Cher Nathaniel,

Il y a des choses qu’on n’oublie pas. Des choses qu’on n’oubliera jamais. Elles apparaissent dans notre vie, l’éclairent, la rendent plus supportable, plus facile à vivre quand tout est sombre autour de nous. Tu ne t’en rappelles peut-être pas, mais tu as été ma lumière. Nous étions petits après tout, je ne t’en voudrais pas si c’était le cas. Mais je voulais que tu saches que moi, je n’ai pas oublié. Je n’ai pas cessé de penser à toi pendant toutes ces années où tu as été absent, ou toi, tu m’as oublié. Pourquoi Nathaniel ? Pourquoi m’as-tu oublié ? Pourquoi as-tu cessé d’illuminer ma vie alors que tu étais la seule chose qui me faisait du bien ? Pourquoi ne m’as-tu plus jamais donné de nouvelle alors que je n’attendais que ça ? Mon amour pour toi n’avait-il aucun sens ? Et ce lien que nous avions tissé alors que nous n’étions que des enfants, n’était-il qu’un jeu pour toi ? Un vulgaire passe temps pour occuper tes moments trop mornes ? Ne suis-je donc rien pour toi ? Je ne veux pas que tu répondes à cette lettre. Ne prend ni plume, ni papier. Demain, je serai dans ce parc moldu, non loin du Chemin de Traverses. Je t’y attendrai vers dix-neuf heures, nous pourrons profiter alors du calme pour discuter. Ne t’en fais pas, je n’ai pas l’intention de me venger, souviens toi, je n’ai pas de baguette magique. J’attendrai dix ou quinze minutes, peut-être un peu plus si mon coeur sera à l’espoir.

J’ai hâte de voir à quoi tu ressembles aujourd’hui, ce que tu es devenu. J’espère que tu me feras ce plaisir, sinon, eh bien, je te promets que plus jamais je ne t’embêterais.

Crystal