Trop de choses s’étaient passées en très peu de temps pour que tu es bien sûr de tout avoir assimilé. Les attentats au ministère ainsi qu’à l’université de Poudlard… Le départ de ton meilleur ami que tu n’avais pas encore digéré. Toi et Anjelica… Anjelica et toi. Car c’était ça à présent, vous étiez ensemble n’est-ce pas ? Tu avais eu peur de poser la question, mais les images de cette nuit que vous veniez de passer ensemble étaient gravés dans ton esprit. Tu ne l’avais pas laissée repartir, elle avait dormi entre tes bras et ça aussi c’était une grande première. Et le réveil et bien… Tu n’avais pas les mots. Si tu aurais aimé pouvoir rester dans cette bulle que vous vous étiez créé pendant des heures et des heures, vous n’avez pas le choix de retourner à la réalité. De faire face au départ de Luca, de régler le problème de ces bracelets qui vous ôtait toute magie… Tu avais fait part de ce que ta demie sœur t’avais dit après t’avoir mis ce bracelet à Anjelica et que du coup tu allais devoir aller la voir. Evidemment elle n’avait pas voulu te laisser y aller seul et à bien y réfléchir avec tout ce qui s’était passé la veille, ça pouvait très bien être un piège. Tu avais donc cédé à sa requête. Les choses avaient changé entre vous, alors certes déjà vous aviez couché ensemble, mais il y avait quelque chose dans vos regards, une tendresse nouvelle qui n’existait pas avant. Vous vous étiez donc levés, vous aviez pris vos douches, séparément sinon tu n’étais pas certains que vous auriez réussi à quitter la salle de bain avant un bon moment… Oui autant être honnête, entre allez voir ta demie sœur que tu avais plus envie de tuer qu’autre chose et faire de nouveau l’amour avec Anjelica… Ton cerveau aurait très vite fait son choix, pas sûr que ce soit ton cerveau qui aurait choisi d’ailleurs, mais ça c’était un détail. Une fois chacun prêt, tu retrouvais la jeune femme devant la porte de l’appartement de son frère. Tu approchais doucement et ta main vient chercher la sienne, lui apportant tout le soutient dont tu étais capable.

« Prête ? » Demandais-tu alors, même si tu n’étais pas certains que c’était le mot adéquat pour le coup. Sa main toujours dans la tienne, tu sortais alors ta baguette pour vous faire transplaner jusqu’à pas loin de là où habitait Lyrae, à l’abris des regards afin de faire le reste du chemin à pied. Tu entrainais alors Angelica vers la résidence où se trouvait le duplex de ta demie sœur. Une fois que cette dernière leur ouvre la porte, tu vois bien à son regard que la présence de ta… Copine ? Dérange… Mais tu ne lui laisse pas le choix. C’est elle et toi ou aucun de vous. Tu sens que ça ne lui plait pas et pourtant elle vous laisse entrer. La méfiance est de mise, jamais une situation fût aussi tendue que celle-ci… Finalement elle enleva le bracelet d’Anjelica qui finissait alors par s’éloigner une fois qu’elle fut certaine qu’il n’y aurait aucun danger afin de vous laisser parler… Avais-tu seulement envie de parler à cette sœur qui faisait partie de ces Blood Circle qui tuait les vôtres… Mais tu n’avais pas le choix de t’approcher et de lui tendre ton poignet pour qu’elle t’enlève à ton tour ce putain de bracelet. Si dans un premier temps le silence se faisait entendre, c’était toi qui le brisait en premier.

« Tu crois qu’il n’y avait pas des innocents hier Lyrae ? » Demandais-tu en haussant un sourcil. C’était bien beau de se cacher derrière la vengeance, mais le massacre qu’il y avait eu la veille ça n’excusait rien. « Combien de mort faudra-t-il pour venger les deux que tu as perdu ? » Demandais-tu avec une hargne non dissimulée. « Et l’université ? Ce ne sont que des gosses putain… » Tu trembles et pourtant tu te contiens, déjà parce que tu n’as jamais touché une femme et ce n’est pas aujourd’hui que tu vas commencer, mais aussi parce que dans ta tête il y à cette étiquette sœur qui traîne et que quoiqu’il se passe, elle partage ton sang et malgré tout ce qu’elle avait pu faire, hier elle t’a sauvé la vie et aujourd’hui elle t’aidait, toi et Anjelica. Tu avais du mal à comprendre, elle faisait partie de cette organisation, elle était là pour tuer du sorcier hier… Et pourtant toi, elle t’aide… Pourquoi ? « Tu trouves ça juste ? » Demandais-tu alors simplement en ignorant si tu aurais la moindre réponse… A quoi pensait-elle en ce moment ? Est-ce qu’elle comprenait réellement ce qu’elle faisait dans le fond ? Où était-elle totalement perdue ? Une chose était certaine, tant qu’elle tuerait les tiens, il n’y aura jamais de place pour elle dans ta vie…

Tu ne pouvais pas t’empêcher d’attaquer, de lui faire des reproches, la leçon, de la confronter à ce qu’elle venait de faire, ce à quoi elle venait de participer. A quel moment sa vengeance prendrait fin ? A quel moment sa soif de sang serait-elle rassasiée pour deux être qu’elle avait perdu ? Tu ne pouvais même pas te sentir reconnaissant du fait qu’elle vous débarrassait de ces bracelets, parce qu’elle avait fait trop de mal, combien des tiens avait-elle tué ? Et tu as beau sentir sa colère, la tienne ne descend pas pour autant. Tu sais que tu la pousse à bout, mais tu t’en fiche, dans le fond c’est sans doute ce que tu veux, qu’elle te donne une raison de la tuée ? Ou en tout cas de la brusqué ? Tu ne peux pas rester dans cette situation, de savoir que tu as une demie sœur qui tu ta famille, tes amis sans pouvoir y faire quoique ce soit juste parce qu’elle a le même sang que toi. C’était débile après tout non ? Tu ne la connaissais même pas… Et si tu ne frappais pas les femmes, elle tu avais toutes les raisons du monde de pouvoir la tuer et pourtant tu t’en sens juste incapable… Parce la famille pour toi, c’était important et que tu n’arrivais pas à t’enlever de la tête qu’elle était tout de même ta sœur…

« Super, tu te sens mieux, ça soulage ta conscience ? Combien d’autres ne le sont pas ? » Lâches-tu alors qu’elle te crache que tu es libre. Si elle pense que cela va racheter tout ce qu’elle a pu faire, elle se trompait sur toute la ligne. Tu n’étais pas tendre, non, loin de là, mais en même temps elle l’avait cherché, elle avait été bien trop loin pour qu’il puisse lui pardonner et si tu pensais que tout allait exploser aujourd’hui, si tu pensais que votre colère avoir raison de vous… En revanche, en prenant la parole, tu comprends que tout se chamboule dans sa tête que si ses idées elle les a depuis son enfance aujourd’hui, elle est prête à reconnaitre que vous n’êtes pas tous pareils et c’est fou, mais ce sont des mots qui te calment tout à coup. Ta colère est toujours là, mais soudainement tu sembles la maitriser. Tu n’as pas le temps de répondre quoique ce soit qu’elle rebondit de nouveau. Si tu pensais que ses idées étaient arrêtées et qu’il n’y aurait aucun moyen de lui faire entendre raison, tu te rendais compte que tu t’étais peut-être trompé finalement… Si elle était capable de reconnaitre qu’elle se trompait, peut-être que tu étais capable de lui laisser une chance ? Finalement tu changes de posture, tu es moins agressif, tes prunelles sondent les siennes comme pour déterminé si elle te menait en bateau, ou est-ce qu’elle te disait la vérité ?

« Est-ce que… » Commençais-tu un instant sans être certain que ça allait être une bonne idée… « Tu serais prêtes à me laisser une chance ? » Demandais-tu avant de reprendre. « Tu me laisserais te prouver que nous ne sommes pas tous pareil ? Que tous les sorciers ne sont pas des monstres ? Que comme les hommes il y en a des mauvais, que lorsqu’un sorcier s’en prend à l’un d’entre vous, oui ça peut être moche, mais que nous ne sommes pas tous ainsi ? » Cela changeait la donne si elle était prête à une chose pareille. Parce que cela voudrait dire que tu avais une chance de la faire changer d’avis, tu avais peut-être une chance d’apprendre réellement à connaitre ta demie sœur et à peut-être pouvoir l’intégrer à ta vie, bon tu ne te faisais pas de film non plus mais… Etait-ce envisageable ? Tu sortais ta baguette doucement, sans mouvement brusque et tu posais cette dernière sur un meuble à côté de toi, de ce geste, tu te désarmais et devant elle qui était flic, cela voudrait forcément dire beaucoup non ? Tu t’avances doucement vers elle, tes prunelles si semblables aux siennes, plongées dans ses dernières, tu es prudent, tu lui laisse le temps d’appréhender tes gestes, tu veux qu’elle comprenne qu’elle ta rien à craindre, ta main vient doucement, légèrement tremblante, se poser sur sa joue.

« Tous les sorciers ne sont pas des brutes… Tous ne détestent pas les humains et nous sommes plus nombreux que ce que tu as l’air de penser. » Disais-tu alors avec calme ce qui tranchait beaucoup avec ta colère d’il y a quelques instants, mais c’est comme si elle avait su quoi dire pour apaiser cette dernière… « Tout ne dépend que de toi. » A savoir si elle avait l’esprit assez ouvert pour qu’il la laisse découvrir son monde, pour qu’il puisse lui faire confiance, car il n’oubliait pas non plus, qu’elle pourrait se jouer de lui, dans tous les cas, il ne lui dévoilerait rien d’un seul coup, mais une part de lui avait besoin de croire qu’il pouvait lui faire confiance, c’était ainsi, sans doute la part de son sang qui coulait également dans ses veines à elle…

Cela aurait pu très mal finir… Tu en avais conscience et quelque part peut-être même que c’était ce que tu cherchais. De la pousser à bout afin qu’elle te pousse également à bout et que cela te force à faire un choix. Tu n’as aucune reconnaissance, pourquoi est-ce que tu en aurais ? Elle a attaqué les tiens, elle a tué nombre des tiens… Pourquoi est-ce que le fait qu’elle enlève ton bracelet changerait-il la donne ? Une seule bonne action pouvait-elle effacer toutes les anciennes ? Tu n’en étais pas certains, alors non tu ne dirais pas merci parce qu’elle avait daigné bien vouloir te débarrasser de cette merde à ton poignet et à celui d’Anjelica. Au contraire tu enfonçais le clou jusqu’à ce qu’elle craque et si cela fonctionne en partie, en revanche cela te fais voir les choses d’une autre façon et si tu pensais que tu ne pouvais pas lui laisser la moindre chance, ses mots te font changer d’avis. Ses mots te font comprendre que peut-être elle n’avait effectivement pas eu le choix de penser de cette façon-là, que peut-être si tu avais grandi comme elle peut-être que toi aussi tu aurais été une machine à tuer des sorciers et que si elle était capable de reconnaitre que peut-être elle s’était trompée, tout n’était peut-être pas perdu ? Peut-être qu’il y avait une chance pour elle ? Et tu ne savais pas vraiment pourquoi, mais tu avais envie de la lui donner… Enfin si, tu le savais au fond, tu savais que le fait qu’elle possède en partie le même sang que toi jouais beaucoup dans tes décisions, pour une autre personne tu l’aurais déjà dénoncé aux autorités sorcières… Alors tu lui demande si elle serait prête à te laisser une chance de lui montrer que vous n’êtes pas comme elle semble le penser, lui montrer que dans le monde magique, c’est comme chez les moldus, il y a des familles, des enfants et des gens biens… Elle t’avoue alors que le premier sorcier normal qu’elle a rencontré jusqu’ici c’est toi. Tu hoches alors la tête doucement, en avait-elle croisé beaucoup des monstres ? Avait-elle laissé leur chance à certains où étaient-ils morts avant même de pouvoir ouvrir la bouche ? Si tu voulais qu’elle te laisse une chance, tu ne pouvais plus la juger sur son passé, elle allait devoir t’ouvrir une porte et toi, tu n’avais pas à regarder derrière…

« Peut-être que jusqu’ici vous n’aviez attrapé que des sorciers qui voulait du mal aux moldus ? Mais es-tu seulement sûr qu’il s’agissait uniquement de monstres ? Ou est-ce que tu as simplement écoutés ce qu’on t’a dit d’eux ? » Ce n’était pas un reproche cette fois, tu voulais simplement lui faire prendre conscience que même ce qu’elle pensait être vrai pouvait être faussé dès le départ. Dans un but de montrer réellement ta bonne volonté, tu avais posé ta baguette et avec une lenteur très marquée, tu t’étais approchée d’elle jusqu’à la toucher. Tu retiens un instant ta respiration lorsque sa main se pose sur la tienne, cela te semble tellement étrange et évident en même temps… Lorsqu’elle rouvre les yeux, tu comprends bien qu’elle semble perdue et finalement, aller chercher à boire semble être une excellente idée pour le coup tu ne disais pas non. Elle revient vite avec deux verres et la même boisson qu’elle t’avait servi la dernière fois, la différence c’était que maintenant tu savais ce qu’elle était et ce verre tu le buvais en toute connaissance de cause. Tu prends d’ailleurs le tiens et en boit une gorgée avant de t’asseoir à ton tour, ce fut elle qui reprit la parole en première, te rappelant alors qui est sa famille, détail que au départ tu n’avais pas tellement pris en compte, mais cette fois tu étais un peu plus apte à écouter. Evidemment cela aurait été trop simple que sa famille soit une famille lambda et non une de ces familles fondatrices n’est-ce pas ? Tu ne sais pas trop quoi répondre pour le coup, cela ne l’empêchait pas de pouvoir avoir ses propres idées si ? En revanche, quand elle parla de son père, votre père… Tu hausses les épaules…

« Je n’ai pas demandé à venir au monde, je n’ai pas demandé non plus à ce qu’il aille fourrer sa queue dans le vagin de ma mère. » Disais-tu alors en essayant de ne pas être trop agressif, ce n’était pas contre elle, mais les soucis de votre père, cela te passais un peu au-dessus, toi tu comprenais que c’était un connard… Et tu préférais t’en tenir là. « S’il n’a pas eu les couilles de me tuer, c’est pas mon problème non plus… » Bon d’accord, tu étais quand même bien content d’être en vie. « Enfin tout ça pour dire que désolé, mais je n’arrive pas tellement à compatir pour lui… » En revanche pour elle, ses derniers te font comprendre qu’elle risque de se retrouver coincé à être se retrouver entre deux camps comme c’était le cas actuellement… « Par contre à toi, je ne veux pas t’attirer d’ennuis… » Mais tu ne pouvais pas la laisser penser ce qu’elle pensait à propos des sorciers… « Qu’est-ce que tu comptes faire ? » Demandais-tu alors finalement tout en se disant qu’elle n’en avait encore sans doute pas la moindre idée et pour le coup tu ne savais absolument pas comment l’aider…

Tu t’étais attendu à beaucoup de choses en venant ici et chacune n’avait pas vraiment un bon dénouement… Tu ne t’étais pas attendu à ce que cela tourne ainsi, à ce qu’elle sache peut-être te convaincre qu’elle saurait être à l’écoute et peut-être changer d’avis ? Cela pourrait être un piège aussi, tu en étais conscient… Mais il y avait une part de toi qui avait envie d’y croire… Cette même part de toi qui avait envie de la protéger au lieu de la tuer, cette même part de toi qui désirait finalement avoir une sœur et qui se disait que c’était peut-être possible ? C’était sans doute la dernière chance que tu lui laisserais en revanche, car si elle te trompait cette fois encore, c’est sans doute qu’il n’y avait plus aucune chance pour qu’elle ne change d’avis à votre compte… Et alors qu’elle t’avoue que tu es le premier sorcier plus ou moins normal qu’elle rencontre, normal le mot est vite dit, si elle savait l’enfance que tu avais eu et ton boulot n’est pas non plus tout propre… Mais passons ce n’était pas la priorité… Toi tu lui demandais si elle était finalement certaine qu’ils étaient réellement que des monstres ? Bien entendu cela aurait sans doute été trop beau qu’elle reconnaisse que peut-être cela n’avait pas été le cas, non non, elle était certaine du contraire et toi… Tu ne savais pas quoi en penser… Après tous des sorciers ne supportant pas les moldus il y en avait pas mal c’était certains mais quand même… Après avoir touché finalement sa joue, voulant lui montrer au passage que non, vous n’êtes pas tous pareils, elle est allée chercher à boire et tu avouais que ce n’était pas de refus vous allez en avoir besoin vue votre conversation… Mais l’entendre défendre votre père, tu n’arrives pas à éprouver de la compassion pour lui. Il avait mis ta mère en enceinte et ensuite il l’avait laissée se démerdée… C’est à cause de lui si elle avait fini dans une maison close, c’est à cause de lui si tu avais eu cette enfance particulière alors qu’il n’est pas eu le cran de te tuer, ou simplement qu’il n’a pas voulu le faire, tu en avais juste rien à foutre.

« Ben il aurait peut-être dû alors, s’il risque si gros que ça. » Lâches-tu alors en haussant les épaules. « Je ne vais certainement pas me sentir redevable de quoique ce soit par rapport à lui. » Que ce soit bien clair dans sa tête, la petite famille parfaite, elle n’aura pas lieu, tu étais prêt à l’accepter elle, parce qu’elle n’y était pour rien, en revanche ton père… Plus tu en apprenais sur lui et plus tu préférais qu’il soit mort… Tu sentais bien que ce n’était pas une discussion qui la mettait à l’aise, insulter son père n’était pas non plus la bonne chose à faire alors tu préférais t’arrêter là et changer de sujet en lui demandant ce qu’elle comptait faire à présent, parce que autant son père, qui était aussi ton géniteur, tu en avais rien à carrer, autant elle, tu ne voulais pas non plus lui attirer des ennuis. Et sa réponse ne t’étonnait pas beaucoup… En revanche quand elle te dit qu’elle protège les gens, c’est la première fois que tu penses d’elle que c’est quelqu’un de bien, qui a été trompée certes, mais qui n’agissait que pour protéger les autres, c’était honorable dans le fond n’est-ce pas ? En revanche tu te retenais de grimacer quand elle t’assurait que tous les sorciers qu’elle avait croisé et tué n’était pas une grande pertes…

« Oui… Mais tu n’es pas dieu, tu n’as pas le droit de vie et de mort… » Répondais-tu alors en t’accrochant à quelque chose qu’elle connaissait forcément, la religion était quelque chose que vous aviez en commun, les sorciers et les humains. « Lorsqu’un humain fait quelque chose de mal, dis-moi si je me trompe, mais ton boulot c’est de l’arrêter et ensuite il y a un procès n’est-ce pas ? Pourquoi ce serait différent pour quelqu’un comme moi ? Sache qu’on à nous aussi nos propres lois et nos prisons… » Alors certes tous les méchants n’étaient pas forcément arrêtés, mais ça, chez les moldus non plus pas vrai ? Tu savais qu’il y avait aussi cette histoire de vengeance derrière tout ça et tu avais cette crainte que cela l’ai quelque peu aveuglé… Finalement il te venait une idée… « Est-ce que tu as des questions ? A propos de nos fonctionnements, de notre magie ? » Demandais-tu alors sans savoir si tu pourrais répondre à tous, mais tu ferais de ton mieux. « Je peux peut-être essayer de t’éclairer sur tout ce que tu ne connais pas ? » Proposais-tu alors, tu savais qu’en générale l’inconnu faisait peur, peut-être que si les sorciers lui devenaient un peu plus familier elle apprendrait à te faire confiance ?

Si vous étiez d’accord pour vous laisser une chance et apprendre à vous connaitre, ce n’était pas gagné pour autant… Vous ne vous compreniez pas et en plus vous vous agaciez l’un et l’autre… Tu ne supportais pas la façon dont elle parlait de votre père et apparemment elle n’appréciait pas ta façon d’en parler. Bien, ne pas en parler du tout semblait être la solution toute trouvée au final… Qu’il n’est pas pu te tuer, cela te faisait une belle jambe… Etait-ce une vie de grandir dans un bordel ? Que tandis que certains rentraient à peine dans l’adolescence, toi tu faisais déjà tes premières passes ? Est-ce que ta mère avait été une mauvaise mère ? Tu étais certains du contraire, elle avait fait ce qu’elle pouvait pour te protéger, pour t’offrir un futur, certes pas des plus glorieux, mais un futur quand même… Et lui il avait quoi au juste ? A part venir te chercher quelques fois, te pomper ton sang et te ramener dans cette endroit qui puait le sexe et l’argent ? Mais en dehors de ça ouais, tu ne réalisais pas l’ampleur de la situation… Tu en avais surtout rien à foutre de sa situation… Qu’il se soit mis dans la merde ça te faisait une belle jambe, en revanche, là où elle marquait un point, c’est que tu pouvais penser ce que tu voulais de lui, il restait son père à elle et elle, elle n’avait pas grandi dans un bordel, tu ne savais pas grand-chose de son enfance, mais elle devait être tout de même plus reluisante que la tienne… Alors forcément qu’elle le respectait n’est-ce pas ? Quand bien même il aurait été un véritable salaud avec elle, qu’elle aurait été capable de l’aimer parce que c’est la seule personne qui s’est occupée d’elle… Ton regard fixe le sien, tu as envie de l’envoyer sur les roses et en même temps tu savais qu’elle avait raison, que ce n’était pas juste pour elle…

« D’accord, mais comprend bien que je ne me ferais pas de soucis pour lui. » La discussion était close à son sujet et valait mieux n’est-ce pas ? Tu rangeais cette discussion dans un coin de ta tête que tu nommais sujet tabous et il allait y rester un bon moment. Sauf qu’apparemment ce n’était pas la seule discussion qui dérangeait. Alors que tu tentais doucement de lui faire comprendre que la façon de faire des Blood Circle n’était peut-être pas la bonne, que vous aussi vous aviez une justice, tu la sentais sur la défensive… Sauf que si vous ne pouviez pas échanger sur ce genre de sujet, ça n’allait pas pouvoir continuer longtemps. Tu soupire un instant, te passe une main sur la nuque. « Je ne dis pas que nous sommes tout blanc Lyraë… Juste que votre façon de faire n’est pas bonne non plus… » Et elle s’en rendait bien compte n’est-ce pas ? Il y a des choses qu’il voulait bien céder, mais pas cela… Tu ne dis plus rien tandis qu’elle boit une gorgée, tu l’imites d’ailleurs, toi aussi tu en as besoin avant de lui demander si elle avait des questions. Elle te répond sèchement, apparemment toujours agacée par tes propos… « Oh je ne me fais pas de soucis pour ça. » Tu te doutais bien qu’elle savait sans doute pas mal de choses, sinon jamais ils auraient créé ce genre de bracelet n’est-ce pas ?

« Ce que je te proposais c’est de voir déjà tout ce que tu connais à travers mes yeux… Mais puisque tu en sais assez sur le sujet, tant mieux. » Rétorques-tu agacé toi aussi. Si elle ne faisait aucun effort, pourquoi tu en ferais n’est-ce pas ? Bien, elle n’avait donc pas de question… Ou plutôt si… Une qui n’avait rien à voir avec le fonctionnement sorcier, avec tes pouvoirs ou quoique ce soit de magique. Non non, cette question concernait Anjelica et tu te crispais en une seconde, te fermant alors comme une huitre malgré son ton plus doux tandis que ton regard annonçait clairement la couleur, elle avait intérêt à faire attention à ce qu’elle allait dire… Tu hésitais. Parler de toi d’accord, parler d’Anje’ c’était autre chose… Prudemment tu finissais par hocher la tête par l’affirmative. « Oui, pourquoi ? » Il y avait forcément une raison à sa question n’est-ce pas ? Tu te tendais encore plus lorsqu’elle laissait entendre qu’elle avait l’impression de l’avoir déjà vu… Tu te retenais de peu de lui dire que s’il lui avait fait du mal par le passé, tu n’étais pas certains de pouvoir lui pardonner… Tu te disais que si ça avait été le cas Anjelica t’en aurais parlé n’est-ce pas ? Tu fais de ton mieux pour te maitriser, pour ne pas démarrer au quart de tour… Et te disais que peut-être tu pourrais lui donner une information supplémentaire si jamais ça pouvait l’aider à savoir d’où elle pourrait la connaitre ? « Elle travaille au même garage que moi. » Evidemment tu gardais pour toi le fait qu’elle dirigeait la Cosa Nostra et tout ce qui s’en rapprochait, pour ta sœur, elle ne serait qu’une mécano, comme toi.