Maintenant qu'il était là, il ne savait plus vraiment si sa présence dans ce quartier était une bonne chose. Après tout, c'était à peine s'il pouvait le voir en peinture ce gars - non en fait, les peintures avaient tendance à être trop bavardes, bien trop pénible. Bien qu'il n'ai pas vraiment eut beaucoup d'occasions de le croiser, il ne pouvait s'empêcher de le trouver pénible. Il ne parvenait pas non plus à comprendre ce que Nymphéa pouvait bien lui trouver, non mais ca se voyait pourtant, que ce gars était un idiot. Mais d'un autre côté, il était le seul moldu ayant connaissance du monde sorcier à qui il se voyait un tant soi peu demander de l'aide. Et puis, malgré sa flagrante bêtise et ses airs de troll il avait au moins la particularité de connaître le monde moldu - en étant lui même un. Ce qui était loin d'être le cas du Serpentard. A vrai dire, le jeune Chang était presque persuadé qu'il en était venu à atteindre un tel niveau d'ignorance que l'ami de sa cousine en connaissait désormais plus sur le monde magique que lui même pouvait en connaître sur celui des non mages. En réalité, il ne s'était jamais vraiment poser de questions sur les moldus et tout ce qui avait trait à eux. Ayant grandit exclusivement entouré de sorcier, sa scolarité loin des autres lors de son enfance n'aidant certainement pas à côtoyer des nés moldus, ce monde ne l'avait jusqu'alors jamais interpellé, encore moins intéressé. Il avait bien dut subir quelques railleries de sa cousine sur ses évidentes lacunes mais rien d'insurmontable, rien qui jusqu'alors l'avait fait se remettre en question. Mais depuis peu il se rendait cruellement compte qu'il était plus que temps de se mettre à niveau. Sa rencontre avec Roxanne, la nouvelle colocataire de Raphaël, le si grand ami de Nymphéa, lui avait fait se rendre compte que plus d'avoir un manque certain de connaissances, il était en réalité totalement ignorant de ce qui existait dans cette partie parallèle du monde. Mais plus encore, avec l'influence du Blood Circle qui ne cessait de croître, faisant toujours plus parler de lui du côté des mages, il était peut être plus que temps de quitter sa zone confort et d'inexpérience et d'en apprendre plus sur ce monde dont il ignorait tout. Après tout, s'il pouvait apprendre un tant soi peu à connaître ses ennemis et la façon dont ils vivaient sans magie il pourrait peut être rééquilibrer la balance, la connaissance du monde sorcier ne semblait en aucun cas être un soucis pour ces tarés et leur groupe.

Voilà pourquoi il se retrouvait dans cette rue bordée par plusieurs librairies - qui n'étaient pas sans lui rappeler celles qu'ils avaient pu voir sur le Chemin de Traverse, comme quoi, tout n'est peut être pas si différent tout compte fait - non loin de l'appartement du fameux Raphaël pour qui il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une certaine animosité. Rien que de songer à lui demander son aide, à lui, le blessait dans sa fierté. Mais vers qui d'autre aurait-il pu se pencher ? Avec le récent retour de Hyacinthe et son amnésie la famille de ses cousins avaient bien d'autres choses à faire que de perdre leur temps avec lui pour quelque chose d'aussi dérisoire que la mission que le lycanthrope s'était donnée. Mais maintenant qu'il se retrouvait à deux pas de l'immeuble qui abritait la colocation à laquelle appartenait l'étudiant moldu il n'était définitivement plus certain que son idée soit si brillante. De quoi allait-il avoir l'air devant lui ? D'un idiot totalement paumé, assurément. Une boule d'angoisse serrant son estomac rendant son malaise encore plus difficilement supportable, les mains désagréablement moite et après un moment d'attente et de doute à rester planter immobile tel un lampadaire il parvint enfin à trouver un semblant de courage - après tout il était un serpent, pas l'un de ces idiots de lions, le courage il connaissait que très peu - avant de se lancer. Se souvenant, pour être venu assister l'ami de sa cousine lors de son déménagement en Février, de l'emplacement de l'appartement et il se retrouva bien vite - peut être même un peu trop à son goût - devant la porte close qui n'attendait plus qu'il trouve le courage de frapper. Définitivement, plus les secondes s'écoulaient, et ce depuis qu'il avait transplané dans une ruelle vide de Bloomsbury, plus il trouvait cette idée ridicule et crevait d'envie de tout annuler et de simplement bêtement retourner d'où il venait. Après tout, il avait bien d'autres choses plus importantes à faire que de passer une journée avec un moldu n'est-ce pas ? Comme s'avancer dans ses devoirs, relire des bouquins ou n'importe quoi d'autres en fait.

Un léger soupir s'échappa de ses lèvres. Il fallait se dire que c'était pour la bonne cause, et puis, après ce à quoi il avait survécu jusqu'ici ce n'était pas Raphaël qui allait avoir raison de lui et puis d'après l'affection que pouvait avoir Nymphéa pour lui il devait être digne de confiance. Une grande respiration. Suivie de près par une expiration et, tout en lenteur, il leva enfin le poing pour venir cogner contre la porte. Mais les secondes s'écoulant, peut être les coups avaient-ils étés trop hésitants ? Il entreprit donc de relever le bras, prêt - malgré lui - à recommencer avec, néanmoins, plus de force cette fois-ci, mais il n'eut pas vraiment à le faire puisque la porte s'ouvrait alors, le laissant un instant le l'avant bras dans le vide avant qu'il réagisse un quart de seconde trop tard pour éviter de passer pour un imbécile et le laisse retomber le long de son corps. Le visage quelque peu interrogateur du deuxième colocataire de Raphaël - quelque chose comme Agrios si sa mémoire était bonne ? - apparaissant alors devant lui. « Euhm, Bonjour, je viens voir Raphaël, ce serait possible ? » Il aurait préféré ne pas avoir à passer par l'intermédiaire de ce dernier, se sentant plus ridicule encore qu'il ne l'était déjà, il entreprit de garder un visage le plus neutre possible en attendant que le moldu soit mis au courant de sa présence devant chez lui.

Raphaël était allongé sur son lit, à regarder le plafond. Il n’avait envie de rien. Le monde l’exaspérait. Tous ces gens qui en avaient rien à foutre de ce qu’il se passait autour d’eux l'exaspéraient. Et le pire, c’est qu’il s’exaspérait lui-même. Il s’exaspérait parce qu’il n’y a pas si longtemps que ça il faisait partie de ses gens-là. Pas qu’il s’en fichait à proprement parler, mais il était d’avis que c’était pas son problème, c’était pas son combat, qu’il n’était pas vraiment concerné. Mais si personne n’était concerné, qui l’était ? Comment les choses pouvaient évoluer si tout le monde s'en fichait ? Bien sûr, on ne pouvait pas se ranger derrière tous les étendards, pour toutes les causes, mais Raphaël avait franchi un cap en prenant le parti des sorciers. Il avait supprimé le filtre qui l’empêchait de voir le monde qui l’entourait. Il avait cessé de se vider l’esprit dans les jeux vidéos pour l’empêcher de penser à tous les malheurs du Monde. Enfin bon, c’est pas pour ça qu’il ne jouait presque plus, c’était surtout par manque de temps. Même pour les cours il n’avait plus le temps, il s’était déjà résolu à retaper son année. Il ne savait pas trop comment l’annoncer à ses parents, ni comment l’expliquer. Il n’avait pas encore parlé à sa famille de ce qu’il se passait désormais dans sa vie car il ne savait pas trop s’ils approuveraient. Ils auraient peur évidemment ; ils ne le dénonceraient pas non plus, mais est-ce qu’ils l’empêcheraient de retourner à Londres ?

Agrios le tira de sa rêverie en l’appelant. Il le nommait par son patronyme, c’était devenu un petit jeu entre eux, parce que Raphaël avait du mal à prononcé le nom de famille du Grec.

«Millet c’est pour toi ! »

Pour lui ? Il n’attendait personne. Pourquoi est-ce que ça serait pour lui ? Est-ce que le Blood Circle était parvenu à remonter jusqu’à lui à cause de ses vidéos ? Il vérifia son téléphone. Pas de messages, rien.

«Euh... J’arrive !»

Il se leva en soupirant. Mentalement il commença de se remémorer des choses qu’il avait apprises grâce à Théo Greengrass et aux cours de boxe. Au cas où ça tournerait mal pour lui, même s’il y avait peu de chances que ça vienne directement aux mains si le Blood Circle venait l’arrêter. Pas comme ça, pas publiquement. De toutes façons, il commençait à peine à savoir se défendre. Il se dirigea vers la porte où Agrios lui laissa la place pour lui permettre de voir un jeune homme asiatique à travers l’embrasure de la porte.

«Kun ?»

Instinctivement, son regard balaya le couloir à la recherche de quelqu’un d’autre. Il était venu seul ? Il examina le sorcier. Il se tenait immobile, le visage inexpressif. Pourquoi est-ce que le cousin de Nymphéa viendrait lui… Oh merde ! Les yeux de Raph, qui exprimaient à la base l’interrogation et la surprise, exprimèrent subitement la frayeur.

«Il est arrivé quelque chose à Nymphéa ?»

Raphaël sortit dans le couloir, et ferma la porte d’entrée derrière lui pour pas que ses colocataires n’entendent leur discussion. Il ne laissa pas le temps au pauvre Kun de le contredire. Il enchaîna à voix basse, pour pas que sa voix ne résonne dans les appartements.

«Qu’est ce qu’il s’est passé ? Elle a eu un accident ? Le Blood Circle a mis la main sur elle ?»

Il ne connaissait pas beaucoup Kun, mais il savait que jamais le sorcier n’aurait eu le courage, ou l’envie, de voir Raph sans être en présence de sa cousine. Il savait que Nymphéa adorait son cousin, tout comme elle aimait toute sa famille proche d’ailleurs. Mais Raphaël ne comprenait pas trop ce qu’elle lui trouvait. Et ouais c'est à double-sens mon garsElle était enjouée, dynamique, extravertie. Et Kun était… Il avait l’air gentil quoi. Mou, mais gentil. Même Raph savait se lâcher une fois qu’il était un peu à l’aise, ou pour essayer d’être à l’aise justement. Tandis que le cousin, il n’avait pas l’air d’être du genre à vouloir s’amuser, il semblait se morfondre dans sa timidité. Peut-être que c’était ça qu’elle aimait chez Kun ? Il lui apportait un certain calme qu’elle n’avait pas ? Ils se complétaient. Cependant, le moldu ne témoignait aucune animosité envers le jeune Chang. Et ouais je suis mieux que toiC’était quelqu’un d’important pour la fille qu’il aimait. Elle avait même donné son nom au fiancée d’Eurydice dans le film que le français tournait. Le cousin devait avoir des qualité que Raph n'avait pas encore eu l'occasion de connaître.

Toujours était-il : que s'est-il passé ?

Il ne fallut pas bien plus de temps avant qu'Agrios ne crie le patronyme du moldu qu'était venu trouver Kun. Moldu en question qui ne tarda pas à prendre la place du Grec tandis que celui-ci s'effaçait pour probablement retourner à ce qu'il faisait avant d'être dérangé par l'arrivée du Hongkongais. Au moins, maintenant qu'ils étaient face à face, il était certain de ne plus pouvoir faire marche arrière. Tout du moins, il se voyait mal se retirer en lâchant rien de plus qu'un « Ouais non, oublie en fait, j'm'en vais. » De toute manière, une fois la surprise de le découvrir à sa porte passée, le regard du Français sembla se teinter d'inquiétude et de peur alors qu'il semblait s'interroger vivement sur les possibles raisons de la venue du Chang. Sa première idée - et celle à laquelle il s'arrêta en fait - fut qu'il devait y avoir un lien avec Nymphéa. Il est vrai que cela était plausible, comme si l'étudiant moldu était la première personne à laquelle le lycanthrope aurait pensé s'il était arrivé quoi que ce soit à sa cousine. Mais avant même que ce dernier puisse ne serait-ce qu'essayer d'exposer la raison de sa venue, Raphaël s'était avancé dans le couloir, se faisant, incitant Kun à reculer de quelques pas afin de fermer la porte de l'appartement derrière lui avant de tout de suite reprendre, semblant imaginer les pires scénarios possibles qui auraient pu arriver à la Poufsouffle. Visiblement, l'idée même qu'il y ait une autre raison n'effleurant à aucun moment son esprit. Cela dit, jusqu'à ce jour, il n'y avait strictement rien qui les reliait si ce n'était la jeune femme. À vrai dire, il n'aurait probablement tout aussi peu su comment réagir si le Français était venu le trouver, sans aucune raison apparente, de la sorte.

Profitant du fait que le jeune homme ait fait une pause dans ses questions, et par la même occasion dans ses scénarios de films - cela dit, s'il avait bien retenu ce que lui avait appris Nymphéa, Raphaël était dans ce domaine-ci, celui qu'il avait pris pour Hollywood lors des premières explications de ces dernières à-propos du stage qu'elle avait fait avec lui - Kun put enfin espérer pouvoir dissiper le malentendu avant que le Français ne reparte dans de nouvelles théories dramatiques ou il ne savait trop quoi d'autre. « Nymphéa va très bien. » Il se retint de justesse de rajouter que s'il en avait été autrement, il n'aurait certainement pas été ici. Mais il valait probablement mieux ne pas le vexer s'il souhaitait pouvoir atteindre son but. Objectif qu'il devait exposer, mais qu'il ne savait pas vraiment comment tourner pour ne pas avoir l'air d'un parfait imbécile. Parlant à voix basse, ne comptant pas vraiment à ce que tous sache ce qu'il pouvait bien dire, il entreprit de se lancer dans une tentative d'explication. « Ce n'est pas à propos de ma cousine que je suis venu... Euhm.. En fait, t'es un moldu, tu connais le monde sorciers.. Et tu sais que j'en suis un. » Merlin que l'idée même de s'apprêter à lui demander son aide l'agaçait. À vrai dire, rien que de voir son visage l'avait déjà tendu. D'autant plus que, ne sachant pas vraiment comment tourner ses phrases, il se retrouvait toujours plus nerveux encore que ce qu'il était naturellement. Soufflant légèrement, il se décida finalement à annoncer plus clairement le pourquoi plus précis de sa soudaine visite. « Le truc, c'est que vos trucs de moldus, j'y connais rien. Et avec.. Tu sais, le Blood Circle et tout.. Peut-être que tu pourrais.. m'aider à résoudre ce problème... ? » Demander à ce qu'on lui vienne en aide de la sorte lui donnait vraiment l'impression de livrer une faiblesse. De plus, le fait qu'il ne porte, en plus de cela, pas vraiment Raphaël dans son coeur n'aidant pas vraiment à atténuer cette sensation.

Jaugeant la réaction de l'étudiant moldu du regard, Kun se mordit nerveusement la lèvre inférieure. « J'aurai bien demandé de l'aide à Nymphéa, mais... Elle a d'autres choses plus importante auxquelles penser ces derniers temps. » ... Alors faute de mieux, il se retrouvait à lui demander à lui. Peut être qu'il aurait tout de même mieux fait de demander l'assistance de sa cousine ? Après tout, elle avait toujours apprécié sortir, n'était-ce d'ailleurs pas elle qui, plus d'une fois, avait traîné son cousin à droite et à gauche ? Mais d'un autre côté, aurait-elle vraiment eu envie de se promener dans un Londres moldu avec son cousin après les récents événements ? Raisons pour lesquelles le loup-garou avait préféré ne pas prendre le risque de l'embêter avec de telles sottises. De toute façon, désormais, c'était trop tard. Cependant, quelque part, le jeune Chang se mit à se demander s'il préférerait que Raphaël accepte de lui offrir son aide ou au contraire, refuse en prétendant être occupé. Après tout, il avait débarqué totalement à l'improviste et avait donc tout à fait pu déranger ce dernier dans ce qu'il faisait quelques minutes auparavant.

Pourquoi Kun était-il là ? Pour quelles raisons il serait venu voir Raphaël si ce n’était pas en rapport avec Nymphéa ? Et puis, il avait l’air tellement sérieux, tellement grave : quelque chose de terrible s’était probablement produit. Raphaël ferma la porte derrière lui et bombarda à le sorcier de questions pour savoir ce qui était arrivé à Nymphéa, supposant divers scénarios. Finalement, le moldu attendit la réponse du hongkongais, parce qu'il avait beau dire et penser ce qu'il voulait, seul Kun savait ce qui était arrivé à la sorcière.

Kun avoua finalement que Nymphéa allait très bien. Raphaël poussa un soupir de soulagement. Mais dans ce cas, pourquoi était-il là ? Elle lui avait demandé de venir demander un truc au moldu ?

«Elle t’a demandé de venir me chercher pour quoi alors ?»

Cette question engendra la réponse la plus gênante au monde. Ce n’était pas pour sa cousine qu’il était là. Il était vrai que Kun était une personne à part entière. Il avait une volonté propre, ce n’était pas “juste” le cousin de Nymphéa. Raphaël regarda le jeune sorcier tenter de justifier maladroitement sa présence jusqu’à ce qu’il prononce le mot sorcier et affirme en être un.

«Chut !»

Il le fit taire d’un geste de la main et écouta les bruits dans le couloir, à guetter une quelconque réaction dans les appartements. Ils ne parlaient pas fort, mais Raph était très paranoïaque sur le sujet. Parler d’avoir des ennuis avec le Blood Circle c’est déjà quelque chose, mais avouer être un sorcier, c’était clairement le genre de choses qu’on ne voulait qu’un inconnu n'entende. Raphaêl n’entendit que les battements de son propre coeur.

«Pardon, je t’ai coupé, tu disais ?»

Raph faisait peut-être du zèle, mais il y a à peine six mois il vivait en colocation avec un membre du Blood Circle, et il avait participé à un tournoi de Mario Kart avec le fils du premier ministre, également membre du Blood Circle. Prudence était mère de sûreté. Finalement, Kun cracha le morceau. Il voulait… Il voulait quoi en fait ? C’était pas très clair.

«Tu veux pouvoir passer inaperçu ? Tu veux pas avoir l’air bizarre en public c’est ça ? »

Le moldu comprit que Kun appartenait à la lignée “Pure” des Chang. Tout ce qu’il connaissait du monde moldu, il devait le connaître de ses cousins et de son oncle. Encore que… Pas sûr que Hyacinthe soit vraiment du genre à vouloir parler de ça. Raph avait des préjugés pas très positifs sur le frère de Nymphéa. Kun lui avoua qu’il aurait préféré demander à Nymphéa, mais elle avait pas trop le temps. Ouais, c’est vrai que Raphaël n’avait absolument rien d’autre à penser. Tout ce qu’il faisait était insignifiant. Il se contenta de sourire au jeune homme avant d'accepter de l'aider.

«Je peux bien mettre deux trois trucs de côté pour toi. C’est la moindre des choses, je n’ai pas eu l’occasion de te remercier personnellement pour ton aide pour le déménagement. je reviens dans 2 minutes, le temps de me changer et de prendre mes affaires, et on va aller faire un tour.»

Au final, la demande du sorcier n’était pas plus étrange que sa propre proposition d’aller au musée de la Royal Air Force avec Elise. Ça allait permettre à Raphaël de se changer un peu les idées et d’oublier ses propres soucis un peu trop présents. Il changea rapidement de tee-shirt et enfila une veste légère ; inutile de s’encombrer avec quelque chose de trop chaud. Peut-être que Kun cherchait à se rapprocher du moldu ? Peut-être qu’il qu’il voulait savoir ce que Nymphéa pouvait bien trouver d’intéressant chez lui ? Il fourra son téléphone et son portefeuille dans sa poche. C’était une bonne occasion pour apprendre à se connaître. Et lui qui pensait que le jeune Chang ne l’appréciait pas des masses. Il était juste réservé.

«Je sors !»

Il n’avait pas trop de compte à rendre, mais c’était Agrios qui l’avait prévenu que c’était pour lui qu’on sonnait, alors il trouvait ça normal de prévenir. Il récupéra ses clés qu’il rangea dans sa poche. Avant de sortir il se palpa les poches pour vérifier qu’il avait tout. Argent, téléphone, clés… Non il ne voyait pas ce qu’il aurait pu oublier. Il rejoignit Kun dans le couloir de l’étage.

«Bon. Puisque tu veux en savoir plus sur la culture londonienne. C’est parti pour Westfield ! L’un des plus Grands Centres Commerciaux d’Europe ! »

Il ajouta à voix basse

«Ça me gêne de te dire ça, mais si on pouvait éviter de parler publiquement de Magie, de sorciers et de Moldus quand on sera dehors. Nymphéa me tuerait si elle savait qu’à cause de moi son cousin préféré s’est fait attraper. C’est gênant si tu te fais passer pour mon correspondant hongkongais ou chinois qui vient de débarquer à Londres ? Ça justifierait que tu ne connaisses pas pas mal de trucs de chez nous. Les gens sont cons ils vont pas se poser plus de questions que ça. La magie c’est Hongkong, et les moldus sont les anglais, ça te va comme nom de code ? Du coup… T’as déjà vu des livres sterling ?»

Quand bien même Kun ai fini par éclaircir la situation vis-à-vis du bien être de sa cousine, soulageant visiblement le moldu, ce dernier ne semblait toujours pas pouvoir voir une autre raison à la venu du Hongkongais que quelque chose en rapport avec Nymphéa. Fait qui rendit la situation plus étrange encore alors que le Français le questionnait à ce propos, contraignant le Serpentard à préciser ce point-ci également. Peut-être que quelque part savoir que sa présence ne pouvais tourner qu'autour d'une seule personne n'était pas le plus agréable, mais d'un autre côté, cela signifiait très certainement que la jeune asiatique était quelqu'un d'important pour le moldu. Cela avait tout de même quelque chose de rassurant, surtout lorsque l'on voyait que Nymphéa avait tout l'air de penser de la même manière, et ce quand bien même Raphaël avait tout l'air d'être un idiot. Peut-être pas bien méchant, mais probablement pas la plus grande lumière que le monde ait porté non plus. D'autant plus qu'il était visiblement doublé de paranoïa. Alors que le jeune Chang évoquait sa qualité de sorcier, il fut rudement coupé par le moldu qui resta quelques instants silencieux avant de lui demander de reprendre. Voilà qui risquait d'être compliqué s'il se faisait, en plus de sa nervosité maladive, couper lorsqu'il tentait de prendre la parole. Enfin, mis à part ce léger accrochage, il parvint tout de même à offrir ce qui ferait d'office d'explications, permettant enfin à l'étudiant moldu d'en apprendre plus sur ses réelles motivations. « Quelque chose comme ça oui. » Bien qu'il n'appréciait que moyennement le terme « bizarre » qu'avait employé le jeune homme, il y avait probablement quelque chose dans ce goût là. Ne pas être une cible forcément évidente pour ces tarés du Blood Circle. Et peut être, au passage, ne plus avoir l'air d'un parfait abruti dès qu'il devait faire face au premier bidule moldu qu'il pouvait croiser. Ou tout du moins, améliorer l'état actuel des choses. Chose qui ne devrait, en toute honnêteté, pas être bien compliqué lorsque l'on savait de quel point on partait.

À présent que le Français avait comprit le pourquoi du comment, il semblait disposé à donner ce fameux coup de main dont Kun avait besoin. Jugeant qu'il pouvait bien lui rendre un service après que le sorcier l'ait lui-même aidé lors de son déménagement. Lui dire qu'il ne l'avait pas vraiment fait pour lui n'avancerait probablement à rien, alors autant ne rien dire à ce propos. Après tout, c'était plutôt pour faire plaisir à Nymphéa qu'il avait subit cette journée pour assister le moldu avec ses cartons. Mais maintenant que Raphaël souhaitait lui rendre la pareille, il n'était peut être plus aussi mécontent de l'avoir aidé le mois dernier. Alors que le jeune homme avait de nouveau disparu dans l'appartement, patientant nerveusement de son côté, Kun se mit à appréhender la suite de la journée. Le monde dans lequel il s'apprêtait à pauser le pied lui semblait si éloigné de tout ce qu'il avait toujours connu, il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. Il crut entendre la voix du Français dans l'appartement avant que ce dernier ne revienne finalement le retrouver dans le couloir. Il ne tarda pas à lui annoncer son idée de destination. Annonce qui fit légèrement pâlir le lycanthrope. S'il ne connaissait aucunement le nom que venait de donner le moldu, le côté « un des plus grands d'Europe » n'aidait pas vraiment à le rassurer. La foule ayant le don de l'angoisser plus que de raison, la sortie dans ce Londres moldu risquait de ne pas être de tout repos.

Mais avant de se lancer dans cette aventure le Français sembla préférer poser quelques règles. Ou conseils ? Peu importait. Le fait était qu'il lui demanda s'il était possible de mettre en place une sorte de code afin de ne pas affoler les moldus londoniens. Et si cela pouvait également lui éviter de lui coller sur le dos une large cible indiquant à d'éventuels membre du Blood Circle qu'il était l'un de ces sorciers qu'ils appréciaient tant traquer, ce serait très certainement un bon point également. « Entendu. » Se faire passer pour un étranger ne devrait pas être si difficile, si ? Après tout, dans tous les cas, il n'avait débarqué au Royaume-Uni qu'une année auparavant. Faire mine de tout juste débarquer de Hongkong devrait être dans ses cordes. La dernière interrogation de l'étudiant français laissait cependant déjà Kun muet. Des livres quoi ? Etait-ce un auteur moldu connu ? Où une sorte d'ouvrage particulier ? D'un autre côté ce terme lui disait quelque chose, il n'était pas improbable qu'il l'ait déjà entendu quelque part. Chez ses cousins peut-être. Ou bien à Poudlard ? « Peut-être ? À la bibliothèque ? Ou... Quelque part comme ça ? » Son ton s'était fait incertain. Il avait beau essayer de se remémorer les livres qu'il avait pu voir lors de son séjour chez sa tante Cho, mais rien ne lui sautait à l'esprit. Voilà qui s'annonçait bien.

Nymphéa allait bien, et Kun ne venait pas pour elle. C’était laborieux mais Raph finit par apprendre pourquoi le sorcier venait quérir son aide. Il fallait dire que le français ne lui avait pas facilité la tâche en le bombardant de questions sans lui laisser le temps de répondre. C’était assez inattendu de le voir pour… C’était inattendu de le voir tout court en fait. Il accepta sans rechigner d’aider le sorcier à comprendre un peu mieux le monde moldu, après tout ce dernier avait eu la gentillesse de lui rendre le service lors du déménagement, et au delà de payer sa dette envers lui, c’était la moindre des choses pour aider une personne chère à la femme qu’il aimait. Sans compter que aider les sorciers et les moldus à coexister, c’était un peu la mission qu’il s’était fixée non ? Il se changea rapidement et prit quelques affaires pour sortir avant de prévenir Asclépiod… Ascplé… Avant de prévenir Agrios qu’il sortait.

Une fois de retour dans le couloir, il briefa l’asiatique sur son projet de l’emmener dans un grand centre commercial. Le pauvre garçon sembla se décomposer à cette annonce.

«T’en fais pas, tout va bien se passer tant qu’on ne gaffe pas. D’ailleurs… »

Raphaël lui fit sa proposition de nom de code pour parler de magie et de moldu afin de protéger Kun des oreilles indiscrètes. Il avait peur que l’asiatique ne proteste ou ne s’offusque d’une telle démarche, mais il n’en fit rien. Il acquiesça calmement. Était-ce par conviction ou par politesse ? Ce garçon était un véritable mystère pour Raph. Rien que sa présence ici c'était perturbant. Raphaël lui demanda s’il avait déjà vu des Livres Sterlings. Il savait que les sorciers avaient leur propre monnaie et que le système de “centime” était assez anarchique. Un galion d’or valait une quinzaine de Mornille d’Argent, qui chacune d’elle valait une trentaine de Noise de Bronze. Le moldu ne savait plus trop les proportions exacte, mais c’était un système tellement peu instinctif ! Il s’attendait à devoir faire un léger cours sur la monnaie anglaise pour éviter que le sorcier ne se fasse remarquer le jour où il devrait faire des achats moldus. Mais il n'était pas prêt pour la réponse du jeune Chang qui le laissa Coi quelques secondes. Il cligna des yeux en dévisageant le hongkongais, guettant le moment où il allait se mettre à rire en lui disant “Non mais je plaisante, bien sûr que j’ai déjà vu des Livres Sterling ainsi que des Pence”. Mais non il était bien sérieux. Raph pouvait voir que le pauvre cousin avait bien compris que c’était pas du tout la réponse attendue.

«C’est… C’est pas tout à fait ça. C’est pas de bouquins dont il s’agit, mais de la monnaie anglaise.»

Il commença à marcher en direction des escaliers. Ils n’allaient pas rester pendant des heures à discuter dans le couloir.

«On n’a pas la même monnaie que vous, mais tu devais t’en douter. Le monnaie qu’on utilise en Angleterre, la Livre Sterling n’est valable qu’en Angleterre. En France ils ont une autre monnaie appelée Euro et… »

Et son exemple puait la merde, puisque la plupart des autres pays de l’europe utilisaient également l’Euro.

«Et aux Etats-Unis ils ont le Dollar.»

Bien rattrapé ! Il sortit son portefeuille et dénicha des billets et pièces anglaises pour illustrer les propos qui suivirent.

«Il n’y a que deux unités. La Livre Sterling qui est la monnaie principale, et les Pence qui est la sous-monnaie. Il faut 100 Pence pour faire une Livre. C’est assez instinctif et facile à retenir. Ça fait comme un pourcentage.»

Alors qu’ils étaient dans le hall de l’immeuble, au rez-de-chaussée, Raph donna quelques spécimens à Kun pour qu’il puisse voir de plus près de quoi il s’agit. Il avait préféré éviter de perdre le mage en lui expliquant qu’on disait un Penny au singulier et des Pence au pluriel. C’était déjà assez compliqué comme ça. Le jeune sorcier avait dans les mains quelques Pences, une pièce de une Livre Sterling ainsi qu'un billet à l’effigie de la Reine Elisabeth.

«Il y a des pièces et des billets de différentes valeur. C’est écrit dessus ainsi que l’unité. Si tu as un doute, il suffit de regarder. Les billets de papier seront toujours des Livres Sterlings et jamais des Pence.»

Il ouvrit la porte et laissa Kun s'engouffrer en premier vers l’extérieur.

«Dis moi Kun. À quel point tu ne connais pas la culture anglaise ? T’as aucune gêne à avoir, je veux dire, je ne connais que très peu la culture hongkongaise et le peu que je sais, c’est très récent grâce aux connaissances que je me suis faites ces derniers mois. Mais si tu viens vers moi seulement maintenant, je me dis que tu n’as pas forcément eu la même chance que moi. D’un autre côté, je ne veux pas te manquer de respect à toi, ni à ta culture en m'expliquant des choses tellement évidentes que tu le sais déjà. Ou alors des choses qui sont similaire entre nos deux cultures.»

Même si au final, ça mettrait un peu avant les ressemblances entre Sorciers et Moldus. Toujours était-il que Eirian avait raison : Poudlard avait besoin de cours théoriques sur le monde moldu.

La réaction muette du jeune Chang à l'annonce de leur destination ne sembla pas passer inaperçue auprès du moldu puisqu'il se sentit obliger de le rassurer. Oui, tout se passerait bien. N'est-ce pas ? Il avait juste à faire attention à suivre son guide du jour et à ne pas parler de la magie sans utiliser le code que le Français avait décidé de mettre en place. Rien de bien sorcier en soit. Ou peut-être était-il plus correct de dire rien de bien moldu dans une pareille situation ? Et lorsque la question des Livres sterling vint à être posée, il dut faire face à la réaction de surprise de l'étudiant Français. Il semblerait que l'endroit où il ait pu entendre parler de ces trucs ne fût pas dans une bibliothèque. Raphaël sembla rester interdit quelques secondes avant de finalement lui rendre sa réponse, éclaircissant le coin d'ombre dans l'esprit du lycanthrope. Le fait qu'il s'agisse de la devise courante des moldus anglais expliquait le fait que le nom ne lui soit pas totalement inconnu. Alors que Raphaël s'engageait dans des explications plus complètes à propos des monnaies non-sorcières tout en se dirigeant vers les escaliers, Kun nota que s'il ignorait tout des devises européennes, l'évocation du Dollar des Américains lui fit prendre conscience qu'à Hongkong c'était une sorte de Dollar qui était utilisé également, quelques souvenirs d'avoir peut-être déjà vu quelques bouts de papiers à ce propos. Peut-être lors des venues de ses cousins en Asie. Quant à savoir si les Etats-Unis et Hongkong utilisaient donc la même monnaie, cela restait encore flou, mais ce n'était de toute manière pas le plus important.

Tandis que le moldu s'était lancé dans les explications du fonctionnement de la Livre sterling, le loup-garou ne put se résoudre à trouver cela totalement instinctif. Bien que l'idée que ce soit assimilable à un pourcentage, jusqu'à présent, le fonctionnement de la monnaie sorcière avait toujours paru simple pour lui. Il supposa donc que c'était parce qu'il avait tout simplement grandit avec et qu'il n'avait jamais cherché à se pencher sur toutes les autres qui pouvaient exister. Au moins il fut rassuré d'apprendre qu'il n'y avait visiblement que deux pièces. Les Livres et les Pence. Cela devait un peu être comme un Gallion et des Mornilles... À moins que les Pence soient plus proches de l'équivalent des Noises ? Pourquoi, par Merlin, n'avaient-ils pas pu avoir tous la même monnaie, et ce partout dans le monde. Cela aurait certainement été bien plus simple, non ? Et pourquoi cette différence entre le monde magique et le monde moldu ? Quoique les pièces sorcières étaient ensorcelées afin d'être plus légères, ceci expliquant alors le pourquoi elles n'étaient pas utilisées par les non-mages. Arrivant dans le hall du bâtiment, le Français sorti ce qu'il expliqua être des billets et des pièces, s'engagea alors une nouvelle lourde explication sur ces derniers. Définitivement, il trouvait bien plus simple le fonctionnement des pièces sorcières. Et pourquoi avoir choisi de mettre de l'argent sur ces bouts de papiers ? Il était si aisé de les déchirer ou bien de les reproduire. S'il suffisait de noter un montant de mettre la tête d'une femme dessus, il lui semblait bien facile d'avoir de l'argent moldu. Cela dit, maintenant qu'il voyait à quoi cela ressemblait, il se souvenait en avoir déjà bel et bien vu chez ses cousins. Bien qu'il n'ait, à l'époque, pas vraiment cherché à comprendre de quoi il s'agissait. « Ouais, euh, maintenant que tu le dis, j'ai déjà vu des trucs comme ça. » Et puis, maintenant qu'il les avait dans les mains, cela ne lui semblait plus être si complexe que ce qu'il lui avait semblé être en écoutant les explications de Raphaël.

Alors qu'ils sortaient du bâtiment, retrouvant l'air frais du mois de Mars, le moldu le questionna sur son manque de connaissance du monde non-magique à travers le code qu'il avait été décidé quelques minutes plus tôt. Il trouva cela prévenant de sa part, d'un côté, comme il le disait. Ses connaissances du monde sorcier étant elles-mêmes très récentes, il devait probablement comprendre la situation dans laquelle se trouvait le Hongkongais. Bien qu'il soit toujours moins aisé d'imaginer ne rien connaître de ce que l'on a, soi-même, toujours connu. Kun se fit songeur quelques instants. A vrai dire, ses connaissances de ce monde se limitaient à bien peu de chose. « Je connais vos moyens de transports. Ou tout du moins, certains ? » Qui, soit dit en passant étaient loin d'être aussi efficaces que ceux des sorciers.. Sauf peut être le Poudlard Express, qui avait tout l'air d'être basé sur un train moldu. « Et vos... télécones.. c'est ça ? Que vous avez pour remplacer les hiboux. » Il savait de source sûre que Nymphéa en avait un. Il n'avait aucune idée de comment cela pouvait bien fonctionner, mais il en avait saisit l'utilité. Remplacer les oiseaux messagers ou autres moyens magiques de transmettre un message. Et alors qu'il réfléchissait un peu plus longuement, il ne trouva pas grand chose d'autre à annoncer. Mise à part Hollywood dont lui avait parlé sa cousine après s'être mépris sur ce point, mais s'il avait bien retenu, il s'agissait d'un lieu qui n'avait rien à voir avec le Royaume-Uni. Et pour le peu qu'il s'y connaissait en cinéma de toute manière. Dans tous les cas, ce n'était certainement pas la chose la plus importante pour ce début d'immersion dans la partie dénuée de magie du monde.

Probablement à la bibliothèque ? La journée allait être longue… Mais Raphaël comprenait le sorcier. Il ne connaissait pas le monde moldu et c’était normal qu’il ne sache pas des choses élémentaires comme le fonctionnement de la devise anglaise. Après tout, lui même ne comprenait pas grand chose à la devise sorcière, même s’il devait avouer que certaines choses étaient assez logiques comme la valeur des pièces déterminée par la rareté du métal utilisé. Le moldu prit le temps d'expliquer les bases de la monnaie anglaise. Même si la valeur de la monnaie était moins flagrante en fonction de l’utilisation des matériaux, il était facile de s’y retrouver car la valeur était indiquée sur les pièces et billets. Une fois qu’il eut l’argent en main et qu’il se familiarisait avec, Kun avoua finalement à Raph qu’effectivement, il avait déjà “vu des trucs comme ça”. Raphaël sourit, amusé. Ça allait peut-être pas être si dur que çaen fin de compte !

Une fois dehors, Raphaël s’interrogea sur les connaissances de Kun concernant le monde moldu. S’il le quittait des yeux, serait-il capable de se faire renverser par une voiture comme un enfant imprudent ? Le moldu ne voulait se montrer vexant en lui demandant à quel point le sorcier était ignorant de la culture moldue. En guise de preuve de sa bonne foi, il se prit lui-même en exemple en lui expliquant que, malgré ses nombreuses connaissances sorcières, il avait encore énormément de choses à apprendre pour espérer passer inaperçu dans le monde sorcier. Il se rappela sa conversation avec Eirian au cinéma à propos des sorciers manquaient cruellement de connaissances sur les moldus et ça n’aidait pas à ce que les deux cultures puissent s’accepter. Il en avait la preuve sous les yeux. Le jeune sorcier affirma connaître quelques moyens de transports. C’est vrai qu’on lui avait parlé de Train pour Poudlard et lui même avait pu voir l’existences de Bus Magiques. Mais pour ce qui était des voitures ? Des vélos ? Il savait que Jaeden pilotait des motos, mais est-ce que c’était parce qu’il était sang-mêlé, passionné de motos ou était-ce courant chez les sorciers ?

«Okay. T’es à l’aise avec les voitures ? De toutes façons c’est pas si compliqué que ça. Pour traverser, il suffit d’attendre que la lumière pour les piétons soit verte.»

Raphaël pointa du doigt le feu piéton.

«Rouge on s’arrête, vert on peut passer. Les véhicules aussi ont leur propre feu de signalisation.»

Kun lui parla également de “Télécones”. Le terme fit sourire le moldu, il avait bien compris qu’il parlait des téléphones. Raphaël sortit le sien.

«Les téléphones tu veux dire ? Sinon pour le courrier, on utilise les services postaux. »

Alors qu’ils se dirigeaient tranquillement vers le métro, le moldu expliqua vaguement le fonctionnement du courrier Moldu. Lettre, enveloppe, timbres, facteurs etc… Finalement, il ajouta à voix basse.

«On n’utilise pas du tout de hiboux ou d’autres animaux pour envoyer ou recevoir des messages. »

L’explication avait l’air compliquée, mais ça lui donna une idée. Il allait aider Kun à envoyer une lettre moldue pour Nymphéa.

«Tu sais quoi, je vais t’aider à envoyer une carte postale de Londres pour ta cousine. Ça lui fera sûrement plaisir d’apprendre que tu t’essayes à la vie anglaise et ça te permettra de voir que la pratique n’est pas aussi compliquée que la théorie. Ah on arrive à la station de métro, tiens.»

Le français chercha dans son portefeuille et trouva deux tickets de transports, il en tendit un à Kun et garda le deuxième.

«À Londres, peu de choses sont gratuites. On achète au préalable des titres de transports que l’on doit valider pour prendre les différents transports, bus métro, tramway… »

Raphaël indiqua l’emplacement où Kun devait faire composter son ticket pour pouvoir passer la barrière du métro.

«Tu mets ton tickets ici, ça ouvre la barrière, pour passer. Au passage tu récupères ton tickets ici. Regarde, fais comme moi.»

Le moldu montra l’exemple.

«Surtout, il faut bien penser à garder son ticket sur soi, au cas où. Déjà il peut reservir pendant quelques temps sur un autre trajet, et surtout, en cas de contrôle il te sert à prouver que tu as payé ton trajet. »

Plus ils se rapprochaient de Westfield, et plus Raphaël avait des idées de choses à faire ou à montrer à Kun. Bien entendu, il ne pourrait pas se mettre à niveau en une seule journée, mais Raph comptait bien satisfaire sa curiosité, et peut-être lui donner envie de recommencer.

«Pardon, je t'ai pas prévenu. On va prendre le métro, ça ressemble un peu à un train, mais sous terre, dans la ville. Ça va nous permettre d'arriver rapidement jusqu'au Centre Commercial. On a juste à attendre, laisser sortir les gens qui veulent sortir de l'espèce de wagon, rentrer à notre tour et descendre au bon arrêt.»

Un “télécone” hein ? Raph avait une petite idée derrière la tête ! Il espérait que ça plaise à Kun.

Alors que le Français évoquait les voitures, le jeune Chang confirma qu'il connaissait bien d'un simple hochement du chef. Il n'appréciait pas du tout, mais il connaissait. Et quand bien même il ne comprennent pas comment l'engin fonctionne réellement, il en connaissait le but et l'utilisation. Mais d'un autre côté, il n'était pas certain de connaître les fonctionnements techniques de bien des choses du monde sorcier non plus. Le principal était qu'il ne soit pas totalement largué sur la chose après tout, non ? Et tant qu'on ne lui demandait pas d'en prendre le contrôle, il n'y aurait aucun problème. À l'entente des précisions sur le fonctionnement des passages piétons, Kun marqua son attention et sa compréhension par un nouveau hochement de la tête. Traverser au vert. S'arrêter au rouge. C'était facile. Et visiblement, cela s'accordait également pour les véhicules. Voilà quelque chose de logique et, en plus de ça, aisé à intégrer. Avec cela, il devrait pouvoir éviter de se faire renverser par la première automobile venue. C'était déjà un bon point.

Pour ce qui était de la seconde invention moldu qui n'était pas totalement inconnue au lycanthrope, Raphaël dut le corriger sur le mot en lui-même. Téléphone et non pas télécone. Il n'était pas si loin que cela, et surtout, même s'il avait fait une faute sur le nom de l'appareil, ils étaient suffisamment proche pour que ce soit compréhensible. Le moldu sorti le sien afin d'imager le mot que Kun tenta d'imprégner dans son esprit, espérant ne pas avoir à refaire la faute la prochaine fois qu'il devrait évoquer ce mystérieux petit boîtier. Ceci étant évoqué, l'étudiant Français lui expliqua plus en détail le fonctionnement global du courrier, puisque tout ne passait pas par ces fameux téléphones. À quoi bon encore envoyer du courrier s'ils avaient autre chose ? « Mais... Si vous avez des téléphones, pourquoi continuer à envoyer du courrier ? » Finit-il par tout de même questionner, dubitatif. D'autant plus que ce n'avait pas l'air d'être si simple que ça. Ou tout du moins, bien plus laborieux que de simplement écrire une lettre et la confier à une chouette. Bien qu'il pouvait voir certaines similitudes tout de même. Le facteur était donc une sorte de hibou... Mais humain. Tout en baissant d'un ton, Raphaël lui confirma que du côté non-magique du monde, ils n'utilisaient pas d'animaux pour le transfert du courrier. Bien que Kun ne comprenne pas vraiment l'intérêt de s'embêter à faire faire quelque chose par des personnes quand il était possible de simplement laisser des oiseaux s'en charger, il saisissait malgré tout le fonctionnement global de la chose. De toute façon, il serait bien contraint de comprendre cela plus en détail puisque son guide du jour avait l'air d'être déterminé à lui faire envoyer l'un de ces courriers moldus à Nymphéa. Le jeune homme avait certainement raison, sa cousine serait probablement enchantée de voir que le Serpentard tentait, de lui-même, de s'ouvrir à cette culture si obscure pour lui.

Le temps d'expliquer tout cela, les deux étudiants étaient arriver à ce que le moldu appela "métro" avant de lui mettre un nouveau bout de papier entre les doigts. Cependant, celui-ci n'avait pas vraiment l'air d'être l'un des billets qu'ils lui avaient montré plus tôt. Kun eut tout juste le temps de lui jeter un regard interrogateur que le Français se lançait déjà dans une nouvelle explication. Par celle-ci, il put confirmer que le terme précédemment employé par son guide était l'un des moyens de transport qu'il ne connaissait pas, lui évitant ainsi de poser la question. Il ne savait pas vraiment en quoi cela consistait, mais si c'était un transport en commun, ce ne devait pas être bien compliqué à comprendre. Mais alors pourquoi devaient-ils s'enfoncer sous le sol ? Son estomac se serra légèrement tandis qu'une pointe de gêne naissait en lui. Les sous-terrains n'étaient pas vraiment quelque chose qu'il appréciait beaucoup. Peut-être exception faites aux cachots de Poudlard où se déroulaient les cours de potions ou encore où se trouve la salle commune de sa maison. Mais ces lieux étaient suffisamment ouverts pour pas que cela ne le gêne plus de raison. Mais alors qu'il ne connaissait pas du tout l'endroit, sa claustrophobie n'était pas pour aider. Soufflant un coup, il tenta de faire abstraction au début d'angoisse qui tentait de prendre possession de son esprit et se contenta de suivre Raphaël, ce dernier se trouvant toujours dans ses explications, pour le coup parfaitement claires. Passer l'étape des barrières sembla alors être un jeu d'enfant, le Hongkongais n'ayant qu'à suivre l'exemple du moldu qui était passé le premier pour lui indiquer la marche à suivre. Mettre son ticket. Passer. Ne pas oublier de récupérer le ticket. Cela semblait assez facile. Pour le moment, cette immersion semblait bien se dérouler, il n'y avait plus qu'à espérer que cela continue sur cette voie.

À présent qu'ils étaient tout deux passer dans le sous-terrain, Raphaël expliqua enfin le pourquoi ils étaient descendus. Si le métro était un moyen de transport, il en était un qui passait sous le sol. Quand bien même il ne soit pas vraiment copain avec les espaces clôt, le lycanthrope devait bien avouer que l'idée d'un train qui passait sous la ville était loin d'être mauvaise. Compte tenue du fait qu'il y ait au-dessus des routes pour leurs voitures, mettre des transports sous ces dernières étaient certainement un très bon moyen d'optimiser la place au-dessus. « C'est... Intelligent. » Argua-t-il à propos du concept de la chose. Soufflant une nouvelle fois, il tenta un pauvre sourire avant de rajouter. « Ca n'a pas l'air si compliqué que cela.. » Sur le papier tout du moins. Mais il n'y avait aucune raison que ca se passe mal après tout. Il avait déjà pris le train pour rejoindre Poudlard. Si le métro était du même genre, il n'y avait rien qui pouvait mal se passer. Il suffisait simplement d'oublier le fait qu'ils se trouvaient sous terre... Il n'y avait plus qu'à espérer que le trajet ne soit pas trop long. De toute manière, il risquait de le savoir bien assez vite puisque le dit métro arrivait, ouvrant ses portes sur les personnes souhaitant descendre avant qu'ils puissent s'engager à l'intérieur.

Le sorcier se contenta d’acquiescer lorsque Raphaël lui parla des voitures, et du système de circulation. Encore une fois, il avait l’impression de se montrer irrespectueux en lui expliquant des choses aussi banales de la vie quotidienne. C’était comme expliquer à un enfant qui était vierge de toute connaissance. Le moldu culpabilisait, mais d’un autre côté, il ne faisait pas ça pour ce moquer de l’asiatique ; justement il faisait tout ça pour l’aider. Il n’y avait rien de mal à ça, au contraire, et même si Kun ignorait certaines choses, il n’était pas un idiot. Il semblait comprendre les choses avec une facilité, ce n’était pas tout le monde qui pouvait s’adapter aussi facilement. Adapter était peut-être un grand mot, mais en tout cas, le sorcier n’était pas fermé à l’apprentissage des concepts moldus et il se débrouillait bien.

Raphaël corrigea ensuite son compagnon à propos du mot téléphone. Mais oui, il voyait vaguement ce que c’était. Le moldu expliqua les les moldus n’utilisaient pas d’animaux pour envoyer ou recevoir du courrier, mais les services postaux. Il y avait des entreprises chargées de distribuer du courrier, ou des colis. Toutes ces explications provoquèrent des interrogations de la part du hongkongais. Pourquoi continuer d’envoyer du courrier ?

«Et bien… Euh… » Bonne question. «Bah déjà, pour des trucs officiels, on peut pas forcément tout faire en ligne. On va pas envoyer de textos au ministère par exemple. Sans oublier que l’on ne peut pas envoyer de colis par téléphone, seulement des photos. Et puis… Par téléphone c’est un peu impersonnel. Des lettres manuscrites c’est quelque chose de beaucoup plus intime, de plus touchant. C’est toujours une bonne surprise de recevoir une lettre d’un ami dans sa boites aux lettres.» Ça change de la publicité et des factures… «C’est toujours une bonne surprise. Justement parce que, comme tu le sous-entendais probablement, c’est un moyen de communication de moins en moins utilisé.»

Ils arrivèrent au métro et le français expliqua un peu le concept du moyen de transport. Un genre de train sous terre. Kun trouva que c’était quelque chose d'intelligemment pensé.

«Euh… Oui peut-être.» Raphaël ne s’était jamais réellement posé la question. C’était comme ça depuis des décennies. un siècle et demi en vrai«Je t’avoue que j’ai toujours connu ça comme ça, alors pour moi ça fait un peu partie du décor, c’est intégré. Mais oui maintenant que tu m’en parles, ça fait ungain de place considérable.»

Raphaël se garda de lui parler de l’angoisse qu’est le métro pour certaines personnes souffrant de claustrophobie, ou d’évoquer les différents attentats qui ont eu lieu dans les métros européens il y a quelques années. Ouais non, on va éviter de lui dire qu’un métro peut être un tombeau en cas de soucis majeur.

«Ouais, c’est plus facile que ça n’en a l’air, faut juste savoir où descendre. Pour le reste, bah c’est juste de la courtoisie et du bon sens, faut laisser sortir les gens, on laisse passer les gens qui ont le plus besoin.»

Le métro arriva et Kun eut l’occasion de mettre en pratique la théorie. Comme il le disait c’était assez simple. Il suffisait de laisser passer ceux qui sortaient puis de rentrer à leur tour.

«Le nom des stations est annoncé par une voix automatique, par les haut-parleurs. Et tu peux voir l’ordre des stations ici.» Il désigna une bande en hauteur qui indiquait les stations. «On va devoir prendre une correspondance, c’est à dire un endroit où on va devoir descendre pour prendre une autre ligne de métro qui elle nous amènera à notre destination. Il n’y a pas qu’une seule ligne qui fait le tour de toutes les stations, sinon ça prendrait trop de temps. La ville est découpée en plusieurs lignes qui desservent plusieurs stations. Bon par contre je sais pas combien de lignes ni de station il y a.»

Raphaël indiqua le nom de la station à laquelle ils allaient descendre ainsi que le numéro de la lignes qu’ils devaient prendre une fois sur place. Ils arrivèrent à la station en question et descendirent.

«Faut qu’on rejoigne l’autre ligne. Tu veux savoir comment t’en sortir à Londres ? Je te suis. Je te laisse suivre les indications. C’est la Central Line qu’on doit prendre, et notre destination c’est la Station Sheperds Bush. T’en fais pas, on est pas perdu, même si tu te trompes, tout se passera bien. C’est juste que y’aura pas toujours quelqu’un pour t’aider à t’y retrouver dans le métro. Bref, panique pas. Y’a aucune raison de paniquer. T’as toutes les informations qu’il nous faut pour arriver à destination.»

Raphaël aurait détesté qu’on le mette dans une situation pareille, même s’il savait que le meilleurs moyen d’apprendre, c’était de mettre en pratique ce qu’on t’expliquait. Comme ça, si on se plantait, on pouvait se faire expliquer ce qui n’allait pas. Il valait mieux se tromper lors d’un entraînement qu’en situation réelle ; car comme il le disait, il ne serait pas toujours là pour l’aider. Et si un jour Kun se retrouvait à Londres, dépossédé de ses pouvoirs, dans l’incapacité de transplanner, comment ferait-il ? Il fallait qu’il puisse un minimum s’y retrouver dans le réseau de métro Londonien. Alors devenir un expert c’était presque impossible, parce que même pour un habitué du réseau, c'était une plaie, mais au moins qu’il sache où chercher les informations. Regarder les plans, lire les pancartes indiquant les stations et les lignes. Et pour cela il valait mieux débuter sans avoir aucune pression.

«Central Line. Sheperds Bush.»

La question du sorcier à propos de l'utilité de tout ce système de poste moldue sembla forcer Raphaël à réfléchir d'avantage. Peut-être qu'il ne s'était jamais vraiment posé la question. Après tout, si la chose lui paraissait normale, à quoi bon se poser la question. Le fait de pas pouvoir envoyer d'objet par le biais des téléphones lui sembla logique. Après tout, ces petites boîtes n'étaient pas magiques, comment auraient-elles pu transférer un colis ? Mais dans ce cas, comment se faisait-il qu'il soit possible de transférer des photographies ? Dans tous les cas, pourquoi ne pourraient-ils pas envoyer quelque chose d'officiel par ce biais ? Du côté sorcier, ils envoyaient bien des hiboux pour n'importes quoi après tout. Peut-être que c'était pour le côté trop impersonnel de la chose que Raphaël évoqua par la suite. Lui expliquant par la suite que c'était malgré tout en train de se perdre puisque l'on pouvait justement communiquer par téléphone. Il n'était pas certain d'avoir tout saisi, ayant toujours du mal à comprendre pourquoi employer deux moyens différents pour communiquer. Après tout, cela leur compliquait la vie. Il supposa donc que c'était surtout pour le côté authentique de la chose. Comme une sorte de... retour aux sources ? Après tout, l'étudiant Français avait parlé de surprendre ses proches avec une lettre écrite à la main. Il est vrai que cela avait de quoi sembler étrange. Après tout, les lettres manuscrites étaient le moyen de communiquer le plus courant dans le monde magique.

Arrivé dans le métro, lorsque Kun fit la remarque de l'intelligence de la chose, cela sembla surprendre son guide moldu qui finit par le lui concéder. Il est vrai qu'ayant toujours vécu avec, cela devait sembler particulièrement banal. C'était probablement comme si l'on disait à un sorcier qu'user du transplanage ou bien encore d'un portoloin pour se déplacer était malin et pratique. Il se contenterait probablement de dire qu'il s'agissait là de quelque chose de normal. Sur ce, le métro était arrivé, délivrant certains de ses passagers avant de laisser l'occasion aux autres de monter. La descente et la montée dans l'engin semblaient en effet rester de la logique. Rien de bien extraordinaire donc. Ceci dit, l'idée de monter dans ce truc ne l'enchantait toujours que très peu, son angoisse toujours bien présente. Pourtant, il tacha d'en faire fit, se contentant de suivre l'étudiant, fermant et ouvrant lentement ses poings à quelques répétitions afin de détendre ses muscles crispés avant de finalement les cacher dans ses poches le temps du trajet afin d'éviter qu'elles ne se mettent à trembler. Tentant d'oublier cette nervosité qui ne souhaitait pas le laisser, il se focalisa sur les paroles de Raphaël alors que celui-ci lui expliquait le fonctionnement du transport. Lui indiquant une sorte de petite carte où se trouvait des noms qu'il supposa, d'après les dire du moldu, alors être ceux des stations, à côté de points qui devaient alors les symboliser sur le trajet. Tout d'un coup, la chose ne lui paraissait plus aussi simple qu'elle le lui avait d'abord semblé avant de monter. Et il pâlit d'avantage lorsque le Français rajouta qu'un seul métro ne couvrait pas toutes les stations, mais seulement un trajet et qu'ils allaient donc devoir descendre de celui-ci pour en emprunter un nouveau. Non, ce n'était définitivement pas aussi simple que ce qu'il pensait. D'autant plus que son guide du jour ne savait lui-même pas le nombre de stations ni même de lignes qu'il existait à Londres. C'est qu'il devait alors y en avoir un sacré nombre.

Finalement, le métro ne tarda plus à s'arrêter à la station que le Français avait indiqué un peu plus tôt. Et dire qu'ils allaient devoir remettre ça... Définitivement, transplaner était bien moins désagréable... et en plus de cela, assurément plus rapide. Bien que les risques étaient sûrement moindres avec le moyen moldu... Il y avait très certainement moins de risque d'y perdre une partie de son corps. La proposition - si tant est qu'elle en soit vraiment une en fait - de Raphaël fit se décomposer le Hongkongais. Le laisser, lui, se débrouiller ? Était-il vraiment sûr que ce soit une si bonne idée ? Il avait beau lui assurer qu'il n'y avait pas raison à paniquer, de son côté le loup-garou en voyait plusieurs. D'après les dires du Français, même s'ils venaient à se tromper, ils ne seraient pas réellement perdus, mais si malgré cela il parvenait tout de même à les perdre ? L'angoisse qu'il traînait avec lui depuis sa descente dans la première station de métro resurgissait de plus belle. « T-Tu es sûr ? » Alors que Raphaël répétait la ligne à emprunter et la station à laquelle ils devraient alors descendre, Kun fut alors certain que le but était qu'il se débrouille seul pour ce coup-ci. Après tout, le moldu avait raison, s'il voulait pouvoir s'en sortir, il devait être capable de s'y retrouver tout seul. Ah ! Il voulait vraiment sortir au plus vite de ces souterrains ! La meilleure façon était sûrement de commencer à chercher. Si les moldus parvenaient à s'y retrouver, il n'y avait aucune raison qu'il ne puisse pas, pas vrai ? Sur l'un des murs, non loin d'eux, se trouvait une affiche représentant un enchevêtrement de lignes et de points, qu'il supposa, indiquaient le nom des différentes stations. Aussi peu intuitive soit-elle, il semblerait que ce soit là d'une sorte de carte. Le souci étant qu'elle ressemblait bien plus à une toile d'araignée qu'à quelque chose de compréhensible. Pourquoi les non-mages avaient-ils décidé de faire s’entrecroiser de la sorte toutes ces lignes, c'était à ne plus s'y retrouver. Certaines passaient au même endroit avant de se séparer, croisant certains autres trajets pour en retrouver d'autres, faisant des boucles à certains endroits... Cela ne faisait vraiment... aucun sens. Soufflant un coup, le Serpentard tenta de se concentrer d'avantage. Raphaël lui avait donné le nom de la ligne à emprunter... Il fallait probablement commencer par ce point.

Finalement, la station où ils étaient descendus ne faisait le pont qu'entre deux lignes. Donc il paraissait logique de ne pas simplement remonter dans le même véhicule qu'à l'aller, la bonne solution ne pouvait alors qu'être le second métro qui traversait la station... Ne restait plus qu'à le rejoindre. Central Line. Pour l'arrêt souhaité, il verrait cela plus tard. Pour le moment, il devait se contenter de trouver le bon métro. Ce qui ne fut pas si laborieux en réalité, la chose étant pas si mal indiqué. Pour avoir pu jeter un coup d’œil sur le plan, il douta que cela fut aussi simple s'il s'était retrouvé à l'un de ces croisements incompréhensible entre plus que deux lignes. Souhaitant malgré tout confirmation, il se tourna incertain vers Raphaël. « C'est bien par là ? » D'un autre côté, si ce n'était pas ça, il ne savait vraiment pas où le bon métro pourrait bien se cacher. Au final il arriva devant ce qui lui sembla être la bonne voie. Tout du moins, c'est ce qu'il crut comprendre avec les pancartes qui s'y trouvaient. Plus qu'à attendre que le métro en question arrive. Lorsque ce fut le cas, il se répéta les consignes - bien qu'elles tiennent plus de la logique - que lui avaient données Raphaël plus tôt. Laisser descendre les gens avant de monter à son tour. Maintenant... « Shepards Bush.. C'est ça ? ». Cherchant des yeux la petite bande qui indiquait les stations, le jeune Chang tenta de trouver le nom de la station en question. Il retint de justesse un soupir de soulagement lorsqu'il posa son regard dessus. Plus qu'à attendre maintenant. D'autant plus que le trajet promettait d'être plus long que le premier si l'on comptait le nombre de petits points symbolisant les différentes stations qui se trouvaient entre leur point de départ et leur lieu d'arrivée. D'autant plus que cette ligne-ci semblait nettement plus empruntée que la précédente, le laissant d'autant plus mal à l'aise. Il espérait très sincèrement ne pas avoir à réemprunter ce moyen de transport avant un moment tant il semblait réunir tout ce qu'il avait du mal à supporter en une seule et même chose. Les yeux rivés sur le parcours qu'effectuait le véhicule, le lycanthrope surveillait chaque arrêt avec une certaine anxiété, l'oreille également toute attentive à la voix automatique qui annonçait les arrivés et les prochaines stations, guettant avec impatience le moment où cette dernière annoncerait le nom de l'arrêt qui l'intéressait.

Raphaël se doutait bien que ce qu’il demandait à Kun devait le terrifier. Mais il avait été sollicité pour faire découvrir le monde moldu au sorcier et apprendre à se débrouiller.

«Ouais, tout va bien se passer. Tu sais, mon ancien appart était à côté de cette station. Je prenais souvent souvent cette station de métro. Holborn Station, je connais.»

Raph fit un clin d’oeil au jeune homme. Il ne comptait pas laisser Kun leur faire prendre le mauvais quai s’il se trompait, il comptait le prévenir avant qu’ils n’embarquent dans la rame pour. En fait, il voulait juste que le sorcier se familiarise doucement avec le système de métro pour qu’il comprenne de lui même comment ils allaient se retrouver jusqu’au Centre Commercial. Il voulait éviter que Kun ne le suive bêtement sans comprendre où ils allaient. Ce n’était pas comme le transplanage où il suffisait de visualiser l’endroit où on voulait aller, ou les portoloins qu’ils suffisaient de toucher ; aller d’un point A au point B via le réseau de métro Londonien était un véritable périple. En l'occurrence, il n’y avait qu’une seule autre ligne à Holborn Station donc Kun ne devrait pas avoir trop de mal à trouver. Mais est-ce qu’il allait trouver le bon sens de direction ?

Raphaël se contenta d’observer Kun essayer de se dépatouiller de cette situation embarrassante. L’asiatique regardait le plan tandis que le moldu restait silencieux. Pas sûr qu’il arrive à comprendre ce bordel de ligne et de couleur. Même pour des moldus qui savaient à quoi s’attendre c’était compliqué, alors pour quelqu’un qui découvre tout juste l'existence du Métro, c’était pas gagné d’avance. Et pourtant il s’en sortait pas si mal. Le français s’attendait à le voir baisser les bras et devoir l’encourager mais pas du tout. Finalement le sorcier lui indiqua même une direction à prendre, en demandant confirmation. Raphaël lui répondit, amusé.

«Oh bah tu sais, il n’y a qu’un moyen de vérifier, on va bien voir.»

Le hongkongais regardait les différentes pancartes pour trouver le bon quai avec d’en choisir un. Visiblement, il s’en sortait très bien pour quelqu’un lâché en plein inconnu. Raphaël ne fit aucun commentaire. Ils attendirent le métro qui arriva rapidement en entrèrent dans une voiture. Kun lui demanda la confirmation sur le nom de la station à laquelle ils devaient descendre.

«C’est ça. Mais dis moi Kun… T’es certain qu’on l’a pris dans le bon sens ?»

Raphaël regarda le pauvre garçon qui allait sûrement commencer à paniquer.

«Je plaisante, t’as géré comme un pro. Et t’en fais pas, même si on s’était trompé de sens on aurait juste eu à descendre à la prochaine station et prendre dans l’autre sens. C’est des choses qui peuvent arriver.»

Se tromper de sens ou d’arrêt parce qu’on n’est pas attentif, c’était monnaie courante et c'était pas très grave. Alors que e tromper lors d’un transplanage, c’était clairement plus flippant que ça. Si on se trompait, on pouvait se retrouver téléporté dans des endroits vachement dangereux ; et encore, c’était seulement si on se trompait de destination… Sans compter qu’en terme de confort, c’était pas vraiment le moyen de transport le plus agréable…

Ils arrivèrent finalement à la station de Sheperds Bush et descendirent de la rame sans encombre.

«Tu vois, c’est pas si compliqué les transports à Londres. Faut juste réussir à comprendre les indications.»

D’accord, c’était une station avec peu de lignes qui se croisaient, ce n’était pas un énorme noeud après pleins de quais et de passages pour les rejoindre. Il n’y avait que deux lignes, et après ça il fallait juste pas se tromper de sens mais Kun avait su se débrouiller sans trop paniquer. Il avait essayé, et il avait réussi, c'est tout ce qu'il fallait retenir.


«Bon, je sais que tu ne vas pas être trop à l’aise dans le Centre. Il y aura du monde et probablement pleins de trucs que tu n’as jamais vu à Hong-Kong. Que ça te soit inconnu ou familier, il n’y aura rien de magique. »

Raphaël aurait bien voulu dire qu’il n’y avait rien de magique, que là bas tout serait banal. Mais ils n’avaient probablement pas la même définition de la banalité.

«Il y a un autre truc que tu dois savoir sur nos moyens de paiement. On peut aussi payer de manière dématérialisé. On est pas obligé de se trimballer des kilos et des tonnes de pièces et de billets. Je vais pas entrer dans les détails, mais disons que c’est plus ou moins le même concept que le téléphone pour envoyer des messages. Sauf que c’est de l’argent, et l’argent est automatiquement transféré d’un compte en banque à un autre. Et avant que tu ne demandes, je ne sais pas pourquoi il y a encore des pièces et des billets si on peut payer comme ça.»

Raph ria sur sa dernière remarque.

«Allez suis-moi, je sais exactement ce qu’on va faire en premier !»

Le moldu demanda à Kun de le suivre et ensemble ils pénétrèrent dans la surface du Centre Commercial. Le jeune homme cherchait un magasin d’opérateur téléphonique pour pouvoir acheter un téléphone bas de gamme à Kun et de prendre un forfait de carte prépayée.

«Pour le moment, pose pas de questions, je t’expliquerai tout après.»

Le français trouva une boutique et chercha le téléphone le moins cher, inutile de prendre un téléphone haut de gamme pour l’usage qu’en aura Kun. Il demanda également une carte sim avec un forfait de carte prépayée. Ce genre d’abonnement n’était pas très rentable en temps normal mais, encore une fois, pour l’usage qu’en aura le sorcier ça conviendra facilement. Raphaël paya et les deux jeunes hommes cherchèrent un banc pour s’installer. Le moldu tendit la boîte du téléphone à Kun.

«Cadeau !»

Maintenant… Le plus dur sur le sujet restait à faire… Il allait devoir lui expliquer comment appeler et répondre, comment lire et envoyer des messages. Mais pas seulement, il y avait aussi le fonctionnement de son abonnement et pour conclure : comment recharger son téléphone.

«Bon alors… Ça va sûrement te paraître compliqué sur le coup. Mais c’est juste une question d’habitude. Rien d'insurmontable tu verras !»

Le fait de réussir à trouver son chemin lui avait finalement reprendre un petit peu confiance en lui. La carte multicolore l'avait dans un premier temps troublé. Toutes ces lignes qui se recoupaient et se séparaient dans tous les sens lui avait donné l'impression qu'il ne pourrait jamais s'en sortir. Mais dans l'optique où il fallait qu'il se débrouille et que sa fierté l'empêchait de demander de l'aide au moldu. Aide qu'il n'aurait même pas été certain d'obtenir. Mais coup de chance, le fait que la station dans laquelle ils se trouvaient n'en soit pas une centrale lui permit de trouver sans réelles difficultés. C'est donc presque confiant qu'il entra dans le métro qui venait de s'arrêter. Mais l'incertitude retomba lourdement sur ses épaules lorsque Raphaël lui demanda s'il était bien certain qu'ils allaient dans le bon sens. Le bon sens ? Il avait totalement oublié de prendre ce facteur en compte ! Les couleurs sur le plan étaient les mêmes et le nom de la ligne également. Cela paraissait logique, mais concentré comme il l'avait été pour ne pas se tromper sur le nom, il n'y avait pas pensé. Lorsque le français le rassura en lui apprenant qu'il plaisantait, Kun ne put s'empêcher de légèrement souffler de soulagement. Il hocha simplement la tête pour marquer son attention aux remarques de son guide.

Finalement, le trajet ne fut pas bien long, mais le sorcier fut tout de même plus que ravi de pouvoir sortir, et plus encore d'enfin sortir de ces souterrains. Ce qui lui rendit l'agréable sensation de pouvoir respirer sans avoir l'impression d'étouffer. Il acquiesça de nouveau, toutes les informations que le moldu avait pu lui donner bien en tête, lorsque ce dernier lui disait que le métro n'était pas si compliqué. Mais comme il le faisait justement remarquer, il suffisait de comprendre les indications, qui, à premières vues, semblaient vraiment complexes. Il préférait tout de même largement les moyens de transports sorciers... Mais mission néanmoins réussie. C'était déjà ça. Et les voilà qui arrivaient au fameux centre commercial dont Raphaël lui avait parlé plus tôt. Ce qui annonçait la prochaine épreuve. Prenant une grande inspiration et expirant lentement, il tenta de se calmer. La première partie c'était plus ou moins bien déroulée. Il n'y avait aucune raison que la suite se passe mal, pas vrai ? Il écouta alors attentivement les explications du français, essayant de retenir toutes les informations que ce dernier allait lui donner. Notamment lorsqu'il aborda le sujet des payements dématérialisés qui fit froncer les sourcils au hongkongais. Après le fait d'envoyer des messages tant par lettres que par le biais des téléphones, voilà que Raphaël lui annonçait pouvoir utiliser et l'argent qu'il lui avait présenté plus tôt mais également d'autres façons.. sans avoir d'argent sur soi ? C'était presque magique cela également... Son guide moldu ne lui laissa pas l'occasion de poser de questions avant de le devancer en lui disant qu'il ne savait pas pourquoi les deux façons de payer étaient possibles, arrachant un léger sourire en coin au jeune Chang tandis que Raph se mettait à rigoler. Le fait était que de ne pas avoir à transporter tout l'argent nécessaire pour payer sur soi devait être sacrément pratique. Après tout, devoir se promener des sacs de pièces - ou de billets - sans avoir le moyen de les réduire par magie ou d'avoir des sacs sans fond devait être assez handicapant...

Sous la demande de son guide, le lycanthrope le suivit à l'intérieur du centre, le moldu ayant visiblement une idée derrière la tête. Et ce fut sans perdre cette nervosité qui l'accompagnait depuis qu'ils avaient commencé leur excursion qu'il lui emboita le pas jusqu'à une boutique particulière. Alors qu'il fronçait les sourcils, ne comprenant pas vraiment ce que voulait faire Raphaël, il se retint de poser la moindre question lorsque celui ci lui annonça qu'il lui expliquerait tout après. Il se contenta alors de le suivre sans intervenir, l'observant demander des choses dont il ne comprenait rien au milieu de téléphones plus différents les uns que les autres. Y existaient-ils autant de variétés de ces choses qu'il existait de hiboux différents ? Il pouvait noter autant de différences entre certains qu'il pouvait y en avoir entre une chouette effraie et un hibou grand-duc. Mais là où il comprenait pourquoi les sorciers pouvaient vouloir tel ou tel oiseau, après tout, il y avait beaucoup de facteurs à pouvoir prendre en compte lorsque l'on choisissait un animal... Mais pour un téléphone ? Il n'était pas vivant... Il se promit de poser la question à Raphaël lorsqu'il aurait fini ce qu'il était venu faire ici. Ce qu'il s'empressa donc de faire lorsqu'ils sortirent : « A quoi bon avoir tant de possibilités pour des téléphones... Ils ne sont même pas vivant ?  » Il se racla légèrement la gorge avant de reprendre plus bas. « Je veux dire, à Hong Kong, on a différentes races d'oiseau.. Mais... pourquoi en faire de même avec vos téléphones ? »

S'asseyant sur un banc, le français prit Kun par surprise en lui tendant son précédent achat. Le sorcier cligna des yeux et balbutia nerveusement quelques mots ou morceaux de mots qui n'avaient pas grand sens avant de finalement se reprendre et essayer de faire une phrase compréhensible : « Mais... euh.. Je peux pas.. Enfin.. Merci... Il ne fallait pas.. » Acheva-t-il piteusement, mal à l'aise. Mais l'idée même de devoir réussir à comprendre le fonctionnement de ce cadeau semblait le décourager d'avance. Mais d'un autre côté, il ne voulait pas que le français est fait cela pour rien. Mais l'épreuve s'annonçait délicate. Et Raphaël avait beau lui dire que ce n'était rien de réellement compliqué, le loup-garou en doutait tout de même.

Raphaël était agréablement surpris de voir que Kun s’adaptait plutôt bien à la situation. Il lui expliqua brièvement que la monnaie physique n’était pas le seul moyen de faire des achats dans le monde moldu mais qu’il était possible de transférer de l’argent d’un compte en banque à un autre, un peu de la même manière que les échanges par téléphone. À ce propos de téléphone, Raphaël savait exactement ce qu’ils allaient faire en premier. Il demanda au sorcier de le suivre et de ne poser aucune question, lui promettant de tout expliquer après. Le moldu acheta un téléphone très basique avec un abonnement de cartes prépayées. Ils étaient à peine sortis que Kun avait déjà des questions. Il se demandait pourquoi il y avait tant de téléphones différents. La comparaison avec les oiseaux de “Hong Kong” fit sourire Raphaël.

«Il y a plein de facteurs qui sont à prendre en compte. Il ne sont pas vivants, c’est vrai, mais ça n’empêche pas que c’est quelque chose que l’on garde pendant plusieurs années et que c’est un outil qu’on utilise tous les jours. Donc avoir plusieurs choix de Design ; je veux dire, d’apparence ; c’est pas négligeable. Après… Outre le côté esthétique, tout dépend de l’usage que tu veux en faire. Les téléphones de nos jours peuvent tout faire ou presque, comme… » Raphaël s’interrompit. Est-ce que Kun voyait ce qu’était un ordinateur ? Est-ce que ça valait le coup de lui parler de vidéos, de photos, d’internet ou de réseaux sociaux ? «… comme des jeux par exemple et d’autres fonctions. Après si tu veux juste appeler ou envoyer des message, pas besoin d’un téléphone super-puissant. » Ils trouvèrent un banc vide où s’installer. «Et à ce propos de téléphone pas super puissant servant juste à appeler...»

Le français offrit à Kun le téléphone qu’il venait d’acheter. Ce dernier peina à former une phrase mais il parvint à exprimer quelques remerciements un peu maladroits.

«Mais si t’inquiète. Dis toi que j’en ai pris un tout simple qui ne coûte pas cher. C’est juste pour pouvoir appeler et envoyer des messages. Le téléphone c’est le b.a ba de la vie à Londres. Et puis, c’est pas grand chose. Tu m’as aidé à déménager alors que t’étais pas obligé.» Raphaël réfléchit. «Bon… Il est possiblement possible que Nymphéa t’aie un peu forcé. Mais en tout cas, merci encore pour ton aide ! C’était sympa.»

Raphaël installa la carte SIM dans le téléphone et expliqua rapidement à Kun comment l’allumer. «Tu dois juste maintenir appuyé ce bouton là jusqu’à ce que ça s’allume. Ensuite. L’appareil va te demander un code pour te permettre de l’utiliser. De base c’est zéro zéro zéro zéro, on le changera plus tard. Pour le taper tu dois utiliser les chiffres du clavier.»

Jusque là ce n’était pas compliqué. C’était la suite qui risquait de s’annoncer difficile.

«Alors pour la suite, tu as plusieurs icônes sur l’écran, tu utilises les flèches pour faire bouger le curseur pour passer de l’un à l’autre. Tu as les messages, les contacts, les appels que tu as reçu, et d’autres trucs. Mais c’est surtout ces trois là qui te seront utiles. Regarde là je vais dans contact, bon tu n’as personne dedans pour le moment, mais tu peux enregistrer le numéro de téléphone de quelqu’un d’autre comme ça tu peux y accéder facilement. Attends, je te mets le numéro de ta cousine. »

Raphaël prit son propre téléphone pour recopier le numéro de sa petite-amie et l’inscrire dans le téléphone de Kun. Il vérifia plusieurs fois pour être sûr de ne pas s’être trompé.

«Voilà ! Du coup, à partir de la liste de contact, tu peux envoyer des messages ou appeler directement quelqu’un. Mais après, tu n’es pas obligé d’avoir quelqu’un dans ta liste pour le joindre. Attends regarde.»

Raphaël composa son propre numéro de téléphone sur l’appareil du sorcier et lança l’appel. Le téléphone du français se mit à sonner et ce DERNIER désigna le téléphone pour montrer que ça fonctionnait.

«Tu vois ? Bon après, si c’est quelqu’un que tu vas joindre régulièrement, les contacts c’est mieux quand même. Parce que sinon faut mettre le numéro à chaque fois et tu n’es pas à l’abri d’une erreur.»

Raphaël enregistra Kun en contact sur son téléphone et il en profita pour le faire s’ajouter sur son téléphone.

«J’ai mis ton propre numéro dans tes contacts. C’est une astuce personnelle pour ne pas à avoir à se souvenir de son numéro. Tu as juste à regarder dans tes propres contacts et à regarder ton nom. Tiens, je vais te laisser m’ajouter, je te donne mon numéro et on va voir comment tu te débrouilles.»

Raphaël guida le sorcier pour l’ajout d’un nouveau contact. Les modèles de téléphones avec clavier n'étaient pas aussi instinctifs que les smartphones bien plus récents, mais ils étaient beaucoup plus abordables pour l’usage qu’en aurait le Chang.

«Okay ! Pas si mal ! Maintenant. Je vais te laisser écrire un petit mot à Nymphéa pour lui dire que tu as un téléphone et que tu apprends à t’en servir. Prépare-toi à la voir te harceler dès que vous ne serez pas à Poud… Je veux dire, à Hong Kong. Alors, faut que tu ailles dans tes contacts, que tu sélectionnes son nom avec le curseur et que tu fasses envoyer un message. Pour les caractères… C’est comme pour mettre le nom du contact tu dois appuyer un certain nombre de fois sur la touche qui correspond à la lettre que tu veux. Ouais, j’avoue, c’est assez archaïque. Les téléphones maintenant sont plus pratiques, mais il faut bien commencer quelque part ! »

Une fois que Kun comprendrait plus ou moins comment se servir de son téléphone, il faudrait lui expliquer le concept de batterie et le besoin de le mettre en charge. C’était un autre avantage des téléphones à clavier : ils tenaient bien mieux la charge que les smartphones.

Particulièrement intrigué par toute les différences entre les téléphones des moldus, la curiosité du sorcier avait reprit le dessus sur sa gêne et son malaise qui l'accompagnait depuis sa sortie dans le Londres moldu. Il fallait dire que cela lui semblait bien étrange. Les téléphones étaient de toutes formes, couleurs, tailles, avec des touches ou non... Cela lui semblait tellement complexe. Lui faisant une nouvelle fois remarquer à quel point le monde de la magie et celui des non-mages étaient différents. Finalement, bien que visiblement amusé par la question du sorcier, Raphaël lui offrit des éléments de réponses auxquels il hocha simplement du chef. Peu certain d'avoir tout saisi, notamment la réelle utilité d'un téléphone si ce n'est d'appeler et d'envoyer des messages - comme une chouette en soit. Mais l'argument de l'apparence en fonction du goût et des couleurs lui sembla logique et la réponse sembla lui convenir. De toute manière, il n'était pas certain de vouloir se plonger dans des détails plus précis auxquels il ne comprendrait très certainement pas grand chose. Autant avancer pas à pas. Dans tous les cas, il n'en aurait pas eut l'occasion puisque le moldu  profita de la question du Serpentard pour faire une transition et lui offrir l'un de ces fameux téléphones.

Et après quelques remerciements bafouillés et maladroits, et quelques mots du Français pour le rassurer et lui expliquer que c'était un objet essentiel à la vie des moldus. Son argument sur le fait que ce soit pour le remercier du coup de main qu'il avait donné pour son déménagement ne le convainquit guère plus, d'autant plus que comme il l'avait fait remarqué, il ne l'avait pas complètement fait de son plein gré. Surtout lorsque l'on savait le fait qu'il n'appréciait pas le moldu plus que ça. Mais sa cousine étant passée par là, il avait effectivement finit par accepter. Et puis, peut être qu'il avait une tord de voir en Raphaël rien de plus qu'un idiot. Ou tout du moins, l'était-il moins que ce qu'il avait cru dans un premier temps. Après tout, tous n'auraient pas fait tout ce que lui faisait pour lui venir en aide. Peut être que sa relation avec Nymphéa aidait à le motiver. « Pas de soucis. » se contenta-t-il de souffler, accompagné d'un pauvre sourire du bout des lèvres, tandis que le moldu insérait une sorte de carte dans l'appareil qu'il venait de lui offrir et ne commence à se lancer dans la partie délicate qui se profilait déjà à l'horizon : l'explication de comment ce bidule fonctionnait.

Ainsi, la galère pouvait commencer. Du moins, c'était de la sorte que Kun visualisait la chose. Pourtant, cela ne semblait pour le moment pas si difficile. Suivant les indications de Raphaël avec attention, il tentait d'enregistrer un maximum les informations pour pouvoir s'en souvenir. Allumer et entrer le code, cela n'était pas si dur. S'il en découvrait seulement le fonctionnement, il n'était tout de même pas bête au point de ne pas savoir appuyer sur les boutons nécessaires. Une fois ceci fait, ils pouvaient passer à la suite, qui au grand désespoir du Hongkongais qui pensait réussir à tout saisir aussi facilement que le début, semblait s'annoncer un peu plus complexe que simplement appuyer quatre fois sur le même chiffre. Ne se démontant pas pour autant, il se concentra du mieux qu'il le pouvait sur les nouvelles informations que Raphaël lui délivrait, il le remercia mentalement de s'être arrêté sur trois choses seulement et de ne pas avoir cherché à lui nommer les autres choses qu'il restait. Déjà qu'il n'était pas certain de réussir à tout comprendre sur ces trois là... alors s'il fallait en plus rajouter d'autres trucs. Le moldu lui expliqua alors l'utilité de la case contacts avant d'y ajouter le numéro de Nymphéa. Et de lui expliquer différentes choses à ce propos, prenant le temps de lui montrer le fait que le nom de sa cousine apparaissait maintenant dans la liste auparavant vide et d'également faire sonner son propre téléphone pour lui indiquer qu'il n'était pas obligé de passer par les contacts pour appeler quelqu'un. Kun hocha lentement la tête, cela lui semblait relativement clair, se répétant mentalement les informations qui affluaient dans son esprit.

De toute manière, il eut bientôt l'occasion de voir s'il avait bien retenu les choses puisqu'après lui avoir fait part d'une technique pour ne pas avoir à retenir son propre numéro de téléphone en l'enregistrant dans un contact à son nom puis le moldu lui demanda de créer un nouveau contact à son nom. Ainsi, Raphaël le guida tandis que Kun faisait de son mieux pour encore une fois se forcer à tout retenir. Si rentrer le numéro du Français n'était pas si difficile que cela, après tout, recopier des chiffres était loin d'être compliqué, la suite s'annonçait déjà plus délicate car moins intuitive. En effet, l'ajout d'un nouveau contact terminée, la prochaine tâche arrivait déjà, à savoir envoyer un message à Nymphéa. Le lycanthrope ne put s'empêcher d'esquisser un sourire face à la remarque de son guide, ne s'imaginant que trop bien sa cousine lui envoyer des messages à tout bout de champ. Et alors qu'il se lançait enfin dans la rédaction de ce fameux message, il ne put que se rendre compte d'a quel point il ne lui était pas naturel de devoir appuyer plusieurs fois sur une seule et même touche pour faire apparaître une lettre. A vrai dire, celui lui sembla interminable tant il du s'y reprendre plus d'une fois parce qu'il avait appuyé une fois de trop et que la lettre n'était alors plus la bonne. Définitivement, utiliser une plume pour écrire une lettre lui semblait bien plus rapide. Mais la remarque de Raphaël sur la différence entre les anciens et nouveaux modèles de téléphones lui fit supposer que cela devait être bien plus rapide.

Alors qu'il finissait enfin son message, se rendant compte que, malgré le temps qu'il avait mit et le fait que ce n'était pas forcément simple, ce n'était clairement pas insurmontable et même s'il avait conscience qu'il ne s'en servirait certainement pas énormément, le fait de savoir faire avait quelque chose de gratifiant. Une fois son mot - très simple - achevé, il se tourna vers Raphaël pour lui montrer le fait qu'il avait terminé : « Et du coup.. Il faut envoyer c'est ça ? » Cela semblait parfaitement logique, mais il souhaitait tout de même avoir une confirmation avant de confirmer. « Et c'est comme l'appel ? Elle va le recevoir tout de suite ? ... C'est plus rapide qu'un oiseau. » Quelque part, si la rédaction d'un message pouvait être laborieuse, il était évident que la rapidité pour communiquer restait impressionnante. Et une fois encore Kun ne put que se faire la remarque qu'à défaut d'avoir la magie, les moldus étaient loin d'être démunis. Peut être l'étaient-ils, en un sens, moins que les sorciers sur certains points. L'absence de la facilité que pouvait procurer la magie, ils avaient bien dû se poser des questions que les sorciers ne s'étaient probablement jamais posés eux même afin de trouver des solutions. Et en ce sens, cela était particulièrement impressionnant. « Mais comment est-ce que c'est possible que ca puisse autant voyager... Je veux dire quand nous sommes proches, que ça aille vite, c'est compréhensible... » Bien que dans le cas de personne côté à côté, l'intérêt d'envoyer un message, que ce soit par hibou ou par le biais d'un téléphone, soit nul. « Mais Nymphéa n'est pas à côté. » Acheva-t-il comme une évidence avec un froncement de sourcil. Pour parcourir la distance entre sa cousine et lui, un oiseau message en aurait pour quelques temps tout de même... Alors que cela semblait se faire tout seul avec ces appareils...

Kun semblait comprendre les arguments du moldu sur les origines des différences entre les différents modèles de téléphone, que ça soit en matière de puissance ou de d’apparence. En tout cas, c’était l’impression que Raphaël avait. Le jeune homme savait que ce n’était pas évident pour le sorcier de se familiariser avec le monde moldu. Après tout, lui-même était complètement perdu quand il était allé sur le Chemin de Traverse et qu’il devait essayer de comprendre le système monétaire quand on lui rendait la monnaie. Raphaël se doutait bien que cousin Kun allait avoir besoin d’un temps d’adaptation avant d’être capable de se fondre dans le monde moldu, et de pouvoir se sentir à l’aise dans cet environnement inconnu, mais il avait confiance en les capacités du jeune sorcier.

Une fois assis, le français offrit son cadeau à Kun qui ne semblait pas s’y attendre. À force d’arguments, Raphaël finit par le convaincre d’accepter le présent. Il lui expliqua ensuite les bases pour s’en servir. Comment ajouter un contact, envoyer un message, et surtout… utiliser le clavier du téléphone pour composer ledit message. Il avait choisi un vieux modèle de téléphone, très basique, pour le sorcier, jugeant qu’il n’en aurait pas une énorme utilité. Cependant, le clavier de ces téléphones n’était pas aussi simple que ceux des smartphones qui avaient un clavier complet et Raphaël craignait donc que ses explications manquent un peu de clarté. Kun passa finalement de la théorie à la pratique et fut chargé d’envoyer un message à sa cousine Nymphéa. Ce n’était pas sans mal que le sorcier finit par rédiger son message pour sa cousine mais il parvint finalement à présenter un petit texte à Raphaël en lui demandant s’il fallait l’envoyer. Le moldu vérifia que c’était adressé au bon destinataire.

«C’est tout bon, tu n’as plus qu’à appuyer sur envoyer, oui. » Kun demanda ensuite si c’était comme les appels, si sa cousine allait recevoir le message tout de suite. Il remarqua que c’était quand même plus rapide que les hiboux. Raph sourit. «Oui, à condition que son téléphone soit allumé et qu’elle soit en mesure de recevoir des messages. »

Le sorcier se demanda ensuite comment c’était possible que les messages puissent voyager aussi rapidement. Raphaël lorsque Kun lui avoua que communiquer à faible distance, c’était assez compréhensible. Le français ne s'attendait pas à ce que Kun soit aussi curieux sur le domaine, mais c'était une bonne chose.

«Effectivement. Regarde là pour parler, on n’a pas besoin de téléphone.»

Pour ce qui était de la distance… Raphaël ne connaissait pas les détails de fonctionnement d’un téléphone et du partage d’informations. Et le peu qu’il comprenait, il ne voyait pas comment l’expliquer au sorcier qui visiblement n’avait aucune notion en matière de technologie. Une fois encore, Raph sourit à son interlocuteur.

«C’est magiiiiiique.» Il écarta les doigts en les faisant danser. Il se mit ensuite à rire. «Enfin, c’est ce qu’on pourrait croire. J’avoue que je connais pas trop les détails du fonctionnement de ces choses. En vrai, ça n’a rien de magique. Ça demande plusieurs prérequis, et plein d’installations, pour que deux personnes puissent entrer en contact par téléphone. Par exemple, sur une autre planète on ne pourrait pas, quand bien même on serait à côté.» Raph réfléchit un instant. «Enfin… Je crois ? »

Mais avoir un téléphone ne suffisait pas à découvrir le monde moldu. Ça aidait le sorcier à avoir une approche du monde moldu, mais ça ne suffisait pas. Raphaël se leva en claquant joyeusement des mains avant d’ajuster correctement ses lunettes sur le nez.

«Bon ! J’ai un truc que j’ai envie de te montrer. Tu vas voir, ça va être cool»

Enfin, pour Raph c’était cool, mais rien ne garantissait que le sorcier allait avoir le même avis que lui. Le français conduisit Kun jusqu’à l’entrée d’un genre de centre de loisir qui se situait à l'intérieur du centre.

«C’est là ! Y’a tout ce qu’il faut pour s’amuser. On peut jouer au bowling, y’a différentes bornes d’arcades pour jouer à des jeux vidéos. Y’a aussi des machines attrape-peluche qui sont une pure arnaque, mais c’est toujours un régal de dépenser son fric là dedans. Bref, si ça te saoule on restera pas longtemps ! »

Raphaël se dirigea vers une borne pour recharger en crédit sa carte qui lui permet d’accéder aux différents jeux.

«Êtes vous prêt à vous amuser à la Londonienne , Mister Chang ? »