We all need someone to stay ☀Moreah III

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leah & morgan

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »

Mon retour au QG de l’Ordre du Phénix n’avait rien à voir avec la première fois ou j’y étais venu. A ce moment là, j’étais libre, présent de mon plein gré, et accompagné d’un de leur représentants avec lequel j’avais partagé une fiole de Polynectar afin de rentrer sans nous faire repérer. Cette mission avec Théo Greengrass avait été décidée à deux, pour protéger nos familles respectives contre des révélations choquantes pouvant être faites à cause d’un parchemin que nous étions parvenus à retrouver puis à détruire après une petite excursion qui nous avait valu quelques surprises. Pour moi, tout cela avait été mené à bien, même si je n’avais aucune idée de ce qu’il était vraiment advenu de ces papiers vu que je les avais laissé à mon coéquipier pour qu’il s’en occupe. Je n’avais pas eu de nouvelles pendant un mois et je pensais donc tout cela terminé. A vrai dire, grâce à notre transformation physique, personne n’aurait pu faire le rapprochement entre deux Aurors et nous, et j’étais assez tranquille sur ce point. Je n’avais nullement l’intention de revenir dans cet endroit, non seulement parce que je n’avais aucune attache particulière à l’Ordre mais aussi parce que je ne partageais pas leur point de vue sur un certain nombre d’idées. Aussi, quand ce jour sombre était arrivé et que j’avais été arrêté alors que j’étais de retour à Londres pour la période des vacances de Noël, je ne m’étais pas attendu à passer une nouvelle fois ces portes pour être interrogé dans les locaux du 12 Square Grimmaud. Un comble pour moi, d’être questionné dans une maison qui avait appartenu à ma propre famille.

Oh tout s’était bien déroulé. Je n’avais pas été maltraité ou maintenu par des sortilèges ; j’étais un Black je ne m’abaissais pas à la vulgarité de ne me débattre lorsque j’étais appréhendé par d’autres sorciers. On m’avait juste demandé de suivre le mouvement. Par précaution, on m’avait pris ma baguette, j’imagine que ce devait être un principe de base ici, et on m’avait enfermé dans un des bureaux que Théo m’avait à l’époque désigné comme ceux servant pour les réunions. Une grande table, des chaises, des tableaux au mur qui me scrutaient en murmurant des choses. Ca ne ressemblait pas vraiment à une salle d’interrogatoire, et puis de toute façon, étais-je vraiment suspect à leurs yeux ? Je ne sais pas comment mon nom aurait pu fuiter dans une affaire, je n’avais pas commis de crime, je n’avais pas utilisé un Impardonnable, j’étais un modeste professeur de Runes à l’une des écoles de sorcellerie les plus réputées d’Europe et mon directeur avait totale confiance en moi. Je n’avais pas prêté allégeance aux Mangemorts malgré les pressions de la famille, je ne m’en étais jamais pris aux moldus que je me contentais d’ignorer. J’étais juste un voleur, un destructeur de preuves confondantes, mais mon apparence physique n’avait jamais été présente entre ces murs. Non, tout restait encore un mystère à éclaircir pour moi.

Je tournais en rond alors que la porte s’ouvrit et que deux personnes entrèrent. Elles m’indiquèrent qu’elles allaient m’emmener ailleurs afin que l’on puisse « discuter ». Je savais ce que discuter voulait dire chez eux. On allait me poser des questions, et j’avais intérêt à bien répondre si je ne voulais pas m’attirer des ennuis. Ce n’était pas un interrogatoire formel non plus, après tout ce n’était pas des agents du Ministère de la Magie, et ils diraient que je pourrais partir à tout instant si je le voulais. A vrai dire, je ne savais même pas s’ils avaient le droit de prendre ma baguette, ou de faire ce qu’ils étaient en train de faire. Ce n’est pas grave, je mentirais si besoin aux questions et tout irais très vite. Ils n’avaient de toute façon pas de preuves. On m’installa dans une deuxième pièce, sensiblement différente de la première, comme si on avait voulu reconstruire ici la salle du procès du Ministère. Je me posais à l’endroit indiqué, confiant, mais j’évitais tout de même de sourire, ce qui aurait été pris comme de l’arrogance et pourrait à tout instant me causer des soucis. J’attendais donc à ma place, les deux autres tournaient dans la pièce sans me regarder, visiblement préoccupés par autre chose. Une nouvelle fois, la porte s’ouvrit, et je sentis que les choses sérieuses pouvaient commencer. Ils étaient trois en robe de sorcier, le visage renfrogné, et derrière suivait une jeune femme blonde, petite, et en tenue typiquement moldue.

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Date d'inscription : 12/01/2019

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Moreah III - Décembre 2019

Aujourd’hui, Leah avait dû mentir. Une chose qu’elle détestait mais qui était nécessaire… Sa présence avait été requise au 12 Square Grimmaud, cependant elle aurait dû être en service… Ne pouvant dire à son patron la réelle raison de son absence, elle avait dû trouver à subterfuge à la place. Elle avait détesté faire cela. Son patron comptait énormément pour elle, il lui avait longtemps servit également de figure paternelle lorsqu’elle était plus jeune. Elle lui devait beaucoup de chose, il lui avait donné sa chance et elle savait aussi qu’elle avait toute sa confiance. Cela n’avait donc pas été difficile d’obtenir sa journée bien entendu. Mais la jeune serveuse se détestait pour ce qu’elle avait dû faire. Surtout qu’elle ignorait pourquoi est-ce qu’on avait besoin d’elle. Après tout elle n’était qu’une moldue, depuis quand était-elle devenue indispensable ? Enfin certainement qu’ils auraient trouvé quelqu’un d’autre si elle n’avait pas pu se rendre disponible n’est-ce pas ? Elle arrivait donc au QG de l’ordre du phénix comme convenu à l’heure qu’on lui avait indiqué, elle se rendait par la suite vers la personne qui lui avait demandé de venir afin d’obtenir des renseignements sur le fait qu’on avait demandé sa présence. Elle finissait par comprendre qu’un sorcier allait être interrogé et que comme on ne pouvait pas lui donner de cette fameuse potion pour obtenir la vérité, ils comptaient sur son don. Leah était alors étonnée et s’empressait bien d’ajouter que ce n’était pas une science exacte, elle ne pouvait que ressentir les émotions, du stress indiquait que la personne n’était pas à l’aise et on pouvait en conclure que ces paroles étaient un mensonge, mais une personne pouvait être stressée pour pas mal de chose, rien que par un interrogatoire d’ailleurs… Quoiqu’il en soit elle avait donc accepté et avait suivis les sorciers vers la salle ou allait se dérouler l’interrogatoire. Qui était le sorcier en question ? Elle n’en savait rien, elle n’avait pas posé la question, peut-être aurait-elle dû poser un peu plus de question sur l’affaire en cours n’est-ce pas ? Mais en vérité elle était un peu perturbé par le rôle qu’elle allait devoir jouer dans tout cela et les questions étaient un peu passé au second plan… C’est pour cela qu’elle fut très surprise en arrivant dans la salle, lorsque le sorcier qui était devant elle a fini par se décaler et que l’identité de l’homme qui allait subir l’interrogatoire lui était enfin dévoiler. Alors ça… Non ce n’était pas prévu. Elle resta un moment sans rien dire, sans même bouger, sans même comprendre ce qu’il faisait là. Avant de se rappeler que son rôle dans cette histoire n’était pas de faire figure de plante verte… Pour le coup elle aurait peut-être préféré.

« Bonjour Monsieur Black. » Disait alors l’homme qui allait diriger l’interrogatoire, il commençait donc par présenter chacune des personnes qui étaient dans la pièce, définissant leur rôle à chacun, finissant par Leah. « Et pour finir Leah O’Malley qui fera partie du jury de cette pièce. » Elle baissait la tête à son prénom, se retenant de dire qu’elle connaissait déjà l’homme ici. Certainement qu’ils changeraient d’avis sur elle, car après tout si elle le connaissait, est-ce qu’il y avait un conflit d’intérêt ? L’homme reprenait alors la parole, expliquant plus en détail ce qui s’était passé. Il explique alors que des dossiers étaient manquant lors d’une fouille dans un QG des blood circle et que le nom de famille de Morgan était sorti. Pour le moment en réalité, il n’était accusé de rien, il était ici pour répondre simplement à quelques questions qui serviront peut-être par la suite à une enquête. Finalement la jeune femme se sentait presque soulagée. Même si elle se demandait si Morgan avait un rôle à jouer là-dedans ou pas et pourquoi est-ce c’était sur lui que c’était tombé et pas un autre membre de sa famille ? Leah prenait place prenant quelques secondes afin de jauger les émotions du sorcier, prendre conscience de son stress s’il en avait ou autre chose avant même que l’interrogatoire n’ai commencé afin de se rendre compte de l’impact qu’aurait les questions sur lui. Et puis doucement les questions commencèrent. « Pour commencer, pouvez-vous nous dire ce que vous faisiez ce soir-là ? » Disait-il en indiquant la date auquel le présumé vole avait eu lieu. « Aviez-vous eu vent que de tel dossiers sur certaines familles existaient ? » Continuait-il, ajustant parfois ses questions en fonction de ce que Morgan répondait. Leah se sentait un peu mal d’être là, elle aurait préféré que ce soit quelqu’un d’autre et en même temps, elle se demandait s’il avait vraiment un rôle à jouer dans cette histoire. « Auriez-vous une idée de qui aurait fait cela selon-vous ? » Leah avait l’impression que l’interrogatoire n’aurait jamais de fin, voilà pourquoi elle n’était pas faite pour les procès, vraiment pas… « Avez-vous une idée de pourquoi votre nom est ressorti sur cette affaire ? » Continuait alors l’homme ne laissant presque aucun répit au sorcier devant lui, tandis que Leah continuait d’écouter attentivement, essayant de ne rien loupé des réactions de celui qui n’était pas si loin d’être accusé…

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Le tout aurait été d’être détendu, de répondre aux questions simplement, toujours de façon plus ou moins évasive histoire de ne pas dévoiler quelque chose d’important par inadvertance. J’aurai pu très bien me débrouiller dans tout cela, je n’étais peut être pas le plus patient et le plus calme des sorciers, mais l’enjeu était crucial pour moi et ma famille en de tels instants que j’aurai su à la perfection m’exprimer de telle façon à ne pas attirer l’attention. Mon attention à moi, elle, était dirigée vers ceux qui composaient le jury chargé de m’interroger. La première phase de l’enquête, un peu officielle, un peu officieuse, venait de démarrer, et elle devrait être la seule, je ne devais rien dire qui pourrait m’incriminer de quelque façon que ce soit. J’aurai toujours la possibilité de dénoncer Théo, je n’étais pas censé être loyal, sinon je n’aurai pas été réparti chez les serpents, mais cela pouvait aussi se retourner contre moi à tout instant, et, tant qu’a faire, je préférais qu’aucun de nous deux ne se fasse prendre. Je saisissais tout l’enjeu de cette confrontation, mais il y avait tout de même un point qui m’échappait, et point des moindres. C’était la présence inattendu de la petite blonde au coin de la pièce. En entrant, elle m’avait vu autant que je l’avais vue, elle avait peut être été aussi surprise que moi, mais elle avait essayé de ne pas broncher. J’avais suivi son déplacement dans la salle les yeux froncés. Il fallait dire qu’elle détonnait, au milieu de toutes ces robes noires, rien d’étonnant alors à ce que je la regarde, même si le faire avec trop d’insistance aurait été mal venu. Quoi qu’il en soit, sa présence ici ne me disait rien qui vaille. Je lui avait dit des choses sur moi, elle m’avait attiré c’était certain, j’avais fait preuve de faiblesse lorsque j’étais avec elle, et si cela devait aujourd’hui se retourner contre moi, alors la confiance que j’avais en cette jeune moldue serait complètement perdue. En attendant, je voyais d’un très mauvais oeil sa présence parmi nous. J’avais toujours cru que c’était quelqu’un de bien, mais, pour la première fois, je commençais à douter.

Je ne savais pas que des moldus travaillaient pour l’Ordre, je ne crois pas que les Mangemorts le savaient non plus, d’autant que je ne savais pas pourquoi elle était là. Le ‘chef’ ne l’avait pas présentée que par son nom et non par sa fonction. Je détournais à contre coeur mon attention d’elle lorsque l’on commença à me poser les questions. Des interrogations de base, comme si j’avais un alibi pour la soirée ou les documents avaient été volés, pourquoi mon nom était sorti ou des choses du genre. Pour la première, je répondais en mentant bien sur, personne ne pourrait vérifier quoi que ce soit si je disais être resté tranquillement dans mon appartement à traduire des runes, quant aux autres, je restais évasif, répondant « je ne sais pas ». Pourquoi mon nom était sorti ? Cela ferait plaisir à tellement de familles sorcières si les Black tombaient enfin, que ce soit d’un coté ou de l’autre. « Je ne sais pas pourquoi mon nom est sorti, je ne connais même pas le contenu des documents dont vous me parlez, les Black sont une noble famille de sorciers qui a été très influente par le passé. J’imagine qu’un nom de mangemort ferait bien sur des papiers détenus par l’Ordre » répondis-je en haussant les épaules. Je devais sûrement montrer un peu d’intérêt pour les parchemins, proposer des solutions, demander ce qu’ils contenaient, mais je ne cherchais pas à entrer dans le jeu. Rester neutre était la meilleure des tactiques. Mon regard glissait de temps en temps vers Leah mais j’essayais dans la mesure du possible de rester concentré sur les sorciers de la salle. Il n’aurait pas été de bon ton de commencer à m’agiter, d’autant que mes yeux devaient déjà montrer toute leur réprobation. Si cela avait été un autre moldu, n’importe qui, j’aurai peut être pu glisser une remarque perfide sur sa présence en de tels lieux, mais que ce soit Leah me troublait beaucoup trop.

L’interrogatoire finit par prendre fin. Les hommes se levèrent l’un après l’autre en annonçant qu’ils allaient délibérer sur mon sujet, et me prièrent de retourner dans la précédente pièce. J’aurai pu partir à tout moment, après tout j’étais toujours libre de mes gestes et mouvements mais, pour prouver ma bonne foi, j’étais prêt à attendre le temps qu’il faudrait. Je me laissais donc accompagner de bonne grâce, le regard résolument fixé devant moi sans plus prêter attention à la petite blonde, et je regagnais une pièce, finalement un peu plus confortable que la première, puisqu’il y avait une table, et un fauteuil dans le coin. Je me laissais tomber sur le premier siège qui arrivait et laisser aller ma tête dans mes mains pour réfléchir à ce qui venait de se passera essayant d’analyser mes réponses et l’attitude globale du jury, mais je ne parvenais pas plus que cela à me faire une idée. Au bout de dix minutes d’attente, je me résolus finalement à quitter les lieux. Nul doute que, si on m’avait considéré comme suspect, on serait déjà venu m’en toucher quelques mots. Je m’avançais alors la porte lorsque celle-ci finit par s’ouvrir de nouveau. .

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Moreah III - Décembre 2019

Leah mentirait si elle disait que ça lui faisait absolument rien d’être ici, en tant que membre du jury face à un potentiel accusé qui n’était autre que Morgan Black. Un homme qu’elle appréciait beaucoup et elle n’avait pas été prête à le retrouver ici. Alors depuis qu’elle avait mis les pieds dans cette pièce, son cerveau se mettait à tourner à plein régime tandis qu’elle essayait de comprendre comment c’était possible que ce soit lui dans cette chaise… Une partie d’elle était interloquée, surprise, intriguée… Tandis qu’une autre priait intérieurement qu’il soit innocent… Elle ne le connaissait pas assez pour pouvoir en être simplement certaine et son cœur… Son cœur avait peur d’être blessé encore une fois en accordant sa confiance encore à la mauvaise personne. Elle essayait tout de même de rationnalisé tout en se disant qu’au moins il ne pouvait pas faire partie de l’organisation des Blood Circle n’est-ce pas ? Tout d’abord et bien parce qu’il était un sorcier, deuxièmement, parce que si ça avait été le cas, il ne serait pas venu en aide au bar… A moins que cela soit pour mieux la berner ? Alors que l’interrogatoire, commençait, que l’homme qui le dirigeait faisais pleuvoir les questions. Leah jaugeait les émotions du sorcier essayant de détecter le moindre changement, mais elle essayait de le sonder par la même occasion… Il était plutôt calme pour quelqu’un qui était accusé, mais en même temps il était quelqu’un d’intelligent, quelqu’un de nerveux passerait beaucoup plus certainement pour un coupable n’est-ce pas ? Etait-ce finalement calculé ? Et tandis qu’une partie se posait toutes ces questions, l’autre partie de son cerveau s’en posait d’autre… Qui êtes-vous réellement Monsieur Black ? Que cachez-vous ? Avez-vous réellement quelque chose à voir avec toute cette histoire ? Dites-moi que non… C’était le bordel dans la tête de la moldue si bien son propre déferlement d’émotion rendait sa propre tâche difficile… Oui… Elle aurait dû dire qu’elle le connaissait, elle comprenait pourquoi à présent. Parce qu’elle était incapable de se détacher. Elle ne le perdait pas du regard une seule fois, ses prunelles d’un bleu océan fixait l’homme comme si… A force de le regarder de cette façon elle finirait par obtenir une réponse à toutes les questions qu’elle pouvait se poser…

Alors que la voix de Morgan se faisait entendre dans la pièce, Leah se concentrait dessus pour essayer de repérer le moindre changement chez lui tout en espérant ne rien ressentir et pouvoir assurer qu’il était innocent… Pourtant si elle ne ressentait pas forcément de changement flagrant d’émotion, ni de pointe de stress évidente, il y avait quelque chose… Elle ne saurait dire si c’était parce qu’il était en train de mentir ou agacé d’être accusé à tort ? Agacé de la trouvé ici ? Parce qu’après tout elle avait tout de même ressentis une pointe de surprise émanant de lui lorsqu’elle était entrée dans la pièce. Ou peut-être qu’il protégeait autre chose ? Un autre secret ? Lié de près ou de loin à cette histoire ? Si Leah pouvait être certaine d’une chose, c’était que Morgan Black n’était pas tout blanc, en revanche, était-il coupable ? Elle ne saurait le dire avec certitude… Et elle n’allait pas condamner quelqu’un alors que le doute subsistait. Elle ne connaissait pas grand-chose aux familles des sang-pur, seulement ce qu’on avait pu lui dire. La famille Black était-elle si mal vue qu’on voudrait lui mettre des fautes graves sur le dos ? Leah tiquait en l’entendant, elle avait l’impression qu’il n’était pas autant convaincu que cela par ses propres réponses… Oui cela pouvait convenir, mais elle avait cette impression qu’il ne désirait pas tellement prouver par A + B qu’il était innocent, il n’y avait pas cette hargne qui l’habitait d’une personne accusée à tort… Au bout d’un moment qui paraissait être une éternité pour la jeune femme, l’interrogatoire prit fin et ont demandaient à Morgan de sortir. Une fois qu’il ne fut plus dans la pièce, ce fut un véritable capharnaüm… Tout le monde se mettait à parler en même temps y allant de son petit avis. « Il est coupable je le sens ! » Disait l’un d’eux. « Je n’en suis pas certains. » Répondait alors quelqu’un d’autre un peu plus mitigé sur la question. Et cela continuait sans s’arrêté, sans que personne ne prête réellement attention à la petite moldue, si bien que Leah se demandait réellement ce qu’elle faisait là pendant un moment et si elle ne pouvait pas s’éclipser… Perdue dans ses pensées l’espace d’un instant, une voix la ramena au moment présent.

« Mademoiselle O’Malley ? » La jeune femme tournait la tête vers son interlocuteur, toutes les têtes étaient tournées vers elle comme s’ils attendaient une réponse, mais elle n’avait pas entendu de question, elle fronçait les sourcils sans comprendre avant qu’il ne reprenne. « Que pensez-vous ? Qu’avez-vous ressentis ? Avez-vous découvert s’il mentait ou disait la vérité ? » Et merde. Ils y étaient. C’était le moment. Soit elle disait ses soupçons et elle condamnait peut-être un homme à tort… Soit elle ne disait rien et elle laissait peut-être un criminel en liberté… Non Leah ne voulait pas de cette responsabilité… Ce n’était pas pour rien qu’elle était serveuse et musicienne et pas avocate, ou juge ou quoique ce soit d’autre en rapport avec la justice… Elle fit mine de réfléchir pour se donner une certaine contenance et qu’ils ne pensent pas qu’elle n’en savait absolument rien et essayait de faire son choix assez rapidement. « Comme je vous l’ai dit… Ce n’est pas une science exacte. » Précisait-elle toujours pour gagner du temps, tout en se demandant si réellement elle était en train de faire ce qu’elle faisait à cet instant. « Je n’ai repéré aucun changement émanant de lui. » Admettait-elle, en donnant une partie de la vérité tout en décidant de cacher le reste. Elle avait besoin de savoir de quoi il en retournait réellement, elle espérait ne pas se tromper, mais c’était de Morgan dont elle voulait les vrai réponses… « Et aucun signe d’un quelconque mensonge. Je pense qu’il est innocent. » Finissait-elle alors par déclarer avant que tout le monde se remettent à parler en même temps… Certains pour contester ce qu’elle disait, d’autres pour dire que sans preuve, ils ne pouvaient pas enfermer un homme. Leah attendait le cœur battant en se demandant ce que serait le verdict, l’homme qui s’était occupé de l’interrogatoire, reprenait finalement la parole en demandant le silence et demandant à ce qu’on rappel Morgan dans la salle. Au moment où la porte s’ouvrit, le regard de Leah tomba sur la silhouette du sorcier en question qui semblait sur le point de s’en aller.

« Monsieur Black. » Disait l’homme, avant de continuer. « Vous nous quittez ? » Demandait-il pour la forme plus qu’autre chose puisqu’il était évident que Morgan était en train de partir n’est-ce pas ? « Nous ne vous retenons pas plus longtemps, vous êtes libre de rentrer chez vous. En revanche, nous vous demandons de ne pas quitter Londres pendant quelques temps, juste au cas où nous aurions de nouvelles questions à vous poser. » Indiquait-il avant d’aller lui serrer la main. « Bonne journée. » Disait-il finalement avant de partir, tous les autres finissaient par suivre retournant à leur occupation et bientôt il ne restait plus que Leah. Son regard se plantait dans celui du sorcier et cette fois, son regard n’avait rien à voir avec la douceur dont elle avait toujours fait preuve à son égard. Il n’était pas hostile pour autant, il était surtout empli de méfiance, d’une certaine colère mêlée à la peur de s’être fait bernée et de questions, ces dernières lui brûlaient les lèvres, mais elle ne pouvait pas les poser ici… C’était donc d’un pas affirmé qu’elle s’approchait du sorcier, venant se planter devant lui avant de croiser ses bras sur sa poitrine. Leah pouvait-être adorable, en revanche, il ne fallait pas jouer avec sa confiance… « Pouvons-nous allez discuter ? » Demandait-elle sans réellement attendre de réponse, parce qu’en réalité elle le prendrait certainement mal s’il disait non. « Ailleurs. » Ajoutait-elle parce que ce n’était pas l’endroit idéal pour être vue ensemble, ou alors on allait très vite découvrir qu’ils se connaissaient et qu’elle avait peut-être menti pour le protéger. « Retrouvez-moi à l’extérieur. » Indiquait-elle alors avant de tourner finalement les talons et de prendre la direction de la sortie. Dehors elle ne s’arrêtait pas juste devant le 12 Square Grimmaud sinon il n’y aurait aucun intérêt à être sortis, autant se parler directement devant tout le monde n’est pas ? Elle attendait donc non loin de là qu’il sorte à son tour.

« Connaissez-vous un endroit… Plus discret ? » Demandait-elle lorsqu’il fut sorti tout en se demandant si c’était une bonne idée qu’il l’emmène ailleurs… Peut-être devrait-elle choisir l’endroit finalement ? Le soucis était que le bar allait être blindé et il était hors de question qu’elle l’emmène chez elle sans savoir à qui elle avait à affaire finalement… Elle n’avait donc pas le choix, elle devrait lui faire confiance, elle sortait alors son téléphone, programmant un SMS qui ne s’enverrait que si elle ne l’annulait pas dans quelques heures…

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Je tombais nez à nez avec toute la troupe et je retins un soupir. Ca y est, j’allais enfin savoir ce qui advenait de mon sort. Au vu de la tête de certains, je me doutais que la décision finale n’avait pas du plaire à tout le monde, et cela n’en était que positif pour moi. Le président s’approcha et m’apprit le verdict, ce qui finalement ne m’étonnait guère. Je devrais pourtant me tenir à carreau les prochaines semaines, et éviter de faire parler de moi, ou que le nom de Black ne se retrouve de nouveau dans toutes les bouches. Nous échangeâmes une poignée de main et ils s’en allèrent, les uns après les autres, certains me saluant d’un bref signe de tête, d’autres me lançant des regards clairement hostiles. J’offrais un petit sourire à ces derniers, mais me gardait de fanfaronner tant que je me trouvais encore au sein des quartiers de l’Ordre.

La dernière personne à s’approcher de moi, n’était pas des moindres. Aussitôt, mon regard se fronça et mon rictus s’éteignit sur mes lèvres. Je n’avais aucune envie de parler à Leah O’Malley, ni même de la voir, et même les souvenirs des bons moments que nous avions passé tous les deux, que ce soit dans le bar ou chez elle, ne suffirent pas à apaiser mon esprit. Je m’apprêtais à tourner les talons lorsqu’elle m’adressa la parole. Son ton n’était pas non plus le ton chaleureux avec lequel elle s’était déjà adressée à moi, signe qu’elle avait sans doute quelque chose à me reprocher. Quoi que ce soit, ce n’était sûrement pas du même ordre que mes récriminations. « Pouvons-nous allez discuter ? » demandait-elle. Elle voulait parler ? Et de quoi ? Je lui avais déjà dit beaucoup de choses, si elle pensait vraiment que j’allais une nouvelle fois de plus me confier à elle, elle se mettait la baguette dans l’oeil ! Elle n’attendit pas que je refuse et passa la porte à son tour. J’étais obligé de toute façon d’aller dans la même direction, et je suivis ses pas à contre-coeur, tout en maugréant intérieurement contre les gens de l’Ordre qui embauchaient des moldus, les laissant ainsi pénétrer dans des hauts lieux sécurisés de magie.

Je ne pris même pas le temps de regarder les lieux, je connaissais, et je n’avais aucune envie de rester une minute ici dans l’ancienne maison de famille, aussi fus-je soulagé de ressortir à l’air libre. J’inspirais une grande bouffée d’air, j’avais assez respiré d’oxygène de sorciers corrompus pour le restant de l’année. Leah m’attendait à l’entrée du Square Grimmaud, faisant manifestement mine de ne pas regarder dans ma direction, et je me dirigeais à son encontre. Toutefois, je ne m’arrêtais pas à son coté, continuant ma marche de façon à ne plus être visibles du QG puisqu’elle désirait elle aussi un endroit discret. Ironiquement, j’aurai pu lui proposer une ruelle sombre, mais c’était évident qu’elle aurait refusé tout net. Le meilleur moyen j’imagine de ne pas se faire repérer était de se diriger vers le quartier moldu. Si je ne parvenais plus à maitriser ma colère, je ne voulais pas non plus être totalement isolé des autres londoniens. Tant pis, un parc serait très bien, et je la dirigeais vers le premier qui se trouvait près notre route. Sitôt arrivés à un endroit ni trop bondé, ni trop éloigné, je fis brusquement volte face, les bras croisés sur la poitrine. « Je ne sais pas ce qui vous fait penser que j’ai envie de parler avec vous, surtout de ce qui s’est passé aujourd’hui. Si vous voulez des renseignements sur moi, vous n’avez qu’a vous adresser à vos amis de l’Ordre » crachais-je en sa direction, tremblant d’indignation. Je jetais un regard à gauche et à droite, mais personne ne semblait s’intéresser à ce qui ressemblait à un couple en train de s’engueuler, ce qui était très bien. « Si j’avais su que vous travailliez avec eux, je n’aurai peut être pas eu la même attitude dans votre bar la première fois ». Mes mots s’échappaient de la barrière de mes lèvres sans que je fasse quoi que ce soit pour les retenir. J’étais trop en colère pour faire un quelconque effort, sauf pour empêcher mes mains de s’emparer de mon arme magique. Je me foutais qu’elle le prenne mal, qu’elle me gifle ou qu’elle crie à son tour contre moi. Je n’attendais plus rien.

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Moreah III - Décembre 2019

Devoir la suivre ne semblait pas lui faire plaisir, parler non plus… Plus ils marchaient l’un à côté de l’autre et plus elle pouvait sentir la colère du sorcier venir envenimer la sienne. Non mais pourquoi est-ce qu’il était en colère d’ailleurs ? Elle n’avait rien fait, à part se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, cela ne l’avait pas plus amusée que lui de se retrouver là. Mais la différence c’était qu’elle n’était accusée de rien ELLE. Alors pourquoi avait-il autant de colère dirigée contre elle ? Il ne lui avait même pas répondu, pas une seule fois, si bien qu’elle ne savait même pas où il l’emmenait, au moins il n’avait pas transplané avec elle et quelque part cela la rassurait, d’abord parce qu’elle n’était pas friande de ce genre de chose, mais aussi parce qu’elle n’aurait eu aucun contrôle sur l’endroit où il voulait l’emmener. Il avait l’air autant désireux qu’elle de ne pas vouloir faire de vague, choisissant finalement un parc ce qui n’était pas idiot, ils marchèrent encore un peu pour être à l’abris des regards, mais pas totalement isolé non plus, parfait ! Alors qu’elle commençait à vouloir regrouper toutes ses idées afin de savoir par où commencer, elle n’en avait même pas le temps. Elle fût agressée par une vague de colère encore plus puissante tandis qu’il crachait finalement son venin. L’espace de quelques secondes, Leah écarquillait les yeux sans comprendre. C’était littéralement le monde en colère, c’était lui qui cachait des choses, avaient peut-être volé des documents important, elle lui sauvait les fesses et c’était contre elle que sa colère était dirigée ? Son ton était tellement dédaigneux quand ils disaient « avec eux » qu’elle se demandait si elle n’avait pas fait une erreur, peut-être n’aurait-elle pas du écouter son intuition ? Après tout cette dernière avait déjà prouvé qu’elle n’était pas digne de confiance… De quoi faisait-il parti au juste ? Et même s’il était un mangemort, n’étaient-ils pas unis à l’ordre à présent ?

« Non mais vous ne manquez pas d’air ! » Répondait-elle alors sur le même ton que lui, bien décidée à ne pas se laisser faire. « Ce n’est pas moi qui a été accusée de quoique ce soit, ce n’est pas moi qui vous ment à cet instant, je n’ai jamais caché qui j’étais, contrairement à vous ! » Lâchait-elle à présent bien énervé, faut dire que la propre colère du sorcier venait nourrir la sienne ce qui n’arrangeait rien. « A quoi est-ce que vous vous attendiez, ma famille sont des sorciers, il est normal que je défende leur cause dans un moment pareil… Vous préfériez quoi ? Que je fasse partie du Blood Circle ? Que je tue les vôtre peut-être ? Mais de nous deux c’est peut-être plutôt vous le traître. » Malgré son ton, elle vérifiait tout de même que personne n’était assez proche pour entendre quoique ce soit. Elle s’était rapproché du sorcier, ses prunelles lançaient des éclairs, si elle était déjà assez en colère par le fait de s’être peut-être fait bernée à présent elle était en colère pour sa façon d’agir envers elle qui était totalement injuste. « Je vous signale que si vous êtes libre de repartir aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à moi, alors vous feriez mieux de surveiller vos propos et de me donner une bonne raison de ne pas y retourner sur le champ pour dire que je me suis trompée. » Non mais dans quoi est-ce qu’elle s’était encore embarquée ? Qu’allait encore penser sa famille si maintenant elle aidait les criminels sorciers à échapper à la justice magique ? « Je pensais que vos mensonges cachaient autre chose, je voulais vous laissez le bénéfice du doute mais peut-être que vous n’êtes rien d’autre qu’un voleur finalement. » Essayait-elle de piquer avec sa colère, cherchant à savoir si elle était loin ou très proche de la vérité. L’avantage avec sa colère était qu’il se contrôlait beaucoup moins, ses changements d’émotions seraient bien plus faciles à découvrir… Elle regrettait déjà en réalité son choix, comme quoi elle n’avait vraiment pas été la bonne personne pour le rôle qu’on lui avait demandé… En tant qu’empathe, elle n’était pas capable de se couper de ses émotions et de penser uniquement avec son esprit et malheureusement c’était sans doute son plus gros point faible…

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« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »

Je m’étais trompé sur sa personne, et je regrettais amèrement mes choix et mes gestes jusque là. J’avais cru pouvoir faire confiance à une moldue, alors que ma famille, tous ceux que j’avais côtoyés, m’avaient toujours mis en garde contre les non-sorciers. Je n’avais pas voulu la détester, j’avais ignoré les préceptes des Black en en faisant qu’a ma tête, en suivant mon intuition, mais cela ne m’y reprendrais plus. J’avais fait une belle connerie, je m’étais dévoilé, j’avais agi comme si la fille devant moi était digne de recevoir mon attention, alors qu’elle m’avait utilisé pour révéler des secrets à l’Ordre. Mon arrestation était peut-être de sa faute après tout, j’en doutais, mais savais-je de quoi était elle capable ? Le doute envahissait mon esprit en même temps que ma colère et ma rancoeur. Pourtant, je n’étais pas le seul furieux de notre duo. A son tour, elle se mit à cracher son venin, mais elle ne savait pas ce qu’elle disait, manipulée par le Phénix elle aussi, comment pouvait-elle affirmer ainsi des choses qui la dépassaient par nature ? Je pouvais moi aussi parler de famille, je savais ce que c’était, je savais leur histoire, je savais qu’on avait voulu tout leur mettre sur le dos, alors que rien n’avait jamais été tout noir ou tout blanc dans le passé, mais Leah ne savait pas elle, ce que c’était, de voir un monde s’écrouler devant ses yeux alors même que l’on est trop jeune pour comprendre les enjeux qui en découlent, elle n’avait pas subi de railleries liées à son sang à Poudlard, tant mieux pour elle d’ailleurs. Je ne pouvais pas laisser quelqu’un dire tout cela de moi. Qui était le traitre parmi nous ?

« Caché ? Caché ?! » m’étranglais-je, les joues de plus en plus rouges. « Non, je n’ai jamais caché qui j’étais, je vous ai parlé de ma famille, de mon histoire, et vous, vous avez volontairement tu que vous travailliez avec des sorciers en vous camouflant derrière votre job de serveuse, vous m’avez fait dire des trucs, et maintenant, vous vous attendez à ce que je saute de joie alors que vous venez m’accuser avec d’autre d’avoir volé des papiers qui appartiendraient à l’Ordre ! ». Mes mains étaient crispées autour de mes avant-bras, je serrais si fort que j’en avais mal, mais ce n’était pas physiquement que je souffrais le plus. Nous étions maintenant très proches, nos yeux se lançant réciproquement des éclairs, et si j’avais été face à un sorcier, je n’aurai pas tardé à casser ce duel pour mettre en place un vrai duel de magie, fus-je bien moins fort que mon adversaire. « Vous voulez vraiment parler de famille ? La mienne aussi est sorcière, et tout comme vous je défend leur cause et leur honneur, alors vous ne pouvez pas m’accuser d’être un traitre, surtout quand vous n’avez aucune connaissance de ce qui se trame derrière » ajoutais-je.

Elle m’apprit que c’était peu être grâce à elle si j’étais libre. Je ne voyais pas comment une fille comme elle aurait pu faire fléchir tout un jury de sorciers, et je m’en fichais. « Etes-vous en train de me faire du chantage ? Vous voulez vraiment une bonne raison ? Mais savez-vous qui sont les voleurs dans cette histoire ? » Pour une fois que je pouvais dire ce que j’avais sur le coeur… peu importe que tout cela se retourne contre moi, ce n’était pas le vrai moi qui parlait, c’était le Mangemort dans ma tête, celui qui laissait éclater son impulsivité, celui qui se défendait tout simplement. « On vient de m’accuser, moi, d’avoir volé des choses, des parchemins qui mentionnent des horreurs sur ma lignée, et de les avoir volé ou ? A l’Ordre, mais savez vous, Mademoiselle O’Malley, a qui appartenait la maison dans laquelle vous avez eu l’outrecuidance de m’analyser moi et mes réponses ? C’est l’ancienne demeure de ma famille, elle aurait dû m’appartenir, à moi et à mes parents, au lieu de cela, elle se trouve être le théâtre de machinations qui vous échappent. Ce n’est pas dur, pour eux, de faire comme si ils avaient trouvé des choses là bas, mais la vérité, c’est que ce sont eux qui les y ont mis, ça les arrange bien de toute façon de faire tomber les Black, et quoi de mieux que de faire accuser le petit dernier, après que celui-ci ait, oh, surprise, appris de la bouche même d’un membre de l’Ordre que les parchemins étaient cachés chez eux ? » J’avais parlé un peu moins fort, mais j’étais toujours autant en colère. Finalement, pas que contre elle, elle était ignorante, manipulée, mais elle avait surement un peu de bon sens. « Alors retournez-y. Faites moi aller en prison pour avoir protégé les miens, mais je ne regretterais jamais ce que j’ai fait » concluais-je, venimeux. Tout cet affrontement ne concernait pas uniquement cette histoire de papiers dérobés, cela me concernait moi, et elle, nos familles et leur place dans le monde sorcier. J'en voulais à la terre entière, à ceux qui ne comprenaient pas ma position et se permettaient de jouer avec moi. J'avais accompagné Théo dans cette mission mais je commençais maintenant à croire aussi qu'il avait été dans le coup. Après tout, je n'avais jamais vu le contenu des papiers. Ne pouvais-je vraiment ne faire confiance qu'a moi même ?

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Moreah III - Décembre 2019

La seule chose qui les empêchaient d’exploser totalement et de certainement hurler à plein poumon c’était le fait qu’ils n’étaient pas seul et que pouvoir en parler à voix haute était une chose, le crier sous tous les toits en était une autre. En tout cas les mots de Leah ne le laissaient pas indifférent puisqu’il ne perdait pas un seul instant pour rebondir dessus. Il n’avait plus rien à voir avec l’homme qu’elle connaissait, mais aussi avec l’homme qui il y a quelques minutes était d’un calme olympien dans la salle d’interrogatoire. Il avait perdu tout son calme et avait apparemment décidé de passer ses nerfs sur la petite moldue. Petite moldue qui ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds, s’il pensait lui faire peur parce qu’il était sorcier, il se mettait le doigt dans l’œil. Bon face à une baguette elle ne faisait pas vraiment le poids, mais ça c’était un détail n’est-ce pas ? Elle espérait qu’il ne s’abaisserait pas à ce genre de chose… Plus il parlait, l’accusant de certaines choses totalement fausses et plus la jeune femme perdait des couleurs, en revanche, elle ne perdait rien de sa propre colère. « Non mais vous vous entendez ? Je n'ai rien tu volontairement, le sujet n'est juste pas venu sur le tapis ! A quel moment vous vouliez que je vous dise oh, au fait je fais partie de l'ordre ? Surtout vu votre réaction d'aujourd'hui, je crois comprendre que ça n'aurait pas été une bonne idée que j’en fasse mention, je ne vois même pas le mal à faire partie de l'ordre si vous voulez tout savoir. Mais pardonnez-moi, en générale quand je rencontre une nouvelle personne je ne lui sors pas tout mon arbre généalogique ni tout mon emploi du temps ! » Non mais et puis quoi encore ? Il lui reprochait vraiment ça ? Si encore elle avait fait partie des Blood Circle, elle aurait pu comprendre sa colère, mais là… Merde dans le fond ils étaient dans le même camps non ? Elle lui demandait même si c’était ce qu’il aurait préféré, elle avait du mal à suivre, du mal à comprendre pourquoi est-ce qu’il lui en voulait dans le fond… Il n’avait pas le droit d’être en colère ! Et elle ne serait peut-être pas en train de l’accuser d’être un traitre s’il s’expliquait au lieu de s’en prendre à la jeune femme gratuitement. Elle plissait les yeux lorsqu’il laissait sous-entendre qu’elle ne savait pas ce qui se tramait. Très bien, elle écoutait, qu’il éclair sa pauvre lanterne avant qu’elle ne change finalement d’avis et ne décide de réparer la bétise qu’elle avait apparemment faite en décidant de couvrir ses mensonges… Elle levait les yeux au ciel au moment où il montait sur ses grands chevaux, l’accusant tout de suite de vouloir le menacer… Alors non ce n’était pas vraiment ce qu’elle avait en tête… Mais elle n’était pas certaine que de toute façon il ait très envie de la croire en cet instant…

« Je ne vous menace pas ! Je vous laisse une chance de m'expliquer ce qui en retourne vraiment, mais vous êtes trop buté pour le comprendre ! Vous êtes tellement persuadée que je suis une quelconque ennemie que vous n’envisagez même pas une seconde que je puisse être votre alliée. » Elle reculait un instant, voulant mettre un peu d’espace entre eux, essayant de se reprendre afin de ne pas se laisser totalement aveugler par la colère. Elle prenait une inspiration posant une main sur son front l’espace d’un instant avant qu’il ne reprenne la parole et qu’elle l’écoute sans l’interrompre. Alors non, elle ne savait pas à qui appartenait cette maison, elle n’avait pas eu un cours particulier sur l’ordre, peut-être aurait-elle dû poser un peu plus de question à sa mère ? Mais ça n’avait jamais effleurer son esprit de demander à qui appartenait cet endroit… Elle avait juste supposé que cet endroit appartenait à l’ordre et que c’était pour cela qu’ils en avaient fait leur QG ? Pour le reste, si ces parchemins appartenaient à l’ordre, qu’ils mentionnent sa famille ou non, cela restait du vol non ? Oui beaucoup de choses échappaient à la jeune femme, mais elle se raccrochait à la seule chose de fiable qu’elle savait inébranlable dans ce monde. Sa mère était une femme parfaite, qui défendait les mêmes valeurs qu’elle. Si sa mère faisait partie de l’ordre c’était que ce n’était si horrible que cela et de cela, Leah en était certaine, jamais elle ne remettrait sa mère en cause. En revanche, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi cela les arrangeraient de faire tomber les Blacks, oui bon les histoires de familles sang pur de sorcière, il fallait être indulgent, Leah avait du mal à suivre… Et elle se disait qu’en ce moment cela devrait être le dernier de leur soucis… Elle avait d’ailleurs du mal à comprendre pourquoi ils auraient été cacher des documents pour ensuite l’accuser et pourquoi un membre de l’ordre l’avait mis au courant, bon sang elle allait finir par avoir une migraine et fronçais encore plus les sourcils… Il avait raison sur une chose néanmoins cela la dépassait totalement, c’était pour cela qu’elle n’essayait même pas de renchérir pour le coup, elle ne connaissait pas assez sa famille où ce qu’ils avaient pu faire… Elle faisait de son mieux pour se tempérer malgré sa colère à lui qui menaçait de l’envelopper une nouvelle fois, elle fermait les yeux un instant alors qu’il déversait une nouvelle fois sa colère et respirait un bon coup. Lorsqu’elle revenait vers lui elle était un peu plus calme et son regard était moins agressif.

« Ecoutez, je n’ai jamais voulu vous envoyez en prison… Et je ne vous souhaites pas le moindre mal. Pour tout vous dire, je ne savais pas pourquoi l’ordre m’avait demandé de venir aujourd’hui, on m’a mise au parfum juste avant que j’entre dans la salle et même à ce moment-là j’ignorais qu’il s’agissait de vous… » Bien sûr elle n’avait rien pour prouver tout ça, c’était à son bon vouloir de lui faire confiance ou non, elle avait cependant une carte qu’elle pouvait jouer. « Et j’avais beau savoir que vous mentiez sans en savoir la raison, j’ai choisi de vous faire confiance et de pencher en faveur de votre innocence, ce qui n’était pas le cas de beaucoup de personne là-bas… Alors pouvez-vous avoir confiance en moi ? Ou en tout cas, me laisser le bénéfice du doute comme je l’ai fait avec vous ? » Demandait-elle finalement en me disant que ça pouvait tout de même compte un peu non ? Parce ce n’était pas en étant en colère l’un contre l’autre qu’ils allaient pouvoir avancer sur le problème qui les liaient…

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Je ne regrettais pas de m’être mis en colère, les mots étaient sortis seuls et réfléchissaient bel et bien le fond de ma pensée. Je m’étais tout simplement senti trahi par quelqu’un que je croyais innocent et qui finalement travaillaient pour des personnes qu’on m’avait toujours appris à détester. C’était peut être bête, mais c’était ainsi, il me faudrait surement longtemps pour apprendre et pour comprendre que j’avais grandi dans un cercle et que je pouvais en sortir. L’idée avait commencé à faire son chemin, mais de voir cette petite blonde dans cette pièce, participer à un complot qui avait surement pour viser de faire tomber quelques Mangemorts et notamment des proches, j’avais vu rouge et j’avais laissé éclater mon orage. La colère de Leah en retour ne m’apaisa pas, bien au contraire, et nos échanges envenimés ne prouveraient pas qui avait raison ou tord dans cette histoire, mais au final, cela me soulageait.

Je pensais pourtant que l’on pouvait se comprendre. Nous nous ressemblions plus que je voulais l’admettre. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait évoqué sa famille. Certes, c’était des sorciers, mais ils n’avaient rien à voir avec ce qui nous préoccupait aujourd’hui, du moins me semblait-il. En tout les cas, j’avais du mal à croire qu’elle n’ait pas occulté qu’elle travaillait pour le QG volontairement, ce n’était pas une information inutile, surtout pour un sorcier comme moi ! A vrai dire, je n’avais rien contre les membres de l’Ordre en eux-même, je n’en connaissais que très peu, mais c’était ce qu’il représentait qui me posait problème. Or, j’avais commis la maladresse de penser que tous ceux qui y travaillaient en partageaient les mêmes idéaux. Moi même, dans ma famille de Sang-pur, j’avais des opinions dissidentes, ce qui m’avait d’ailleurs toujours dissuadé de rejoindre le clan de l’Augurey. Peut être qu’elle disait vrai, mais ce n’était pas aujourd’hui que je parviendrais à lui faire de nouveau confiance, si toutefois j’en avais envie. « Et bien vous comprendrez maintenant que c’était important pour moi, qui vous étiez et ce que vous faisiez. Je ne peux pas me permettre de me fier à quelqu’un qui risque de parler de moi ou de ma famille à quelqu’un de l’Ordre, volontairement ou non » déclarais-je un brin narquois. Cette première phrase aurait pu être à double sens, mais c’était trop tard à présent, et puis, elle était au moins couverte par la seconde.

Sa diatribe suivante, elle, me prit de court. « Je ne suis pas buté, c’est vous qui m’avez accusé de traitre, de menteur et de voleur, alors oui, désolé de ne pas croire que vous avez de réelles bonnes intentions » me défendis-je vivement, en constatant par la suite avec surprise qu’elle semblait redescendre lentement en pression. « Effectivement, je reste également persuadé que vous n’êtes pas une alliée, toutes les apparences sont contre cette affirmation voyez vous, vous avez coopéré avec des gens qui se sont réunis en tribunal pour juger si oui ou non, je suis susceptible d’être poursuivi pour avoir commis un terrible méfait, vous leur avez peut être dit des choses, je ne sais pas et ne saurais jamais ce que vous êtes prête à balancer. Je pensais avoir confiance, et je suis déçu, et énervé contre vous et contre moi ». Nous devions nous laisser une chance de nous expliquer sans monter sur nos grands chevaux. Au fur et à mesure des secondes, je la sentais se calmer, et ce calme et cette réflexion agirent comme un miroir sur moi. Je décroisais les bras, frottant mes yeux en inspirant pour faire baisser ma tension. Je voyais qu’elle voulait dire quelque chose, j’avais hésité à tourner les talons sans attendre une fois que je lui avais crié ce que je voulais, mais une force invisible m’avait retenu.

Son ton était résolument plus apaisé lorsqu’elle s’adressa de nouveau à moi. Je l’écoutais sans l’interrompre, réfléchissant au sens de ses paroles. Je savais qu’elle pouvait m’avouer ce qu’elle voulait, et elle même savait surement que je douterai à chaque instant, mais c’était ainsi à présent, je ne me voyais plus faire autrement, bien qu’elle me le demanda instamment. « Ecoutez, j’entends bien ce que vous me dites, et j’imagine que je dois vous remercier si vous avez vraiment plaidé en ma faveur là bas, mais je ne crois pas que vous ayez aussi confiance en moi que vous le croyez. Si vous voulez que je vous laisse moi aussi une chance promettez moi que, si jamais nous voulions discuter encore, nos échanges ne parviendront jamais aux oreilles de l’Ordre ». Je n’allais pas faire un serment inviolable avec une moldue mais je voulais que ce soit une promesse qui compte. Si notre relation était brisée, recoller les morceaux, si tant soit peu qu’ils puissent l’être, prendrait certainement du temps. Je ne savais pas trop pourquoi je voulais m’accrocher à l’idée que cette jeune femme puisse être bénéfique pour moi, qu’elle soit véritablement l’alliée qu’elle disait être. Faire un pas vers l’autre était très difficile mais cette lueur au fond de mon esprit, qui me disait que je pouvais me laisser aller, continuait de clignoter indéfiniment en sa faveur.

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Moreah III - Décembre 2019

Si Leah avait su… Jamais elle ne s’était imaginée que son appartenance à l’ordre pouvait poser un problème… Ou alors si, pour quelqu’un qui soutiendrait la cause mangemort, était-ce son cas ? Mais les mangemort n’appréciait pas les moldus et pourtant, il avait passé du temps avec elle… Et jusqu’à aujourd’hui il ne lui avait pas montré la moindre animosité. Alors où était le problème dans le fond ? Leah ne pouvait quand même pas savoir que c’était une information qu’il aurait aimé savoir quand même si ? Quand bien même il aurait fait partie du Blood Circle ou des mangemorts, le lui aurait-il dit directement ? De lui-même ? La jeune femme avait tout de même de sacré doute là-dessus. Et alors qu’elle essayait de lui faire comprendre que non elle n’avait pas essayé de lui cacher quoique ce soit, que la question ne s’était tout simplement pas posé et qu’elle n’était pas certaine que cela aurait été une bonne idée lorsqu’on voyait dans quel état cela le mettait aujourd’hui, il lui soutenait le contraire ! En l’entendant elle fronçait des sourcils avant de reprendre à tour. « Mais qui je suis vous le savez déjà. Quand à ce que je fais, je n’ai pas menti je suis serveuse et musicienne et cela me définit beaucoup plus que mes faits et gestes dans l’ordre. Comment est-ce que j’aurais pu savoir que c’était aussi important pour vous ? Nous en avions même pas parlé ! » Relevait-elle. Elle était empathe oui, mais elle n’avait pas le pouvoir de lire dans les pensées, il y avait des choses qu’elle ne pouvait pas savoir… Quant à son accusation, elle n’en avait pas fini. « Et vous voulez que je leur raconte quoi au juste ? Que vous êtes professeur de Runes ? Que vous faites partis des Black ? Je crois qu’ils le savent déjà vous savez, je n’ai parlé de vous à personne. » Lâchait-elle alors hors d’elle. Blessée de cette accusation, pas vraiment du manque de confiance, car après tout elle aussi doutait de lui ce n’était qu’un juste retour des choses n’est-ce pas ? Même si encore une fois, la personne qui avait été accusée de quelque chose aujourd’hui c’était lui et non elle.

« Parce que vous ne m’accusez pas de la même chose au juste ? Vous vous êtes montré agressif dès le départ alors que la seule faute que j’avais commise était de me retrouver sans le vouloir dans cette pièce où vous avez été interrogé et vous pensez déjà que je leur ai tout déballé ce que je savais de vous. Tout cela n’aide pas vraiment à vous penser totalement innocent ! Evidemment que je me pose des questions, nous sortons d’une salle d’interrogatoire dans laquelle vous vous trouviez je vous rappelle. » Répondait-elle alors qu’il s’étonnait d’être accusé de menteur, de voleur et de traître avant qu’il ne reprenne rapidement la parole à son tour. Plus il parlait et plus les traits de la jeune femme se durcissait. « Réfléchissez, nous serions vraiment dehors à nous disputer si j’avais balancer quoique ce soit contre vous, quoi d’ailleurs ? Quel genre d’informations aurais-je en ma possession à propos de vous qui pourrais vous faire du tort ? » Elle ne comprenait même pas de quoi il pouvait avoir peur, ce n’était pas comme s’il s’était réellement confier sur des choses dangereuses à son sujet si ? Et cela ne venait-il pas confirmer ses doutes ? Avait-il des choses à cacher ? Qu’allait-elle découvrir d’autre si elle creusait encore un peu ? « Quant au reste, sachant que je leur ai dit le contraire de ce que je pensais réellement à propos du fait que vous mentiez, on ne peut pas vraiment dire que j’étais en train de coopérer et si j’avais su qu’il s’agissait de vous, j’aurais refusé. » Parce qu’avant tous ces mots jeter à la figure, elle l’appréciait et qu’il y avait forcément un conflit d’intérêt. Bien sûr comme pour le reste, elle n’avait rien pour le prouver, même si elle lui disait qu’elle était empathe, elle n’était pas certaine qu’il la croit… Cela aussi elle aurait dû lui dire dès le départ peut-être ? N’avait-il donc aucun secret de son côté ? Elle aurait bien du mal à le croire…

Parce que cette discussion ne mènerait nulle part, elle prenait sur elle pour tenter de se défaire de sa colère, de s’apaiser et d’essayer de voir les choses d’une autre façon. Elle prenait un moment sans répondre, sans dire quoique ce soit, ce disant que cela ne pourrait être que bénéfique, du moins… S’il voulait bien écouter en retour évidemment. Ce qu’il y avait d’étrange c’était que si elle était un peu plus apaisée, elle sentait que lui aussi. Pourtant, elle n’avait pas le don de modifier les émotions des autres, seulement de les ressentir… Etrange non ? En tout cas cela la réconfortait un instant et l’aidait à reprendre la parole de manière un peu plus calme et détendu. Il aurait sans doute aucune raison de la croire et sans doute qu’ils ne pourraient plus se faire confiance à présent, mais elle se devait d’essayer sans réellement savoir pourquoi, mais cela la peinait qu’il puisse la penser responsable et quelque part… Elle avait besoin qu’il lui montre qu’elle se trompait à son sujet… Qu’elle ne s’était pas encore trompée une nouvelle fois sur une personne… Alors qu’elle attendait de savoir ce qu’il dirait de sa proposition, ses prunelles s’accrochaient de nouveau aux siennes, essayant de lire en lui sans être réellement plus avancée que ce n’était déjà le cas. Il n’était pas parti, c’était une bonne chose non ? En revanche, est-ce qu’une simple promesse suffirait réellement ?

« Assez confiance pour mentir pour vous. » Constatait-elle tout de même, certes il n’avait peut-être pas totalement sa confiance, après tout ils ne se connaissaient pas extrêmement bien non plus. Mais elle avait risqué gros en mentant aujourd’hui. « Je n’attends pas de remerciement, je ne l’ai pas fait pour ça. » Assurait-elle également, elle ne voulait pas sa reconnaissance, elle voulait juste… Ce qu’elle voulait, elle ne le savait pas elle-même… Juste que le condamner ne lui avait pas semblé être la chose à faire, elle ne voulait pas être responsable de mettre des gens innocents en prison… Mais innocent l’était-il ? Même s’il avait eu raison de voler ces documents, s’il protégeait quelqu’un d’autre qui agissait mal, ce n’était pas beaucoup mieux n’est-ce pas ? Elle était perdu la petite serveuse pendant un instant tandis qu’elle pensait à la promesse qu’elle était sur le point de faire. « Je n’ai parlé de vous à personne. » Assurait-elle une nouvelle fois, son regard dans le sien. Bon si une fois son prénom était sorti lors d’un diner de famille, elle avait juste dit à Thomas qu’elle avait fait sa connaissance, rien de plus, rien de moins. Ce n’était qu’un détail… Pas sûr que c’était ce genre de chose qu’il craignait réellement. « Et je… Je vous promets que tant que vous pouvez me promettre que vous n’avez rien fait de mal, je ne dirais jamais rien à personne. » Une promesse contre une promesse, c’était un bon deal n’est-ce pas ? Parce qu’elle avait profondément un bon fond, elle savait qu’elle ne pourrait pas couvrir les méfaits de qui que ce soit, pas même si elle l’appréciait, pas après ce que Charlie lui avait fait… S’approchant encore un peu plus du sorcier, il ne restait plus beaucoup d’écart entre eux lorsqu’elle murmura…

« Donnez-moi raison de vous faire confiance. » C’était tout ce qu’elle désirait de sa part, rien de plus, rien de moins…

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Tout le monde ne mettait pas autant d’importance dans la pureté du sang ou dans l’allégeance d’un sorcier. Ma famille était très sensible à cela, rien d’étonnant, depuis le temps que cela se passait ainsi, les uns avec les uns, les autres avec les autres. On aurait pu croire que je suivrais cette pensée, mais en vérité, je trouvais que c’était plus compliqué que cela. Qu’une connaissance face partie de l’Ordre n’était pas tant un problème en soi, mais je n’en côtoyais que très peu, et je savais cet état de fait. Mais il ne me serait jamais venu à l’idée de poser la question à Leah, alors que cela aurait été la première des choses que j’aurais essayé de deviner chez un autre sorcier. Ma méconnaissance du monde dans lequel la jeune femme évoluait m’avait conduit à porter des oeillères et m’avait persuadé qu’elle était une simple serveuse. En réalité, elle était bien plus que cela, et je m’étais bien trompé à son sujet. J’en avais oublié qu’elle avait une fratrie de sorciers. Je n’étais pas assez proche de mon collègue professeur pour l’avoir interrogé sur ses points de vue, mais il me semblait maintenant évident que c’était de ce coté là qu’il devait pencher également.

Je ne connaissais pas suffisamment de choses sur elle pour m’estimer informé de qui elle était vraiment, et il était évident que, si je ne lui laissais pas une chance de me le prouver, alors je ne le saurais jamais. « Bien sûr que non nous n’en avons pas parlé, je ne pensais pas que vous étiez autant impliquée dans la vie sorcière ! » m’exclamais-je avec exaspération « J’aurai vraiment préféré que vous ne soyez que musicienne et serveuse » avouais-je ensuite en baissant d’un ton. Pour la suite, elle n’avait pas vraiment tord, je ne lui avait pas révélé tant de choses que ça, aussi était-ce un soulagement que cette scène arrive si tôt dans notre relation ! Pour la préserver je pourrais volontairement taire les choses qui avaient lieu dans ma famille, la seule chose qui importait c’était que moi, je n’avais rien à voir avec tout cela. J’étais peut être un voleur, mais je n’étais pas un meurtrier, et je n’avais pas des idées aussi arrêtées sur les gens, et encore moins maintenant sur les non-sorciers depuis que j’avais rencontré Leah. J’étais rassuré qu’elle m’avoue qu’elle n’avait rien dit à personne, même si, d’un certain coté, c’était assez vexant. Ainsi, personne ne savait que j’existais ? C’était bien dommage, mais je n’étais pas assez imbu de ma personne pour lui en vouloir pour ça, alors que je lui avais déjà reproché bien d’autres choses. « Bon d’accord, merci » maugréais-je en baissant le regard vers mes pieds.

Ses paroles faisaient mouche petit à petit, et je commençais à m’en vouloir d’être ainsi parti au quart de tour alors que je n’était complètement ignorant de la réalité. N’empêche que, j’avais vu rouge lorsque je l’avais aperçue avec ces gens, et que j’étais persuadé que n’importe qui aurait réagi un tant soit peu de la même façon. Que ce soit moi l’interrogé dans l’histoire ne plaidait pas en ma faveur, mais elle ne semblait être en colère contre moi que parce que je l’avais été en premier. Je me demandais bien pourquoi alors elle avait voulu parler avec moi en sortant du Quartier général, si elle était si douée pour débusquer les mensonges, elle n’avait pas besoin que je lui déballe toute la vérité sur un plateau d’argent. Maintenant, elle cherchait juste à savoir quels secrets elle pouvait détenir sur moi, ou si j’avais vraiment pu lui dire des choses compromettantes. Il ne me semblait pas non, mais je m’étais confié sur ce que je ressentais, sur la place que j’avais au sein des miens. En ces temps comme celui-ci, on ne pouvait jamais savoir ce qui pouvait nous retomber dessus. J’étais peut être un peu paranoïaque sur les bords, mais on était jamais trop prudent. En réalité, j’avais beaucoup de chance qu’elle ne travaille qu’avec l’Ordre et pas avec le Blood Circle. « Je n’ai pas dit grand chose c’est vrai » consentis-je avec humeur, mis face à face avec mes propres contradictions. « Mais j’aurai pu en dire ! Je me suis confié trop facilement à vous, je vous ai laissée entrer dans mon univers alors que ce n’est pas dans mes habitudes, et de vous voir face à moi dans cette pièce, je me suis senti comme trahi. Je viens d’une famille qui déteste les moldus vous savez, et je me suis dit que… que j’avais eu tord de ne pas les écouter. Je m’en excuse à présent. ». Bon voilà, c’était dit, maladroitement peut être, elle aurait sûrement d’autres bonnes raisons de m’en vouloir maintenant mais tant pis, après tout je ne lui devais rien. On m’avait appris des choses. Je ne pensais pas que tous les moldus n’étaient pas dignes de confiance, mais dans mon accès de colère, j’avais fait une généralité.

J’aurai souhaité qu’elle refuse, nous n’en serions sûrement pas là. Les sorciers n’avaient aucune preuve que je sois mêlé à cette histoire, et ils n’en auraient jamais eu. Maintenant, Leah était plus ou moins au courant de ce qui c’était passé, mais je ne pensais pas qu’elle le voulait. Si sa conscience lui dictait à présent d’aller dire la vérité, je ne pouvais pas l’en empêcher mais quelque chose me disait qu’elle avait menti déjà une fois, et qu’elle ne pouvait plus revenir sur sa parole. « Pourquoi l’avez vous fait alors ? » demandais-je intrigué alors qu’elle affirmait n’avoir pas fait cela pour avoir des remerciements. Décidément, j’avais encore beaucoup à apprendre. En tout cas, elle me jurait encore une fois qu’elle n’avait rien dit, et, bizarrement, je finis par la croire. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais au fond de moi qu’elle était sincère. La colère ne parlait plus, notre dialogue redevenait serein, tout comme il l’avait toujours été. Je renonçais à toute posture hostile envers elle, la tension dans mes épaules s’envola mais je ne pus résister à l’envie de m’assoir sur le banc le plus proche lorsqu’elle accepta de me promettre ce que j’avais demandé, mais à condition de faire moi même un serment. Je devais réfléchir à tout cela. Je ne pouvais pas lui dire effrontément yeux dans les yeux que je n’étais pour rien dans ce vol, et, si elle considérait cela comme quelque chose de mal, alors autant tout arrêter là et se quitter ainsi. Elle voulait vraiment avoir confiance en moi mais je ne pouvais pas lui donner ce qu’elle voulait. C’est ainsi la mort dans l’âme que je lui confiais ma réponse. « Je suis désolé, si je peux mentir à tous ces gens, je ne peux vous mentir à vous. J’ai participé au vol de ces documents parce qu’ils avaient peut être le pouvoir de jeter les miens en prison. Je ne sais pas, je ne les ai pas lus. Si vous considérez qu’a cause de ça je ne suis pas une personne de confiance, alors je ne peux rien de plus. Sachez juste que ma loyauté ira toujours vers ma famille, peu importe les sacrifices que cela implique ». Je me relevais à sa hauteur, et lui offrit un petit sourire contrit. Un petit sortilège d’Oubliettes et toute cette conversation serait effacée, tous mes aveux disséminés. Je ne voulais pas le faire, mais si elle ne me laissait pas le choix, si elle décidait quand même de parler, je devrais agir en conséquence. Je décidais toutefois d’abattre une dernière carte. « Je peux vous prouver que je suis une bonne personne, que je ne me résume pas à ce cas isolé, alors apprenez à mieux me connaitre, si vous ne dites rien, je pourrais vous faire rentrer dans ma vie ». Je tendis mes mains pour prendre une des siennes. C’était une simple proposition. Ce n’était pas devenir amis, c’était juste lui montrer ma bonne foi. Pourquoi je faisais cela ? Certains l’auraient peut être deviné, mais il était trop tôt pour moi pour mettre les mots adéquats sur cette relation entre elle et moi.

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Date d'inscription : 12/01/2019

We all need someone to stay

Moreah III - Décembre 2019

Ils n’avaient vraiment pas la même façon de voir les choses… Bien sûr que ça aurait été important pour lui, elle pouvait le concevoir, le problème c’est qu’elle ne le savait pas et qu’on lui avait jamais dit qu’il fallait décliner son allégeance chaque fois qu’on rencontrait un sorcier, cela ne lui avait pas semblé important… Bien sûr s’il avait des propos contre les moldus Leah aurait compris qu’ils n’étaient pas du même camp, mais comme ça n’avait pas été le cas, elle ne voyait pas en quoi le fait qu’elle défende la cause sorcière soit réellement un problème, en tout cas c’est comme ça qu’elle l’avait vue, elle voyait bien à présent qu’elle avait eu tort dans ce cas précis. Mais il fallait qu’il comprenne qu’elle n’était pas devin et que ce n’était pas une chose qu’elle aurait pu savoir à l’avance… Et alors qu’il lui jetait son exaspération, elle était loin d’être en reste. « Et bien désolé de vous décevoir, mais je n’ai jamais caché le fait d’avoir une mère et trois frères sorciers ni le fait que j’aurais aimé être comme eux. Vous vous attendiez à quoi d’une petite moldue vivant dans une maison de sorcier au juste ? » Demandait-elle en levant les yeux au ciel, vexée au passage par ses propos, comme s’il n’y avait que son boulot qui la définissait et qu’elle n’était rien d’autre… En tout cas elle n’avait rien dit, elle ne savait pas ce qu’il pensait qu’elle pourrait avoir dit, mais ils se connaissaient pas si bien que ça et Leah n’avait pas l’impression de savoir quoique ce soit qui pourrait lui porter préjudice, en tout cas il semblait s’en rendre compte puisqu’il finissait par simplement la remercier, bon pas de guetter de cœur hein cela se voyait. Et alors qu’il semblait ne pas comprendre pourquoi elle l’accusait de toutes ses choses, elle lui faisait remarquer qu’il ne faisait guère mieux et que s’il n’avait pas été agressif dès le départ, peut-être que les choses auraient été différentes ? Bien sûr qu’elle aurait été en colère tout de même, mais peut-être qu’ils se seraient expliqués d’une autre façon ? Elle en profitait également pour faire comprendre que si vraiment elle avait dit quoique ce soit il ne serait certainement pas là à l’air libre justement… Pointant du doigt tout ce qu’elle savait être vrai pour tenter de le convaincre qu’elle ne l’avait pas trahi à aucun moment… Il finissait par admettre qu’il n’avait pas dit grand-chose, bien donc Leah n’avait rien loupé, ils étaient d’accord sur ce point. Et il était vrai qu’il aurait pu en dire et Leah… Leah ne savait pas si elle aurait répété quoique ce soit… Tout dépendait des confessions, mais de base elle n’était pas du style à trahir les gens… En revanche, elle retenait une chose, peut-être insignifiante, mais il lui avait ouvert son univers alors que ce n’est pas dans son habitude ? Pourquoi ? Pourquoi à elle justement ? Mais ce n’était pas le moment d’analyser ce genre de chose n’est-ce pas ?

« Ecoutez, sauf si vous m’aviez avouer avoir fait un meurtre ou je ne sais quoi d’autres du même style, il y a peu de chance que j’aurais dit quoi que ce soit, je ne trahis pas les gens... Et je n’aurais certainement pas vue l’intérêt de raconter quoique ce soit à l’ordre à propos de vous. Je n’ai pas baigné dans les histoires de sang pur, je n’ai rien contre vous et j’ai été aussi surprise que vous de vous trouver dans cette pièce… J’ai cru que j’avais eu tort de vous avoir fait confiance… » Répondait-elle tout de même en restant quand même sur la défensive malgré le fait qu’il s’excusait, ce qu’elle notait tout de même. Elle finissait donc par hocher la tête pour montrer qu’elle l’avait entendu avant qu’il ne lui dise qu’il devrait la remercier ce à quoi elle répondait qu’elle ne l’avait pas fait pour ça. Elle ne voulait pas récolter les lauriers, elle voulait simplement lui faire comprendre qu’elle n’était pas forcément contre lui contrairement à ce qu’il semblait croire. Evidemment alors qu’elle n’en savait rien ou ne voulait pas l’admettre, il fallait qu’il lui demande pourquoi est-ce qu’elle l’avait fait. Elle le regardait un instant sans rien dire… Ils ne s’étaient pas vue beaucoup de fois pourtant… Elle haussa alors les épaules, comme pour donner un peu moins d’importance à ce qu’elle allait dire… Alors qu’il n’en était rien. « C’est peut-être idiot, mais je vous apprécie, j’ai juste… Préféré écouter mon intuition. » Voilà, elle l’avait fait parce qu’elle l’appréciait et parce qu’elle était presque convaincue qu’il y avait autre chose là-dessous et que le condamner pour vol n’aurait pas été juste… Le problème était qu’il y avait toujours le risque de se tromper… Alors elle reprenait… « Le problème c’est que mon intuition m’a déjà fait défaut et je… J’ai eu peur de me tromper… » Avouait-elle d’une petite voix parce que parler de près ou de loin de Charlie n’est jamais simple pour elle. Elle affirmait alors de nouveau n’avoir rien, d’une voix plus calme elle espérant qu’il serait plus prompt à la croire. Au fur et à mesure que Leah se détendait la posture de Morgan changeait devenant de moins en moins hostile, était-ce possible qu’il la croit finalement ? Ou veuille bien lui laisser le bénéfice du doute ? Alors tandis qu’elle acceptait sa promesse, elle lui en demandait une en retour et avant de répondre, il allait s’asseoir… Cela n’inaugurait rien de bon n’est-ce pas ? Elle restait debout, attentive lorsqu’il commençait à se confier. Et dans sa première phrase, il n’imaginait pas à quel point il avait raison… Il ne pouvait pas mentir, parce qu’elle le sentirait… Bon bien sur elle saura jamais à cent pour cent mais à partir du moment où il y avait un doute sur ce qu’il ressentait vraiment… Il lui avouait alors qu’il avait participé au vol et au final c’était la plus belle preuve de confiance qu’il pouvait lui faire. Et elle se demandait ce qu’elle ferait si un membre de sa famille faisait quelque chose de vraiment pas bien… Ne chercherait-elle par à protéger sa famille ? Ne le faisait-elle pas en faisant justement partie de l’ordre ? Ils se ressemblaient beaucoup tous les deux, du moins sur ce point, près à tous pour leur famille… Elle ne répondait pas tout de suite, prenant le temps de choisir ses mots elle le voyait se lever pour revenir à sa hauteur et reprendre la parole. Ses mains tendues vers elle, pour le moment Leah ne fit aucun geste.

« Ma famille est aussi ce qui est le plus important pour moi alors je comprends… » Assurait-elle dans un premier temps. « Et si j’ai rejoint l’ordre c’est simplement pour pouvoir aider à mon échelle, parce que je ne supporte pas voir les membres du Blood Circle s’en prendre à vous tous… C’est simplement contre eux que je veux me battre. » Expliquais-je alors, faisant comprendre que ça n’avait du coup rien à voir contre lui, rien à voir contre sa famille ou n’importe quel autre sorcier. Elle tendait alors la main en retour afin de la déposer dans la sienne. « Et pour une raison que je ne saurais expliquer… Je veux être dans votre vie… » Soufflait-elle tout en se disant que cette phrase n’aurait peut-être pas dû franchir la barrière de ses lèvres, mais c’était trop tard pour revenir en arrière…

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