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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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All in all you're just another brick in the wall || ft. Tobias :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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INRP
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Mar 23 Juin - 12:31
All in all you're just another brick in the wall || ft. Tobias ParchedDapperFrog-size_restricted

All in all you're just another brick in the wall



La nuit avait été courte… beaucoup trop courte et bien trop riche en émotions. Je n’étais pas habitué à ce que tant de choses imprévues se passent et, entre nous, je devais avouer que je détestais cela. Je n’aimais pas ne pas avoir le contrôle, c’était un fait, et la soirée du nouvel an avait été, à mes yeux, un cuisant échec. L’ambiance avait été si morne, dès le départ… Il me semblait que le seul instant de la soirée que j’avais pu apprécier avait été gâché après quelques instants à peine par le jeune sorcier que je devais voir ce matin. A sa demande.
J’avais passé la nuit à veiller Meredith, à faire en sorte qu’elle aille bien, qu’elle n’ait besoin de rien, qu’elle puisse se remettre de ses émotions… et ce matin, donc, si j’étais au bureau du quartier général un jour où il n’y avait personne d’autre sur les lieux, c’était pour tenir parole, car le jour de l’an, habituellement, ne se passait pas dans ce genre d’endroit et certainement pas à huit heures du matin.

J’avais encore une fois pu tenir éveillé en consommant des potions de l’œil vif. Je devais toujours en avoir sur moi, à vrai dire, ces derniers temps, et si je n’y étais pas encore accro, cela ne saurait tarder, en vérité. Avec tout ce qu’il y avait à faire de tous côtés, il était impossible de régler les choses en vingt-quatre heures par jour si l’on perdait un quart de ce temps à dormir. Alors je limitais les dégâts en usant et abusant de la potion. Au point où j’en étais, je me foutais pas mal des contre-indications et des possibles effets secondaires… Je n’avais pas passé de vraie nuit de sommeil depuis plus d’un mois. Même la période des vacances de Noël m’avait semblé n’être qu’un léger relâchement. C’était comme si mon cerveau fonctionnait vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour pouvoir penser à tout et tout gérer… Humainement, ce n’était pas vraiment supportable sur le long terme… je le savais bien, mais j’étais encore persuadé que les choses se tasseraient incessamment sous peu. C’était une question de temps, rien de plus.

J’avais quitté le chevet de Meredith vers sept heures, ce matin, pour pouvoir vite passer chez moi, me doucher, me changer et venir au quartier général à temps pour y rencontrer le jeune Towsen. J’avais juste eu le temps de passer embrasser mes enfants et ma femme, mais cette dernière s’était montrée un peu réticente, elle n’avait fait que marmonner quelque chose de peu compréhensible pour toute réponse. Quant à Marcus, il m’avait, une fois de plus, envoyé bouler. Heureusement que ma petite Septima était un peu plus démonstrative… elle m’avait dit que je lui avais manqué et m’avait serré dans ses bras… Le genre de moments précieux à côté desquels je ne voulais pas passer. Ma fille était une perle, je le savais bien, et sa seule existence me permettait de passer au-dessus de bien des choses peu agréables. Elle était ma bulle d’oxygène, à vrai dire, et je ne savais pas si c’était une très bonne chose de conférer une telle responsabilité à une jeune adolescente… elle était à la hauteur, bien sûr, mais je savais bien qu’elle s’en faisait régulièrement pour moi… alors que ce n’était pas son rôle. Même ma femme s’en faisait moins qu’elle, pour tout dire, cela se ressentait de plus en plus.

Mais c’était là une toute autre histoire. J’étais à présent au quartier général, dans le bureau qui m’était alloué et j’attendais la venue de Tobias. J’avais tenu à le voir en début de matinée, pour pouvoir régler tout cela au plus vite, car je comptais bien retourner auprès de Mrs Carrow par la suite. En vérité, il n’avait pas donné beaucoup d’indications la veille sur ce dont il voulait me parler "en privé" et je n’avais pas vraiment eu le temps ni la tête à y repenser depuis. Il n’avait pas eu l’air commode, c’était un fait… alors, je devais sans doute m’attendre à une conversation n’ayant rien de très sympathique. Mais, très franchement, c’était le cadet de mes soucis. Ma femme me faisait la gueule depuis des semaines, mon fils faisait tout ce qui était possible pour me rendre dingue, Meredith n’était pas bien et je savais aussi que ce poste au Conseil d’Administration allait sans aucun doute avoir pour conséquence que des sorciers, qui, jusque là, ignoraient mon allégeance, allaient me tourner le dos. J’étais en train de perdre des amis, de foutre en l’air ma famille et dans tout cet imbroglio, je ne pouvais me sentir que confus. J’avais grand besoin d’un retour au calme et d’un rythme de vie un peu moins soutenu. Cela allait même finir par devenir carrément indispensable.

Pour changer de la potion de l’œil vif, dont le goût, comme chacun savait, laissait franchement à désirer, je me fis du café, bien fort. Juste histoire de tenir éveillé et d’être frais et dispos pour mon entrevue de ce matin. Après cela, je transplanerais directement au manoir Carrow et, si Meredith me le permettait, j’irais sans doute me coucher un peu tout de même, auprès d’elle, pour pouvoir me reposer un minimum. Je n’avais même pas songé à transplaner chez moi, à vrai dire, ce qui était un signe évident que je ne reconnaissais plus vraiment mon foyer ces derniers temps. Je n’y retrouvais plus l’atmosphère aimante et chaleureuse qui me plaisait tant… Elianor me fermait ses cuisses, c’était limite si nous ne faisions pas chambre à part… Enfin, pour le peu de temps que je dormais, cela n’était pas très important, en réalité, mais j’en étais là. Et c’était excessivement difficile à supporter au quotidien… car, bien sûr, je n’en parlais pas. Et si j’en avais touché un mot la veille, à Meredith, cela s’était arrêté à ce stade, elle savait juste que ma femme me reprochait d’être peu présent.

Je buvais mon café à petites gorgées, en attendant patiemment que l’elfe du quartier général mangemort vienne m’annoncer la présence de mon rendez-vous. Je sentais que j’allais devoir lutter contre le sommeil, mais je n’avais pas le choix, c’était un mal nécessaire.

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Anonymous
Invité
INRP
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Mar 23 Juin - 23:03


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Tobias avait préféré lâcher l’affaire, après le malaise de sa supérieure il avait jugé raisonnable de reporter sa discussion à plus tard. Il ne ferait pas un tel outrage à Mme.Carrow, elle n’était pas coupable des crimes de son ami. Tout de même Tobias restait frustré d’avoir du reporter sa discussion. Mais au moins il avait pu passer une fin soirée sympathique en la compagnie d’Alexie. Mais malgré la courte nuit, qu’il venait de passer, ce matin-là il était debout, prêt à confronter son mentor. Lui en qui il avait eu si confiance à une époque, qui lui avait servi de modèle pendant longtemps. Mais avec le temps il avait appris à nuancer les qualités d’Ombrage. Certes il était intelligent, brillant même. Mais à certain moment il perdait contrôle, devenait irresponsable et violent. Mais aux yeux de Tobias, c’était humain, il avait des points faibles quand tout le monde. Il ne lui en avait jamais tenu rigueur, peut-être parce que à côté il c’était sentit vraiment proche de cet homme. Malgré ses quelques problèmes de self-control, Tobias avait toujours gardé une grande confiance pour son mentor. Mais ce dernier évènement l’avait fortement ébranlé. Quand Toni était venu le voir dans sa chambre, si faible. Il avait été bouleversé, jamais Toni n’aurait dû souffrir ainsi, à cause de cette histoire. D’une certaine manière le mangemort se sentait coupable : coupable d’avoir fait confiance à william. Peut-être qui s’il ne lui avait pas fait des rapports aussi détaillé son mentor ne serait pas aller rendre une petite visite à Toni. Ou peut-être pas. Peut-être qu’il y serait tout de même allé. Le problème, c’est que Tobias ne comprenait pas sa réaction. Ce n’était pas le William qu’il connaissait. Cet homme si prévoyant et stratégique, était sans raison apparente aller menacer un membre de l’ordre du Phénix.
Mais pour Tobias, cette histoire était bien plus qu’une simple incompréhension. En faisant cela William avait pris le risque, de mettre en l’air tout le travail qu’il avait effectué, et cela sans même le prévenir. Sans même avoir une seule pensée pour lui, c’était tout simplement un manque de respect flagrant. Tobias n’était plus le gamin, qu’il était autrefois, maintenant il pensait mériter que on le considère un minimum de considération. Et voyez-vous si les choses c’étaient arrêté ici, la colère de Tobias aurait été disons plus contrôlable. Mais le problème était bien plus que ça, William c’était attaqué à Toni. Sa Toni. Cette femme, la seule et unique qu’il avait pu aimer. Et malgré le temps passé, ses sentiments pour cette jeune femme était toujours intense. De quelle nature exactement, ce n’était pas vraiment la question du jour. Le problème était qu’un des hommes en qui il faisait le plus confiance, avait torturer une des personnes qui comptait le plus pour lui. Non toute cette histoire avait été un véritable coup dur pour le mangemort. Avec toute les tensions internes chez les Towsen, Tobias c’était réfugié dans le travail et voilà qu’à présent, c’était son travail qui partait en vrille.
C’est pour toute ses raisons que Tobias, avait choisi de venir à ce rendez-vous. Certes vouloir aborder le sujet en public la veille n’avait pas était quelque chose de forcément très malin de sa part. Mais il n’avait pas pu se retenir. Le voir ainsi faire son beau discours comme-ci de rien n’était l’avait remonté. Il lui devait des explications c’était un minimum. Tobias avait besoin de réponse.
Doucement il c’était levé, il avait dû pour une fois logé au manoir Towsen étant donné qu’il y avait ramené sa sœur. Il avait été discret, évitant les regards de travers de ses parents. Heureusement pour eux, il n’avait pas osé lui faire une quelconque remarque, apparemment ils commençaient enfin à comprendre, à qui ils avaient à faire. Dès qu’il en eu l’occasion Tobia transplana au repère mangemort. William lui avait dit à huit heures dans son bureau, alors il y serait en temps et en heure comme à son habitude. Doucement il était entré dans les bâtiments. Pour l’instant il tenait à rester polie et correcte, mais il doutait fortement de sa capacité à garder son calme. La vérité c’est que son mentor l’avait blessé et qu’il avait bien l’intention de lui rendre l’appareil. Il s’annonça à l’elfe de maison avant de monter jusqu’au bureau d’Ombrage. Une fois devant son bureau il toqua avant d’entrer, le visage inexpressif et froid. « Ombrage, je suis à l’heure comme promis. » Tobias faisait exprès de prendre ses distances, dans sa façon de parler, sa gestuelle. Doucement le jeune homme referma la porte derrière lui. C’était le moment, ils allaient enfin comprendre ce qu’il c’était passé, et William aller devoir répondre de ses actes. « Il est temps que nous parlions, cette fois tu ne pourras pas t’enfuir. » Tobias leva ses yeux, vers son mentor fixant son regard dans le siens. Maintenant il était temps, qu’il règle ce différent, entre gentlemen.






William & Tobias


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Anonymous
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INRP
IRL
Jeu 25 Juin - 0:02
J’avais du mal ce matin, vraiment… Après une nuit quasiment blanche, comment aurait-il pu en être autrement, de toute manière ? J’étais complètement crevé, vidé de mon énergie, pas très optimiste sur pas mal de choses et je me voyais mal reporter un rendez-vous qui semblait tenir autant à cœur pour le jeune Towsen. Il avait déjà été assez compréhensif pour me laisser rentrer avec Meredith et m’occuper d’elle… je n’allais pas lui faire faux bond, même si je restais un peu circonspect face aux événements de la veille et aux révélations de la nuit passée. Je n’aurais pas pu dormir sereinement, quoi qu’il en soit, alors, il avait mieux valu accepter les choses telles qu’elles étaient et éviter de trop y penser pendant un petit moment.
Dans le bureau du quartier général, je dus lutter pour ne pas somnoler. Il n’aurait plus manqué que cela : Tobias serait arrivé pour me trouver à moitié endormi sur mon bureau… Non, le café était vraiment indispensable. Et si ce n’était pas suffisant, eh bien, je prendrais de nouveau une potion de l’œil vif. Peut-être que je devrais investir dans un retourneur de temps, en fait… cela me permettrait de gérer plusieurs choses en même temps… peut-être pas de remonter assez loin pour réparer mes erreurs, mais cela pouvait toujours être utile, à vrai dire.
Assis dans ce fauteuil en cuir de dragon, je ne pouvais m’empêcher de songer à tout ce qu’il aurait été bon de pouvoir changer dans le passé. Qu’il soit plus ou moins proche ou plus ou moins lointain, il était évident que pouvoir modifier le cours des choses aurait pu faire de ce monde quelque chose de bien différent… mais, jusqu’à preuve du contraire, les retourneurs de temps étaient des objets magiques tellement rares qu’il n’en existait plus sur les marchés légaux. Fallait-il donc faire appel à des sorciers peu recommandables, dans l’allée des Embrumes par exemple, pour pouvoir s’en procurer un ? A vrai dire, je n’étais pas très au fait des pratiques illégales. J’évitais autant que faire se pouvait de tremper dans des histoires un peu louches, par égard pour mes proches, d’abord, et pour éviter, aussi, qu’une bêtise de quelques gallions puisse chambouler une vie entière : la mienne.

A huit heures précises, le jeune homme apparut dans l’encadrement de la porte de mon bureau. Je me levais pour l’accueillir comme il se devait.


« Entre, Tobias… et installe-toi. » Ombrage… il ne m’appelait même plus par mon prénom. C’était bien le signe que ce charmant jeune homme était, à nouveau, prêt à en découdre. Je retrouvais bien vite le ton quelque peu agressif de la veille chez mon ancien apprenti. Et je ne pus m’empêcher de penser que ça lui allait bien, cet air renfrogné, au fond. « Je ne t’ai pas fui, tu sais. Si Meredith avait été en état, nous aurions pu avoir cette conversation hier. »

Ma belle Meredith… Elle avait accusé le coup, la veille. Je ne savais pas exactement ce qui avait provoqué ce trop-plein d’émotions, mais il était clair que cela n’avait rien arrangé avec son corset qui l’empêchait de respirait pleinement. « D’ailleurs… Je dois te remercier de m’avoir laissé l’accompagner. Elle va mieux, mais un médicomage doit passer la voir aujourd’hui. »

Heureusement que Mrs Carrow avait des amis bien placés. Phobos s’était empressé de répondre présent lorsque je l’avais contacté pour qu’il passe voir mon amie. Lui et moi n’étions pas spécialement proches, bien que nous nous connaissions depuis des années, ayant été à Poudlard en même temps, l’entente était plutôt cordiale, sans être faite de grandes effusions. Mais il avait aussi eu la présence d’esprit – ou la décence ? ou l’instinct ? – de ne pas laisser notre petit Julius s’éloigner seul après la soirée… Asclépiades serait donc tout à fait en mesure à la fois de voir comment allait Meredith et de nous donner, aussi, des nouvelles de notre filleul…

« Et merci, aussi, d’avoir fait acte de présence à la soirée… Nous n’aurions pas pu revenir, c’était tout simplement impossible. » Et Towsen avait alors pu assurer la présence des mangemorts à la soirée du nouvel an. Je m’en voulais un peu d’avoir dû partir de manière aussi précipitée, mais j’étais tellement inquiet pour ma chère amie… c’était une obligation pour moi d’être auprès d’elle et de l’aider le plus possible à reprendre ses esprits. J’espérais vraiment que ce malaise n’était dû qu’à son corset et ses émotions, mais je ne pouvais être sûr de rien.

« Tu veux un café ? ou autre chose ? » Au risque de me prendre une énième remarque ou un autre regard incendiaire, je préférais proposer. Parce que c’était comme cela que l’on procédait lors que tout entretien individuel. Partager un café, cela permettait de se poser vraiment, durant quelques minutes, et c’était aussi l’occasion de nous lancer un peu dans une atmosphère moins rigide et un peu plus chaleureuse. En tout cas, c’était comme cela d’habitude… mais je ne pensais pas que Tobias soit vraiment d’humeur. Il voulait me parler en privé et vu l’expression de son visage, cette froideur que je ne lui connaissais pas, j’étais sans doute dans son estime à peu près au même niveau que son imbécile de père.

Je repris place dans mon fauteuil, m’appuyant sur mon dossier tout en me servant un autre café, toujours aussi noir et fort.


« Je t’écoute. Vas-y, Tobias. » Le voir comme cela, ça me renvoyait, mine de rien, quelques années en arrière… Le jeune Towsen n’avait plus rien du jeune garçon pas encore très sûr de lui que j’avais été amené à former. Il était devenu un homme et, aussi étrange que cela puisse paraître, je ressentais une certaine forme de fierté par rapport à lui et à sa progression. Comme si le rôle que j’avais joué pour lui avait pu l’aider à grandir et à acquérir cet aplomb et cette confiance en soi qui faisait de lui aujourd’hui ce jeune mangemort digne de faire partie de l’élite. C’était un jeune homme très appréciable et je devais reconnaître que je l’aimais bien, un peu comme un fils, en quelque sorte. Enfin, si on laissait de côté le fait que j’avais, par le passé, ressenti pour lui un désir que je n’aurais jamais envisagé avec mon fils.
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 25 Juin - 22:47



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Certes il c’était inquiété de voir sa supérieure dans un tel état. Ce n’était une personne qu’on avait l’habitude de voir défaillir ainsi. Et même quand il en avait après quelqu’un ainsi, Tobias savait rester une personne responsable. La santé de sa supérieure était plus importante que sa discussion avec son mentor, tant que Toni n’était pas en danger. Car cela faisait aussi partie de ses craintes : il ne savait pas jusqu’où pouvait aller William. Et il espérait qu’après cette discussion, son mentor est la décence de ne plus jamais toucher à l’avocat. Et puis il ne fallait pas se mentir, il était énervé, blessé même par ce qu’avait fait William. Si c’était quelqu’un d’autre qui serait allait torturer Toni ce soir-là, les choses auraient été tellement différente. Sa colère, sa soif de justice, n’en serait pas moindre, mais ce déchirement, que l’on ressent après une déception, une trahison, lui ne serait pas présent. Au fond de lui il espérait que son supérieur lui dise que ce n’était pas lui, que Malfoy avait pris son apparence pour lui créer des ennuis. Mais Tobias était loin d’être stupide et il connaissait William et malheureusement il était tout à fait capable de faire ce genre de chose. Pourtant le jeune Towsen n’aurait jamais cru qu’il fut capable de le faire à lui, son apprenti. Peut-être que Tobias avait surestimer l’importance que lui accorder, William. Peut-être cette relation de confiance, n’avait pas été aussi mutuelle que Tobias le croyait. Car après tout, lui n’aurait jamais fait ce genre de chose à son mentor.
Soit Tobias était meurtrie, mais il avait l’habitude. L’habitude d’être déçu par ceux qui jouer le rôle de père dans sa vie. Si Tobias avait appris quelque chose avec le temps, c’est l’on ne pouvait se fier à personne. Sinon ont fini toujours par être déçu. William avait été une des rares exceptions à cette règle. Tobias l’avait cru supérieur, ou au moins différent. Pourtant il n’avait pas laissé passer l’occasion de le trahir. Le pire dans tout cela, c’est que son premier réflexe, dans une situation aussi complexe, aurait été de demander conseil à William. Mais encore une fois, il était seul, seul pour protéger les personnes qui comptaient pour lui.
Quand Tobias rentra dans le bureau, il était en réalité submergé par les émotions. Près à exploser de colère au moindre faux pas de William. Mais ce n’était pas pour autant son objectif : s’il avait voulu se venger il n’aurait pas pris la peine de prendre rendez-vous ainsi, il se serait contenté de lui mettre son poing dans la gueule. Quand son mentor l’incita à s’assoir, Tobias, lui, choisi de rester debout. C’était une façon de montrer qu’un bon café et un joli fauteuil ne suffirait pas à apaiser sa colère. William commença par convenance par le remercier de la veille.
« Je n’ai pas fait ça pour toi. J’ai fait mon devoir pour la Cause et j’étais inquiet pour Meredith c’est tout. » Même dans sa plus grande des colères, Tobias ne se serait pas allé jusqu’à pousser sa vengeance, en lui rendant le retour de sa pièce, c’est-à-dire faire du mal à la personne à qui il tenait tant. « Je suis content de savoir qu’elle va mieux, je prendrais des nouvelles d’elle dans la soirée. »
Tobias attendait que William ai fini avec ses fausses politesses et ses convenances avant de passer au vif du sujet. « Non, je ne prends rien. » Sous-entendu venant de toi, car malgré ses efforts Tobias avait beaucoup de mal à garder son calme. Ses petites politesses était-il un moyen de retarder la discussion ou ne savait-il vraiment pas de quoi Tobias pouvait-il bien vouloir lui parler ? Le jeune homme n’en savait rien, mais en vérité il n’en avait pas grand-chose à faire, il avait quelques choses à lui dire et il n’avait pas envie d’attendre que William ai fini de se rendre agréable. Une fois son café servi William lui donna l’autorisation de parler. Mais le jeune homme du attendre un petit peu, il ne savait pas par où commencer. Peut-être aurait-il été plus simple de juste lui mettre son point dans la gueule, finalement. Les dents serrées, il finit par cracher sa colère. « Pourquoi est-ce que tu as torturé Toni ? » Enfaite il s’en moquait éperdument du pourquoi, il n’avait aucun droit de s’approcher d’elle ainsi. « Tout se passait très bien et il a fallu que tu t’en mêle ! » Son ton était déjà monté. « C’était MON TRAVAIL ! Tu n’avais aucun droit d’aller l’attaquer ainsi ! De tout foutre en l’air ainsi, tu n’es pas un dieu tout puissant. » Comme à chaque fois où il commençait à monter, Tobias se mit à marcher dans la pièce. « D’ailleurs je ne laisserais pas même un dieu faire du mal à Toni ! » Sa voix était roque et menaçante, il devait se calmer. Il choisit donc de se taire, pour ne pas craquer. Car en vérité même si ses explications n’était pas forcément très claire, il n’avait pas non plus besoin de lui faire un schéma, il était présent il savait très bien ce qui c’était passé.



William & Tobias



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Anonymous
Invité
INRP
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Sam 27 Juin - 6:25

La situation était un peu étrange. Je n’avais pas vraiment pour habitude que l’on refuse tout ce que je proposais. Enfin, surtout quand je le faisais plutot de bon coeur, sans qu’il n’y ait quoi que ce soit comme idée ou comme but par derrière.
Et puis, tout dans la voix du jeune Towsen semblait être l’équivalent d’un cri, sans qu’il n’ait vraiment haussé la voix, non, c’était dans la manière de parler, plutôt... le ton, l’intonation, les inflexions... le cri de colère était sous-jacent chaque fois que mon ancien apprenti ouvrait la bouche et je devais reconnaître que cela avait quelque chose de quelque peu bizarre, bien que Tobias sous un calme apparent était tout à fait capable de péter les plombs en quelques secondes. Le calme avant la tempête, en quelque sorte.

Vu la situation, je ne pus qu’écouter chacune des paroles qu’il me balançait. Quand il évoqua Meredith, je ne pus m’empêcher de penser encore à elle, à ce qu’elle avait fini par me dire cette nuit et qui allait sans aucun doute alimenter mes insomnies et mes pensées pendant un bon moment...

Et c’est donc après avoir refusé le café que je lui offrais que Tobias explosa. Il commença par me poser une question à laquelle il ne me laissa aucune opportunité de répondre, puis il enchaîna et, au fur et à mesure que ses propos s’enflammaient, son ton montait et une lueur de rage apparut dans son regard.

En réalité, je savais très bien que cette erreur allait me retomber dessus. Utiliser le Doloris plutôt que l’Avada Kedavra... faire l’inverse aurait tout réglé directement et cette petite conne n’aurait eu qu’à subir, c’était tout. Si elle n’avait pas eu ce fichu collier anti-magie noire, c’était très certainement ce que j’aurais fait ensuite. Enfin, ça ou un effacement pur et simple de sa mémoire. Les deux méthodes étaient efficaces et avaient fait leurs preuves...
J’ignorais juste que cette petite peste était aussi proche de Tobias. Je savais juste qu’ils se connaissaient tous les deux, depuis un moment, et que leur relation était purement professionnelle. Mais là, il y avait autre chose qui était à prendre en ligne de compte. Et sans répondre à ses invectives, je lui demandai simplement :


« Qu’est-ce qui se passe entre elle et toi ? » Une attirance, sans doute... Pour le physique de Toni Santana, c’était parfaitement compréhensible. Cette fille était une vraie bombe, avec tout ce qu’il fallait là où il le fallait... Nue, elle devait offrir un magnifique paysage corporel... le genre quasiment hypnotique... et puis dès qu’elle ouvrait la bouche, la vision idyllique s’envolait, laissant place à ses soi-disant talents d’avocate qui n’étaient, somme toute, que des paroles déformées et un point de vue assez particulier sur les choses. Elle n’avait guère le tact, ni les ressources nécessaires pour négocier quoi que soit en étant juste. Sa vision était biaisée par son allégeance et j’aurais clairement préféré voir nos affaires être discutées avec une personne neutre plutôt que cette petite garce.

Si j’étais allé la trouver, au terme d’un spectacle au Neverland - endroit où il me semblait qu’il valait mieux désormais que je ne mette plus les pieds, vu la tournure qu’avaient prise les choses - ce n’était certainement pas pour détruire le travail de Tobias, non. Au départ, je ne voulais même pas spécialement rencontrer cette avocate de pacotille. Les circonstances avaient fait en sorte que les choses se passent autrement que ce que j’avais pu avoir en tête.


« Écoute, je ne vais pas te mentir, je n’ai pas d’excuse officielle... »

Rien ne pouvait justifier cela, à vrai dire. J’avais juste perdu le contrôle. Je savais bien que cela pouvait arriver et, pire encore, qu’en ce moment, cela m’arrivait bien plus souvent que je ne l’aurais voulu... l’instinct prenait le dessus sur la raison et je répliquais bien trop fortement à des provocations qui ne méritaient pas la moindre petite attention de ma part...

« Cette avocate m’a énervé. »  Ses propos, son comportement, son sourire fallacieux... il n’y avait rien eu de sincère dans mon échange avec elle et, même sa tentative de me déstabiliser en me parlant dans la langue de Vondel m’avait quelque peu mis sur les nerfs. Alors ses sous-entendus, n’en parlons même pas...

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Cette fille ne négocie que pour protéger la Cosa Nostra. Elle se fiche pas mal du Conseil et de la politique... »  Si tant est qu’elle ait les capacités intellectuelles d’y comprendre quoi que ce soit, d’ailleurs. « Elle défend une organisation illégale et ne cherche même pas à s’en cacher... »

Mais bon, à voir l’état dans lequel cela mettait Tobias Towsen, il était clair que l’affectif jouait plus que nécessaire dans cette histoire. Mais il était clair, aussi, que Santana devait s’attendre à quelque chose, pour s’être aussi bien protégée. Comme si, au fond, elle n’attendait que cela, qu’un mangemort craque face à ses provocations pour pouvoir ensuite utiliser cela contre nous. De nombreux noms d’oiseaux me venaient à l’esprit quand il s’agissait de cette fille, à présent, et même son joli corps n’occultait plus la mégère que c’était.

« Je n’ai jamais voulu détruire ton travail... » Au fond, je ne savais pas ce qui provoquait le plus de colère en lui... le fait qu’il s’agisse de cette petite conne ou le fait qu’il prenait cette affaire comme une manière de saper son boulot...

« Tu es amoureux d’elle, c’est ça ? »  Autant ne pas y aller par quatre chemins, vu l’humeur du jeune homme, éviter les circonlocutions me paraissait préférable.
Je ne l’avais pas quitté des yeux, oubliant même mon café qui devait déjà être en train de refroidir ou, à tout le moins, de tiédir.
Peut-être qu’elle le tenait juste par les couilles et, dans ce cas-là, il allait falloir que le jeune homme puisse se trouver une autre partenaire de jeu... mais s’il y avait des sentiments en jeu, alors cela allait tout changer... un tel conflit d’intérêts ne pourrait jamais passer inaperçu ni être accepté au sein du Conseil... ce serait la fin d’une pseudo-collaboration entre la peste et la Cause. Car aucune objectivité ne pourrait naître de là, bien évidemment.


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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 1 Juil - 13:45


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Tobias était remonté et c’était peu dire. Il se sentait trahi par son mentor et surtout idiot de lui avoir fait ainsi confiance. Car à cause de celle-ci, Toni avait été mise en danger. En vérité Tobias se sentait responsable de ce qui était arrivé à l’avocat. Il avait parlé de l’évolution des négociations à William sans même penser qu’il pourrait réagir ainsi. Pourtant il savait bien que son mentor pouvait être violent, mais la vérité c’est que Tobias était persuadé qu’il n’aurait rien qui aurait pu nuire ou blesser son ancien élève. Et aujourd’hui il était clair aux yeux de Tobias qu’il c’était voilé la face, William Ombrage n’avait rien à faire d’un sous-fifre comme le jeune Towsen, tu se qui comptais pour lui c’était de pouvoir assouvir ses pulsions sans même se soucier des conséquences. Et Tobias aurait déjà était bien remonté si cette avocate n’aurait pas été cette chère Toni à qui il tenait tant. Car même si leur relation était bien compliqué Tobias était persuadé d’une chose : l’avocat comptait énormément pour lui. Après c’était la seule personne qu’il n’avait jamais aimée, il ne pouvait pas la laisser souffrir par sa faute ainsi.
Tobias continuait de marcher attendant les réponses de son mentor. En faite il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait entendre, il ne savait même pas s’il y avait encore moyen de le raisonner. Mais ce dont il était sûr c’est que la première réponse de William l’énerva encore plus. Il sous-entendait que le problème venait de lui, qui si Tobias n’était pas aussi proche de l’avocat, les choses auraient été différente. Peut-être qu’elle l’aurait été, mais ce n’était pas une raison de le souligner. Car sa première réaction face à ses accusations était de retourner la faute sur Tobias. Le jeune homme bouillonnait intérieurement, il n’avait aucunement l’intention de parlé de cela avec son mentor.
« Ce n’est pas tes affaires. » Il avait presque chuchoté, les dents serraient il se retenait de ne pas exploser. Sa déception était tellement grande qu’il en restait muet, paralysé par la colère. Il continuait d’écouter les explications de son mentor, qui n’était guère convaincante. Le summum de ses explications foireuses fut le moment où il reprocha à Toni de défendre une organisation illégale. Lui qui était à la tête des mangemorts, sûrement l’organisation criminel la plus grande de tous les temps. Et maintenant qu’elle était devenue légal il se permettait de jouer les bon saintmaritain, c’était d’une hypocrisie sans nom.  Jamais Tobias n’avait tant était déçu par quelqu’un que ce jour-là. William se foutait tout bonnement de lui. Le jeune homme se sentait tellement méprisé à ce moment-là. Et puis quand son mentor lui demanda s’il était amoureux de la jeune femme, Tobias craqua, c’était la goutte qui faisait déborder le vase.
« Comment tu oses repousser la faute sur moi ? » Son ton était étonnamment calme, mais sa seule envie était d’éclater la tête de son supérieur. Si Tobias ne supportait pas quelque chose c’est qu’on se moque de lui ainsi. Peut-être bien qu’il était amoureux de Toni ou peut-être pas, cela ne changeait rien au problème en réalité. Le fait est c’est que William avait merdé, qu’il c’était attaqué à une alliée, mis l’alliance et le travail de Tobias en danger, sans même penser aux conséquences de ses actes. « Comment oses-tu repousser la faute sur les autres ? Tu lui reproche de travailler pour une organisation illégale ? On dirait une blague de mauvais goût… »  
Tobias posa sur son mentor un regard emplis de mépris, jamais cet homme ne lui avait paru aussi pathétique. « Tu aimes vanter ton intelligence, mais la vérité c’est que ta folie et ton hypocrisie, te remet à peine au niveau des pires idiots. » Ses paroles étaient peut-être injustes, mais elles étaient blessantes et à ce moment là c’est tout ce qui comptait pour Tobias. Il voulait blesser son mentor, comme il l’avait blessé lui. « La vérité, c’est que tu n’es qu’une plaie pour notre cause, à être incapable de ranger ta petite fierté cinq minute, tu vas tout mettre en danger. » Le jeune homme s’avança jusqu’aux bureau de son mentor, avant d’aller poser son regard droit dans le sien. « Quand je pense que j’ai un jour respecté un homme comme toi… » Peut-être qu’enfin de compte lui mettre son poing dans la gueule aurait été moins violent. Tobias était blessé, sa confiance était brisée, il voulait que son mentor souffre lui aussi. Qu’il regrette amèrement ses actes, qu’il assume son idiotie et qu’il arrête de se chercher des excuses.



William & Tobias


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Mer 1 Juil - 18:57

Voir Tobias faire ses allées et venues dans mon bureau me donnait le tournis. C’était sa manière de gérer la colère, je le savais bien… faire ce genre de circuit lui permettait de ne pas m’exploser le visage à coups de poing. Je savais que contre lui, dans un combat au corps à corps… je n’aurais jamais le dessus. Ce n’était tout simplement pas possible, il était jeune, fringant et fort… j’étais, moi, à l’automne de ma vie, sans la moindre envie de me battre et sans la force de le faire, de toute façon.
Dans ses mots, je sentais bien que le jeune homme avait plus que de la colère contre moi. J’avais merdé sur toute la ligne et je n’avais pas la moindre idée de comment réparer cela… si c’était seulement réparable… et je n’avais aucune certitude sur le sujet…

D’aussi loin que je me rappelais, j’avais toujours considéré Tobias Towsen comme un fils spirituel. Celui qui était bien plus proche de moi que mon propre fils biologique. Je tenais à lui comme je pouvais tenir à mes propres enfants et je ne pouvais pas me l’expliquer. J’avais pour lui des sentiments que je ne pouvais pas formuler sans passer pour je ne sais quoi… Aurais-je un jour l’occasion de lui dire ou, au moins, de lui faire comprendre ? Je ne savais pas trop comment faire pour être sincère à ce niveau-là, j’avais déjà bien du mal à avouer mes sentiments à une femme, mais alors exprimer à un jeune homme ce qu’il représentait pour moi…

Je repoussais la faute sur lui… ? Je ne m’étais pas vraiment rendu compte que je faisais cela… mais peut-être que c’était effectivement ce que j’étais en train de faire. Je ne le regardais même plus en face. Ses reproches m’atteignaient… non pour leur contenu, mais plutôt parce que c’était de lui que cela venait. Il me semblait que j’aurais véritablement préféré qu’il me cogne dessus.
Je me sentais pitoyable, comme un enfant pris en faute. J’avais fait une énorme connerie. Et cela allait me détruire, j’en avais à présent la conviction certaine. Le jeune Towsen me trouvait fou, hypocrite, vantard, idiot, même… et venant de lui… loin de m’énerver, cela me blessait. Peut-être que c’était aussi dans la logique des choses, dans la suite normale des événements de la nuit passée…
Si j’avais été quelqu’un d’autre, j’aurais sans doute commencé à pleurer. Parce que c’était ce que faisaient les gens quand il n’y avait pas d’autre réaction possible… mais je n’avais jamais fait cela, utiliser les larmes pour me sentir mieux, en tout cas, jamais je n’utilisais cela en présence de quiconque. J’avais appris, tout petit, qu’un homme ne devait jamais pleurer. Et c’était sans doute l’enseignement de mon grand-père qui était l’un des plus difficiles à tenir, compte tenu de ma situation. Galaad Ombrage m’avait bourré le crâne avec cela et m’avait ainsi appris à me sentir coupable lorsque je n’allais pas très bien. A l’heure actuelle, ce genre de choses ne se disait plus aux enfants. Et si la nature nous a dotés de ces glandes lacrymales, ce n’était pas juste pour hydrater les globes oculaires. Mais j’avais la conviction très ferme que si je devais un jour craquer et laisser ma sensibilité prendre le dessus pour que coulent ces vieilles larmes retenues depuis des années, j’aurais une sensation étrange, comparable à celle de pleurer du verre pilé.
Restait le constat, donc. Tobias… J’avais perdu son respect, j’avais perdu son estime, j’avais tout perdu… Et rien de tout cela ne serait arrivé si j’avais eu la présence d’esprit de demander conseil à quelqu’un de confiance, comme Meredith Carrow ou même Alyssa Yaxley… mais Tobias avait raison, je pouvais tout foutre en l’air en quelques secondes, en faisant de mauvais choix, en laissant mon instinct prendre le dessus et en me remettant à cette effroyable réalité…

Étais-je réellement celui qu’il décrivait ? Je me sentais mal. Avais-je été trop fier, comme il le disait ? Je me demandais bien pourquoi j’avais fait cela… Je n’avais pas eu la décence ni la présence d’esprit de tenir mon rôle… Il m’avait manqué la pudeur, sans doute… ou l’humilité ? Je ne pouvais pas faire sans avoir de regrets, bien sûr… je m’en voulais, c’était clair comme de l’eau de source… J’aurais bien aimé pouvoir porter sur moi un regard un peu plus positif, mais je n’avais pas la moindre raison pour cela. Quand ce n’était pas des pulsions sexuelles qui m’amenaient à faire des conneries, c’était autre chose… Peut-être, ou sans doute, qu’il était temps de tirer ma révérence… J’aurais pu, ou j’aurais dû, envisager mes choix autrement…
Chacune des paroles que Tobias avait prononcées m’avait atteint et je ne savais même pas quoi lui répondre. Je n’avais plus qu’une envie, en ce moment précis, je ne voulais rien d’autre que trouver un moyen pour que mon ancien apprenti puisse, si pas me pardonner, au moins finir de déverser son fiel et de m’écrabouiller comme un vulgaire moustique… Je ne doutais pas qu’il pensait sincèrement chacun de ses mots et que j’étais peut-être, en effet, celui qu’il décrivait… Je devais reconnaître qu’avec tout ce que je cumulais ces derniers temps, je ne prenais plus vraiment la peine de réfléchir et d’être aussi mesuré que j’avais pu l’être d’habitude…
Mais je ne voulais pas me trouver d’excuses. Ni même en chercher. J’avais été con, c’était la seule explication que je pouvais trouver. Et cela allait tout ruiner. A présent, je le savais parfaitement bien… Je n’avais pas d’autre possibilité que celle d’assumer. Et, bien sûr, je ne pouvais pas dire le fond de ma pensée, sans quoi il était évident que Towsen allait faire de moi son prochain punching-ball.

Les yeux rivés sur la surface de mon café, qui commençait à refroidir, je ne savais pas comment réagir. J’hésitais à me lever et à venir près de lui, à le laisser se défouler sur moi, comme bon lui semblait… Une vengeance salvatrice, comme il en existait un paquet dans la littérature… c’était peut-être ce qu’il lui fallait… Ou peut-être que je devais lui répondre ? Très sincèrement, pour l’heure, je n’avais pas la moindre idée de ce que je devais faire ou dire. Je ne pourrais jamais réparer ce que j’avais fait, c’était sûr et certain. Alors… je ne pouvais pas non plus espérer changer quoi que ce soit.

Je finis par lever la tête dans sa direction, et par me lever. Le bureau massif qui nous séparait faisait un obstacle entre nous et, s’il avait besoin de se défouler sur moi, je préférais qu’il n’abîme pas le mobilier de mon bureau.


« Tobias… » J’avais ouvert la bouche sans penser à ce que j’allais lui dire. Et, de fait, je n’en avais pas la moindre idée. Je n’avais aucun discours tout prêt, aucune formulation toute faite… « Je ne sais pas quoi te dire… »

En fait, pratiquement… il n’y avait rien à dire. Ses propos cheminaient dans mon esprit et je ne pouvais que lui donner raison. J’avais toujours eu à cœur d’essayer de ne pas commettre d’impair, d’arriver à gérer les choses sans que mes émotions ne prennent le dessus… et là… eh bien… je n’aurais jamais osé avouer à Tobias que sa copine était physiquement irrésistible et que j’en aurais bien fait mon quatre heures si elle ne m’avait pas repoussé d’emblée. Était-ce son refus qui m’avait fait ainsi tourner la tête ? peut-être bien… ça, et tout le reste… enfin, je ne pouvais que supposer que l’avocate lui avait tout raconté. Peut-être même qu’après ça, ils avaient pu passer la nuit ensemble, dans les bras l’un de l’autre, tandis que j’avais passé, de mon côté, des heures à ruminer et à essayer d’analyser la situation en étant le plus serein possible… Je n’avais même pas osé rentrer chez moi tout de suite, préférant transplaner au manoir Lestrange, comme si j’allais pouvoir trouver là des réponses… mais il n’y en avait nulle part.

Et face au jeune Towsen, il n’y avait rien que je puisse faire. J’avais envie de lui dire que j’étais désolé, que j’avais merdé, qu’il avait raison et que j’avais agi comme un con… mais j’avais l’impression que ça n’aurait servi à rien. Ce n’étaient que des mots et il n’avait pas besoin de cela. Je ne savais pas comment j’aurais pu améliorer les choses. J’étais là, à deux pas de lui, à me demander comment gérer la situation et je ne savais pas du tout s’il était seulement possible de la gérer d’une façon ou d’une autre…
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Ven 17 Juil - 1:15


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Tobias ne pouvait dire vraiment ce qu’il attendait de cette entrevue avec son mentor. Bien sûr il aurait aimé que William lui parle d’une erreur, d’un malentendue, mais il n’y avait pas vraiment crue. Il savait ce qui c’était passé, il n’y avait aucun doute là-dessus. Alors pourquoi venir le voir ainsi ? Tobias espérait-il des excuses ? Oui, il voulait voir du regret, de la peine dans le regard de son mentor, il voulait voir qu’il comptait pour lui. Car enfin de compte, tout était question de ça : de la relation entre les deux hommes. Que cette trahison, aux yeux du mangemort, venait d’une personne pour qui il éprouvait un grand respect. Il fut une époque où Tobias aurait aimé, s’appeler Ombrage. Que malgré l’impureté de son sang, il aurait aimé que cet homme fut son père. En fin de compte, Tobias était venu, dans l’espoir de voir dans les yeux de cet homme, un quelconque respect. D’entendre de la bouche de cet homme, autre chose que des explications douteuses, des excuses peut être pleine de sincérité. Il aurait même aimé, que ce soit William qui vienne le prévenir de son erreur pas Toni. Les jours qui suivirent l’accident, Tobias avait attendu son mentor. A chaque fois qu’il l’apercevait au détour d’un couloir, le jeune homme croyait qu’il venait lui fournir des explications. Il avait veillé plusieurs nuits, attendant ne serait-ce qu’un hibou. Mais il n’en fut rien. William n’avait même pas eu la décence, de venir voir son ancien apprenti. Sans même lui présenter des excuses comme un ami, il aurait pu venir le prévenir comme un supérieur. Non, il avait préféré traiter Tobias comme un moins que rien, comme le genre de personne qui ne méritait même pas d’explications. A ses yeux le jeunes Towsen, n’était rien de plus qu’un sous-fifre, de la chair à canon, qu’il utilisait comme bon lui semblait. Non, c’était inadmissible, Tobias ne laissait pas les gens le traiter de cette façon.
C’étaient les poings serrés, que le jeune homme regardait son mentor encaisser ses propos. Était-il blessé ? Ou tout simplement blasé, in-intéressé par Tobias. Lui qui d’habitude était si fort, pour discerner les émotions des autres, ne savait trop quoi pensés. Sa colère ne l’aidait pas au contraire, il venait de lui cracher son venin en pleine tête et son mentor ne disait rien. Pourquoi n’avait-il pas quoi dire ? Des excuses, des explications sincères sur ce qu’il lui arrivait en ce moment, voilà ce qui aurait pu apaiser Tobias. Mais cela ne vint pas à l’esprit du sang-mêlé. Se mettre en état de faiblesse face à lui, c’était hors de question. Tobias s’énervait face à lui, comme il l’aurait fait avec un ami, mais William lui répondait comme-ci il avait à faire à un étranger. Quand son mentor vint se placer devant lui, le jeune homme resta muet un instant, fixant son ancien ami avec un profond mépris. Allait-il finir par se cogner ? William essayait-il que Tobias lui tape dessus, pour avoir une bonne raison de le punir selon les règles mangemorts ? En sois son mentor était-il sincère ou essayait juste-t-il de le manipuler. Avec la trahison que venait de subir le jeune mangemort, il ne pouvait plus avoir aucune confiance en cet homme. Il devait partir de principe que chacun de ses actes, avait un objectif nocif, pour Tobias. Sinon, il risquerait d’être une nouvelle fois, le patin de cet homme.
« Tu ne sais pas quoi dire ou tu ne veux rien dire ? »
Les dents serrées, le jeune Towsen, ne savait que dire de plus. Ses insultent lui passaient totalement par-dessus la tête et Tobias n’avait pas l’intention de s’abaisser à la violence physique. Il ne pouvait rien faire d’autre à ce moment précis. Il était maintenant fixé, son mentor, n’avait aucun respect pour lui et même pour la Cause.
« En fin de compte, Phoebus avait raison à ton sujet… »
Phoebus et raison, n’avait été que très rarement si ce n’est jamais prononcé dans la bouche de Tobias. A ses yeux, cet homme avait grain et une violence bien trop exacerbée, pour avoir raison sur quoique ce soit. Mais malgré leur désaccord Tobias pouvait accepter sa compagnie et surtout il savait que cela blessait son mentor. Avec un geste plein de dédain, Tobias s’écarta de son mentor, pour se diriger vers la porte, il n’avait rien de plus à dire.



William & Tobias


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Ven 17 Juil - 8:40

Si vous n’avez jamais ressenti de doute, de remords ou de culpabilité, il était impossible de comprendre l’état d’esprit qui était le mien en cet instant. Tiraillé, rongé de l’intérieur, je ne pouvais que me sentir mal.
Je savais bien que j’avais déconné et que les conséquences allaient me poursuivre. J’aurais voulu pouvoir faire face à mes responsabilités et être capable de dire au jeune Towsen que j’étais vraiment, profondément désolé, que j’avais bien conscience d’avoir agi comme aurait pu le faire le pire connard du monde et, surtout, que je ne désirais rien de plus à présent que tout faire pour arranger les choses...
Mais j’avais la boule au ventre et un noeud à la gorge. Je n’arrivais même pas à peser le pour et le contre, j’étais juste dans cette sorte d’état second, encore sous le choc du malaise de Meredith et de cette nuit d’inquiétude, trop fatigué et trop cassé par l’angoisse pour arriver à réfléchir et à m’exprimer correctement...

J’avais accepté de rencontrer Tobias ce matin, alors que j’étais sans doute dans le pire état de fatigue qu’il m’ait été donné d’avoir ces dernières années. J’avais les yeux cernés, le teint pâle... et je sentais bien que si ce n’était pas ma tension qui allait se mettre à déconner, ce serait cette sensation de pointe dans la poitrine, qu’il m’arrivait de ressentir dans des moments de stress intense. Peut-être qu’il vaudrait mieux que je laisse tomber ?


« Je ne sais pas... » Ma voix n’était qu’un murmure et je sentis bien que mes yeux devenaient trop humides pour que cela reste décent, je les frottai d’un geste nerveux. « Je suis désolé... »

Je n’aurais même pas su dire s’il m’avait ou non entendu. Tout cela allait bien plus loin qu’une petite soirée où j’avais eu envie de me taper une fille. Et je savais bien, pourtant, que me laisser guider par mes pulsions et par ma queue n’avait jamais été une bonne idée...
Pourtant, il y avait maintenant trois ans, cela ne m’avait pas du tout fait cet effet... je n’y repensais plus trop, à présent, mais il m’arrivait parfois de rêver encore de ce moment avec la jeune femme rousse... ça avait été vraiment intense... mais cette fille m’avait fait comprendre quelque chose et cela, ça m’avait vraiment retourné l’estomac, quand j’y avais repensé ensuite.
Pourtant, ça avait recommencé. Près de trois ans plus tard, ces vieux démons étaient revenus... alors que je ne m’y attendais pas, alors que j’étais dans ces moments où je n’étais pas en état d’avoir une pensée logique et ordonnée...

Mais Tobias s’éloigna de moi, en me lâchant peut-être les pires mots qu’il pouvait prononcer à mon égard. Même après tout ce qu’il avait dit plus tôt, si je me sentais mal, ce n’était rien en comparaison de ce que me fit cette phrase assassine.
Ma gorge, déjà nouée, devint sèche. L’humidité revint dans mes yeux et je tournais la tête, pour que cela ne puisse se voir.
Si mon ancien apprenti pensait cela de moi, alors... à quoi bon essayer de lui expliquer ce qui s’était passé ? J’aurais sans doute dû lui dire plus tôt, ça oui... mais l’occasion ne s’était pas présentée... depuis cette soirée du 3 décembre 2019, il s’était passé beaucoup de choses et je n’avais pas pris le temps d’avoir cette conversation avec Tobias...
Le résultat était clair : près d’un mois plus tard - à un jour près - tout était simplement foutu.

"Phoebus avait raison à ton sujet..." les mots résonnaient dans mon crâne, entêtés et continus, je ne pouvais pas faire face à une telle idée. Pas maintenant. Je savais bien ce que Malefoy pensait de moi. Il ne l’avait jamais caché. Et venant d’un type violent, véreux, joueur, alcoolique et sans scrupules, cela ne me touchait pas vraiment.
Mais la simple idée que Tobias puisse penser cela de moi, c’était vraiment très différent... lui, c’était un jeune homme que j’appréciais, pour qui j’avais du respect, même s’il en doutait plus que jamais ce matin, un jeune homme pour qui j’aurais été prêt à aller dire ses quatre vérités à un père indigne, un garçon que j’avais pris son mon aile, six ans auparavant, avec l’idée de lui donner les armes nécessaires pour qu’il ait la force et la puissance de devenir un mangemort capable de ne plus dépendre de personne...
J’aurais aimé que ce garçon soit mon fils, ou mon filleul. Que je puisse avoir une raison légitime de me sentir plus bas que terre alors qu’il s’apprêtait à partir...


« Tobias, s’il te plaît... j’ai... besoin de toi... » Oui, j’avais besoin de lui dans ma vie. Je ne pouvais pas lui dire à quel point sans que cela puisse être mal interprété. Mais je tenais vraiment à lui, autant qu’à un fils. Et si j’avais récemment accepté d’aider sa petite sœur, c’était sans doute en partie pour cela aussi...

« Tu n’es pas... comme Phoebus... il va essayer de te faire changer... » Et vu l’état d’esprit actuel de Tobias, peut-être bien que cet imbécile de Malefoy allait avoir une chance d’y arriver... c’était cela, le pire... Cet homme représentait à lui seul les pires défauts que l’on pouvait parfois reprocher aux personnes ayant fréquenté la maison Serpentard. Fourbe, sournois, vicieux, il n’avait jamais hésité à profiter d’une situation pour la tourner à son avantage...
Il l’avait prouvé, déjà à plusieurs reprises, dans ses diverses tentatives pour manipuler mon filleul et essayer d’en faire l’une de ses marionnettes sans le moindre libre arbitre. S’en prendre à des enfants, c’était une de ses méthodes favorites, qui le rapprochait, au fond, de Thorfinn Towsen.
Alors, oui, l’avis de cet homme m’importait bien peu... par contre, entendre que Tobias se rangeait à son avis, ça, je ne pouvais pas feindre l’indifférence...


« Tobias... » Il s’était dirigé vers la porte du bureau, mais je n’avais aucune envie de le voir partir, alors, sans réfléchir, je le rattrapais. « Ne fais pas ça, je t’en prie... »

Ne pas faire quoi ? Au fond, je ne savais pas trop, mais je ne voulais pas qu’il parte. Nous avions partagé tant de choses, lui et moi, le perdre, cela revenait à perdre un fils. Et je n’étais pas prêt à cela.
Le monde était en train de s’effondrer et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même...

Je pensais alors à Regor. S’il y avait bien un médicomage qui pouvait m’aider à y voir plus clair, c’était lui. Vu sa spécialisation, il avait peut-être une potion expérimentale qui pourrait me donner l’impulsion nécessaire pour retrouver un peu mon aplomb habituel...


« Tobias... » Je répétais son prénom, comme si cela allait changer quelque chose... je me sentais mal, à vrai dire, et plus perdu que jamais... « Dis-moi ce que je peux faire... » Si tant était qu’il y ait quelque chose à faire... Je me sentais con, en cet instant, parce que je n’étais même plus capable de savoir par moi-même comment je pouvais arranger mes erreurs... Et je ne savais même pas dire à quoi cela était dû, exactement... sans quoi, il était évident que j'aurais immédiatement ôté de ma vie ce qui commençait à contaminer mon existence comme cela...
Le fait était que je savais pertinemment qu'une fois que mon ancien apprenti aurait passé cette porte, cela marquerait la fin. Il rejoindrait sans doute Phoebus, puisqu'il semblait croire que Malefoy avait raison à mon égard, et j'allais avoir un ennemi de plus... avec la difficulté que vu l'affection que j'avais pour lui, ce serait un ennemi contre lequel je ne tenterais jamais rien...


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Ven 24 Juil - 19:03


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Tobias était bien sûr à ce moment précis en colère. Mais plus la discussion avançait et plus le doute se mêlait à cette colère. Pendant longtemps le jeune homme avait cru savoir qui était son mentor. Il croyait être en capacité de le comprendre, comprendre ses actions, ses paroles. Mais ce qu’il était en train de se passer entre eux, à ce moment-là, était bien différent de ce que Tobias avait l’habitude. Il ne reconnaissait plus son mentor. Depuis un certain temps, il avait changé aux yeux du jeune homme. La torture de son ami avait été la goûte de trop, la limite à ne pas dépasser. Pourtant malgré cela le jeune homme n’avait pas imaginé que cette discussion entre eux, ne pouvait être aussi peu partagé. Tobias avait presque l’impression de parler seul, comme-ci son mentor faisait tout pour ne pas aborder le sujet. On aurait dit un enfant, un enfant en plein dénis face à ses erreurs. Ce comportement Tobias ne le comprenait pas. Il n’avait jamais vu William en état de faiblesse, dans l’incapacité de dire quoique ce soit. Lui qui était d’un habituel beau parleur, avec une excellente rhétorique, ne pouvait rien dire. D’un geste de la main, le mentor s’essuya les yeux, un geste qui n’échappa pas à Tobias. Ses reprochent l’atteignaient-ils tant que cela ? Le jeune homme avait pensé que tout ceci lui passait par-dessus la tête. Mais à ce moment précis, William avait l’air plus que touché, et même toute la haine que pouvait éprouver Tobias, ne pouvait effacer ses signes si puissants. Le mangemort ne comprenait plus l’homme devant lui, qui tantôt le traité comme un moins que rien et tantôt presque comme un membre de sa propre famille. Face à cette situation, cette violence silencieuse, Tobias fit la seule chose qu’il pouvait encore faire : il partit. Ici dans ce bureau face à cet homme, qu’il n’arrivait désormais plus à comprendre, il n’avait plus sa place. A quoi bon, rester si ce n’est pour ce faire souffrir l’un et l’autre. Tobias était blessé et chaque parole ou plutôt silence de son mentor empirait les choses. Pourtant William ne l’acceptait pas, il n’acceptait pas l’abandon du jeune homme. Ses paroles raisonnèrent dans ses oreilles il avait beau se les répétaient, elles étaient à ses yeux vide de sens. William Ombrage avait besoin de lui ? Malgré l’affection qu’avait pu lui donner cet homme à une époque, jamais il n’avait prononcé des mots aussi intimes à son égard. L’idée même qu’il puisse mentir, semblait impossible. Il ne gagnait strictement rien à garder Tobias avec de tel argument. Ou alors William était devenu particulièrement instable, ce qui n’était pas à exclure.
« Je ne te comprend plus … » Non, son comportement n’avait plus aucun sens aux yeux du jeune homme. Pourquoi le prendre avec tant de froideur, pour ensuite être blessé au point dans avoir les larmes aux yeux. Au vus de ses gestes répétés vers son visage, Tobias se doutait bien que son mentor était plus que malheureux. Mais rien n’était plus violent que les derniers mots du jeune homme. Oui en disant cela il avait eu l’intention de le blesser. Il avait voulu qu’il souffre de la même façon que lui souffrait. Pour autant, jamais Tobias n’avait l’intention de suivre les pas de Malfoy. Cet homme était bien trop éloigné de la vision du jeune homme des mangemorts. Il était violent et sadique et Tobias savait pertinemment qu’il ne fallait pas prêter confiance à ce genre d’homme. Pourtant il lui avait dit il avait dit à son mentor, que Phoebus n’avait pas tort.
« Tu n’as pas l’air d’avoir compris, que personne en ce monde ne peut me " faire changer " » Des hommes manipulateurs, Tobias en avait connu dans sa vie. Son père le premier avait tout fait pour faire de lui son pantin. Mais le jeune homme lui avait résisté, il était devenu ce qu’il voulait être et non ce que son père voulait qu’il soit. Alors Malfoy, n’avait aucune chance de le faire changer, si quelqu’un devait manipuler l’autre dans leur relation, alors ce serait Tobias qui jouerait ce rôle.
Tobias était toujours devant la porte, une partie de lui avait envie de partir, de fuir son mentor qu’il ne comprenait plus. Mais il resta immobile quand celui-ci vient le rejoindre. Car malgré toute sa colère, la peine de cet homme qu’il avait tant apprécié lui déchirait le cœur. William l’avait rattrapé, il l’avait presque supplié de ne pas partir. D’une certaine façon, cela mettrait fin à tout relation entre eux. Était-ce la meilleure chose à faire ? Tobias le pensait, pourtant il ne bougeait pas. Peut-être qu’il n’était pas assez fort, oublié tout ce qu’il avait vécu, avec cet homme qu’il considérait comme un père. Ses yeux commencèrent à s’emplir de larmes à leur tour. Mais comparé à son mentor, ce n’étaient pas des larmes de tristesse mais de colère. William, l’avait snobé, mit à l’écart, traité comme un vulgaire larbin et maintenant il semblerait qu’il tenait à lui ? Rien de son comportement du dernier moi, ne pouvait ne serait-ce que laisser soupçonné de tel sentiment. Était-il en train de se moquer de lui ? A ce moment précis Tobias, ne le pensait plus. En vérité il ne pensait plus rien, il ne comprenait plus rien du comportement de l’homme qu’il avait en face de lui.
« Je ne te comprend pas … » Il répéta une nouvel fois cette phrase, car il ne savait plus quoi dire d’autre. Ce n’était pas à lui de trouver une solution, mais il avait besoin d’explication, d’honnêteté, si seulement William et était capable.
« Pourquoi me traites-tu ainsi, si tout cela à aussi d’importance pour toi ? »
Tobias allait rester, si c’est ce qu’attendait son mentor. Même si cela allait sûrement empirer les choses, même si ça revenait à jouer avec le feu, à voir jusqu’où les deux hommes pourraient contenir leur sentiment, Tobias allait rester. Parce qu’il ne voulait pas être celui qui a fui dans l’histoire et surtout parce qu’il ne comprenait plus rien à ce qui se passer dans la tête de son mentor.


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Mer 29 Juil - 17:57
La situation me déchirait intérieurement. Je ne pouvais qu’avoir ce profond sentiment de culpabilité en moi, prenant, envahissant, expansif et presque tentaculaire... je n’aurais su dire si ce sentiment était plus ou moins fort que celui que j’avais pu ressentir par le passé, lors de l’histoire avec Poppy Tiberius par exemple ou, un an plus tard quand la petite moldue, Ashley Taylor, m’avait innocemment posé une question qui m’avait, mine de rien, ouvert les yeux et mis devant le fait accompli... je n’étais pas quelqu’un de bien, au fond. Aussi loin que je pouvais remonter dans ma mémoire, j’avais toujours pris des décisions qui m’arrangeaient et qui arrangeaient notre Cause, ce qui revenait au même la plupart du temps... mais cette fois, j’avais commis une erreur, et pas une petite.
La conscience humaine est quelque chose d’à la fois merveilleux et effrayant. Merveilleux parce que cette petite étincelle de spontanéité pouvait être un véritable atout dans bien des situations... et effrayant parce que cela pouvait aussi être un éclair de lucidité et de clairvoyance... là, tout pouvait se compliquer. Il suffisait, de fait, que votre conscience se réveille une seconde trop tard et voilà, vous aviez agi sans vraiment réfléchir, sans avoir une seule idée des conséquences que pouvaient entraîner vos actes ou vos paroles...

Concrètement, où en étais-je à présent ? J’éprouvais des remords. Bien sûr. Parce que je savais très bien que je n’aurais pas dû agir comme je l’avais fait. Je m’étais laissé emporter, j’avais laissé la colère prendre le dessus et me contrôler... résultat des courses, je ne pouvais à présent plus que me repentir sans autre choix puisqu’il était tout simplement impossible de changer les choses. À ma connaissance, il n’y avait plus de retourneur de temps sur le marché depuis des années déjà... sinon, il était clair que je serais allé me foutre un bon coup de pied au cul pour m’empêcher d’aller au Neverland ce soir-là. Je ne savais même pas ce qui m’avait pris. Ce n’était pas dans mes habitudes de me comporter comme cela et, s’il ne s’était agi de Tobias, j’aurais très certainement fui complètement mes responsabilités. Mais je ne voulais ni ne pouvais lui faire cela. Le jeune homme avait une trop grande importance à mes yeux, je me devais de lui faire face, par égard pour lui et pour ces années à travailler ensemble...
Je m’en voulais énormément. Car quand je voyais ce que cela engendrait aujourd’hui en termes de conséquences, j’avais vraiment l’impression de n’être rien. Rien qu’un imbécile, incapable de ne pas se sentir attaqué, blessé et confus dans une situation qui, en plus de tout cela, n’avait aucune raison d’être. Moi-même, je ne comprenais pas. Je n’avais pas spécialement bu beaucoup ce jour-là... non, et puis, même, lorsque je prenais un verre, je savais toujours à quel moment m’arrêter pour ne pas me laisser aller jusqu’à l’ivresse… ce n’était pas dans mes habitudes de consommer des drogues ou de l’alcool à l’excès tout simplement parce que je détestais ne pas être moi-même et ne pas tenir la route.
Et pourtant, là, malgré l’heure encore très matinale, j’aurais bien eu besoin d’un petit remontant.

Pouvais-je dire au jeune Towsen que je n’arrivais pas non plus à comprendre ? La situation m’avait complètement échappé et je ne savais toujours pas pour quelle raison. Je n’avais même pas osé en parler à ma femme, ni même à Meredith - ou à peine à mots couverts - tant cela me semblait ne pas correspondre à qui j’étais ni à comment j’étais… quelque chose n’allait pas et tant que je n’avais pas en main tous les éléments nécessaires pour analyser les choses, je devais me rendre à l’évidence : j’étais loin d’être un type bien. Même avec la meilleure volonté du monde… je n’étais qu’un salaud. Et à partir du moment où ce genre de mot définissait parfaitement l’image que vous avez de vous-même, il y avait fort à parier que vous ne puissiez même pas vous en sortir sans aide. Là se posait un autre problème : je ne voyais pas à qui je pourrais demander un coup de main, ni pour quoi faire, ni pourquoi, ni même dans quelle mesure… pourtant, il allait bien falloir que je puisse voir le bout de ce tunnel et découvrir le fin mot de l’histoire si je ne voulais pas finir par devenir fou. Je me demandais déjà bien assez si je ne l’étais pas, d’ailleurs, comme Tobias le laissait entendre. Avait-il raison ? Je n’aurais su le dire…

Au moins, si personne ne pouvait le faire changer, je pouvais avoir la certitude que le jeune homme garderait la tête sur les épaules. S’il pouvait résister aux influences et garder sa ligne de conduite, alors, assurément, l’aîné des Towsen avait un bel atout de son côté. Il était devenu un sorcier accompli, à présent, un mangemort à part entière, avec la puissance nécessaire pour se faire respecter et pour pouvoir s’imposer. Il n’avait rien perdu de ses jolis traits du visage et avait toujours ce corps agréable, désormais sculpté par une vie pleine d’action… j’avais l’impression de regarder un fils et de prendre conscience qu’il était devenu un homme, à part entière.

Malgré tout son ressentiment, Tobias était resté. Je devais avoir l’air d’une midinette courant après un amoureux qui viendrait de la plaquer, mais tant pis. Étant donné les circonstances, sincèrement, je n’étais plus à cela près. Sa colère était légitime. Je le savais fort bien. Et il ne comprenait pas. Pas plus que je ne comprenais, en fait. L’un comme l’autre, en ce moment, nous étions face à un bel imbroglio où il aurait fallu pouvoir trouver sur quel fil tirer pour pouvoir commencer à tout démêler, doucement, sans rien brusquer, pour essayer ensuite de déterminer comment nous y prendre pour que les choses se stabilisent et puissent s’observer avec un peu plus de recul.
Penaud, la queue entre les pattes, je me tenais près de lui, avec ce cruel besoin de le retenir sans savoir exactement quoi lui dire pour cela. Je n’avais aucune envie de lui mentir, cela n’aurait servi à rien et m’aurait sans doute encore plus enfoncé qu’autre chose.


« Je ne vais pas chercher à te convaincre... convaincre, c’est encore vaincre... et moi, je ne veux plus lutter... »

Je ne voulais pas me battre contre Tobias. Si un jour cela devait arriver, advienne que pourrait, je savais que je ne répliquerais pas contre lui. J’étais bien incapable de lancer un maléfice sur un jeune homme que j’appréciais autant... cela reviendrait à la même chose, pour moi, que de lancer un impardonnable sur l’un de mes enfants. « Tobias, fais-moi prendre du veritaserum ou lance-moi un Impérium si tu ne me crois pas, mais je ne peux pas être plus sincère... »

Je n’avais jamais été très doué par avouer les sentiments positifs que pouvaient m’inspirer les autres, aussi était-il un peu difficile de trouver les mots justes. Je ne pouvais pas lui dire que je l’aimais, ce n’était pas quelque chose qui se disait, surtout entre un formateur et son apprenti. Je me fichais de ce pour quoi cela aurait pu me faire passer, mais é ne voulais pas que quoi que ce soit puisse venir entacher la réputation du jeune Towsen. Mon rôle était aussi, en quelque sorte, de veiller sur lui et de le protéger. Enfin, lui et sa sœur. Même si j’étais très certainement plus proche de Tobias, je ne pouvais pas nier que j’éprouvais aussi une forme d’affection assez similaire pour sa petite sœur.

« Je sais que j’ai fait une énorme connerie... et je ne sais même pas pourquoi j’ai fait ça... » Avec un peu de recul, bien sûr que Santana m’avait énervé. Bien sûr qu’elle avait cherché à me faire sortir de mes gonds... et elle avait réussi... mais la plupart du temps, je cherchais tout de même à garder une certaine objectivité pour ne pas laisser le côté émotionnel prendre le pas sur le côté rationnel... pourquoi cela n’avait-il pas été le cas cette fois-là?
J’étais en train de perdre tout à fait le jeune Towsen. J’en avais conscience et ça me déchirait de l’intérieur, comme si on m’arrachait les entrailles et qu’elles pendouillaient là, entre lui et moi, avec toute la souffrance que comportait une telle situation.


« Je suis complètement paumé… je ne me suis jamais senti comme ça… » J’étais plutôt du genre à être de ces personnes maniaques, qui vérifiaient tout cinquante fois plutôt qu’une, pour ne laisser aucune chance au moindre petit grain de sable de venir enrayer les engrenages de chaque projet auquel je participais… Même si je ne pouvais pas tout contrôler – Salazar soit loué, je n’en étais pas encore à être un obsédé du contrôle absolu – il était évident que je préférais toujours jouer la carte de la sécurité et étouffer dans l’œuf tout ce qui pourrait gêner.
Devais-je me confier au jeune homme alors que je n’avais même pas eu la foi de le faire avec des amis de longue date ? Elianor avait bien senti que quelque chose n’allait pas et, même avec elle, je m’étais enfermé dans un mutisme complet sur le sujet, refusant de parler de moi, éludant les questions qui m’étaient posées et déviant systématiquement la conversation…


« Je ne suis même pas foutu de te montrer ce que tu représentes pour moi… » Je pouvais bien essayer de lui dire, mais les actes ne valaient-ils pas mille fois mieux que les mots ? Dans ces cas-là, en tout cas, il me semblait que oui, effectivement, des gestes pesaient bien plus dans la balance que des mots qui pouvaient perdre de leur valeur à force d’être utilisés… pourtant, je pensais de façon très paternelle à Tobias, et j’avais toujours eu l’impression que mes attitudes le lui avaient largement prouvé, avec les années, ce qu’il représentait pour moi. Mais aujourd’hui, face au fait accompli, je me retrouvais les bras ballants… « Pourtant, j’aurais vraiment aimé avoir un fils comme toi… » J’aimais Marcus, bien sûr. Malgré son comportement déplacé, malgré ses insolences et ses diverses marques d’ingratitude… je l’aimais. Comme un père aimait son fils, sans condition… Au début, cela n’avait pas été très facile, quand Marcus était tout petit, parce que j’avais peur de lui faire mal en le prenant à bras, j’avais l’impression de ne pas être à la hauteur pour m’occuper de lui, je me sentais presque de trop quand ma femme l’allaitait… et puis, au fur et à mesure, j’avais appris à apprivoiser cette crainte au creux du ventre, cette sensation de n’être pas grand-chose, sinon rien, face aux merveilles que pouvait nous offrir la vie… Mais il me semblait, au fond, que tout avait été encore plus intense avec la naissance de ma fille, parce que j’étais fou d’elle depuis le début, comme s’il était logique qu’entre elle et moi ce soit quasiment fusionnel, déjà quand elle n’était encore qu’une jolie petite môme de rien du tout… « Je ressens le besoin de te… protéger… mais je ne sais pas comment m’y prendre… je ne sais plus… »
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Jeu 6 Aoû - 17:30


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Tobias ne savait plus comment réagir, d’un côté il était très en colère contre son mentor. Il c’était attaqué à Toni, sa Toni. Tobias avait tellement été blessé, qu’il était resté dans l’incompréhension la plus total. Oui son état était sûrement aggravé par le fait que Toni était une personne très chère à ses yeux. Mais à voir son mentor dans cet état, une petite voix au fin fond de sa tête, qui trouvait sa réaction injuste. Après tout ce que William avait fait pour lui Tobias n’était pas là au moment où il en avait le plus besoin, au contraire il faisait partie de ce qu’il le mettait dans un tel état. Le jeune homme aurait aimé pouvoir lui pardonner, mais ce qu’il avait fait été trop grave et il l’avait à une personne trop importante. Dans son cœur il sentait encore la blessure ouverte, comme ci il n’avait pas encore eu le temps de réaliser ce qu’il se passer. Il n’acceptait pas que se soit le même homme qu’il l’instruit, aidé qui est put le trahir de cette façon. Mais c’était bien le même, c’était William qui était ainsi devant lui à le supplier de rester. Après tous ce qu’il avait vécu ensemble, Tobias ne pouvait pas l’abandonner dans cet état.
« Qu’est ce qu’il t’arrive William ? » Son ton était plus doux. Il n’y avait plus de colère, juste de la pitié, car à ce moment précis son mentor était pitoyable. Tobias ne savait pas comment réagir, William avait toujours gardé la tête haute, il avait toujours été fort, jamais le jeune homme n’aurait pensé le voir un jour ainsi. Cet homme qui avait fait tant de chose pour, souffrait et malgré toute la colère qu’il avait pour lui, ça faisait mal. Pour Tobias c’était douloureux de le voir dans cet état de faiblesse. Le jeune homme se doutait qu’il n’était pas le seul problème, l’idée même que William se mette dans un état pareil rien que pour lui, semblait inconcevable.
Le jeune homme ne bougeait plus ne sachant plus quoi faire, il se contentait de regarder son mentor. Que pouvait-il faire ? Lui-même était complétement perdu. Il n’était pas dans les habitudes des deux hommes de faire autant d’effusion. William se confiait à lui comme il ne l’avait jamais fait. D’habitude c’était le contraire, Tobias lui confier ses peurs et ses regrets. Ou en tout cas c’était le cas quelques années plus tôt, quand Tobias n’était encore qu’un jeune apprenti. William l’avait guidé, il l’avait aidé dans sa quête de réponse mais aussi pour se former. Il ne l’avait jamais traité comme un moins que rien, jamais jusqu’à cet incident. Il n’avait simplement pas pensé aux conséquences de ses actes, il avait craqué. Tobias se comportait-il comme un gamin capricieux en lui en voulant pour cette unique erreur ? Le problème était qu’il n’avait pas à faire à un quelconque problème. C’était de la torture, de la douleur, la douleur de Toni et par son biais celle de Tobias.
«  Je te crois. » Oui, maintenant il croyait à l’erreur mais est-ce que cela changeait-il réellement quelque chose ? Tobias n’en savait rien. « Mais je ne suis pas sûr de pouvoir te pardonner pour autant. » Le jeune homme retenait à son tour ses larmes, jamais il n’aurait voulu avoir cette confrontation. Il lui en voulait tellement d’avoir détruit leur relation pour un simple coup de colère. Lui qui était comme un père à ses yeux.
Tobias écoutait, il écoutait sans savoir quoi dire. Un fils, Ombrage le voyait comme un fils ? Il aurait tellement voulu qu’il lui dise cela dans un autre contexte, qu’il n’attende pas que leur relation explose avant de lui prouver réellement son affection. Tobias savait que venant de la bouche de son mentor ce n’était pas rien. Lui qui était si proche de ses enfants, qui les aimait plus que tout au monde, c’était sûrement la chose la plus puissante qu’il pouvait dire. Le jeune homme avait toujours rêvé d’avoir un père aimant comme William. Il regardait parfois jalousement les enfants de William ou même le fils de Meredith, Helios. Il aurait aimé connaître ce même amour, il aurait aimé savoir ce que cela faisait d’être aimé et non pas d’être un simple pantin. Bien sûr ses parents étaient fiers de lui, il lui disait, mais ce n’était pas de l’amour. Non, Tobias savait qu’il n’était pas aimé dans sa famille, même sa sœur qu’il chérissait tant ne l’appréciait pas. D’image il était le fils parfait et choyé mais la vérité était bien différente. Personne avant William ne lui avait dit vouloir le protéger. Jamais personne n’avait eu envie de le protéger, simplement de faire de lui en homme puissant, un bon petit soldat.
« Je… Je n’ai plus besoin d’être protéger William. » Tobias pris sur lui pour ravaler sa colère, pour le moment en tout cas. Il avait choisi de rester tout simplement car il ne pouvait ignorer le mal-être de son mentor. Que dirait Toni si elle le voyait agir ainsi après ce qu’il lui avait fait ? Elle le détesterait sûrement, mais après tout elle n’était pas là. Tobias agissait selon sa conscience et il ne pouvait abandonner William ainsi, dans cet état. « Laisse-moi t’aider. Je ne peux te pardonner pour l’instant, mais ne peux te laisser ainsi dans cet état. Explique-moi ce qu’il ne va pas, laisse-moi t’aider et peut-être qu’un jour je te pardonnerais… » Le lien qui unissait les deux hommes étaient bien plus fort qu’une relation banale entre un mentor et son apprenti et faire comme-ci ce n’était pas le cas était tout bonnement stupide. Tobias s’en voudrait à vie s’il abandonné William ainsi, dans cet état. Il avait peur au fond de lui que les choses tournent mal que son mentor fasse une bêtise. Après tout il ne l’avait jamais vue dans un état de détresse pareil, pour le jeune homme c’était d’une certaine façon effrayante.



William & Tobias


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Ven 7 Aoû - 23:46

La situation m’échappait complètement. J’avais l’impression qu’il me manquait des informations pour pouvoir parvenir à comprendre tout cela... et pourtant, les choses étaient très claires : j’avais agi comme un con, sans réfléchir, sans pouvoir me contenir... et à présent, je devais assumer cela, sans savoir pourquoi j’avais fait cela. En règle générale, je parvenais tout de même à me maîtriser... mais ce soir-là, je n’avais pas la moindre idée de ce qui m’avait pris. Déjà, me rendre au Neverland comme ça, sans vraie raison, ce n’était pas quelque chose de planifié... mais alors la suite... c’était pire que tout.
Avec le temps, j’avais essayé de me convaincre du bien-fondé de mon acte, mais concrètement... ce n’était pas vraiment justifié et j’avais beau retourner le problème et la question dans tous les sens, je ne voyais pas ce qui m’avait poussé à faire cela.
À cinquante-deux ans, je ne pensais pas être assez âgé pour commencer à perdre la tête... pas à ce point en tout cas... ou alors, c’était une sorte de moment d’absence, mais cela restait une hypothèse peu acceptable et assez peu satisfaisante. Je n’avais pas de bonne raison d’agir comme cela, voilà la vérité... et c’était bien là le cœur du problème.

Que pouvais-je répondre à la question que me posait Tobias ? N’allais-je pas passer pour un fou si je lui disais tout cela ? Qu’allait-il bien pouvoir penser de moi, par après ?
Je détestais la simple idée de pouvoir décevoir quelqu’un qui comptait pour moi... alors si c’était lui, si je le décevais au point qu’il me tourne le dos... je n’avais pas la moindre petite idée de la manière dont j’allais pouvoir vivre ça. Mal, sans doute, mais à quel point ?

Ce qu’il m’arrivait... franchement, c’était difficile de savoir par où commencer... mais peut-être que j’étais en train de devenir fou et que cela se traduisait de cette façon, après tout... des actes injustifiés, des colères incontrôlées... et puis la prise de conscience, après coup, de ce que j’avais plus faire. Un peu comme les lycanthropes qui reprennent leurs esprits au milieu de nulle part, complètement nus et couverts de sang...


« Je pense que... je suis en train de... perdre la tête... »

C’était terrible à avouer, mais je n’avais aucune autre piste de justification que celle-ci... et, d’une certaine façon, ça me semblait justifier aussi d’autres choses, dans la foulée. « Je ne vois pas d’autre explication... »

J’avais baissé les yeux, comme un gosse qui viendrait d’avouer avoir cassé le vase de collection Ming dynasty qui trônait fièrement depuis des dizaines d’années dans le salon de sa grand-mère... Il me restait à attendre la sanction qui allait suivre, qui devrait être exemplaire, évidemment...
Il n’y avait pas trente-six solutions, je ne pouvais que me résigner, désormais, et faire en sorte que mon mea culpa soit complet, sincère et direct...


« Plus rien ne va... c’est insupportable... » Par où devais-je commencer, au fond ? Et que pouvais-je confier à ce jeune homme qui avait été mon élève ?

Je me montrais déjà dans une attitude que je n’avais jamais... il devait me trouver pathétique... si pas carrément pitoyable... un vieux con en train de perdre la boule et qui s’en rendait compte... un peu comme ces vieillards dont le cerveau finit par ressembler à une éponge et qui ont parfaitement conscience qu’ils perdent le fil un peu à la fois... il me disait qu’il ne pourrait peut-être pas me pardonner et, au fond, je le comprenais... aurais-je pu pardonner en pareille situation ? Je n’étais pas très sûr... "Si tu aimes, pardonne. Si tu n'aimes pas, oublie." Voilà ce que ma grand-mère m’avait enseigné... mais qu’en était-il lorsque c’était moi le fautif ? Je ne me pardonnerais sans doute pas ce que j’avais fait, comme je ne m’étais jamais pardonné ce que j’avais fait à Poppy Tiberius... pourtant, c’était très différent... je me souvenais parfaitement de la soirée avec Poppy : j’avais une responsabilité à assumer et c’était déjà bien lourd à porter... mais ne pas savoir pourquoi j’avais agi comme cela avec Santana, c’était pire, d’une certaine façon.
Alors, qu’est-ce qu’il m’arrivait ?


« Je n’en sais rien, Tobias... Je passe mon temps à travailler... je ne vois quasiment pas ma femme, ni mes enfants... » Et ils me manquaient, bien évidemment... j’avais l’impression de n’être qu’un touriste lorsque je rentrais chez moi... et peut-être qu’à force, ils avaient cette perception de moi, eux aussi... « Puis il y a Meredith... »

La nuit dernière avait été très intense en termes d’émotions, mais je ne pouvais pas en parler. Ce n’était pas à moi de décider qui devait être au courant ou non.

« J’ai besoin d’une pensine... » Tout à coup, cela m’était apparu comme une évidence. Je ne pourrais pas comprendre ce qui s’était passé si je ne pouvais pas avoir de recul concernant cela.
Les faits remontaient à un mois, mais j’étais quelqu’un d’observateur et j’avais toujours eu une excellente mémoire. Cela devait pouvoir rendre les choses plus claires.
Mais je ne pouvais pas demander à Tobias de venir se perdre dans mon souvenir alors que cela le touchait d’aussi près. J’avais bien compris que Santana n’était pas n’importe qui à ses yeux et je ne pouvais pas lui imposer quoi que ce soit...

Je ne devais plus le protéger... certes, le jeune homme était un adulte, un mangemort accompli et un sorcier puissant à présent, mais au fond de moi, je le verrais toujours comme l’enfant, puis l’adolescent et puis le jeune homme que j’avais connu... peut-être avait-il raison, il n’avait plus besoin d’être protégé, mais peut-être que moi je ressentais encore le besoin d’être là pour jouer ce rôle pour lui... je n’étais pas prêt à me séparer de lui, surtout en ce moment... j’étais bien trop attaché au jeune Towsen pour cela.


« Je ne vois pas d’autre moyen de vérifier ma santé mentale... » J’étais tout à fait disposé à faire ce qu’il fallait, mais il fallait une personne de confiance pour ce faire... et hormis Tobias, à qui j’avais fini par m’ouvrir un peu plus, je ne savais pas à qui je pourrais demander une telle chose...

« Si je suis en train de devenir dingue... promets-moi de m’empêcher de faire des conneries... » Je préférais m’imaginer mort plutôt que comme un vieux connard. Et pour cela, un Avada Kedavra lancé par mon ancien apprenti me semblait être un sort préférable à toute autre forme d’euthanasie. Oui, en fait, s'il fallait m'achever, je préférais mourir comme cela. De la main de Tobias.
Si je pouvais avoir son aide pour m'en sortir, ce serait bien mieux, mais en attendant, c'était tout aussi bien d'avoir la certitude de pouvoir compter sur quelqu'un. Enfin, ça avait quelque chose de positif, dans tout ce marasme dans lequel je m'embourbais, comme on le fait dans des sables mouvants.
Si j'étais en train de devenir fou et de perdre la tête, alors, il fallait bien que je prenne les choses en main, au moins en partie, dans la mesure du possible et du raisonnable. J'allais devoir penser à mettre de l'ordre dans mes affaires et à envisager sérieusement la fin... même si ce n'était pas le plus drôle ni le plus plaisant à faire, il allait bien falloir passer par là un jour ou l'autre. J'aurais aimé voir nos ennemis perdre la face, mais peut-être que cela n'arriverait pas de mon vivant.


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Mer 12 Aoû - 13:04


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Sa colère laissait petit à petit place à l’inquiétude. Pas que Tobias avait oublié tout ce que son mentor avait fait non, mais l’urgence était ailleurs. Il devait comprendre et ne pas laisser cet homme qui lui avait été si précieux par le passé, dans cet état. Ce qui était brisé ne pouvait être réparé aussi vite, mais Tobias pouvait prendre sur lui pour faire ce qu’il lui semblait être le mieux. Son mentor, jamais il ne l’avait vu dans un tel état. Pourtant on peut dire que Tobias avait découvert des facettes de William que peu connaissait, mais il ne l’avait jamais vu ainsi. C’était à la fois impressionnant et inquiétant, jamais Tobias ne c’était retrouvé dans cette situation avec lui. C’était souvent l’inverse, William qui essayait de protéger son apprenti, de le soutenir. Le jeune homme ne savait pas comment s’y prendre réellement, mais il faisait de son mieux, au moins pour comprendre.
C’était-il éloigné de son mentor au point de ne pas se rendre compte qu’il allait si mal ? Certes Tobias était de plus en plus pris, il ne vivait même plus officiellement en Angleterre et donc passait moins de temps avec ses proches, mais là à louper quelque chose d’aussi gros. Déjà Tobias n’avait pas été là quand Amber avait eu besoin de lui, le jeune homme ne voulait même pas penser avoir put faire de-même avec son mentor.
« Perdre la tête comment ça ? Ce n’est pas la première fois que ça arrive ? »
Tobias ne comprenait rien. William ne pouvait pas devenir fou, comme ça du jour au lendemain. Ce n’est pas comme ça que ça marchait non ? Il ne pouvait pas… ce n’était pas possible. Tobias n’acceptait pas, cette réponse il devait y avoir autre chose, quelque chose de bien plus logique. William avait l’air au bout du rouleau, peut-être n’arrivait-il pas à supporter le poids de sa nouvelle fonction au sein de conseil d’administration ? Tobias avait du mal à envisager cette possibilité, mais elle lui semblait déjà plus probable qu’une folie sortie de nulle part.
« Non il doit y avoir autre chose, on ne devient pas fou du jour au lendemain, sans aucun antécédent ce n’est tout simplement pas possible. »
William avait l’air fatigué, bien trop fatigué pour un homme de son âge. Peut-être que c’était ça le problème ? Peut-être qu’il se surmenait ?
« Prend des vacances, ça vous fera du bien à tous. Prend des vacances pour faire le point. Que ce soit au conseil ou chez les mangemorts on pourra se passer de toi un certain temps. »
C’était la meilleure chose à faire aux yeux de Tobias. S’il ne suivait plus le rythme il devait se reposer après il verrait. Avec une bonne nuit de sommeil et un peu de temps pour lui, William y verrait plus clair. Le jeune Towsen savait pertinemment que c’était plus facile à dire qu’à faire. Lui-même se laisser facilement déborder par son travail. Mais il aimait ça et il n’avait rien d’autre. Contrairement à son mentor il n’avait ni femme ni enfant. Personne qui ne l’attendait nulle part, il pouvait se permette d’organiser son temps autour du travail. Pour William les choses étaient différentes, il y avait des gens qui avait besoin de lui, qui comptait sur lui. L’oubliotor ne pouvait être à temps plein de son boulot, dans sa vie de famille et dans tout le reste ce n’était tout simplement pas possible. D’autant plus que Tobias avait cru comprendre, qu’en plus de toute la pression familiale, il y avait son amante : Meredith. Il était très clair que leur relation dépassait la simple amitié, pour les yeux du jeune homme qui avait tant connu William. Mais il ne pouvait pas déterminer la nature de leur relation. Tobias ne ce n’était jamais aventuré à questionner son mentor sur le sujet, il savait que c’était un terrain glissant et ne voulait pas mettre ses deux supérieurs dans l’embarras. Mais cette dernière phrase, ce sous-entendu inquiéta beaucoup le jeune homme. La veille il avait vu sa supérieure s’écrouler sous ses yeux et malgré ses ressentiments du moment, Tobias c’était inquiété. Il c’était inquiété parce qu’il appréciait et même admirer cette femme. Comme William, il ne l’avait jamais vu en situation de faiblesse. Les paroles, au début de leur entre vu de son mentor, avait rassurer Tobias sur l’état de santé de sa supérieur, mais maintenant le jeune homme doutait.
« Meredith ? Que lui arrive-t-il ? » Tobias pris un ton, plus doux, plus solennel, pour poser cette question peut-être trop indiscrète. « Est-elle malade, je veux dire gravement malade ? » Tobias avait évité le terme de mourante, pour ne pas être trop cru. Il savait que William tenait beaucoup à elle. Et si tel était l’épreuve qu’il était en train de traverser alors Tobias essaierait d’être là pour lui, malgré tout ce qu’il venait de se passer.
Tobias était perdu, il ne savait plus vraiment où il en était et ne comprenait pas grand-chose à ce que lui raconter son mentor. A ce moment précis, il était assailli, de divers sentiments, il était inquiet pour Meredith, désemparé par son mentor et fou de rage pour ce qui était arrivé à Toni. Peut-être que c’était lui qui allait finir par perdre la tête finalement. D’un seul coup, William eu une idée, une bonne idée à vrai dire. La pensine allait pouvoir leur donner une explication plus logique, quelque chose de plus concret tout du moins.
« Oui ! Bonne idée, il y en a une au QG, tu penses ? »
Tobias se leva, faisant les cent pas pour trouver une solution. Oui peut-être que grâce à une pensine, il pourrait avoir des réponses. Mais s’il ne trouvait rien ? Si au contraire tout prouver que William perdait bel et bien la raison. Que ferait-il ? L’envoyer à Saint-Magouste, ou juste lui trouver un psycomage adéquat. Mais s’il en était à torturer des personnes par « inadvertance » les choses étaient bien trop grave. Tobias était en pleine réflexion, quand il s’arrêta d’un seul coup. Il sentait chacun de ses muscles lui tirer. Qu’entendait William par empêcher de faire des conneries ? Il ne sous-entendait pas quand-même, de l’exécuter ? C’était du délire, non Tobias avait du mal comprendre, jamais ils n’arriveraient à de tel extrémité.
« C’est ce que je suis en train de faire, en venant de voir ici et en essayant de t’aider. » Son ton était froid, son visage impassible. Il était en colère, il venait de vivre une belle épreuve avec Toni à cause de lui. Une grande déception, il l’avait blessée et maintenant il voulait que Tobias prenne ce genre d’extrémité. Lui ajouter une torture de plus ? Tobias ne savait plus où il en était, mais jamais il ne lèverait la main sur William, ça il en était persuadé.


William & Tobias




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Jeu 13 Aoû - 14:48
Je ne savais pas trop comment pouvoir gérer cette situation. Et je n’aimais pas cela. En fait, je détestais ne pas savoir ce qu’il en était, comme je détestais ne pas comprendre. J’étais tellement habitué à tout observer et à tout analyser... un peu comme une manière d’avoir une sorte de contrôle sur chaque situation... en tout cas, cela donnait cette impression rassurante que tout ne m’échappait pas. Et c’était important pour moi d’avoir ce sentiment pour une question de confiance en soi. Somme toute, c’était plutôt logique. En tout cas, de mon point de vue, cela l’était.
Or, dans cette situation, tout était plutôt confus... je ne pouvais pas me résoudre à l’admettre mais cela avait un côté assez effrayant, notamment cette histoire de perte de contrôle, mais aussi - et surtout - ce manque de discernement qui ne me ressemblait pas vraiment. J’avais un problème, et pas un petit.
Était-ce la première fois ou non que cela m’arrivait ? Je n’avais jamais vraiment creusé la question... mais il me semblait que oui, au final... sans faire l’anamnèse de tout ce qui précédait, je n’avais pas vraiment d’autre épisode du genre à déplorer. Et Poppy Tiberius ? C’était une autre histoire, c’était très différent. Cela remontait à trois ans maintenant et je n’avais jamais plus agi comme cela. C’était une erreur, ce soir-là, et je m’étais promis de ne plus jamais recommencer une chose pareille... ou dans un contexte différent, consenti, cadré... encore aujourd'hui, cette histoire me posait question, parce que je ne voulais pas garder de moi cette image... et puis, si la jeune femme n'avais pas renversé la tendance, que serait-il advenu ? Non, vraiment, je préférais éviter désormais de m'aventurer sur ce genre de terrain glissant.


« Je réfléchis toujours, Tobias... pour absolument tout... » Cela avait toujours été dans la nature et c’était clairement plus fort que moi. D’ailleurs, Elianor m’avait parfois reproché de manquer de spontanéité... « Ce que je veux dire, c’est que ça ne me ressemble pas... C’est comme si j’avais perdu la tête à ce moment-là. Mais si c’est le cas, ça arrivera peut-être encore... »

Et ça, je n’étais pas vraiment prêt à le vivre et encore moins à l’accepter. J’avais toujours fait en sorte de ne pas me retrouver au centre de l’attention, peut-être un peu par humilité, mais sans doute surtout parce que je n’aimais pas cela. Je préférais que l’on ne me remarque pas et que je puisse mener ma vie comme je l’entendais. Ne pas attirer l’attention, cela signifiait, aussi, mettre entre parenthèses mes propres émotions et sentiments, parfois me contenter de dire que tout allait bien alors que ce n’était pas forcément le cas... pour ne pas inquiéter mes proches et pour ne pas les faire souffrir de mes propres souffrances...
Le jeune homme avait-il raison? Avais-je « juste » besoin de quelques jours de vacances et de repos ? Je savais que je ne pourrais de toute façon pas me soustraire totalement de toutes mes obligations. Si je prenais quelques jours de congé au niveau boulot... il resterait encore le Conseil d’Administration, auquel je ne voulais pas laisser Meredith seule pour représenter notre Cause, et puis il resterait aussi notre Cause, justement... Je n’étais pas indispensable. Personne ne l’était, tout le monde était remplaçable professionnellement. Mais un congé aurait pu me porter préjudice. J’avais besoin de me sentir actif et utile.


« Tu penses ? J’ai l’impression que ça ne fera que reporter l’échéance... si je prends quelques jours, à mon retour, la paperasse se sera entassée. Ce sera un travail encore plus important à fournir... » Et tout le bénéfice de vacances s’envolerait aussitôt.
Et puis, les vacances de Noël avaient été l’occasion de décrocher un peu de tout ça... bon, j’avais eu Septima qui avait invité sa meilleure amie pour les quinze jours, puis Amber Towsen qui était venue régulièrement au manoir pour qu’elle puisse s’entraîner, et puis il avait fallu nous rendre dans ma famille et voir ma sœur, son mari et leurs trois enfants...
Ça n’avait pas du tout été reposant. J’avais à peine eu l’occasion de faire une grasse matinée... mais il fallait dire, aussi, qu’Elianor n’avait pas pu prendre autant de jours de congé que moi, elle était sur une grosse affaire qui lui prenait pas mal de temps. Un dossier à traiter à l’étranger. Nous n’aurions, de toute façon, pas pu passer énormément de temps ensemble, elle et moi.

Quant à Meredith, je m’en voulus aussitôt d’amener autant d’inquiétude à son sujet. J’avais dû l’évoquer avec trop de ressentis... ou bien c’était un mélange de tout qui faisait que j’avais parlé de cette façon et que mon ancien apprenti interprétait cela comme autre chose...


« Non, non... ce n’est pas ce que je voulais dire... Meredith se met beaucoup de pression... elle a craqué à cause d’un trop-plein d’émotions... mais elle arrivera à régler tout ça... en prenant une chose à la fois... » Bien sûr que Mrs Carrow allait gérer. Elle parvenait toujours à trouver des solutions quand c’était nécessaire et elle pouvait gérer beaucoup de choses sans faillir. Il fallait juste commencer quelque part. Et c’était ce qu’elle avait fait la nuit dernière avec moi. Cela l’avait sans doute délestée d’un poids sur les épaules... mais ce poids venait alourdir les miennes. Nous portions désormais cela tous les deux, ensemble... et si je n’avais pas voulu me montrer trop empressé cette nuit, j’avais tout de même eu le temps d’y penser encore et encore...
Devrais-je en parler ? À Tobias ? C’était délicat, puisque je n’étais pas le seul concerné. Je ne pouvais pas décider de me confier là-dessus sans en parler d’abord à Meredith. Et pourtant, Salazar savait à quel point j’avais besoin de mettre des mots sur tout ça...
« C’est... un peu compliqué... »

Je savais que le jeune Towsen était une personne en qui je pouvais avoir confiance, mais je ne voulais pas trahir ma belle amie. Il fallait d’abord que je puisse savoir si elle cautionnait ou non le fait que je puisse en parler à quelqu’un... j’avais d’abord eu envie, cette nuit, d’en parler à Rabastan, qui mieux que lui aurait pu comprendre la situation et ce qu’elle signifiait ? Après tout, s’il y avait bien une personne en ce monde avec qui j’avais toujours pu parler de tout sans avoir à faire attention à ce que je disais ou à comment je le disais...
Mais je ne pouvais que me sentir coupable dans cette histoire. Le feu sacré et dévorant qui nous animait, Meredith et moi, nous faisait bien souvent oublier les convenances et les précautions... parce que nous étions trop pressés... parce que nous ne pouvions résister... parce que c’était elle et moi... Si j’avais eu le sang pur, tout aurait été tellement plus simple... mais ce n’était pas le cas et ça ne le serait jamais... quant aux mots qui me venaient tout bas et que je ne pouvais pas prononcer ouvertement, c’était encore une autre histoire. Pourtant, il y avait déjà des années que ça durait, mais il nous fallait suivre la raison, c’était une obligation sociétale... la société voulait que l’on soit des gens raisonnables. C’était parfois ce qui coinçait dans la vie quotidienne.
« Mais ca ira pour sa santé, elle se remettra vite. »

En tout cas, je l’espérais. Mais le médicomage qui passerait tout à l’heure allait pouvoir certifier cela. Ce serait bien plus rassurant.

Pour ma part... peut-être que je devrais voir un médicomage aussi? Le genre spécialisé en troubles psychomagiques, par exemple... Cela dit, je n’avais aucune envie de finir comme un vieux fou. En liberté ou enfermé à vie à Sainte-Mangouste, je ne me voyais pas vivre comme cela.
Le fait de devoir mettre un terme à tout cela arriverait bien un jour, mais, bon sang, j’aimerais vraiment ne pas devoir en arriver à de telles extrémités aussi tôt. J’aurais tellement préféré que Regor ou un autre médicomage spécialisé dans les potions me dise que c’était dû à l’abus de potions de l’œil vif ou quelque chose dans le style.


« Je veux dire... si c’est irréversible... je ne veux pas devenir un fardeau... »

Tobias m’avait dit qu’il était en train de m’aider en étant là, mais il n’avait pas répondu vraiment à ce que je lui demandais. Je voyais bien qu’il n’était pas ravi mais j’avais en quelque sorte besoin de l’entendre dire qu’il accepterait de me faire cette faveur si cela s’avérait nécessaire. Pouvais-je formuler une telle demande plus précisément ? Cela me semblait un peu déplacé, en quelque sorte...
tout comme il était peut-être un peu déplacé de demander à Tobias de regarder mon souvenir de ce jour-là dans une pensine, surtout si l’on prenait en compte sa relation avec Santana. Ou son attachement pour elle. Mais je ne voyais pas d’autre solution pour avoir le fin mot de l’histoire...


« Il y en a une dans le bureau de Meredith... mais... » A nouveau, cela me semblait assez délicat. Fallait-il ou non que le jeune Towsen entre dans ce souvenir et puisse tout voir ? N’avais-je pas fait d’autres choses qu’il aurait pu découvrir de cette façon ? J’avais approché la jeune femme sans avoir d’objectif précis, puis je l’avais trouvée désirable, puis... je l’avais torturée.
Je ne voulais, cependant, pas cacher la vérité au jeune homme. Il me semblait que l’avocate lui avait de toute façon déjà tout raconté et je n’avais pas modifié sa mémoire... alors, je ne modifierais pas mes souvenirs non plus.
« Tu vas me détester pour tout ça. » Et cela, je ne le voulais surtout pas, si je devais perdre Tobias, cela marquerait très clairement un virage dans ma vie. Le genre de choses qu’on ne pouvait pas prévoir, mais juste appréhender avec crainte. « Tu sais déjà que j’ai été odieux... je ne sais pas si tu as envie de voir ça... mais je ne peux pas demander à quelqu’un d’autre... »

J’avais baissé les yeux. Je ne pouvais pas être plus sincère... j’avais exposé mes craintes, j’avais parlé de ce qui me taraudait et j’avais évoqué aussi une partie de mes ressentis. Il me semblait que je n’avais quasiment jamais pris le temps ni la peine de m’ouvrir autant.

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Jeu 20 Aoû - 11:09


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Tobias faisait ce qu’il pouvait pour aider son mentor. Mais il n’aimait pas pour autant cette situation. Oui, il lui était redevable, oui après tout ce qu’ils avaient vécu tous les deux le jeune homme ne pouvait abandonner son mentor comme ça. Mais cela n’effaçait en rien ce qui c’était passé avec Toni. Tobias savait que son mentor, derrière ses aires sages, pouvait être d’une extrême violence, il savait qu’il pouvait être un grand sadique. Ce n’était pas un de ses traits de caractère qu’il appréciait le plus, au contraire pour Tobias ce genre de sentiment pouvait l’écarter de son but véritable. Et ce fut le cas, William c’était laissé emporter par ses envies les plus malsaines et les choses avaient dégénérées. Maintenant il ne pouvait plus faire marche arrière, ni lui ni Tobias pouvait oublier ce qui venait de se passer. Le mangemort n’aurait jamais cru, que William réagirait ainsi. Tout dans son comportement lui paraissait insensé. Son mentor réagissait très personnellement, Tobias ne l’avait jamais vu dans cet état-là. Tobias se serait attendu à des excuses tout au plus, ou maximum qu’il décide d’assumer ses erreurs en abandonnant sa fonction : avec honneur et élégance comme il avait toujours fait les choses. Mais William était bien loin d’être celui que Tobias avait l’habitude de côtoyer. Son mentor était faible, à bout de nerf, on pourrait même dire qu’il avait l’air apeuré. Jamais le jeune homme n’avait eu l’occasion de voir l’Oubliator hors de ses moyens, perdu, c’était pour lui bouleversant. Il ne pouvait continuer de s’énerver contre lui, vu l’état dans lequel il se trouvait. Il devait pour ça retrouver son mentor dans son état habituel. Peut-être qu’après tout, William était bien en train de devenir fou, peut-être qu’il avait raison et que Tobias ne pouvait rien faire pour lui. Mais ça le jeune homme ne voulait pas l’accepter, à ses yeux ce n’était tout simplement pas possible. C’était même trop facile, s’il était fou alors Tobias n’avait plus aucun droit de lui en vouloir pour ses actes, il sera là à le soutenir, gardant sa colère au fond de lui. C’était injuste. Il devait y avoir une autre explication forcément.
« Le manque de sommeil et le surplus de potion d’Œil vif, peuvent créer ce genre de chose : irritabilité, violence injustifiée, manque de cohérence … » C’étaient les symptômes dictés par tous les médicomages en cas la fatigue excessive.  Il devait se reposer, c’était juste ça, Tobias en était persuadé. Il avait craqué à ses pulsions internes parce qu’il était devenu trop faible pour y résister. Le mangemort avait la mâchoire serrée, si ce n’était que ça le problème, alors il aurait du mal à pardonner son mentor, tout simplement car c’était une réaction trop extrême même pour une personne fatiguée.
« Alors quitte le conseil. Tu n’es pas en état d’être efficace de tout façon regarde toi … Ce que tu as fait aurait pu mettre fin à l’alliance et relancer la guerre, c’est grave. Il ne s’agit pas simplement de nous deux et du fait que je connaisse Toni. » A vrai dire il avait eu beaucoup de chance que l’avocate décide de ne raconter cette histoire à personne d’autre qu’à Tobias, auxquelles cas les choses auraient pu être catastrophique pour l’avenir du monde sorcier ainsi que pour lui. « En tout cas tant que tu n’aurais pas compris ce qu’il ne va pas. » Son ton était plus doux, c’était rendu compte qu’il avait été un peu brusque, Tobias avait essayé de redescendre d’un ton, il devait rester calme, jusqu’à ce que son mentor retrouve sa forme d’antan tout du moins. Quand celui-ci se mit à parler de Meredith le cœur du jeune homme loupa un battement. Si son amie était malade et peut-être même mourante, cela pourrait expliquer le comportement de William c’est dernier temps. Mais est-ce que cela lui permettrait d’être pardonné pour autant ? Il était difficile pour Tobias de déterminer ses émotions futures, pour l’instant ce dont il était sûr, c’était qu’il était en colère.
« Oh je vois … J’ai cru que, tu vois ce que je veux dire. C’est une bonne nouvelle. Et puis apparemment ce n’est pas la seule à se laisser déborder ses derniers temps. » Avait-il des membres du conseil qui n’allait pas devenir fou ou malade, ou bien était ce tout simplement impossible ? Tobias continuait de garder espoir sur l’avenir du monde des sorciers, après tout avait le ministre arrivait à tout gérer seul, à neuf ils devraient pouvoir en faire autant. « J’espère qu’elle ira mieux, en effet. »
Au moins la supérieure de Tobias n’allait pas être mêlée à toute cette histoire, ce n’était pas plus mal, déjà que le jeune homme, l’avait clairement dérangé le jour du nouvel an, il ne voulait qu’elle en emphatise plus que ça. William était le seul coupable. En plus de faire souffrir ses proches de ses problèmes, le mentor n’hésita pas à demander de faire ce qui avait à faire à Tobias. Le jeune homme n’aimait pas cette idée, il n’aimait pas non plus que William la propose. Jamais il ne ferait du mal à son mentor, qu’il soit un fardeau ou pas.
« Cesses de dire des conneries ! » Tobias n’avait pas l’habitude de parler ainsi à son supérieur. Même dans ses éclats de colère, il n’avait pas été vulgaire. Mais l’idée même qu’il puisse envisager de tel extrémité l’énerver. William était en train de paniquer, il dramatisait trop.
La discussion avançait et le mentor émis une idée pas des plus bête (ou en tout cas meilleurs que la précédente) : une pensine. Oui à travers une pensine, il pourrait voir si son comportement lui semblait particulière anormale ou même trouver ce qui aurait put déclencher cela. Mais y envoyer Tobias était … malsaine. Le jeune homme n’avait pas envie de voir ça, il aurait du mal à refréner ses pulsions meurtrières s’il se rendait compte que tout était « normale ». Oui il le détesterait, mais s’il était le seul à pouvoir le faire, alors il le ferait. Tobias devait mettre de la lumière sur cette histoire, il en avait besoin, même si cela devait conduire au deuil de la relation entre les deux hommes, Tobias devait comprendre.
Il n’aurait pas dû dire ça ainsi. « color=#0099ff] Je te déteste déjà de toute façon. [/color] » Ça lui avait échappé. Tout simplement car il lui en voulait, pour tout. Pour son comportement envers Toni, pour mettre le jeune homme dans une tel situation. Non Tobias était en colère et blesser et une part de lui voulait rendre cette douleur à son mentor. C’était peut-être injuste, peut-être méchant, mais il en avait besoin au fond de lui. Tobias baissa les yeux, c’étant rendu compte de la dureté de ses paroles, mais il ne s’excusa pas pour autant, il avait trop de colère en lui pour ça. « Mais je le ferais, pour toi, car je te dois bien ça. »


William & Tobias


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Ven 21 Aoû - 14:40
En cet instant précis, j’avais beaucoup de mal à savoir ce que je devais penser et dire. Ce n’était pas un contexte auquel j’étais habitué et, pour tout dire, je ne me sentais pas bien du tout. Entre les questionnements incessants qui m’assaillaient, les doutes et les angoisses qui suivaient le mouvement, je n’étais pas vraiment à l’aise. J’avais en moi certaines craintes que je n’aurais jamais cru devoir assumer en face de l’une des personnes directement concernées. Je me sentais comme un minuscule petit garçon mis devant des problèmes de logique bien trop poussés pour lui. Je ne savais pas comment je devais faire.
Je n’aimais pas du tout cette impression d’être perdu dans une histoire qui comportait beaucoup trop de zones d’ombres et d’incertitudes à mes yeux. Je ne pouvais pas voir clair dans tout cela, c’était tout simplement impossible. J’avais beau m’être cherché des excuses, avoir essayé de trouver de la logique dans tout cela... il n’avait pas fallu bien longtemps pour que ces tentatives se révèlent totalement vaines. Les excuses ne servaient à rien et n’aidaient certainement pas à comprendre.

Et puis Tobias qui me faisait la liste de mes symptômes actuels en les associant à cette hypothèse que je manquais vraiment de repos... je savais qu’il n’avait pas tort sur le fond, mais cela ne pouvait expliquer que mon état actuel. Je devais être aussi pâle que des inferii. Oui voilà, une sorte d’enveloppe charnelle au teint diaphane, aux paroles et aux actes insensés. Devais-je suivre son conseil et démissionner ? Il avait tout à fait raison quand il parlait d’une guerre pouvant être déclenchée par tout cela. C’était une situation digne d’être comparée à une énorme bouse de dragon. Démissionner... cela ne m’avait effleuré l’esprit qu’une fois, lorsque j’avais pris conscience du nombre de mes relations qui étaient amenées à s’étioler, voire à disparaître, une fois qu’il avait été révélé que j’étais un mangemort. C’était sans aucun doute mon allégeance qui avait poussé des personnes comme Myrna O’Malley à me tourner le dos, après de nombreuses années d’amitié. Je n’avais pas l’impression de lui avoir menti, j’étais plus dans l’optique que nos opinions politiques divergeaient... mais elle ne le prenait pas comme cela.

Comment pouvais-je comprendre ce qui n’allait pas chez moi ? Je ne pouvais pas avoir le recul nécessaire pour analyser la situation. Je ne pouvais pas non plus ignorer qu’il ne pouvait pas y avoir plus subjectif que moi dans cette affaire... et la subjectivité n’aide jamais vraiment à avoir une compréhension totale des faits, bien au contraire, puisqu’elle venait toujours tout biaiser...
Pour avoir ce recul indispensable, il fallait être soutenu et guidé par une tierce personne... quelqu’un de confiance, qui ne jugerait pas mais qui serait prêt à être disponible pour venir en aide le moment voulu.


« Tu penses vraiment que je dois arrêter ?... » En réalité, je ne me voyais pas du tout arrêter quoi que ce soit. J’avais besoin de me sentir actif et utile. Qu’est-ce que ça donnerait si je venais à laisser de côté quelque chose ? Moi qui mettais toujours un point d’honneur à tenir mes engagements... qu’allais-je devenir si je venais à prendre une pause dans un domaine ou un autre ?
Je me voyais mal attendre bien sagement le retour de ma femme au manoir ou bien le retour de Meredith dans ses appartements. Tout ça pour avoir ensuite des conversations bateaux de type « Comment s’est passée ta journée ? » ou « Quoi de neuf au travail ? » auxquelles je ne pourrais même pas participer... je n’aimais pas du tout l’idée, à vrai dire.

Quant à Mrs Carrow... ça me brûlait les lèvres de raconter à Tobias toute l’histoire. Mais je ne pouvais rien dire. Nous n’avions pas fait de serment inviolable, mais j’étais un homme de parole et j’avais promis à ma belle amie de ne rien ébruiter. La nouvelle lui était tombée sur les épaules comme un joug qu’utilisaient les éleveurs d’antan. C’était lourd, pesant, cela coinçait les êtres vivants et empêchaient les mouvements...
Bien sûr, elle s’en sortirait ! Je ferais tout pour en tout cas... et tant pis si je devais me mettre entre parenthèses pour cela. Être présent pour elle, c’était la moindre des choses que je pouvais faire... car malgré ce que nous faisions, elle et moi, nous étions avant tout de très bons amis... et je n’aurais jamais laissé tomber un ami ou une amie. Certainement pas.
Le regard perdu dans le vide, je repensais à cette nuit étrange. Je n’avais jamais été aussi doux et tendre avec elle. C’était sans aucun doute son malaise qui m’avait poussé à prendre des tas de précautions pour ne pas la brusquer... mais je ne m’étais pas attendu à cela. Jamais.
Et pourtant... cela me donnait l’impression d’être fautif. J’étais coupable, j’avais manqué de discernement et, même si j’avais toujours essayé d’être un ami sur qui Meredith pouvait compter, j’étais aussi celui qui l’avais mise dans cette situation.
« Helios veillera sur sa mère en attendant le médicomage. Ne t’inquiète pas trop... »

Le fils de Mrs Carrow ferait preuve d’un bel esprit d’initiative, j’en étais persuadé. Il pouvait encore agir comme un enfant terrible, mais ses études l’avaient amené à devoir gérer parfois des situations bien plus dramatiques et effrayantes que ce malaise de sa mère... je pouvais être sûr que le Serpentard allait gérer la situation correctement. En plus, comme il s’agissait de sa maman chérie, il n’y avait pas photo, Helios allait être aux petits soins et se montrer très empressé d’être là pour elle...

Et alors que je pensais à cela, le fait de demander à Tobias de m’éliminer si je perdais la boule, si je devais un poids lourd à porter reçut une réponse digne du jeune Towsen et de son caractère de tête brûlée. Avec ce genre de réponse, une chose était sûre : ce n’était pas lui qui m’aiderait à quitter ce monde si la vie devenait trop insupportable... Le jeune homme prenait cela pour des conneries, d’après ce qu’il disait et je me sentis idiot d’avoir cru pouvoir compter sur lui pour cela. J’avais tendance à parfois oublier quelque peu que la plupart des gens considèrent que la vie est si précieuse qu’il faut à tout prix la préserver... parfois dans des conditions qui ne valaient guère mieux que la mort, en réalité. Mais c’était une question de point de vue, au final. Et je ne pouvais pas en vouloir à Tobias de ne pas comprendre ce que je refuserais toujours d’avoir à vivre.
Peut-être qu’il serait plus simple d’avoir sur moi une petite fiole contenant un poison puissant... il allait falloir que je passe chez l’apothicaire de l’Allée des Embrumes pour me procurer cela... et le jour où tout cela serait devenu trop pour moi, il me suffirait d’avaler le contenu de la fiole pour en finir. Cela semblait être une solution envisageable. Et propre, pour ne rien enlever à l’idée et à mes petites habitudes que certains appelleraient « mes manies ». Hygiène, organisation, espaces épurés... tout cela me semblait tellement logique et naturel. Je ne voyais pas en quoi c’était être maniaque que d’aimer l’ordre et la propreté. Mais soit.

L’euthanasie ou le suicide, cela ne sonnait pas comme des conneries à mes oreilles. Je comprenais, et même plutôt bien, que d’aucuns en arrivent à faire ce choix. C’était parfois la seule liberté qu’il leur restait, celle de choisir leur mort...
En mon for intérieur, je ne le savais que trop bien : le jour où je perdrais la tête... je n’aurais plus rien. Donc forcément plus rien à perdre non plus.
Cependant, je n’ajoutai rien. Le jeune Towsen n’était pas du tout réceptif à ce projet et je ne voulais pas le mettre plus mal à l’aise encore ou l’énerver plus encore que ce qu’il était déjà.

J’aurais voulu arranger les choses, vraiment. Mais la seule solution qui se profilait à mes yeux impliquait d’emmener Tobias dans les confins d’une bien sordide histoire. Je l’avais prévenu, parce que c’était la seule chose que je pouvais encore faire pour lui accorder une sorte de prévention... mais je ne m’étais pas attendu à recevoir une telle réponse. En pleine gueule. Comme un uppercut bien placé et bien puissant.
Je lui en demandais trop, beaucoup trop. Je m’en rendais bien compte... mais je ne pouvais pas demander à Meredith de faire cela, elle avait déjà beaucoup trop de choses à gérer et à régler de son côté... quant à Rabastan, si je lui demandais de le faire, il aurait peut-être la rudesse de me dire que j’aurais dû me taper cette fille et l’abandonner là plutôt que de la doloriser. Et, à la réflexion, je ne savais pas ce qui aurait été pire.
Le jeune Towsen me détestait. L’idée me vrillait l’intérieur du crâne de part et part. Je l’aimais et lui me détestait. Je le voyais comme un fils, il me voyait peut-être comme un ennemi... Peut-être même comme il considérait son propre père… Non, l’idée ne me plaisait pas du tout. Je serrais les dents et les poings. Il avait touché un point sensible. Beaucoup trop sensible. Et même si Tobias m’assurait qu’il le ferait, pour moi, j’eus toutes les difficultés du monde à le regarder dans les yeux sans que ceux-ci ne reflètent la douleur que me provoquait ce sentiment de me prendre encore une fois un coup dans la figure ou un coup de poignard à quelques millimètres du cœur.

Au fond, il ne me devait rien, quoi qu’il puisse dire ou penser. Et rien ne l’obligeait à faire cela non plus. S’il le faisait, il fallait que ce soit pour de bonnes raisons… déjà, je savais que le côté pernicieux de tout cela pouvait être lourd à porter… déjà pour moi, mais alors pour lui qui n’était impliqué qu’indirectement, c’était sans doute bien pire…
« Tu ne dois pas faire ça seul, Tobias. Je serai avec toi… » Ou plutôt, ce serait lui qui m’accompagnerait, mais peu importait, au fond, le résultat restait le même : nous serions tous les deux.

Et, d’une certaine manière, si le jeune homme avait envers moi un regard critique comme cela, il y avait des chances qu’il puisse m’aider à tendre vers l’objectivité. Je ne pouvais pas le forcer à ne pas me détester, mais je pouvais faire de mon mieux pour ne pas laisser les choses empirer. Bien sûr, pour le moment, tout cela semblait encore terriblement fouillis et obscur, mais il suffisait de presque rien.


« Meredith a des flacons à souvenirs dans son bureau. Je vais faire l’extraction et puis… on avisera. » Au moins, si le jeune Towsen avait mon souvenir à sa disposition, il pourrait décider du moment où il se sentirait prêt pour le visionner. Et, à vrai dire, s’il avait envie de le voir une deuxième fois, avec une autre personne… je me disais que je pouvais peut-être passer l’éponge sur le secret de l’affaire. Si Tobias choisissait une personne de confiance, alors, ce serait quelqu’un en qui je pouvais avoir confiance également.

Le bureau de Mrs Carrow jouxtait celui-ci et il ne fallut pas longtemps pour que je puisse me procurer l’un des flacons. Je connaissais le mot de passe de ma belle amie par cœur, elle me l’avait confié il y avait déjà des années de cela.
Une fois le flacon trouvé, je posais l’extrémité de ma baguette sur ma tempe et je fermais les yeux un instant, pour pouvoir sélectionner correctement le souvenir du Neverland mais aussi ce que j’avais pu faire une heure avant et une heure après. Ainsi, je commençais par un passage ici même, au quartier général mangemort, où j’avais consulté quelques dossiers et bu deux verres, un jus de fruits et un verre d’eau, l’un dans mon bureau, l’autre dans la salle de réunion où j’avais même eu la politesse d’aller saluer Phoebus, avant de prendre le document qui m’intéressait. Puis, il y avait eu ce passage au Neverland, bien sûr, et le souvenir se terminait chez Rabastan, dans son salon où j’avais transplané pour réfléchir à tout cela.
Les filaments argentés se formèrent au bout de ma baguette et je vins les déposer dans le flacon que je fermais d’un bouchon avant de le tendre à Tobias.
« La pensine est dans l’armoire… »
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Dim 23 Aoû - 18:35


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Tobias c’était comporté comme un enfant. Un sale gosse qui voulait faire du mal à ses parents. Il avait été blessé et avait ressentit le besoin de rendre coup pour coup. Mais son mentor, malgré tout ce qu’il avait fait, il l’aimait. Il l’aimait comme un fils aime son père. D’une certaine façon, les choses étaient simples, mais les deux hommes les rendaient compliqués. Se concentrant sur les détails, plutôt que sur ce qu’il comptait réellement. Oui, il n’y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans cette histoire. William, n’avait pas agie comme il avait l’habitude de le faire. Pas que ce ne soit pas son style d’agir de façon cruelle, mais pas de façon aussi peu méticuleuse, sans réellement réfléchir, en prenant d’énorme risque. Peut-être qu’après tout l’Oubliator avait raison, peut-être qu’il devenait fou. Mais ça, Tobias ne l’acceptait pas. C’était pour lui, inimaginable parce que cela revenait tout simplement à perdre son mentor et ça il ne le voulait. Il avait déjà perdu son père, le jour même où il était né, à partir du moment où Thorfinn l’avait vu non plus comme un fils mais comme un potentiel danger. Non Tobias ne pouvait pas le perdre. Il ne voulait pas envisager cette solution et encore moins penser à ce qu’il devrait faire si cela arrivait. Non, c’était juste de la fatigue rien de plus, cela lui passera. Et même, si le jeune homme continuait de lui en vouloir, au moins son mentor serait toujours présent, toujours là auprès de lui.
« Peut-être… Peut-être que c’est la meilleure chose à faire. » Tobias n’avait pas vraiment envie de voir Phoebus Malfoy arriver au conseil. Pas qu’il ne l’appréciait pas, c’était tout de même un de ses supérieurs, mais disons qu’ils avaient des idées bien différentes. Mais c’était peut-être une meilleure chose de l’avoir lui, plutôt qu’un William dangereux et instable. Meredith serait le contrôler de toute façon. Tobias était persuadé que les choses seraient plus simples ainsi. Au moins Phoebus aurait la classe de faire ce genre d’horreur en toute discrétion sans prendre le risque de se croire fou. Parce que William n’était pas fou. Quoiqu’il en dise, il ne l’était pas, pas la peine de penser à diverses options si c’était le cas. C’était stupide. Il était épuisé et inquiet pour ses proches. Meredith Carrow avait l’air aussi à bout que lui, ce qui ne devait pas aider à l’état émotionnel du triumvir. Tobias commençait à se dire que les relations aux travails n’était pas une bonne chose. Bon, il était peut-être un peu mal placer pour dire cela, au vu de comment avait dégénéré les choses avec Toni l’autre soir, mais au moins ils n’étaient pas collègue. Le fait de travailler avec Meredith, rendait William faible, et vis-versa, leur attachement l’un pour l’autre leur couter, ça Tobias en était persuadé. Il avait tendance à ne pas apprécier leur relation, mais il n’en disait rien. Le jeune homme craignait que cela blesse son mentor. Et il avait raison, il ne savait pas encore comment, mais il était persuadé que leur relation n’était pas saine. Au moins Meredith avait l’air en meilleur état que William, ce qui était une bonne chose.
« Tant mieux. » Le sujet Meredith était clos, maintenant, il devait continuer sur ce chemin si tranchant. L’idée de la pensine avait semblait à Tobias bien, mais il ne pensait pas alors que ce serait à lui d’être témoin de l’agression de son avocate. S’en était trop pour lui, il ne voulait pas voir ça. Mais il n’avait pas le choix. Son mentor tenait à ce qu’il le fasse, que Tobias continue de souffrir malgré tout ce qu’il lui avait déjà fait. C’était égoïste à la limite du sadisme. Alors oui, le jeune homme n’aurait pas dû dire ce qu’il avait dit. Car ce n’était pas vrai, pas sur le long terme en tout cas. Mais il avait été une nouvelle fois habité par ce besoin de rendre l’appareil à William. Il était tellement énervé que les mots sortaient tous seule de sa bouche. Mais il devait se reprendre, plus vite se sera fait et plus vite Tobias pourra être fixé. « Entendu. » Un seul mot, il n’avait plus envie de parler. Il commençait à appréhendait le moment, seule dans le bureau de son mentor. Quand William reviendrait il devra être témoin de quelque chose qui pourrait détruire la relation qu’il avait avec son mentor à jamais. Mais il devait le faire. Peut-être parce qu’une part de lui, voulait encore trouver la preuve de l’innocence de son mentor. Qu’il voulût voir que tout ceci n’était pas sa faute ni celle de Toni. Mais il savait très bien que ce ne serait pas le cas.
Une fois dans le bureau de sa patronne, William lui tendit ses souvenirs. Tobias ne l’écoutait plus. La situation lui semblait irréel comme-ci tout n’était qu’un affreux cauchemar. Pourtant il était là, devant cette pensine. Et il devait y aller, regarder ce qui c’était réellement passé. Il du attendre plusieurs minutes avant de pouvoir se faire à cette idée. Mais le moment était venu, en prenant une grande inspiration il s’approche de la pensine. « Je suis prêt, on y va. ». Doucement Tobias versa le contenu, avant de se sentir aspirer à l’intérieur de la pensine. Maintenant il ne lui restait plus qu’à regarder et en conclure ce qu’il faudra.


William & Tobias




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Lun 24 Aoû - 11:14
Avec des « si » et des « peut-être », on pouvait faire un tas de choses... du moins en théorie... La théorie... ce monde parfait et parfaitement inexistant. Un monde dans lequel rien de tout ceci ne serait arrivé, un monde dans lequel j’aurais tenu ma baguette en poche et ma queue à sa place. Un monde dans lequel je n’aurais fait ni les mauvais choix ni les erreurs que l’on connaissait... un monde dans lequel je n’aurais jamais impliqué de personnes qui n’avaient pas besoin de l’être...

Que ma fatigue accumulée me joue des tours, je pouvais l’accepter. J’étais dans un pire état que lors des premières semaines de vie de Marcus, quand il nous empêchait de dormir en pleurant toutes les deux heures pour réclamer que l’on s’occupe de lui... oui, c’était pire que cela, parce qu’au moins, cette période de la vie de mon fils avait eu une fin... et c’était la perspective de retrouver un rythme normal, quand il allait faire ses nuits, qui nous avait sans doute permis de garder la tête sur les épaules...
Cette fois, cela n’avait rien à voir.
J’économisais du temps sur mes heures de sommeil pour pouvoir allonger les journées et travailler plus. Bonne ou mauvaise idée... ce n’était pas à moi d’en juger, mais sans retourneur de temps, je n’avais pas trouvé de meilleure façon de faire. Si je voulais être efficace et agir pour le meilleur déroulement possible des choses que ce soit au boulot, au Conseil, dans les affaires de la Cause ou même pour ma famille, il fallait du temps. Et aucune secrétaire, même Ariane, la plus efficace de toutes les secrétaires que j’avais pu avoir jusqu’à présent, ne pouvait faire cela pour moi.

Trop de choses à faire, trop de choses à dire... je n’avais pas vraiment le choix. La vie suivait son cours de façon inéluctable et, moi, je commençais à saturer. Toutes les petites choses, mises bout à bout, cela devenait énorme. Insupportable, ingérable. Beaucoup trop pour un seul homme.
Je n’étais pas infaillible, je ne l’avais jamais été et je ne le serais jamais. Il y avait quelque chose de terriblement frustrant dans la condition humaine... Nous étions capable de rêver, d’imaginer la perfection, mais jamais de l’atteindre. Et le sentiment de ne pas être à la hauteur qui ne pouvait que découler de ce constat rendait tout encore plus difficile à accepter.
Cela me rappelait une conversation que j’avais eue avec Helios Carrow, sur le fait d’être perfectible. Le fils de mon amie était d’une autosatisfaction telle que l’image qu’il avait de lui-même était une sorte d’image parfaite, sans le moindre petit défaut et sans la moindre petite tache... Ce jeune homme avait encore des idées tellement rigides... pour un garçon de cet âge, il m’avait semblé important de discuter de sujets un peu moins en surface que ce qui se faisait dans les rencontres mondaines... mais il n’acceptait rien qui vienne de moi, à cause du statut de mon sang... pourtant, je me souvenais encore très bien du petit garçon au sourire rayonnant qui courait vers moi pour me sauter dans les bras... enfin, c’était il y avait une quinzaine d’années, beaucoup de choses avaient changé depuis. Et Helios avait grandi. Il s’était forgé un caractère et des opinions. Il était devenu un beau jeune homme. Peut-être que j’aurais dû être plus fier de lui...
Quant à sa mère... elle avait fait de son mieux pour élever, seule, la plupart du temps, ce fils qu’elle mettait sur un piédestal. Je m’en voulais un peu de n’avoir pas été plus présent, elle avait eu des moments difficiles à vivre, le genre de moment où la présence d’un ami pouvait adoucir bien des choses... mais j’étais tenu par des obligations qui me retenaient bien plus que ce que j’aurais voulu... alors, j’avais fait ce que je pouvais, sans avoir la prétention d’être vraiment utile ou efficace.
Nous avions traversé les années, elle et moi, comme un duo d’artistes donnant le meilleurs d’eux-mêmes pour des prestations devant des publics pas toujours réceptifs. Des performances que nous maîtrisions depuis des années, ma belle amie et moi, et qui avaient récemment pris une tournure bien plus officielle. Mais qu’auraient pensé les gens autour de nous s’ils avaient eu connaissance du caractère bien plus privé de notre relation ? Y aurait-il un scandale ? Ou autre chose ? J’avais embrassé Meredith à cette soirée du Nouvel An... mais aucune conséquence n’avait encore fait son apparition. Fallait-il s’attendre à ce que cela arrive bientôt ? Ou bien ce baiser était-il passé inaperçu dans l’atmosphère quelque peu étrange de cette soirée ?
Pour l’heure, rien ne pouvait laisser deviner la suite de tout cela... et rien ne laissait non plus présager de l’évolution possible de ma relation avec Mrs Carrow. Depuis le temps que nous couchions ensemble et que nous étions bons amis, cela nous convenait très bien... mais peut-être que le fait d’être resté auprès d’elle toute la nuit, pour veiller sur elle et m’assurer qu’elle allait mieux était une sorte de cap dans notre amitié. Je n’aurais pas agi comme cela pour tout le monde. Je tenais à elle et je le lui avais montré.

Avec tout cela en tête, ce n’était pas vraiment évident de démêler les pensées et les ressentis. Et je préférais vraiment penser à Meredith et à ce que nous partagions tous les deux plutôt que penser à Toni Santana et son joli corps de jeune femme. C’était un peu étrange mais ma préférence allait pour le corps, bien conservé, d’une femme plus âgée que moi... Meredith ne révélait pas souvent son âge, mais je savais qu’elle était mon aînée de cinq ans... une information que je ne révélais pas non plus, laissant les gens penser que j’étais le plus vieux s’ils le désiraient. Cela ne m’atteignait pas vraiment.
Quant à Santana... je ne pouvais que deviner ce que cachaient ses tenues et c’était plutôt plaisant, mais il ne fallait pas y penser. Actuellement, j’avais d’elle surtout la vision d’une détestable petite peste. Un joli corps ne faisait pas tout. Je ne pouvais pas tolérer un caractère aussi désagréable que le sien.

Mais la pensons révèlerait bientôt cela. Son caractère de merde. Comme dirait l’autre, c’était une jolie fleur dans une peau de vache... ou une jolie vache déguisée en fleur. La preuve que le physique ne faisait clairement pas tout.
A situation délicate, décision délicate... Mais je n’avais pas vraiment le choix. Toute la conversation qui avait précédé ne pouvait que me mettre face au fait accompli : il fallait que l’on puisse analyser les choses correctement et pour ce faire, il n’y avait pas cinquante possibilités.
Au moins, nous serions fixés...

Je laissais le jeune Towsen verser mon souvenir dans la pensons où les filaments argentés se mélangèrent bientôt à... - je n’avais jamais su à quoi, d’ailleurs - pour rendre possible une plongée dans le réalisme et le concret.
Je savais que Tobias était un jeune homme doté d’un courage indéniable, mais le voir se pencher avec cette détermination au-dessus de la pensine, cela me fit quelque chose. Il avait dit me détester... mais ses actes contredisaient ces paroles. Il n’aurait jamais accepté d’essayer de m’aider s’il me haïssait vraiment… mais je ne dis rien à ce sujet.
A mon tour, je me penchais sur la pensine pour y être aspiré et bientôt me retrouver dans mon bureau du quartier général mangemort.
Le moi de mon souvenir était là, assis, en train de compulser un dossier confidentiel sur le premier Ministre moldu et son appartenance au Blood Circle. Je me voyais lire cela consciencieusement et prendre quelques notes à côté. Je relevais des détails intéressants pour pouvoir les utiliser contre cet homme un jour ou l’autre. Sur mon bureau, le verre posé là contenait un liquide incolore et transparent. Un simple verre d’eau.


« Le dossier Kane... en recoupant certaines informations, certains articles, on peut trouver des éléments intéressants... » Le silence était trop pesant, entre Tobias et moi. Je n’avais parlé que dans le but de briser cela, car l’absence de bruit était vraiment lourde et que je ne voulais pas rester sur les quelques mots méchants que j’avais pu essuyer plus tôt.

Le moi du souvenir boucla bientôt le dossier et le rangea avec d’autres, dans une armoire où tout était parfaitement classé et ordonné. Après cela, il revint boire le verre d’eau et sembla pensif durant quelques instants, avant de ranger le parchemin annoté dans le tiroir du haut du bureau, où il prit un flacon de potion hydro-alcoolique qu’il plaça dans la poche de sa veste. Rien d’anormal à tout cela, j’avais toujours été réglé comme une horloge et mon acribie était connue de tous, ici. Pour le flacon... j’en avais toujours sur moi lorsque je devais me trouver en présence d’autres personnes et tenir des objets touchés par d’autres. Surtout par Malefoy, en réalité, il aurait été tout à fait capable de déposer des ingrédients urticants ou allergènes sur des dossiers, juste pour me voir affublé de mains boursouflées et rouges. C’était son genre d’humour et je préférais m’en préserver.
« C’est une simple précaution... Je déteste prendre le risque que Phoebus puisse me piéger avec une de ses idées tordues. »

C’était assez bizarre de me voir agir comme ça, de l’extérieur. Je n’y étais pas habitué. Aussi, le fait de commenter un peu les faits, cela me donnait l’impression de ne pas être qu’un simple spectateur... une façon comme une autre de me conférer un sentiment de contrôle. Ou à peu près.

Nous passâmes dans le couloir, pour suivre le moi du souvenir qui se rendait à la salle de réunion. Il n’y avait pas grand-monde ce jour-là. Meredith et Phoebus, bien sûr, l’une près de la fenêtre, l’autre au mini bar. Mon souvenir salua poliment Malefoy et s’avança directement vers Meredith et, comme Malefoy demandait ce que nous voulions boire, mon souvenir lui demanda un jus de fruits. Je me regardais faire, trouvant que j’avais tout de même tendance à me montrer bien doux avec elle, puisque je me vis l’enlacer et l’embrasser dans le cou, respirer son parfum un instant et lui murmurer quelque chose à l’oreille.

Je savais que Tobias avait parfaitement connaissance de ce lien particulier qui m’unissait à Mrs Carrow, alors je précisais juste :
« C’est un rendez-vous pour le soir même. Nous devions aller au restaurant vers 20h et puis...»

Je n’y avais plus pensé, mais... cela signifiait que j’avais posé un lapin à Meredith ce soir-là. Moi qui détestais perdre mon temps à attendre, j’avais oublié ce rendez-vous et Meredith avait sans doute dû patienter après moi... peut-être même qu’elle s’était inquiétée pour moi... à moins qu’elle n’ait pensé que ma femme avait prévu quelque chose et que je ne pouvais pas me défiler pour passer la soirée avec elle... Pourtant, Salazar savait à quel point j’aimais les moments passés avec Meredith... elle réveillait tant de choses en moi...
L’étreinte entre elle et mon souvenir fut brève et, bientôt, les trois triumvirs furent rassemblés pour partager un verre avant de se séparer, alors que le soir tombait.


« Je n’ai jamais rejoint Meredith au restaurant... » J’étais sans doute passé à côté d’une soirée exceptionnelle avec elle... elle aurait satisfait mon côté « chaud lapin » sans que je n’aie à faire autre chose que me laisser guider par mes envies... non, au lieu de cela, j’étais parti en Ecosse, au Neverland, pour une raison qui m’échappait encore...
Observer ce souvenir ne m’apportait même pas de petit indice sur ce qui m’avait poussé à y aller au lieu d’aller au resto. Pire encore, je ne comprenais pas du tout pourquoi j‘étais allé là-bas alors que rien dans le dernier dossier ne poussait à penser qu’il puisse y avoir quelque chose d’important là-bas... à moins que je sois passé à côté de quelque chose que mon souvenir avait décelé... ce n’était pas impossible, mais je n’y voyais pas très clair, à vrai dire. Il me semblait que tout ceci était tout de même fort étrange et carrément inhabituel. Surtout, comment avais-je pu choisir de faire autre chose qu’une soirée de pur plaisir avec Meredith Carrow !? C’était vraiment insensé.

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Mar 25 Aoû - 23:22


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Tobias n’était pas un grand stressé mais, là il avait la boule au ventre. Il ne voulait pas voir ça. Il ne voulait détruire sa relation avec son mentor ainsi, c’était du gâchis. Pourtant il avait accepté de l’aider. William avait besoin de son aide et même si Tobias était en colère, même s’il avait qu’une envie, c’était de lui faire payer ce qu’il avait fait à Toni et bien il était là. Ça n’avait aucune logique, de faire ça. N’importe qui aurait dû partir en claquant la porte, au moment même où le mentor avait commencé à se lamenter. Mais Tobias lui était resté fidèle malgré tout. Le jeune homme soutenait son mentor jusqu’au bout. Même s’il était toujours en colère, il ne l’abandonnait pas. Peut-être parce qu’entre eux, c’était plus qu’une simple relation entre un mentor et son apprenti. Que parce que William se comportait comme un père, le jeune homme ne pouvait l’abandonner, car ce n’est pas ce que l’on faisait dans une famille. Et d’une certaine façon, William était comme un père, il avait eu assez confiance en lui, pour se confier dès le début de leur relation. Et vis-versa, Tobias ne pouvait pas l’abandonner, il lui en voulait, oui, mais il l’aiderait à y voir plus clair, pour ne pas avoir de regret. Doucement il plongea dans la pensine. Maintenant il était déterminé, mieux vaut que tout cela se passe au plus vite, après il serait tranquille. William le rejoint très vite, mais Tobias préféra l’ignorer, il préférait rester concentrer sur ce qu’il voyait plutôt que de discuter bêtement. William était au QG, en train de bosser sur l’affaire Kane d’après ce qu’il disait. Tobias prenait bien soin de l’ignorer, ou au pire des cas, il lui faisait qu’un signe de la tête. Il n’était pas là pour faire la discussion. Il serait stupide, de louper un élément important. Le jeune homme voulait rester concentré sur le moment présent. Il ne faisait pas un gros effort, pour perdre du temps à combler le silence. Tobias regardait avec habitude son mentor suivre ses petites manies. Dans une autre situation le jeune homme aura trouvé ça très drôle de voir William confronter à ses propres tics, mais malheureusement il n’avait pas le cœur à ça. Il avait besoin de trouver, une preuve que son mentor ne perdait pas la tête c’était la priorité, la seule chose qui important à ce moment précis. Il ne savait pas comment il réagirait, si son mentor avait fait cela de façon naturelle, que ce soit dû à sa folie ou pas, c’était lui qui avait fait cette horreur. Tobias avait besoin de trouver quelque chose, n’importe quoi qui pourrait prouver que son mentor ne devenait eu fou. Après ce dossier William se déplaçait vers la salle de réunion. Comme à son habitude son mentor alla directement dans les bras de Meredith. Tobias n’appréciait pas spécialement leur relation, tout simplement parce qu’il avait peur que son mentor finisse par être blesser. Que se soit de part la réaction de sa femme, ou de Meredith, leur relation finirait forcement, dans la douleur. Ils n’avaient qu’eux pour ne pas remarqué qu’il y avait plus que de l’amitié entre les deux, mais Tobias ne disait rien. Il préféra détourner le regard, pour ne pas empiéter sur l’intimidité des deux triumvirs. Après tout William avait peut-être accepté que Tobias voit tout ça, mais ce n’était pas le cas de Meredith, peut-être qu’elle n’avait pas spécialement envie que le jeune apprenti de son ami soit témoin de leur moment d’intimité. Tobias s’était persuadé que Meredith ne pouvait pas être à l’origine du problème. Il décida détourner son intention vers Phoebus. C’était un homme très dur à cerner, sa facilité à manipuler les autres étaient déconcertantes. Tobias ne lui faisait pas confiance, mais une part de lui se demander si parfois, il n’avait pas de bonne idée. Et si c’était lui qui avait raison à propos de William ? Et si tout ceci, n’était dû à rien d’autre qu’à une crise de colère qu’avait piqué un homme trop fier ? Cela signifierait que Phoebus avait raison depuis le début. C’était inconcevable, impossible … Le court des pensés du jeune homme fut interrompu. Malfoy, il ... il était en train de verser quelque chose du verre de son mentor !
« Tais-toi ! » Bon, il avait été trop froid, mais sous l’émotion, il ne ce n’était pas contrôlé. « Je veux dire regardes Malfoy, je crois qu’il a mit quelque chose dans ton verre. » Il fallait qu’il puisse revoir, plus se reconcentrer sur ce connard. Si Phoebus était à la base de tout ça, c’était beaucoup… Tobias ne savait pas vraiment mais il pourrait diriger sa colère sur quelqu’un d’autre. Tout simplement parce que William n’était peut-être pas coupable. Tobias sentit son cœur s’alléger un tout petit peu, il avait l’espoir, que William fut innocent dans cette histoire.


William & Tobias




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Mer 26 Aoû - 17:32
Je n’avais aucune idée de ce que penserait mon ancien apprenti en assistant à tout ce qui s’était passé ce soir-là. Je n’étais pas sûr qu’il comprendrait mieux que moi pourquoi j’avais agi de cette façon, mais il n’y avait pas d’autre manière de faire pour analyser la situation, à ma connaissance.
En effet, s’il n’y avait pas cette solution de la pensine, ce serait simplement une histoire de témoignages... et vu les remords que j’éprouvais, j’avais tout du coupable idéal. La pensine était donc la meilleure option pour connaître la vérité. C’était indéniable.

Je ne faisais pas très souvent cela, à vrai dire, et c’était sans doute ce qui justifiait mon besoin d’expliquer certaines choses et de briser le silence que je trouvais un peu trop pesant par moments.
C’était assez étrange, aussi, cette façon de me voir agir, comme de l’extérieur. Je remarquais que le moi du souvenir était tout de même très élégant et doté d’une méticulosité que je n’avais pas souvent vue chez d’autres.
Ainsi, avant de quitter mon bureau, je pus voir que j’avais tout rangé et disposé chaque élément sur mon bureau au millimètre près. Chaque chose à sa place exacte. Oui, exacte. Quitte à prendre le temps de rectifier l’orientation d’un objet ou d’un autre pour que l’alignement soit parfait. Je faisais cela tellement souvent que ça me paraissait tout à fait normal.
Mais, vu de l’extérieur, cela faisait clairement maniaque. C’était d’ailleurs ce qui poussait parfois Phoebus à venir mettre du désordre dans mon organisation si parfaite. Il trouvait ça drôle de me voir tout remettre en place en feignant de rester calme... comme s’il devinait que mentalement, je l’étripais littéralement pour ça.

Quant à la salle de réunion, y retrouver Meredith, cela ne me laissait pas indifférent. Là aussi, c’était étrange à voir "de l’extérieur"... les gestes que nous avions, elle et moi, étaient bien moins empressés que cela pouvait parfois arriver. C’était sans nul doute la simple idée de nous retrouver un peu plus tard pour partager un repas dans une atmosphère plus intime qui nous permettait de retenir nos pulsions...
Il était vrai qu’elle éveillait en moi un tas de choses que je ne saurais décrire en quelques mots. Elle était tout à la fois ma meilleure amie et ma meilleure amante, ma plus longue histoire et la plus inspirante... je ne pouvais pas envisager ma vie sans qu’elle n’en fasse partie. Et cela, c’était quelque chose que ma femme avait été bien obligée d’accepter, mais cela avait éveillé en elle une jalousie que je n’aurais pas soupçonnée en d’autres circonstances… puisque nous avions toujours été très clairs, Elianor et moi, sur les relations sexuelles extra-conjugales. Cela ne nous gênait ni l’un ni l’autre, à condition que nous passions nos nuits ensemble. C’était important pour Eli que je me réveille à côté d’elle le matin. Au début, je ne voyais pas trop pourquoi elle accordait autant d’importance à ce détail, mais avec le temps, il m’était clairement apparu que c’était vraiment quelque chose qui distinguait notre couple de toutes les autres relations que nous pouvions avoir, chacun de notre côté.
Penser à cela me ramena irrémédiablement à revoir les événements de la nuit écoulée. Une nuit que j’avais passée chez Meredith, après une soirée de nouvel an… Assurément, ça n’avait pas dû plaire à mon épouse. Et j’avais à peine eu le temps de lui parler ce matin lorsque j’étais rentré pour me doucher et pour changer de vêtements… Je savais très bien que nous allions devoir avoir une conversation pas très agréable, ma femme et moi, suite à cela, mais j’avais fait ce que mon instinct m’avait dicté. Et j’aurais sans doute fait la même chose pour Rabastan s’il avait un jour dû avoir un malaise dans le même genre… bon, je n’aurais peut-être juste pas eu à le porter jusque sa chambre comme une jeune mariée, ni à dégrafer son corset ou à lui tenir la main, mais en dehors de ces détails, j’aurais agi de la même façon, par amitié… parce qu’il était impensable pour moi d’envisager de laisser un pote ou une amie dans une situation délicate comme celle-là. L’amitié, au même titre que la famille, était une valeur vraiment primordiale à mes yeux.

Quand je nous regardais, comme ça, Meredith et moi, près de la fenêtre, enlacés et tellement bien ensemble, ça me faisait penser à cette saloperie de tradition. La pureté du sang, la préservation de celle-ci… Des principes tellement vieillots, finalement… Je savais bien que j’étais mal placé pour donner mon avis sur la question, puisqu’il m’était tout simplement impossible d’être objectif, mais c’était tout de même assez clair qu’il était temps que les mentalités des sorciers au sang pur évoluent un peu… enfin, pour certains, en tout cas, cela devenait assez urgent, à mon humble avis. Surtout quand je voyais des gens aussi bornés et conservateurs que Phoebus…
C’était dommage, au fond, que cela soit ainsi. Si je ne prenais que notre triumvirat, nous étions tous trois plutôt bons dans ce que nous faisions… et s’il n’y avait pas eu en permanence ces tensions qui persistaient, entre Phoebus et moi, il aurait pu y avoir de grandes chances que nous puissions mener à bien de grands projets pour l’avenir…

Mais je fus interrompu dans mes réflexions et mes propos au sujet de Meredith par une phrase assez sèche du jeune Towsen. Je n’appréciais pas vraiment le ton sur lequel il venait de me parler, mais je me contentais de serrer les dents par rapport à cette utilisation du mode impératif à mon égard… et puis, en entendant la suite des paroles de Tobias, mes mâchoires se relâchèrent quasiment d’elles-mêmes.


« Quoi ? » Je fronçai les sourcils. Si c’était un plan pour me faire décoller de mon joli duo avec Meredith, c’était plutôt indélicat. « Il a mis du jus de fruits dans mon verre. Un mélange d’agrumes… »

Mais Tobias avait l’air plutôt sérieux. Ou dubitatif, plutôt. Je posais les yeux sur Malefoy. Le quadragénaire était assez fourbe, mais il avait l’habitude de gérer les boissons... ce n’était pas parce que nous n’étions pas les meilleurs amis du monde qu’il allait me faire un coup de pute, nous n’étions pas à un stade de chamailleries de gamins comme cela.
Et puis, je n’avais rien vu. Malefoy était occupé à remplir un verre de whisky pour lui et il n’avait pas l’air d’avoir fait autre chose que le service des boissons normales. Quand il s’agissait de Malefoy, j’avais tendance à prendre des pincettes... notre inimitié faisait que j’avais une certaine propension à ne pas être très objectif... alors je me forçais parfois à ne pas suivre les premières idées qui me venaient à son sujet. Je relativisais toujours beaucoup pour ce qui le concernait, parce que notre relation était telle qu’elle pouvait m’induire en erreur. J’en étais parfaitement conscient. Dès lors, il valait mieux partir du principe de la présomption d’innocence. Comme dans toute affaire judiciaire, en fait, cela allait de soi. Et puis, ce n’était pas parce que nous ne nous supportions pas vraiment qu’il fallait à tout prix l’incriminer. Nous n’en étions, Salazar soit loué, pas à ce stade, lui et moi.

Je plongeai mon regard dans celui de mon ancien apprenti. Un regard interrogateur, puisque je n’avais pas vu ce dont le jeune Towsen avait parlé.


« Tu veux qu’on revienne au début du souvenir ? » Je ne voyais pas d’autre manière de faire...

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Lun 31 Aoû - 19:28


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Tobias ne savait pas si un jour leur relation pourrait redevenir comme avant. Quelque chose avait été brisé, que ce soit la confiance pour Tobias, ou l’amour pour William. Car malgré tout le jeune homme avait fini par lui sortir des choses assez horribles. C’était la force de Tobias, utilisé les mots, depuis toujours il savait les manier avec agilités, mais ce n’était que très rare qu’il les utilise pour faire du mal à un proche. Pourtant, c’est ce qu’il avait fait avec William, il était en colère et blessé, alors il s’en était pris à lui. C’était d’une certaine façon immature de sa part. Il l’avait rembarré William, comme un enfant de cinq ans, qui disait du mal à ses parents, lors de chaque comédie, pour tout de même vouloir son câlin. Mais Tobias ne voulait ni réconfort, ni câlin. A vrai dire, il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait, à part peut-être effacer les évènements passés. Mais c’était tout simplement impossible, William avait fait ce qu’il avait fait et Tobias dit les horreurs qu’il avait dit. Les choses étaient ainsi et même si le jeune homme pensait pouvoir tirer une croix sur sa relation avec son mentor, il voulait encore être présent pour lui. William lui était apparu si faible, que le jeune homme c’était sentit obligé de lui venir en aide. Comment aurait-il pu l’abandonner après tout ce qu’il avait fait pour lui ? Si son mentor venait un jour à craquer et que, lui l’avait abandonné, Tobias ne se le pardonnerait jamais.
Alors il était là, sûrement à faire une des choses les plus glauques de sa vie. Dans le souvenir de son mentor, il voulait à tout pris éviter de voir le passage avec Toni. C’était beaucoup trop pour lui, plus jamais il ne pourrait regarder William en face, même s’il était tout compte fait innocent, se serait beaucoup trop dur pour Tobias. C’est pour cela que dès le début il était, à l’affut du moindre signe, qui pourrait expliquer le comportement de son mentor. Phoebus était tellement la première personne à qui on aurait pu penser, qu’on ne l’avait même pas soupçonné. C’était trop facile. Pourtant, quand Tobias essaya d’éviter de regarder les embrassades de ses deux supérieurs, il le vit : Malfoy sorti une fiole, de sa poche, pour le rajouter dans la boisson de son mentor. Tobias avait interrompu, les explications, ou plutôt la tentative de combler le silence, de façon un peu sèche, certes. Il avait eu besoin de silence pour analyser ce qu’il venait de voir. Mais il en était certain, Phoebus venait de faire quelque chose d’inhabituelle.
« Rooh, je ne te parle pas de ça. » Tobias était agacé, que son mentor remette en doute ce qu’il avait vu. Il ne croyait tout de même pas, que le jeune homme était là juste pour le plaisir, de le regarder se tripoter avec Meredith. « Je ne suis pas en train d’analyser, sa capacité de te faire un bon petit cocktail, il t’a rajouté quelque chose dedans. »  
Finalement William finit par le croire. Tobias était content, il avait quand même assez confiance en lui, pour suivre ses idées. Ce qui était logique, sinon, il ne serait pas là, William ne lui aurait pas demandé, de venir dans ses souvenirs, sans être capable de croire en un seul mot de ce qu’il pouvait dire par la suite.
« Oui, je veux bien, mais cette fois on reste concentré sur Phoebus. » Tobias avait repris un ton plus calme. Son stresse c’était laissé ressentir, mais l’idée même que le problème puisse être antérieur à ce qui c’était passé avec Toni, le rassurait. Peut-être qu’il y avait une solution logique à tout ça, peut-être que William n’était pas coupable. Il devait tout tenter tout faire pour trouver un indice, qui prouverait que son mentor, n’était pas fou, qu’il n’avait pas perdu la tête.
Doucement, le souvenir remonta dans le temps.
« Stop c’est là, juste avant que tu ailles rejoindre Mme. Carrow. » Tobias cette fois ne pris même pas le temps de rejeter un coup d’œil à son mentor, il était entièrement concentré, sur Malfoy. Celui-ci, se servit d’abord un verre, puis fit celui de Meredith. C’est assez moment-là, que les choses changèrent, Tobias reconnu son expression pour l’avoir vu plusieurs, lorsqu’il travaillait ensemble : il préparer un mauvais coup. Après un dernier regard aux deux amants, Phoebus, finit par sortir, une fiole, une fiole de potion plus précisément de sa poche.
« Regarde-là ? Tu vois, il te verse une potion dans ta boisson. » Tobias était sûr de lui, Phoebus avait fait quelque chose. Mais rien ne prouvait que ça avait un lien avec la suite des évènements. Certes, cela faisait une sacrée coïncidence, mais il ne fallait pas tirer des conclusions hâtives.


William & Tobias


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Jeu 3 Sep - 10:40
L’idée de retourner voir dans mon souvenir ce qui s’était passé n’était pas mauvaise mais, à la réflexion, cela aurait pu être vraiment malsain. J’avais décidé que je ne devais rien cacher à Tobias de ce qui s’était passé ce soir-là, mais je m’imaginais tout de même mal assister à la rencontre entre Santana et moi, avec lui comme témoin... j’avais quand même bien honte de ce que j’avais fait et vu la proximité entre l’avocate et mon ancien apprenti, il valait mieux éviter que le jeune Towsen assiste à ce qui s’était passé dans cette sorte de roulotte à costumes... le coup de la douche, à la rigueur, ça pouvait encore être toléré - Tobias m’aurait "juste" reproché d’être complètement obsédé et incapable de garder les idées claires face à un joli corps - mais la suite, c’était autre chose.
Idéalement, j’aurais vraiment préféré qu’il n’ait pas à m’accompagner. Ne sachant pas jusqu’où il allait nous falloir regarder ce souvenir, je devais reconnaître que j’avais vraiment craint de devoir assister à la torture de Toni Santana. En compagnie du jeune Towsen. Cela aurait été l’une des pires situations de ma vie...

Mais Merlin devait sans nul doute veiller sur nous. Ou au moins sur Tobias, disons, pour lui éviter d’avoir à être témoin de tout cela.

Je n’avais pas prêté attention à Phoebus. Ni ce jour-là, ni lors de notre première plongée dans le souvenir… Tout simplement parce que j’étais tout entier tourné vers Meredith. Corps et âme, je veux dire. Cette femme était tellement importante pour moi… Quand elle était présente, rien d’autre n’avait d’importance. Et c’était d’autant plus vrai actuellement, avec les nouvelles récentes qui nous avaient de nouveau rapprochés, elle et moi… cette nuit avait marqué un tournant vraiment décisif...

Mon ancien apprenti avait donc attiré mon attention sur le troisième membre du triumvirat. Je n’avais pas regardé Malefoy préparer les boissons parce que c’était toujours lui qui s’en chargeait et que, jusque là du moins, il avait toujours bien fait cela, consciencieusement et efficacement. C’était un indéniable talent de Phoebus que de préparer des boissons parfaites. Il était capable de servir n’importe quel cocktail avec autant de dextérité et de technique que pourrait le faire un barman très expérimenté.
Dès lors, à l’instar de Meredith, j’avais tendance à faire confiance à Malefoy pour ce qui concernait nos apéritifs et nos digestifs.

Étais-Je donc naïf à ce point ?
Malefoy me détestait. Aussi loin que je me souvienne, il m’avait toujours bien mal considéré, le prêtant des intentions que je n’avais pas, interprétant mes actes et mes paroles comme des piques à son encontre... il me semblait parfois qu’il était quelque peu paranoïaque, mais je me gardais bien de le dire. Cela n’aurait fait qu’attiser les flammes de sa mauvaise humeur envers moi. J’essayais toujours de relativiser et de garder mon calme... après tout, le plus gros reproche qu’il me faisait, c’était le fait que je sois un sang mêlé et que malgré de statut, j’occupais un poste important, avec des responsabilités qui, à ses yeux, n’auraient dû incomber qu’à des sorciers au sang pur.

En réalité, si Tobias n’avait pas eu la présence d’esprit de jetée un œil sur Malefoy, il me semblait que je n’aurais jamais remarqué le détail que le jeune homme avait perçu immédiatement.
Le mélange d’agrumes que j’appréciais - jus d’orange, d’orange sanguine, de citron, de mandarine et de pomelo - était tout prêt dans la bouteille en verre que le quadragénaire avait prise. Il ne fallait rien y ajouter.
Et pourtant, comme le soulignait mon ancien apprenti, Phoebus avait pris une petite fiole dont il versa le contenu dans mon verre...

Face à cette vision, je demeurai silencieux et interdit. Cela aurait pu être un additif quelconque utilisé dans les cocktails de jus de fruits, comme du sirop de sucre de canne, mais c’était dans une fiole. Comme une potion et pas comme un sirop.
Et l’expression qui se peignit sur le visage de Malefoy ne laissait planer aucun doute... l’homme était très satisfait de son idée de génie et de son petit plan machiavélique...
Le regarder faire, cela me fit prendre conscience que, décidément, ce type n’était pas digne de confiance. Il essayait toujours de me tirer dans les pattes, c’est vrai, mais c’était la première fois que l’un de ses stratagèmes fonctionnait si bien... ah, c’était sûr que si cette potion était censée m’empêcher d’emmener Meredith au restaurant, cela avait fonctionné...


« Mais... qu’est-ce que... ? » J’ignorais si un souvenir plongé dans une pensine contenait les odeurs, les goûts, etc. J’avais survécu à cette potion sans ressentir de douleurs ou autres symptômes de ce genre, ce n’était donc pas un poison... mais j’avais perdu elle sens de la réalité et j’avais perdu la tête ce soir-là, agissant comme si je n’avais aucune limite et comme si je ne pouvais pas me contrôler.
Comment savoir quelle était cette potion que Phoebus ajoutait dans mon jus de fruits ? Je n’en avais pas spécialement senti le goût lorsque j’avais bu mon verre, ce soir-là, sinon, j’aurais sans doute flairé l’embrouille... mais cela ne voulait rien dire : avec l’équipe de chercheurs en potions et breuvages magiques qui travaillaient pour lui, Malefoy avait accès à toutes sortes de potions expérimentales sans avoir besoin de faire appel à quelqu’un d’extérieur... et comme il était le patron de Potion’s Brewing Master, il était clair que jamais Malefoy ne se serait gêné pour utiliser ses propres ressources.
« Il a osé... »

C’était prévisible, sans doute, mais je n’en revenais pas pour autant. L’ajout d’une potion dans mon verre, c’était un acte tellement traître et lâche... au fond, cela ressemblait tout de même assez bien à Phoebus... mais, même si c’était prévisible, je n’aurais jamais pensé qu’il aurait été pousser le vice jusque là.
Il suffisait que cette potion soit un truc capable d’annihiler l’esprit critique ou la conscience, ou bien qu’elle soit faite pour embrouiller l’esprit... et cela pouvait expliquer bien des choses... !


« Qu’est-ce qu’il a utilisé ? » J’avais besoin de savoir. Parce que cela pouvait être le point de départ de tous les événements de cette soirée... et je m’en rendais compte un bon mois plus tard. Bon sang ! Je n’osais pas imaginer ce qu’il serait advenu si l’avocate avait décidé de porter plainte... j’avais peut-être de la chance, au fond... en ce sens, du moins... mais je sentais qu’il allait tout de même falloir que je mette les points sur les i avec Malefoy. Il était allé trop loin.

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Mer 9 Sep - 22:02


all in all your just another brick in the wall




Ce moment coutait beaucoup à Tobias. La seule chose qu’il voulait à présent c’était partir, peut importe ce qu’il allait se passer par la suite il avait besoin de s’en aller. Parce que s’en était trop pour lui émotionnellement, il n’en pouvait plus. Il ne savait plus où se placer ni ce qui était le mieux de faire. Aller dans la tête de son mentor était une mauvaise idée, même s’il avait fini par voir quelque chose qui pourrait éclaircir le problème. Ils avaient pris le risque de tout foutre en l’air. Le fait que William soit sous potion changeait -il réellement quelque chose ? Tout cela dépendait sous quoi il était ce jour-là, mais Tobias n’était pas sûr de vouloir savoir. Pour l’instant il avait juste besoin de s’isoler pour mettre de l’ordre dans ses pensées.
C’est dans un moment de malaise qu’il avait tourné la tête vers Malfoy. Pas de chance pour lui, Tobias avait vu. Et il avait même insisté face à son mentor qui n’était pas très convaincu. Maintenant il était sûr, Phoebus avait drogué William. Était-ce étonnant ? Non, pas vraiment c’était tout simplement le style de Phoebus. A ses yeux ça avait dû être une simple blague, Tobias doutait fortement qu’il avait crée une potion capable de forcer William aller torturer quelqu’un, mais peut-être une assez puissante pour lui troubler l’esprit. Heureusement que toute les personnes un temps soit peut drogué par Malfoy n’allait pas torturer Toni, sinon la pauvre finirait dans un mauvais état. Mais Tobias savait très ce qu’était capable de faire Phoebus et il connaissait la qualité de ses potions.
Le jeune mangemort observait attentivement les réactions de son mentor. Comment pouvait-il être aussi surpris ? A ce niveau-là, c’était de la naïveté. Laisser Phoebus touchait à son verre malgré tout ce qu’il pouvait lui faire subir, c’était tout bonnement idiot. Tobias se surpris d’en vouloir à son mentor ne pas avoir fait attention. C’était stupide, il aurait été plus logique d’incriminer Phoebus dans l’histoire. Mais la colère bouillonnait encore et toutes excuses étaient bonne pour le haïr. Peut-être que ça allait lui passer avec le temps, peut-être pas. Le fait est, c’est que malgré tout ce qu’il pouvait dire ou même se dire, il était là. Dans la mémoire dans son mentor, parce qu’il n’avait pas supporter son désarroi. De voir William dans un tel état de faiblesse n’avait pas été supportable pour lui. Cela l’avait touché au point qu’il finisse par mettre sa colère de côté pour l’aider. William devait penser qu’il était fou, que Tobias était lunatique et qu’il ne savait pas sur quel pied danser. Peut-être que c’était vrai, le résultat était toujours le même : Tobias avait fini par se retrouver là, dans le souvenir dans son mentor, celui qu’il aurait aimé ne jamais voir.
« Tu me crois maintenant ? » Il n’avait pas aimé que William remette sa parole en doute, encore une excuse futile pour lui en vouloir. Cette colère qu’il n’avait pas encore eu l’occasion d’éteindre continuait de bouillonner en lui, attendant la moindre occasion pour s’insinuer dans ses paroles. Pourtant, Tobias fut quand même soulagé quand son mentor finit par déduire la même chose que lui. Pas parce qu’il voulait avoir raison non, parce que c’était la preuve que William n’était pas en train de perdre la tête. Qu’il allait pouvoir mener sa vie comme il entendait, heureux aux mesures du possible vu les circonstances. Le jeune homme ne savait pas encore ce qu’allait devenir leur relation à ce moment précis, mais il était important pour lui, que finalement tout aille bien pour son mentor. Même s’ils étaient amenés à ne plus se parler, Tobias préférer le savoir en bonne forme, avec une santé mental correcte, plutôt que fou à Saint-magouste. Tout simplement car même si William finissait par lui faire un jour la pire crasse au monde, Tobias ne pourrait jamais souhaiter une chose pareille, à son mentor, qu’il avait par le passé, tant adoré.
« C’est une bonne nouvelle, le fou seul fou de l’histoire c’est Phoebus et ça c’est une surprise pour personne. » Tobias ne savait pas vraiment quoi penser de l’acte de son supérieur, il avait très peu de chance qu’il ait pu vouloir du mal à Toni à travers cet acte immature, mais il était tout de même à l’origine du problème. Le jeune homme pourrait aller lui parler comme il l’avait fait avec William, mais il savait très bien à quel genre de réponse s’attendre et Tobias craignait trop de finir par lui donner raison.
Tobias se refuser d’avoir un contact visuel avec William. Il ne savait pas quoi lui dire et il ne voulait pas vraiment lui parler de tout ça. Il était clair qu’il n’était pas fou, Tobias avait vu dans le regard de son mentor son désarroi passer à la colère, le triumvir, n’avait plus besoin d’aide et Tobias avait encore besoin de temps pour digérer tout ça.
« Un philtre de confusion, une nouvelle potion qu’il a concoctée je n’en sais rien moi … Ce qui est sûr c’est que tu n’es pas fou. » Tobias se retint de sortir une nouvelle fois une réplique méchante et acerbe qu’il regrettera plus tard. « Mais la source du problème et clair : tu es était juste drogué. Maintenant tu n’as qu’à voir ça avec lui, mais je n’ai plus rien à faire ici. » Il parlait bien évidement du souvenir mais aussi, du bureau, il voulait quitter cet endroit. Certes William avait été drogué et n’avait sûrement pas toute ses capacités ce soir-là, mais tout de même tout le monde n’allait pas torturer une femme quand il était victime d’un sortilège de confusion ! Tobias ne savait plus quoi penser ni quoi faire, il ne voulait pas agir sans avoir pu digérer tous ce qu’il venait de se passer. Que se soit d’un sens au de l’autre, Tobias ne voulait pas avoir à regretter ses actes alors qu’il n’était pas en état de réfléchir.


William & Tobias


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Lun 21 Sep - 19:26
C’était petit... très petit. Ou même encore pire que cela. Même si c’était prévisible, j’avais du mal à croire que Malefoy soit assez immature et suffisamment bête pour me faire un truc pareil... et moi, eh bien, je ne me méfiais pas dans ce genre de contexte tout simplement parce qu’il me semblait important - et même primordial - qu’il règne une certaine confiance au sein du triumvirat. C’était la moindre des choses pour pouvoir faire avancer les grands projets que nous avions pour la Cause... mais, selon toute apparence, ce n’était que pure naïveté de ma part. J’étais bien trop centré sur les objectifs, sur l’avenir et sur les moyens d’atteindre nos buts pour songer un seul instant que l’un des éminents mangemorts avec qui je devais travailler pouvait un jour chercher à me piéger.

Je n’avais pas la moindre idée de ce que j’avais bien pu ingurgiter en avalant mon jus de fruits ce jour-là. Je n’en connaissais que les conséquences et ce n’était clairement pas très joli à voir. Enfin, en soi, si, il y avait eu un passage plutôt joli, puisque cela concernait Toni Santana, mais les circonstances avaient balayé l’impression de beauté pour laisser place à ce qui s’était passé.
Soit.
Ce qui était clair, c’était que cet acte du triumvir exécutif était tellement prévisible, tellement évident que je n’aurais jamais cru qu’il y était pour quelque chose. C’était beaucoup trop gros, en fait.
Phoebus Malefoy était soit vraiment con d’avoir fait cela, soit c’était un acte qui relevait du génie : puisqu’il devait se douter qu’il aurait été directement soupçonné et que j’aurais aussitôt pensé qu’il n’était pas assez bête pour faire cela, il l’avait fait, ce qui détournait les soupçons de sa personne...
Mais dans un cas comme dans l’autre, le résultat était le même et il allait vraiment falloir que je me méfie de Bubus en permanence. Même ici. Cela ne démontrait rien de plus à mes yeux que le fait que Malefoy n’était pas digne de la confiance que Meredith lui avait accordée en le choisissant.
S’il avait eu l’intelligence d’élaborer une stratégie où le plus prévisible semblait impossible, c’était quelque chose que je me devais de garder à l’esprit. S’il était capable de cela, alors, il allait me falloir apprendre à me méfier de tout, absolument tout, venant de lui. J’avais été bien bête de penser qu’il n’oserait jamais m’attaquer physiquement, même de façon indirecte… à mes yeux, ce type était plutôt le genre à parler beaucoup et à agir peu… Je m’étais trompé, et pas qu’un peu.

Face à ces faits, j’étais bien obligé de croire mon ancien apprenti. J’aurais même dû le croire tout de suite, plutôt que de penser que des adultes n’allaient pas se lancer dans ce genre de petites vacheries… Je demeurai silencieux un moment, le temps de digérer tout cela. Mais je ne pouvais pas me taire éternellement et le jeune Towsen devait bien se rendre compte que tout ça n’était pas forcément simple à gérer pour moi. Il me disait que Malefoy était le seul fou dans toute cette histoire, mais quelque chose me dérangeait tout de même. Il allait falloir que j’en parle avec mon psychomage, mais même sous l’effet d’un philtre de confusion ou de je ne savais quelle nouvelle potion inventée par Phoebus, c’était tout de même bien moi qui étais allé retrouver l’avocate pour lui faire des avances et la torturer ensuite. Comme si ma petite voix intérieure, ma conscience, s’était retrouvée muette ou dans le coma. J’avais été complètement submergé par des pulsions qui m’avaient dépassé…
J’étais en colère contre Malefoy, mais aussi contre moi-même. Je me serais bien détesté pour cela. Ces saloperies d’impulsions incontrôlables… Phoebus avait trouvé le moyen d’annihiler tout contrôle que les gens gardent habituellement sur eux-mêmes, il avait réussi à mettre en bouteille le meilleur moyen de semer le chaos. Et peut-être, aussi, d’atteindre son but en me discréditant. J’étais las. Très las. Et tout ceci ne faisait que me faire prendre conscience que cet homme, qui était censé être un allié, était vraiment prêt à tout. Je ne savais pas exactement pourquoi il m’en voulait à ce point, mais pour en arriver au point de mettre en danger l’alliance entre l’Ordre du Phénix et notre Cause, il n’avait pas du tout réfléchi ou alors il n’en avait tout simplement rien à foutre…

J’aurais aimé pouvoir évoquer toutes les possibilités avec Tobias, mais tout dans son attitude me disait qu’il ne voulait pas rester là. Il voulait partir. Quitter ma mémoire, mais aussi s’éloigner du quartier général. Ou de moi.
Après un mois de silence entre lui et moi, je ne devais plus me formaliser… Il m’en voulait, mais il avait fait l’effort de m’accompagner dans ce souvenir. Mieux encore, il avait repéré ce qui n’allait pas, là où moi je restais éperdument fixé sur la magnifique Meredith. Le jeune homme avait eu les pieds sur terre lorsqu’il le fallait et je ne pouvais que lui être reconnaissant pour cela. Je hochais la tête à ses dernières paroles, puis je quittai le souvenir avec lui, pour revenir instantanément dans le bureau de Meredith. Et une fois de retour dans la pièce, je lui dis tout de même :
« Tobias… » Sans lui, je ne serais jamais allé chercher la vérité. J’avais plutôt tendance à me croire cinglé. « Merci. »

Ce n’était pas grand-chose, mais il fallait au moins que je le remercie. Peu de personnes auraient eu cette force de caractère nécessaire pour passer outre des considérations personnelles et agir pour le bien en les mettant de côté le temps d’en savoir plus. Non, vraiment, ce n’était pas donné à tout le monde...

Je n’allais pas le retenir. Même si j’étais soulagé que nous ayons trouvé une explication logique à tout cela, il y avait tout de même de nouvelles interrogations, rationnelles et légitimes, qui étaient en train d’éclore de tout cela...
J’aurais bien le temps d’y réfléchir quand je rentrerais chez moi et que je me retrouverais seul... Désespérément seul dans mon grand manoir irrémédiablement vide de toute présence humaine... mais cela, je ne le savais pas encore...


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