Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5411
Gallions : 8723
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 19 Aoû - 10:23
Game over
« février 2020 »
Le débriefing de la mission n’en finit pas. Tu retiens un soupir. Certes, il est important d’analyser ce qui s’est passé et d’en avoir le compte-rendu le plus précis possible, à chaud d’abord, puis avec du recul. Mais, même si elle s’est bien terminée, la mission a été rude et la réunion traîne en longueur. Enfin, on vous libère. Bien trop tard pour que tu puisses rentrer discrètement à Poudlard. D’autant que si tu as réussi à te dégager de ton boulot pour ce soir, tu es attendu demain à la première heure et tu es bon pour enchaîner les deux services. L’aller-retour te fera perdre plus de temps qu’autre chose. Et avec l’adrénaline et la tension de la soirée, rien que la perspective de te retrouver dans une pièce avec quatre autres personnes ravive tes angoisses. Tu n’arriveras pas à dormir, tes nerfs aiguisés à l’affût du moindre bruit, du moindre mouvement. Et tu en as besoin, terriblement besoin. Déjà, la nuit dernière, tes cauchemars et tes insomnies t’ont réveillé à une heure indécente. Une potion de sommeil t’aiderait sûrement, mais la peur de ne pas te réveiller en cas de souci te retient. Hors de question de perdre le contrôle, ne serait-ce que pour quelques heures. Tu salues tes collègues de l’Ordre. Qu’ils pensent que tu retournes chez tes parents ou que tu as un appartement en ville, ils ne te posent pas de question. Ils t’ont accepté avec une simplicité à laquelle tu ne t’attendais pas. En bientôt deux mois, tu commences à te sentir plus à l’aise avec les missions, les visages qui deviennent familiers, l’impression que tu fais partie de quelque chose. Tu n’es pas vraiment sûr encore d’y avoir ta place. Mais tu y travailles. Et l’Ordre te donne un but, un objectif, te rappelle que tu es en vie et que tu peux te battre – que tu n’es pas seulement ce garçon un peu trop cassé dont le miroir te renvoie l’image. Et maintenant que tu t’intègres, tu redoutes moins les questions qu’au début ou une enquête sur tes déclarations. Tu commences à faire partie du décor, et c’est l’idéal. Là quand on a besoin de toi, discret le reste du temps, tu prends soin de ne provoquer ni vague ni remous, de ne jamais amener les discussions sur des terrains trop personnels. Tu te fonds dans la masse. Si tout se passe bien, ils n’auront jamais de doute sur ton identité.
L’air froid nocturne t’accueille et tu inspires profondément. Ton précieux sac sur le dos, tu t’enfonces à pied dans les rues de Londres. Il est grand temps de trouver où dormir. Ce n’est pas si difficile qu’on pourrait le croire, il suffit de savoir repérer les bons endroits – les panneaux « à louer » ou « à vendre » offrent de bonnes occasions, mais les vieux immeubles en partie abandonnés ne manquent pas dans les quartiers populaires, mal famés, et tu empruntes cette direction. Tes vêtements simples et sombres, usés, n’attireront pas l’attention. Maintenant que tu peux utiliser la magie à ta guise, tu redoutes moins les squats. Quelques sorts, et n’importe quel lieu devient habitable pour une nuit. Évidemment, ce n’est pas le confort de Poudlard, mais c’est bien moins pire que la rue où tu as déjà passé de longues nuits, maintenu en éveil par le froid et la crainte de te faire agresser. Là, tu seras au chaud, au sec et seul. Tu aurais pu t’aménager quelque chose de plus durable, mais c’est trop risqué. Revenir plusieurs fois au même endroit, c’est créer des habitudes, une routine sur laquelle tu te reposes et qui te pousse à relâcher ton attention ; c’est risquer d’être aperçu, qu’on retienne ton visage. Tu ne le fais que l’été, lorsque tu arrives à prendre un vrai appartement, là où c’est moins suspect. À cette heure, l’animation des rues de la capitale commence à disparaître. À plusieurs reprises cependant, tu te retournes, en alerte. L’impression que tu n’es pas seul. Qu’on te suit. Il n’y a rien pourtant. Cela arrive de plus en plus souvent ces derniers temps, tu peines à faire la part des choses entre la réalité et tes angoisses de plus en plus présentes. Ça devient mauvais si elles te font voir du danger partout. La sensation ne te quitte pas et tu accélères l’allure, t’enfonces dans les rues de moins en moins fréquentées. Le coin que tu vises n’est plus très loin. Tes doigts frôlent ta baguette sous ton manteau, mais tu évites autant que possible de la sortir en terrain moldu. D’autant que les sorciers s’y aventurent rarement. En cas de mauvaise rencontre, tu comptes surtout sur ta vitesse pour t’échapper – le temps de trouver un coin tranquille et ensuite transplanage en sécurité. Alors que tu passes devant une ruelle, un mouvement dans l’ombre, à la limite de ton champ de vision, attire ton attention. D’instinct, tu pivotes, déjà en train de rebrousser chemin. Deux pas, lorsqu’un flash lumineux jaillit. Ce ne sont pas des moldus.
Trou noir.
Lorsque tu reprends connaissance, ton premier mouvement est de te redresser. Impossible de bouger. Tes mains et tes jambes sont attachées. La panique déferle et te submerge. Réflexe d’animal sauvage pris au piège. Tu te débats comme un fou contre les liens, incapable de penser à autre chose. Mais ils sont trop serrés, tu ne réussis qu’à te faire mal. Le souffle court, tu essaies encore. Tu dois te libérer. Mais rien n’y fait. Comment ? Qui… La question ramène un peu de rationalité. Une seconde, tu penses au Blood Circle, revois les tortures du mois d’octobre. Si ton père t’a trouvé cette fois… Mais non. Un éclair lumineux te traverse la mémoire. Les sorciers. Ce sont les sorciers qui t’ont eu.
Peu à peu tu prends conscience de ton environnement. Tu es étendu sur un sol poussiéreux, le genre qu’on croise dans de vieux immeubles abandonnés. Et tu n’es pas seul. Un homme, assez jeune – il n’a sûrement pas trente ans – se tient juste là, te domine de toute sa hauteur. Rien que d’imaginer qu’il t’a manipulé pendant que tu étais inconscient, même avec la magie, te donne la nausée. Au milieu des vagues d’angoisse et d’impuissance – tu es complètement à sa merci – tu le reconnais. Tu l’as déjà aperçu au QG de l’Ordre, tu ne lui as jamais parlé. Un Mangemort si tu te souviens bien. Pourquoi ? Le plaisir de s’en prendre à un né-moldu au risque de mettre en péril une alliance déjà fragile ? Ou… L’homme prend la parole.
Ton cœur rate quelques battements avant de repartir dans une course folle. C’est un cauchemar. Ce n’est pas possible autrement. Nathan. La fin de la phrase t’échappe à moitié. Comment est-ce qu’il a pu savoir ? Comment ? Qu’est-ce qu’il a appris d’autre ? Plus tard. Tu dois le détromper. Le choc qui t’a traversé peut passer pour de la surprise. Tu n’as pas besoin de feindre beaucoup pour avoir l’air étonné et un peu effrayé, pour paraître ne rien comprendre à ce qui t’arrive.
— Nathan ? Vous vous êtes trompé. Je m’appelle Eirian… Eirian Howl. Je fais partie de l’Ordre du Phénix, on s’est déjà croisés… Vous n’avez pas le droit de m’attaquer comme ça. Libérez-moi.
Tu mets plus de force dans tes derniers mots, comme si l’indignation commençait à prendre le dessus. Tu n’en dis pas plus ; trop protester que tu n’es pas ce « Nathan » deviendrait suspect – si tant est qu’il y ait encore quelque chose à sauver.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
Hésite pas s'il n'y a quelque chose qui va pas
Invité
INRP
IRL
Sam 22 Aoû - 11:53
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5411
Gallions : 8723
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Sam 22 Aoû - 19:12
Game over
« février 2020 »
Tu vois mal comment la situation pourrait être pire. Enfin, si, tu sais : si c’était le Blood Circle et ton père qui se tenaient devant toi et non un Mangemort, mais à ce stade la différence n’est pas bien grande, à part qu’ils auraient déjà commencé à te torturer. Tu t’étais préparé pourtant à une attaque possible, à une agression, au moment où, fatalement, le Blood Circle te repèrerait parce que c’est déjà miraculeux que tu leur aies échappé aussi longtemps, qu’ils ne t’aient pas identifié tout de suite en octobre. Leurs rangs ne cessent de s’agrandir et tu sais qu’ils ont ta photo, ton père sait que tu es là, quelque part en ville, et il doit te chercher avec encore plus de ténacité que d’habitude pour te faire enfin expier la souillure que tu représentes et le fait que tu l’aies tenu en échec et ridiculisé pendant si longtemps. Ils ne savent peut-être pas encore que tu as rejoint l’Ordre, mais ça ne saurait tarder. Alors, tu étais sur tes gardes, bien plus encore que d’habitude, prêt à tourner les talons au moindre problème, à la moindre alerte, tes sens toujours aiguisés, attentif à ton environnement – l’état d’alerte qui est le tien depuis le moment où tu as fui ou presque, malgré la fatigue qui prend le pas ces derniers temps. Mais voilà, tu t’attendais surtout à ce que ça vienne des Moldus, tu t’attendais à leurs tactiques et à leurs armes. Pas à ce que les sorciers s’y mettent aussi – du moins, pas de cette façon-là.
Ton cœur bat à toute allure contre tes côtes, comme s’il essayait de s’échapper. Tu luttes pour garder le contrôle de ton souffle, ne pas céder à la panique qui coule dans tes veines. Bon sang. Vainement, tu tentes encore de te défaire des liens. Ta peau te brûle là où elle s’écorche. Tu n’arriveras à rien – tu le sais. Mais te savoir là, à sa merci, incapable du moindre geste, entièrement en son pouvoir te glace. Stop. Stop. Tu dois rester dans le moment présent, ne pas anticiper sur ce qu’il pourrait te faire. C’est le meilleur moyen de perdre le peu de contrôle que tu gardes. Inspiration, expiration. Tu verrouilles tes pensées. Réfléchis. Comment est-ce qu’il a su ? Qu’est-ce qui l’a mis sur la piste ? Quelle erreur tu as bien pu commettre ? Il t’aurait aperçu avec Robin ? Mais non, il t’aurait questionné plus franchement si c’était le cas. Pourquoi ne rien dire à l’Ordre ? Tu étais au QG… juste avant – tu ignores combien de temps s’est écoulé. Il n’est peut-être pas sûr des infos qu’il a, il y a peut-être une faille à exploiter.
Tout en lui rappelant ton nom, tu forces sur tes abdos pour te redresser, passer au moins en position assise. Cela ne change pas grand-chose – rien, dans les faits –, mais tu te sens un peu moins vulnérable. Ta baguette est hors d’atteinte, ton regard scanne la pièce, trop vide, et le silence qui vous entoure te dit bien assez que les alentours sont déserts, sans compter qu’il a l’air d’avoir préparé son coup. Ça a été planifié et ça ne te rassure pas. Tu restes concentré sur lui, sur ses mouvements. Évidemment, il ne te croit pas. Ton cœur poursuit sa course folle lorsqu’il sort une photo, le sang te bat aux tempes. Tu te reconnais tout de suite. Le Blood Circle pourrait au moins faire attention à ne pas laisser traîner ce genre d’informations partout ! Tu déglutis, le mensonge prenant forme dans ta tête. Accuser le Blood Circle de simplement t’avoir confondu avec quelqu’un d’autre, d’avoir inversé deux photos serait trop léger, alors que tu peux broder, construire quelque chose qui tient la route et reste plausible.
— Oui, c’est moi.
Ça, tu ne peux pas le nier.
— Mais ce n’est pas mon nom. C’est… ça remonte au mois d’octobre, quand ils m’ont capturé. Je leur ai donné un faux nom, je ne voulais pas qu’ils me retrouvent ou qu’ils découvrent ma famille. Ils arrêtent les moldus qui aident les sorciers maintenant… J’ai tout inventé. Ils ont cru que c’était le vrai. Je n’y pensais plus. Désolé… que ça vous ait alerté ? Mais je m’appelle Eirian, vous n’avez qu’à vérifier, on me connaît à Poudlard, je suis à l’université…
Pour ce que ça vaut, tu as même tes papiers moldus. Ses menaces accompagnées de son sourire aimable envoient des sueurs froides dans ton dos. Te laisser aux mains des moldus… Tous ne sont pas hostiles aux sorciers, mais tu ne veux pas imaginer ce qui pourrait passer par la tête de gens mal intentionnés qui auraient envie de s’amuser. Quant à la torture, tu sais trop bien ce que ça signifie. Et ces maudits liens qui ne veulent pas céder ! Tu ne peux pas t’empêcher d’y revenir, espérer gagner un peu de jeu, assez pour te libérer une main. Tu ne fais pas le fier même si tu essaies de garder ton calme.
— Non, je vous dis la vérité, je le jure ! Je ne suis pas un espion ! Vous savez bien ce qu’ils font aux sorciers, ils nous tuent ou ils se servent de nous comme cobayes… ils m’ont torturé en octobre ! C’est pour ça que je me suis engagé dans l’Ordre. Je ne pensais pas que donner un faux nom au Blood Circle m’attirerait des ennuis avec les sorciers… Je voulais juste me protéger à l'époque, c'est tout.
Vérité et mensonge se mêlent – ça a toujours été la meilleure solution pour sortir des explications qui tiennent la route. Toute la partie sur ton emprisonnement est vraie, facilement vérifiable, que ce soit auprès des Mangemorts et de l’Ordre, ou des autres prisonniers. Il ne va quand même pas croire des informations qui viennent de l’ennemi ? Au moins, il n’a pas l’air de savoir à quoi relier le nom de famille sur la photo, sinon il n’aurait sans doute même pas pris la peine de t’interroger.
Avec un sourire qui te tord le ventre, il attrape une fiole sur la table. Tes yeux s’écarquillent. Tu n’as pas besoin qu’il te confirme que c’est du Veritaserum pour reconnaître le liquide incolore. Non. Non. Non. Pas ça. S’il vous plaît. Rien que l’idée d’avaler quelque chose qui te fera perdre le contrôle de toi-même, comme une drogue, qui violera ton esprit te révulse. Tu chasses les souvenirs, ta vision qui se brouille, ton corps qui ne répond plus. Mais ce n’est pas le pire. Trois gouttes suffiraient à te faire avouer la vérité, à faire voler en éclat les mensonges construits avec soin depuis neuf ans. Si tes réponses le satisfont… mais elles ne le satisferont pas, tu le sais déjà. Quand il saura que toute ta famille fait partie du Blood Circle, que tu es apparenté à George Kane qui déploie toute sa propagande anti-sorciers et lâche toute sa meute sur vous, que tu vois ton cousin même si tu ne lui as donné aucune information… Il n’y a rien qui te sauvera. Il te regarde toujours, avec un calme qui te vrille encore plus les nerfs. Tu prends sur toi, rassembles toute ton énergie. Il faut que tu aies l’air sûr de toi. Ne pense pas aux prochaines minutes. Juste l’instant présent, encore une fois.
— Je ne boirai pas. Je vous ai déjà dit la vérité. Tout ça n’a aucun sens, vous n’allez pas croire ce qui vient du Blood Circle ? Vous auriez pu me poser la question normalement.
Tu ne le laisseras pas approcher avec cette potion. Ta seule chance, maintenant, c’est espérer que ta magie se déclenche en réaction à la panique qui te tord les entrailles. La magie sans baguette, celle qui réagit aux émotions fortes, violentes.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Invité
INRP
IRL
Lun 24 Aoû - 15:29
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5411
Gallions : 8723
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 25 Aoû - 19:42
Game over
« février 2020 »
En un mot comme en cent, tu es dans la merde. Même quand le Blood Circle vous retrouvait, ta mère et toi, il y avait toujours des issues de secours, une échappatoire, une solution. Tu savais où courir, comment te cacher pour qu’ils ne te repèrent pas, te faire tout petit. Te battre s’il le fallait, à mains nues ou avec une lame. Là, tu ne vois pas comment tu vas pouvoir t’en tirer. Attaché, sans ta baguette, ni rien à portée de main, face à un Mangemort qui en sait beaucoup trop – même si tu n’arrives pas à mesurer exactement jusqu’où il a fouillé, ce qu’il a vraiment déterré de ton passé. Pas assez pour te tuer sans sommation, mais trop pour adhérer à tes mensonges – mensonges auxquels tu te cramponnes parce qu’ils sont la seule solution qu’il te reste, que tu ne peux pas avouer, à moins de vouloir signer directement ton arrêt de mort. Presque treize ans de fuite pour finir aussi bêtement, sous la baguette d’un presque allié… de quelqu’un du même côté de la guerre que toi, à tout le moins. Tu en pleurerais de rage si tu ne consacrais pas toute ton énergie à garder le contrôle de tes nerfs, à présenter une façade relativement calme malgré la panique qui menace de te submerger. Même si tu sais déjà que tu as perdu. En plus, en commettant une erreur aussi stupide. C’est la seule que tu vois : tu as trop fait confiance à l’Ordre et à ses alliés, tu t’es reposé sur eux en imaginant que s’ils avaient des questions, ils t’en parleraient, que tu remarquerais des changements d’attitude chez eux. Que tu pouvais quitter le QG pour rester à Londres sans trop réfléchir parce que le danger dans les rues ne viendrait pas d’eux. Tu aurais sans doute moins attiré l’attention en rentrant à Poudlard ces soirs-là plutôt que de te chercher un squat ; ça n’aurait pas donné un prétexte au Mangemort pour fouiner à ton sujet… Tu voulais juste te reposer, voler quelques heures au sommeil loin de tes condisciples trop bruyants ou trop remuants. Riche idée, tiens. Pour avoir voulu contrer tes insomnies, tu risques surtout d’y gagner un repos éternel.
Le Mangemort réplique au sujet de ta famille. Il commence à s’énerver, ça sent de plus en plus mauvais pour toi. Mais tu as une réponse à lui fournir.
— Si, j’ai une famille. Mais je savais les risques que je prenais en entrant dans l’Ordre et je ne voulais pas leur attirer d’ennuis, que le Blood Circle ou des… Mangemorts les trouvent et s’en prennent à eux parce qu’ils sont moldus. Je ne suis pas allé jusqu’à leur effacer la mémoire, mais j’ai préféré m’éloigner d’eux, même si ça impliquait de ne plus rentrer chez moi. Vous avez fouillé, vous m’avez suivi… d’autres pourraient le faire. Je ne pouvais pas les mettre en danger. C’est la preuve que j’avais raison, non ?
Bon, faire une allusion aux actions d’Hermione Granger pendant la guerre contre Voldemort devant un Mangemort, même de la nouvelle génération, n’est pas des plus intelligent, mais comme le reste ça ancre ton mensonge dans la réalité – et ça lui donne un précédent justifié, les nés-moldus ont raison de se méfier des Mangemorts.
Le Mangemort se rapproche de toi, et tu ne retiens pas un mouvement de recul, mais tu ne peux pas vraiment bouger. Ton cœur cogne à toute allure contre tes côtes, un frisson nerveux court dans ton dos. S’il s’approche encore… Il t’appelle « Nathan » une fois de plus.
— Je m’appelle Eirian.
Il se penche vers toi. Raide, tu jettes des coups d’œil paniqués autour de toi en essayant de te décaler. Il colle presque son visage au tien, son souffle te frôle. Non. Ta respiration se bloque et tu inspires frénétiquement, avec l’impression que trop peu d’air atteint tes poumons. Respire. Un tremblement te traverse. S’il te touche… Tu luttes contre une vague de nausée. Il doit sentir ta panique, que tu perds peu à peu le contrôle de tes nerfs. Tu manques presque sa phrase. L’air d’un abruti ? Tu n’as pas assez de souffle pour répondre, secoues seulement la tête de droite à gauche en un non muet. Il continue, tu secoues encore la tête, non, tu ne te fiches pas d’eux. Tu forces les mots sur tes lèvres, tu as l’impression de les arracher un par un du fond de ta gorge.
— Non, je ne me fiche pas de vous ! Je suis avec l’Ordre, je vous le jure, je ne suis pas un espion ! Si j’en étais un, ils auraient fait en sorte que rien n’attire les soupçons, j’aurais donné une vraie adresse… Ça fait neuf ans que je suis à Poudlard, ils ne prépareraient pas ça depuis aussi longtemps…
Ton calme se fissure, ta voix vrille sous la panique que tu ne contrôles plus. Il est trop proche et tu ne peux pas te défendre, il peut te faire ce qu’il veut. Des images te traversent, flashs du passé. Tu luttes pour ne pas perdre pied, t’ancrer dans le présent. Ton piètre refus de boire le sérum ne fait que l’énerver encore plus. Tu détournes les yeux devant son sourire carnassier, incapable de le supporter. Tu n’arrives plus à réfléchir, ni même à penser. Si seulement il reculait un peu… Tu restes seulement conscient de sa proximité, de ton impuissance absolue alors qu’il peut tout. « Tu vas boire que tu le veuilles ou non ». Les mots te parviennent dans un brouillard, il te faut un instant pour que leur sens te percute.
— Non. Non. Ne me touchez pas. Ne me touchez pas !
Tu hais la pointe suppliante dans ta voix. Sa main se tend vers toi, tu essaies d’esquiver, mais il t’attrape brutalement par les cheveux, te tire la tête en arrière.
— Non ! Non ! Lâchez-moi !
Le cri t’échappe, résonne dans la pièce. Tu te débats comme un fou, ignorant la douleur sur ton crâne et dans tes mains ; tu ne sais plus vraiment où tu es, dans cet immeuble abandonné ou dans cet hôtel miteux, ni contre qui tu te bats. Ça n’a pas d’importance. Tu dois juste… t’enfuir. Te débarrasser de cette présence qui pèse sur toi, te domine complètement. Et garder la bouche fermée, il ne doit rien te faire avaler, pas de drogue, pas encore ! Tu essaies de le frapper, de lui faire lâcher cette maudite fiole, mais tu n’arrives pas à briser sa prise. Si seulement ta magie répondait ! La douleur éclate sur ta mâchoire, te force à écarter les lèvres, une seconde – mais c’est déjà trop tard, tu sens les gouttes froides dans ta bouche. Tu veux te redresser pour cracher, mais le Mangemort te maintient en arrière. Non. Non. Non. Tu étouffes à moitié, n’arrives plus à respirer. Tu finis par avaler sans vraiment t’en rendre compte – ou la potion est assez puissante pour agir déjà. Tout ton corps se relâche, une sorte de voile brouille tes pensées. Tu relèves les yeux vers le Mangemort qui te fixe, bats des paupières. Tu as envie de lui parler sans savoir quoi lui dire. Une voix minuscule, au fond de ta tête, te hurle que tu ne dois pas parler. Il te demande si tu t’appelles bien Nathan. Tu te crispes, tu ne dois pas le dire, tu as promis de ne plus donner ce nom, tu ne dois pas… Tu as été Nathan, mais tu ne l’es plus vraiment. Les mots sortent contre ta volonté, sur un ton monocorde que tu ne reconnais pas vraiment.
— Oui. C’est mon prénom de naissance. Mais ça fait des années que je ne l’utilise plus, je m’appelle Eirian, maintenant.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Invité
INRP
IRL
Dim 30 Aoû - 18:41
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5411
Gallions : 8723
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 31 Aoû - 18:58
Game over
« février 2020 »
Tu ne quittes pas le Mangemort ni la fiole de Veritaserum des yeux, comme si tu pouvais les faire disparaître par la seule force de ta pensée. La panique te paralyse et te glace, celle de la drogue comme celle de lui avouer ce que tu caches depuis tant d’années. Tu as beau chercher, aucune solution ne se présente. Autant d’années de cavale pour finir comme ça ! Tu aurais peut-être pu t’en sortir si le Blood Circle n’avait pas mis ton vrai nom sur cette maudite photo. D’une certaine façon, c’est eux qui t’auront tué. Le Mangemort commence à s’énerver. Un instant, tu as l’impression qu’il va te frapper, et tu espères presque qu’il le fasse, c’est moins pire que la perspective de la potion, que de le savoir si près sans savoir ce qu’il va te faire, s’il va te toucher et comment. Tout ton corps se hérisse à l’idée du contact, et te concentrer sur l’instant, ne pas anticiper te prend une énergie folle. Ça ne sert à rien de l’imaginer tant que ça n’arrive pas. Mais tu ne contrôles pas tes réactions physiques, comme si ton cerveau avait freezé ce jour-là et jamais réussi à rebooter correctement depuis, bloqué dans une boucle que tu parviens plus ou moins à écarter selon les jours – et pas dans ces circonstances où tout t’y renvoie. Tu te forces à te concentrer sur les mots.
— Je n’invente rien ! N’importe quel autre innocent refuserait aussi de boire, personne n’a envie de se faire interroger comme ça sur sa vie privée. Je refuse que vous…
Violiez. Tu n’arrives pas à le dire.
— Forciez mes pensées.
Tu n’es pas idiot au point d’imaginer qu’il va t’écouter. Tout ce que tu dis ne te sert qu’à gagner quelques secondes pour retarder l’inévitable. Ton cerveau tourne à vide, il doit bien exister un moyen, une solution, n’importe quoi. Mais rien ne te vient. Hurler ne te mènera nulle pas ; il n’y a rien sous tes doigts qui pourrait te servir d’arme, sans même parler de te libérer, et les liens sont trop serrés. Les mots du Mangemort te parviennent par-dessus le voile blanc de tes pensées.
— Mes parents ne s’attaquent pas aux sorciers ! C’est la vérité.
Mais c’est trop tard, et tu as beau te débattre et supplier, abandonnant toute maîtrise, perdu entre l’instant présent et les réminiscences violentes du passé, des mains qui se mélangent dans tes cheveux et te renversent en arrière, il réussit à te faire avaler un peu de Veritaserum. Impossible de tousser malgré tes haut-le-cœur, il t’empêche de respirer, et très vite la potion se répand dans ton organisme. La sensation est étrange. Tu te sens un peu flottant, embrumé, à la fois conscient de ce qui se passe et incapable d’y réagir, comme si ton cerveau avait débranché une partie des connexions. Tu n’as plus vraiment peur, même si tu sais que maintenant, c’est terminé. Il s’éloigne et tu respires un peu mieux – soulagement physique absurde, tu es encore plus à sa merci que quelques minutes plus tôt, mais tu ne contrôles plus rien. Il te demande si tu préfères qu’il utilise Eirian. Tu ne veux pas répondre, tu préfèrerais te taire, garder la bouche close, mais une force invisible oblige tes lèvres à s’ouvrir et le mot sort quand même.
— Oui.
Assis sur une chaise, il te domine encore. Tu te tends, tout en toi hurle « non », tu ne répondras pas, tu te le répètes encore et encore, comme si tu pouvais étouffer le son de sa voix qui te demande pourquoi tu as changé de nom et quels sont tes liens avec le Blood Circle. Tu ne veux pas le dire, tu ne dois pas, ta vie en dépend, il te tuera quand il saura, tu as juste à garder ta bouche fermée, mais la potion se joue facilement de ta volonté. Et tu commences à raconter ce que tu as tu pendant presque treize ans. C’est presque ironique que tu te retrouves à l’avouer pour la deuxième fois en moins d’un mois, la première étant à Robin – dans un contexte qui n’aurait pas pu être davantage différent.
— Mes… Mes parents appartiennent à des familles importantes du Blood Circle. La sœur de ma mère a épousé George Kane, et les Lancaster sont influents aussi. Mon père a toujours haï les sorciers, il les voit comme des monstres. Et ils ont commencé à m’entraîner pour faire de moi un membre du Blood Circle.
Spectateur impuissant de ta propre histoire, tu es en train de te condamner toi-même, sans rien pouvoir y faire.
— Quand mes pouvoirs sont apparus, j’ai essayé de les dissimuler, le temps de trouver un moyen de m’en débarrasser. Mais je n’ai pas pu les cacher et ils se sont manifestés devant mes parents…
La décharge magique qui envoie ton père au sol, l’horreur qui te pétrifie de la tête aux pieds, son regard chargé de haine et de mort. Tu continues de parler d’une voix sans intonation, comme si ce que tu racontais ne te concernait pas.
— C’est là que tout a basculé. Mon père a… je ne sais pas s’il voulait se débarrasser de moi ou me donner aux scientifiques du Blood Circle pour leurs expériences. En tout cas, il a essayé de s’en prendre à moi et ma mère s’est interposée pour me sauver. Nous nous sommes enfuis tous les deux. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à changer de nom pour que le Blood Circle ne me retrouve pas ; j’ai également promis de ne jamais révéler ma véritable identité. Le Blood Circle n’a pas arrêté de nous traquer au fil des années ; nous avons réussi à leur échapper de justesse à plusieurs reprises, en changeant toujours d’identité, d’apparence et en déménageant. J’ai créé Eirian juste avant d’entrer à Poudlard, pour avoir une identité dans le monde sorcier, construire quelque chose de stable et être sûr que personne ne découvrirait jamais mes liens avec le Blood Circle. Ça a fonctionné… jusqu’à aujourd’hui.
Tu es allé au plus court, tu ne sais pas exactement ce qu’il veut apprendre d’autre.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Invité
INRP
IRL
Mar 1 Sep - 14:35
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5411
Gallions : 8723
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Jeu 3 Sep - 8:44
Game over
« février 2020 »
À chaque fois que tu as l’impression que la vie n’a plus rien à te prendre, qu’elle t’a déjà dépouillé de tout ce à quoi tu tenais, elle se charge de te prouver que tu n’as pas encore complètement touché le fond. La première fois, évidemment, ça a été quand tes parents ont découvert tes pouvoirs parce que tu n’as pas été capable de les cacher. Ta vie d’enfant a explosé, tu as perdu ton père, ton frère, ton cousin, tes amis, tes idées aussi. L’arrachement brutal, violent à tout ce qui constituait ton monde, et la traque qui s’en est suivie t’ont profondément ébranlé. Plus rien n’a jamais été comme avant, mais tu as malgré tout réussi à trouver un semblant d’équilibre dans les fuites et les changements d’identité. Ta mère restait ton point d’ancrage, le seul élément stable de ton univers, autour duquel tu pouvais te reconstruire en sécurité. Celle qui serait toujours là, qui t’attendrait toujours au retour de l’école. Grossière erreur d’y avoir cru, d’avoir imaginé qu’une fois à Poudlard, ta vie ne déraillerait plus. La fin de la sixième année a tout balayé avec sa disparition – tout ce que vous aviez bâti depuis le départ s’est effondré. Tu t’es retrouvé à la rue avec pour seules possessions le contenu de ta malle scolaire – pas des plus utiles une fois sorti des vêtements. Tu as survécu comme tu as pu, seul dans une capitale, sans argent, sans abri, sans être majeur dans aucun des deux mondes, même si tes dix-sept ans n’étaient plus très loin. L’univers, le destin, Merlin, Morgane, tu ne sais pas et tu t’en moques, a décidé que ce n’était pas assez. Troisième arrachement. Le pire, parce que tu y as perdu ton corps et une partie de ton identité, on t’a dépossédé de toi-même ; parce que, près de trois ans après, cette nuit-là te hante toujours, t’empêche d’avancer et de vivre. Parce que tu luttes toujours contre les cauchemars, les insomnies, les flash-back comme si tu y étais encore ; parce que rien, jamais, ne semble atténuer ton état d’alerte, tes nerfs aiguisés jusqu’à la rupture, la panique toujours à fleur de peau, les tourbillons noirs qui te font vriller. Tu ne voyais pas bien ce que tu pouvais encore perdre, à part la vie, à part ce combat quotidien contre toi-même et le monde. Mais tu ne voulais pas renoncer, c’est bien pour cela que tu as rejoint l’Ordre, pour retrouver un but, un objectif, quelque chose qui te tienne debout, parce que tu crois à la cause, au fait qu’un jour, sorciers et moldus pourront vivre ensemble, en paix. Et il y avait des lueurs d’espoir comme tes retrouvailles avec Robin – enfin, de nouveau, tu n’étais plus seul, plus obligé de mentir en permanence, de maintenir une façade. Tu pouvais te reposer sur quelqu’un. Mais avant la vie, il te restait encore ton esprit, tes pensées, ton identité, tes souvenirs, ton histoire. Tout ce qui t’appartient et que tu étais libre de garder ou de partager même si, certes, tu ne comptais pas dévoiler la vérité à qui que ce soit. Mais ça restait tien, ton intimité – ton libre-choix d’en disposer sans que quiconque ait à y redire. Et la potion piétine tout cela, te dépouille encore de ton identité, te met à nu devant le Mangemort, ignorant le « non » que tu hurles dans ta tête, forçant les mots sur tes lèvres. Tu n’as jamais vraiment haï, même ton père, mais en cet instant, tu détestes tout de l’homme face à toi qui te regarde raconter ta vie, impassible. Malgré toi, tu guettes le moment où il tournera sa baguette vers toi, mais c’est trop tôt encore, il doit lui rester des questions. Et effectivement, il te relance, au sujet de ta mère. Robin n’a pas encore eu l’occasion de se renseigner.
— Je… je ne sais pas vraiment. Le Blood Circle l’a retrouvée à l’été 2017, au moment où je rentrais de Poudlard. Ils l’ont capturée, ils ont essayé de me piéger aussi, mais j’ai réussi à m’échapper. C’est comme ça que je me suis retrouvé seul, je me débrouille depuis. Je ne sais pas s’ils l’ont tuée, si elle est prisonnière… C’est compliqué d’obtenir des informations, j’essaie de me renseigner.
Ta voix retombe. Tu espères que tu finiras par savoir, plutôt que cette incertitude qui te ronge. Qu’est-ce que ton père a pu lui faire ? Il lui aura fait payer le fait de t’avoir soustrait au Blood Circle. Tu donnerais n’importe quoi pour la retrouver. T’appuyer de nouveau sur elle. Même si tu ne pourras pas tout lui avouer. Envie puérile. Elle aura sans doute besoin de ton aide, selon ce que le Blood Circle lui a infligé, ce sera à toi de la soutenir. Tu es un adulte maintenant, plus un enfant. Mais déjà rien que la retrouver, savoir qu’elle est en vie… ce serait immense.
« Tu as une vie de merde ». Tu le sais bien assez, mais ça reste rude à entendre. Souvent, tu t’en veux de ne pas t’en sortir mieux, de ne pas être plus fort. Ta mère ne t’a pas élevé pour que tu t’effondres à la première difficulté, mais tout t’échappe. Il revient sur tes allégeances. Même si évidemment tu ne ferais pas de mal à ta mère ou à Robin, ton adhésion va aux sorciers.
— Je suis loyal à l’Ordre du Phénix, je veux surtout que les sorciers et les moldus puissent vivre en paix. Je ne suis pas d’accord avec les idées du Blood Circle, je ne les rejoindrai jamais. Mais je ne ferai pas de mal non plus aux membres de ma famille. Sauf mon père, peut-être. En tout cas, je ne leur ai rien dit sur les activités de l’Ordre et du conseil et je ne compte pas le faire.
Tu aurais voulu t’arrêter après la phrase sur le Blood Circle, mais la potion continue d’agir. Est-ce qu’il peut comprendre que tu ne trahiras pas ton camp, mais que tu refuses de blesser tes proches ? Tu n’en es pas sûr. C’est trop tard de toute façon, tu ne peux pas retirer tes mots.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Invité
INRP
IRL
Ven 4 Sep - 14:03
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5411
Gallions : 8723
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Ven 4 Sep - 19:12
Game over
« février 2020 »
Tu ne te fais plus guère d’illusion sur ton sort. Une fois qu’il en aura fini avec ses questions, il règlera le problème une bonne pour toutes. Une part de toi a envie de se rebeller tout en sachant qu’en l’état actuel des choses tu ne peux rien faire, l’autre s’en fiche presque. Au moins, tu auras la paix, on ne pourra plus rien te prendre. Mais non. Il y a ta mère, que tu dois retrouver. Robin, aussi. Le Mangemort ne montre pas grand-chose de ce qu’il pense de tes aveux. Sauf quand tu parles de ton père. À ta place, il s’en serait déjà chargé. Tu hausses les épaules. Bien sûr que tu as imaginé foncer chez ton père les premiers jours, retourner toute la maison pour en sortir ta mère – ou fouiller tous les QG du Blood Circle. Bien sûr que tu penses à ce que tu feras si tu découvres qu’il a commis l’irréparable – autant tu peux accepter qu’il s’en prenne à toi à cause de ta nature, autant tu ne supportes pas qu’il en fasse autant avec ta mère. Mais seul face à leurs armes, quelles auraient été tes chances de survie ? La magie ne protège pas de tout ; tu as entendu siffler leurs balles trop de fois et tu en portes les marques. Alors, non, tu ne t’es pas jeté dans la gueule du loup – ton père espérait peut-être que tu le fasses sur un coup de tête. Ta mère te l’avait demandé aussi. « S’il m’arrive quelque chose, ne te mets pas en danger. Sinon ces années n’auront servi à rien. Et c’est ce qu’ils veulent, que tu fonces sans réfléchir pour t’avoir. C’est peut-être la chose la plus difficile que je te demande, mais tu dois t’y tenir. » Des centaines de fois tu t’es demandé si c’était vraiment la bonne solution. Si ça n’aurait pas été plus simple que tu désobéisses. Tout serait fini d’une façon ou d’une autre. Pour autant, tu ne comptes pas renoncer à la retrouver – et à la sauver. Enfin… tu ne comptais pas y renoncer. Tes chances de sortir vivant de cet interrogatoire sont quasi nulles.
Le Mangemort te croit, sans que tu comprennes vraiment ce que tu veux dire par là. Évidemment, il s’est assuré que tu ne mentes plus. Ton idéal le fait sourire. Tu ne réponds pas – ce n’est pas vraiment une question, de toute façon, et tu ne vas pas te lancer dans un débat d’idées maintenant. Combien de temps va-t-il faire durer les choses ? Et s’il décide de ne pas te tuer tout de suite, de s’amuser à la façon Mangemort ? Tu serres les dents. Il en vient vite au bilan de la situation. Il est obligé d’en parler pour se préserver lui-même, pour ne pas devenir ton complice – quel intérêt y trouverait-il de toute façon ? La mention d’Azkaban te tire un frisson. Est-ce que l’Ordre pourrait vraiment t’enfermer là-bas, seulement parce que tu as menti, même sans que tu aies trahi ? Mais oui : ils te verraient avant tout comme un membre du Blood Circle, peu importe le reste, sorcier ou pas. Trop moldu pour les sorciers, trop sorcier pour les moldus, trop Blood Circle pour l’Ordre. Un danger, une menace dont il faut se débarrasser. Et quel meilleur moyen de s’assurer que tu ne nuiras plus ? Tu préfères encore la mort aux Détraqueurs – tu n’es pas sûr que tes pensées soient encore très rationnelles. L’effet de la potion doit commencer à s’atténuer, tu te sens embrumé, nauséeux.
Le Mangemort repousse sa chaise. Tu le suis des yeux, tendu, guettes le moment où il va lever sa baguette. « Je ne dirai rien ». Tu écarquilles les yeux sans comprendre. Il rejoint la porte. Dans un état second, tu vois les liens disparaître, récupères ta liberté de mouvement. À quoi joue-t-il ? Est-ce une forme de manipulation perverse, de torture psychologique ? Tu n’oses pas trop bouger, de crainte de déclencher… tu ne sais quoi. Finis par demander dans un murmure :
— Vous n’allez pas me tuer ?
Il enchaîne en exigeant ton silence. Tu hoches la tête. À qui tu pourrais en parler de toute façon ? Si tu le racontes à l’Ordre, ils te demanderont pourquoi il t’a fait boire du Veritaserum, ce que tu caches pour qu’il en vienne là. Le résultat sera le même. Il sera peut-être arrêté, mais toi aussi. Petit à petit, tu commences à te dire qu’il ne va vraiment pas te tuer. C’est complètement irréel. Tu souffles :
— Je ne dirai rien.
Notre prochaine rencontre ? Jamais ! Tu feras tout pour l’éviter dans les locaux de l’Ordre. Mais qu’est-ce qu’il peut vouloir de toi, encore ? Tu te crispes quand il te jette un trousseau de clefs qui tombe au sol. Où est-ce qu’il veut t’envoyer ? Comme en signe que tu ne pourras vraiment rien contre lui, il te donne son nom. Towsen. La famille d’Amber ? Tu n’as pas le temps de réagir, il est déjà parti. Tu bouges aussitôt pour récupérer ta baguette, soigner tes blessures là où tu t’es débattu contre les liens. Tu trembles de la tête aux pieds, tu es glacé. Ta vue se brouille, tu t’essuies les yeux dans un mouvement rageur. Ce n’est pas le moment. Tu dois partir, le plus vite possible, avant qu’il ne revienne. Un nom d’hôtel est inscrit sur le trousseau de clefs. Un frisson te traverse. Hors de question que tu mettes les pieds là-bas, dans sa chambre. « Je les reprendrai à notre prochaine rencontre ». Non, tu dois t’en débarrasser. Ce n’est pas l’envie de les balancer dans la Tamise qui te manque, mais tu ne veux pas lui donner le moindre prétexte supplémentaire de revenir vers toi. Un rapide coup d’œil sur ton téléphone, tu repères un coin discret à côté de l’hôtel, et tu transplanes – manques de t’écrouler en arrivant. Tes jambes ne te portent qu’à peine. Tu trembles toujours, les clefs frémissent entre tes doigts, tout juste si elles ne t’échappent pas. Tu vérifies qu’il n’est pas dans le hall de l’hôtel. Trois pas le temps de rejoindre l’accueil, de poser les clefs en un geste trop brutal qui trahit ta nervosité, « je les ai trouvées dans la rue », la potion ne fait plus effet, tant mieux, tu ressors avant que l’employé ait terminé de poser sa question – vu sa mine, il a surtout l’air de s’inquiéter pour toi. Hors de question que tu restes à Londres. Tu retournes à Poudlard. Tu ne dormiras pas davantage là-bas qu’ailleurs, mais au moins tu seras en sécurité.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
Comme c'était la clôture, j'ai répondu dans la foulée ^^ j'ai beaucoup aimé ce rp, Eirian en a vu de toutes les couleurs
Contenu sponsorisé
INRP
IRL
Menteur, voleur, je sais que tu caches quelque choses
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum