En territoire moldu, je n’avais jamais été aussi à l’aise que dans notre monde. Je savais que parmi eux se cachaient peut-être des membres du Blood Circle et cela signifiait que je devais être sur mes gardes. Il aurait été beaucoup trop simple que les moldus soient juste inoffensifs.
Mais pour l’heure, c’était surtout des sorciers et des tarés dont il fallait se méfier.
J’avais rejoint Eirian et lui avais donné l’information concernant la meneuse et son sbire. Le jeune garçon se dépêcha alors d’aller prévenir Sean, me plantant là, comme un con, tandis que des sorts fusaient encore à gauche et à droite.
A l’instar d’O’Malley, je dus bloquer certaines attaques et lancer quelques sorts basiques que l’on enseignait aux élèves de Poudlard. Il y avait quelque chose de frustrant dans le fait de ne pas pouvoir blesser les ennemis.

Et puis, Sean changea la donne. Sortant de sa cachette tandis qu’Eirian me rejoignait, l’auror posa le choix de servir à son tour d’appât. Évidemment, après son annonce, il était aussi repérable que moi. Si pas plus. Cela m’arrangeait quelque peu.

« Eirian, tu seras plus discret. Approche de Germaine. Je vais prendre son garde du corps par derrière. » Puisque les deux sorciers regardaient devant eux, sans doute pour voir l’étendue de leur petite tentative de révolution.
Le type de deux mètres de haut était une véritable armoire à glace et, ne sachant pas de quoi il était capable, je préférais ne pas laissais notre petit oisillon s’y frotter de trop près. Je n’aurais pas voulu qu’un grand imbécile vienne abîmer un si joli visage juvénile. « Fonds-toi dans la masse et dès que tu as une ouverture, tu la stupéfixes. Ne prends pas trop de risques. »

L’Ordre du Phénix envoyait sur le terrain des sorciers encore bien jeunes... je songeais que jamais Myrna n’aurait pu cautionner cela. Et, peut-être parce que j’étais moi-même père de famille, je me disais qu’il fallait que je veille un minimum sur le petit. Après... rien ne l’obligeait à suivre mes conseils non plus...

Prendre le grand costaud par l’arrière... cela aurait pu sonner comme une bonne partie de plaisir, mais ce n’était pas tout à fait le programme de ce soir. Enfin, pas tout de suite, du moins.
Je transplanai. Dans le capharnaüm environnant, le crac sonore du transplanage s’entendait à peine. Eh puis, j’avais pris soin de ne pas apparaître non plus juste derrière le garde du corps. Un peu de distance pour me donner un bon angle de vue, c’était le minimum syndical avant d’attaquer. Mais je vis bien à son attitude que l’homme avait dû me repérer, puisqu’il vint dans ma direction, s’éloignant quelque peu de sa patronne…
Pas le choix, donc, je sortis ma baguette et lui lançais un Stupéfix de derrière les fagots, tout en regrettant amèrement l’Avada Kedavra qui aurait eu le mérite d’être plus expéditif encore.
Le colosse s’écroula, me laissant à proximité de la sorcière. « Alors comme ça vous voulez changer le monde, Germaine ? »

Mission

William, Eirian

Février 2020

Il commençait à y avoir de l’action vers la colonne principale de la place. Sean était à proximité, mais il avait ses propres problèmes. Baissant la tête pour esquiver un nouveau sort, il risqua une nouvelle sortie à gauche pour étudier un peu le problème. La colonne était occupée par ses confrères aux mains avec deux sorciers. Un fou en robe verte le visait depuis la statue jumelle de l’autre côté de la place. Et a droite, la situation était encore plus compliquée, un fou avait pris le contrôle de l’esplanade et envoyait des sorts dans tous les coins par plaisir de mettre le bazar, beaucoup dans sa direction d’ailleurs, et un sorcier avait réussit à contenir un petit groupe de blouse verte, trois blouses, et les obligeait à tirer des sorts à reculons vers le musée. Et merde ! Mais qu’est ce qu’ils avaient tous avec ce foutu musée !!

Bon chaque chose en son temps… Tandis qu’un crac sonore marquait le transplanage de William, l’Irlandais se décala à gauche de la statue, protégeant ainsi son flanc droit, il enchaina quelques sorts vers l’autre bout de la place qui finirent par faire mouche, Stupéfixiant rapidement l’adversaire. Sans attendre, il fit demi-tour pour atteindre l’esplanade qu’il avait quitté après son allocution. Le patient de de Ste Mangouste était en rage et le petit groupe plus loin avait perçu son déplacement, ils n’étaient pas en reste non plus. Se protégeant comme il le pouvait derrière l’architecture avec le déferlement de magie dont il était la cible, l’esprit de Sean faisait en sorte de rester le plus lucide possible. Aussi, quand l’enragé chauve s’approcha et piétina un manteau resté au sol, une étincelle brilla dans les yeux de l’Auror.
« Accio ! »
Le vêtement s’envola vers lui et telle une peau de banane envoya valser l’homme. Il ne perdit pas de temps, stupéfix et incarcerem s’envolèrent à la suite de sa baguette pour mettre fin à la folie qui l’animait.

En revanche le petit groupe lui poursuivait sa progression. Prenant alors exemple sur Ombrage, il transplana à son tour. Il n’avait pas eu le temps de suivre la progression d’Eirian vers la colonne, il espérait qu’il s’en sortait lui aussi. Le bruit était sourd et lorsqu’il atterrit derrière le petit groupe, il eut plaisir à les voir sursauter. Malheureusement pour lui leur surprise fut de courte durée. Un sort lui explosa au visage, il recula se frottant les yeux pour retrouver un semblant de vue. Dans le doute il enchaina les Protego, mais une femme moins patiente que les autres vint se jeter sur lui, elle rencontra son poing. C’était un réflexe ! Depuis que son frère l’avait surpris, Sean s’était entrainé pour ce genre de choses. Il reconnu le crac caractéristique d’un nez cassé et repoussa la femme sur ses coéquipiers. Le sorcier terroriste un peu en retrait profita de la distraction pour lui lancer un Everte Statum que le blond n’arriva pas à esquiver totalement. Sean perdit l’équilibre et trébucha puis dévala sur quelques marches. Les sorciers, eux, en profitaient déjà pour remonter vers l’entrée du musée. Ils ne devaient pas entrer. Mais la chute l’avait un peu assommé, il n’arrivait pas à se remettre debout assez vite. Serrant sa baguette dans son poing, il visa alors leurs pieds.
« Glisseo ! »
Les marches disparurent pour faire place à un sol aussi lisse qu’un toboggan. Certains glissaient déjà jusqu’à lui, d’autres tentaient de trouver leur équilibre. Au moins cela les ralentirait.

(c) DΛNDELION

Citation :

Oui – Oui : C’est une réussite critique, Sean parvient à neutraliser les deux isolés, il coupe alors la route au petit groupe, les déstabilises et les neutralises.

Oui – Non : Sean parvient à neutraliser les deux isolés, il coupe alors la route au petit groupe qui résiste et force le passage vers le musée.

Non – Oui : Sean n’arrive à neutraliser qu’un sorcier sur deux. Il coupe malgré tout la route au petit groupe et lutte avec acharnement.

Non – Non : Sean est bloqué derrière sa statue. Les sorts pleuvent. Il tente de couper la route au petit groupe mais certains entrent dans le musée.

Avec toute cette agitation sur la place, ce n’était pas facile de rester discret… J’avais tout de même pu me débarrasser du grand costaud, mais je vis notre petit Eirian se faire presque repérer par Germaine. C’était ce qui m’avait poussé, ensuite, à détourner son attention du garçon. A choisir, je préférais qu’elle s’en prenne à moi plutôt qu’à lui.
Démarche plus qu’intéressante, puisque le jeune homme en profita pour faire preuve d’une très bonne efficacité. Je l’aurais presque félicité si nous n’avions pas été au beau milieu d’un sacré bordel. Et comme la sorcière s’écroulait sur le sol, je ramassais sa baguette. Un petit incarcerem sur Germaine et son gorille ne fut pas de trop pour nous assurer qu’ils ne bougeraient pas.

« Il faut aider Sean. » Il était seul pour l’instant et il était clair que nous ne pouvions pas le laisser se débrouiller sans nous. Il était en train de ralentir les sorciers qui cherchaient à pénétrer dans le musée.
J’eus un soupir avant de transplaner. Ce n’était pas vraiment mon truc, ces combats, je préférais passer mon temps autrement.

J’apparus derrière deux sorciers de Sainte-Mangouste et je répétais la technique d’Aidoneus, le choc des crânes. Avec suffisamment de force, les types pouvais être assommés, avec ce que je venais de faire, ils étaient juste un peu sonnés, mais ce n’était déjà pas si mal.
Je me penchais alors vers le jeune O’Malley, tandis qu’un sortilège frôlait mon épaule. « Tu n’as rien ? » Même s’il était certainement bien plus et bien mieux entraîné que moi, j’estimais avoir une sorte de responsabilité envers lui. Sans doute par égard pour sa mère.
Les cinglés et le sorcier ennemi – censé être sain d’esprit – lançaient des sortilèges de tous les côtés. Cela devenait légèrement énervant. Il allait falloir agir vite et bien. « On peut les coincer dans le musée et utiliser le portoloin directement. La plupart sont hors d’état de nuire, il faut juste subtiliser les baguettes de ceux-là. »

J’aurais peut-être dû faire part de cette idée à Eirian, mais tant pis, il avait l’air d’être assez intelligent pour analyser une situation et savoir comment réagir. Enfin, j’espérais qu’il l’était, en tout cas.
Un regard circulaire me permit d’éviter encore un maléfice qui agrandit pourtant les dégâts sur ma veste. Et je repérai le coupable. Un de ces tarés qui n’avait aucun respect pour la haute couture. Un regain d’énergie, soudain, et la rage de vaincre m’envahirent. Je fonçais droit sur lui, en courant comme si je cherchais à échapper à un dragon en rut (en même temps, d’office qu’il faut échapper à ce genre de situation, c’est un peu trop chaud, même pour Willou !)… Et là, l’observation des entrainements d’Aido me fit agir sans réfléchir. Coup de tête. Directement sur le nez. Le sorcier dément porta rapidement les mains sur son appendice nasal et moi, emporté par le feu de l’action, je me mis à cogner dessus à grands coups de poing et de genoux. J’en plaçai un si bien que le type se plia en deux. Moment idéal pour le coup de coude dans la nuque. Aucune magie dans tout ça, mais c’était une putain de libération émotionnelle !
Je terminai cet homme avec un incarcerem, sans voir tout de suite que d’autres cinglés s’étaient approchés.

Plus les minutes s’égrenaient, plus les ennemis s’entassaient, immobiles, ligotés et désarmés. Étrangement, nous formions tout de même un bon groupe, tous les trois. Il y avait quelque chose d’étonnant à cela, dans la mesure où j’étais surtout le seul mangemort de l’équipe. Au milieu de ce tumulte où toutes ces personnes s’agitaient tels des coléoptères en pleine période de reproduction, il semblait que nous avions tous les trois été particulièrement efficaces. Je n’avais pas été spécialement attentif aux méthodes de mes deux acolytes, mais nous nous en sortions plus que bien.
Enfin, disons qu’au bout d’un moment, quand tout commença doucement à se calmer sur la place, il ne fallait pas être Rowena Serdaigle pour se douter que les tarés étaient hors d’état de nuire, tout comme les sorciers rebelles.

Et comme Sean avait parlé de gens pétrifiés sur tout Trafalgar Square. Je n’avais pas très envie de m’amuser à ramasser tous ces sorciers dispersés. A la limite, peut-être ceux qui avaient un joli corps, mais je n’avais pas vraiment fait attention à cela jusqu’ici.
Pour le principe, j’allais tout de même m’occuper de Germaine et de son gorille, histoire de participer tout de même au rangement de tout ce bordel. C’était dommage de devoir les renvoyer directement, j’aurais bien aimé cuisiner un peu cette femme car, malgré son prénom, elle n’était pas si mal que ça… ça aurait été assez agréable de m’occuper de la faire parler. Je suggérerais volontiers l’idée une fois au Ministère. J’avais un véritable talent pour interroger les prisonniers, après tout, je l’avais déjà prouvé à de très nombreuses reprises, après tout…

Et comme je ramenais ces deux-là vers le musée, je chantonnais sur le trajet une chanson très connue que les Bizarr’ Sisters avaient chantée à plusieurs reprises. Je ne savais pas qui avait composé cela, mais cette chanson avait été entonnée lors d’une coupe du monde de quidditch et, depuis, elle était devenue un véritable hymne à la victoire.

« And we mean to go on
and on and on and on
We are the champions - my friends
And we'll keep on fighting
Till the end
We are the champions
We are the champions
No time for losers
'Cause we are the champions of the World »

Je me dirigeais vers le musée et je vis Eirian en train de récupérer les baguettes des deux sorciers déments. J’arrêtai alors de chantonner. « On dirait qu’on en a fini pour aujourd’hui. »

Les moldus allaient pouvoir se débrouiller entre eux pour ramener le calme dans la population. J’avais évité jusqu’ici de m’intéresser à ces gens et je comptais bien continuer à rester indifférent. Faire comme s’ils n’existaient pas. « Sean est déjà à l’intérieur, il me semble. »

J’avais l’impression de jouer un rôle qui ne me convenait pas vraiment, mais tant pis. Faire le sympa avec un jeune homme, cela ne coûtait rien. Et puis, ça m’avait déjà valu des remerciements dignes de ce nom, par le passé, alors… pourquoi pas ?
Je fis léviter Germaine et le gorille jusqu’au tas de sorciers que nous avions déjà rassemblé, et c’est alors que je vis Sean, avec à ses pieds, le dernier des rebelles, le nez en sang.

« Beau boulot, Sean. » Il était vrai qu’il s’était sans doute bien défoulé sur ce type, mais ça, ce n’était pas grave, au stade où nous étions.
C’était l’un de ces jours où j’avais bien envie de rentrer et de raconter tout cela à ma femme, mais depuis qu’elle était partie, je n’avais que mes elfes de maison à qui parler chez moi. « Tu fais quelque chose ce soir ? »

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