Il est un fait avéré chez les soi-disant grandes familles de sang pur qu’il tienne plus d’un devoir que d’une simple possibilité que de s’unir avec une autre famille tout aussi prestigieuse que la sienne. S’agissant là d’un fait indispensable afin de voir naître des héritiers et ainsi de continuer à transmettre des noms si noble, qui encore aujourd’hui, font parler d’eux. Ce besoin de grandeur et de pureté, qui semble à leurs yeux être un synonyme de puissance, est le même depuis la nuit des temps, rendant ce fait presque risible d’ainsi voir que certaines choses n’évolueront jamais. C’est dans cette optique de poursuivre cette tradition archaïque que le sang des Nott, cette famille qu’il n’est plus utile de présenter au Royaume-Uni, et des Moriarty, prestigieuse famille originaire des États-Unis, devaient se mêler et ainsi préserver cette pureté si importante aux yeux de tous. Ainsi, l’honneur de se marier à Corvus Nott, revint à Eris Moriarty, l’aînée de la famille. Pourtant, alors qu’il se retrouvait marié, ce n’est pas vers son épouse que l’homme tourna ses avances mais bien vers sa cadette qu’il semblait trouver bien plus intéressante. Après tout, n’est-il pas commun à l’Homme que de désirer ce qu’il n’a point ?

Faute après faute, ce fut d’un ultime méfait que cette aventure se termina. Une fois la graine plantée, la mauvaise herbe se répandit et elle fut bien vite impossible à contrer. Ultime trahison, ce ne fut donc pas l’épouse qui porta les enfants de son mari, mais bel et bien sa jeune sœur. C’est donc dans la honte que survint la naissance des jumeaux Nott, ne pouvant dévoilé ce triste fait, leur mère prit la juste décision de garder leur existence secrète, cachés au reste de la famille, tant bien du côté du père infidèle que des grands-parents maternels, ne pouvant décemment pas les afficher comme ce qu’ils étaient pourtant : les bâtards de Corvus Nott. Comme pour se moquer de cet évènement qui n’aurait jamais du survenir, le destin fit qu’ils naquirent un premier Avril, éternel rappel que leur présence n’est en réalité rien d’autre qu’une mauvaise blague que tous auraient probablement choisi d’éviter. S’enfonçant dans le secret, préférant rester loin des deux familles afin d’empêcher la supercherie d’être découverte, Astrée Moriarty avait choisi de ne pas retourner dans son Amérique natale, faisant taire, tant bien que mal, le sentiment de manque qui en résultait, élevant et faisant grandir ses deux enfants du mieux qu’elle le pouvait. En effet, lorsqu’elle avait découvert sa grossesse, elle avait choisit de s’exiler en Irlande, coupant ainsi tout liens avec les familles impliquées, demeurant seule avec ses enfants.

La vie qu’elle offrit à Ezekiel et Ezrael n’était peut être pas celle qu’elle aurait aimé pouvoir leur donner, loin d’être une vie aussi luxueuse que celle qu’elle avait eut dans sa jeunesse, elle n’en restait néanmoins pas moins heureuse. Ils étaient ensemble et là était le principal. Trois contre le reste du monde, voilà l’impression qu’elle avait par moment, mais cela lui allait étrangement parfaitement bien. Ainsi, Zeke et Ezra eurent tout de même la chance de grandir dans l’amour d’une mère et la joie de l’innocence, encore bien jeune, les deux frères n’avaient guère besoin de plus que des histoires fabuleuses que leur douce mère leur contait et de son affection qui semblait bien être réel malgré les circonstances qui avaient mené à leur arrivée, à l’origine non désirée. Malheureusement, il était impossible que cette idylle puisse restée à jamais cachée, il était par ailleurs presque étonnant qu’elle ait pu ainsi durer. Soumise aux menaces de ses parents, Astrée n’eut d’autre choix que de confier ses enfants à cet homme silencieux et sombre qu’était Corvus en leur apprenant qu’il s’agissait là de leur père. A son bras, Eris Nott, leur tante, qui devait, selon les dires de leur paternel, devenir une « nouvelle maman ». L’accueil fut loin d’être celui d’un père heureux de rencontrer ses fils, l’ambiance dans cette nouvelle demeure, dans laquelle ils avaient emménagé, abandonnant derrière eux l’Irlande qui les avaient vu naître, était des plus glaciales. Bien que, malgré cette froide réalité, le chef de maison semblait particulièrement satisfait de voir que, malgré son incapacité à faire voir le jour à un quelconque héritier avec son épouse, il avait tout de même de quoi transmettre son nom sur de nouvelles générations, et pour cela, peu importait qu’ils soient des enfants illégitimes ou non, il n’était pas prévu de dévoilé que ces enfants étaient le fruit d’une trahison faites des années plus tôt. C’est ainsi presque naturellement que de Moriarty, les deux frères devinrent des Nott.

Il fut des plus compliqués pour le petit Ezekiel de comprendre pourquoi son frère et lui devaient désormais vivre dans cette maison qui semblait si loin du pays qu’ils avaient toujours connu. Qui plus est avec des inconnus qui se prétendaient être sa famille. Mais il ne les connaissaient pas. Sa famille, c’était sa maman, c’était Ezrael, ce n’était pas eux. Semblant avoir voyagé d’un monde à l’autre, perdant tous ses repères, il semblait totalement perdu dans une réalité toute autre de ce qu’il avait jusque là toujours connu.  Tout ce qui permettait à Zeke de tenir dans cette soit disant famille, était de voir que malgré les récents évènements, il n’était pas seul, Ezra était toujours à ses côtés, se serrant les coudes en supportant du mieux qu’ils pouvaient cette nouvelle vie. Et alors qu’il se rendait compte que les choses ne redeviendrait plus comme avant, du haut de ses quelques années, Zeke en vint à se demander ce qu’il en était du réel amour que pouvait leur porter Astrée, venant à se  convaincre que ce dernier n’était finalement pas si vrai. Après tout, s’il avait été véritable, pourquoi les aurait elle abandonnée de la sorte ? Dans cette soi-disant famille qui ne les voyaient comme rien d’autres que des erreurs. Les regards, les murmures de ceux qui avaient connaissances de ce secret, Zeke les voyaient, les entendaient. Mais malgré tout cela, qu’ils soient des bâtards n’enlevait en rien la pureté du sang qui coulait dans leurs veines. Ainsi leur éducation fut la même que n’importe quel autre gamin partageant une noblesse de sang équivalent. Des apprentissages qui furent épuisants et surtout dans lequel Zeke avait décidé de ne faire aucun effort, ces leçons l’ennuyant, plus encore, il n’en avait que faire. Tout ce qui l’intéressait c’était de jouer avec son jumeau.

Plus les années passaient et moins Ezekiel pouvait supporter cette mascarade. Cette soit disant famille à laquelle il ne se sentait pas appartenir. Sa seule famille se trouvant, à ses yeux, en Ezrael. Il n’avait que faire de ce que son père et sa chère tante pouvait bien en penser. Pas plus que ce qu’aurait pu lui dire sa mère, ayant définitivement effacée cette dernière de sa vie. Tous n’étaient rien pour lui. Ne demeurait que son jumeau. Son reflet dans le miroir. Sans lui il n’existait pas. Seuls, ils n’étaient rien, ils étaient un tout, impossible à séparer. Déterminé à faire comprendre ce fait, il faisait tout pour aller à l’encontre de ce que pouvait dire son père, ne craignant en aucun cas les représailles, se satisfaisant des éclats de voix qu’il parvenait à tirer de la colère de son père. Puis arrive l’année de ses onze ans, et avec cela la rentrée des jumeaux dans la prestigieuse école de magie qu’était Poudlard. Face aux Choixpeau Magique, Zeke sembla se décomposer. Et si le vieux chapeau décidait d’envoyer les deux frères dans deux maisons différentes ? Il n’était pas sûr qu’il pourrait le supporter. Le jeune garçon avait alors soudainement pâlit et une boule d’angoisse s’était formée au creux de son estomac. Il n’avait plus qu’à espérer que le Choixpeau accepterai sa requête de ne pas le séparer d’Ezra. Et il espérait que son frère le lui demanderait également, bien qu’il n’y ai que peu de doute à ce sujet.

Rapidement après la rentrée, il se montra être un élève guère intéressé, voyant ses notes n’être que très moyennes avant de devenir totalement mauvaises. Non pas qu’il ne se plaisait pas dans cette belle école, au contraire, cela lui évitait tout contact avec le reste de sa famille, il avait décidé de ne faire aucun effort pour obtenir des notes correctes, enchaînant ainsi les mauvais résultats et les bêtises, n’hésitant pas à braver les interdits et à s’attirer des ennuis auprès du personnel enseignant. Plus encore lorsqu’il remarqua que cela avait le don de particulièrement énerver son géniteur. Il continua alors dans cette direction, toujours plus encouragé par son désir de faire enrager son père.  Ainsi, bien plus intéressé à faire le pitre plutôt que d’étudier, il ne se rendit pas vraiment compte qu’il entraînait avec lui son jumeau, qui pourtant, sembla dévoiler avoir de réelles facilités plus tard. Pour lui, ils n’étaient simplement tous les deux, ensembles, à partager les mêmes choses. Cependant, Ezrael finit par quelque peu se détacher de son frère, faisant peu à peu remonter son niveau scolaire. Pour ce qui était d’Ezekiel, en réalité, ce ne fut qu’à partir de sa troisième année à Poudlard qu’il se retrouva avec des résultats plus que correct, voir même excellents, dans l’une de ses matières. Son horizon venait alors de s’ouvrir aux cours de Soins aux Créatures Magiques, matière qui avait su attirer son attention et, plus encore, l’intéresser comme jamais il n’avait été intéressé par quoi que ce soit. Ce fut le seul cours dans lequel il se montra être sérieux, et encore aujourd’hui, les sujets touchants aux créatures magiques se trouvent être l’un des seuls permettant de le voir totalement sérieux. De son côté, Ezra avait finit par dévoiler son réel potentiel, et alors que ses notes avaient fini par s’envoler, celle de son frère, ne pouvaient, pour la plupart, plus tomber plus bas.

Cependant, si Zeke s’en était amusé pendant ses cinq premières années, se fichant royalement de voir de si mauvaise notes, pas plus que la mauvaise réputation qu’il pouvait avoir auprès de ses professeurs ne l’intéressait, il vint à amèrement le regretter lorsqu’il dut faire face aux résultats de ses BUSE. En effet, ses bonnes notes en Soins aux Créatures Magiques n’étaient évidemment pas suffisantes pour palier à ses autres résultats qui étaient plus que désolants. Ainsi, si son frère, lui, passa cet examen haut la main, atteignant la sixième année avec une facilité déconcertante, de son côté, Zeke se retrouva avec des résultats si bas qu’il le rendirent incapable de lui même passer dans la classe supérieure, le contraignant ainsi à redoubler. Cela signait sa séparation avec Ezrael, mettant ainsi fin à toute la complicité qu’ils pouvaient avoir en cours, ne se retrouvant ainsi que pour les heures libres qu’ils pouvaient avoir en commun et les quelques autres moments de liberté qu’avaient les élèves de Poudlard lors des repas et en soirée. Cette séparation fut dure, coupable et emplit d’un sentiment de solitude, il tenta de faire remonter ses notes du mieux qu’il le put, lui permettant finalement de passer cette année pour de bon cette fois ci. Sa sixième année ne fut pas bien particulière, tout comme cela avait été le cas l’année précédente, il pouvait encore voir son frère, bien que ce dernier soit tout de même relativement pris par le passage de ses ASPIC qui arrivaient. Puis vint l’entrée d’Ezekiel en septième année, marquant alors un déchirement plus douloureux encore que ce qu’il avait vécu suite à son redoublement deux années auparavant. Bien que ce fait soit entièrement dû à ce même fait. Ayant désormais un an d’avance sur lui, Ezrael rentrait à l’Université alors que son frère était toujours coincé sur les bancs du lycée, abandonnant cette fois ci pour de bon son jumeau, rendant les moments où ils pouvaient se voir rien que tous les deux bien plus rares. Se contentant alors de quelques sorties lorsque les deux le pouvaient.

Cette année s’annonçait alors plus difficile qu’aucune autre pour Ezekiel qui avait l’impression qu’une partie de lui restait manquante. Comme si son cœur avait été scindé en deux. Il eut plus encore la sensation d’être mis de côté, oublié, lorsque son frère se s’engagea dans les rangs de l’Augurey, recevant sa marque et débutant une formation dans le but de devenir un parfait Mangemort. Loin d’être jaloux ou même d’en vouloir à son jumeau, Zeke ne pouvait en réalité s’en prendre qu’à lui même. Lui faisant toujours plus regretter ses bêtises l’ayant conduit à rester une année de plus à Poudlard. Mais quelque part, il aurait aimé pouvoir rejoindre les Mangemorts, recevoir la marque des fidèles en même temps que son frère. Savoir qu’Ezra l’avait reçu seul l’avait, quelque part, peiné. Pour ne rien arranger, ce fut cette année là que le monde sorcier fut contraint de faire face à bien des évènements. Et c’est lors d’un interrogatoire sous veritaserum entre les murs de l’Université, auquel les élèves du lycée comme ceux étant dans les études supérieures, devaient se rendre que le Blood Circle avait attaqué. Ainsi, certains étudiants avaient été blessés, d’autres s’étaient vus privés de magie à cause d’étranges bracelets gentiment offert par les attaquants moldus. Ce jour là, Ezrael était absent, supervisé par son mentor, il ne s’y était pas rendu. Cependant, Zeke y avait été bien obligé, assistant malgré lui à cette attaque. Il eut néanmoins la chance d’en ressortir sans blessure majeure, ayant la chance que d’autres n’avaient pas eut, se retrouvant blessés par quelques éclats de verres seulement.

Mais ce face à face avec ce fameux cercle, qui commençait à réellement faire parler de lui au sein de la communauté sorcière, ne fit qu’augmenter sa haine, pourtant déjà bien existante, envers ces êtres dénués de quelconques pouvoirs magiques. A ses yeux, les moldus n’auraient jamais du ignorer leurs existences, ils étaient de loin bien plus faibles que les magiciens. Pour lui, il était une insulte que de se cacher à eux. Mais en se dressant de la sorte face aux sorciers, révélant enfin l’existence de ces deux mondes, les réunissant pour de bon, ils avaient aussi – et surtout – déclaré la guerre. Et Ezekiel avait plus que hâte de pouvoir leur faire face à son tour. Après tout, avec ou sans leur soi-disant technologie, ils resteraient toujours des êtres inférieurs. C’est avec cette colère et cette rage bien ancrée en lui qu’il acheva sa dernière année. L’attaque sur l’Université avait cependant conduit à l’abandon du bâtiment, les étudiants se retrouvant alors aux côtés des élèves du lycée. Permettant à Zeke et Ezra de se retrouver. Donnant au passage un regain de courage à Ezekiel pour finir son année. Passant ses ASPIC, bien que de justesse, il en obtint tout de même suffisamment pour lui permettre de ne pas être recalé. Ce diplôme en poche lui ouvrait alors les portes de l’enseignement supérieur pour l’année suivante.

Ainsi, alors qu’Ezrael faisait sa rentrée en deuxième année de Sciences Magiques, Zeke rejoignait le cursus universitaire de Magizoologie et Botanique en première année dans l’optique de se spécialiser un jour dans l’étude des dragons, qui l’avaient toujours fasciné, et ce depuis son plus jeune âge. Doux souvenirs des histoires que pouvaient conter leur mère à ses deux fils. Et bien qu’il refusait de se remémorer des périodes où sa mère apparaissait, lui en voulant pour les avoir abandonnés de la sorte, il ne pouvait nier que c’était en grande partie grâce à ces histoires qu’il appréciait tant ces fabuleuses créatures. Ce fut également cette année qui le vit rejoindre à son tour les rangs des mages noirs, suivant les pas que son jumeau avait lui même emprunté l’année précédente. Et après tant d’impatience, son entraînement pouvait enfin commencer à son tour, supervisé par le même Mangemort qui s’était également occupé de son jumeau.

Ainsi, alors que la nouvelle année débutait, que 2019 laissait place à 2020, Zeke comptait bien faire ses preuves auprès des fidèles de l’Augurey, avec qui il partageait bon nombre d’idéaux. Et plus encore, avec qui il savait partager cette rage de vaincre. Sa haine et sa colère étaient loin d’être retombée, et c’était plus déterminé que jamais qu’il souhaitait se dresser à son tour contre ces parasites de moldus. Mais quelque puisse être son allégeance actuelle, quand bien même ce fut son choix de rejoindre les Mangemorts, il n’hésiterai pas à un seul instant à se tourner vers Ezrael, allant où lui même ira. Toute la loyauté qu’il puisse avoir pour cette cause ne saurait être plus importante que celle qui ira à tout jamais envers son frère, son jumeau, son tout. Après tout, ils seront ensemble pour toujours et à jamais.