Derrière ce masque de fer, se cache une tarte au citron meringuée.
Pétrus Nott étudia chez Serpentard, l’emblématique maison de la famille. Les études ne l’intéressaient guère, il préférait s’amuser avec les copains en se contentant du strict minimum pour valider l’année scolaire. Après Poudlard, ses parents lui payèrent une école de commerce où son excellent bagou fut un atout précieux. Mais Pétrus aimait dépenser l’argent plus qu’en gagner. Son diplôme en poche, il ne réussissait pas à faire démarrer sa carrière, provoquant l’indignation et la déception de son père. Un jour, quelqu’un frappa à sa porte. Bobby Wheeler, un sang-de-bourbe sur lequel il avait particulièrement tapé quelques années auparavant, lui présenta un plan immobilier fort intéressant. Bobby, diplômé en droit, proposa une association. Il se chargeait des recherches et des formalités, Pétrus s’occupait de vendre et de convaincre. Leur premier coup rapporta gros, et malgré les réticences de Pétrus pour l’impureté de Bobby, les deux hommes devinrent amis envers et contre tout. Mais Pétrus aimait beaucoup, beaucoup trop l’argent, les femmes, et le jeu. Au bout de quelques années, Bobby lui demanda de s’expliquer sur la disparition de sommes conséquentes. Les deux amis se disputèrent et on ne revit plus jamais Bobby Wheeler. L’entreprise parti à la dérive, les reproches et les invectives patriarcales, aussi.
Quand le miracle apparut.
July Montmond avait vingt deux ans lorsqu’elle rencontra Pétrus. Sorcière française de sang pur, véritable femme d'affaire, de passage en Angleterre pour peaufiner ses études de droit magique. Avec poigne, elle parvint à redresser l’entreprise de Wheeler-Nott, puis July et Pétrus se marièrent rapidement. Wheeler-Nott devint MontmondNott. De leur union naquit d’abord Beloce, qui devint la prunelle des yeux de sa mère. July vouait une véritable admiration pour l’enfant. Lorsque leur deuxième enfant arriva, la petite fille ne suscita pas autant de passion, et Pétrus eut tout le loisir de prendre sa place de père. Sa fille, une véritable princesse, une perle rare comme on en fait plus. L'esprit vif, elle ne tarda pas d'impressionner avec ses facilités d’élocution, et démontrer une curiosité ardente pour tout ce qui l'entoure et qui s'apprend. A l'instar de sa grand-mère maternelle (que Pétrus détestait tant), elle semble démontrer des signes d'intelligence exceptionnelle. Le diagnostic d'une mémoire eidétique tombe à ses 5 ans.
A l’âge de sept ans, Octavia se fit rejeter dans un parc de jeux d’enfants, parce que ses mots, lui reprochèrent-ils, ressemblaient trop à ceux de leurs parents. Octavia se replia sur elle-même, retranchée dans une vie solitaire où seul papa, maman et Beloce existaient.
A onze ans, Octavia rentra à Poudlard. La roue tourna enfin, car à Poudlard, bien des enfants lui tendirent la main. Bien que ses mains tendues soient intéressées, c’est tout aussi intéressée qu’Octavia les saisit. Son air hautain et sa froideur collaient parfaitement à son nom, une attitude qui suscitait la crainte chez certain, l’admiration chez les autres. Octavia devint amie avec une camarade de promotion, Elsie Cornblume, une opportuniste qui préférait se faire remarquer plutôt que de faire ses devoirs. Pour passer inaperçu, Octavia sabotait ses résultats scolaires et suivait Elsie partout où elle allait, même dans les galères ou encore, son jeu préféré : terroriser les plus petits que soit, pourvu qu’on soit en plus grand nombre.
En septembre 2018, après deux tentatives les années précédentes et un travail acharné, Octavia rentre dans l’équipe de quidditch de sa maison.
En 2020, ses parents annoncèrent leur divorce. Octavia décida d’aller vivre chez son père dont elle se sentait plus proche, ce qui déclencha la colère maternelle. Octavia et July se disputèrent, si bien que l’adolescente en colère voulut ensorceler sa mère simplement pour qu’elle accepte sa décision sans rechigner. Heureusement, son plan tomba à l’eau. C’est également cette année-là que, peu à peu, cette vie de mensonge commença à lui peser lourdement sur les épaules, l’estomac, et la conscience. Au cours de sa cinquième année, la lassitude et l’envie d’être délivrée de cette mascarade s’insinuèrent jusqu’à devenir obsessionnelle. Alors qu’elle pensait faire son « coming out » de manière douce, Octavia changea radicalement de comportement à sa rentrée en sixième année. Après tout, elle n’était pass du genre à faire les choses à moitié… Tous ses amis lui tournèrent le dos. Certains par dégoût, d’autres par dignité. Son amie Elsie ne supportait pas se revirement de situation, qu’elle vécu comme une trahison. Octavia, maintenant libre de tout mensonge et jeu de rôle grotesque, devait subir les mauvaises farces d’Elsie, par pure méchanceté et, ce qu'elle ne savait pas, par jalousie. Car désormais, Octavia ne cachait plus ses talents intellectuels. Ses résultats explosèrent, au même titre que sa liberté. Et ça ne plaisait pas du tout. Pour se prémunir contre sa compagne de dortoir, Octavia se présenta pour devenir préfète de sa maison. Ainsi donc Elsie ne pouvait plus l’attaquer sans faire perdre de point à sa maison. Et bien que cette dernière se fichait éperdument du classement de serpentard dans la coupe des quatre maisons, elle ne souhaitait pas s’attirer les foudres de ses camarades.
C’est également cette année-là qu’Octavia devint animagus, grâce à l’enseignement du Professeur Macfusty, dont elle pensait, de plus en plus, à suivre le même chemin. Ainsi donc Octavia pouvait désormais prendre la forme d’un renard polaire, petit, vif et plein de poils. Actuellement, elle ne sait toujours pas contrôler son instinct animal.