T’arrives pas à dormir ce soir. Comme tous les soirs depuis un petit moment d’ailleurs. Ca te perturbe beaucoup trop pour ça. Tu sais qu’elle te cache quelque chose. Que Mathilde Dumont te fait des cachotteries. Et à Ethan aussi d’ailleurs. Tu le sais, il t’a fait part de ses questionnements aussi par rapport à la jeune fille. Ouais, elle vous cache un truc, mais tu vas sûrement pas rester là à rien faire, à attendre que ça se passe. Oh non, sûrement pas. T’es pas en protection magique pour te défiler dès qu’une occasion de mener l’enquête se présente. Tu veux savoir ce que Mathilde fait certains soirs, quand elle demande à Ethan de prendre ses tours de garde, enfin, de ronde plutôt. Ce dont t’es certaine, c’est qu’elle file en douce. Tu l’a déjà vu une fois, alors que tu rejoignais Ethan … quelque part … Mais pour aller où, et faire quoi, ça, t’en sais fichtrement rien, et c’est bien ce qui te chagrine. Tu détestes rester dans l’ignorance comme ça. Et pourquoi elle te dit rien, d’ailleurs ? C’est vrai quoi, elle sait tout de même qu’elle peut te confier ses secrets non ? Bon ok, tu lui as pas raconter tout de suite toute cette histoire avec Ethan. Il a fallu qu’elle te provoque pour cela même. Mais quand même ! Alors voilà ! Puisque c’est comme ça, qu’elle ne veuille rien dire, bah toi aussi tu vas provoquer les choses, et cette fois, tu n’échoueras pas dans ton enquête. Non, tu vas la suivre jusqu’au bout, et c’est bien pour ça que t’as choisi de ne rien dire à Ethan cette fois !

Tentant de faire le moins de bruit possible, tu quittes le dortoir des filles sur la pointe des pieds, après avoir enfiler un unique gilet et ton legging de sport, comme chaque fois que tu pars en promenade nocturne. Cette fois, tu choisis de mettre tes chaussures à l’extérieur, faudrait pas que Miss-je-ne-dors-que-d’un-oeil se réveille parce que tu fais encore tomber ta basket en essayant de l’enfiler à cloche pied. Une fois fait, tu passes en mode furtive, te lançant dans l’un des longs couloir de ta nouvelle école depuis septembre, vérifiant de temps à autres que tu n’es pas suivie. Ce qui t’embête pas mal, c’est que tu ne sais pas où chercher. Ouais, gros problème. Tu ne sais pas si c’est quelque part dans l’école que la Poufsouffle se balade, où si elle en sort tout simplement. La dernière solution t’étonnerait beaucoup d’elle, qui est connu pour suivre à la lettre le règlement de Poudlard. Mais bon, on ne peut pas dire qu’échanger ses rondes avec un ami pour pouvoir filer en douce soit un très bon exemple, c’est pourquoi tu choisis la seconde option tout de même.

Tu files alors en direction de la porte d’entrée de l’école, en espérant ne pas arriver en retard, où au pire, si c’est le cas, tu veilleras jusqu’à son retour pour la prendre sur le fait. Seulement, tu ne tardes pas à entendre du bruit derrière toi. Des pas, t’en mettrais ta main à couper. Ouais, c’est un peu ce que tu craignais ça. V’la quelqu’un qui te suit, et ça n’est certainement pas un professeur, auquel cas il t’aurait déjà interpellé. Tu t’arrêtes alors, mais ne te retourne pas assez vite cependant quand un murmure dans ton oreille te fait finalement sursauter. Ouais bon, ça c’est un loupé pour la future aurore que tu es, alors tu te rattrapes en te jetant sur le bras de ton suiveur que tu retournes pour le plaquer dans son dos, comme Ella t’a appris, en t’écriant pas trop fort tout de même. « Tu m’veux quoi toi ?! » Craches-tu en pressant un peu son bras malgré le gabarit de la personne, quand tu te rends qu’en fait ce n’est personne d’autre que ... « Ethan ? » Lâches-tu en relâchant son bras. Alors ça, pour une surprise … « Ca va pas de me faire comme ça ? J’aurai pu te péter le bras ! » Ouais bon, tu surestimes un peu ta force, mais quand même !

Tu t’attendais certainement pas à croiser Ethan ce soir dans ce couloir. Tu aurais peut-être dû pourtant, fallait bien te douter que si Mathilde ne faisait pas sa ronde, c’était quelqu’un d’autre qui s’y collerait. Et qui d’autre de plus serviable que ce cher Prewett aurait pu faire ça hein ? Non, personne. Alors voilà, c’est sur lui que t’es tombée, et c’est peut-être mieux, finalement. T’ose même pas imaginer les remontrances que tu te serais prise dans la face si c’était un professeur qui t’avais surpris en dehors de ton dortoir en pleine nuit. Bah ouais, c’est pas parce que c’est une université que ça doit être le défilé la nuit. Alors ouais, c’est mieux d’être tombée sur lui. De un, ça t’arrange, et de deux, faut bien avouer que ça te fait plaisir de le voir. Bon, ce qui le fait moins, c’est que du coup c’est à lui que t’as tordu le bras comme une furie. Quelle idée aussi de réagir de cette manière. C’est pas parce qu’on t’a appris des gestes d’auto-défense que tu dois t’en servir à tout-bout-de-champ non plus. Alors t’es là, presque horrifiée d’avoir bien failli lui péter le bras, ou du moins de ce que tu crois. T’es tellement désolée que c’en est presque pathétique venant de toi. C’est qu’avec Ethan, tu t’excuses de plus en plus, faudrait pas non plus qu’il prenne trop l’habitude.

Mais y’a pas à dire, le voir se masser l’épaule comme ça t’emplit encore plus de culpabilité. Oh que ouais, il aurait dû s’abstenir ! Non mais les idées qu’il peut avoir aussi celui-là. C’était plus fort que lui de flanquer une crise cardiaque à sa copine, c’est ça ? Forcément que tu roules des yeux quand il sort que t’as une sacrée poigne. « Bah encore heureux, les méchants ça se carresse pas comme des gentils petits toutous tu sais. » Qu’il est bête. Bien sûr que t’as une sacrée poigne, t’es en sécurité magique pour devenir auror, et surtout, t’es entraînée par Ella Bjornsson, c’est quand même pas rien !

Heureusement, tu constates qu’il y a eu plus de peur que de mal. Ouais, son sourire qu’il t’affiche là, tu le connais pas coeur. Tu sens l’inquiétude redescendre tandis qu’il reprend la parole, et autant dire que tu te retrouves très vite ton naturel. « Bah figure toi que je m’attends pas non plus à te voir à chaque coin de couloirs tu sais. Tu te moques gentiment, un sourire amusé sur les lèvres. J’allais voir mon amant. Sors-tu du tac-o-tac, l’air de rien. Tu sais l’effet que ça aura sur lui. Tu sais qu’Ethan, il est jaloux comme un pou, et tu ne perds pas une occasion de t’en amuser. C’est con que tu m’aies surprise, il va m’attendre le pauvre. Continue-tu, un brin de malice dans le regard, puis tu te mordilles les lèvres avant de rire. Ca va fait pas cette tête je déconne ! En fait, je faisais une opération Mathilde ce soir, mais grâce à toi je crois bien que c’est raté. Tant pis … Ajoutes-tu avec une petite moue déçue. C’est que ça commence à t’amuser, en fait. Puis bon, faut bien avouer que te retrouver dans ce couloir avec le garçon a le don d’éveiller tes sens ... J’ai plus qu’à retourner dans mon dortoir, bon courage pour la ronde … » Tu te retournes en faisant mine de t’en aller. En réalité, tu n’en as aucune intention ...

Comme chaque fois que tu fais des coups de ce genre, t’es fière de toi. T’aurais presque l’air tout à fait naturelle en repartant dans le sens inverse, si t’avais pas ce sourire satisfait plaqué sur ton visage. D’ailleurs, il s’étire jusqu’à tes oreilles quand tu sens ses mains s’enrouler autour de ton bras. Tu les comptais, une à une, les secondes qu’il mettrait à réagir. Qu’il mettrait à te retenir. Et sans grande surprise, ça n’a pas tardé. D’un geste, tu te retrouves tirée vers lui sans aucune retenue de ta part. Heureusement d’ailleurs, qu’il t’arrête. T’aurais eu l’air con s’il t’avait pas retenue. Obligée de t’en aller, alors que t’en as pas du tout envie. Faut dire, ça t’aurais un peu servi de leçon à toujours le chercher comme ça. Mais t’y peux rien, c’est plus fort que toi, faut toujours que tu le taquines. Y’avait qu’à voir sa tête quand tu lui as sorti que t’allais voir ton amant. Pile l’effet souhaité. Mais bon, faut bien avouer que tu le trouves tellement mignon quand il est jaloux, pas de ta faute si ça te pousse à en abuser. Tu te demandes bien comment il peut encore te croire avec toutes les conneries que tu lui sors d’ailleurs. En plus, t’as même pas d’amant, comment a t-il pu croire ça ? Ca te pend au nez ça. Un beau jour, il décidera de ne plus croire un seul de tes bobards, et même quand tu diras la vérité, il ne te croira pas non plus. Tu l’auras bien cherché. En attendant, tu te laisses entraîner jusqu’à ne plus être qu’à quelques centimètres du garçon, ton regard pétillant de malice plongé dans le sien. Faut le dire, si t’aime le taquiner, t’aimes surtout l’effet qu’il te fait. T’aimes être près de lui, t’aime sa façon de te regarder, de te toucher ...

Par réflexe, tu plies ton bras libre juste entre lui et toi, puis tu le poses sur son torse en dessinant des ronds avec ton doigt. « Tu sais que c’est un peu du kidnapping ça Prewett? » Lâches tu dans un sourire en coin quand il déclare qu’il te garde avec lui. Mais est ce que tu crieras à l’enlèvement ? Certainement pas ! Il peut bien t’enfermer où il veut, faire de toi ce qu’il veut - cette coquine - tu comptes bien le laisser faire, tant qu’il est avec toi. Syndrome de Stockholm, tu connais ? La victime qui tombe amoureuse de son geôlier, bah c’est exactement ça. Sauf que toi, t’es déjà amoureuse avant qu’il t’enlève. C’est peut être pour ça qu’il ait la chance de ne pas encore être castré d’ailleurs.  Ouais, t’es amoureuse. Comme quoi, tout arrive. Alors tu le laisses venir chercher tes lèvres pour y déposer un baiser. Putain, ça aussi tu l’aimes, le goût de ses lèvres. T’y réponds d’ailleurs à ton tour, en te perchant sur la pointe des pieds pour le soulager un peu, et en passant l’une des tes mains dans sa nuque. « Tu vas me punir pour avoir fait le mur ? » Ose-tu contre ses lèvres, un brin de malice dans le regard. Tu sens déjà ces foutus papillons reprendre leur danse folle dans ton ventre, et instinctivement, tu viens te coller un peu plus contre lui. « Je le mérite tu sais … Continue-tu d’une voix toujours plus suave. J’y pense, on t’a déjà dit que t’es vachement sexy avec ton insigne de préfet ? » Bien sûr que non, y’a que toi qui en ait ce droit. C’est ton Prewett, et celui de personne d’autre !

Quel sort réserves-tu à celle qui oserait lui dire qu’il est sexy avec son insigne ? Défenestration … Décapitation … Empoisonnement … Il y en a des idées, pour les copines jalouses. Heureusement, il ne te semble pas que quelqu’un ait déjà eu le droit à se châtiment pour le Prewett. Tu serais la première au courant si un cadavre se trouvait au fond du lac noir. Alors non, certainement que personnes avant toi n’ait eu l’occasion de lui dire,et ça te plait, cette exclusivité. Puis bon, faut dire que c’est aussi une façon de le chercher. T’as envie d’être punie à sa manière. Puis tu sais qu’il va le faire, il a pas besoin de faire mine de réfléchir que tu sais déjà ce qu’il a en tête. Alors tu le provoques toujours plus, et t’as trouvé la meilleure façon de le faire. Tu sais très bien ce qui arrive quand on flatte l’égo d’Ethan. Il est content, il est fier, et résultat, il bombe le torse. Un peu comme il fait là, à mater son insigne avec une once de fierté à peine camouflée. Forcément ça te fait sourire, et quand il demande ce que ça donne sans son insigne, c’est à toi de faire mine de réfléchir. « Je sais pas … T’as un petit quelque chose en moins j’trouve … » Plaisante-tu juste avant que les lèvres du Prewett effleurent les tiennes par cette proximité qu’il installe entre vous. De là, tu peux déjà sentir la douce caresse de son souffle te coller des frissons partout dans le corps, et tu n’attends qu’une chose, qu’il t'emmène loin des regards indiscrets.

Et ça n’arrange rien quand il prend soudainement les commandes, t’ordonnant d’éteindre ta baguette. Surprise, tu lèves les sourcils l’espace d’un instant, pour finalement rentrer aussitôt dans son jeu. « A vos ordres Monsieur le préfet. » Souffles tu contre sa bouche en mettant fin à l’éclat de lumière au bout de ta baguette d’un sortilège imprononcé. D’un geste lent, guidée par son baiser qui se fait de plus en plus langoureux, tu ranges finalement l’instrument dans la ceinture de ton pantalon, puis te laisse entraîner contre le premier mur qui vient derrière toi. C’est froid sur le coup, mais la chaleur d’Ethan et de la situation te fait bientôt oublier cette désagréable sensation. En tirant sur la ceinture de son propre pantalon, tu l’attires un peu plus contre toi quand l’une de ses mains vient se plaquer juste au dessus de ta tête. Forcément, tu dois te tordre le cou pour garder le contact de ses yeux. Tu te sens toute petite face à lui, mais cette situation ne fait qu’attiser un peu plus cette flamme qui brûle dans ton ventre. Comment peut-il y avoir sans cesse une telle alchimie entre vous ? Bien sûr, lui rejette la faute sur toi, ce à quoi tu arques un sourcils. « Pardon ? Rappelles moi qui a retenu l’autre s’il te plait ? Commences-tu malicieusement. Je comptais être sage moi, je retournais dans ma chambre, c’est toi qui m’a forcé à rester. Assumes un peu … Tu glisses lentement une de tes mains sous son t-shirt. J’imagine que Monsieur le Préfet est autorisé à vérifier les salles de cours n’est ce pas ? » Ajoutes-tu, en montrant d’un coup de tête la première porte à côté de vous.