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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Family affair ♦ Mahra :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
Admin Sorcier OP
INRP
Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Date d'inscription : 03/03/2019
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Lumos
Je rp en : #9999FF
Mon allégeance : L'Ordre du Phénix, ma famille & Doryan
Dim 24 Mar - 17:54

 

 
 

Family affair
Soledad ☽ ☾ Mahra

 

 

18 décembre 2015 ☾☾

Ce matin-là, quand les cartes lui avaient dévoilé qu’elle recevrait des nouvelles d’un membre de sa famille perdu depuis longtemps, Soledad s’était réjoui. Immédiatement, elle avait pensé à sa grand-mère paternelle. Son abuela avait choisi de rester au Mexique quand le reste de la famille avait quitté le pays et depuis elles échangeaient régulièrement des hiboux. Même si Sol avait quitté son pays depuis près de vingt ans, pas un seul jour n’était passé sans que la présence de sa grand-mère ne lui manque. Les années passées n’avaient pas émoussé son affection pour son aïeule, bien au contraire elle chérissait plus que tout les souvenirs qu’elle avait des instants passés en sa compagnie et les quelques objets qu’elle lui avait confié avant leur départ. Elle se languissait de sa présence réconfortante et de ses conseils avisés mais elle était aussi parfaitement consciente que remettre les pieds à Juarez était impossible, le passé de la famille avec le Cartel de la région était beaucoup trop important pour que cela ne représente pas un danger. Alors chaque lettre qu’elle recevait de son abuela était accueillie avec un mélange de joie sincère et de mélancolie, mais elle les attendait toujours avec une impatience digne d’une enfant et ne pouvait résister à l’envie de les ouvrir sur le champ, qu’elle se trouve dans la tranquillité de son appartement ou l’ambiance plus vive de sa boutique. Malgré la distance et l’océan qui les séparait leur relation épistolaire n’avait pas faiblie, Soledad mettait un point d’honneur à envoyer un hibou au Mexique au moins une fois par mois et ne laissait jamais une missive de sa grand-mère sans réponse. Alors puisque son tarot -offert justement par la sorcière mexicaine- lui avait annoncé des nouvelles de sa famille, ses pensées s’étaient tout de suite tournées vers elle et elle avait attendue impatiemment toute la journée de voir un hibou s’engouffrer dans sa boutique.

Pourtant quand le volatile tant attendu vint enfin frapper de son bec contre une des vitres du Witches Bazaar, ce ne fut pas le hibou habituellement utilisé par sa grand-mère que Soledad découvrit. Tout de suite, ses pensées se tournèrent vers sa mère mais le constat fut le même, ce n’était pas l’oiseau que celle-ci lui envoyait en temps normal. Quant à son frère et à sa sœur, ils étaient plus habitués à se déplacer directement à la boutique pour venir lui parler que de lui envoyer des hiboux. Une fois la lettre en main, Soledad prit le temps d’observer l’inscription qu’elle portait avant de l’ouvrir, non décidément elle ne reconnaissait pas l’écriture d’un des membres de sa famille. Sa grand-mère écrivait exclusivement en espagnol, Bianca avait une écriture bien plus fine et la boucle du S de son prénom ne ressemblait pas à la manière dont Diego la faisait. Bien sûr, sa curiosité n’en fut que plus piquée. Profitant d’un moment de calme dans le magasin elle n’attendit pas une minute de plus pour ouvrir la missive, laissant le hibou qui l’avait emporté s’envoler après lui avoir accordé une gratouille sous le bec. Ni les cartes, ni ses premières impressions n’avaient mentis, la lettre venait bien d’un membre éloigné de sa famille, mais pas de son abuela ou de sa fratrie. Le nom apposé à la fin du message appela à des souvenirs bien plus éloignés. Mahra Vargas. Soledad fronça les sourcils, fouillant dans sa mémoire pour réunir tout ce dont elle se souvenait de cette cousine sorcière qu’elle n’avait que peu vu. Si ses souvenirs étaient bons elles ne s’étaient vues qu’à de rares occasions quand le cirque itinérant de la famille Vargas était de passage à Juarez. C’était néanmoins tout ce dont la sorcière pouvait se souvenir, elle avait quitté son pays à huit ans et sa dernière rencontre avec sa cousine remontait à bien avant ça, elle était bien trop jeune pour se remémorer plus de détail. Intriguée, elle avait relu la lettre plusieurs fois. Le message avait beau être clair, il soulevait de nombreuses questions. En quelques mots, Mahra l’invitait à venir la rencontrer dans son cirque, Neverland, juste à la sortie de Pré-au-Lard. Selon elle, elles avaient besoin de parler d’une affaire familiale. Voilà qui avait de quoi faire surgir bien des interrogations dans l’esprit de la sorcière. Pourquoi la joindre maintenant alors qu’elles n’avaient pas eu le moindre contact depuis des années ? Et quelle était donc cette affaire de famille dont elle parlait ? La lettre donnait au final très peu d’informations et Soledad était bien trop curieuse pour laisser ces questions sans réponse. Sans attendre, elle avait saisi plume et parchemin pour écrire à sa cousine qu’elle la retrouverait le soir même à l’endroit indiqué. Croisant les doigts pour que Mahra ne soit pas trop embêtée par l’hyperactivité de son minuscule hibou, elle avait confié sa réponse à Samba pour qu’il la porte à Neverland. Pour un premier contact depuis des années il aurait peut-être été plus sage de renvoyer le hibou qui lui avait apporté la lettre plutôt qu’un oiseau incapable de tenir en place, mais tant pis, Soledad aimait le caractère vif de son oiseau, au moins il mettait un peu d’animation. Avec un peu de chance sa cousine serait du même avis -oui bien sûr on y croit.

Malgré son envie d’en découvrir plus, Soledad se montra raisonnable et attendit que la dernière cliente de la journée reparte avec une élégante boite laquée en bois précieux directement reçue de Colombie, pour fermer la boutique. Une fois les sortilèges de sécurités apposés du côté sorcier du magasin et les verrous fermés du côté moldu, la brune avait rangé sa baguette et revêtue sa cape. Puis, une fois la lettre de sa cousine fourrée au fond de sa poche, Soledad transplana. Elle réapparu juste à la sortie du village de Pré-au-Lard, jugeant qu’il n’aurait pas été très poli d’atterrir directement au milieu du cirque d’une sorcière qu’elle n’avait pas vu depuis près de vingt ans. Il ne lui fallut que quelques minutes pour arriver aux portes de Neverland, heureusement parce qu’en choisissant de ne pas passer chez elle d’abord elle se retrouvait avec des chaussures à talons pas vraiment adaptées pour crapahuter sur des chemins de terre. Arrivée à destination, la mexicaine prit le temps d’observer le cirque qui s’étendait sous ses yeux. Le moins que l’on pouvait dire c’était que l’endroit ne ressemblait pas beaucoup aux cirques moldus qui misaient tout sur une explosion de bruits et de couleurs. Là les lieux étaient plutôt sombres et inquiétants, Sol comprenait mieux pourquoi elle ne s’y était jamais intéressée avant, son truc c’était plutôt les couleurs vives et la musique entrainante, tout ce qui lui rappelait son pays natal ou mettait simplement de bonne humeur. Ce cirque là n’était pas très avenant à ses yeux, surtout qu’il paraissait bien calme. Enfin, elle ne doutait pas que les chemins qui reliaient les différents chapiteaux étaient bien plus animés une fois la nuit tombée. Si Neverland existait toujours c’était qu’il trouvait son public, sûrement n’allait-elle pas tarder à découvrir ce qui attirait les sorciers dans cet endroit. Machinalement, la sorcière resserra un peu son écharpe bordeaux autour de son cou et remis ses longs cheveux en place avant d’entrer dans le domaine du cirque.

Mains fourrées au fond des poches de sa cape, Soledad déambula entre les chapiteaux, observant avec curiosité ce cirque dont elle ne savait rien mais qui apparemment faisait partie de l’histoire de sa famille. Elle avait l’espoir de croiser quelqu’un qui pourrait lui indiquer où trouver Mahra, mais les lieux étaient étrangement vides, peut-être qu’il y avait une réunion quelque part ? Songeant que c’était une idée plutôt logique, elle prit la direction du chapiteau principal, certainement là où les représentations phares avaient lieu. Elle écarta les pans du lourd tissu de la tente et y entra. « Bonjour ? » Lança-t-elle en se demandant s’il y avait quelqu’un pour l’entendre. Elle fit quelques pas dans les lieux et dû bien admettre qu’elle devait avoir fait fausse route. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle, les gradins, la piste centrale, tout paraissait vide. Il était un peu difficile de s’imaginer les lieux prendre vie et se remplir d’artistes tous les soirs. Pour le moment tout était sombre et bien trop calme pour laisser transparaitre les spectacles qui se jouaient là. Elle fit la moue, un peu mal à l’aise. « Hum… Il y a quelqu’un ? » Tenta-t-elle de nouveau. Apparemment la réunion de famille risquait d’être un peu plus compliquée de prévue. Soledad espérait qu’au moins elle n’aurait pas besoin de faire le tour de tous les chapiteaux du cirque. Sinon elle n’avait pas fini.

 
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Dim 31 Mar - 17:45


Plusieurs années que j’ai quitté le Nuestra Familia. Que j’ai d’une certaine façon tourné le dos à cette famille. Les Vargas. Cette famille me hante. Je n’ai compris que trop tard dans quel merdier j’étais. Des jeux avec les Mangemorts. Des règlements de compte en sous main. Passive jusqu’à cet électrochoc. Même la mort d’innocents ne m’avait pas réveillé. Tant que j’étais dans ma bulle. Protégée dans ma solitude. Ma solitude et mes sombrals. Et ils ont réussi à me les prendre. Mes propres parents. Ces gens censés t’élever dans l’amour. Censé t’éduquer. T’aimer. Ils m’avaient laissé à mon propre compte depuis ma plus jeune enfance. N’importe qui au sein du cirque devenait une mère. Un père. Les enfants n’allaient pas à l’école et suivaient des cours à domicile. Un univers vacillant et étrange dans lequel j’avais grandi. Jusqu’à ouvrir les yeux et fuir. Enfin… Le cirque du Neverland que j’avais décidé de fonder était encore sous leur houlette… Je réfléchissais depuis des mois à comment me débarrasser d’eux. Sans succès. Encore ces derniers jours ils m’avaient demandé un ‘service’. Et un service chez les Vargas, ce n’était pas de prêter de la farine ou prêter un peu d’argent. Une missive était arrivée alors que j’installais le chapiteau à Pré-au-Lard. Retrouver une cousine. Soledad. J’avais de vague souvenir de la jeune femme mais il fallait avouer que je l’avais à peine croisé. Elle avait vite disparu. Avec l’aide des Vargas. Et maintenant, ma chère et tendre famille voulait récupérer son investissement… Ne jamais demander de l’aide aux Vargas. Règle numéro une. J’avais rapidement compris ce précepte alors que je portais moi même ce nom. Et malgré moi… j’étais un peu comme de ce point de vue là. Je ne prête que très peu ma confiance. Alors quand je l’accorde, la trahison est pour moi une des pires choses. Les Vargas récupèrent toujours ce qu’ils prêtent. C’est une règle. Alors me voila missionnée pour récupérer cette cousine qui a fuit il y a des années maintenant. Lui faire payer les dettes de sa famille. C’était tellement… génial. Vraiment génial.

J’avais alors proposé à ma famille de la faire bosser pour moi. Clairement il valait mieux cela pour cette gamine. Plutôt que se faire attraper par ceux que j’avais quitté il y a de ça quelques années. Et cela leur avait convenu. Il restait plus qu’à voir si Soledad serait d’accord avec cet arrangement. Ceci dit… les Vargas avaient des règles simples. Tu paies ou tu crèves. Pourquoi se réveillaient-ils après tout ce temps, ça, je n’en avais aucune idée. Enfin… Si… son don de voyance semblait attirer grandement les mangemorts. Une façon d’exploiter la jeune femme ? Rien d’étonnant. J’avais alors envoyé un parchemin à cette cousine dont je gardais que très peu de souvenirs. Un rendez-vous qui sortait de nul part. Elle allait se poser des tas de questions.

Et le jour du rendez-vous était arrivé. J’avais volontairement choisi un jour où le spectacle était dans la soirée. Qu’elle croise peu de monde. C’est qu’il de fallait pas l’effrayer… Je déambulais dans les allées du cirque, une cigarette à la main, alors que je vis une silhouette féminine au loin. Qui venait en ces lieux en talon ? Soledad ? Je la suivais silencieusement alors qu’elle entrait dans le chapiteau principal. Sa voix perça avec un petit bonjour alors que j’étais encore dans l’ombre.  J’observais sa chevelure brune et longue identique à la mienne, ses yeux sombres, comme moi. Seule ma chair était plus claire. « Hum… Il y a quelqu’un ? » Peut-être que l’odeur de ma cigarette était venue se glisser jusqu’à elle.

J’avançais finalement, me mettant dans la lumière pour qu’elle puisse enfin me voir. Je restais un instant silencieuse. Continuant de la dévisager. Putain, je devais le reconnaitre mais m’emmerdait de me retrouver avec cette fille dans les bras. Elle n’avait jamais fichu les pieds dans un cirque, cela se voyait. « Salut Cousine. » Mes yeux s’enfoncent dans les siens. La fumée de ma cigarette s’échappe d’entre mes lippes. Comme toujours, je porte que du noir. Je suis à l’opposée de la femme qui se trouve en face de moi. En noir, sans maquillage et des tatouages visibles de ci et de là. Je me suis exprimée dans notre langue maternelle. Il est rare que j’ai la chance d’en user. C’est toujours agréable. « Désolée de t’avoir fait venir de la sorte, mais j’ai pas trop eu le choix… » Je tire de nouveau quelques lattes. Je suis pas du genre bavarde. « Les histoires familiales du passé nous rattrapent. » Je connais son histoire. Elle doit elle aussi comprendre ce que je veux dire. Je lui emboite le pas, lui faisant un léger signe de tête lui dire de me suivre. « On va aller dans ma tente, ça sera plus tranquille… » Nous traversons les chapiteaux et je reste silencieuse de mon côté. L’invite à entrer et à s’installer dans un petit fauteuil posant des verres sur la table basse. « Je t’offre quelque chose ? » Avant de t’apprendre que tu as une dette à régler…


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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Lun 15 Avr - 23:52

 

 
 

Family affair
Soledad ☽ ☾ Mahra

 

 

Il y avait cette ambiance étrange qui flottait sur le cirque, ce je-ne-sais-quoi dans l’air qui tranchait brutalement avec tout ce que pouvait dégager Soledad. Rien dans cet endroit ne lui ressemblait, de tout ce qu’elle était, tout ce qu’elle pouvait représenter, rien dans ce cirque ne pouvait y être comparé. Chaque pas qu’elle avait fait entre les tentes n’avait fait que lui confirmer cette impression, ces lieux ne lui correspondaient pas, comme si elle n’aurait pas dû s’y trouver et elle n’avait pu empêcher un frisson de parcourir sa colonne vertébrale à cette pensée. Les seules fois où elle s’était sentie autant en décalage avec un lieu c’était les rares moments où elle se rendait sur l’allée des embrumes, ce qu’il lui arrivait de faire de temps en temps pour récupérer des objets qu’elle devait ramener au Witches Bazaar. A chaque fois elle ne se sentait pas à sa place entre les boutiques sombres et tordues de l’allée et c’était exactement la même sensation que le cirque lui inspirait. Elle n’avait pas peur, elle n’avait pas envie de fuir, mais quelque chose la poussait à se montrer prudente. Et il y avait de quoi, il lui suffisait de regarder autour d’elle pour comprendre d’où lui venait ce sentiment ou même pourquoi elle ne s’était jamais intéressée à ce lieu avant aujourd’hui. Habituellement quand la mexicaine entendait parler d’un cirque elle imaginait un endroit qui résonnait sous les rires des spectateurs, des tentes colorées et des odeurs sucrées qui se mêlaient, le tout dans une ambiance bon enfant qui appelait à revenir quelques années en arrière pour s’émerveiller des numéros d’équilibristes ou s’esclaffer devant des clowns. Neverland était loin de cette image, et ce n’était pas seulement parce que Soledad avait trouvé l’endroit désert à son arrivé. C’était aussi les vibrations qu’elle pouvait sentir émaner des lieux, quelque chose de mystérieux et de sombre, bien loin de l’aspect régressif des cirques dont elle avait l’habitude. Et s’il y avait bien quelque chose en laquelle la sorcière croyait dur comme fer c’était son instinct. Alors peut-être qu’elle aurait dû l’écouter et faire demi-tour, mais voilà c’était sa cousine qui l’avait mené en ces lieux et s’il y avait bien une autrechose en laquelle Soledad était profondément attachée c’était sa famille. Même quand il s’agissait d’une cousine qu’elle n’avait pas vu depuis plus de vingt ans.

Pourtant cette cousine qui était à l’origine de sa présence à Neverland restait encore hors de vue. Soledad avait parcouru les allées du cirque -un peu difficilement vu les chaussures pas adaptées qu’elle portait pour un tel endroit, il fallait bien l’avouer- et elle n’avait pas croisé âme qui vive. Ce qui, très franchement, n’avait pas été pour la rassurer sur l’endroit où elle venait de mettre les pieds sans avoir pris le temps d’en avertir qui que ce soit. Par Merlin, si son frère l’apprenait il ne manquerait pas de lui passer un savon en râlant sur combien elle pouvait se montrer irréfléchie parfois. Mais pour le moment, seule au milieu de ce grand chapiteau elle commençait surtout à se demander si elle n’avait pas mal interprété le message de Mahra. Du moins jusqu’à ce qu’une voix retentisse enfin derrière elle, la faisant sursauter. « Salut Cousine. » Soledad se retourna pour découvrir la silhouette de sa cousine non loin d’elle. L’espagnol raisonna agréablement à ses oreilles et elle ne put retenir un sourire. Elle avait beau parler cette langue avec sa famille quand ils en avaient l’occasion, ils utilisaient tout de même davantage l’anglais au quotidien alors elle appréciait l’opportunité de renouer quelques instants avec sa langue natale. « Oh ! Mahra. Je ne t’avais pas vu. » S’exclama-t-elle sans se départir de son sourire, adoptant à son tour son espagnol maternel. Elle fit un pas en avant, rencontrant enfin le regard de sa cousine. Soledad ignorait si elle aurait pu la reconnaître d’elle-même après toutes ces années éloignées mais une part d’elle se reconnaissait en la sorcière. Peut-être était-ce à cause de ses cheveux bruns comme les siens ou de ses prunelles presque noires si semblables aux siennes. Elles avaient indéniablement un air de famille, même si la peau de la Vargas était plus claire que la sienne et arborait désormais des tatouages. La gamine du cirque avait bien grandi, mais Soledad aussi.

Pendant quelques secondes, Soledad ne put s'empêcher d'observer cette cousine perdue de vue depuis si longtemps, cherchant dans ses souvenirs l'image de l'enfant qu'elle avait pu croiser plusieurs fois quand elles vivaient encore toutes les deux au Mexique. Elles avaient l'air à la fois étrangement différentes et en même temps si familières. La brune se demanda brièvement ce qu'elles auraient pu devenir si elles avaient eu l'occasion de grandir non loin l'une de l'autre. Elle n'eut cependant pas le temps de se perdre dans ses réflexions que la voix de sa cousine retentissait dans le chapiteau vide. « Désolée de t’avoir fait venir de la sorte, mais j’ai pas trop eu le choix… » Soledad aurait pu argumenter du contraire. Elle avait beau posséder le troisième œil, elle savait que le futur n'était pas une simple ligne droite. Même quand elle tirait les cartes où qu'elle lisait dans les astres elle savait que tout était une question d'interprétation et de choix. Alors pour elle Mahra n'avait eu aucune obligation de la faire venir, elle aurait très bien pu se présenter à sa boutique et obtenir le même résultat. Mais au fond ça ne la gênait pas vraiment, elle se trouvait là où sa cousine vivait et évoluait depuis des années, Soledad se disait que c'était l'occasion parfaite de rattraper le temps perdu. Sauf qu'en fait c'était elle que le temps rattrapait et elle ne tarderait pas à s’en rendre compte. « Les histoires familiales du passé nous rattrapent. » Sol jeta un coup d’œil songeur à Mahra. C’était bien ce que le contenu de sa lettre laissait transparaitre, elle n’était pas là uniquement pour le plaisir d’une réunion de famille mais bien parce que des affaires les réunissaient. Sauf que si Mahra avait l’air de savoir de quoi elle parlait, Soledad, elle était complètement dans le flou. Experte en divination ou pas, elle ne pouvait pas tout savoir à l’avance. Mais pour le coup peut-être aurait-elle dû interroger son tarot avant de quitter sa boutique, elle aurait au moins sur dans quel genre d’affaire exactement elle mettait les pieds. « C’est ce que j’ai cru comprendre. » Souffla-t-elle tranquillement. Puisque ses cartes n’avaient pas été là pour la préparer elle n’avait pas vraiment de choix, elle devait s’en remettre à sa cousine.

« On va aller dans ma tente, ça sera plus tranquille… » Soledad cligna des yeux un peu perdue mais hocha la tête avant de suivre sa cousine. Trouver un endroit encore plus tranquille que cet immense chapiteau vide lui paraissait assez compliqué. De sa brève escapade entre les tentes du cirque, elle n’avait croisé personne, mais peut-être que ce n’était qu’une question de minute avant que tous les sorciers qui travaillaient là ne prennent possession des lieux. Même si Neverland avait du mal à lui inspirer confiance une part d’elle était curieuse de voir quels spectacles pouvaient s’y jouer et à quoi ressemblaient les artistes qui s’y produisaient. Néanmoins elle emboita le pas à sa cousine, un peu abasourdi de constater que tout ce qui les entourait lui appartenait. « C’est toujours aussi calme par ici ? » Finit-elle par demander quand le silence qui s’était installé entre elle lui fut trop insupportable. Soledad regardait autour d’elle avec curiosité, s’efforçant de devenir ce que chaque tente qu’elles passaient cachait, quels tours se jouaient au détour des chemins ou quelle ambiance flottait autour du grand chapiteau. C’était un univers complètement nouveau pour la Mexicaine et si elle n’était pas totalement sûre de s’y sentir à l’aise elle ne pouvait camoufler son envie d’en savoir plus. Cependant, quand elles entrèrent dans la tente de Mahra, Soledad s’efforça de réfréner sa curiosité et de ne pas trop regarder partout. Elle avait envie d’apprendre à connaitre cette cousine que le temps avait éloigné, mais pas en fouinant dans sa vie. Alors elle s’assit bien sagement sur le fauteuil qu’elle lui indiqua. « Je t’offre quelque chose ? » Les verres tintèrent contre la table basse et Soledad adressa un sourire à sa cousine. Elle aurait bien plaisanté en lui demandant une boisson alcoolisée de leur pays, comme la tequila ou le mezcal, mais quelque chose la retint. « Je ne serais pas contre une bièraubeurre si tu en as. » Répondit-elle en choisissant de rester prudente. Et puis boire de l’alcool fort n’était pas une bonne idée, Soledad ne tenait pas très bien l’alcool et elle n’avait aucune envie de se retrouver éméchée devant sa cousine. Pour des retrouvailles on faisait mieux alors une bièraubeurre ferait très bien l’affaire.

Déposant son sac à main au sol, elle s’installa un peu plus confortablement dans son fauteuil et posa ses prunelles sombres sur sa cousine. « Alors à quoi devons-nous ces retrouvailles ? » Lui demanda-t-elle d’un ton enthousiaste. Elle savait que c’était des affaires de famille qui les réunissait mais elle ne voyait pas en quoi ça l’empêcherait d’apprécier ces instants. Soledad était très attachée à sa famille et Mahra en faisait partie, même si les années qu’elles avaient passées sans se voir se comptait désormais en décennies. « Enfin ne va pas croire que ça ne me fait pas plaisir. Loin de là ! C’est chouette après tout ce temps de te revoir, si j’avais su que tu étais si proche je serais venue avant. » Ajouta-t-elle un peu précipitamment en espérant que Mahra n’interprète pas mal ses paroles. Elle était sincère, elle aurait aimé avoir l’occasion de renouer plus tôt avait sa cousine, même si elles avaient l’air plutôt opposées. Mais il était aussi vrai qu’elle se posait des questions sur sa présence mais aussi sur le silence de sa cousine pendant toutes ces années. Comment avait-elle pu ignorer que la Vargas se trouvait si proche d’elle ? Et pourquoi la contacter maintenant exactement ? Soledad replaça une mèche de ses longs cheveux bruns derrière son oreille. « C’est juste que c’est hum… Soudain. » Et si elle avait interrogé les cartes elle aurait su que tout ça cachait bien plus que ce qu’elle pouvait imaginer. Et pourtant son imagination était loin d’être limitée.

 
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— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Jeu 2 Mai - 1:46


J’avais grandi dans le cirque. Dans cet univers étrange où l’ambiance étrange enlaçait les étrangers. Pour moi, c’était ma demeure, ma routine. Mon cocon. En dehors du chapiteau et des tentes, je me sentais en danger. Je n’y maitrisais rien et je prenais sur moi. Car je ne faisais confiance à personne. Encore moins en dehors du Neverland. Je me fondais dans ce décor qui m’avait vu grandir. C’était ici, chez moi et lorsque mon regard ambré se pose sur ma cousine, je sais tout de suite que Soledad n’est pas à sa place ici. Elle dénote par sa tenue, par l’innocence que reflète son visage. Et je me dis que j’en ai marre d’être sous la houlette de cette famille qui pense pouvoir réclamer leurs dettes des années après car ils se sentent tout puissant. Cette famille empoisonnée qui voulait s’insinuer dans notre vie tel un filet du diable. Pour mieux nous étouffer ensuite avec sa main mise sur nous. C’est ce qui était en train de tomber sur Soledad. Cette cousine dont je n’avais que de vague souvenir, dont l’histoire me parlait à peine jusqu’à ce que mes géniteurs ne viennent me quérir. Et même si le même sang coulait dans nos veines, elle allait bientôt me détester car j’allais entrer de force dans sa vie. Même si à ma façon, j’allais lui éviter bien des soucis pour le moment. Les Vargas étaient des teignes. Au départ, je n’avais pas compris. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien avoir à faire de cette gamine ? Jusqu’à ce qu’il mentionne son don. Qu’ils auraient certainement exploité jusqu’à l’épuiser. Cela n’aurait pas été la première à subir leur lubie.

Je l’avais d’abord observée pour savoir à quoi m’attendre. Je pouvais m’attendre à tout sauf peut-être à voir une brunette qui à s’y méprendre me ressemblait légèrement. Tant dans la silhouette fine que sa chevelure foncée. Nos yeux étaient des miroirs sombres reflets de âmes. Je tirais lentement sur quelques lattes alors que je venais enfin à la saluer, lui parlant dans notre langue maternelle. « Oh ! Mahra. Je ne t’avais pas vu. » Un léger sourire étira mes lippes à ses paroles. J’avais envie de lui dire qu’elle n’était pas assez méfiante, peut-être pas assez attentive.

Plusieurs secondes, nous nous sommes observées comme deux étrangères avec ce sentiment étrange de se connaitre malgré tout. Je ne savais comment organiser mes pensées. Dans le fond j’étais contente de retrouver une part de moi. Une part innocente et qui ne pensait pas à mal. D’une autre part, j’allais l’avoir à ma charge. Et j’étais presque persuadée qu’elle allait me détester. Je finissais par lâcher quelques mots au sujet de la famille. Je ne voulais pas non plus la prendre à défaut. Qu’elle pense qu’il s’agissait d’un piège dissimulé derrière de simples retrouvailles familiales. J’avais la fâcheuse tendance à fuir les problèmes et rester dans mon coin. Mais je n’aimais pas le mensonge. Encore moins celui qui mêlait la famille.

Je l’invitais alors à me suivre pour que nous allions jusqu’à ma tente. Les lieux avaient peut-être l’air calme, mais je ne voulais prendre aucun risque. Les Vargas étaient capables d’avoir envoyé quelques espions pour s’assurer de la bonne manoeuvre. Voir Soledad dans le cirque et la voir ressortir furieuse seraient de bons éléments pour qu’ils prennent la mission pour accomplie. « C’est toujours aussi calme par ici ? » J’observe un instant les lieux autour de nous. « En matinée, oui. Les artistes ont tendance à se remettre lentement de leur soirée. Ils commencent à s’entrainer et répéter en début d’après midi pour les représentation du soir. » Sous-entendu, mes employés ont tendance à bien s’amuser après les spectacles et sont ronds comme dans chaudron. Et puis il faut avouer que je n’ai pas choisi la crème de la crème. Ils ont tous un passé lourd. C’est une seconde ici. Mais les habitudes ont la vie dure. Je voyais la curiosité dans le regard de Soledad et j’avais l’impression d’être dix fois plus âgée qu’elle en cet instant. « Je ne serais pas contre une bièraubeurre si tu en as. » J’ouvrais le placard un peu décontenancée. Je n’étais pas persuadée d’avoir ça la dedans. Pourtant je finissais par dénicher une vieille bouteille afin de lui en servir un verre prenant moi même un whisky pur feu. « Tu me diras si elle est encore bonne, je pense qu’elle date un peu. » Dis-je en m’installant à mon tour en face d’elle. « Alors à quoi devons-nous ces retrouvailles ? » Nos yeux se croisent un instant. Je ne sais pas comment lui annoncer que mes parents veulent l’exploiter. ’Hey cousine, ca fait quinze qu’on s’est pas vues. Tu vas bien ? Super. Mes parents veulent profiter de ton don car ils ont aidé ta famille, il y a des années maintenant. Tu veux grignoter un truc ?’. « Enfin ne va pas croire que ça ne me fait pas plaisir. Loin de là ! C’est chouette après tout ce temps de te revoir, si j’avais su que tu étais si proche je serais venue avant. » Je cligne un instant des yeux devant son ton enthousiaste et presque ravi. « C’est juste que c’est hum… Soudain. »

Je prends alors une gorgée de mon verre et ferme quelques secondes les yeux avant de reprendre la parole. « Pour être honnête, je ne savais pas que tu étais ici toi aussi. J’avais le besoin de m’éloigner du Nuestra Familia… mais la famille, tu sais comment elle marche, elle ne t’oublie jamais… » Mes iris ambrées s’imposent dans celle de Soledad. « Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Mes parents me demandent de te réclamer la dette que ta famille doit à la mienne quand ils vous ont aidé à fuir. » Je laisse un silence passer pour lui laisser le temps d’assimiler l’information. Est-ce qu’elle s’attendait à ça ? Je me redresse dans mon fauteuil. « Je vais être honnête, ils voulaient carrément que je te livre à eux. » Je me lève alors et me saisie de ma baguette lançant alors quelques sortilèges de protection autour de ma tente. Je suis peut-être parano, mais je préfère assurer nos arrières. « J’ai refusé. » Parce que je sais ce dont ils sont capables. Et que j’ai déjà subi leur foudre. Je ne souhaite cela à personne. Encore moins à Soledad qui semble encore plus innocente que je ne le pensais. « Je leur ai promis de te faire travailler pour moi. De mettre en scène ton don…» Je me penche vers elle avec l’envie d’attraper sa main pour lui montrer ma sincérité mais je n’y parviens pas. Ce ne sont pas des gestes habituels pour moi. « Tu es mieux avec moi qu’avec eux… » Allait-elle te croire ? Elle pouvait bien penser que tu étais une menteuse après tout. Et refuses ce marché qui ne lui laissait que peu de marge de manoeuvre. Mais refuser était signer un arrêt de mort.


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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Mer 5 Juin - 23:19

 

 
 

Family affair
Soledad ☽ ☾ Mahra

 

 
Son don de divination, Soledad avait toujours vécu avec. Même quand il était passif et bien camouflé, il était là, juste sous la surface à attendre patiemment que la mexicaine ne tende la main pour l’effleurer, l’accepter pleinement et le laisser s’épanouir librement. Il avait toujours fait partie d’elle, de ce qu’elle était, de qui elle était. Du plus loin qu’elle se souvienne, Sol avait toujours connue la vie avec son troisième œil, même quand elle ne s’en rendait pas compte. Son abuela s’en était assurée, elle avait compris dès le début le potentiel de sa petite fille et lui avait fourni cette éducation qu’aucun autre sorcier n’aurait pu faire à sa place. Dès lors les cartes de tarots, les lignes de la main et les astres avaient fait partie du quotidien de la fillette, ils étaient entrés dans son existence pour ne plus jamais en ressortir. Sous l’œil bienveillant de sa grand-mère elle avait appris à connaitre ces artefacts qui n’avaient manqué de la fasciner dès le premier instant. Ça avait été une évidence, comme si pendant tout ce temps ils avaient juste attendu qu’elle ne se tourne vers eux. La divination la faisait se sentir complète alors elle s’y était abandonnée avec bonheur, et surtout sans retenue, heureuse d’avoir enfin rencontré cette part d’elle. Soledad avait beaucoup appris auprès de sa grand-mère, sur elle et son troisième œil. Même si à l’époque elle n’avait été qu’une gamine poussée par la curiosité, c’était son abuela qui lui avait enseigné tout ce qu’elle savait aujourd’hui. Déchiffrer le brouillard dans les boules de cristal, écouter son instinct et apprendre à lui faire confiance mais aussi, et surtout, à appréhender son don avec sagesse. Maitriser les arts divinatoires était une chance, mais elle venait avec des devoirs et des responsabilités. Ce n’était pas un art à prendre à la légère ni à utiliser à tort et à travers. Alors même si elle aimait l’apaisement qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle battait ses cartes de tarots, Soledad avait appris à les tirer avec parcimonie, seulement quand elle en ressentait réellement le besoin. Selon sa grand-mère s’en remettre sans cesse à son troisième œil c’était risquer d’ôter toute saveur à la vie et à ses surprises, c’était un précepte auquel Soledad s’était montré particulièrement sensible. Quel intérêt aurait son existence si elle en connaissait le chemin en avance ?

C’était toujours selon ce précepte qu’elle s’était rendue à Neverland sans interroger le moindre artéfact pour savoir ce qui l’attendait. A quoi bon ? Elle s’apprêtait à retrouver un membre de sa famille, une cousine perdue de vue depuis longtemps. Soledad n’avait pas imaginé un seul instant que ces retrouvailles puissent avoir un objectif funeste. Pourtant elle ne pouvait ignorer la sensation de malaise qui s’était emparée d’elle alors qu’elle traversait les allées vides du cirque en compagnie de sa cousine. Ça avait été une impression fugace, qui aurait pu passer inaperçue pour quiconque ne prêtait pas attention à son instinct, mais Soledad l’avait perçue distinctement. Peut-être aurait-elle dû interroger ses cartes finalement, au lieu de sauter dans l’inconnu de la sorte. La divination n’avait peut-être pas toutes les réponses à ses questions, elle se montrait même parfois particulièrement nébuleuse et difficile à déchiffrer, mais au moins elle aurait su dans quoi elle mettait les pieds exactement. Sauf qu’elle ne l’avait pas fait et que maintenant elle n’avait pas d’autre choix que de s’en remettre à son intuition, mais aussi à Mahra. Et de ce qu’elle pouvait voir, sa cousine nouvellement retrouvée ne semblait pas vraiment partager son enthousiasme à l’idée de leur réunion, elle pouvait le voir à la manière qu’elle avait de la contempler et à l’ombre qui dansait dans ses prunelles sombres. Sol ne comprenait pas, certes cela faisait près de vingt ans qu’elles ne s’étaient pas vues et Mahra paraissait avoir un caractère particulièrement différent du sien mais tout de même, c’était une occasion joyeuse. Ce n’était pas tous les jours qu’on retrouvait une partie de sa famille. Et même si elles ne savaient plus grand-chose l’une de l’autre, la mexicaine était intimement convaincue qu’elles pourraient rattraper le temps perdu. Du moins, maintenant qu’elles s’étaient retrouvées, elle comptait bien tout faire pour.

Soledad avait l’espoir et l’optimisme dans le sang. Elle avait toujours vécu ainsi et si les épreuves qu’elle avait vécues lui avaient apporté plus de maturité elles ne l’avaient pas rendue plus amère pour autant. Elle savait que la vie n’était pas toute rose mais elle voulait croire qu’elle n’avait pas à vivre son existence en voyant le mal partout. Alors elle n’arrivait pas à imaginer que la raison de sa présence à Neverland puisse être en sa défaveur. Sa bièraubeurre face à elle -toujours parfaitement comestible comme elle l’avait assuré à Mahra quelques instants plus tôt- elle attendait avec un sourire aux lèvres que sa cousine veuille bien lui en dire plus. « Pour être honnête, je ne savais pas que tu étais ici toi aussi. J’avais le besoin de m’éloigner du Nuestra Familia… mais la famille, tu sais comment elle marche, elle ne t’oublie jamais… » Soledad hocha la tête avec plus de prudence que précédemment. Elle était parfaitement d’accord avec l’affirmation de Mahra, la famille ça ne vous oubliait pas. Mais aux yeux de la brune c’était ce qui faisait sa force. La famille était toujours là dans les bons moments comme dans les mauvais. Et elle trouvait ça merveilleux. L’entente n’était peut-être pas toujours parfaite entre les Velasquez, mais ils étaient toujours là les uns pour les autres, ils étaient liés et prêts à tout pour les leurs. C’était ça la famille. Sauf que si cette idée semblait évidente aux yeux de Soledad, elle voyait bien que sa cousine ne semblait pas partager son avis. Alors elle garda le silence et pris un gorgée de sa boisson à la place, jugeant préférable de ne pas l’interrompre. Après tout ce n’était pas parce qu’elle était proche de sa famille qu’il en était autant chez tout le monde. « Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Mes parents me demandent de te réclamer la dette que ta famille doit à la mienne quand ils vous ont aidé à fuir. » Soledad se figea, et pas seulement à cause des prunelles de Mahra qui, plongées dans les siennes, semblaient la clouer sur place. Elle ne comprenait pas. Que la foraine parle de la fuite de sa famille n’était pas étonnant. Après ce qu’il s’était passé avec le Cartel et la chasse dont les Velasquez avaient dû faire l’objet il était normal que la nouvelle se soit répandue au Mexique. La famille était partie de manière si précipité que cela ne laissait pas beaucoup de doutes sur les raisons de leur départ. Et puis les Vargas faisaient partie de leur famille, il était logique qu’ils soient au courant. En revanche cette histoire de dette laissa Soledad sans voix. Elle n’avait jamais entendu parler d’histoire d’argent entre leurs deux familles. Alors non, elle ne comprenait pas.

Le silence s’installa quelques instants mais il n’aida Soledad en rien. Sourcils froncés elle tentait de voir où Mahra voulait en venir, de connecter les points. Mais il y avait trop d’inconnues, trop d’informations manquantes et tout ce qu’elle parvenait à faire c’était de faire naître de nouvelles interrogations. « Je vais être honnête, ils voulaient carrément que je te livre à eux. » Sol se redressa dans son fauteuil en voyant Mahra se lever. Elle se sentit pâlir alors que sa cousine se saisissait de sa baguette. Elle parlait de la livrer, était-ce qu’elle s’apprêtait à faire ? Tous les sens en alerte, Soledad esquissa un geste vers sa propre baguette, rangée dans son sac, quand les murmures de la brune lui parvinrent. Sa cousine lançait des sortilèges de protection sur sa tente. Sol la regarda sans comprendre, pas rassurée pour autant. « J’ai refusé. » Complètement perdue, la brune contempla sa cousine. Malgré ses paroles, elle ne parvenait pas à se défaire de cette impression qu’elle était tombée dans un piège. Face au regard sombre de Mahra elle avait le sentiment d’être tombée dans une toile d’araignée dont elle ne pourrait pas se défaire. Du moins pas sans conséquences. Devait-elle se sentir rassurée de savoir que Mahra avait refusé de la mener à sa famille ? Soledad n’en était même pas sûre. Pourquoi cette cousine dont elle ne savait rien aurait pris son parti ? Il devait y avoir quelque chose qu’elle ne savait pas. Pourtant elle ne parvenait pas à prononcer le moindre mot, trop abasourdie par tout ce qu’il se passait autour d’elle. « Je leur ai promis de te faire travailler pour moi. De mettre en scène ton don… » Soledad regarda sa cousine avec de grands yeux. Mettre en scène son don ? Stop. Stop, tout ça allait trop loin et trop vite pour elle. Mahra lui avait à peine exposé un problème, dont elle entendait d’ailleurs parler pour la première fois, et voilà qu’elle lui présentait aussi une solution toute faite sans lui demander son avis. La brune aurait pu s’attendre à tout de ces retrouvailles, mais certainement pas à ça. Qu’était-elle sensée dire ? Sensée faire ?

Au même rythme que Mahra se pencha vers elle, Soledad se recula un peu plus dans son fauteuil. Soudainement cette réunion de famille promettait de lui laisser un goût amer. « Tu es mieux avec moi qu’avec eux… » Lèvres pincées, Soledad planta un regard qui mêlait incompréhension et détermination dans celui de sa cousine. Celle-ci sortait de nulle part après plus de vingt ans de silence pour lui rapporter des faits sans lui donner la moindre explication. Et maintenant quoi ? A quoi Mahra s’attendait-elle exactement ? A ce que la mexicaine la couvre de remerciement ? Qu’elle se jette à ses pieds, éperdue de reconnaissance à l’idée qu’elle ait choisis de l’exploiter plutôt que de la mener aux Vargas ? Ce n’était pas aussi simple. « Attends… » Commença la brune avant de s’interrompre. Ses pensées tournoyaient dans son esprit et elle avait du mal à les organiser tant ce que Mahra racontait n’avait pas de sens à ses yeux. Sol se leva, autant pour s’éloigner de sa cousine que pour se donner l’illusion qu’elle n’était pas complètement en train de perdre le contrôle de la situation. Elle fit quelques pas dans la tente avant de se tourner vers la sorcière. « C’est quoi ces histoires ? Me livrer ? Des dettes ? Mais de quoi tu parles ? » Lui lança-t-elle finalement. C’était ça tout d’abord le problème. Mahra semblait sûre de ce qu’elle avançait, mais tout ça Soledad n’en avait jamais entendu parler avant. Elle était trop jeune quand sa famille avait fui le Mexique pour envisager l’aspect financier de ce départ. L’idée qu’ils aient pu contracter des dettes ne l’avait pas effleuré, mais maintenant que Mahra en parlait ça ne lui paraissait pas improbable. Les Velasquez n’avaient jamais été pauvres, mais déménager à l’autre bout du monde en quelques jours seulement, disparaitre de la circulation, devait demander plus d’argent qu’ils n’en avaient jamais eu. Mais ça n’expliquait pas tout, surtout pas cette histoire de la livrer comme si elle n’était qu’une vulgaire marchandise. Et encore moins ce que Mahra lui avait exposé comme une solution. « Je ne sais pas pour qui tu me prends, mais mon don n’est pas à disposition. » Reprit-elle avec plus de fermeté. Son don n’avait jamais été un secret, mais elle ne le criait pas non plus sur tous les toits. Elle considérait qu’il était là pour aider, conseiller, guider, pas pour être utilisé à tort et à travers comme un amusement. Elle n’était pas un amusement par Merlin. Elle avait entendu parler des sévices subis par les sorciers comme elle. De tout ce qui avait pu leur être infligé afin de provoquer des visions. Cette idée lui arracha un frisson d’horreur mais elle se força à croiser le regard de sa cousine et à ne surtout pas flancher. « Et si tu crois ça je ne vois pas en quoi je suis mieux avec toi. » Acheva-t-elle. Mahra avait peut-être l’impression de lui faire une fleur en agissant ainsi, mais Soledad avait plutôt l’impression qu’elle tentait de refermer sur elle les barreaux d’une cage.

 
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— And all the pieces fall right into place
So it goes
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Dim 7 Juil - 20:07


J’observais la jeune femme qui se trouvait en face de moi. Je me disais qu’elle était de mon sang. Ma cousine. Pourtant je ne connaissais rien d’elle. J’avais passé ces derniers mois à fuir ma famille. Je cherchais à m’en détacher avec difficulté. Je voulais échapper à leur houlette depuis des lustres. Au final, je n’y étais absolument pas parvenu puisque que je me trouvais face à la jeune femme, aux traits similaires aux miens, prêtes à faire jouer la loi des de Vargas sur sa vie. Mon propre plan se jouait en plusieurs étapes. Les laisser penser que j’étais toujours avec eux même si petit à petit je disparaitrais. Il pensait que l’Angleterre n’était pour moi qu’une étape mais c’était complètement faux. Ce pays que j’affectionnais peu serait finalement ma terre d’asile. J’avais déjà tout de tracé dans mon esprit. Soledad était une embuche que je n’avais pas prévu sur ma route. Il fallait juste que je vois ce que j’allais faire d’elle au milieu de tout ça. Je n’avais aucune envie de la livrer à mes géniteurs et leurs cartels. Je savais que trop bien ce que c’était de se retrouver à leurs prises et de tout perdre à cause d’eux. Leur propre chair, leur propre sang n’avait été qu’un pion pour asservir leurs besoins, alors cette cousine ? Je ne préférais pas imaginer ce qu’il pourrait lui réserver. Ils avaient tellement insisté sur son don de voyance. Ils seraient capable de l’exploiter jusqu’à l’épuisement. Jusqu’à la rendre folle de voir l’avenir au point de ne plus savoir discerner le réel de ses visions. Des tortionnaires plus qu’une famille. Des profiteurs. Ils prêtaient pour se faire rembourser le double. Et ils n’oubliaient jamais une dette. Soledad en était la preuve. C’est pour cela que mon propre plan pour leur échapper devait être solide et ne rien laisser derrière moi était une des clés de ma réussite.

Je ne savais pas dans quelle direction j’allais avec Soledad. Est-ce que je l’emmenais avec moi dans mon échappée ? Je repoussais cette idée au loin. Chaque chose en son temps. Il fallait déjà que je puisse lui faire confiance. Et il fallait aussi qu’elle ait confiance en moi. Vu ce que j’allais lui annoncer, c’était loin d’être gagné. Je l’avais invité à venir dans ma tente histoire que nous soyons plus tranquille. Une certaine notion d’intimité. Je lui offrais à boire me prenant moi même un verre. Et puis j’avais lâché l’information. Je n’aimais pas tergiverser des heures. Il aurait fallu lui dire tôt ou tard. Déjà son visage se ferme dès que j’ai prononcé ces paroles. Le silence s’installa lourdement dans la tente. Visiblement la jeune femme qui se trouvait en face de moi n’était pas au courant de toutes les histoires familiales. Encore celle dans laquelle sa famille s’était embourbée. Je tentais de lui expliquer et de lui faire comprendre qu’il valait mieux qu’elle reste avec moi plutôt que de se retrouver aux prises de mes géniteurs mais elle n’avait pas tous les morceaux du puzzle. Elle ne comprenait même pas où je voulais en venir…

« Attends… » Je restais silencieuse lui laissant le temps d’absorber les informations que je lui avais donné en masse. Il lui fallait du temps. Elle ne connaissait rien à notre monde. Et visiblement, personne ne l’avait tenu informé de la dette dont sa famille était redevable. « C’est quoi ces histoires ? Me livrer ? Des dettes ? Mais de quoi tu parles ? » L’ambre de mes yeux se glissa dans les siens. J’inspirais un instant. Ses paroles confirmaient mes craintes concernant son ignorance. « Ta famille t’as déjà expliqué pourquoi vous aviez quitté le Mexique et comment les Vargas s’étaient engagés ? » Je marque un silence. J’étais sur le point de lui préciser comment était les Vargas quand elle reprends la parole. « Je ne sais pas pour qui tu me prends, mais mon don n’est pas à disposition. » Je ferme un instant les yeux. Elle m’agace. Je suis du genre à me moquer des gens et de leur avenir. Je ne me soucie plus d’eux depuis qu’ils m’ont fait du mal. Je prends sur moi me retenant de lui dire de se débrouiller. Après tout, ce n’est pas parce que vous partagez le même sang que je me sens proche d’elle pour autant. Mes sombrals ont bien plus d’importance qu’elle à mes yeux. « Et si tu crois ça je ne vois pas en quoi je suis mieux avec toi. »

Je termine mon verre cul sec. D’une part pour gagner du temps quant à la réponse qui germe dans mon esprit. D’une autre pour éviter de la foutre brutalement dehors sans aucun ménagement. Je me lève finalement masquant difficilement mon agacement. « Tu veux savoir la vérité ou non ? » Je la fixe un instant de haut. Je dirais même que je la toise. « Tu n’as le choix de rien et ça depuis que ta famille a fait un pacte avec la mienne. Et je peux te dire que même sang ou non, les Vargas, ils ne font rien gratuitement et maintenant, ils viennent réclamer leur dû. » J’attrape une cigarette dans un paquet abandonné sur une table alors que je fais quelques pas dans ma tente. Je l’allume et aspire la fumée avec délice, la gardant bloquée au fond de mes poumons durant quelques secondes. Ma voix légèrement étouffée reprends. « Maintenant soit tu prends la main que je te tends. Soit tu pars d’ici avec le risque de les voir te tomber dessus. Et je peux t’assurer que tu regretteras ma proposition. » Je détourne un instant les yeux avant de reprendre. « Personnellement, ça ne changera rien à ma vie que tu acceptes ou non. Je sais que tu as l’impression de choisir entre deux potions empoisonnées, mais je t’assure que les effets de l’une d’entre elles sont beaucoup moins corrosifs. »


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Mar 30 Juil - 15:25

 

 
 

Family affair
Soledad ☽ ☾ Mahra

 

 
Adieu la réunion de famille chaleureuse et pleine de nostalgie. Soledad aurait dû savoir qu’elle mettait les pieds dans un piège, qu’il ne s’agirait pas juste de retrouvailles avec sa cousine après plusieurs décennies d’éloignement. Au fond, cette forme de naïveté qui l’avait mené là sans qu’elle ne se pose la moindre question quant aux intentions de la brune n’avait pas grand-chose d’étonnant pour quiconque connaissait Soledad. C’était là sa plus grande faiblesse : sa famille et sa volonté de croire au meilleur dès qu’il s’agissait de ceux qui partageaient son sang. Les siens n’étaient pas parfaits, ils faisaient des erreurs comme tout le monde, mais ils avaient toujours fait de leur mieux et chez les Velasquez c’était aussi ça l’important. Mahra avait beau être une inconnue, elle avait beau paraitre en totale opposition avec tout ce qu’était Soledad, la brune n’avait pas voulu croire que du négatif ressortirait de leur réunion. Du moins, pas de cette ampleur. Comment aurait-elle pu imaginer ce qui l’attendait alors que sa propre famille avait toujours été un modèle de soutien et d’affection ? Elle n’avait rien vu venir, et pour une voyante c’était une erreur qu’elle ne pouvait plus se permettre de refaire. Les mauvaises intentions, Soledad avait été victime de celles des autres, mais jamais de la part des siens. Le pire dans tout ça, c’était qu’apparemment ce n’était pas seulement les Vargas qui étaient impliqués dans cette histoire, si Sol en croyait les paroles de sa cousine, c’était aussi le cas de ses propres parents. Ou, elle imaginait, du moins de son père, Luis, qui était celui en lien avec les proches de la foraine. Elle qui croyait que sa famille ne possédait plus de secret destructeur depuis que le Cartel avait fait son œuvre. Elle tombait de haut, et apparemment la chute ne se ferait pas en douceur.

Habitée par un sentiment d’urgence et une crainte qui se justifiait de seconde en seconde, Soledad ne put s’empêcher de lancer toutes les questions que la déclaration de Mahra faisait naître dans son esprit. Elle ne pouvait pas juste accepter ce que lui annonçait sa cousine sans chercher à y voir plus clair. Même si elle ne faisait pas partie de ceux qui avaient du mal à accorder leur confiance, la mexicaine savait que la confiance se gagnait, et pour le moment ce n’était pas le cas de la brune. Surtout quand ce qu’elle lui racontait menaçait de bouleverser son existence, et pas pour le meilleur.  « Ta famille t’as déjà expliqué pourquoi vous aviez quitté le Mexique et comment les Vargas s’étaient engagés ? » Soledad contempla un instant sa cousine. Au fond d’elle, le sentiment que la brune en savait plus qu’elle sur sa propre famille lui faisait comme un poids dans l’estomac. Leur départ du Mexique avait été précipité, la voyante n’avait alors que huit ans à peine, à ce moment-là elle et sa fratrie étaient trop jeunes pour que leurs parents leurs expliquent les véritables raisons de leur départ. Ce qu’elle avait pris comme un déménagement avait en réalité été une fuite mais Soledad n’en avait compris l’ampleur que bien des années plus tard quand sa première vision lui avait montré le Cartel assassinant froidement son père. La vérité n’avait été avouée aux enfants Velasquez que dix ans après qu’ils aient quitté leur pays natal. Soledad croyait tout savoir de leur fuite du Mexique, puis d’Oxford. Ses parents lui avaient parlé du Cartel de Juarez, de la boutique d’antiquité de Luis et du trafic auquel était mêlé son associé. Elle avait cru avoir toutes les informations en sa possession pour comprendre ce qui avait mené sa famille au drame. Mais apparemment elle n’avait vu que la partie émergée de l’iceberg. « Je ne sais rien de cette histoire de dette. » Déclara-t-elle d’une voix qu’elle voulut assurée. Tant pis si elle passait pour une ignorante, ce n’était clairement pas sa priorité en cet instant. Elle n’avait jamais entendu parler du rôle que Mahra accordait à sa famille dans cette histoire. Pourquoi ça ? En quoi était-ce pire pour son père que de leur avouer que le Cartel le plus sanguinaire du Mexique était à leurs trousses ? Soledad ne put s’empêcher de se dire qu’elle aurait dû se douter de quelque chose. Sa famille n’avait jamais eu de problèmes financiers, mais de là à être capable de changer de pays du jour au lendemain ? Mais à ce moment-là, elle avait à peine dix-huit ans et une totale confiance en son paternel. Désormais elle réalisait que même ceux qui lui paraissaient les plus sages pouvaient lui cacher bien des secrets.

Elle voyait bien, Soledad, que son ignorance irritait sa cousine, que son refus de suivre ses instructions les yeux fermés l’agaçait. Mais tout ça, la mexicaine s’en fichait éperdument, qu’elle pense ce qu’elle voulait, Mahra ne la connaissait pas et si ça réaction ne lui convenait pas alors tant pis pour elle. Comment croyait-elle qu’elle allait réagir, alors qu’elle lui lâchait une telle bombe dessus ? Avec gratitude ? Par Merlin si c’était ça elle se trompait sur toute la ligne. Elles se trompaient toutes les deux d’ailleurs. Le verre de la foraine claqua sur la table et Soledad retint un tressaillement. « Tu veux savoir la vérité ou non ? » La brune ne recula pas devant le regard inquisiteur de sa cousine. Au contraire, elle le soutint de son mieux, refoulant le malaise qui lui serrait la gorge pour laisser paraitre de la détermination. En silence, elle se contenta d’un hochement de tête. Même si elle détestait l’avouer, Soledad voulait savoir ce qui se cachait derrière cette affaire. Son ignorance dans tout ça était loin de jouer en sa faveur. Enfin, elle doutait que combler ses lacunes ne l’aide en quoi que ce soit. Dans tous les cas, elle avait le sentiment d’être au pied du mur. « Tu n’as le choix de rien et ça depuis que ta famille a fait un pacte avec la mienne. Et je peux te dire que même sang ou non, les Vargas, ils ne font rien gratuitement et maintenant, ils viennent réclamer leur dû. » Soledad pinça les lèvres. Le calme avec lequel Mahra débitait ses explications était loin de la rassurer. Bien sûr, il était question de sa famille, elle savait de quoi elle parlait et de quoi ils étaient capables. Mais c’était loin d’être positif pour la voyante, au contraire, la mise en garde était claire.

« Maintenant soit tu prends la main que je te tends. Soit tu pars d’ici avec le risque de les voir te tomber dessus. Et je peux t’assurer que tu regretteras ma proposition. » La brune serra la mâchoire, ravalant les paroles malhabiles qu’elle pourrait prononcer sous le coup de l’émotion. Le détachement dont faisait preuve Mahra irritait Soledad. Il ne s’agissait pas d’elle et de son existence alors de toute évidence elle s’en fichait bien. Famille ou pas, ça ne semblait avoir aucune importance aux yeux de la brune et cette information, Sol se promit de ne pas l’oublier. A l’avenir, compter sur Mahra parce qu’elle était sa cousine ne serait sûrement pas une option viable. Même si la foraine avait l’impression de lui faire une fleur en lui proposant une solution alternative, Soledad, elle, n’était pas aussi convaincue par ce geste. « Personnellement, ça ne changera rien à ma vie que tu acceptes ou non. Je sais que tu as l’impression de choisir entre deux potions empoisonnées, mais je t’assure que les effets de l’une d’entre elles sont beaucoup moins corrosifs. » La mexicaine pouvait sentir son cœur battre douloureusement dans sa poitrine. Elle était à un moment crucial de son existence, ses tripes le lui disaient aussi clairement qu’un jeu de tarot aurait pu le faire. Elle fit quelques pas dans la tente, soufflant lentement pour tenter de se redonner une contenance. Mais la nervosité s’était installée, et l’angoisse des révélations de Mahra n’aidait en rien la sorcière à conserver un visage impassible. Elle aurait voulu être plus forte et envoyer balader cette cousine qui comptait bien profiter d’elle, mais la vérité c’était que la perspective de se retrouver aux mains d’une famille capable de l’exploiter pour son don la pétrifiait. Soledad en avait entendu des histoires, les sévices qui avaient été infligés aux gens comme elle pour provoquer des visions, la manière dont ils avaient été utilisés, drogués, menés à l’épuisement et la folie. Elle connaissait la cruauté de certains sorciers, mais apprendre que sa famille en était capable était bien différent. « Choisir ? Je n’ai pas l’impression d’avoir le choix. » Commença-t-elle en se tournant vers Mahra. Le choix, elle ne voyait pas bien où il était. Dans tous les cas elle se retrouvait obligée de travailler pour payer une dette dont, cinq minutes plus tôt, elle ignorait l’existence. « Soit je travaille pour toi, soit... » Soit quoi exactement ? Mahra avait utilisé les mots « tomber dessus » et « potion empoisonnée », ce qui n’avait rien de bien rassurant. Soledad n’avait pas forcément envie de connaitre les détails qui se cachaient derrière ces expressions. De quoi est-ce que les Vargas étaient capable exactement ? La kidnapper et l’amener au Mexique alors que le Cartel avait promis de faire la peau au moindre Velasquez qui revenait sur ces terres ? La torturer ? L’utiliser jusqu’à l’épuisement total ? La brune ne voulait pas savoir.

Soledad secoua la tête, elle sentait une migraine poindre sous son crâne. Le pire dans tout ça c’était qu’elle était complètement seule pour prendre une décision qui impacterait sa vie. Si sa mère savait pour cette dette, elle n’en avait jamais rien dit et ne serait certainement pas en mesure de la rembourser actuellement. Diego était bien trop attaché aux règles pour se laisser dicter sa conduite par une famille dont il ne savait rien. Quant à Bianca elle était bien trop jeune pour se retrouver mêlée à tout ça et Soledad voulait la protéger plus que tout. Il ne restait donc qu’elle, et de toute façon c’était elle qui intéressait les Vargas, ou du moins son don de voyance, elle doutait d’avoir la moindre marge de négociation. Le choix qu’elle avait, celui que Mahra comparait à des potions empoisonnées, n’en était pas un, en tout cas pas si elle voulait survivre. Et Soledad avait beau avoir l’air futile et superficielle, elle avait bien l’intention de vivre sa vie librement. Elle soupira, dépassée par les évènements et pourtant consciente que tout se jouaient en ces instants. « Pourquoi est-ce que tu fais ça ? » Demanda-t-elle soudainement en croisant le regard sombre de sa cousine. « Pourquoi ne pas me laisser entre leurs griffes au lieu de t’embêter avec moi ? » Sa cousine lui avait affirmé avoir refusé de la livrer aux Vargas, mais Soledad n’en comprenait pas les raisons, rien ne les liait, ni souvenirs, ni affection. Mahra n’avait pas l’air d’une grande Sainte Maritaine, elle ne devait pas faire ça de bonté d’âme. Le fait qu’elles soient de la même famille ne devait pas vraiment entrer en ligne de compte non plus, elles avaient beau être des cousines, elles étaient surtout des inconnues pour le moment. Et puis, vu le regard qu’elle posait sur Soledad toute cette histoire avait l’air de l’ennuyer plus qu’autre chose. Alors qu’est-ce qui motivait son offre ? Le profit ? L’idée de pouvoir exposer, exploiter une véritable voyante ? La brune doutait que ses interrogations soient bien accueillies, Mahra avait l’air d’avoir de nombreux secrets et mystères l’entourant, mais ceux-ci Soledad avait besoin de les percer, parce qu’elle avait la conviction que c’était sur ceux-là que se jouait sa propre existence. La foraine affirmait que travailler pour elle au cirque était la meilleur option pour la voyante, mais comment Soledad pouvait-elle être sûre que ce n’était pas un nouveau piège. Bien sûr elle pourrait interroger ses cartes une fois chez elle mais elle doutait de pouvoir quitter Neverland sans avoir donné une réponse. « Et qu’est-ce qui me garantis qu’ils ne vont pas tout de même venir me chercher, ou que tu ne me livreras pas à eux dès que tu en auras marre de moi ? » Reprit-elle après un instant de silence. Il y avait tant de possibles, tant de pièges. Au fond la question était à la fois simple et infiniment compliquée : pouvait-elle faire confiance à cette cousine dont elle ne savait rien ?

 
CODAGE PAR AMATIS

 



— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 31 Juil - 16:58


J’avais peut-être été trop brutale. J’étais une personne renfermée, sauvage et très méfiante. Lorsqu’on m’observait, l’image que je renvoyais était celle d’une femme sombre et taciturne. A Pré-au-Lard, j’étais l’étrangère. Celle qui danse avec la mort. Qui doit certainement porter malheur. D’ailleurs je parle peu aux gens car ils ne m’intéressent pas. Ils m’ont trop trahi pour que je leur porte de l’intérêt. C’est ce qui fait que je suis parfois trop abrupte. Souvent je passe pour une personne qui n’a pas de sentiments. Et ce n’est pas loin d’être faux. Je ne me soucie pas des autres pour ne pas m’attacher à eux. Pour ne plus souffrir de leur trahison. J’ère solitaire dans ce monde brutal seulement accompagnée par mes sombrals qui comptent plus que tout au monde pour moi. Alors oui, je n’y suis pas allée par quatre chemins. Sûrement que j’aurais pu présenter les choses en douceur pour que Soledad puisse avoir le temps de se familiariser avec cette idée. En même temps, comment aurais-je pu savoir qu’elle n’était pas au courant de toutes ces histoires ? Sa famille semblait lui avoir caché une partie des faits. Mais je n’avais pas le temps. De faire des manières, de la couver comme une enfant qu’elle n’était plus. Non, mes géniteurs étaient des gens pressés et lorsqu’ils avaient une idée en tête, il était compliqué de la leur retirer. J’étais moi même très mal vu depuis que je les avais quitté. Depuis qu’ils se doutaient que j’étais venue en aide à un auror qui aurait pu foutre en l’air toute cette organisation.

Est-ce que je m’en voulais de la brusquer ? Un peu, peut-être, surtout quand je voyais ses grands yeux chocolatés s’emplirent d’une crainte justifiée. Je lui avais exposé rapidement les faits. Les conclusions aussi. Le choix ? Non elle ne l’avait pas vraiment. Dans le fond, je me demandais comment j’aurais pu réagir à sa place ?  Sans rien connaitre des façons de faire de ce milieu auquel elle avait échappé lorsque sa famille avait fuit ce monde. Mon monde. Lorsque je lui demandais si elle était au courant des raisons de son départ, je vis qu’elle me fixait assourdie. Je reste silencieuse, l’observant moi aussi. « Je ne sais rien de cette histoire de dette. » Je soupirais doucement et attrapa mon verre pour en boire une longue gorgée. Je lui demandais alors si elle voulait la vérité, tentant de mettre mots sur ce qui s’était passé bien avant qu’elles ne soient en âge de comprendre tout cela. J’avais tendance à oublier que les gens en face de moi pouvaient être des êtres sensibles. Que tout le monde ne s’était pas retranché derrière un mur blindé comme moi je l’avais toujours fait. Je la mettais au pied du mur et exigeais presque un merci de sa part. Mais elle se rendait pas compte du gouffre qui était en train de s’ouvrir sous ses pieds et à quel point il valait mieux être avec moi qu’avec eux… « Choisir ? Je n’ai pas l’impression d’avoir le choix. » Je hochais lentement la tête, affirmative. Non bien sûr qu’elle ne l’avait pas. C’était un choix par dépit, par défaut. Une option était juste moins pire que l’autre. C’était imposé. Mais c’était pour la survie. « Soit je travaille pour toi, soit... » Je laissais un instant le silence s’installer suite à cette phrase. « Soit ils viendront te chercher… Et tu vas te retrouver au Mexique… » Je ne détaillais pas davantage parce qu’il me semblait qu’elle avait bien compris ce qui la-bas.

« Pourquoi est-ce que tu fais ça ? » Je levais les yeux vers ma cousine cherchant à comprendre s’il s’agissait d’une accusation quelconque. Elle dut comprendre que je ne saisissais pas le sens de sa question puisqu’elle repris la parole. « Pourquoi ne pas me laisser entre leurs griffes au lieu de t’embêter avec moi ? » Silencieuse, encore une fois, je pris encore une gorgée d’alcool. Devais-je vraiment rentrer dans les confidences ? Après tout, elle était ma cousine. Une innocente cousine. « Et qu’est-ce qui me garantis qu’ils ne vont pas tout de même venir me chercher, ou que tu ne me livreras pas à eux dès que tu en auras marre de moi ? » Je lachais à mon tour un soupir. Je comprenais ses craintes. Je les avais moi même concernant mes propres parents…

Je me levais pour me trouver face à elle, délaissant mon verre sur la table basse. « Parce que j’ai subi leur lubie. Parce que je suis leur propre fille et qu’ils n’ont pas hésité à me prendre ce que j’avais de plus chers pour leur propre business, Soledad. Et je ne veux pas que tu connaissais l’horreur que j’ai vu pu voir au Nuestra Familia. » Je marquais une pause avant de reprendre. « On se connait à peine et je te le confirme, c’est pas un choix que je te propose. Juste une solution moins catastrophique qu’une autre. » Mes prunelles sombres rencontrent alors les siennes. « QUant à me faire confiance… Moi même je ne sais pas si je peux te faire confiance. Je ne peux pas tout te dire… Mais si ce que je prévois fonctionne… alors nous serons libres toutes les deux. » Je pose doucement ma main sur son épaule et la presse légèrement. Un geste qui se veut réconfortant même si je suis nulle à ces petits jeux. Je ne la connais pas. Je ne peux pas lui dévoiler mes plans qui ont pour but de semer ma propre famille pour ne plier plier le genou devant eux. Peut-être qu’un jour cela viendrait mais cette petite princesse me semble bien trop superficielle pour parvenir à comprendre toutes les ficelles qui nous assaillent de toutes parts afin de nous contrôler dans le seul but de faire de nous des petits pions. Ce plan, cela fait des mois que je le travaille, des mois que je cherche toutes les possibilités de failles. Mais le but d’un cirque… c’est d’être itinérant. Et le mien, tandis que mes parents penseront que nous parcourons le monde jusqu’à disparaitre, restera bien sur place à l’abris de leur regard malsain.

Les échanges avec ma cousine continuèrent un moment avant qu'elle ne finisse, abattue par accepter ce que je lui proposais. Je n'aimais pas me comporter ainsi face à elle. Je ressemblais bien trop à mes parents. Mais j'étais convaincu que c'était ce qu'il y avait de mieux pour elle. Elle quittait le Neverland, le coeur lourd avec la promesse de revenir dans la semaine pour que nous parlions de la mise en scène de son numéro.


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Family affair ♦ Mahra
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