Ces derniers temps, les ordres de missions tombaient du ciel comme si cela allait permettre de faire vraiment bouger les choses. Il y avait eu des tas de sortes de tâches à réaliser et, la plupart du temps, j’y avais échappé. Mais je savais bien que ce n’était qu’une question de temps pour que cela finisse par tomber sur moi. Tout ce que j’avais espéré était que je pourrais éviter d’être confronté à des ennemis que je connaissais d’une autre manière et dans un autre contexte.
Plus aucune mission ne pouvait se faire en solo, désormais, et il était de plus en plus fréquent de faire travailler ensemble un mangemort et un membre de l’Ordre du Phénix. C’était très en vogue ces derniers temps... aussi ne fus-je pas vraiment étonné de constater que je ne serais pas seul pour cette histoire.

Certes, lire le nom de O’Malley ne me laissa pas indifférent. Et pour cause : il n’y avait pas trente-six O’Malley parmi les sorciers connus par ici, ce ne pouvait être qu’un proche de Myrna... et le prénom qui jouxtait le patronyme me confirma cela bien rapidement. Sean. Le deuxième fils de Myrna, celui qui était auror.
Le dépit qui m’avait envahi avait plus à voir avec la distance qui s’était installée entre sa mère et moi qu’avec le fait de voir que Sean allait m’accompagner. Effectivement, mon accession au Conseil avait été le moment de la révélation de mon allégeance à l’Augurey et... j’avais perdu quelques amis à cause de cela. Moi qui avais toujours opté pour la discrétion, me retrouver sur le devant de la scène, cela me poussait à remettre pas mal de choses en question.

En lisant l’ordre de mission, je vis qu’un autre nom était inscrit. Un nom qui m’était totalement inconnu. Mais soit. Je verrais bien en temps voulu de qui il s’agissait.

Dans le hall du Ministère, vêtu de l’un de mes habituels costumes trois pièces, de couleur bleu nuit, j’attendais mes acolytes du jour. Nous allions avoir du pain sur la planche et les choses ne seraient pas simples, mais j’étais relativement confiant.
Notre objectif était de neutraliser des sorciers en terrain moldu. Cela ne serait pas plus difficile que de supporter Phoebus Malefoy durant une journée complète.

Et quand je vis arriver la haute silhouette du fils O’Malley, flanqué d’un jeune garçon qui ne devait pas avoir plus de vingt ans, je m’avançais vers eux. « Sean... » Ça me faisait tout de même plaisir de le voir, je ne pouvais pas le cacher. Quant au garçon, je le détaillais en même temps que je le saluais. « Eirian Howl, je suppose... enchanté. »

Notre trio était pour le moins intergénérationnel. Mais peut-être que cela pourrait faire notre force, en quelque sorte.

« Les cibles ont été repérées près de Trafalgar Square. Si nous transplanons dans National Gallery, nous aurons une approche discrète et un angle d’observation intéressant... » J’avais réfléchi à la question, mais il n’y avait pas de chef dans le groupe, aussi ne fis-je qu’une simple suggestion.
Voir, juger, agir.
En pareilles circonstances, c’était la meilleure stratégie à mes yeux. Je laissais donc la décision aux deux autres.

Une fois les présentations faites, chacun y alla de son idée et je devais avouer que, sur le coup, je me sentais plus en accord avec le plus jeune qu’avec Sean... J’étais un homme de réflexion avant tout, le genre de type qui calculait tout avant de se lancer dans toute entreprise, quelle qu’elle soit... mais, d’un autre côté, de nous trois, il me semblait que le jeune O’Malley était sans nul doute celui qui avait le plus l’habitude du terrain.

« Certains sont dangereux. Il faudra se montrer prudents. » J’étais tout à fait d’accord avec l’idée de les immobiliser avant de les ramener, évidemment. Limiter les dégâts me semblait être plus que judicieux. En soi, cela revenait à protéger les moldus pour pouvoir protéger le monde sorcier.
Et, vu le contexte, nous allions sans nul doute devoir ramener ces rebelles pour que le Magenmagot puisse ensuite décider de leur sort. Oui, on en revenait donc à Myrna. Elle apprendrait tôt ou tard les tenants et aboutissants de cette mission.

« Un portoloin a été prévu pour nous rentrer avec les prisonniers. »

C’était bien le genre de mission où tous les mangemorts n’auraient pas été capables de s’en tenir à ce qui était prévu. Pour ma part, je ne comptais ni faire de zèle ni faire d’éclat.
Je pliais soigneusement l’ordre de mission pour le glisser dans la poche de ma veste. J’avais mémorisé les informations, mais par principe, je conservais le parchemin.

« Nous sommes d’accord sur le principe d’éviter de blesser qui que ce soit, j’imagine ?» Sorciers ou moldus, peu importait. Cette histoire devait être réglée sans effusion de sang. C’était logique dans cette optique de collaboration.

Après une rapide vérification pour ne rien oublier, je lâchai : « Si c’est bon pour vous, nous pouvons y aller. »

Prêt à transplaner, je tendis la main vers Sean. Dans ce genre de mission, pour rester groupés dès le départ, il était habituel de transplaner tous en même temps et d’atterrir au même endroit.
Il y avait longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans ce musée moldu, mais un tableau d’Holbein avait toujours retenu mon attention : "Les Ambassadeurs". Œuvre moldue représentant un moldu et un sorcier. Une sorte d’alliance que j’avais eu du mal à envisager et à comprendre au début.
Aujourd’hui, les choses étaient différentes. Depuis quelque temps, déjà, en réalité. Meredith et moi tenions, en effet, beaucoup à préserver une certaine image de notre Cause.
N’empêche... je me demandais tout de même bien qui étaient les sorciers assez débiles pour libérer des sorciers tarés dans la nature. Si c’était là une nouvelle menace pour notre monde, cela pouvait bien signifier que nous n’aurions tout simplement jamais la paix. Il y aurait toujours des imbéciles pour venir bouleverser le peu d’équilibre qui s’instaurait dans le monde.

Soit. Mon esprit avait beau fourmiller de toutes ces pensées éparses, nous venions de transplaner et de réapparaître devant le tableau d’Holbein. Sur la peinture, le crâne en anamorphose me fit ce drôle d’effet, comme si cela annonçait des difficultés à venir...

Mission

William, Eirian

Février 2020


« Évidemment ! » répondit Sean. Dans la mesure du possible, il préférait que cela se passe sans aucun effusion de sang ou même de magie, mais on les avait informer qu’il y avait beaucoup de patient instables alors la force serait sûrement de mise. Le tout était de savoir ce que feraient à leur tour les sorciers qui les avaient libérés.  

Apparemment, comme le mage sombre les en informa, le ministère avait déjà prit quelques dispositions pour les transports, quand à William, sa présence ne devait pas être sans raison pour les moldus. La main qu’il lui tendit pour transplaner renfrogna l’irlandais, mais l’oisillon lui empoigna l’autre rapidement, surprit il attrapa l’Ombrage et en un instant les voilà au musée.

Le vide, la peinture, les ombres qui se jouaient par les fenêtres, le lieu était sinistre. Eirian s’était déjà approché des fenêtres et relaya l’information la plus importante.
«  Allons voir ce qu’il en est. »
Se jeter dans la mêlée était aisée, mais cela attiserait les braises pour donner un feu bien plus virulent. Sean voulait dans un premier temps jauger la situation, repérer les criminels et les patients,  voir si les moldus pensaient à fuir ou préféraient se battre, estimer ce qui pouvait être mis en place avant de se dévoiler.

Sur le perron de la National Gallery, dans l’ombre de l’une des colonnes il analysa la scène qui se jouait devant lui.  Les idiots et les timbrés lançaient des sorts pour effrayer la foule, heureusement ils n’avaient pas eu le temps ou la présence d’esprit d’échanger leurs robes vertes à l’effigie de Ste Mangouste pour des tenues passe-partout, ils n’en restaient pas moins dangereux. Pour le moment ils avaient l’air de s’amuser des cris effrayés de la populace, mais au vu des profils, certains finiraient par vite se lasser et voudraient passer à la vitesse supérieure. Ils avaient encore le temps de limiter les dégâts, isoler les patients seraient nettement plus simple puisqu’ils pouvaient les repérer d’un simple coup d’œil, quand aux autres sorciers, ils…. Un éclair jaillit, traversa la place , les illuminants au passage, et fini par toucher l’une des fontaines, déviant le jet d’eau qui vint inonder le parvis et tremper quelques moldus coincés de l’autre côté. Soudain l’un d’eux pointa du doigts dans leur direction et s’écria « OMBRAGE !! Regardez les gars on est célèbre !!!» Il sautillait sur place, attirait l’attention.
L’Auror tira le membre du conseil derrière la colonne à l’abri des regards.
« J’ai l’impression que tu vas nous servir d’appât William. »

(c) DΛNDELION

Citation :

Oui oui :
Les sorciers sont facilement repérables, en plein milieu de Trafalgar square, dans leurs robes de sorciers, ils s’agitent et terrifient les passants, grâces à leur tenues de Ste Mangouste, on différencie les patients de certains qui les ont libérés.  Sean, William et Eirian ne sont pas encore repérés.

oui non
Les sorciers sont facilement repérables, en plein milieu de Trafalgar square, dans leurs robes de sorciers, ils s’agitent et terrifient les passants, grâces à leur tenues de Ste Mangouste, on différencie les patients de certains qui les ont libérés.L’un d’eux repère William lorsqu’un éclair magique les illumines et le reconnaît.

non oui
Les sorciers sont difficilement repérables parmi les moldus, ils ont prit le temps de changer de vêtements pour se fondre dans la foule . Certains ont l’air de l’encercler pour les bloquer au centre de la place en les terrifiant et les blessants. Différencier les patients de ceux qui les ont libéré s’avère compliqué. Sean, William et Eirian ne sont pas encore repérés.

non non
Les sorciers sont difficilement repérables parmi les moldus, ils ont prit le temps de changer de vêtements pour se fondre dans la foule . Certains ont l’air de l’encercler pour les bloquer au centre de la place en les terrifiant et les blessants. Différencier les patients de ceux qui les ont libéré s’avère compliqué. L’un d’eux repère William lorsqu’un éclair magique les illumines et le reconnaît.  

Tout semblait être parfait, au moins en théorie. Nous étions tous les trois d’accord et nous avions donc transplané ensemble. Je n’avais pas relevé l’hésitation de Sean à prendre ma main. D’une certaine façon, je pouvais comprendre. Il s’était passé beaucoup de choses depuis l’investiture du Conseil d’Administration, en novembre dernier. Quatre mois, c’était long et court à la fois...

Sur place, les deux membres de l’Ordre du Phénix analysèrent la situation. Ils étaient sans doute plus à même que moi de le faire, en tout cas, je préférais les laisser faire et observer de loin.
Je constatai donc, avec mes acolytes, que les échappés de Sainte-Mangouste étaient bien reconnaissables. C’était déjà cela.
Et puis... tout alla très vite, l’un des types prononça mon nom et Sean m’attira derrière une colonne pour me cacher. Moi qui aimais la discrétion, c’était raté.
Le fils de Myrna m’exposa alors une idée. Servir d’appât. Oui, ça se tenait... et si on pouvait attirer tous ces dingues au même endroit, ce serait bien plus simple pour tous les ramener.

« Tu as une stratégie en tête, Sean ?» Mieux valait demander, même si, de mon côté, les choses se mettaient déjà en place. De derrière ma colonne, je pus compter six malades à ma gauche, non loin de celui qui avait hurlé mon nom. « Je peux les attirer dans une salle du musée. Mais il faudra agir vite. »

L’idéal, à mes yeux, était d’utiliser la technique de la tenaille, grâce à une salle ayant deux portes, cela me semblait faisable.

« Quand ils seront entrés, prenez-les à revers et neutralisez ceux qui fermeront la marche. Le bruit attirera l’attention de ceux qui seront devant et je pourrais les neutraliser. »

L’avantage de cette idée, c’était de s’occuper de l’affaire en dehors du regard des moldus. S’il n’y avait pas de moldus directement impliqués, il y aurait sans doute moins de grabuge et, certainement, moins de blessés aussi.
Restait à faire en sorte à la fois de les attirer mais sans trop me mettre en danger. Enfin, je savais que Sean était assez puissant comme sorcier, mais un membre de l’Ordre allait-il vraiment protéger les arrières d’un mangemort? Quant au jeune garçon... je ne savais rien du tout de lui... ni ses compétences, ni ses techniques... j’allais me retrouver sous la protection de deux personnes qui, quelques mois auparavant, n’auraient pas vraiment compté parmi mes amis.

Commencer par les sept sorciers de gauche, plus proches du musée, cela me semblait plus facile. Je sortis ma baguette. Si j’avais pris la peine de changer d’apparence avant de venir ici, je n’aurais jamais eu à jouer le rôle d’appât... mais je ne tenais pas à ce que cela se sache trop que j’avais le don de métamorphomage. Je préférais prendre le risque de me faire malmener par nos ennemis.

Je m’avançais dans leur direction, comme si j’étais prêt à me battre contre eux sept. Mais je n’allais pas jusqu’à leur groupe. « Vous avez quelque chose à me dire ? »

Je m’adressais plus à celui qui m’avait reconnu qu’aux sorciers tarés, mais j’espérais qu’ils me suivraient tous les sept et que mes deux comparses auraient l’occasion d’en neutraliser chacun un avant l’entrée dans le musée.

Servir d’appât... je n’avais rien eu contre cette idée, à vrai dire, autant que je puisse me rendre utile assez rapidement, je préférais cela. On ne pourrait pas me reprocher d’être resté sans rien faire, à profiter du spectacle.
Et puis... servir d’appât, dans ce contexte, c’était sans doute bien plus facile que de commencer à chercher une stratégie alambiquée à exposer à Sean et au jeune garçon.

Quelques sorciers me suivirent, donc, tandis que je retournais dans le musée et, furtifs et efficaces, mes acolytes ne tardèrent pas à neutraliser les deux ennemis fermant la marche. Je m’en rendais compte un peu plus loin, lorsque, à l’abri d’une salle exposant quelques œuvres, je me retournai pour faire face aux ennemis présents. Deux cinglés et l’un de ces imbéciles.
Jusqu’où devais-je jouer le rôle d’appât? Je m’adressai au sorcier censé être sain d’esprit.
« Vous pouviez juste solliciter un entretien, vous savez... »

Difficile de dire si ce type avait de réelles revendications. En tout cas, il m’avait suivi comme un chien et si ce n’était pas pour négocier quelque chose, il y avait des chances que ce soit pour me tuer. Voyant mes alliés prêts pour la suite, je laissais ma baguette glisser de ma manche à ma main, pour être prêt à agir au moment opportun. « Vous auriez dû venir me trouver directement avec vos amis, nous aurions été bien mieux pour discuter avec une tasse de thé et un peu de chocolat. »

Je noyais le poisson, bien sûr. C’était ce qui pouvait se faire de mieux en pareille situation. Et puis je levais ma baguette pour lui lancer un Stupefix informulé.
Malheureusement, le sorcier avait repéré ma baguette et se tenait prêt à bloquer mon sort. Je n’ai pas d’autre choix que de le provoquer en duel, histoire d’en finir le plus proprement possible.

Pendant ce temps, car finalement c’était un mal pour un bien, je pus entrevoir les ombres furtives des membres de l’Ordre se faufiler pour s’occuper des deux déments. Au moins, la démarche aurait été efficace contre les fous. C’était déjà ça.
Tenant ma garde, je faisais désormais face au sorcier. Je n’étais pas rouillé, heureusement. Et la magie de combat apprise à Durmstrang était encore parfaitement maîtrisée après tout ce temps.

Parer les attaques n’était pas vraiment problématique. L’attitude du sorcier ennemi rendait ses sorts plutôt prévisibles. J’évitais un Diffindo, que je lui renvoyais aussitôt, puis il tente de m’avoir avec un Confringo, qui me frôla l’épaule.
De justesse. Cela me mit en colère. Je sentais ma tempe commencer à battre, signe précurseur d’un éclat de rage à venir, puis, sans prévenir, je fonçais droit sur lui, en multipliant les sortilèges offensifs. J’évitais le Doloris, bien sûr, mais ça me démangeait tout de même. J’aurais volontiers torturé ce type pour lui faire ravaler sa propre connerie.
Mais ce furent les cordages de l’Incarcerem qui finirent par le coincer. Il avait réussi à abîmer ma veste, ce connard, aussi n’étais-je définitivement plus du tout d’humeur à jouer.

Citation :

Oui - oui : le sorcier est stupéfixé et les deux cinglés n’ont pas le temps de réagir qu’ils sont eux aussi neutralisés

Oui-non : le sorcier est stupéfixé, mais les deux cinglés paniquent et font demi-tour pour s’enfuir

Non-oui : le stupefix est bloqué par un protego lancé par le sorcier, ce qui implique un duel entre William et lui, mais les deux cinglés n’ont pas le temps de comprendre ce qu’il se passe qu’ils sont déjà neutralisés

Non-non : les dés nous haïssent : le sorcier et les deux cinglés s’enfuient et alertent leurs potes de la présence d’Ombrage

La situation était délicate, mais pas désespérée. Sorciers déments et ennemis de notre gouvernement provoquaient un joyeux chaos sur la place où ces imbéciles de moldus cédaient à la panique. Et l’autre qui m’avait mis en colère... ça n’arrangeait pas les choses. Par deux fois déjà, j’avais joué le rôle de l’appât, prenant ainsi plus de risques que mes comparses qui pouvaient rester embusqués. Je ne rechignais pourtant pas, parfaitement conscient que les circonstances de cette mission obligeaient les deux membres de l’Ordre à me protéger en cas de nécessité.

Mine de rien, les choses étaient tout de même gérées de façon globalement correcte. Je n’irais pas jusqu’à dire que nous formions une bonne équipe, mais nous nous débrouillions pas trop mal.
Mais arriva le moment où O’Malley proposa de se diviser pour que l’un d’entre nous s’occupe de ramener les échappés de Sainte-Mangouste avec les autres.
Bien sûr, il avait raison, mais, à la réflexion, il était tout de même évident que laisser des corps inertes sur Trafalgar, ça n’allait pas nous amener de bonnes choses.
Soit. Sean était un combattant de terrain, Eirian n’était pas en reste...

« Je m’en occupe. » Rassembler des personnes inconscientes n’était pas difficile et cela me permettrait de faire quelque chose d’utile sans avoir à courir encore des risques inconsidérés.

Je ne laissais guère le choix à mes acolytes. Baguette à la main, je décidai d’utiliser le Levicorpus pour un transfert rapide et efficace des corps.
Les moldus pouvaient voir mon manège mais tant pis. Vu la situation, ils devaient tout de même se dire, à un moment, que nous n’étions pas là pour jouer à la bataille explosive. Et puis, si vraiment cela devenait dérangeant, il était toujours possible d’oublietter tout le monde, comme lors d’un grand nettoyage de printemps.

Mais la discrétion, si elle n’était pas de mise, pouvait attirer des ennuis...

Amener les corps au musée, c’était une chose, mais c’était sans compter la fâcheuse tendance qu’avaient les moldus à appeler les secours pour tout et n’importe quoi. Bientôt, le bruit caractéristique des sirènes de véhicules de secours se fit entendre, ajoutant un peu plus d’angoisse et de badauds curieux à la panique extérieure.

Pour ma part... J’étais entré dans le musée pour déposer les corps avec les autres. Jusque là, pas de problème, mais quand j’allais faire demi-tour, j’entendis une voix que je ne connaissais pas.

« Lâche ta baguette et mets les mains sur la tête, Ombrage. »

Je détestais que l’on me parle sur un tel ton. Je n’étais pas de ces sous-fifres qui obéissaient aux ordres, non : d’habitude, c’était plutôt moi qui les donnais, ces ordres. Je laissais donc glisser ma baguette sur le sol et je m’exécutai, sans me retourner.

« Vous faites une grave erreur... » Je pouvais toujours essayer, au point où nous en étions, de chercher à négocier.

« Tu parles ! Avec votre Conseil, rien ne bouge ! »
« On veut que ça change ! »

Deux voix, donc deux sorciers. Ennemis du gouvernement ou en tout cas, pas du tout d’accord avec la manière douce que nous utilisions pour le moment pour gérer les affaires courantes. Je me tournais lentement pour leur faire face.

« Ce n’est pas comme ça que vous allez y arriver... vous allez juste rameuter le Blood Circle qui va tirer dans le tas. »  Je ne pouvais que parlementer pour le moment. Ils avaient tous les deux pointé sur moi leurs baguettes respectives et étaient trop loin pour que je puisse tenter une approche plus physique. Je ne pouvais qu’essayer de gagner du temps.

Mission

William, Eirian

Février 2020

En voila une décision rapide et surprenante. William n’avait ni tergiversé ni laissé la possibilité aux membres de l’Ordre de rétorquer. Un lévicorpus et le voilà déjà parti en direction du musée. Certes l’homme était dans le camp ennemis, mais il était surtout chef des oubliators du ministère de la magie, le plus expérimenté d’entre eux et avait l’age d’être son père… En ce sens Sean n’avait rien à redire, et il doutait qu’Eirian non plus.  Un mouvement de tête approbateur était l’unique réponse qu’il avait pu donner à l’ancien ami de la famille. Au moins il n’avait pas à s’inquiéter, le sorcier savait ce qu’il faisait.

Se retournant vers le plus jeune, il constata alors un changement d’attitude, de l’inquiétude peut-être ? Il ne pouvait l’en blâmer, ils n’étaient que trois dans un chaos improbable et voilà que le plus âgé s’éloignait. Entre les cris et les sortilèges, le bruit des sirènes se fait de plus en plus oppressant. Bientôt la situation pourrait encore dégénérer. Si la police et les pompiers s’en mêlaient, les victimes et blessés risqueraient d’augmenter dans les deux camps. Les méninges de l’irlandais s’activaient a plein régime alors qu’il se mettait à tourner sur lui-même pour analyser la situation et qu’Eirian posait ses questions ma foi bien légitimes.  Des crissements de pneus aux abords de la place, les sorts qui illuminaient la nuit et qui s’intensifiaient encore. Par réflexe Sean lança un protego sur un sort qui passait à proximité et l’envoya mourir en l’air. Puis ayant l’impression de sortir d’un ouragan, il posa sa main sur l’épaule du jeune sorcier.

« On oublie la discrétion, si les autorités moldus arrivent et commencent à intensifier le chaos on va avoir des victimes dans tous les coins et à trois on ne pourra pas tout couvrir. Il reste à espérer que William reviendra rapidement ! »
Il adressa alors un sourire confiant au jeune homme.
 «   Je vais cristalliser toutes les attentions, toi essaye de rester à proximité, mais ne t’expose pas, tu vas devoir couvrir mes arrières, cela dit n’hésite pas à indiquer le bon chemin aux moldus que tu croises, moins on sera sur cette foutu place, plus vite on pourra voir la fin de ce bordel ! »

Se dirigeant vers l’une des balustrades surélevé de la place, Sean se racla la gorge avant de pointer sa baguette sur sa gorge en se mettant bien en vu. Parfait, après tout, il adorait être le centre de l’attention non ?

«  Votre attention, Ministère de la magie en action dans l’interpellation d’individus dangereux. Nous contrôlons la situation. Non-mages, ne cédez pas à la panique, quittez la place et n’essayez pas d’intervenir ! Je répète…. »
Sa voix amplifié par le sonorus devait couvrir toute la place, mais dans le doute, et profitant de l’accalmie il réitéra son message. Maintenant restait à voir comment chacun réagirait.

Les choses ne tardèrent pas à évoluer, cherchant du regard Eirian pour vérifier que tout allait bien pour lui, il repéra deux ombres qui s’introduisaient dans le musée. Des ennuis en perspective pour le mangemort.

« Merde, William... »

Il n’eut pas le temps d’en faire plus, déjà un sortilège lui frôla le visage et un deuxième arrivait qu’il repoussa d’un coup de baguette magique. Bon apparemment les sorciers n’aimaient pas sa voix… ça devenait chaud, les sortilèges s’enchaînaient dans sa direction, il était trop exposé. Un coup d’œil lui permit de confirmer que les moldus, eux, avaient écoutés ses instructions. Son charisme était à toute épreuve ! Allez fini les bêtises, il allait finir en sapin de noël avec tous ses rayons lumineux qui fonçaient sur lui. Se mettant à courir, esquivant, renvoyant et parant les sorts, il fini par sauter de l’autre côté de de la balustrade dans un coin plus calme. Allez, maintenant que la plupart s’en prenait à lui, il fallait leur rendre leur attentions !

(c) DΛNDELION

Citation :

Oui Oui :
Du coin de l’oeil, les membres de l’ordre perçoivent que William est suivit. Suite au discourt, les autorités moldus n’osent intervenir et la majorité des sorciers prennent alors Sean pour cible.

Oui Non :
Sean et Eirian voient que William est suivit , mais les autorités moldus font fit du discourt de Sean et invertissent la place. Certains sorciers cherchent à fuir, un homme moldu est pris en otage.

Non Oui :
Ils ne voyent pas que William est suivit. Les moldus paniquent et le chaos s’intensifie mais les autorités n’osent pas s’avancer. Une partie des sorciers fixent leur attention sur Sean, le reste cherche à fuir.

Non Non :
Certains patients cherchent à fuir, d’autres prennent des petits groupes de moldus en otage. Les moldus paniquent encore plus et les autorités s’en mêlent malgré le discourt. Dans le chaos, les membres de l’ordre ne voient pas que William est suivit.

Dans le musée, acculé et sans baguette, je n’étais pas dans la posture la plus agréable de ma vie. C’était typiquement le genre de situation où il était plus qu’essentiel de faire usage de mes capacités de réflexion pour trouver la meilleure façon de m’en tirer sans trop de dégâts. Deux sorciers, entre deux âges, pas vraiment très souriants, mais apparemment bien déterminés.
Enfin... au moins, j’avais trouvé deux des sorciers qui avaient libéré les patients de psychomagie. Il valait mieux voir le positif, après tout...
Par contre... c’était précisément le genre de situation où, sans ma baguette, je me sentais vraiment tout nu. Quoique... à la réflexion, je préférais me retrouver nu et avec ma baguette plutôt qu’habillé et sans.
Le capharnaüm que j’entendais à l’extérieur ne me disait rien de bon non plus. Il allait falloir se bouger pour régler tout cela rapidement... car la voix de Sean qui s’éleva parmi tout ce boucan risquait plus que jamais d’attirer des membres du Blood Circle.

C’est en pensant au BC que l’idée d’utiliser une technique d’Aidoneus me vint. Lui qui avait l’habitude des combat au corps à corps, il avait, en effet, des stratégies un peu différentes mais ô combien efficaces ! Pas de magie, juste de l’audace et de la force. Je n’en étais pas dénué, alors, jaugeant la distance qui séparait les deux antagonistes et celle qu’il y avait entre eux et moi, je me lançais.
Je fis exactement ce qui rendait ma grand-mère complètement folle quand j’avais 17 ans : transplaner à l’intérieur - il faut dire, aussi, qu’à l’époque, je trouvais ça génial de transplaner d’une pièce à l’autre pour ne pas perdre de temps, mais elle n’avait pas apprécié quand j’avais atterri dans la salle de bain lorsqu’elle prenait sa douche... moi non plus d’ailleurs je n’avais pas trop apprécié - pour réapparaître juste derrière les deux sorciers, prendre une tête dans chacune de mes mains et les claquer de toutes les forces l’une contre l’autre. Aidoneus était capable d’assommer les gens de cette manière, moi pas, visiblement. Mais la douleur leur fit lâcher leurs baguettes et je m’empressai de les ramasser pour ensuite, une baguette dans chaque main, les tenir en joue.

« Dos à dos ! » L’incarcerem que je lançai ensuite les engloba tous les deux et, par mesure de sécurité, pour éviter qu’ils transplanent, un Stupefix suivit. Je m’approchais du sorcier non stupéfixé et je l’interrogeais, sous la menace de sa propre baguette, placée au niveau de son cou.
J’appris alors qu’ils étaient six dans la bande. Moins celui du début et ces deux-ci, il en restait trois à débusquer. Dont la cheffe de leur organisation, une certaine Germaine - car elle gère et elle mène - souvent flanquée d’un sorcier que le prisonnier décrivit comme un grand costaud de deux mètres à la baguette sensible.

Ce n’était pas trop mal comme informations, alors je le stupéfixai, je glissai leurs baguettes dans la poche intérieure de ma veste et je récupérai la mienne.
Il faudrait que je pense à remercier Aidoneus pour ses démonstrations musclées. Je ressortis du musée, en possession des deux baguettes, donc.

Étonnamment, le petit discours de Sean n’avait pas jeté de l’huile sur le feu. Je repérai Eirian et allai vers lui. « On cherche une femme, une certaine Germaine, accompagnée d’un homme de deux mètres. »