31 Décembre 1999 aux alentours de 20h30, alors que le repas avait débuté depuis quelques minutes, madame de Lestang ressentit de puissantes douleurs au ventre, ça n’avait rien à voir avec les fois où les enfants dans son ventre semblaient jouer au foot, là ça coupait la respiration, ça la crispait, bref ils avaient décidé de pourrir la soirée des futurs parents qui durent laisser leurs invités pour se rendre à Sainte Mangouste. Sauf que voilà, les jumeaux ils n’étaient pas très chaud pour arriver avant minuit, eux ils voulaient naître le premier – pour sûr qu’Elise dans le ventre retenait son frère par le cordon pour pas qu’il fasse foirer tout son plan de naître un premier janvier à 1h11. La mère douilla donc pendant quelques heures, certainement à maudire le monde entier, les gens en blouses blanches qui n’aidaient pas bien, d’après elle. Jusqu’à ce que la délivrance arrive et que les deux enfants montrent leur frimousse, Elise en premier, puis Amaury qui d’ailleurs foira le truc en naissant à 1h12, même si les parents ont fait marquer 1h 11 pour les deux afin de pas vexer le garçon.

Passé les premières minutes de oh qu’ils sont mignons avec tous les trucs niais des parents ils te ressemblent, non à toi. Truc qu’Elise n’a jamais compris quand elle voit les clichés d’elle bébé, même en le tournant dans tous les sens, ça ressemble à un bébé point. Puis à quel moment ils peuvent dire là c’est toi, là c’est Amaury, c’est exactement la même bouille et comme les parents n’étaient pas assez fous pour les prendre nus -heureusement merci pour l’ego sinon- le mystère reste entier vu que les photos sont en noir et blanc, animées certes, mais en noir blanc… d’après sa mère ça donne du charme, ça permet surtout de pas se reconnaître oui. Le calme fut de courte durée puisque commença les cris, les pleurs pour un oui pour un non, et puis en mode compétition, à qui pleurait le plus. De quoi rendre fou le pauvre père de famille qui avait déjà envie d’étrangler ses enfants, alors quand ses beaux-parents en rajoutaient une couche en disant qu’ils étaient comme leur mère quand elle était bébé. Ça donnait envie de faire un massacre de moldus. Puis c’est mignon quand on a un seul enfant, le problème avec Amaury et Elise c’est que si l’un pleure, il faut le câliner pour qu’il se calme mais l’autre se met à pleurer à son tour. Ce qui doit expliquer qu’ils aient que deux enfants, même si Elise pense surtout qu’à quoi bon faire d’autres enfants si on a déjà atteint la perfection.
Papy et Mamy offrirent donc des peluches à leurs adorables petits enfants, les meilleurs petits enfants du monde de la planète, l’avantage d’en avoir que deux. Sauf que ça devait être le fait d’être moldu, à moins que ça soit la vieillesse, ou encore qu’ils n’y connaissaient rien en jumeaux, ils offrirent deux peluches différentes un lynx pour la demoiselle et un truc bizarre sûrement un mammouth pour Amaury -certainement pour enfoncer le clou et lui dire qu’il aurait une grosse tête vide-. Mais qui fait ça, forcément ce sont des gosses et il y en a toujours un pour piquer le truc de l’autre, et là Elise péta son câble -ça va c’est normal il vole, voler c’est mal- quand il attrapa sa peluche, son lynx. Une fois encore, un truc qui allait devenir récurrent pour le père de famille, il était dépassé et essaya de s’en sortir en essayant de forcer sa fille à partager, grosse blague. Peut-être qu’il n’aima pas non plus devoir se farcir un magasin de moldus un 8 janvier, avec tous pleins de moldus, pour trouver une peluche pour son fils et éviter que sa fille ne leur brise les oreilles. Il n’empêche que ça doit expliquer le fait que le père de famille refuse catégoriquement qu’on offre des peluches à ses enfants pour n’importe quelle occasion que ce soit, qui força les deux malheureux à s’attacher à leur lynx respectif, Vanille et Orange.

Le reste du temps, c’était des enfants charmants, un peu chahuteur sur les bords. Il faut dire que le lancer de peluches en haut des escaliers est un jeu passionnant, surtout quand maman s’agace d’entendre « boum » puis « bam » quand ses enfants descendent sur les fesses, hyper gracieusement cela va sans dire. Se faire transporter par maman, par le t-shirt, c’est très drôle, l’impression d’être un avion, alors même si le but n’est pas là, Elise en garde de très bons souvenirs, un peu moins du fameux « Le premier qui sort de sa chambre, il aura pas de dessert. » C’était inhumain de faire ça, bouh, méchante maman !

Chose à ne jamais faire, prendre les baguettes des parents dans l’espoir de faire un combat formidable, dans les histoires qu’ils racontaient, les sorciers avaient toujours l’air hyper doués. Forcément qu’Elise voulait tester -Amaury n’était pas en reste-. Il avait donc fallu grimper sur le buffet -qui planque ses baguettes là- pendant que l’autre faisait la sentinelle et récupérer les baguettes. Puis débuta la guerre des sorciers sobrement intitulé… guerre des Sorciers. Qu’est ce qui les trahit les gloussements ? Le vase qui se brisa ? En tout cas la guerre se termina un peu trop vite puisque papa déboula, en disant qu’il allait les tuer. Elise lâcha immédiatement la baguette, ne souhaitant pas tellement que ça dégénère, comprenant surtout où était son intérêt. Amaury devait être un peu plus têtu ou carrément crétin puisqu’il essaya de résister jusqu’à entendre la voix de papa glaciale -responsable des températures négatives en Sibérie pour dire- prononcer son prénom. Pourquoi taper quand on a la voix la plus flippante au monde ?

Arriva l’entrée dans l’école Moldue. Ça c’était pas l’idée de papa qui était plutôt du genre à trouver ça grotesque mais qui laissa couler, parce qu’il avait pas le choix c’est tout. Les instituteurs eurent la très mauvaise idée de séparer les jumeaux. Déjà c’était pas bon pour le moral des deux, Elise était clairement pas pour et les premiers mois furent une angoisse, pour elle, pour ses camarades, pour les professeurs, pour ses parents qui en avaient ras le bol de la bagarre tous les matins pour l’emmener là-bas. Surtout qu’elle était chiante pour rien puisqu’une fois devant un cahier et bien elle faisait ses exercices sans rechigner. Jusqu’au jour où les jumeaux comprirent qu’ils n’avaient pas besoin de se fatiguer dans les trucs qu’ils ne les intéressaient pas, il suffisait de se faire passer l’un pour l’autre. Petit ça fonctionnait d’ailleurs super bien, Amaury n’ayant pas encore mué et faisant de la résistance pour avoir les cheveux longs. Jamais une mauvaise note comme ça, chacun tirant profit de l'autre. Maman n’était pas dupe, au premier bulletin, elle sentit l’entourloupe. Ses suspicions ne restèrent que des suspicions puisque les deux avaient l'air innocents -hum hum-. Elle s’essaya aussi à faire de la flûte, un grand moment que les exercices de flûte dans les écoles, c’était décidé quand elle serait adulte, elle serait flûtiste… surtout parce que ça énervait Papa de l’entendre jouer de la flûte pendant une heure tous les soirs, d’ailleurs en bon briseur de rêves, il balança la flûte dans le jardin en étant catégorique, non c’était trop insupportable. Est-ce que ça lui rappelait des mauvais souvenirs, peut-être quoi qu’il en soit, ce fut un des seuls échecs d’Elise, impossible d’avoir un instrument, il cédait pas, maman encore moins, ils ne voulaient pas d’artistes dans la famille, si ça se trouve, ils loupaient le Chopin du XXI, personne ne le saura jamais vu qu’Elise a abandonné cette lubie. L’école élémentaire fut donc un jeu d’enfant pour les deux loulous considérés comme des élèves brillants – à juste titre. Leur père ne s’en félicitait pas pour autant, trouvant que c’était une perte de temps d’apprendre Pythagore et Thalès. Les réunions parents profs avec lui, furent les meilleurs moments de la vie presque moldue de Lise, il n’en avait strictement rien à faire de ce que le corps enseignant lui racontait, était là pour faire acte de présence, et devait passer pour un père ingrat en disant « Non, ils n’iront pas dans cette école. » L’air scandalisé des professeurs étaient la seule chose qui le faisait sourire avant qu’il n’embarque ses jumeaux en soufflant « Mais quels crétins… »

Etant donné que ça gonflait papa tout ça, les deux jumeaux vraiment dans un esprit de solidarité avec leur père, pas du tout par intérêt, se décidèrent à apprendre la signature des parents. C’est toujours utile de savoir recopier ce genre de choses. C’est donc allongé sur le tapis de la chambre d’un des deux que les enquiquineurs de première s’exerçaient, les feuilles s’amassant autour d’eux tandis qu’ils se montraient mutuellement les résultats et secouaient la tête, ce n’était pas encore parfait. Le truc c’est qu’ils étaient concentrés, pas bruyants pour un sou et c’est ce silence qui fit monter leur mère qui se retrouva dans une pièce remplie de feuilles blanches avec toujours les mêmes mots recopiés, raturés parfois, entourés à d’autres moments et surtout au centre de la pièce les deux blondinets concentrés sur leur tâche. Elle ramassa une par une les feuilles, ce qui est bien plus flippant que de la voir utiliser de magie. Surtout quand elle les roula sur elles-mêmes pour abattre cette arme meurtrière -enfin Elise l’a vécu comme ça- sur le crâne des deux épuisants enfants en les prévenant que si elle les prenait, une seule fois à imiter sa signature, elle ferait de leurs vies un enfer. Et contrairement à Papa qui grogne beaucoup mais ne mord pas, les menaces de maman s’appliquaient toujours, ça calma les jumeaux, en apparence puisqu’ils se sont toujours débrouillés pour ne pas se faire pincer, pas vu pas pris devenant le crédo d’Elise qui avait bien tilté le principe.

Les premières vacances sans les parents se déroulèrent en Italie avec les grands parents. Une langue que les deux ne maitrisaient pas, ils s’ennuyèrent donc très vite prodigieusement et les cahiers de vacances achetés pour leur faire passer l’été furent expédiés par Elise qui n’avait pas que ça à faire de passer une heure par jour sur des exercices débiles, autant tout faire d’un coup et passer son cahier à son frère pour qu’il recopie, parce que oui qui achète le même cahier à des jumeaux sans se douter qu’ils vont tricher ? Les grands parents avaient un peu de mal avec le frère et la sœur qui en abusaient sans vergogne. Après la 10 ème bêtise orchestrée par Amaury, ils craquèrent et achetèrent un lecteur dvd pour qu’ils puissent regarder des Disneys. Mauvais plan… ah Disney c’est cool, un lecteur dvd aussi, quand on sait s’en servir et les jumeaux n’avaient pas la moindre idée du fonctionnement. Ils appuyèrent un peu au hasard, rien, le tournèrent dans tous les sens avant qu’Amaury décide de forcer un peu le truc sous les encouragements de sa sœur jusqu’au moment où « crac » cassé. Oups, Il fallut le dire aux grands parents qui les regardèrent comme des extra-terrestres. Le pire ce fut la conversation avec les parents le soir et la question posée comme ça à la mère des jumeaux « Mais ils font quoi chez vous ? » ça va le jugement ? Est-ce que madame de Lestang, le prit mal, peut être un chouya puisque derrière les enfants eurent le droit aux nouvelles technologies et à super maman comme prof, pendant que papa s’exaspérait dans son coin, pas très friand des trucs moldus visiblement. Il faut dire que lorsqu’Amaury lui fracassa son avion télécommandé dans le nez, ça n’aida pas forcément. Mais aussi c’est quoi ce père qui se pousse pas, okay il était occupé et ne regardait pas ce que faisaient les jumeaux, mais quand même ! Elise poussa un peu le vis en rageant sur son père qui n’était déjà pas vraiment de bonne humeur « Mais tu l’as cassé en plus ! Tu peux le réparer s’il te plait ? » Un amour de fille que papa dira, est ce qu’il le fit ? Sûrement pas, ce qui en soi n’était pas grave vu que maman s’en chargea, mais vu qu’il dit toujours qu’il faut réparer ses erreurs, il pourrait quand même mettre en pratique.

Juste avant d’entrer à l’école de magie, trépignant comme deux puces depuis qu’ils avaient récupérés leurs affaires magiques, ils furent gardés par papy, qui eut le droit à un cours magistral de ses deux sorciers de petits enfants qui lui montrèrent toutes leurs affaires, sans exception, et puis alors avoir Lise qui lui lit les sorts, au cas où, ça peut être un peu chiant. Il décida donc de les emmener manger une glace, surtout pour qu’ils arrêtent de le pomper, ça ne changea rien. Ce n’est pas parce qu’ils ne voyaient pas leurs affaires magiques qu’elles n’existaient pas. C’est en le voyant payer avec de la monnaie que les jumeaux eurent la bonne idée, de la dupliquer une fois à la maison. Pendant trois heures complètes Elise épluchait les livres de sorts pour trouver ce qu’elle cherchait tandis qu’Amaury fouinait dans tous les placards pour récupérer des pièces. Et c’est ensemble qu’ils multiplièrent un peu le fric de Papy, même si ça aurait super cool de le faire avec l’argent des parents, mais ça ne marche pas avec l’argent de sorcier… oui, ils ont essayé malgré le fait que c’était marqué que ça ne fonctionnait pas. Quel grand père irait balancer les efforts de ses adorables petits enfants à sa fille ? A part lui, franchement, tout le monde aurait dit merci vous êtes super mignons. Mais non il fallait qu’il en parle. Puis alors paie ton entrée en matière « Les sorciers non majeurs ont le droit de faire de la magie en dehors de l’école maintenant ? » Ah là clairement, les deux jumeaux se regardèrent sentant un peu le vent tourner. Etrangement, si c’était à sa fille qu’il parlait, elle devait avoir mis le hautparleur -traitresse de mère- puisque c’est la voix de Papa qui s’entendait, même sans hautparleur et d’après ce que percevait Elise, c’était pas « J’ai les meilleurs enfants du monde. » qu’il était en train de prononcer. Après est ce que vraiment c’était une bêtise ? Non, disons plutôt des expériences, puis ils savaient pas vraiment qu’ils avaient pas le droit, ils s’en doutaient peut-être un peu mais quand on est pas sûr, il faut tenter. Il n’empêche que le savon du père fut relou, à croire lui il faisait jamais de bêtises enfant, qu’il n’avait jamais essayé de dupliquer l’argent de ses parents ! Il répondit que non justement, ce à quoi la mère n’en loupant pas une se moqua « Tes parents doivent pas avoir la même vision des choses que toi. » Forcément que ça fait se poser des questions, sur qui est la famille de Papa ? Question qui prit d’ailleurs forme d’obsession quand ils arrivèrent dans l’école de Sorcellerie .
Tout d’abord il y eut la répartition, un grand moment, le stress déjà d’arriver dans un endroit où il y a énormément de monde. Elise était cramponné à son jumeau, ne le quittant pas d’une semelle. Elle observait tout autour d’elle, n’écoutant que très vaguement la cérémonie de répartition, déjà parce que les autres ne l’intéressaient pas du tout mais surtout parce que tout était intéressant à regarder. Sauf qu’il y eut la bêtise du millénaire, quand vint le tour de la fratrie de Lestang. A quel moment, c’était Amaury en premier ? Qui a décidé de l’Alphabet et a osé mettre le A avant le E, puis à quel moment ils mettent pas les filles en premier dans leur truc là ? Egalité, rien du tout, Elise fit la tronche toute la soirée, à quel moment ils la faisaient passer deuxième ? Non mais même derrière Amaury ça ne passait pas, d’accord c’était un peu moins pire que si ça avait été derrière – est ce qu’il faut mettre un prénom où on sait tous qui est visé ? – mais ça n’était pas plaisant pour autant.

Avec l’arrivée à l’école, il y avait ces histoires de familles de sorciers sur des générations. Les deux jumeaux savaient que leur père était fils de sorcier, mais tout le reste était un mystère, il ne parlait jamais de sa famille et les jumeaux avaient besoin de savoir.
Débuta donc le travail titanesque des jumeaux pour découvrir les origines de papa, qui appréciait pas du tout d’être fliqué par deux blondinets, qui épiaient tout, tout le temps. Non mais après Amaury et Elise sont pas du tout des gens obstinés. Intercepter les lettres, un jeu d’enfant, l’avantage des alliances c’est qu’il y en a toujours un pour faire une bêtise et se faire chopper au bon moment tandis que l’autre récupère les lettres. La patience du père était clairement mise à rude épreuve et son alliée habituelle, ne se rangeait pas de son côté, si elle acceptait de ne rien révéler par respect pour lui, elle ne partageait pas son point de vue et faisait l’arbitre entre ses trois têtes de mules. D’ailleurs difficile de faire des recherches, de suivre les cours, d’aider Amaury pour ses devoirs, tout en l’empêchant -ou le suivant- dans ses aventures. Ce qui explique le temps que ça prit. Bon en vrai, c’est surtout que le père est doué pour sortir des salades et prétendre qu’ils étaient trop jeunes pour comprendre. Le truc à dire ça c’est que forcément les jumeaux s’imaginaient des trucs. Ah clairement leur père c’était peut-être un tueur en série, ou alors il s’était échappé d’Askaban et puis il y a rien de plus rageant qu’une mère qui sourit devant l’imagination débordante de ses enfants et qu’un père qui refuse le dialogue. Mais c’est pas grave, il se ferait avoir tôt ou tard, c’était une certitude et il y avait certainement que lui pour croire que ses enfants se lasseraient, à croire que c’était le genre de la maison de se lasser. Attendre d’être majeur pour crocheter la serrure sans que le ministère ne vienne mettre son nez dans les affaires des jumeaux, ça n’était pas une option, sauf que si les séries policières que les gosses regardaient -enfin surtout Elise dans l’espoir d’apprendre des choses utiles- ça ne fonctionnait pas spécialement bien dans la vie réelle. Ah elle a bien essayé le coup des crochets à la Skyrim mais à part se faire chopper par son père furax et lui dire en levant le doigt « Attends, si je le casse, ça va aggraver les choses. » ça n’a pas servi à grand-chose. Si à la limite, à se faire engueuler mais ça rentre par une oreille et ça ressort par l’autre, surtout pour des sujets aussi importants, c’était vital de savoir.

Dans son malheur, il avait surtout une chance inouïe que sa fille aime les études et veuille des excellentes notes, partout, sans exception sauf peut être en cours de vol la première année –  enfin par principe avoir une note moins bien que les autres, c’est un sacrilège donc elle fit aussi des efforts pour cette matière bien que la détestant – quoi qu’il en soi, sans ça, le truc aurait été vite réglé mais la peur de pas être la première passa peut être légèrement en premier plan, ce qui plut énormément à Amaury.
Ce fut certainement la raison pour laquelle lorsqu’ils rentrèrent de Poudlard les vacances suivantes, étrangement, les parents les emmenaient toujours à droite à gauche afin d’éviter que les vérités se sachent. Les rares fois où ils n’étaient pas en vadrouille, c’était pour les devoirs et en plus il y en avait toujours un pour surveiller, à croire qu’Amaury et Elise étaient incapable de se surveiller seuls. Enfin, pour les rares fois où à cette période ils se retrouvèrent sans parents, ça dérapa fortement, à chaque fois, et en plus c’était pas une victoire. Non vraiment, Papa était extrêmement doué et c’était extrêmement frustrant.

Lors d’une semaine passée dans une ville moisie, tout ça pour éviter que ça fouine, Papa et le sens des priorités. Les jumeaux ne faisaient que râler, pour montrer aux parents qu’ils étaient frustrés et que non, ça ne les intéressait pas de visiter le machin truc hyper intéressant. Exaspérés par leurs mioches ingrats, les parents les laissèrent en leur donnant les clés de la maison de vacances et en leur demandant de ne pas faire exploser tous les robinets juste pour pouvoir faire des batailles d’eaux. Ils n’oublient rien les parents, c’est flippant. Sur le chemin du retour, tandis que les deux sorciers préparaient des plans, ils tombèrent sur un petit chat qui avait l’air hyper malheureux. Pas de soucis, ils le ramenèrent, le mirent dans la cave pour pas que les parents le trouvent tout de suite. Le but était simple ils s’en occupaient toute la semaine à tour de rôle et quand il faudrait partir, ils le mettraient dans leur valise et une fois chez eux, les parents ne pourraient qu’accepter ce nouveau membre de la famille, Magyar. Au début tout se passa bien, les enfants de Lestang se débrouillaient pour descendre à tour de rôle ou prétexter qu’ils faisaient la tête, pour se retrouver en bas plus facilement à câliner leur minou. Jusqu’au merveilleux matin, où le père faites-ce-que-je-dis-pas-ce-que-je-fais fouina dans la vie de ses enfants. Non parce que tous les beaux discours c’est bien beau mais s’il ne voulait pas que ses enfants fassent des recherches, pourquoi il leur faisait le même coup. C’est donc de cette manière qu’il tomba sur le chaton, qu’il se souvint aussi de toutes les affiches sur les arbres que les jumeaux avaient forcément vues. Il ramena l’animal à ses véritables propriétaires avant d’attraper les affiches, tout ça pour monter dans la chambre des jumeaux et leur balancer à la tête - bien le réveil -. Le reste des vacances fut plutôt très calme, la menace « j’en envoie un chez les grands parents. » marchant bien mieux que toutes les punitions du monde, Elise était terrifiée à l’idée que ça arrive et évitait de contrarier le papounet. Le retour à l’école fut une délivrance, au moins là aucun risque qu’on éloigne Amaury d’elle.

La victoire des jumeaux sur papounet eut lieu en été 2014 Les Grands parents n’ayant pu récupérer les jumeaux chez eux, ils étaient toutes la journée à la maison et forcément leurs parents n’étaient pas là h-24, il faut bien travailler de temps en temps. C’était donc le moment idéal pour fouiller et ça ne dura pas longtemps pour une fois, en une journée c’était bouclé et ils avaient récupéré tout ce qu’il fallait pour étudier la famille de Lestang. Le truc c’est qu’il fallu carburer pour lire tout et par la barbe de Merlin, ça donnait mal à la tête. Lire le plus possible avant qu’il ne rentre et qu’il explose, parce que oui les jumeaux savaient que trop bien que les limites étaient dépassées et qu’aucune excuse n’était envisageable, alors quitte à se faire engueuler, autant en savoir le maximum. La tempête arriva plus tôt que prévu et rien qu’en entendant la porte claquer en bas, ça ne sentait pas bon. Il s’en doutait, certainement, ce qui expliqua qu’il monta directement dans la chambre d’Amaury ou les enfants se trouvaient, avec toutes les coupures. Ce fut Elise qui balança la première bombe, parce qu’elle était choquée et que d’ailleurs ça sortit tout seul, comme si son cerveau avait complètement bloqué sur ce détail « Tu as abandonné ta sœur ? » Tout était résumé en une phrase, c’était tout bonnement impensable pour elle, sa relation avec son frère était ce qu’elle chérissait le plus au monde et s’imaginer qu’il puisse se détourner, même pour l’amour de sa vie, c’était impensable. Evidemment que mettre quelqu’un fasse à ses erreurs, ce n’est pas le meilleur moyen d’espérer une conversation calme. Puis il y avait l’alliance des deux enfants contre un père qui détestait se retrouver au pied du mur. Si ça ne dégénéra pas ce n’était dû au self contrôle de personnes, juste la mère de famille qui rentra pile à ce moment et qui désamorça, au mieux les bombes, se faisant pour l’occasion avocat de l’accusé. La discussion fut houleuse, parce que mettez donc trois de Lestang ensemble dans une pièce et laissez-les « discuter » ça dérape. Il n’empêche qu’ils apprirent ce soir là le secret de famille, ils étaient les descendants d’une famille de sang pur prestigieuse mais que leur père avait préféré tourner le dos à cette famille plutôt que de perdre la personne qu’il aimait, même si oui ça les avait brouillés sa sœur et lui, ce qui ne l’empêchait pas d’aimer cette sœurette. Maigre consolation, tien qu’Amaury essaie juste de lui faire le coup… Elise saurait le recevoir. Les jumeaux étaient donc déshérités au profit de deux cousines. Ah, c’était comme ça ? Les jumeaux décidèrent ce soir là que les de Lestang allaient apprendre à les connaître, ils allaient réussir ce qu’ils entreprendraient et ils iraient leur faire un petit coucou aux grands parents indignes pour leur montrer que si si ils existaient et qu’ils n’avaient même pas besoin d’eux pour triompher. Elise le prit très mal de ne pas avoir été reconnu par cette famille, ne jamais les avoir rencontrés. Si encore elle avait été un échec scolairement parlant, ou même si son père avait abandonné sa mère, ça d’accord ça aurait été dur à encaisser, mais elle aurait compris sauf que là les raisons étaient complètement débiles et qu’en plus son ego souffrait de passer après quelqu’un d’autre. Les cousines, clairement elle ne les voyait pas d’un très bon œil et tout aurait pu très bien se passer, elle leur aurait exploser sa réussite au visage easy. Sauf que voilà qui ramena sa fraise à Poudlard quelques années plus tard, l’autre là…la Adèle. Alors déjà la fille elle leur piquait leur héritage à Amaury et elle, mais en plus elle venait dans leur pays, alors qu’ils avaient jamais mis un pied en France, chacun son territoire. Puis il y a le détail qui tue princesse-avec-sa-cuillère-en-argent-dans-la-bouche était studieuse, non parce qu’elle ne pouvait pas être bête, ça aurait été plus facile de l’accepter mais faut que madame essaie de faire la maligne. Oh elle va se faire recevoir, Elise est pas prête à partager son podium. Si elle a réussi à la perfection ses études passer brillamment ses B.U.S.E.S puis ses A.S.P.I.C, décidée de continuer ses études en médecine magique, tout en ayant la joie de voir Amaury poursuivre les siennes, ce n’est certainement pour se coltiner l’autre là et même les phrases de Papa « Elise, sois gentille, n’embête pas ma nièce. Vous pouvez pas faire des efforts ? » Non ça ne fonctionne pas et si Elise fait des efforts, elle l’a pas trucidé, si ça c’est pas faire un effort qu’est-ce que c’est ? Il ne faudra donc pas s’étonner si quelqu’un retrouve Adèle de Lestang noyé dans le lac, c’est juste qu’Elise a fait preuve de gentillesse et a ramené la grenouille dans l’étang.