- I -
Parmi les étoiles, il y en a toujours une qui brillera plus fort que les autres. Celle dont on arrive pas à en détacher le regard. Elle envoûte, nous capture, avant même que l’on ai eu le temps de le réaliser. On la suit tel un pantin et nous fraye un chemin vers l’inconnu; Charles Delacour avait trouvé celui de l’amour avec un grand A, ou tout du moins, c’était ce qu’il croyait. Jeune sorcier descendant d’une longue lignée d’aristocrates français et croisa un jour la route d’une sublime créature à la chevelure d’or et aux yeux bleus éclatants. Il tomba immédiatement sous son charme. Seulement, celle dont il s’était épris n’était pas une femme à proprement parler : c’était une vélane au doux nom de Mélusine. Avait-il était victime de son maléfice ou les fleurs de l’amour avaient réellement fleuri dans le coeur de ces deux l’être ? Quoiqu’il en soit, Charles demanda sa main au détriment des nombreux avis désapprobateurs. De leur union naîtra un garçon, Etienne Seth Delacour, qu’il nomma après son grand-père et son meilleur ami d’enfance d’origine anglaise, Seth Nott, qui lui épousa la soeur aînée, Elise Delacour.
Né avec une cuillère en argent dans la bouche, le petit ne manquait de rien. Il était pourri gâté jusqu’aux orteils. Mais l’euphorie de l’arrivée de ce nouvel héritier pour les Delacour fût de courte durée : enfant agité, il devint peu à peu un enfant à problèmes. Victime de grosses crise de colère, le petit était difficilement consolable, cassait tout ce qu’il avait à portée de main tout en laissant apparaître ces traits hideux caractéristique du sang de vélane qui coulait dans ses veines, balayant ainsi d’un revers de la main toute trace de mignonnerie sur ce visage infantile.
La turbulence de son fils insupportait en particulier son père qui évitait de gaspiller son temps à tenter de créer un lien avec lui. Etienne, ayant certainement ressenti un manque, chercha à attirer son attention à sa manière en faisant volontairement des bêtises et à gambader de partout. Ce qui, évidemment, ne rendait pas les choses plus faciles. Alors peu avant l’aube de sa neuvième année, le jeune garçon fût du jour au lendemain envoyé en Angleterre vivre chez sa tante. Etienne le vécu comme un début d’abandon, à savoir sa famille qui cherchait à se débarrasser d’un élément gênant : lui.
A l’âge de onze ans, il reçu sa lettre d’admission non pas pour la prestigieuse école de Beauxbâtons mais pour Poudlard où il fût réparti à Serpentard. Le choixpeau n’avait pas longtemps hésité à l’envoyer là-bas, trouvant en lui un potentiel et une haute ambition qui avaient de quoi le mener loin. Etienne n’était pas le genre d'élève à aimer copiner avec tout le monde. Il préférait s’entourer des bonnes personnes à ses yeux et avait ce charisme naturel pour s’imposer comme un leader. Cultivé et travailleur, il se révélait être un sorcier aux résultats plus que satisfaisants. Il n’en avait que faire d’Harry Potter, de ces histoires de survivant et autres soi-disant “retour du Seigneur des Ténèbres” avec ces évènements étranges qui se déroulaient dans le château. Etienne traçait sa propre route et c’était mieux ainsi.
Jusqu’à ce jour de
juin 1989.Il avait treize ans quand c’est arrivé. Désirant trouver un peu de sérénité, le Delacour alla se réfugier dans le monde moldu, loin de toute cette maison où il avait de moins en moins envie d’y mettre les pieds. Sans le vouloir, il fit l’une des plus grosses erreurs de sa vie : Etienne y fit une mauvaise rencontre, des moldus un peu plus âgés voulant faire du zèle avec lui. Ne pouvant user de la sorcellerie et seul contre trois, il se retrouva vite dans un position délicate. Roués de coups gratuitement, agrémentant à chaque blessure infligée colère et frustration, il finit par y extérioriser sa rage, dévoilant une harpie enragée prête à en découdre. Dans son excès de folie, ses trois assaillants se retrouvèrent grièvement blessés. Lorsque les autorités compétentes responsables des affaires de catastrophes magiques arrivèrent sur place, ils trouvèrent trois corps étendus sur le bitumes ensanglantés et plus loin dans une impasse, un adolescent dans un coin contre un mur, tremblant et en pleurs à marteler faiblement le mur en hurlant :
"Je ne voulais pas le faire mais ils m’y ont forcé. Ce n’est pas ma faute…! Ce n’est pas ma faute ! Ce monde est pourri, qu’ils brûlent tous autant qu’ils sont ! "- II -
"Vous n’apportez que la honte, et ne méritez ni le nom des Delacour, ni d’être mon fils."
Une fracture. Une cassure. Ces mots d’une violence inouïe prononcés par son père marqua définitivement un tournant dans leur relation.Voire pire, dans son existence toute entière; s’il n’avait plus sa place parmi les Delacour, grand bien leur fasse. L’argent qu’on lui réclamait comme dommages et intérêts suite à une décision du Ministère, il allait le trouver. Seul. Et donner une ultime raison de s’émanciper de ce qui l’étouffait depuis tant d’années; l’adolescent entama sa transformation, tout d’abord en commençant par exiger de se faire appeler Seth et non plus Etienne par son entourage proche. Il commença aussi à s’intéresser de près aux agissements du Seigneur des Ténèbres et par dessus tout, chercha un pigeon à plumer pour rembourser ses dettes. Quelqu’un de manipulable, de naïf...Et il se trouve que celui-ci avait plusieurs cordes à son arc. L’avantage d’être naturellement charismatique, son charme opérait, en particulier envers la gente féminine envers qui il avait un succès certain.
Mais Seth jeta son dévolu sur une jeune fille rêveuse d’environ son âge. Il n’était pas dupe : le serpentard savait que sous ses airs d’élève studieuse la plupart du temps le nez plongé dans les livres, elle nourrissait des sentiments à son égard. Il savait aussi que sa famille éétait réputée pour être particulièrement aisée. Ces deux conditions réunies, Seth mit son plan à exécution : il sympathisa en premier lieu avec elle pour gagner sa confiance. Seulement, le Delacour se surprit à apprécier leurs conversations plus que de raison. Elle était rayonnante, tout ce que lui n’était pas. Et surtout
brillante. Ils pouvaient varier les sujets sans tomber dans l’incompréhension, parler de leurs passion respectives. Le courant passait bien entre eux et de leurs rencontres occasionnelles, elles devaient plus régulières. Il y avait ce sentiment étrange de béatitude crépitait lorsqu’il se trouvait en sa présence, sentiment qu’il s’efforçait d’ignorer. Il ne voulait pas s’attacher à elle. Être Icare en volant trop près du soleil pour ensuite se griller fatalement les ailes;
Peu à peu, leur relation prit une toute autre tournure. Leurs mains qui se frôlaient s’entrelaçaient. Échangèrent leur premier baiser dans un contexte de surprise digne d’un conte de fée. Ils formaient en apparence un couple animé par un amour adolescent sincère et fusionnel. C’était le cas pour Athéna qui était totalement prisonnière de ses sentiments pour lui et de cet emprise qu’il avait sur elle. Le jeune homme décida de passer à l’étape au dessus, un soir, au bord d’un lac contre toute attente, il demanda sa main qu’elle accepta aussitôt sans se préoccuper des protocoles que leurs familles auraient sûrement imposé s’ils étaient au courant ne serait-ce que de cette relation qu’ils entretenaient activement. Et dans un élan affectif, goûtèrent aux affres charnels sans qu’un des deux ne puisse se douter que cet acte allait sceller leurs destins à tout jamais.
Une grossesse. La nouvelle avait fait l’effet d’une bombe dans le couple de jeunes fiancés. Si Athena fût comblée - quoique inquiète - elle ne s’attendait pas à la réaction radicale de son fiancé. Cet enfant, il n’en voulait pas et devint rapidement un sujet de discorde entre eux. Mais elle ne voulait rien entendre. Le bébé, elle décida malgré tout de le garder.
En
avril 1993, elle donna naissance un petit garçon, fruit non-désiré d’une union illusoire et dans un contexte en proie à basculer dans le chaos.
Ils n’avaient même pas
dix-sept ans. -III -
La Deuxième Guerre. Tout n'était que chaos, où dormaient pour l’éternité les innocents tombés au combat. Deux camps s’opposaient : celui des partisans de Voldemort et de l’Ordre du Phénix. Dans une période où le Delacour se cherchait, les idées du Seigneur des Ténèbres l’avaient séduit. Mais il n’avait aucune envie de jouer les laquets. S’il avait rejoint les rangs du Mage Noir, c’était avant tout pour servir ses propres convictions : en d’autres mots, il trouvait plus son intérêt ici que de l’autre côté; fort de sa capacité à convaincre et à manipuler, le Delacour réussi à entraîner sa fiancée au fond du gouffre, à retourner sa baguette contre ceux qui furent jadis leurs camarades. Une fois fait, il acheva la jeune femme en lui assénant le coup de grâce lorsqu’elle s'aperçut enfin que Seth se servait depuis le début dans les caisses de sa famille.
Les forces obscures perdirent la guerre. Ce qui s’étaient alliés à Voldemort furent attrapés puis jugés avant d’être envoyés à Azkaban. Athéna fût vite relaxée. Quant à Seth, son cas était beaucoup plus problématique. Il joua ses dernières cartes, se faisant passer pour une victime dans l’histoire et se servit même de son nouveau né pour attendrir le jury qu’il parvint à se mettre dans la poche. Il fût libéré mais condamné pendant un laps de temps précis à une surveillance rapprochée par un Auror. Il n’était pas interdit de voir son fils ni par les autorités ni par la mère du garçon, bien que cette dernière agissait froidement avec lui pour protéger son petit de ce père au double visages qui commençait lentement à s’attacher en silence au garçonnet.
Ils finirent leurs études avec pour projet de prendre des chemins radicalement différents. La jeune mère souhaitait plus que tout voler de ses propres ailes, montrer à son ex-fiancé qu’elle était devenue une femme fort. Oh lui prenait un malin plaisir à tester sa persévérance… Car il savait que ses dires n’étaient qu’une façade et donc, la pousser à ses dernier retranchement pour qu’elle s’affirme durablement. Seth quant à lui, opta pour intégrer le Département de la Justice chez les tireurs d’élite de baguette magique. Mais il se retrouva seul une fois de plus lorsque son ex-fiancée et son enfant de trois ans quittèrent le territoire britannique.
Deux ans plus tard, elle finit par revenir dans sa vie. Elle avait bien changé et leur petit aussi. Seth mentirait s’il affirmait qu’ils ne lui avaient pas manqué. Leur absence lui fit réaliser qu’il avait du mal à se suffir sans eux. Il mit du temps à l’admettre mais les revoir là, devant ses yeux, lui fit comprendre qu’ils constituaient le pilier qui l’avait empêché de s’écrouler. Cependant, était-elle prête à pardonner tout le mal qu’il avait fait ?
- IV -
L’attitude de Seth envers elle n’était plus la même. Il avait mûri lui aussi. La jeune femme, apprentie médicomage, faisait face au sorcier qu’elle avait connu en premier lieu. Un Seth doux, cultivé et attentif. Ils apprirent à se connaître à nouveau, sans faux-semblants et le véritable amour éclos, déjà présents dans leurs coeurs depuis bien longtemps... Tourmenté, ses démons et sa colère l’aveuglaient. Dans une période où le monde sorcier se reconstruisait des cendres de la guerre, il avait besoin de retrouver un équilibre. Équilibre que la mère de son fils pouvait lui donner. Il reprit son nom d’origine : Etienne Delacour. Une fois une confiance mutuelle installée, ils se marièrent et de leur union naîtra leur deuxième enfant, désirée et née d’une passion véritable en avril 2000. Avec le soutien de sa femme, le français en vint à renouer avec les Delacour, à laquelle il avait tourné le dos il y a une dizaine d’années. Tout semblait lui sourire. Trouver un bonheur qu’il n’avait jamais eu la chance d‘avoir…
Mais n’était-ce pas trop beau pour être éternel ?
Etienne fit un beau parcours au sein des tireurs d’élites jusqu’à l’aube de ses trente ans. Unité exemplaire et efficace, il mit fin à sa carrière pour se consacrer à la Politique. Il voulait changer de cap, mettre sa patte d’une manière différente dans les rouages du système magique. Ne plus être qu’un pantin. Il se présenta alors comme un défenseur du monde sorcier. En d’autres termes, un conservateur. Puis arriva l’été 2015. Sa femme, atteinte d’une maladie génétique auto-immune incurable, celle-ci fût admise en urgence en une soirée de juin. Elle avait réussi jusque-là à vivre avec depuis qu’ils étaient au courant de son existence, mais perdit son combat contre cette saleté après une lutte acharnée.
Sa femme s’éteignit le 20 juin 2015 dans son lit d’hôpital à St-Mangouste, avec son mari et son fils de vingt-trois ans qui furent à son chevet jusqu’à son dernier souffle au petit matin. Un silence de mort régnait dans la pièce. Etienne balaya une dernière fois une mèche du visage angélique de son épouse et déposa un ultime baiser sur ses lèvres déjà tièdes. Il tenait sa main dans la sienne, incapable d’exalter sa peine. Etienne souffrait, mais fit le choix de s’enfermer dans son mal. Le père de famille trouva le courage de coucher la mauvaise nouvelle dans une lettre qu’il fit porter par son hibou personnel à sa fille cadette encore scolarisée à Poudlard.
« Mon ange,
J'espère qu'Icare te trouvera sans tarder.
Je ne souhaitais pas envoyer ce hibou, mais je dois m'y résoudre. Ta mère et moi sommes allés à Ste Mangouste hier soir parce qu'elle ne se sentait pas bien. Malheureusement, les médicomages n'ont pas pu éviter le pire...
Mon cœur, ce matin, la maladie à été plus forte et... Ta mère nous a quitté. Je n'ai pas les mots pour te dire à quel point je suis désolé.
J'ai prévenu la directrice pour que tu puisses rentrer au plus vite. Ton frère viendra te chercher en portoloin.
Je t’aime. »
Sa mort fût la fin d’un chapitre. Une autre page à tourner, mais en aucun la fin de l’histoire. Etienne avait besoin de temps. Pour se reconstruire, retrouver pied, se chercher en menant une vie d’ermite en quelque sorte. De ce fait, il se retira de la Politique, se consacra à des écrits pour soulager sa conscience. Vadrouilla aux quatre coins du pays. Voyagea en Europe, en dehors...Son nom ne résonnait plus au Ministère, n’apparaissait plus écrit noir sur blanc dans les journaux. Le Delacour avait disparu littéralement des radars. Il n’avait pas non plus retrouvé l’amour, si ce n’était peut-être apaiser son chagrin dans de rares relations sans lendemain pour la plupart;
Un après-midi d’hiver 2018, Etienne reçu à l’improviste dans sa maison londonienne une visite amicale de son mentor d’à l’époque où il était encore tireur d’élite et qui était à cette période le Chef de la Brigade de Police Magique en titre. Les deux hommes avaient sympathisés et ils avaient gardé contact. A présent amis, l’homme le mit au courant des derniers agissements du Ministère au cours d’un discussion. Seulement, s’il était venu ce jour-là, ce n’était pas que par simple sympathie : il souhait que son ancien apprenti le succède à ce poste qu’il comptait quitter d’ici peu. Etienne refusa catégoriquement au départ.
“Je ne suis pas prêt à revenir sur le devant de la scène, navré.”Ce n’est qu’à la suite d’une intense réflexion que le demi-vélane accepta sa proposition, et celui qui en était à l’origine ne reçu une réponse positive une semaine après avoir fait le déplacement; nommé à sa suite, le Delacour entreprit de gérer ses troupes d’une main de maître : il connaissait les ficelles du métier, tout du moins, celles des élites. Il n’avait encore jamais eu de telles responsabilités, même s’il s’était mentalement préparé à devoir s’adapter à sa nouvelle fonction. Cela dura un certain temps et s’il y en avaient qui étaient satisfaits de sa nomination, on s’en méfiaient également. Ce type de réaction n’avait rien de surprenant quand on connaissait le passif de l’individu en question; Etienne est un homme entre l’ombre et la lumière qui n’a pas toujours fait les bons choix et qui n’est pas à l’abri d’en faire d’autres.