Mes premières années de vie ont été assez simples. J’ai été élevée par des parents sang-purs qui étaient assez traditionnels. Par contre, pas de la pure tradition sang-pur, mais plutôt la pure tradition hongkongaise. Je ne suis pas née là-bas, mais plutôt en Écosse, mais ça aurait pu être aussi bien la même chose. J’ai été aimée,  bien élevée et j’ai eu tout ce dont  j’avais besoin pour être heureuse.  Je l’étais. J’avais beau être fille unique, je n’étais que rarement seule. Mon père et ma mère m’ont préparée toute mon enfance à entrer à l’école et quand j’ai franchi les portes de Poudlard, ça a été avec confiance. J’étais nerveuse, mais je ne doutais pas de moi, je savais ce que j’avais à faire. J’allais apprendre la magie, performer, rendre mes parents fiers et j’allais avoir un brillant avenir.

Le Choixpeau m’a envoyée chez les Serdaigle et je n’aurais pas pu être plus fière. C’était la maison de l’intelligence, de la sagesse, de l’érudition, de la curiosité et de la créativité. Ce n’était que des qualités que j’espérais avoir ou bien développer tout au long de mes années au collège. Mes premières années ont été très calmes. J’étais populaire et je ne me souciais que de deux choses, mes amies et mes notes. J’étais studieuse au possible et plutôt populaire. Je ne demandais que peu aux autres, de l’écoute chez mes amies, de l’ouverture d’esprit pour les discussions, pour le reste j’étais tranquille Le seul endroit où je brassais de l’air, c’était sur le terrain de Quidditch. Dès mon premier cours de vol, j’ai su que j’allais passer beaucoup de temps sur un balais. J’aimais la vitesse, la sensation du vent sur mon visage et surtout la compétition. Dès que j’ai pu faire les essais, je me suis présentée et j’ai été prise dans l’équipe rapidement. J’étais douée, comme si j’avais ça dans le sang, ce qui n’était absolument pas le cas. Rapide et agile sur mon balai, je suis devenue l’attrapeuse de l’équipe des Serdaigles.

Lors de ma cinquième année, j’ai fréquenté un peu Cédric Diggory un temps. Avec la frénésie du tournoi des trois sorciers, il y avait des étrangers partout, tout le monde était prêt à fêter, à se rencontrer et à se lier. Je me suis rapprochée de l’un de nos champions. Il m’avait invité au bal de Noel et j’ai accepté. Nous nous sommes rapproché, chastement mais émotivement, jusqu’à sa mort lors de la dernière épreuve de tournoi. C’est à partir de ce moment que ma vie a basculé. Il ne faut pas se faire de scénario, ce n’était qu’un amour de jeunesse. Nous étions liés, mais il n’aurait probablement pas été l’amour de ma vie. Par contre, Cedric a été mon premier deuil à faire et surtout il a été mon premier amour perdu. Le choc a été très fort, surtout avec la symbolique que sa mort impliquait. Le seigneur des ténèbres avait fait son retour mon le Poufsouffle avait été sa première victime. À partir de ce moment, je me suis fermée, gardant mes amies près de moi et surtout avec Elizabeth. Ma meilleure amie a été là pour m’aider à passer à autre chose, à faire mon deuil sans complètement oublier ce qui s’était passé. J’ai passé un horrible été à pleurer et à passer du temps avec ma meilleure amie. Le reste est flou.

L’année suivante, pleine de convictions, j’ai suivi Harry dans l’armée de Dumbledore avec Elizabeth et Marietta. Lors de nos entraînements secrets, nous travallions tous très fort, faisant au mieux pour apprendre rapidement et surtout pour être prêts. Nous ne savions pas si quelque chose allait se produire bientôt, mais avec les événements de l’année précédente, nous savions tous que ça serait le cas un jour ou l’autre. Celui dont on ne devait pas prononcer le nom était de retour, ce n’était pas seulement pour faire du tourisme et revoir son bronzage. Il voulait reprendre son boulot où il l’avait laissé et ça ne promettait rien de bon. En même temps que tout ça, je voyais bien que Harry flirtait un peu avec moi, très maladroitement, mais ce n’était pas désagréable. Il faut dire qu’il était le seul à avoir vu la mort de Cedric, il comprenait ce qui s’était passé. Je me disais qu’être ensemble pourrait être bien autant pour lui que pour moi. Je m’étais royalement plantée. Je n’aurais jamais dû l’embrasser comme je l’ai fait dans la salle sur demande.  Je culpabilisais, je pleurais et ça a tout gâché. Je n’étais pas prête et ça a donné un cafouillage assez retentissant. Malgré ça, je suis tout de même restée proche de lui. Il était une personne sage malgré tout ce qui se passait autour de lui et je voulais le suivre dans sa bataille. C’était la bonne chose à faire.

En fin d’année, nous nous sommes rendues compte que Marietta avait trahi le secret sur nos entrainements et nous avons tous été coincés. J’avais toujours pensé qu’elle était mon amie, mais elle m’a gravement déçue. L’amitié ne semblait ne pas compter du tout là-dedans. Il n’y avait que les règlements qui comptaient. Après cette trahison, il ne restait plus qu’Elizabeth et moi. J’avais d’autres amies, certes, mais personne que je considérait aussi proche de moi comme elle. J’allais parfois dans sa famille l’été et inversement. C’est comme ça que j’ai fait la rencontre de Charles, son grand-frère. Je le trouvais sympathique quand il était là et il était plutôt mignon, mais sans plus. Je n’allais pas chez mon amie pour lui après tout.

Finalement, le pire est arrivé. Comme nous le redoutions, le Seigneur des ténèbres a fini par reprendre du terrain et les anciens conflits que nous pensions tous enfouis ont repris du terrain. Les nés-moldus n’avaient plus leur place à Poudlard, les châtiments corporels ont repris du service et beaucoup de sorciers devaient fuir. Lors de sa dernière année, Harry n’est pas revenu à l’école, c’est Neville qui a repris la tête de la «résistance» interne et il a mené la barque comme un chef jusqu’à la fin, jusqu’à ce que la bataille éclate dans les murs du château. Nous n'étions plus au château toutes les deux, ayant graduées l'année d'avant, mais nous avions été prévenues par les membres de l'A.D. quelque chose allait se passer et qu'ils avaient besoin d'aide. C’est donc avec tout le courage que nous avions Elizabeth et moi que nous nous sommes lancées dans la bataille, espérant que nous allions toutes les deux nous en sortir. Nous nous étions trompées et ma meilleure amie y est restée. Quand je l’ai vue s’effondrer au sol, inanimée, je me suis complètement brisée. Tout ça n’avait aucun sens pour moi, cette guerre n’avait pas de but. Il n’y avait qu’une lutte pour savoir qui serait le dominant et qui serait le dominé. Je pensais à tout ça alors que j’essayais de transporter le corps de ma meilleure amie en sécurité, mais c’était impossible. J’ai donc commencé à me construire une carapace. Je devais gérer, je devais être forte pour Elizabeth et pour tout ceux pour qui nous nous battions. La cause était juste, advienne que pourra.

Après tout ça, mes souvenirs sont assez flous. J’ai pleuré la perte de ma meilleure amie durant tout l’été et son frère, Charles, et moi, nous sommes consolés du mieux que nous le pouvions. En discutant tous les deux, nous nous sommes rendu compte que la vie était terriblement courte. J’aimais comment je me sentais avec Charles, il comprenait ce que je lui disais et ce même si nous n’étions pas du même monde. Il savait ce que représentait la magie, il n’en avais pas lui-même, mais sa soeur lui avait tout expliqué quand ils grandissaient. Une chose en entraînant une autre, nous avons commencé à nous voir sérieusement. La vie était trop courte pour nous freiner et je ne voyais pas comment quelqu’un aurait pu me comprendre autant que lui. Son sang n’y changeait rien, je voyais un avenir avec lui. Il effaçait mes peines, faisait sentir n'importe quel endroit comme un foyer. Je me sentais chez moi partout s'il était là.

Je ne veux pas dire malheureusement parce que ce n'est pas un événement qui l'est. Disons seulement que j'ai rapidement dû changer mes plans de carrière. Je pensais jouer au quidditch professionnellement, je pensais essayer à tout le moins. Par contre, une petite poussière d'ange s'est logée en moi. Je suis tombée enceinte un mois à peine après la mort de ma meilleure amie. Je ne pensais pas être prête à ça, mais en discutant avec Charles, tout est rentré dans l'ordre. Nous allions avoir un fils. Le 14 février 1999 venait au monde mon fils Hyacinthe, comme son père le voulait. Par contre, en souvenir de Cedric, il porte aussi son nom. Je suis rapidement retombée enceinte, cette fois d'une fille. En novembre de la même année, Nymphea est venue au monde et en souvenir de ma meilleure amie, je lui ai aussi donné son nom.

Avec mes grossesses, le manque d'entrainement et la vie de famille, je n'ai pas pu retourner au jeu. Par contre, je me suis dis que je pouvais tout de même rester impliquée dans le milieu sportif. Je suis donc entrée au département des sports et jeux magiques. Avec le temps et mon implication, j'ai gravi les échelons jusqu'à me retrouver à la tête du département. Depuis mes débuts dans la vie jusqu'à présent, je suis très fière du chemin que j'ai fait. Par contre, avec le retour des mangemorts et mon implication dans l'odre, je sais que le chemin ne sera pas aussi calme que je le voudrais.