« L’Occamy vit en Extrême-Orient et en Inde. Marchant sur deux pattes, doté de plumes, d’ailes et d’un corps serpentin, l’Occamy peut atteindre une longueur de quatre mètres cinquante. Il se nourrit principalement de rats et d’oiseaux bien qu’on l’ait déjà vu capturer des singes. L’Occamy se montre agressif envers toute créature qui s’approche de lui, notamment lorsqu’il protège ses œufs dont les coquilles sont constituées de l’argent le plus délicat et le plus pur. »

Exploitante des Occamys, le père Greengrass importe de par des liens en Afrique cet animal rare sur le continent Britanique. Alcyone a toujours vu cet animal non loin d'elle. L'élevage se trouve à quelque terrain de leur demeure. Si la jeune femme a toujours ressenti une passion pour les créatures magiques, son père, lui, préfère le côté lucratif que cela lui apporte. Entre les plumes, les griffes, et leurs oeufs, le profit est plus présent. Ne parlons même pas de la coquille de leurs oeufs... 

Alcyone a toujours trouvé ses animaux magnifiques. Elle se souvient encore de ce jour, où, si elle a survécu à un face à face avec un occamy, ses parents, eux l'auraient tué pour son imprudence : Un. Deux. Elle attend. Observe. Rien. Trois. Quatre. Elle s'arrête. Les toises. Personne ne semble réagir. Alors elle se met à courir pour de bon. Ses jambes sont petites, mais les foulées sont rapides. Quel âge avait-elle au juste ? Cinq ou six ans ? Elle n'en fait déjà qu'à sa tête. Elle veut les voir de plus près. Ils sont beaux. Elle les a couvé du regard. Ses iris ont glissé sur leurs robes de plumes bleutées, admiré leur imposante stature. Elles se sont ancrées dans leurs prunelles sombres. Elles ont admiré leurs ailes. Son souffle s'est entrechoqué contre ses lippes, coincé au creux de sa gorge. Elle tourne légèrement la tête, personne n'a encore réalisé son absence, alors qu'elle se jette au sol, passant la barrière, rampant à même la terre. Un vrai garçon manqué... Sa foulée se fait plus légère alors qu'elle verrouille ses prunelles sur ce bébé Occamy. Ses petits doigts déterminés déjà tendus vers lui alors qu'il se trouve à plusieurs mètres. Elle veut sentir ses plumes contre la paume de sa main. Elle a l'impression qu'un lien unique s'est noué entre eux. Elle le veut. Comme une enfant veut une chouette ou un chat. Mais elle, héritière des Greengrass au caractère bien trempé, elle a choisi un Occamy... Son bras s'avance. « Alcyone ! » Son visage se tourne, son regard est furieux. Son père a fait fuir le bébé Occamy. Il court vers elle et lui fait de grands gestes. Boudeuse, ses bras se croisent sur sa poitrine.  « Alcyone ! Eloigne toi ! » De sa voix, fluette, elle a hurlé que non ! Qu'elle restait là, qu'elle voulait caresser un Occamy. Jusqu'à ce qu'un souffle et un glapissement ne résonnent dans son dos. Lentement, elle a pivoté faisant face à la mère Occamy prête à se ruer sur elle. Ses lippes se sont écartées de surprise. D'admiration. De crainte ? Elle s'est cabrée entortillée sur son corps serpentin. Alcyone se souvient encore de la douleur qu'elle a éprouvé lorsque sa queue a percuté son bras, le cassant par la même occasion. Et alors qu'on la faisait sortir, criant dans tous les sens à quel point elle était inconsciente, entre grimaces et chouinements, elle a tourné un regard innocent vers sa génitrice « Mère, on peut adopter le bébé Occamy ? » Le sortilège qui l'a fit voler un peu loin dans la terre fut la seule réponse qu'elle obtenue...



Les sortilèges qu'elle recevait en punition semblait à peine perturber la brune. Plus elle grandissait, plus n'en faisait qu'à sa tête... 

Un coup sec. Puis deux. Le bruit du petit marteau qui façonne le métal retentit dans la pièce. Les reliquats argentés des coquilles d'Occamy dont les reflets satinés invitent aux songes se retrouvent à terre. De petites mains agiles viennent de les mettre en pièce pour mieux les assembler. Les morceaux se superposent selon la pliure imposée par la jeune fille. Ses prunelles sombres observent la pièce. Il faut qu’elle ajoute quelque chose à sa création. Son attention se porte vers un oreiller.  « Miss Greengrass, ce n’est pas une bonne idée… » Un elfe s’est exprimé avec timidité mais il se souvient de la dernière correction que la petite Etoile a reçu lorsque ses envies de création l’enivre. C’est comme ça depuis toujours… La brune n’écoute pourtant que ce qu’elle veut et bientôt le coussin est éventré afin d'en récupérer les pierres qui l'ornementaient. « Maya, je veux que tu la solidifie avec ta magie ! » Alcyone n’est pas majeure, elle n’a pas le droit d’utiliser la magie en dehors de Poudlard, alors elle met à contribution ceux qui veulent bien l’aider. Autant le dire, dans la demeure des Greengrass, la fille unique des lieux, n’a pas le soutien de ses parents. Elle n’est qu’un accident dans leur vie de couple. L'elfe s’agite et la bague se met à virevolter dans les airs. Au milieu de ce chantier, prend alors vie une bague des plus originales. Les yeux de la brune pétillent jusqu’à ce le bijou ne retombe au creux de sa paume alors que la porte de la chambre s’ouvre avec fracas. « Alcyone Greengrass ! » Une main ferme vient la saisir au bras. La poigne de sa mère est vigoureuse et laissera sûrement quelque bleus. D’un mouvement de baguette, elle fait flotter la création de sa fille, à peine âgée de seize ans. Son regard est doucereux, inquiétant. Elle caresse l'objet, glisse un doigt sur les entrelacs associés de façon complexe. « Maya, va donc chercher de nouveaux coussins je m’occuperais de toi plus tard. » Elle tourne ensuite son regard froid sur sa progéniture.  « Tu aimes ce que tu as fait ? » Alcyone hoche doucement la tête. Elle y a passé des heures et elle sait comment son travail va se terminer.  C’est toujours la même chose lorsque sa mère met la main sur ses créations. D’un geste, la matrone Greengrass lance un Incendio sur la bague. Devant ses yeux, les efforts d’Alcyone se mettent à fondre. Le métal et les pierres se consument jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien, juste un amas de cendres qui vient s’ajouter au milieu du bazar environnent. La mâchoire de l’Etoile se crispent. Sa mère a déjà détruis un nombre incalculable de ses bijoux sous ses yeux. Un jour, elle lui a fait croire qu’elle trouvait sa création magnifique, qu’elle la porterait à une réception prochaine et l’a volontairement jeté dans une poubelle près de la chambre d’Alcyone. « Tu es une Sang-Pur. Tu ne te sers pas de tes mains. C’est compris ? Un jour tu auras un mari qui rapportera de l’argent et tu pourras acheter autant de bijoux que tu veux. Alors arrête de dépecer ma maison pour tes babioles ! C’est clair ? » Elle abandonne sa fille dans sa chambre, ferme la porte magiquement. Ce soir et sûrement le lendemain, Alcyone ne pourra plus quitter sa prison dorée, même pour manger. Son regard se glisse sur le métal fondu. Le dragon argenté qu'elle avait façonné n'existait plus.



Alcyone. Plus brillante étoile des Pléaides du Taureau. Fille du Titan qui porte le monde sur ses épaules…  Alcyone adorait l’histoire des Pléaides. Ces soeurs qui avaient fuit des années, transformées en colombe pour devenir des étoiles. Fort symbole de cette liberté si chère aux yeux de la brune. Si ses parents s’étaient doutés un instant de l’impact de son prénom sur son caractère. Ils devaient certainement s’en mordre les doigts. Alcyone n’a de cesse d’évoluer au fil des années. Electron libre qui voit en l’image de son frère, Théo, un modèle. Un modèle qu’elle n’ose pas suivre alors que la guerre fait rage. Le secret des sorciers dévoilés. Les Mangemorts qui reviennent, ainsi que l’Ordre du Phénix. Que dire de ces fous Moldus ? Alcyone évolue dans un monde où elle tait certaines de ses pensées par peur de l’inconnu. Elle a bien compris qu’elle n’était qu’un accident. Ses parents avaient eu Théo. Un héritier, porteur du nom et c’était parfait. Mais ce dernier n’en fait qu’à sa tête. Alors les parents agrippent la petite dernière. Toujours influençable. Après tout, elle ne gardera pas le nom et ne sera bonne qu’à marier mais, c’est  toujours utile pour renforcer les liens. Surtout en ces temps sombres qui s’éveillent.