C’est une belle journée, peut être qu’à force de se le répéter à longueur de minutes Elise allait y croire. Enfin ça ne fonctionnait pas tellement ce genre de choses, elle avait essayé avec Papa de lui répéter pendant X temps Tu veux m’acheter un guépard. Tout père adorable aurait compris que c’était  indispnsable pour le bien être mental de sa progéniture… Antoine n’était donc pas adorable puisqu’il avait fini par répondre à sa fille PREFEREE qu’elle le soulait…
Donc il faut croire qu’Elise n’avait pas le super pouvoir de convaincre les autres par la pensée et encore moins elle-même. Aujourd’hui, elle ne savait pas quoi faire. Bien sûr qu’elle avait essayé de réviser mais en arrivant à la bibliothèque, elle était tombée sur sa classe de neuneu presque au complet. Alors oui, ça se comprend, vu les lacunes de ces demeurés, ils étaient bien obligés d’essayer de se mettre au niveau des deux cousines. Espoir mort-né, aucune chance, les deux cousines étaient tellement en avance qu’il aurait fallu un miracle pour qu’elles laissent l’écart entre elles deux et la classe se réduire. A la limite, en se prenant la tête assez souvent, elles s’empêchaient mutuellement de prendre la tête de façon foudroyante, limite si la classe ne devrait pas les remercier d’être si solidaire – alors que ce n’était clairement pas l’intention d’Elise et elle se doutait que pour Adèle c’était la même -. Il n’empêche qu’il était tout bonnement hors de question qu’elle se pose dans la bibliothèque avec des cas pareil, ah non mais c’était un coup à avoir un mal de crâne parce qu’elle allait devoir jongler entre ses révisions et les questions de merde que les autres allaient forcément lui poser…  Si Elise voulait bien travailler avec les gens en règle générale, qu’elle était plutôt bonne camarade quand il s’agissait de bosser en groupe, avec eux, ce n’était pas possible.
Elle recula donc pour s’extirper hors de la salle, devant certainement passer pour quelqu’un d’indécis aux yeux de la bibliothécaire qui lui lança un regard perplexe, elle comprendrait dans une dizaine de minutes quand un des boulets aurait fait tomber son encre sur les livres… Il valait mieux s’éloigner pour ne pas voir ça.

Ce qu’elle n’avait pas non plus prévu dans sa journée qui devait être merveilleuse c’était qu’une espèce de mongole, vraiment cette école c’était le pied pour faire des rencontres fracassantes. Merci pour la douleur, elle s’apprêtait à passer ses nerfs sur la demeurée qui avait besoin de lunettes, non parce qu’Elise était pas si petite que ça, impossible de la louper. Elle n’en eut pas le temps qu’elle se faisait embarquer par une Enola décidément bien trop en forme pour la blondinette qui lui lança un regard blasé… Non mais en plus elle ne s’excusait pas, il y en a qui sont morts pour moins que ça non ?
Elise se laissa néanmoins embarquer, on va dire que la joie de vivre – l’inconscience ouai – d’Enola était contagieuse et puis à moins de vouloir que la brune lui arrache le bras, trop d’enthousiasme, il valait mieux suivre le mouvement. Etrangement le côté grincheux d’Elise laissa place à de la motivation en entendant la proposition d’Eno, manger de la glace ? Ah mais carrément qu’elle était partante, elle était même partante tous les jours. Elle dressa un sourcil sceptique avant de relever le point qu’il faut obligatoirement relever, parce qu’il en allait de la survie de son cardio, être prête à toute éventualité.
« Et dans l’hypothèse, fort probable, ou on arrive toutes les deux à finir nos glaces, c’est quoi le plan ? On se barre en courant pour pas payer ? »

Est-ce qu’Elise était partante pour l’exercice… en règle général pas vraiment mais là… ce serait pour la science, combien de temps faudrait il aux deux adolescentes pour se mettre hors de portée d’un commerçant, très importante cette étude… le monde saurait le reconnaître.
Comment ça il fallait qu’elles aillent dans un magasin de balai… mais non… il allait très bien le balai d’Enola la dernière fois qu’elle l’avait vu. Quoi ? Comment ça le balai s’était pris un cognard ? Elle était pas sensée les renvoyer les cognards justement ? Il y avait eu un manque de formation à ce niveau si Enola n’était pas au courant que son but dans le jeu était justement de les renvoyer ces grosses baballes pas cool. Son balai n’était pas sensé être la victime de la sorcière, après la deuxième justification était encore pire que la première… si si, c’est possible. Elle n’avait aucune idée de ce qu’avait voulu faire Enola sur son balai, de ce que ça avait bien pu donner, une chose était sûre en revanche… non elle n’avait pas du tout envie de voir le massacre de balai by Enola. Sans parler du fait que si elle mourait... fallait dire un truc sympa à son enterrement et pas sur que de dire... elle l'a cherché aussi soit le genre de phrases que l'on dit.

« Il n’était pas neuf ton balai ? »

Quoi ? C’est normal de vérifier, elle se tenait informée même si ça ne servait pas vraiment, c’est par principe. A quel moment Enola avait plein de gallions. Ohlala, c’était pas une bonne nouvelle ça, elle l’avait gagné comment ? En faisant des paris stupides sur un balai… BAH OUI maintenant qu’Elise n’était plus là pour réfréner ses ardeurs suicidaires, le château devait être un vaste terrain de jeux pour Enola… Enfin quoi qu’aux dernières nouvelles, Elise n’était pas très douée pour réfréner son amie, à la limite… elle était dans les mauvais coups avec… ça ouai… Donc très mauvais exemple.

« Eno… ton argent ? Tu as fait comment pour le récupérer ? Tu as arnaqué qui encore ? Tu sais si quelqu’un te demande de sauter de la tour d’astronomie… non ce n’est pas une chose à faire parce que ton corps c’est pas celui de Superman, tu n’es pas sensible uniquement à la kryptonite, désolée de te l’apprendre aussi brutalement. »

Néanmoins, si le côté achat d’un nouveau balai ça n’était pas la cam d’Elise, un peu comme si la demoiselle lui avait proposé de passer l’après midi dans une animalerie pour acheter des cerceaux afin d’apprendre à Princesse et Grenouille à sauter dans des cercles de feu… On abandonne pas ses potes… n’est-ce pas ? Elle l’entraîna donc à son tour à travers les différents étages avant d’aller balancer ses affaires dans la salle commune de Serdaigle… oui pas dans son dortoir… pas eu le temps et puis ce n’était pas comme si le préfet allait lui dire quelque chose… La préfète d’accord, peut être mais pour le coup son avis Elise s’en tamponnait mais à un point.
Une fois parfaitement prête pour la journée kilos en plus. Elle dévala les escaliers avec la Gryffondor, ravie, il faut le reconnaître qu’elle ait pensée à elle… à moins qu’elle ait proposé que tout le monde et que tout le monde ait décliné l’offre, c’était possible aussi connaissant Enola mais il fallait voir les choses de façon positive.
Une fois en dehors de l’enceinte du château, elle se dirigea vers le centre de Londres. « Tu connais un endroit cool pour manger une glace ? » Oui, Enola avait l’air d’être la fille très au courant de ce genre de choses, Elise se reposait donc entièrement sur elle pour dégoter l’adresse parfaite. Cette journée allait être géniale tout compte fait, qui de mieux qu’Enola pour entraîner Elise ?

Formidable donc le plan c’était de se tirer en courant. C’était donc ça, Enola avait décidé de faire d’Elise une sportive. La blondinette lui lança un regard peu convaincu, oulah quand il s’agissait de courir pour pas se faire engueuler ou pour sa survie, étonnamment on ne l’entendait plus se plaindre, enfin sur le moment parce qu’après, quand sa respiration serait revenue à la normale, elle râlerait pendant X temps. « Je me ferais pas rattraper, c’est mort. » Non mais il fallait annoncer la couleur tout de suite et puis si elle se faisait attraper, elle simulait une attaque cardiaque – si si dans la tête d’Elise c’était ultra crédible -  et hop elle n’aurait pas à payer. Son plan était donc en béton armé, elle pouvait suivre sans trop de problème Enola qui n’avait pas du tout confiance en ses capacités physiques – ce qui se comprend on est bien d’accord.
Quant au sujet balai, toujours autant de scepticisme de la part d’Elise, ok elle ne s’y connaissait pas en balai mais elle était persuadé qu’il était pas si vieux que ça… étant donné que tout ce qu’Enola possédait était détruit rapidement, le balai pouvait s’estimer heureux s’il avait survécu plus d’une année. Elle ne fit cependant aucune remarque, si Enola le jugeait vieux, étant donné qu’elle était plus calée qu’Elise niveau Quidditch – ce qui n’était pas très dur – elle devait savoir de quoi elle parlait et puis, ce n’était pas l’argent d’Elise, donc cette dernière n’avait rien à dire.

En revanche s’enquérir du fait qu’Enola pouvait mettre sa vie en danger en faisant des paris stupides, mais surtout dangereux, parce que ce serait uniquement stupide, sans danger, ça irait… sauf qu’Enola pensait qu’elle était un chat… avec neuf vies et qu’elle se remettrait aisément. Elle essayait d’être rassurante en disant qu’elle n’aurait jamais sauté sans parachute… Comment voulez vous qu’Elise n’émette pas l’hypothèse de ce genre de paris stupide au vu de la réaction de sa cadette. La Serdaigle poussa un soupir, sans pour autant faire la moindre critique, ça ne servait strictement à rien avec Enola, la seule chose qu’elle pouvait espérer c’était de la retrouver blessée et non morte afin de lui venir en aide, ce qui n’était pas tellement joyeux.

Cette sortie s’annonçait bien, Elise suivait Enola sans trop poser de questions, juste savoir qu’elle connaissait un bon glacier était suffisant. Oui habituellement, les gens se méfient d’un oui oui t’inquiètes, surtout du t’inquiètes qui souvent signifie oui inquiète toi, mais Elise avait confiance, ça va elle ne demandait pas quelque chose d’incroyable, juste un glacier. Néanmoins, si elle avait confiance en Enola – chose complètement délirante – elle n’aimait pas spécialement le chemin par lequel elles passaient, c’était un peu trop sombre pour la demoiselle qui n’était pas la grande courageuse de l’année – ni des autres -. Elle se rapprocha donc légèrement d’Enola, ce qu’elle n’aurait pas dû faire puisque cette dernière ne trouva rien de mieux à faire que de s’accrocher à elle, s’appuyant lourdement, déclenchant un grognement de la part d’Elise qui n’avait pas signé pour se faire utiliser lorsqu’il s’agissait d’enlever un caillou dans la chaussure, puis alors paye ton merci… rien du tout… l’autre elle se barrait mine de rien l’air guilleret…

C’est fou mais quand Elise avait dit oui, c’était pour manger une glace, certainement pas pour traîner dans une ruelle mal éclairée et puis il y avait deux types qui les regardaient. C’est quoi le souci, c’était pas leur ruelle… Ou alors paye ta ruelle, ils auraient pu installer des décorations pour la rendre un peu moins flippante. Qu’Elise flippe c’est une chose, mais qu’elle sente le regard d’Enola sur elle, pas rassurée, ah, là c’en est une autre et si elle se retenait de hurler façon sirène de pompier ce n’était pas parce qu’elle songeait à leurs petites oreilles à tous, plutôt qu’elle espérait naïvement qu’ils étaient juste bizarres parce qu’elles étaient dans leurs ruelles. Hop Enola fit demi-tour, hop Elise fit de même accélérant le pas pour se barrer fissa et retourner dans une rue moins flippante avec plein de gens pour les protéger. Elle ne fit pas le moindre commentaire sur le fait qu’Enola s’était gourré de chemin, non c’était pas trop le moment. Et puis alors qu’elle essayait de pas regarder derrière elle, parce qu’ils font tous ça dans les films et que ce n’est jamais une bonne chose, Enola de son côté ne devait pas avoir vu les mêmes films puisqu’elle se retourna et accéléra légèrement. Oh ça, ça voulait dire qu’ils suivaient, mais c’était pas possible d’avoir autant la poisse… elle avait fait quoi dans une autre vie, voilà c’est sûr elle avait été un tyran et maintenant le karma lui en mettait plein la tronche.

Faire parler Elise quand elle avait besoin de son souffle, au cas où il fallait courir, ce n’était clairement pas l’idée du siècle et puis alors la question en carton. Est-ce qu’Enola avait vu une seule fois Elise échouer lors d’un examen… non parce que ce n’était tout simplement jamais arrivé. Elle hocha donc rapidement la tête avant d’approcher sa main d’elle. Ah oui d’accord c’est pas bien la magie devant les moldus mais entre la magie ou la mort, Elise préférait carrément utiliser la magie. Elle n’eut pas le temps de toucher la main de sa camarade Gryffondor que ça y est c’était parti. Le gars a l’air patibulaire commença avec sa phrase de binbin là, oui bien sûr, les filles allaient lui donner la main bien gentiment. Enola répliqua, suivit instantanément par Elise « Sans façon, mais c’est gentil de proposer. » Oui, elle se foutait un peu de sa tronche, il y a pas à dire, être avec Enola, ça lui donnait un peu de courage.  Alors pour la suite c’était légèrement plus brouillon, vers qui un des types s’avança, Elise n’aurait peu répondre avec précision, en attendant Enola fut pour le moins réactive et lui envoya son pied dans les parties. Elise n’eut même pas le temps d’applaudir son ami que ça y est, c’était la fête, ils étaient tous énervés et avançaient vers Enola pour la calmer. Alors là ! Jamais de la vie, elle laissait son amie face à des gros ours baraqués. La Serdaigle sortit sa baguette, ah oui non mais qu’ils soient moldus ou non elle s’en moquait, elle voulait pas qu’Enola y passe, elle lança donc un magnifique stupéfix,  qui envoya un nounours à terre. Bien sûr qu’elle aurait aimé en pulvériser plus mais il y en avait un c’était un sacré mauvais joueur. Elle ne s’était pas amusée à compter combien ils étaient, son seul but avait été de défendre Enola et d’éliminer ceux qui s’approchaient d’elle, sauf qu’un traître là, avait fait le tour et donna un coup sur la tête d’Elise qui vit 36 chandelles – si si elle a eu le temps de compter – avant que sa vision ne s’assombrisse brusquement et qu’elle s’écroule au sol. Bon bah, on repassera pour le sauvetage d’Enola, ce n’était pas folichon, folichon, la sauveuse venait de se faire assommer… ce qui allait être beaucoup plus pratique pour le suivez-nous sans résister. Il y a pas à dire, des fois les gens sont quand même mauvais joueurs…