Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Hestia Carrow
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Ven 3 Juil - 18:41
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Amos ◊ Hestia
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La lune était déjà haute dans le ciel lorsque les pieds nus de Hestia se posèrent sur les pierres froides de son dortoir. Autour d’elle, ses camarades de maison étaient plongées dans le sommeil, ou du moins c’était ce qu’il semblait, seul le faible bruit des respirations tranquilles se faisait entendre. Un instant, la verte resta là, assise au bord de son lit, à observer l’obscurité du dortoir. Elle aurait pu se rallonger, ça aurait sûrement été plus sage vu la journée qui l’attendait le lendemain, mais c’était peine perdue, le sommeil la fuyait et elle savait qu’il était inutile d’insister. Si elle restait là, elle était condamnée au silence, le moindre bruit pouvait réveiller ses camarades endormies et elle n’avait aucune envie de déclencher une guerre de dortoir en tirant de son sommeil la mauvaise personne. Hestia n’avait pas peur des sorcières avec qui elle partageait ce lieu de vie, mais elle tenait à sa tranquillité, aussi faisait-elle de son mieux pour ne se mettre personne à dos. Un léger soupir plus tard et elle se levait. Rapidement, et silencieusement, elle récupéra quelques affaires et se changea, prenant soin de se saisir de sa cape doublée de fourrure. La salle commune des serpents était déserte, ce qui n’avait rien d’étonnant vu l’heure, les elfes de maisons n’étaient pas encore passé et le feu mourait lentement dans la cheminée. L’atmosphère était encore douillette mais Hestia savait que ce n’était qu’une question de minute avant que le froid ne s’immisce dans la salle et ne lui fasse regretter son insomnie. Elle passa distraitement une main dans ses cheveux détachés pour tenter de les dompter et réfléchis aux options qui s’offraient à elle. Puisqu’elle était seule, ses options n’étaient pas nombreuses, mais ça ne la dérangeait pas. La solitude, elle y était habituée, elle avait appris à l’accueillir à bras ouverts et à en profiter tant qu’elle le pouvait. Lorsque l’on vivait dans un château rassemblant école et université magique, les instants en solo devenaient vite un luxe.
L’option la plus intéressante serait évidemment de se rendre dans la salle de potion et profiter du calme du château endormi pour travailler sur un de ces mélanges. Entre la potion destinée à supprimer le sortilège qui liait les frères Dimitrov et celle qu’elle tentait de créer pour aider sa sœur avec sa condition de sirène, elle avait de quoi faire. Clairement, son choix de carrière était tout tracé et elle n’avait pas attendu la fin de ses études pour se lancer dans des projets ambitieux. Ils ne rencontreraient peut-être pas le succès, elle s’appliquait à se le répéter pour garder les pieds sur terre et ne pas se montrer trop exigeante envers elle-même, mais ils étaient importants à ses yeux. Non seulement parce que les réussir signifierait des avancées significatives dans le domaine des potions, mais aussi parce qu’elle travaillait pour des personnes qui lui étaient chères. Oh, elle avait déjà fabriqué de nombreuses potions de sommeil ou de soin améliorées pour ses rares amis, mais là c’était différents. Ces concoctions pouvaient avoir un réel impact sur la vie de ses proches et cette simple idée changeait tout. Ce fut aussi pour ça qu’elle songea que ce n’était peut-être pas une riche idée de travailler dessus au beau milieu de la nuit. C’étaient des mélanges délicats, elle avait besoin de toute sa concentration, elle ne pouvait pas se permettre de faire une erreur parce qu’il lui manquait des heures de sommeil. A regret, elle oublia la perspective d’aller faire des potions en pleine nuit. Malgré tout, cette réflexion lui avait fourni une autre idée. En pensant à sa sœur, elle s’était rappelé la bague ornée d’une pierre rouge que celle-ci lui avait offert pendant l’été et que, suite à leur violente dispute de la rentrée, elle avait jeté dans le lac noir. A ce moment là déjà elle s’était douté qu’elle regretterait son geste impulsif, maintenant elle en prenait toute l’ampleur. Les mois avaient passé, l’amertume s’était effacée et Thalia et elle avaient réussies à se réconcilier. Hestia avait avoué à son ainé son geste stupide, la rouge ne lui en avait pas voulu mais elles étaient tombées d’accord pour dire qu’elles devraient récupérer la bague un jour ou l’autre. Le plus tôt aurait été le mieux, mais suite à leur discussion les vacances de Noël étaient arrivées et Hestia avait passé peu de temps au château. Mais désormais elle avait toute la nuit devant elle -ou du moins ce qu’il en restait- pour récupérer ce bijou et montrer à Thalia que malgré les tempêtes, elles restaient une famille.
Son objectif en tête, Hestia attacha sa cape soigneusement autour de son cou avant de sortir. Elle savait qu’au dehors de la salle commune, la température était plus fraiche, et que ce serait encore pire une fois dans le parc. Plusieurs jours d’affilés, la neige était tombée sur Poudlard. Tout avait été recouvert d’un beau manteau blanc qui crissait sous les pieds des élèves. Le froid hivernal n’avait pas manqué de s’installer et si la Serpentarde ne voulait pas se retrouver contrainte de prendre une de ses propres potions Pimentine alors elle devait se couvrir avec application. Au dehors de la salle commune des vipères, le château n’était que calme et silence. Il y avait sûrement d’autres élèves en pleine balade nocturne, mais ils savaient se montrer discrets, les chances d’en croiser un restaient assez faibles, à part peut-être si elle s’aventurait aux cuisines. Tout le monde savait que c’était la destination préférée des élèves lorsqu’ils quittaient la chaleur de leur lit au milieu de la nuit. Là bas, les elfes de maison étaient aux petits soins et la chaleur ne quittait jamais les lieux. Clairement, enfreindre le règlement pour se rendre à la bibliothèque était bien moins à la mode. Le règlement de l’école était à cheval sur le couvre feu pour les élèves du collège mais moins pour les étudiants de l’université. Néanmoins Hestia se fit discrète, elle n’avait pas peur des heures de retenues, quant au règlement en lui-même, elle n’y portait que peu d’attention, mais elle n’avait aucune envie de devoir se justifier auprès d’un enseignant. Les raisons de sa présence ne regardaient qu’elle, et Thalia à la limite, mais c’était une autre histoire, or la question ne se posait pas puisque la Gryffondor devait être au fond de son lit à cette heure là. Peut-être aurait-elle dû tenter de la convier à cette expédition ? Il n’était pas encore trop tard pour reporter et s’organiser avec son ainée, mais Hestia était déjà décidée à agir, aussi songea-t-elle que si elle réussissait à récupérer la bague, cela ferait une bonne surprise pour sa sœur.
Ce fut avec cette pensée en tête que la Serpentarde franchit la porte qui séparait les cachots du hall du château. Le lieu avait beau être grand, elle sentit immédiatement qu’elle n’était pas seule. Elle se figea aussitôt, laissant à ses yeux le temps de s’habituer à la semi-pénombre qui régnait là. Sur ses gardes, elle détailla le hall, elle n’avait pas sorti sa baguette et ne chercha pas à s’en saisir, si jamais elle se retrouvait face à un professeur un peu trop intransigeant cela ne manquerait pas de couter quelques points à la maison des verts et argents. Alors que la silhouette se précisait, elle se détendit quelque peu. Il ne s’agissait pas d’un professeur mais d’un étudiant de Gryffondor arrivé depuis la rentrée et qui, sans la connaitre, semblait s’être mis en tête de lui taper sur les nerfs : Amos Fontaine. Un instant les deux étudiants se toisèrent à travers le hall avant que le rouge ne s’avance vers elle. Hestia ne bougea pas mais pinça les lèvres, il aurait très bien pu passer son chemin, mais bien sûr, il avait décidé de faire autrement. « Hestia Carrow, je me trompe ? Ça ne dérange pas ta famille de savoir que tu enfreins les règles ? » La verte retint une exclamation irritée. Et voilà, en quelques secondes à peine il réussissait l’exploit de l’agacer. Il était fort, mais aussi terriblement pénible. Ça faisait peut-être son petit effet chez les Gryffondor, mais à elle ça lui donnait surtout envie de lui faire ravaler son sourire amusé. Le pire c’était qu’elle ne lui avait rien fait, chez les Carrow c’était Helios qui se chargeait d’ennuyer le lion mais apparemment ça lui suffisait pour qu’il mette Hestia dans le même panier. Il confirmait le cliché que les Gryffondors n’étaient pas vraiment faits pour la réflexion, dommage pour lui. « Tu ne te trompes pas. » Confirma-t-elle assez bas pour que sa voix ne se répercute pas dans l’immensité du hall. Elle ne prit pas la peine de préciser qu’elle connaissait son identité. Son ton était maitrisé mais froid, la mention de sa famille lui avait déplu.
Repoussant son irritation déjà croissante, Hestia toisa son camarade. Pour qui se prenait-il à parler de chose qu’il ignorait ? Cinq mois plus tôt il n’était même pas dans le paysage anglais, il ne savait pas de quoi il parlait. Et surtout, ce qu’il encourrait à aborder un tel sujet avec la Serpentarde. « Et toi, ça ne te dérange pas de mettre ton nez dans les affaires des autres ? » Lâcha-t-elle froidement. Il semblait s’amuser, mais il était bien le seul. La verte n’appréciait pas que l’on parle de sa famille, surtout que dans tous les cas les gens ne savaient même pas de quoi ils parlaient. La plupart ne voyaient en les Carrow que les actes atroces commis par Amycus et Alecto et jugeaient Hestia comme si elle allait aussi se mettre à torturer des élèves du jour au lendemain. Quant aux autres, ils ne voyaient que la position de la famille dans la société sorcière et ils entendaient en profiter. Rares étaient ceux qui savaient que pour Hestia, l’image de sa famille était loin de toutes ces conneries, qu’elle n’avait rien de reluisante. Mais ça n’avait jamais empêché les gens de parler, et de juger. Comme ce Gryffondor au sourire bien trop satisfait. « Je ne vois pas en quoi ce que je fais, et ce que ma famille en pense, te regardent. » Reprit-elle en planta ses prunelles dans les siennes. Que la pénombre ne le trompe pas, c’était bien un avertissement qui brillait au fond de son regard. Qu’Amos ne s’imagine pas qu’il pouvait pousser la plaisanterie trop loin avec elle, elle saurait le ramener sur terre. Et clairement, ça ne risquait pas de lui plaire, à lui et à son égo. Hestia lui adressa un fin sourire hypocrite. « Maintenant que ça c’est clair, tu peux reprendre ton chemin… Et moi le mien. » Conclut-elle en contournant souplement le Gryffondor pour se diriger vers la petite porte qui menait vers l’extérieur. Elle avait toujours son objectif en tête et ce n’était pas Amos qui l’en ferait dévier.
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Mar 7 Juil - 21:31
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Ven 10 Juil - 19:56
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Ce qu’elle recherchait avant tout c’était la tranquillité, le silence et la pénombre. C'était sûrement à ce moment là qu'elle préférait Poudlard, du moins depuis la rentrée. Au beau milieu de la nuit, quand il n'y avait ni foule dans les couloirs ni bruit incessant qui menaçait de la submerger à tout instant. Lorsqu'elle parcourait les couloirs de l'école bien après le couvre feu tout paraissait bien plus calme et apaisé. Ça avait toujours été quelque chose de rare à Poudlard et ça l’était encore plus depuis que l’université et l’école avaient fusionnées. Cette pénombre, elle l'accueillait les bras grands ouvert, avec un soulagement qu'elle s'était d'abord surprise à ressentir avant de comprendre que l'année passée et les récents évènements l'avaient plus marqué que ce qu'elle ne voulait bien avouer. Les attaques du Blood Circle et des mangemorts, les blessures et la peur, ses disputes avec sa sœur, et ses fiançailles avec Grigori. Malgré le masque impassible qu’elle s’efforçait d’afficher au quotidien, rien de tout ça ne l’avait laissé indifférente. Hestia avait beau se détacher de ses sentiments, elle ne pouvait s’empêcher de les ressentir, et là, tout ça finissait par lui donner l’impression d’étouffer. Là, au milieu des ombres, elle n'avait pas besoin de paraitre calme et intouchable, elle n’avait pas à prétendre avoir un quelconque contrôle sur son existence, elle pouvait laisser tomber le masque. Une fois seule, elle n’avait plus à faire semblant et c’était un soulagement. Mais pour que cette virée nocturne soit aussi bénéfique que toutes les autres encore aurait-il fallu qu’elle se trouve véritablement seule pour pouvoir en profiter comme elle le souhaitait. C’était là tout le problème qui se posait à elle, à peine la Serpentarde avait-elle fait quelques pas dans le hall silencieux qu’une silhouette s’était dévoilée. Ce n’était pas un professeur prêt à la réprimander, mais peut-être aurait-elle préféré. Seules quelques minutes avaient filé depuis qu’elle avait quitté sa salle commune mais Hestia pouvait déjà dire adieu à sa tranquillité. Tout ça à cause d’un Gryffondor.
Sans y être invité, Amos Fontaine s’était avancé, imposant sa présence auprès de la verte et dévoilant un sourire satisfait qui montrait clairement qu’il n’avait pas l’intention de continuer tranquillement son chemin en laissant Hestia continuer le sien. Aussitôt, la Serpentarde avait eu envie de lui faire ravaler son rictus. Jusqu’à maintenant elle n’avait rien contre le Gryffondor, elle ne le connaissait pas et elle s’efforçait de ne pas juger les autres sans un savoir un minimum sur eux, sauf que le lion ne l’aidait vraiment pas à tenir cette ligne de conduite. Sa remarque déplacée sur sa famille ne fut pas pour arranger les choses. Loin de se démonter, Hestia s’efforça de le remettre à sa place : c’est-à-dire loin de ses affaires. Qu’il mentionne sa famille était une chose qu’elle n’appréciait déjà pas beaucoup, mais qu’il ose tirer des conclusions sur leur comportement était encore pire. Tout ce qu’il devait savoir des Carrow était les horreurs que les autres racontaient sur leur compte, certes ce n’était pas des mensonges, mais Hestia refusait d’être associée aux actes ignobles d’oncles et tantes qu’elle ne connaissait même pas. Une fois les choses mises au point, la verte l’avait contourné pour reprendre son chemin, elle avait un objectif en tête et ne laisserait pas Amos l’en détourner. « Je ne te pensais pas si susceptible. Je m'excuserais bien, mais je pense pas avoir fait quelque chose de mal. » Le verte roula des yeux, franchement irritée. Non seulement le Gryffondor ne lâchait pas prise, mais en plus vu la façon dont résonnait sa voix dans le hall, il la suivait. Hestia résista à grand peine à l’envie de s’arrêter net pour changer de direction et le planter là. Il aurait été fichu de continuer à la suivre et elle n’avait aucune envie de parcourir le château en long et en large juste pour l’énerver. Quelque chose lui disait qu’elle serait la seule à finir exaspérée. « J’en veux pas de tes excuses. » Rétorqua-t-elle froidement. Non, ses excuses elle n’en voulait pas, parce qu’elle n’attendait rien des autres et encore moins de quelqu’un qui trouvait ça normal de se mêler de ce qui ne le regardait pas. Des raisons de s’excuser, elle aurait pu lui en trouver une dizaine en quelques instants, mais elle n’allait pas se donner cette peine, il semblait trop satisfait de lui porter sur les nerfs.
Hestia tentait de son mieux d’ignorer que dans son dos la présence d’Amos se faisait plus proche à chaque pas. Elle continuait d’avancer, bien décidée à mener sa mission du soir à bien et à ne pas lui demander d’arrêter de la suivre. Ça lui ferait bien trop plaisir. Sauf qu’il ne lui rendait pas vraiment pas tâche facile. « Mais je t'accorde que tu as raison, ça ne me regarde pas vraiment. Mais qu'est-ce que ça change ? Quand on rencontre des gens, on finit toujours par s'intéresser à des choses qui ne nous regardent pas, disons simplement que je suis directement allé jusqu'à cette étape-là. » Hestia laissa échapper un soupir agacé. C’était ça sa justification pour se mêler de ce qui ne le regardait pas ? Par Merlin, que quelqu’un lui apporte un grimoire décodant les codes sociaux, à ce stade ce n’était vraiment pas possible. La Serpentarde pensait avoir du mal avec les relations sociales mais apparemment pour Amos c’était pire encore. Il ne devait vraiment pas savoir lire une personne s’il s’imaginait pouvoir agir ainsi avec elle. C’était bien ce qu’elle se disait : il ne la connaissait absolument pas. Enfin, si ça avait été le cas il ne serait pas là, en train de s’amuser à ses dépens. « Oh, parce que je t’intéresse maintenant ? » Demanda-t-elle finalement. Pas d’animosité dans sa voix, plutôt une pointe d’amertume. Il s’intéressait à elle ? Première nouvelle. Depuis son arrivée à Poudlard ils ne s’étaient pas vraiment parlé, et presque à chaque fois qu’ils avaient échangé des mots, Helios avait été dans les parages. « Je croyais que tu m’avais déjà cataloguée pour me mettre dans la même case que mon cousin. » Reprit-elle d’un ton plus piquant. Elle le voyait bien, la manière dont il la regardait et cette manie qu’il avait de l’importuner alors qu’elle n’avait rien demandé. Il s’était déjà fait son opinion sur elle et vu qu’il semblait l’associer à Helios -qui clairement en faisait rien pour se faire apprécier d’Amos, même tout l’inverse- celle-ci ne devait pas être bien reluisante. Comme d’habitude, c’était souvent le cas lorsqu’il s’agissait de la Serpentarde. Elle ne voyait pas pourquoi elle ferait des efforts pour se faire aimer de tout le monde et les autres le lui rendaient bien. Hestia aurait bien affirmé qu’elle n’en n’avait rien à faire, mais la vérité c’était qu’elle était fatiguée de ne même pas avoir sa chance. Mais elle n’allait certainement pas l’avouer.
Enfin la porte n’était plus qu’à quelques pas. Si elle avait été plus optimiste, Hestia aurait espéré que sortir dans le parc lui offrirait l’occasion de semer Amos et de continuer son chemin seule. Mais elle avait appris depuis longtemps que l’optimisme correspondait rarement à la réalité. Alors elle savait d’avance qu’elle ne pourrait pas se débarrasser aussi facilement du Gryffondor. Néanmoins, elle restait décidée à aller récupérer la bague de sa sœur dans le lac, elle ne voulait pas qu’Amos assiste à ça, c’était une part de son existence qui le regardait encore moins que l’opinion de ses parents sur son comportement, mais elle se disait que s’il fallait elle était parfaitement prête à utiliser quelques sortilèges pour l’éloigner. La culpabilité n’allait pas l’étouffer, il l’aurait cherché. « Aussi, j'ai beau ne pas encore parfaitement connaître toutes les maisons à Poudlard, mais je ne pensais pas que les serpents étaient du genre à fuir. » Ah non mais ça devenait de plus en plus difficile de conserver son indifférence face aux provocations du lion. Pour qui se prenait-il à la juger de la sorte ? C’était lui qui s’imposait et l’importunait, est-ce qu’elle le traitait de parasite pour autant ? Non. Peut-être aurait-elle dû vu comment il se montrait arrogant. Hestia s’arrêta brusquement, forçant Amos à en faire de même s’il ne voulait pas lui rentrer dedans. Il était proche, un peu trop à son goût, mais elle s’en fichait bien, ce n’était pas ça qui allait la gêner. « Je me fiche de ce que tu penses. Tu peux bien penser ce que tu veux de nous. Que nous sommes des lâches, que nous sommes fourbes, méprisants et méprisables. » Répliqua-t-elle aussitôt en dardant sur lui un regard excédé. « Que nous sommes les pires des sorciers dans la pire des maisons. » Oh, elle savait quelle image avaient les Serpentards. Elle savait comment les autres maisons les voyaient. Ils étaient toujours les méchants de l’histoire, toujours les mauvais sorciers, comme si les trois autres maisons étaient absolument irréprochables. Tout ça Hestia elle s’en fichait, elle était plus que l’image que les autres voulaient avoir d’elle et tant pis s’ils étaient incapables de le voir. Elle n’avait pas à se changer pour des personnes qui n’étaient pas capables de voir au-delà des clichés stupides qui courraient sur sa maison. S’ils ne pouvaient pas la voir telle qu’elle était, ils ne la méritaient pas. Et c’était étrange comment les personnes dans ce cas étaient nombreuses.
Amos venait à peine d’arriver à Poudlard mais il paraissait déjà prêt à se faire une opinion sur une maison qu’il ne connaissait pas à peine cinq mois plus tôt. Ça semblait être une constante chez lui, de juger les autres sans savoir. Il la jugeait elle, sa maison, sa famille, comme s’il avait tous les droits. Tant pis pour lui, Hestia n’était pas là pour lui expliquer les nuances que pouvaient créer les dizaines d’élèves qui composaient la maison de Serpentard. Qu’elle était différente de ce cousin qui le tourmentait. Qu’elle n’était pas sa famille et leurs idéaux extrémistes. Il ne parvenait pas à voir au-delà des apparences ou des rumeurs, ou peut-être n’en n’avait-il tout simplement pas envie. Qu’il reste dans ses aprioris, ça ne changeait rien à la vie de la Carrow. Amos faisait tout ça pour la provoquer, Hestia s’en rendait bien compte, mais elle ne lui donnerait pas la satisfaction de sortir de ses gonds. A la place, elle le toisa quelques instants avec un calme teinté d’exaspération. Puis, comme si la présence du Gryffondor n’avait aucune importance -et c’était le cas- elle se détourna pour rejoindre la petite porte adjacente aux immenses portes d’entrée qui menait également à l’extérieur. « Ça ne m’empêchera pas de trouver le sommeil. Ton opinion, tu peux la garder pour toi, inutile de te donner tant d’importance. » Déclara-t-elle simplement en lui tournant ostensiblement le dos. Sans un regard en arrière pour le lion -oh, il allait la suivre, elle le savait déjà elle ne se faisait pas d’illusions- elle ouvrit la porte et s’engouffra à l’extérieur.
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Jeu 16 Juil - 20:06
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Hestia Carrow
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Dim 26 Juil - 11:56
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Pendant longtemps, Hestia s’était demandé comment les élèves pouvaient bien faire pour perpétuer la fameuse guerre qui existait entre les maisons Serpentard et Gryffondor. De son côté, elle avait toujours trouvé que cette querelle était complètement ridicule et avait pris des proportions énormes pour rien. D’accord les élèves de Serpentard et ceux de Gryffondor avaient des caractères souvent opposés et prônaient des valeurs qui n’avaient pas grand-chose à voir les unes avec les autres, mais est-ce que c’était vraiment une raison pour se lancer dans une compétition féroce qui traverserait les siècles ? Hestia n’était pas une pacifiste dans l’âme, elle se fichait bien des conflits des uns et des autres, mais franchement tout ça lui paraissait être beaucoup d’efforts pour rien. Tout ça pour quoi ? Avoir une forme de sentiment de supériorité par rapport aux élèves d’une autre maison ? Gagner une coupe de fin d’année ? Non, vraiment elle ne comprenait pas comment certains pouvaient prendre particulièrement à cœur cette compétition qui n’avait, de base, aucun sens. Une fois sorti de Poudlard tout ça n’aurait plus la moindre importance. Les sorciers s’en fichaient bien de savoir quelle maison avait gagné la coupe en l’an trucmuche ou laquelle avait eu le plus de points dans la compétition. Alors, ces histoires, Hestia n’y prêtait pas la moindre attention. Elle, elle avait d’autres choses à faire et trop peu d’intérêt pour les autres pour se lancer dans ce genre de bêtises. Que certains veulent se lancer dans une guéguerre inter-maison n’était pas un problème pour elle, s’ils avaient du temps à perdre, tant mieux pour eux. S’ils voulaient passer leur temps à se prendre la tête, à surveiller les autres et à tenter de grapiller des points pour gagner une coupe qu’ils ne pourraient même pas ramener chez eux, grand bien leur fasse. Tout ce que Hestia leur demandait c’était qu’ils ne s’attendent pas à ce qu’elle les rejoigne dans cette lutte idiote, et encore moins à ce qu’elle les comprenne.
Sauf que si Amos était un parfait représentant de la maison Gryffondor, Hestia se disait qu’elle allait finir par la comprendre cette célèbre animosité. Et peut-être même commencer à y participer. Contrairement à ce que ses parents avaient tenté de lui inculquer, la verte avait toujours mis un point d’honneur à ne pas choisir ses relations en fonctions de leur maison, tout comme elle ne le faisait pas avec leur sang ou statut social -en fait, elle tentait plutôt de ne pas avoir de relations tout court, c’était bien plus simple ainsi. Elle avait des amis dans toutes les maisons et sa sœur était même chez les Gryffondors. Tout ça lui avait appris à ne pas avoir d’aprioris sur les maisons, même si sa relation avec Thalia n’était pas au beau fixe en ce moment. Pourtant, alors qu’elle se trouvait face à Amos, elle espérait clairement qu’il ne soit pas un représentant exemplaire des Gryffondors. Parce que si c’était le cas, par Merlin, c’était vraiment une maison de parfaits imbéciles. Déjà, il lui imposait sa présence alors qu’elle ne l’y avait pas invité -et qu’elle n’en n’avait absolument pas envie- mais en plus il semblait prendre un malin plaisir à tout faire pour la mettre sur les nerfs. Et le petit rire amusé qu’il lui servit rempli parfaitement cette mission. Oh, tout ça l’amusait maintenant ? C’était vraiment de mieux en mieux. « Tu ne veux pas de mes excuses ? Je pensais avoir été clair sur le fait que je ne comptais pas te les présenter. » Et voilà qu’il jouait sur les mots, alors qu’un peu plus tôt il lui affirmait qu’il s’excuserait bien, maintenant il se rétractait. Tout ça pour le plaisir de la contredire ou de ne pas froisser son égo, Hestia ne savait pas trop et elle s’en foutait royalement. Il avait fallu que la Serpentarde tombe sur un lion qui aime faire de l’esprit, c’était vraiment parfait, voilà qui allait améliorer son humeur. Et après on s’étonnait qu’elle passe pour une sorcière caractérielle, il fallait voir à qui elle avait à faire aussi.
Les explications du lion quant à son comportement ne furent pas pour aider Hestia à accepter sa présence. Tout ce qu’elle voyait c’était qu’il semblait prendre trop de plaisir à l’énerver gratuitement pour s’intéresser réellement à elle. Qu’Amos fasse partie de ces personnes qui la cataloguaient sans même chercher à la connaitre ne l’aurait pas étonné le moins du monde. « Tu me penses insensible à ce point ? Certes, je ne peux pas supporter ton cousin, mais ce n'est pas pour autant que je vais te cataloguer. C'est justement pour ça que tu m'intéresses, je suis curieux de savoir si le côté idiot est de famille, ou s'il est l'exception à la règle. » Hestia leva ostensiblement ses prunelles ambrées au plafond. Est-ce qu’il s’entendait parler au juste ? Est-ce qu’il écoutait ses propres arguments, est-ce qu’il pesait le pour et le contre avant d’ouvrir la bouche ? La verte en doutait fortement. Elle ignorait s’il tentait de s’expliquer ou s’il en profitait juste pour l’irriter un peu plus. Dans le premier cas, ça ne marchait pas du tout. Dans le deuxième par contre il atteignait son objectif sans mal. A croire que se montrer lourd était un don inné chez lui. « Je suis quoi ? Une sorte d’expérience pour toi ? Ce n’est pas mieux. » Lança-t-elle tout en continuant à avancer, de toute façon il la suivrait quoi qu’elle fasse alors autant poursuivre son chemin. Décidemment, il accumulait les conneries ce soir. Il affirmait ne pas la cataloguer mais immédiatement après il insultait sa famille alors qu’il ne savait rien d’autre d’eux que les rumeurs qu’il avait pu entendre. « Et si tu veux savoir ce qui est particulièrement idiot, c’est d’insulter mon cousin devant moi. » Reprit-elle sèchement. Hestia savait que Helios était assez grand pour mener ses propres batailles, et que vu sa manière de se comporter avec Amos, il méritait peut-être la hargne du lion, mais ça ne voulait pas dire qu’il pouvait l’insulter gratuitement devant elle. Le Serpentard était un des rares Carrow qui affectionnait Hestia sans chercher à l’influencer ou à la changer. La verte lui rendait sans condition cette affection, trop heureuse d’avoir un allié dans sa propre famille, et s’il y avait bien une chose qu’elle savait faire c’était se montrer férocement fidèle envers ceux qu’elle aimait. Qu’Amos ne s’y trompe pas, elle ne cautionnait peut-être pas le comportement que son cousin avait avec lui, mais elle le défendrait bec et ongle si nécessaire.
A ce stade, Hestia aurait pu sincèrement penser qu’Amos ne pouvait pas faire pire. Après, tout il avait réussi l’exploit de lui gâcher sa nuit en moins de quelques minutes, mais aussi de l’exaspérer en à peine quelques phrases. Ça devait être une sorte de record, ses potes allaient être fiers de lui quand il leur raconterait ça une fois de retour dans la salle commune des lions. Il avait réussi à taper sur les nerfs de Hestia Carrow, prétendue princesse des glaces, un vrai miracle. Et après la critique de sa famille, voilà qu’il s’attaquait à sa maison, ah vraiment il savait comment rendre une conversation agréable. Après il irait se plaindre qu’elle était désagréable avec lui. « Du calme Carrow, rentres tes griffes, ce n'est pas comme si j'allais t'attaquer. Je n'ai pas d'opinion sur les maisons, je ne les connais pas assez. Par contre, ta susceptibilité sur le sujet me donne franchement l'impression que la réputation des serpents ne te plaît pas. » Oh il se la jouait psy maintenant ? Hestia aurait tout vu. Il s’étonnait de la voir sortir les griffes alors que c’était lui qui depuis le début s’amusait à l’irriter. Il s’attendait à quoi ? A ce qu’elle encaisse gentiment sans rien dire. Oh, il devait être déçu, il était vraiment tombé sur la mauvaise personne pour ça. S’il s’attendait à se trouver face à quelqu’un qui s’écrasait, il allait devoir se chercher une autre victime. Le silence, Hestia devait déjà le garder face à sa famille, ce n’était pas pour se taire une fois qu’elle se trouvait loin d’eux. « Parce que ça te plairait toi, d’être tout de suite catalogué comme une personne affreuse et immorale simplement à cause de ta maison ? » Demanda-t-elle, un brin désabusée. A son arrivée à Poudlard, elle s’y était attendue, elle savait quelle image avait la maison des Serpentards, mais elle avait beau jouer l’indifférence, elle était fatiguée de ne jamais avoir son mot à dire. Elle avait été répartie chez les vipères, le choixpeau n’avait même pas hésité, alors forcément ça devait faire d’elle une mauvaise personne. Ils étaient nombreux ceux qui faisaient ce raccourci, et elle en avait marre. Alors non, elle ne gardait plus le silence et elle ne faisait plus semblant d’accepter ce statut quo idiot. « Tu as été réparti chez les Gryffondors, si courageux et héroïques. Tu peux pas comprendre. » Ajouta-t-elle, blasée, avant de se détourner pour enfin sortir au dehors.
L’air glacial de l’hiver la frappa de plein fouet, mais elle n’hésita pas. Hestia se contenta de resserrer sa cape bordée de fourrure autour de son cou avant de s’engager sur le sentier qui parcourait le parc. Elle ne sorti pas sa baguette, la lune était haute dans le ciel et se reflétait contre la blancheur de la neige qui recouvrait toujours l’herbe. Elle était certainement folle de sortir par un temps pareil, surtout accompagnée d’un Gryffondor irritant, mais elle refusait de renoncer à l’idée d’aller chercher la bague de Thalia. Elle ignorait déjà si elle serait encore au fond du lac alors ça ne pouvait pas attendre plus longtemps. Sans hésiter, elle commença à prendre la direction du lac, elle ne vérifia pas si Amos continuait de la suivre, elle savait que c’était le cas. « Si tu n'es pas capable d'accepter l'avis des autres, tu ne devrais pas donner le tien. Donc je vais me contenter d'ignorer ce que tu viens de dire. » La verte retint un grognement exaspéré. Allons bon, ça ne lui avait pas plus, au fier lion, de l’entendre affirmer qu’elle se fichait de son avis ? Super, ça allait vraiment changer la vie de la Serpentarde ça. Peut-être qu’après ils allaient pouvoir devenir les meilleurs amis du monde -hum hum. Hestia se demandait vraiment pour qui il se prenait, il était là depuis cinq mois à peine et il agissait comme s’il connaissait tout et tout le monde. « Comme depuis le début de cette conversation. » Marmonna-t-elle plus pour elle-même que pour qu’il l’entende. Ignorer ce qu’elle disait, c’était exactement ce qu’il faisait depuis qu’ils s’étaient croisés dans le hall. Il voulait se donner des grands airs, mais son comportement n’avait absolument rien d’irréprochable. Il était vraiment mal placé pour lui donner des leçons. Elle lui avait pourtant fait comprendre que sa présence n’était pas la bienvenue et que ses questions déplacées n’étaient pas bien reçues. Pourtant il n’avait pas l’air de comprendre. En fait non, il n’avait pas l’air d’écouter. Voilà qui rappelait étrangement à Hestia le comportement de ses parents, encore une fois son avis ne comptait pas. Très agréable pour une première vraie conversation.
« D’ailleurs pourquoi tu me suis au juste ? Juste pour le plaisir de m’énerver ? » Finit-elle par lui demander en se retournant brièvement pour lui lancer un regard brillant dans la pénombre. Autant mettre les choses au clair maintenant. Les faux-semblants et les sous-entendus, Hestia les maniait assez comme ça lorsqu’elle évoluait dans la société sang-pur, elle n’avait pas besoin de ça à Poudlard. Si Amos cherchait simplement à l’irriter, autant qu’elle le sache tout de suite. S’il y avait autre chose, peut-être que ça pourrait la convaincre de ne pas l’envoyer faire un tour du côté du Saule Cogneur. « Bravo, tu as réussi, tu peux être fier de toi. » Oui voilà, elle l’avait reconnu, il avait sûrement obtenu ce qu’il voulait. Si ça pouvait suffire à le convaincre de retourner tranquillement au château se serait parfait. D’ailleurs, autant demander directement. « Maintenant si tu pouvais me laisser en paix ce serait sympa, j’ai des trucs à faire. » Reprit-elle en s’efforçant de parler sur un ton plus posé. Est-ce qu’elle y croyait ? Pas vraiment, malheureusement. Hestia n’avait jamais été particulièrement optimiste et le sourire en coin qu’Amos ne lâchait pas n’était pas pour l’y aider.
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Quelle dent le karma pouvait bien avoir contre Hestia pour qu’elle mérite ça ? Il lui semblait pourtant que ces derniers temps elle n’avait rien fait qui puisse mériter un tel acharnement sur sa personne. Ses histoires avec Thalia avaient fini par s’arranger -pour leurs plus grand bonheur-, elle avait aidé son cousin Helios à récupérer son journal intime des sales mains griffues de Peeves -ce qui n’avait clairement pas été une mince affaire- et elle s’était même engagée sans la moindre hésitation à aider ses deux meilleurs amis qui vivaient des moments compliqués. Non, vraiment elle ne comprenait pas ce qui pouvait justifier un tel retour de bâton. Elle ne demandait pourtant pas grand-chose, juste un peu de tranquillité, une balade en solitaire dans le parc de l’école pour pouvoir respirer un peu d’air frais et réfléchir tranquillement. Elle voulait juste l’opportunité de récupérer la bague de Thalia du fond du lac sans avoir les regards curieux de ses camarades posés sur elle, ça ne lui paraissait pas si compliqué que ça. Des dizaines d’élèves s’adonnaient à ce genre d’escapades toutes les nuits sans aucun problème, enfin quand ils ne se faisaient pas choper par un professeur en chemin, mais quand c’était son tour il fallait qu’elle tombe sur le Gryffondor le plus irritant de toute sa maison. Oh, il ne devait pas être le seul à être ainsi, mais ce soir c’était lui qui avait la palme. Elle ne comprenait pas ce qu’elle avait pu faire de mal pour mériter ça. Ce que la Serpentarde n’avait aucun mal à saisir, en revanche, c’était que maintenant qu’Amos avait croisé sa route, il n’avait aucune intention de la laisser repartir tranquillement de son côté. Ses raisons, Hestia ne les comprenait pas, ils ne se connaissaient pas vraiment et leur conversation n’avait absolument rien d’agréable, aussi bien pour l’un que pour l’autre, il fallait bien l’avouer. En fait, le Gryffondor n’avait sûrement pas d’autre raison de rester à ses côtés que de réussir à l’agacer un peu plus à chaque seconde qui passait.
Et il s’en sortait à la perfection, l’exaspération qui gagnait lentement Hestia était là pour le prouver. Il avait réponse à tout et la réplique aussi facile que la Serpentarde. En d’autres circonstances, la verte aurait pu trouver sa présence divertissante, enfin quelqu’un qui ne s’écrasait pas dès qu’elle se montrait un peu plus mordante, mais pour le moment elle avait surtout envie d’être seule. Alors voir Amos répliquer sans hésiter à chacun de ses piques était loin de lui plaire, elle refusait de lui donner l’impression qu’il prenait le dessus alors elle non plus, elle ne laissait rien passer. Tant pis si elle passait pour une sorcière insupportable, en cet instant précis, il n’était pas mieux. « Une expérience ? Bien sûr que non. Je ne sais pas pour qui tu me prends, mais tu te trompes sur toute la ligne à ce niveau-là. Je ne pense pas qu'être curieux revienne à voir quelqu'un comme une expérience, mais chacun sa vision des choses. Quant à ton cousin, désolé de casser ta petite bulle familiale, mais il n'est pas blanc comme neige, même s'il semblerait que tu préfères te convaincre du contraire. » Hestia lui aurait bien répliqué que la curiosité était un vilain défaut et que ça n’allait pas manquer de lui apporter des ennuis s’il continuait comme ça, mais ce fut autre chose qui la fit tiquer. Pour la deuxième fois Amos s’aventurait sur le sujet de sa famille. Sauf que cette fois il tapait complètement à côté. Il ne la connaissait vraiment pas, et ignorait tout des Carrow pour oser parler de bulle familiale. Une bulle familiale, quelle connerie. Avec des parents incapables de montrer le moindre amour et une sœur qui avait fugué à la première occasion, les Carrow étaient bien loin de l’image de la parfaite petite famille. Et encore, ce n’était que la surface. Il y avait aussi la pression à se montrer toujours à la hauteur de son nom, les manipulations, les exigences sans fins et toutes ces lettres interceptées qui avaient fait croire à Hestia que sa sœur l’avait tout simplement abandonné. Ah oui, elle était belle sa famille.
Au fond, la verte était étonnée qu’Amos parle de sa famille comme si elle était parfaitement normale et aimante. N’avait-il donc pas entendu parler des Carrow depuis son arrivée à Poudlard ? Ce n’était pourtant pas les rumeurs qui manquaient, surtout pas depuis les actes d’Amycus et Alectos. Mais ça, ce n’était pas Hestia qui allait lui en parler, se trouver face à quelqu’un qui ne la jugeait pas négativement à cause de son nom aurait pu être agréable, mais Amos semblait déterminé à faire tout l’inverse. « Tu crois que je ne le sais pas ça ? » Demanda-t-elle en choisissant de rebondir sur le sujet de son cousin, plutôt que sur celui du reste de sa famille. Sans cesser d’avancer au milieu du grand hall, elle lui lança un coup d’œil hautain. « Je ne me convainc de rien du tout et je n’ai pas besoin que tu viennes m’ouvrir les yeux sur ma famille. Je sais exactement comment est mon cousin, merci bien. » Rétorqua-t-elle tout en reportant ses prunelles devant elle. Pour qui la prenait-il exactement ? Elle n’était pas une de ces sorcières stupides qui se berçaient d’illusions. Elle était une Carrow, par Merlin, elle avait été élevée telle quelle, sa famille n’avait rien d’une petite bulle et elle savait parfaitement comment étaient les membres qui la composaient. Helios était loin d’être parfait, Hestia le savait parfaitement, et à ses yeux ça ne changeait rien. La manière dont il se comportait avec les autres, la verte n’y pouvait rien, ce n’était pas son combat.
Si Hestia parvenait jusqu’à présent à conserver un semblant d’indifférence, Amos parvint à tout faire vaciller en quelques remarques désobligeantes sur sa maison. Se voir cataloguer de la sorte était loin de plaire à la Serpentarde. Qu’il s’agisse d’elle-même ou de sa maison, le résultat était le même : il la jugeait sans savoir, et comme d’habitude sa conclusion était loin d’être reluisante. La verte était fatiguée de devoir subir ces jugements stupides. Elle ne demandait pas à être aimée, loin de là, en fait elle ne faisait rien pour, mais elle en avait marre de ne même pas avoir la moindre chance. « Crois le ou non, j'ai beau avoir été réparti chez les Gryffondors, j'ai malgré tout été catalogué plus d'une fois dans ma vie pour des raisons idiotes et malvenues, donc je comprends ce que tu dis. Je n'ai pas vraiment réalisé ce que je disais, saches que je suis désolé si j'ai pu te blesser. » Si Amos avait réussi à l’exaspérer en quelques phrase, pour le coup il parvint à la déstabiliser. Ses excuses, Hestia ne s’y était pas attendue. Encore moins après sa tirade précédente. A la limite, elle l’aurait imaginé balayer sa remarque d’un geste et passer à autre chose. Mais qu’il prenne la peine de reconnaitre qu’il était en train de faire quelque chose dont il avait déjà souffert par le passé et qu’il avait tort, ça elle ne l’avait pas vu venir. « J’accepte tes excuses. » Se contenta-t-elle de répondre d’une voix neutre pour camoufler son bref instant de trouble. C’était la première fois depuis le début de leur rencontre que la verte n’avait pas envie de l’envoyer balader d’une pique acerbe. Elle se demanda vaguement de quoi il avait bien pu être catalogué par le passé avant de s’interrompre en le voyant lui adresser un clin d’œil accompagné d’un rictus en coin. Arrogant, il avait sûrement été catalogué d’arrogant, voilà tout. « Ne commences pas à croire que je m'excuserais tout le temps, ce n'est pas mon genre. Je sais juste admettre quand j'ai tort, mais ne crois pas que ça arrivera si souvent que ça. » Une exclamation dépitée s’échappa des lèvres de la verte. Chassez le naturel, il revient au galop, hein. Amos en était l’exemple parfait. Un instant il se montrait enfin raisonnable mais la seconde d’après sa fichue fierté reprenait le dessus. Hestia se demanda si chez lui aussi c’était un mécanisme de défense. « Ne t’en fais pas, je sais reconnaitre une cause perdue quand j’en vois une. » Rétorqua-t-elle en lui adressant un grand sourire ironique par-dessus son épaule.
Le bref instant de grâce était bel et bien terminé et même maintenant qu’ils se trouvaient dehors à affronter le froid de l’hiver, il était clair qu’Amos ne cesserait pas de la suivre aussi facilement. Si Hestia avait pensé que la morsure des températures hivernales aurait pu décourager le Gryffondor à la suivre jusqu’à l’extérieur, elle aurait été bien déçue. Heureusement pour elle, ce n’était pas le cas. La verte n’était pas du genre optimiste et ce n’était certainement pas aujourd’hui qu’elle allait commencer. Amos avait l’air de bien trop s’amuser à l’irriter pour abandonner aussi facilement, elle devait donc se faire une raison, la solitude ce ne serait pas pour ce soir. Cependant, ça ne l’empêcha pas de tenter une dernière fois de se débarrasser du lion de manière diplomate. Il avait beau lui taper sur les nerfs, ce n’était pas une raison pour qu’elle l’envoi directement à l’infirmerie. Oh non, ça lui causerait bien trop d’ennuis. « Aussi plaisant que ce soit d'entendre que j'ai pu t'énerver aussi facilement, saches que non, ce n'est pas mon but. Je me suis simplement dit qu'il était inutile qu'on reste chacun dans son coin ce soir. Peut-être bien que j'avais tort, mais ce n'est pas comme si j'allais faire demi-tour maintenant, t'irriter reste plaisant malgré tout. » Hestia n’avait pas cru un seul instant qu’elle s’en sortirait aussi facilement aussi la déception ne fut pas trop cuisante. En revanche, entendre Amos confirmer qu’il s’amusait beaucoup à lui taper sur les nerfs ne fut pas pour améliorer son humeur. Il aurait pu faire tout ce qu’il voulait de sa nuit, explorer le château tranquillement, ou même la forêt interdite si ça lui disait, mais non il avait fallu qu’il tombe sur elle et qu’il décide que c’était beaucoup plus intéressant de voir jusqu’à quel point il pouvait pousser la Serpentarde. Hestia poussa un soupir de dépit. « Je suis ravie de te servir de distraction. » Lâcha-t-elle d’un ton ironique sans même prendre la peine de se retourner. Amos avait peut-être son objectif de la soirée, mais elle aussi et elle ne comptait pas laisser le Gryffondor la faire dévier de ses plans.
Tout en s’efforçant de ne pas prêter attention au sorcier qui la suivait comme son ombre, la Serpentarde s’engagea sur le sentier qui menait au lac noir. Avec la neige et les reflets de la lune, le paysage était vraiment beau à voir, mais elle devait bien avouer qu’elle n’en profitait pas. Amos et son arrogance l’avaient trop irrité pour ça et elle ne voulait pas ralentir si ça risquait de l’encourager à lui poser des questions auxquelles elle ne voulait pas répondre. Cependant, avant d’arriver au lac il y avait quelque chose qu’elle voulait mettre au clair. « Très bien, puisqu’apparemment tu n’as rien de mieux à faire que de me suivre partout… J’ai quelque chose à récupérer dans le lac et je compte bien le faire que tu sois là, ou pas. » Expliqua-t-elle d’un ton assuré. En toute honnêteté, il était clair qu’elle aurait préféré être seule pour ça mais elle n’avait aucun espoir. Alors seule ou pas, la verte était bien décidée à récupérer la bague de sa sœur, qu’elle avait stupidement jeté dans le lac suite à leur dispute. Le seul problème c’était que si Amos assistait à la scène, ça ne manquerait pas de provoquer des questions, voir des moqueries et Hestia n’avait aucune envie de devoir affronter ça. Ou que ça fasse le tour de l’école. Elle avait déjà assez honte comme ça d’avoir jeté la bague de Thalia sur un coup de tête, elle n’avait pas besoin de voir Amos la juger. Il lui fallait donc trouver une solution et alors qu’ils arrivaient enfin au bord du lac, elle avait un plan en tête. Hestia s’arrêta à quelques mètres du bord de l’eau et observa quelques instant sa surface gelée avant de se tournée, décidée, vers Amos. « Sauf que ce que j’ai à récupérer ne te regarde pas. Voilà donc ce que je te propose : tu me laisses te lancer un sortilège de surdité le temps que je fasse ça, et je n’aurai pas besoin de te stupefixier et de t’abandonner dans un coin de la forêt. » Proposa-t-elle en levant le menton, parfaitement sérieuse. Comme la plupart des élèves de leur âge, elle maitrisait à la perfection le sortilège de surdité et puisque la bague était un petit objet, elle était sûre de pouvoir la récupérer avant qu’Amos ne voit de quoi il s’agit. Il avait donc juste besoin de ne pas pouvoir entendre ses paroles. C’était juste l’histoire de quelques minutes, elle était même d’accord pour lever le sortilège une fois sa tâche accomplie. « Ca te va ? » Demanda-t-elle en haussant un sourcil. Franchement, vu qu’elle aurait pu se contenter de le stupéfixier sans le prévenir, ça lui paraissait un marché parfaitement équitable. Si elle n’avait pas risqué une montagne d’ennuis, elle n’aurait pas eu de scrupules à l’envoyer finir sa nuit à l’infirmerie. Non, vraiment elle lui faisait une fleur.
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Dim 13 Sep - 14:49
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Sam 19 Sep - 22:17
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Amos Fontaine avait clairement quelques petits soucis de compréhension et un gros problème d’arrogance. Dès le premier instant de leur rencontre, Hestia avait été claire : elle souhaitait être seule. Si elle était sortie ce soir sans prendre la peine de prévenir Adèle -enfin d’abord il aurait fallu la réveiller et ça aurait signé l’arrêt de mort de la verte- ou de convier d’abord Dimka ou Thalia, ce n’était pas pour rien. Cette fois, la Serpentarde avait envie de calme et de solitude. Depuis la rentrée et la fusion de l’école et de l’université, Poudlard était devenu une vraie fourmilière. Il y avait du monde partout, tout le temps, et pour une personne telle que Hestia, qui ne portait pas grand intérêt à son prochain, c’était rapidement fatiguant. Alors elle profitait de la tombée de la nuit et du couvre feu des plus jeunes, pour arpenter les couloirs vides et silencieux du château. Un peu de pénombre et de calme, ce n’était pourtant pas si difficile que ça. Elle n’avait pas l’impression de demander un miracle. Mais dès qu’Amos était entré dans l’équation, tout s’était complexifié d’un coup. Pourtant le Gryffondor n’avait pas l’air stupide, du moins pas plus que les autres élèves de sa maison -allez hop, c’est gratuit- il devrait donc être en mesure de comprendre sa requête et d’y accéder. Mais non, ça ne lui convenait pas, elle voulait de la solitude, pas lui alors automatiquement il considérait que c’était à lui d’avoir le dernier mot. Parce que c’était là toute la nuance qui rendait cette situation si irritante pour Hestia. Ce n’était pas que le lion ne comprenait pas sa requête, c’était qu’il s’en foutait complètement. Pire que ça, il avait rapidement compris comment jouer avec les nerfs de la Serpentarde et il était loin de s’en priver. Alors que l’exaspération de Hestia grimpait de seconde en seconde, Amos semblait jubiler. Et malheureusement pour la verte, ça ne lui donnait pas envie de la laisser en paix.
L’autre sujet sur lequel le Gryffondor refusait avec entêtement de comprendre que Hestia n’avait aucune envie d’en parler c’était celui de sa famille. De seconde en seconde, il accumulait les affirmations sur les Carrow comme s’il savait de quoi il parlait. Le problème, c’était qu’il avait faux sur toute la ligne, sinon il n’aurait pas osé utiliser une expression aussi déplacée que bulle familiale pour parler de la famille Carrow ou avancer que Hestia voyait son cousin comme blanc comme neige. Jamais il ne se serait hasardé à gratifier les Carrow d’une formule aussi idiote s’il avait su que des membres de la famille avaient torturé des gamins nés-moldus entre les murs de leur école et que personne dans les nouvelles générations ne trouvaient à y redire. Son ignorance l’amenait à dire de belles conneries. Clairement il ne savait pas de quoi il parlait et la Serpentarde n’avait aucune envie de lui expliquer. Lui faire ouvrir les yeux, et puis quoi encore ? Elle savait parfaitement comment était sa famille, elle ne s’était jamais fait d’illusions à ce sujet. Elle n’avait jamais eu ce luxe. Mais malgré ses réponses sans appel, Amos refusait de lâcher le sujet. « Ce n'est pas parce que tu n'en as pas besoin que je vais me gêner. Ça m'étonne simplement que tu cautionnes ses actes, sachant que tu n'as clairement pas l'air aussi... Acerbe que lui, disons. » Hestia ne retint pas un roulement d’yeux exagéré. Alors quoi ? Parce qu’elle n’était pas aussi méchante avec lui que son cousin, elle devait obligatoirement condamner Helios ? Ça ne marchait pas comme ça, la verte n’avait pas le rôle de juge et d’ailleurs elle n’en voulait pas. Encore une fois Amos parlait comme s’il la connaissait et au final il ne faisait que s’empêtrer dans son ignorance. Il ne savait pas qui elle était, de quel droit affirmait-il de telles choses sur elle ? « Je n’ai jamais dit que je cautionnais ses actes. Helios est assez grand pour décider lui-même comment agir. Et je n’ai pas à être jugée pour ça. » Rétorqua-t-elle sans pour autant ralentir. Le Gryffondor lui tapait sur le système mais elle n’allait certainement pas renoncer à ses plans par sa faute. Ça lui ferait bien trop plaisir. Néanmoins, elle refusait également qu’il la juge de la sorte sans savoir quoi que ce soit sur elle. Ce n’était pas à Hestia de porter sur ses épaules les erreurs des autres et Amos avait tout intérêt à vite le comprendre. « Si tu as un problème avec mon cousin ce n’est pas à moi qu’il faut te plaindre. » Ajouta-t-elle fermement pour mettre fin à cette conversation qui n’avait aucun sens. Il la prenait pour qui ? Le bureau des pleurs ? Helios était peut-être détestable avec l’américain, mais ça elle n’y pouvait rien. C’était les affaires de son cousin, pas les siennes et elle n’avait aucune intention de s’en mêler. Ce n’était pas parce qu’elle ne cautionnait pas qu’elle allait soudainement se la jouer justicière et tenter de remettre son cousin sur le droit chemin. Elle espérait que désormais les choses étaient claires.
Ce qui était dingue, c’était qu’au milieu de toutes ces provocations et exaspérations qu’il provoquait chez Hestia, Amos parvint à sincèrement la surprendre en s’excusant. Ainsi, lui aussi avait déjà été catalogué à cause d’un nom, d’un groupe ou d’une toute autre raison aussi stupide que les autres. Et pour une fois, la première depuis leur rencontre et certainement la dernière, il semblait réellement regretter ses paroles à la fois hâtives et sans foncement. Hestia ne put s’empêcher de se sentir déstabilisée par ce changement inattendu. D’arrogant, Amos était devenu presque… Compréhensif. Soudain bien plus humain, comme si l’espace d’une seconde la verte avait pu voir à travers un masque. Était-il possible que le fier Gryffondor soit un peu plus comme elle que prévu, et camoufle celui qu’il était réellement ? C’était bien possible, mais Hestia n’eut pas le loisir de creuser la question, l’égo du lion avait repris le dessus en un clin d’œil. Comme si se montrer vrai et vulnérable était une erreur. La verte ne pouvait pas dire qu’elle n’était pas d’accord avec ça. « Une cause perdue, vraiment ? Tu vas finir par me blesser, fais attention. » Le rire d’Amos acheva de mettre fin à ce bref instant de grâce. L’arrogant Gryffondor était bien et bien de retour et Hestia savait qu’elle n’avait pas d’autre choix que de faire avec. « Tu devrais t’estimer satisfait, j’avais d’autres mots en tête. » Argua-t-elle aussitôt pour cacher qu’il était parvenu à la déstabiliser. Pour une raison qui lui était totalement incompréhensible, ce soir le rouge avait jeté son dévolu sur elle et même le froid glacial qui régnait au dehors ne le fit pas dévier. Hestia aurait presque pu se sentir flattée de cet intérêt, s’il ne lui était pas imposé et si le lion ne s’appliquait pas à se montrer aussi irritant que possible à la moindre occasion. Si Hestia était sortie pour chercher la solitude et la tranquillité, lui semblait faire son devoir de rendre tout ça impossible. Et il réussissait haut la main. « Je n'aurais pas utilisé le terme distraction, ce serait dégradant. Notre discussion est un échange, que tu le veuilles ou non, donc on a qu'à appeler ça un échange de bons procédés ? Je te permets de ne pas être seule, et tu me rends la pareille, c'est plutôt équitable. » Tout en s’engageant sur le sentier menant au lac noir, la Serpentarde retint un grognement d’énervement. Non, mais est-ce qu’il s’entendait parler ? Croyait-il vraiment ce qu’il racontait ? Un échange de bons procédés, quelle connerie. Ça n’avait absolument rien d’équitable puisque c’était lui qui s’imposait. « Te tu fous de moi ? Je t’ai demandé plusieurs fois de me laisser seule. La seule personne qui est incapable de rester seule ici c’est toi pas moi. Alors en ce qui me concerne ton procédé n’a rien de bon. »
Sans se soucier de savoir si le Gryffondor la suivait -la réponse était bien évidemment oui, Hestia n’en doutait pas- la verte se dirigea d’un pas vif vers le lac. Malgré son silence buté, son esprit tournait à plein régime. Elle refusait de renoncer à sa tentative de récupérer la bague de sa sœur, mais en même temps elle ne voulait pas avoir à faire ça devant Amos dont la curiosité ne lui plaisait pas. Elle n’avait aucune envie d’entendre toutes les questions et remarques que pourraient avoir à faire le lion s’il la voyait repêcher du lac une bague. Même si c’était celle de sa sœur aînée. Déjà qu’il se montrait lourd maintenant alors après ça, il serait tout bonnement ingérable. Une fois arrivée sur les bords du lac, Hestia avait une idée en tête. Sans sourciller, elle lui expliqua la situation et surtout qu’elle avait l’intention de le rendre sourd le temps de quelques minutes. Elle lui demanda même si ça lui convenait, mais au fond son avis elle s’en fichait bien. C’était ça où elle l’abandonnait à son sort dans la forêt interdite alors à ses yeux le choix était vite fait. Puisque depuis le début il ne lui laissait pas le choix, c’était à son tour de le mettre au pied du mur. Hestia s’attendait à ce que Amos refuse, qu’il s’insurge, n’importe quoi, mais non il se contenta de hausser un sourcil surpris. « Hum, ça dépend. Faut que tu t'engages à lever le sort quand t'auras fini. Et tu m'en devras une. Me demandes pas quoi, je sais pas encore. Ça te va ? » La verte leva brièvement ses prunelles au ciel. Même alors qu’elle faisait de son mieux pour se montrer équitable, lui parvenait à l’exaspérer. Elle allait lui devoir quelque chose et il avait le culot d’affirmer qu’il déciderait en temps voulu. Voilà qui n’arrangeait absolument pas Hestia, elle n’aimait pas devoir quelque chose à quelqu’un, encore plus quand il s’agissait d’une personne pour laquelle elle n’avait aucune affection. Mais elle songea qu’Amos n’aurait certainement rien de bien terrible à lui demander. Il apprendrait sûrement bien vite son talent en potion et choisirait alors de lui réclamer quelques mélanges. L’idée de lui devoir un service ne lui plaisait pas, mais en même temps c’était ça où elle risquait des ennuis pour l’avoir stupéfixié.
« Bien sûr que je vais lever le sort, tu me prends pour qui ? » Râla-t-elle à mi-voix sans pour autant attendre une réponse à sa question. Maintenant qu’il lui faisait penser à ça, il aurait été plaisant de le voir expliquer à l’infirmier comment il s’était retrouvé sourd. Quant à son marché… « Bien. » Décida-t-elle tout en se demandant si elle n’allait pas le regretter. Il était trop tard désormais, ils se trouvaient tous les deux au pied du mur et avaient donné leur accord. « Mais ne crois pas que tu vas pouvoir me menacer avec ce service pendant quinze ans. » Le prévint-elle tout de même en croisant son regard. Elle préférait en avoir fini avec ça au plus vite. Malgré tout ce qu’on pouvait dire d’elle, Hestia était une personne de confiance, elle respecterait sa part du marché. Elle espérait simplement que Amos n’avait pas l’intention d’en profiter. Accord ou pas, il y avait des limites à ne pas franchir, ce n’était pas parce qu’elle lui devait un service que la verte accepterait de faire tout et n’importe quoi. Une fois qu’ils furent bien d’accord, la Serpentarde sorti sa baguette de la poche de sa cape et se tourna vers Amos. Elle l’observa un instant pour s’assurer qu’il ne changerait pas d’avis et sans plus de cérémonie pointa sa baguette sur lui pour lancer l’assurdiato. Hestia attendit quelques secondes, elle était sûre de son sortilège mais rien dans l’expression du Gryffondor n’indiquait un quelconque changement. « Faisons un test. Le sort a-t-il fonctionné ou as-tu trop la grosse tête pour ça ? » Déclara-t-elle. La pique était gratuite et facile mais elle savait que le rouge ne pourrait résister à y réagir. Elle examina le visage d’Amos à la recherche d’un signe qui trahirait qu’il l’avait entendu, mais elle ne vit rien. Il paraissait un peu perplexe, sûrement tentait-il de deviner ce qu’elle avait dit, mais ça s’arrêtait là. Bien. Hestia hocha la tête d’un air satisfait avant de tourner le dos au Gryffondor. Elle se rapprocha de la berge et pointa sa baguette vers l’étendue noire du lac. « Accio bague de Thalia. » Prononça-t-elle distinctement avec toute la conviction dont elle était capable. Alors que les secondes filaient, les prunelles de la verte sondaient la surface du lac à la recherche de la bague. Elle refusait de penser à la possibilité que son sort échoue. Ou au regard d’Amos qu’elle pouvait pourtant sentir dans son dos.
CODAGE PAR AMATIS
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Sam 26 Sep - 23:09
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Dim 11 Oct - 17:36
Ce n'est pas juste une rencontre comme les autres
Amos ◊ Hestia
They call kids like us vicious and carved out of stone, But for what we've become, we just feel more alone
Juste quand elle se disait que cet échange ne pouvait pas être pire, Amos Fontaine réussissait le miracle de faire encore bien, bien pire. Bon, il fallait dire que déjà cette conversation -puisqu’il insistait pour appeler ainsi le fait qu’il lui imposait sa présence- n’avait pas vraiment commencé du bon pied. Hestia voulait rester seule, lui non et apparemment c’était tout ce qui comptait aux yeux du Gryffondor. L’avis des autres ? Ça n’avait pas l’air d’être son problème. Le respect de la volonté des autres ? Pourquoi faire ? Ça lui passait totalement au dessus. A des kilomètres même vu qu’il ne semblait absolument pas pressé de remettre sa conduite en question. Déjà c’était plutôt mal parti entre la Serpentarde et l’américain, si Hestia reconnaissait sans mal que son caractère n’était pas vraiment un cadeau, elle avait trouvé quelqu’un qui la battait à plate couture sur ce terrain là. Le souci, c’était que c’était sur elle que ça tombait et que, même si elle n’avait rien demandé à personne, elle se retrouvait avec un Amos particulièrement irritant sur les bras. Encore s’il cherchait juste un peu de compagnie tranquille, ils auraient peut-être pu s’arranger, trouver un compromis qui leur aurait évité de se mépriser avant même de se connaitre. Mais ça n’était pas le cas. Oh non, le silence et le calme ça n’avait pas l’air d’être pour le Gryffondor. Lui il préférait la confrontation, quitte à mettre en rogne la seule personne qui lui tenait compagnie. Apparemment se faire apprécier, ou tu du moins supporter, n’était pas dans les plans du lion. Clairement ce n'était pas demain la veille que la verte allait tomber en pâmoison devant lui. Hestia aurait bien dit que c’était tant pis pour lui mais il jouait tellement bien les sorciers exaspérants qu’elle n’avait aucune honte à l’envoyer bouler à chaque fois qu’il dépassait un peu trop les bornes. C’est-à-dire à peut près à chaque fois qu’il osait ouvrir la bouche.
Il la cherchait, il la trouvait, c’était aussi simple que ça avec Hestia, elle n’avait pas de temps à perdre à se montrer doucereuse et hypocrite avec lui, elle n’était pas dans l’une de ces soirées mondaines ennuyeuses ou elle devait faire bonne impression. Là, elle pouvait au moins être elle-même, même si ça voulait dire rembarrer Amos sans ménagement. Il fallait dire qu’il le méritait aussi, à chaque fois qu’elle affirmait sa position, il revenait à la charge. A chacune de ses paroles il avait quelque chose à redire. Comme s’il avait son mot à dire dans quoi que ce soit. De toute façon c’était assez simple, avec Amos rien n’allait, rien de ce qu’elle pouvait dire ou faire ne serait assez bien à ses yeux. Elle avait beau s’expliquer -alors qu’elle n’avait pas à le faire- ça ne trouvait jamais grâce aux yeux du lion. Même là, alors qu’elle affirmait que les affaires de son cousin ne la regardaient pas, il trouvait le moyen de la contredire. « On ne t'a jamais parlé de l'expression "qui ne dit mot consent" ? Mais ne t'inquiètes pas petite Hestia, je ne te juge pas, je serais sûrement mal placé pour le faire après tout. » Non mais quand il ne voulait pas comprendre, il ne voulait pas comprendre le Gryffondor. Qui ne dit mot consent ? Et puis quoi encore ? Helios était le cousin de Hestia, pas son fils, pas son cadet, elle n’avait pas à le surveiller et encore moins à juger son comportement. Peu importait qu’elle soit d’accord avec les agissements du vert ou pas, ça ne la regardait pas. Elle n’avait pas son mot à dire et encore moins à être jugée coupable à cause des actes de son cousin. « Qui ne dit mot consent ? Quelle connerie. » Crâcha-t-elle en choisissant sciemment de ne pas relever la manière dont il l’avait appelé. Par Merlin, mais est-ce que Amos s’entendait au moins ? C’était Helios qui lui faisait la vie dure mais c’était sur elle que retombait la faute ? C’était écœurant. « Tu ne me juges pas ? Ça aussi c’est de la connerie. » Siffla-t-elle d’une voix glaciale. Cette conversation était vraiment de pire en pire. Son cousin agissait mal et c’était sur elle que ça retombait. Amos ne voyait vraiment aucun problème dans sa logique. « En parler avec le principal concerné, vraiment ? Au cas où tu ne l'aies pas remarqué, ton cousin n'est pas vraiment... Coopérateur, disons. Quoique tu n'as pas l'air de l'être non plus à vrai dire, ça doit être de famille. » Hestia ne prit même pas la peine de se tourner vers le Gryffondor. C’était inutile, il était trop enfoncé dans sa propre opinion pour ouvrir les yeux. Et maintenant en plus de faire reposer tous les maux du monde sur les épaules de la Serpentarde, il la critiquait ouvertement. De mieux en mieux. « Bien. Tu as enfin compris quelque chose. » Conclut-elle sans la moindre once de chaleur. Au moins il avait cessé de parler de bulle familiale ou autre connerie dans le genre.
Ce qui était loin de rendre cette conversation aussi simple, c’était que par moment, Amos semblait capable d’avoir de instants brefs de lucidité. Ce n’était pas grand-chose, une phrase, une expression, juste quelques mots, mais soudainement il paraissait en mesure de ne pas être aussi con ou aussi buté qu’il le montrait depuis le début. Soudainement il laissait entrevoir une facette presque humaine. Un bref regret, un éclat de sincérité qui amenait Hestia à s’interroger. Où se situait le véritable Amos ? Dans le provocateur irritant qui ne savait pas tenir sa langue ou dans celui qui savait reconnaitre ses torts lorsqu’il allait trop loin ? La Serpentarde ne savait pas vraiment quoi en penser mais elle savait qu’elle ne poserait jamais la question. Les faux semblants, elle les connaissait bien, elle les maniait elle aussi et elle préférait mourir plutôt que d’avouer ce qui, pour elle, constituait une faiblesse. Sûrement en allait-il de même pour Amos aussi ne préférait-elle pas prendre le moindre risque. Il n’y aurait pas mieux pour déclencher une nouvelle offensive de la part du lion et il lui prenait déjà assez la tête comme ça. Alors elle préférait continuer sur le même ton, répondre à ses provocations par des piques sans gravité, juste pour montrer qu’elle ne se laissait pas impressionnée par sa répartie. « Tu as l'air aussi douce qu'une mandragore Hestia Carrow, c'est-à-dire pas vraiment. » La verte haussa machinalement les épaules. La comparaison pouvait être désagréable, mais à la Serpentarde ça lui passait bien au dessus de la tête. Elle n’était pas là pour plaire à Amos alors qu’il pense ce qu’il veuille. De toute façon il partait déjà avec une idée préconçue et fausse sur elle alors il ne pouvait se bâtir un avis sensé. « J’ai déjà entendu pire. » Lâcha-t-elle pour bien montrer que c’était loin de l’atteindre. Niveau insulte il suffisait de faire un tour dans le dortoir des Serpentardes pour entendre bien pire. L’américain ne faisait pas le poids face aux vipères.
Leur échange, aussi désagréable soit-il, ne cessa pas lorsqu’ils sortirent enfin dans le parc. Hestia aurait aimé que le froid mordant de l’hiver ne décourage Amos de son objectif et le fasse retourner au chaud entre les murs du château, mais il n’en fut rien. Il était toujours là, à la suivre comme s’ils appréciaient la compagnie l’un de l’autre alors que la Serpentarde s’efforçait de poursuivre son chemin tout en oubliant à quel point le lion la mettait sur les nerfs. Il fallait dire qu’il ne lui rendait pas la tâche facile, à s’amuser d’elle, à la provoquer comme s’il n’y avait que lui qui comptait. Il parlait de bon procédé, la verte parlait plutôt de distraction à ses dépens. « Commences pas à essayer de me comprendre Hestia, ça te prendrait bien trop de temps. Et puis, qu'est-ce que ça peut te faire, ce que je peux et ne peux pas faire ? » Hestia roula des yeux, et voilà qu’il se la jouait vexé maintenant. C’était lui qui était piqué au vif alors que c’était elle qu’il empêchait d’être tranquille. Amos ne pensait vraiment qu’à lui pour voir les choses ainsi. Et bien sûr, il avait fallu que ça tombe sur Hestia. « Si ça me coûte ma tranquillité alors ça me concerne. Tout ne tourne pas toujours autour de toi Amos. » Rétorqua-t-elle sans se laisser démonter. Oh, elle n’allait certainement pas s’écraser devant le Gryffondor et sa répartie. Il était grand temps qu’il se remette en question. Le plus drôle dans tout ça -enfin, drôle était un grand mot- c’était que si le Gryffondor se montrait exaspérant de bout en bout, lorsque Hestia le prévint qu’elle avait l’intention de le rendre momentanément sourd, il ne broncha même pas. La verte s’était attendue à ce qu’il s’insurge, mais rien du tout, il parut un peu surpris de sa requête mais accepta à la condition qu’elle lui doive un service. Bien sûr tout ça n’arrangeait absolument pas la Carrow mais elle fini par accepter de mauvaise grâce. Elle prit tout de même la peine de préciser qu’il devrait se décider vite, elle n’avait aucune envie qu’il s’amuse à faire balancer ce service au dessus de sa tête pendant des mois. « T'inquiètes pas Hestia, je me déciderais vite. » Bien, au moins ça c’était réglé. Hestia n’était pas ravie de ce marché mais elle se disait que si Amos allait trop loin elle pourrait toujours refuser. Après tout elle avait simplement demandé à le rendre sourd avec un sortilège qu’elle maitrisait à la perfection, ce n’était pas comme si elle mettait sa vie en danger. Elle ferait attention à ce que le service qu’il lui demande y soit comparable. « Et n’en profite pas. » Reprit-elle tout de même. Autant être prudent.
Un sortilège plus tard et la Serpentarde pouvait enfin se concentrer sur la raison de sa venue au bord du lac en plein milieu de la nuit. Une fois assurée que Amos ne pouvait pas l’entendre, elle lui tourna ostensiblement le dos pour lancer un accio sur la surface noire du lac. Concentrée sur l’étendue devant elle, elle y promena ses prunelles à la recherche de la moindre ridule indiquant que la bague qu’elle appelait arrivait. Mais les secondes défilaient et rien ne se passait. Hestia fronça les sourcils et lança le sort une seconde fois, plus déterminée encore. La bague était là, quelque part au fond du lac, elle le savait. Elle avait été seule lorsqu’elle l’avait jetée et le lac était trop loin pour être bien vu du château, personne ne pouvait savoir que la bague était là. Mais malgré tout, elle ne venait pas à Hestia. Ce qui voulait dire que soit elle s’était trompée et que quelqu’un l’avait récupéré entre temps, soit elle était bloquée au fond du lac, et là c’était compliqué de la retrouver seule. Même si elle savait qu’elle n’y pouvait rien, la Serpentarde sentit la morsure de la déception dans son cœur. Elle fit la moue, frustrée et déçue d’elle-même. C’était elle qui s’était débarrassée de la bague et elle n’était même pas capable de la récupérer. La brune prit quelques secondes pour se composer une expression neutre et camoufler son dépit avant de se tourner vers Amos. Elle ne pu cependant empêcher la surprise de se peindre sur ses traits en voyant l’expression du lion, si elle était amère de son échec, lui semblait plongé dans la lecture d’une lettre et complètement troublé par ce qu’il lisait. Hestia resta là un instant à l’observer. Disparue l’expression de supériorité et de raillerie. Finie la jactance insupportable, l’assurance du lion semblait bien loin tout d’un coup.
Peu désireuse de jouer les voyeuses plus longtemps -Hestia se doutait que Amos ne tarderait pas à le lui reprocher- la verte fit un pas dans sa direction et leva sa baguette vers lui pour annuler le sortilège de surdité. Néanmoins, elle ne pu empêcher ses prunelles de s’attarder une seconde sur le parchemin que tenait le Gryffondor avant de remonter vers son visage torturé. « Il y a un problème ? » Demanda-t-elle sans réfléchir et sans vraiment attendre de réponse de sa part. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle lui demandait ça. Peut-être parce qu’elle aussi elle savait que les mots pouvaient faire cet effet là et qu’elle reconnaissait sur les traits du rouge l’expression que son miroir lui renvoyait parfois. Cette douleur sourde que l’on cache mais qui grignote de l’intérieur. Le genre de plaie qui ne se referme jamais totalement et qui se rouvre à la moindre occasion. Elle sait ce que c’est, mais elle sait également combien ça peut sembler nécessaire de le camoufler. Tout pour ne pas paraitre vulnérable, ou pire, faible. Ce fut cette pensée qui lui resta en tête, lui rappelant brutalement toutes les piques et provocations du Gryffondor à son égard. Combien il s’était montré désobligeant et critique avec elle. « Non, tu sais quoi, laisse tomber. Ce n’est pas la peine que j’essaye de te comprendre, hein ? » Décida-t-elle finalement en croisant les prunelles du lion. Sa voix était calme mais l’amertume y perçait. Elle avait encore en tête son avertissement d’un peu plus tôt et elle n’avait aucune envie qu’Amos ne s’acharne sur elle. Elle était déjà assez déçue comme ça de ne pas avoir été capable de récupérer la bague de Thalia. Elle ne voulait pas jouer les punching-balls, Amos en avait déjà assez fait. Finalement, elle soupira et se détourna. « Fais ce que tu veux, restes ici tenir compagnie au poulpe géant si ça te chante, moi je retourne me coucher. » Souffla-t-elle plus doucement en rangeant sa baguette dans la poche de sa cape. Tout d’un coup elle se sentait fatiguée. De se battre sans cesse, de ne pas être à la hauteur de sa sœur, de se sentir sans cesse jugée. Alors sans un mot de plus, sans vérifier si le Gryffondor choisissait de la suivre ou non, elle reprit le chemin du château.
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