15 mars 1825

　　　　Le sieur Flavien Cycled et la dame Deirdre Selwyn donnèrent naissance à leur premier enfant. La joie aurait pu être de mise, si ce n’était que malheureusement le premier né de la famille venait d’être une fille. Alors que ce n’était pas vraiment un moment de joie pour le patriarche, les magnifiques yeux noirs de la fillette à la naissance firent briller comme jamais le cœur de la mère.

　　　　Dès le premier coup d’œil qu’elle avait posé sur sa fille, et elle avait su qu’un grand destin allait s’ouvrir à elle, bien qu’elle n’en connaisse pas les tenants et les aboutissants. Alors que le village fut au courant de la naissance, certains venaient même réconforter le père, devant ce qu’il considérait comme un échec personnel. En effet, il ne comprenait pas pour quelles raisons est-ce que sa femme avait pu lui faire un déshonneur pareil, bien que cette dernière ne comprenne pas son obsession d’avoir un garçon en tant que premier enfant. Autant dire qu’il tenait sa femme pour seule et unique responsable de ce mauvais sort, et qu’il comptait bien le lui faire payer. Ces mots allaient alors rester graver à jamais dans la mémoire de Deirdre, la blessant profondément au passage.

　　　　Alors que de leur côté, mère et fille évoluaient en se découvrant en tissant des liens qui semblaient les rendre heureuses, le couple était alors à deux doigts de se fissurer. S’éloignant l’un de l’autre, les rumeurs commençaient peu à peu à courir dans le village, et autant dire que ce n’était pas pour arranger les choses, ni même l’humeur de Flavien. Ce que personne ne savait en revanche, était que ce dernier ne se gênait pas pour taper sur sa femme, jusqu’à la laisser inconsciente. Ça faisait entièrement partie de la punition, selon lui, et une manière de lui faire comprendre qu’elle avait commis le pire des crimes.

07 juin 1830

　　　　Il en aura fallu du temps au couple, pour pouvoir tenter une nouvelle fois d’avoir un enfant. On pourrait même dire que c’était l’unique et dernière chance pour eux de pouvoir avoir un garçon. Non pas que ce fut la décision de Deirdre. Elle n’avait aucunement le droit d’émettre la moindre opinion. Bien que Flavien ne puisse pas comprendre que cette situation n’inquiète pas plus que ça sa femme, il ne cessait de lui faire la morale, et lui tapant allègrement dessus au passage, en lui expliquant les raisons fondamentales de pouvoir avoir un garçon.

　　　　En effet, seul un garçon pouvait reprendre la ferme, et pourrait de fait s’occuper de sa sœur, même s’il n’était pas l’aîné. Au moment même où le travail commença, Flavien garda espoir jusqu’au bout, de pouvoir enfin avoir un garçon… Jusqu’au moment où on lui présenta son enfant, après avoir sectionné le cordon ombilical. Encore une fille… Désastre… Déshonneur… Autant de malchance ne pouvait pas être possible selon lui.

　　　　Il ne se reconnait pas en qualité de père de famille, si bien qu’il refusa tout net d’accueillir ce nouveau-né à son domicile. Il expliquait à qui voulait l’entendre qu’il ne pouvait pas être le père biologique de ce qu’il considérait comme l’enfant du démon. Ça lui tombait dessus un peu comme une malédiction, et il avait directement pensé que sa femme ait pu le tromper avec quelqu’un d’autre du village. Il ne pouvait pas s’agir d’une autre raison. Son côté rationnel lui faisait tourner la tête.

　　　　De son côté, Deirdre se chargea d’accueillir sa nouvelle fille comme il se devait, dans l’amour et la bonne humeur. Elle lui donna le doux prénom de Carlotta. Alors que le père ne voulait pas entendre parler de cet enfant, Rowena se sentit alors prise d’un amour sans fin pour ce petit être qui lui serra l’index de sa petite main d’enfant.

02 février 1833

　　　　Il aura fallu trois attendre trois ans après la naissance de Carlotta, pour que Flavien puisse réfléchir à tout ce qui venait de se dérouler de façon cohérente. Entre la naissance de sa fille aînée Rowena, puis celle de la cadette Carlotta, il n’était plus vraiment lui-même. Sombrant de plus en plus dans ce que Deirdre considérait comme étant de la folie douce, pour Flavien, il ne pouvait s’agir que de l’œuvre du malin. Il n’hésitait pas une seule seconde à lever la main sur ses deux fillettes, comme sur la mère, pensant que leur douleur allait pouvoir apaiser ses propres peines.

　　　　En dehors de ça, il passait beaucoup de temps dans les champs ou bien à l’église. Il parlait durant de très longues heures au curé, qui était parfaitement bien au courant de tout ce qui s’était passé dans sa vie, depuis son mariage avec Deirdre. Sans doute qu’il avait besoin d’être écouté. Toutefois, le curé n’en est pas resté là, et a commencé à faire des suppositions, et émettre des hypothèses. La chasse aux sorcières était à l’époque belle et bien active.

　　　　Insinuant peur à peu ce type d’information dans le cerveau déjà pas mal chamboulé de Flavien, et il n’en fallu pas plus pour que ce dernier puisse considérer la naissance des deux fillettes comme étant tout simplement un maléfice. Redoutant plus que tout de ne pas pouvoir accéder aux « Portes du Paradis », il se chargea bien rapidement de dénoncer sa femme, comme étant une sorcière.

　　　　Le contexte de l’époque fit que le procès se déroula bien trop rapidement, et fur entièrement bâclé. Dans la mesure où il craignait pour son âme, Flavien eut même l’autorisation de poser la torche qui devait servir à allumer le brasier du bûcher sur lequel se trouvait sa femme. Afin de pouvoir avoir une protection supplémentaire, tout ce processus devait se faire en présence de ses filles, qui se devaient d’y assister, et de regarder. Il n’eut absolument aucun remord, que ce soit pour sa femme ou bien encore pour ses propres enfants. Penser qu’il allait les traumatiser à jamais ne lui traversa même pas l’esprit.

　　　　C’est Deirdre, qui malgré son jeune âge, protégea sa petite-sœur, en l’empêchant de regarder. Ce n’était pas un spectacle pour des enfants, peu importe leur âge. Ce n’était même pas un spectacle pour les adultes. Ce n’était ni plus ni moins que de la barbarie. Un meurtre venait d’être commis devant toute la population du village, sans que quiconque n’ait quelque chose à dire, dans la mesure où c’était fait au nom de dieu… C’est à se demander quel dieu pouvait autoriser une telle cruauté.

18 juillet 1850

　　　　Bien que la chaleur estivale soit presque étouffante, ce fut le mois choisi pour l’ouverture officielle de la boutique « l’Elfe Noir » qui se voulait être une première dans le pays. En effet, au vu de la conjoncture de l’époque, les boutiques se faisaient rares. Toutefois, ça ne fit pas peur aux yeux de Rowena qui eut l’idée de cette boutique à la caractéristique particulière, avec l’aide de sa petite-sœur Carlotta. En effet, les sœurs Selwyn venaient d’ouvrir la première boutique de spiritueux, à une époque où la chasse aux sorcières est encore monnaie courante. Que ce soit de la témérité ou de l’inconscience ne saurait trouver une réponse.

　　　　Il s’était passé tellement de temps depuis le décès de leur mère, et pourtant la douleur était toujours aussi douloureuse. Ni Rowena, ni Carlotta ne surent si leur mère fut réellement une sorcière, jusqu’à ce qu’elles s’aperçoivent de leurs propres pouvoir. À l’époque, elles étaient beaucoup trop jeunes pour s’en rendre compte. À présent au moins, elles savaient qu’elles l’étaient. Elles savaient comment agir, sans se faire remarquer. Ça n’étonnait personne qu’elles puissent toujours obtenir tout ce qu’elles désiraient. Sans doute que tout le monde se voilait la face ou bien que le pouvoir de Rowena était tellement grand, qu’elle pouvait manipuler à volonté l’esprit des gens naviguant dans en son entourage. Elle n’avait pas besoin de baguette magique pour que les sorts agissent.

　　　　Il faut bien avouer que le pouvoir de Rowena était beaucoup plus puissant, et par moment effrayant, que celui de sa petite-sœur Carlotta. Cette dernière était beaucoup plus tournée vers la nature, et tout ce qui touchait les soins. Rowena était tout autre, et ce fut sûrement les conséquences de cette colère et rancune accumulées depuis l’enfance, qui avait augmenté sa force et sa puissance. La seule raison pour laquelle elle n’avait pas plongé du côté obscure était tout simplement la présence de sa sœur. Carlotta était son ange. Sa bouée de secours. Son paradis. Un sourire de la cadette suffisait à éclairer sa journée.

　　　　Rowena et Carlotta avaient d’ailleurs décidé de prendre le nom de leur mère, estiment ne pas faire partir de la même famille que leur géniteur. Elles se firent également la promesse de le faire perdurer aussi longtemps que possible au fil des générations. Ce qui fut au début un souhait dans le testament, fut transformé par la suite en exigence, afin de pouvoir entrer en possession de l’héritage.

18 avril 1852

　　　　Alors que la boutique fonctionne plus ou moins bien, assurant suffisamment de rentrée d’argent, pour permettre aux deux sœurs de vivre convenablement, Rowena fait la rencontre de celui qui deviendra par la suite son mari. Un homme qui lui ressemble beaucoup, notamment de par le fait qu’il possède des pouvoirs, tout comme elle.

　　　　En effet, le mariage avec le banquier Cliver Bursguy fut organisé à peine quatre mois après leur rencontre, et pour case, la jeune femme attendait déjà leur premier enfant. Il ne fallait pas qu’il puisse naître au sein d’une famille non mariée. C’était sûrement la seule fantaisie qu’elle pouvait avoir. En effet, Cliver avait un très bon emploi stable dans la plus grande banque qui soit spécialisée pour les sorciers, qui est connu sous le nom de Gringotts.

　　　　C’était un véritable mariage d’amour, et le banquier n’a jamais rien fait, qui aurait pu aller contre ce que sa femme voulait. C’était sans doute pour cette raison que le mariage pouvait être aussi fort. Le fait qu’elle garde le nom de Selwyn, au lieu de prendre celui de son époux ne le dérangea nullement. Il est vrai qu’il n’a même pas posé la moindre question, se contentant simplement d’accepter, par amour pour elle.

　　　　Cliver n’avait pas la même puissance que Rowena, mais le fait qu’ils soient tous les deux sorciers, leur enfant serait donc considéré comme ayant un sang pur. Ensemble, ils eurent un total de quatre enfants : un garçon et trois filles.

　　　　Rowena aimait beaucoup sa famille, et les revenus de la famille faisaient en sorte qu’ils venaient à présent de passer dans la haute société. Il était alors inutile de devoir s’inquiéter à compter le moindre sou.

　　　　Malgré cette famille nombreuse, ça n’empêcha pas Rowena d’être toujours aussi proche de sa sœur ; si tant est qu’elles vivaient toujours dans la même maison. Son mari Cliver, avait fait en sorte de pouvoir acquérir une très grande propriété, pour personne ne soit obligé de se séparer. On pourrait alors dire que la maison ressemblait presque à un petit château, tellement elle comportait de pièces, et était immense.

20 décembre 1855

　　　　De son côté, Carlotta fit la rencontre de celui qui sera son futur époux d’une bien étrange façon. Aimant beaucoup la nature et les animaux, elle aimait beaucoup partir toute seule dans la forêt, perchée sur le dos d’un cheval. Malheureusement pour elle, un jour son cheval prit peur d’un bruit, dont elle ne parvint pas à déceler la provenant et il partit rapidement au galop. Il termina sa course dans une grange, en la faisant tomber dans un tas de foin. Le propriétaire de la grande, qui avait tout entendu, était rapidement venu à son aide. Le coup de foudre fut quasiment instantané.

　　　　Ils ne se sont plus quittés depuis, et c’est une journée de 20 décembre qu’elle épousa Tristan Chauvier, qui avait accepté un peu difficilement qu’elle ne puisse pas prendre son nom, pour une question d’héritage. Il eut beaucoup plus de mal à accepter le fait que ses futurs enfants ne prendraient pas non plus son nom, mais l’avenir fit en sorte qu’il ne puisse rien y redire. Rowena ne vu pas d’un bon œil cette union, notamment du fait que Tristan n’était pas un sorcier. Il n’était qu’un moldu, et elle ne voyait pas bien l’idée qu’ils auraient alors des enfants au sang-mêlé. Ils eurent ensemble deux garçons.

　　　　La tragédie allait pourtant la suivre, car elle était loin de s’imaginer qu’elle n’aurait que deux enfants. En effet, suite à un accident de tracteur dans le champ où son mari, Tristan, continuait de vouloir travailler, ce dernier perdit la vie sur le coup. Elle aurait pu sombrer dans une profonde dépression, mais la chance qu’elle avait était le fait que sa sœur et son beau-frère ont immédiatement fait force, en la soutenant du mieux qu’ils pouvaient. Ils lui montrèrent leur présence au quotidien, l’écoutant et la soutenant dans cette épreuve difficile.

　　　　En ce qui concerne les pouvoirs que peuvent avoir Rowena et Carlotta, on aurait pu croire à cette légende qui expliquerait que ça serait dû à la particularité du nom de famille qui se transmettait de mère en fille/fils, sans discontinuité. En effet, les enfants de Rowena eurent un pouvoir encore supérieur au sien. Sans doute que le fait que ce soit des sangs purs aient beaucoup aidé. Les enfants de Carlotta eurent également des pouvoirs, bien que moindre du fait de leur père moldu.

Fin des années 1800 – Début des années 1900

　　　　Le temps a passé. Les mœurs ont évoluées à leur rythme également, et la descendance a été assurée comme il se devait. Bien que les amours de cette famille ne soit pas ce qu’on pourrait considérés comme des meilleurs, entre tromperie, violence conjugale et dénigrement, mais toujours est-il que du côté des enfants de Rowena, le fait de garder un sang pur était la principale priorité. Ses enfants ont grandis, faisant leur vie, et ayant à leur tour des enfants. Ils ont évolués tous de façon différente, dans la stratosphère de la société telle qu’on peut la connaître aujourd’hui.

Générations suivantes

　　　　Par la suite, et bien que les enfants de Carlotta vivent beaucoup plus aisément dans le monde des moldus, ce sont surtout les enfants de Rowena qui fit en sorte que la partie des sorciers au sang pur puisse perdurer dans le temps. Rowena ne comprenait pas comment est-ce que Damien et Thibaut pouvaient se complaire dans une vie inintéressante, mais elle ne voulait rien dire à haute voix, qui puisse blesser sa sœur. Pourtant, bien que Thibaut puisse posséder des pouvoirs, il fut rapidement révélé que ce n’était pas le cas pour Damien. Carlotta avait tenue cette information secrète durant des années, avant de finalement avouer que c’était un cracmol. Sans doute ne voulait-elle pas subir les réflexions de sa sœur.

　　　　Concernant les enfants de Rowena, la branche qui puisse être pour le moins la plus intéressante ici, serait la lignée de sa fille Galdarielle, née le 18 novembre 1860. En effet, elle eu un premier garçon né en 1880, puis un second né en 1882, avant de finalement avoir une fille prénommée Glenda en 1884. Ils furent tous mariés à des sorciers et sorcières au sang pur, et eurent à leur tour des enfants.

　　　　Glenda (née en 1884) a eu son premier enfant à l’âge de vingt ans, en 1904 prénommé Aldo, puis une fille en 1908, ainsi qu’une seconde en 1912. Elle ne pu malheureusement pas avoir d’autres enfants suite à la mort brutal de son mari alcoolique, qui tomba du haut d’une montagne, s’écrasant alors sur les rochers.

　　　　Aldo (né en 1904) a quant à lui fait un mariage heureux, et eu son premier enfant, qui fut un garçon en 1927, puis un second en 1931, prénommé Ronald. Malheureusement son aîné a succombé brutalement une nuit, sans aucune raison apparente, alors qu’il n’était âgé que de seulement douze ans. Ça eut pour conséquence de faire sombrer son père dans l’alcool, ce qui finit par le tuer quelques années plus tard, si bien qu’il ne pu même pas faire la connaissance de ses petits-enfants.

　　　　Ronald (né en 1931) a quant à lui eu de magnifiques jumelles nées en 1954, un garçon qui est né en 1958, et finalement sa dernière fille prénommée Luvinda en 1962. Comme bon nombre d’homme avant lui, il tomba dans l’alcool et semblait prendre plaisir à passer ses nerfs en cognant sur sa femme, même lorsque cette dernière tomba enceinte. Il n’y avait aucun moment de répits.



I. La légende

　　　　Tout commence d’une façon pour le moins hors du commun… Selon la légende, le soir de la pleine lune de mai, une femme se serait rendue coupable du pire des crimes qui puisse être commis selon l’église des moldus… À tour de bougies, d’huiles essentielles, d’ingrédients mystère, et d’un manuel tenu secret, elle pu obtenir le privilège de pouvoir faire le vœu de son choix. Là où bon nombre de personnes auraient très certainement demandé de l’argent à ne plus savoir qu’en faire, il n’en était rien pour elle. Très certainement même que son époux aurait pu demander de l’alcool, en plus de l’argent, mais elle voulait autre chose de bien plus précieux encore. Une chose que son cœur réclamait ardemment.

　　　　En effet, ça faisait presque deux ans que Luvinda avait épousé Blair Hostings, et pourtant aucun enfant n’avait vu le jour. Les deux jeunes gens s’étaient mariés très tôt, alors que Luvinda n’avait seulement 17 ans. C’est donc tout naturellement que les gens s’attendaient à ce qu’un enfant vienne bien rapidement les rejoindre. Malheureusement, personne n’était préparé à ce qu’elle mette autant d’années à avoir son premier enfant, car elle avait 35 ans à la naissance de Evana.

　　　　Que ce soit les prières divines ou bien les forces du mal, une chose était certaine, c’était que Luvinda était bien déterminée à pouvoir obtenir ce qu’elle désirait. Non seulement, elle désirait plus que tout pouvoir avoir un enfant, mais également parce qu’elle ne savait pas vraiment ce qui allait lui arriver dans le cas où elle ne pourrait pas en donner à son époux. Blair était capable de tout, et la peur lui tiraillait le ventre. C’est donc sûrement pour cette raison qu’elle fut capable de tout, pour finalement obtenir gain de cause.

　　　　Sa demande… Son souhait était on ne peut plus touchant… Elle ne voulait qu’une seule et unique chose. C’était de pouvoir avoir un enfant. Le culte de la magie noire peut-il être à ce point conciliant, pour accorder ce vœu ? Ou alors le sacrifice donné en échange était suffisamment à la hauteur ?

II. Le sacrifice

　　　　Quel était le sacrifice ? C’est pourtant si simple… Une âme pour une autre… Une vie pour une autre… En effet, Luvinda n’avait pas vraiment le choix, pour parvenir à ses fins, et croisant un simple moldu dans la rue… Sûrement un sans domicile fixe… Personne ne le saura jamais. Aucune question ne sera posée. Bien que Evana ne sera jamais tenue informée de ce détail, il n’en est pas certain que d’autres membres de la famille ne furent pas au courant, à un moment donné de leur vie.

　　　　Elle fit passer la mort de ce pauvre homme comme un simple arrêt cardiaque. Personne n’avait de raison d’en douter, d’autant plus lorsqu’il s’agissait d’une personne sans famille, pour défendre ses intérêts.

　　　　La magie importante qui ressortie de ce sacrifice servit à lui-seul à alimenter et étancher la soif de la magie noire, qui accepta l’offrande. Elle offrit en retour de réponse à un seul et unique vœu formulé exclusivement par Luvinda, qui était la tête pensante de ce processus.

III. Naissance surprise

　　　　Le moins qu’on puisse dire, est que la naissance de Evana fut pour le moins relativement mouvementée, tout comme la grossesse de Luvinda, par ailleurs. Dès lors où cette dernière osa enfin prendre son courage, pour avouer à son époux qu’elle était enceinte d’une petite fille, ce dernier ne l’accepta pas. Apprendre qu’il allait être père avait été une très bonne nouvelle pour lui. Cependant, il ne concevait pas avoir une fille, en tant que premier enfant. L’aîné ne pouvait être de sexe féminin.

　　　　Espérant alors avoir encore un peu temps devant lui, il mit tout en œuvre, pour pouvoir changer la donne. Comme si ce fut possible… Il fit un bon nombre d’expériences, d’incantations, et de potions qu’il obligea sa femme à ingurgiter. Il n’avait même pas hésité à utiliser la plus obscure et ancienne des magies noires, pour pouvoir faire en sorte d’avoir un garçon. Malheureusement, l’un des sorts ayant très mal tourné, Luvinda du être rapidement transportée à l’hôpital Sainte Mangouste, afin de pouvoir être prise en charge.

　　　　C’était une urgence, car au-delà du fait qu’il était déjà impossible de savoir les conséquences que le sort allait avoir sur Luvinda, il ne fallait pas oublier qu’elle attendait un enfant, et les conséquences sur ce dernier auraient pu être encore plus dramatiques que tout. Alors que les médecins étaient en train de s’occuper de Luvinda, c’est à ce même moment que le bébé avait finalement décidé de pointer le bout de son nez. Le travail commença, et rapidement les contractions étaient à intervalles réduites. Beaucoup trop, pour que cette dernière puisse être transportée dans un autre établissement hospitalier.

　　　　C’est ainsi que Evana a vu le jour un 14 février de l’année 1997, dans cet hôpital qui est pourtant spécialisée pour les maladies et blessures magiques. Dans le monde moldu, on aurait pu voir cette date de naissance, comme un signe de bienveillance et d’amour, car il ne fallait pas oublier que la journée de la Saint Valentin était très appréciée chez eux, bien que les sorciers la fête aussi.

　　　　Evana venait ainsi de devenir l’aînée de cette famille chaotique. Elle était beaucoup trop jeune lorsqu’elle vit pour la première fois son père lever la main sur sa mère, et elle s’interposa à de nombreuses reprises. Lorsqu’on lui annonça la seconde grossesse de sa mère, elle mit un point d’honneur à devenir la grande-sœur attentionnée. Elle était heureuse d’apprendre qu’elle allait avoir un petit frère, qui vint finalement au monde dans la nuit du 19 septembre 2001. Evana avait alors quatre ans et tellement d’amour à partager.

IV. Violences familiales

　　　　La vie de la famille n’était pas commune. Sans doute parce que Blair tentait toujours de faire croire aux gens de leur entourage que c’était leur garçon qui était l’aîné. Lorsqu’on lui demandait pour quelles raisons est-ce que Evana semblait plus grande, il expliquait tout simplement qu’elle devait avoir une tare et que ce n’était pas de sa faute. Il avait toujours alors une très bonne façon d’utiliser le fait que Luvinda avait accouché à Sainte Mangouste, en tournant ça à son avantage. Il avait raconté toute une histoire concernant le fait que Luvinda avait fait une erreur dans un sortilège, et que ce dernier s’était alors retourné contre elle. Insidieusement, ça devait également justifier les coups qu’il ne cessait de lui donner.

　　　　Au fur et à mesure que le temps passait, la violence était comme une habitude pour Evana. D’aussi loin qu’elle puisse se souvenir, elle ne se rappelait pas avoir pu voir son père sobre. Entre les insultes, les objets qui volaient, et surtout les coups qu’il portait à Luvinda, rien d’autre ne semblait avoir une moindre importance.

　　　　En effet, Blair avait toujours eu le désir d’avoir un grand nombre d’enfant, et ce fut la raison pour laquelle il se maria très tôt, et avec une jeune femme légèrement plus jeune que lui, afin de pouvoir commencer rapidement. Selon lui, c’était la meilleure façon pour pouvoir faire revenir le plus de sang pur dans le monde des sorciers. Malheureusement pour lui, il ne pu avoir plus de deux enfants. En effet, suite à un accident de potion, la pauvre Luvinda devint stérile.

　　　　Enfin… L’accident fut la raison officielle… Officieusement, il en était tout autre. Blair avait une nouvelle fois fait agir la magie obscure, afin d’en tirer une décoction qui devait aider à la fertilité et notamment à pouvoir avoir des grossesses multiples.

V. Malédiction familiale ?

　　　　D’aucun expliqua alors que ce n’était que la malédiction familiale qui perdurait au fil des années, et même si Blair n’avait pas le sang des Selwyn, le rattachement à cette famille était quasiment la même chose. Les conséquences avaient été les mêmes sur lui. Après tout, ce n’était pas le premier homme de cette famille à sombrer dans l’alcool.

　　　　L’amour était alors une notion plus ou moins floue, et qui semblait se résoudre avec des coups. L’amour n’a jamais été le point positif de cette famille, et parfois même considéré comme une malédiction. Le récit des amours et désamours de la famille était naturellement connu de tous. Et bien que bon nombre d’entre eux ne veuille pas que ça puisse se répéter ne semblait rien y faire. C’était un recommencement sans fin, un peu comme se perdre dans un labyrinthe, sans jamais en trouver la sortie.

　　　　C’est sûrement la raison pour laquelle Evana s’était fait la promesse d’être finalement celle qui allait faire annuler cette malédiction. En tout cas, elle avait le courage et la volonté de pouvoir y parvenir un jour. Peut-être la raison pour laquelle également elle ne s’était jamais penché sur la chose pour trouver un copain ou une copine, car cette notion est des plus floues pour elle. Elle est contre la violence, et se refuse qu’une personne puisse lever la main sur quelqu’un de plus faible.

　　　　Pourtant, elle eut tout de même un premier amour. Autant dire que cette expérience, bien que très courte ne se termina pas vraiment dans de bonnes conditions qui eurent raison de sa détermination à clôturer cette malédiction.

VI. Caractéristiques

　　　　Il y a beaucoup de choses qui se sont passé dans la vie de Evana qui lui firent se poser un bon nombre de questions. Il semblerait que sa famille soit très douée pour garder des secrets, et camoufler tout ce qu’ils estimaient ne pas concerner les autres membres. Autant dire que ni Blair, ni Luvinda  ne voulaient que leurs enfants puissent connaître certains détails de leur vie.

　　　　Il existe une cicatrice se trouvant sur Evana, pour laquelle le mystère existe encore. Son origine est tout simplement le fait du mauvais sort que son père jeta sur le ventre de sa mère. Il était tellement obsédé par le fait d’avoir un garçon qu’il se fichait bien des conséquences que ça pouvait bien avoir sur la mère comme sur le bébé, si elle restait du sexe féminin. La cicatrice fut visible à l’accouchement, et bien que sa mère s’en voulait d’avoir été faible, et ne pas s’être interposée face à son mari, elle ne voulait pas que Evana puisse le savoir.

　　　　Elle ne savait pas vraiment comment sa fille allait pouvoir réagir. Tenir le secret est alors devenu une logique pour Luvinda, et c’était à ses yeux la meilleure chose à faire. Le silence fait partie intégrante de cette famille, que ce soit pour cet épisode, ou bien encore d’autre bien plus grave. À croire que ne pas savoir pouvait être un moyen de préserver tout le monde.

　　　　Evana avait également une autre particularité, pour le moins improbable, et pourtant tout ce qu’il y a de plus logique. En effet, elle peut parler le Fourchelang. Bien que ce soit quelque chose qu’elle puisse mettre en avant, comme un don, un atout pour sa vie, Evana préfère ne pas le dévoiler. Ça lui vient de sa famille, et bien qu’eux considèrent ça comme étant un point positif, il est tout autre la concernant. C’est un détail important pour elle, car il a été découvert tout à fait par hasard. Ça fait partie de toutes ces choses dont le monde connaît l’existence, mais ne souffle pas un mot. Un jour, alors qu’elle se trouvait dans le jardin de la maison familiale, elle tomba nez-à-nez avec un serpent. Sur le coup, elle eut tellement peur qu’il ne se décide à la mordre, qu’elle lui demanda tout simplement de l’épargner, ce à quoi il lui répondit qu’il protégeait simplement son nid. Le fait de comprendre ce que le serpent venait de lui dire, la fit tomber sur le gazon fraîchement tondu, avant que sa mère finisse par accepter de lui avouer que bon nombre de gens de sa famille avait ce don.

　　　　Elle n’y voit que le côté négatif, comme le fait que le grand mage noir le parlait, et bien qu’on ne puisse pas dire que ce soit une des conséquences de tout le mal qu’il avait pu faire, Evana préfère ne pas le dévoiler, de peur qu’on puisse faire le rapprochement avec lui. Elle préfère se concentrer sur ses autres capacités, comme l’observation.

VII. Nouvelle vie

　　　　Bien que Evana tente, autant que faire se peut de pouvoir vivre une vie normale, dans le monde des sorciers, et pouvoir faire tout ce qu’elle voulait, rien n’est pourtant aussi simple. Il n’est pas rare qu’elle soit obligée d’être confrontée à sa famille, et soit contrainte de s’expliquer sur  ses choix de vie.

　　　　Certains membres de sa famille voient même d’un très mauvais œil ce qu’elle faisait, estimant qu’elle leur tournait le dos. Alors que certains la considérait même comme une traître au sang, Evana ne voulait pour autant pas changer. Elle était la première de la lignée à ne pas vouloir travailler au sein de la boutique, et ce n’était pas pour plaire aux autres.

　　　　Elle était déterminée à continuer de la sorte… À pouvoir parler à ses amis, qu’ils soient moldus, sangs-mêlés ou bien encore cracmols. Elle se faisait un point d’honneur à ne pas faire la moindre distinction entre les gens de son entourage. C’est peut-être la raison pour laquelle elle avait tout de même un bon cercle amical autour d’elle.