Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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| | Invité INRP IRL | Sam 4 Avr - 18:03 La lourdeur des livres que je portais était au diapason du bruit sourd qui retentit lorsque je les posais, épuisée, sur l'une des tables de la pièce. Venir ici était encore tout nouveau pour moi et je n'avais pas eu le temps de véritablement m'habituer. Dans cette pièce, l'odeur était un peu différente que partout ailleurs à Poudlard, sauf éventuellement dans les cachots. Mais peut-être que mon odorat était biaisé par l'angoisse constante que je ressentais dans ma vie à cause de ma timidité. Me retrouver ici, de l'autre côté des salles de cours, de l'autre côté du tableau me donnait une sensation très étrange, presque désagréable. Comme un millier de picotements à mon échine. Je savais que je devais me faire violence pour pouvoir avancer dans la vie, ne pas me complaire dans mes difficultés. J'étais quelqu'un qui aimait les défis, qui aimait progresser, et ma timidité était un véritable frein. Enseigner était certes comme me pousser du haut de la falaise pour m'apprendre à voler, mais ça avait le mérite de me faire évoluer très rapidement. D'autant plus qu'il me semblait que mes collègues professeurs étaient tous très instructifs et sympathiques. Il ne faisait aucun doute que chacun y allait de ses secrets et de ses parts d'ombre, tout comme moi, mais l'essentiel était de savoir rester neutre au maximum au sein de l'établissement. Après tout, nous étions ici présents avant tout pour les élèves et pour transmettre nos connaissances, non ? Peut-être que sur ce point, j'étais encore bien naïve, mais en ce qui me concernait, c'était mon cas.
J'aimais parler des dragons ou de n'importe quelle créature. Même si les lézards cracheurs de feux avaient une place toute singulière dans mon cœur, et pas uniquement parce que j'étais une MacFusty, je savais apprécier tous les autres animaux à leurs justes valeurs. J'avais de l'expérience et même si j'étais douée dans mon domaine, j'avais encore beaucoup à apprendre, j'en étais persuadée. Tout comme j'étais persuadée qu'enseigner ici, à Poudlard, allait pouvoir nourrir davantage mes connaissances. Il y avait des élèves surprenants, et tous, ou en tout cas les plus appliqués, avaient des avis et des interrogations qui me forçaient à la réflexion pour ne pas leur initier d'absurdités.
Voilà pourquoi j'étais dans cette pièce aujourd'hui, la salle des professeurs. J'avais noté beaucoup de questions qu'on m'avait posées, qui me paraissaient pertinentes, et je voulais mettre un point d'honneur à y répondre. Était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Ça, je l'ignorais encore, car, de par ma timidité, il m'était difficile de savoir si les étudiants se fichaient de moi ou non. Je n'étais pas de ceux qui cognaient du poing sur la table pour se faire respecter, bien au contraire. Je préférais la douceur et essayer de me faire des élèves un genre d'amis. Pour qu'un respect mutuel s'impose, basé sur la confiance et non pas sur la crainte. J'étais tout bonnement incapable d'être méchante, néanmoins, ce n'était pas une raison pour me pousser à bout. Être gentil ne signifiait pas être naïf et encore moins être idiot. Jusqu'à présent, j'avais réussi à m'en sortir en posant des questions pièges à ceux qui se croyaient plus malins. Les rires et les regards des autres suffisaient en général à les faire descendre de leur piédestal. La situation telle qu'elle était à présent n'allait peut-être pas durer et il me fallait trouver de nouveau stratagème. Fort heureusement, en tant que directrice je n'avais pas encore rencontrés trop de difficultés, les élèves de la maison Poufsouffle étant particulièrement disciplinés. Surtout, j'avais des cours à terminer et quelques corrections à effectuer.
C'est donc après avoir posé ma tasse de thé à côté de tous les documents que je m'asseyais silencieusement et discrètement. D'un geste un peu négligé, je cachais mes mains dans les manches de mon pull à col roulé rouge, un jean sombre habillant mes jambes et mes pieds étant recouverts de chaussures noires de la marque moldue Docteur Martens. Ainsi vêtue, je ressemblais à une adolescente qui n'avait rien à faire ici, pourtant j'étais tout à fait à ma place. Passant une mèche de cheveux derrière mon oreille, je laissais ma frange flotter entre le papier et mes yeux. La délicieuse et subtile odeur de menthe qui se dégageait de mon thé commençait à m'envelopper, m'apaisant et m'aidant à me concentrer dans mon travail. Totalement consacrée à ma nouvelle activité, je voulais faire les choses bien, tout le moins, essayé de le faire au mieux. J'adorerais pouvoir emmener mes élèves les plus aguerris dans une réserve de dragons afin qu'ils puissent être mis en condition réelle un jour. Le tout sans danger et avec des règles de sécurité strictes bien sûr. Mais j'étais persuadée que le terrain pour la pratique était bien plus intéressant et bénéfique que la théorie, une fois un certain niveau atteint.
Le temps s'écoulait tranquillement à son rythme, et la vie dehors tournait sans moi. J'avais l'habitude ça ne me dérangeait plus, et aujourd'hui, j'avais terminé tôt d'enseigner. C'était le genre de jour où le planning du professeur n'était pas rempli totalement pour les cours avec les élèves, mais pour tout le reste de ce qu'impliquait le secteur de l'enseignement. Ma prochaine étude sur les hippogriffes étant enfin écrite, je la mettais de côté avant de me servir d'une gorgée de mon thé brûlant. Sorcière petite et frileuse que j'étais, ce breuvage était l'un de mes péchés mignons, et j'avais véritablement envie de me rendre au Japon dans un futur proche pour pouvoir y goûter les diverses saveurs qu'ils avaient là-bas. Bien plus exotiques que celles que nous avions ici, même si je savais par avance qu'elles resteraient toujours mes favorites. Les vieilles habitudes ont la vie dure. Attrapant mon prochain document, j'observais une note d'une élève qui, même si elle lui paraissait parfaitement sensée, était en réalité d'une absurdité sans pareil. J'avais conscience que ce n'était pas le genre de fille que je parvenais à intéresser, donc elle ne m'écoutait pas, quand bien même elle avait choisi la filière de la magizoologie. Je désirais faire quelque chose pour elle, mais je ne savais guère comment m'y prendre. En réalité, je craignais un face-à-face pour lui expliquer en vase clos ce que je pensais et que je voulais qu'elle change d'attitude. Mais encore une fois, ce n'était pas ma manière de faire. Le pire étant que j'avais conscience que j'allais être régulièrement confrontée à ce genre de situations. Les doigts de ma main gauche firent alors danser habilement la plume que j'avais entre les mains tandis que le dragon magique en tatouage essayait de suivre le mouvement sur ma peau. Alors un peu désespérée, je soupirais. | | | Invité INRP IRL | Lun 6 Avr - 0:51 Une journée comme tant d’autres…
Des étudiants toujours aussi niais – c’est à croire qu’ils le faisaient exprès, de jouer à qui est le plus con dans le lot –, des salles de cours où les elfes de maison avaient laissé des traces de doigts sur des ustensiles précieux, des heures de cours interminables… Quoi, mon humeur ? J’étais un peu revêche, peut-être… Mais, en même temps, il y avait de quoi. Je perdais ma raison d’être, en fait, encore une fois. Enfin, une de mes raisons d’être… Mon petit frère… qu’est-ce qui lui avait pris de retourner au pays, comme ça, sans prévenir ? Et ce bougre d’idiot ne me donnait même pas de nouvelle… à croire qu’il s’était tout simplement volatilisé… Oui, c’était comme s’il n’avait jamais existé, quasiment. A ceci près que si cela avait été le cas, je n’aurais pas si mal.
A la base, je n’avais jamais été un homme très patient. Alors, le métier d’enseignant, parfois, cela me pesait un peu. J’avais besoin de voir mes étudiants progresser et ce n’était pas exactement ce qui se passait. Ces adolescents attardés ne voyaient guère l’utilité du travail, visiblement, préférant perdre leur temps avec des trolleries sans le moindre petit intérêt. Autant dire que lorsque j’entrais dans la salle des professeurs, j’avais bien besoin d’un petit remontant. Je me servis donc un café, avant de prendre place dans un fauteuil confortable où j’avais décidé d’installer mes quartiers lors de mes pauses.
A table, une jeune collègue corrigeait, consciencieusement, et je songeais, une fois de plus, que je devrais peut-être, moi aussi, un jour, me décider à me mettre au travail ici. Mais je n’avais pas cette conscience professionnelle des personnes ayant toujours exercé ce métier ou ayant toujours rêvé de le faire. Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit… j’aimais mon job ici. Enseigner la médicomagie et les sciences magiques, c’était vraiment quelque chose que j’appréciais… mais je préférais de loin les étudiants approchant de la fin de leurs études que ceux qui commençaient leur cursus. Il y avait une très nette différence de maturité et de qualité dans leurs travaux… Je me sentais plus apte à former de vrais jeunes adultes que des adolescents attardés, tout fraichement sortis de Poudlard et n’ayant que des rêves en tête, mais rien de bien concret dans la cervelle. Enfin, je savais bien que j’exagérais en pensant de la sorte, mais c’était une façon pour moi d’évacuer un trop plein. Je rongeais mon frein à chaque heure de cours, je maudissais ces inepties de programme d’études et ces saletés de travaux pratiques durant lesquels les étudiants mâles cherchaient plus à draguer qu’autre chose… La fine fleur de la nation, vraiment ?
Je buvais mon café, noir et sans sucre, tandis que je profitais de ce moment de calme qui était plus que bienvenu dans ma journée. On sous-estime trop souvent le bénéfice des pauses au cours d’une journée de boulot, mais elles sont primordiales pour préserver la santé mentale mais aussi pour se préserver soi, au niveau nerveux, notamment.
Et puis, j’entendis la jeune femme attablée qui soupira. Oh, pas un soupir « grognement », non, plutôt le genre un peu déçu ou quelque chose comme cela. Je me levai, réajustant ma veste et ma chemise, plus par principe que par nécessité et je vins m’asseoir près d’elle.
« A ce point-là ? » Je posais ma tasse de café, désormais vide, sur la table et j’eus un rictus. « J’admire, vraiment… Je préfère profiter des temps de pause pour souffler un peu… »
Je me rendais bien compte que j’étais en train de me comporter comme un vieux prof démotivé et peut-être démotivant. Le genre de type qui pensait que c’était toujours avec les jeunes imbéciles qu’on faisait les vieux cons… Mais je ne voulais pas de cette image, car, au fond, cela ne me correspondait pas vraiment.
« Je peux peut-être vous aider ? » Oh, oui, peut-être bien… j’avais aussi des parchemins à lire, mais je songeais que cela attendrait bien un peu. Je n’avais de toute manière pas grand-chose à faire en fin de journée, alors, autant corriger à ce moment-là et privilégier ma vie sociale pour le moment, non ?
« Je vous fais un autre thé et on peut regarder à tout cela ensemble, si vous le désirez ? » Pour moi, il était tout naturel que cette jeune collègue en était là à cause de cette copie sous ses yeux… mais il pouvait aussi y avoir autre chose. Je repris ma tasse, ainsi que la sienne, pour nous resservir de boissons chaudes, car il n’y avait rien de tel pour accompagner un moment de corrections., qu’il soit ou non intensif. Et une fois le plein fait, je revins près de ma collègue et je lui tendis sa tasse, avant de faire tinter la mienne contre la sienne, comme si nous nous apprêtions à prendre l’apéritif ensemble.
« Stin iyia mas !» En grec, évidemment, pour le principe et pour détendre un peu l’atmosphère du lieu. Nous n’étions pour l’instant que deux dans la salle des professeurs, c’était donc sans doute le meilleur moment pour discuter sans être dérangés. Je jetais un coup d’œil à la pile de livres, visiblement pas légère du tout, qui accompagnait ma jeune collègue. Si elle avait porté tout cela seule, chapeau… elle avait dû se muscler durant la journée…
« Vous savez, vous pouvez laisser une partie de vos livres ici, il y a une armoire pour chaque professeur… cela vous évitera de vous trimballer tout cela… »
Les casiers des professeurs, voilà qui était très pratique. Le miens recelait principalement de la nourriture et des livres de sciences avancées, ainsi que l’un ou l’autre ouvrage de médicomagie. Rien de plus normal, au fond. Je n’avais jamais pensé à disséminer sur mon lieu de travail des choses trop personnelles et ce n’était pas aujourd’hui que j’allais commencer. Je m’installais près d’elle. « Alors, dites-moi un peu… Qu’est-ce qui coince, exactement ? »
Je n’avais pas pour habitude de coacher de jeunes enseignants, mais je pensais que cela m’occuperait sans doute l’esprit suffisamment pour éloigner mes pensées des contrées désagréables où elles voguaient ces derniers temps.
| | | Invité INRP IRL | Mer 8 Avr - 6:40 J'avais beau me triturer les méninges avec cette élève, je n'arrivais pas à trouver de solution qui me convenait, avec laquelle je serai sereine dans ma manière d'agir. Soit je la forçais elle, soit je me forçais moi. C'était sans compter les résultats plutôt médiocres de certains étudiants, à croire que j'enseignais mal. Pourtant, d'autres avaient de très bonnes notes. Je n'y comprenais rien. Il y avait des classes avec qui tout se passait très bien et d'autres où c'était une catastrophe. J'ignorais si le problème venait de moi ou non, mais ce n'était pas ce qui m'importait là, immédiatement. Non, je voulais surtout trouver une solution qui puisse convenir à tout le monde. J'aurais aimé pouvoir les emmener sur le terrain avec moi, mais pas dans une telle discipline chaotique. Alors oui, je soupirais, las de ne pas trouver de réponses à mes questions, de ne pas réussir à me sortir de ce mauvais pied. Pourtant, je ne désespérais pas. J'étais dans une impasse, mais il y avait toujours une issue, j'en étais certaine. C'était simplement que ces sorties, elles ne se présentaient pas toujours de la manière qu'on imagine.
Voilà pourquoi, lorsque mon collègue vint m'aborder, je sursautais légèrement. J'étais toujours surprise qu'on vienne me voir, moi qui étais si habituée à être invisible aux yeux des gens, à me fondre dans le décor. Néanmoins je n'étais pas de ceux que la conversation pouvait déranger, quoique tout dépendait du sujet. Quoiqu'il en soit, sa venue dans ma petite sphère privée, sans que j'aie pu m'y préparer, me dérangeait quelque peu, toute mon attitude étant dictée par ma timidité. C'était pour cela que je reculais légèrement le buste et, après avoir jeté un œil rapide à l'homme, je détournais le regard sur ma copie tout en me raclant la gorge. Signe de malaise, mais aussi tentative discrète d'essayer de reprendre le contrôle sur moi et de ne pas être trop affligée par ma gêne.
- Heum… léger haussement d'épaules. Disons que… je suis appliquée.
Nouveau regard en coin un peu incommodé. Je ne sous-entendais pas là que mon collègue n'était pas quelqu'un qui se donnait de la peine, mais plutôt que j'étais ce genre de perfectionniste que sont les débutants qui veulent bien faire et qui s'appliquent peut-être trop au début de leurs carrières. Pourtant, devenir enseignante n'avait jamais été l'une de mes vocations, pas avec mon caractère réservé. Je n'étais absolument pas du genre à me mettre sur le devant de la scène en agitant les bras et en disant "regardez-moi". Non, j'étais plutôt de ceux qui restaient dans l'ombre, qui ne disait rien, que bien trop peu de monde pouvait remarquer sauf ceux qui savaient où regarder. Je m'en accommodais très bien, je préférais largement la présence des créatures plutôt que celle, souvent trop vil, fourbe et mauvaise, de l'humain. Enfin, je n'étais pas de ces sorciers qui aimaient bomber le torse en ayant quelque chose à prouver. J'étais petite du haut de mon mètre cinquante, j'étais menue et même si je pouvais pratique du sport assez intense en présence des dragons, je n'avais aucune musculature véritablement dessinée. Une brindille. J'étais une brindille aux yeux des autres. L'habit ne fait pas le moine dit-on, toutefois, je restais très dérangée par ce qui était hors de ma sphère privée. Pourtant, je me faisais violence, car voilà que j'étais en contact avec un autre sorcier, un autre adulte, et surtout, un collègue. Sa proposition me toucha. Il semblait assez évidant qu'il pouvait m'aider, il semblait avoir bien plus d'aplomb que moi (ce qui n'était franchement pas difficile) et il me semblait qu'il enseignait ici depuis plus longtemps que moi, ce qui, encore une fois, n'était pas difficile, puisque je venais de commencer. Sans me dépêtrer de mon isolement timide, sans oser véritablement regarder mon interlocuteur dans les yeux, je me contentais d'un hochement de tête en signe d'approbation à sa proposition. Néanmoins, lorsqu'il s'éloigna en prenant en otage ma tasse de thé, je la regardais comme un chiot à qui on venait d'enlever sa balle.
Le thé, c'était quelque chose de sacré pour moi, mon Graal personnel, c'était ce qui me maintenait en vie, en exagérant à peine. Loin de la tradition bourgeoise des Anglais, le thé était tout simplement ma boisson favorite, mais elle m'aidait aussi au quotidien à rester en bonne santé, surtout lors des hivers rudes comme celui que nous vivions en ce moment. Sans compter que pour moi, tous les hivers étaient rudes. Je n'osais cependant pas faire la moindre remarque à l'homme qui semblait avant tout vouloir être serviable. Je ne pouvais donc pas aller contre ça. C'est donc d'une œillade inquiète, de celle que peuvent avoir les mères pour leurs enfants, que je regardais ma tasse dans les mains de ce presque inconnu. Lorsqu'il revint à mes côtés en me rendant mon précieux, je la récupérais d'un geste maladroit et mal à l'aise avant de la serrer contre ma poitrine telle une enfant cajolant son doudou. Même s'il y avait un peu de ça dans mon attitude, il y avait aussi que la chaleur de l'eau nouvelle dans mon contenant me faisait le plus grand bien, et d'ailleurs, pour éviter de tousser, je me raclais sensiblement la gorge tandis que monsieur Asclépiades me parla dans une langue que je ne connaissais absolument pas. Aussi surprise que méfiante, j'arrondissais des yeux surpris à ses paroles avant de détourner une nouvelle fois mes iris sombres tout en chuchotant une réponse, que, je l'espérais, était appropriée.
- Gu ar slàinte
J'ignorais dans quel dialecte il venait de me parler, et s'il voulait jouer à ça, je ne manquais pas de ressource. Écossaise de souche pure, j'avais appris à temps perdu le gaélique écossais. Nous nous en servions encore un peu chez les MacFusty. Encore une fois, je ne voulais pas paraître impolie en agissant de la sorte, c'était davantage une manière maladroite pour moi d'essayer de rentrer dans le jeu de mon interlocuteur et de rester lisse, même si le terme n'était pas totalement exact. Réservée, j'étais une femme qui ne désirait pas faire de vague, ne pas se faire remarquer. Alors, je m'adaptais à chacun. Pourtant, à la proposition de mon collègue, j'eus un sourire un peu crispé et maladroit avant de remuer une nouvelle fois mes épaules, toujours mal à l'aise.
- Merci pour ses indications. Mais en fait, je le sais déjà. Mmh… ceci n'est qu'une… partie de ce qui me sert à construire mes cours.
C'était vrai. Si j'avais réussi à être diplômée avec mention, ce n'était pas parce que je faisais la fête jusqu'au bout de la nuit. J'avais toujours été une sorcière studieuse et calme, parce que j'avais un rêve. Celui de devenir dragonologiste. Cette passion me dévorait, et je voulais m'appliquer pour la transmettre à mes élèves… seulement, ils n'étaient pas tous réceptifs, à mon grand désarroi. Nous en revenions donc au sujet initial.
- Et bien… je lui tendais les résultats de l'élève en question. Cette jeune femme est loin d'être idiote, pourtant, j'ai beaucoup de mal à la cerner durant les cours et… mmh… je penchais la tête un peu sur le côté, mes cheveux lâchés venant, comme un rideau tirer, voiler une petite partie de mon visage. Je déplore ses résultats. Jetant un nouvel œil timide à mon collègue, j'osais tremper mes lèvres dans mon thé tout en priant pour qu'il ait suivi consciencieusement les étapes sacrées qui mènent à faire un breuvage d'exception. Ce n'était évidemment pas le cas, mais je n'en montrais rien. C'était l'intention qui comptait et, pour passer outre, je reprenais de ma petite voix angélique, calme et douce. Je… je ne sais pas si vous avez déjà… rencontré ce genre d'élèves un peu mmh… distrait, voire hautain ? | | | Invité INRP IRL | Sam 11 Avr - 11:46 Je n’avais pas la prétention d’être un bon professeur ou d’être de bon conseil, certainement pas. Je savais pertinemment que nous étions tous imparfaits et toujours soumis à bien des aléas qui ne dépendaient pas de nous. Et, bien que ce soit la dixième année que je donnais cours dans l’université, il fallait tout de même reconnaître qu’il y avait eu des changements considérables au niveau de la population estudiantine. Pas facile de concilier les études avec la vie d’adolescent attardé, pour la plupart… et cela se ressentait fortement. Peut-être, aussi, que comme j’étais un prof assez ancien, les étudiants avaient tendance à avoir vent de ma réputation avant même de me rencontrer… je n’en savais trop rien, à vrai dire, puisque je ne prêtais jamais vraiment attention aux rumeurs… Mais je savais bien qu’une carrière dans l’enseignement, même universitaire, pouvait parfois démarrer avec quelques difficultés, et c’était la raison pour laquelle je m’étais dit que j’allais aller voir ma jeune collègue de plus près.
Et comme je m’approchais, je ressentis assez vite que ma présence n’était pas forcément la plus adéquate en ce moment précis. Je m’imposais, en fait, sans lui avoir demandé son avis, et je pouvais tout aussi bien la déranger, d’ailleurs, il suffisait de voir son regard, car ce dernier en disait long, ainsi que son attitude.
« Vous débutez, n’est-ce pas ? » Non seulement je n’avais pas eu l’occasion de la rencontrer auparavant, mais elle était si studieuse et consciencieuse, selon toute apparence, pour donner l’impression d’être ce genre de jeune professeure tout à fait soigneuse et rigoureuse. Mais sans doute aussi une jeune femme qui ne s’attendait pas à ce qu’un quinquagénaire comme moi quitte son fauteuil pour venir près d’elle.
Peut-être que ma présence la dérangeait. Je n’avais pas songé une seule seconde que ça pouvait être le cas, parce que j’étais plutôt animé par de bonnes intentions. En effet, je n’avais pas spécialement envie de profiter de la situation, ni de pousser cette jeune femme à adopter avec moi un comportement différent de celui qu’elle pouvait avoir d’habitude. Non, nous étions des collègues, sur le lieu de travail et je me voyais mal l’interrompre dans son boulot simplement pour l’embêter. Non, franchement, ça partait d’une bonne intention.
Tout comme le thé que je lui apportais. Bon, je n’étais pas anglais et je devais reconnaître que ma maîtrise de cette boisson n’était sans doute pas exceptionnelle… vu que j’étais plutôt un buveur de café, je n’avais pas de technique spéciale pour faire infuser correctement les plantes… Enfin, quand je le faisais, généralement, c’était surtout que la décoction intervenait dans un remède, autant dire que cela n’avait pas grand-chose à voir avec du thé au sens british du terme. Mais bon, nous trinquions donc, avec nos tasses, et dans des langues complètement différentes, ce qui me sembla assez cocasse. Quiconque serait entré ici à ce moment précis se serait sans doute questionné sur le contenu de nos mugs. Je n’avais pas reconnu la langue dans laquelle elle avait parlé. Elle aurait tout aussi bien pu m’insulter dans un dialecte quelconque, je n’y aurais vu que du feu. Mais bon, je supposais qu’elle avait, elle aussi, porté un toast, sans pouvoir être sûr à cent pour cent que ce soit bien le cas. « Vous devriez prendre les choses un peu moins à cœur, vous savez… Je vous vois là, concentrée comme pour préparer un examen d’entrée… A ce rythme-là, j’ai peur que vous ne vous laissiez engloutir… »
Prendre du recul était important dans notre métier et ce n’était pas facile, puisque nous travaillions avec des êtres humains. Difficile de se détacher dans ces circonstances, puisqu’il était quasiment impossible d’oublier qu’on ne travaillait pas avec des objets comme matière première. Je bus un peu de mon café, la laissant me dire qu’elle savait très bien pour les armoires et qu’elle n’avait de toute façon pas emporté tous ses ouvrages.
« Salazar soit loué ! vous avez la présence d’esprit de veiller sur votre dos… C’est déjà une bonne chose… C’est un peu difficile de penser à tout, mais il faut que vous essayiez d’éviter de vous balader avec autant de livres… Vous allez finir par vous causer du tort… »
Surtout qu’il suffisait, en fait de prendre un sac sans fond pour pouvoir transporter facilement tout cela… mais peut-être juste qu’elle n’en avait pas. « Si vous voulez, je vous donnerai de quoi transporter vos ouvrages plus aisément.»
Je pouvais comprendre qu’elle ait ce stress du début… ne pas avoir assez de matière, ne pas maîtriser suffisamment son sujet… c’était là des choses qui s’apprenaient avec le temps… Et, sans être nécessairement très difficiles à gérer, ces craintes étaient existantes durant les premières années de la carrière d’enseignant. Et je me souvenais fort bien du manque de sommeil lors de mes premières années, moi aussi… L’angoisse de ne pas être à la hauteur, de ne pas pouvoir gérer… les heures passées à préparer des cours qui, parfois, s’avéraient faire un flop total devant des étudiants fort peu réceptifs… Il y avait tant d’inconnues dans l’équation, ce n’était pas possible de penser à tout et même quand on estimait avoir envisagé toutes les possibilités, il y avait toujours un nouveau truc qui pouvait nous tomber dessus. C’était bien ça le côté imprévisible de l’enseignement… et ce qui fonctionnait avec certains étudiants certaines années ne fonctionnait pas forcément l’année suivante avec d’autres… Dans ce métier, il était très important, voire indispensable, de toujours pouvoir s’adapter à son public et ce n’était pas facile.
La jeune femme finit par me montrer un parchemin sur lesquels étaient inscrits des résultats. Elle me fit le commentaire sur l’étudiante en question, avant de me regarder. Ma bouche forma une sorte de sourire en coin.
« Il y a plusieurs possibilités, en fait… Cette jeune femme peut être en train de vous tester, pour voir si vous allez incarner l’autorité ou si vous allez la laisser vous marcher sur les pieds… Si elle vous teste, vous allez devoir lui montrer que c’est vous qui êtes en position de force, quitte à sévir fermement, à titre d’exemple… Ou alors, elle est dans cette filière par obligation et non par choix… Cela arrive quand vous avez des jeunes étudiants qui ont laissé leurs parents choisir leur voie à leur place… Mais on sait tous qu’on ne fait pas des enfants pour qu’ils réalisent nos propres rêves de vie… Si cette demoiselle est mal orientée dans ses études, vous allez devoir la supporter jusqu’à la fin d’année et elle risque de devenir ingérable, ou alors, il faut essayer de discuter avec elle, de voir ce qu’elle veut vraiment faire de sa vie… Un changement d’orientation est toujours possible et si elle se motive, elle peut sans doute y arriver… »
J’avais déjà été mis face à des étudiants étant dans ces cas de figure. Et je m’étais fortement remis en question, alors que ce n’était pas forcément à moi de le faire… « Derrière chaque attitude d’étudiant, il y a un tas d’explications possibles… Vous devriez essayer de prendre cette jeune femme à part, pour parler avec elle. Elle vous enverra peut-être vous faire voir, dans un premier temps, mais le premier pas que vous ferez vers elle est important. Et ça, elle s’en souviendra quand elle aura décidé d’avancer. »
J’étais le vieux professeur qui donnait des conseils à une petite jeune. Jamais je n’aurais cru cela il y a quelques mois à peine. Mais il fallait croire que le départ de mon frère me poussait à changer quelques petites choses dans mes habitudes…
| | | Invité INRP IRL | Lun 13 Avr - 14:33 C'est avec les joues légèrement pourpres que je hochais la tête à l'intention de l'homme qui était à côté de moi. Oui je débutais, et j'avais la sensation à sa remarque, que c'était écrit sur mon front. La gêne vint m'assaillir la cage thoracique et m'empêchait de convenablement respirer. J'étais prise au piège, et pourtant, comme un petit animal effrayé, je restais tranquillement là, sur ma chaise, à attendre que les événements s'enchaînent. Alors, pouvait-on vraiment dire que j'étais une proie ? Ou étais-je plutôt ce prédateur qui attendait que sa pitance approche pour mieux lui sauter à la gorge ? En réalité je n’étais ni l'un ni l'autre, je m'adaptais tout simplement. De plus, j'appréciais pouvoir apprendre de mes aînés, alors si cet homme avait quelque chose qui pouvait être utile à mon savoir, je n'allais pas rechigner. Il n'y avait que les imbéciles qui boudaient ceux qui savaient mieux, ou autrement. Tout le moins, de mon point de vue. Pour moi, les autres étaient une source intarissable de connaissances, et j'étais assez ouverte d'esprit pour le reconnaître, et aussi reconnaître mes torts lorsque j'en avais. C'était ce qui rendait ma situation avec mon élève quelque peu délicate. Je ne me sentais pas en faute, je faisais tout mon possible pour lui venir en l'aide et la comprendre, pourtant, son comportement me renvoyait l'inverse. Je n'étais pas de ceux qui manquaient de confiance en soi, pourtant, je me remettais facilement en question, tout simplement pour pouvoir m'améliorer davantage. J'étais en plein dans cette situation aujourd'hui, et finalement, la venue de mon collègue était plutôt bienvenue. Naïvement, je comptais sur son expérience pour pouvoir m'aider, ce qui était vraiment stupide puisque j'ignorais depuis combien de temps il enseignait. Il était plus âgé que moi, c'était un fait, mais les événements de sa vie n'étaient pas marqués sur son visage. Mais le dicton dit qui n'essaye rien n'a rien. Alors, j'essayais.
Toutefois, la remarque suivante de l'homme m'arracha un léger sourire en coin. Il ne me connaissait pas, voilà pourquoi il se permettait ce genre de remarque, pourtant, tout mon entourage pourrait le lui dire : je suis une personne extrêmement studieuse et appliquée. Une fois l'objectif en tête, je ne lâchais rien pour y arriver. Voilà pourquoi j'avais obtenu mon diplôme universitaire avec brio. Ce n'était pas pour autant que j'allais me vanter puisque j'étais quelqu'un de plutôt humble, mais être ainsi concentrée faisait partie de ma personnalité. D'un léger mouvement d'épaules gêné, j'osais alors lui répondre de ma voix timide aux résonances d'adolescente.
- Votre remarque est pleine de gentillesse, mais ça va, je vous assure. Je fais simplement mon devoir. Légèrement, je penchais la tête sur le côté, comme pensive, mes cheveux venant épouser délicatement mon épaule. Je sais prendre soin de moi, je connais mes limites. Je crois.
D'un rapide sourire timide, je fuyais son regard une fois ma phrase terminée. J'avais la politesse de regarder les gens dans les yeux lorsque je parlais, mais c'était une épreuve des fois éprouvante pour moi, et davantage lorsque je me tenais si proche de quelqu'un. Il ne fallait pas trop m'en demander dès le premier contact. Mal à l'aise, je déglutissais ma salive, la sentant couler lentement le long de ma gorge. Dans le fond, ce que je venais de dire c'était un peu comme l'hôpital qui se fout de la charité. Du haut de mon mètre cinquante, je suivais des dragons pour les étudier, timide, je me dressais devant des salles de classe pour donner mes cours. Imprudente, je pouvais sauter sur le dos d'un hippogriffe en colère dans le but d'essayer de le calmer. Mon corps possédait quelques cicatrices de mes cascades. Alors oui, je connaissais mes limites, mais ça ne m'empêchait pas de les franchir très régulièrement. Mais ça, ce n'était pas nécessaire qu'il le sache. Si ?
La seconde fois néanmoins, je me permettais d'arrondir un peu mes yeux, surprise par son comportement. Ne pouvais-je pas me promener comme je le désirais ? Je prenais soin de mon corps et de mon ossature, pourquoi semblait-il si inquiet pour mon dos, ou même pour ma personne de manière globale ? Que voulait-il dans le fond ? De plus, il ignorait que d'ordinaire je trimballais mon sac partout, depuis ma première année à Poudlard. J'avais fini par l'enchanter d'un sortilège d'extension afin de pouvoir tout transporter sans souffrir du poids des objets. Je l'avais tant et si bien utilisé durant de nombreuses années que je ne l'avais jamais trié. Un jour, il me faudrait prendre le temps de le faire, mais j'aurais pour cela besoin d'un terrain de plusieurs hectares sans nul doute. Ce fidèle compagnon, je l'avais toujours avec moi, mais en ce moment il était sagement posé dans mon appartement. Parce que je l'avais oublié. Tête en l'air que je suis. C'était en me raclant la gorge que j'osais répondre d'une manière un peu détournée.
- Heum… merci, mais j'ai ce qu'il faut. Relevant un peu la tête pour le regarder légèrement en biais, je reprenais, un sourcil froncé. Seriez-vous un genre de médicomage pour vous inquiéter à ce point de mon dos ? Ou êtes-vous simplement prévenant ?
D'un petit sourire malhabile, je lui montrais que ma question n'était absolument pas un reproche, mais davantage une tentative maladroite de faire de l'humour. Lorsque je n'étais pas à l'aise, il m'arrivait souvent de faire des fautes sociales. Bien souvent mes interlocuteurs s'offusquaient, alors j'avais appris à sourire pour essayer d'arrondir les angles. Toutefois, je n'étais pas certaine que mon collègue ici présent était du genre à être facilement vexé. Tant mieux pour moi dans un sens.
Par la suite, et d'une attention admirable, voire biblique, j'écoutais l'expérience de l'homme ainsi que ses conseils. Chaque situation tourna dans ma tête alors que j'imaginais chaque scénario. Hélas, rien ne me convenait vraiment. Toutefois, je devais sûrement choisir l'option la moins désagréable pour la jeune femme, et pour moi. Soupirant une nouvelle fois, je restais silencieuse de nombreuses secondes après les explications de l'homme. Nerveuse, je venais me mordiller l'intérieure de la bouche alors que j'éliminais les options qui ne me convenaient vraiment pas. À dire vrai, je détestais convoquer les jeunes dans mon bureau, parce que je ne voulais pas être ce genre de tirant, professeure trop autoritaire qui ne savait pas comment asseoir son autorité autrement que par des punitions. Néanmoins, pouvoir parler au calme avec elle serait un atout majeur pour pouvoir lui venir en aide dans les meilleures conditions possible. Il y avait toutefois un détail qui me dérangeait véritablement dans cette solution, et c'était pour ça que je ne l'avais pas retenue jusque-là, car évidemment, j'y avais déjà songé toute seule.
- J'avais pensé à la convoquer pour en discuter oui, mais… je crains qu'elle m'ait en si mauvaise estime qu'elle puisse mal le prendre, ne pas me parler du tout… ou même ne pas venir tout court. La naïveté et les craintes de mon inexpérience parlaient clairement. Il pouvait être étonnant qu'une jeune femme comme moi, aussi timide, puisse parler aussi librement de ce qui me posait soucis. Pourtant, encore une fois, je n'étais pas de ceux qui avaient une quelconque fierté à préserver. Je voulais apprendre, et pour ce faire, j'avais l'obligation de faire face à ce que moi je ne gérais pas encore. Glissant un doigt sur la couverture de l'un de mes livres, je le grattais sensiblement et nerveusement de l'index. De ce fait… j'ignore si elle va vraiment se souvenir de ce premier pas comme de quelque chose de positif. | | | Invité INRP IRL | Jeu 16 Avr - 14:19 La toute jeune enseignante et le vieux professeur… Voilà de quoi nous devions avoir l’air, vu comme ça… Et c’était peut-être un peu ce que nous étions, bien que je n’aimasse pas trop qu’on me prenne pour un vieux, cela ne flattait pas mon ego, pas du tout même, or, j’aimais bien que mon image soit respectée et que je sois perçu comme un homme bien conservé plutôt que comme un vieillard… Enfin, soit, là n’était pas la question. Dans le domaine de l’enseignement, on voyait un peu de tout. Tant du côté des collègues qu’au niveau des étudiants… et il fallait faire avec, il n’y avait pas de recette miracle ni de truc ou astuce totalement infaillible. Ce qui était important, c’était de rester soi-même et de ne pas endosser un rôle trop différent de qui on était au fond de soi.
Venir vers cette jeune femme aurait pu être malvenu de ma part. Mais je constatai bien vite que je n’avais pas à lui prodiguer le moindre conseil, puisque cette jeune personne était plutôt du genre à refuser ce que je pouvais lui proposer. Je supposais qu’à son âge, elle était, en effet, assez grande pour s’occuper d’elle comme bon lui semblait et que, par conséquent, je pouvais fort bien vaquer à mes propres occupations. C’est-à-dire, concrètement… pas grand-chose. Ce n’était pas que je ne donnais pas de travail à mes étudiants, mais là où nous en étions dans la matière, que ce soit en biologie magique ou en médicomagie, il n’était pas très pertinent de les faire faire plus de recherches. Par contre, la semaine prochaine, je savais bien que je n’aurais pas une minute à moi.
« Parfait alors, je ne vous embêterai plus avec ça. » Elle était toute petite et toute menue, cette jeune femme, alors, forcément, on avait une sorte d’élan de gentillesse envers elle… Peut-être parce qu’elle paraissait si jeune et si fragile… mais je ne pensais pas qu’elle le soit réellement, après tout, les apparences étaient bien souvent trompeuses…
Cela dit, je n’insistai pas. Parce que je ne voulais pas non plus qu’elle me prenne pour je ne sais quel genre de type qui allait se permettre de la jauger et de lui dire comment faire. Quand mes conseils ne servaient à rien, je pouvais tout à fait le reconnaître et l’accepter. Je n’étais pas assez buté pour m’entêter dans une voie sans issue. Et, à nouveau, je m’avérais être un peu trop prévenant pour cette jeune femme, puisqu’elle me remballait gentiment quand je lui parlais de faire attention à son dos, avec tous ces bouquins…
« Un peu des deux, on va dire… Médicomage spécialisé en pathologies des sortilèges… mais j’aime bien l’idée d’être un homme prévenant, aussi… » Comme cela, elle parvenait à analyser qui j’étais rien qu’à partir de quelques échanges. Une jeune femme qui cernait les gens aussi vite et aussi bien, c’était plutôt rare. « Enfin, n’en profitez pas pour exagérer et en faire trop… Je ferai ce qu’il faut pour vous tirer d’affaire, mais je n’aime pas l’idée de voir mes collègues en mauvaise posture à cause de leur volonté de bien faire. »
Et pourtant… cela se voyait assez régulièrement. Combien de professeurs rentraient chez eux, le soir, sans pouvoir décrocher de leur journée, de leur boulot ? Il était impossible de se détacher totalement dans un contexte professionnel où nous travaillions avec des êtres humains. Et je savais que les jeunes enseignants, plus que tous les autres, avaient énormément de difficultés à pouvoir tourner la page une fois chez eux.
A vrai dire, la situation me semblait à la fois très simple et très particulière. Je n’avais pas de conseils à donner, mais juste quelques pistes à exploiter. C’était, au fond, à elle à choisir ce qui pourrait convenir le mieux à sa situation actuelle… et, sans vouloir passer pour le gros cou de service, j’étais disposé à l’aider si elle le souhaitait. Bien sûr, je n’allais pas courir après elle pour qu’elle vienne ensuite empiéter sur mon temps, mais je n’étais pas un grossier personnage et je tenais tout de même à lui tendre une main secourable si cela pouvait lui être un tant soit peu utile. D’ailleurs, elle embraya, m’expliquant un peu mieux ses craintes vis-à-vis de cette étudiante dont l’attitude était un peu étrange au premier abord. Et ma collègue avait raison, au final, une fois que l’étudiante en question serait convoquée, elle était tout de même majeure et donc tout à fait libre d’agir en son âme et conscience…
« Je vais me montrer indiscret, sans doute, mais que se passe-t-il précisément avec cette étudiante ? » S’il s’était passé quelque chose de plus grave qu’une simple difficulté à accepter l’autorité, il était sans doute indiqué d’adopter une autre approche, bien évidemment, mais sans avoir toutes les cartes en main, difficile pour moi de pouvoir me faire une idée précise.
« Vous êtes l’enseignante et elle est là pour apprendre. Si elle a une mauvaise estime de vous, peut-être que vous devez prendre le temps de lui montrer que vous êtes compétente et que vous êtes tout à fait capable de lui apprendre des choses. » Je posais les yeux sur le tatouage de dragon qui se mouvait sur son poignet. « Vous êtes une passionnée, n’est-ce pas ? »
Qui d’autre qu’une passionnée irait se faire tatouer l’un de ces reptiles sur la peau ? A moins qu’il n’y ait une quelconque symbolique, auquel cas, je n’en avais pas connaissance… « Lorsqu’on parle à des étudiants, ils ressentent très bien dans quel état d’esprit on se trouve. Montrez-leur que vous êtes aussi passionnée que passionnante ! Parlez-leur de vécu, de choses vraies, prenez le temps de connaître ces jeunes gens et laissez-leur entrevoir que vous êtes une personne tout à fait capable de les amener plus loin dans leur apprentissage. »
Je me souvenais fort bien du changement que cela avait été quand j’avais formé Regor Nott à la médicomagie, voici déjà quelques années… Parler de choses réellement vécues, cela avait une sorte de pouvoir de persuasion sur les jeunes… comme si la théorie n’était rien du tout à côté du vécu… Les deux étaient pourtant nécessaires, mais voilà, le ressenti supplantait bien des choses, en termes d’apprentissage…
« Restez vous-même. Que ce soit avec cette fille ou avec les autres. Si vous êtes drôle, cela leur parlera. Si vous êtes pince-sans-rire, ils apprécieront aussi… Faites de votre personnalité un atout. Vous verrez que cela peut changer pas mal de choses dans la perception que les étudiants vont avoir de vous. »
Je n’étais pas professeur depuis assez longtemps pour pouvoir sortir des conseils de terrain purs et durs. A vrai dire, je partais du principe que les jeunes étaient ici pour apprendre et par leur volonté de continuer à progresser, sans quoi ils auraient vite cherché du travail en sortant de Poudlard ou de je ne savais quelle autre école. Mais ce postulat n’était pourtant pas toujours juste et je le constatais également.
« Les étudiants de première année sont souvent les plus difficiles à convaincre. Ils nous arrivent avec beaucoup de questionnements et pas mal d’idées préconçues. Démonter ces préjugés prend déjà un certain nombre d’heures… Et la plupart manquent aussi de maturité. C’est pour cela qu’il est assez difficile de donner cours correctement entre septembre et décembre. Il leur faut un temps d’adaptation, en quelque sorte… »
| | | Invité INRP IRL | Dim 19 Avr - 19:05 Mon apparence pouvait engendrer ce genre de réaction auprès des gens qui s'adressaient à moi sans vraiment me connaître. Ils me pensaient fragile et avec un grand besoin d'aide et de soutien. Ce n'était qu'à moitié vrai. Je n'avais pas la prétention de dire que j'étais extrêmement solide et que je pouvais faire face à tout. Je restais petite, menue et avec une santé à couper au couteau. Toutefois, mon mental me permettait de résister à de nombreux événements. Le décès de mon frère avait été le dernier véritable coup dur. Il n'empêchait que lorsque l'homme en vint à me parler de son métier, je ne pouvais pas m'empêcher de relever une œillade intéressée dans sa direction. C'était tout à fait intéressé bien sûr, mais disons que ça me faciliterait la vie que de sans cesse devoir me rendre à Sainte-Mangouste. Mon collègue paraissait généreux, et j'appréciais cela. Car sans générosité, le monde a du mal à tourner droit, tout le moins, à mon humble avis. Je ne comprenais pas trop cette guerre qui faisait rage dehors. Même si je saisissais les points de vue de chacun, ce n'était pas pour autant que je les approuvais et que j'appréciais devoir me dresser contre les autres. Je me faisais davantage violence pour ma famille, les créatures qui souffriraient de cet événement dont ils ne sont pas responsables, et des sorciers autour de moi, comme celui qui était à mes côtés, et qui essayaient de me venir en aide. J'étais constamment triste de voir à quel point la race humaine pouvait s'entre-déchirer plutôt que d'essayer de cohabiter. Si je faisais le parallèle avec les diverses races de dragons, certaines arrivaient très bien à trouver des terrains d'entente. Au final, l'être humain n'était que motivé par une quelconque soif de préserver son territoire, et de l'agrandir. Nous étions bien plus animaux que beaucoup de créatures en elles-mêmes. Petit rire cristallin qui osait s'échapper de mes lèvres, j'osais répondre en triturant un peu nerveusement ma tasse de thé.
- Vous semblez l'être. Prévenant. Je vous remercie de l'être envers moi en tout cas, et je vous promets d'essayer de ne pas trop exagérer.
Oui, j'essayerais. Mais dans mon état ce n'était pas forcément quelque chose de facile. La température hivernale était extrêmement rude pour moi, et je me maintenais en santé uniquement par les diverses potions et autres soins que me prodiguait l'hôpital. J'aurais aimé pouvoir m'en passer, de toutes ces concoctions pourtant, elles me maintenaient en vie, littéralement. Je n'avais guère le choix. Je retenais donc les informations qu'ils venaient de me donner et les garderaient pour plus tard, car l'heure était venue de parler travail, mais celui de l'enseignement. Si j'avais un don rare avec les créatures, il en était tout autre avec les êtres humains. Quelle ironie alors m'avait fait choisir de devenir enseignante et directrice par-dessus tout. Des fois je soupirais d'avoir accepté et signé mon contrat. À croire que j'adorais les situations compliquées, me sortir de ma zone de confort. Alors, oui, j'appréciais me faire un peu violence afin d'essayer de toujours évoluer, mais là, j'y étais peut-être allée un peu fort.
Pourtant, sans avoir l'intention de me laisser démonter, j'écoutais toujours avec attention ce que le sorcier avait à me dire. Ses paroles résonnaient en moi, car, à mon échelle, elles me paraissaient tout à fait censées, et je savais que c'était ainsi que je devais agir. Le seul problème était que ça allait contre ma nature timide et réservée. Mais dans ce cas on en revenait à la question principale : pourquoi avais-je choisi un tel métier à côté de la dragonologie ? À croire que le décès de mon frère m'avait fait perdre un peu la boule. Lorsqu'il désignait mon tatouage, j'écartais ma main pour la regarder, comme si j'avais oublié que le dessin était là, gravé dans ma peau, et, comme impressionnée par sa question, je cachais mes doigts dans ma chevelure brune, les joues se colorant d'un léger pourpre. J'étais passionnée jusqu'au bout des ongles, ce n’était rien de le dire. Me mettre sur mon terrain favori, à savoir, les dragons, et je devenais un véritable moulin à paroles. J'aurais aimé pouvoir n'enseigner que la magie, mais en tant que professeur de magizoologie, cela m'était impossible. Non pas que les autres créatures n'avaient aucun intérêt à mes yeux, mais il n’y avait pas ce "truc" qui me rendait vivante.
- Tout ce que vous me dites me semble parfaitement juste et réfléchit. Je vous remercie de partager votre expérience avec moi. Je lui jetais un regard plein de gratitude en biais avant de réfléchir quelques secondes, faisant alors tomber le silence entre nous. Je le rompais d'un léger raclement de gorge avant de parler, non sans continuer à nerveusement faire tourner ma tasse entre mes mains. Je… j'ai très envie d'être attirante pour eux, enfin, d'être une bonne oratrice je veux dire. Comme vous, je pense que la théorie vaut largement la pratique, qu'elle est plus attrayante, c'est ce que j'essaye d'exprimer. Pourtant, il ne m'est pas encore possible de mettre des élèves aux côtés de certaines créatures, tout simplement parce qu'ils ne m'écoutent pas, et que je voudrais éviter à tout prix les accidents. Encore une fois, je gardais un instant de silence. Cette élève fait partie de ceux-là. Elle est dissipée, ne m'écoute pas et se permet des commentaires dès que j'ai le dos tourné. Léger plissement de paupières. Comme si elle essayait de se rendre intéressante, même si je n'aime pas utiliser cette image.
Je buvais une petite gorgée de thé, le regard allant s'enfuir au-delà des carreaux quelque peu floutés de la vitre en face de nous. J'y devinais la forêt interdite au loin, et j'eus soudainement l'envie de m'enfuir sous ma forme de canidé pour aller courir, et ne m'arrêter qu'une fois à bout de souffle. J'en avais plein la tête, trop de questionnements, trop de problèmes (que je m'inventais pour la plupart), c'était une situation qui m'était très anxiogène alors que pour la plupart de mes collègues, cela faisait partie d'une certaine normalité. Glissant discrètement ma langue sur mes lèvres pour en récolter les dernières gouttes de mon breuvage, je reprenais tranquillement.
- Je ne suis ni drôle ni pince-sans-rire… je suis plutôt timide et réservée. Petite moue. C'est un peu idiot d'avoir fait ce choix d'enseigner, n'est-ce pas ? | | | Invité INRP IRL | Jeu 23 Avr - 22:55 J’avais toujours essayé, au fil de mon existence, de laisser une chance à chacun. Il ne s’agissait pas de faire preuve d’une grande mansuétude, non, simplement d’être moi-même et de ne pas sauter sur la moindre petite faille pour démolir une personne. On se faisait trop souvent une idée fausse sur les gens, si l’on se fiait juste à la première impression et j’essayais toujours de ne pas me fier à ces fichues apparences… Mais, dans certains cas, c’était juste plus fort que moi : une femme, qu’elle soit ou non en détresse, était le genre de personne auprès de qui je me sentais toujours à ma place.
Étais-je un homme prévenant pour autant ? Je n’aurais su dire… en réalité, j’avais toujours un peu l’impression que mes attentions n’étaient pas dénuées d’arrière-pensées et, parfois, j’avais une telle image de moi qu’il me semblait aussi peu probable que je faisais cela gratuitement. Et pourtant… Qu’aurais-je bien pu obtenir de cette jeune collègue ? Elle n’était sûrement pas plus riche que moi, elle semblait avoir à peu près l’âge de mon fils et je ne me voyais pas vraiment courtiser cette jeune personne. Je n’étais, d’ailleurs, pas certain que ma chère Meredith apprécierait de me voir trainer un peu trop avec des collègues féminines… quoique, à la réflexion, elle demeurait plutôt ouverte d’esprit et peut-être qu’elle ne verrait pas ce genre de choses d’un mauvais œil. Je n’en savais trop rien et, à vrai dire, je préférais ne pas trop me poser de questions sur le sujet. Passer ce genre de moments avec Meredith était toujours très agréable et très plaisant, mais il était clair, depuis le début et dès le départ, que rien de tout cela ne faisait de nous autre chose que des amis qui s’amusaient un peu ensemble. Pourtant, quand j’y pensais… j’avais tout de même une certaine affection pour Helios, le fils de Meredith. Je m’entendais bien avec lui et, bien que sa mère et moi n’avons jamais été un couple, il me semblait que le jeune garçon avait parfois besoin d’une figure masculine dans son quotidien… et comme nous n’étions pas très éloignés géographiquement, cela arrivait plus ou moins souvent que ce soit vers moi qu’il se tourne pour des questions qui ne se posaient que d’homme à homme. Ce ne devait pas être facile, pour lui, de grandir sans père, alors, comme d’autres hommes faisant partie de la vie de Meredith, je gravitais régulièrement dans l’entourage plus ou moins proche d’Helios, et nous passions souvent la majeure partie des soirées mondaines à bavarder ensemble, parce que je ne m’intéressais pas à ces soirées obligatoires pour les sorciers de mon sang… Je m’y emmerdais littéralement, comme un rat mort… et la présence de ce garçon était comme un moment privilégié, puisque mon propre fils avait souvent mieux à faire que de venir à ces réceptions.
La jeune enseignante me qualifiait donc de prévenant. Eh bien, soit. Si cela pouvait lui faire plaisir, je n’allais pas la contredire. Et puisqu’elle me promettait de ne pas exagérer par rapport à sa charge de livres et à faire un peu attention. En soi, je n’en demandais pas plus… comme je n’en demandais pas tant. Je n’aimais juste pas que mes collègues se mettent à mal pour des histoires de cours, car cela n’était jamais très agréable de voir débarquer un remplaçant qui ne se sentait pas à sa place et qui, la plupart du temps, faisait en sorte de ne pas trop se lier aux autres. Ce n’était pas que j’étais un homme spécialement très sociable, mais il me semblait tout de même qu’un minimum de savoir vivre était la base de bien des choses dans notre société.
Quant à l’enseignement… Si on était là, c’était pour diverses raisons, car il était assez difficile de ne faire ce métier que parce que l’on voulait à tout prix apprendre quelque chose aux générations futures. Certes, il y avait un peu de cela – c’était indispensable si l’on voulait apprécier la profession ne serait-ce qu’un minimum –, mais il ne fallait pas être idéaliste, peu de gens choisissaient cette voie par véritable vocation. Même moi, au départ, c’est parce que mon fils allait entrer à l’université que j’ai choisi d’accepter la proposition d’enseigner ici, car je ne voulais pas qu’Agrios se retrouve sans moi alors que tout me hurlait sans cesse de ne plus faire confiance à personne… Parce que je ne pouvais me fier qu’à moi-même pour défendre mon fils. Le passé m’avait prouvé que Poudlard n’était pas si sûr que cela, puisque Charon y avait perdu la vie, et je me voyais mal laisser mon seul enfant vivant courir des risques sans que je ne puisse être là immédiatement en cas de besoin.
Et j’écoutais ma jeune collègue, avec une attention toute particulière, puisque nous n’étions que tous les deux dans la salle des professeurs, c’était sans doute le moment idéal pour avoir une conversation sur la liberté pédagogique et les méthodologies les plus adaptées… Je lui souris lorsqu’elle me remercia. Je n’avais jamais attendu un merci de personne, à vrai dire, alors je n’étais pas très habitué à me formaliser, cela n’aurait rien changé si elle n’avait pas eu cette démarche… Et puis après une ou deux secondes d’un silence naissant, je tiquai sur une formulation. Elle avait envie d’être « attirante » pour les étudiants… c’était une tournure de phrase un peu particulière, à laquelle mon premier réflexe aurait été de répliquer qu’elle l’était, attirante, et qu’elle pouvait se rassurer là-dessus, mais elle avait embrayé, en m’expliquant plus en détails ce qui la tracassait tant.
« La plupart de vos étudiants ont eu un cours de soins aux créatures magiques avant de venir à l’université, non ? Ils doivent bien connaître les risques possibles dans ce genre de cours… » Au moins, contrairement à des professeurs de Poudlard, cette jeune femme essayait de privilégier la sécurité de ses étudiants, ce qui était plutôt un bon point pour elle. « Vous avez l’occasion de travailler en petits groupes ? Je veux dire… pour les travaux pratiques, je limite le nombre d’étudiants, car pour travailler sur un patient, un auditoire complet, ce n’est pas possible… Peut-être qu’en mettant en place ce genre de système, où vous formez des groupes de six ou sept étudiants, vous pourrez mieux lui faire comprendre que c’est vous qui détenez la connaissance… quitte à exagérer en utiliser une créature plus effrayante ou plus dangereuse pour marquer le coup. Mais attention, il faut qu’il n’arrive rien du tout à cette fille… Car cela pourrait vous retomber dessus… »
Ce genre d’étudiante, il y en avait toujours eu. Il y avait les jeunes qui étaient couvés et couverts par leurs parents, quoi qu’il arrive, et ceux qui jouaient les rebelles pour, comme le disait ma collègue, se rendre intéressants. Dans un cas comme dans l’autre, il fallait « casser » ce principe et asseoir son autorité dans la foulée.
Et cette fois, je vis clairement que ma collègue se passait la langue sur les lèvres, ce qui, couplé avec ses propos de tout à l’heure, me fit de nouveau tiquer un peu. Elle était jolie, bien sûr, mais je ne savais pas trop si c’était là une façon de m’inviter à quelque chose d’un peu moins professionnel ou si c’était un tic qu’elle avait… Je dus fixer ses lèvres pendant quelques instants, avant de me rendre compte que j’étais censé lui répondre.
« Qu’est-ce qui vous plait dans ce métier ? C’est cela qu’il faut garder en tête. Le reste a peu d’importance, vous savez… » Je terminai ma tasse de café, pour me donner une contenance plutôt que par envie.
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