genre à essayer d’être présent et d’être à la hauteur pour veiller sur mes deux enfants et faire en sorte qu’ils puissent s’épanouir... quelque chose m’échappait dans le comportement de Thorfinn Towsen envers sa progéniture. En vérité, je ne comprenais pas pourquoi un homme pouvait agir de cette manière avec ses gosses. J’avais essayé de comprendre, six ans auparavant, lorsque les faits m’avaient été donnés à connaître, mais ce n’était pas quelque chose que je pouvais envisager, alors il m’était très difficile d’essayer de me mettre à la place de Towsen senior.

Avec Tobias, les choses étaient claires. Notre relation était forte et solide, bien qu’un peu étrange par moments. Je le voyais comme une sorte de fils que j’aurais pu avoir, mais qui était tellement différent de Marcus. Je n’avais jamais regretté d’avoir accepté de former le jeune homme. J’avais appris à le connaître et à l’apprécier, nous nous entendions vraiment bien, lui et moi, et il y avait une belle complicité entre nous deux.
Avec Amber, nous nous étions encore qu’aux premiers balbutiements de notre relation. Rien n’était écrit... et tout ce que je pouvais dire en ce moment, c’était que cette fille ne méritait pas non plus le traitement que lui avait infligé son père. Je me foutais un peu de l’histoire du lièvre, à vrai dire, mais je ne pouvais pas tolérer que Mr Towsen père s’amuse à lancer des impardonnables sur ses gosses.

Pourtant, que venais-je de faire ?
Lancer le sortilège de l’imperium sur Amber, même si c’était à sa demande, cela n’était pas vraiment pour me plaire. En effet, puisque c’était le seul moyen pour apprendre à la jeune fille à se défendre de quelque chose qu’elle n’était pas censée vivre, il y avait quelque chose qui me dérangeait un peu. Comme si j’essayais de soigner le mal par le mal. J’avais accepté cela pour l’aider mais du point de vue éthique, ça me posait tout de même quelques questions. Peut-être aurions-nous l’occasion d’en discuter par après, elle et moi.
Le massage, puis le baiser... ce n’étaient pas des choses très importantes ou graves. Rien à voir avec ce que son père lui avait fait faire et qui, selon toute apparence, l’avait traumatisée. Ou au moins choquée. Pour la peine, j’avais pu apprécier sentir ses fines mains sur mes épaules, percevoir les mouvements de ses doigts, la chaleur de ses paumes... c’était très appréciable. Je ne recevais pas assez souvent de massages relaxants dans ce genre-là... les quelques minutes qui s’écoulèrent furent vraiment agréables. J’eus même l’audace de fermer les yeux pour savourer pleinement le moment présent...
Mais comme cela ne suffisait pas pour l’objectif que je me devais de poursuivre, j’avais pris la décision de mettre la jeune femme mal à l’aise. Un baiser, cela ne voulait pas dire grand-chose. J’y avais répondu plus par principe que pour une autre raison, et je songeais déjà à la manière de rebondir sur cela pour la suite.

Et quand j’eus levé le sortilège, la jeune Towsen se recula instantanément. Il y eut un moment de silence, dont j’ignorais s’il était fait de gêne, de surprise ou de colère ravalée, puis elle me répondit. J’attendais encore un peu, préférant lui laisser du temps avant de poursuivre dans notre projet. J’en profitais pour l’observer. Je ne savais pas si elle avait vécu cet impérium comme celui que lui avait lancé son père, sachant que cette fois-ci, c’était elle qui avait voulu que cela se fasse... peut-être que cela pouvait tout changer... raison pour laquelle le malaise avait dû être créé. Un impérium consenti, cela ne servait pas à grand-chose, sinon à rien... enfin, sauf dans l’un ou l’autre cas exceptionnel, mais là n’était pas la question.


« Bien. Si c’était similaire, je vois un peu mieux comment travailler là-dessus avec toi... » Pour le moment, je restais à distance, comme pour ne pas la brusquer, je préférais respecter son espace personnel, en quelque sorte.

« Pour répondre à tes questions de tout à l’heure, tout de même...»  Oui, parce que le contexte s’y prêtait, au fond, vu ce que je venais de lui faire faire. « L’impérium peut parfois altérer la mémoire. Mais cela reste plutôt rare... il semble qu’il faille des antécédents particuliers pour que ce soit le cas. » J’avais commencé par la partie la plus facile. La suite l’était bien moins, mais je savais ce que j’avais à dire sur le sujet. « À ma connaissance, il n’est pas nécessaire d’être un mangemort pour être un salaud. Et je ne vois pas l’interêt d’utiliser un tel sortilège pour avoir des relations sexuelles avec quelqu’un... ça enlèverait tout le charme du partage...»

A quoi bon utiliser d’un sortilège qui manipulait la volonté d’une personne alors que le plaisir commençait déjà dans la séduction ? Utiliser l’imperium dans ce but, c’était se priver de la réciprocité du désir et de la spontanéité de son partenaire... « Mais si tu veux, quand j’aurai l’occasion, je demanderai à... ma femme de me le lancer. Ça me permettra de découvrir ce que ça fait dans ce genre de contexte. » Encore un peu et j’évoquais Meredith au lieu d’Elianor. Cela n’aurait pas été du plus bel effet...

Bon, l’idée de recevoir l’imperium de l’une ou de l’autre, dans le cadre de quelques galipettes axées sur la domination et la soumission, cela pouvait être assez sympathique, même si j’avais plutôt tendance à jouer le mâle dominant. En soi, ce n’était pas un sujet tabou pour moi, bien au contraire, alors, ça ne me dérangeait pas du tout d’en parler ouvertement, tout en gardant une certaine retenue, pour la politesse et le principe de ne pas tenir des propos déplacés devant une jeune fille. Enfin... c’était tout de même elle qui avait posé ces questions... je me prêtais au jeu, en étant le plus honnête possible. Je ne voyais pas de raison de lui mentir sur ce sujet, puisque je ne lui donnais que mon avis personnel.

J’espérais que mes paroles allaient un peu la rassurer sur le sujet. En attendant, puisque nous avions passé cette première étape, je la regardais tandis qu’elle me remerciait. Mais ce n’était pas nécessaire, ça me paraissait logique de ne pas chercher à lui faire subir ce genre de choses.


« Amber, tu es ici pour apprendre... c’est pour t’aider que j’ai accepté, pas pour en profiter ou je ne sais quoi... » Cette jeune femme avait toujours été d’une grande gentillesse avec ma fille. Et rien que pour cela, je ne me serais pas permis de profiter de la situation. Je tenais bien trop à rester le héros que j’étais pour Septima...

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Lun 7 Sep - 10:35
The sound of silenceWilliam & AmberJamais Amber n’aurait imaginé subir des sortilèges impardonnables. Elle avait toujours eu l’impression qu’elle pourrait se détacher de sa famille, bien avant que sa formation ne commence. Elle était persuadée que personne ne la forcerait à lancer un sort d’une telle monstruosité sur un autre être vivant, que ce soit des humains ou des animaux. Alors, quand Thorfinn l’avait obligée à torturer un lièvre, son cœur s’était déchiré en mille morceaux. Quelque part, elle avait bien plus de respect pour les animaux que pour les hommes, parce qu’ils ne l’avaient jamais blessée. Ils avaient toujours été là dans les moments difficiles pour elle. Enfin… Même si cela avait été un peu illégal. Amber avait souvent croisé des animaux dans la forêt interdite. Elle s’y rendait régulièrement quand la compagnie des élèves de Poudlard devenait insoutenable. Ils étaient les seuls à pouvoir l’apaiser et leur silence lui donnait l’impression d’être comprise et soutenue. Les créatures magiques avaient un puissant champ de réconfort et de relaxation, tout particulièrement sur Amber. Elle s’était d’ailleurs surprise de nombreuses fois à rêver, à imagine ce qu’aurait pu être sa vie si elle avait été un Botruc ou un centaure… Sans doute moins compliquée qu’elle l’était actuellement, elle en était persuadée.

Enfin… Dans tous les cas, elle n’aurait pas imaginé lancer des sortilèges impardonnables, un jour, mais elle avait encore moins pensé qu’elle en subirait de manière aussi répétée. Depuis que Thorfinn avait lancé l’Imperium sur elle, elle se sentait faible, impuissante, vulnérable et constamment dans l’attente de sa nouvelle attaque. Elle savait parfaitement qu’il n’allait pas agir qu’une fois de cette manière et qu’il ne regrettait rien. Il ne s’était jamais excusé pour ça et s’était contenté de la sermonner quand elle avait disparu plus de deux semaines. Amber avait été même surprise qu’il ne lui lance pas un Doloris pour compenser… Mais soit ! Elle ne voulait pas être dans la crainte d’un nouveau sort. Elle voulait s’y préparer, même si cela voulait dire qu’elle allait subir des entraînements longs et douloureux. Jamais sa baguette magique ne lancerait un sortilège de torture. Plus jamais.

La détermination qu’elle ressentait face à l’entraînement de William ne pouvait être que positif pour elle. Elle allait pouvoir s’améliorer plus rapidement. C’était statistiquement prouvé : la motivation améliorait les performances. Et même si le parcours serait long et difficile, elle ne retournerait jamais au point où elle était actuellement : la parfaite innocence et l’incapacité d’agir. Les entraînements ne pourraient que l’aider à s’améliorer et elle ne régresserait pas.

Pas le temps pour d’autres questions ou pensées, William lui relança un Imperium et l’obligea à stopper sa longue réflexion entamée pendant le massage. Elle sortit de son « état de transe », pour en regagner un autre qui ne lui plaisait pas pour autant. Embrasser son mentor… Sympathique comme tout… Une légère grimace envahit son visage. Monsieur Ombrage n’était pas répugnant, loin de là, mais la demoiselle avait une certaine aversion envers tous les contacts physiques ou « amoureux », comme pouvait l’être un baiser. Encore moins quand il n’était pas consenti. Et puis, William avait l’âge d’être son père… Trop bizarre. Vraiment trop bizarre pour elle…

Malgré tout, ses pieds se mirent en marche et à chaque fois qu’elle s’approchait de lui, son cœur ratait un battement supplémentaire. Non, non, non… Elle ne voulait pas, mais pourtant elle ne pouvait pas résister à la force de son sortilège. La jeune Serdaigle ferma les yeux, non pas pour apprécier le moment et le toucher de ses lèvres, mais plutôt pour ne pas voir ce qu’elle s’apprêtait à faire.

Le contact se fit… Alors que le temps semblait s’écouler de plus en plus lentement, à mesure qu’elle se rapprochait de lui. Que cela cesse ! Son cerveau envoyait tout un tas de signal, mais son corps fut en incapacité de les interpréter. Amber eut l’impression de devenir spectatrice de sa propre vie et il n’y avait rien de plus désagréable que ce qu’elle vivait à l’heure actuelle.

Malgré tout, le baiser ne fut pas si répugnant qu’elle l’avait imaginé et William eut l’amabilité de lui rendre la pareille. Au moins, elle n’aurait pas à se sentir plus mal qu’elle ne l’était déjà, vu qu’il avait un minimum participé. Le contraire aurait été un peu déroutant. Heureusement, il rompit assez vite le contact et lui rendit le contrôle de ses jambes, qui reculèrent précipitamment. Bon, il fallait avouer que son « professeur » n’embrassait pas si mal que ça, mais elle n’avait pas apprécié le faire pour autant. William était un bel homme, mais pas de son âge, sans oublier qu’il restait une personne adulte qu’elle respectait et qu’elle ne voyait pas de cette façon. Cela rendait l’action encore plus étrange qu’elle ne l’était déjà.

Au moins, il eut l’amabilité d’entamer une conversation assez rapidement pour ne pas rendre ce silence plus gênant qu’il ne l’était déjà. Par Merlin ! Elle ne le remercierait jamais assez. L’impérium lui avait littéralement fait perdre l’usage de la parole. William lui affirma alors savoir comment mieux travailler après ce qu’elle venait de lui dire. Tant que cela ne partait pas vers des sortilèges à caractère sexuel… Elle accepterait. Être spectatrice de son corps, prêt à bondir sur son entraîneur, ce n’était pas tellement la vision qu’elle avait eue de ce petit cours. Loin de là.

Malgré tout, elle sentit une certaine ambivalence en elle. Elle détestait tellement son père, qu’elle était vraiment prête à tout pour se sortir de l’impuissance qu’elle avait en sa compagnie. Elle était prête à subir n’importe quel sortilège si cela pouvait la rendre plus forte et plus entreprenante par la suite. Si elle pouvait battre son père à son propre jeu, elle subirait autant d’Impérium qu’elle pouvait tolérer. Elle ne baisserait pas les bras et cette détermination avait tendance à l’effrayer un peu. Sa haine envers son géniteur dépassait tout entendement et elle avait bien peur de ne pas connaître ses propres limites dans cette affaire… Peut-être même n’en avait-elle pas si cela pouvait conduire à son émancipation prématurée.

La petite étincelle qui avait commencé à naître dans son regard disparut à l’instant même où William répondit à sa précédente question. Elle qui pensait qu’il s’était tout simplement contenté de l’ignorer. Des salauds, il y en avait… Sa réponse ne la surprenait même pas, en fin de compte, puisqu’elle s’en doutait depuis un moment. Tous les mangemorts n’avaient pas forcément de conscience. S’ils étaient parents, ils avaient encore plus perdu le respect d’Amber. Ils n’auraient certainement pas apprécié qu’un de leurs confrères face subir la même chose à leurs enfants, mais soit ! Ils le faisaient sans le moindre remord et c’était bien ce que la Towsen détestait chez eux.

— Merci pour tes réponses, William. Je pense que je m’en doutais déjà, mais j’avais besoin de l’entendre.

Un petit haussement d’épaule suffit pour conclure cette affaire. Elle ne prit pas la peine de rebondir sur ce qu’il venait de dire. Elle n’avait pas envie d’avoir les images de lui et de sa femme en train de faire des choses sexuelles, sous l’effet d’un Impérium. Cela ne les regardait que eux. En plus, suite aux baisers qu’ils venaient d’échanger, elle avait assez de matière pour laisser son imagination faire le reste. D’un geste brusque, elle secoua son visage… Non. Elle ne voulait pas imaginer ce genre de choses.

William reprit la parole, comme pour la soutenir et la soulager. Il lui expliqua qu’il n’était pas là pour abuser d’elle et de sa confiance. Amber le savait déjà, mais l’entendre de sa propre bouche la rassurait. Au moins, ils étaient sur la même longueur d’onde concernant cet entraînement quelque peu particulier… Il aurait très bien pu refuser, mais il avait accepté de l’idée, et sans la moindre arrière-pensée. La jeune Towsen lui avait livré une bonne partie de sa confiance sur un plateau. Pas suffisamment pour lui laisser faire ce qu’il voulait en fermant les yeux, mais il en avait bien plus qu’une bonne partie des gens qu’elle connaissait. Elle espérait qu’il n’en abuse pas, parce qu’à l’heure actuelle, il était le seul capable de lui venir en aide. La demoiselle aurait très bien pu demander à son frère, mais elle ne savait pas encore quoi en penser. Et elle doutait qu’il aurait accepté de lui lancer un impardonnable.

— Je le sais, William. C’est pour cette raison que je t’ai choisi toi, et pas un autre.

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Mer 23 Sep - 23:43

Depuis quelque temps, il semblait que j’étais le mangemort le mieux placé pour former les jeunes gens. Allez savoir ce qui me valait cet honneur et ce plaisir… Même si un cas n’était pas l’autre, je devais tout de même reconnaître qu’il y avait quelque chose d’assez plaisant dans l’idée d’être un genre de personne de référence dans un domaine tel que celui-ci. Je prenais cela comme une sorte de compliment, au fond, puisque cela signifiait que l’on me reconnaissait certaines qualités… au moins pédagogiques. Les parents Towsen m’avaient fait confiance pour Tobias et, à présent, ils m’avaient confié leur fille. Enfin, vu que la demande venait d’elle, disons qu’elle avait pris la liberté d’accepter le désir que ses parents avaient pour elle-même, à quelques détails près…
Thorfinn était un connard. Ce n’était pas nouveau et, à vrai dire, j’étais assez surpris qu’il n’y ait pas plus de gens pour s’en rendre compte… Il parvenait à maintenir une certaine illusion depuis des années, et ce, sans doute notamment grâce à ses relations. Mais n’était-il pas prévisible qu’à un moment ou à un autre cet aspect de lui soit découvert et mis au grand jour ?

Le coup du baiser, évidemment, elle n’aurait pas pu s’y attendre ou s’y préparer. Je n’aurais pas voulu qu’elle puisse le faire, d’ailleurs, puisque cela aurait foutu en l’air tout le programme de leçon que j’avais établi mentalement. Et puis, ce n’était rien d’excessif, juste un simple baiser qui ne signifiait rien et qui était vraiment bien peu de chose en comparaison avec ce que j’aurais très bien pu lui ordonner de faire. Il est vrai que j’aurais tout aussi bien pu lui demander de poser ses lèvres ailleurs que sur les miennes et profiter de la situation, mais je ne l’avais pas fait. Je ne voulais pas être de ces salauds qui abusent de leur statut ou de leur autorité pour ensuite forcer leurs subordonnés à faire des choses qu'ils risquaient de se reprocher par la suite...
Mais comme je venais de lui dire qu’il ne fallait pas nécessairement être un mangemort pour être un salaud, je ne me voyais pas profiter de la situation. A vrai dire, si j’avais dû abuser de quelqu’un sous imperium, je ne pensais pas que j’aurais pu réellement y prendre plaisir. J’aimais bien trop la réciprocité et le jeu de la séduction pour me contenter d’un sortilège pouvant pousser une personne à réaliser mes désirs.


« Tu sais, tu rencontreras des salauds un jour ou l’autre. Des mangemorts, des sorciers neutres, peut-être des membres de l’ordre du Phénix, aussi… et des moldus. » Au fond, son père aurait sans doute dû lui dire tout cela. Peut-être qu’il l’avait fait, je n’en savais rien, mais, par principe, puisque je ne voulais pas qu’Amber soit trop naïve par rapport à tout cela, je me devais de lui dire la vérité. « Il suffit que les circonstances s’y prêtent et un homme normal peut se transformer en salaud. Certains se comportent alors comme des animaux. » Comment aurais-je réagi, en tant que père, si Septima était un jour revenue en me posant des questions là-dessus ? J’avais moi-même parfois tellement de mal à résister à la tentation d’un moment intime avec une jolie femme ou un bel homme… Mais par expérience, je savais que je préférais vraiment le désir réciproque. « Je pense qu’il y a une question d’instinct dans tout cela, même s’il est déjà arrivé que des femmes usent de l’imperium pour abuser d’un homme… »

C’était même une sorte de tradition, dans certaines communautés et parfois même dans certaines familles de sang pur. Quand un mariage était contraint, il arrivait que l’homme n’ait aucun désir sexuel pour son épouse, c’était notamment le cas lorsque l’homme était gay et que sa famille n’acceptait pas son homosexualité. Dans ce genre de cas, alors, le recours à l’imperium était presque habituel, pour préserver la pureté du sang et la pérennité du nom. Ces circonstances étaient peut-être assez exceptionnelles, mais elles existaient… et dans notre monde, c’était quelque chose qui pouvait toucher un certain nombre de jeunes hommes.
Quand j’y pensais, moi qui avais si longtemps et si souvent regretté de ne pas avoir en moi cette pureté… parfois, je considérais la question avec un autre regard et cela me montrait que j’étais peut-être plus chanceux que ces sorciers au sang pur, pour certaines choses, en tout cas.

Tout ce que je pouvais souhaiter à la jeune Towsen, c’était qu’elle n’ait jamais à vivre quelque chose de ce genre. Déjà, le fait que son père ait pu la soumettre à un sortilège impardonnable, c’était inadmissible, mais je ne pouvais pas imaginer ce qui pouvait attendre la jeune femme si elle se refusait à son futur époux. Comme pour toutes les familles au sang pur, les Towsen avaient dû choisir un futur mari au pedigree impeccable, pour une reproduction en bonne et due forme. Son destin était tout tracé, au fond, et elle ne pouvait rien y faire, parce que c’était son père qui décidait de tout.
On comprendra aisément que j’aurais sans nul doute fait un très mauvais patriarche de famille pure. Je n’avais pas du tout ce mode de pensée. La pureté, les mariages arrangés, les sortilèges impardonnables lancés sur des gosses… Comment pouvait-on accepter tout cela quand on était père de famille ? Cela n’avait pas de sens…


« Merci pour ta confiance… » Bien sûr, qu’aurais-je pu dire d’autre ? Certaines personnes n’auraient même pas eu l’audace de venir jusque chez moi ou même de me demander ce qu’elle avait osé me demander.
Je n’avais pas l’impression d’être une mauvaise personne, pourtant, je voulais surtout que notre monde soit préservé et que les sorciers puissent enfin vivre en toute liberté, que ces fichus moldus nous foutent la paix de façon durable et qu’ils arrêtent de tout détruire… C’était là quelque chose de bien légitime, me semblait-il, et la vision qu’avait le commun des mortels de notre Cause était souvent bien trop étroite pour envisager la chose dans sa globalité. J’avais un peu l’impression que la jeune femme avait compris cela, même si je n’en avais pas la moindre certitude.

Nous avions la matinée devant nous pour travailler sur la meilleure manière de résister à l’imperium et, pour que tout se passe pour le mieux, j’attendis que la demoiselle me donne son feu vert pour continuer. Ou plutôt pour commencer véritablement. Elle avait eu un petit aperçu du niveau de puissance du sortilège quand il était parfaitement maîtrisé… alors à présent, pour qu’elle puisse s’entrainer à y résister, j’allais procéder méthodiquement et progressivement, en commençant par un impérium faiblard, tel que pouvait le lancer un petit débutant pour la première fois. En somme, un imperium auquel il serait plus facile de résister.


« Les maîtres mots sont : volonté, concentration et abnégation. Tu n’y arriveras pas du premier coup, mais tu verras qu’un peu à la fois, ton esprit pourra repousser le sortilège. »
Et j’avais lancé l’imperium le plus faible que je pouvais faire. Celui-ci lui dictait de chanter le dernier tube de l’été en faisant une imitation de fourchelang. Le premier essai me permit d’avoir un bel aperçu, plutôt cocasse, de ce que donnait cette demande… Au deuxième essai, l’imitation du fourchelang était déjà moins ferme… La troisième fois, la chanson était à peu près normale… Au quatrième essai, Amber parvint à repousser le sortilège.

Même si je trouvais plutôt amusant de l’entendre chanter comme cela, le fait qu’elle soit parvenue à un bon résultat après quatre tentatives était quelque chose de très prometteur. Son degré de concentration devait être assez important, au vu des crispations de son visage, mais elle y était parvenue. Et c’était tout ce qui m’intéressait.
Un coup d’œil à ma montre me certifia que nous pouvions encore facilement essayer le deuxième degré d’intensité du sortilège. Dans ma planification, il y avait quinze degrés de puissance et nous n’en étions qu’au début, mais la jeune femme progressait bien. A ce rythme-là, en s’entrainant régulièrement, dans quelques jours, elle pourrait résister au degré un en ayant moins besoin de se concentrer. J’osais espérer que dans quelques semaines, disons vers la fin du mois de janvier, elle pourrait résister au troisième niveau. Si elle en était au huitième niveau pour le mois de mai, ce serait déjà exceptionnel. Au-delà de ce palier, il serait opportun de s’attaquer à la résistance au Doloris, si elle le souhaitait…

Mais, bien sûr, toute cette planification relevait d’un timing idéal, où l’on ne pouvait pas prévoir les aléas de la vie, les coups durs ou les missions plus ou moins prévues, comme celle que j’allais devoir mener avec Meredith, à Florence, dans quelque temps et pour quelques jours. D’ailleurs, une partie de moi était plus que pressée à l’idée de passer trois ou quatre jours seul avec Mrs Carrow, mais une autre partie de moi souhaitait que tout soit parfait par ici avant d’aller mener à bien des projets ailleurs en Europe…
Sans compter, bien sûr, tous les imprévus qui pouvaient encore survenir, aussi, entre temps. Que ce soit du côté de Meredith ou du mien, d’ailleurs. Mais tout cela était une autre histoire, bien sûr, il ne fallait pas faire de plans sur la comète non plus.

Je fis venir Marianne, l’elfe de maison, pour nous apporter des boissons et de quoi grignoter. La journée ne faisait que commencer et les choses allaient devenir de plus en plus ardues. Enfin, surtout pour la jeune Towsen qui allait plus d’une fois avoir besoin de reprendre des forces. Lutter contre des impardonnables, c’était une tâche très énergivore et je me devais de veiller à ce qu’il ne lui arrive rien.

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Lun 5 Oct - 13:45
The sound of silenceWilliam & AmberAmber écouta chaque parole de William avec la plus grande attention. Elle voulait vraiment donner le meilleur d’elle-même dans cet entraînement. Elle n’était pas sûre d’être prête à subir des Doloris, mais peut-être qu’un jour elle se lancerait. Elle ne craignait pas ce sortilège de la main de son père, étrangement. Mais elle se disait qu’il pouvait être important pour sa propre force personnelle de savoir résister à de la torture. Elle n’aimait pas particulièrement l’idée d’utiliser le mal pour lutter contre le mal, mais elle ne voyait pas d’autres alternatives. D’un autre côté, elle ignorait si William voudrait en faire usage sur elle après ça. Ils n’étaient pas spécialement proches, du moins, ils n’avaient pas la même relation que William et Tobias. Malgré tout, elle craignait que leurs entraînements impactent l’affect de son mentor et qu’il refuse de lui faire subir un Doloris plus tard. À vrai dire, elle ignorait encore tout un tas de choses sur lui et elle ne savait pas comment il allait pouvoir agir à l’avenir. Elle préférait rester sur ses gardes et garder une porte de sortie si jamais elle ne parvenait pas au résultat escompté avec lui.

Il lui fit d’ailleurs part de l’usage de l’Impérium sur certains hommes, de la main d’une femme. Amber hocha lentement la tête et haussa légèrement les épaules. Son discours tenait la route, même si la proportion d’agressions n’était pas la même d’un genre envers l’autre. Il restait des personnes dérangées, peu importe l’identité sexuelle qu’ils avaient.

— Ça ne me surprend pas tellement.

Certes, c’était malheureux, mais c’était la vérité. Quelque part, elle redoutait son père et l’usage abusif qu’il pourrait en faire sur elle, pour ne pas la contourner de son mariage. Cela faisait partie d’une de ses raisons concernant sa venue ici. Elle comptait bien prendre son propre chemin, un jour ou l’autre, et elle espérait le faire en diminuant au maximum les conséquences. Elles seraient désastreuses et Amber ignorait encore le nombre de personnes qu’elle perdrait en route. Helios, sans doute ? Mais également ses parents, et peut-être même son frère ? Peut-être que William lui en voudrait également d’avoir pris une telle décision ? Elle n’en savait strictement rien après tout !

Lorsque son mentor la remercia pour sa confiance, elle se surprit à lui sourire légèrement. Avait-elle le choix ? Dans son entourage, William était le mangemort à qui elle faisait le plus confiance. Elle le voyait très mal se mettre dans des étranges affaires et il avait l’air tout à fait respectable. Sans oublier qu’elle connaissait ses enfants et qu’elle les appréciait plutôt bien. Enfin, tout particulièrement Septima, qui semblait avoir un beau et grand caractère pour son âge. Elle aurait aimé avoir la même éducation qu’elle. Elle percevait une certaine insouciance et liberté dans son regard qu’elle n’avait déjà plus lorsqu’elle avait eu son âge.

Finalement, l’entraînement reprit et Amber acquiesça de la tête, plus déterminée que jamais à en découdre. Si elle avait accepté de subir l’Impérium, c’était parce qu’elle savait qu’elle ne risquait pas de tomber en pâmoison au premier sortilège et qu’elle n’était pas une poltron. Elle passerait au travers de ses craintes en apprenant à les maîtriser et à les dompter. Elle n’avait pas d’autres choix.

Quand William lança son sortilège, elle n’eut pas le temps de protester et de dire à quel point sa demande était ridicule. Elle se mit à chantonner dans un fourchelang dont on passera tout commentaire. Immédiatement, le rouge lui monta aux joues. Elle n’était pas bonne chanteuse en temps habituel, mais là… Autant dire qu’elle cassait la baraque dans le sens littéral du terme. C’était un véritable massacre.

Elle détestait entendre sa voix et, au bout de quelques essais, elle parvint à résister au sortilège. Heureusement, William n’y avait pas mis tout sa volonté et augmentait la puissance de ses Impérium au fur-et-à-mesure. C’était un sorcier expérimenté qui était obligé de s’adapter à ses comportements pour l’aider à évoluer de la meilleure façon possible.

Avant de poursuivre l’entraînement et de monter au degré supérieur, William lui proposa quelques gâteaux et, par Merlin, elle le remercia plutôt mille fois qu’une. Elle ne s’était pas rendu compte avant ce jour à quel point un sortilège impardonnable était épuisant. Elle avait l’impression d’avoir perdu la moitié de son énergie en l’espace de quelques minutes. Amber était bien loin d’être le genre de personne qui faisait des siestes, mais elle n’en refuserait pas une dans une heure ou deux, pour ne pas finir par s’écrouler par terre.

Lorsque l’elfe de maison revint, elle la remercia et engloutit en quelques secondes les aliments qu’elle venait de lui apporter. L’élégance était à revoir et elle s’en excusa d’ailleurs auprès de William quand elle s’essuya la bouche avec l’une des serviettes qui trônait sur le plateau. Ce petit moment de pause lui procurait le plus grand bien et elle ressentit un souffle d’énergie la regagner peu à peu. Elle n’était pas encore au top de sa forme, mais ça ferait très bien l’affaire pour la suite de l’entraînement.

D’ailleurs, pendant ce court laps de temps, ils échangèrent quelques banalités, notamment sur leur scolarité, le Blood Circle, le Ministère de la Magie et les dernières nouvelles parues dans la Gazette du Sorcier. Rien d’extraordinaire, mais suffisamment pour la mettre en confiance et la remotiver pour la suite de l’entraînement.

Ainsi, ils poursuivirent cet entraînement peut-être deux heures ou trois heures, avant que William ne la libère. Amber était déjà impatiente de pouvoir en apprendre davantage, mais elle était bien loin de se douter du planning chargé qu’ils auraient au cours des mois suivants. Tout particulièrement en février, avec l’offensive qui marquera un tournant considérable dans bien des vies, mais surtout dans celle d’Amber. D’ici là, leur entraînement serait assez régulier et la jeune sorcière marquera des progrès considérables quant à sa résistance à l’Impérium. En continuant dans cette prolongée, peut-être pourrait-elle espérer atteindre le niveau 8 d’ici mai. Tout dépendrait de la suite qui les attendait, l’un comme l’autre.

:copyright: Crimson Day


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