• Livre I •


Son premier cri, sa première bouffée de vie. Le petit être visiblement en bonne santé s'agitait dans les bras aimants de sa mère épuisée après avoir tant donné pour le mettre au monde. Ethan. C'était le premier nom que ses parents avaient finalement choisi pour leur fils après moult hésitations, le regard attendri posé sur le nourrisson. Robin, étant le deuxième. C'est que l'enfant était arrivé un peu plus tôt que prévu - quelques semaines pour être exact - prenant ainsi le couple par surprise en plein entrevue amicale dans le domicile familial situé à Glasgow, dans le West-end un bel après-midi du 26 juillet 2000.

Ainsi naquit Ethan Robin Prewett, fruit d'un amour solide entre une sang-mêlée du nom de Shelby O’Brien et de Henry Prewett, un sorcier de sang-pur, tous deux jeunes diplômés de Poudlard. Sa mère avait trouvé sa place dans le monde du spectacle, à faire pétiller les yeux des enfants ou encore des adultes voulant être bercés par un brin de nostalgie. Elle était douée dans les enchantements. A donner vie aux objets, donner grace aux formes qu'elle créait du bout de sa baguette et plus particulièrement lors des fêtes de fin d'année. On pouvait dire qu'il n'y avait pas à tortiller bien longtemps pour savoir de qui Ethan allait prendre source ses talents et ses aspirations; Muté au Ministère de la Magie dans le Département de la Coopération Magique Internationale, le travail de son père les a conduits à venir emménager à Londres peu de temps après la naissance de la petite Dawn, environ deux ans après son frère.
Très vite complices, la fratrie grandit dans la tolérance, l'ouverture d'esprit envers ceux qui n'avaient pas de pouvoirs car quand bien même étaient-ils des sorciers, les moldus faisaient parti d'un héritage plus ou moins proche. En outre, s'ils ont été élevés dans une ambiance chaleureuse, les parents exigeaient du sérieux dans leur apprentissage. Ce qui était normal après tout, n'est-ce pas ?

Vint alors la fameuse lettre manuscrite envoyée de Poudlard, alors qu'il venait de fêter ses onze ans. Il avait hâte. Oh oui qu'il avait hâte. Il était prêt le jour-J, affaires au complet et baguette en poche - si ce n'est plus juste de dire que c'était elle qui l'avait choisie - à rejoindre le quai 9 ¾  en passant par le fameux mur. Et avant de partir, le garçon se permit de taquiner sa sœur après avoir serré sa famille dans les bras.

En réalité, la voir bouder l'amusait beaucoup.

– « Allez fais pas cette tête Dolly, deux ans ça passe vite ! »
– « Moui... »
– « Regarde plutôt derrière toi mon chéri, si tu continues tu vas louper ton train et vous serez deux à rester ici. »

Un sourire narquois placardé sur son visage, sa mère pointait le Poudlard Express du doigt où tous les élèves commençaient à monter à bord. Le concerné se retourna, remarquant effectivement qu'elle avait raison. Il était l'heure d'écourter les "au revoir". Ou tout du moins, jusqu'à l'année prochaine.

C'était le début de ce qui devait être une aventure formidable.
Encore innocent de ses jeunes années,
Loin, très loin de s'imaginer que la paix n’est finalement qu'éphémère ...


• Livre II •

Rares sont ceux qui n’ont jamais entendu parlé du sinistre Mage Noir, Voldemort, et du tristement célèbre Harry Potter. Leur histoire fait aujourd’hui l’objet d’une légende animée encore sur toutes les lèvres, même parmi les plus jeunes sorciers. Beaucoup sont ceux qui admirent l'héroïsme du Survivant pour avoir vaincu la Némésis de ce monde. Ethan n’est pas de ceux qui l’idolâtrent. Harry Potter est une personne qu’il estime, qu’il salue pour sa dévotion exemplaire qu’avaient fait preuve lui et ses compagnons de l’époque auxquels faisaient parti ses parents, tandis qu’ils étudiaient eux aussi à Poudlard. Il est du genre à vouloir - sans prétention - tracer son propre chemin. Lui, le jeune sorcier rêvant d’être reconnu pour son travail dans l’innovation de sortilèges, réputée comme une des voies les plus dangereuses et ardues que l’on puisse emprunter. Mais le Prewett n’a pas peur des défis ni d’être confronté à la difficulté. Car pour lui, l’impossible n’existe pas avec un peu de volonté. Le choixpeau avait certainement senti cette détermination brûler en lui. Ce désir d’être utile, d’aller de l’avant et son caractère - il faut le dire - difficilement domptable quand il y mettait son grain;

Si la botanique et les cours de potions n’étaient pas trop sa tasse de thé, le mêlé s’est fait surtout remarquer par ses prouesses dans les matières pratiques telles que les Sortilèges, la Métamorphose et la Défense contre les Forces du Mal ainsi que sur un balais. Le Quidditch, c’est toute sa vie. Une passion à laquelle il ne démord pas depuis sa plus tendre enfance et qui le suivra sûrement encore longtemps. Ethan n’est pas de ces élèves premiers de la classe, même s’il reste tout de même quelqu’un de sérieux dans son travail. Non lui préfère vivre au jour le jour avec ses amis et camarades qui l’entourent, veille sur sa soeur auquel il tient à la prunelle de ses yeux. Ethan est un adolescent toujours à la recherche de l’expérience, de la découverte de nouvelles choses. Comme la majorité de ceux ayant de son âge, direz-vous. Il connut son premier amour lors de sa quatrième année. Ethan pensait que leur relation était partie pour durer encore longtemps. Sauf qu'il se trompait. Mais on apprend de ses erreurs :  la vie est faite ainsi, de haut et de bas. De chance et de malchance. Du Bien et du Mal. On se relève et on avance.


On raconte depuis peu que le monde sorcier va mal, très mal. Pour être honnête, Ethan s'en inquiétait, et rajoutez à cela qu'il avait ses BUSES et son ASPICS à réussir haut la main. Il se l’était promis. Il l’avait promis à ses parents, à Dawn, à son grand-père moldu. Le monde sorcier le dépassait mais par amour pour sa fille Shelby et ses petits-enfants, il avait fait l’effort d’en apprendre plus à son sujet. C’était un homme réputé dans son milieu. Un avocat dont le nom arrivait à faire trembler les tribunaux. Il était brillant et avait les pieds sur Terre. Pourtant, cela ne l’avait pas empêché de tomber amoureux d’une sorcière qui lui donna une fille avant de mourir. Sa précieuse Shelby, qu’il confia à son gendre Henry. Touché par le cancer quelques années plus tard, tout le monde pensait que son combat était terminé et qu’il avait vaincu. Seulement...La famille fût secouée par une terrible nouvelle. Affaibli par une récidive de cette saleté, il finit par succomber dans d'atroces souffrances. Lorsque Ethan en reçu le hibou, avant même d’ouvrir la lettre, un horrible pressentiment le traversa. Il avait trouvé le courage de la lire mais les mots faisaient l’effet d’un coup de poignard en plein coeur.




Les mains d’Ethan tremblaient. Son visage se fermait et les larmes commençaient à couler à flot.

– « Frangin, qu’est-ce qu’il y a … ? »

Dawn n’avait dit un mot pendant qu’il lisait cette maudite lettre. L’inquiétude se lisait sur son visage, cadré par une chevelure flamboyante contrastant avec ses perles émeraudes expressifs hérités de maman. La jeune fille de presque dix-sept ans était en face de lui, tous deux dans la fameuse Grande Salle où volaient des hiboux au dessus de leurs têtes pour larguer le courriers ou différents colis à leurs destinataires. Sa cadette s’était levée de sa place avec l’intention de venir s’assoir aux côtés de son frère, sauf que ce dernier se leva subitement en laissant sa soeur perplexe. Sans crier gare, Ethan vint alors la serrer dans ses bras pour lui annoncer l’instant redouté.

– « Papy est mort. »


Les jours suivants furent ardus, pénibles. Trouver le sommeil était un supplice plutôt qu’autre chose. Dans son malheur, il avait tout de même trouvé du réconfort; Ethan a cette chance de ne pas connaître la solitude et le soutien qu’il avait reçu lui permit de se remettre un peu de ses peines, mais également de réussir ses examens pour passer dans le troisième cycle.

L’été pointait enfin le bout de son nez.

De retour à Londres dans le West End où il habite depuis l’âge de trois ans, la présence de son amie Ailsa qu’il avait gentiment proposé d’héberger l’avait beaucoup aidé à s’en remettre. Les frontières de leur relation n’étant toutefois pas clairement définies, leur imprudence allait leur jouer des tours. C’est connu : à trop vouloir jouer avec le feu, on se brûle. Et si la prochaine rentrée s’apparente à un nouveau départ, ce n’est pas forcément pour le meilleur.