Les petites boulettes, ce sont des choses qui arrivent. En ce moment, les différentes allégeances sont décidées à se tirer dans les pattes. Entre les Mangemorts qui veulent exterminer les non magiques, les Blood Circle qui veulent exterminer les sorciers et l’Ordre du Phénix qui essaient de faire en sorte que tout se tasse et qui, forcément étaient vu comme des enquiquineurs de première.
Trois allégeances, chacune connaissant, normalement, les membres qui la composent mais pas celles des autres allégeances… Et voilà comment on fait une boulette. Aussi, quand deux filles n’étant pas des mangemorts furent aperçues aux abords du quartier général, ça ne passa pas du tout pour la sentinelle qui ne trouva rien de mieux à faire que de les assommer. Certainement que pour couvrir les agissements de leur camarade un peu stressé de la baguette, les autres mangemorts se seraient débarrassés des deux jeunes filles… Sauf que voilà, les deux personnes ont de la famille chez les Mangemorts, ça ferait un scandale si on éliminait la progéniture. Impossible néanmoins de les libérer comme ça, le mieux est encore de faire croire que c’est une autre allégeance qui les a assommés.

Lorsque Amber et Anastasiya se réveillent quelques minutes, ou heures plus tard. La première chose qu’elles peuvent constater c’est qu’elles ont une bosse à l’arrière du crâne. La seconde c’est qu’elles sont dans une espèce de boîte extrêmement sombre. Un filet de lumière provenant du plafond éclaire le centre de la pièce et c’est la seule source de lumière. Mais, à moins d’être une petite souris, impossible de passer par là pour sortir. Une chose est sûre, si elles sont rentrées dans cette pièce, même assommées, elles peuvent forcément en sortir, il y a tout ce qu’il faut à l’intérieur de la cage pour sortir, il faut juste être ingénieux et motivés, le but des Mangemorts étant bien sûr que les demoiselles puissent s’échapper mais pas que ça paraisse simple.

Objectif : Sortir de cette espèce de cage et récupérer au passage vos baguettes qui ont été balancées à quelques mètres de là pour ne pas que vous puissiez utiliser votre magie pour ouvrir le loquet.

Attention vous n'avez le droit qu'à 3 lancés de dés par personnage. Utilisez les à bon escient.

Rappel des règles :
- Favoriser les rps courts (500 mots environs maximum)
- Vous avez deux mois HRP pour réussir votre mission.

Amber se promenait tranquillement dans les quartiers de Manchester, quand son attention se porta sur Anastasiya un peu plus loin. Les deux demoiselles n’avaient jamais été amies. À vrai dire, la jeune Towsen avait un peu du mal avec son allure qui résonnait comme de la haute bourgeoisie. Cela lui avait suffi pour avoir quelques préjugés sur sa personne, sans même la connaître. Pourtant, en la voyant aujourd’hui, elle vit ça comme une opportunité d’avoir une réponse à sa question.

— Hé, Anastasiya ! s’exclama-t-elle en rejoignant la Gryffondor par quelques foulées rapides. Comment tu vas ? Est-ce que tu sais si nous devons prendre le Poudlard Express avec les autres cette an… ?

Pas le temps de finir sa phrase qu’un énorme coup s’abattit sur l’arrière de son crâne. C’était Ana qui venait de lui faire ça ? Elle en l’avait pas toujours trouvé très nette, mais pas à ce point, tout de même ! La demoiselle était loin de ressembler à un « thon » (comme le voulait l’expression moldu qu’elle avait apprise il n’y a pas si longtemps, grâce à Raphaël), mais au fond elle était un véritable requin. Par Merlin, elle voulait seulement lui poser une question…

Finalement, le temps passa et elle put constater que ce n’était pas elle, la psychopathe qui venait de l’assommer. Au contraire, elles se retrouvèrent toutes les deux enfermées dans une sorte de cage. Bordel, qu’est-ce que c’était que cette histoire ! La pièce était si sombre qu’elle avait l’impression de se trouver au fin fond des abysses, sans oublier le faible rayon lumineux au milieu de la pièce. Comment allaient-elles pouvoir sortir d’ici ?

Grimaçant, elle porta sa main à l’arrière de son crâne et se mit à jurer entre ses lèvres. Ana n’avait pas encore retrouvé sa pleine conscience, mais elle en profita pour examiner les éléments qu’elle parvenait à entrevoir. Elles étaient dans un sacré pétrin !

— Anastasiya ? Tu es réveillée ? Il faut qu’on sorte de là !

« Que je puisse botter le derrière à ceux qui nous ont foutu ici ! » pensa-t-elle au même moment, prête à en découdre. Tous les éléments qu’elles trouveraient seraient bon à prendre.

Dans les hautes sphères spectrales, il est dit que ce qui sort de la bouche vient du cœur et que c’est cela qui souille l’homme. Voilà aussi pourquoi l’état dans lequel on mange est encore plus important que ce que l’on mange ; car on peut s’empoisonner avec les meilleures nourritures quand on ne fait pas forcément attention. En effet, il est dit que si en même temps que vous vous nourrissez, et que vous êtes agité par le trouble ou la colère, les aliments que vous ingérez s’imprègnent de poisons. D’un point de vue moral, il est donc important que vous fassiez l’effort d’imprégner votre nourriture de respect et de reconnaissance. Enfin, si vous ne voulez pas qu’il vous arrive malheur. Etait-ce cela qui donnait à Nastia sa dominance conciliante ? Peut-être bien... Ou pas.

Nastia se promenait tranquillement son beignet à la pomme, et elle fut familièrement interrompue par Amber. Qu’est-ce qu’elle voulait. Elle qui la fuyait comme la peste. Rester calme. Calme. Cependant, il lui arrivait parfois de déraper et de se transformer en véritable harpie. Si son caractère était pur, rien de ce qui venait de l’extérieur n’aurait pu le salir. Pourtant, c’était loin d’être le cas. Même couvert de boue, un diamant garde sa pureté et sa beauté, il suffira de le polir pour qu’il brille à nouveau de tout son éclat. Rien n’a le pouvoir de la salir, sauf s’il renonce lui-même à sa qualité de diamant et accepte, par sa négligence, de redevenir charbon. Dans les évènements à venir, c’est ce que Nastia aurait à retenir. Si elle ne voulait pas se laisser posséder par son tempérament impétueux et de requin.

Et alors qu’elle tentait d’écouter la fin de sa phrase : BIIIIIIIIM. Qu’est-ce que ? Nastia sentit son corps partir en avant et elle fut plongée dans les abysses. Combien de temps s’était-il écoulé ? Elle ne pourrait le dire. Se remettant à peine de ce choc physique, un sifflement perçant vint percuter les tympans de la sorcière et lui arrachant un gémissement. C’était insupportable, pire que des crissements d’ongles sur un tableau à craie. L’écho lui déchira l’intérieur du crâne, et c’est en ouvrant les yeux qu’elle remarqua que ses pieds avaient disparu dans un brouillard noir. « Oh ! Mes pauvres petits pieds ! Qui vous mettra vos souliers maintenant que je ne peux plus vous voir, mes mignons ? » Elle s’imaginait déjà le pire ; ses pieds devenant indépendants et la traînant d’un bout à l’autre de Poudlard. La faisant se promener la nuit. La faire danser jusqu’à ce que mort s’ensuive. Elle se voyait envoyer tout un tas de présents à Monsieur Lepiedgauche de Nastia afin de le supplier d’arrêter. Un enfer. Son cauchemar commença lorsqu’elle tangua dangereusement, tout en manquant de se cogner la tête à nouveau. En trois secondes, son cauchemar s’envola. C’est à cet instant que les esprits de la sorcière refirent surface. Ses pieds étaient toujours là. Vifs. Imposants. Et endoloris. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Pour une fois dans sa vie, sa maladresse n’était pas responsable de son état. Alors qui ?

Cette cage était infernale. Elles ne pouvaient pas espérer passer à travers les barreaux, à moins d’avoir la taille d’un plancton. Bordel, elle était une Serdaigle, elle devait réfléchir. Il y avait forcément une solution devant sous yeux. Sans leurs baguettes magiques, elles ne pouvaient espérer pouvoir sortir avec un simple « Alohomora ». Il fallait creuser plus loin. Bon sang, elle avait déjà lu quelque part différentes méthodes pour ouvrir un verrou. Elle devait s’en rappeler.

— Par Merlin, je souffre de perte de la mémoire courte, songea-t-elle à voix basse, avant qu’Anastasiya reprenne conscience.

Toutes les deux n’étaient pas de grandes amies, mais elles s’étaient retrouvées dans cette galère ensemble et elles devaient en sortir ensemble. Mettant son ego de côté, elle expliqua la situation à la jolie brune qui venait tout juste de reprendre conscience.

— Des abrutis nous ont enfermé ici et nos baguettes sont plus loin dans la pièce. Nous devons trouver un moyen de sortir de cette cage.

Amber tapota son index sur le haut de sa lèvre, les yeux légèrement plissés, cherchant tous les éléments qui pourraient les aider à cet instant. Si seulement Anatasiya était une animagus qui avait la capacité de se transformer en pieuvre. Au moins elle se serait fait pousser de longues tentacules jusqu’à leurs baguettes et les auraient ramener grâce à ses ventouses. Mais ça… Elle pouvait encore rêver.

— Dis moi, tu as quelque chose sur toi qui pourrait nous aider ? Un don, une potion, un objet ? Vraiment n’importe quoi. Il faut faire céder ce verrou.

Amber voulait sortir de là. Elle détestait se retrouver impuissante comme elle l’était actuellement. Et elle avait une drôle d’envie d’aller botter le derrière aux crétins qui les ont mis ici. Quel était le but de cette séquestration ? Elles n’avaient pourtant rien fait de mal, mise à part se promener dans la rue. Cela ne présageait rien de bon. Cela n’était quand même pas des membres du Blood Circle ? Bon sang, elle espérait que non !

Si Anastasiya avait pu oublier les deux dernières de sa vie, elle le ferait. Elle venait d’assassiner son égo par la pensée de son propre esprit. Elle avait reçu un coup sur la tête. Elle avait eu une hallucination. Bien que ça n’en était pas une selon elle. Elle avait failli trébucher. Elle avait manqué de se cogner à nouveau la tête pour retomber dans le noir. Peut-être que ça aurait été plus facile. Elle serait loin de cette cage. D’Amber aussi. Nastia n’avait rien contre elle personnellement, mais visiblement elle oui. La Russe ne comprenait pas ce qu’elle avait à se rapprocher, et elle s’en fichait. Les deux sorcières n’évoluaient pas dans les mêmes cercles, la distance faisait qu'elles n’avaient pas à se côtoyer. Ni à se forcer. Juste à s’ignorer. Et cela convenait à la jeune lionne. Seulement, les choses n’allaient pas vraiment dans son sens. Et Nastia allait avoir besoin d’elle pour sortir d’ici. Alors comme ça on les avait enfermés. Pourquoi ? Et par qui ? « Quoi ? Non ! Pas nos baguettes ! » Si il y avait bien une pratique sans laquelle Nastia ne pouvait pas avancer, c’était bien la magie. Sans elle, son quotidien ne serait plus le même Sans elle, l’avenir lui paraissait bien sombre. Bien qu’elle fasse partie d’elle, ce n’était pas ce qui la définissait. Il était temps maintenant de prendre les choses en main.

De toute évidence, elle avait un train de retard car Amber semblait déjà sur le qui-vive. Nastia sentait qu’elle allait lui donner mal à la tête. Si ce n’était pas déjà le cas. Et tout de suite, elle se tourna vers la Russe comme si elle avait le don de se liquéfier, de se transformer en flaque d’eau et de passer à travers les barreaux. Et bien ce n’était pas le cas. Woah ! Il fallait qu’Amber se calme, ce n’était pas en l’ensevelissant de questions qu’elle réfléchirait. Elle lui dirait bien de se calmer, mais Nastia tiqua sur les potions. « Oui, j’ai des potions avec moi ! » Dont une qui pourrait faire de sacrés ravages, mais en observant la pièce, elle savait qu’elle ne s’en sortirait pas indemne. « Mais on ne peut pas les utiliser. Il n’y a pas assez de recul pour nous éviter d’être blessé. On serait prise dans le souffle de l’explosion. Il faut trouver autre chose ! » Quelle idée lui avait prise de la doser autant. Si seulement. Sans ça, elles seraient peut-être déjà dehors. Mais on referait le monde avec des si. Elle se disait surtout que si elle n’était pas sortie de chez elle, elle n’en serait pas là. Inventer des scénarios alternatifs ? Complètement inutile. Entre ses divagations délirantes et ses visions stimulantes, la Russe n’arrivait pas à réfléchir. Enfin elle y arrivait. Mais pour se sortir de là, elle ne savait pas par où commencer. Les variables de sa détention la bloquaient dans sa réflexion.

Amber n’avait rien spécialement contre Anastasiya. Seulement, elle trouvait qu’elle avait parfois cet air supérieur que l’on trouvait aux anciennes reines. Il y avait quelque chose dans son regard qui lui rappelait étrangement ce scénario.  A votre avis, que s’est il passé pour que la reine devienne givrée, à cet instant précis ? Car oui, il suffisait de regarder ses yeux pour comprendre qu’elle était à deux doigts de craquer. Elle n’aimait pas cette situation et elle risquait de ne pas aimer la suite. Amber ne voulait pas céder à la panique et si la demoiselle se mettait à faire n’importe quoi et à lui parler n’importe comment, elle risquait de vite s’emporter et la remettre à sa place. Mais après tout, peut-être se trompait-elle sur toute la ligne et qu’elles allaient finir par trouver du positif l’une dans l’autre ? Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle mangerait des sucres d’orge et ferait des batailles de boule de neige avec elle, à Pré-au-Lard, l’hiver prochain. Mais elle ne pouvait pas dire de quoi l’avenir serait fait à ce moment-même. Enfin… Fallait-il déjà qu’elles sortent vivantes de cette cage.

Écoutant Anastasiya, elle se trouva quelque peu déçue de ne pas pouvoir faire usage de ses potions. Mais il s’agissait d’un élément essentiel. Peut-être que cela pourrait leur servir plus tard. Il ne fallait pas négliger cette alternative. Amber tâte les différents côtés de la cage, afin de comprendre au mieux comment elle était faite. Finalement, sa main se déposa sur quelque chose de froid et de métallique et elle comprit rapidement qu’il s’agissait d’un cadenas.

— Il y a un cadenas sur la porte. On peut peut-être trouver un moyen de le déverrouiller.

La jeune Towsen tapota son index contre son menton et réfléchit. Comment un moldu réglerait cette affaire ? Elle avait souvenir d’un film où les acteurs utilisaient une épingle à cheveux pour ouvrir un verrou. Peut-être que cela pouvait marcher ?

— J’espère que j’ai toujours mon épingle à cheveux. Je pense avoir une idée, mais je ne sais pas si cela va marcher.

Amber toucha son crâne encore douloureux et chercha le petit objet qui leur serait grandement utile à cet instant. Si elle avait cette épingle, elle pourrait peut-être la passer de l’autre côté et avoir un point d’accroche avec le loquet. Ses doigts ne seraient pas suffisants pour ouvrir cette porte, l’espace était trop restreint.

Lancer de dés:

Si vous vous retrouviez enfermer dans une cage avec une personne qui vous apprécie moyennement, comment vous y prendriez-vous pour vous en sortir ? L’utilisation du sortilège de déverrouillage serait sans doute votre première idée. Une bonne idée si on ne vous avait pas privé de votre baguette. Dans cet instant, il est temps de mettre votre cerveau à contribution. Nastia avait d’abord pensé à utiliser une de ses potions, mais avec trop de risques. Elle savait qu’elle se blesserait avec même en diminuant son dosage. Elle aurait pu la couper avec les quelques autres liquides qu’elle avait sur elle. Mais sans un pourcentage précis, le dosage pourrait être erroné et faire plus de dégâts de prévu. Travailler sous pression ? Anastasiya savait le faire, mais pas dans de telles conditions. Si elle avait été un elfe de maison, elle aurait pu transplaner, boire un verre en Nouvelle-Zélande, faire la fête au Brésil, et revenir chercher Amber. Tout ça en moins de dix minutes. Mais comme elle ne l'était pas, elle resterait à moisir dans cette cage pour l’éternité. Si elle était une bonne lionne, elle pouvait toujours espérer que l’épée de Gryffondor fasse son apparition comme le Messie. Il y avait peu de chance, vu que techniquement elle n’avait pas encore été répartie. Ou alors elle aurait pu se trimbaler une malle de quidditch dans sa poche extensible de cape, avec un cognard fou dans ses bagages. Or elle n’en avait que les battes. Elle espérait que cette épingle leur sauverait la mise. Même si Nastia ne savait pas comment elle les aiderait.

Comment est-ce qu’une aussi petite chose pouvait les aider ? « Qu’est-ce que tu comptes faire avec cette épingle ? » Elle tentait de voir ce que l’autre sorcière faisait, mais les ténèbres l’empêchèrent de voir ses gestes. Un instant après cette dernière se mit à soupirer. Elle semblait avoir fait tomber l’épingle, et dans ce noir presque complet, il allait être difficile de la trouver. « Je vais chercher de ce côté ! » Depuis combien de temps Nastia était-elle accroupie dans cette cage à chercher son précieux ? Un certain temps peut-être… Mais cette petite chose ne semblait pas vouloir coopérer. Se relevant adroitement, la sorcière pensa à ses lombaires ; qui ne supporteraient pas de passer la nuit ici. « Bon ça suffit ! Je vais essayer de modifier le dosage de ma potion, en espérant que ça marche ! » Elle avait un peu de matériels sur elle, mais le laboratoire de sa mère aurait été un avantage certain. Les conditions de fabrication n’étaient pas idéales. La température qui variait. La trop forte obscurité ne lui permettait pas de voir exactement ce qu’elle tenait entre les mains. Et les frisottis qui se dressaient comme des antennes au-dessus de la tête à cause de l’humidité faisaient des siennes. Une chevelure indomptable, voilà qui avait le don de l’énerver. « Si tu veux faire une crise de nerfs c’est le moment ! » Elle avait dit ça d’une telle décontraction, qu’elle se mit à rire.

Lancer de dés:

Amber aimait prendre les rennes des situations comme celle-ci, mais elle devait se rendre à l’évidence : son plan avait lamentablement échoué. Et puis, même si elles avaient mis la main sur cette épingle, elle n’était même pas sûre qu’elle aurait pu ouvrir ce fichu cadenas. Si seulement il y avait un peu plus de lumière… Elle aurait pu mieux observer le lieu où elles se trouvaient.

Sans oublier qu’Amber était extrêmement mal à l’aise à cet instant. Elle était obligée de faire dans le social si elle voulait avoir une chance de quitter ce trou à rat. Mais elle détestait ça. Elle n’était pas douée, tellement pas douée que la seule phrase qui lui vint en tête à cet instant était « Un jour, j'avais mis mes souliers devant la cheminée, le père Noël m'a apporté des pieds. ». Par Merlin, elle avait vraiment trop traîné avec Raphaël cette été ! La preuve, elle avait des phrases sans queue ni tête qui lui venait à l’esprit. Mieux valait qu’elle se taise et qu’elle laisse Anastasiya faire ses dosages de potions. Elle avait terriblement honte d’elle à cet instant. Il fallait qu’elle trouve quelque chose de pertinent à rajouter, avant de sortir une phrase similaire à l’ancienne, du type « Je veux bien me déguiser en sapin de noël pour les fêtes, si on me promet de faire très très très attention quand on enlèvera les boules. ». Oh oui, il ne faisait plus aucun doute : Raph l’avait contaminé avec ses répliques étranges. Elle avait un peu trop fréquenté de moldus, cet été. Elle pensait que réfléchir comme eux les aiderait à s’échapper d’ici, mais elle avait tort. Encore une fois, seule la magie semblait être capable de les aider.

Entendant Anastasiya faire mention d’une crise de nerf, Amber se mit à rire. Oui, elle résumait parfaitement bien son état d’esprit à ce moment précis. Mais silencieusement, elle s’assit sur le sol frais, à côté d’elle, et la laissa entreprendre ses mélanges de potions durant plusieurs minutes. Ses yeux émeraude commençaient à s’habituer à l’obscurité, mais son être tout entier détestait ce sentiment d’enfermement. Elle en avait déjà bien assez vécu chez ses parents. Elle avait constamment l’impression d’être dans un cage et de ne pas avoir le choix. Jamais elle n’avait voulu que ses cauchemars prennent vie.

— Tu as fini ? demanda-t-elle en la voyant réorganiser ses affaires. Bon, espérons que ça marche… Tu veux que je tienne le cadenas pendant que tu mets une goutte de ton dosage ?

Quitte à exploser, autant exploser à deux, non ? Et puis, si cette solution marchait, elle serait forcée d’admettre qu’elle a une tête envers le demoiselle en face d’elle.

Depuis des millénaires, les hommes explorent depuis longtemps nos différentes façons de communiquer et de percevoir l’amour : les paroles valorisantes, les moments de qualité, les cadeaux, les services rendus, le toucher physique. Dans la famille d’Anastasiya, l’amour semblait être de mise. En public, ce n’était pas un de leurs arguments pour se vendre ; mais en privé, tout était différent. A travers sa fratrie, Nastia se sentait aimer et protéger, c’était peut-être pour cela qu’elle n’avait jamais chercher de l’amour ailleurs. Oui, elle avait déjà eu quelques sentiments pour un homme, mais cela n’avait été qu’une passade. Les hommes de sa famille étaient déjà bien difficiles à comprendre un à un, elle n’allait pas en plus s’encombrer d’un ennui de plus. Aussi doux que des sucres d'orge. Dans son quotidien, elle savait que sa famille était une exception. Elle aurait pu tomber sur une vieille famille bien plus patriarcale que la sienne.

L’amour de sa famille lui était précieux. Et dans la tête de la Russe c’est tout ce qu’il comptait. Elle ne pouvait, et ne voulait les détester. Pourtant, elle était loin d’atteindre cet objectif. Elle ne l’avait pas encore commencé. Et elle aurait bien voulu que cela change. Nastia adorait son père, elle le cajolait autant qu’elle lui tapait sur les nerfs. Pourtant dans son adoration, il y avait ce voile de haine qui la déstabilisait. Une partie d’elle détestait son père pour la vie qu’il leur faisait subir. Nastia tenait à l’intégrité de son cœur, et elle ne voulait plus de haine dans sa vie. Amour. Ce qu’elle voulait, c’était une vie pleine d’amour, une vie naïve, simple, remplie par des êtres qu’elle aimait et qui l’aimaient. Elle se voyait consoler les inconnus qui lui semblaient malheureux. Un Ange. Nastia était faites pour distribuer le sourire, la joie, le bonheur. Tout était prétexte à rendre la vie plus belle. Mais cela n’arriverait jamais, Nastia aimait trop les aventures pour ça. Sa vie ne serait jamais ennuyeuse.

La preuve en était encore aujourd’hui. Amber l’accompagna dans son fou rire, dire qu’elle était au bord de la crise de nerfs ? Ce n’était que peu dire. A votre avis, que s’est-il passé pour que la reine devienne givrée ? Mais en tant qu’aristocrate de la haute, elle savait gérer ses émotions quand il le fallait. Elle devait se reprendre, et elle se mit à retravailler sa potion-de-la-mort-qui-exploserait-tout-sur-son-passage. Elle se retrancha au sol, en tailleur avec le peu de matériel qu’elle avait sur elle. Elle intercepta différents liquides avec d’autres, nécessitant un autre diluant pour un meilleur effet. Il ne lui en restait que peu, et son résultat serait surement approximatif. Le travail de la Russe semblait être bâclé, pourtant elle ne pouvait pas mieux faire. L’humidité de la pièce allait sans doute altérer. Transformer un pH ne lui avait jamais paru aussi difficile qu’à cet instant. « Je crois que j’ai terminé, mais je ne suis pas certaine qu’elle soit au point ! » Les deux sorcières allaient devoir travailler ensemble. « Je veux bien que tu le tiennes ! Merci. » Nastia approcha délicatement la pipette près du cadenas, et alors qu’elle versait le contenu… Rien ne se produisit.

Lancer de dés:

Amber n’était certainement pas du genre à se lancer des fleurs, mais elle était plutôt douée en potions. Il s’agissait d’une des matières dans laquelle elle excellait. Alors, quand elle vit que la potion n’avait aucun effet, elle décida de prendre les choses en main.

— La dilution était peut-être trop faible ? Je peux voir tes flacons ?

La tête d’ange d’Anastasiya s’était un peu refermée lorsque sa potion n’avait eu aucun effet sur le cadenas. Ce n’était pas surprenant. Elle-aussi avait vécu un échec lorsque sa pince avait disparu, mais elles allaient y arriver. S’asseyant à même le sol, elle commença à réaliser son mélange, avec le plus grand des sérieux. Enfin… Elle pensa bien trop vite. Les nerfs à vif, elle se mit à balancer une phrase sans le moindre sens.

— Parlons un peu des rennes du Père Noël. Tu en as déjà vu un voler ? Commença-t-elle, avant de se stopper dans sa manipulation et de relever son visage amusé vers Anastasiya, les yeux ronds. Désolé, je suis à bout de nerfs et je me retrouve à sortir des répliques totalement stupides pour essayer de détendre l’atmosphère.

Voilà, maintenant elle avait l’image de renne avec des grelots, en train de voler dans le ciel. Qu’est-ce qu’elle pouvait être débile parfois ! Le moment n’était certainement pas à la plaisanterie.

— Je crois que c’est bon.

Elle n’avait pas très bien vu sa manière de doser la potion, à partir de la solution-mère qu’elle avait apportée. Elle avait peur que le mélange soit trop dosé et explose, ou bien qu’il ne le soit pas assez et qu’elles se retrouvent à court d’idées. Amber détestait ce sentiment d’enfermement. Elle avait besoin de sortir et de reprendre l’air avant d’étouffer dans cet endroit miteux et humide. Elle était en rogne contre leurs assaillants.

— Croisons les doigts pour que ça fonctionne, répliqua-t-elle en s’approchant du cadenas. Tu veux bien me le tenir, s’il te plaît ?

Elle espérait qu’Anastasiya ne prendrait pas mal son envie de prendre les choses en mains. Il fallait tout essayer pour espérer sortir d’ici, quitte à blesser son ego. Avec le plus grand sérieux du monde, elle commença à verser quelques gouttes dans le trou du cadenas, quelque peu maladroitement, mais avec tout l’optimisme du monde.

Un échec. Sa foutue potion fut un échec. Elle qui s’était engagé pour les prochaines années pour développer son pseudo talent, voilà comment elle était remerciée. Son égo en avait pris un sacré coup. L’orgueil était une des caractéristiques des Karkaroff, et malheureusement le seul pêché que l’on ne pouvait combattre sans y laisser une partie de son âme. Nastia se demandait sincèrement si son voyage à l’étranger lui avait vraiment servi à quelque chose. Est-ce qu’elle avait des regrets ? Certainement pas. Pourtant elle se demandait si sa mère n’aurait pas fait un meilleur mentor que la vie elle-même. Cela aurait sans doute était le cas, mais la Russe voulait apprendre par elle-même grâce aux autres dans le monde. Anastasiya était prête à tout pour dépasser la réputation et les succès de sa mère, mais elle devait le faire seule. Elle ne pouvait pas se permettre de remettre sa moralité en cause. Elle aimait gagner, mais seulement à la loyale. Actuellement, elle aurait plutôt envie de tout casser. « A l’évidence ! Fais-toi plaisir ! » La Slave engrangeait ses émotions, mais il valait mieux ne pas tester ses limites. Fines et abrasives comme du papier de verre, la corrosion pouvait être sévère.  

Alors qu’Anastasiya pensait Amber en pleine réflexion, cette dernière se mit à lui parler des rennes du Père Noël. Nastia était une délurée, mais Amber était un véritable OVNI. « Non. Je n’ai jamais vu de rennes ou de Père Noël voler, mais un bonhomme de neige oui ! Est-ce que ça compte ? » Un oncle, un sortilège de métamorphose et le tour est joué. A bout de nerfs ? Qu’elle se rassure, le cœur de Nastia allait bientôt explosé aussi. Lorsque le gong de fin sonna, les sorcières passèrent à l’action. Alors que l’égo d’Anastasiya s’étiolait pendant qu’elle tenait ce foutu cadenas, le plan avorta lorsque la potion fit encore des siennes. Finiraient-elles par sortir d’ici ? Quel cadeau que la vie leur faisait ! Si Nastia avait été une reine des glaces, elle aurait créé un bonhomme de neige qui leur aurait ouvert la porte. Elle aurait aussi pu congeler le cadenas pour le briser. Le froid est pour moi le prix de la liberté.

Nastia était en train de craquer. Amber et elle devaient absolument réfléchir à un nouveau plan. « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Je sens que je vais… » La Russe tapa une première fois du pied, ce qu’elle faisait quand elle était énervée. Faire les cent pas ne l’aidait pas à réfléchir, bien au contraire. Elle ne distinguait plus que le battement sourd de ses tempes. « AAAAAH ! » Et c’est sans réfléchir qu’elle se jeta sur la porte. Elle la secoua d’abord de toutes ses forces. « Tu vas t’ouvrir satanée porte, oui ? » S'écria-t-elle d'un air frustré et furieux. Elle prit ensuite assez de l’élan afin de lancer un coup de pied dans le recoin de la barrière. Et dans son désespoir elle se lança épaule en avant à la rencontre de la porte. Alors que Nastia pensait qu’elle serait brutalement arrêté dans sa course –enfin aurait-il fallu qu’elle pense ; cette dernière s’ouvrit brusquement laissant la Russe passait la traverse pour aller s’écraser au sol plus loin.

Lancer de dés:

Le cadenas ne bougea pas d’un millimètre. Même pas un petit grincement. Au fond, elle était agacée, à cause du manque d’idées pour sortir de là. De l’autre, elle était plutôt contente que cela n’ait pas abouti. Anastasiya l’aurait un peu plus détestée si sa potion avait marché avec elle et pas sa créatrice. Et elle l’aurait parfaitement compris, puisqu’elle aurait certainement réagi de la même façon.

Amber, sous le coup de la colère, serra un peu plus fort le flacon entre ses doigts. Elle se retrouva prête à le balancer à l’autre bout de la pièce, et qui sait le désastre que cela aurait pu être. Mais Ana la coupa dans son élan en poussant un cri, tout en se lançant en direction de la porte. Les yeux de la jeune Towsen s’écarquillèrent, alors qu’elle crut assister à une scène de film. Cette porte n’allait pas céder aussi facilement… Ou peut-être bien que si. Le verrou devait être assez vieux, ou bien leur potion l’avait affaibli ? Quoi qu’il en soit, elle eut l’impression qu’elles vivaient un réveillon de Noël avant l’heure et elle se mit à parler avec le cœur.

— Le Père Noël existe! Peut-être qu'un jour on m'a dit que ce n'était pas le cas, mais parfois les parents se trompent, tu sais…

Puis, elle s’agenouilla aux côtés d’Anastasiya pour veiller à ce qu’elle ne soit pas blesser. Les nerfs à vif, elle ne put se contenir de rigoler de bon cœur. Elle perdit l’équilibre et finit assise au sol, en train d’essuyer ses larmes d’amusement.

— On a tout essayé. Je ne pensais pas qu’une chose aussi stupide fonctionnerait !

Son regard émeraude se baissa vers le visage de la Gryffondor et elle reprit peu à peu ses esprits, remarquant l’ombre à côté de son visage. Leurs baguettes… Elle se jeta presque dessus et tendit celle de sa partenaire d’aventure.

— Lumos… murmura-t-elle, impatiente de mieux entrevoir la pièce dans laquelle elles se trouvaient. Bordel, j’ai envie de retrouver ceux qui nous ont enfermé là et de leur faire la peau !

Jamais elle n’aurait pu se douter qu’il s’agissait de Mangemorts. Ils étaient décidément stupides. Si son père l’apprenait, il taperait sans aucun doute un scandale. Les deux crétins auraient même voulu finir six pieds sous terre. Mais cela ne se produirait jamais, puisque aucune d’entre elles ne savaient ce qu’il s’était réellement produit cet après-midi-là.

— Qui pourrait bien avoir quelque chose contre nous ? murmura-t-elle en fixant la porte de sortie, les sourcils légèrement froncés de par sa réflexion.

Comment on avait pu en arriver là ? Tout ce bordel pour ces deux malheureuses sorcières. Qu’est-ce qu’elles avaient pu faire de si grave dans leur vie antérieure pour avoir un karma aussi merdique ? Il arrivait à Anastasiya de vivre des situations compliquées mais souvent le meilleur suivait. Amber n’avait pas réussi à mettre son idée au point. Quant à Nastia, elle avait tout fait capoter avec sa non vision nocturne. L’intelligence et la sagesse ne semblaient pas avoir eu gain de cause cette fois. L’instinct primaire avait alors repris le dessus. La nature profonde de la Russe avait repris ses droits sur le taffetas de soie qui lui servait de couverture. Sa sauvagerie allait pouvoir s’exprimer. Accompagner de sa rage, la jeune Karkaroff défonça la porte de sa geôle à même la force brute. Les choses les plus simples sont parfois les meilleures. Ça devait aider de frapper des cognards à longueur de journée. Son frère n’en reviendrait sans doute pas si elle le lui disait. Enfin pour ça il aurait fallu qu’elle lui raconte son histoire depuis le début, et ça elle s’abstiendrait de le faire. Elle tenait un minimum au peu de liberté qui lui restait. Surtout quand on sait qu’elle avait fait faux bond à Anton un peu plus tôt pour un beignet.

Le chaos est la chose la plus dangereuse dans ce monde. Il nous entoure immuablement, volatile et puissant, mais chacune d’elles à montrer une aptitude à le canaliser. L’instant vecteur de Nastia avait créé une nouvelle ondulation dans le chaos qui avait atteinte Amber de plein fouet, les libérant de leur emprisonnement. Alors que la Slave comptait toujours les poils du tapis, Amber vint la rejoindre en lui déblatérant que le Père Noël existait peut-être. « Disons que je suis le Père Noël ! Est-ce que tu aimes ton cadeau ? » Elle parlait bien évidemment de leur liberté. C’est naturellement qu’elle se joignit à l’éclat de rire de l’Anglaise. « Je t’interdis de dire que mon plan était stupide ! Un peu fou, certes ! » Même si ça n’avait jamais été un plan, elle trouvait que ça avait été splendide. Sauf pour son épaule qui avait pris cher pendant l’assaut. Alors qu’elle pensait à se plaindre, Amber se leva pour se jeter sur une forme peu distincte. Des baguettes. Il suffit d’un regard pour qu’elle reconnaisse la sienne et qu’elle se jette sur Amber. « Tu étais là ma petite beauté ! » Si près et si loin à la fois.

Les jurons de la jeune Towsen firent sourire Nastia, si sa mère l’entendait elle penserait qu’elle s’oubliait. Les réprimandes de sa mère la faisait souvent rire, elle était trop exigeante pour son propre bien. L’un de ses fils finirait par lui faire avoir une crise cardiaque, si ce n’était Nastia. « Je me le demande aussi ! » Il n’y avait pratiquement rien de tangible qui les relier. A moins que… « Est-ce que ça pourrait être un bizutage ? » Les nouveaux arrivants pouvaient faire une excellente distration.

Amber s’en voulait quelque peu des préjugés qu’elle avait eus concernant Anastasiya. Cette fille déchirée. Elle était un peu folle, certes, mais elle était épatante. Elle revoyait encore et encore son cri et son élan de rage en direction de la porte. La jeune Serdaigle n’avait pas compris, au départ, persuadée que cela ne fonctionnerait pas. Mais il fallait avouer que cela était vraiment comique de la voir faire céder la porte aussi facilement. Le monde était vraiment étrange parfois.

En l’entendant se comparer au Père Noël, elle se mit à rire un peu plus fort, laissant son corps s’allonger au sol, à côté du sien, les genoux à moitié relevés. Les nerfs jouaient peut-être un peu dans cet amusement, mais elle s’en fichait. Elle était libre grâce aux épaules en béton de son interlocutrice. C’était le plus beau cadeau que l’on pouvait lui faire.

— D'accord, je sais qu'il n'y a pas de musique, et il ne neige pas, mais on peut se dire qu'on vit un moment unique.

Sérieusement, cette aventure était loin d’être banale. Mais elle devait quand même bien avouer qu’elle avait apprécié la vivre avec cette Gryffondor. La rentrée changerait peut-être tout ça entre elles, mais cela restait un souvenir assez étrange et amusant à la fois.

— Bon, et si nous partions d’ici ?

Si des personnes les avaient emmenées ici, il était fort à parier qu’ils avaient dû être alertés par le bruit que les filles avaient fait pour pouvoir s’évader. Elle ne savait pas où elles étaient, mais elle n’était pas sûre d’être prête à affronter qui que ce soit en duel.

— J’ai un kit de soin dans mon sac. Sortons à la lumière du jour, histoire de vérifier que tu n’aies rien de grave.

Amber jeta un rapide coup d’oeil à la porte qu’elle venait de défoncer et se mit à rire de nouveau. Un sourcil arqué, elle proclama :

— Même si je pense que tu n’es pas celle qui a pris le plus cher dans cette histoire, s’amusa-t-elle, avant de se redresser et de lui tendre sa main pour l’aider à se remettre sur pied.

Réunissant leurs affaires, elles se rendirent au niveau de la porte qui était ouverte. Les personnes qui étaient à l’origine de cet enlèvement n’avaient visiblement pas grand-chose dans la tête. Les sécurités étaient vraiment nulles et ils n’auraient jamais dû laisser leurs baguettes magiques à proximité. Tout cela ne rimait à rien.

Parfois, nous avons l’impression que le sort s’acharne continuellement sur nous. Malchance chronique et loi des séries sont-ils une réalité ? N’avons-nous pas tendance à fabuler et imaginer que l’on nous en veut ? Peut-on être une victime désignée du hasard ? Ou pas. Et si ce n’était qu’une illusion ? N’avions-nous pas tendance à remarquer uniquement les événements les plus sombres ? Si certaines périodes de la vie étaient effectivement difficiles, au quotidien il ne nous arrivait certainement pas plus de problèmes qu’à notre voisin. Peut-être d’un naturel plus pessimiste, nous focalisions notre attention sur ce qui ne fonctionnait pas ! Car une fois que l’on avait décidé que le hasard était contre nous, rien de plus facile que de compter toutes les tuiles qui nous tombaient sur la tête. Et c’est le cercle vicieux. C’est en comptant les coups du sort que nous avons l’impression qu’ils sont nombreux. Soyons plus optimiste et arrêter de broyer du noir. Car en gardant une mentalité telle, la déprime n’était pas loin. Le chocolat aurait pu aider, mais Nastia n’en raffolait pas. Pire, elle le détestait.

Mais la libération des jeunes femmes provoqua une renaissance. La joie les avait retrouvés et elles riaient même ensembles. Fabuleux, quand on savait qu’elles s’ignoraient la plupart du temps. On se serait cru le soir du réveillon de Noël, si seulement les biscuits et le verre de lait n’avaient pas manqués. Nastia n’en serait sans doute pas là si ses nerfs n’avaient pas pris le dessus. Habituellement, cela lui aurait porté préjudice ; mais là il semblait que ça l’avait sauvé. « Un moment unique, oui ! J’aurais préféré que ce soit dans un endroit moins humide et miteux ! » Comme premier passage à Manchester, Nastia était loin d’être déçue. Mais dans l’avenir, elle resterait loin d’elle. Et l’idée de partir loin semblait une excellente idée. « Avec joie ! Je peux passer devant toi si l’envie te prenait de rester ici ! » Cela lui paraissait aberrant, mais la liberté semblait lui donner un nouveau sens de l’humour. Il était peut-être trop tôt pour en rire, mais Nastia en profitait.

Amber semblait s’inquiéter plus à propos de l’épaule d’Anastasiya, que de sa sécurité elle-même.  La Russe aurait pu l’oublier si cette dernière ne la relançait pas à chaque fois. Seulement en tant qu’ancienne batteuse à Durmstrang, elle avait déjà eu de plus graves blessures et elle avait appris à encaisser bien plus que ça. Certainement moins qu’une autre Russe, mais elle avait un peu de résistance quand même. « Je ne pense pas qu’il y ait de raison de s’inquiéter. C’est juste le choc de la collision qui s’attarde un peu ! » En même temps ça venait juste d’arriver, alors si ça persistait encore c’était entièrement normal. Alors qu’elle allait se relever, Amber stoppa ses mouvements en concluant qu’elle n’était pas la pire des victimes dans l’histoire. Lorsque le regard de Nastia tomba sur la cible d’Amber, elle se mit à rire de bon cœur. Oui, elle n’était pas la plus amochée dans l’histoire, mais la main tendue de son acolyte la soulagea d’un poids. C’est sans se poser de question qu’elle l’attrapa au passage. Alors qu’elles arrivèrent à la fin du tunnel, Nastia se demanda sérieusement : « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? ». Est-ce qu’elles devaient mener une enquête ? Rentrer chacune de leur côté en faisant comme si rien n’était arrivé ? Ou se consoler avec un gros pot de glace ? Si Nastia le faisait trop souvent, elle finirait par ne plus pouvoir passer par la cheminée.

Anastasiya et Amber devaient regretter amèrement d’être venues à Manchester, malgré le soleil. À Londres, on peut dire qu'il y a huit mois d'hiver et quatre mois de mauvais temps. Mais au moins, là-bas, la jeune femme n’avait jamais été enlevée dans un sous-sol miteux. Comme quoi choisir son lieu de promenade en fonction de la météo avait été la pire idée qu’elle n’ait jamais eue. Elle venait de perdre un après-midi entier à tenter de sortir de là. Comme pour couronner le tout, elles ne savaient même pas qui leur voulaient du mal. D’un autre côté, Amber n’avait pas envie de perdre du temps à chercher et à enquêter. Elle était en vacances, certes complètement pourries, puisqu’ils n’avaient pas le droit de quitter le sol anglais. Mais au moins, elle les finirait en un seul morceau. S’il s’agissait des membres du Blood Circle, évidemment qu’elle leur aurait fait la peau, mais elle était tout de même terrorisée de l’attaque qu’ils avaient menée à l’université, faisant perdre les capacités magiques à de nombreux étudiants. C’était totalement dingue et il y avait de quoi devenir totalement froid, autant que le givre sur les fenêtres des voitures l’hiver, à la vue d’un simple moldu. Nul doute que les Mangemorts profiteraient de cet élan de panique général pour recruter de nouveau membre et cela l’exaspérait. Mais soit…

Tout cela pour dire que cette aventure était insensée, mais qu’elle était contente d’être allée parler à Anastasiya. Elle n’aurait pas aimé vivre ça toute seule, et elle était persuadée que la réciproque était vraie. Mais elle n’avait pas envie de lui demander. Les deux jeunes femmes étaient toujours restées assez distantes l’une de l’autre, mais, quelque part, cette escapade les avait rapprochées. Elle verrait bien ce qu’il adviendrait lorsque les cours reprendront. En attendant, il valait mieux pour elles deux qu’elles rentrent respectivement chez elles, avant qu’un nouveau « cadeau » de ce genre de leur tombe dessus.

— Je ne sais pas toi, mais pour le moment, je n’ai aucune envie d’enquêter et de tomber sur les barjos qui nous ont foutu là.

Amber secoua négativement le visage, l’air de dire qu’il y en avait eu assez pour elle, ce jour-là. Elle n’avait pas de chances, ces derniers temps, alors elle n’allait pas se lancer dans une recherche dangereuse. Avec son karma qui lui collait à la peau, elle finirait sans doute dans une posture bien pire que celle-ci.

— Je pense que je vais rentrer chez moi. Mais si l’envie te prend d’enquêter ou de discuter de cette aventure totalement folle autour d’un verre, il nous reste encore quelques semaines de vacances.

Cela ne signifiait pas qu’elle voulait être son amie pour autant. Loin de là. D’ailleurs, ceux d’Amber se comptait littéralement sur les doigts de la main -encore bien trop nombreux à son goût-. Enfin, cela ne voulait pas dire qu’elles ne pouvaient pas avoir des rapports cordiaux pour autant. Après tout, Elise était l’une de ses meilleurs amis et elle avait bien dû passer par la même case qu’Anastasiya avant d’avoir l’importance qu’elle avait, à présent. Bien qu’elles n’avaient pas eu à vivre une pareille aventure.