Année 1997. Naissance à Londres dans une famille riche, puissante et redoutable, intimement liée à celle des Kane, un pied dans le BC, l’autre dans la politique. Une situation conférant une certaine sécurité (mais pas une sécurité certaine).

L’an 2000 Un petit frère. Penché sur le berceau, du haut de ses trois ans, Victor ne comprend pas grand-chose à ce qu’il se passe. Il dit qu’il est “mignon”, sentant qu’on attend de lui qu’il dise quelque chose de gentil. Cependant, au fil du temps, il prendra son rôle de grand-frère très au sérieux. Qui d’autre que lui pourrait mieux protéger cette adorable petite bouille ?

Education. Victor apprend à prendre des coups, à les rendre et surtout, à les donner. Son quotidien est copieusement rempli : apprentissage des arts martiaux, scolarité exemplaire, haine contre les sorciers en cours du soir. Considérant son père comme un modèle de force et de discipline, il calque ses goûts sur les siens et lui demandera rapidement de l’emmener à la chasse avec lui. Avec le temps, il développe un goût prononcé pour la chasse à l’affût, la traque ne constituant pas son fort. Il préfère attendre en tendant des pièges.

2007 Douche froide. Les bons sentiments disparaissent en un claquement de doigt. Victor, dix ans, sera d’abord mis de côté. Il réalise que quelque chose de très grave se passe. Quand son père lui délivra des explications, yeux dans les yeux, droit dans le coeur, Victor s’aperçoit qu’il avait mal jugé l’ampleur de la situation. Son cocon solide explose. Non, il se fendille, Victor refuse d’admettre que  sa vie rêvée de petit garçon s’effondre à cause de ce simple départ.
Que Nathan soit un sorcier, c’est difficilement admissible.
Le départ de Maman est littéralement indigeste.
Elle l’a choisi, Lui. Elle est partie.

Ce départ renforcera, heureusement, le lien qui l’unit à son père, dernier pilier de son existence avant que Victor soit suffisamment mature pour faire du Blood Circle un tremplin supplémentaire pour s’épanouir. C’est à partir de cette prise de conscience que, bien plus tard, il demandera d’intégrer l’équipe scientifique, déterminé à faire progresser leur connaissance de la magie afin de l’éradiquer.

2008 Les amis, c’est comme le vent. Suite aux évènements familiaux, Victor change d’école. La perte de tous ses repères repousse Victor dans ses retranchements. Le contact avec les nouveaux camarades est difficile, Victor opte pour une vie de solitude. Jusqu’à ce qu’il rencontre Gareth. Des yeux perdus entre le brun et le vert, d’un jaune presque animal, Victor se demande encore si ce regard attractif appartenait à la sorcellerie. Malgré leur réserve mutuelle, les deux enfants se lient d’amitié. En Gareth, Victor découvre ses premiers émois, mais aussi un échappatoire loin des difficultés du quotidien, notamment de cette plaie béante ouverte par le départ de Maman. Son camarade est un rêveur qui lui transmet sa passion pour les livres, notamment la Science-Fiction dont la qualité de visionnaire des auteurs impressionne Victor autant qu’elle l’inspire. A la fin de l’année, les deux garçons se promette un amitié pour la vie, se jurent de s’écrire pendant l’été, échangent un regard appuyé avant de se dire aurevoir, rendez-vous en septembre.
Victor ne recevra aucune lettre et le 1er septembre, Gareth ne sera pas au rendez-vous.
Dans l’incompréhension la plus totale, il ravale tous ses sentiments qui se bousculent et s’affaire à refermer cette fenêtre de bien-être sur son existence.

2009 Exutoire. Malgré les nombreux entraînements physiques, Victor est une boule de haine et de colère, l’adolescence n’aidant pas. Son père accepte qu’il s’inscrive dans un club de Savate dont il a entendu grand bien, pour lui permettre d’évacuer, loin de la maison. Tous les mercredis après-midi, Victor s’y rend ; c’est là qu’il rencontre Andrew Phool, un professeur d’Histoire également propriétaire du club de boxe pour s’occuper les mains et l’esprit, son épouse travaillant beaucoup à l’hôpital. Andrew se prend d’affection pour le garçon (il n’a pas d’enfant) et lui suggère également de nombreuses lectures sur l’histoire de l’humanité que Victor dévore avidement. Une nouvelle bulle de liberté s’ouvre et Victor a la naïveté de croire, encore une fois, qu’elle ne pourrait se refermer.
Un beau jour, Andrew ne semble pas dans son assiette : son épouse l’a quitté pour une femme, bien plus belle, bien plus jeune, bien plus intelligente que lui. L’homme sombre dans l’alcool, loupe un entraînement, puis deux, jusqu’à ne plus assurer les cours du tout.
Victor quitte le club la mort dans l’âme, le cœur et les poings serrés. Les gens ont cette fâcheuse tendance à débouler dans votre vie pour y creuser des trous.

2015 Vers la réussite et au-delà. Persuadé que la science est la voie de la réussite, Victor entre en faculté de médecine dans l’optique de parfaire ses connaissances sur la machine humaine. La solution contre la génétique magique est quelque part et il compte bien la trouver.

Implication dans le Blood Circle. Outre sa participation active en recherche scientifique, de loin son investissement préféré, Victor participe aux missions suivant les ordres et au bon vouloir de son père. S’il est une personnalité autonome, en collectivité, Victor est un suiveur, préférant un rôle d’agent qu’un rôle de général.

2017 Médecine & retour au bercail. La capture de sa mère ne l’aide pas à envisager sereinement son année en fac. A son grand regret, son père le tient à l’écart de la captivité de sa mère, une mesure dure à encaisser mais Victor est conscient qu’à sa place, il aurait fait de même. Toutefois, il est autorisé à lui rendre visite avec, à sa demande, un plateau repas ;  de leurs entretiens, Victor n’obtiendra que de la déception, une haine grandissante, de nouvelles plaies à panser.

2020 Action & Orientation. Parallèlement à ses actions pour le BC, Victor poursuit vaillamment ses études, validant tous ses examens avec brio. Il est temps de réfléchir à une possible spécialisation. Ses relations l’aident à rentrer comme interne au National Hospital for Neurology and Neurosurgery (NHNN) situé à Queen Square dans le district de Camden, à Londres. La directrice, un éminent neurologue, n’est autre que Tal Bay, l’ex épouse de son mentor en Savate, qui dirige désormais l’hôpital. Elle éprouve un vif intérêt pour le jeune homme, et ne se contentera pas de le prendre sous son aile. Victor va découvrir que la voie charnelle ouvre bien des sésames, comme ceux des laboratoires en sous-marin.

Fin 2021. Séparation requise Au bout d’un an, l’élève et la maîtresse partent chacun de leur côté. Exaspéré par le comportement de Tal, Victor se convainc que les gens sont des puits de déception sur patte. Craignant d’abord que cette séparation ne lui ferme des portes, il apprend avec soulagement que Tal ne reviendra pas à l’hôpital. La voie est libre, la vie de Victor oscille entre ses entraînements, ses missions, ses études et son travail au NHNN.