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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Un hibou-portoloin serait tellement plus pratique [ft. Devon] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
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Lun 14 Oct - 23:04
    Ce jour-là, je m’étais installé dans mon bureau avec en tête la très sage idée de travailler un peu sur le programme du cours de biologie magique. En tant que professeur de médicomagie, on m’avait demandé, en effet, d’assurer ce cours en auditoire. Les auditoriums comprenaient les étudiants des filières de magizoologie et botaniques, sciences magiques et, naturellement, de médicomagie. Autant dire que si je ne pouvais pas prendre le temps de connaître mes étudiants, je pouvais tout de même prendre la peine de préparer les choses correctement.

    J’avais le nez plongé dans des tas de livres et de parchemins depuis des heures. Je voulais absolument que tout fût au point pour moi pouvoir partir de l’université sans avoir à me prendre la tête pour savoir comment j’allais commencer cette matière cette année ou comment j’allais la mener à terme. Avoir un bon fil conducteur était indispensable.
    Moi qui avais appris à découper des gens, je devais reconnaître que l’étude pratique avait quelque chose de plus intéressant que la théorie pure… mais je savais bien que si je montrais des gens découpés à mes étudiants, certains allaient être malades, d’autres me traiter de barbare et d’autres encore allaient lâcher sur moi leurs parents bien placés. Bref, mieux valait pour moi rester dans le cours un peu classique et ne pas commencer à m’attirer les foudres des jeunes sorciers.

    Parfois, je me demandais comment faisait mon frère pour supporter tout cela. De mon côté, j’avais bien un exutoire tout ce qu’il y a de plus agréable, mais lui ? Si ça se trouvait, il passait son temps libre à lire, à étudier, comme il l’avait toujours fait… au lieu de profiter de la vie, des bons moments et des instants chaleureux…
    Je réalisais soudain que j’aurais sûrement aimé donner un cours d’anatomie humaine, comme faisaient les moldus… présenter chaque muscle du corps, chaque nerf, chaque tendon… Ouvrir un corps et observer l’intérieur… une méthode qui avait fait ses preuves depuis des siècles et qui n’était pas d’actualité dans notre monde…

    Soudainement, j’entendis un bruit caractéristique à ma fenêtre. Un coup de bec, puis un autre. Une chouette qui venait d’arriver. Je lui ouvris et détachais le parchemin qui était attaché à sa patte, avant de lui donner un peu de nourriture.


    « Tiens, prends-en un peu.»

    Je ne recevais pas beaucoup de courrier ici. La plupart des gens qui m’écrivaient possédaient l’adresse de mon domicile, à Glasgow. Et pour ce qui était de mes conquêtes moldues, je disposais d’un téléphone comme ceux qu’ils utilisaient.
    C’était un objet que je trouvais fascinant. Là où nous perdions encore notre temps à écrire un parchemin, à le confier à un hibou ou une chouette et à l’envoyer… pour ensuite recevoir une réponse en retour et recommencer le même cirque, les moldus utilisaient ce qu’ils appelaient des « discussions instantanées ». J’écrivais, j’envoyais et je pouvais recevoir une réponse dans les secondes qui suivaient. Quel gain de temps !
    Etions-nous en retard par rapport aux moldus ou était-ce juste leur façon de compenser leur absence de pouvoirs ? Je ne m’étais jamais spécialement intéressé au sujet, mais en recevant ce parchemin - qui me sembla légèrement parfumé – je songeais à cela.

    Je déroulais lentement le document, révélant une écriture que je ne reconnaissais pas. Parchemin parfumé, écriture inconnue… cela piqua ma curiosité.
    Je me rassis à mon bureau, déroulai entièrement la missive sur le meuble massif et découvrais, mot après mot, ce message qui m’était destiné. La signature, « Phèdre », me plongea un instant dans mes pensées… ce prénom me disait quelque chose, mais pas moyen de revenir sur un visage qui porterait ce nom. Cela ne pouvait pas être une amie de longue date, je m’en serais souvenu…

    Haussant les épaules, je commençai ma lecture…


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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Sam 19 Oct - 13:05



Vous l’ai-je dit cher ami ?
Vous réveillez une flamme endormie
Quand je voulais maîtriser l’incendie
De mon coeur en émoi. Et vous ?




Le syndrôme de la page blanche.
Tu en avais entendu parler, souvent, chez les écrivains, mais tu ne l’avais bien sûr jamais expérimenté. En même temps, jusque là, tu n’avais dégainé ta plume qu’à deux occasions : pour écrire des lettres à tes proches, Dee essentiellement, et pour tes cours et examens. Et dans un cas comme dans l’autre, l’inspiration ne manquait jamais.

Aujourd’hui, c’était un peu différent. Plume à la main et yeux dans le vide, tu es planté comme un saule cogneur qui attendrait que les idées foncent sur lui pour mieux les saisir au vol. Le silence pesant de ton duplex loin de laisser la place à la créativité, ne fait que faire écho au néant absolu dans ta tête. Le grand créatif du groupe, ce n’était pas toi, ça ne l’avait jamais été, et de toute évidence, tu n’étais pas un “late bloomer” dans ce domaine.

Tu n’as jamais écrit ce genre de lettres par le passé, alors forcément, tu es un peu perdu sur les tournures à employer, ou même sur ce que tu devrais dire… Et accessoirement, tu n’as jamais flirté avec un homme, de fait, tu hésites un peu sur l’approche à adopter. D’autant que tu n’as pas la moindre idée de comment Phèdre peut se comporter lorsqu’elle endosse le rôle de séductrice : avec toi, elle se contente d’être une vipère. Avec ton père, une femme autoritaire et généralement glaciale. Possède-t-elle un autre côté plus chaleureux, plus aguicheur peut être ? Tu ne saurais le dire. Tu n’es même pas sûr de vouloir le savoir en fait.

Tu finis par t’installer sur ton canapé, bien plus confortable que ton bureau, avec quelques livres pour t’aider dans ton inspiration.
Dès le début, tu bloques sur l’en-tête. Comment l’appeler ? Tu ignores comment Phèdre s’adressait à lui : Phobos ? Phoby ? Phopho ? Impossible à savoir ! Après… un échange épistolaire se prêtait plutôt bien à un jeu de rôle, lui donner un tout nouveau surnom de ta propre invention n’était pas à exclure. La difficulté résidait dans le fait de ne pas imaginer Phèdre en train de prononcer ce surnom de manière sensuelle : non, franchement, tu n’as pas DU TOUT envie d’avoir cette image en tête. Trop tard… Tu vas faire des cauchemars cette nuit, c’est sûr..

Tu t’infliges une baffe mentale pour te la sortir de la tête et enfin te jeter à l’eau. Tu te dis que si tu arrives à commencer, le reste se déroulerait tout seul. Tu l’espérais, sinon ton plan tombait à l’eau. Un plan dans lequel tu ne croyais déjà qu’à moitié pour être honnête, mais s’il te permettait de te débarrasser pour de bon de cette vipère de Phèdre, tu étais prêt à donner de ta personne.

Tu finis par attraper ton téléphone, ouvrir ta playlist, et lancer une ambiance musicale sur ta télé connectée -une invention moldue extraordinaire, tu ne comprends toujours pas pourquoi les sorciers s’acharnent dans leurs voies archaïques. Peut être que ça stimulerait un peu ta fantaisie. Te laissant porter par la musique, tu déposas enfin les premiers mots sur le papier, faisant un effort sur ton écriture d’ordinaire un peu brouillonne… N’oublions pas que tu étais censé être une femme distinguée.

Citation :
Mon cher ami,
Mon cher amant,

Je m’excuse par avance pour cette approche directe, mais les mots brûlent mes lèvres et à défaut de pouvoir les dire, j’aimerais vous les écrire : je me languis de vous depuis notre dernière rencontre. Il n’y a pas un jour où je ne me remémore ces précieuses minutes passées en votre compagnie. Et si j’ai cru pouvoir les ranger sur l’étagère des souvenirs où elles y resteraient précieusement, il m’apparait aujourd’hui que ce ne fut qu’un voeu pieux… Si tant est que je puisse encore prétendre à piété après mes actes.

Il semblerait donc que vous ayiez laissé une trâce plus durable que nous escomptions dans mon existence. Je n’ai nul espoir et nulle prétention à ce que cela soit réciproque par ailleurs, mais coucher sur le parchemin ces ressentis un peu trop lourds pour mon âme me fait le plus grand bien...

Tu t’interrompis un instant, surpris de constater à quel point tout s’était déployé sur le papier avec une facilité étonnante dès que tu avais laissé libre court à tes fantaisies. Dépeindre Phèdre comme une grande sentimentale cédant contre son gré à ses vices avait quelque chose de jouissif que tu n’aurais su expliquer. Tu te demandas un instant ce que tes amis penseraient de toi s’ils savaient à quoi tu dédies ton temps libre… L’idée même du canular en aurait amusé plus d’un, tu le savais, mais tu n’étais pas certain d’être enclin à leur faire lire le contenu même de la missive. De toute façon, une fois qu’elle serait envoyée, il n’y aurait plus aucune trace. De ce côté là, les échanges épistolaires étaient bien plus secrets que les SMS dont les moldus raffolaient tant mais qui historisaient tout.

Dans mon cas, il était préférable de ne pas laisser de trâce. En particulier si mon père tombait dessus… Techniquement, je faisais tout cela pour pousser Phèdre à le quitter et à disparaître de sa vie, de MA vie, mais s’il mettait la main sur une de ces lettres avant que je n’ai pu pousser la vipère hors du nid et dans les bras de ce mystérieux homme dont je connaissais, pour le moment, si peu de choses, Phèdre risquait de comprendre le subterfuge, et toute ma manigance tomberait à l’eau. Je devais rester prudent.

Citation :
Je n’ose espérer voler plus de votre précieux temps, mais si vous pouviez m’accorder quelques minutes ne serait-ce que pour me lire et, dans le meilleur des cas, même me répondre, cela allègerait sans nulle doute temporairement la frustration qui me ronge depuis que nos chemins se sont séparés.

J’espère que vous comprendrez mon besoin de discrétion, aussi je vous supplie de n’utiliser que cette chouette afin de me contacter. Elle est, heureusement, d’une patience infinie.

Tu ne pus retenir un sourire moqueur en écrivant cela. Chouette, car oui, ta chouette s’appelait Chouette, n’était pas exactement patiente, mais elle était un peu attardée. Elle pouvait rester des heures entières à fixer le vide, comme si elle s’était mise en veille, en attendant une attention, de la nourriture, une caresse, ou une lettre.

Citation :
Je guetterai pour sûr la fenêtre dans l’espoir de l’y voir porteuse d’une missive de votre part.
En attendant, je n’aurais d’autre choix que celui de laisser libre court à mon imagination, et Merlin sait qu’elle peut être très fertile lorsque le sujet me plait...

Sincèrement vôtre,

Phèdre

Reposant ta plume sur l’accoudoir de ton canapé, tu relis ton “chef d’oeuvre”, te demandant si cela sonnait suffisamment “Phèdre”, et s’il n’allait pas la trouver changée entre leur rencontre et cette lettre. Encore une fois, tu te rassurais en te disant que les gens différaient souvent à l’écrit et en personne. Et puis… Il fallait laisser de côté la paranoïa : tout le monde ne croyait pas à la théorie du complot, tout le monde ne se montrait pas dubitatif vis à vis d’un rien. Du moins, tu l’espérais.

Dans un soupir, tu te redressas pour t’approcher de ta fenêtre où Chouette attendait, l’air dans la lune. Tu plias proprement la lettre, la glissant dans une enveloppe sur laquelle tu avais déjà inscrit l’adresse.

- Merde, j’ai failli oublié !

Demi-tour pour rejoindre le bureau où tu avais entassé tout ton nécessaire à fausse lettre, y compris une petit flacon du parfum de Phèdre que tu avais subrepticement relevé dans ses affaires lors de ta dernière visite au manoir. Tu en aspergeas légèrement la lettre, sans trop en faire, c’était ta touche finale. Avec un peu de chance, le parfum de la vipère lui rappellerait des souvenirs, ce qui crédibiliserait ta vaste supercherie.

Tu glissas à nouveau la lettre dans son enveloppe, tu la cachetas, encore une fois grâce au sceau que tu avais fait fabriquer à l’identique de celui de Phèdre -il fallait dire que tu le préparais depuis un moment, ton plan spécial “Liquidons la vipère”. Tu remis le courrier fin prêt à Chouette, lui caressant affectueusement le bec du bout de l’index.

- Allez ma belle, je compte sur toi.

La regardant partir, tu restas un instant pensif, à fixer le vide toi aussi, à la lumière des lampadaires qui ornaient la rue. Tu te demandais si ça allait fonctionner, si tu allais recevoir une réponse… Et si tel était le cas, tu étais particulièrement curieux d’en découvrir le contenu. Tu avais dû rester vague dans ton récit, de peur de faire un faux pas qui ne collerait pas avec ce que Phobos avait pu voir ou apprendre de Phèdre. Tu espérais, s’il répondait, qu’il te donne un peu de grain à moudre, de quoi étoffer cette romance que tu essayais d’attiser.

La lettre complète:


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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 21 Oct - 21:02
Je ne savais pas trop comment aborder la chose, mais force était de constater que ce parchemin qui m’était destiné arborait un parfum féminin qui me disait vaguement quelque chose. Rien de bien particulier, non, c’était un parfum subtil comme seules les femmes peuvent en porter… mais je ne le reconnaissais pas vraiment, l’odorat n’étant pas mon sens le plus aiguisé.
J’observai le cachet et je devinais les initiales d’une dame ayant beaucoup de classe. Mais là encore, mon tableau de chasse étant ce qu’il était, je ne pouvais pas directement mettre un visage sur les initiales du cachet.
Qu’à cela ne tienne… je décachetai le rouleau de parchemin et, sans même lire la formule d’appel, je laissais mon regard tomber directement sur la signature. Phèdre. Levant les yeux, j’essayai de me remémorer cette femme. Blonde, avec ce parfum… Bien sûr que je me souvenais d’elle… elle était chaude comme la braise, lascive comme de la soie et avait au creux des cuisses une amertume qui ne ressemblait à aucune autre.
Phèdre… cette femme infatigable et insatiable, qui en redemandait toujours plus… elle était aussi gourmande que moi, si pas plus, et, je n’avais pourtant pas un souvenir impérissable de nos étreintes. Car malgré les atouts dont elle disposait, cette femme était d’une banalité déconcertante au lit, à moins qu’elle ne m’ait pas révélé toutes les facettes intéressantes d’elle-même…

Soit.

M’étant remis en tête de qui il s’agissait, je commençai la lecture de cette missive, et j’arquai bientôt un sourcil en lisant les mots de cette femme. Je n’aimais pas trop que l’on me parlât de ressentis, car c’était là bien souvent une façon déguisée de parler des sentiments, chose que je ne souhaitais pas. J’évitais la plupart du temps de me donner trop à connaître, pour ne pas susciter autre chose que du désir chez mes partenaires. Je préférais être un simple coup d’un soir, sans envisager autre chose et surtout pas un lendemain.

Donc, Phèdre m’écrivait, en résumé, pour me revoir, enfin, c’était ce que laissaient sous-entendre ces lignes. Quelques minutes de mon temps… je pouvais bien lire sa lettre, oui, mais quoi, elle voulait que je la retrouve quelque part, pour lui faire ressentir la douce explosion d’un orgasme ou deux avant que je reprenne le cours de ma journée ?
Le paragraphe sur la patience de la chouette me fit lever les yeux vers elle. L’animal semblait attendre un ordre, sans montrer la moindre impatience, de fait. Je songeais donc qu’effectivement, Phèdre me disait sans nul doute la vérité. Et si elle disait à propos de cette chouette, je pouvais certainement supposer qu’elle devait dire vrai pour le reste également.

Je repris ma lecture, abordant déjà la fin de cette lettre. A mon tour, j’imaginais la jolie blonde, se faire plaisir… en pensant à moi, puisqu’il semblait que je lui plaisais. Cette image mentale suscita une idée qui étira mes lèvres en un sourire qui était plus carnassier que je ne le pensais.


« Elle a l’air d’avoir une libido assez développée, ta maîtresse… » Je grattouillais le cou de la chouette, comme pour m’aider à réfléchir.

Devais-je répondre à cette femme en chaleur ?
Qu’avais-je à y gagner, au fond, à part un corps féminin à honorer ? Était-ce une bonne idée de répondre à ce genre de courrier ? Et si la chouette était interceptée par un étudiant aimant faire des blagues aux professeurs ? Et si j’écrivais des choses qu’il valait mieux dire en face que mettre sur parchemin ?
« Maláka ! c’est bien le genre de situations qui n’arrive qu’à moi… »

Et j’étais face à un fameux dilemme.
Si je répondais à cette lettre en étant comme je l’étais avec mes coups d’un soir et que la lettre était interceptée par un petit comique, ma réputation serait ruinée à tout jamais.
Si je répondais en homme austère, j’allais peut-être louper une occasion en or de me trouver une régulière.
Et si je ne répondais pas, je ne prenais aucun risque, d’accord, mais à côté de quoi passerais-je alors ?

J’aimais trop les femmes pour rester silencieux face à pareille lettre. En réalité, je devais trouver un moyen de répondre en utilisant des sous-entendus plutôt que des paroles crues.
Il devait bien être possible de faire passer le message sans que je ne me grille aux yeux d’un potentiel farceur qui n’avait rien de mieux à faire que de s’occuper de ça… Enfin, si ça se trouvait, je n’avais rien à craindre et je pouvais fort bien répondre comme bon me semblait… allez savoir…

Je finis par m’asseoir sur mon fauteuil de bureau. Je sortis un parchemin et ma plume. Je me creusais la tête pour trouver une formule d’appel bien somme il fallait… et puis, tant pis, je préférais rester sobre et classique.


Citation :
Phèdre,

Vous me voyez surpris de cette lettre pour le moins inattendue. Je ne suis pas certain de bien saisir le sens profond de ce message.
Je comprends bien que vos mots sont teintés d’une émotion certaine, mais ne vous laissez pas envahir de la sorte par des pensées qui ne feront que vous tourmenter…
Je ne puis que vous conseiller d’éviter le surmenage, soyez certaine que je serais bien attristé si je venais à apprendre que tout cela vous cause du souci… Nous, les médicomages, avons l’habitude d’écouter nos patients, mais je doute fort que vous ayez besoin de cela. Vous me semblez enflammée et je ne vois guère de réelle solution pour éteindre ce feu nouveau qui vous habite.

Ma première partie me semblait correcte. Je n’y avais pas fait d’allusion sexuelle. Mais est-ce que cela n’allait pas me faire louper le coche ? Il fallait tout de même que je lui tende une perche, sans mauvais jeu de mots.

Citation :
Voyez-vous, Phèdre, j’ai comme l’impression que notre rencontre ne peut pas vous avoir laissé un tel souvenir. Nous sommes tous deux des personnes très occupées et nous n’avons, il me semble, guère de temps à perdre.
Venez-en donc au fait, ma chère, je ne suis guère friand de courriers si abscons. Vous avez sans doute compris que je n’accorde que peu d’importance aux circonlocutions. Je préfèrerais que vous me disiez clairement ce que vous attendez de moi.

A la relecture, cela me semblait un peu dur, mais je n’avais pas très envie de prendre trop de risques, pour toutes sortes de raisons. Ceci dit, je n’avais peut-être pas besoin d’être aussi rude.

Citation :
Et si vous m’en disiez un peu plus sur cette imagination fertile ? Auriez-vous l’un ou l’autre exemple à me soumettre ?
Je déplore le temps que peut mettre une chouette à parcourir la distance qui nous sépare.

Au plaisir de vous lire à nouveau,

Phobos

Je n’avais jamais été ni poète ni artiste. Alors, forcément, mes mots n’étaient peut-être pas exactement le reflet de ce que j’avais précisément en tête. Mais j’étais curieux de voir si elle allait jouer le jeu et décrire le fond de sa pensée. En réalité, cela allait surtout me permettre de voir si je pouvais, oui ou non, écrire à Phèdre en étant libre de choisir mes mots et mes propos. Car, au fond, quelle certitude pouvais-je avoir, en cet instant précis ?

Je roulais le parchemin, après une dernière relecture, j’apposai mon sceau dessus pour le cacheter et l’attacher à la patte de la chouette. Celle-ci ne perdit pas de temps et s’envola rapidement pour rejoindre sa maîtresse.

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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 5 Nov - 11:05



Vous l’ai-je dit cher ami ?
Vous réveillez une flamme endormie
Quand je voulais maîtriser l’incendie
De mon coeur en émoi. Et vous ?



Obsessionnel, tu le fus rarement, mais pour sûr, ton entourage savait que quelque chose te trottait dans la tête ces derniers temps. Tu étais coutumier des courriers, comme à peu près tous les sorciers d’ailleurs, et tes amis, peu importe le monde d’où il venait, étaient usités à te voir guetter ta chouette dans l’attente d’une lettre mais là… Là il était évident pour tout un chacun que tu attendais celle-ci avec une anticipation toute nouvelle. Les plus taquins t’inventèrent une amourette, une histoire romantique façon liaisons dangereuses, et s’ils n’étaient pas si loin du compte, ils étaient tout de même sensiblement à côté de la plaque. Mais tu ne comptais pas particulièrement éclairer leur lanterne sur le sujet. Si ton petit stratagème se couronnait de succès, peut être que tu t’en vanterais auprès de ton entourage, mais pour le moment tu préférais rester discret, d’une part pour éviter que l’un d’eux n’ébruite l’histoire, ce qui risquerait de faire tomber ton plan à l’eau, mais aussi pour t’épargner les éventuelles moqueries de certains. Bref, une tactique efficace était une tactique secrète, et tu comptais bien continuer sur cette voie.

Lorsqu’enfin Chouette vint toquer à ta fenêtre, tu ne l’attendais presque plus, tellement que tu sursautas, manquant de peu de tomber de ton canapé où tu étais avachi comme une poupée de chiffon, l’esprit absorbé dans ta série netflix -encore un concept que les sorciers n’avaient pas saisi, à tort. Tu mis la série en pause sur ton smartphone avant de te redresser et de te diriger vers la fenêtre pour laisser entrer ta copine à plumes préférée. Et ce ne fut finalement qu’en apercevant le sceau sur la lettre que tes neurones s’éveillèrent à nouveau, ton palpitant s’excitant avec lui : il avait répondu !

Tu arrachas plus que tu ne détachas la missive de la patte de cette pauvre Chouette, qui se contenta d’un petit uhulement indigné en guise de réprobation. Parchemin en main, tu bondis jusqu’à ton canapé pour retourner t’y vautrer sas gloire mais avec de la lecture cette fois-ci. Bon sang, tu avais bien cru que ta lettre resterait sans réponse, ce qui aurait été grandement gênant, car tu t’imaginais assez mal le harceler de courrier jusqu’à ce qu’il cède et réponde. Tes yeux avalèrent la missive comme si ta vie en dépendait, et toutes choses considérées, c’était un peu le cas, car Phèdre était invivable.

Lorsque tu arrivas au bout, tu restas un moment interdit, les doigts crispés sur la papier. Sérieusement ? C’était quoi cette réponse ? Monsieur jouait la fine bouche ? Tu te sentis absurdement bafoué dans ton rôle, alors que ce n’était même pas toi, techniquement, derrière les mots que tu avais pourtant couchés sur la papier. Tu n’étais que la vaisseau, l’interprète. Si tu avais bien interprété le rôle de la grande Phèdre ? Difficile à dire. La seule qui aurait pu réellement apprécier ta performance était la principale concernée, et tu ne comptais pas tellement la solliciter sur le sujet.

Dans un grognement, tu te laissas encore plus enfoncer dans le sofa. Bon sang, il avait décidé de ne pas te faciliter la tâche. Naïvement, tu avais cru pouvoir t’en sortir avec une ou deux pirouettes, un ou deux sous-entendus… Sans trop te mouiller. Visiblement, ce n’était pas au goût de ce Phobos, et ça ne t’arrangeait absolument pas.

Heureusement… Tu étais aussi obstiné et têtu que mortifié à l’idée de devoir “expliciter ta pensée”, ou plutôt celle de Phèdre, alors tu n’allais pas t’arrêter en si bon chemin, et tant pis si tu devais mourrir de gêne pour parvenir à tes fins. Après tout, la fin justifiait bel et bien les moyens.

Citation :
Mon cher Phobos,

Au temps pour moi : ce fut bien mon erreur de vous croire plus joueur et moins adepte des approches directes. Il paraît pourtant que les non-dits sont parfois bien plus éloquents que des descriptifs prolixes, et l’imagination bien plus puissante que n’importe quelle représentation précise et détaillée.

Mm… pas sûr que sous entendre qu’il manquait d’imagination soit la meilleure stratégie à adopter. Il paraissait qu’il valait mieux flatter l’ego d’un homme pour l’avoir sous sa coupe… En tout cas c’était la rumeur qui courait chez certaine femme. Tu essayas de projeter cette théorie sur toi-même et… Diantre, te serais tu fait mener à la baguette par les drôles de dame de ta vie ? Pas impossible, à bien y réfléchir.

D’un autre côté, tu connaissais moultes personnes qui fonctionnaient à la provocation et aux défis et qui ne résisteraient pas à une telle incitation. Ca se tentait, non ? C’était risqué, mais il te fallait bien prendre des paris.
Tu réalisais seulement maintenant, soit un peu tard, à quel point il était difficile de manipuler quelqu’un dont on ne connaissait quasiment rien. Et si une rapide enquête te révélerait sans doute les choses les plus triviales à son sujet, ce n’était pour sûr pas ainsi que tu apprendrais davantage sur sa personnalité et ses goûts. Il te restait deux options : essayer de ruser par le biais de la lettre, où tenter une approche plus directe, plus réelle. L’approcher dans la réalité te paraissait risqué aussi cela dit, cela pourrait attirer un peu trop l’attention sur toi. Cela devait rester un dernier recours, si jamais il refusait de rentrer dans ton jeu épistolaire.

Citation :
N’êtes vous guère friand d’un peu de mystère, d’aventure et de ludisme ? Je me plais à croire qu’il demeure un enfant en chacun de nous, et que le goût du jeu ne se dérobe pas totalement à nous alors que les années passent. Je pourrais pour sûr vous décrire en détails les effets que procure l’idée de futures retrouvailles quelque peu libertines à mon corps, mais n’est-ce pas brimer votre imaginaire que de vous cantonner au tableau que je vous expose et qui, pour sûr, ne rend même pas justice à la réalité ?

Je me plais à croire que les précisions peuvent être gardées pour une rencontre à venir, si tel est également votre désir, bien entendu. En attendant ce moment, je ne vous cacherai pas qu’en grande rêveuse que je suis, je me laisse aller à quelques fantasmes qui occupent mes nuits trop solitaires. Je m’ignorais jusqu’alors une mémoire si vive et si graphique, mais je dois admettre que lorsque mes paupières tombent, vos lèvres me semblent encore bien présentes et bien réelles sur certaines courbes ou certains recoins de mon corps. Elles n’ont bien sûr rien à envier à vos mains, qui pour sûr surent sculpter mes formes et creuser mes vices jusqu’à les transcender. Je ne suis pas femme à vivre dans les souvenirs, si délicieux soient-ils, alors j’aime à penser qu’il ne s’agit pas là de vagues réminiscences, mais plutôt d’un exquis présage de ce qui pourrait nous attendre.

Soyez assuré de mon entière dévotion sur le sujet, et de toute ma disponibilité pour poursuivre cet échange de quelques manières qui vous tentent,

Phèdre

Bon, et advienne que pourra. Si avec ça, il ne mordait toujours pas à l’hameçon, tu te résoudrais à l’approcher en personne pour essayer de grappiller un peu plus d’informations et poser les prochains jalons de ton superbe projet. D’ici là, tu aurais le temps de réfléchir à une approche pragmatique pour te rapprocher de lui, car de prime abord, tes raisons pour l’aborder étaient quelque peu… limitées. Tu pourrais toujours prétendre à une soudaine passion pour la médicomagie, mais ça jurait un peu avec ta carrière de mannequin pour balai de courses, bizarrement. Peut être un proche atteint d’une étrange maladie ? Bah, tu avais encore un peu de temps pour laisser parler ta créativité.

Une gratouille sur la tête de Chouette, et la voilà s’envolant vers de nouvelles aventures, emportant tes précieuses lignes avec elle. Soudainement, ta série netflix te paraissait nettement moins trépidante, et tu restas de longues minutes debout devant ta fenêtre, à suivre des yeux la silhouette diaphane de l’oiseau s’évanouir dans la nuit. Dans quoi t’étais-tu embarqué au juste ?



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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 6 Nov - 14:13

N’étant pas un homme de lettres, je n’étais guère familier des échanges épistolaires romantiques ou autres. Pour moi, les lettres servaient surtout à communiquer des choses essentielles, importantes, et certainement pratiques.
Je n’avais jamais utilisé de hibou pour conter fleurette ou pour obtenir quelque faveur d’une femme. Alors, franchement, quand j’avais reçu cette missive de Phèdre, je ne sais pas trop pourquoi, je n’avais pas été très inspiré tout de suite. Et puis, bon, entre nous, je savais bien que les étudiants étaient de vrais potaches et qu’ils étaient tout à fait capables d’essayer de me piéger avec une blague aussi grossière. Surtout les étudiants de la filière de médicomagie, c’était un ramassis de gamins dont le quotient intellectuel avoisinait celui de l’huître tétraplégique. Ils étaient tout à fait assez cons pour perdre leur temps à organiser des blagues débiles.

Mais il y avait le parfum et les mots de Phèdre, des mots qui faisaient renaître quelques souvenirs d’une étreinte… Depuis que j’avais envoyé une réponse assez laconique, je ne pouvais m’empêcher d’y repenser.
Phèdre. Je n’avais pas couché avec trente-six Phèdre, ce n’était pas un prénom hyper répandu, et encore heureux, car j’aurais été bien en peine de savoir si oui ou non il s’agissait d’elle. Celle que j’avais en tête était blonde, des traits fins, un visage frais… quant à son corps… Elle ne faisait pas son âge, c’était le moins qu’on pouvait dire. Un corps ferme, avec des jambes longilignes… un ventre plat qui était toujours chaud au toucher… une poitrine au galbe parfait… Non, vraiment, elle ne faisait pas son âge et, pour avoir eu l’occasion de caresser différentes femmes, de tous âges, durant ma vie, je ne pouvais pas me tromper.
Après, pour ses capacités… au lit, ce n’était pas vraiment exceptionnel. J’avais eu l’impression, je m’en souvenais très bien, que cette femme n’avait pas eu beaucoup d’orgasmes dans sa vie. Et ça, pour son âge, c’était assez surprenant. Comme si le temps n’avait sur elle qu’une prise infime, comme si elle se dopait avec un élixir de jeunesse.

Plus j’y repensais et plus je songeais que si cette femme avait décidé de me courir après, ce n’était peut-être pas plus mal pour moi… mais… et si ce n’était qu’une blague ? Je devais m’assurer qu’il s’agissait bien de ma conquête et pour cela, j’avais ma petite idée.


Citation :
Phèdre,

Je suis au regret de constater que ma réponse ne vous a pas satisfaite. Je comprends votre point de vue, qui me semble empreint de cette délicatesse propre aux femmes de votre rang.
Vous savez que je ne suis pas le genre d’homme à me livrer au premier abord, nous avions, il me semble, établi clairement que nous ne nous verrions pas pour discuter, que nos échanges seraient purement physiques…

J’imaginais très bien où elle voulait en venir, mais trop de mystère ne me permettait pas d’avoir des certitudes. Et je préférais me montrer encore un peu méfiant.

Citation :
Un peu de mystère peut, certes, rendre les choses bien  agréables, mais je ne pense pas être assez littéraire pour pouvoir apprécier cela à sa juste valeur, pas par écrit, du moins.
Votre plume me semble rompue à ce genre de petit jeu, mais je ne suis ni poète ni romancier et je dois vous avouer que j’ai un peu de mal à me lancer dans une correspondance autre que professionnelle. Je n’y suis pas vraiment habitué et je n’ai pas assez de temps devant moi pour vous écrire de longues lettres…

Je prenais mon temps, pourtant, mais c’était surtout une question de savoir-faire, en l’occurrence, car j’étais plutôt un homme de terrain, surtout pour ce genre de choses.
Je relisais certains passages de la lettre reçue et, à la réflexion, elle avait raison. Tous ces fantasmes, évoqués à demi-mots, n’étaient que suggérés et, pourtant, je devais reconnaître que ça ne me laissait pas de glace.
Si je comprenais bien tout ce qu’elle m’écrivait, Phèdre se touchait en pensant à moi, ou plutôt, en repensant à notre étreinte… et elle en redemandait. Elle voulait que ses fantasmes se concrétisent à nouveau, que je la rende folle de plaisir, que je la fasse jouir comme son mari n’était pas capable de le faire…


Citation :
Je vous imagine bien, passant vos mains sur cette zone ornée d’un grain de beauté que j’ai aimé embrasser… Je vous aiderai volontiers pour que vous puissiez faire aboutir ce projet qui vous anime dernièrement. Je pense que vous ne refuserez pas un petit coup de main, n’est-ce pas ?

C’était plus facile pour moi de la revoir, au moins une fois, avant de décider si oui ou non cela valait la peine de commencer une relation plus régulière. Je n’avais pas l’impression que Phèdre n’avait pas été bonne au lit, si ça avait été le cas, je n’aurais pas pris la peine de lui répondre, mais elle n’avait pas été particulièrement exceptionnelle non plus. Toutefois, puisqu’elle revenait vers moi, je me trouvais en position de force, elle pourrait donc plus facilement accepter ce qu’elle m’avait refusé la première fois.

Citation :
Vous savez ce que je vais sans doute vous demander… La question que je me pose est celle-ci : êtes-vous prête, cette fois, à faire le grand saut ? Vous savez que je serai à l’écoute et que je ferai preuve de bienveillance, je pense vous l’avoir prouvé auparavant, mais vous ? Avez-vous pris le temps d’y réfléchir avant de m’écrire ?
Vous étiez tellement réticente… Comprenez bien que je ne m’attendais pas du tout à vous voir revenir vers moi après cela…

Que diriez-vous de nous retrouver, comme la fois dernière ?
Nous pourrions partager un repas pour parler plus aisément de tout cela et pour voir un peu quelles sont nos attentes à tous les deux.

Bien à vous,

Phobos

Les femmes étaient rarement prêtes à tout, la première fois qu’elles couchaient avec un homme, et c’était, je pense, un peu normal. Mais Phèdre avait refusé tout net ma proposition la fois dernière, aussi, préférais-je essayer de voir d’abord si elle avait changé de point de vue ou accepté de faire de nouvelles expériences.

Quoi qu’il en soit, j’attachai ma lettre à la patte de la chouette avant de l’envoyer vers sa maîtresse.


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Dim 10 Nov - 14:23



Vous l’ai-je dit cher ami ?
Vous réveillez une flamme endormie
Quand je voulais maîtriser l’incendie
De mon coeur en émoi. Et vous ?



Tu ne pus honnêtement pas retenir un petit renaclement moqueur en lisant la lettre. Phèdre, de la délicatesse… Ben voyons. La délicatesse que l’on prête à un vautour se jetant sur une carcasse peut être, oui. Bon, au moins, tu en apprenais un peu plus sur la nature de leur relation. Ils avaient visiblement établi quelques règles, parmi lesquelles celle selon laquelle leur relation serait purement sexuelle. Ce n’était pas avec ça que tu allais faire fuir Phèdre loin de ton père, mais c’était un début, une base de travail. Tu aurais préféré pour sûr que ce Phobos soit un baratineur de première qui lui ferait miroiter un peu plus, mais tu ne désespérais pas non plus. Tu devais jouer toutes tes cartes.

En tout cas, il ne semblait pas fermer la porte à la harpie, juste calmer “ses” ardeurs littéraires, ou plutôt les tiennes. Te voilà un brin tiraillé : certes, tu n’étais pas tellement à l’aise avec l’idée de te lancer dans de la romance érotique épistolaire, encore moins avec un type de l’age de ta belle-mère au moins, de ton père peut être. D’un autre côté, précipiter la rencontre n’était pas non plus une très bonne idée, tu avais bien peur que ce Phobos se montre aussi direct en face à face que par écrit, et que devant l’incompréhension flagrante de Phèdre, ta petite mascarade ne tombe à l’eau avant même d’avoir vraiment débuté.

Que faire ?

Tu optas pour continuer la lecture de la lettre, songeant que la suite t’amènerait peut être des réponses à tes questions et de l’inspiration pour dérouler la suite de ton plan. Pauvre fou que tu étais, tu ne t’attendais certainement pas à obtenir des réponses à des questions que tu n’aurais jamais posé, et tu poussas d’ailleurs un grognement de répulsion en lisant le passage sur le grain de beauté, reposant la lettre sur l’accoudoir de ton canapé alors que tu fermais les yeux, index et pouce serrant fort l’arrête de ton nez dans l’espoir de chasser l’image que la lettre venait d’incruster de force dans ta tête. Non non non, tu ne voulais aucunement savoir ce genre de choses ! Tu étais à deux doigts de faire apparaître de l’eau de javel pour purifier tes yeux et ton pauvre esprit… Voilà pourquoi cette idée de romance érotique par lettre était une idée horrible. Certes, c’était la tienne, mais tu venais de changer drastiquement d’avis. Si ce simple petit détail te promettait déjà des cauchemars, tu n’osais imaginer ce que plus de descriptifs pourraient réaliser pour ta santé mentale…

Tu te replongeas donc dans la lecture du reste de la lettre, mais la suite, loin de t’aider, ne te perdit que d’avantage. A quoi diable faisait-il allusion ? Tu étais tiraillé entre l’envie d’essayer de déterminer de quel “grand saut” il pouvait parler, et ce afin de parfaire ta réponse et de mieux cibler les pièges à mettre en place, et la peur de laisser ton imagination te submerger de nouvelles images d’horreur. Phèdre te dégoutait au plus profond de ton être, et te la représenter dans n’importe quelle situation plus ou moins sexuelle était une épreuve mentale de la pire espèce pour toi. Honnêtement, tu en avais des frissons de dégout, et tu craignais vraiment la puissance de ton cerveau si tu te permettais d’essayer de déterminer ce à quoi ce Phobos pouvait faire allusion. Tu déglutis difficilement en reposant une nouvelle fois la lettre. Il semblait beaucoup tenir à ce “grand saut”, quelque chose te disait qu’un refus pur et simple écourterait considérablement ta stratégie. D’un autre côté… Tu ne t’engageais pas à grand chose toi même en lui promettant monts et merveilles, le problème surgirait cependant par la suite, lorsqu’il serait face à la vraie Phèdre qui semblait “si réticente”. Tu ne pus t’empêcher de grommeler dans ta barbe non existante. Fallait-elle qu’elle joue la reine des glaces, la mijaurée, même dans l’infidélité. C’était si typique de Phèdre. Détestable jusqu’au bout. A se demander ce que ce Phobos avait bien pu lui trouver… Mais ce n’était pas tellement tes oignons, tant que ça servait ta cause…

Inspirant un grand coup, tu entrepris de finir cette lecture plus laborieuse que la précédente. Il ne te restait qu’un petit paragraphe, le pire ne pouvait que être derrière toi…

… Ou pas.
Il voulait la voir. Il voulait rencontrer Phèdre. Ca, c’était très mauvais pour toi et pour ton plan. C’était trop tôt. Même si tu arrivais à t’arranger pour que Phèdre se rende au rendez-vous, elle allait probablement tout faire capoter en quelques secondes à peine.
Tu replias soigneusement la lettre, avant de t’allonger sur ton canapé dans un grognement de frustration. Réfléchis, Devon, réfléchis. Tu es malin, tu peux trouver une parade. Paupières closes, tu laissas tes deux avant-bras retomber sur tes yeux pour te plonger dans une obscurité parfaite alors que les rouages de ton cerveau s’activer. Au delà d’une réponse, il te fallait surtout une solution.

Finalement, il te fallut laisser s’écouler l’après-midi et un shooting photo pour réussir à construire une alternative. Le soir même, annulant par ailleurs la soirée que tu avais prévue avec des collègues, tu t’installas à ton bureau, chose que tu faisais rarement, et tu te mis à écrire.

Citation :

Très cher Phobos,

Vous me trouvez ravie de lire que votre imagination s’est elle-aussi jointe à la fête. Vous avez parfaitement raison : un coup de main de votre part me ferait en effet le plus grand plaisir, littéralement. Je vous sais inventif sur votre façon d’aider une femme, et je ne peux que me réjouir de vous savoir disposé à me soutenir dans ce fameux projet dont je vous ai fait part.

Je conçois tout à fait le fait que votre temps est limité et que vous préfériez l’allouer à des sujets plus concrets et réels qu’un échange épistolaire avec une femme désespérée de votre toucher. Soyez certain que ma préférence va également à des échanges plus tangibles, et que je ne saurais me contenter de purs fantasmes, pas en sachant que leur réalisation est possible et potentiellement plutôt proche.

J’ai en effet longuement réfléchir à votre demande. Et si elle me parut, disons, osée, lors de notre première rencontre, je n’y suis plus autant fermée avec un peu de recul. J’aimerais cela dit en effet en échanger avec vous avant, cela me rassurerait dans mes choix, j’imagine.

Votre invitation à un repas m’enchante par avance. J’ai cependant pour ainsi dire une épine dans le pied. Mon mari ne me laisse que peu de temps pour moi-même ces temps-ci, comme s’il se doutait de quelque chose. Il m’est difficile de disparaître du manoir en ce moment, encore plus pour tout un repas.

J’ai, en revanche, une contreproposition à vous faire. Nous donnerons une réception au manoir le week-end prochain, où seront invités toute sorte de profils. Vous pourriez sans mal vous fondre dans la foule. Je serai alors en terrain connu et dans la possibilité de, disons, m’éclipser pour quelques temps alors que mon mari sera occupé à échanger avec ses pairs. Si l’audace ne saurait vous faire rougir ou pâlir, je profiterais avec délectation de cet évènement pour vous retrouver et… échanger sur nos sujets d’intérêt commun.

Toute à vous,

Phèdre

Alors que la plume aposait le point final sur ma lettre je relevai la tête, songeur. Oui, cet évènement au manoir familial me paraissait correspondre parfaitement à mon idée. Avec un peu de chance, cela donnerait du grain à moudre à ce Phobos. Il ne me resterait alors plus qu’à jouer les pots de colle avec Phèdre afin de m’assurer qu’elle ne soit JAMAIS seule. Elle aurait ainsi l’excuse parfaite pour ne pas disparaître de manière impromptue avec lui. De mon côté, cela me permettrait d’une part d’observer la Harpie interagir avec son amant, d’autre part, de voir un peu quel genre d’homme mon correspondant était. De quoi alimenter la suite de ma tactique, et ce en toute discrétion. Il ne me restait plus qu’à espérer qu’il accepte la proposition… Avec un peu de chance, j'aurais une réponse rapide, ce qui me laissait le temps de fignoler certains aspects de mon piège s'il acceptait de s'y prêter.

Cachetant l’enveloppe avec soin, je ne perdis pas de temps et la remis à Chouette pour qu’elle la livre au plus vite. La pauvre avait un emploi du temps du temps bien chargé ces temps-ci...



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Mer 13 Nov - 22:15
Lire ces lettres, au fond, ça avait un petit côté fou. Je n’avais jamais été un grand adepte des relations à distance, qui, à mes yeux, manquaient clairement de chaleur et de contact. Alors ces échanges de lettres, bien que je n’en sois pas familier ni spécialement friand, après quelques missives envoyées et reçues, je devais me rendre à l’évidence, il y avait quelque chose de grisant dans tout cela.
Était-ce ce côté mystérieux dont ma correspondante avait parlé ? Je me surprenais presque à attendre une réponse, à scruter le ciel à la recherche de la silhouette de la chouette de Phèdre… Je n’étais pas un jeune puceau, mais il fallait tout de même rendre à Herpo ce qui était à Herpo : c’était un petit jeu qui avait son charme. Pas de là à me donner envie de me satisfaire, mais je commençais à avoir des idées que mon imagination faisait naître, l’une après l’autre, sans que je n’aie seulement l’esprit à cela.

Phèdre…
Je visualisais très bien cette femme, à présent, parce que j’avais essayé de me remémorer avec précision de qui il s’agissait… Je voyais sa blondeur, sa minceur, sa souplesse… j’entendais son rire et ses gémissements… Je pouvais presque sentir son parfum se mélanger à l’odeur typique des ébats sexuels…
A la réflexion, sans être un coup exceptionnel, elle avait été d’une performance acceptable, sinon, je n’en aurais pas gardé un souvenir si précis. Et si j’en croyais l’ardeur avec laquelle elle rédigeait ses missives, je pouvais être sûr, ou à peu près, qu’elle avait pu apprécier la manière dont je m’étais occupé d’elle… Et si elle n’était alors pas prête pour me suivre hors des sentiers battus, je ne désespérais pas de l’y entrainer un jour ou l’autre.

N’ayant guère vu de chouette se pointer à la fenêtre de mon bureau, j’avais passé une bonne partie de la journée à me concentrer sur autre chose, en l’occurrence les cours de biologie magique pour les étudiants de deuxième niveau. Il me fallait plancher sur le sujet pour remettre tout cela bien en place dans mes notes et dans ma tête, pour que je puisse assurer ensuite devant mon auditoire. Ce genre de préparation prenait du temps, quand on était consciencieux… et je l’étais.
La biologie magique était un champ d’étude assez vaste et il était difficilement possible de faire le tour de la question. La difficulté principale que je rencontrais était de faire un cours qui soit utile pour les différentes filières qui avaient cette matière dans leur cursus… et il me fallait malgré tout entrer dans les détails. Autant dire que ce n’était pas gagné… Mais après quelques heures de lecture, de prises de notes, de recherches et de synthèses, il me sembla bientôt avoir mon fil rouge pour ce cours. Et une fois que ce canevas était fait, le reste allait couler de source, comme toujours.
J’avais pris soin de noter une liste d’auteurs et d’ouvrages de référence sur le sujet, il allait falloir que je fasse un saut chez Fleury & Bott pour racheter quelques titres qui méritaient que je m’y attarde quelque peu.

Et c’est au moment où je finissais tout cela que j’entendis le « tic tic » typique de la chouette, celle qui tapotait du bout du bec à la fenêtre. Quelques minutes avant que je quitte mon bureau. Elle en avait mis du temps pour me répondre, Phèdre… j’osais espérer que l’attente en valait la peine et qu’elle m’aurait envoyé de quoi éveiller mon appétit…
Mais nulle photo sexy, nulle dentelle ou lingerie fine, juste un parchemin.

Je le parcourus rapidement. Il n’y avait rien de croustillant, cette fois, mais je notai qu’elle n’était plus aussi fermée à ma demande de la fois dernière. Ce qui était plutôt bon signe. Il me restait à la rassurer, en lui expliquant à quel point je ferais les choses en douceur et avec tendresse…

Vu l’heure, je rentrais chez moi. Il me fallait laisser un peu de temps entre sa lettre et la mienne, c’était comme cela qu’on amenait une proie à se laisser prendre… or, je ne voulais rien d’autre.
Quelques caresses à Aphrodite, un bref coup d’œil à mon emploi du temps du lendemain et je me fis couler un bain bien chaud. Avec de la mousse.
Petit plaisir du soir, plus ou moins sage, que de se tremper dans l’eau parfumée comme ça et de laisser l’esprit vagabonder…

A vrai dire, je ne savais pas trop quoi penser de toute cette correspondance. Phèdre qui m’écrivait autant, alors qu’elle savait très bien que je ne lui donnerais jamais plus que du plaisir physique. Jamais je ne m’engagerais dans une relation, ce n’était pas envisageable. Ce serait trahir Belisama, j’aurais bien trop l’impression de la remplacer, alors que… Jamais je ne voudrais cela. Je n’ai jamais aimé aucune autre femme que la mienne et sa mort n’avait rien changé. Elle avait toujours été la seule à me comprendre, à pouvoir m’adoucir, à me pousser à donner le meilleur de moi… Une femme en or, voilà ce qu’elle était… Et si notre couple n’avait pas eu à subir tant de pertes et tant de souffrances, j’étais persuadé que nous aurions pu être heureux…
Pourquoi je pensais à elle, dans mon bain ? Tout simplement parce que la solitude amène souvent des pensées qui ne sont pas les plus joyeuses. Ma défunte épouse me manquait, encore et encore. Son décès était survenu il y a de cela un certain temps, mais ça faisait toujours mal… et c’était la même chose pour Deimos et pour Charon…
J’étais un homme incomplet, depuis leur mort à tous les trois. Je vivais à moitié, j’avais toujours un vide en moi… et si je compensais ma souffrance et ces absences de façon bien peu orthodoxe… Je ne pouvais pas être fier de moi, en vérité, et si ma femme et mes enfants me voyaient, de là où ils étaient, je savais bien qu’ils ne seraient pas très satisfaits de moi…
Je fermai les yeux. Belisama… Deimos… Charon… La vie ne nous avait pas fait de cadeau et il m’avait fallu beaucoup de temps pour envisager de continuer à vivre avec cela… ou plutôt, sans eux… Mais il me restait Agrios, mon seul fils en vie, celui pour qui je serais toujours prêt à tout… Celui pour qui je donnerais tout…

Je ne sais pas combien de temps je suis resté comme cela. L’avantage des bains sorciers étant que l’eau ne refroidissait jamais sans prévenir. Et au bout de quelques minutes peut-être, quelques dizaines de minutes sûrement, je rouvris les yeux et repris peu à peu pied dans le présent.
Aphrodite était dans la salle de bains, elle me fixait d’un regard qui semblait signifier qu’elle était obligée d’attendre à cause de moi.


« C’est bon, je n’en ai pas pour longtemps. » Ce maine coon avait un fichu caractère, mais je l’aimais beaucoup. Cet animal me tenait compagnie, mais elle était aussi une présence affectueuse dont j’avais besoin au quotidien. « Allez, ne reste pas là, espèce de voyeuse ! »

C’était dingue cette habitude qu’avaient les chats de venir se faufiler dans les pièces où vous avez un peu d’intimité… J’étais dans mon bain et ma maine coon venait se planter là, comme pour me regarder. Bien sûr, elle n’écouta pas ma demande et ne bougea pas d’un iota.
Je fus donc obligé, une fois de plus, de me laver, puis de me sécher et de m’habiller devant mon animal de compagnie indiscret.

Dans ma robe de chambre, je vins ensuite m’installer à table, pour prendre un parchemin et entamer la rédaction de ma réponse à Phèdre, en me disant que je lui ferai parvenir cela demain matin.


Citation :
Phèdre,

Sachez que je suis flatté de cet intérêt que vous me portez…
Je ne suis pas sûr d’être dans le bon état d’esprit, cela dit, et au moment où je vous écris ces mots, je me sens coupable de ce que nous planifions.

Vous êtes mariée. Vous me dites vous-même que vous n’êtes pas disponible comme vous le souhaitez. Et si votre mari comprend que vous ayez besoin d’aller voir ailleurs, je ne suis pas sûr qu’il puisse accepter que cela devienne régulier.
De mon côté, je sais que je salirais la mémoire de ma femme en prenant ce genre de liberté… Ce soir, je ne peux m’empêcher de penser que nous agissons mal.
Peut-être que je pense trop ou pas assez bien, mais je ne veux pas vous faire de promesse que je ne serai peut-être pas en mesure de tenir…

« Non, ça ne va pas du tout. » Je chiffonnais le parchemin pour en reprendre un autre.

Citation :
Chère Phèdre,

Votre empressement me flatte, mais je crains que le temps joue contre nous.
J’ai pris un bon moment avant de vous écrire cette lettre. Je l’ai même recommencée. J’aimerais avoir votre talent pour choisir les mots et les poser sur le parchemin… Mais voilà bien un domaine où je ne vous arrive pas à la cheville.

Sachez que je serai prévenant avec vous, je ne souhaite pas que vous vous sentiez mal ou mal à l’aise. Si vous prenez la décision d’accepter, vous pourrez compter à la fois sur ma douceur et sur ma discrétion. Je vous préparerai comme il se doit… Et vous apprécierez, j’en suis sûr.

J’aurais aimé partager un moment seul à seul avec vous, mais si c’est là la seule possibilité, alors, je viendrai à votre réception. J’ai l’espoir que nous puissions discuter, vous et moi, en toute intimité.
J’ose espérer que votre mari aura la discrétion de converser avec vos invités. Mais, le connaissant de réputation, je sais qu’il fera cela à merveille.

Me voilà dans l’attente de vous revoir, ce week-end. Je tâcherai d’être à la hauteur de vos attentes.
En cet instant, j’aimerais pouvoir vous avoir près de moi.

Je vous embrasse,

Phobos

Voilà, c’était bien mieux. Cette lettre n’avait plus rien à voir avec mon premier essai.
Je montai me coucher. Je comptais envoyer cette lettre dès mon arrivée au bureau, le lendemain matin.

Et c’est ce que je fis.


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Dim 17 Nov - 23:04


Toutes ces nuits passées à retenir son désir impromptu

S’abandonner sans remords au plaisir défendu qui me tue


L’avantage avec Phèdre, c’est que tu pouvais toujours compter sur elle pour s’appréter dès qu’il y avait une soirée. Ce n’était pas le genre de femme à miser tout sur son charisme et sa présence, même si elle en avait sans nul doute : elle passait des heures -du moins, c’était ce que tu soupçonnais- à choisir sa tenue, se pomponner, sélectionner ses bijoux et ses accessoires. Le résultat était généralement convaincant, ou du moins c’était ce que disaient les gens autour de toi, car de ton côté, tu ne voyais encore et toujours qu’une vipère, et plus beaux attirails du monde n’y changeraient jamais rien. Même des camarades de ton âge s’étaient déjà extasiés sur sa beauté “si bien conservée”, tu avais dû retenir tes hauts le coeur.

Toi aussi, tu avais passé un temps fou à te préparer pour cette réception, mais pour d’autres raisons. Ta chambre avait été transformée temporairement en atelier à potion le temps de concocter quelques petits filtres qui pourraient s’avérer fort utiles au cours de la soirée. Tu ne voulais rien laisser au hasard, tu savais qu’un faux pas suffirait à griller tout ton petit plan. Il serait dommage d’avoir fait tant d’effort pour rien. De ton dur labeur, résultèrent 3 mixtures : une potion de polynectare visant à se transformer en Phèdre, que tu avais sobrement étiquetée “Pherum” et laissée sur ton bureau, une autre visant à se transformer en ta demie-soeur, Amaranthe, elle aussi sur ton bureau avec le label “Elixanthe”, et la dernière, une potion d’indigestion que tu avais subrepticement mélangée à la potion d’amincissement que ta demie-soeur s’acharnait à ingurgiter tous les jours depuis qu’elle avait vu que la chanteuse principale de Twitch ne jurait que ça ça. C’était une vieille habitude paranoïaque de ma part que de surnommer toutes mes potions mais… Mieux valait prévenir que guérir, et si quelqu’un s’immiscait dans ma chambre et tombait sur des potions sagement identifiée comme “polynectar”, rien de bon ne se passerait.

Une fois ta tactique bien en place, tu pris le temps de te mettre sur ton 31 également, histoire de ne pas faire tâche au milieu de tout ce beau monde. Tu étais à peu près certain que tu n’aurais ni ton père ni Phèdre sur ton dos : le premier avait bien trop de négociation business à conclure, la deuxième serait occupée à pavaner… et risquée d’être quelque peu troublée par le débarquement de son amant au beau milieu de la fête. Tu ne savais pas encore quelle serait sa stratégie : allait-elle chercher à l’éviter à tout prix ou tenterait-elle de s’isoler avec lui dès que possible ? Et lui ? Jouerait-il profil bas en attendant qu’elle ne vienne à lui ou bien allait-il prendre les devants et essayer de la coincer au détour d’un couloir ? Impossible à prédire. Dans le doute, tu ne comptais pas lâcher Phèdre d’une semelle, t’assurant qu’elle ne soit jamais seule, et encore moins seule avec Phobos. Tant pis si tu passais pour le pot de colle de service, tu t’en fichais pas mal. Le plus important, c’était de maintenir le plan.

Un costume blanc et beaucoup de gel plus tard, tu étais présentable pour jouer les caméléons sociaux. Tu inspiras un grand coup pour te donner du courage. Bon sang ce que tu détestais ces évènements mondains, tu ne t’y sentais tellement pas à ta place… Tu t’en serais volontiers passé et, pour être honnête, tu étais à peu près certain d’avoir pu l’esquiver, celui là, mais le destin en avait voulu autrement puisque tu avais fait cette fameuse proposition à Phobos. Maintenant, tu croisais les doigts, les orteils, et le reste, pour que tout se passe comme prévu et que la petite fête ne vire pas au fiasco le plus total.

Tu descendis les escaliers pour rejoindre la rez-de-chaussée où la réception battait déjà son plein même si tout le monde n’était pas encore présent. Les évènements chez les Leroy se déroulaient toujours de la même façon : ouverture des portes à partir de 19H, accueil des invités jusqu’à 20H30. Ensuite, les festivités, quelles qu’elles soient, se déroulaient à guichets fermés, et les portes du manoir restaient fermées.
Il était prêt de 19H30, les arrivants continuant d’affluer et d’être accueillis par les deux hôtes. Tu n’eus d’ailleurs d’autre choix que de passer devant Phèdre et ton père pour rejoindre le poste stratégique aussi appelé “buffet”. Sans surprise, tu sentis la main de ta belle-mère se refermer sur ton bras, t’empêchant de t’échapper vers ton refuge.

- Devon… Nous n’espérions presque plus ta présence.

Elle t’observa des pieds à la tête, placardant un sourire mauvais sur son visage. Pour sûr, cette femme te détestait autant que tu l’abhorrais.

- Etant donné le temps enfermé dans ta chambre, je m’étais presque attendue à une allure exceptionnelle.

Autrement dit : elle te trouvait sous-habillé pour l’évènement. Venant de quelqu’un d’autre, tu aurais presque pu te vexer, mais venant d’elle, plus rien ne te touchait réellement. Elle était d’un prévisible consternant. Tu ne la supportais tout bonnement plus, et tu songeas un instant que la jeter en pature à Phobos et ses propositions mystérieuses mais visiblement pas au goût de la reine de la soirée n’était pas une si mauvaise idée… Puis tu te rappelas que tu faisais tout celà pour servir un objectif bien plus long terme et qu’il serait dommage de tout gâcher pour le simple plaisir de lui rabattre son caquet. Mais l’envie ne manquait pas.

Libérant ton bras et ignorant ses propos, tu te dirigeas vers le buffet, où tu récupéras un verre de scotch -tu commençais à y prendre goût à force de te réfugier dans ses promesses d’ivresse à chaque soirée- ainsi que des petits fours. Planté là, tu observas tranquillement les autres invités, scannant la salle à la recherche de ta proie.
Tu n’avais pas menti à Phobos, il y avait du beau monde ce soir, et les profils étaient bel et bien variés : du domaine universitaire, scientifique, politique, industriel, ton père avait convié le gratin de tous les univers qu’il trouvait pertinent, et comme c’était un homme à la fois cultivé et curieux, de nombreux secteurs avaient su piquer ou servir son intérêt au fil des années. Mais pas de Phobos semblerait-il. Pas encore du moins.

Tu restas tout de même sur le qui-vive. Il avait dit qu’il viendrait. Il devait venir. Sinon, cela voulait dire que tu étais venu pour rien, et cela t’ennuierait profondément. Non il fallait qu’il vienne. Tout était prêt. Tes yeux étaient fixés sur Phèdre de manière presque obsessionnelle. Pour le moment, elle était scotchée à ton père. Elle le serait jusqu’à ce que le dernier des invités soit là, en bonne hôtesse. En suite, ton paternel irait s’affairer avec ses potentiels ou actuels associés, et Phèdre irait papillonner comme elle savait si bien le faire. Combien d’amants avait-elle attiré dans ses filets d’araignée dans ce genre d’occasions ? Tu ne saurais dire, mais depuis que tu savais qu’elle en avait au moins un, tu restais persuadé qu’elle pouvait en avoir d’autre. Et ces conversations qui t’avaient semblé si vaines et superficielles alors que tu les avais survolées du regard semblaient prendre un tout autre sens aujourd’hui.

C’était à ce moment là qu’il te faudrait être attentif, vigilant. Ne pas la laisser rôder autour de lui. Ne pas le laisser errer dans son ombre. Bref, être le garde fou. Ce rôle te plaisait drôlement. Pour la première fois, d’ailleurs, tu envisageais la soirée sous des hospices amusantes… L’eus-tu cru ?

- Je ne vous ai jamais vu contempler Madame de la sorte. Je n’aime pas votre regard. Si vous manigancez quelque chose, sachez que je serai là pour vous arrêter.

La voix de cette enflure de Lovejoy te fit sursauter : tu ne l’avais pas entendu se glisser à tes côtés. Ce vicieux de majordome était pire qu’une ombre, invisible, omniprésent. Il était les yeux et les oreilles de Phèdre, et la seule personne qui me mettait encore plus mal à l’aise qu’elle sur cette belle planète. Par ailleurs, sa perspicacité était assez inquiétante. Comment un seul regard pouvait-il savoir que je manigançais quoique ce soit ?

- Lovejoy… Vous savez toujours arriver à point, un peu comme un cheveu sur une soupe qu’on n’a plus envie de manger. Mais je vais décevoir votre paranoïa mon bon : tout le monde ne passe pas son temps à "manigancer"

Tu lui offris ton sourire le plus crispé, tout en espérant qu’il lâcherait l’affaire. Tu avais tout prévu ce soir, tout sauf devoir gérer le majordome surprotecteur. Tes yeux dérivèrent lentement de Lovejoy vers l’entrée et là, tu le vis. Phobos. Tu avais fait quelques recherches sur lui, ce qui t’avait d’ailleurs confirmé que le monde moldu était bien mieux outillé que le monde sorcier pour stalker les gens, et tu étais quasiment certain que c’était lui. Ne l’ayant jamais rencontré avant, tu n’en mettrais pas ta main à couper non plus.

- Lovejoy, ce fut un déplaisir total, comme toujours, mais j’ai l’immense regret de vous informer que je me passerais de votre compagnie alors… bonne soirée.

Et tu le plantas là, bien décidé à te rapprocher de Phèdre et de ta cible, peut être à laisser traîner tes oreilles pour voir un peu comment il allait l’aborder, et surtout comment elle réagirait. Ton coeur battait à mille à l’heure, tu étais excité comme un gosse qui partirait faire une chasse à l’oeuf de Pâques…. Ou la chasse tout court, d’ailleurs.


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Lun 18 Nov - 21:21
Après nos échanges de courrier, cette femme avait réussi à évoquer les feux qui me faisaient frémir. Je me sentais envahi d’un désir croissant de l’avoir près de moi, couchée ou genoux en terre… Mais point d’égarement, l’heure n’était pas encore à ce genre d’activités.
J’attendais patiemment le jour dit, ce fameux jour de réception chez elle… lors d’une soirée mondaine organisée par son mari. C’était du plus mauvais goût, à la vérité, mais cette femme avait réussi à me mettre la tête à l’envers avec ses lettres pleines de sous-entendus…
Et quand le moment était venu, j’avais pris mon temps pour choisir une tenue qui soit à la fois élégante et pratique, car je ne comptais pas perdre une seconde, quand l’occasion se présenterait. Il me fallait cette femme. Ce soir.

N’étant pas un fervent adepte des couleurs vives, ma tenue était grise, avec une chemise noire dont j’avais laissé le col entrouvert. Je n’avais pas envie de porter de cravate, pour la simple et bonne raison que lors d’un coït, ce genre d’accessoire finissait par devenir dérangeant pour la respiration. Même s’il pouvait s’avérer utile de toutes sortes d’autres manières.
Je devais reconnaître que pour ce genre d’événements, je tâchais de me préparer consciencieusement, quitte à passer un peu de temps pour avoir être présentable. Il me fallait être au top pour prouver à ma correspondante que ses attentes ne seraient pas déçues et qu’elle pouvait me déshabiller dès qu’elle le voulait.

Je n’arrivais jamais à une réception parmi les premiers, parce que je n’aimais pas me donner en spectacle ni avoir à saluer tout le monde, alors que j’avais horreur de cela. Les mondanités, j’y assistais toujours par obligation plus que par goût.
Je me présentais donc à une heure avancée, sans que ce ne soit une heure impolie pour autant. Il était vingt heures passées de quelques minutes. Je me mêlai à la foule, pris une flûte de champagne et cherchai du regard un endroit stratégique d’où pouvoir me retrouver facilement dans un lieu plus intime avec elle…

Et je la vis. Resplendissante, évidemment, puisque c’était une jolie femme qui prenait bien soin d’elle. J’esquissai un sourire léger en la voyant, tandis que je rejoignais quelques sorciers que je connaissais vaguement. C’était pour me donner une contenance et observer la dame de la maison tout en badinant avec d’autres personnes.
Je n’avais pas encore décidé de la stratégie que j’adopterai pour me retrouver seul avec elle, mais je savais comment la rendre folle. J’aimais l’idée que ce soit elle qui vienne vers moi et m’emmène dans son boudoir…
Je bus un peu de ma coupe, cherchant des yeux une femme pouvant la rendre jalouse un minimum, bien qu’elle sache sans doute que ma véritable cible, en venant ici, c’était elle. Phèdre.

Et bientôt, je vis l’appât parfait. Une femme bien plus jeune que Phèdre, dotée d’une chevelure sombre et d’une paire de seins à faire pâlir un Africain. Je ne la connaissais pas, mais, prenant les devants, j’attrapai deux nouvelles coupes de champagne pour m’approcher d’elle.


« Bonsoir, miss… » Je lui tendis une coupe. « Puis-je vous tenir compagnie ? »

Une approche toute simple, mais qui me rapprochait un tantinet de Phèdre, de manière à l’observer plus aisément du coin de l’œil, tout en feignant de prendre vraiment du bon temps avec cette charmante demoiselle.
Tout cela n’était que théâtre, mais j’étais bien conscient que cela ne m’empêcherait pas de peut-être faire d’une pierre deux coups. Si ma jeune interlocutrice était aussi sensuelle qu’elle le paraissait, je n’y perdrais rien du tout.


« Je pense que c’est la première fois que je vous croise à l’une de ces réceptions… » Je fis tinter mon verre contre le sien. « A votre santé, miss… »

Je tâchais d’être proche d’elle, suffisamment pour sentir son parfum. Odeur sucrée, fraîche… Un parfum qui laissait supposer un goût un peu coquin. Cela me plaisait bien.
Je n’avais pas vraiment envie de passer ma soirée à faire semblant de m’intéresser à elle, mais sa poitrine m’inspirait assez bien.

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Dim 24 Nov - 23:51


Toutes ces nuits passées à retenir son désir impromptu

S’abandonner sans remords au plaisir défendu qui me tue


Après t’être plus ou moins habilement débarrassé de Lovejoy, tu étais donc allé te planter, verre de scotch en main, près de l’entrée, pour guetter les arrivées. Tu repéras le fameux Phobos rapidement après son arrivée, et décidas de le suivre discrètement des yeux. Tu avais un gros avantage : il ne savait pas qui tu étais, ne connaissait peut être même pas ton existence, et ne te portait donc pas particulièrement d’attention.

Ce qui te surprit, en revanche, fut de constater qu’il ne portait pas non plus beaucoup d’attention à Phèdre. Pourtant, il était nécessairement là pour elle… Tu avais bien vérifié la liste d’invités en amont, et avant que “Phèdre” ne le convie pour des motifs ultérieurs, il ne figurait pas dans les contacts de ton père, donc peu de chance qu’il soit là pour lui. Cela soulevait d’ailleurs la question de savoir comment Phèdre avait pu le rencontrer… Mais tu n’étais pas là pour mener l’enquête, tu étais là pour dérouler ton plan.

Plan qui était à deux doigts de dangereusement prendre l’eau alors que tu le voyais en train de… fricoter avec une autre femme ?! Ah mais non non non… C’était pas du tout dans mon plan ça ! En plus c’était cette allumeuse de Carole Nott, qui faisait des yeux doux à tout ce qui bougeait, peu importe le sexe et l’age, elle allait finir par me l’emmener dans un coin et faire tout foirer. Clairement, je ne pouvais pas laisser la situation m’échapper de la sorte… Et en même temps, si j’intervenais maintenant, je risquais un peu de griller ma carte “intervention spéciale”, dont j’aurais potentiellement besoin si Phobos trainait trop autour de Phèdre… ou inversement, d’ailleurs, on ne savait jamais trop avec cette harpie.

Il te fallait donc une autre intervention, divine ou sorcière, tout te convenait. Détachant ton regard du duo, tu balayas la foule à la recherche d’un pigeon. Comment extirper Phobos des griffes de Carole ? Ou comment attirer les griffes de Carole loin de Phobos, d’ailleurs… La deuxième option te semblait déjà plus facile. L’occasion de faire jouer ses charmes indéniables sur une proie de choix. Joshua Fawley et ses beaux yeux bleus feraient sans doute l’affaire. Il se mêlait généralement à ce genre d’assemblée et n’était pas en vue, il faisait donc un attrape-Nott plutôt efficace. Parfait. Maintenant, il me fallait un pigeon voyageur. Mes yeux tombèrent sur Brienne, cette chère demie-soeur, qui avait l’air de s’ennuyer comme un rat mort. Elle entrait dans l’age délicieux de l’adolescence et faisait acte de présence pour faire plaisir à sa mère, mais elle avait clairement d’autres choses en tête. Je pouvais jouer là-dessus.

Me dirigeant vers elle, j’attrapai au passage un plateau vide sur une des petites tables hautes mises à disposition pour que les invités puissent y laisser leurs victuailles et leurs verres. Je rejoignis ensuite ma chère demie-soeur qui m’accueillit par une grimace.

- Moi qui pensais que la soirée ne pouvait pas empirer….

Tu lui offris un sourire pincé en guise de réponse. En temps normal, tu te serais volontiers livré à une petite joute verbale avec Brienne, avec sa répartie de gamine de 13 ans, c’était toujours plutôt drôle de l’entendre vociférer. Mais aujourd’hui, tu n’avais pas vraiment de temps à perdre avec elle, alors tu ne comptais pas rentrer dans son jeu.

- Plaisir partagé, Brienne. Phèdre voudrait que tu préviennes Carole Nott que Joshua Fawley souhaiterait s’entretenir avec elle dans l’entrée.

Brienne te dévisagea avec toute l’insolence dont elle était capable, le sourcil levé.

- Et tu crois que je n’ai que ça à faire ?

C’était assez prévisible, et heureusement pour toi, assez facile à contrer.

- L’autre alternative, c’est d’aller remonter les bretelles de Lovejoy  et des elfes en cuisine, le buffet se vide et ça ne suit pas

Tu vis à son expression qu’elle était à deux doigts de céder, il ne manquait qu’un petit encouragement, une petite tape dans le dos pour la faire sauter plus vite.

- Phèdre a précisé que si tu lui rendais ce service alors qu’elle est si occupée, elle ne verrait aucun souci à ce que tu te retires dans ta chambre.

Là, tu vis presque ses yeux s’illuminer. Clairement, l’adolescente n’attendait que ça. Tu affichas un air satisfait, sentant qu’elle allait céder. Et visiblement, ça la chagrinait de te faire plaisir.

- Remballes ton sourire, je fais ça pour maman, pas pour toi. Et clairement, c’est toi qui vas faire le larbin dans les cuisines.

Tu dus ravaler ton sourire victorieux alors que tu la regardas trottiner vers Phobos et Carole pour les interrompre en pleine discussion pour ton plus grand plaisir. Reposant le plateau sur le buffet, tu te décalas pour ne pas être directement dans la ligne de mire de ta demie-soeur, mais sans les lâcher des yeux. Brienne abordait son air habituellement peu aimable, et même à distance tu pouvais sentir son agacement et son envie d’expédier le sujet.

Carole finit par s’éloigner de Phobos en gesticulant dans sa direction, sans doute pour excuser son départ. Brienne échangea quelques mots avec lui, sans doute des politesses, avant de s’éclipser à son tour. Elle fila droit vers le hall d’entrée, sans doute pressée de rejoindre sa chambre. Tu avais presque hâte de voir Phèdre lui remonter les bretelles le lendemain parce qu’elle lui avait demandé expressément de rester là toute la soirée…

Bon. Ton plan était à nouveau à peu près sur les rails. Il fallait que tu gardes toute l’attention de Phobos, et s’il commençait à se perdre dans les bras d’une autre femme, ça ne fonctionnerait jamais. Naturellement, en éloignant de la sorte de la Nott, tu ne t’étais pas attendu à ce que Phèdre fonce sur lui comme un rapace sur sa proie. Ce fut donc avec des yeux ronds comme des soucoupes que tu la vis fendre la foule dans sa robe toute en élégance pour venir se planter face à Phobos. Comme ça, l’air de rien. Sous le nez de ton père. Un tourbillon d’émotions s’empara de toi, allant du contentement que ton plan fonctionne, à la colère qu’elle se moque de ton père de manière aussi évidente, à finalement une légère pointe de panique. Alerte rouge, alerte rouge ! Si tu les laissais trop longtemps seuls, Phobos risquait de TRES rapidement comprendre que les lettres ne venaient pas d’elle. Qu’elle joue un peu les naïve pendant quelques secondes, oui, c’était envisageable, ce pouvait être un petit jeu, mais si cela commençait à perdurer, il tilterait sans nul doute. Tu ne pouvais en aucun cas laisser cela arriver…

Tu jetas un regard du côté de la pendule du salon. Normalement, Amaranthe avait du avaler sa potion d’amincissement que tu avais habilement mêlée à une potion de vomissement. Sans plus réfléchir, tu te hâtas pour rejoindre ce singulier couple, espérant qu’elle n’en ait pas trop dit. Tu t’incrustas sans trop de manière dans leur échange, pile au moment où Phèdre lui demandait s’il se portait bien. Parfait, s’ils en étaient encore aux mondanité, la conversation devait être encore sous contrôle.

Dès que son regard de velour se posa sur toi, il changea du tout au tout, s’obscurcissant immédiatement. Pour sûr, elle ne cherchait même pas à cacher la haine et le dédain qu’elle te portait. C’était en général plutôt réciproque, mais en l’occurence, la satisfaction de la plumer l’emportait sur les sentiments négatifs. Tu gardas donc une attitude neutre alors que tu pris la parole, t’adressant d’abord à Phobos. Bon sang, c’était étrange de t’adresser directement à lui après ces échanges épistolaires.

- Toutes mes excuses de vous interrompre…

Commenças-tu, offrant un sourire poli à Phobos.

- Mais Phèdre, on vous fait appeler en cuisine.

Ses yeux glacials te firent l’effet d’une douche froide, tu sentais qu’elle était en train de te menacer silencieusement. Mais tu savais aussi le mot magique pour la faire basculer. Avant même qu’elle ne puisse t’asséner un commentaire cinglant, tu repris :

- Il semblerait qu’Amaranthe se sente très mal

La lueur dans ses prunelles changea à nouveau drastiquement : cette fois-ci, ce fut une inquiétude sincère, pure, qui s’y installa. C’était une facette de Phèdre que tu avais déjà pu observer et que tu pouvais respecter : elle adorait ses 3 filles, et se montrait très protectrice avec elles. Suffisamment à ta connaissance pour laisser de côté les mondanités et autres délices sociaux le temps de s’assurer que sa fille aille bien.
Dans l’émotion de la nouvelle, elle posa une main sur le poignet de Phobos sans trop se soucier de ta présence.

- Je suis vraiment navrée, mais je vais devoir m’absenter un instant.

Elle sembla hésiter un instant, sa main restant en suspens là où elle l’avait posée, comme si elle posait le pour et le contre de quelque chose. Que faisait-elle ? Pourquoi n’allait-elle pas retrouver Amaranthe en panique ? Les questions se bousculaient dans ta tête alors que tu la dévisageais, ton visage maquillé d’incompréhension.

- Après réflexion… Accepteriez vous de m’accompagner ? Votre expertise nous serait pour sûr très utile, même si vous faire travailler sur votre temps libre me contrarie beaucoup je dois dire...

Comment cette information avait-elle pu t’échapper lorsque tu avais préparé ton plan ? Evidemment ! Ce Phobos était médicomage, il était clair et limpide que Phèdre allait en tirer avantage, elle aurait d’ailleurs tort de ne pas le faire !
Tu n’avais malheureusement pas du tout prévu cela, et tu sentais la situation t’échapper. Certes, ils ne seraient pas seuls, il y aurait ta demie-soeur, et les elfes de maison, peut être Lovejoy mais… une fois le problème réglé, ne risquaient-ils pas de se retrouver en tête à tête ? Tu ne pouvais pas laisser faire ça.

- OK, je vais également vous accompagner

Le regard que Phèdre te jeta était clairement hostile, mais il était aussi dubitatif, comme si elle te défiait du regard. Elle savait pertinemment que Amaranthe et toi étiez comme chien et chat, et que ce n’était pas par inquiétude pour elle que tu voulais les accompagner. Avant qu’elle ne puisse formuler à haute voix ses doutes, tu ajoutas :

- Si c’est quelque chose qu’elle a mangé ce soir, je préfère le savoir. J’aimerais éviter de vider mes entrailles à mon tour...

Pas très poétique, ni-même sympathique, mais crédible pour Phèdre, et c’était le plus important. Tu la vis se retenir de rouler des yeux, puis reporter son attention sur Phobos, attendant de voir s’il la suivrait -nous suivrait- ou non.


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Mar 26 Nov - 23:09
Sans être un fervent adepte de ce genre de mondanités, j’avais, avec le temps, appris à me fondre dans la masse et à adopter l’attitude que le monde était en droit d’attendre d’un descendant direct d’Herpo.
Mon sang était pur et, en cette qualité, je ne pouvais pas faire l’imbécile dans ce genre de réception, il me fallait donc me montrer affable, poli, respectueux… Bref, un brave petit sang pur bien élevé.
Je badinais avec une sorcière, plutôt agréable à regarder, avec une poitrine digne que j’y pose les yeux et les mains… mais notre conversation ne dura guère très longtemps. A croire que je n’étais pas aussi intéressant que ce Fawley dont une jeune fille venait d’annoncer l’arrivée. Je regardais la jeune messagère pendant un instant. Elle était toute jeune, vraiment, encore une enfant… Et dans son attitude se percevait déjà un tel dédain… Cette fillette allait devenir une fameuse peste, un jour, j’en étais certain.


« Eh bien, mademoiselle, j’espère que ce Fawley en vaut la peine… J’imagine que oui, vu la manière dont Carole court après… » Je n’étais pas le plus physionomiste des hommes, aussi ne fis-je pas directement le lien entre la fillette et Phèdre, bien qu’elles eurent toutes deux le même regard. J’eus un soupir. Il allait me falloir une autre faire-valoir pour m’occuper… La petite s’en alla, après m’avoir salué, et je me retrouvais seul.
Dans cette foule, je cherchais vaguement du regard une femme au physique intéressant, songeant que je finirais bien par trouver une potiche avec qui bavarder quelque temps pour faire monter un peu la jalousie de Phèdre… Car il n’y a rien de plus chaud qu’une femme jalouse qui veut vous prouver qu’elle vaut mieux que toutes les autres femmes du monde…

En réalité, je n’aimais pas trop la situation. Non seulement j’étais en terrain ennemi – ou presque, puisque je me trouvais ici en qualité d’amant de la femme de notre hôte – mais en plus, je me retrouvais planté là par Carole Nott qui, pourtant, n’avait jamais rien eu à redire sur mes manières de la traiter.

Mais je ne fus pas seul bien longtemps, puisque ma chère Phère vint bientôt me rejoindre, le visage fardé, la peau parfumé… portant une tenue qui ne demandait qu’à être effeuillée…Je nous voyais déjà nous éclipser pendant que la fête battait son plein… Il y aurait bien une pièce discrète où nous pourrions être seuls et nous adonner aux plaisirs charnels qui constituaient notre loisir commun. Je l’aurais bien volontiers décoiffée ici, mais en public, cela ne se faisait pas. Malheureusement. Alors, nous avions commencé à parler, comme si de rien n’était, abordant des sujets peu intéressants, comme c’était si typique des soirées de ce genre…

Et, à nouveau, comme si le sort avait décidé de s’acharner contre moi, nous fûmes interrompus, cette fois par un jeune homme qui m’adressa un sourire aussi factice que possible. Je détestais ces soirées pour tout cet étalage de faux-semblants, par Salazar, nous étions dans un environnement où personne ne jouait franc jeu. Sincèrement, si ça n’avait pas été pour une histoire de cul aussi prometteuse, je ne serais pas venu. J’avais horreur d’être interrompu et c’était déjà la deuxième fois en une petite dizaine de minutes à peine.

Cette fois, il s’agissait d’une malade. Allons bon… Je n’avais plus qu’à me trouver une greluche avec qui m’amuser un peu, tirer mon coup dans un coin, puis rentrer chez moi. Tant pis pour Phèdre, puisque cette soirée s’annonçait n’être qu’un vaste fiasco, je commençais à me faire une raison. Faut-il le dire, ma première envie, quand il nous avait interrompu, avait été de lui dévorer la langue et les cordes vocales, pour qu’il se taise une fois pour toute.

Mais Phèdre eut un geste significatif qui pouvait s’interpréter comme une volonté que je l’attende… ou en tout cas, que je ne m’en aille pas. Je ne bougeais pas la main, profitant un instant de ce contact, sans doute le plus chaleureux que j’aie eu depuis mon arrivée.
« D’accord, je vous suis. Et ne vous en faites pas, ce sera vite réglé, j’en suis sûr. » Les cuisines n’étaient sans doute pas l’endroit le plus romantique pour s’unir, mais si Phèdre voulait m’y emmener, je n’allais pas laisser passer cette occasion.
C’était sans compter la poisse qui me collait aux semelles depuis que j’étais arrivé. Le jeune homme allait nous accompagner, ce qui ne semblait pas réjouir Phèdre. J’eus un léger rictus.
« En ce cas, il vaut mieux que vous n’avaliez rien du tout, jeune homme. C’est plus sûr. »

Pourquoi toujours compliquer les choses ? Ce garçon pouvait tout aussi bien éviter de prendre ce risque, après tout. Je posais les yeux sur Phèdre. « Allons-y, il vaut mieux ne pas trainer. »

Et puisque l’autre pot de colle allait nous suivre, je ne pus même pas offrir mon bras à Phèdre, même une fois que nous eûmes quitté la salle… Sans la présence de l’importun, j’aurais déjà glissé la main sur les courbes de Phèdre à plusieurs reprises. Il fallait dire, aussi, que sa tenue mettait idéalement en valeur son corps parfait.
Je repérais une porte de service sur le côté, peut-être une possibilité non négligeable de nous retrouver juste tous les deux… Mais il allait falloir que je parvienne à forcer le jeune homme à nous laisser.
Peut-être pouvais-je me débarrasser de lui plus facilement que je ne le pensais : un incident est si vite arrivé…

Nous arrivâmes aux cuisines et là, le majordome – ou elfe de maison en chef, je ne savais jamais vraiment quel était l’intérêt de faire faire le travail des elfes par des humains – nous emmena auprès d’une jeune femme qui aurait pu être très jolie, si elle n’avait pas été en train de vomir ses tripes dans un chaudron. L’odeur était écœurante et la jeune fille pleurait, entremêlant ses larmes à son vomi.

Je n’aimais pas trop les histoires de vomi. Ce n’était pas du tout quelque chose qui m’inspirait et, bien au contraire, j’avais plutôt tendance à chercher à faire vite s’arrêter ce genre de choses. Même le bruit me dégoûtait.

Je n’avais pas grand-chose avec moi pour soigner des gens, mais les gestes de base n’étaient pas bien compliqués. Ce qui allait coincer serait sans doute l’anamnèse de la patiente, puisqu’elle ne pourrait pas répondre, dans l’état où elle était.


« Depuis combien de temps est-elle occupée ? » Vu le gabarit de la jeune fille, si elle se vidait les tripes de leur contenu, il ne devait plus y avoir grand-chose à remettre… Sa minceur était telle que je me demandais si elle ne faisait pas un peu d’anorexie. Mais je me gardais bien d’aborder la question, c’était souvent un sujet assez délicat et les familles avaient généralement du mal avec l’idée de pouvoir être en partie responsables de ce qui arrivait.

Je m’approchais d’elle.
« Regardez vers moi.»

Je profitai d’un moment de répit entre deux vomissements pour regarder ses yeux. Le blanc était un peu gris, ce qui m’indiquait que cette réaction n’était pas anodine ni due au hasard. Je passai derrière elle, regardai sous ses cheveux, à la base de sa nuque. J’y posai un doigt, comme pour prendre une mesure, puis j’appliquai la main entière sur le cou, avant de descendre les mains au niveau de son ventre…

« Je vois… » Je me redressai pour faire face à Phèdre. « Certains mélanges ne feront jamais bon ménage… »

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Jeu 28 Nov - 15:15


Toutes ces nuits passées à retenir son désir impromptu

S’abandonner sans remords au plaisir défendu qui me tue


S’il y avait bien une chose que n’appréciais pas, c’était que les plans ne se déroulent pas comme tu l’avais prévu. Alors, certes, avec une stratégie aussi incertaines, aléatoire, et dépendante de tant d’éléments extérieurs, tu aurais dû prévoir tous ces contretemps, mais tu n’étais néanmoins pas à l’aise. Tu avais l’impression que la moindre inattention de ta part, le moins faux pas, résulterait en un fiasco total. Tu te consolais en te disant que dans le pire des cas, il y avait peu de chance pour que Phèdre te soupçonne d’être celui qui envoyait des lettres en son nom à Phobos, mais tout de même… il serait dommage de gâcher tant d’efforts !

Non, clairement, il te fallait être malin et naviguer entre les différents obstacles. Le premier obstacle, au doux nom de Carole Nott, fut mis de côté rapidement grâce à la précieuse aide inconsciente de Brienne. Vint alors le second obstacle, Phèdre elle-même qui semblait soudainement d’humeur à aller badiner aux yeux de tous avec son amant. Cette vipère avait un culot monstre, et tu fus un instant tenté de la laisser se faire bouffer toute crue par ce Phobos et ses plans qu’elle avait visiblement déjà refusés une première fois… Mais tu te ravisas. Il y avait plus en jeu qu’une simple petite vengeance : c’était ta chance de te débarrasser pour de bon d’elle, tu n’allais pas la jeter par la fenêtre au nom d’une petite pulsion revancharde.

Une fois le petit pic de panique passé, tu passas rapidement à l’action. Honnêtement, tu savais que tu étais le parfait alibi pour ce soir : Phèdre allait s’évertuer à te chasser, sans doute jusqu’à l’épuisement, par abomination pour ta personne, et cela passerait sans doute pour une tentative désespérée d’être seule avec Phobos, de quoi alimenter sans nul doute tes prochaines lettres où tu t’excuserais de ne pas avoir pu lui accorder ce moment privilégié que tu lui avais promis. Bon, tu gagnais quand même essentiellement du temps, car concrètement tôt ou tard il allait falloir que tu trouves un moyen de réconcilier la Phèdre des lettres avec la Phèdre réelle. Et ça, pour le moment, tu n’avais pas la moindre idée de comment tu allais le faire.

Dès ton arrivée auprès du petit couple, tu sentis la tension s’installer. Et s’il était clair que Phèdre ne rêvait que d’une chose, et c’était de te faire disparaître, tu notas rapidement que l’état d’esprit de Phobos n’était pas bien éloigné. Tu dérangeais, c’était certain. En même temps, tu étais là pour ça. Et si dans certaines circonstances, te sentir de trop n’était clairement pas agréable, en l’occurence, ça ne te dérangeait aucunement, au contraire. Tu espérais juste ne pas finir enfermé dans un placard parce que l’un ou l’autre ou les deux en auraient assez de ton interruption.
Tu jouas cela dit à merveille ton rôle, puisque tu parvins à attirer Phèdre dans tes filets… Mais tu n’avais pas prévu que ce bon docteur, que ce soit par conscience professionnelle ou parce qu’il voulait vraiment se taper ta belle-mère, se joigne à la fête et vous suive dans la cuisine.

Encore une fois, on ne pouvait pas dire que ta présence soit accueillie avec enthousiasme. Entre Phèdre qui continuait de te avada kedavrer des yeux, et Phobos qui laissait une touche de cynisme tinter ses mots, il était clair que tout le monde te voulait ailleurs qu’avec eux, et tu imaginais sans mal pourquoi. Mais pas de chance pour eux, tu étais déterminé. Offrant une mimique hébétée à Phobos, tu répondis :

- Je suis bien d’accord avec vous… Mais je crains que ce soit trop tard pour ne pas s’empiffrer de petits fours…

En plus, c‘était vrai. Mais toi, tu le savais fort bien que le problème ne venait absolument pas du buffet, tu aurais donc eu tort de ne pas en profiter. C’était bien la seule chose agréable dans ce genre de soirées détestables. Ca… et l’alcool à volonté. Mais ce dernier était plus affaire de survie que d’agréabilité, pour être parfaitement honnête.
La question de qui venait ou ne venait pas étant réglée, votre petit trio se dirigea donc dans les cuisines, où on retrouva la pauvre Amaranthe piteux état. Pâle comme un patronus, tout son maquillage -en surquantité franchement- s’était mis à couler en même temps que ses larmes, et elle ressemblait à ces chanteurs de métal avec un maquillage pour le moins original.

Tu te tins un peu en retrait, peu désireux d’être au premier rang pour ce spectacle ragoutant. Bon sang, cette potion de vomissement était diablement efficace. Lovejoy, qui essayait clairement de ne pas afficher son dégoût pourtant évident sur son visage, se tenait prêt d’elle, s’assurant que sa cascade de boucles dorées ne serait pas mêlée à la la mixture immonde qui s’accumulait dans le chaudron qu’elle tenait. En voyant les trois nouveaux arrivants, elle ouvrit la bouche, voulant sans doute dire quelque chose, mais elle ne fit que vomir d’avantage.

- Cela fait 15 minutes au moins que Miss Leroy est dans cet état

Répondit Lovejoy, ravalant une grimace. Même toi, qui n’étais pour sûr pas un fan de la première heure d’Amaranthe, tu avais pitié d’elle. Après… si ça pouvait lui faire arrêter d’avaler ces conneries de potions amincissantes, tu lui rendais presque service. En tout cas, Phèdre ne devait pas regretter d’avoir ramené le médecin, car il prit immédiatement les choses en main. Encore une fois, tu te demandas quelle part jouait son côté sauveur, côté que possédaient beaucoup de médecins, et quelle part jouait son côté plus égoïste dans l’affaire. Le résultat était le même, cela dit.

Il finit par rendre un semi-verdict à Phèdre, dont le visage se drapa d’inquiétude.

- Quel mélange ?

Demanda-t-elle, mains crispées sur ses bras croisés.

- Est-ce que ça pourrait être ça ?

Hasardas-tu, attrapant la petite fiole contenant habituellement la potion d’amincissement, même si ce soir, une autre potion de ma composition s’y était substituée. Fronçant les sourcils, Phèdre te l’arracha presque des mains. Elle inspecta rapidement la fiole, reconnaissant sans doute ce fameux mélange qu’elle avait déconseillé à sa fille au moins 100 fois. Le tendant ensuite à Phobos, liste d’ingrédients en premier, elle lui jeta un regard interrogateur, espérant sans doute qu’il ait déjà toutes les réponses pour apaiser son angoisse.

- Est-ce qu’il y a quelque chose à faire ? Ou juste du repos ?

Enchaîna-t-elle, jetant un regard apitoyé en direction de sa fille qui semblait puiser dans ses dernières ressources pour continuer de remplir le chaudron.

- Devon, maintenant que l’indigestion semble hors de cause, tu pourras te rendre utile en  la raccompagnant dans sa chambre, s’il n’y a rien d’autre à lui administrer avant, évidemment

Ajouta-t-elle, jetant un regard à Phobos pour chercher son approbation. Tu ne pouvais pas dire que tu ne l’avais pas vu venir : évidemment, elle essayait de se débarrasser de toi en plus du “problème”. Sa technique aurait presque pu marcher, si tu n’avais pas en stock l’argument parfait :

- Navré Phèdre, mais aux dernières nouvelles, Amaranthe refuse que je mette les pieds dans sa chambre. Je crois qu’elle a même mis un sortilège dessus pour s’en assurer. Je ne prends aucun risque, tant qu’elle ne lève pas le sort, je n’y foutrai pas un pied. Et pour le moment, il semblerait qu’elle ne soit pas trop en état de coser et d’annuler un sortilège...

Tu avais dû faire un effort surhumain pour ne pas laisser un sourire mi-triomphal, mi-provocateur, retrousser tes lèvres. Croyait-elle vraiment que tu allais jouer les infirmiers pour Amaranthe alors que cette peste passait son temps à essayer de te pourrir l’existence ? Phèdre était d’un culot monstrueux, et tu ne te comptais pas te laisser marcher sur les pieds. Encore moins si cela voulait dire enfin laisser un peu d’intimité au duo maudit. Ils n’étaient pas encore débarrassés de toi, ça, c’était certain.


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Mer 4 Déc - 19:35
Cette soirée s’annonçait parsemée d’imprévus et je ne savais pas trop si cela me convenait, finalement. Si j’étais ici, ce n’était certainement pas pour travailler… Alors, gérer une crise de vomi dans la cuisine, je voulais bien le faire, pour une fois, mais ce n’était pas mon objectif premier.
Le type qui était au service de Phèdre me dit que la fille était dans cet état depuis un quart d’heure. A vue de nez, compte tenu de la corpulence de la petite, il y avait fort à parier qu’elle allait bientôt être totalement vidée. Alors, évidemment, ça se calmerait.

L’aspect du vomi me rebutait un peu, ainsi que l’odeur. Je trouvais cela tellement dégueulasse… comme une telle abomination pouvait sortir des tripes de jolies filles comme cette jeunette ? C’était un mystère…
Haussant les épaules pour toute réponse à Phèdre, je voulus prendre le flacon que le tendait l’autre larbin, mais Phèdre fut plus rapide. Je la laissai inspecter l’objet, puis elle me le tendit. Et je me le passais sous le nez, pour identifier le produit. Il était indiqué sur l’étiquette qu’il s’agissait d’une potion amincissante – ce qui me confortait dans mon idée que les filles se faisaient décidément toujours une bien triste image d’elles-mêmes… Je ne comprenais pas cela, car, même avec des formes, les femmes étaient toujours très plaisantes à regarder… Enfin, c’était mon avis, mais je n’aimais pas les filles plates comme des planches et maigres comme des squelettes. Je rangeais la fiole dans ma poche.


« Il faudra qu’elle se repose, de toute façon, mais je pense qu’il serait bon qu’elle puisse discuter un peu avec vous, Phèdre… » Toute mère devait enseigner à ses filles comment être heureuses dans ce monde et je me voyais mal venir donner des leçons d’estime de soi ou de confiance en soi à une jeune fille, alors que je n’avais, finalement , jamais dû éduquer que des garçons. « Seriez-vous d’accord que je m’entretienne avec elle, en privé ? »

Puisque Phèdre voulait que le jeune homme blond platine la ramène dans sa chambre, mais que celui-ci avait trouvé un prétexte en or pour éviter cette tâche. « J’ai dans ma veste quelques fioles d’antidotes de toutes sortes, vous seriez bien aimable de m’apporter cela. Il n’y a pas de sortilège qui vous piègerait, si cela peut vous rassurer.» Je ne connaissais pas la maison, mais je pouvais fort bien accompagner le serviteur qui porterait la jeune femme, puis, sur place, je m’occuperais d’elle, ce qui permettrait à Phèdre de me voir plus facilement seule à seul.

« Phèdre, voulez-vous bien m’indiquer le chemin ? » Je n’avais jamais fait l’acte dans la chambre d’un enfant d’une de mes partenaires, ça avait un petit côté déplacé qui me dérangeait un peu. Alors, je n’allais pas commencer aujourd’hui.

Toujours est-il que j’allais m’occuper de la jeune Amaranthe, puisque c’était là le principal sujet de préoccupation de tout le monde. Un vrai chevalier, prêt à prendre soin d’une jeune fille en détresse… n’était-ce pas là un bien joli tableau ?
« Si vous êtes d’accord, je peux rester au chevet d’Amaranthe, pour qu’il n’y ait pas le moindre risque. Je veillerai sur elle. »

En réalité, je me voyais mal abandonner cette fille à son triste sort après la soirée pourrie qu’elle venait de passer. Je n’étais pas sans cœur au point de la laisser en plan. Et si Phèdre voulait s’amuser avec ses convives, qu’elle y aille : elle savait où elle pourrait me trouver ensuite, je serais même, sans doute, pas bien loin de sa chambre à elle… ou de son boudoir. Mais il valait mieux ne pas songer à tout cela pour le moment, vu la situation.

Suivant le serviteur, qui portait Amaranthe, et Phèdre qui était d’une pâleur à rendre jaloux un fantôme, je me permis de regarder les formes de la dame de maison, tandis que nous avancions pour rejoindre la chambre de la jeune fille.

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Dim 8 Déc - 12:26


Toutes ces nuits passées à retenir son désir impromptu

S’abandonner sans remords au plaisir défendu qui me tue


Un peu en retrait, tu observais avec attention les moindres gestes et paroles de Phèdre et de Phobos, essayant de garder main mise sur la situation. Pour le moment, Amaranthe et son état de santé déplorable était au centre de l’attention, et ça t’allait plutôt bien. Tu vis la fiole disparaître dans la poche du médecin sans qu’il n’émette aucun commentaire. Tu te demandais si à l’odeur il avait pu identifier une potion de vomissement, mais même si c’était le cas, il mettrait sans doute cela sur le compte de l’obsession flagrante de ta demie-soeur pour son poids. Anorexique, tu la soupçonnais de l’être, alors boulimique, il n’y avait finalement qu’un pas, et tu ne serais pas étonné de la voir un jour ingurgiter une potion de vomissement volontairement cette fois-ci.

Phèdre sembla se raidir un peu à la remarque de Phobos qui lui suggérait de s’entretenir avec sa fille, comme si elle était prise en faute. A ton humble avis, elle était parfaitement au courant des soucis d’Amaranthe, mais elle préférait vivre dans le déni tant que ça lui était encore possible. Une chose était certaine : aucune de tes demie-sœurs ne semblaient réellement bien dans sa peau. Et ton arrivée dans la famille il y a quelques années n’avait pour sûr pas améliorer les choses, au contraire. Ni pour toi, d’ailleurs. Finalement, personne ne trouvait son compte dans cette situation désagréable.

La discussion continua entre Lovejoy, Phèdre et Phobos, et tu en perdis un peu le fil, te laissant aller à des souvenirs peu sympathiques. Tu fus rappelé à la réalité au moment où Phèdre disait à Phobos :

- Bien sûr, si vous jugez cela utile, faites

Elle semblait incertaine, inquiète presque, que sa fille ainée ait besoin de se confier à un médicomage.Toi, tu étais toujours là, essayant de te faire oublier afin de pouvoir continuer à observer en toute tranquillité. Mais c’était sans compter Phèdre et ses idées de génie, que tu esquivas plus ou moins efficacement, pour mieux te trouver challengé par le médecin qui avait trouvé un autre moyen de t’écarter. Tu fronças les sourcils un instant, à court d’arguments pour refuser. Bon, si tu te dépêchais assez, tu pourrais les rejoindre rapidement, suffisamment pour qu’ils n’aient pas l’occasion de se retrouver seul. Et puis… un nouveau refus précipité serait probablement suspect.

- Je m’en vais quérir cela de ce pas

Confirmas-tu, avant de partir en trombe. Le plus vite tu trouverais les dites fioles, le plus vite tu pourrais les rejoindre à nouveau et reprendre ton rôle de cerbère. Tu trottinas donc jusqu’au vestiaire, et tu demandas à un des elfes de t’indiquer la veste de Monsieur Asclépiades. Il t’y mena sans même hésiter, visiblement doté d’une mémoire remarquable. Tu fouillas le vêtement sans trop de scrupule puisque le mandat, on te l’avait donné, et tu trouvas rapidement ce que tu voulais. Dans le doute, tu attrapas plusieurs fioles ne sachant pas s’il s’agissait de plusieurs échantillons de la même potion ou non. Pas le temps d’analyser, pas de temps à perdre.

Tu te rendis donc au pas de course à l’étage, là où étaient les chambres à coucher, dont celle d’Amaranthe. Arrivé à sa porte, tu te stoppas, et toquas. Tu ne mentais pas lorsque tu disais que tu soupçonnais ta demie-soeur d’avoir posé un enchantement pour t”empêcher d’y aller. Et le fait qu’elle ne soit pas une flèche en sort ne te rassurait en rien, au contraire. Phèdre vint t’ouvrir, t’accueillant avec son regard sévère. Sans un mot, elle attrapa les fioles et te referma la porte au nez, te laissant coi… et un peu perturbé.

Et maintenant ? Il te semblait avoir entendu la voix de Lovejoy, signe qu’ils n’étaient pas seuls, mais tu savais que le majordome, qui obéissait à l’oeil et au doigt de la marâtre, serait facile à congédié, et représentait par conséquent un moindre obstacle. Vite, il te fallait autre chose.
Tu n’étais pas certain que faire appeler une nouvelle fois Phèdre sous de faux prétextes fonctionnerait. Mais il te restait encore une carte à jouer. Si Mahomet n’allait pas à la montagne alors la montagne irait à Mahomet ! Tu partis donc enquête de la dite montagne histoire de l’expédier presto à bon port.

Trouver ton père ne fut pas bien difficile, c’était littéralement l’homme de la soirée. L’extirper de la conversation animée dans laquelle il était fut plus laborieux : tu savais qu’il n’aimait pas être interrompu, mais tu savais aussi qu’il ne t’en tiendrait pas rigueur si c’était pour parler de ses filles.

- Désolé pour l’interruption… Mais Amaranthe est dans un état vraiment critique, j’ai pensé que tu aimerais être tenu au courant.

Son masque austère s’adoucit quelque peu même s’il avait toujours l’air sévère. Cet homme n’aimait pas montrer ses émotions, c’était assez visible, et cela ne jouait guère en sa faveur, lui qui manquait cruellement de charme. Il savait impressionner, captiver et même parfois effrayer ses interlocuteurs, mais plaire ou séduire, certainement. C’était un homme d’affaire avant d’être un homme à femme, et personne ne se faisait trop d’illusion sur ce qui intéressait la jolie Phèdre chez cet homme.

- Tu as bien fait Devon. Où est-elle ? Est-ce que Phèdre est avec elle ?

Répondit-il immédiatement, faisant un signe discret à son interlocuteur qu’il allait devoir s’absenter un instant.

- Dans sa chambre. Avec Phèdre, Lovejoy, et un médicomage qui par chance était là.

Par chance, c’était vite dit… Ton père posa une main sur ton épaule, serrant ses doigts dessus en guise de remerciement, et sans rien ajouter, il prit la direction des escaliers à son tour. Satisfait, tu ne pus retenir un petit sourire étirer tes lèvres. Pouvais-tu rêver mieux comme trouble-fête pour la femme et l’amant que le mari lui-même ? Ca virait Vaudeville toute cette histoire, mais ce n’était pas pour te déplaire.

Bien décidé à être au premier rang de cette belle confrontation, tu grimpas à ton tour les escaliers, restant à bonne distance de la porte pour ne pas trop te faire remarquer mais tout de même pouvoir entendre ce qui s’y déroulait. Ton père avait, heureusement, la voix qui portait. Tu le vis toquer à la porte pour prévenir de son arrivée, puis tourner la poignée et pousser la porte pour rentrer sans attendre qu’on l’y invite. Après tout, il était ici chez lui, et il ne comptait donc pas jouer les invités.

Tendant l’oreille, tu l’entendis s’adresser aux gens présents.

- Ah, ma tendre, je suis rassuré de te voir aux côtés d’Amaranthe. Et vous devez être le médecin qui a bien voulu s’occuper de ma fille ?

Tu n’avais pas besoin de le voir pour savoir qu’il venait de lui lancer un regard acéré, celui qu’il jetait aux gens alors qu’il les analysait. Ton père était un businessman pur jus, diablement perspicace et très apte à cerner les gens rapidement. Dans son domaine, c’était un talent prisé et très utile. La seule personne sur laquelle ce talent ne fonctionnait pas, c’était forcément Phèdre. Cette femme était pour sûr sa kryptonite, même si tu ne comprenais pas vraiment pourquoi.

- Je suis navré que cette petite sauterie se soit transformée en soirée de travail pour vous, mais je vous suis profondément reconnaissant et redevable d’avoir pris un peu de votre temps pour veiller sur Amaranthe.

Ah ça, pour les discours de politesse ou de flatterie, il avait toujours excellé. Si tu trouvais parfois qu’il en faisait un peu trop, en l’occurence, tu te délectais de la situation. Le pauvre Phobos allait finir par partir d’ici, la queue littéralement entre les jambes, avec mille et une frustrations. Se douterait-il que tu étais caché derrière tout cela ? Tu en doutais, mais tu n’étais pour sûr pas à l’abris d’un coup de génie de sa part. Quoiqu’il en soit, même si tu t’en tirais bien, tu allais probablement devoir sortir les rames pour essayer de raviver son intérêt après un tel fiasco. Maintenant que tu y réfléchissais à tête un peu plus reposée, tu constatais que tu t’étais quand même lancé dans une drôle d’aventure...


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Lun 23 Déc - 20:21
Vu la manière dont se déroulait cette soirée, il y avait fort peu de chance que j’arrive à quoi que ce soit avec Phèdre aujourd’hui. Je savais bien qu’une soirée aussi mondaine que fausse n’était pas le lieu idéal pour s’éclipser dans une pièce plus intime avec la maîtresse des lieux, mais l’espoir – ce satané foutu espoir – avait eu raison de toute réflexion rationnelle.
Je n’avais pas prévu de passer ma soirée à rester au chevet d’une jeune fille en détresse… pas plus que je n’avais prévu de bosser. Non, cette soirée était censée être un pur moment de détente et de plaisir… au lieu de cela, j’étais coincé avec une vomisseuse sur les bras, un jeune homme blond platine collé aux basques de Phèdre et pas la moindre petite occasion de me trouver juste avec elle.

Que pouvais-je espérer d’une soirée comme celle-ci ? Pas grand-chose, à la vérité, puisque le sort s’acharnait contre moi, encore et toujours.
En attendant, il me restait à patienter, que l’autre énergumène m’apporte mes fioles, tandis que la jeune fille devenait aussi diaphane qu’il était humainement possible de l’être. Livide comme elle l’était, elle aurait fort bien pu passer pour un spectre, à vrai dire. Et quand j’eus ce dont j’avais besoin, il ne fallut que quelques secondes pour que la dénommée Amaranthe puisse prendre l’antidote.

Mais je ne m’attendais pas à voir débarquer le mari de Phèdre. Certainement pas. Mais cela me conforta dans mon idée de départ, celle qui m’était venue dès la première lettre de Phèdre. Rien de tout ceci ne relevait de la bonne idée.
Le mari… qu’y avait-il de pire, au fond, que de voir apparaître, dans la chambre de l’adolescente, cet homme qui faisait que Phèdre s’ennuyait au lit ? Ce type avait beau être doté d’une élégance indéniable et d’un charisme à couper au couteau, il n’en était pas moins un mauvais coup.
Bref, je me relevais pour répondre à cet importun.


« C’est cela. Mais ne vous inquiétez pas trop pour son état actuel. Cela ne durera pas. » Il me parlait comme si j’étais un membre du ministère ou tout autre individu que des paroles aussi bien tournées pouvaient berner… mais je savais très bien qui il était et avant qu’il ne puisse s’interroger au sujet de ma présence à cette fête, moi qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, j’avançais simplement : « Vous savez à quel point le hasard fait bien les choses… J’accompagnais Carole ce soir… »

Tout le monde avait pu me voir en compagnie de Carole Nott un peu plus tôt dans la soirée. Je pouvais fort bien être son cavalier de la soirée, sans que cela n’éveillât les soupçons de quiconque. Et c’était bien plus facile de manipuler une fille comme elle que de me lancer dans un mensonge sur les raisons de ma présence en ces lieux.

« Cela dit, il me semble opportun que nous ayons une petite conversation au sujet de votre fille. » J’en avais vaguement touché un mot à Phèdre un peu plus tôt, mais l’homme me semblait tellement prompt à vouloir faire ce qu’il fallait qu’il me parut judicieux de lui parler de cela. « Désolé d’aborder le sujet aussi directement, mais vous devriez envisager un suivi pour cette jeune fille. Elle a ingurgité un mélange de potions qui n’est clairement pas conseillé, même dans le cadre d’une perte de poids. »

N’importe quel sorcier ayant des connaissances avancées en potions aurait détecté immédiatement qu’il y avait un problème. Et les sorcières anorexiques, surtout à l’adolescence, usaient et abusaient de ce genre de stratagèmes, jusqu’à foutre en l’air leur santé.

« Si vous voulez mon avis, vous devez prendre les choses en main avant d’atteindre un point de non-retour. Cette adolescente ne va pas bien, et ce n’est pas que physique…» Trouver les mots pour les parents, ce n’était jamais évident pour moi… d’abord parce que la vie ne m’avait jamais appris à ménager la chèvre et le chou, ensuite parce que j’étais plutôt du genre à dire les choses telles qu’elle me venaient. « J’ai bien conscience que ce ne sont pas des choses agréables à entendre, mais il faut réagir. Si elle continue à avaler ces potions, votre fille va finir par se détruire la santé…»

A ces mots, je songeais qu’il aurait fallu que je leur donne une carte ou que sais-je encore, pour qu’ils puissent me contacter facilement, mais cela n’était aucunement nécessaire, bien sûr, puisque Phèdre avait tout ce qu’il fallait pour me joindre. « Si vous n’avez plus besoin de moi…»

En cet instant précis, j’avais très envie de disparaître d’ici. Retrouver Carole et aller quelque part avec elle, bien qu’elle n’ait rien d’un trophée ou d’une perle. Juste quitter les lieux et me changer les idées, c’était désormais tout ce qui comptait.
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Jeu 26 Déc - 12:16
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Toutes ces nuits passées à retenir son désir impromptu

S’abandonner sans remords au plaisir défendu qui me tue


De ton poste d’observation, tu pouvais parfaitement suivre la discussion, reconnaissant sans mal les différentes voix.

- Ah, cette chère Carole. J’espère qu’on ne l’a pas privée de votre compagnie trop longtemps dans ce cas.

D’ici, tu pouvais deviner la tête de Phèdre. Elle n’aimait pas Carole, c’était le moins que l’on puisse dire… Sans doute lui faisait-elle trop d’ombre, Phèdre n’avait pas l’habitude de ne pas être au centre de l’attention dans ce genre de soirée. Et elle n’était pas au bout de ses peines, puisque le médicomage entreprit ensuite de sensibiliser le couple Leroy à l’état de santé de leur fille. Tu ne pus retenir un roulement d’yeux : si même toi tu avais remarqué son mal-être, alors ton père et Phèdre n’avaient littéralement aucune excuse.

Le silence prolongé de ton père indiquait clairement qu’il était en train de digérer l’information et de la traiter pour savoir quoi en faire. Il n’avait jamais été un homme inutilement bavard, encore moins quelqu’un d’émotif. Cela ne l’empêchait certainement pas d’aimer et de veiller sur ses enfants, mais il fallait admettre que ses réactions très froides et analytiques pouvaient porter à confusion.

- Vous avez raison. Merci d’avoir porté ce sujet grave à mon attention. Nous avions noté quelques changements dans le comportement d’Amaranthe mais nous…. Je n’avais pas conscience de l’ampleur des dégâts.

Sa voix était toujours très posée et contrôlée, il ne perdait jamais son sang-froid. Phèdre à côté semblait avoir perdu sa langue, ou alors elle parlait si bas que tu ne l’entendais pas d’ici. Ce que tu entendis parfaitement en revanche, ce fut Phobos qui essayait de prendre congé.

- Naturellement, nous vous avons monopolisé bien assez longtemps ! Il me semble avoir croisé Carole dans l’ancien fumoir si vous souhaitez la rejoindre.

Merde ! Merde, merde, merde ! L’entrevue s’écourtait, et si c’était plutôt dans ton intérêt puisqu’il s’éloignait enfin de Phèdre, il ne fallait pas qu’il te retrouve à laisser traîner tes oreilles, ce pourrait être suspect. Qui plus est, il te fallait absolument trouver un subterfuge pour qu’il ne parte pas de là avec la ferme intention de ne jamais plus entendre parler de ta belle-mère : cela ruinerait tes plans.
Sans hésiter plus longtemps, tu transplanas prêt du vestiaire, regrettant instantanément ce geste alors que la nausée s’emparait de toi. Bon sang… il allait falloir apprendre à anticiper un peu les choses plutôt que de se laisser prendre de cours et d’avoir recours à des méthodes discutables pour ton système digestif.

Lovejoy étant absent, c’était un elfe de maison, Timo, qui s’occupait de veiller sur le vestiaire. Tu avais besoin de l’éloigner un moment, mais tu savais comment t’y prendre avec lui.

- Timo, Lovejoy the cherche, il est à l’étage dans la chambre d’Amaranthe

Timo était un elfe particulièrement docile et qui ne posait jamais de question. Il était potentiellement la personne la plus agréable à vivre de tout ce manoir à vrai dire… Il s’éloigna sans un mot après avoir vérifié que personne n’attendait pour récupérer ses affaires. A peine fut-il éloigné que tu te mis à l’oeuvre : un parchemin, une plume, il y en avait toujours à disposition dans divers endroits de la demeure, ils ne furent pas difficile à trouver. Tu connaissais maintenant par coeur l’écriture de Phèdre, d’ailleurs tu songeas un instant que tu serais bien capable de l’utiliser inconsciemment dans une de tes lettres à tes amis maintenant… Tu griffonnas le petit mot en te dépêchant un peu de peur que quelqu’un ne vienne t’interrompre. Lorsque ce fut chose faite, tu le glissas dans le manteau que tu savais être celui de Phobos pour y avoir déjà cherché l’antidote.

A peine quittais-tu le vestiaire que tu tombas justement sur Phèdre, et tu te raidis un peu. Elle n’avait probablement rien vu, mais tu n’aimais pas la savoir à proximité alors que tu commettais tes petits méfaits.

- Amaranthe va mieux ?

Demandas-tu, et tu vis dans le regard de ta belle-mère qu’elle ne croyait pas une seule seconde à ta sollicitude. Ironique, car pour une fois, ton inquiétude était sincère, mais tu pouvais comprendre la méfiance de la jolie blonde à ton égard.

- Elle se repose. Comment se fait-il que Timo ne soit pas à son poste ?

Tu placardas un sourire crispé sur ton visage.

- Lovejoy l’a fait appeler.

Tu aurais bien feint l’ignorance pour lui conseiller d’aller directement à la source, mais tu n’avais pas tellement envie que Timo lui dise que tu étais venu le chercher. L’information finirait pour sûr par être découverte, tu ne te faisais pas d’illusion à ce sujet, mais ça te laissait au moins le temps de t’inventer une bonne excuse.

Et sans un mot, tu t’éclipsas. Tu notas l’absence de ton père, tu en déduisis qu’il devait encore être au chevet d’Amaranthe, sans doute à se faire du mouron. Phobos avait dû s’éclipser lui-aussi. Que ce soit pour rejoindre Carole ou pour fuir ce lieu de faux-semblants, tu avais fait ce que tu avais à faire. En partant, s’il fouillait ses poches, il retrouverait le petit mot de Phèdre à son égard dans lequel elle lui présentait ses plus plates excuses au sujet de la tournure des évènements et des interruptions répétitives de sa famille, le priant de la pardonner. Pas sûr qu’il y soit disposé, cela dit… Il semblerait que se débarrasser de Phèdre serait une entreprise bien plus compliquée que tu ne l’imaginais.


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Mer 1 Jan - 11:02
La soirée n’allait plus s’éterniser. Je savais ce qu’il me restait à faire, puisque mon rôle ici touchait à sa fin. Je n’avais pas accordé de regard à Phèdre en présence de son mari et je n’avais pas l’intention de la laisser revenir vers moi.
Cette soirée avait été un tel fiasco que j’avais l’étrange sentiment d’avoir été le jouet d’une force quelconque, comme si tout était fait pour que notre petit projet ne puisse pas se réaliser ce soir. Soit. Si le destin avait décidé que nous devions en rester là… alors c’était ce qui allait advenir.

Je pris congé du couple Leroy et descendis d’un pas de métronome les marches qui nous séparaient de la salle de réception. Je ne tardai pas à retrouver Carole près de l’ancien fumoir et, puisqu’elle avait été le prétexte de ma présence en ces lieux ce soir, je décidai de passer encore un peu de temps en sa compagnie. Par la suite, je la raccompagnerais chez elle et nous y ferions ce qu’elle aurait décidé…
Avec Carole Nott, on pouvait toujours être sûr de passer un bon moment, contrairement à d’autres femmes qui se montraient plutôt décevantes.

Nous bavardâmes un moment avec les sorciers notables présents, puis, sur le coup de vingt-trois heures, Carole me proposa de la raccompagner chez elle, exactement comme je l’avais prévu. Je me rendis alors au vestiaire, pour aller quérir nos vêtements. C’était le jeune homme blond, le fils du mari de Phèdre, qui me rendit ma veste et me tendit également celle de Carole.
Par galanterie, j’aidais Carole à enfiler son manteau, puis je mis le mien et je lui tendis le bras, en véritable gentleman que j’étais.

Je ne savais pas si je devais être déçu, énervé ou en colère de la tournure qu’avaient pris les événements de la soirée. Je n’avais pas envie d’y réfléchir pour l’instant, puisque cette adorable créature qu’était Carole allait me permettre ce soir de ne plus penser à tous ces désagréments. Et je savais aussi, pour la fréquenter de temps à autre, qu’elle ne rechignerait pas à satisfaire mes envies, même les plus délicates.

Une fois chez Carole, nous nous débarrâmes de nos vestes, avant de passer dans la chambre, où nous fîmes ce que vous avez en tête en lisant ceci, bien évidemment.

Je passai la nuit chez elle, car je comptais bien lui préparer un petit-déjeuner digne de ce nom pour la remercier de m’avoir permis de bien terminer la soirée dans ses bras et ses draps.

Je ne sus jamais ce qu’avait fait Carole quand elle avait quitté la chambre un instant, j’avais retrouvé ma veste convenablement pliée, avec mes petites fioles rangées sur la table. Je ne vis jamais le parchemin chiffonné jeté dans la corbeille et ne sus donc jamais que j’avais eu un petit mot griffonné de la main de Phèdre. Personne ne saurait jamais ce que contenait ce message et personne ne s’en inquièterait donc jamais…

Carole m’avait ensuite rejoint dans le lit, avec une attitude un peu plus sauvage, et nous avions remis cela, pour notre plus grand bonheur à tous les deux. Une belle nuit pour rattraper un beau fiasco. C’était ce que je considérais comme une belle façon de finir les vingt-quatre heures de cette journée.

Au lever du jour, en sous-vêtement, j’allais donc préparer des pancakes et du café pour accueillir ma partenaire dès son réveil. J’aimais prendre soin de mes partenaires, pour la simple et bonne raison que cela me donnait l’impression d’une certaine connivence.


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