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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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An unexpected journey ft. Thaddeus Deadman :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Sam 7 Sep - 12:04
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Thaddeus & Isaac
Mars 2019

Un jour comme les autres se levait, ce matin. Les rayons orangés du soleil caressèrent la peau de son visage, achevant de le réveiller convenablement. Il était tôt, peut-être trop tôt même, mais Isaac avait pris l’habitude de se lever aux aurores depuis un bon moment. Tel un gallinacé, son rythme de vie se basait sur le grand astre au-dessus de sa tête, et cela lui convenait à merveille. Pourquoi en changer? A cette heure, les travailleurs s’éveillaient ou partaient déjà au boulot, laissant leur famille derrière eux pour de trop nombreuses heures. Une famille...le jeune prêtre n’en avait jamais vraiment eu au final, mais il ne s’en offusquait guère. Au final, la terre entière était comme sa famille, n’est-ce pas? Se marier, avoir des enfants, une descendance...tout ça, ce n’était pas pour lui. Outre ses engagements auprès de la communauté, il ne ressentait pas le besoin de partager sa vie avec qui que ce soit. Aimer, être aimé...il distribuait son amour à tous les êtres humains, à défaut d’en choisir un qui lui plairait plus que les autres. N’était-ce pas égoïste au fond de faire autant de différences entre les enfants de Dieu? Non...définitivement, ce n’était pas pour lui.

Six heures du matin. Sur le balcon de son logement de fonction, Isaac observait la ville s’activer. Le printemps serait bientôt là, la chaleur réchauffait les coeurs et les corps. Sa tasse de thé en main, l’homme esquissa un sourire nostalgique. Sa vie actuelle était très...étrange, s’il pouvait l’exprimer ainsi. On pourrait croire qu’il ne fait que s’occuper des offices, de l’administration peut-être, mais son double rôle lui prenait de plus en plus de temps. La gangrène de ce pays le touchait lui aussi...pourquoi les démons cherchaient-ils à s’emparer des hommes? Qu’étaient réellement leurs intentions, à les infecter un à un avec cette maudite magie capable de corrompre le plus vertueux des êtres humains? Son sourire se fana, et il baissa pensivement les yeux sur son breuvage. Songer à tout cela au petit jour n’était pas bon pour son moral journalier, il s’agirait de ne pas se perdre dans de sombres idées. Il avait du pain sur la planche après tout. De la paperasse et une visite aux malades ce matin, puis...un exorcisme en début d’après-midi, un petit voyage sur le stand installé dans le parc pour terminer par l’office du soir. C’était beaucoup pour un samedi, il fallait l’avouer, mais il aimait cette vie-là.

Le jeune prêtre aimait bien faire un tour au grand hôpital de Londres, mais aussi au sein des autres établissements de soin qui parsemaient la banlieue. Les patients appréciaient sa jeunesse, son côté positif et surtout son calme olympien, sa voix posée alors qu’il leur donnait le dernier sacrement et les écoutait parler. C’était un bain dans la vie des humains, une bonne dose d’humilité dont il avait besoin avant de continuer sa route. Plus que jamais, sa double vie lui déchirait le coeur. Il détestait faire souffrir...malheureusement il était difficile d’arracher un démon à son hôte, celui-ci en souffrait forcément à un moment donné. Il n’y avait pas de raccourci, seulement un long chemin sinueux difficile à arpenter. L’exorciste n’était que le guide...ne pouvait rien pour soulager la douleur du sujet, ne pouvait même pas le convaincre totalement que la magie était mauvaise s’il refusait de l’apprendre. Après tout, chaque enfant de Dieu est un enfant dans son coeur. Isaac lui-même était encore bien naïf malgré son âge...il fallait leur donner les bonnes méthodes, le bon mode de pensées, ne pas les laisser seul, surtout, jamais.

Le temps passait vite en cette belle matinée, si bien qu’à la sortie de l’hôpital il était déjà l’heure de passer à table. Seul comme à son habitude, Isaac se rendit à un petit café qu’il connaissait bien à force, et dont les gérants offraient toujours un petit truc en plus pour fidéliser la clientèle. Fidélisé, le brun l’était déjà depuis un bon moment maintenant. Il n’avait pas pour habitude de bousculer son train-train quotidien; tel un vieillard, sa journée était déjà toute tracée et ne laissait que peu de place à l’imprévu. Pourtant, il ne s’ennuyait guère; peut-être que ses frasques étant plus jeune l’avaient vacciné de l’improvisation, même s’il se surprenait parfois à rêver à d’autres aventures. Des découvertes surprenantes, des voyages dans de lointaines contrées...l’homme soupira longuement en fixant son café, l’air soudainement contrarié. Il n’aimait pas changer ses habitudes, pourtant il aurait bien besoin d’un petit rafraîchissement. La vingtaine lui paraissait si loin désormais...son enfance plus encore. Mais autant ne pas s’enfoncer dans des pensées négatives, elles ne pouvaient rien apporter de bon. Il sortit son bouquin à demi entamé de sa sacoche brune, et déchiffra minutieusement son contenu.

Le soleil déclinait à peine lorsque le prêtre sortit du petit appartement à l’est de la ville. Un quartier pauvre comme il en existe partout ailleurs, un endroit qui réclamait sa présence plus que jamais. Epuisé, l’esprit tourmenté par ce qu’il venait de voir, Isaac se rendit d’un pas hésitant vers l’arrêt de bus le plus proche. Un exorcisme, c’était éprouvant pour les deux parties. Le jeune garçon qu’il venait de traiter s’était évanoui en plein milieu, ses parents semblaient absolument terrifié par ce mal qui le rongeait de l’intérieur. Fronçant les sourcils, le brun observa attentivement le fin bandage qui entourait son poignet; il n’était pas rare que ses patients l’attaquent en pleine séance, mais celui-ci avait été particulièrement tenace. Il devrait faire analyser ça, le faire soigner au plus vite surtout. Mais...pour l’instant, on l’attendait ailleurs.

Un passage éclair chez lui pour revêtir quelque chose de plus décontracté, plus coloré, et le voilà de nouveau dans les transports en direction du parc où avait lieu la petite fête organisée par la paroisse. Sa guitare sur le dos, ses vêtements amples et bariolés ainsi que ses lunettes de soleil lui donnaient un air de hippie des années soixante, mais il s’en fichait pas mal. L’important était la joie éphémère qu’il insufflerait dans la vie des passants les quelques minutes qu’il passerait à jouer.

Le parc était en vue, et la bâche qui abritait la petite équipe ne tarda pas à se dessiner à l’horizon. On le salua chaleureusement, le remercia pour son déplacement, lui offrit même un café insipide qu’il refusa poliment. Déjà ses doigts filaient sur l’instrument pour l’accorder, puis un doux son s’éleva dans l’air, attirant l’attention des passants qui formèrent bientôt un petit public hétéroclite. Jeunes, moins jeunes, enfants...c’était ce qu’Isaac préférait dans sa profession, dans ses actions. Rassembler les gens de tous bords quand bien même rien ne les relie. Tiens, d’ailleurs...on pourrait le traiter de hippie, mais le garçon aux cheveux longs juste en face de lui tient une bonne tête de hippie, lui aussi. Le prêtre esquissa un sourire amusé en remarquant son attention braquée sur lui, et se surprit à lui faire un clin d’oeil. Ah, le voilà tout troublé maintenant! Les jeunes d’aujourd’hui sont décidément très amusants. Il se demandait si ce garçon serait capable d’aller danser avec les enfants devant lui...peut-être pas tout de même, mais ce serait une vision autrement plus intéressante.

La musique s’arrêta finalement, et le public enjoué applaudit sa prestation. Isaac salua humblement d’un signe de tête, le sourire aux lèvres, et posa précautionneusement sa guitare sur le côté pour se lever. Sensibiliser les enfants à la musique, à une évasion de leur esprit...ça aussi, c’était sa mission du jour. Les pousser à s’ouvrir aux arts, encore et toujours, comme les arts et la philosophie lui avaient permis de s’élever.

“Quelqu’un voudrait essayer?” demanda-t-il en balayant la foule du regard. “Ce n’est rien de bien méchant, seulement un peu de musique!”

Timides, les enfants n’osaient pas s’approcher, tandis que leurs parents les tiraient ailleurs pour vaquer à d’autres occupations sûrement plus importantes. On ne faisait pas tellement confiance à ce petit stand, quand bien même il ne faisait que distribuer un peu de bonheur. Quelle vie bien triste, songea le jeune prêtre, sans pour autant laisser fondre son large sourire.

“Et toi, ça ne te tente pas, dis-moi?” lança-t-il au garçon à la longue tignasse. “Je ne mords pas, et ma compagne non plus, je peux te l’assurer!”

Il semblait complètement perdu, pauvre petit, mais Isaac ressentait un élan de tendresse à son égard. C’était souvent comme ça, avec les plus âgé; pas encore adultes, mais pas tout à fait des enfants, ils étaient parfois difficiles à appréhender mais une simple étincelle dans leurs yeux valait plus que tout l’or du monde. Celui-là avait besoin d’un petit coup de pouce, et le brun se ferait un plaisir de le lui offrir. Sa vie entière était dévoué aux autres après tout, en tant que porte parole du Seigneur. Il s’agirait de ne pas faillir à sa tâche!

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Lun 9 Sep - 16:13
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Thaddeus & Isaac
Mars 2019 C'est agréable, de profiter du printemps. Il fait bon, le soleil reviens après un long hiver et on peut se promener dans les rues et les parc sans être couvert de la tête aux pieds pour se protéger du froid. Non vraiment, j'adore le printemps ! Je ne comprend pax vraiment ceux qui sont grognons en cette saison, parce que c'est idéal. Il ne fait pas non plus trop chaud comme en été, juste ce qu'il faut avec le désavantage d'une petite averse de temps en temps.

Toujours est-il qu'aujourd'hui, j'ai préféré sortir pour me changer les idées après une dispute avec mes parents. La main droite dans mon sweat à capuche ouvert, je déambule dans un petit parc moldu, non loin du chaudron baveur. Il y a semblerait-il une petite fête quelconque et c'est pile ce qu'il me faut je crois pour y voir plus clair, réfléchir à la situation tout en prenant l'air.

Je suis un Deadman, et les Deadman sont croque morts depuis des générations. Il en a toujours été ainsi, et c'est ce que je devrais être moi aussi. M'occuper des enterrements, soutenir les familles aussi, vendre des concessions au cimetière du coin ainsi que des cercueils. Mais c'est hors de question, je n'ai clairement pas envie de terminer ma vie comme ça, dans les pompes funèbres. Ce n'est pas une vocation pour moi, clairement pas. C'est comme devenir professeur sans avoir l'envie de transmettre son savoir aux élèves... Je n'en vois pas l'intérêt. Clairement, ma famille après le repas de midi m'a fait comprendre que je devrais avancer sans eux, maintenant que j'ai décidé de leur tourner le dos. Ils ont tous pris ça comme une trahison, même si ce n'est pas une nouveauté en soi. Depuis des années, j'ai annoncé que je ne voulais pas reprendre l'entreprise de pompes funèbres. Ils n'y croyaient pas vraiment, pensaient que ELM sorciers et embaumeurs avaient encore de beaux jours. L'échoppe à l'entrée de l'allée des embrumes pourtant devra continuer de fonctionner sans moi. Je viens de confirmer à ma famille que non, l'année prochaine je ne viendrais pas travailler ici après avoir passé mes ASPIC. Je compte finalement tenter d'entrer à l'université, en cursus de zoomagie et botanique.

J'ai pris conscience que j'ai besoin de bases solides pour pouvoir suivre Heimir plus tard, qui de toute manière n'a pas encore terminé ses études sur les créatures de Poudlard. Il a finalement plus de travail qu'il ne le pensait : s'il a pu avancer ses recherches sur les sirènes, il n'en est rien concernant les centaures de la forêt. Pour faire simple, il est encore bloqué au Royaume-uni quelques temps ça ne sert donc à rien pour moi d'abandonner mes études pour le suivre dans ses aventures loin d'ici. Alors autant tenter une année au moins à l'université, pour continuer d'en apprendre plus sur ce qui me passionne. Les plantes, c'est mon truc. C'est d'ailleurs bien pour ça que je suis dans ce parc avec mon sac à dos et un pot d'Amaryllis. J'ai pris quelques affaires restantes, mais surtout cette plante que j'entretiens depuis un moment. Il m'en reste encore quelques unes à déménager et c'est franchement emmerdant de se faire virer de chez soi. Je ne pensais pas... Heimir en plus habite dans une chambre d'auberge. Avec toutes mes plantes, cet endroit va se transformer en petite forêt et je ne suis pas certain qu'il soit d'accord.

Bref, Heimir est le second sujet de discorde avec ma famille. J'ai dû leur avouer que Heidi que je fréquente depuis cet été n'est pas une demoiselle mais un damoiseau. Plus vieux que moi en plus de ça. Ils n'ont pas forcément apprécier cette nouvelle, surtout mes grands-parents. De ce que j'ai compris, le copain de ma mère -donc mon père- étais lui aussi plus âgé. Avant de se barrer pour la laisser seule et enceinte à seize ans. Je crois que c'est plus ce détail qui les a chagriné, que de savoir que c'est un homme. L'âge et le fait que j'ai menti pendant plusieurs mois sur la situation. Toujours est-il qu'on en est là : je ne suis plus le bienvenu chez les Deadman, sauf pour récupérer mes affaires ou si j'ai "entendu raison" et décidé de devenir croque mort d'ici là.

Soupirant longuement je m'approche d'un petit stand où quelqu'un joue un air de guitare. C'est un type, à qui je ne saurai pas vraiment donner d'âge précis. Planqué au fond derrière les enfants pour ne pas obstruer la vue des autres spectateurs avec ma grande taille, j'esquisse un petit sourire faute de pouvoir applaudir à la fin à cause de mon pot de fleur qui m'encombre le bras gauche. La foule se dissipe et c'est moi que le monsieur interpelle, pour me demander si j'ai envie de jouer de la guitare. Je sens le rouge me monter aux joues et secoue la tête gêné de cette proposition :  « Non monsieur, désolé je ne sais pas jouer de guitare. » Tout ce que je vais réussir à faire, c'est apporter de l'embarras sur moi. Et de l'attention aussi. Deux choses que je déteste en soi...

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Mer 9 Oct - 22:17
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Thaddeus & Isaac
Mars 2019

Le jeune homme semblait timide, mais il n’y avait vraiment pas de quoi. De toute manière, le public improvisé du prêtre était déjà bien dispersé, les seuls restants discutaient simplement avec d’autres gérants du stand et n’avait pas que ça à faire que d’observer un nouveau venu tenter de jouer d’un instrument. Isaac se para de son plus beau sourire et attrapa doucement la main du garçon, pour l’attirer un peu plus vers lui sans aucune arrière-pensée.

“C’est pas si grave”, le rassura-t-il en gardant son regard planté dans le sien. “Je suis un bon professeur il paraît, je peux t’apprendre quelque chose de simple!”

Mais il était vrai que le brun n’avait jamais vraiment demandé son avis à cet inconnu. Cependant...un simple coup d’oeil suffisait à voir qu’il avait des problèmes, qu’il n’était pas heureux à l’instant T. Une mauvaise nouvelle? Des soucis de famille? Un examen raté? Impossible de le savoir, et de toute manière, qui était-il pour s’immiscer ainsi dans la vie des gens? Non, Tout ce que Isaac souhaitait était d’enlever un peu de ce poids qui semblait écraser ce jeune homme aux cheveux longs.

“Tiens, c’est rigolo cette fleur que tu as! Elle est colorée...tu t’en occupes toi-même?”

D’accord, il ne devrait pas s’intéresser comme ça à la vie des gens, c’était parfaitement impoli. Mais visiblement, rien que d’évoquer la plante a fait germer un sourire sur le visage de son vis-à-vis. Ah, un intérêt commun! Le prêtre aimait beaucoup les fleurs, lui aussi, même s’il n’allait pas jusqu’à s’en trimbaler dans la rue. Il ne connaissait d’ailleurs même pas le nom de toutes les plantes qu’il possédait chez lui, seulement comment s’en occuper! Lorsqu’il posait son livre bien au chaud dans son appartement, c’était ce qui le tenait occupé pendant de longues minutes. Malheureusement, la pollution de la capitale avait déjà eu raison de certaines de ses protégées...ah, mais il ne servait à rien de s’attarder sur des petits échecs du genre. Pour une raison obscure, la plante rouge qu’il avait sous les yeux était parfaitement en état, et avait joliment fleuri en ce début de printemps. De quoi mettre n’importe qui de bonne humeur!

“Pour ma part, j’ai seulement quelques géraniums sur mon balcon” expliqua-t-il d’un ton enjoué, oubliant momentanément son instrument sur le côté. “J’ai essayé de faire pousser quelques autres plantes, mais elle n’ont jamais pris...je ne dois pas avoir la main verte! Je me dis aussi que ça doit avoir un rapport avec la pollution de Londres, l’air est trop vicié pour la nature...pourtant nous trouvons bien des parcs du genre un peu partout, on se croirait à la campagne parfois, tu ne crois pas?”

Isaac avait un très vilain défaut, il aimait beaucoup trop parler...surtout avec des inconnus, de tout et de rien, mais surtout de rien. Le public s’était éparpillé désormais, il ne restait plus qu’eux deux ainsi que deux petites vieilles discutant un peu plus loin sous la bâche comme leurs âges laissaient entendre. Peut-être qu’au fond, le prêtre était lui aussi un peu vieux maintenant...après tout, il accaparait le temps d’un jeune homme en parlant de plantes et de pollution! N’était-ce pas un sujet de vieillard, ça? Il ne manquerait plus que la petite tasse de thé, le fameux “ya plus de saison ma pauv’ dame” et c’était le combo parfait! Il aurait bien ri de lui-même, cependant le brun n’y songeait même pas une seule seconde.

“Pardonne-moi si je parais impoli…” commença-t-il, avant de se raviser en secouant la tête.

Pourquoi souhaitait-il s’immiscer à ce point dans la vie d’un autre? Peut-être avait-il raté sa carrière de psychologue après tout, à force d’observer les gens...ah, mais voilà, il en avait trop dit ou pas assez, et maintenant son vis-à-vis s’en trouvait intrigué!

“Comment t’appelles-tu?” lui demanda-t-il finalement de but en blanc. “Mon nom à moi est Isaac, je suis prêtre à la paroisse de Rainham, c’est à côté de Londres.”

En général, lorsqu’il annonçait sa profession, Isaac avait le droit à des réactions diverses et variées. Les gens étaient tantôt intrigués, tantôt repoussé par cette information particulière. S’ils savaient pour son double travail...prêtre, c’était une activité dont il était fier. Aider la population, partager les paroles sages du Seigneur, il s’agissait là de quelque chose qu’il appréciait par-dessus tout. Les exorcismes en revanche...aucun ne lui faisait plaisir, loin de là. Torturer des gens n’était pas sa tasse de thé, il aurait préféré leur parler jusqu’à faire sortir le démon de leurs entrailles si possible. Malheureusement, les suppôts du Malin s’accrochaient à ces êtres faibles et sans défense, aussi leur arracher le Mal était toujours douloureux. Ah...mais il ne devait pas ébruiter cette activité. Pas qu’il en soit interdit, non, mais parce qu’en discuter le déprimait. Personne à part ses collègues de travail ne connaissait cette double facette de sa vie religieuse. Pas même les autres prêtres de la paroisse ou les vieilles dames travaillant avec eux…

“Tu avais l’air un peu déprimé, Thaddeus…” dit-il prudemment, comme s’il s’aventurait sur un terrain glissant. “Y a-t-il quelque chose qui te tourmente?”

C’était très osé ça, Isaac. Le prêtre se rendit compte un peu tard qu’il avait mis le doigt sur quelque chose de douloureux, mais il était trop tard pour rattraper sa bourde. Le peu de joie qui transparaissait dans le regard du garçon disparut, pour laisser place à une tristesse palpable qui lui donnait envie de le prendre dans ses bras, là, tout de suite. Quoiqu’il lui arrive actuellement dans sa vie, ce ne devait pas être drôle. Un mort? Un malade dans la famille? Quelque chose de plus personnel encore? Il ne savait pas, et finalement ne voulait pas vraiment savoir. C’était privé, ces choses-là. Qui était-il pour lui poser ainsi la question?

Alors que le soleil était pourtant bien présent, des trombes d’eau se mirent d’un seul coup à tomber du ciel; les fameuses giboulées de mars, courtes mais violentes. Le prêtre tira son vis-à-vis sous la bâche qui protégeait le petit stand, et invita même d’autres passants à s’abriter le temps d’attendre la fin de l’averse. Ainsi serrés dans un espace plutôt étroit, protégeant soigneusement son instrument de musique pour qu’il ne soit pas piétiné, Isaac ne se sentait pas très bien. Les espaces clos l’oppressaient toujours, ce n’était pas une partie de plaisir...mais il n’avait pas tellement le choix ici, surtout qu’il était responsable de la présence d’autant de personnes au mètre carré.

“Ah...j’espère que ça ne durera pas longtemps” murmura-t-il, involontairement collé à Thaddeus. “Tiens, pose ta plante dessus, qu’elle ne se casse pas!”

Le petit pot se trouva bientôt sur la tête de la guitare, lui donnant un couvre-chef plutôt original et détournant momentanément l’attention du brun de la foule compacte. Il esquissa même un sourire en se focalisant sur les pétales rouges.

“Je devrais vraiment me racheter une plante d’intérieur...oui...ça m’occuperait...ça me tiendrait compagnie…”
marmonna-t-il plus pour lui-même que pour son interlocuteur, qui ne devait d’ailleurs pas vraiment comprendre pourquoi il parlait ainsi.

Comme prévu, l’averse ne dura que quelques minutes à peine et le soleil revint presque immédiatement, faisant briller les gouttes d’eau comme des millions de paillettes sur les feuilles d’arbres. Soulagé de voir toute la foule s’éloigner et le laisser enfin respirer alors que son souffle s’était raccourci, Isaac prit une grande inspiration et entreprit de finalement ranger sa guitare dans sa housse en calmant tant bien que mal les tremblements de ses mains. Ce malaise...il pensait pourtant avoir travaillé longuement dessus, avoir fini par le faire disparaître. Malheureusement, tout comme sa terreur de l’obscurité, sa claustrophobie ne s’était pas arrangée le moins du monde.

“Hey...que dirais-tu de prendre un café avec moi?” proposa-t-il en se forçant à sourire. “La pluie a rafraîchi l’air, et je pense que tu en as tout autant besoin que moi. Nous pourrions discuter de plantes ensemble si tu veux, n’est-ce pas? Il y en a un pas mal non loin d’ici, j’y allais souvent il y a quelques temps! Ils ont des macarons à tomber, si tu es du genre gourmand comme moi.”

Changer de sujet, revenir à une vie normale, oublier ces quelques minutes gênantes de deux corps masculins involontairement l’un contre l’autre et faire comme si de rien n’était. Pour Isaac, ce n’était pas si compliqué que ça. Si le garçon ne voulait pas le suivre de toute façon, il irait seul à ce café pour se remettre de ses émotions. Un bon petit thé gourmand avec un nuage de lait, il n’y avait que ça de bon pour réchauffer les corps et les coeurs!

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Mer 16 Oct - 19:36
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Thaddeus & Isaac
Mars 2019 Le monsieur insiste un petit peu. Gentiment certes, mais je comprend bien qu'il a envie de me faire sortir de ma zone de confort. Aujourd'hui j'ai déjà assez donné en therme de nouvelles expériences, j'aurais préféré éviter d'ailleurs mais... Je soupir et me rapproche donc un peu avant de sursauter à sa question soudaine sur la plante que je porte dans mes bras : « Euh... Oui, je m'en occupe moi-même. Elle s'appelle Beth. » J'ai l'habitude qu'on me dise que je suis un type bizarre, souvent mes camarades me jugent parce que je donne des noms aux plantes et que je leur parle aussi. Ou que je leur met la radio. Mais ça leur plaît, il ne faut pas sous estimer les émotions des végétaux. Ils sont eux aussi des être vivants, et les scientifiques ont réussi à prouver qu'elles pouvaient faire preuve d'une certaine forme d'intelligence. Comme les épis de maïs tiens, qui relâchent des substances chimiques qui attirent les guêpes qui mangent les chenilles dévorant leurs feuilles afin de se défendre. La nature est bien faite, vraiment, et j'ai toujours trouvé ça triste voire navrant que certains se fichent des plantes et de la botanique. Les végétaux sont des organismes complexes et fascinants à étudier, à observer. « C'est bien d'avoir accès à des parcs oui, comme celui-ci d'ailleurs. Mais ça ne vaut pas la vraie campagne, ou une vraie forêt sauvage. C'est juste pour faire semblant, l'homme contrôle quand même la nature dans ce genre d’environnements urbains, la pelouse est entretenue avec son herbe tondue, les plantes sont sélectionnées pour faire des jolies fleurs...alors est-ce qu'on peut vraiment dire que c'est la nature ?...  »


Je ne suis décidément pas de très bonne compagnie aujourd'hui. Je baisse un peu le regard gêné, il voulais juste être gentil avec moi et voilà que je raconte des choses déprimantes. Pourtant il n'est toujours pas décidé à fuir et se présente. Il s'appelle Isaac et il est prêtre. Loués soient mes cours d'étude des moldus, parce que du coup je sais ce qu'il est. A peu près. Je n'ai pas les détails sur la religion, mais je sais que désormais je dois normalement l’appeler Mon père pour être poli. Et comme je suis un garçon poli, c'est ce que je vais désormais faire. C'est bizarre de dire ça quand justement... On a jamais eu de figure paternelle dans sa vie. « Je m'appelle Thaddeus, mon père. » Même sans me connaître, le père Isaac comprend que je ne suis pas dans mon assiette. j'ouvre la bouche pour commencer à parler mais me ravise. Je ne peux pas tout lui dire, ce n'est pas comme un psychologue moldu à qui on raconte ses soucis ou une assistante sociale. Lui, il est là pour parler de religion et dire ce qui est bien et ce qui est mal. Pour marier les gens et les enterrer aussi, comme les officiels du ministère de la magie chez nous. Puis pour une cérémonie qui s'appelle la Messe où on chante et lis des textes sacrés avec des leçons de vie et de morale. Je crois que c'est ça, le concept de religion en soi.

La pluie me sauve momentanément, les explications ce ne sera pas pour tout de suite. Réfugiés sous la tente, je peine à me sentir à l'aise en étant si proche des gens. Et... Et si l'en deux étais un chasseur de sorciers ? Est-ce que ces gens-là peuvent sentir quand on est des êtres magiques ?... Qu'est-ce qu'ils me feraient ? Essaieraient-ils de me tuer, comme Heimir le dit souvent ?... C'est lui qui raconte que les moldus sont des monstres. Certains le sont. Tout comme certains sorciers. Finalement ils ne sont pas si différents de nous, il y a des gens bons et des gens mauvais dans la vie, des deux côtés. La proximité avec Isaac me rend mal à l'aise, c'est un endroit exigu cette tante, qui n'est pas faite pour abriter autant de monde.

Le père Isaac me propose ensuite d'aller prendre un café pour nous réchauffer et discuter. Je sens le rouge me monter aux joues et bafouille quelque chose d'incompréhensible avant de hocher la tête. C'est la première fois je crois que je me retrouve à discuter avec un moldu un peu important. Enfin, je crois que les prêtres sont considérés comme importants socialement.   On les respecte en général, à cause justement de leur statut d'autorité et de guides spirituels. C'est un peu comme des professeurs mais pour l'âme des gens, j'imagine. Installé dans le petit café en compagnie de l'homme à la guitare, je dépose soigneusement Beth sur la chaise à côté de moi. On nous apporte des menus, mais je n'ai pas d'argent moldu sur moi. je passerai donc mon tour, pour laisser Isaac quand même prendre son café. Ah, c'est pas bien grave je demanderai un verre d'eau pour l'accompagner. « Je viens de me disputer avec mes parents. Ils voudraient que je reprenne l'entreprise familiale de pompes funèbres mais je préférerai étudier la botanique. Parce que les enterrements ça me rend triste, tout le temps, je ne suis pas fait pour ça je finirais dépressif au bout de trois mois, et encore c'est en étant optimiste. Aussi... je... Je fréquente quelqu'un et ils n'approuvent pas vraiment mon choix. »

Oui, ça me reviens, les prêtres parfois donnent des conseils aux gens quand ils viennent les voir parce qu'ils ont un soucis dans leur vie. Ou quand ils ont fait quelque chose de mal, pour se confier. Moi, je ne suis pas quelqu'un de l'église, mais peut-être qu'il m'aideras quand même à y voir plus clair ?... Normalement il dois donner des bons conseils, ça fait partie de son travail. « J'aime beaucoup les plantes. C'est une passion depuis que je suis tout petit. Ma famille a toujours trouvé ça un petit peu bizarre, mais ils n'ont jamais rien dit. Je n'ai jamais eu beaucoup d'amis, parce que je suis malade, alors les plantes me tiennent compagnie et ça m'occupe de manière productive et positive. Ce... Ce n'est pas une maladie incurable. Enfin si, mais... Ce n'est pas mortel, la narcolepsie. Juste un peu handicapant, d'où le fait que je n'ai pas beaucoup d'amis à l'école ou dans le quartier quand j'étais enfant. Puis aussi, parce que je suis trop gentil, vraiment, on a tendance à me marcher dessus. » Je soupire longuement et baisse les yeux quand la dame viens prendre notre commande. Isaac demande un macaron comme convenu avec un café, et je souris tristement : « Juste un verre d'eau s'il vous plaît. »

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Lun 11 Nov - 12:54
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Thaddeus & Isaac
Mars 2019

Rencontrer une nouvelle personne était toujours un moment agréable pour Isaac. Que cette personne acceptait de passer un peu de temps avec lui était bienvenu, et le rendait facilement heureux. Surtout lorsque sa journée n’avait pas forcément démarré du bon pied, avec ce terrible exorcisme qu’il avait dû perpétrer dans la matinée. Et...cet orage, qui l’avait forcé à rester confiné, ce dont il avait particulièrement horreur. Enfin! Un peu de bon temps en bonne compagnie ne lui ferait pas de mal, n’est-ce pas?

Les deux individus s’installèrent à une table près de la fenêtre, dans un charmant petit café français aux tons bleutés. Isaac avait toujours apprécié ces endroits à l’ambiance chaude et calme, là où il pouvait se ressourcer en-dehors du travail qui parfois lui en demandait beaucoup. Il se retrouvait souvent dans des cafés après un exorcisme plutôt qu’après une messe, ou lorsqu’il rendait visite à des malades en fin de vie qu’il avait connu bien avait que la maladie leur tombe dessus. Chaque fois que son moral en prenait un coup, à vrai dire, même s’il ne se sentait pas si mal ce jour-là.

En attendant le serveur, le garçon lui répondit enfin sur la raison de ses tourments. Ah, une dispute familiale...quelque chose de sérieux en plus, s’il comprenait bien. Des parents qui abandonnent leur enfant? C’était toujours triste comme histoire, mais Isaac était bien placé pour savoir qu’on finissait toujours par s’en sortir. N’avait-il pas été abandonné, lui aussi? Certes il ne s’en souvenait pas, certes il était jeune lorsque cela lui est arrivé, mais tout de même! Le résultat était le même. Le prêtre soupira longuement, et acquiesça.

“Hmm...les parents veulent souvent calquer leurs rêves sur leurs enfants.”

Une famille qui n’acceptait pas ses choix, voilà qui était difficile à gérer! Mais ce n’était pas tout...il était malade aussi? Ah, pas quelque chose de bien dangereux, mais tout de même handicapant. La narcolepsie. Isaac connaissait cette maladie, pour l’avoir déjà vue chez une autre personne. Ce n’est pas si rare, mais elle peut prendre plusieurs formes. La plus handicapante de toutes étant celle qui peut assommer quelqu’un en plein milieu de la rue, comme ça, pour rien…

“Trop gentil? Mais la gentillesse n’est pas un défaut, Thaddeus!”

C’était bien la première fois que le londonien entendait quelque chose comme ça! Les êtres humains n’étaient en général pas très bons, justement, et c’était pour ça qu’il se démenait au sein de l’Eglise pour rendre les autres un peu meilleurs. Thaddeus, lui, était déjà sur une très bonne voie! Certes, il était certain que sa naïveté lui valait parfois d’être pris pour cible par des êtres malveillants...mais au final, il en sera récompensé. N’était-ce pas merveilleux d’inspirer les autres, d’offrir un peu de gentillesse là où certains ne voient que le noir? Le prêtre esquissa un sourire bienveillant à l’adresse de son vis-à-vis.

“Il n’y a pas de regrets à avoir d’être trop gentil. C’est une immense qualité, elle pousse les gens à montrer le meilleur d’eux-mêmes. Oublie ceux qui te traînent dans la boue, ce sont eux les plus malheureux dans la vie. Aie plutôt pitié d’eux, qui ne vivent qu’à travers le mépris qu’ils distillent. Ces pauvres bougres sont certainement perdus dans leurs vies...il leur faudrait un guide, mais seraient-ils capable de l’accepter?”

Le serveur vint finalement prendre leur commande, et après un rapide coup d’oeil à la carte, le brun se décida pour son habituel café au lait accompagné de deux macarons. Cependant à sa grande surprise, le garçon ne semblait pas vouloir commander quoi que ce soit...avait-il peur de devoir payer? Absurde, pensa le prêtre. Il n’allait pas l’obliger à payer une invitation!

“Es-tu sûr de toi, Thaddeus? Allez, tu peux prendre ce que tu veux! C’est moi qui invite! Ne t’en fais pas pour l’argent, ce n’est en rien dérangeant.”

L’argent n’était pas le plus important pour Isaac, qui ne le dépensait que pour l’offrir à d’autres; ou pour s’offrir un café et un macaron après une journée éprouvante, mais ce n’était pas ce qui rognait le plus dans son budget. Offrir était ce qui lui procurait le plus de joie. D’ailleurs, chaque fois qu’il sortait de ce café, ses mains n’étaient pas vides; une boîte de macarons de toutes les couleurs l’accompagnait, qu’il distribuait avec quelques billets aux SDF le long du chemin qu’il empruntait jusqu’à son appartement. C’était plutôt ça qui rognait sur son budget, mais le bonheur de voir un sourire sur ces visages attristés en valait la peine!

“As-tu un endroit où aller désormais, jeune Thaddeus? Au moins jusqu’à ce que cette histoire avec tes parents se tasse…”

Isaac ne voulait pas voir un autre adolescent à la rue, pas si jeune! C’était bien plus triste encore que de voir un petit vieux, ce qui déjà lui fendait le coeur. S’il le pouvait, le prêtre offrirait un palace à tous ces braves gens dans la rue. A la place, il leur offrait un peu de douceur, une place dans son église en hiver parfois contre l’avis des autres paroissiens, quelques billets de temps à autre, et aidait à distribuer la soupe populaire lors des nuits les plus froides. C’était beaucoup, et peu à la fois. Difficile de distribuer de la gentillesse à des gens qui n’ont rien, l’argent qui pourtant ne devrait pas être aussi important était devenu vital dans ce cas précis.

“Je peux te conseiller quelques endroits si tu veux, ou j’ai aussi un canapé dans mon appartement qui est, paraît-il, très confortable. Mais puisque nous venons à peine de nous rencontrer, je me doute que tu pourrais te méfier. On ne suit pas des inconnus comme ça, n’est-ce pas?”

L’homme laissa échapper un petit rire amusé, attendri devant le regard un peu perdu du garçon. Etait-ce possible d’être aussi adorable en étant déjà presque un adulte? Il n’avait vu ce genre de comportement que chez de petits enfants, et pourtant…

Le serveur apporta bientôt leur commande, et Isaac ne put s’empêcher de soupirer de bonheur en voyant son café habituel. Sa vie à lui était bien rangée depuis plus de dix ans maintenant, ce n’était pas à lui que ce genre de souci risquait d’arriver! Non, le plus gros risque qu’il prenait était lors des exorcismes, en témoigne son poignet bandé sous lequel une blessure profonde se cachait. Quelque chose qu’il ferait surveiller, en somme, de peur d’attraper n’importe quelle maladie...s’il était hors service, qui aiderait les autres êtres humains à sa place? Il n’avait pas le droit de faiblir, plus maintenant.

“Ou tu peux laisser quelques plantes chez moi si ça t’intéresse. Une chose me dit que tu en as un bon paquet! Il suffit de me dire comment m’en occuper, et je pourrais le faire à ta place en attendant que tu retrouves un peu d’ordre dans ta vie. Alors? Qu’en dis-tu?”

Casser un peu le train-train quotidien, se forcer à s’ouvrir un peu plus aux autres...car il ne fallait pas être dupe, Isaac malgré ses airs d’extraverti enthousiaste, n’avait pas grand-monde à ses côtés au final. Ses seuls amis étaient ses livres, pourtant tout le monde l’aimait à la paroisse. C’était le revers de médaille de sa double vie, très certainement. Comment accepter de nouvelles personnes proche de soi lorsqu’on avait quelque chose à cacher? Pas qu’il avait honte d’exercer ce métier, bien qu’il soit un peu secret, mais parce que cela risquait d’en faire fuir plus d’un. Tiens, comment réagirait ce garçon s’il savait? Aucune raison de le lui dire, surtout pas lors d’une première rencontre. Il ne voulait pas le faire fuir. Ce pauvre bougre se retrouvait déjà privé de maison et de famille…

“Cette personne que tu fréquentes...peut-être vraiment t’héberger? Ca fait longtemps que vous êtes ensemble? Sa situation est-elle assez stable pour vous deux? Et puis...peut-être que tu as des études à côté, n’est-ce pas? Tu m’as l’air d’un grand gaillard éveillé, tu as déjà trouvé un stage dans ce que tu aimerais faire, peut-être? Une école, ou quelque chose du genre...je suis désolé, je ne m’y connais pas vraiment dans ce domaine, tu dois être bien plus calé que moi!”

Si Thaddeus devait suivre des cours en même temps que ses problèmes, il était très délicat de vivre dans la rue hors de l’école. Raison de plus pour l’aider à trouver sa place, n’est-ce pas? C’était décidé, Isaac allait aider ce garçon! Il ne pouvait pas le laisser se débrouiller seul de toute façon, ce serait totalement contraire à ses principes. Que faire? Gagner sa confiance déjà, afin que ses solutions soient envisagées avec sérieux.

“Du coup...j’ai plusieurs possibilités pour toi, si tu veux. Toi et tes affaires, je veux dire. Si tu n’as pas assez confiance en moi pour me laisser des choses, tu peux les laisser au presbytère. Il y a une salle inoccupée où on a tendance à fourrer un peu tout ce qu’on ne sait pas caser ailleurs, tu pourrais y laisser des plantes sans problème, c’est une salle éclairée. Pour toi, il y a certainement une chambre libre à l’orphelinat, mais le lit reste un peu petit...ou bien je peux te donner un peu d’argent pour l’hôtel. Mais il faudrait que tu discutes sérieusement avec tes parents dans les jours à venir, afin de les faire changer d’avis...ou au moins les faire réaliser leurs responsabilités à ton égard. Nous sommes dans un état qui protège ses enfants, même si tu es certainement majeur, des parents n’ont pas le droit de mettre leurs enfants à la porte du jour au lendemain, surtout s’ils sont toujours scolarisés. Après, il y a tout de même la possibilité d’obtenir de l’aide de l’Etat...c’est un peu compliqué niveau paperasse, mais ce n’est pas impossible! J’ai déjà aidé un gamin de l’orphelinat à se dépatouiller avec ça, je peux bien t’aider toi aussi.”

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Sam 23 Nov - 22:32
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Thaddeus & Isaac
Mars 2019 Le gentil Monsieur me rassure sur un point : être gentil est une qualité. C'est souvent ce que je me dis, pour me rassurer, même si ma propre mère a toujours eu tendance à lever les yeux au ciel face à mon caractère trop passif. Comme quand lorsque j'étais enfant, j'étais rentré en pleurant parce que j'avais vu des ivrognes se battre, et que je ne comprenais pas du haut de mes huit ou neuf ans pourquoi est-ce qu'ils étaient en colère l'un contre l'autre. Ou la fois où en revenant pour les vacances de Noël en troisième année, je n'avais plus de chaussettes parce que mes camarades s'étaient amusés à les cacher pour m'embêter. Je n'avais bien entendu rien trouvé à dire, me disant simplement qu'ils finiraient par se lasser si je ne réagissais pas. Et c'est arrivé, peu à peu les élèves qui se moquaient de moi ont fini par m'ignorer totalement, se désintéressant de moi totalement.  « C'est vrai que si on répond aux railleries et autres, ça les encourage à continuer... J'ai toujours laissé faire sans rien dire à l'école, et ils ont vite arrêté de me chercher des ennuis en voyant que ça ne m'atteignais pas. »

Si les gens sont méchants et s'en prennent à quelqu'un de plus faible, ou tout du moins de plus passif, c'est qu'ils se sentent mal dans leur peau, non ? C'est eux qui ont besoin d'aide et le père Isaac a raison là dessus. Je rougis quand il insiste pour me laisser prendre ce que je veux, plutôt qu'un simple verre d'eau et murmure un petit « Merci beaucoup mon père. » à son attention. Comme tous les jours, je suis fatigué et en train de lutter plus ou moins contre le sommeil. Je vais plutôt bien aujourd'hui, je n'ai pas eu de crises depuis un moment mais le stress de la journée m'a vraiment drainé. « Un café s'il vous plaît. Avec beaucoup de sucre et une part de tarte aux pommes, merci. » Rendant poliment le menu au serveur, j'écarquille un peu les yeux face à toutes les questions et informations de mon vis à vis. Trouver un logement, assistante sociale, laisser des plantes et des affaires chez lui, est-ce que Heimir a une bonne situation ? Est-ce que j'ai un stage ?... Tout ça va beaucoup trop vite pour moi et je commence à en avoir la tête qui tourne.

« Euh... Un instant s'il vous plaît ça va trop vite. » Sans compter la Narcolepsie qui me ralentis, il y a aussi le joint qui n'aide finalement pas spécialement. Mais j'avais besoin de me calmer après la dispute avec ma mère et mes grand-parents. Allons-y par étape. « Ma grand-mère est plus compréhensive sur la situation, ce n'est pas une Deadman alors elle comprend que je puisse vouloir faire autre chose que croque mort. Elle s'occuperas de mes plantes, je lui fais confiance à ce sujet. C'est surtout ma mère et mon grand-père qui l'ont mal pris... » Je ne pourrais clairement pas lui laisser mes plantes. Principalement parce que certaines n'existent pas dans son monde à lui, elles sont majoritairement inoffensives mais... ça lui semblerait bizarre, vraiment, une plante qui se met à danser joyeusement et à frétiller quand on lui passe du Jazz. Quand à ce qui est illégal, c'est Heimir qui s'occupe de ma chère Céleste.

« Ensuite... Je suis encore en internat, alors tout va bien. Et pendant les vacances je pourrais effectivement aller chez Heimir. Il... Il a déjà sa vie d'adulte, il est... je ne sais pas trop le mot exact pour définir sa profession, mais il travaille avec les animaux aquatiques. » Non clairement je ne peux pas lui dire non plus que le Finlandais est un Magizoologue expert en sirènes et en centaures. ça non plus, ça n'existe pas dans son monde à lui, ce ne sont que des légendes qu'on raconte aux enfants. « Pour l'année prochaine, j'irais peut-être à l'université si mes résultats sont assez bons, pour faire de la biologie végétale. C'est quelque chose qui m'intéresse et j'aimerai avoir quelques bases là dessus pour mieux comprendre les plantes. Si j'ai besoin, je trouverai bien un petit travail d'étudiant, il y en a plein qui font ça à Londres non ? Peut-être pas dans un fastfood, parce que je suis végétarien et anti-consumériste, mais dans un café pourquoi pas. » En soi, si je dois trouver un job ce sera du côté des sorciers. Mais je connais assez bien le chemin de traverse et surtout l'allée des embrumes pour me trouver une petite place dans un bar ou un antiquaire, afin de faire rentrer quelques gallions et payer l'université si j'y suis accepté.

« En bref, ma situation n'est pas dramatique. C'est juste un peu tendu avec ma mère et mon grand-père qui ont du mal à accepter mes choix de vie, et qui me trouvent beaucoup trop gentil et bonne pâte. » Le serveur reviens avec nos commandes, et une fois de plus je le remercie sans doute un peu trop poliment. Est-ce que j'ai l'air suspect par Merlin ?! Toujours est-il que j'ai peur d'avoir été un peu abrupte avec le curé en face de moi, qui voulais juste m'aider, s'assurer que tout allais bien. Je me mordille la lèvre en touillant mon café et me cache derrière mes longs cheveux châtains.
« Mais merci de m'avoir proposé votre aide et de vous être inquiété de ma situation, c'est très gentil à vous... »      
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Dim 24 Nov - 14:46
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Thaddeus & Isaac
Mars 2019
Isaac aimait bien ce petit. Il faisait partie de ces rares personnes qu’on rencontre une seule fois dans sa vie, ces gamins un peu paumé qui lui donnaient envie de se plier en quatre pour les aider. C’était la raison principale de toutes ses propositions après tout. Il aurait voulu pouvoir en faire davantage...mais malgré sa position, le prêtre n’était qu’un être humain. Il était compliqué pour lui de faire quoi que ce soit de plus!

Finalement, le dénommé Thaddeus se lâchait un peu plus et finit par commander ce qu’il désirait réellement. C’était une petite victoire pour Isaac, qui ne pouvait s’empêcher de sourire malgré la situation un peu triste dont ils discutaient. Après tout, ce garçon n’avait plus de toit sur la tête! Ce n’était pas un motif valable pour sourire, ça! Mais il ne devait pas non plus paraître morose. Comment redonner le sourire à quelqu’un d’autre quand on tire soi-même la gueule? Non, impossible. Le brun se contenta donc de soupirer, et croisa les mains sur la table en signe d’écoute. Lorsqu’il était plus jeune, son réflexe absolu était de croiser les bras...mais les soeurs lui ont souvent dit que c’était pour l’interlocuteur un signe qu’on ne voulait pas l’écouter, et qu’inconsciemment c’était d’ailleurs ce qu’on faisait. Du coup, le prêtre a passé de longues années à se battre contre ce réflexe, et un autre est venu se substituer à celui-là. Rien de bien méchant en tout cas!

“Tu as donc déjà plusieurs solutions qui se sont offertes à toi, jeune Thaddeus. Tu m’en vois rassuré!”

Il rejetait toutes les propositions d’Isaac, mais au moins celles qu’il annonçait étaient tout aussi bonnes. Ce n’était qu’une détresse psychologique dans laquelle il se retrouvait plongé, pauvre enfant...il fallait dire qu’un rejet de ses propres parents n’était jamais facile à vivre. Même s’il n’avait jamais connu ses parents, Isaac sentait au fond de lui cette même détresse qui le poussait à aider ces jeunes.

La situation n’était pas dramatique d’après ce garçon, mais pourtant il ne pouvait se départir de cette tristesse qui animait son regard. Des différends au niveau du choix d’études, des différends à propos du choix de vie, des fréquentations...et de sa manière de se comporter, visiblement. Cela faisait beaucoup pour une seule personne, et il était bien normal qu’il se sente un peu perdu à cet instant. La famille, n’était-ce pas généralement ce qui devait nous pousser à suivre notre coeur, à suivre le chemin que nous avions choisi sans aucun jugement? S’il n’était pas aussi calme par nature, Isaac aurait volontiers dit deux ou trois mots à ces gens qui osaient virer de chez eux le propre fruit de leurs entrailles. Non mais! Il y a des limites à ne pas dépasser, tout de même!

“Moi, gentil? Mais c’est normal, voyons! Je n’allais pas te laisser te débrouiller tout seul en voyant bien que tu étais en détresse. C’est aussi ça, mon travail. Je ne suis pas qu’un simple guide spirituel...j’ai des principes à suivre, et celui-là en fait partie. Ne jamais laisser un enfant de Dieu errer seul sur un chemin semé d’embûches!”

Ledit guide spirituel adressa son plus beau sourire à son vis-à-vis, et se concentra finalement sur ce que le serveur venait de leur apporter. Pour sûr, ces mets étaient assez beaux pour être pris en photo! Mais ce n’était pas vraiment son délire, aussi Isaac se contenta de les consommer normalement. Il n’avait jamais vraiment compris pourquoi les jeunes perdaient toujours autant de temps à photographier ce qu’ils allaient manger...mais il n’était pas jeune après tout, peut-être était-ce générationnel. Quoique, le garçon en face de lui n’avait pas l’air non plus d’être accro à son portable. Peut-être n’en avait-il même pas? C’était si rare! Même Isaac en possédait un, qu’il était obligé d’utiliser pour...ses rendez-vous particuliers, on pourrait dire.

“Que comptes-tu faire du coup, après notre petite entrevue? Retrouver ta grand-mère? Ou ton ami, peut-être?”

Un ami qui travaillait au zoo, visiblement...puisqu’il s’intéressait à la vie aquatique. Un voyageur, peut-être? cela pourrait expliquer son nom étrange, “Heimir”. Isaac n’avait jamais entendu un tel prénom, surtout pas par ici! Etait-ce seulement européen? Peut-être que cela venait d’un pays de l’est, il n’était pas au faît de leur culture. Mais ce n’était qu’une simple réflexion personnelle. On lui avait déjà dit qu’il portait un nom bizarre, et pourtant celui-ci était très connu! Ah, et après tout, Thaddeus aussi était un prénom singulier...ils allaient bien ensemble, certainement.

“Je peux te raccompagner sur une partie du chemin, si tu le souhaites. Je dois préparer l’office de ce soir et celui de demain matin, mais ce n’est pas très long et je doute que tu veuilles rester très longtemps avec un inconnu, même si tu es trop poli pour le dire.”

Ce n’était pas un reproche, et pourtant Isaac avait l’impression d’avoir lâché une bombe d’un seul coup. Le jeune homme semblait embarrassé...ah, il fallait vite remédier à cela!

“Ne t’en fais pas, je te taquinais! Je me sens un peu seul pour ma part, alors...j’avoue que ta rencontre est une bouffée d’air frais. Les personnes que je fréquente d’ordinaire ne sont pas très gentilles, certaines ont une vision de la vie radicalement opposée à la mienne, et c’est parfois difficile de composer avec. Alors...rencontrer un garçon comme toi est certainement ce qui me redonne foi en l’humanité!”

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An unexpected journey ft. Thaddeus Deadman
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