Sous la forme d'un rp, d'un journal, d'anecdote d'une liste de course si cela peu vous faire plaisir racontez nous de manière rédigée l'histoire de votre personnage ! (800 mots minimum)Savez-vous combien l’automne est froide en Russie ? Combien la neige s’agglutine depuis le ciel des villes et le point auquel il faut se couvrir pour ne pas finir telle une stalagmite ?
Masha ne se souvient pas de son état d’hypothermie avancée sur le dessus de cette poubelle, parce qu’au début les Volk pensaient bien laisser le bébé crever de froid après l’avoir enlevé. Une guerre de familles, c’est vieux comme le monde entre sorciers, ça n’étonne plus personne le bruit que ça peut faire : pas même lorsqu’on enlève un être. De sa véritable famille, Kozlov, elle ne gardera rien d’autre que des yeux d'un vert tirant parfois sur le noisette, quelques tâches de rousseurs et une crinière aux couleurs du miel. De toute façon quelle différence ça fait de passer d’une famille fortunée à une autre, dans les deux cas possédant un sang plus pur que l’eau d’un fleuve ?
Une sacrée quand ton père adoptif est un ancien mangemort recherché pour divers meurtres et crimes et que ta mère est une saloperie d'adoratrice.
Masha ne saura jamais qu’elle a été arrachée à une famille de mages bons avec un père éleveur de dragons et une mère pratiquant l’art de la divination comme personne ; elle ne saura jamais non plus qu’elle possède deux frères et une maison remplie de couleurs. Non, Masha ne connaîtra rien de tout ça. Elle grandira seule avec Poppy, l’elfe de maison des Volk ; seule au milieu de ces couloirs étroits du manoir vêtus d’un increvable papier peint noir.
Impossible de regretter ce que l’on n’a jamais connu, idiot est celui qui ne sait pas voir la chance dont il dispose.
Des mots que la gamine apprend au contact de Poppy, une elfe de maison terriblement douce et docile qui s’occupe d’elle comme de sa propre fille. D’un claquement de doigt elle lui offre un cupcake à la fraise, d’un clin d’œil une tasse de lait chaud survient entre ses mains. Il faudra que Masha atteigne ses dix ans pour commencer à comprendre ce que Poppy vit au cœur de cette bâtisse dans laquelle elle grandit. C’est une nuit d’Avril où l’elfe étouffe encore ses cris alors que son maître la soumet par l’Endoloris pour une histoire de draps froissés, que Masha descendait les escaliers pour se trouver un verre de lait. Au coin de l’arche menant au grand salon, un œil vert bouteille discret glissé par-là, elle découvre celui qu’elle appelle papa en plein art de magie noire, en pleine utilisation d’un sortilège impardonnable. Sous le joug de la baguette, Poppy se tortille et les prunelles de Masha s’emplissent de larmes, ses lèvres ne tardant pas à découvrir le goût salé de la peine, de la tristesse.
Les années passent, Masha grandit, entre à Durmstrang où elle est choisie par le clan Blizzard ; elle y fera un parcours sans fautes, présentant des capacités particulièrement bonnes en sortilèges ce qui lui donne un avantage non négligeable en duels. Elle rentre au manoir Volk à toutes les vacances, se plongeant dans un déni et un mutisme complet face aux actions véritables de ses parents, face au traitement perpétré sur Poppy. A de nombreuses reprises elle se pensera de toute façon incapable d’agir, certainement fautive que de croire que ce genre de pratique est forcément mal ; mais lors de ses classes elle apprend très clairement à distinguer la bonne magie et la mauvaise, celle qui ternie jusqu’à l’âme de son lanceur.
Est-ce que Masha désire tolérer la magie noire sans broncher, accepter la torture sans fin de celle qui a toujours pris le plus grand soin d’elle ?
Non, mais sa magie n’est pas assez puissante, elle est trop jeune, trop faible, soumise et bête. La seule promesse qu’elle puisse se faire, à elle et à Poppy aussi, c’est qu’un jour elles sortiront de là toutes les deux, pour ne jamais y revenir et ça, qu’importe le prix.
Obtenant ses ASPICS avec brio lors de sa septième et dernière année d’études à Durmstrang, Masha n’envisageait pas vraiment la suite de ses études, c’était certainement trop tôt ; l’avis de ses parents fut cependant bien différent. Récalcitrante au possible à leur nouvelle lubie pour leur chère petite fille chérie, c’est sous la force inadmissible de l’Impero que Masha apprend les subtilités de la magie noire pendant deux ans, sous la contrainte et de force qu’elle se voit user de sortilèges impardonnables sur des animaux qui ne demandent certainement pas à périr.
Si son âme se déchire ? Non, parce qu’elle refuse de voir cette réalité, elle refuse de se laisser happer par l’obscur dessein qu’on lui dessine.
C’est en Mars de cette année deux-mille-douze que tout bascule pour Masha, que tout divague, que tout s’éclate. Fatiguée des traitements qu’on inflige à Poppy, usée de la soumission forcée qu’on lui prodigue, c’est d’un feu noir qu’elle sort de son sommeil dans la nuit du dix-huit, d’un regard maléfique qu’elle traverse les couloirs et dévale les escaliers sans un bruit, d’un esprit armé d’une vengeance maladive qu’elle se dresse dans le dos de son père ; torturant une fois encore la pauvre bête soumise à l’esclavage de la famille, il ne s’attendait certainement pas à entendre ce sourd et froid :
- AVADA KEDAVRA !
Une lumière verte et aveuglante jaillie de la baguette de Masha, qui explosa dans la seconde qui suivie l’expulsion du maléfice. Son père s’écroula sans plus un bruit, alors que du sang s’échappa en masse de la main de la gamine. Poppy à présent libérée de son propre maléfice, fondit sur Masha qui s’écroula dans ses bras.
Jamais personne ne cherchera à savoir qui diable a donné la mort à Vladimir Volk, ce mirage créé de toute sorte pour échapper à la sentence de ses crimes et aux affres de la mort.
Baguette détruite, main à jamais marquée par la mort, Poppy soignera du mieux qu’elle peut les blessures de Masha, les stigmates de ce sort lancé avec tant de rage que la maitrise manquait et qu’il aurait bien pu la tuer. Du bout de ses doigts, elle enchantera bien des parties de la scène de crime pour que tout ceci ne ressemble qu'à un hasardeux et maladroit manque de maitrise. Elle enfermera même bien des chapitres de sa vie au sein d’une petite boîte au creux de son âme, pour que Masha ne devienne pas folle dans les mois à venir, qu’elle se pardonne et réussisse à s’en sortir.
Parce que l’ombre de la mort plane au-dessus de son crâne comme une sale blague ; nécromancie étant le fardeau de sa vie.
Lors de cette même nuit, Poppy fit transplaner Masha avec elle en direction de l’Angleterre et de la ville de Londres, un lieu bien meilleur que la Russie, Durmstrang ou le manoir de la famille. Si au début la barrière de la langue ne fut pas chose aisée, s’armant d’un courage qu’elle n’aurait pas soupçonné et épaulée au plus près par sa fidèle amie, Masha décrocha un petit emploi dans une taverne : Les trois Balais.
Pincée par la curiosité du quidditch anglais depuis son arrivée sur le continent et les matchs dont elle peut entendre parler aux Trois Balais, elle s'inscrit pour des cours de balai durant l'été. Très vite elle y trouve sa place, son physique menu glissant avec aisance dans les airs. Quelque mois plus tard elle intègre une petite équipe régionale dans laquelle elle commence au poste de batteuse. Ne jouant que sur ses week-end et ses vacances, elle progresse moins vite qu'elle le voudrait mais se raccroche à ce rêve encore insignifiant d'en faire un jour son métier.
Lors d'une rencontre amicale, elle a la malchance de se faire agresser par un garçon dans les vestiaires ; mais par chance pour elle, sa batte n'étant pas loin, elle fait mouche sur le crâne du goujat : "Tu t'es cru où toi ?"
Bien que souffrant d'amnésie et de crises étranges et insécurisantes à tout bout de champ, Masha tire son épingle du jeu autant dans son métier que dans son loisir premier. Aux Trois Balais elle finie par passer barmaid et chez les Vautours de Birmingham, elle est transférée au poste d'attrapeuse.
Battante et acharnée, les voix dans sa tête n'auront jamais raison d'elle, les cauchemars ne parviendront jamais à faire taire cette joie de vivre, d'exister, de respirer, de marcher, d'éprouver, d'aimer et de détester.
Gagnante et se révélant presque vorace avec le temps, Masha arrache sa première victoire à la fin du mois de Mars deux-mille-treize. Elle ne rêve pas spécialement de grandeur, pas spécialement de notoriété ou de reconnaissance ; tout ce à quoi elle aspire à cet instant c'est comprendre qui elle est, ce qui se cache derrière toutes ces anormalités qui constituent son quotidien.
Sortilèges, potions et livres se succèdent entre ses doigts, sous son regard, déterminée à en découdre avec son crâne. Avalant des mixtures imbuvables, se bloquant parfois la langue ou l'intégralité du corps jusqu'à ce que Poppy la trouve et la guérisse, les mois passent, les années même et autour la vie de Masha se poursuit.
Elle perd sa virginité presque tard pour l'époque et pour une fille de son charme, alors âgée de vingt-deux ans. Il faut dire que Masha n'accorde pas une grande importance à ce genre de chose : les mecs, l'amour, le sexe... Si bien que ce soir où ce type plutôt mignon intente à son vif d'or porte bonheur dans la poche arrière de son jean, elle l’interrompt, le jauge quelque instants. Tout ça termine dans son appartement à elle, finement euphorisée par l'alcool qu'elle a ingurgité pour fêter la victoire de l'équipe.
Le lendemain matin sa première conquête est gratifiée d'un joyeux :
- Ah, je crois qu'on a couché. Tu veux du café ? J'ai du jus d'orange aussi, pour la vitamine C.
Si elle s'attendait à avoir de la répartie ? Oui et non, Masha ne s'attend jamais à rien, elle vit avec l'instant présent, partant en culotte vers le salon comme si tout était absolument normal, comme si elle ne venait pas de perdre sa fleur virginale.
- Aucun souci, on peut remettre cela si tu veux.
Imperceptible, un sourire franchit la barrière de ses lèvres alors que le café s'évanouit au creux de sa tasse. En voilà un qui a bien de la suite dans les idées... Priam, c'est ça ?
Se retournant sur la pointe des pieds, ses cheveux blonds cachant avec une pudeur certaine le bout de ses seins, elle le gratifie d'un théâtral et sarcastique :
- Non ça ira, j'ai des choses à faire, je te libère, homme.
Des choses à faire oui, c'est peu dire : quelques mois plus tard, alors repérée au cours d'un énième match des Vautours de Birmingham, on lui propose de passer des essais pour une équipe professionnelle : les Tornades de Tutshill. Masha pose une journée de repos aux Trois Balais pour être le plus en forme possible pour le jour J. Ses essais infructueux pour retrouver la mémoire s'enchaînent sans jamais lui donner satisfaction, mais cet essai pour intégrer l'équipe professionnelle radie toute sa torpeur de ne jamais réussir quoi que ce soit qu'elle se fixe : elle est prise.
Dans la foulée elle démissionne des Trois Balais, bien qu'heureuse d'avoir appris à maitriser l'art du flair bartending, il semblerait qu'à l'avenir il ne lui sera plus trop utile.
En janvier deux-mille-quinze, un soir supplémentaire où elle menace d'avaler tout et n'importe quoi pour que ses foutues crises cessent, Poppy finie par lâcher du leste, céder. La lumière s'extrait de ses doigts fins et disproportionnés, montant jusqu'au nez de Masha qui succombe quelques instants.
Une nuit entière en réalité, quelque chose qu'elle ne touche que bien souvent du bout des doigts, trop agitée sont ses journées, son esprit, ses lubies.
A son réveil elle ne sera jamais plus la même.
Qui a déjà pu ressentir la noirceur et la froideur dessinant les contours de son coeur ?
Qui s'est déjà observé dans un miroir en se disant "ce n'est pas moi, c'est juste mon âme qui tente de s'extirper de mon corps" ?
Ce jour là, Masha s'est réveillée froide, brisée, comme si avoir récupéré la mémoire avait fait sauter une partie essentielle de sa beauté. Il n'y aura plus rien de véritablement doux à son esprit, de désintéressé, d'innocent, sans arrière-pensée. Se découvrir c'est apprendre à s'aimer, essayer de ne pas se détester, pas en entier. C'est exactement ce qu'elle fait, elle apprend à conjuguer avec elle-même, ce qu'elle est : vorace et manipulatrice, menteuse et vindicative. Pour autant elle n'est pas méchante, pas viscéralement parlant, pas de façon irréfléchie et spontanée : elle est loin d'être stupide, dangereusement furtive, invisible.
Sa carrière monte au quidditch, elle intéresse et elle en joue : ça lui fait une belle jambe d'être la nouvelle petite bombe qui fait s'égosiller les jeunes puceaux dans les gradins. Elle fait la une de quelques journaux sorciers, allant même pousser le vice jusqu'à se dénuder, mais sans jamais entrer dans la vulgarité : sensualité.
Derrière les journaux et les sourires démesurés, elle trafique les balais de ses adversaires, ramasse de l'argent sale pour grossir ses profits lors des matchs. Elle est même capable de perdre volontairement contre un joli pactole à la clé.
Viciée et corrompue jusqu'à l'os, elle berne le monde entier avec son allure de poupée. Pourtant la magie noire, jamais ne sort de sa tête.
Elle est de ces fleurs fanées qui vous font penser à un charmant crépuscule en été ; alors qu'au fond se cache la plus aiguisée des épines d'un rosier.
Lorsqu'à l'hiver deux-mille-seize, elle ramasse un cognard en pleine épaule et se retrouve immobilisée pour pas moins de deux semaines, elle ne s'attendait pas le moins du monde à rencontrer celui qui allait dessiner son intérêt pour les prochaines années.
Blouse blanche, regard bleuté, gueule aseptisée, le docteur Nott dénote des banalités qu'on lui resserre à longueur de journée.
Pas de "Vous devriez vous arranger si jamais les journalistes arrivent" ou de "vous n'avez pas trop fait la fête hier ? Il faut assurer aujourd'hui" et encore moins d'un "j'ai ton jus de citrouille, tu dois le boire c'est important, même en convalescence oui, tu es une sportive de haut niveau, il ne faut rien laisser au hasard en attendant ton retour en piste" ; non, juste et simplement un visage intangible, un regard rivé sur la peau noircie de son bras et ces quelques mots, fascinants on y regardant de plus près :
- Où avez-vous fait ce tatouage ?
Un sourire qui se dessine sur les lèvres de Masha, alors qu'elle tend son bras en l'exposant plus à la vue de celui qui se penche dessus, puis fièrement elle lâche un insolent :
- Echange de bon procédé : si je vous le dis, vous me devez aussi un secret.
Ce docteur ne quittera pas sa vie de si tôt et même s'il l'avait voulu à un moment donné, Masha est ce genre de nana qui apparait dans votre salon en plein milieu de la nuit et qui vous invite le plus normalement du monde à une partie de nécromancie "Alors, on emmerde qui aujourd'hui ?".
Lorsque Masha parle à Poppy de sa nouvelle lubie, celle-ci s'horrifie :
- AH NON, PAS LES MANGEMORTS, ILS TRAITENT SI MAL LES ELFES DE MAISON PUIS APRES CE QU'ILS T'ONT FAIT TU NE PEUX PAS...
- Si je peux et je vais le faire, tu sais pourquoi ? Parce que je crois que ça peut m'être utile. Je suis déjà marquée de toute façon, éduquée pour coller au mieux à leurs stupides idolâtries ; puis ne sont-ils pas intéressés ? Ça devrait leur plaire d'avoir un petit personnage public de plus dans leur pathétique cause de frustrés.
- Tu es folle, tu es folle, tu es folle...
- Je sais, c'est bien la seule chose que j'aime vraiment à me rappeler lorsque je doute de celle que je connais.
C'est donc à l'été deux-mille-dix-sept que Masha ploie le genou devant la cause qu'elle devra à présent porter dans la guerre de ses idées.
Pour autant, n'attendez ô grand jamais d'elle qu'elle change ses habitudes les mieux mesurées : après un match, la cuite est non négociable, réunion nocturne ou non au QG.
Et si elle est parfois trop dévergondée pour les esprits étriqués de l'assemblée ? Elle leur rirait presque au nez : il faut apprendre à vivre avec son temps, Marie-Sue !
A côté de toute façon, elle est efficace et nullement impressionnable, conjuguant à la perfection sa vie de joueuse professionnelle et ses missions de mangemort ; alors que peut-on bien lui reprocher ?