Est-ce que ça n’était pas la pire idée de sa vie que d’avoir dit oui ? Est-ce qu’Enola était pas clairement la pire personne à suivre ? Puis à quel moment Elise avait été assez truffe pour dire pas de problème ? Ah mais si si, problème il y avait, le principe d’interdit c’est que c’est pas normal de vouloir y trainer. Puis d’abord à quel moment les gens s’étaient dit que c’était une bonne idée de mettre une forêt hyper dangereuse à côté d’une école ? D’accord d’accord c’était un rêve d’une des fondatrices de l’école qui avait fait que ce serait ici et pas ailleurs, et c’était trop compliqué de s’être dit que ça pouvait être intelligent de mettre une sorte de grande muraille afin d’éviter les petits problèmes d’élèves téméraire ? A l’époque ils s’étaient pas dit que les jeunes aimaient vivre dangereusement, aimaient les sensations fortes ou alors peut être qu’il y a plus de 1000 ans, le seul truc que désirait les jeunes c’était de ne pas mourir de la peste, ah mystère et boule de gum. Il n’empêche que l’idée de mettre un château rempli d’élèves à côté d’une forêt rempli de monstres, c’était aussi intelligent que de mettre un pâturage de mouton non protégé par des chiens ou des barrières, dans le terrain de chasses d’une meute de loup. Enfin tout cela dépassait totalement Elise qui n’était pas spécialement quelqu’un qui se définissait d’elle-même comme téméraire, à la limite prudente collait plus, ce qui ne l’empêchait visiblement pas d’être dans les mauvais coups et de dire okay pour des expériences scientifiques complètement douteuses.

Dire que ça partait vraiment d’une bonne intention, Enola avait l’air de vraiment avoir besoin d’une partenaire. Elise ne devait pas être très bien réveillée à ce moment-là, quoi que si c’est une excuse bidon, elle était carrément bien réveillée à ce moment-là et si elle avait pendant trois secondes réfléchies au fait que c’était potentiellement dangereux, que les bestioles et Elise bah ce n’était pas vraiment l’amour fou. Il n’y avait pas de raisons véritables à ça, elle n’avait pas à proprement parler peur des bêtes, clairement ce n’était pas le genre à s’enfuir devant une araignée coucou stalkeuse ^^ après ça dépend aussi de l’araignée, un machin qui fait la taille d’un bus scolaire, c’est tout sauf rassurant, rien que ses pattes en fait pour peu que ça se pose sur Elise mais c’est un mois de traumatisme minimum, pour la grande courageuse. Il n’empêche qu’elle n’était pas non plus terrifiée à l’idée d’aller là-bas, la preuve elle avait dit oui sans qu’on la force, à moins que ce soit une technique de manipulation que d’avoir dit que ce serait pour des raisons scientifiques. Si ça se trouve c’était juste parce qu’Enola kiffait les bestioles bizarres, kiffait se mettre en danger et au passage mettre en danger Elise qui n’avait rien demandé à personne.

Ce n’est qu’une fois non loin de la forêt interdite que la blondinette en arriva à la pensée que peut être qu’elle aurait dû au moins prévenir Amaury, déjà parce que c’était sûr qu’au moindre truc flippant que vivrait Elise et elle ne s’attendait carrément pas à une balade de santé, le frère allait le ressentir, qu’il allait se douter que sa sœur flippait, ah les joies des liens de jumeaux, qu’il n’allait rien comprendre le pauvre. Puis si Elise se laissait aller aux pensées négatives, si elle mourait dans la forêt interdite, déjà merci la mort moisie, ah c’est beau les rêves de grandeurs mais si c’est pour mourir bouffée par une araignée, ça casse un peu tout. Donc, si elle mourait dans cet endroit lugubre, austère, froid, enfin le genre d’endroit où personne n’a spécialement envie de mourir, pauvre Amaury il allait se demander toute sa vie quelle mouche avait piqué sa grande sœur et comment elle avait fait pour se retrouver dans la forêt interdite et en plus y passer là-bas. A moins qu’Enola survive… Enfin non il n’y avait aucune raison que ça arrive ! Pas qu’Elise voulait qu’Enola meure, c’est juste que si l’autre se barrait sans elle alors que c’était quand même elle qui l’avait entraîné dans cette galère, c’était sacrément sadique ! Puis elle n’avait pas non plus spécialement envie qu’Enola soit celle qui raconte à Amaury comment sa sœur avait fini, ça serait forcément pourri, elle allait sortir un truc totalement ringard, non il fallait à tout prix qu’Elise s’en sorte vivante, bon et avec sa cadette, elle n’allait pas la laisser tomber. Elle inspira un grand coup pour se donner du courage. Après tout il n’y avait aucune raison que ça se passe mal n’est-ce pas ? Si ça se trouve, ce serait la quête la plus facile qui puisse exister, avec un peu de chance et elles allaient en avoir de la chance n’est-ce pas ? Les acromentules allaient faire la queue devant les jeunes sorcières pour leur donner d’elles-mêmes leur venin, sur un malentendu c’est possible.

Ce fut un miracle si Elise n’avait pas tourné les talons quand Enola montra sa frimousse, pas sûr qu’il existe encore des couleurs sur ses joues. Elle ne respirait pas vraiment la sérénité, ou alors la sérénité venait de changer de définition dans le dictionnaire. Elle lança un regard à sa camarade essayant de trouver ses mots mais pour le moment, rien ne venait, le seul fil de pensée qui daignait bien être présent dans la tête de la demoiselle de Lestang c’était pourquoi j’ai pas dit à Amaury de venir avec nous, clairement elle aurait été plus rassurée de le savoir à ses côtés. Elle se persuada elle-même qu’elle était prête, se racla la gorge pour ne pas que sa voix parte dans les aigus et demanda, histoire de se rassurer et que l’investigatrice de ses problèmes confirme « Tout se passera bien n’est-ce pas ? » Il y avait rien d’autres à dire. Pour le moment Elise était légèrement stressée mais ça irait mieux une fois dans une forêt tout ce qu’il y a de plus effrayant n’est ce pas. Elle sorti sa baguette parce que c’est fou mais elle anticipait déjà le fait de devoir s’en servir et s’avança vers l’endroit interdit après avoir soufflé courageusement « Dépêchons nous plus vite on rentre là-dedans, plus vite on en ressort. »

D’accord, c’était officiel, elle était avec la barge du coin. Déjà le salut militaire, ça faisait un peu tiquer Elise qui en était presque à prier qu’elle avait l’attirail des militaires en question, oui elles avaient les baguettes mais on est jamais trop prudent. C’est scientifique après tout, plus on a d’armes, plus on fait de dégâts. Sauf qu’elle voyait très mal sa camarade se ramener avec tout un arsenal, des bombes artisanales et tout ce genre de chose qui aurait quand même sacrément rassuré la blondinette qui n’était pas vraiment ce qu’il y a de plus rassurée. Donc déjà, il y avait le fait que sa camarade faisait un remake des films de guerres, pourvu que ce ne soit pas il faut sauver le soldat Ryan, parce que sinon cette mission allait très mal tournée et même l’excuse c’était pour la science ne les sauverait pas du danger. Mais en plus, Enola c’est pas vraiment le genre de personnes qui met en confiance, mentir ouai c’est un art et elle ne maîtrisait carrément pas cette discipline. Elise lui jeta un regard où se disputait une envie de l’étrangler à main nue et une envie de rire, mais pas parce que c’était drôle, c’était tout sauf drôle, elle était nerveuse, un peu comme si elle avait carrément forcé sur le café, ce qui n’était pas le cas -sinon qu’est-ce que ça serait-. Elle marmonna, au cas où Enola était pas au courant, partant du principe que cette dernière ne se payait pas sa tronche -même si clairement c’était le cas – « Je ne suis pas certaine que des gens aient décidé de peupler la forêt, à mon avis les créatures n’ont pas vraiment remplis d’actes de propriétés. »

Au moins, ce qui était rassurant, il faut vraiment se contenter du minimum dans ces cas-là, c’est qu’Enola avait sortit sa baguette. Non parce qu’au point où Elise en était dans la paranoïa, elle s’attendait presque au sourire angélique de la part de sa partenaire, parce que non Elise n’était pas l’assistance d’Enola, qui lui aurait dit qu’elle l’avait zappé. Bon après, en temps normal, Elise était plus que capable de lancer des sorts, mais avec la trouille, on ne sait jamais, il vaut mieux être deux et puis si les bestioles étaient nombreuses mieux valait il ne pas être présomptueuse et prétendre qu’elle pouvait s’en tirer très bien toute seule. Comme dit l’adage, l’union fait la force, encore que ça dépend avec qui, parce que si par le plus grand des hasards -et avec une poisse monstrueuse- elle s’était retrouvée avec Adèle ici, l’adage n’aurait pas eu la moindre valeur pour Elise. A la limite ce serait plus du après toi, comme ça l’autre française de pacotille se serait faîte bouffer en premier donnant une chance à Elise de s’en tirer. Et non ce n’est pas du sadisme, c’est la sélection naturelle, la loi de la jungle, la loi du plus fort, tout ça tout ça quoi.

La blondinette suivait donc Enola qui semblait pister les caribous dans le grand Nord. C’est limite si elle ne se mettait pas à quatre pattes pour chercher des empreintes dans la boue. Lorsque sa cadette se retourna, Elise s’attendait presque à ce qu’elle lui dise qu’elle avait trouvé des empreintes, quoi ça aurait été toujours plus cohérent que la question qu’elle lui posa et qui fit cligner les yeux de la blondinette, tellement c’était stupide comme question. Est-ce que vraiment Enola s’attendait à ce qu’elle dise oui bien sûr je la connais par cœur. Elle ne voulait pas non plus qu’Elise ait dessiné un plan ? A la limite, la seule chose qu’elle pouvait attendre de la blondinette c’était le chemin le plus rapide pour sortir de cette forêt, ça ouai, elle pouvait compter dessus mais des raccourcis pour aller au-devant des ennuis, non pas tellement. Elle se passa une main dans les cheveux, comprenant au passage qu’Enola ne connaissait pas l’endroit comme sa poche, ce qui voulait dire qu’elles pouvaient potentiellement se perdre et ça c’était tout sauf une bonne nouvelle. « Sincèrement, je pense que tu es allée dans la forêt interdite plus de fois que moi. Je ne connais pas le moindre raccourci et puis pour les rares fois où j’y suis allée, je suivais quelqu’un qui semblait mieux connaître les lieux que moi. Tu ne connais pas de raccourcis toi ? Tu ne sais pas où se trouve leurs »Elle hésita quelques secondes n’ayant pas la moindre idée d’où pouvaient vivre les acromentules, des terriers peut être, des nids ? Par précaution et pour ne pas passer pour celle qui n’y connait rien en bestioles horribles, ce qui était carrément le cas, elle marmonna « toiles d’araignées ? »

Sérieusement Enola aurait quand même pu faire un effort et se renseigner, c’est quoi cette sorcière en carton qui entraîne sa pote dans un endroit glauque sans le connaître sur le bout des doigts. Et comme si ça ne suffisait pas, déjà qu’à chaque pas qu’Elise faisait, elle essayait au maximum d’être discrète, se déplaçant sur la pointe des pieds, ayant parfaitement l’air idiote d’ailleurs, Enola s’immobilisa. Là, clairement, Elise était sur le qui-vive, surtout en regardant sa partenaire regarder tout autour d’elle, forcément que la blondinette fit de même avec un rythme cardiaque du tonnerre, on aurait dit qu’elle sortait d’un marathon de huit heures. Puis déjà que c’était pas assez stressant de voir Enola regarder partout, voilà qu’elle sortait la phrase la moins rassurante au monde. Non, elle n’avait rien entendu mais ça ne l’empêchait pas d’être pour le moins fébrile et de demander, essayant quand même de prendre sur elle, laborieusement, et d’en savoir un peu plus sur le bruit, sur la menace qui pesait sur leurs deux têtes. « Ça ressemblait à quoi comme bruit ? Tu penses qu’on doit courir ? Peut être que c’était un lapin ? »

Oui un lapin, dans la forêt interdite, Elise essayait de se rassurer, il valait mieux se dire que c’était un lapin qui en sautillant avait fait bouger une fougère, ce qui avait alerté Enola, que de s’attendre à voir apparaître un dragon affamé.  Elle était au courant qu’en théorie les dragons n’avaient rien à faire ici, mais en même temps, niveau poisse elles faisaient déjà forts s’il y avait une bestiole qui voulait les bouffer alors qu’elles n’étaient dans cette forêt moisie, alors pourquoi pas un dragon ? Quitte à bien avoir une journée de merde, quitte à mourir, autant que ce soit un dragon. Non mais après le lapin, c’était bien aussi. Quoi qu’il en soi, Elise était presque collée à Enola, dans l’espoir de la protéger -on y croit tous -.

Mais c’est qu’elle se la racontait la petite aventurière du dimanche. Il faudrait peut être redescendre un peu sur terre de temps en temps et se souvenir que venir jouer les suicidaires ici, ce n’est pas l’idée du siècle. Elise lui jeta un regard mauvais quand cette andouille la reprit pour expliquer que les araignées ça vivait dans des nids. Qu’est ce que ça pouvait bien faire à Elise où ces bestioles s’endormaient, tant que c’était loin d’elle. Non mais franchement, ça se voyait pas sur la tronche d’Elise que les araignées c’était pas sa passion dans la vie ? Elle s’attendait à quoi Enola, à ce que sa camarade s’arrête pour prendre des notes sur son calepin ? Et bien non, Elise suivait déjà le mouvement, elle allait pas trop lui en demander, un effort à la fois.
Ah c’était sa fête aujourd’hui, maintenant voilà qu’elle se prenait dans la tronche qu’elle était pas sportive. Elise ne trouva même pas la motivation suffisante pour s’empêcher de souffler, bien vu Sherlock, un bon point pour mademoiselle Taylor, brave petite elle arrivait à observer les gens et à en déduire des faits indéniables. En revanche, un point sur lequel mademoiselle de Lestang n’était pas mais alors pas du tout d’accord, c’était sa possible mort. Non mais elle délirait la demoiselle, puis qui dit ça  à son partenaire ?! ça met pas du tout en confiance ce genre de phrase, déjà qu’Elise était pas rassurée, l’autre lui sortait que c’était un truc sportif à l’extrême, espèce de truffe il fallait y penser avant de proposer ça à Elise. Il n’empêche qu’Elise trouva bien le moyen de rétorquer.

« Et bien écoute si je suis trop fatiguée, tu me porteras ce n’est pas un problème vu que tu as l’air hyper sportive ! »

Non ça ne faisait pas rire Elise, Enola était une fille totalement tordue de faire ce genre de coup ! Puis le pire était à venir, non parce que c’est pas assez de faire une expédition au royaume des Araignées moches, dangereuses et agressives, il fallait marcher longtemps pour épuiser le petit cœur d’Elise qui aimait pas le sport, maintenant voilà que l’autre la faisait flipper en voyant des choses bizarres. Entendons-nous, pour Elise tout était bizarre ici même les petites fleurs avaient l’air démoniaque, c’est dire l’état de stress de la jeune fille. Alors que le plan très brillant de la blondinette avait été de se rapprocher de la plus courageuse des deux sorcières – en même temps est ce qu’il y a vraiment une comparaison à faire -. Cette dernière lui agrippa le bras, empêchant Elise de s’accrocher à elle comme un bébé Koala. Elise était donc maintenue à distance par la sadique de première là et en plus son regard papillonnait de gauche à droite, au cas où le lapin garou – si ça existe, c’est sûr !- apparaissait pour les dévorer. Et là, mais la phrase qui tue, je t’ai eu. Elise lui jeta un regard où transparaissait toute son envie de la dégommer son place et de laisser son cadavre se faire dévorer par des brebis garou – tout est garou avec Elise -. Sauf que faire ça c’était pas judicieux, non pas pour les problèmes de conscience, le fait d’avoir du sang sur les mains, tout ça tout ça, non pas du tout. Le truc qui empêchait Elise d’étriper Enola la sadique, c’était le fait que si par la suite ça attirait tous les charognards du coin, et vu le lieu il devait y en avoir des charognards, Elise serait seule à combattre et ça elle ne le voulait pas du tout. Ce qui ne l’empêcha pas de dire blasé

« Qu’est ce qu’on se marre avec toi, c’est formidable. »

La trouillarde n’eut même pas le temps de se remettre de ses émotions qu’Enola partait déjà, non mais la fille sur qui on ne peut pas compter par excellence. Maintenant elle se barrait sans Elise qui s’empressa malgré tout de la suivre préférant être avec une sadique que toute seule.
La marche la plus bizarre du coin, Elise avançait à pas de loup, observant les fourrés sans arrêt, retenant même son souffle par moment – ce qui fut très vite impossible vu que marcher ça fatigue – Elle se concentrait donc sur sa propre respiration et entendit vaguement Enola dire qu’elles étaient presque arrivées. Elle s’en foutait elle de savoir qu’elles étaient presque arrivées, elle voulait être arrivée, quel intérêt de lui dire presque sérieux, elle était déjà essoufflée, un peu plus, un peu moins on est pas à ça prêt.
Par contre si la première phrase ça allait encore, Elise pouvait presque trouver des excuses à sa camarade, la suivante beaucoup moins. Elle lui glissa sèchement.

« Tu vas pas recommencer ! »

Alors glisser à quelqu’un ce genre de phrase en chuchotant c’est pitoyable, ça n’a aucun effet. Alors pour accentuer le côté pas contente des blagues de merde de sa pote, elle se plaça de telle sorte à pouvoir la regarder dans les yeux et là, ça dérapa. Son regard se posa sur la tête livide d’Enola, ce qui était un truc contagieux puisqu’Elise devint à son tour livide, en tout cas plus que précédemment et si c’était visiblement possible. Quand Enola leva le doigt, sa camarade suivit le mouvement des yeux avant de rester immobile, sentant un vent froid s’engouffrer en elle, la panique la gagnait totalement. Au mot que prononça Enola, Elise répondit par un hurlement strident. Clairement, elle n’aurait pas bouger et se serait bien contenter de hurler à la manière d’une sirène de pompier mais ce n’était pas dans les intentions d’Enola qui essayait de reculer, d’une manière clairement pas logique, regarde où tu mets les pieds espèce d’andouille ! Le problème des gens quand ils tombent, non content de se péter la tronche seul, il faut TOUJOURS qu’ils entrainent les autres dans leur chute, parce que ça doit être plus drôle. Elise se vautra donc bien comme il faut, ce qui eut au moins le mérite de la faire taire. Par contre son regard ne quittait plus les yeux de l’effroyable machin. D’ailleurs regarder une araignée dans les yeux oui d’accord, mais lequel ? Impossible de se concentrer sur un seul œil à la fois.
La blondinette essaya bien de s’enfuir, sans se lever – la logique d’Elise hein- du coup elle utilisait ses pieds pour s’éloigner discrètement, poussant même le vis de dire à Enola, sur le ton le plus réconfortant du monde

« Je crois qu’elle nous a pas vu. »

Chacun essaie de se réconforter comme il peut, sauf que la bestiole ne se contenta plus de darder sur les deux empotés -enfin plutôt sur l’empoté et sur sa victime ! – ses regards. Non non voilà qu’elle bougeait et là l’électrochoc parcourut chacune des cellules d’Elise qui se releva d’un coup sec, soulevant Enola comme elle le pouvait – faudrait qu’elle pense à arrêter de boire du jus de citrouille la pitchoune hein – pour la remettre sur ses pieds et ne pas partir seule et abandonner la sorcière à son triste sort. Bon après Elise n’était pas vraiment la douceur incarnée, ne serait ce que par ses propos

« Mais lève-toi aussi ! COURS ! »

La Serdaigle tremblait comme une feuille, ça c’était un fait indéniable, ce qui ne l’empêcha pas de tirer sa camarade par la main pour l’entrainer au hasard dans la forêt. Son cerveau ne pensait qu’à une chose mettre le plus de distance entre la bête et elles, alors oui elle s’enfonçait beaucoup plus loin que prévu, les perdait aussi sûrement au passage mais pour le moment elle s’en fichait royalement. La seule chose qui l’arrêta dans sa course effrénée, fut une petite pente qu’elle n’avait pas vue, parce que courir et regarder en arrière, ça aide pas à voir où on va. Elle glissa, faisant glisser, au passage Enola et la glissade ne s’arrêta qu’une fois arrivée en bas de la pente. C’est fou mais le fait d’être couché dans un parterre de fougère dégoutant, un peu trop humide à force de ne jamais voir la lumière du jour, ça la poussa à ne plus bouger. Elle resta sur le dos, essoufflée comme pas permis et trouva quand même le moyen de dire très fière d’elle.  « Je crois qu’on l’a semé. » Elle tourna la tête vers la demoiselle demandant très sérieuse « On est où ? » Non mais on sait jamais sur un malentendu, Enola connaissait la forêt comme sa poche et Elise n’avait pas perdu les deux demoiselles.

Un husky, Elise ? N’importe quoi dans une vie antérieure vu la course qu’elle venait de faire c’était au moins un cheval de course hein. Bon sauf qu’heureusement pour elle, une écume blanche ne recouvrait pas son cou. Personne n’a jamais vu un cheval de course se coucher après une course, non non tous les grands sportifs vous le diront après l’effort il ne faut pas se coucher mais marcher, pourquoi ? Aucune idée certainement pour se torturer encore plus, ah le mot sport doit être un synonyme de torture. Après tout, les Romains ils trouvaient ça cool de faire s’affronter des esclaves face à des lions, c’est du sport qu’ils disaient, non non c’est de la torture. Donc Elise faisait un immense raccourci sport=torture. Et en parlant de torture, est ce qu’être avec Enola ce n’était pas une forme de torture ? Parce que la pitchoune brune là, elle s’était laissée tirer par une Elise paniquée sans faire d’efforts pour l’aider à pas se déboiter une épaule. Elle aurait même pu essayer de retenir sa camarade pour les empêcher de tomber toutes les deux. Comme leader, il y a pas à dire, Enola ne valait pas un clou. Si elle avait l’intention de devenir patronne de quoi que ce soit, il fallait qu’elle songe à revoir ses ambitions à la baisse. C’était pas possible ça.

La blondinette darda sur sa cadette un regard rempli de tout l’amour du monde à sa phrase de merde là. Mais c’est pas vrai, son but dans la vie c’était de déprimer Elise c’est ça ? Elle se remit sur ses fesses, parce que le sol était un peu dur quand même, c’est pas agréable, retira les quelques brindilles qui avaient élu domicile dans ses cheveux. Faisant preuve d’une mauvaise foi exemplaire, Elise glissa à la demoiselle pourrisseuse de fierté « Elle nous aurait bouffé si on était restée. Bien sûr qu’elle n’allait pas nous suivre, on lui a mis la misère ! Franchement des athlètes, elle n’avait aucune chance la grosse bestiole. » Ah la modestie d’Elise était clairement inexistante pour le coup.

Par contre, il faudrait peut-être qu’elle apprenne à ne pas poser des questions à des gens dépourvu de sens de la survie. Là, où Elise était très peu rassurée à l’idée d’être dans un endroit inconnu d’elle-même et de sa pote complètement maso, Enola trouvait ça cool. Mais purée, elle pouvait pas mentir, faire croire qu’elle savait avant de l’entraîner de partout ?! Certains mensonges sont nécessaires, maintenant Elise était encore moins rassurée, si si c’est possible. Elle poussa un soupir à la question de la courageuse de service, explorer ? Elles n’étaient pas cartographes et ce n’était d’ailleurs pas dans les projets d’avenir d’Elise que de cartographier chaque brin d’herbe de la forêt interdite… enfin ça dépend ça, il y a de la gloire à la clef ? Elle finit par se relever, peu convaincue par la gloire mais bon on abandonne pas ses potes, même si ces derniers sont suicidaires. Elle suivit du regard le chemin que montrait Enola, elle se basait sur quoi pour dire qu’il fallait aller par-là ? Ah oui pardon un rayon de soleil… un minuscule rayon de soleil qui éclairait le chemin. C’était peut être Mufasa qui éclairait le chemin des deux sorcières, il faut faire confiance à Mufasa, il ne se trompe jamais. La blondinette regardait donc le chemin désigné à la fois par Enola, en qui elle n’avait pas confiance, et le roi lion défunt, en qui elle n’avait pas spécialement confiance non plus en fait. Faut vraiment avoir envie de mourir pour suivre Enola, sérieusement, elle avait tué combien de ses potes en les emmenant dans des endroits comme ça. Et si encore il y avait matière à discuter, mais non la sorcière elle avançait droit vers les ennuis. En plus voilà quoi, elle boitillait, non sérieusement la seule personne capable de sauver Elise de la mort boitait, génial ça ne foutait vraiment aucune pression sur les épaules de la blondinette qui la rejoignit, suite à sa question. « Attends moi ! » Mais attendez c’est qu’Elise faisait de l’humour, aucun risque que l’autre lui fausse compagnie vu la vitesse à laquelle, elle allait. D’ailleurs, elle jeta un rapide coup d’œil à la cheville d’Enola « Je voudrais pas me mêler de tes affaires, mais est ce qu’il ne vaudrait mieux pas attendre que tu n’aies plus mal avant de continuer ? Non parce qu’il est tout simplement hors de question que je te porte si TU nous mets en danger et que TU nous forces à courir. » Etait ce vraiment la vérité ? non, elle se tuerait à la tâche s’il le fallait mais elle resterait à ses côtés, c’était déprimant de se dire que son instinct de survie était moins fort que sa volonté d’aider les gens en qui elle tenait.

L’aventurière du dimanche observait les traces au sol, tout en avançant à la vitesse d’Enola, ce qui lui laissait grave le temps de regarder le décor hein… Elle finit par constater à haute voix « C’est marrant, je ne voyais pas du tout les empreintes de pattes d’acromentule comme ça. Là, ça me fait plus penser à des traces de sabots d’un cheval. C’est rassurant, j’aime bien les chevaux, ça fait pas peur les chevaux. » C’est donc avec cette idée que les chevaux c’est gentil qu’Elise avançait fièrement avant de trébucher sur un truc invisible. Genre son pied venait de se prendre dans un obstacle invisible et elle se vianda sans aucune grâce, mais le pire, c’est qu’elle ne touchait pas le sol, il y avait un truc invisible entre le sol et sa personne. En plus c’était un truc un peu chaud, genre pas un caillou invisible, un machin invisible mais avec une certaine chaleur corporelle, ça eut raison d’Elise qui se mis à hurler  « ENOLA IL Y A UN TRUC QUI ME TOUCHE SAUVE MOI ! » Elle n’osait plus bouger d’un millimètre, si ça se trouve elle était sur un dragon-garou, ça existe les dragons garous ? Ah mon dieu pourvu que ce machin dorme, elle tremblait la courageuse. Si ça se trouve elle s’était fait piquer par l’araignée tout à l’heure et elle avait des visions et elle allait mourir dans la forêt et après personne ne saurait ce qu’elle était devenue parce qu’Enola allait mourir aussi, il y a pas de raisons qu’Elise meure seule après tout, mourir à deux c'est mieux, la solidarité quoi

Imbécile, un grain de bravoure pour trois grains de folies. Quel intérêt à ce moment là de faire la fière et de prétendre qu’elle ne souffrait pas. Elise aurait eu envie de donner un coup de pied dans sa cheville pour la voir se plier en deux et reconnaître que si, elle souffrait. Elle n’en fit rien parce que si c’était pour lui faire encore plus mal, ça ne servait pas à grand-chose. De toute façon, essayer de faire rentrer des valeurs autre que de la débilité dans le cerveau d’Enola étaient peine perdue. Ah non mais elle, c’était un exploit qu’elle soit en vie et en un seul morceau. Elle se contenta de dire dédaigneuse « Bien entendu, c’est ta démarche habituelle le pirate boiteux. » Et voilà que son amie lui en mettait plein la tronche. Elise n’en croyait pas ses oreilles, sa faute à elle ? Non mais du grand n’importe quoi, elle n’avait fait que la suivre depuis le début, suivre dans son aventure débile pour récupérer du venin débile et elle aurait tout aussi bien pu s’enfuir sans Enola. « Ma faute ? Tu aurais préféré que je te laisse derrière ? Et bien prends sur toi, respire un bon coup parce que ça n’arrivera. » Elle posa cependant un regard embêté sur elle « Je suis désolée pour ta cheville. C’était pas prévu. » Elle n’avait pas spécialement prévu de glisser, avec l’élan elle n’avait pu rien faire pour s’empêcher de tomber ou empêcher Enola de tomber. Donc, effectivement, elle était responsable de la cheville abimée de la demoiselle même si ce n’était pas entièrement sa faute, Enola avait carrément sa part de responsabilité dans cette histoire.

D’ailleurs, l’empathie d’Elise se fit la malle à l’instant même ou l’autre relou trouva tout de même le moyen de lui envoyer une pique. Elle rétorqua froidement « Je ne t’ai pas vu me dépasser lorsque je courrais et tu allais encore bien. Je te mets déjà la misère lorsque tu es en forme alors ne vas pas croire que boiteuse tu pourrais me prendre de vitesse » Aie, la vantardise d’Elise ne s’était pas éloignée elle, bien au contraire. Surtout que c’était à coup sûr totalement faux mais elle ne pouvait décemment pas laisser Enola se la péter sur ses compétences physiques lorsqu’elle était dans cet état-là.

La fierté d’Elise disparut tout aussi vite qu’elle avait surgi, la faute à qui ? Enola, comme d’hab, cette fille ne pouvait pas juste la boucler et laisser Elise tenter de rassurer. Il fallait toujours qu’elle en rajoute et cette fois ci, c’était suite aux propos de sa camarade sur les chevaux. Bon au moins, Elise pouvait être contente, elle ne s’était pas trompée, ça ne ressemblait pas à des acromentules, quel talent cette jeune fille, sérieux. En revanche, l’idée de rencontrer des centaures, ça ne la chauffait pas tellement, surtout après la description d’Enola. Comment ça tomber sur un centaure qui n’aimait pas les sorciers ? Mais non, elles ne pouvaient pas avoir autant la poisse, ce n’était tout simplement pas possible. Il y avait une liste de trucs pourri à rencontrer dans la forêt qu’il fallait cocher ? Elise n’avait pas envie de voir cette liste, elle n’avait pas non plus envie de voir la moindre chose. Son vœu fut plutôt bien réalisé. L’obstacle, elle ne le vit pas et forcément qu’elle paniqua, il s’agissait d’Elise après tout et puis elle n’était pas vraiment avec la camarade la plus intelligente du monde. Ah non mais pour Enola, c’est simple, tout était cool, la fille se serait fait bouffer le pied par une plante carnivore, elle aurait trouvé ça génial. Pas nette du tout, purée Elise ne voulait pas rencontrer les parents d’Enola, pour peu qu’ils lui aient offert leurs meilleures gênes, ça devait être des désastres ces deux là Coucou Maggie, bouffe toi ça ^^. Non mais vraiment, elle était incroyable la petite sorcière à dire qu’il y avait rien. Bien sûr que si ! Ouvre tes yeux ! Enfin non, là dans ce cas de figure, les yeux n’étaient pas d’une grande utilité, pas une raison pour les fermer hein, mais disons que l’obstacle était invisible.

La panique en Elise grandit carrément quand Enola s’approcha d’elle, ah ouai zéro confiance en elle, si elle n’avait pas autant la trouille d’être sur un machin invisible qui venait de se lever ? Sérieux pourquoi elle était à un mètre du sol ? Elle aurait dit à Enola de pas s’approcher. D’ailleurs, elle aurait dû parce que le truc sur lequel était Elise bougea, puis comme Elise était couchée de travers, les mouvements dans le ventre, c’est pas agréable. Elle marmonna « J’ai le mal de mer, ça bouge. Arrête de faire bouger ce truc ! » Mais qu’elle s’en foutait de savoir ce que c’était ! Elle n’avait pas envie de savoir ! Elle voulait juste que ça arrête de tanguer comme sur un bateau. Néanmoins, la curiosité d’Elise était plus grande que son mal de mer imaginaire, elle regarda Enola plonger ses mains dans la boue, ce qui est d’ailleurs franchement dégoutant, pour les poser sur le machin invisible, oh ça tenait ! Trop marrant elle faisait de la peinture sur une toile invisible. Par contre les talents de dessinatrice d’Enola, c’est bof, non vraiment si ça c’était un bonhomme qu’elle avait dessiné bah purée, c’était pas fameux. En plus elle n’eut pas le temps de le finir que l’animal invisible s’éloigna avec toujours Elise sur le dos qui lui pétait un câble « Enola ! Tu l’énerves arrête de l’énerver ! Aide-moi à descendre, c’est haut, je vais me faire mal, je veux pas avoir une cheville abimée, après je vais être en retard en classe ! Froggy va avoir des meilleures notes que moi, je veux pas qu’elle ait des meilleures notes que moi ! » Oui chacun ses priorités dans la vie, certains ne voulaient pas se casser un truc pour la souffrance que ça engendrait, Elise c’était pour rester première.

Enola faisait visiblement pas d’efforts pour mettre en confiance sa pote, non mais ça une pote ? Mais dans quel monde, elle était pourrie comme pote ! Elle tourna la tête pour regarder sa pote en carton parler d’une rumeur. Et quelle rumeur, Elise se redressa sur son canasson tout en écoutant les propos de sa cadette, trouvant même le moyen de caresser le poney invisible, pas agréable d’ailleurs de caresser ce truc, elle s’arrêta donc aussitôt, tant pis si ça plaisait au machin, c’était pas une sensation qui plaisait à Elise. C’est dépassé par la crédulité d’Enola qu’elle répondit blasée « Et tu t’es pas dit qu’écouter les rumeurs était carrément une mauvaise idée ? Enfin Enola, regardes par toi-même, il t’a laissé faire des dessins sur son corps alors qu’il aurait pu t’arracher le bras à tout moment et il n’a même pas essayé de me dégager. » Une idée germa même dans l’esprit de la demoiselle qui par on ne sait quel miracle fit avancer son nouveau destrier jusqu’à la brunette blessée « Je ne sais pas ce qui est arrivé à ce Gryffondor mais s’il s’est fait bouffer par un Sombral, ça ne devait pas être une lumière. Quoi qu’il en soit, grimpe, on va avancer plus vite comme ça. » Elle observa la cheville de sa cadette, sans dire le moindre mot de plus, le message était assez clair, on abîmera moins ta jambe comme ça. Elle tendit sa main à Enola pour qu’elle grimpe, essuyant un premier échec puisque le sombral, pas docile cette bestiole, fit un premier écart, elle parvint difficilement à le ramener aux côtés d’Enola pour tendre une main, constatant que l’animal ne bougeait plus. Si elle n’arrivait pas à devenir médicomage, elle allait devenir dresseuse de Sombral ! Puis si la moitié de la rumeur était vrai, le sombral allait peut être même bouffer les acromentules, trop cool.

Voilà, le problème avec Enola c’est qu’elle a pas de cerveau, ou alors si elle en a un, elle sait pas du tout l’utiliser. Elise lui lança un regard comme si elle avait à faire à la barge du coin – ce qui est le cas on est d’accord – puis roula des yeux excédés. Des fois, reconnaître ses torts c’est une bonne chose, Enola n’avait visiblement pas eu cette leçon étant petite, ni celle qu’on a qu’une vie et que si on meurt et bien il n’y a personne pour vous faire retourner à une sauvegarde précédente et recommencer. Elle toussota avant de lui faire remarquer  « Je tiens quand même à te rappeler que c’est toi qui a une passion pour les araignées, donc c’est aussi un peu de ta faute. Pourquoi tu as pas des passions pour les petits lapins, c’est mignon les lapins, ça a deux grandes oreilles, un petit nez trop mignon quand il remue, mais non toi tu te prends de passions pour des bestioles avec 8 grosses pattes velues, des yeux dégoutants. Et je sais pas ce qui est pire ta passion ou le fait que je te suive. »

Oh mauvaise chose que de défier Elise. La compétition c’était son truc et clairement la défier quand elle était sûre de gagner, habituellement ça lui aurait fait briller les yeux et elle aurait relevé le défi avec un sourire rempli d’arrogance, sauf que son affection pour Enola prenait le dessus sur cette envie de lui mettre 50 mètres dans les dents rien que pour le plaisir de montrer qu’elle avait raison. De plus Enola en courant risquait d’aggraver les choses. Elise soupira, un peu dépitée malgré tout de ne pas prouver qu’elle avait raison, comme d’habitude. « D’accord, d’accord, tu me bats, nul besoin de le prouver. » Ah ça picotait dans la bouche, ohlala que c’était dur, elle ne le vivait pas trop bien la compétitrice de dire ça, ça allait complètement à l’encontre de ses principes, raison pour laquelle elle fusillait Enola du regard. Mais qu’est ce qu’elle pouvait être chiante cette fille, déjà elle l’entrainait dans une forêt très dangereuse, mais en plus elle la forçait à mettre de côté son arrogance. Qui lui avait dégotté une pote pareille ?

Et puis Enola ne faisait clairement aucun effort pour qu’Elise soit rassurée. Non mais c’est quand même fou, elle lui demandait d’arrêter d’embêter le canasson, placide d’ailleurs comme canasson, et l’autre ne trouvait rien de mieux à dire que la boue c’est bon pour la peau. Elise était dépitée par ses propos et essaya vraiment d’être le moins désagréable possible en répliquant « S’il avait envie de faire un bain de boue, il se roulerait par terre. En plus je pense qu’il s’en fout royalement, sa peau est pas douce. » Non clairement Elise sentait la peau du machin quadripède et c’était tout sauf doux, la boue ne servirait rien, même pour protéger l’animal des rayons du soleil, Elise ne voyait pas trop ce qu’il y avait à protéger. Après faudrait poser la question à des gens fan de bestioles, genre Mathie ou Sélénya… mais elles allaient regarder Elise de travers si tout d’un coup la jeune fille posait des questions sur des animaux, alors que voilà tout le monde avait bien compris, que les seuls animaux qu’Elise côtoyait assez souvent c’était les chouettes et juste pour envoyer des lettres à tout le monde.
Elle fit la grimace en sentant la main d’Enola dans la sienne, non pas que ça soit crade, quoi que si en fait, mais quelle truffe celle-là, elle avait les mains pleines de boue, et clairement si Elise se foutait d’avoir des jambes de déesses, avoir les mains douces ne l’intéressait pas plus. En plus comme si c’était pas assez, elle lui déboitait à moitié l’épaule cette grosse patate là, la hisser sur le cheval, l’épreuve du siècle et évidemment Elise se plaignait, parce que sinon c’était pas du Elise quoi  « Aïe, j’ai mal !  T’es super lourde ! » Bon après, sa cadette l’enlaça, oh si c’était pour un câlin c’était trop mignon, elle essayait de la réconforter, c’est sympa.

Moins sympa, le fait qu’Enola donne un gros coup de talon à leur monture qui bien entendu s’élança à toute vitesse, bah oui, lui non plus il n’aimait pas se faire taper. Elise se prit l’encolure dans la tronche et franchement heureusement pour le coup que c’était le genre d’animal à courir la tête bien haute, parce qu’elle serait passée dessus, avec Enola en plus vu que l’autre était cramponnée à elle comme un bébé koala à sa mère. Le Sombral les aurait forcément écrasés vu que les deux filles ne le voyaient pas et ne pouvaient donc pas esquiver les sabots. D’ailleurs les sabots d’un Sombral ça faisait plus la taille d’un cheval de trait ou d’un poney ? Difficile à dire avec les empreintes qu’il laissait au sol. Le petit problème, en plus du fait d’être sur une pauvre bête rendu folle par le coup d’Eno, qu’Elise avait très très envie de pousser hors de la monture, sauf que pas possible vu que l’autre était bien accrochée. Le problème disions-nous, il partait dans la mauvaise direction, et vu la vitesse du canasson, impossible de maîtriser la trajectoire. Surtout quand la première branche percuta le front d’Elise, pas prête. Non et puis Enola qui se bidonnait derrière, ça n’aidait pas à être parfaitement sereine  « ON VA MOURIR PAR TA FAUTE ! J’AI PAS ENVIE DE MOURIR ! »

Et comme si c’était pas assez chiant, comme si Elise n’était déjà pas assez au bout de sa vie. Le dada tout pourri s’envola. Ça y est la blondinette était dégoutée, cramponnée à l’animal qui semblait s’éclater. Tien bah comme la gamine derrière Elise. Toujours pour elle les plans pourris comme ça. L’air frais lui fouettait le visage et que dire de cette impression d’être dans le vide, c’était affreux. Réellement affreux, Elise n’osait plus bouger de peur de tomber, non elle n’avait pas spécialement peur dans les airs c’est plutôt le fait de ne pas être maitresse de son destin qui l’enquiquinait, l’animal pouvait à tout moment les éjecter et une chute de 60 mètres, ça fait pas du bien, à moins de tomber dans de la poudreuse mais vu qu’il n’y avait pas de neige en-dessous, c’était râpé. Et Enola ne trouvait rien de mieux à faire que de hurler dans les oreilles d’Elise qui n’était pas sourde MERCI, surtout pour lui demander de s’imaginer sur un dragon. Non mais elle n’était pas nette la pitchoune hein, Elise avait des images dans la tête maintenant et c’était tout sauf rassurant. Plutôt que de lui répondre et de l’insulter à haute voix, non parce que dans la tête Enola était insulté de tout et n’importe quoi, elle marmonnait « Je veux descendre, je veux descendre. » Elle glissait un coup d’œil derrière elle, c’est fou mais Poudlard s’éloignait de plus en plus et la mauvaise nouvelle c’était quoi, qu’elles allaient devoir se taper tout le trajet retour à pied, mais c’est merveilleux, tout ça pour du venin qu’elles n’avaient même pas récupéré.

Lorsque super poney que nous allons renommer GALERE, parce qu’il les mettait quand même sacrément dans la mouise, décida d’amorcer la descente, ça devait faire plus de dix minutes qu’il volait, si ça se trouve il draguait une jument hein et voulait l’épater mais bon vu qu’Elise ne voyait pas les Sombrals, le seul truc qui lui venait à l’esprit c’était que l’animal était débile. C’était encore pire de se voir redescendre, la surface terrestre se rapprochait bien trop vite pour Elise qui se crispait sur le truc, marmonnant pour la énième fois  « On va mourir. » Une fois à terre Galère décida qu’il avait fait assez d’efforts pour la journée et éjecta les deux minettes d’une belle ruade, enfin Elise supposa vu qu’elle se retrouva sans raison le cul par terre à déprimer « On est perdue. Enola… dis moi que tu es déjà venue par ici ? C’est par où Poudlard ? On sera rentrée à temps pour le dîner ? J’aime pas la forêt. » Elle s’immobilisa en proie à la panique   « T’as entendu ?! » Ouai ça ressemblait à un bruit dans les feuillages, après ça pouvait tout à fait être Galère qui s’éloignait d’elles en marchant tranquillement et qui faisait bouger les feuilles mais Elise était trop stressée pour avoir cette logique là.

Avant de commencer la rédaction, je m’insurge c’est n’importe quoi de croire qu’Enola boiteuse arrive à battre Elise à la course, et ho un peu de respect pour mon perso, toi ! Cette fille était folle, aucune notion du mot danger. C’était la seule fille au monde qui trouvait ça cool de flotter sur rien et en plus elle rigolait. Non mais tout le monde se pose la question suivante, à quel moment c’était drôle. Le machin il les emmenait à l’autre bout du monde, elles allaient se retrouver en Afrique si ça continuait. Chose qui n’était pas totalement dénuée d’intérêt, Elise en profiterait pour récupérer un bébé guépard, oui Enola aussi bien sûr, elles prendraient la sœur et la sœur, qu’elles nommeraient sûrement Tic et Tac pour que ça soit bien original comme prénom et facile à retenir. Vole petit pioupiou emmène les demoiselles vers l’Afrique ! Oui bon après il est vrai que la question peut être posée, est ce qu’un canasson volant pouvait tenir sans faire de pause jusqu’en Afrique, pas dit. La trouille d’Elise empirait de minutes en minutes, ah l’arrêt cardiaque était pas loin là, trop plein d’émotions négatives, et l’autre elle ne faisait rien de mieux que de faire Rose dans le Titanic, mais c’est formidable. Au moins lors de la descente, elle eut quand même l’intelligence de s’accrocher à sa camarade blonde qui clairement n’aurait pas sauté du cheval volant pour la rattraper si ce boulet tombait. Non mais voilà, elle aimait bien Enola, mais si cette andouille cherchait la mort, Elise n’était pas là, plus loin la mort se trouvait d’elle, mieux la sorcière se portait.

Non mais quelle journée de merde, mais du début à la fin. Enola avait de très gros soucis, enfin ça tout le monde le savait déjà mais habituellement, on pouvait se dire oui c’est les études, ça fait péter les plombs, mais là elle prenait l’air – un peu trop d’après Elise - et ça ne changeait rien. Elle gémit désespérée des réactions d’Enola, acceptant néanmoins sa main pour se relever. Elle laissa Enola prendre le soin de regarder tout autour d’elle afin de retrouver leur chemin et se raidit en l’entendant dire qu’elle était désolée de ne pas savoir où elles étaient. Quoi ? Comment ça elle ne savait pas ? ça voulait dire qu’elles étaient perdues, oh mais ça n’allait pas du tout ça ! Elise prit sur elle pour ne pas hurler.

Ce n’était pas vraiment le repas du soir qu’Elise ne voulait pas louper, ça à la limite, elle n’était pas du genre à être désespérée dès qu’elle ne mangeait pas, sans se mentir, il lui était arrivé de sauter quelques repas pour causes de révisions ou autres. C’est juste que c’était plus facile de demander est ce qu’on arrivera à temps pour le dîner que, est ce qu’on arrivera à temps pour le couvre-feu. Non pas que le fait de désobéir aux règles lui posait un problème moral, les règles il faut savoir les contourner habilement, à quel moment les gens se sont dit mais oui 19h c’est l’heure idéal, redescendez sur terre, bientôt ce sera quoi couvre-feu à 16h après le goûter ? Il n’empêche que si le couvre-feu, elle s’en moquait dormir à la belle étoile, ça ne l’emballait guère. Et puis qui appelle ça belle étoile, rien du tout la nuit était rarement belle, à coup sûr il allait y avoir des nuages et ça devient quoi du coup une nuit au beau nuage ? Complètement débile, c’est juste une formule pour rassurer les gens qui ne veulent pas dormir dehors. En plus Elise avait pas pensé au sac de couchage, non elles n’allaient pas dormir là hein ? Et puis pourquoi il fallait qu’il y ait des bruits ! Mais c’est quoi cette forêt ! POURQUOI ILS AVAIENT MIS UNE FORET DANGEREUSE AUSSI ! C’était trop dur de mettre juste des mulots, des musaraignes, des blaireaux Mais non pas les Poufsouffle roooh on les met pas dans une forêt eux, des renards, et des biches ? Non il fallait mettre des trucs mangeurs d’humains ! Elise balisait comme une malade, regardant autour d’elle comme si tout d’un coup à immense loup allait surgir et les bouffer, oui bah elle avait beaucoup trop de fois entendu l’histoire du petit chaperon rouge et elle trouvait qu’Enola faisait parfaitement la grand-mère. Et comme toute bonne grand-mère qui se respecte, elle savait qu’Elise était au bord de la crise de panique, sursautant pour un oui ou un non, ah pour le coup la pitchoune était prête à piquer un sprint jusqu’à Poudlard tellement elle ne voulait pas rester ici – bien qu’elle n’ait aucune chance d’avoir les capacités physiques pour le faire -. Sa partenaire fit la remarque que c’était un oiseau, un oiseau c’est bien un moineau ça a l’air sympa par contre un aigle ça a pas l’air sympa du tout, pourvu que ça soit pas un aigle dévoreur d’humains.

Elise s’apprêtait à tracer, à l’aveuglette, comptant sur sa chance, ça va hein niveau poisse elle avait Adèle hein, donc le destin pouvait lui filer un coup de mains et la faire choisir les bons chemins pour rentrer à Poudlard. Sauf que le destin, il n’aime pas trop Elise, pas du tout même puisqu’Enola voulait faire une pause. Elle s’immobilisa, lançant un regard vers ce qu’elle pensait être la bonne direction puis secoua la tête avant de revenir aux côtés de son amie, hochant la tête. Enola ne pétait pas le feu, enfin même esquintée elle restait plus courageuse qu’Elise mais il n’empêche qu’elle n’avait aucune chance de la faire rentrer jusqu’à l’école à pied et à vrai dire elle ne savait pas comment réparer une cheville. Sans oublier le fait qu’elle était dans l’incapacité physique de soutenir quelqu’un durant toute une marche, génial, faisons une pause alors. Enola s’affalait sur le sol, signe que de toute façon elle n’irait pas plus loin, sa camarade resta debout trouvant ça tout de même hyper dangereux de rester à découvert bon le seul avantage c’était que si quelque chose voulait les bouffer, il les verrait de loin mais elles aussi, en espérant que ça suffise. Elle fronça les sourcils à la question de sa cadette avant de secouer négativement la tête. « Je ne pense pas, je suppose que tu as dit à personne que tu partais te balader dans la forêt, et bien j’ai prévenu personne non plus. » Elle haussa les épaules « Et quand bien même je l’aurais fait, on s’est tellement éloignée que même Amaury ne me trouverait pas. »Une profonde inspiration pour se donner du courage et elle marmonna « On va devoir se débrouiller toute seule. On va peut-être éviter de faire de la magie, surtout qu’on est plus vraiment à Poudlard, donc en théorie tu n’as pas le droit d’en faire. » Elle s’aperçut que la demoiselle fermait déjà les yeux et grogna « Enola ! T’endors pas ! Il nous faut un feu, de l’eau et de la nourriture ! Je vais voir si je trouve un truc pour que ta cheville n’enfle pas trop. »

Clairement, Elise ne pouvait pas se reposer, non pas qu’elle ne soit pas fatiguée, une balade en forêt plus une course en forêt plus une ballade à dos de Galère, c’était horriblement fatiguant, mais la peur était supérieure, pour le moment alors elle voulait penser à autre chose. Raison pour laquelle elle partit à la recherche de machins pour aider Enola à aller mieux, ou moins pire tout dépend des points de vues. Non sans lui lancer pendant qu’elle avançait vers l’inconnu « Bouge toi les fesses ! Tu as qu’à te dire que tu es Robinson Crusoé ça va te motiver, par contre si tu m’appelles vendredi je te tue. » Génial, Elise qui motive les troupes, on aura tout vu.

L’entente entre les deux filles était au beau fixe. Sans rire, c’était tout à fait normal qu’Elise ait hyper envie d’étriper son « amie » sur place… Là aussi faudrait revoir la définition d’amie parce qu’Elise ne se souvenait pas avoir lu quelque part qu’être ami ça voulait dire entraîner l’autre vers une mort douloureuse… Son côté panique à bord ressurgissait, chose tout à fait normal. Qui, à part Enola et son tempérament aventureux… ouai aventureux rien du tout elle était suicidaire et Elise était… partante pour la suivre… à se demander qui était la plus suicidaire au final, trouverait le moyen de faire de l’humour dans une situation si dramatique. La tête d’Elise, en l’écoutant, oh bah c’est simple c’était celle de quelqu’un qui apprend une très mauvaise nouvelle. Elle était coincée dans une forêt de malheur et elle avait pour partenaire une andouille qui faisait de l’humour, c’était pas le moment ! Elle était au bord de la crise de nerf à l’idée de dormir dehors… « Mais qui t’a parlé de profs ? Je sais pas tu as pas proposé à quelqu’un de venir avec toi ? Quelqu’un de sensé qui aurait refusé et qui ne dormira pas à la belle étoile LUI. Plus jamais je ne fais de sortie avec toi ! Tu portes la poisse. » Quoi comment ça la Elise du futur informe que lorsqu’elle a fini brûlée lors d’une merveilleuse fête foraine, Enola n’était pas là ? Oui bah pour une fois. Oui effectivement, lors de la petite soirée au manoir qui avait dégénéré, Enola n’était pas là non plus… Elle portait donc pas forcément la poisse, mais pour le coup, Elise n’était pas encore au courant – heureusement – et puis fallait qu’elle ronchonne… Même si à chaque fois elle disait que ça ne se reproduirait pas, et bien la fois suivante, quand Enola lui demandait de l’accompagner, Elise disait oui sans réfléchir, parce qu’au fond, elle l’aimait bien sa camarade Gryffondor.

Faire du feu sans magie… Ah effectivement, maintenant qu’on en parlait, Elise n’avait jamais fait ça de sa vie. Alors oui, elle avait lu des livres quand elle était enfant, lorsqu’elle avait des envies d’aventures, ce qui avait duré une semaine puisque derrière elle avait tilté que qui dit camping, dit moustiques et araignées – sans oublier les ours garous… c’est rare Ouai ça existe pas on est bien d’accord mais sait on jamais -. Donc si on lui demandait la pratique, pas de soucis elle était très douée, elle pouvait donc donner des cours, c’est niveau pratique que ça péchait un peu. Néanmoins, loin de se laisser abattre, Elise grogna « Je pensais que c’était ton cas, c’est toi l’aventurière. Il est hors de question que tu fasses de la magie, on va avoir des problèmes doublement. Si on doit faire des sorts je m’en charge et toi tu… » Une mission, il fallait qu’elle lui trouve une mission « m’encourages. » Meilleure mission ever, alors là c’est sûr qu’Enola allait applaudir avec beaucoup d’enthousiasme. Rester inactive deux secondes, ça lui correspondait tellement.

Ah si pardon, quand il s’agissait de se bouger les fesses pour la survie, Enola arrivait à se tenir tranquille.  La technique de motivation d’Elise tomba à l’eau… il fallait s’y attendre et elle roula des yeux devant la comparaison, c’est dans ces moments là qu’elle aurait bien aimé ne pas avoir la culture moldue. Quoi que, Enola l’aurait jugé, ce qui n’est pas forcément mieux « C’est vrai que ça lui arrive souvent à Jar Jar de se la jouer aventurier… Robinson ça correspondait au moins à la réalité. » Après, est ce qu’Enola y mettait de la mauvaise volonté, ça oui personne ne pourra le nier mais, elle avait aussi l’air de souffrir quand elle posait un pied à terre. Mais c’est pas possible ces gens qui se blessent alors qu’on a besoin d’eux. Elise grimaça légèrement néanmoins, Enola ne se plaignait pas, c’est donc que ça devait aller quand même ou alors qu’elle faisait la fière – ou encore qu’elle reprochât mentalement son état à Elise, qui n’était pourtant responsable de rien –.

Et là, dans le genre mais je n’écoute absolument pas ce que tu dis, franchement tes avertissements me passent au-dessus, elle était forte la Gryffondor, très forte. Non parce qu’un bout de bois qui se déplace vers elle, ça va on peut trouver l’excuse c’est le vent, mais là le vent il avait trop bon dos. Voilà ! C’était foutu, l’autre elle écoutait rien, le ministre de la magie en personne allait venir, il allait leur casser leurs baguettes tout ça parce qu’Enola avait décidé d’être hors la loi et d’entrainer dans sa chute Elise, qui pourtant avait prévenu.

Il y avait une petite erreur dans les propos que tenait Enola, ou alors elle n’avait pas vécu la même aventure qu’Elise parce que la Serdaigle de son côté n’avait pas souvenir d’avoir dégommé la moindre acromentule, courir devant une grosse acromentule ça oui, la dégommer niet, ce n’était pas le genre de la maison… Puis alors gérer un Sombral, non, ça ne s’était pas non plus passé ainsi. Elle haussa les épaules l’air de dire qu’elle n’en savait rien, elle n’était pas spécialiste des animaux dangereux, d’ailleurs pas spécialiste des animaux du tout. Elle émit l’hypothèse suivante « Moi je partais du principe qu’ils auraient peur du feu… dans les films le feu c’est le rempart contre les forces maléfiques qui peuplent la terre, moi je trouvais ça bien comme idée… Sinon… si je me trompe… on court ? » Oui oui, c’était bien la solution d’Elise, se carapater, exceptionnel non que ce soit la fille la plus feignasse au monde qui propose cette idée.
Puis alors valait mieux courir que de pas faire de feu du tout. Il fait pas froid qu’elle disait l’autre, non mais bonjour le mensonge quoi, si ça caillait et plus les heures allaient passer plus le froid allait s’intensifier. On en parle aussi de la solution d’Enola… de faire le manchot… mais oui, bien sûr, puis quoi encore. « Tu me demandes à moi si j’ai vu un documentaire sur des oiseaux ? Non je l’ai pas vu »Moi si en revanche et je l’ai bien aimé en vrai/PAN/ Par contre, la question suivante était légèrement beaucoup plus vexante, ah non mais la confiance régnait, c’étai fou ça quand même «  Bien sûr que je m’y connais, je lis des livres… je m’y connais en truc comestible ou non, je m’étais dit qu’un jour ça pourrait m’être utile… En revanche, je pensais pas que ce serait dans la forêt interdite… je voyais un truc un peu plus classe. » Oui du genre du camping quatre étoiles où le seul danger ce sont les moustiques.

Elise était donc, très docilement, parti à la recherche d’un truc à manger parce que passer une nuit sans manger, sans façon. Bon bien sûr, il y avait des bruits étranges, c’est d’Elise dont on parle, pour Elise tous les bruits dans une forêt sont étranges, donc elle ne s’en formalisait pas jusqu’au moment où Enola s’exclama quelque chose. Sa camarade tourna la tête pour voir ce qui rendait Enola plus joyeuse… Et là bon dieu vision d’horreur ! UN LOUP, UN ENORME LOUP NOIR SE TENAIT SUR ELLE ! Pire encore ce loup essayait de lui dévorer le visage pendant qu’Enola se débattait en essayant de l’attraper par l’oreille. Elle se tourna vers Elise qui n’en menait pas large, un bâton, il lui fallait un bâton pour fracasser le crâne de ce monstre…
Quoi ? Comment ça elles étaient sauvées, passons le fait qu’Elise avait psychotée pour rien et que le loup n’était qu’un bon gros toutou, m’enfin Elise se tenait quand même à distance, pas convaincue que faire confiance à Enola était une bonne chose. Il allait les ramener ? Mais bien sûr… étant donné que le truc n’avait pas l’air de vouloir cesser de mettre sa bave partout sur la figure d’Enola, Elise n’était pas convaincue qu’il veuille bouger. Elle s’installa à bonne distance de l’animal et donc d’Enola avant de demander « Très bien, comment on fait pour qu’un chien nous ramène à bon port ? Il comprend quand tu parles ? » Niveau scepticisme, on était bien là… et après Enola osait mettre en doute les compétences d’Elise quand elle faisait confiance à un chien pour rentrer ? Le monde ne tournait décidément pas rond.