Ft. Wyatt Knightley

31 décembre. Une nouvelle année arrivait enfin, une que Levi attendait avec impatience. C’était la première fois que ça lui arrivait réellement depuis l’enfance, cette envie de voir une nouvelle année débuter, pleine de promesses en tous genres. Avant, il se contentait de suivre le mouvement, les jours passaient et se ressemblaient tous, mais à présent, il avait un but réel, quelque chose à quoi se raccrocher. Ou plutôt, quelqu’un… Car si Levi avait toujours su ce qu’il voulait faire de sa vie, il n’avait jamais compris à quel point il avait envie de partager ses rêves avec quelqu’un. Et il avait trouvé cette personne en Wyatt. Leur histoire avait connu de nombreux hauts, et quelques bas, mais le fait qu’ils se soient remis ensemble comblait le professeur. Certes, ils devaient se cacher, sans cesse faire attention à ce qu’ils faisaient et où ils se voyaient, mais tout cela en valait la peine. Parce que même s’il le lui avait dit sans réellement pouvoir le contrôler, il ressentait vraiment de profonds sentiments pour le jeune homme. Il l’aimait, et ne concevait désormais plus sa vie sans lui. Alors oui, savoir qu’il allait fêter l’arrivée de cette nouvelle année avec lui le rendait euphorique. L’année précédente, il s’était contenté de passer la soirée seul, chez lui à la Nouvelle-Orléans, puisqu’il avait déjà tiré un trait sur sa famille, et il s’était attendu à faire la même chose cette année. Cependant, une lettre lui était parvenue au début des vacances, écrite de la main de son petit-ami, qui lui demandait s’il était d’accord pour qu’ils passent le réveillon ensemble. Il s’était empressé d’accepter, le cœur gonflé de joie à cette idée, et avait depuis passé chaque jour à attendre plus ou moins patiemment ces quelques jours qu’ils allaient passer à deux.
Levi n’avait aucune idée de l’endroit où ils se rendaient, puisque Wyatt avait tenu à lui faire la surprise, mais il s’en fichait. Il savait qu’il serait heureux peu importe leur destination. Tant qu’ils étaient ensemble, tout lui allait. Il s’était levé tôt ce jour-là, prêt à retrouver l’homme qu’il aimait. Bien qu’il ait été entouré de ses fidèles créatures, il avait passé Noël seul, et si cela ne l’aurait pas dérangé avant, il avait trouvé cela un peu plus éprouvant cette année. Wyatt lui manquait, c’était indéniable. Alors il s’était rapidement mis à préparer ses affaires, récitant à voix haute chaque étape pour être certain de ne rien oublier. Il avait prévu plusieurs tenues, afin de ne pas être surpris par la météo s’ils sortaient, un ou deux livres, puisqu’il ne sortait jamais sans, et surtout le cadeau de Noël à destination de son petit-ami. Il ne savait pas vraiment si ça allait lui plaire, il s’agissait après tout plus d’un clin d’œil que d’un réel cadeau, mais tant pis. Au moins, il y avait mis du cœur, et c’était là l’essentiel, non ? Un ami sorcier avait accepté de passer s’occuper de ses créatures, et même Pip ne ferait pas partie du voyage. Louie et lui étaient d’ailleurs allongés sur le lit, le regardant en coin tandis qu’il terminait de préparer ses affaires. Le polatouche était bien visible entre les poils gris du fléreur, qui l’avait laissé grimper sur sa tête. Alors qu’il fermait son sac, des bras se glissèrent autour de lui et il sursauta, se détendant cependant immédiatement en sentant le parfum de Wyatt emplir ses narines. Cela n’aurait pu être personne d’autre, de toute façon. Un frisson le parcourut en sentant les lèvres de son petit-ami se poser dans son cou, et il ferma les yeux une seconde, se laissant aller à l’étreinte. Bien vite cependant, il se retourna pour sourire au Poufsouffle, ravissant ses lèvres pour un baiser tendre.

« Bonjour. »

Il glissa une main sur sa joue, la caressant de son pouce.

« Non, tout est prêt. Je n’attendais plus que toi. »

Et bien qu’il ait hâte de partir, de découvrir la surprise préparée par Wyatt, Levi se laissa aller à un second baiser, bien trop heureux de le retrouver enfin.

« Tu m’as manqué. »

Ft. Wyatt Knightley

Un soupir quitta les lèvres de Levi alors que son petit-ami l’attirait plus contre lui. Il était tellement heureux de le voir, tellement satisfait à l’idée de passer quelques jours en sa compagnie, loin de tout et de tout le monde. Le baiser fut bien vite rompu, et leurs fronts se rencontrèrent, un sourire tendre se dessinant sur ses lèvres alors que leurs regards se croisaient. Les mots de Wyatt firent palpiter son cœur. Merlin qu’il l’aimait… Il avait hâte qu’ils se retrouvent tous deux, éloigné du monde, dans leur petite bulle si précieuse. L’été lui manquait énormément. Le temps qu’ils avaient passé ensemble, à parcourir l’Europe, sans se soucier une seule seconde de qui pouvait les voir… Malheureusement, la vie leur avait joué un bien drôle de tour, mais le professeur n’aurait échangé sa place pour rien au monde. Même s’ils devaient vivre cachés, il était tellement comblé d’avoir Wyatt auprès de lui qu’il ne pouvait imaginer meilleure vie que celle-ci. Il laissa aller sa joue, sa main libre venant se poser sur l’une de celles restées sur son torse, la serrant légèrement. A présent, il ne cherchait même plus à comprendre ce qu’il ressentait, ni pourquoi c’était tombé sur Wyatt. Il inclina légèrement la tête sur le côté en voyant le brun rougir, un léger sourire aux lèvres. Mais avant qu’il ait eu le temps de dire quoi que ce soit, le Poufsouffle secoua la tête, comme pour sortir de sa torpeur, et s’éloigna de lui. Il fit une légère moue à la perte de contact, mais son attention fut bien vite détournée quand la question de ses plus fidèles amis fut posée. Il voulut refuser, se disant que les deux créatures n’avaient rien à faire dans leur escapade romantique, mais il changea d’avis en voyant le regard lancé par Pip et Louie, et surtout en entendant la remarque de Wyatt. C’est vrai qu’ils les avaient suivis tout l’été, sans que jamais le jeune homme ne se rende compte de leur présence…

« J’imagine que ça leur ferait plaisir, en effet. »

La question était donc réglée. Wyatt le quitta l’espace d’un instant pour aller chercher ses affaires, et il termina de préparer les siennes. Bien évidemment il n’avait pas oublié les vêtements chauds, puisque son petit-ami lui avait dit d’en emporter, mais il espérait réellement ne pas avoir à trop se servir de son gros manteau. L’idée de passer plutôt tout son temps près d’une cheminée, Wyatt entre ses bras, lui paraissait bien plus agréable que n’importe quelle sortie dans la neige et le froid. Ses créatures n’avaient pas attendu bien longtemps avant de lui faire comprendre qu’ils avaient saisi le message, et qu’ils l’accompagnaient. Pip trouva naturellement sa place au sommet de sa tête, et sa fidèle Louie s’assit prudemment à ses pieds, prête à voyager. Quelques minutes et un transplanage plus tard, tout ce petit monde se retrouva dans un paysage tout à fait magnifique, devant un chalet paré de décorations en tous genres. Le sourire n’avait pas quitté les lèvres de Levi, mais il s’agrandit à cette vue, et il serra un peu plus la main de son petit-ami. Lorsque ce dernier prit la parole, le professeur ne put empêcher une moue attendrie de prendre place sur son visage. Il était vraiment adorable.

« C’est absolument parfait. Je n’aurais pas pu rêver mieux. »

Il posa une main sur sa joue pour l’embrasser rapidement, puis déposa un baiser sur le bout de son nez, qui rougissait à vue d’œil sous ce froid intense. Ils s’avancèrent vers la porte, et la dernière remarque de Wyatt le fit à nouveau sourire. En effet, personne ne viendrait les trouver ici, ils auraient tout le loisir de s’aimer comme ils l’entendaient. Ils entrèrent finalement dans le chalet et Louie partit aussitôt explorer chaque recoin. Levi en profita pour également déposer Pip au sol, le petit rongeur s’empressant de rejoindre son amie dans son exploration. L’américain jeta également un œil un peu partout après s’être débarrassé de son manteau, mais revint bien vite auprès de Wyatt, l’attirant contre lui et le serrant doucement.

« Tout est magnifique. Tu as fait ça tout seul ? »

Le jeune homme acquiesça et Levi l’embrassa à nouveau, avec un peu plus de passion cette fois. Il était tellement touché de toute cette attention, il n’avait absolument pas l’habitude qu’on se préoccupe ainsi de lui, et tout cela le faisait se sentir extrêmement spécial. Il s’écarta finalement de son petit-ami, souriant toujours.

« Je ne t’ai même pas demandé comment tu allais… Comment se sont passées tes vacances ? »

Ft. Wyatt Knightley

La réponse de Wyatt fit sourire Levi. Lui aussi était pleinement heureux maintenant qu’ils étaient enfin réunis, mais l’entendre dire par le jeune homme ne faisait que renforcer cette joie immense qu’il ressentait. Il suivit docilement le Poufsouffle jusqu’au canapé et s’y installa confortablement, tournant presque immédiatement le regard vers son petit-ami, le sourire aux lèvres. Merlin qu’il était heureux d’être là. Le chalet était splendide, et l’ambiance qui y régnait tout à fait relaxante. Leur séjour ici s’annonçait des plus agréables… Il fit légèrement la moue en entendant qu’il lui avait manqué, et saisit sa main, la pressant doucement. Le manque s’était largement fait ressentir de son côté aussi… Il hocha ensuite la tête, souriant toujours. Il connaissait bien évidemment les amis de Wyatt en tant qu’élèves, mais aucun d’eux ne savait qu’ils étaient ensemble, et c’était pour le mieux. Tant qu’ils étaient les deux seuls à savoir, il y avait bien moins de risques que ce secret ne se propage. Malgré tout, il se doutait que ce n’était pas évident pour le jeune homme de taire cette relation auprès de ses meilleurs amis, et s’il lui demandait un jour de partager ce secret avec eux, le professeur n’hésiterait pas à lui dire oui. Si Wyatt leur faisait confiance, alors c’était son cas aussi.

« J’espère qu’ils ne vont pas trop te manquer, alors… Mais j’avoue que je ne suis aucunement désolé de t’avoir rien que pour moi durant les prochains jours. »

Il sourit à nouveau et lui fit un petit clin d’œil. Levi n’était pas du genre égoïste, plutôt le contraire d’ailleurs, mais le fait que leur relation doive rester secrète rendait compliqué le fait de vouloir voir Wyatt autrement qu’en étant seul avec lui. Le fait que le plus jeune évoque les cadeaux de Noël le rendit un peu nerveux. Il espérait réellement que ce qu’il avait trouvé conviendrait à son petit-ami, ayant peur de le décevoir… La question concernant l’Ordre le surprit un peu. Ce n’était pas du genre de Wyatt de parler de ça, et l’américain voyait bien l’inquiétude qui prenait place dans son regard quand ils l’évoquaient… Il secoua négativement la tête.

« Non, rien du tout pour l’instant. Tu sais bien que je t’en aurais parlé si c’était le cas. Je sais que je peux te faire confiance, même s’il s’agit d’une mission secrète. »

Qui ne se serait pas inquiété, au vu de la situation actuelle ? Levi ne pouvait que comprendre son petit-ami, et partager ses sentiments. Mais il ne pouvait pas rester sans agir, cela lui paraissait inconcevable. Entre eux cependant, la confiance était presque absolue, et il savait qu’au moindre signe de danger, il avertirait le britannique immédiatement, peu importe que l’Ordre lui ait demandé de garder le secret quant à ses actions ou non. La conversation prit à nouveau un autre tournant quand Wyatt se remit à raconter ses vacances, et un sourire triste étira les lèvres du professeur. Il connaissait bien ça, le monde insupportable des Sang-Pur, les étiquettes, les mondanités, les soirées interminables… Lui n’avait jamais réellement connu de fêtes de fin d’années très chaleureuses, même du temps où sa mère était encore en vie, puisque Noël se passait toujours chez sa grand-mère paternelle, qui menait la famille d’une main de fer, sans aucune chaleur. Finalement, quand il y repensait, il se disait que son Noël solitaire avait été bien agréable en comparaison.

« Mon pauvre Wyatt. Tout ça ne me manque absolument pas, je dois dire… »

Les paroles qu’il prononça ensuite firent largement sourire Levi, qui passa les bras autour de sa taille pour le rapprocher de lui, hochant doucement la tête. Lui aussi voulait passer les prochaines vacances uniquement avec lui. Mais quand le jeune sorcier s’approcha de son oreille pour murmurer la suite, ses joues rougirent et son souffle se coupa. Il venait vraiment de… ? Ses réflexions furent tuées dans l’œuf par la main de Wyatt qui se posa sur sa joue, et il répondit à son baiser sitôt leurs lèvres jointes. C’était la sensation la plus agréable au monde, de l’embrasser. De le serrer tout contre lui, de sentir la chaleur de son corps… Il aurait aimé passer ses journées entières ainsi. Finalement, le plus jeune rompit leur étreinte et Levi fit la moue. Frustré de n’être qu’au contact de sa main, il attira son petit-ami à lui tout en basculant sur le dos, se retrouvant sous lui. Il se mit alors à jouer distraitement avec ses cheveux, appréciant leur douceur.

« Oui, ça a été. Elles étaient assez tranquilles, en compagnie de mes livres et de mes créatures. Pas grand-chose à signaler. J’avais extrêmement hâte de te retrouver. »

Il rougit à nouveau, peu habitué à ce genre de déclarations. Avant Wyatt, il n’avait jamais ressenti le manque amoureux, n’avait jamais été impatient de retrouver quelqu’un de cette façon… Tout était si nouveau, et pourtant tout coulait de source. Au fond, ils étaient simplement faits pour être ensemble, et il s’en rendait un peu plus compte chaque jour.

Ft. Wyatt Knightley

Pouvoir un peu profiter de la présence de l’autre, sans avoir à constamment regarder par-dessus leur épaule pour savoir si des yeux indiscrets traînaient dans les parages, était une chose bien rare, et dont Levi comptait profiter au maximum. Peut-être qu’il était un peu collant, qu’il levait facilement les yeux au ciel à la moindre perte de contact, mais c’était ainsi. S’il avait pu, il se serait accroché à Wyatt comme un enfant à son doudou. Ils n’avaient que peu de temps ainsi, à pouvoir réellement vivre leur relation, et il voulait profiter de chaque seconde. L’été lui paraissait déjà si loin… Ces moments qu’ils avaient partagé, sans jamais penser un seul instant qu’ils devraient vivre cachés à peine quelques semaines plus tard, lui manquaient à un point phénoménal. Il n’avait pas franchement réfléchi lorsqu’il avait avoué à son petit-ami avoir passé Noël seul. Après tout, il avait largement préféré cette version à celles de années précédentes. Il lui sourit et glissa une main sur sa joue, la caressant de son pouce.

« Ne t’en fais pas. Je ne voulais pas que tu rates un Noël en famille pour moi. Je m’en serais voulu. »

Il le serra à nouveau tout contre lui, le sourire aux lèvres. Il adorait l’avoir ainsi entre ses bras, il aurait pu rester dans cette position des heures, des jours durant. Le silence se fit entre les deux, et Levi ferma un instant les yeux, profitant du calme. Mais malgré toute la sérénité que la présence de Wyatt pouvait lui apporter, son corps se tendit aux paroles du brun, et sa mâchoire se serra. Il savait exactement de quel jour il parlait, sans avoir besoin de plus d’informations. Ils n’en avaient jamais reparlé, et le professeur pensait s’en sortir ainsi, ne jamais avoir besoin de remettre cette conversation sur le tapis. Bien sûr, tout ce qu’il avait dit ce jour-là, il le pensait, il le ressentait réellement. Mais en parler, c’était autre chose… Ce sujet le terrifiait. La main de Wyatt vint doucement chercher la sienne, entrelaçant leurs doigts, et ce simple geste eu le don de le rassurer, au moins un petit peu. Non, il n’était pas serein sur la suite des évènements, mais au moins sa panique refluait un peu. Le plus jeune commença alors à parler, et chaque mot qu’il prononçait agissait comme si on enlevait un poids des épaules de Levi. Alors lui aussi ressentait tout ça ? Lui aussi ne voyait plus sa vie sans eux ? Il fronça cependant légèrement les sourcils en l’entendant dire qu’un jour, peut-être, il se mettrait à penser que leur histoire serait impossible. Qu’est-ce qu’il sous-entendait par là ? Qu’il finirait par se lasser ? Il voulut le rassurer immédiatement, lui dire à quel point il se trompait : jamais il ne pourrait renoncer à eux, pas après ce qu’ils avaient traversé, pas avec tout ce qu’il ressentait. Cependant, Wyatt reprit la parole avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit, et il frissonna en entendant dans sa voix tout ce que ses mots ne disaient pas. Le brun changea de position, et Levi posa les mains sur ses cuisses, retrouvant avec bonheur son regard magnifique. Chaque morceau de phrase, chaque mot, le rendait tout simplement fou d’amour pour ce jeune homme, qu’il aimait pourtant déjà à un point incroyable. Comment lui, qui n’avait jamais cru en l’amour, s’était-il retrouvé dans cette situation ? Il n’en savait rien, mais il mesurait sa chance jour après jour. Il était même plus que chanceux d’être tombé sur Wyatt, d’être entré dans cette boutique, ce fameux jour, à cet instant… Merlin qu’il aimait sa vie, à présent qu’il la partageait avec lui. Ses mains sur sa peau le faisaient frissonner, et son regard empli de promesses fit rater un battement à son cœur. Pouvait-on tomber amoureux d’un regard ? Levi était certainement amoureux de chaque fibre qui constituait l’être qui se trouvait au-dessus de lui, mais son regard… Il aurait pu mourir pour son regard. Jamais je ne te quitterais. Cette phrase tournait à présent en boucle dans son esprit, à mesure que les battements de son cœur s’accéléraient, l’organe se retrouvant bientôt totalement dépassé, affolé, par le sens de toutes ces paroles mises bout à bout. Il ne lui avait pas dit clairement, il n’avait pas utilisé ces fameux mots, ceux que lui-même avait prononcé, mais il n’en avait rien à faire. À présent, c’était tout à fait clair : Wyatt l’aimait autant que lui l’aimait, c’était certain. Il l’accueillit à nouveau contre lui, passant un bras autour de son cou avant d’embrasser son crâne, laissant ensuite son nez enfoui entre ses cheveux bruns, respirant doucement son odeur, les yeux fermés, tentant vainement de faire ralentir son cœur, qui avait visiblement envie de sortir de sa cage thoracique.

« Je me fiche que notre histoire soit impossible. Rien n’est impossible, et je n’aurai de cesse de me battre pour toi, pour nous. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée, et qui m’arrivera jamais. Jamais je ne renoncerai à toi. Toi aussi, tu fais partie de moi. A tout jamais. »

Les mots étaient importants, ils le savaient tous les deux, mais il était incapable de les prononcer à nouveau. Il aurait voulu pouvoir le faire, mais c’était impossible. La dernière fois, il n’avait tout simplement pas pu se contenir, ils lui avaient échappé, et ils le hantaient depuis. Désormais, il savait qu’il ne pourrait plus les dire, peut-être plus jamais. Il les avait tellement dits, petit, connaissant leur importance, leur signification, et les avait également tant de fois entendus… A présent, il était trop dur de les prononcer sans penser à ces moments, à elle, à son sourire quand il le lui disait. Non, c’était impossible à présent. Alors il serra un peu plus son petit-ami contre lui, les yeux toujours fermés.

« A tout jamais. »

Ce n’étaient pas les bons mots, mais ils étaient également trois, et avaient leur propre signification, tout aussi importante. Jamais plus il ne le laisserait partir, jamais plus il ne s’éloignerait. Ils étaient ensemble, ils s’aimaient. A tout jamais.

Ft. Wyatt Knightley

Ft. Wyatt Knightley

Ft. Wyatt Knightley

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Ce moment de douceur était incroyablement plaisant. Tout comme il aimait faire l’amour avec Wyatt, il appréciait de simplement le tenir contre lui, l’enlacer. La simple douceur des caresses sur son torse, sentir ses cheveux entre ses doigts ; il n’avait pas besoin de beaucoup plus pour se sentir bien, se sentir à sa place. Peu à peu, la respiration de son petit-ami ralentit tandis qu’il continuait de caresser son dos du bout des doigts, et un sourire éclatant étira ses lèvres en l’entendant murmurer ces mots qu’il appréciait un peu plus chaque fois… Il serra un peu plus sa main dans la sienne, puis fit glisser un plaid qui se trouvait sur le canapé pour recouvrir leurs corps. Il ne mit pas longtemps à s’endormir à son tour, bercé par la respiration de l’homme de sa vie, le cœur gonflé d’amour.

Il s’éveilla un peu plus tard, et frissonna. La place à côté de lui était vide, et cela le fit légèrement grogner de frustration. Mais il savait que Wyatt ne devait pas être loin. Il se redressa, passa une main sur son visage, puis décida de chercher ses vêtements. Caleçon et pantalon enfilés, il se rendit compte que sa chemise manquait à l’appel et cela le fit sourire. Pas besoin de se demander où elle était. Il repéra bien vite son petit-ami un peu plus loin, occupé à fumer, le regard tourné vers l’extérieur. Il s’approcha donc doucement et passa ses bras autour de sa taille pour le serrer contre lui, embrassant doucement son cou.

« Ne t’en fais pas, tu ne m’as pas réveillé. Et puis, je vais pas passer mon temps à dormir, quand même. »

Ce serait mal venu, de perdre ainsi du temps, alors qu’ils en avaient déjà si peu à leur disposition… Il attrapa la cigarette pour en prendre une bouffée, puis la rendit à Wyatt pour repasser son bras autour de lui, le serrant fermement. Il rit légèrement et hocha la tête, sans pour autant bouger. Il sourit en sentant ses baisers, chacun d’entre eux créant un peu plus de papillons dans son ventre. Comme chaque fois qu’il l’embrassait, chaque fois qu’il caressait sa peau… C’était sûrement ça l’amour, le vrai : tomber un peu plus amoureux à chaque seconde passée ensemble.

« Maintenant que tu en parles, c’est vrai que j’ai faim aussi. Tu veux que je nous prépare quelque chose ? »

Levi adorait cuisiner, mais il appréciait encore plus préparer des petits plats quand il s’agissait de faire plaisir à Wyatt. Finalement, son Poufsouffle posa une main sur les siennes, et ce qu’il dit le fit sourire. Il enfouit son nez dans des cheveux, fermant les yeux tandis que sa prise sur lui se resserrait.

« Oh mince, quel dommage. J’avais pourtant tellement hâte de retourner à ma vie morne et triste. »

Ils finirent la cigarette en silence, profitant de la vue magnifique et du léger vent froid qui s’engouffrait dans le chalet. Puis Levi s’écarta, après avoir déposé un dernier baiser sur la joue de son petit-ami, et se dirigea vers la cuisine ouverte, ouvrant chaque placard, le sourire aux lèvres. Forcément, Wyatt avait fait en sorte qu’il y ait de quoi manger pour plus d’un mois.

« Je n’ai absolument aucune idée… Qu’est-ce que tu veux manger ? Et ne réponds pas que c’est moi, je pourrais te prendre au mot. »

Ft. Wyatt Knightley

Un petit sourire fier étira ses lèvres en voyant Wyatt glisser ses doigts sur la marque qu’il avait laissée sur la peau de son cou. Ce n’était pas souvent, qu’il se laissait ainsi aller, mais il en avait eu envie, pour une fois. Il avait voulu montrer qu’il était sien, qu’il le resterait. Il rit un peu en l’entendant parler et effleura son cou du bout de son nez. Lui aussi adorait s’endormir à ses côtés, mais ils n’avaient que peu de temps à partager, alors hors de question de le passer entièrement à dormir.

« En effet, tu aurais fait brûler tout le chalet si tu avais essayé de faire quoi que ce soit. Mais des toasts, c’est déjà pas mal. »

Bien mieux que la première fois, chez lui, quand ils avaient essayé de préparer de simples crêpes et que Wyatt l’avait tellement déconcentré que son appartement entier avait failli prendre feu. Mais le souvenir de la pizza qu’ils avaient ensuite partagé, assis sur le sol de son salon où les cartons s’empilaient encore, entièrement nus, à se lancer des regards en coins… Oui, ce souvenir était encore tellement vif dans son esprit, et il y resterait probablement gravé à vie. Il l’écouta tranquillement lui raconter ses idées pour la suite, souriant face à son air rêveur. Il s’y voyait bien… La cigarette fut bien vite terminée et oubliée, et le professeur s’écarta à la recherche de quelque chose à manger. Il rit en entendant la remarque de son petit ami et lui lança un regard taquin.

« Moi non plus. Je n’en aurai jamais assez. »

Un long frisson le parcourut en sentant ses mains sur ses fesses, et il ne chercha absolument pas à le faire bouger. Il aimait sentir son toucher, savoir qu’il était là. La passion entre eux deux était débordante, c’était indéniable, et s’il s’était écouté, il aurait repris possession de son corps ici, maintenant. Merlin qu’il l’aimait… Wyatt finit par se détacher pour s’éloigner, tandis que Levi continuait son inspection des ingrédients à sa disposition. Une petite grimace déforma ses traits à l’évocation d’un chapon. Bien trop traditionnel, ça lui rappelait les dîners chez sa grand-mère. Et puis, Wyatt aurait été le seul à en manger, puisqu’il était végétarien. Une fondue en revanche… C’était une bonne idée.

« Une fondue, c’est parfait. Mais il faut surveiller constamment la cuisson du fromage avec le vin… Donc il faut tout préparer maintenant, avant d’aller prendre ce fameux bain avec lequel tu m’as tenté. »

Un large sourire étira ses lèvres alors qu’il se tournait vers son petit ami. Il fit légèrement la moue en voyant qu’il s’était rhabillé, puis s’approcha pour lui voler un baiser avant de se mettre à l’œuvre. Heureusement pour eux, il avait de bonnes connaissances en cuisine, il ne devrait donc pas y avoir trop de problèmes. Il sortit le fromage, deux variétés différentes, et des couteaux.

« Il faut couper le fromage en petits morceaux, regarde ce que je fais et fais la même chose. »

Il commença à couper, vérifiant que Wyatt suivait bien ses instructions et prenant garde à ce qu’il ne se coupe pas. Une fois le fromage coupé, il le mit à cuire avec du vin blanc, et quelques aromates, sans cesser de remuer. Il n’y avait pas grand-chose à faire, c’était un plat relativement simple à préparer, mais ça lui faisait plaisir de cuisiner pour l’homme qu’il aimait. Une fois la texture satisfaisante, il coupa le feu puis sortit une bouteille de vin blanc ainsi que deux verres, et se tourna à nouveau vers Wyatt.

« On passe à la prochaine partie du programme ? »

Ft. Wyatt Knightley

D’abord il remettait son pantalon, et voilà qu’il revenait sur sa promesse d’un bain en amoureux pour la repousser à plus tard… Non, vraiment, il le cherchait là !

« Si tu prends ce fichu bain tout seul, je peux te jurer que je pars d’ici sans me retourner. »

Sacré mensonge que voilà. Il aurait été tout simplement incapable de renoncer à ces quelques jours à deux qui se profilaient devant eux. Il les avait attendus tellement longtemps, en avait même rêvé, alors hors de question qu’il tourne les talons et quitte ce chalet. Ils se mirent à cuisiner ensemble, et si Levi avait été tout à fait honnête, il se serait rendu compte qu’il était allé bien plus vite qu’à l’ordinaire pour cuisiner. La perspective de ce délicieux repas le réjouissait, mais il attendait plus encore ce qui se passerait ensuite… Il avait l’impression d’être fou dès que Wyatt se trouvait dans la même pièce que lui, et à présent qu’ils étaient loin des regards, qu’il pouvait en profiter tant qu’il le voulait, c’était encore pire. Il ne voulait pas passer plus de quelques secondes loin de lui, l’idée même lui était insupportable. Toujours privé de sa chemise, il se dirigea vers son sac de voyage pour en sortir une autre, qu’il boutonna rapidement avant de rejoindre son petit-ami au salon. Le repas se déroula tranquillement, presque comme dans un rêve tant tout était absolument parfait. Puis minuit s’approcha, et le professeur éclata de rire en voyant le plus jeune ouvrir la bouteille de champagne, avant de saisir la coupe qui lui était tendue. Il passa un bras autour des épaules du brun aussitôt après avoir entendu sa requête et embrassa doucement sa tempe tout en le serrant contre lui.

« Je tiendrai cette résolution autant que possible, c’est promis. »

Lui aussi avait envie de l’avoir entre ses bras plus souvent, sous-entendu de le voir plus souvent bien évidemment… Mais leur situation n’était absolument pas des plus simples, il fallait l’avouer, et ils avaient toutes les peines du monde à se retrouver. Mais à force de patience et de petits stratagèmes, ils finiraient par trouver des solutions pour se voir plus, il en était certain. Ce voyage loin de leur quotidien était déjà un pas énorme. Au loin, son ouïe fine détecta des cloches qui sonnaient, tandis que les aiguilles se rejoignaient sur le chiffre douze de la pendule. Ça y était, une nouvelle année commençait, tandis qu’une autre s’achevait. Une de plus, probablement l’une des plus belles de toute sa vie. Il avait enfin rencontré l’amour, le vrai, et plus jamais il ne souhaitait s’en éloigner. Il sourit doucement face à ses mots et glissa sa main libre dans ses cheveux.

« Bonne année, Wyatt… »

Il répondit aussitôt à son baiser, se retenant avec difficulté de ne pas l’approfondir, profitant simplement de la tendresse de l’instant, de sa beauté. Tous les moments qu’il passait avec son petit-ami étaient magnifiques, mais celui-ci resterait probablement gravé dans sa mémoire durant de très longues années tant il était sublime. Qu’aurait-il pu demander de mieux que de terminer une année splendide en la compagnie de celui qui l’avait rendue si belle ? Rien… Un nouveau rire s’échappa d’entre ses lèvres en entendant sa question, et il embrassa son front avant de poser sa coupe de champagne sur la table. Il posa sa main nouvellement libre sur sa joue, lui retournant son regard empli de tous les sentiments qu’il éprouvait pour lui, le cœur battant à tout rompre, un sourire au coin des lèvres.

« Est-ce que j’ai le droit de dire que c’est toi, mon cadeau ? Parce que j’en ai vraiment l’impression. »

Un cadeau béni, tombé des cieux, qui était arrivé dans sa vie sans crier gare, et l’avait empli de joie dès le premier instant. Finalement, il lui vola un nouveau baiser puis s’écarta pour se lever, marchant à nouveau jusqu’à son sac. Il en sortit un paquet aux dimensions carrées, puis revint s’asseoir auprès de Wyatt pour le lui donner.

« J’espère que ça te plaira… »

Il avait longuement cherché le cadeau parfait, celui qui serait un signe parfait de son amour, avant de comprendre qu’un tel cadeau n’existait pas. Alors il s’était décidé pour quelque chose qui lui rappelait leur histoire, en espérant que ça ferait plaisir à l’homme de sa vie. Le papier cadeau fut bien vite déchiré, révélant deux vinyles. Il venait de cette boutique, à Londres, celle où ils s’étaient rencontrés. L’un des disques était un album des Beatles, l’un de ses préférés, et l’autre un morceau de classique. Ce même morceau dont il lui avait conseillé la partition, ce fameux jour. Il espérait réellement que cela suffirait, que c’était un beau cadeau. Tout ce qu’il voulait, c’était le voir heureux.

Ft. Wyatt Knightley

Un cadeau pour tout le monde ? Ça, ça restait à prouver. Il rit légèrement et secoua la tête, son regard se perdant ensuite dans les iris amusées du brun… En tous cas aux yeux de Levi, Wyatt était le plus beau cadeau que la vie ait jamais mis sur son chemin. Il était tellement heureux de l’avoir rencontré, tellement heureux d’être sorti dans Londres ce jour-là… C’était pour ça que son idée de cadeau de noël pour son petit-ami tournait autour de ce jour. Parce que c’était l’un des plus beaux de sa vie et qu’il voulait qu’ils s’en souviennent à jamais. Voyant la réaction du Poufsouffle lorsque le papier fut déchiré, il sut qu’il avait visé juste, et son sourire ne fit que s’agrandir. Il rit à nouveau en revoyant les images de Wyatt dans ce fichu pull jaune fluo, lunettes de soleil sur le nez… Oui, vraiment une des plus belles journées de sa vie. Il n’aurait rien voulu y changer, jamais. Il répondit à son baiser, glissant une main dans ses cheveux.

« C’est toi qui es parfait… »

Et c’était lui qui le rendait parfait, à travers ce regard qu’il posait sur lui. Un éclat de rire le saisit en entendant la remarque du plus jeune et il secoua la tête. Non, vraiment, là il se foutait de lui.

« Attention, je pourrais te prendre au mot et réellement partir, tu sais ? »

Faux. Il en serait tout simplement incapable. Incapable de le laisser seul ici, de renoncer à cette parenthèse de bonheur qu’ils s’offraient enfin après des semaines et des mois passés à garder leur relation secrète. Finalement, Wyatt revint à ses côtés, une boîte noire entre les mains. Intrigué, Levi l’ouvrit doucement, avant de froncer les sourcils, la bouche légèrement entrouverte. Son collier… Celui-là même que Pip lui avait dérobé, que Levi avait retrouvé dans le nid du petit rongeur avant de le rendre à son propriétaire en début d’année. Le cœur du professeur rata un battement en comprenant qu’il le lui offrait, et il releva les yeux, incapable de parler, sa bouche s’ouvrant et se fermant alors qu’il cherchait les mots justes pour refuser. Non… Il ne pouvait tout simplement pas accepter un tel cadeau. Il savait très bien qu’il avait une importance folle aux yeux de son petit-ami, il ne pouvait décemment pas accepter. Mais avant qu’il puisse protester, le plus jeune prit la parole et il l’écouta attentivement, sans l’interrompre une seule fois, tout en le serrant contre lui. Sa gorge se serra en apprenant comment il avait obtenu ce collier et il le serra un peu plus fort, saisi par l’émotion. Il comprenait mieux pourquoi il tenait tant à ce pendentif. Son regard dévia sur celui, presque identique, qui trônait fièrement sur le torse du brun. Deux colliers ? Il n’y avait même pas fait attention… Il était tellement habitué à le voir autour de son cou qu’il ne s’était même pas posé la question. Il continua de l’écouter, son nez se perdant dans ses cheveux tandis que ses yeux se fermaient, profitant de la douceur et de la solennité de l’instant. Comment pouvait-il refuser, à présent qu’il saisissait pleinement la signification de ce geste, son importance ? Lorsque leurs regards se retrouvèrent, il glissa sa main libre sur sa joue, plus sérieux que jamais.

« Bien sûr. Tout ce que tu voudras. »

Bien loin de se douter de la signification réelle de ce collier, Levi pensait juste qu’il s’agissait d’une façon d’être toujours près l’un de l’autre, d’avoir toujours une partie de leur amour avec eux, à chaque instant de leur vie. Les mots, encore une fois, eurent un effet incroyable sur lui et il frissonna légèrement, maintenant le contact visuel, caressant doucement sa joue.

« Tu es aussi la personne la plus importante de ma vie. Celle que j’ai de plus chère, sans qui rien n’aurait plus d’importance. »

Il laissa Wyatt passer le collier à son cou, bien peu conscient de la réalité des choses. Comment aurait-il pu l’être, alors que les runes étaient cachées à ses yeux ? Tout ce qu’il savait, c’était que l’homme qu’il aimait venait à nouveau de lui offrir une preuve sincère de son amour, et qu’il n’aurait pas pu en être plus heureux. Une fois le pendentif en place, il attira Wyatt à lui pour un baiser tendre, ne connaissant pas meilleure façon de lui faire comprendre tout ce qu’il ressentait pour lui. Il savait que sans lui, sa vie n’aurait pas la même saveur, n’aurait presque aucune importance. Il ne vivait que pour lui, par lui, presque plus personne n’existait à ses yeux que Wyatt.

« Merci… Merci beaucoup. Je te promets de ne jamais m’en séparer. »